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Diagnostic financier des entreprises d'assurances au Rwanda

( Télécharger le fichier original )
par Jean Damascène Ruzigande
Université Libre de Kigali - Licence 2004
  

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    UNIVERSITE LIBRE DE KIGALI

    Faculté des sciences économiques et gestion

    Département de Gestion
    B.P. 2280 Kigali

    Diagnostic financier des entreprises

    d'assurances au Rwanda (1998-2002)

    Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de licencié en gestion

    Par Jean Damascène RUZIGANDE

    Directeur : KANAKINTAMA RWAKA

    Kigali, août 2004

    DEDICACE

    A ma chère regrettée Mère,

    Dix ans après ta disparition, je ne parviens pas encore à
    accepter que je ne te reverrai plus.

    REMERCIEMENTS

    Nous remercions l'Honorable Sénateur et Recteur de l'ULK, Professeur Docteur RWIGAMBA BALINDA de tout ce qu'il fait pour faire progresser l'enseignement universitaire dans notre pays. Nous ne pouvons pas trouver de mots assez éloquents pour lui exprimer nos sentiments.

    Nous adressons nos sincères remerciements à Monsieur

    KANAKINTAMA RWAKA qui, malgré son agenda très chargé, a accepté de diriger ce mémoire. Ses sages conseils ont été déterminants dans l'élaboration de ce travail.

    Nous sommes également reconnaissant envers la Direction Générale de la S0RAS qui nous a accordé l'autorisation d'exploiter les rapports annuels de la société.

    Nous serions ingrat si nous passions sous silence les conseils et aides de toute sorte qui nous ont été donnés par : NIBABYARE Jean d'Amour, MUCY0 François, UWICYEZA Agnès, BIZAVUGWANIMANA J.B. et SEKIBIBI Ezéchiel.

    iv

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 Principales opérations permettant le passage du bilan comptable ....

    au bilan financier ......................................................................13 Tableau 2 Schéma du bilan financier .......................................................................... 14

    Tableau 3 Bilan schématique d'une société d'assurance ........................................... 16

    Tableau 4 Evolution du chiffre d'affaires des sociétés d'assurances au Rwanda.. 39 Tableau 5 Evolution des prestations d'assurances au Rwanda de 2000 à 2002 ...... 41 Tableau 6 Résultats nets des compagnies d'assurances (en millions de Frw)........ 42 Tableau 7 Situation de la réassurance au Rwanda (en millions de Frw) ............... 44

    Tableau 8 Produits de placements (en millions de Frw) ......................................... 45
    Tableau 9 Bilans annuels de la SORAS de 1998 à 2002 en milliers de Frw. ........... 48
    Tableau 10 Les bilans financiers de la SORAS de 1998-2002 en Frw ...................... 52

    Tableau 11 Evolution des A.I. de la SORAS de 1998-2002 (en Frw) ..................... 53
    Tableau 12 Evolution des parts des cessionnaires dans les PT (en Frw) ................ 55

    Tableau 13 Evolution des valeurs réalisables en Frw ................................................ 56 Tableau 14 Evolution des valeurs disponibles en Frw .............................................. 57 Tableau 15 Evolution des capitaux propres en Frw ................................................... 58 Tableau 16 Evolution des dettes à long terme en Frw ............................................... 59

    Tableau 17 Evolution des provisions techniques en Frw ......................................... 60

    Tableau 18 Evolution des dettes à court terme en Frw .............................................. 61

    Tableau 19 Part des grands postes du bilan en milliers de Frw .............................. 62

    Tableau 20 Calcul du FRN en Frw ............................................................................... 63

    Tableau 21 Part des actifs admis par rapport aux P.T. .............................................. 65

    Tableau 22 Evolution de la marge de solvabilité de la SORAS en Frw .................. 67

    Tableau 23 Calcul de la MS par la première méthode en Frw ................................. 68
    Tableau 24 Calcul de la MS selon la deuxième méthode (en Frw) ......................... 69
    Tableau 25 Comparaison entre la MS et la MSR de la SORAS en Frw ................. 69

    Tableau 26 Rapport entre les CP et les PT en Frw ..................................................... 70
    Tableau 27 Evolution du ratio de structure à la SORAS ........................................... 71
    Tableau 28 Evolution de la réassurance en Frw ......................................................... 72

    Tableau 29 Evolution des comptes d'exploitation générale en milliers de Frw ... 74

    Tableau 30 Evolution des primes nettes d'annulation en Frw ................................. 76
    Tableau 31 Evolution des produits financiers en Frw ............................................... 78

    Tableau 32 Evolution des produits accessoires en Frw. ............................................ 79 Tableau 33 Evolution des résultats et dividendes en Frw. ....................................... 80 Tableau 34 Evolution de la sinistralité en Frw. .......................................................... 81 Tableau 35 Evolution de la rentabilité financière ...................................................... 82 Tableau 36 Evolution de la rentabilité économique .................................................. 83 Tableau 37 Evolution du ratio de la marge bénéficiaire ........................................... 84

    vi

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 1 Part de marché des entreprises d'assurances en 2002........................39
    Graphique 2 Evolution des actifs immobilisés ......................................................... 54
    Graphique 3 Evolution des valeurs réalisables .......................................................... 56

    Graphique 4 Evolution des valeurs disponibles ........................................................ 57

    Graphique 5 Evolution des capitaux propres ............................................................. 58
    Graphique 6 Evolution des provisions techniques ................................................... 60

    Graphique 7 Evolution des primes nettes d'annulation ........................................... 76

    Graphique 8 Evolution des produits financiers en Frw ............................................ 78

    Graphique 9 Evolution des produits accessoires ....................................................... 79
    Graphique 10 Evolution des résultats et dividendes ................................................. 80

    Graphique 11 Evolution de la sinistralité ................................................................... 81

    LISTE DES ANNEXES

    1. Bilans de la S0RAS de 1998 à 2002

    2. Comptes d'exploitation générale de la S0RAS de 1998 à 2002

    3. Marché rwandais des assurances

    ABREVIATIONS ET SIGLES

    1.

    A.I.

    : Actifs immobilisés

    2.

    ASSAR

    : Association des Assureurs du Rwanda

    3.

    BNR

    : Banque Nationale du Rwanda

    4.

    BRALIRWA

    : Brasseries et Limonaderies du Rwanda

    5.

    C&F

    : Cost and Freight

    6.

    C.P.

    : Capitaux propres

    7.

    C.Pe

    : Capitaux permanents

    8.

    CIF

    : Cost, Insurance and Freight

    9.

    CIMA

    : Conférence Internationale des Marchés d'Assurances

     

    10. C0GEAR : Compagnie Générale d'Assurance et de Réassurance

    11. C0RAR : Compagnie Rwandaise d'Assurance et de Réassurance

    12. DLT : Dettes à long terme

    13. ENA : Ecole Nationale d'Assurances

    14. FANAF : Fédération des sociétés d'assurances de droit national
    africain

    15. F0B : Free 0n Board

    16. FRN : Fonds de roulement net

    17. IARD : Incendie, Automobile et Risques Divers

    18. MS : Marge de solvabilité

    19. MSR : Marge de solvabilité réglementaire

    20. 0NATRAC0M : 0ffice National de Transport en Commun

    21. 0p. cit : 0pere citato

    22. 0RPI : 0ffice Rwandais pour la Promotion de l'Investissement

    23. P.S. : Provisions de sinistres

    24. P.T. : Provisions techniques

    25. PCPT : Part des cessionnaires dans les provisions techniques

    26. PIB : Produit intérieur brut

    27. PNA : Primes nettes d'annulations

    28. R.C. : Responsabilité civile

    29. R.E. : Rentabilité économique

    30. R.F. : Rentabilité financière

    31. R.T. : Résultat technique

    32. S.A. : Société Anonyme

    33. S0NARWA : Société Nationale d'Assurances du Rwanda

    34. S0RAS : Société Rwandaise d'Assurances

    35. ULK : Université Libre de Kigali

    36. UNR : Université Nationale du Rwanda

    37. V.D. : Valeurs disponibles

    38. V.R. : Valeurs réalisables

    39. S.A.R.L. : Société à responsabilité limitée

    ix

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACE........................................................................................................................ii REMERCIEMENTS ........................................................................................................ iii LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................. iv LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................. vi LISTE DES ANNEXES .................................................................................................. vii ABREVIATIONS ET SIGLES...................................................................................... viii TABLE DES MATIERES ................................................................................................. ix INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................... 1

    1. CH0IX ET INTERET DU SUJET ......................................................................................... 1

    2. DELIMITATI0N DU SUJET ............................................................................................... 2

    3. PR0BLEMATIQUE ........................................................................................................... 2

    4. HYP0THESES ................................................................................................................. 4

    5. 0BJECTIFS DU TRAVAIL .................................................................................................. 4

    6. CH0IX DES TECHNIQUES ET METH0DES ......................................................................... 5

    6.1. Techniques utilisées ................................................................................................ 5
    6.2. Méthodes utilisées .................................................................................................. 5

    7. SUBDIVISI0N DU TRAVAIL .............................................................................................. 6

    CHAPITRE I. CONSIDERATIONS THEORIQUES ...........................

    DES ENTREPRISES D'ASSURANCES .......................7

    I.1. DEFINITI0NS ........................................................................................................... 7

    1.1.1. Assurance ............................................................................................................ 7

    1.1.2. Entreprise d'assurances ........................................................................................ 8

    1.1.3. Sinistre ................................................................................................................. 9
    1.1.4. Sinistralité ........................................................................................................... 9

    1.1.5. Provisions techniques ........................................................................................... 9
    1.1.6. Provisions mathématiques .................................................................................... 9

    1.1.7. Réassurance 9

    1.1.8. Coassurance ......................................................................................................... 9 1.1.9. Contrat d'assurance ........................................................................................... 10 1.1.10. Garantie ........................................................................................................... 10 1.1.11. Prestation ........................................................................................................ 10

    I.2. ESQUISSE SUR LE DIAGN0STIC FINANCIER .................................................. 10 1.2.1. Définition du diagnostic financier ...................................................................... 10 1.2.2. Diagnostic financier et analyse financière ........................................................... 10 1.2.3. Analyse financière et comptabilité générale......................................................... 11 1.2.4. Passage du bilan comptable au bilan financier .................................................... 12 1.2.5. 0riginalité de la comptabilité des entreprises d'assurance .................................. 14

    I.3. QUELQUES ELEMENTS D'ANALYSE FINANCIERE....................................... 15

    1.3.1. Bilan .................................................................................................................. 15 I.3.1.1. Analyse de l'actif du bilan ....................................................................... 17 I.3.1.2. Analyse du passif ...................................................................................... 18

    1.3.2. Compte d'exploitation générale .......................................................................... 21 I.3.2.1. Débit du compte d'exploitation générale ............................................... 21 I.3.2.2. Crédit du compte d'exploitation générale .............................................. 22

    I.4. ETUDE DE LA RENTABILITE .............................................................................. 23 1.4.1. Rentabilité économique ....................................................................................... 23 1.4.2. Rentabilité financière .......................................................................................... 24

    I.5. ANALYSE DE LA S0LVABILITE ......................................................................... 25 1.5.1. Marge de solvabilité............................................................................................ 26 1.5.2. Eléments constitutifs de la marge de solvabilité .................................................. 26

    I.6. ANALYSE PAR LA METH0DE DES RATI0S ..................................................... 26

    CHAPITE II. PRESENTATION DE LA SORAS ET MARCHE ............

    DE L'ASSURANCE AU RWANDA ...........................28

    II.1. BREF HIST0RIQUE DES ENTREPRISES D'ASSURANCE ............................... 28

    II.2. EV0LUTI0N HIST0RIQUE DE LA S0RAS ...................................................... 30

    II.3. 0RGANIGRAMME DE LA S0RAS ..................................................................... 32

    II.4. PR0DUITS D'ASSURANCES VENDUS PAR LA S0RAS ................................. 33 11.4.1. Assurance automobile ....................................................................................... 34 11.4.2. Assurance contre l'incendie............................................................................... 35 II.4.3.Assurance transport ........................................................................................... 35

    xi

    11.4.4. Assurance de risques divers .............................................................................. 36
    11.4.5. Assurance accidents corporels ........................................................................... 37

    11.4.6. Assurance vie .................................................................................................... 37

    11.5. MARCHE RWANDA1S DE L'ASSURANCE DE 2000 A 2002 ........................... 38 11.5.1. Chiffre d'affaires ................................................................................................ 39

    11.5.2. Prestation d'assurances des sociétés au Rwanda ................................................ 40

    11.5.3. Résultat net ....................................................................................................... 41
    11.5.4. Marché de la réassurance au Rwanda ............................................................... 42

    11.5.5. Produits de placements financiers ..................................................................... 44

    CHAPITE III. ANALYSE DE LA STRUCTURE FINANCIERE ............ DE LA SORAS ......................................................47

    111.1. REGR0UPEMENT DES B1LANS C0MPTABLES DE LA S0RAS ......................

    DE 1998 A 2002. ..................................................................................................... 48

    111.2. REGR0UPEMENT F1NANC1ER DES B1LANS DE LA S0RAS ...........................

    DE 1998 A 2002 ...................................................................................................... 52
    111.3. APPREC1AT10N DES GRANDES MASSES DES B1LANS DE 1998-2002 ....... 53
    111.3.1. Structure de l'actif........................................................................................... 53
    111.3.1.1. Evolution de l'actif immobilisé de la S0RAS de 1998 à 2002 ........... 53
    111.3.1.2. Parts des cessionnaires dans les provisions techniques ...................... 55

    111.3.1.3. Valeurs réalisables.................................................................................. 55
    111.3.1.4. Valeurs disponibles ................................................................................ 57

    111.3.2. Structure du passif .......................................................................................... 58 111.3.2.1. Capitaux propres .................................................................................... 58 111.3.2.2. Dettes à long terme ................................................................................ 59 111.3.2.3. Provisions techniques ............................................................................ 60 111.3.2.4. Dettes à court terme ............................................................................... 61

    111.4. APPREC1AT10N DE L'EQU1L1BRE F1NANC1ER DE LA S0RAS ................... 62

    111.4.1. Fonds de roulement de la S0RAS .................................................................... 63
    111.4.2. Marge de solvabilité de la S0RAS de 1998 à 2002...........................................66

    111.5. QUELQUES RAT10S RELAT1FS AUX B1LANS DE LA S0RAS ...................... 69

    111.5.1. Ratios de solvabilité ......................................................................................... 70

    111.5.2. Ratio de structure ............................................................................................ 71

    111.6. REASSURANCE A LA S0RAS ........................................................................... 71

    xii

    CHAPITRE IV. ANALYSE DE LA RENTABILITE DE LA SORAS.......

    DE 1998 A 2002 ...................................................73

    IV.1. REGR0UPEMENT DES C0MPTES D'EXPL0ITATI0N GENERALE DE ......... LA S0RAS DE 1998 A 2002.................................................................................74

    IV.2. ANALYSE DES C0MPTES D'EXPL0ITATI0N GENERALE ......................... 75

    IV.2.1. Primes nettes d'annulation .............................................................................. 76
    IV.2.2. Produits financiers .......................................................................................... 78

    IV.2.3. Produits accessoires ........................................................................................ 79

    IV.2.4. Résultats et dividendes de la S0RAS .............................................................. 80

    IV.3. EV0LUTI0N DE LA SINISTRALITE A LA S0RAS......................................... 81

    IV.4. CALCUL DE LA RENTABILITE FINANCIERE DE LA S0RAS ...................... 82

    IV.5. CALCUL DE LA RENTABILITE EC0N0MIQUE ............................................ 83

    IV.6. ANALYSE DE LA RENTABILITE PAR LA METH0DE DES RATI0S............ 84 I.V.6.1. Ratio de rentabilité 77777777777777777777777.83 IV.6.2. Ratios de gestion .............................................................................................. 84 IV.6.3. Rendement de l'action...................................................................................... 86

    CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS ... 87

    BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................ 91

    1

    INTRODUCTION GENERALE

    « Lorsque le passé n'éclaire plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres. »i

    C'est par cette phrase que nous pouvons résumer l'objectif de notre travail de mémoire qui consiste à analyser la santé financière d'une entreprise d'assurances, la S0RAS S.A., en nous référant aux bilans et comptes d'exploitation générale des années antérieures.

    En effet, faire une analyse financière permet de voir ce qu'a fait l'entreprise dans le passé pour faire des prévisions d'avenir.

    1. Choix et intérêt du suJet

    Depuis une vingtaine d'années, sous l'influence des facteurs nationaux et internationaux, nous assistons à une forte volonté de rejeter les interventions publiques dans l'économie.

    La mondialisation de l'économie a eu pour corollaire l'intégration croissante des marchés obligeant les entreprises à adopter des stratégies très souples et à les adapter en permanence aux circonstances.

    Face à cette mondialisation, la performance des entreprises publiques s'est, en règle générale, révélée décevante.

    La bureaucratie excessive, une calamiteuse politique de gestion de la chose publique et l'absence de matière grise adaptée aux circonstances ont été entre autres les raisons du déficit des entreprises publiques.

    Sous la double pression des Institutions de Bretton Woods et de leur paupérisation croissante, les Etats ont dû privatiser leurs entreprises devenues au fil du temps des gouffres financiers pour les budgets, confrontés déjà à un déficit inquiétant.

    Ces Etats ont alors commencé à encourager les investisseurs privés, tant nationaux qu'internationaux, à former des entreprises privées, pierre angulaire de l'économie moderne.

    La naissance de l'0ffice Rwandais pour la Promotion de l'Investissement (0RPI) au Rwanda ( dont les textes de loi sont sortis au journal officiel n° 4 du 15/2/1999) est une initiative oeuvrant dans ce sens.

    Aussi, parmi les aspirations à l'horizon 2020, il est bien spécifié que « cette vision se fonde sur le développement de l'entreprenariat et un secteur privé centré sur une classe d'hommes d'affaires et d'entrepreneurs ayant un esprit de concurrence.»2

    Ceci explique pourquoi nous nous sommes intéressé dans notre travail à l'entreprise privée. L'industrie d'assurance a retenu notre attention parce que c'est un marché en émergence.

    En effet, dans moins de six ans, on a vu naître deux nouvelles sociétés d'assurances ( C0GEAR & C0RAR).

    Aussi, si la littérature en assurance est relativement abondante dans les domaines juridique et technique dans notre pays, il faut aussi bien reconnaître qu'étudier l'assurance sous son aspect «gestion» en général et « diagnostic financier » en particulier est actuellement peu courant.

    Le choix de la S0RAS nous a été dicté par son ancienneté dans le Secteur d'Assurances, son statut de 100 % privé et son importance sur l'échelle nationale.

    2. Délimitation du suJet

    Tout travail scientifique doit être délimité dans le temps, dans l'espace et dans le domaine. Notre travail porte sur le diagnostic financier des entreprises d'assurances au Rwanda et nous étudions le cas de la S0RAS pour la période étalée sur cinq ans, à savoir 1998 à 2002.

    3. Problématique

    Ces dernières années, nous assistons à une montée progressive du Secteur Services qui supplante le Secteur Agricole petit à petit. Au Rwanda, il est prévu qu'en 2020 la contribution du Secteur Services au PIB sera de 45,6 %, pendant que l'Agriculture aura chuté à 27,9 %.

    Parmi les composantes du secteur services, nous nous intéressons à l'assurance.

    Au Rwanda, comme dans plusieurs pays en voie de développement, le rôle de l'assurance est relégué au second plan.

    Ceci est dû au manque de sensibilisation, d'information et d'instruction de la
    population sur l'intérêt que représente l'assurance, mais aussi à une pauvreté
    fortement présente : « plus de 60 % des individus et 57 % des ménages vivent en

    2 MINEC0FIN : VISI0N 2020, Kigali, novembre 2002, p.7, inédit

    dessous du seuil de la pauvreté. Plus de 2 personnes sur 5 n'arrivent même pas à satisfaire les besoins alimentaires .3 »

    Le Rwandais est plus préoccupé par des problèmes de survie quotidienne plutôt que par l'avenir.

    Néanmoins, l'industrie d'assurance ne peut pas passer inaperçue. A elle seule, elle a totalisé un chiffre d'affaires de 4,772 milliards de francs rwandais en 2002.

    Ces institutions financières non bancaires jouent donc un rôle éminent dans la vie économique du pays et son développement.

    L'assurance est indispensable. Elle régule et sécurise les relations entre différents partenaires et est souvent même obligatoire dans certaines transactions commerciales. Il est alors important d'examiner la situation financière des entreprises d'assurances.

