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Investissement public et investissement privé en côte d'ivoire: effet d'éviction ou effet d'entrainement?

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par Oumar DIARRA
Université de Cocody, Abidjan - Hautes études en gestion de la politique économique 2009
  

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I. INTRODUCTION

I.1. CONTEXTE GENERAL

La Côte d'Ivoire, après une première phase de faste croissance économique due aux énormes recettes d'exportation des années 1970, a eu recours à l'intervention des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux1. Ces interventions qui ont concernées un bon nombre de pays africains, quelque soit d'ailleurs leur niveau de développement économique, sont consécutives à des déséquilibres persistants de leurs balances des paiements.

Plusieurs études concordantes tendent à montrer à cet égard que dans la plupart de ces pays, à plus ou moins brève échéance, les déséquilibres extérieurs ont été résorbés, entraînant un renversement de tendance du taux de croissance, dû en l'occurrence par la reprise - voire par l'accélération - des exportations, au demeurant favorisée par exemple - s'agissant des pays membres de la zone UEMOA à l'instar de la Côte d'Ivoire - par la dévaluation2.

Mais concomitamment, les déficits intérieurs, essentiellement budgétaires, aggravés par l'endettement public extérieur, persistent.

Le taux de chômage des jeunes de plus en plus scolarisés enregistre une hausse exponentielle, on assiste parallèlement à une expansion sans précédent du secteur informel de l'économie3.

En fin de compte, on ne peut qu'admettre que les résultats attendus de la mise en oeuvre de ces programmes n'ont pas été atteints dans un pays comme la Côte d'Ivoire.

L'encouragement de la privatisation qui s'est soldé par la liquidation ou la cession au privé d'une vingtaine d'entreprises publiques, le gel des salaires, l'arrêt des embauches dans la fonction publique, la hausse des prix des services publics, la hausse des impôts indirects (TVA) et des droits de douane ont eu pour effet une forte contraction de la demande intérieure.

Le niveau de l'investissement aussi bien public que privé n'a fait que baisser dans une économie ivoirienne secouée par des chocs extérieurs imprévus : la forte hausse du dollar, l'accroissement des taux d'intérêt (qui alourdissent le poids de la dette) et la détérioration des termes de l'échange affectant gravement ainsi le déficit de la balance courante.

1 World Bank, 1994

2 Calimitsis et al. 1999

3 Roubaud, 1994

Selon Bernard Guerrien, «l'investissement est une opération qui consiste-pour une entreprise ou pour un pays à augmenter le stock de moyen de production (machines, équipements, de tous types, infrastructures, biens de tout ordre, mais aussi acquisition de connaissance et de formation des hommes), avec pour perspective une production future »4.

De cette définition on peut donc retenir que la seule différence entre l'investissement public et privé provient de l'identité de l'investisseur. L'investissement est donc public ou privé selon qu'il soit effectué par l'Etat ou par un opérateur privé.

L'analyse des déterminants de l'investissement et croissance économique a développé de nouvelles théories depuis les années 1980. Pour certains économistes, le rôle que jouerait l'investissement public dans l'accumulation du capital privé et dans la croissance est primordial. Ces théories soulèvent le débat entre les économistes classiques et les keynésiens.

En effet, selon une conception néoclassique toute hausse des dépenses publiques évince l'investissement privé via une réduction du crédit disponible et une augmentation du coût du capital. En d'autres termes, les déficits du secteur public «évincent» l'investissement privé en poussant les taux d'intérêt à la hausse et en réduisant la quantité de crédit disponible pour le secteur privé5.

Au contraire, pour les Keynésiens, les dépenses publiques et plus particulièrement les investissements publics influencent positivement le secteur privé à travers un effet multiplicateur.

Face à une telle contradiction, il devient impératif d'analyser les interactions qui coexistent entre capital public et privé en Côte d'Ivoire.

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