VI)
PROBLEMATIQUE
A l'aube de ce XXIè siècle, la République
populaire de Chine lance une nouvelle offensive diplomatique de façon
spectaculaire sur l'Afrique. Cette offensive africaine de la Chine qui s'appuie
sur un socle solide, celui de la coopération révolutionnaire
sino-africaine qui remonte aux années 1960-1970, s'illustre à
travers les rencontres internationales de type multilatéral et
bilatéral, et des visites organisées par les hauts
représentants de l'Etat chinois dans les pays africains.
Cependant, il faut tout de même admettre que les raisons
de ce regain d'intérêt de la Chine pour le continent africain sont
multiples et complexes. D'où la position de notre problématique
suivante : le nouveau partenariat sino-africain, baptisé
partenariat « sud-sud »,
« gagnant-gagnant » exerce-t-il un impact sur la
réalisation des droits économiques et sociaux, notamment le droit
à la santé au Tchad ? En d'autres termes, quelle est la
contribution du partenariat sino-tchadien, dans le cadre de cet accord global
entre le géant asiatique et le continent noir, à la
réalisation du droit à la santé au bénéfice
des populations tchadiennes ? Telle est la problématique qui nous
conduit à la formulation de notre hypothèse de recherche
suivante.
VII)
HYPOTHESE DE RECHERCHE
Au regard de l'évolution de la coopération
bilatérale entre la République populaire de Chine et la
République du Tchad, notre hypothèse de recherche se formule de
la manière suivante : le nouveau partenariat sino-africain exerce
un impact sur la réalisation des droits économiques et sociaux,
notamment le droit à la santé au Tchad. Autrement dit, le
partenariat bilatéral entre la Chine et le Tchad favorise l'accès
aux soins de santé pour les populations tchadiennes, mais il se
confronte à quelques pesanteurs majeures, tant du côté de
la Chine que de la part de l'Etat tchadien, toutes choses qui constituent en
fait ses limites.
VIII)
CADRE METHODOLOGIQUE
L'analyse de l'impact du partenariat entre la Chine et
l'Afrique sur la réalisation des droits économiques et sociaux,
notamment le droit à la santé au Tchad devrait privilégier
non une approche méthodologique unique, mais intégrer les
différentes méthodes en sciences sociales pouvant contribuer
à rendre compte de son évolution. Etant donné les raisons
multiples et complexes de ce regain d'intérêt affiché de la
Chine dans son partenariat avec l'Afrique, notre étude se proposera
d'utiliser d'abord une technique d'entretien, ensuite, une méthode
exégétique, d'intégrer, enfin, des méthodes
stratégique et fonctionnelle.
1) La technique
d'entretien
La technique d'entretien consiste à nous doter d'un
guide d'entretien pouvant nous permettre de recueillir les données
pertinentes relatives à notre thème de recherche auprès
des personnes ressources. Il s'est agi de l'élaboration d'un
questionnaire orientant nos différents entretiens auprès des
personnes susceptibles de nous fournir les informations nécessaires
à la réalisation de ce travail. En raison du fait que le
partenariat sino-tchadien privilégie les rapports d'Etat à Etat
sans implication des populations bénéficiaires et des
organisations non gouvernementales, notre entretien auprès des personnes
ressources se situe dans une perspective essentiellement qualitative.
Ainsi, au cours de cette descente effectuée sur le
terrain, et particulièrement dans la ville de Ndjaména, 25
entretiens approfondis ont été réalisés
auprès des autorités tchadiennes et chinoises impliquées
dans le processus de ce partenariat bilatéral. Il s'agit des personnes
relevant du ministère de la santé publique, du ministère
du plan et de la coopération du Tchad, des autorités
administratives de l'Hôpital de la Liberté de Ndjaména,
l'Ambassade de la République populaire de Chine au Tchad, ainsi que des
personnes de l'Ambassade du Tchad en Chine que nous avons eu
l'opportunité de rencontrer lors de notre séjour dans la capitale
tchadienne.
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