    L'instabilité économique de ces dernières années a instauré un climat de méfiance au sein des entreprises du fait du nombre croissant des faillites. Il est normal que les clients des compagnies d'assurances et les autres observateurs soient soucieux de la santé financière de ces compagnies.

    Mais, contrairement aux institutions financières bancaires, dont la BNR joue un rôle de régulation toujours vigilante quant au respect de la loi, la Commission Nationale de Contrôle des Assurances pourtant mise en place depuis 2002 n'est pas encore opérationnelle.

    Dans un marché caractérisé par la faiblesse du pouvoir d'achat des clients et l'absence d'innovation dans les produits, la naissance d'autres sociétés d'assurances ne peut qu'inquiéter.

    En effet, pour maintenir les parts de marché et /ou disposer d'une trésorerie immédiate, les acteurs de ce secteur peuvent se lancer dans une guerre de prix. Cette baisse de tarifs peut être dévastatrice si elle n'est pas arrêtée par un organe de contrôle.

    Si les compagnies d'assurances vendent à perte dans plusieurs branches malgré la
    baisse des résultats techniques, elles risquent de voir leur marge de solvabilité

    fondre et de devenir incapables de s'acquitter correctement et dans les délais raisonnables de leur mission principale : l'indemnisation des sinistres.

    Espérons que, comme la concurrence est source de compétitivité, on assistera plutôt à la naissance d'autres produits nouveaux, qui assurent à la fois la satisfaction du client et la survie des entreprises d'assurances.

    Au cours de notre travail, nous nous sommes posé les trois questions suivantes : - la solvabilité de la S0RAS est -elle assurée?

    - respecte-t-elle les règles prudentielles?

    - s'il faut comparer le résultat et les moyens mis en oeuvre, la société est-elle performante ?

    4. Hypothèses

    Les éléments de réponses à notre problématique constituent nos hypothèses qui sont, nous le savons bien, des réponses anticipées à tout travail de recherche qu'il faut infirmer ou confirmer selon le cas.

    Pour répondre à notre problématique, nous sommes parti des hypothèses suivantes : - la bonne gestion de la S0RAS rassure quant à sa solvabilité, elle est suffisamment organisée pour minimiser les risques;

    - la S0RAS est performante car elle a une évolution croissante du chiffre d'affaires et de la rentabilité.

    5. ObJectifs du travail

    Le diagnostic financier ou l'analyse financière d'une entreprise permet de mesurer ses performances passées et, dans une moindre mesure, permet de faciliter l'établissement des situations financières prévisionnelles.

    Aujourd'hui, des acteurs de plus en plus nombreux sont conduits à émettre un jugement implicite ou explicite sur les performances et la situation financière d'entités de toutes les dimensions et de toute nature.

    Les objectifs principaux de notre travail sont : apprécier les conditions de l'équilibre financier de la S0RAS, mesurer la rentabilité des capitaux investis et apprécier si les règles prudentielles ont été respectées.

    aux investisseurs, aux banquiers, aux compagnies d'assurances et à toute autre personne intéressée par l'assurance.

    6. Choix des techniques et méthodes

    La pertinence de tout travail scientifique dépend en partie de l'utilisation d'un certain nombre de méthodes et techniques appropriées à l'objet de l'étude.

    6.1. Techniques utilisées

    Selon RWIGAMBA BALINDA, la technique est définie comme « l'ensemble des moyens et des procédés qui permettent au chercheur de rassembler des données et des informations sur son sujet de recherche. » 4

    Durant notre recherche, les techniques suivantes ont été utilisées:

    Technique documentaire : Cette technique nous a permis de fouiller systématiquement tout ce qui est écrit ayant une liaison avec le domaine des assurances: des ouvrages, des brochures, des documents inédits, des rapports, des bilans, des archives, etc... Ici, il faut ajouter l'Internet dont l'usage nous a permis l'accès aux données plus récentes.

    Technique d'interview : Cette technique nous a aidé à recueillir des informations orales auprès des agents de la S0RAS.

    6.2. Méthodes utilisées

    Notre recherche a fait recours aux méthodes suivantes : la méthode historique, la méthode analytique, la méthode synthétique et la méthode statistique.

    Méthode historique : Cette méthode nous a permis de récolter les bilans et les
    comptes de résultat de la S0RAS durant la période passée étalée entre 1998 et 2002.

    Méthode analytique : Cette méthode nous a aidé à analyser les bilans et les comptes de résultat de la société S0RAS dans le but de faire des interprétations.

    Méthode synthétique : Après avoir décomposé les bilans en grandes masses, nous
    avons recouru à la méthode synthétique pour arranger tous ces détails, les mettre

    4 RWIGAMBA, B.: Initiation au travail de recherche scientifique, Notes de cours, Bac.I, ULK, Kigali, mars 2000, p.12, inédit

    ensemble pour formuler un pronostic sur les dimensions qui sont la solvabilité et la rentabilité de la S0RAS.

    Méthode statistique : Cette méthode nous a aidé à présenter les résultats sous forme de graphiques et de tableaux.

    7. Subdivision du travail

    Notre travail est subdivisé en une introduction générale, quatre chapitres et une conclusion générale.

    Le premier chapitre est consacré aux particularités de l'assurance. Ce chapitre nous permet de comprendre les instruments utilisés pour faire le diagnostic financier d'une entreprise d'assurances.

    Le second chapitre présente en bref la S0RAS, qui est notre cas pratique. Pour faire son diagnostic financier, il nous a paru utile de la placer d'abord dans son environnement. C'est pourquoi nous avons analysé le marché de l'assurance au Rwanda depuis 2000 jusqu'à 2002.

    Le troisième chapitre analyse la structure financière et la solvabilité de la S0RAS eu égard aux normes prudentielles généralement admises.

    Le quatrième chapitre est réservé à l'analyse de la rentabilité de la S0RAS.

    CHAPITRE I.CONSIDERATIONS

    THEORIQUES DE S

    ENTREPRISES D'ASSURANCES

    Comme toute profession a son propre langage et dans le but d'éviter les confusions ou les amalgames, il apparaît opportun de donner d'abord quelques définitions.

    I.1. DEFINITIONS

    I.1.1. Assurance

    D'une manière générale, l'assurance peut être définie comme une réunion de personnes qui, craignant l'arrivée d'un événement dommageable pour elles, cotisent pour permettre à ceux qui seront frappés par cet événement, de faire face à ses conséquences.

    D'une manière plus précise, l'assurance est une opération par laquelle une personne, l'assureur, s'engage à exécuter une prestation au profit d'une autre, l'assuré, en cas de réalisation d'un événement aléatoire, le risque, en contrepartie du paiement d'une somme, la prime ou cotisation.5

    Dans cette définition, un certain nombre de termes mérite un commentaire :

    Assuré

    L'assuré est la personne soumise au risque qui fait l'objet du contrat. Généralement, l'assuré s'acquitte des primes stipulées et reçoit les prestations promises en cas de réalisation du risque. Dans certains cas, il est nécessaire de distinguer le souscripteur, l'assuré et le bénéficiaire.

    - Le souscripteur est la personne qui signe la police et s'engage envers l'assureur, notamment, au paiement des primes.

    - L'assuré est celui dont les biens ou la personne sont exposés au risque.

    - Le bénéficiaire est la personne qui recevra, s'il survient un sinistre, la prestation due par l'assureur.

    Assureur

    5 htp:// www.cades.fr /ressources compta , 01/03/2004

    L'assureur est celui qui s'oblige, moyennant une rétribution dénommée « prime » ou « cotisation », à payer l'indemnité prévue dans les assurances de dommages, le capital ou la rente dans les assurances de personnes.

    L'assureur est, en règle générale, une société commerciale ou civile, mais peut être aussi une association ou même un groupement de particuliers.

    Risque

    Le risque est un événement futur, incertain et ne dépendant pas exclusivement de la volonté de l'assuré ou d'un événement certain, et dont la date de survenance est inconnue.

    Trois acceptions principales du mot risque peuvent être évoquées ici :

    - l'événement dommageable contre l'arrivée duquel on cherche à s'assurer doit être futur. S'il est déjà réalisé, il n'y a plus de risque ;

    - il doit y avoir une incertitude, soit dans la survenance de l'événement, soit dans sa date de réalisation ;

    - l'arrivée de l'événement ne doit pas dépendre exclusivement de l'assuré.

    Prime ou cotisation

    La prime est la contribution que verse l'assuré à l'assureur en échange de la garantie qui lui est accordée. Elle est payable au départ dès l'opération d'assurance ou de l'année d'assurance.

    Lorsque l'organisme d'assurance est une société mutuelle ou à forme mutuelle dans laquelle l'assuré est en même temps un sociétaire, assureur des autres sociétaires, la prime s'appelle « cotisation ».

    1.1.2. Entreprise d'assurances

    Une entreprise d'assurances est une unité économique autonome produisant des services et distribuant des revenus en contrepartie de l'utilisation des facteurs et dont la finalité est de permettre l'indemnisation des dommages survenus aux biens et aux personnes grâce à la prise en charge d'un ensemble de risques et à leur compensation, moyennant le paiement d'une prime par l'assuré à l'assureur.

    1.1.3. Sinistre

    C'est la réalisation totale ou partielle de l'événement faisant l'objet de l'assurance. En assurance de responsabilité civile, l'accident engageant la responsabilité de l'assuré et motivant la réclamation du tiers lésé constitue le sinistre.

    1.1.4. Sinistralité

    La sinistralité est le rapport existant entre la charge des sinistres et les primes acquises sur la base d'un exercice comptable.

    1.1.5. Provisions techniques

    Les provisions techniques sont les provisions imposées par la législation des assurances et destinées à permettre le règlement intégral des engagements pris par l'assureur envers les assurés et les bénéficiaires de contrats. Les provisions techniques constituent des dettes contractées à l'égard des assurés ou des bénéficiaires, et ne sauraient en aucun cas, être assimilées à une réserve, épargne accumulée par les actionnaires et leur appartenant ( bénéfices non distribués)6.

    1.1.6. Provisions mathématiques

    C'est la différence entre les valeurs actuelles des engagements respectivement pris par l'assureur et les assurés à tout moment du contrat. Ce sont des provisions techniques afférentes aux assurances vie.

    1.1.7. Réassurance

    La réassurance est une opération par laquelle l'assureur, qui demeure seul responsable vis-à-vis de ses assurés pour les risques qu'il a acceptés de couvrir, se garantit à son tour auprès d'un tiers pour une partie plus ou moins importante de ces risques. C'est l'assurance de l'assurance.

    '.~.~. Coassurance

    La coassurance est l'opération par laquelle plusieurs assureurs garantissent un même risque. Elle consiste en un partage proportionnel d'un même risque entre plusieurs risques. A la différence de la réassurance, la répartition du risque se fait au stade de la conclusion du contrat, c'est donc chacun des coassureurs qui est responsable vis-à-vis de l'assuré.

    6 ENA : L'assurance : théorie, pratique, comptabilité, éd. AA éditeurs, Paris, 1979, p. 211

    I.1.9. Contrat d'assurance

    Un contrat d'assurance est un document signé par l'assureur et l'assuré qui constate l'existence et les conditions d'assurance. 0n parle aussi de police d'abonnement.

    I.1.10. Garantie

    Une garantie est un engagement de la société d'assurance d'indemniser l'assuré des conséquences d'un événement spécifié dans le contrat.

    I.1.11. Prestation

    C'est la somme d'argent promise par l'assureur en cas de réalisation du risque. C'est l'objet même de la garantie fournie par celui-ci en cas de réalisation du risque. Elle est généralement versée en argent car l'assureur ne remplace pas l'objet assuré.

    I.2. ESQUISSE SUR LE DIAGNOSTIC FINANCIER

    I.2.1. Définition du diagnostic financier

    Tel un médecin généraliste face à son patient, « le financier se doit de porter un diagnostic sur la situation de l'entreprise avant d'envisager l'ensemble de décisions financières qu'il aura à prendre.7 »

    Pour Elie C0HEN, le diagnostic financier constitue « un ensemble de concepts, des méthodes et d'instruments qui permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière d'une entreprise, aux risques qui l'affectent, au niveau et à la qualité des performances »8.

    Nous pouvons dire que faire un diagnostic financier revient à détecter les points forts et les points faibles, les menaces et les opportunités du domaine financier de l'entreprise en vue de mener des actions correctives.

    I.2.2. Diagnostic financier et analyse financière

    La notion d'analyse qui s'oppose à la synthèse évoque « l'idée de décomposition, de démontage ou de mise à plat .9 »

    7 S0LINIK, B.: Gestion financière, éd. Fernand Nathan, Paris, 1980, p. 11

    8 C0HEN, E. :Analyse financière et développement financier, éd. Edicef, Paris, 1977, p. 4

    9 DEPALLENS, G. :Gestion financière de l'entreprise, éd. DALL0Z, Paris, 1997, p. 429

    L'idée de base de l'analyse financière est que l'on va procéder à l'examen des résultats et de la situation financière d'une entreprise en décomposant le compte de résultat et de ses comptes de bilan en leurs principaux éléments.

    La démarche du diagnostic financier procède d'un autre état d'esprit. La notion de diagnostic est empruntée à la médecine : c'est l'action qui consiste à identifier une maladie en repérant ses signes ou symptômes.

    Quand on réalise le diagnostic financier d'une entreprise, on repère les signes ou les symptômes qui révèlent des difficultés financières présentes ou à venir.

    Ceci permet ensuite d'identifier les causes de ces difficultés. Enfin, on recommande des actions correctives destinées à faire disparaître les difficultés et les dysfonctionnements.

    Le diagnostic financier possède donc un caractère prospectif mais il ne peut pas être réalisé sans procéder à une analyse financière. Analyse financière et diagnostic financier sont donc intimement liés.

    1.2.3. Analyse financière et comptabilité générale

    L'analyse financière est toujours ramenée à ses sources d'informations, elle n'échappe pas à la présentation successive des documents comptables. Il revient à l'analyste de savoir exploiter toutes les informations recelées par les documents comptables.

    Le travail de l'analyste commence quand celui du comptable est terminé. « Le service comptable est chargé de garder les traces des flux ; il descend la filière de l'information, saisissant les opérations économiques de l'entreprise dans les comptes, pour ensuite élaborer des documents synthétisant l'activité sur la période.10 »

    L'analyse financière, à l'inverse, prend appui sur les documents de synthèse déjà élaborés. Elle travaille sur des états en aval du processus de production du service comptable. Il ne s'agit pas pour l'analyste financier de retrouver les écritures passées, mais de faire parler les documents de synthèse.

    L'analyse financière doit d'abord transformer les documents de synthèse pour en tirer des informations pertinentes.

    10 BATSCH, L. : Le diagnostic financier, éd. Economica, 3ème édition, Paris, 2000, p. 3

    1.2.4. Passage du bilan comptable au bilan financier

    Le bilan comptable est avant tout un document fondé sur les concepts juridiques de dettes et d'actifs. Il en résulte que le bilan comptable ne reflète pas automatiquement la situation réelle d'une entreprise. Il ne peut pas donc constituer une base pertinente pour procéder à l'appréciation d'une entreprise.

    Du fait que le résultat est calculé en appliquant un certain nombre de conventions, le compte de résultat ne se prête pas forcément à une analyse pertinente de la performance et de la rentabilité de l'entreprise.

    C'est pourquoi, il est nécessaire avant de débuter toute analyse financière de retraiter le bilan et le compte de résultat, « faute de quoi le calcul des concepts financiers serait biaisé, voire faussé.11 »

    Les principaux retraitements qui permettent de donner une représentation financière du bilan sont :

    - la prise en compte d'engagements financiers tels que le crédit-bail et les effets escomptés et non échus qui viennent « gonfler » le bilan comptable ;

    - d'autres retraitements auront pour effets de ressortir du bilan certains postes tels que les actifs fictifs ou non-valeurs ( les frais d'établissement, les frais de recherche et de développement, les primes de remboursement des obligations, les écarts de conversion, etc...).

    Le tableau ci-après montre les différents retraitements à faire pour permettre le passage du bilan comptable au bilan financier :

    11 B0NNET, F. : Du bilan comptable au bilan financier, éd. Economica, Paris, 2000, p. 2

    Tableau 1 Principales opérations permettant le passage du bilan comptable au bilan financier

    Postes concernés

    Retraitements et reclassements à
    effectuer.

    1.Traitement des non-valeurs

    Frais d'établissement

    · Compte de régularisation actif ;

    · Prime de remboursement des obligations ;

    · Ecart de conversion actif.

    · Montant à :

    - déduire de l'actif

    - déduire des capitaux

    permanents

    2. Inscription d'emplois et de prise en compte dans le bilan comptable

    · Effets escomptés et non échus

    · Actifs détenus en crédits-bail

    · Dettes fiscales latentes

    · Montant à additionner :

    - aux créances clients (actif)

    - aux concours bancaires

    (passif)

    · Montant à additionner :

    - aux immobilisations

    corporelles ;

    - aux dettes financières ;

    · Montant à additionner : - aux dettes fiscales et sociales (passif ).

    3. Correction de l'évaluation de certains postes du bilan

    · Valeur brute des immobilisations et des stocks ;

    · Amortissements ;

    · Provisions.

    · Correction des valeurs brutes, des amortissements et provisions à l'actif ;

    · Prise en compte au passif :

    - de la variation induite de la

    situation nette ;

    - de la dette fiscale éventuelle

    latente

    4. Reclassements

    · Immobilisation à moins d'un an ;

    · Actifs liés à l'exploitation mais dont l'échéance est à plus d'un an ;

    · Fraction distribuable des

    résultats et éventuellement

    · Reclassement en actifs circulants;

    · Reclassement en actifs immobilisés;

    · Reclassement en dettes, à préciser selon la maturité.

     

    d'autres composantes exigibles

    des capitaux propres.

    Source : C0HEN, E. : Analyse financière, 2ème éd., Economica, Paris, 1990, p.122

    Le passage du bilan comptable au bilan financier requiert en second lieu un ensemble de reclassements, qui conduisent à regrouper les éléments d'actif et de passif selon des critères analytiques adéquats, afin de permettre par la suite l'application efficace des méthodes de diagnostic.

    Après avoir établi le bilan financier, l'analyste va le structurer en grandes masses financières qui lui permettront d'établir son diagnostic.

    Tableau 2 Schéma du bilan financier

    Actifs immobilisés

    Actifs circulants

    Capitaux propres

    Dettes à plus d'un an

    Dettes à court terme

    ource : C0HEN, E. : Analyse financière, 2ème éd. Economica, Paris, 1990, p.120 1.2.5. Originalité de la comptabilité des entreprises d'assurance 12

    Selon Guy Simonet, l'assurance se caractérise par :

    - une inversion du cycle de production : Le prix de vente (la prime), est encaissée immédiatement alors que la prestation (le règlement de l'indemnité), intervient ultérieurement ;

    - un décalage possible entre la survenance du fait dommageable, générateur du paiement de l'indemnité et le règlement effectif de cette indemnité.

    Ce double phénomène emportera les conséquences suivantes :

    - l'assureur détient une masse de capitaux qu'il devra gérer, d'où l'importance de l'actif immobilisé, des résultats financiers, produits et plus ou moins- values sur cession d'actif ;

    12 SEVI0NET G.: La comptabilité des entreprises d'assurances, 5ème édition L'ARGUS, Paris, 1998, p. 19

    - l'assureur ne sera alerté par aucun signal d'alarme en cas de difficulté à faire face à ses paiements et ce n'est qu'au stade final de la liquidation définitive que cette situation apparaîtra. Aussi, l'organe de tutelle prévoit des conditions de forme très strictes pour la tenue de la comptabilité et l'obligation de consolider les provisions techniques en engagements réglementaires à l'actif du bilan, c'est -à-dire le principe de la couverture ;

    - l'assureur ne connaît son prix de revient réel qu'à long terme d'où la nécessité d'avoir, pendant les premiers exercices, recours à des provisions pour sinistres à payer qui, pour une large part sont des évaluations voire des estimations. Il devra en outre, pour se prémunir contre une sous-évaluation possible de ces provisions, se réserver une marge de sécurité ;

    - la non-concordance possible entre l'exercice de comptabilisation de la prime et celui de la survenance du fait dommageable implique l'utilisation à l'inventaire d'un compte de répartition des produits dans le temps : la provision pour risques en cours.

    1.3. QUELQUES ELEMENTS D'ANALYSE FINANCIERE

    1.3.1. Bilan

    L'origine latine du mot bilan (bis signifie deux et lans signifie plateau ) indique qu'il s'agit d'un tableau se composant de deux parties absolument équilibrées.

