Opportunité d'implantation d'une raffinerie de pétrole dans les pays en développement. Cas de la ville de Butembo en r.d. Congo( Télécharger le fichier original )par Kombi KASEREKA Université catholique du Graben - Licence en gestion financière 2008 |
II.3. LES OBSTACLES A L'INDUSTRIALISATIONCes obstacles sont multiples. Nous citons ici les plus importantes : II.3.1 LA GUERRE C'est quelque chose qui n'est pas bonne pour la vie des hommes. C'est la source de la plus part des obstacles que nous aurons à signaler dans la suite. C'est l'élément primordial qui freine les initiatives des hommes d'affaires qui tentent d'investir dans l'industrie. Il est et il serait difficile pour un entrepreneur d'implanter une usine dans un pays ou dans un milieu déclassé par la guerre et où l'insécurité bat son plein. En tout temps, on peut voir son investissement saboté par les rebelles. La paix et ou la sécurité est un préalable pour l'implantation d'une usine de raffinerie du pétrole. II.3.2. L'APPROVISIONNEMENT EN ENERGIE Le manque d'énergie surtout électrique serait surtout un obstacle pour l'implantation d'une raffinerie de pétrole en ville de Butembo. On constate qu'actuellement, les besoins sont satisfaits par des groupes électrogènes dont le fonctionnement dépend de la disponibilité en carburant. Ainsi pour une raffinerie, un groupe électrogène ne sera pas à mesure de suffire, il faut donc l'énergie stable, permanente et moins chère, qui est l'énergie hydroélectrique. II.3.3. L'EXIGUITE DU MARCHE DES PRODUITS FABRIQUES Il a été constaté que, dans notre milieu d'étude, il se pose un problème de petitesses du marché des produits fabriqués localement. L'étude du marché est d'actualité. Du côté entreprises, le marketing ne dit pas encore grand-chose. On ne sait pas encore amener des produits vers le client ou attirer celui-ci vers les produits. Les actions promotionnelles sont vraiment minimes. Du côté de la population consommatrice, il se pose un problème de mentalité et d'information ; on veut consommer ce qui vient de loin et on néglige ce qu'on produit soi-même ; mais aussi un problème de concurrence ou mieux de compétition. On imite celui qui entreprend sans faire une étude préalable. II.3.4. L'ABSENCE DE L'INNOVATION L'activité industrielle à laquelle nous nous intéressons présentement, exigent des connaissances ou une formation technique et économique appropriées du personnel. On remarque qu'en fait dans notre milieu d'étude les hommes d'affaires commerçants pour mettre en jeu leurs capitaux pour financer des nouvelles initiatives se contentent seulement de l'achat et la revente des marchandises importées et ne songent pas à une autre façon de rentabiliser leurs fonds. Certains tout de même ont commencé à investir dans le caractère industriel (voir substrat). Mais, étant donné que l'entreprise africaine continue à importer la quasi-totalité (même la totalité) de ses équipements, des ses méthodes de travail,... il y a toujours des difficultés, on se fait livrer « usines clés en mains » pour lesquelles il faut obligatoirement recourir à la source pour des techniciens des petites pannes, des pièces de rechange,... De leurs côtés, les intellectuels chercheurs du milieu qui pouvaient imaginer des nouvelles méthodes de travail, des nouvelles idées qui stimulent les possesseurs des capitaux, semblent s'endormir parce qu'ils n'ont pas des moyens pour réaliser leurs recherches. Ils ne sont pas encadrés. On ne peut pas faire la recherche pour la recherche disent-ils, mais il faut faire la recherche avec objectif. Or, la raffinerie sera plus exigeante d'innovation au vrai sens schumpétérien : nouveau procédé, nouveau produit. L'innovation sera une qualité importante. Donc il faut une parfaite collaboration entre commerçants et chercheurs. II.3.5. L'INSTABILITE MONETAIRE Les fréquentes dévaluations de la monnaie, les inflations galopantes et les conflits de tout genre ont des effets immédiats sur les économies et n'ont pas cessé de nous enliser dans les situations pénibles. On ne sait pas investir en industrie alors que la situation socio-économique ballotte ou est instable car on risque de perdre ses fonds. Cependant, cela n'est pas la raison pour que l'opportunité s'arrête. La raffinerie devra pouvoir s'adapter à toutes situations surtout que celles-ci ne sont pas éternelles. II.3.6. LE MANQUE D'ORGANISATION La difficulté la plus manifeste dans les organisations est la qualité de management utilisé. La formation en la matière est un aspect fondamental. Etant donné que l'investissement en industrie demande des fonds considérables, les hommes d'affaires commerçants doivent apprendre à se sonder, à s'associer et à s'organiser tout manuellement pour être plus fort et plus