    Les comptes sont disposés de haut en bas selon un certain ordre : au passif, depuis le capital aux dettes à court terme, l'exigibilité est de plus en plus grande ; à l'actif, d'une manière parallèle les biens et valeurs sont ordonnés selon une liquidité ou une disponibilité croissante.

    La partie droite s'appelle passif du bilan et représente tout ce que doit l'entreprise. La partie gauche s'appelle l'actif du bilan et représente tout ce que l'entreprise possède et tout ce qu'on lui doit.

    Tableau 3 Bilan schématique d'une société d'assurance

    ACTIF PASSIF

    Valeurs immobilisées

    Placements et

    autres valeurs

    immobilisées

    Classe 1
    Classe 2

    Capital

    Réserves

    Dettes à long et

    moyen terme

    Classe 3

    Provisions
    techniques

    Provisions techniques

    Part des

    réassureurs dans les P.T.

    Comptes de tiers et financiers

    Valeurs

    réalisables à CT ou disponibles

    Classe 4 et 5

    Dettes à court

    terme

     

    Perte

     

    Bénéfice

    Source : N0BILE, D : Le contrôle de gestion dans une entreprise d'assurances et de réassurances, éd. L'Argus, Paris 1979, p.80

    0n remarque que la classe trois habituellement réservée aux stocks est occupée d'une manière originale par des comptes de provisions techniques.

    Il faut aussi insister sur la règle de séparation des patrimoines qui impose une distinction entre le patrimoine de l'entreprise et celui de ses propriétaires.

    A sa création, l'entreprise a donc un patrimoine nul et sa première opération consiste à emprunter de l'argent auprès de ses propriétaires pour constituer son capital.

    Sur le plan financier :

    - le passif indique les ressources de l'entreprise et l'origine des capitaux mis à sa disposition ;

    - l'actif représente les emplois qui ont été fait de ces ressources.

    I.3.1.1. Analyse de l'actif du bilan

    L'actif est dominé par la masse des valeurs de placement, contrepartie obligatoire des provisions techniques du passif.

    Comptes de valeurs immobilisées

    Les valeurs immobilisées sont définies comme étant des biens et valeurs destinées à rester durablement sous la même forme dans l'entreprise.

    Cependant, cette définition ne s'applique pas exactement au bilan des compagnies d'assurance, car ces valeurs comprennent principalement des titres qui ont la qualité d'être réalisables à tout moment.

    Frais d'établissement

    Ce poste constitue ce qu'on appelle un actif fictif, en ce sens qu'il ne correspond pas à un bien ou à une créance que l'entreprise détient, mais plutôt à des frais engagés, soit au moment de la constitution de la société, soit lors d'une augmentation de capital ou d'une acquisition d'immeuble.

    Immobilisations

    Cette rubrique comprend plusieurs comptes.

    Terrains non construits : Ce poste reçoit les terrains non construits. En outre, on y fait figurer les forêts et les exploitations rurales.

    Immeubles bâtis : Le patrimoine immobilier des compagnies d'assurance est très important.

    0n y inscrit aussi : Matériel de bureau, matériel roulant, machines et autre matériel, immobilisations en cours, avance et acompte sur commande d'immobilisation.

    Titres de participation

    0n entend par titre de participation, les titres dont la possession durable est estimée utile à l'activité de l'entreprise notamment parce qu'elle permet d'exercer une influence, un contrôle sinon une domination dans la société émettrice des titres.

    Ce compte comprend principalement les créances pour valeurs ou espèces déposées chez les cédants en représentation des provisions techniques.

    Compte des provisions techniques

    Il s'agit des parts des cessionnaires dans les provisions techniques. La compagnie d'assurance a dû au passif déterminer ses provisions techniques au brut de la réassurance, il est évident qu'avec la cession d'une partie des risques s'opère le transfert d'une partie des provisions techniques.

    Valeurs réalisables à court terme

    Elles comprennent les comptes de tiers et les comptes financiers.

    Les comptes des tiers

    0n peut citer : les créances sur assurés, effet à recevoir, avance au personnel, titres et dépôts à court terme, compte courant des cessionnaires débiteurs, compte courant cédant débiteurs.

    Le compte de régularisation actif

    Le compte de régularisation actif se décompose en :

    - charges payées ou comptabilisées d'avance ;

    - produits à recevoir comprenant principalement les intérêts courus et non échus calculés en fin d'exercice ;

    - primes acquises et non émises.

    Les comptes financiers

    Les liquidités des compagnies placées auprès des banques sont relativement abondantes. « Les comptes financiers enregistrent les mouvements de valeurs en espèces, chèques, effets de commerce, coupons, les opérations faites avec les banques, agents de change, etc...13 »

    1.3.1.2. Analyse du passif

    Les capitaux permanents

    Les capitaux permanents sont les moyens de financement utilisés par l'entreprise de façon permanente ou durable.

    Le capital social

    Il constitue l'ensemble des sommes mises d'une manière permanente à la disposition de l'entreprise, par les propriétaires ou les associés. Le capital initial est susceptible d'augmenter soit par apports nouveaux, soit par incorporation de réserves ou de bénéfices. La fonction du capital de l'entreprise d'assurance n'est pas de garantir les engagements envers les assurés mais il est un élément de la marge de solvabilité.

    Les réserves

    Elles sont de plusieurs sortes :

    - réserves statutaires : Les statuts des sociétés prévoient fréquemment la constitution de réserves supplémentaires prélevées sur les bénéfices disponibles ;

    - les réserves légales ;

    - réserves de réévaluation : Ces réserves découlent de la loi sur la révision de bilans. Selon des coefficients de réévaluation fixés par décret, les entreprises peuvent réévaluer leurs éléments d'actifs et porter en réserves les plus-values dégagées ;

    - report à nouveau : C'est la partie du résultat disponible de l'exercice précédent restant après les diverses affectations et distributions décidées par l'assemblée générale des actionnaires. Le report à nouveau peut être débiteur, il est alors précédé du signe moins et correspond à une perte nette comptable subie les exercices précédents. Cette perte est alors reportée jusqu'à ce qu'elle soit absorbée par un prochain bénéfice.

    Provisions pour pertes et charges

    Ce compte enregistre les pertes ou les charges prévisibles mais incertaines quant à leur montant ou leur réalisation. Quand la dépense est certaine et le montant déterminé, elle doit figurer non dans ce poste mais dans celui intitulé « compte de régularisation -passif ».

    Dettes à long et moyen terme

    Ce poste comprend deux comptes principaux :

    - emprunts et autres dettes à plus d'un an : les compagnies d'assurances se trouvent rarement en position d'emprunteur ;

    - dettes pour valeurs et espèces remises par les cessionnaires : lorsque la compagnie se décharge d'une partie de ses risques par le moyen de la réassurance, le réassureur dit « cessionnaire » qui accepte le risque ainsi cédé dépose en garantie, chez la « cédante » des espèces.

    Les provisions techniques

    C'est le poste le plus spécifique de l'assurance, le plus important du passif, le plus délicat à établir et en même temps, clé de voûte du bilan dans son ensemble puisque ces provisions doivent être représentées à l'actif par des valeurs réglementées.14

    Elles doivent être constituées pour faire face aux engagements envers les assurés et les bénéficiaires de contrats et leur montant doit être suffisant pour le règlement intégral de ces engagements. De ce fait, elles font l'objet d'une surveillance particulièrement attentive de la part des autorités de contrôle.

    Les provisions techniques sont calculées au brut de la réassurance, c'est à dire sans tenir compte de ce qu'une partie des risques à été cédée.

    - Provision de prime : elle est constituée essentiellement par la provision pour risque en cours qui provient de ce que les primes étant payées d'avance, la compagnie au 31 décembre de l'exercice doit à l'assuré la portion de prime valable pour l'exercice suivant jusqu'à sa prochaine échéance. Cette provision est le montant de la dette de l'assureur envers ses assurés au titre des contrats en cours. Ainsi par exemple, si une prime est émise le 1er octobre 2003, son échéance étant fixée au 1er octobre 2004, il est évident qu'il ne serait pas exact de porter la totalité de cette prime au crédit du compte d'exploitation de l'exercice 2003.

    - Provision de sinistres : C'est en général le poste le plus important du bilan. Cette provision correspond :


    · au montant des dépenses pour sinistres réglés restant à payer effectivement au 31 décembre ;

    14 UZAN, S. : Pour comprendre les comptes des entreprises d'assurances, éd. L'argus, Paris, 1985, p. 27

    · à la valeur estimative des dépenses sur les sinistres connus dans leur existence mais non encore dans leur coût ;

    · à l'estimation des sinistres éventuels non encore connus ou déclarées après la date de clôture.

    Les dettes à court terme

    0n a sous cette rubrique les comptes de tiers et beaucoup plus rarement les comptes financiers :

    - comptes courants des cessionnaires créditeurs et courants des cédants créditeurs : La réassurance est une technique de dilution des risques. Son rôle est fondamental dans l'industrie de l'assurance ;

    Toute compagnie a des rapports avec plusieurs sociétés d'assurances et de réassurances nationales et étrangères ;

    - comptes courant de coassureurs créditeurs : De nos jours, certains risques à couvrir sont d'une telle ampleur, qu'une compagnie, à elle seule, ne peut les assumer ;

    - Etat : Plusieurs sous comptes sont prévus pour les différents impôts et taxes que la compagnie doit au trésor public. Les plus importantes sont les taxes sur les contrats d'assurances, l'impôt sur les salaires, la TVA ;

    - actionnaires : Ce compte enregistre les versements reçus des actionnaires en cas d'augmentation de capital par souscription ou encore le montant des dividendes restant à verser à ceux-ci conformément aux décisions de l'Assemblée Générale ;

    - créditeurs divers : sécurité sociale, créances sur les organismes d'assurances en raison d'avance aux assurés, etc...

    - fonds de garantie : Ce compte enregistre les contributions que les compagnies d'assurances versent et qui jouent le rôle de garantie par exemple dans le cas où le responsable des dommages demeure inconnu ou se révèle insolvable.

    1.3.2. Compte d'exploitation générale

    1.3.2.1. Débit du compte d'exploitation générale Charges de sinistres

    Prestation et frais payés : c'est le poste le plus important du débit. Sont inscrits dans ce compte aussi bien les sinistres réglés en principal que les frais accessoires comme les honoraires d'experts, d'avocats, les frais de justice, etc... A ce poste de « prestation et frais payés », est rattaché la variation enregistrée dans les provisions

    de sinistres. D'où, en plus (+) la provision à la clôture de l'exercice et en moins (--), celle à l'ouverture de l'exercice.

    Autres charges

    - Frais de personnel : ce compte enregistre les salaires et primes versés au personnel ainsi que la provision pour congés payés et toutes les charges sociales.

    - Impôt et taxes : Ce compte enregistre les différentes catégories d'impôts et taxes comprises dans ce poste. 0n ne trouvera pas dans ce compte l'impôt sur les bénéfices qui est enregistré dans le compte de pertes et profits.

    - Travaux, fournitures, services extérieurs : 0n comptabilise dans ce poste les loyers et charges locatives des immeubles et des locaux utilisés pour les besoins de l'entreprise mais également toutes les fournitures faites à l'entreprise.

    - Frais divers de gestion : c'est un compte « fourre-tout » puisque nous pouvons trouver, sans que la liste ne soit exhaustive, les frais de publicité, de missions et de réceptions, réunions d'agents, les fournitures de bureau, les jetons de présences alloués aux administrateurs.

    - Les frais financiers : Les agios, commissions bancaires, etc...

    1.3.2.2. Crédit du compte d'exploitation générale

    Primes et accessoires

    C'est le poste le plus important du compte d'exploitation et l'élément essentiel, l'indicateur principal de la gestion de l'entreprise d'assurance.

    Décomposition du chiffre d'affaires :

    - primes émises en affaires directes ;

    - en plus : primes afférentes à l'exercice mais non encore émises au 31 décembre ;

    - en moins : primes à émettre figurant à l'ouverture de l'exercice ;

    - en plus : les primes acceptées des réassureurs.

    Les provisions de primes

    Les provisions de primes sont des comptes de bilan qui influencent le résultat d'exploitation par leur variation d'une année sur l'autre de la même façon que les stocks dans une entreprise industrielle ou commerciale.

    Les produits financiers

    0n peut dire que c'est grâce à ce poste que les compagnies arrivent à équilibrer leur activité d'assurance et à dégager un solde final positif.

    1.4. ETUDE DE LA RENTABILITE

    La rentabilité est un objectif primordial de l'entreprise dans n'importe quel système économique.

    Elle est, d'une part, un facteur de sécurité, d'épanouissement et de paix sociale à l'intérieur de l'entreprise, un facteur de confiance pour ses partenaires, actionnaires, prêteurs, fournisseurs, clients, pouvoirs publics et, d'autre part, elle est une nécessité financière pour assurer la survie ou le développement de l'entreprise et préserver son indépendance.

    La rentabilité d'une entreprise est le rapport entre un résultat obtenu et les moyens en capital mis en oeuvre pour l'atteindre. La rentabilité d'une entreprise peut s'appréhender au niveau de la rentabilité économique ou de la rentabilité financière.

    1.4.1. Rentabilité économique

    Il s'agit d'exprimer le taux de rémunération de l'ensemble des ressources utilisées par l'entreprise, quelles qu'en soient les origines, fonds propres ou empruntés, à court ou à long terme. C'est la rémunération du capital investi, mesuré par l'actif qui est considéré.

    Ratios de rentabilité économique

    Trois ratios peuvent être envisagés, selon le niveau de résultat qui est pris en compte.

    Résultat

    a=

    Actif total

    Si le résultat exceptionnel est trop important et fausse l'appréciation de la rentabilité, il est préférable de retenir le résultat courant.

    b=
    c=

    Résultat d'exploitation

    Actif total non financier

    Excédent brut d'exploitation Actif total non financier

    « Le ratio (a) mesure la rentabilité de l'ensemble de l'actif, qu'il soit affecté à l'exploitation de la firme ou à ses investissements financiers.

    Les ratios (b) et (c) privilégient une mesure de la rentabilité de l'exploitation de l'entreprise. Il est alors indispensable que numérateur et dénominateur concernent exclusivement l'exploitation. Dans la mesure où le résultat financier est exclu du numérateur, l'actif générant un résultat (immobilisations financières, valeurs mobilières de placement et comptes bancaires ) doit également être exclu du dénominateur. »15

    1.4.2. Rentabilité financière

    La rentabilité financière mesure la rentabilité de la firme du point de vue de chaque catégorie de pourvoyeurs de fonds, actionnaires ou prêteurs.

    Rentabilité du point de vue des actionnaires.

    Le ratio de rentabilité financière sert à estimer le taux de rémunération du capital financier, c'est à dire la rentabilité de l'investissement réalisé par les propriétaires.

    Le ratio le plus fréquemment utilisé est :

    15 S0LINIK, B.: 0p. cit., p.26

    Résultat net

    d=

    Capitaux propres

    Si le résultat exceptionnel est très important, on peut lui préférer un ratio mettant le résultat courant.

    I.5. ANALYSE DE LA SOLVABILITE

    L'analyse des résultats passés est un point de départ pour juger des risques de pertes futurs.

    Ces risques de perte potentielle inhérents à l'assurance sont de trois sortes :

    - certaines pertes potentielles sont liées au passif réel du bilan d'aujourd'hui : les provisions techniques (même bien calculées) peuvent se révéler insuffisante ;

    - certaines pertes potentielles sont liées à l'actif du bilan d'aujourd'hui : les placements (même conformes aux normes de sûreté, liquidité, rentabilité) peuvent se déprécier par suite de circonstances imprévues, telles qu'une crise économique ;

    - d'autres pertes peuvent découler de l'exploitation future :

    · d'une sous-tarification ( plus de frais généraux, ou plus de sinistres autres qu'exceptionnels que prévoit le tarif );

    · ou d'aléas (survenance de sinistres exceptionnels ou réassurance défectueuse).

    0r, il importe, pour les assurés, que l'entreprise d'assurance soit actuellement solvable et le reste jusqu'à ce qu'elle ait fini de remplir les engagements en cours.

    La solvabilité d'une entreprise d'assurance repose sur trois piliers, qui ne sont que la traduction du principe de bons sens :

    - la société doit évaluer correctement ses dettes au sens le plus large : calculer à tout moment le montant de ses engagements vis à vis des assurés ( les provisions techniques ) en veillant à ce que le montant soit suffisant ;

    - face à ces engagements, elle doit posséder un montant suffisant d'actifs sûrs, liquides et rentables ;

    - elle doit posséder plus d'actifs réels que de dettes et engagements, c'est à dire une marge de solvabilité, permettant de rester solvable même dans l'éventualité d'une perte future.

    1.5.1. Marge de solvabilité

    La marge de solvabilité est l'ensemble des ressources constituées notamment par le capital social, les réserves, destinées à pallier une insuffisance des provisions techniques.

    Les entreprises d'assurance doivent justifier de l'existence d'une telle marge et le législateur, défenseur des intérêts de l'assuré, a pour constante préoccupation que l'assureur soit en mesure d'honorer ses engagements.

    A cette fin, le législateur définit des règles de détermination des provisions techniques et pose le principe de la couverture de ces provisions par des actifs équivalents.

    Mais que se passerait-il si cependant les provisions n'étaient pas suffisantes ? Face à ce risque, il a exigé de l'assureur qu'il justifie de ressources supplémentaires permettant de combler une insuffisance éventuelle.

    1.5.2. Eléments constitutifs de la marge de solvabilité

    La marge de solvabilité est constituée par :

    - capital social libéré ;

    - les réserves ;

    - report à nouveau

    Il y a lieu de déduire de ces éléments la perte éventuelle de l'exercice, les frais d'établissement restant à amortir ou d'autres éléments de l'actif fictif.

    1.6. ANALYSE PAR LA METHODE DES RATIOS

    Principe et utilité du calcul des ratios

    Un ratio est un « rapport entre deux valeurs caractéristiques de l'activité et de la situation économique de l'entreprise.16 »

    L'enseignement apporté par les ratios est indispensable à un gestionnaire ou à un responsable d'entreprise au niveau interne, à un prêteur ou des conseillers d'entreprise au niveau externe.

    L'analyse financière par les ratios ne peut cependant être menée à bien qu'en procédant à l'aide de ratios soigneusement sélectionnés, simples et significatifs.

    L'analyse par les ratios est donc une aide à la décision.

    Elle permet :

    - de constituer une information synthétique interne ou externe ;

    - de visualiser une évolution historique ou prévisionnelle ;

    - d'établir des comparaisons avec les entreprises du même type ou de même branche ;

    - de tenir un tableau ;

    - d'aider à la prise de décision.

    16 MEUNIER-R0CHER, B. : Le diagnostic financier en 6 étapes, Ed. Les éditions d'0rganisation, Paris, 1998, p. 174

    CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA

    SORAS ET MARCHE DE

    L'ASSURANCE AU RWANDA

    II.1. BREF HISTORIQUE DES ENTREPRISES D'ASSURANCES

    L'assistance mutuelle et le crédit ont précédé l'assurance proprement dite. « Les historiens rapportent que la civilisation sumérienne connaissait à la fois le crédit et un système d'assistance mutuelle contre la perte des denrées transportées par caravane. »17

    Dans la Rome impériale, pour approvisionner les légions romaines des colonies, les autorités publiques garantissaient les armateurs transportant armes et vivres contre les risques de naufrage et de prise par l'ennemi, forme primitive de garantie des risques de guerre par l' Etat.

    « 0n ne sait pas très bien qui, quand et comment eut l'idée de payer à l'avance le prix du risque en fonction des caractéristiques du navire, de la cargaison et du voyage.18 »

    17BIG0T, J., et al. : Traité de droit des assurances, 2ème édition L.G.D.J., Paris, 1996, p. 8 18 BIG0T, J., et al.. : Ibidem, p.9

    0n pourrait penser que ce type d'opération présente toutes les caractéristiques d'une opération d'assurance. Mais, il lui manque, pour être une opération d'assurance au sens moderne, la mutualisation des risques entre de nombreux navires et de nombreux assurés, propre à permettre la compensation des risques, et la connaissance mathématique de la probabilité du risque, qui n'est pas encore inventée.

    « Le plus ancien contrat d'assurance conservé jusqu'à nos jours a été émis à Gênes en Italie, en 1347. En France, il existe une police datant de 1437, émise à Marseille par des assureurs gênois.19 »

    Beaucoup plus tard avec la Renaissance, il est apparu une véritable assurance. Au début du 18ème siècle, on a assisté au premier développement d'une assurance terrestre en Angleterre, en Allemagne et en France. Elle restait alors cantonnée à la garantie des risques d'incendie ou les risques que l'on savait pouvoir être catastrophiques.

    Londres supplante les villes italiennes au début du 17ème dans les activités commerciales, et en conséquence, d'assurances.

    « Le grand incendie de Londres en 1666 donnera naissance au Fire 0ffice en 1667 et à la première société d'assurance contre l'incendie en 1684. »20

    Le 20ème siècle voit se transformer tous les domaines de l'activité humaine : les machines se développent, de nouveaux moyens de transport apparaissent et les responsabilités sont en même temps de plus en plus alourdies par la loi et la jurisprudence.

    Actuellement l'assurance répond à un besoin impérieux des individus de se prémunir contre la survenance de certains événements affectant leur personne ou leurs biens. De manière générale, l'assurance contribue à la sécurité de l'homme et de ses activités.

    Les opinions exprimées par d'éminents hommes politiques et industriels illustrent ce propos. Relevons notamment les citations suivantes : 21

    19 C0UIBAULT, F. et al.. : Les grands principes de l'assurance, éd. L'argus, Paris, 2003, p.14

    20 BIG0T, J., et al.. : 0p.cit. , p.10

    21 C0UIBAULT, F., et al. : 0p.cit. , p.18

    - De Winston Churchill : « Si cela m'était possible, j'écrirais le mot « ASSURANCE » dans chaque foyer et sur le front de chaque homme, tant je suis convaincu que l'assurance peut, à un prix modéré, libérer les familles de catastrophes irréparables. »

    - De Henry Ford: « New York n'est pas la création des hommes, mais celle des assureurs... Sans les assurances, il n'y aurait pas de gratte-ciel, car aucun ouvrier n'accepterait de travailler à une pareille hauteur, en risquant de faire une chute mortelle et de laisser sa famille dans la misère.

    ... sans les assurances, aucun capitaliste n'investirait des millions pour construire de pareils buildings, qu'un simple mégot de cigarette peut réduire en cendres. »

    - Du Président Georges Pompidou : « ... 0n pourrait parler longuement de la notion d'assurance, c'est-à-dire du besoin qu'a l'homme de s'assurer contre le malheur. Cela fait partie du quête du bonheur. »

    II.2. EVOLUTION HISTORIQUE DE LA SORAS

    Avant 1975, le secteur des assurances est ouvert à la concurrence. Deux agents en assurance opèrent au Rwanda : Charles Le jeune et CALED0NIAN INSURANCE.

    En 1975, la S0NARWA fut créée avec un monopole en matière d'assurance sur tout le marché rwandais. Ce monopole est accordé pour une période de 5 ans.

    La loi n° 18/82 du 25 mai 1982 relative aux conditions d'exploiter les entreprises d'assurances met fin au monopole accordé à la S0NARWA et définit les conditions d'exploitions d'une entreprise d'assurance.22

    La S0RAS a été créée le 02 juillet 1984, comme la première entreprise d'assurances privée, après la S0NARWA unique dans le domaine des assurances.

    Le 05 septembre 1984, la S0RAS a obtenu une autorisation d'exercer les activités d'assurances et c'est le 15 novembre de cette année que la S0RAS a commencé ses activités. La publication des statuts de la S0RAS S.A.R.L. au journal officiel de la République Rwandaise aura lieu le 15 décembre de cette même année.

    22 J.O.R.R. n° 13 du 1er juillet 1982, loi n° 18/1982 du 25 mai 1982, p.485

    La réunion de l'Assemblée Générale extraordinaire du 16 février 1990 a opté pour la transformation de la S0RAS S.A.R.L. en société anonyme.

    La S0RAS a commencé avec 14 actionnaires et elle comptait 1500 actions d'une valeur de 100.000 Frw chacune, ce qui constituait un capital social de 150.000.000Frw. Actuellement, la S0RAS compte 18 actionnaires avec un capital social de 501.000.000 Frw.

    Avec la croissance des services d'assurances, la S0RAS a créé des agences partout dans le pays qui sont actuellement au nombre de douze, à savoir :

    Agence Butare, Byumba, Cyangungu, Gikongoro, Gisenyi, Gitarama, Kibungo, Kibuye, Nyabugogo, Remera, Ruhengeri et Rwamagana.

    11.3. ORGAN1GRAMME DE LA SORAS

    AS SEMBLEE GENERALE

    CONSEIL D'ADMINISTRATION

    PRESIDENT DIRECTEUR GENERAL

    DIRECTION GENERALE

    DIRECTION COMMERCIAL IARD

    DIRECTION ASSURANCE VIE

     

    DIRECTION TECHNIQUE

     

    SYSTEME AS400

    COMITE DE DIRECTION

    MEDECINS-CONSEIL

    SECRETARIAT DE DIRECTION

    AUDIT INTERNE

    COMITE COMMERCIAL

    RECOUVREMENT

    COMITE VIE

    COMITE TECHNIQUE

    SERVICE PROD.AUTO SERVICE TIRD

    SECT.BUREAU DIRECT SIEGE

    MARKETING & AGENCES

    SERVICE TECHNIQUE

    SERVICE COMMERCIAL

    SECT. RESEAU COMMERCIAL

    SERVICE FINANCIER

    ERVICE INFORMATIQUE

    SERVICE SINISTRES

    SECTION INDEMNISATION

    SECTION COMPTABILITE

    SECTION GESTION

    SECTION MARKETING

    TRESORERIE

    MICRO INFORMATIQUE

    SECTION CONTENTIEUX

    SECTION TRANSPORT

    AGENCES

    SECTION MAINTENANCE

    SECTION REASSURANCE

    SECT. IARD

    MARKETING

    SECTION PRODUCTION

    SECTION ADMINIST.

    SECTION COMPTABILITE

    SERVICE FINANCIER

    ERVICE ADMINISTRATIF

    Source : NIBABYARE, J.A., Rapport de stage sur la gestion de l'assurance vie effectué à la S0RAS, ULK, Kigali, janvier 2003, inédit

    11.4. PRODU1TS D'ASSURANCES VENDUS PAR LA SORAS

    Pour la plupart d'entre nous, lorsque l'on parle d'assurance, c'est à l'assurance automobile auquel on fait allusion.

    0r, il existe de multiples produits d'assurance. La nécessité de se prémunir contre tous les risques qui peuvent intervenir tout au long d'une vie, ainsi que le souci d'indemniser les victimes sont à l'origine du développement de ces produits.

    « Chacun est tenu de réparer les dommages qu'il cause. Lorsque les dommages sont importants, l'indemnisation de la victime ne pourra raisonnablement pas être effectuée par le responsable de l'accident .23 »

    Classiquement, on distingue deux grandes familles d'opérations d'assurance : - les assurances de dommages ;

    - les assurances de personnes.

    Cette distinction est basée sur l'objet même exposé au risque. Dans le premier cas, il s'agit du patrimoine de l'assuré.

    Les assurances de dommages comprennent les assurances de choses qui ont pour objet des biens nettement définis ou, en tout cas des pertes patrimoniales déterminées par leur objet ; et les assurances de responsabilités, qui garantissent l'assuré contre le préjudice patrimonial que lui causeraient certains recours exercés par des tiers ou par des contractants.

    Le second cas concerne la personne de l'assuré. Les assurances de personnes englobent les assurances sur la vie, les assurances contre les accidents corporels, les assurances contre les risques de maladie ou d'invalidité.

    Par rapport à ces deux grandes familles, présentons les différents produits d'assurances offerts par la S0RAS à ses clients.

    23 BENTIN-LIARAS, M.: Assurances : Le guide pratique, 2ème éd. PRAT, Lyon, 2002, p.3

    11.4.1. Assurance automobile

    Au Rwanda, l'automobile est à l'origine de nombreux accidents causant des victimes innombrables.

    Pour éviter l'insolvabilité éventuelle des responsabilités des préjudices causés par l'automobile, le législateur a instauré la couverture obligatoire desdits préjudices par l'assurance automobile.

    Cette obligation incombe à toute personne morale dont la responsabilité peut être engagée en raison de dommages subis par des tiers résultant d'atteintes aux personnes et aux biens causés par un véhicule terrestre à moteur.

    La garantie de la responsabilité civile automobile s'applique à la réparation résultant, à l'occasion de la circulation, des accidents, incendies et explosions causés par le véhicule, les produits servant à son utilisation, les objets et substances qu'il transporte.

    L'assurance de responsabilité civile a été instaurée dans l'intérêt des victimes. Elle profite également aux assurés puisqu'elle leur évite de puiser dans leur patrimoine pour indemniser les victimes.

    En assurance automobile, dès que la prime est calculée et acceptée par le souscripteur, elle est payée par anticipation aux échéances fixées par le contrat contre quittance ou toute autre preuve de paiement.

    Le fonds de garantie pour les véhicules automoteurs24

    Le fonds de garantie est destiné à indemniser les personnes lésées par l'usage d'un véhicule automoteur, lorsque le véhicule n'est pas identifié ou lorsque la responsabilité civile à laquelle il donne lieu n'est pas couverte par une assurance exigée pour les véhicules automoteurs ou qu'il a été enlevé par force à son propriétaire, son conducteur ou celui qui a droit à ce véhicule.

    Les ressources du fonds de garantie proviennent du taux déterminé sur les paiements
    d'assurance - accident prévus par la loi. Les modalités de fixation et de paiement du
    taux sont déterminées par arrêté du Ministre ayant les finances dans ses attributions. Le

    24 T.0.R.R. n°6 du 15/03/2002, p.65

    montant doit être versé au compte du fonds de garantie ; cette opération est effectuée chaque trimestre, et ce avant le 30ème jour du mois qui suit le trimestre concerné, sous peine d'appliquer le principe de calcul des intérêts de retard équivalent à 2% pour chaque mois.

    II.4.2. Assurance contre l'incendie

    L'assurance contre l'incendie est une assurance de dommages qui a pour objet d'indemniser l'assuré du préjudice patrimonial que peut lui causer la survenance d'un incendie.

    Elle garantit les dommages matériels causés directement par le feu aux biens mobiliers et immobiliers faisant l'objet du contrat à l'exclusion des dommages corporels25. Elle garantit aussi la perte ou la disparition des objets assurés survenue pendant l'incendie à moins qu'il ne s'agisse d'un vol, ce que l'assureur doit prouver.

    Les garanties connexes à l'incendie sont : la foudre, les explosions, les dommages aux appareils électriques, les accidents ménagers, les fuites d'extincteurs à eau.

    L'assurance incendie étant un contrat indemnitaire, l'indemnité versée vise à réparer les pertes réelles de l'assuré ou des personnes à l'égard desquelles celui-ci est responsable.

    II.4.3.Assurance transport

    Cette assurance est liée au commerce d'un pays et par conséquent avec les moyens de transport. Les marchandises peuvent être transportées par voie maritime, terrestre ou aérienne.

    En assurance transport maritime, on distingue l'assurance sur corps de navire et l'assurance sur facultés.

    L'assurance sur corps de navire garantit les avaries subies par le navire assuré suite aux événements de mer (naufrage, incendie, etc...).

    L'assurance faculté garantit les dommages subis par les marchandises transportées. Dans ce cas, le preneur d'assurance varie suivant les clauses du contrat de vente :

    - si la vente est F0B, le preneur d'assurance est l'acheteur ;

    - si la vente est CAF ou CIF, le preneur d'assurance est le vendeur ;

    - si la vente est C&F, le preneur d'assurance est l'acheteur.

    Dans le cas de sinistre, l'assuré doit déclarer les avaries auprès de l'assureur, et doit démontrer que le sinistre est survenu dans les circonstances de fait conformes aux prévisions de la police et que toutes les conditions de la garantie sont remplies.

    11.4.4. Assurance de risques divers

    Cette branche englobe les risques qui sont divers par rapport aux produits qui sont cités ci-haut. C'est à partir des différentes responsabilités que les assurances des risques naissent, la liste ne peut donc pas être exhaustive.

    Nous pouvons néanmoins répartir les risques divers en deux grands groupes d'assurance à savoir :

    - l'assurance de responsabilité civile ;

    - l'assurance des risques d'entreprise.

    Assurance de responsabilité civile (R.C.)

    L'assurance de R.C. couvre les risques provenant de tout dommage causé au tiers et dont l'assuré est responsable.

    Parmi les assurances de R.C., nous pouvons citer : assurance R.C. familiale, assurance R.C médecin, assurance R.C des architectes et entrepreneurs, assurance R.C transporteur, assurance R.C transport et séjour des fonds, assurance R.C exploitation, assurance R.C garage, assurance R.C chasses, assurance R.C travaux, assurance R.C. gardiennage, etc...

    Assurance des risques d'entreprise

    C'est une assurance qui couvre tout risque couru ou toute perte d'intérêt causée par le matériel technique ou électronique employé pour une activité quelconque. Parmi les assurances des risques d'entreprise nous pouvons citer : assurance tous risques chantiers, assurance bris de machine, assurance perte d'exploitation après bris de machines, assurance tous risques informatiques, etc...

    En assurance de risques divers, la durée du contrat dépend de l'assurance souscrite, mais pour certaines assurances comme l'assurance tous risques chantiers, le contrat est souscrit pour une période égale à celle prévue pour les travaux.

    11.4.5. Assurance accidents corporels

    Par assurance accidents corporels, l'assureur garantit à l'assuré, à titre principal, une somme déterminée en cas d'accident corporel entraînant une conséquence prévue par le contrat et à titre accessoire, le remboursement des frais médicaux, pharmaceutiques, chirurgicaux, etc...qu'il a engagés à la suite de cet accident.

    L'assurance accidents corporels couvre quatre types de dommages :

    - décès accidentel : l'assureur garantit le paiement d'un capital prévu au contrat ;

    - invalidité permanente : l'assureur garantit le paiement du capital stipulé au

    contrat dans la proportion de l'invalidité permanente déterminée par un

    médecin ;

    - incapacité temporaire : l'assureur s'engage à payer mensuellement un montant prévu au contrat jusqu'à la reprise du travail par l'assuré ;

    - frais médicaux : l'assureur garantit le remboursement de frais médicaux.

    11.4.6. Assurance vie

    L'assurance vie est un contrat par lequel l'assureur, en contrepartie de la prime qu'il reçoit, s'engage à verser au souscripteur ou à un tiers, désigné par celui-ci, une somme déterminée en cas de décès de l'assuré ou de survie au-delà d'un âge déterminé.26 Comme la personne humaine n'a pas de prix, en cas de sinistre, la prestation sera la prime assurée dans le contrat.

    Le contrat d'assurance est consensuel. Il est parfait dès que les deux parties ont donné leur consentement.

    Les combinaisons d'assurance vie se répartissent en trois catégories principales :

    - les assurances en cas de décès : Dans cette catégorie, on distingue l'assurance temporaire qui garantit le paiement d'un capital en cas de décès de la personne

    26 ZIGUELE, M. : Manuel d'assurance vie, CICARE, Lomé, 1999, p.12

    assurée à condition que ce décès survienne avant une date déterminée ; l'assurance vie entière qui garantit le paiement d'un capital en cas de décès quelle que soit l'époque où le décès surviendra ;

    - les assurances en cas de vie : 0n distingue dans cette catégorie l'assurance à capital différé où l'assureur garantit le paiement d'un capital à une date déterminée si l'assuré est encore en vie. S'il meurt avant le terme du contrat, soit les primes payées restent acquises à l'assureur, dans ce cas on parle d'une assurance vie à capital différé sans remboursement de prime ; soit les primes déjà payées sont remboursées aux ayants droit de l'assuré décédé, c'est une assurance vie à capital différé avec remboursement des primes ;

    - assurance vie mixte : l'assureur garantit le paiement du capital soit au décès de

    l'assuré avant le terme du contrat soit en cas de vie à l'échéance du contrat.

    11.5. MARCHE RWANDA1S DE L'ASSURANCE DE 2000 à 2002

    Pour mieux appréhender les chiffres qui sont dans les bilans de la S0RAS, il nous paraît utile d'analyser le marché rwandais de l'assurance en faisant une étude comparative.

    C'est dans ce cadre que nous analysons : le chiffre d'affaires, les prestations , les résultats nets, la réassurance et les produits de placement de toutes les compagnies d'assurances exerçant au Rwanda.

    Les sociétés d'assurances ne sont pas nombreuses au Rwanda. Ce secteur enregistre actuellement quatre compagnies à savoir par ordre de l'importance du chiffre d'affaires en 2002: la S0NARWA, la S0RAS, la C0GEAR et la C0RAR. Comme nous allons le voir dans ce sous-chapitre, seules les 2 premières occupent 80% du marché.

    Comme cette étude est faite à titre indicatif dans le seul but d'éclairer le lecteur sur la situation des autres sociétés d'assurances au Rwanda, nous préférons étaler cette étude uniquement sur les trois dernières années de notre période d'étude c'est-à-dire de 2000 à 2002.

    11.5.1. Chiffre d'affaires

    Tableau 4 Evolution du chiffre d'affaires des sociétés d'assurances au Rwanda de 2000 à 2002 (en millions de Frw).

    Le tableau n°4 nous montre l'évolution du chiffre d'affaires de toutes les sociétés d'assurances oeuvrant au Rwanda. Les chiffres relatifs à la C0RAR ne sont pas disponibles en 2000 puisque cette société n'était pas encore créée.

     

    EXERCICE

    SONARWA

    SORAS

    COGEAR

    CORAR

    TOTAL

    Chiffre d'affaires

    Part de

    marché

    2000

    1668

    51%

    997

    30%

    630

    19%

    0

    0%

    3275

    100%

    Chiffre d'affaires

    Part de

    marché

    Taux de

    croissance

    2001

    1854 50% 11%

    1181
    32%
    21%

    565

    15%

    -10%

    98

    3%

    3698 100% 13%

    Chiffre d'affaires

    Part de

    marché

    Taux de

    croissance

    2002

    2206 46% 19%

    1604
    34%
    36%

    678 14% 20%

    284

    6%

    190%

    4772 100% 29%

     

    Source : Guide du participant au 18ème congrès de la FANAF tenue à Kigali du 9 au 13 février 2004, page 14 (voir annexes).

    14%

    46%

    34%

    6%

    SONARWA SORAS COGEAR CORAR

    Graphique 1 Part de marché des entreprises d'assurances en 2002

    Le tableau ci-dessus montre que l'assurance au Rwanda se caractérise en général par une augmentation du chiffre d'affaires depuis 2000.

    L'expansion économique qui a augmenté les biens à protéger, le progrès social qui est à la base du succès de l'assurance vie, l'extension du commerce extérieur, l'augmentation du parc automobile, etc... sont autant de phénomènes qui ont contribué à accroître l'importance et le nombre de risques à assurer.

    Il se dégage de ce tableau et graphique que la S0NARWA se montre comme le plus grand acteur du marché mais sa part connaît une certaine régression passant de 51%, 50% et 46% suivi de la S0RAS qui, elle, connaît une progression quant à la part de marché avec un taux de 30% en 2000, 32% en 2001 et pour atteindre 34% en 2002.

    Les baisses enregistrées par la S0NARWA et la C0GEAR sont dues à l'arrivée de la nouvelle compagnie qu'est la C0RAR sur le marché qui a pu récupérer dans son portefeuille certains clients non moins importants appartenant aux sociétés existantes. Si la S0RAS a vu toujours augmenter sa part de marché, ceci est dû à sa place de leader incontesté dans l'assurance vie, branche qu'elle a introduite en 1999.

    Dans le but d'éviter une concurrence déloyale, l'ASSAR a modifié le marché d'assurance R.C. automobile, car l'acquisition d'un client n'est plus conditionnée par le prix mais par le degré de confiance et la qualité du service de chaque compagnie.

    11.5.2. Prestation d'assurances des sociétés au Rwanda

    Le service essentiel des entreprises d'assurances au Rwanda est le respect des engagements pris vis à vis des clients. Les assureurs Rwandais prennent en charge le payement des sinistres, une fois les risques réalisés, en conformité aux clauses y afférents.

    Tableau 5 Evolution des prestations d'assurances au Rwanda de 2000 à 2002 (en millions de Frw)

    Le tableau n° 5 nous montre comment les sinistres réglés au Rwanda ont évolué depuis 2000 à 2002.