puissant. C'est vraiment une difficulté que l'on connaît dans le milieu : c'est aussi un aspect de manque d'innovation et d'initiatives. Les hommes d'affaires ne savent pas se soutenir mutuellement ; ils entretiennent un individualisme en outrance. On préfère, entreprendre ce que l'autre à déjà commencé, jouer sur le terrain que l'autre a déjà déblayé dans le but de gagner plus vite que lui et de le ruiner plus tard. C'est un défaut préjudiciable non seulement pour les individus, en particulier, mais aussi et surtout pour le milieu local et national en général. II.3.7. LE ROLE DE L'ETAT La situation de crise permanente, de guerre dans laquelle notre pays et à fortiori, notre économie est plongée, interpelle l'Etat de manière immédiate enfin que ce dernier joue le rôle qu'on lui reconnaît. En effet, le mangue d'infrastructure, qui est l'apanage de l'Etat, n'offre pas un cadre nécessaire et satisfaisant au développement industriel. Pour UWITONZE NAGASANZWE27(*), l'Etat qui veut réellement aborder de manière efficace son programme d'industrialisation doit mener les actions de promotion en faveur des industries. Ces actions impliquent des formes particulières des formations et d'assistance technique et financière. On constate malheureusement que la plus part des dirigeants pour le développement de certains pays cherchait à encourager la modernisation et l'expansion des industries en mettant à leur disposition des facilités des crédits financiers sans se soucier d'apporter, en même temps, à leurs dirigeants l'assistance nécessaire pour surmonter leurs insuffisances en matière de gestion, en technique de fabrication, en méthode de vente et dans d'autres domaines. Et souvent, on rencontre des résultats décevants. Les problèmes de la promotion des industries ne devraient pas êtres abordés seulement sous l'angle financier bien qu'il soit un élément de cette promotion. II.3.7.1. La préparation de la jeunesse Le problème de la promotion industrielle est d'abord et avant tout socio-économique. Il ne s'agit pas seulement de modifier certaines conditions socio-économiques, mais également agir sur la mentalité des individus. Le moyen le plus efficace serait de former les jeunes en les dirigeant vers les carrières industrielles. Ainsi, il faut mettre en place des systèmes de formation adaptés à la situation enseignement technique, civisme et développement local. Chaque famille doit contribuer à cette fin. II.3.8.2. La sensibilisation de la population Pour agir sur les mentalités c'est-à-dire modifier les habitudes et les traditions de la population, l'Etat ne se limitera pas seulement qu'au niveau de la formation des jeunes. Il doit rattraper le retard en agissant sur les adultes ; d'ailleurs certains possèdent déjà les moyens pour contribuer à la mise sur pieds d'une certaine unité de production, mais il reste ignorant à cette possibilité. Il faudra alors lancer une campagne psychologique et politique dans le pays pour amener les citoyens à prendre conscience des rôles qu'ils ont à jouer dans le processus d'industrialisation et pour annoncer les véritables révolutions dans l'esprit et les moeurs qui supposent l'avènement de l'âge industriel. La création d'un organisme de promotion en faveur de l'industrie est très indispensable pour aider le gouvernement dans cette tâche (par exemple foire, exposition, radio, T.V, revues, journaux,...) jouer aussi un rôle considérable dans la création de l'esprit de l'entreprise et dans la formation et la gestion des entreprises. II.3.7.3. La contribution à l'amélioration d'industries existantes L'Etat devrait aider les industries existantes à installer dans le pays les structures plus rationnelles et plus rentables ou encore améliorer leurs débouchés. Il faut utiliser plusieurs moyens tels que par les organismes spécialisés, donner des conseils aux entreprises, faciliter et organiser des colloques des entrepreneurs, pour échanger des idées, création des institutions d'information ou octroyer les bourses d'étude, faciliter les voyages de prospection dans les pays développés de certains entrepreneurs, aide financière pour soutenir l'action de l'entrepreneur. II.3.7.4 La contribution au démarrage des nouveaux projets La première tâche est de réaliser une protection méthodique des investisseurs et de conception des projets. Ensuite, il faut jouer d'entremise sur un investisseur qui manifeste un début d'intérêt pour un projet déterminé afin de lui faciliter la mise au point du projet. Ainsi, on pourra aider ou assister les entrepreneurs de la raffinerie pétrolière dans les travaux préliminaires (prospection-exploration), protection fiscale et réglementaire. * 27 NAGASANZWE, op. cit, p 9-10 |
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