     

    EXERCICE

    SONARWA

    SORAS

    COGEAR

    CORAR

    TOTAL

    Sinistres

    2000

    733

    378

    49

    0

    1160

    Part de marché

     

    63%

    33%

    4%

    0%

    100%

    Sinistres

    2001

    860

    465

    58

    1

    1384

    Part de marché

     

    62%

    34%

    4%

    0%

    100%

    Taux de

     
     
     
     
     
     

    Croissance

     

    17%

    23%

    18%

     

    19%

    Sinistres

    2002

    1210

    409

    117

    284

    2020

    Part de marché

     

    60%

    20%

    6%

    14%

    100%

    Taux de

     
     
     
     
     
     

    Croissance

     

    41%

    -12%

    102%

    28300%

    46%

     

    Source : Guide du participant au 18ème congrès de la FANAF tenue à Kigali.

    Les sinistres réglés au Rwanda ont varié depuis 2000 à 2002, proportionnellement aux primes réalisées pendant cette période, passant de 1.1160.000.000 Frw en 2000, à 1.384.000.000 Frw en 2001 et enfin à 2.020.000.000 Frw en 2002, soit le taux de croissance de 19% en 2001 et de 46 % en 2002.

    Seule la S0RAS a enregistré une baisse de prestations en 2002, les autres sociétés ont assisté à une situation progressive depuis 2000. La S0NARWA a enregistré un plus grand volume des prestations pour tous les exercices.

    11.5.3. Résultat net

    Le résultat d'une entreprise est un facteur important pour mesurer la performance d'une entreprise.

    Tableau 6 Résultats nets des compagnies d=assurances (en millions de Frw)

    Le tableau n°6 compare les résultats nets des 4 entreprises d'assurances qui existent au Rwanda.

     

    EXERCICE

    SONARWA

    SORAS

    COGEAR

    CORAR

    TOTAL

    Résultat

    2000

    52

    82

    34

    0

    168

    Part de marché

     

    31%

    49%

    20%

    0%

    100%

    Résultat

    2001

    60

    87

    32

    -110

    70

    Part de marché

     

    86%

    125%

    46%

    -157%

    100%

    Taux de

     
     
     
     
     
     

    Croissance

     

    15%

    1%

    -29%

     

    -58%

    Résultat

    2002

    94

    163

    21

    24

    302

    Part de marché

     

    31%

    54%

    7%

    8%

    100%

    Taux de

     
     
     
     
     
     

    Croissance

     

    57%

    87%

    -34%

    122%

    331%

     

    Source : Guide du participant au 18ème congrès de la FANAF tenue à Kigali du 9 au 13 février 2004, page 16 (voir annexes).

    Les compagnies d'assurances du Rwanda affichent des résultats positifs durant les trois années étudiées, sauf en 2001 où la société C0RAR a dégagé un résultat négatif de cent dix millions de francs rwandais car elle a engagé beaucoup de fonds pour pouvoir démarrer ses activités. Nous remarquons aussi que les résultats de la C0GEAR diminuent chaque année.

    De création récente, ces deux sociétés n'ont pas encore beaucoup de liquidités pour les placements financiers ou des produits accessoires qui viennent par exemples de produits locatifs. Elles supportent au contraire de lourds frais de location.

    Si on se réfère au critère résultat, on peut dire que la S0RAS est la plus performante puisque ses résultats sont les plus importants alors que les primes qu'elle encaisse ne dépassent pas celles de la S0NARWA.

    11.5.4. Marché de la réassurance au Rwanda

    La réassurance dans son principe ne diffère pas de l'assurance. Mais au lieu de couvrir directement des risques humains ou matériels, elle assure les compagnies d'assurances. Lorsqu'une compagnie d'assurance émet un contrat, elle est l'assureur direct d'un particulier ou d'une entreprise et c'est elle qui porte la responsabilité de tous les sinistres qu'elle couvre. Mais elle convient avec un ou plusieurs réassureurs de leur transférer tout ou partie du risque auquel l'expose ce contrat. Dans le jargon des assurances, on l'appelle la « cédante ». Il peut arriver que le réassureur cède une partie des risques à d'autres réassureurs, appelés « rétrocessionnaires ».

    Si un sinistre survient, elle doit à son client la totalité de l'indemnisation et elle se charge de récupérer auprès de ses réassureurs les sommes correspondant au risque qu'elle lui a transféré.

    C'est dans ce cadre que les assureurs rwandais acceptent de gros risques comme l'assurance de l'Hôtel INTERC0NTINENTAL, l'immeuble CARITAS ou l'Aéroport International de Kigali.

    Le tableau qui suit nous donne la situation du marché de réassurance au Rwanda en ce qui concerne les primes cédées, les commissions reçues et les sinistres cédés aux réassureurs.

    Tableau 7 Situation de la réassurance au Rwanda (en millions de Frw)

     

    EXERCICE

    SONARWA

    SORAS

    COGEAR

    CORAR

    TOTAL

    Primes cédées

    aux réassureurs

    2000

    305

    97

    94

    0

    496

    Commissions reçues

     

    22

    13

    0

    124

    Sinistres cédés

    aux réassureurs

     

    80

    125

    0

    338

    Part du marché de la réassurance

     

    20%

    19%

    0%

    100%

    Primes cédées

    aux réassureurs

    2001

    416

    103

    62

    22

    603

    Commissions reçues

     

    25

    10

    5

    180

    Sinistres cédés

    aux réassureurs

     

    27

    81

    0

    175

    Part du marché de la réassurance

     

    17%

    10%

    4%

    100%

    Primes cédées

    aux réassureurs

    2002

    384

    110

    107

    54

    655

    Commissions reçues

     

    20

    8

    11

    83

    Sinistres cédés

    aux réassureurs

     

    50

    83

    34

    638

    Part du marché de la réassurance

     

    17%

    16%

    8%

    100%

     

    ource : Guide du participant au 18ème congrès de la FANAF tenue à Kigali du 9 au 13 février 2004, page 16 (voir annexes).

    Comme il ressort de ce tableau, la S0NARWA est de loin en tête en ce qui concerne les primes cédées aux réassureurs. Ceci est normal car c'est elle aussi qui a un grand chiffre d'affaires.

    Si on compare les primes cédées et les primes nettes d'annulation, il faut remarquer que la S0RAS ne cède pas beaucoup de primes par rapport aux autres sociétés.

    11.5.5. Produits de placements financiers

    Ces sommes considérables sont investies dans l'immobilier, dans des placements financiers auprès des banques commerciales ou des bons du trésor auprès de la BNR et, pour le cas de la S0NARWA, dans des actions de différentes sociétés nationales ou internationales.

    Tableau 8 Produits de placements (en millions de Frw)

     

    EXERCICE

    SONARWA

    SORAS

    COGEAR

    CORAR

    TOTAL

    Placements financiers

    2000

    164

    73

    84

    0

    321

    Placements immobiliers

     

    130

    15

    0

    309

    Autres placements

     

    0

    0

    0

    103

    T0TAL

     

    203

    99

    0

    733

    Part du marché

     

    28%

    14%

    0

    100%

    Placements financiers

    2001

    131

    73

    70

    9

    283

    Placements immobiliers

     

    340

    24

    0

    565

    Autres placements

     

    0

    0

    0

    103

    T0TAL

     

    413

    94

    9

    951

    Part du marché

     

    43%

    10%

    1%

    100%

    Placements financiers

    2002

    123

    113

    85

    25

    346

    Placements immobiliers

     

    335

    16

    0

    570

    Autres placements

     

    0

    0

    4

    124

    T0TAL

     

    448

    101

    29

    1040

    Part du marché

     

    43%

    10%

    3%

    100%

     

    ources : Guide du participant au 18ème congrès de la FANAF tenue à Kigali du 9 au 13 février 2004, page 16 (voir annexes).

    En 2000, la S0NARWA détenait 59% des produits financiers des assurances au Rwanda. Seule la S0RAS pouvait la concurrencer mais elle entreprenait de grandes constructions, qui comme on le voit, ont fortement augmenté les produits de placements immobiliers les années suivantes.

    C'est grâce à ces produits que les compagnies d'assurances arrivent à dégager des résultats positifs, car, comment on va le voir dans le cas de la S0RAS, les résultats d'exploitation sont rarement positifs.

    CHAPITRE III. ANALYSE DE LA

    STRUCTURE FINANCIERE

    DE LA SORAS

    Pour analyser la structure financière de la S0RAS, nous nous sommes appuyé sur les bilans de la période 1998 à 2002.

    Cette analyse suppose une confrontation entre l'origine et la nature des fonds mis à la disposition de l'entreprise, l'emploi et l'affectation qui en résulte et détermine les différentes masses du bilan et leur évolution.

    Les informations qui y sont contenues sont significatives en ce qui concerne sa situation financière en général et sa solvabilité en particulier.

    En faisant cette étude, nous nous sommes fixé l'objectif de détecter les points forts et les faiblesses de la S0RAS.

    Pour y parvenir, nous allons tout d'abord analyser les principaux comptes de l'actif et du passif dans le but de juger la solvabilité de la S0RAS.

    Pour le cas particulier des entreprises d'assurances, la loi définit un ensemble de normes prudentielles que doivent respecter ces entreprises destinées à faire en sorte que celles-ci soient toujours à mesure d'honorer leurs engagements envers les assurés et à contrôler la situation réelle des entreprises.

    C'est ainsi que doivent figurer au bilan des entreprises d'assurances des provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral de leurs engagements vis-à-vis des assurés. Les principales provisions sont en assurances de dommages, la provision pour sinistres à payer et la provision pour risques en cours et, en assurance vie, la provision mathématique.

    Ces provisions techniques et les autres engagements réglementés doivent, à toute époque, être couverts par des actifs équivalents. Le choix des placements doit obéir à des règles de sécurité, de dispersion et de liquidité.

    Mais l'expérience a montré que, pour être efficaces, ces règles devraient être complétées par des obligations sur les fonds propres des entreprises d'assurances. En effet, les provisions techniques, même calculées avec rigueur, peuvent ne pas être suffisantes.

    Deux sources de pertes sont possibles :

    · une insuffisance des provisions techniques ( inflation imprévue, évolution de la jurisprudence, etc... ) ;

    · un déséquilibre d'exploitation de l'année en cours, qui peut avoir 2 causes : - une insuffisance de tarif (sous-estimation du montant probable des sinistres ou des frais de gestion) ;

    - un aléa, écart (mal réassuré) entre le montant réel des sinistres et leur montant probable.

    III.1. REGROUPEMENT DES BILANS COMPTABLES DE LA SORAS de 1998 A 2002.

    Tableau 9 Bilans annuels de la SORAS de 1998 à 2002 en milliers de Frw.

    Ce tableau regroupe ensemble les bilans comptables de la S0RAS de 1998 à 2002.

    ACTIF

    LIBELLE

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    Frais immobilisés

     
     

    22.168

    19.386

    21.932

    Immobilisations

    944.072

    1.226.535

    1.800.152

    1.904.053

    1.829.057

    Terrains

    27.694

    28.066

    59.452

    59.452

    59.452

    Immeubles

    351.311

    335.5510

    1.326.525

    1.548.122

    1.439.244

    Mobilier de bureau

    6.212

    7.507

    17.502

    21.335

    21.557

    Matériel de bureau

    59.710

    78.498

    60.062

    36.206

    40.638

    Matériel roulant

    12.669

    35.874

    71.166

    53.249

    64.907

    Mat.&Mob. Logements

    578

    3.979

    4.064

    4.898

    4.981

    Machines et autres mat.

    5.562

    3.326

    192.233

    164.025

    137.087

    Immobilisation en cours

    458.424

    731.734

    69.148

    -

    56.924

    Avance et acompte/ cde d'immobilisations

    17.412

    -

    -

    16.766

    4.266

    Titre de participation

    162

    162

    162

    162

    162

    Dépôts et cautionnements

    556

    1.146

    1.592

    1.592

    1.112

    Placements à + d'un an

    -

    62.630

    62.630

    52.198

    52.198

    Prêts à plus d'un an

    -

    -

    39.500

    31.057

    15.249

    Part des cessionnaires dans les P.T.

    29.842

    76.945

    41.348

    146.822

    120.503

    Primes

    -

    -

    -

     

    -

    Sinistres

    29.842

    76.945

    41.348

    146.822

    120.503

    Part dans les P.T. des cédants

    40

    40

    40

    -

    -

    Primes

    -

    -

    -

    -

    -

    Sinistres

    40

    40

    40

     
     

    Valeurs réalisables à CT

    1.564.432

    1.607.667

    1.202.492

    1.445.946

    2.085.899

    Créances sur assurés

    154.469

    210.454

    198.523

    197.169

    219.816

    Effets à recevoir

    19.312

    12.209

    14.286

    15.498

    13.375

    Avance au personnel

    14.273 1

    27.411

    208

    -

     

    Débiteurs divers

    4.527

    141.414

    203.988

    202.026

    202.715

    Titres & dépôts à CT

    1.324.421

    1.211.181

    758.495

    1.010.868

    1.621.873

    Compte courant cessionnaire débiteurs

    44.789

    2.357

    24.351

    17.745

    28.120

    Compte courant cédant déb.

    2.640

    2.640

    2.640

    2.640

    -

     
     
     
     
     
     

    Compte d'attente et de régularisation

    109.296

    84.510

    62.625

    79.137

    67.084

     
     
     
     
     
     

    Disponibles

    127.525

    68.263

    110.385

    240.304

    267.950

    Banques

    123.648

    64.613

    103.167

    233.155

    265.370

    Caisse

    3.876

    3.649

    7.218

    7.150

    2.580

     
     
     
     
     
     

    TOTAL

    2.775.935

    3.127.897

    3.343.094

    3.920.657

    4.461.146

    ource : Tableau fait par nous-même à partir des bilans de la S0RA

    (voir annexes)

    PASSIF

    LIBELLE

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    Capital socia

    300.000

    300.000

    300.000

    300.000

    501.000

    Capital libéré

    300.000

    300.000

    300.000

    300.000

    501.000

    Réserves

    99.539

    149.163

    165.918

    423.487

    240.234

    Réserves légales

    20.983

    25.452

    30.414

    33.463

     

    Réserves fiscales

    34.716

    39.954

    43.544

    47.467

    37.527

    Réserves facultatives

     
     
     

    6.245

     

    Réserves de réévaluation

     
     
     

    221.044

    196.462

    Réserves spéciales

    6.245

    6.245

    6.245

     

    6.245

    Report à nouveau

    37.596

    77.513

    85.715

    115.268

     

    Dettes pour valeurs remises par les cessionnaires

    29.842

    16.037

    6.138

    4.404

    3.933

    Provisions techniques

    2.071.016

    2.313.457

    2.432.083

    2.689.778

    3.153.236

    Primes

     
     
     
     
     

    Affaires directes

    613.699

    567.592

    544.393

    493.971

    525.938

    Affaires acceptées

     
     
     
     
     

    Sinistre

     
     
     
     
     

    Affaires directes

    1.457.278

    1.745.826

    1.887.650

    2.195.807

    2.627.298

    Affaires acceptées

    40

    40

    40

     
     

    Dettes à CT

    176.901

    268.350

    335.236

    363.591

    371.279

    Actionnaires: compte courant

    1.666

    158

    238

    298

    358

    Compte courant

    25.794

    71.849

    21.700

    24.972

    34.731

    cessionnaires créditeurs

     
     
     
     
     

    Compte courant cédant crédit.

    433

    433

    433

    433

    -

    Compte courant co- assureurs

    10.337

    14.394

    9.083

    10.567

    6.483

    Créanciers privilégiés (Etat)

    88.205

    105.427

    105.718

    87.758

    23.638

    Fonds de garantie

    9.104

    9.217

    8.286

    9.006

    35.578

    Charges sociales à payer

    1.981

    4.075

    3.892

    3.501

    4.918

    Créditeurs divers

    39.381

    62.797

    185.885

    227.055

    265.572

     
     
     
     
     
     

    Compte d'attente et de régularisation

    4.012

    4.134

    22.194

    52.068

    28.526

     
     
     
     
     
     

    Résultat de l'exercice

    94.624

    76.754

    81.525

    87.329

    162.938

     
     
     
     
     
     

    TOTAL

    2.775.935

    3.127.897

    3.343.094

    3.920.657

    4.461.146

    ource : Tableau fait par nous-même à partir des bilans de la S0RA

    Nous ne pouvons pas faire des commentaires sur les bilans comptables de la S0RAS à cet état.

    De ce regroupement, nous allons tirer les bilans financiers tel qu'il doit se présenter pendant l'analyse financière de la S0RAS pour la période 1998 à 2002.

    III.2. REGROUPEMENT FINANCIER DES BILANS DE LA SORAS DE 1998 à 2002

    Tableau 10 Les bilans financiers de la SORAS de 1998-2002 en Frw

    Le tableau n°10 nous donne les bilans de la S0RAS retraités en vue de faire une étude plus détaillée sur chacun des grands postes des bilans.

    ACTIF

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    A.I.

    944.790.653

    1.290.473.502

    1.904.036.682

    1.989.062.283

    1.897.778.061

    PCPT

    29.881.944

    76.984.407

    41.387.609

    146.822.300

    120.502.848

    V.R.

    1.673.728.134

    1.692.176.642

    1.265.116.986

    1.525.082.410

    2.152.982.788

    V.D.

    127.524.646

    68.262.507

    110.384.729

    240.304.126

    267.949.502

    T0TAL

    2.775.935.377

    3.127.896.998

    3.309.926.024

    3.901.271.119

    4.439.213.199

    PASSIF

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    C.P.

    494.163.494

    525.917.817

    547.443.476

    810.816.340

    904.172.292

    D LT

    29.842.261

    16.037.202

    6.138.484

    4.403.702

    3.932.548

    PT

    2.071.015.913

    2.313.457.152

    2.432.083.303

    2.689.777.783

    3.153.235.692

    DCT

    180.913.709

    272.484.827

    357.429.306

    415.659.499

    399.805.003

    T0TAL

    2.775.935.377

    3.127.896.998

    3.309.926.024

    3.901.271.119

    4.439.213.199

    ource : Calculs faits par nous-même à partir des bilans de la S0RA

    Les chiffres qui se trouvent dans les postes des bilans comptables sont presque semblables à ceux des bilans financiers sauf en 2000, en 2001 et en 2002 où les bilans comptables contiennent des actifs fictifs. Il s'agit des frais immobilisés qui correspondent aux frais de recherche et développement que la S0RAS a dépensés pour payer les experts et autres frais en vue de mettre en place l'assurance vie qui a été exploitée pour la première fois au courant du deuxième semestre 1999. Nous les avons retranchés de l'actif et la contrepartie aux capitaux propres.

    111.3. APPRECIATION DES GRANDES MASSES DES BILANS DE 1998-2002

    111.3.1. Structure de l'actif

    En ce qui concerne le cas de la S0RAS, la structure de l'actif est équilibrée. La plus grande partie est investie dans les valeurs réalisables, qui sont des montants investis dans des banques commerciales et à la BNR.

    L'autre montant non négligeable est investi dans les actifs immobilisés, surtout des immeubles.

    111.3.1.1. Evolution de l'actif immobilisé de la SORAS de 1998 à 2002

    Comme nous allons le voir dans le tableau suivant, les actifs immobilisés de la S0RAS sont dominés par des immeubles. Ceci est d'ailleurs une des caractéristiques des compagnies d'assurances.

    Tableau 11 Evolution des A.I. de la SORAS de 1998-2002 (en Frw)

    Ce tableau montre l'évolution des actifs immobilisés et l'évolution des valeurs des immeubles ainsi que la part des immeubles dans les actifs immobilisés. Le taux de croissance est celui de tous les actifs immobilisés.

    Part des immeubles = Valeur des immeubles

    Actif immobilisé

    Taux de croissance= A.I.(t1)- A.I.(t0)

    A.I. (t0)

    (t0) et (t1) sont les valeurs de deux ans consécutifs et (t0) est l'année de référence.

    Année

    Actif
    Immobilisé

    Valeur des
    immeubles

    Part des
    immeubles

    Taux de
    croissance

    1998

    944.790.653

    854.841.175

    90%

     

    1999

    1.290.473.502

    1.095.350.986

    85%

    37%

    2000

    1.904.036.682

    1.455.125.689

    76%

    48%

    2001

    1.989.062.283

    1.624.339.762

    82%

    4%

    2002

    1.897.778.061

    1.559.886.089

    82%

    -4%

    ource : Bilans de la S0RA

    Graphique 2 Evolution des actifs immobilisés

    1998 1999 2000 2001 2002

    2,500,000,000

    2,000,000,000

    1,500,000,000

    1,000,000,000

    500,000,000

    0

    Actif Immobilisé Immeubles

    Année

    Comme on peut le constater sur ce graphique et ce tableau, les immeubles occupent une place importante dans les actifs immobilisés de la S0RAS. Leur part oscille entre 76% et 90% durant les cinq années d'étude.

    En 1999, l'actif immobilisé a connu une croissance de 37%. Cette augmentation porte essentiellement sur le poste « immobilisation en cours » qui concerne la construction d'un grand immeuble à Kigali et des agences dans différentes provinces.

    En 2000, l'actif immobilisé a connu une croissance de 48%. Cette augmentation porte sur le poste « immeubles ». En plus d'un immeuble abritant le siège social, la S0RAS venait de terminer les constructions de la RESIDENCE PRIMA 2002 à Kacyiru, des agences à Gitarama et à Cyangugu, ainsi que l'acquisition de l'Agence de Rwamagana. La valeur des immeubles passait ainsi de 1.095.350.986 Frw en 1999 à 1.455.125.689 Frw en 2000. Il faut noter également l'augmentation du poste « machines et autres matériels » qui passe de 3.326.268 Frw en 1999 à 192.232.710 Frw en 2000 à cause de l'équipement mobilier des nouveaux immeubles.

    En 2001, les actifs immobilisés connaissent une progression de 4%. Cette progression provient essentiellement de la réévaluation de l'immeuble abritant le siège social.

    En 2002, les actifs immobilisés connaissent une diminution de 4%. Cette diminution provient de l'effet combiné des amortissements de l'exercice et de la faiblesse de nouveaux investissements en immobilisations au cours de l'année 2002 contrairement aux années précédentes.

    111.3.1.2. Parts des cessionnaires dans les provisions techniques

    Ce compte existe parce qu'il y a la réassurance. Il fluctue selon l'importance des sinistres.

    Tableau 12 Evolution des parts des cessionnaires dans les PT (en Frw)

    Taux de croissance= PCPT(t1)- PCPT(t0)

    PCPT(t0)

    Année

    PCPT

    Taux de croissance

    1998

    29.881.944

     

    1999

    76.984.407

    158%

    2000

    41.387.609

    -46%

    2001

    146.822.300

    255%

    2002

    120.502.848

    -18%

    ource : Bilan de la S0RAS de 1998 à 2002

    En 1999, ce poste a connu un accroissement de 158%. Cette augmentation des parts des réassureurs dans les provisions techniques est le résultat de la détérioration de la sinistralité.

    En 2000, les PCPT ont diminué de 46%. Cette baisse va de pair avec la diminution de la charge de sinistres.

    En 2001, les PCPT ont connu un accroissement de 255%. Cette forte progression résulte de l'inventaire des sinistres IARD à payer dont le montant dépasse les rétentions respectives sur les divers traités et qui appellent l'intervention des réassureurs.

    En 2002, les PCPT ont connu une diminution de 18%. Ceci est dû à ce que la structure du portefeuille en 2002 n'a pas nécessité beaucoup d'interventions de la part des réassureurs.

    111.3.1.3. Valeurs réalisables

    Le poste des valeurs réalisables à la S0RAS comprend les créances sur assurés, les effets à recevoir, les avances au personnel et la plus grande partie est composée par les dépôts à court terme.

    Tableau 13 Evolution des valeurs réalisables en Frw

    Taux de croissance= V.R.(t1)- v.R.(t0)

    v.R.(t0)

    Année

    Valeurs réalisables

    Taux de
    croissance

    1998

    1.673.728.134

     

    1999

    1.692.176.642

    1%

    2000

    1.265.116.986

    -25%

    2001

    1.525.082.410

    21%

    2002

    2.152.982.788

    41%

    ource : Bilans de la S0RA

    Graphique 3 Evolution des valeurs réalisables

    2,500,000,000
    2,000,000,000

     

    1,500,000,000
    1,000,000,000

    500,000,000

    0

    1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    En 1999, les comptes des valeurs réalisables ont été presque stagnants par rapport à l'année 1998. Ceci est expliqué par le fait que les primes émises n'ont pas beaucoup évolué et la forte diminution des dépôts qui passent de 1.324.421.325 Frw à 1.211.181.415 Frw à cause des travaux de construction entrepris par la société.

    En 2000, les valeurs réalisables ont chuté de 25%. Cette diminution est proportionnelle au chiffre d'affaires qui a aussi baissé.

    En 2001, les valeurs réalisables ont connu une augmentation de 21%. Cette augmentation est justifiée par l'accroissement des « titres et dépôts à court terme ». Cette explication est aussi valable pour l'année 2002.

    111.3.1.4. Valeurs disponibles

    Ce poste est composé par le compte caisse et le compte banque. Tableau 14 Evolution des valeurs disponibles en Frw

    Taux de croissance= V.D.(t1)- V.D.(t0)

    V.D.(t0)

    Année

    Valeurs
    disponibles

    Taux de
    croissance

    1998

    127.524.646

     

    1999

    68.262.507

    -46%

    2000

    110.384.729

    62%

    2001

    240.304.126

    118%

    2002

    267.949.502

    12%

    ource : Bilan de la S0RA

    Graphique 4 Evolution des valeurs disponibles

    300.000.000

    250.000.000

    200.000.000

    150.000.000

    100.000.000

    50.000.000

    0

    1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    Nous ne trouvons pas nécessaire de faire des commentaires sur les justifications des fluctuations des valeurs disponibles. En effet, ces gros montants n'ont aucune raison d'être puisqu'ils devraient être placés dans les « titres et dépôts à court terme » par exemple les bons du trésor.

    Etant données les sommes considérables correspondant aux produits financiers de la S0RAS, cette critique peut ne pas être fondée car ces disponibilités peuvent être ponctuelles et tout simplement en attente de replacement.

    111.3.2. Structure du passif

    Le passif de la S0RAS est dominé par les provisions techniques et les capitaux propres. 111.3.2.1. Capitaux propres

    Les capitaux propres sont composés par le capital social. Toutes les actions sont appelées et libérées.

    Ils sont en outre composés par les différentes réserves légales ou statutaires.

    Tableau 15 Evolution des capitaux propres en Frw Taux de croissance= C.P.(t1)- C.P.(t0)

    C.P.(t0)

    Année

    Capitaux
    propres

    Taux de
    croissance

    1998

    494.163.494

     

    1999

    525.917.817

    6%

    2000

    525.275.203

    -0,12%

    2001

    791.430.135

    51%

    2002

    882.239.956

    11%

    Source : Bilans de la SORAS

    Graphique 5 Evolution des capitaux propres

    1,000,000,000

    900,000,000

    800,000,000

    700,000,000

    600,000,000

    500,000,000

    400,000,000

    300,000,000

    200,000,000

    100,000,000

    0

    1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    d'une santé saine de la société. Chaque année, les capitaux propres sont majorés par des réserves provenant des résultats des différents exercices. Le seul déclin qu'on peut noter s'est produit en 2000, année où on remarque des actifs fictifs. L'analyse financière nous oblige de les retrancher des autres actifs pour une analyse plus fiable.

    Il faut noter aussi qu'en 2002, le capital social de la société a été fortement augmenté par incorporation des réserves en passant de 300.000.000 Frw à 501.000.000 Frw soit un accroissement de 67%. Les dettes à long terme sont presque insignifiantes si on les compare aux fonds propres (2% seulement). Ainsi presque tous les capitaux permanents sont composés par des capitaux propres. C'est une caractéristique propre aux entreprises d'assurances.

    111.3.2.2. Dettes à long terme

    Pour le cas de la S0RAS, ce compte intervient dans le cadre de la réassurance car cette société n'a pas emprunté. Il s'agit des montants cédés en garantie par les réassureurs.

    Tableau 16 Evolution des dettes à long terme en Frw Taux de croissance= DLT(t1)- DLT(t0)

    DLT(t0)

    Année

    D LT

    Taux de
    croissance

    1998

    29.842.261

     

    1999

    16.037.202

    -46%

    2000

    6.138.484

    -62%

    2001

    4.403.702

    -28%

    2002

    3.932.548

    -11%

    ource : Bilans de la S0RA

    Nous l'avons dit, les compagnies d'assurance se trouvent rarement en position d'emprunteur.

    Pour le cas de la S0RAS, il s'agit des dettes pour valeurs et espèces remises par les cessionnaires. Il est normal que ces dettes diminuent chaque année, c'est une évolution normale d'une compagnie d'assurances, d'autant plus que, comme on va le voir plus loin, le taux de réassurance a aussi diminué considérablement.

    111.3.2.3. Provisions techniques

    Il s'agit des provisions pour risques en cours relatives aux primes perçues au cours de l'exercice mais dont l'échéance est au-delà du 31 décembre et des primes de sinistres. Tableau 17 Evolution des provisions techniques en Frw

    Taux de croissance= PT(t1)- PT(t0)

    PT(t0)

    Année

    PT

    Taux de
    croissance

    1998

    2.071.015.913

     

    1999

    2.313.457.152

    12%

    2000

    2.432.083.303

    5%

    2001

    2.689.777.783

    11%

    2002

    3.153.235.692

    17%

    ource : Bilans de la S0RA

    Graphique 6 Evolution des provisions techniques

    3500000000

    3000000000

    2500000000

    2000000000

    1500000000

    1000000000

    500000000

    0

    1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    Ce tableau et le graphique ci-dessus montrent qu'en 1999 les PT ont connu une augmentation de 12%. Cette progression est le résultat de l'inventaire des sinistres encore à régler. En effet, en 1999, la société a enregistré quelques dossiers de sinistres très importants.

    En 2000, les PT ont connu une progression de 5%. Comme il a été dit précédemment,
    cette année a connu une baisse du chiffre d'affaires IARD. Cette augmentation est due à

    un inventaire des sinistres IARD encore à régler auquel s'ajoutent les provisions mathématiques de la branche VIE, qui, elles, ont connu une augmentation de 8% .27

    En 2001, les PT ont connu une progression de 11%. Cette progression est due surtout à la masse des provisions mathématiques de la branche VIE qui accroissent chaque année.

    En 2002, les PT ont connu une progression de 17%. Cette augmentation dépasse la progression des primes émises par simple volonté politique de renforcer les réserves tout en restant dans les limites légales.

    Notons en passant que les provisions techniques dépassent 69% du total du passif pendant toute la période d'étude, mais selon N0BILE, ce taux devrait être toujours entre 70% et 75% .28

    111.3.2.4. Dettes à court terme

    Il s'agit des dettes envers les actionnaires, l'Etat, les organismes sociaux, le fonds de garantie automobile, les créditeurs divers, etc...

    Tableau 18 Evolution des dettes à court terme en Frw Taux de croissance= DCT(t1)- DCT(t0)

    DCT(t0)

    Année

    D CT

    Taux de
    croissance

    1998

    176.901.285

     

    1999

    268.350.379

    52%

    2000

    335.235.752

    25%

    2001

    363.561.090

    8%

    2002

    371.278.902

    2%

    ource : Bilans de la S0RA

    27 ANONYME : rapport annuel de la SORAS, Kigali, 2000, p.8, inédit

    28 NOBILE, D. : Op.cit., p.82

    La progression des dettes à court terme de la S0RAS n'est pas due à des difficultés de payement.

    En 1999, la progression des dettes à court terme jusqu'à 52% est justifiée par le fait que le compte courant des cessionnaires a connu une progression de 179% suite à la détérioration de la sinistralité.

    Les autres progressions, par ailleurs peu significatives, sont dues aux factures en attente de payement à la date de l'établissement du bilan.

    III.4. APPRECIATION DE L'EQUILIBRE FINANCIER DE LA SORAS

    Pour analyser la structure financière de la S0RAS, nous allons nous baser sur les bilans. Tableau 19 Part des grands postes du bilan en milliers de Frw

    Dans ce tableau, tous les grands postes sont comparés au passif total pour avoir une idée de l'importance de chaque poste.

    %= Poste du bilan

    Passif total

    ACTIF

    1998

    %

    1999

    %

    2000

    %

    2001

    %

    2002

    %

    A.I.

    944.791

    34%

    1.290.474

    41%

    1.904.037

    58%

    1.989.062

    51%

    1.897.778

    43%

    PCPT

    29.882

    1%

    76.984

    2%

    41.388

    1%

    146.822

    4%

    120.503

    3%

    V.R.

    1.673.728

    60%

    1.692.177

    54%

    1.265.117

    38%

    1.525.082

    39%

    2.152.982

    48%

    V.D.

    127.525

    5%

    68.263

    2%

    110.385

    3%

    240.304

    6%

    267.950

    6%

    T0TAL

    2.775.935100%

     

    3.127.897

    100%

    3.309.926

    100%

    3.901.271

    100%

    4.439.213

    100%

    PASSIF

    1998

    %

    1999

    %

    2000

    %

    2001

    %

    2002

    %

    C.P.

    494.163

    18%

    525.918

    17%

    525.275

    16%

    791.430

    21%

    882.240

    20%

    D LT

    29.842

    1%

    16.037

    1%

    6.138

    0%

    4.404

    0%

    3.933

    0%

    PT

    2.071.016

    75%

    2.313.457

    74%

    2.432.083

    73%

    2.689.778

    69%

    3.153.236

    71%

    DCT

    180.914

    7%

    272.485

    9%

    357.429

    11%

    415.659

    11%

    399.805

    9%

    T0TAL

    2.775.935

    100%

    3.127.897

    100%

    3.309.926

    100%

    3.901.271

    100%

    4.439.213

    100%

    ource : Tableau fait par nous-même à partir des bilans de la S0RA

    Comme on peut le remarquer dans ce tableau, l'actif est dominé par les actifs immobilisés et les valeurs réalisables tandis que le passif est dominé par les provisions techniques et les capitaux propres.

    Le total des autres rubriques de l'actif n'a jamais dépassé 10% durant toute la période d'études. Pour le cas du passif, les DLT et les DCT réunis dépassent rarement 10% du passif total. Comme nous l'avons dit, Ceci est une des caractéristiques propres aux compagnies d'assurances.

    Ceci fait qu'il est inutile d'aller chercher des problèmes de trésorerie ou de liquidité dans une compagnie d'assurances.

    Encadrée par la réglementation prudentielle, c'est le problème de gestion des placements qui se situe au coeur des sociétés d'assurances, les actifs qu'elles détiennent constituant la contrepartie des engagements qu'elles ont contractés à l'égard de leurs assurés. L'activité financière des sociétés d'assurances contribue ainsi aux performances de leurs résultats et de leur solvabilité.

    111.4.1. Fonds de roulement de la SORAS

    Selon P. C0NS0, le fonds de roulement est « l'excédent des ressources permanentes dont dispose l'entreprise après le financement de son actif immobilisé et qu'elle va consacrer au financement de son cycle d'exploitation .29 »

    Fonds de roulement net ou permanent =

    +Capitaux permanents-Actifs immobilisés nets ou +Actifs circulants-dettes à court terme

    Tableau 20 Calcul du FRN en Frw

    Année

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    1. C.Pe

    524.005.755

    541.955.019

    531.413.687

    795.833.837

    886.172.504

    2. AI

    944.790.653

    1.290.473.502

    1.904.036.682

    1.989.062.283

    1.897.778.061

     

    FRN(1-2)

    (420.784.898)

    (748.518.483)

    (1.372.622.995)

    (1.193.228.446)

    (1.011.605.557)

    ource : Tableau fait par nous-même sur base des bilans de la S0RA

    29 CONSO, P. : Gestion financière de l'entreprise, éd. Dunod, Paris, 1981, p. 137

    Dans une entreprise quelconque, un indice de l'aptitude à faire face aux paiements est fourni par la notion de fonds de roulement. Ainsi, on dit qu'elle est en bonne santé financière lorsque le fonds de roulement est positif.

    Dans une entreprise d'assurance, cette notion n'est d'aucun secours. Si le fonds de roulement de la S0RAS est négatif, cela ne doit inquiéter personne. Ceci est dû à l'importance des provisions pour risques en cours qui sont inscrits au passif pour faire face à des sinistres à survenir dans un délai qui peut être court et pour lesquels elle a déjà encaissé les primes.

    De ce fait, une notion spécifique, celle de « couverture » de certains passifs par des éléments d'actif a été introduite par le législateur.

    La réglementation des placements au Rwanda

    La réglementation des placements dans les compagnies d'assurances veut que ces placements soient effectués en valeurs sûres, diversifiées, d'un bon rendement et comportant une certaine liquidité pour pouvoir effectuer sans retard le règlement des sinistres.

    A ce souci de protection des assurés s'ajoute une autre préoccupation : les compagnies recueillent une partie importante de l'épargne nationale et il est normal que cette épargne soit investie dans l'intérêt de l'économie en général et selon les objectifs de la politique économique et financière, à court, moyen et long terme en particulier.

    Ainsi, il est bien précisé que toute entreprise d'assurance établie au Rwanda doit placer les provisions techniques de la manière suivante:

    - « jusqu'à concurrence de 30% au moins en numéraires ou titres de placements obligatoirement déposés auprès des banques commerciales agrées ;

    - jusqu'à concurrence de 30% au moins en biens immeubles situés au Rwanda, les immeubles étant estimés à leur valeur vénale ;

    - jusqu'à concurrence de 30% en participation aux capitaux d'autres sociétés ;

    - 10% restant peuvent être utilisés pour différentes dépenses ou tout service dont la société tire profit. 30»

    Tableau 21 Part des actifs admis par rapport aux P.T.

    Le tableau n°21 nous donne la part des placements, des immeubles, de la participation aux capitaux des autres entreprises et autres dépenses dans les provisions techniques.

    Année

    1998

    1999

    2000

    20001

    20002

    Provisions techniques

    2.071.015.913

    2.313.457.152

    2.432.083.303

    2.689.777.783

    3.153.235.692

    Placements financiers

    1.448.069.667

    1.338.424.783

    1.376.978.006

    1.054.280.000

    1.939.440.725

    Part des placements dans les PT

    70%

    58%

    57%

    39%

    62%

    Immeubles

    854.841.175

    1.095.350.986

    1.455.125.689

    1.624.339.762

    1.559.886.089

    Part des immeubles dans les PT

    41%

    47%

    60%

    60%

    49%

    Participation aux capitaux des autres sociétés

    162.288

    162.288

    162.288

    162.288

    162.228

    Part dans les PT

    0%

    0%

    0%

    0%

    0%

    Provisions pour diverses dépenses

    0

    0

    0

    0

    0

    Part dans les PT

    0%

    0%

    0%

    0%

    0%

    Source : Tableau fait par nous-même sur base des bilans de la S0RAS

    N.B. : Le total des immeubles et des placements financiers dépasse 100% des provisions techniques parce qu'il y a aussi des capitaux propres inclus dans les montants de ces actifs que nous n'avons pas pu isoler pour précision.

    Les immeubles et les placements cités dans le tableau n°21 concernent respectivement :

    Immeubles : Il s'agit des immeubles bâtis et terrains établis au Rwanda. Comme on peut le constater, la valeur des immeubles n'est jamais allée en dessous de 41% durant la période d'étude. Sur ce point, la S0RAS a toujours dépassé le seuil de 30% réglementé par l'Etat.

    30 J.O. R.R. n° spécial du 28/11/2001, p. 18

    Placements : Il s'agit ici des placements à plus d'un an, des titres et dépôts à court terme ainsi que les montants disponibles dans les banques.

    Sauf en 2001 où la société a fait de lourds investissements dans la construction des immeubles, les placements dans les banques ne sont jamais allés en dessous de 57% durant la période d'étude.

    La S0RAS a toujours dépassé le seuil de 30% fixé par le législateur rwandais.

    Ceci explique que la plus grande partie des provisions techniques est liquide. Ce qui est un signe de solvabilité et donc de sécurité pour les assurés.

    Même une partie des ressources propres de la S0RAS finance les actifs faisant partie de la liste répondant aux règles d'admission comme les immeubles ou les placements financiers. Toutefois, il faut noter que la S0RAS ne préfère pas participer aux capitaux d'autres entreprises comme lui oblige la loi ci-haut citée.

    111.4.2. Marge de solvabilité de la SORAS de 1998 à 2002

    Les dispositions du code des assurances sur les provisions techniques et l'actif correspondant ont essentiellement pour objet la protection des assurés. Mais l'expérience a montré que, pour être pleinement efficaces, ces règles devraient être complétées par des obligations sur les fonds propres des entreprises d'assurances. En effet, les provisions techniques même calculées avec rigueur, peuvent ne pas être suffisantes en raison de circonstances extérieures difficilement prévisibles (changement de pente de l'inflation, nouvelle jurisprudence, etc...)

    Par ailleurs, les placements, même s'ils sont effectués selon des normes prudentielles de choix et de dispersion, restent exposés aux conséquences d'une crise économique généralisée ou limitée à certains secteurs.

    Tableau 22 Evolution de la marge de solvabilité de la SORAS en Frw

    Marge de solvabilité= + Capital social

    + Réserves

    + Bénéfices

    - Actifs fictifs

    Année

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    Capital
    social

    300.000.000

    300.000.000

    300.000.000

    300.000.000

    501.000.000

    Réserves

    99.539.300

    149.163.494

    165.917.817

    423.487.178

    240.233.802

    Bénéfices

    94.624.194

    76.754.323

    81.525.309

    87.329.162

    162.938.490

    Actifs fictifs

    0

    0

    22.168.273

    19.386.205

    21.932.336

    M.S.

    494.163.494

    525.917.817

    525.275.203

    791.430.135

    882.239.956

    Sources : Tableau fait par nous-même à partir des bilans de la S0RAS

    Comme on peut le remarquer sur ce tableau, la marge de solvabilité de la S0RAS équivaut presque aux fonds propres non retraités. Ceci est dû à ce que :

    - la totalité du capital social a été libéré ;

    - la société n'a pas connu de perte durant la période d'étude ;

    - les actifs fictifs qui correspondent ici aux frais de recherche et de développement ne sont pas très nombreux.

    Ces trois éléments interviennent pour diminuer la marge de solvabilité.

    Cette marge de solvabilité connaît une progression soutenue.

    111.4.3. Marge de solvabilité réglementaire de la SORAS

    Pour calculer la marge de solvabilité réglementaire de la S0RAS, nous nous sommes inspiré du code CIMA auquel les pays de la zone CIMA et les sociétés membres de la FANAF se réfèrent lorsque la loi nationale est muette sur ce sujet. La S0RAS est membre de cette fédération depuis la dernière Assemblée Générale tenue à Kigali du 9 au 13 février 2004.

    Première méthode ( calcul par rapport aux primes )

    « A 20% du total des primes directes ou acceptées en réassurance émises au cours de l'exercice et nettes d'annulations est appliqué le rapport existant, pour le dernier exercice, entre le montant des sinistres demeurant à la charge de l'entreprise après cession et rétrocession en réassurance et le montant des sinistres bruts de réassurance, sans que ce rapport puisse être inférieur à 50%. »31

    Deuxième méthode (calcul par rapport à la charge moyenne annuelle des sinistres)

    « Au total des sinistres payés pour les affaires directes au cours des trois derniers exercices, sans déduction des sinistres à la charge des cessionnaires et rétrocessionnaires, sont ajoutés, d'une part, les sinistres payés au titre des acceptations en réassurance ou en rétrocession au cours des mêmes exercices, d'autre part, les provisions pour sinistres à payer constituées à la fin du dernier exercice, tant pour les affaires directes que pour les acceptations en réassurance.

    Il est appliqué un pourcentage de 25% au tiers du montant ainsi obtenu. »32 Nous allons analyser cet aspect à partir des deux tableaux suivants :

    Tableau 23 Calcul de la MS par la première méthode en Frw

    Année

    Primes nettes
    d'annulation

    20% des
    primes

    Sinistres (A)

    Sinistres bruts
    de réassurance
    (B)

    Rapport
    (A/ B)

    Marge de
    solvabilité

    1998

    970.508.009

    194.101.602

    493.659.611

    551.288.755

    0,90

     

    1999

    1.023.142.322

    204.628.464

    597.294.797

    674.056.698

    0,89

    183.237.563

    2000

    976.854.205

    195.370.841

    473.999.316

    518.654.982

    0,91

    173.121.916

    2001

    1.181.439.104

    236.287.821

    640.593.148

    772.215.875

    0,83

    215.943.680

    2002

    1.604.405.417

    320.881.083

    817.177.447

    840.309.004

    0,97

    266.187.513

    31Anonyme : Code des Etats membres de la CIMA, Op.cit., 2002, p.205
    32 Anonyme : Code des Etats membres de la CIMA, Op.cit., 2002, p.205

    Tableau 24 Calcul de la MS selon la deuxième méthode en Frw

    Année

    Sinistres payés

    S/ Total

    Provisions
    pour sinistres

    Total

    1/3 du total

    Marge de
    solvabilité

    1998

    376.020.722

     
     
     
     
     

    1999

    385.507.997

     
     
     
     
     

    2000

    376.830.301

    1.138.359.020

    1.887.689.883

    3.026.048.903

    1.008.682.968

    252.170.742

    2001

    465.059.0301

    .227.397.328

    2.195.807.045

    3.446.514.273

    1.148.838.091

    287.209.523

    2002

    408.817.897

    1.250.707.228

    2.627.298.158

    3.878.005.386

    1.292.668.462

    323.167.116

    ource : Calculs faits par nous-même à partir des bilans et comptes d'exploitation

    De ces deux tableaux, il ressort que la marge de solvabilité réglementaire de la S0RAS en 2000 est de 252.170.742 FRW, de 287.209.523 Frw en 2001 et de 323.167.116 FRW en 2002 suivant le principe établi par la CIMA.

    Tableau 25 Comparaison entre la MS et la MSR de la SORAS en Frw

    Année

    M.S. de la
    SORAS (A)

    M.S.
    réglementaire(B)

    A/B

    2000

    525.275.203

    252.170.742

    2,1

    2001

    791.430.135

    287.209.292

    2,8

    2002

    882.239.956

    323.167.116

    2,7

    ource : Calculs faits par nous-même à partir des bilans de la S0RA

    En 2000, nous constatons que la marge de solvabilité de la S0RAS représente 2,1 fois la marge de solvabilité réglementaire et 2,8 fois en 2001. Elle est de 2,7 en 2002. Cette solvabilité est largement supérieure au minimum réglementaire.

    III.5. QUELQUES RATIOS RELATIFS AUX BILANS DE LA SORAS

    L'établissement des ratios et leur exploitation sur plusieurs années peuvent revêtir une importance particulière pour une meilleure connaissance de l'entreprise et de son fonctionnement, d'une part en tant qu'instrument de diagnostic, d'autre part en tant qu'outil de prévision.

    Pour calculer les ratios de structure et de solvabilité, nous partirons des bilans.

    111.5.1. Ratios de solvabilité

    Pour analyser l'origine des fonds, nous allons nous baser au tableau n° 19 qui consiste à faire le rapport entre certains rubriques du bilan et le passif.

    Les capitaux propres : on remarque que les capitaux propres représentent entre 16% et 21% du passif total durant toute la période d'étude. Ce rapport n'étant pas faible, on peut dire que les fonds correspondant restent longtemps dans l'entreprise d'où une grande permanence des actifs correspondants.

    Les provisions techniques : la part des provisions techniques dans le passif de la S0RAS se situe entre 69% et 75%. « 0n peut considérer l'ensemble de ces provisions comme du long terme : en effet, bien que les provisions techniques aient en moyenne une échéance à 6 mois33 », on peut considérer qu'à tout moment le chiffre d'affaires secrète des risques en cours et des primes et que, partant, il y a une permanence de cette provision.

    Tableau 26 Rapport entre les CP et les PT en Frw

    Année

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    1. CP

    494.163.494

    525.917.817

    525.275.203

    791.430.135

    882.239.956

    2. PT

    2.071.015.913

    2.313.457.152

    2.432.083.303

    2.689.777.783

    3.153.235.692

     

    CP/ PT

    24%

    23%

    21%

    29%

    28%

    Source : Calculs faits par nous-même à partir des bilans de la S0RAS

    Le rapport existant entre les capitaux propres et les provisions techniques exprime le « matelas » ou marge de solvabilité dont dispose l'entreprise pour absorber une insuffisance des provisions techniques.

    Ce ratio varie entre 21% et 29 % entre 1998 et 2002 à la S0RAS. Par comparaison, nous pouvons dire que le texte français prévoit que « ce rapport ne doit pas être en dessous de 10%34 ». La marge de garantie est donc élevée à la S0RAS si on compare aux sociétés françaises.

    33 SIM0NET, G. : La comptabilité des entreprises d'assurance, Editions L'argus, Paris, 1975, p.205.

    34 SIM0NET, G : L'assurance : théorie, pratique, comptabilité, éd. A.A. Editeurs, Paris, 1978, p.141

    111.5.2. Ratio de structure

    Ratio de structure = Capitaux propres

    Passif total

    Ce ratio nous indique l'importance des capitaux propres par rapport aux autres sources de financement de l'entreprise. Dans les entreprises industrielles, sa faiblesse est une critique prise au sérieux par les banquiers et autres observateurs.

    Tableau 27 Evolution du ratio de structure à la SORAS

    Année

    Capitaux
    propres (CP)

    Passif total (P)

    CP/ P

    1998

    494.163.494

    2.775.935.377

    19%

    1999

    525.917.817

    3.127.896.998

    17%

    2000

    525.275.203

    3.309.926.024

    16%

    2001

    790.430.135

    3.901.271.119

    21%

    2002

    882.239.956

    4.439.213.199

    20%

    Source : Calculs faits par nous-même à partir des bilans de la S0RAS

    Ce ratio nous indique la part du financement propre de la S0RAS. D'habitude, la faiblesse de ce ratio n'est pas une surprise pour les compagnies d'assurances.

    Il ne serait pas par exemple inquiétant s'il se situait entre 8 et 10%. 35

    Le cas de la S0RAS où ce ratio se situe entre 16% et 21% prouve que sa solvabilité est rassurante.

    111.6. REASSURANCE A LA SORAS

    La réassurance joue un rôle important dans la protection de la société dans la mesure où le réassureur absorbe l'impact de grands risques émanant particulièrement de larges pertes ou une augmentation brusque dans le coût de couverture. « Sur le plan financier, la réassurance donne une assistance financière aux compagnies d'assurance, en mettant à leur disposition des dépôts qui leur permettent de maîtriser des distorsions dans la cadence des règlements. Elle permet aussi aux compagnies d'assurance de maintenir un minimum de marge de solvabilité. La réassurance joue aussi un rôle important comme moyen de communication entre marchés, et agit fréquemment comme catalyseur par la

    35 http:senat.fr/rap, le 01 mars 2004

    72 propagation de nouvelles formes d'assurances, par communication d'expérience et de suggestion de restriction technique.36 »

    Tableau 28 Evolution de la réassurance en Frw

    Taux de cession= Primes cédées

    Primes totales

    Année

    Primes totales

    Primes cédées

    Taux de
    cession

    1998

    970.508.009

    96.519.683

    10%

    1999

    1.023.142.322

    117.804.618

    12%

    2000

    976.854.205

    97.178.418

    10%

    2001

    1.181.439.104

    103.177.647

    9%

    2002

    1.604.405.417

    109.855.764

    7%

    Source : Comptes d'exploitation générale de la S0RAS de 1998 à 2002

    En général, le taux de cession des primes a connu une diminution progressive. Cela justifie un fonctionnement normal d'une entreprise d'assurances face à la réassurance car le chiffre d'affaires et les fonds propres connaissent une évolution positive.

    Selon les sources provenant des agents des compagnies d'assurances, comme la S0NARWA et la S0RAS, le taux de réassurance a augmenté. Cette augmentation proviendrait du durcissement des conditions de réassurance suite aux événements terroristes qui règnent dans certaines régions du monde.

    CHAPITRE IV. ANALYSE DE LA

    RENTABILITE DE LA

    SORAS DE 1998-2002

    « L'efficacité économique de l'entreprise se rattache à des notions financières et relève de la profitabilité des produits et de la rentabilité des capitaux37. »

    Selon Elie Cohen, la rentabilité peut être définie comme « l'aptitude de l'entreprise à secréter un résultat exprimé en unités monétaires. »38

    L'objectif de toute entreprise est de réaliser des bénéfices, de rentabiliser les capitaux investis pour assurer son développement et rémunérer les apporteurs de capitaux. C'est pourquoi ces bénéfices doivent être suffisants de façon à couvrir les coûts fixes et variables et dégager une marge.

    La rentabilité est un facteur de sécurité et de confiance pour les salariés, les actionnaires, les prêteurs, les fournisseurs, les clients, les pouvoirs publics, etc...

    Elle est aussi une nécessité financière pour assurer sa survie et préserver son indépendance financière.

    Pour apprécier la rentabilité de la S0RAS, nous avons comparé les différents résultats à la valeur des moyens investis pour son obtention et nous nous sommes référé directement aux données du compte d'exploitation général.

    37 DEPALLENS, G.: Initiation aux problèmes financiers, Ed. Entreprise moderne, Paris, 1970, p.200

    38 C0HEN, E. : Dictionnaire de Gestion, éd. La découverte, Paris, 2001, p.313

    IV.1. REGROUPEMENT DES COMPTES D'EXPLOITATION GENERALE DE LA SORAS DE 1998 A 2002

    Tableau 29 Evolution des comptes d'exploitation générale en milliers de Frw

    LIBELLE

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    Primes nettes d'annulation

    970.508

    1.023.142

    976.854

    1.181.439

    1.604.405

    Primes cédées aux
    réassureurs

    (96.520)

    (117.805)

    (97.178)

    (103.178)

    (109.855)

    Provision ouverture (n-1)

    426.484

    613.699

    567.592

    544.393

    493.971

    Provision cture (n)

    (613.699)

    (567.592)

    (544.393)

    (493.971)

    (525.938)

    Produits techniques

    686.773

    951.445

    902.874

    1.128.684

    1.462.583

     
     
     
     
     
     

    Sinistres payés

    376.064

    385.508

    376.830

    465.059

    408.818

    Part des réassureurs dans
    les sinistres

    (48.918)

    (29.659)

    (80.252)

    (27.109)

    (49.511)

    Provision sinistres clôture

    1.457.317

    1.745.865

    1.887.690

    2.195.807

    2.627.298

    Part des réassureurs dans
    les P.S. (n-1)

    (29.842)

    (76.945)

    (41.348)

    (146.822)

    (120.503)

    Provisions pour Sinistres
    (n)

    (1.282.091)

    (1.457.317)

    (1.745.865)

    (1.887.690)

    (2.195.807)

    Part des réassureurs dans
    les P.S. (n)

    21.132

    29.842

    76.945

    41.348

    146.822

    Charges techniques

    493.660

    597.295

    473.999

    640.593

    817.117

    Résultat technique

    193.113

    354.150

    428.875

    488.091

    645.465

    Frais de personnel

    111.083

    180.623

    217.303

    248.895

    272.571

    Impôts et taxes

    225

    1.793

    4.527

    2.480

    4.151

    Travaux, fournit.&
    services, transport et
    déplacement

    88.566

    165.251

    192.108

    259.342

    321.929

    Frais divers de gestion

    27.623

    27.454

    32.164

    31.361

    37.568

    Dotation amortissement

    63.650

    79.555

    128.689

    206.698

    201.133

    Jeton et émoluments

    5.207

    5.691

    1.810

    44.780

    47.720

    Charges d'exploitation

    296.354

    460.366

    576.602

    793.556

    885.073

    Frais financiers sur dépôt
    du réassureur

    910

    855

    295

    246

    176

    Cession et rétrocession

    (14.828)

    (19.414)

    (21.390)

    (24.901)

    (19.7482)

     
     
     
     
     
     

    Commissions & autres
    charges

    282.436

    441.806

    555.506

    768.900

    865.500

    Produits financiers

    137.811

    123.317

    72.871

    73.001

    112.922

    Produits accessoires

    74.488

    77.061

    130.298

    339.860

    334.584

    Bénéfice brut
    d'exploitation

    122.976

    112.722

    76.538

    132.052

    227.472

    ource : Tableau fait par nous-même à partir des comptes d'exploitation générale de la S0RA
    de 1998 à 2002

    IV.2. ANALYSE DES COMPTES D'EXPLOITATION GENERALE

    L'appréciation de la rentabilité de la S0RAS est un processus qui nous emmène à analyser les différentes composantes significatives utilisées pour aboutir au résultat de l'entreprise :

    - primes nettes d'annulation ;

    - produits financiers ;

    - produits accessoires ;

    - résultat de l'exercice.

    1800000000

    1600000000

    1400000000

    1200000000

    1000000000

    800000000

    600000000

    400000000

    200000000

    0

    IV.2.1. Primes nettes d'annulation

    Les primes nettes d'annulation constituent le chiffre d'affaires de la SORAS. Tableau 30 Evolution des primes nettes d'annulation en Frw

    Taux de croissance= PNA(t1)- PNA(t0)

    PNA(t0)

    Année

    Primes nettes
    d'annulation

    Taux de
    croissance

    1998

    970.508.009

     

    1999

    1.023.142.322

    5%

    2000

    976.854.205

    -5%

    2001

    1.181.439.104

    21%

    2002

    1.604.405.417

    36%

    ource : Calculs faits par nous-même à partir des comptes d'exploitation de la S0RA Graphique 7 Evolution des primes nettes d'annulation

    1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    La lecture du tableau ci-dessus montre qu'en 1999 les primes émises nettes d'annulation ont progressé jusqu'à 5% pour atteindre un montant de 1.023.142.322 FRW. Ce montant est à décomposer en primes IARD et en primes « VIE », souscrites pour la première fois en 1999.

    L'année 2000 a connu une diminution des primes de 5%. « Si on rapproche les chiffres consolidés provenant des primes IARD et VIE, le problème est plus inquiétant. Les primes IARD ont connu une diminution de 14%. L'écart a été heureusement compensé par le développement de l'assurance vie. »39

    Cette remarque est d'ailleurs conforme pour tous les exercices. 0n remarque partout la diminution des primes en IARD et une augmentation des primes en assurance VIE allant jusqu'à 164% comme en 2001.

    La diminution des primes en assurance IARD est expliquée par une guerre acharnée de concurrence entre les compagnies d'assurance.

    La baisse de la production de la S0RAS en 2000 peut aussi s'expliquer par les difficultés qu'a connues l'économie nationale même s'il y a eu aussi perte de marché.

    En effet, cette année a été caractérisée par « la stagnation du PIB, la hausse des prix des produits pétroliers et autres biens et services, la diminution des recettes d'exportation, la diminution du volume des importations et la faiblesse du pouvoir d'achat de la population.40 »

    39 Anonyme: Rapport annuel 2000 de la SORAS, inédit, p.11

    40 MINECOFIN: Indicateurs de développement du Rwanda, août 2002, p.40-103

    IV.2.2. Produits financiers

    Les produits financiers sont les produits de placements financiers effectués dans différentes banques.

    Tableau 31 Evolution des produits financiers en Frw

    Taux de croissance= Produits financiers(t1)- Produits financiers (t0) Produits financiers (t0)

    Année

    Les produits
    financiers

    Taux de
    croissance

    1998

    137.810.821

     

    1999

    123.316.857

    -11%

    2000

    72.870.737

    -41%

    2001

    73.001.028

    0%

    2002

    112.922.385

    55%

    ource : Comptes de gestion de la S0RA Graphique 8 Evolution des produits financiers en Frw

    160000000

     

    140000000 120000000 100000000 80000000

     

    60000000
    40000000
    20000000

    0

    1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    Comme nous l'indique ce tableau et ce graphique, les produits financiers de la S0RAS ont baissé depuis 1999 avant de remonter depuis 2001.

    La baisse des produits financiers devrait inquiéter pour le cas précis d'une compagnie d'assurances. Mais pour le cas de la S0RAS, cette baisse a une signification. Comme on l'a vu au troisième chapitre, la S0RAS a engagé de lourds investissements en construction d'un grand immeuble à Kacyiru et les bureaux des succursales. Cela a

    occasionné la diminution de ses dépôts qui sont à la base de ses produits financiers. Mais la suite a démontré que la politique d'investissement dans l'immeuble de Kacyiru est prudente au regard de la hausse des produits accessoires.

    En 2002, on a enregistré une augmentation de 55% des produits financiers. Cette augmentation est due à la reconstruction des dépôts après l'achèvement des constructions ci-haut citées.

    IV.2.3. Produits accessoires

    Les produits accessoires de la S0RAS sont composés des produits locatifs provenant de son immeuble administratif et ses autres immeubles qui sont dans la ville de Kigali.

    Tableau 32 Evolution des produits accessoires en Frw.

    Taux de croissance= Produits accessoires(t1)- Produits accessoires (t0) Produits accessoires(t0)

    Année

    Les produits
    accessoires

    Taux de
    croissance

    1998

    74.488.136

     

    1999

    77.061.282

    3%

    2000

    130.298.219

    69%

    2001

    339.860.274

    161%

    2002

    334.584.475

    -2%

    ource : Comptes de gestion de la S0RA

    Graphique 9 Evolution des produits accessoires

     

    400000000
    350000000
    300000000
    250000000
    200000000
    150000000
    100000000
    50000000
    0

     

    1998 1999 2000 2001 2002

    Il ressort de ce tableau et graphique que les produits accessoires de la S0RAS croissent chaque année.

    Au cours de la période d'étude, ils ont connu une forte augmentation surtout en 2000 et en 2001. Cela est dû à ce que cette période coïncide avec le moment où la société commençait l'exploitation d'une grande résidence à Kacyiru.

    IV.2.4. Résultats et dividendes de la SORAS

    Tableau 33 Evolution des résultats et dividendes en Frw.

    Année

    Résultat brut

    Résultat net

    Dividendes

    1998

    122.975.673

    94.624.194

    45.000.000

    1999

    112.722.174

    76.754.323

    60.000.000

    2000

    76.537.795

    81.529.309

    45.000.000

    2001

    132.052.429

    87.329.162

    45.000.000

    2002

    227.471.812

    162.938.490

    75.150.000

    ource : Comptes de pertes et profits de la S0RA Graphique 10 Evolution des résultats et dividendes

    250000000

    200000000

    150000000

    100000000

    50000000

    0

    Résultat brut Résultat net Dividendes

    1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    La diminution du bénéfice brut en 1999 et en 2000 est expliquée par une forte augmentation des frais généraux, de la charge de sinistres et du résultat des réassurances.

    Une forte augmentation constatée depuis 2001 est obtenue grâce à l'inverse de la
    situation. Les frais généraux ont été minimisés comparativement à l'accroissement du

    81 chiffre d'affaires de ces deux exercices. Le résultat net et les dividendes dépendent directement du résultat brut.

    IV.3. EVOLUTION DE LA SINISTRALITE A LA SORAS

    Nous l'avons dit, la sinistralité peut être définie comme le rapport entre la charge de sinistres et les primes nettes d'annulation sur la base d'un exercice comptable.

    Tableau 34 Evolution de la sinistralité en Frw.

    Sinistralité = Charges de Sinistres

    - PNA

    Année

    PNA

    Charges de Sinistres

    Sinistralité

    1998

    970.508.009

    493.659.611

    51%

    1999

    1.023.142.322

    597.294.797

    58%

    2000

    976.854.205

    473.999.316

    49%

    2001

    1.181.439.104

    640.593.148

    54%

    2002

    1.604.405.417

    817.117.447

    51%

    ource : Comptes de gestion de la S0RA Graphique 11 Evolution de la sinistralité

     

    60%

     
     

    58%

     
     

    56%

     
     

    54%

     

    52%

     

    50%

     
     

    48%

     
     

    46%

     

    44%

    1998 1999 2000 2001 2002

    Années

    Pendant la période de 1998 à 2002, la sinistralité de la S0RAS oscillait entre 49 et 58%. La plus grande sinistralité a été réalisée en 1999 et la plus faible en 2000. La hausse de la sinistralité en 1999 est due à des sinistres particulièrement importants ( BRALIRWA et 0NATRAC0M ) tandis qu'en 2000, les sinistres ont connu une diminution de 21% en

    nombre et en coût moyen, baisse exactement proportionnelle à celle des primes nettes d'annulation.

    En général, la hausse de la sinistralité peut être imputée à l'inflation persistante, à la vétusté des infrastructures routières, au vieillissement du parc industriel, aux fréquentes épidémies de maladies et aux pandémies existantes.

    IV.4. CALCUL DE LA RENTABILITE FINANCIERE DE LA SORAS

    La rentabilité financière met en jeu le rapport entre le résultat et les capitaux propres des actionnaires.

    Cette rentabilité intéresse particulièrement les actionnaires car ces derniers, en tant que propriétaires de l'entreprise sont attentifs au profit qui rémunère leurs apports.

    Les chiffres utilisés dans les calculs suivants sont tirés du compte du bilan, du compte

    d'exploitation générale et du compte de pertes et profits.

    R.F= Résultat net Capitaux propres

    Ce ratio est aussi appelé ratio de rentabilité des capitaux propres. Il indique le véritable rendement du placement en actions des investisseurs.

    Tableau 35 Evolution de la rentabilité financière

    Année

    Résultat net
    ( RN)

    Capitaux
    propres

    RN/ CP

    1998

    94.624.194

    494.163.494

    19%

    1999

    76.754.323

    525.917.817

    15%

    2000

    81.525.309

    525.443.126

    16%

    2001

    87.329.162

    791.430.135

    11%

    2002

    162.938.490

    882.239.956

    18%

    Au vu de ce tableau, nous constatons que la rentabilité financière de la S0RAS se situe
    entre 11% et 18% durant toute la période d'étude. Ce rendement semble être alléchant
    pour les investisseurs, puisque nous avons constaté que sur le marché bancaire

    rwandais, le taux moyen créditeur sur les placements est de l'ordre de 11,5%. Cela confirme donc les excellents résultats de l'entreprise.

    IV.5. CALCUL DE LA RENTABILITE ECONOMIQUE

    La rentabilité économique mesure la capacité de l'entreprise à dégager un résultat en utilisant l'ensemble de ses moyens. Elle met en cause le rapport entre le résultat et les actifs investis pour sa réalisation. Cette rentabilité mesure l'efficacité opérationnelle de l'entreprise.

    La rentabilité économique ou la rentabilité comptable de tous les capitaux investis se dégage de la relation suivante :

    R.E= Résultat net Actif total

    Tableau 36 Evolution de la rentabilité économique

    Année

    Résultat RN) net (

    Actif total

    RN/ Actif total

    1998

    94.624.194

    2.775.925.377

    3%

    1999

    76.754.323

    3.127.896.998

    2%

    2000

    81.525.309

    3.309.926.024

    2%

    2001

    87.329.162

    3.901.271.119

    2%

    2002

    162.938.490

    4.461.145.535

    4%

    ource : Comptes d'exploitation générale et bilans de la S0RA

    Nous constatons que le taux de rentabilité économique est inférieur à celui de la rentabilité financière de 1998 à 2002. Il est tout à fait logique car le dénominateur qui cette fois ci « l'actif total » a été majoré des provisions techniques et autres dettes à court terme. D'habitude, ce ratio est faible dans les sociétés d'assurances étant donné l'importance des réserves techniques et leur rôle dans la formation du résultat.

    IV.6. ANALYSE DE LA RENTABILITE PAR LA METHODE DES RATIOS IV.6.1. Ratio de rentabilité

    Ratio de marge bénéficiaire = Résultat net

    PNA

    Ce ratio est appelé « ratio de la marge bénéficiaire brute ». Il reflète la politique de prix de l'entreprise et l'efficacité du système de production.

    Tableau 37 Evolution du ratio de la marge bénéficiaire

    Année

    Résultat net
    (RN)

    Primes nettes
    d'annulations

    RN/ PNA

    1998

    94.624.194

    970.508.009

    10%

    1999

    76.754.323

    1.023.142.322

    8%

    2000

    81.525.309

    976.854.205

    8%

    2001

    87.329.162

    1.181.439.104

    7%

    2002

    162.938.490

    1.604.405.417

    10%

    Source : Bilans et comptes d'exploitation générale de la S0RAS

    Il exprime le rendement final du chiffre d'affaires. Il peut ne pas être significatif car il incorpore pour le cas de la S0RAS les produits financiers et les produits accessoires. Mais il nous montre les possibilités de la S0RAS de renforcer ses capitaux propres et par là-même de répondre aux exigences de la marge de solvabilité.

    Pour le cas de la S0RAS où ce ratio se situe entre 7 % et 10%, la situation peut être jugée bonne. Ce ratio est largement suffisant pour une institution financière.

    IV.6.2. Ratios de gestion

    Les ratios de gestion servent à évaluer la performance des gestionnaires : les ressources disponibles ont-elles été utilisées efficacement ? Pour évaluer ce ratio nous tenons en compte ici les résultats techniques et les charges d'exploitation que nous comparons aux primes nettes d'annulation.

    Ratio de gestion = Résultat Technique

    PNA

    Le tableau qui suit nous donne l'importance du résultat technique par rapport aux primes nettes d'annulation.

    Année

    Résultat
    technique

    (R.T.)

    Primes nettes
    d'annulations

    (PNA)

    R.T./ PNA

    1998

    193.113.071

    970.508.009

    20%

    1999

    354.150.369

    1.023.142.322

    35%

    2000

    428.875.001

    976.854.205

    44%

    2001

    488.090.991

    1.181.439.104

    41%

    2002

    645.465.410

    1.604.405.417

    40%

    ource : Bilans et comptes d'exploitation générale de la S0RA

    Ce ratio est très important pour une compagnie d'assurance. Il prouve que la compagnie ne vend pas à perte dans son domaine d'activité puisqu'il n'intègre pas les résultats financiers et accessoires. L'évolution de ce ratio pour le cas de la S0RAS prouve sa performance. En effet, certaines compagnies d'assurance ont des résultats techniques très faibles et doivent leur salut seulement aux produits financiers qui, comme on l'a vu sont importants pour les compagnies d'assurances.

    Il faut noter qu'en 1998, la situation a été critique à cause des charges de sinistres relativement élevés par rapport aux primes nettes d'annulation.

    Ratio de gestion = Charges d'exploitation

    PNA

    Année

    Charges
    d'exploita.

    (C.E.)

    Primes nettes
    d'annulations

    C.E./ PNA

    1998

    296.354.493

    970.508.009

    31%

    1999

    460.365.675

    1.023.142.322

    45%

    2000

    576.601.587

    976.854.205

    59%

    2001

    793.555.806

    1.181.439.104

    67%

    2002

    885.072.614

    1.604.405.417

    55%

    ource : Bilans et comptes d'exploitation générale de la S0RA

    Les charges d'exploitation comprennent les frais de personnel, les impôts et taxes, frais de transport et déplacement, dotation aux amortissements, jeton et émolument etc...

    Ce sont les charges, autres que les charges techniques.

    Comme nous le constatons, les charges d'exploitation sont très nombreuses à la S0RAS et engloutissent parfois plus de la moitié des primes nettes d'annulation depuis 2000. Selon le service de la comptabilité, cette augmentation est à imputer aux nombreux frais d'entretien des immeubles et à la forte augmentation du chiffre d'affaires de l'assurance vie qui va de pair avec un accroissement de certaines dépenses de fonctionnement.

    IV.6.3. Rendement de l'action

    Ce ratio mesure la rentabilité du capital investi en traduisant cette rentabilité au niveau d'une action. Il permet d'évaluer la valeur d'une action en tant qu'opportunité de placement. Ce rendement peut être mesuré par un rapport entre les dividendes et le capital.

    Année

    Dividendes

    Capital

    Dividendes/
    capital

    1998

    45.000.000

    300.000.000

    15%

    1999

    60.000.000

    300.000.000

    20%

    2000

    45.000.000

    300.000.000

    15%

    2001

    45.000.000

    300.000.000

    15%

    2002

    75.150.000

    501.000.000

    15%

    ource : Bilans, comptes d'exploitation et comptes de pertes et profits

    Le rendement d'une action à la S0RAS se situe entre 15% et 20 % du capital entre 1998 et 2002. Il a été de 20% en 1999.

    CONCLUSION GENERALE ET

    SUGGESTIONS

    Conclusion

    Par le diagnostic financier de la S0RAS, nous nous sommes donné pour mission de mesurer la santé financière de la S0RAS. Il s'agissait précisément d'apprécier la solvabilité de la S0RAS et sa rentabilité.

    Pour apprécier la solvabilité de la S0RAS, nous nous sommes référé aux bilans des cinq années (1998-2002). Nous avons confronté les normes prudentielles édictées par le législateur et la réalit

    é trouvée dans les bilans de la S0RAS. Ainsi, sur le chapitre de la solvabilité, nous avons constaté que :

    - la S0RAS respecte les règles prudentielles fixant la liste des valeurs mobilières et autres titres admis en couverture des engagements réglementés, c'est-à-dire les provisions techniques constituées. Les règles de dispersion et de répartition sont respectées. La société préfère investir ces provisions dans les immeubles et dans les placements financiers et dépasse de loin les normes fixées par l'Etat. Mais elle ne participe pas aux capitaux des autres sociétés comme le lui autorise la loi;

    - quant à la marge de solvabilité de la S0RAS, nous avons démontré au cours du troisième chapitre qu'elle dépasse de loin la marge de solvabilité réglementaire. Depuis 2000 jusqu'en 2002, elle était au moins 2,1 fois la marge de solvabilité réglementaire;

    - en tant qu'analyste externe et non commandé par la direction, nous n'avons pas pu trouver les outils nécessaires pour vérifier si les provisions techniques ont été calculées avec rigueur. Toutefois, on peut noter qu'au cours de notre étude, elles représentaient toujours un pourcentage supérieur à 70% sauf en 2001 où les P.T. représentaient 69% du passif total. Notons que les P.T. ne devraient pas être en dessous de 70% du passif.

    - les Capitaux propres représentent entre 16% et 21% du passif total durant toute la période d'étude. Ce ratio est largement suffisant pour une compagnie d'assurances.

    Pour apprécier la rentabilité de la S0RAS, nous nous sommes référé aux comptes d'exploitation générale et aux comptes de pertes et profits.

    Nous avons constaté que :

    - les primes nettes d'annulation augmentent chaque année sauf en 2000, année caractérisée par une crise économique généralisée et dont le secteur d'assurances n'a pas été épargné. Ceci prouve que la clientèle de la S0RAS ne cesse d'augmenter malgré une concurrence féroce et souvent déloyale. Toutefois, il faut noter que les primes IARD diminuent chaque année, diminution heureusement compensée par les primes de l'assurance vie qui augmentent souvent à un pourcentage à trois chiffres ;

    - les résultats techniques de la S0RAS augmentent constamment. Mais ils sont souvent insuffisants pour couvrir les charges d'exploitation. Nous pouvons donc dire que la société perd souvent dans son domaine d'activité mais ceci n'est pas une critique grave pour une société d'assurances ;

    - les produits financiers et les produits accessoires augmentent chaque année et viennent compenser les pertes subies par les résultats d'exploitation. Ceci est justement une des caractéristiques des entreprises d'assurances et ce n'est donc pas un défaut. En effet, les entreprises d'assurances détiennent des fonds propres et des provisions techniques importants qu'elles doivent fluctuer au moment où les autres entreprises doivent emprunter des fonds à des taux exorbitants. Nous soutenons donc l'idée de T0SETTI selon laquelle un franc aujourd'hui est sûrement mieux qu'un franc peut-être et plus tard.

    - durant toute la période d'études, la S0RAS a distribué des dividendes à ses actionnaires qui se situent entre 15 et 20% du capital social. Ceci est une performance non négligeable.

    Suggestions

    Au niveau de l'Etat :

    - vu le développement de l'assurance ces derniers temps, l'Etat devrait mettre dans le cursus scolaire et académique les cours de gestion et de comptabilité des assurances ;

    - mettre en place un environnement légal interdisant la fuite de certaines affaires d'assurances vers l'étranger ;

    - en plus de l'obligation de l'assurance automobile, obliger les gens à souscrire d'autres assurances comme l'assurance incendie pour les maisons qui ont une grande valeur ;

    - mettre en place des lois punissant la sous-tarification des risques dans le but d'une concurrence déloyale ;

    - vu le développement de l'assurance vie ces derniers temps, il est urgent de mettre en place un règlement adapté sur cette assurance notamment l'obligation de la part des entreprises de différencier la comptabilité de l'assurance vie et celle de l'assurance IARD.

    Au niveau de l'ASSAR :

    - organiser le marché de coassurance pour éviter la fuite de certaines affaires vers l'étranger sous forme de réassurance ;

    - éduquer les rwandais pour connaître les bienfaits de l'assurance ;

    - éduquer les assurés pour se prémunir contre les sinistres. En effet, quand la sinistralité est trop élevée, les assureurs augmentent la prime ;

    - faire pression sur l'Etat pour moderniser le code des assurances au Rwanda.

    Au niveau de la SORAS :

    - bien choisir les risques pour diminuer la sinistralité ;

    - faire beaucoup plus de marketing pour augmenter les primes. Elle pourrait notamment s'inspirer de la méthodologie utilisée par les mutuelles de santé. L'assurance repose sur une mutualité sans laquelle il ne peut y avoir d'assurance.

    La réunion de toutes ces conditions augmentera le montant des primes encaissées par les compagnies d'assurances. La sinistralité sera maîtrisée à un taux raisonnable et la rentabilité des compagnies d'assurances sera garantie. Si ces entreprises sont rentables, il n'y aura pas de problème de solvabilité puisque les assureurs auront des réserves suffisantes et qui seront utilisées pour le développement du pays.

    Nous ne pouvons pas prétendre avoir exploré toutes les facettes de ce sujet. Les limitations dues à ce que nous soyons un observateur externe qui ne peut pas avoir accès à toutes les données ont souvent handicapé notre recherche.

    Il aurait été aussi intéressant de calculer la rentabilité de la S0RAS par branche d'assurance, mais il ne nous a pas été possible faute de données. Nous invitons d'autres chercheurs à approfondir ce sujet.

    BIBLIOGRAPHIE

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    1. BATSCH, L. : Le diagnostic financier, 3ème éd. Economica, Paris, 2000

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    Paris, 1996

    4. B0NNET, F. : Du bilan comptable au bilan financier, éd. Economica,
    Paris, 2000

    5. Anonyme : Code des Etats membres de la CIMA, 2ème édition FANAF,
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    6. Anonyme : Code des Etats membres de la CIMA, édition FANAF,
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    Paris, 1979

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    réassurance,
    édition L'Argus, Paris, 1979

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    L'argus, Paris, 1998

    17. SIM0NET, G. : L'assurance : théorie, pratique, comptabilité,

    Ed. A.A. Editeurs, Paris, 1978

    18. SIM0NET, G. : La comptabilité des entreprises d'assurances, Ed. L'Argus,

    Paris, 1975

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    21. UZAN, S. : Pour comprendre les comptes des entreprises d'assurances,
    Ed. L'Argus, Paris ,1985

    22. ZIGUELE, M. : Manuel d'assurance vie, éd. CICARE, Lomé, 1999

    B. Revues et périodiques

    1.

    Primature

    : J.0.R.R. n° Spécial du 28 novembre 2001;

    2.

    Primature

    : J.0.R.R. n°6 du 15 mars 2002 ;

    3.

    KIPRE, D.

    : La solvabilité des entreprises d'assurances, in L'assureur

     

    africain, n° 32, mars 1999 ;

    4. CASALEGN0, J. : Couverture des engagements réglementés: Gages d'un équilibre, in L'Assureur africain N° 47, décembre 2002

    5. AH0UN0U, B. : Qu'est-ce qui fait courir l'ex-chouchou? , in Africa International , n° 356, juillet-août 2002

    C. Rapports

    1.

    ASSAR

    : Guide du participant au 18ème congrès de la FANAF tenue à

     
     

    Kigali du 09 au 13 février 2004, inédit ;

    2.

    MINEC0FIN

    : Enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages au

     
     

    Rwanda, Kigali, mars 2002, inédit ;

    3.

    MINEC0FIN

    : Indicateurs de développement du Rwanda,

     

    4.

    MINEC0FIN

    : Vision 2020, Kigali, novembre 2002, inédit

    5.

    S0NARWA

    : Rapports annuels, Kigali, 2000-2002, inédit;

    6.

    S0RAS

    : Rapports annuels, Kigali, 1998-2002, inédit

     

    D. Mémoires et notes de cours

    1. BIZIMUNGU, A. : Contrôle de gestion, Notes de cours, Lic. II Gestion, ULK, Kigali, 2003, inédit ;

    2. LUKUITSCHI, M. : Cours de gestion financière, Notes de cours, Bacc. II Gestion, ULK, Kigali, 2001, inédit ;

    3. NIBABYARE, J.A. : L'analyse de l'impact économique et financier de la réassurance sur les compagnies d'assurances : cas de la S0RAS, de 1995-2002, ULK, Kigali, février 2004, inédit ;

    4. NIBABYARE, J.A. : Rapport de stage sur la gestion de l'assurance vie effectué à la S0RAS, ULK, Kigali, janvier 2003, inédit ;

    5. 0SAMB0, 0. : Gestion des entreprises publiques,
    Notes de cours, Lic. I Gestion, ULK, Kigali, 2002, inédit ;

    6. RWIGAMBA B. :Initiation au travail de recherche scientifique, Notes de cours, Bacc. I. Gestion, ULK, Kigali 2000, inédit.

    E. Liens Internet

    1. http://www.cades.fr, le 01 mars 2004

    2. http://senat.fr/rap, le 01 mars 2004

    3. http:/ / www.cdia.fr, le 24 avril 2004

    4. http:/ / www.fanaf.org, le 24 avril 2004

    5. http://www.diagnostic.com , le 30 mars 2004






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon