Université de Tunis Ecole Supérieure
des Sciences Economiques et Commerciales de Tunis
Mémoire de maîtrise en finance
Les déterminants de la volatilité des
cours
boursiers : Cas du marché boursier
tunisien
Elaboré par :
Linda BLANCO & Sarra NAJJAR
Sous la direction de : Mme. Jihène
OUAKDI
A nos Familles nous dédions notre travail
Remerciements
A tous ceux qui nous ont soutenu à effectuer ce
travail, et qui nous ont facilité l'accès aux informations
nécessaires à l'accomplissement de cette recherche,
Ainsi qu'à notre Encadreur, Mme. QUAKDI
Jihène que nous remercions de nous avoir dirigés et de nous avoir
bien encadrés avec gentillesse et dévouement,
Aux membres du Jury qui nous ont accordé l'honneur de
bien vouloir accepter de juger ce modeste travail,
Permettez-nous de vous exprimer notre gratitude est nos vifs
remerciements.
SOMMAIRE
Introduction générale 1
Chapitre 1 : La volatilité des cours boursiers
3
Section 1 : concept de la volatilité 4
Section 2 : Les différentes approches de mesures
de la volatilité 6
1. Le Bêta 6
2. L'Ecart Type . 7
3. Le modèle GARCH 7
Section3: L'evolution des marchès financiers et
les crises financières 8
1. Les crises financières historiques 9
2. Crise actuelle 130
3. Conclusion 13
Chapitre 2 : Les déterminants de la
volatilité des cours boursiers 14
Section 1 : Les facteurs explicatifs structurels
15
1. La rentabilité 15
1.1 Les bénéfices 16
1.2 Les dividendes 17
2. Le ratio « cours / bénéfice par action
» 19
3. Effet de levier 20
Section 2 : Les facteurs explicatifs conjoncturels
21
1. Le taux d'intérIJt . 21
2. L'inflation 22
3. Les anomalies boursières 23
3.1 L'effet janvier : saisonnalité annuelle . 24
3.2 L'effet week-end ou effet lundi 25
3.3 L'effet taille . 26
4. Impact de l'arrivée de nouvelles informations en
particulier les annonces
macro-économiques 26
5. Effets de puissance (Leverage effects) 27
Chapitre 3 : Les déterminants de la
volatilité : Etude empirique 29
Section 1 : Le marché financier tunisien
8
1. Definition du mrché finncier tunisien 29
2. Les intervennts sur le mrché financier 29
3. La Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis 30
3.1 Definition de la BVMT 30
3.2 Role de la BVMT 30
3.3 Organisation de la bourse 31
Section 2: Les Hypothèses 32
Section 3 : Méthodologie de recherche
33
Section 4 : Echantillon et statistiques descriptives
34
Section 5 : Choix et estimation du modèle
35
OETest d'homogénéité 35
2. Choix du modèle 36
3. Résultats de l'estimation du modèle . 36
Conclusion générale 38
Bibliographie
Annexes
Introduction générale
Le concept de volatilité est probablement un des sujets
qui suscitent le plus de recherches dans le domaine de la finance
mathématique. Cet intérêt pour la volatilité est
motivé par deux raisons importantes: (1) Le nombre de plus en plus grand
de compagnies utilisant les outils de gestion des risques et (2) Le grand
nombre de produits dérivés transigés dans les
marchés financiers mondiaux. Le prix juste d'un actif financier est
déterminé par un certain nombre de facteurs dont la
volatilité de l'actif sous-jacent. Tous ces facteurs sont directement
observés sur le marché mis à part la volatilité. De
même, quand une compagnie veut étudier son degré
d'exposition à un risque financier, elle doit être capable
d'évaluer la volatilité de chacun des biens qu'elle
possède.
En conséquence, tout investisseur cherchant à se
couvrir contre les différents risques afférant la variation des
valeurs des actifs, il aura à estimer les prix futurs de ces derniers.
Le problème qui se pose à ce niveau réside dans
l'estimation de cette volatilité qui est en fonction
de plusieurs facteurs.
C'est dans ce cadre que s'insère notre étude qui
a pour objectif d'analyser les différents déterminants de la
volatilité et d'étudier le degré d'influence de chacun
d'eux sur la variabilité des cours boursiers.
En d'autres termes, ce mémoire consiste à
trouver une meilleure estimation de la volatilité des cours boursiers
afin de mieux estimer leurs prix futurs et assurer ainsi une meilleure
préconisation contre le risque.
Une revue de littérature exhaustive, a montré
l'existence de plusieurs facteurs déterminants de la volatilité
des cours boursiers. Pour répondre, empiriquement, à notre
problématique nous avons considéré le cas du secteur
bancaire tunisien.
Le plan de cette étude est composé de trois
chapitres. Le premier chapitre expose, dans une première section, le
cadre conceptuel de la volatilité des cours des actifs boursiers. La
deuxième
section s'intéresse à quelques approches de
mesure de cette volatilité. Nous décrirons, dans une
troisième section le parcours qu'ont connus les différents
marchés financiers et les plus importantes crises financières.
Dans cette partie nous nous focalisons sur l'évolution de la
volatilité et sur son comportement durant ces crises, notamment, la
crise actuelle.
Le deuxième chapitre, quant à lui,
s'intéresse aux facteurs déterminants de la volatilité des
cours boursiers. La première section est consacrée aux facteurs
explicatifs structurels quant à la deuxième partie elle
consacrée aux facteurs explicatifs conjoncturels.
Sachant que ces facteurs déterminants de la
volatilité influencent la variation des cours boursiers dans des
proportions inégales nous essayons, dans le troisième chapitre
à travers une étude empirique, de mesurer le degré de
significativité de chacune de ces variables explicatives sur la
variabilité des cours boursiers.
Enfin, l'ensemble de ces travaux sera suivi d'une conclusion
générale dans laquelle nous développons les
différents axes de recherches futurs ainsi que les limites de cette
étude.
Chapitre 1 : La volatilité des cours
boursiers
Section 1 : concept de la volatilité
La volatilité peut être comprise comme
étant une valeur mesurant la proportion d'une valeur mobilière,
ou du marché, à varier significativement à la hausse ou
à la baisse. Plus un titre a tendance à varier fortement sur une
courte période de temps, plus il sera dit volatil. Pour les actions, la
mesure de la volatilité relative d'un titre par rapport à
l'ensemble du marché s'effectue à l'aide du bêta. Pour les
obligations, le concept de volatilité est relié à celui de
la duration. Il existe des définitions très précises de
certains indicateurs techniques de la volatilité. La volatilité
est considérée généralement comme l'écart
entre un prix de marché et les fondamentaux économiques qui
justifient rationnellement la valorisation de l'actif
considéré.
Pastre (2002) trouve cette définition rationnelle
seulement en apparence et surtout uniquement en statique. Son argument est
que la volatilité n'a de sens et d'impact sur
les mécanismes économiques qu'en dynamique. Selon Daly (1999), la
volatilité peut rtre définie comme la variabilité de la
variable sous considération. Plus la variable fluctue durant une
période, plus elle est censée être volatile.
La volatilité est associée à
l'imprévu, l'incertain et le risque. Pour le public
général, le terme est synonyme avec le risque. Ainsi une forte
volatilité est considérée comme un symptôme des
perturbations à cause desquelles les transactions des valeurs
boursières ne sont pas à leurs justes valeurs et le marché
de capital ne fonctionne pas bien comme il le faut.
La théorie moderne d'évaluation d'option (Modern
option pricing theory ), initié par Black et Scholes (1976), a
accordé un rôle central à la volatilité en
déterminant la juste valeur d'une option. Dans le formule
d'évaluation d'option de Black et Scholes, la volatilité de
rentabilité de l'actif sous jacents représente un
paramètre important. Elle est amplifiée par le fait qu'elle est
la seule variable qui n'est pas observable directement. Bien que la
volatilité réalisée puisse itre calculée à
partir des données historiques, une valeur théorique d'une option
dépend de la volatilité qui sera éprouvée dans le
futur sur sa durée de vie entière. Malgré un grand nombre
d'études menées sur ce sujet, les causes de la
volatilité des marchés financiers et monétaires
restent relativement peu connues.
Nous utilisons généralement deux types de
volatilité: (1) La volatilité historique, et (2) La
volatilité implicite. La volatilité historique est
calculée à partir des cours passés. Ainsi, pour estimer
empiriquement la volatilité du prix d'une action, nous devons observer
le prix de l'action en question dans des intervalles de temps fixe (exemple:
chaque jour, chaque semaine ou chaque mois). La volatilité implicite,
quant à elle, est calculée à partir du prix des options
existant sur le sous-jacent étudié (action, indice, etc.). Les
options se traitent toujours en considérant une date d'exercice future,
nous attribuons parfois à la volatilité implicite le rôle
prédicateur puisque que la valeur du jour de la volatilité
implicite annonce celle de la volatilité historique à venir. En
fait, le prix des options est toujours défini dans le présent par
des spéculateurs, qui réagissent en fonction de leurs jugements
et intuitions du moment.
Des études antérieures ont montré, sans
ambiguïté, que la volatilité implicite n'avait pas de
pouvoir prédictif, ni sur la volatilité historique, ni sur la
direction des prix. Selon Bruslerie 17[LCC),U/ IreReailiap iP
SliFiaWIsaMIIIpA1><laaa d'1><UlpT1><aaiRWiDna OESri[
Ia1><IP IIFKp 311><WFaiI financier à ses
déterminants dans le cadre d'un modèle d'évaluation
donné. Elle peut s'interpréter comme étant une estimation
contemporaine de la variabilité moyenne future de l'actif sous-jacent
par le marché. La volatilité implicite serait donc une estimation
actuelle ayant un contenu prospectif, toujours selon Bruslerie (1988).
/ 1paaaM21FISIiaNEMIRSprateurs sur le
marché influence la volatilité implicite des actifs. Lorsqu'une
action (indice) décolle et que sa volatilité implicite reste
basse, cela signifie que les opérateurs ne s'affolent pas du tout et
qu'ils se sentent confortables avec le décollage des prix. Cela veut
donc dire que la hausse des prix génère un consensus et que peu
s'attendent à une flambée des prix ou à un brutal retour
en arrière. Inversement, si une action (indice) s'enfonce et que la
volatilité reste limitée, il y a fort à parier que la
tendance baissière va s'installer pour un bon moment.
Il existe plusieurs façons d'estimer la volatilité
implicite, selon le modèle d'évaluation, les types, les classes
et les séries d'actifs disponibles.
Section 2 : Les différentes approches de mesures
de la volatilité
1. Le Bêta
Le Brta est un instrument de mesure de la volatilité. Il
permet généralement d'apprécier la sensibilité d'un
actif par rapport à celle du marché. Le bêta peut
décrire :
La sensibilité des mouvements d'une action par rapport aux
variations de l'indice boursier.
La sensibilité des mouvements d'une SICAV par rapport aux
variations de l'indice boursier.
La sensibilité des mouvements d'une action par rapport aux
variations de notre portefeuille.
Etc.
Si une action à un brta de 1, cela indique
qu'elle est aussi volatile que le marché. Si le marché
augmente de 10%, l'action augmente de 10%. A l'inverse si le marché perd
10%, l'action perd 10%. Plus le brta est important plus la volatilité de
l'actif par rapport au marché est importante.
Si une action à un brta de 3, cela indique qu'elle est
plus volatile que le marché. Si le marché augmente de 10%,
l'action augmente de 30%. A l'inverse si le marché perd 10%, l'action
perd 30%.
Si une action à un brta de 0.8, cela indique qu'elle
est moins volatile que le marché. Si le marché augmente de 10%,
l'action augmente de 8%. A l'inverse si le marché perd 10%, l'action
perd 8%.
L'interprétation du béta dépend du taux
de corrélation entre l'actif étudié et l'indice de
référence. Ce dernier doit être significatif, nous
retenons, généralement, un niveau supérieur à
0.7.
2. L'Ecart Type
L'écart type est un outil très utilisé
dans les études statistiques. Cet indicateur permet de mesurer la
volatilité d'un titre. L'écart type est
généralement utilisé pour la construction d'autres
indicateurs (exemple : les bandes de Bollinger).
Un écart type élevé indique que les
données sont dispersées et donc qu'il y a une volatilité
importante. Cela montre généralement un sentiment d'euphorie ou
de crainte sur les marchés. A l'inverse, un écart type faible
témoigne d'une faible volatilité et d'une bonne anticipation des
investisseurs (pas de surprise). Plus les cours s'éloignent de leur
moyenne c'est-à-dire plus la différence entre les cours et la
moyenne augmente, plus la volatilité est importante. L'écart type
correspond à la racine carrée de la variance. La variance est la
moyenne des écarts à la moyenne, le tout au carré.
L'écart type d'une action est calculé de la
manière suivante :
Où,
ó: Ecart-type ;
N : Nombre d'observations ;
: Rendement de l'action de la à t=i ; : Moyenne
mobile simple
Nous constatons souvent que les changements violents de prix
sont précédés par des zones où les prix sont peu
volatiles (et donc un faible écart type).
3. Le modèle GARCH
Le modèle ARCH a été introduit par Engle
(1982), il prend en considération la variabilité de la variance
des erreurs de régression. Bollerslev (1986) l'a développé
pour proposer le modèle GARCH qui a été très
utilisé dans la littérature pour modéliser la
variabilité de la volatilité des
actifs financiers dans le temps. Bollerslev, Chou et Kroner
(1992) ont présenté une large revue de la littérature
utilisant le modèle GARCH pour modéliser la volatilité des
variables financières tels que le taux de l'inflation, le taux de
l'intériJt, le taux de change, les produits dérives etc.
Le modèle GARCH (p,q) sous sa forme générale
se présente comme suit:
Avec est le rendement du jour t, est la variance conditionnelle
des rendements. Cette
dernière s'exprime en fonction de ses propres valeurs
retardées et des valeurs retardées des carrées des
innovations dans le processus des rendements.
Nous introduisons un terme moyenne mobile d'ordre 1 dans
l'équation de la moyenne pour prendre en considération les
autocorrélations entre les rendements résultants des transactions
asynchrones (Scholes et Williams(1977)).
Section 3 : l'évolution des marchés
financiers et les crises financières :
La volatilité des cours boursiers qui semble
aujourd'hui exceptionnellement forte, a pourtant de nombreux
précédents historiques. Elle se manifeste par des bouffées
dont la périodicité n'a rien de cyclique.
Graphique 1 : Les crises financières et performances
boursières.
Les grandes vagues de hausse et de baisse observées sur
plusieurs années se composent en fait dÇn petit nombre de
variation extrr~me concentrée sur quelques séances. Les pics dont
ne rend pas compte la théorie du marché financier, s'explique
à la fois par l'absence de constantes fondamentales, ou d'échelle
intrinsèque en économie, par les caractéristiques
techniques des marchés financiers et plus précisément par
la volatilité de la valeur fondamentale des actions.
Dans cette section nous allons, dans un premier temps,
évoquer les différentes crises financière historiques et
leurs impacts sur la volatilité des cours boursiers. Dans un second
temps, nous aborderons la crise actuelle et son impact sur l'évolution
des marchés financiers.
1. Les crises financières historiques
Concrètement, l'histoire récente regorge de crises
financières qui ont eu un impact régional ou mr me
international. Ce qui est intéressant est que l'on peut
trouver le pays d'origine de
chacune de ces crises. Prenons par exemple la crise de la
dette des pays Latino américains, qui débuta au Mexique en 1982.
Celle-ci pourrait être vue comme un choc commun subi par des
économies trop endettées suite à la hausse des taux
d'intérr~ts mondiaux. Cependant, il y a toujours un
événement déclencheur dans un des pays qui fait en sorte
qu'un mouvement de panique se crée chez les investisseurs.
Il y eu aussi le Système Monétaire
Européen (SME ou ERM #177; Exchange Rate Mechanism) qui est en quelque
sort l'ancr~tre de l'Euro. Contrairement au modèle actuel à
l'intérieur de l'Union Européenne, le SME n'était pas
conçu pour avoir un taux de change fixe entre les devises
européennes, mais les pays membres finirent par s'y résoudre car
ils ont cru qu'un taux fixe apporterait de la stabilité et de la
croissance. Due à plusieurs incohérences entre les
différentes économies membre du SME et le manque de
volonté de réaligner les parités, les spéculateurs
se mirent à parier dès 1992 (pari où il est impossible de
perdre lorsque la parité est fixée) que quelques devises
principales de cette union monétaire allaient devoir être
dévaluées. Les spéculateurs attaquèrent les pays
qui avaient de faibles performances économiques. Le pound britannique et
la lire italienne ont été attaquées suivi des devises
françaises et irlandaises (Eichengreen, Rose et Wyplosz, (1996)).
Finalement, le SME régla la crise en élargissant
les bandes de la plupart des devises de 2.5% à 15%. Ce qui fut efficace
pour réduire la propagation de la crise sur le continent
européen. Ensuite, le Mexique se retrouva encore une fois dans la mire
des spéculateurs en 1994 lorsque ceux-ci se mirent à croire que
le Peso était surévalué et que le gouvernement ne faisait
rien pour corriger la situation. Suite au manque de crédibilité
des politiques gouvernementales, les investisseurs retirèrent leurs
devises du pays. Arrivé à un point où elle ne
possédait plus suffisamment de réserves, la Banque Centrale a
dû dévaluer le Peso en décembre 1994. Plutôt que de
calmer les marchés, cette dévaluation a eu pour effet d'augmenter
le rythme de la sortie des capitaux non seulement du Mexique, mais de plusieurs
pays d'Amérique Latine surtout ceux pris avec un déficit du
compte courant.
Par la suite, il y a eu la crise asiatique. Selon Krugmann
(1997), celle-ci s'explique en partie par l'éclatement d'une bulle
spéculative due à l'excès de confiance du miracle
asiatique. Puisque les investisseurs avaient beaucoup d'espoir en certains pays
de cette région, il y a eu un
boom de prêts en dollar US qui est venu financer en
partie la croissance mais également la spéculation
boursière et immobilière. Toujours selon Krugmann (1997), la
crise asiatique est essentiellement un effondrement des marchés
boursiers et de l'immobilier qui ont entraîné dans leur chute le
secteur bancaire. Ce dernier dépendait fortement des prits à
court terme qu'il avait fait pour financer la spéculation dans ces deux
marchés.
Les premiers contrecoups de la crise asiatique se sont fait
sentir entre autres en Russie par la diminution de ses exportations, dès
l'automne 1997. Ensuite les problèmes s'accumulèrent pour le
gouvernement Yeltsine qui avait des problèmes à payer ses
employés et à tenir ses obligations auprès des
créanciers privés. Les investisseurs ont vu d'un mauvais oeil le
fait qu'il n'y avait pas eu de réformes économiques solides, donc
plusieurs actifs étrangers ont été liquidés
à rabais et cette sortie rapide de capitaux força une
dévaluation du rouble le 17 août 1998 avant de voir la valeur de
la monnaie tomber encore plus le 25 août. La spéculation et le
climat d'investissement peu favorable qui se sont installés après
la crise asiatique sont également à blâmer pour la chute du
rouble.
Mais la crise financière que nous traversons
aujourd'hui, est sans doute sans précédents. Qu'arrive-t-il et
pourquoi, où en sommes-nous?
2. Crise actuelle
La volatilité sur les marchés a crû de
façon importante au cours de ces derniers mois. Nous traversons
actuellement une période de turbulence qui se répercute sur
l'ensemble des marchés financiers et des classes d'actifs.
Le parcours de volatilité excessive qu'ont
récemment connu les marchés des capitaux est
caractérisé par des hausses et des baisses déconcertantes.
Le graphique(2) illustre la hausse de la volatilité des marchés
boursiers au cours de la dernière année. L'indice de
volatilité du Chicago Board Options Exchange (CBOE ) mesure
l'augmentation marquée des fluctuations du marché boursier
américain. Cet indice ayant plus que doublé par rapport à
ses niveaux très bas en mai 2007. Cette tendance s'est
répétée dans les marchés boursiers du monde
entier.
Graphique2 : Indice de volatilité du CBOE
Pourquoi ce vertigineux parcours est-il survenu? Les causes
sous-jacentes sont la chute de la croissance économique
entraînée par la crise des prêts hypothécaires
à risque élevé et l'incidence de celle-ci sur les
marchés du crédit. Les principales banques des États-Unis,
de l'Europe et, dans une moindre mesure, du Canada, ont absorbé
près de 200 milliards de dollars américains en radiations
entraînées par cette crise, et leurs actions en ont payé le
prix. À titre d'exemple, les actions des banques américaines ont
dégringolé de 3 7,54 % durant l'exercice terminé le 29
février 2008. Bien que ce repli ait principalement touché les
actions des banques et des prêteurs régionaux se concentrant
uniquement sur le financement hypothécaire, la dégringolade des
actions des banques américaines a causé beaucoup de tort et elle
fait persister l'inquiétude quant aux événements à
venir.
La crainte pure susmentionnée est en grande partie
responsable de l'instabilité récente au sein des marchés
des capitaux. À long terme, les investisseurs des marchés sont
rationnels, mais lorsque les fluctuations sont extrêmes, ce sont leurs
émotions qui prennent le dessus. Lors des pics boursiers,
l'émotion se traduit par l'appkt du gain, mais lorsque les
marchés sont baissiers, c'est la peur qui règne, car les
investisseurs craignent le pire et deviennent moins enclins à courir des
risques.
Aujourd'hui et depuis l'an 2007 la crise est en
train de rentrer dans une phase nouvelle. En effet, la crise des
subprimes et la chute des marchés immobiliers ont conduit
l'économie mondiale dans une panique financière sans
précédent et dont le déroulement n'est toujours pas
terminé.
Mais, cette crise financière se double d'une grave
récession et certains experts ne sont pas loin de la comparer à
celle de la grande dépression de crash 1929 qu'a connu
la bourse de new York, dont les prix baissent de manière
catastrophique en raison d'un déséquilibre énorme entre le
nombre de vendeurs potentiels et celui des acheteurs devenus extrêmement
rare.
Ces crashs de 1929 et 1987 se présentent comme une
frénésie incontrôlable des acteurs boursiers entretenue par
des anticipations spéculatives. Cette spéculation, bien que
fondée sur l'analyse des valeurs des actions, tend à introduire
un écart entre réalité économique et la
représentation capitalistique des entreprises cotées en bourse
sont connu à cause d'une baisse tendancielle des salaires au cours des
trente dernières années, et que le prix de la nourriture augmente
en raison de la spéculation par les fonds de retraite, et surtout
à cause de l'augmentation du prix de pétrole, qui a fait fuir en
masse les compagnies automobiles comme Chrysler, Général Kotor,
Ford.
En effet en regardant attentivement le graphique 1 , nous
pouvons observer qu'à chaque crise tous semblaient nous annoncer la fin
du monde, il n'en a rien été. Les marchés ont toujours
fini par reprendre les points perdus et ont continué à
progresser.
3. Conclusion
En conclusion, la turbulence récente des marchés
boursiers montre de nouveau à quel point il est important
d'adhérer à une politique de placement préalablement
établie afin d'éviter de prendre des décisions
fondées sur l'émotion.
Nous pensons que les raisons de la variation de la
volatilité des marchés des actions tiennent d'un coté
à des facteurs structurels et de l'autre coté à des
facteurs conjoncturels.
Notre première partie du deuxième chapitre est
consacrée aux facteurs explicatives endogènes,
c'est-à-dire aux facteurs explicatives structurels, qui sont liés
la structure de l'entreprise elle-même, tandis que la deuxième
partie se cantonnera aux facteurs explicatives exogènes
(c'est-à-dire extérieurs au marché boursier,
économiques et sociopolitiques.
Chapitre 2 : Les déterminants de la
volatilité des cours boursiers
Section 1 : Les facteurs explicatifs structurels
1. La rentabilité
Le couple rentabilité-risque est à la base de
toute stratégie de gestion de portefeuille. Plus la rentabilité
moyenne d'un portefeuille est importante, plus son risque est
élevé. Et par risque nous entendons dire «volatilité
», qui semble être en relation étroite avec la notion de
rentabilité.
Alors en quoi consiste cette relation ? Et comment les
analystes expliquent-ils la volatilité des cours boursiers à
travers la rentabilité de l'entreprise ?
D'après Huu Minh Mai « plus une action est
risquée, plus l'investisseur espère gagner rapidement ».
Notamment, si le rendement s'accroît, le risque s'accroît à
son tour, comme le traduit le nuage des points dans la figure suivante :
Graphique 3 : risques en fonction de la rentabilité
La rentabilité de l'entreprise peut rtre
représentée sous plusieurs aspects, dont nous retiendrons les
bénéfices et les dividendes pour expliquer la volatilité
des cours.
1.1 Les bénéfices
Chaque firme génère des bénéfices,
ces derniers seront distribués aux actionnaires propriétaires de
l'entreprise. Quel est alors le lien entre les bénéfices et le
cours d'une action ?
Les cours sont en fonction croissante des
bénéfices, plus ses derniers s'accroîent plus les cours
augmentent. Ceci s'explique par le fait que les flux des
bénéfices sont un critère de choix fiable pour les divers
projets d'investissements, l'investisseur choisit le projet qui dégage
le plus de bénéfice, et par conséquent la valeur de
l'action sera liée aux flux de bénéfices qu'elle
réalisera.
Murphy (1968)1, à partir d'une étude
réalisée sur 203 sociétés américaines,
démontre une corrélation positive entre le taux de croissance du
cours des actions et le taux de croissance du bénéfice par
action. Le résultat se traduit par le graphe suivant :
Graphique 4 : Cours en fonction des benefices
1 Avancé par PRAT dans son ouvrage « La
bourse et la conjoncture », economica 1982 p 63.
Où,
Dans le même champs lexical, la relation
cours-bénéfices a trouvé son fondement empirique dans
d'autres études, celle réalisée par Richard A. Brealy
(1972), 2 qui a pu montrer que si les bénéfices
réels sont inférieurs aux prévisions, les cours baissent,
et que si les bénéfices réels sont supérieurs aux
prévisions, alors les cours des actions, dans ce cas, augmentent. Mais
cette approche de mesure n'est pas imparfaite vue qu'elle est fonction de
l'aptitude de l'investisseur à prévoir les
bénéfices.
Ces analyses ont démontré que le
bénéfice est l'un des facteurs déterminants de la
volatilité des cours boursiers.
1.2 Les dividendes
Peut-il y avoir une relation cours-dividendes ? Plusieurs
études ont été traitées concernant cette
relation.
Avant que le dividende ne soit distribué, le cours de
l'action comprend le montant du dividende, une fois distribué, le cours
de l'action diminue du montant correspondant au dividende par action. Le
versement du dividende, a pour effet que le cours de l'action baisse du montant
du dividende et a donc un impact sur les fluctuations des cours de la
bourse.
Sigalla, affirme même qu'il est possible de
prévoir les variations relatives des cours dans la mesure où nous
pouvons prévoir l'évolution relative des dividendes. Et ce, suite
aux résultats portant sur 155 actions côtées à terme
à la bourse de Paris de 1971 à 1976 qui ont montré une
forte concordance entre la volatilité des cours et celle des
dividendes.
Chenut a montré aussi la présence d'une
affinité entre les variations de cours et celles des dividendes,
à partir d'une étude portant sur 48 valeurs cotées
à terme à la bourse de paris de 1974 à 1979.
Walter, quant à lui, explique que le montant des
dividendes distribués varie en fonction des opportunités
d'investissement. En effet, pour l'entreprise, le choix de financement et
2 Dans son ouvrage : profit et risques à la
bourse, Dunod, Paris 1972
d'investissement est plus important que la décision de
distribution de dividendes. Selon lui, la valeur d'une action s'écrit de
la manière suivante :
P= [D+(r /K) (B-D)]
Où, B : bénéfice par action
D : dividende
K : taux de capitalisation du marché
R : taux de rentabilité des investissements
Dans ce cas, si:
(1) r>K c'est-à-dire le taux de rentabilité des
investissements est supérieur au taux de capitalisation du
marché, la firme ne doit pas verser de dividendes.
(2) r<K c'est-à-dire le taux de rentabilité des
investissements est inférieur au taux de capitalisation du
marché, il doit avoir une max distribution de dividende [B=D].
(3) r=K c'est-à-dire le taux de rentabilité des
investissements est égale au taux de capitalisation du marché,
dans ce cas la valeur de l'action n'est plus fonction de la capitalisation des
bénéfices.
Donc, selon Walter, la valeur de l'action n'est
en fonction du dividende distribué que dans le cas où le
taux de capitalisation du marché est différent du taux de
rentabilité des investissements.
Selon le modèle de Gordon et Shapiro :
Avec :
V valeur de l'action ;
D dividende de l'année retenue (généralement
le dernier exercice) ; K =taux de rentabilité exigé par les
actionnaires ;
g = taux de croissance des bénéfices.
Certains analystes, déduisent d'après cette
formule, que les dividendes versés sont les variables
déterminantes de la valeur des actions, donc plus les dividendes et leur
taux de croissance sont élevés plus la valeur de l'action est
élevée. Ceci est confirmé par Gorden et Shapiro mais
uniquement à court terme, ils affirment par contre, que la plus value
n'a pas d'incidence sur l'évaluation de l'action lorsque le flux de
dividendes est perpétuel.
Par contre Peyard (1974) conclu, à partir d'une
étude portant sur 210 sociétés cotées à la
bourse de Paris, qu'il n'y a p .
2. Le ratio « cours / bénéfice par
action »
Quelle relation existe entre le Price Earning ratio (PER) et la
variation du prix de l'action ?
La corrélation entre les bénéfices et le
cours d'une action est mesurée par le PER "Price Earning Ratio", qui est
égal au ratio cours/ BNPA ou encore Capitalisation boursière/
BNG.
Nous pouvons voir l'effet du Price Earning ratio (PER) sur la
volatilité des cours des actions sous deux angles. Le premier en le
définissant comme un outil qui sert à évaluer l'action et
à matérialiser sa valeur. Donc plus le PER est
élevé plus l'action a de la valeur. Le deuxième, en le
définissant comme un ratio qui permet de mesurer la capitalisation du
titre, c'est-à-dire le nombre de fois que le bénéfice est
contenu dans le cours, nous nous intéresserons donc à
l'effet de la variation du bénéfice. Le bénéfice
servant de base au calcul du PER est net d'impôts, il traduit
l'enrichissement de l'actionnaire durant l'année. Si le BPA augmente, le
PER diminue et inversement, si le BPA diminue, le PER augmente. En effet, les
titres ayant un PER faible ont des performances supérieures à
l'indice de marché, tandis que les titres à fort PER ont des
performances inférieures à cet indice. Selon l'étude
réalisée par Basu (1977) entre 1956-1971, à partir d'un
échantillon de 700 sociétés de NYS E, l'achat de titre
à faible PER permet d'obtenir une rentabilité supérieure
à une gestion indicielle passive.
Dans ces deux cas de figures la valeur du Price Earning ratio
(PER) affecte la volatilité de l'action.
Fama et French ont publié en 1992 une étude
célèbre remettant en cause le CAPM, surnommée depuis le
Brta is dead (l'article annonçant la mort du brta). Elle attribuait
l'essentiel des variations de prix, non au bêta, mais à deux
autres coefficients de marché à savoir :
(1) Le Price Earning Ratio (PER) et (2) le ratio capitalisation
boursière sur actif net (PBV). Cette remise en cause est
approuvée par Reinganum (1981).
Même si le Price Earning ratio (PER) est calculé sur
la base du bénéfice attendu et ne tient pas compte de son
évolution future, il a néanmoins un rôle dans la
volatilité des cours boursiers.
3. Effet de levier
Une des influences sur la volatilité à long terme
est le levier financier de l'entreprise (dettes/capitaux propres). L'effet de
levier se détermine à partir de la formule suivante :
: Rentabilité financière,
: Rentabilité économique,
I : taux d'intérrt réel,
D : Dette de l'entreprise,
KP : Capitaux propre de l'entreprise,
Levier financier : ,
Levier d'exploitation : R #177; i.
L'effet de levier de l'endettement est la différence
entre la rentabilité des capitaux propres et de la rentabilité
économique. Il résulte de la différence entre la
rentabilité économique et le coût de la dette et
dépend de la proportion de dette par rapport aux capitaux propres.
Christie et
Black ont identifié les pics de volatilité aux
déclins de cours boursiers en se basant sur les effets que le levier
financier de l'entreprise porte à la volatilité. L'argument est
essentiellement circulaire, parce que les déclins de cours boursiers
augmentent le risque financier, étant donné que le ratio
dettes/capitaux propres augmente. Cet accroissement du risque financier,
à son tour, augmente l'espérance de rentabilité de
l'action ce qui hausse le prix actuel du titre.
Schwert a donné la preuve d'une corrélation
positive entre le levier financier et la volatilité. Les
pics majeurs de volatilité ont été associés
à la Grande Dépression pendant les années 1930, la crise
de pétrole chez les pays OCDE en 1974, et le krach boursier Octobre
1987. Il a montré également que la volatilité de
production industrielle est le plus élevée durant les
récessions financières.
Les travaux de Merton et Schwert confirment mrme l'existence
d'une relation, entre la volatilité et le levier financier, positive.
Section 2 : Les facteurs explicatifs conjoncturels
La valeur d'un titre ne dépend pas uniquement
d'éléments ou de caractéristiques propres à ce
titre, mais aussi de plusieurs autres facteurs qui sont appelés
arguments extrinsèques ou facteurs conjoncturels et qui sont liés
à la conjoncture économique du pays, à l'évolution
du taux d'intérrt, à l'inflation, etc.
1. Le taux d'intér~
Le taux d'intérrt est une variable
macro-économique de premier ordre, qui sert selon Malkiel (2003) en
micro-finance de facteur d'actualisation des flux de dividendes futurs
déterminants la valeur fondamentale des actions. Son impact sur les
marchés boursiers est très important. En effet toute modification
des taux d'intérrt affecte directement ou indirectement la valeur des
titres qui sont cotés à la bourse.
Agilietta (2001) explique que les variations des taux
d'intérrt de la politique monétaire en vue notamment, de la
stabilité des prix, affectent le volume du crédit disponible qui
influence, à son tour, les prix des actifs financier.
C'est-à-dire que plus les crédits diminuent en raison de
l'augmentation du taux d'intérrt, plus les
investissements boursiers diminuent et plus, donc, la valeur des cours des
actifs diminue et vice versa.
D'un autre point de vue, la baisse des taux attire
l'épargne vers la bourse au détriment des banques, où les
comptes de dépôts n'offrent plus une rémunération
intéressante, inversement, une augmentation des taux rendra plus
attrayant les comptes de dépôt et fera fuir l'épargne de la
bourse.
Mais si l'on considère la relation directe entre les
actifs financiers et le taux d'intérrt, la valeur instantanée
d'une obligation à taux fixe, n'est en fait que l'actualisation au taux
d'intérrt du moment, des flux monétaires futurs
générés. Ainsi si le taux d'intérrt du
marché s'élève, la valeur de l'obligation diminue. Au
contraire si le taux d'intérrt sur le marché baisse, la valeur de
l'obligation sur le marché augmente. Pour les actions, la logique est
tout à fait similaire puisque qu'en ré
Quelques cas de figures témoignent de cet effet, en
1971 par exemple, sur le marché français, une haute conjoncture
et des facteurs favorables à certaines actions individuelles n'arrivent
pas à faire démarrer sérieusement la bourse. Ceci semble
rtre dI à la concurrence exercée par les obligations en raison
des taux d'intérrt élevés qui attiraient les acheteurs.
2. L'inflation
Les économistes appréhendent l'inflation comme
un phénomène, ou un processus qui se manifeste par des variations
aux niveaux des prix de biens et services et d'une baisse
généralisée de la valeur de la monnaie. C'est une
variable qui est en relation étroite avec le taux
d'intérrt et qui joue un rôle ambigu et parfois paradoxal sur les
marchés financier.
Plusieurs études antérieures, mettent en
évidence la relation des fluctuations boursière et celle de
l'inflation. Lintner, constate qu'il n'y a pas de corrélation entre les
taux de variation annuelle des prix de gros et ceux de l'indice
général du cours boursier. Suite à une étude aux
Etats-Unis (1900-1971) il a montré que les baisses de la croissance des
cours des actions pendant les périodes de déflation peuvent rtre
les mrme qu'en périodes d'inflation.
L'identité de Fisher stipule que le taux nominal de la
rentabilité d'un actif financier, tel que les actions, est égal
à la somme de l'inflation anticipée et du taux réel de
rentabilité de l'action. Son raisonnement se base sur le fait que les
sociétés ont la faculté d'intégrer l'inflation dans
leurs prix de vente ou dans la valorisation de leurs
actifs réels, et de ce fait, l'inflation pousse les cours boursiers vers
la hausse. Mais cette logique est remise en cause à court terme dans la
mesure où, l'inflation a des effets néfastes sur les entreprises,
qui n'arrivent pas à ajuster rapidement et correctement leurs prix et
leurs marges par rapport à la nouvelle situation. Par conséquent,
l'inflation aura souvent à court terme un effet négatif sur les
cours en bourse.
Or de multiples travaux empiriques dédiés
à la vérification de cette identité révèlent
que la relation entre la rentabilité nominale des actions et les
différentes composantes de l'inflation est opposée à celle
reflétée par l'identité de Fisher.
Fama (1981), postule que la relation empirique négative
entre les taux nominaux de la rentabilité des actions et l'inflation
n'est que le reflet du lien négatif entre cette dernière et
l'activité économique réelle. Selon lui,
l'introduction d'une variable d'activité économique, telle
que le taux de croissance du PIB ou de la production industrielle dans les
régressions, se traduirait par des résultats conformes à
l'identité de Fisher. Ainsi est née l'hypothèse dite proxy
de Fama et une multitude d'études justifient leurs résultats
empiriques par cette hypothèse.
Geske et Roll (1983), ont proposé un modèle
alternatif, dit de causalité inversée, selon lequel la relation
de causalité pourrait aller de la rentabilité des actions
à l'inflation et non pas l'inverse. Par ailleurs, ils attribuent
à la politique fiscale un rôle prépondérant dans
l'explication de cette relation négative inversée.
Les estimations obtenues sur des données relatives
à la zone euro et au Luxembourg sont plutôt en faveur du postulat
de Fisher. Ainsi, les actions offrent une protection contre l'inflation et
l'évolution de leur prix serait un indicateur avancé pour
l'inflation anticipée.
3. Les anomalies boursières
Depuis le début des années 80, de nombreuses
études financières se sont penchées sur les anomalies
boursières et ont montré que les rendements d'actions pouvaient
rtre anormaux,
exceptionnellement bas ou élevés, durant
certaines périodes de l'année et /ou selon la nature des
entreprises proprement dites. C'est ainsi qu'a été mise en
évidence l'existence dÇn effet taille, d'un effet lundi, d'un
effet jour férié ou d'un effet janvier.
3.1 L'effet janvier : saisonnalité
annuelle
Cet effet stipule que des actions ayant une rentabilité
plus faible que la rentabilité moyenne des derniers jours de
décembre se révèlent plus importantes en début de
janvier. Rozeff et Kinney, en 1976, ont fait une étude sur le
marché américain, et ce, durant la période de 1904
à 1974. Ce qu'ils ont trouvé c'est que les rendements boursiers
de décembre sont négatifs, alors que ceux de janvier sont
positifs. La rentabilité moyenne de la période
étudiée était de 3,5%, alors que celle des autres mois de
l'année a été de 0,5%. Ce phénomène
s'explique par diverses raisons.
Pour certains l'effet de janvier pourrait s'expliquer par les
nombreux employés qui touchent une prime de fin d'année et
s'empressent de l'investir en actions. D'autres évoquent les
gestionnaires de portefeuille qui sont rémunérés en
fonction de leur performance, ces derniers, souhaitant afficher de meilleurs
rendements de leurs portefeuilles, liquident les titres des entreprises les
moins connues pour ne présenter que les meilleurs investissements dans
leurs rapports annuels. Ceci engendre la diminution des cours des entreprises
de petite taille. En janvier, ils adoptent une stratégie agressive en
rachetant ces titres.
Une autre explication, avancée par Hamilton et
Jacquillat, est d'ordre fiscal, qui se base sur le tax-loss selling,
c'est-à-dire qu'en fin d'année, les investisseurs vendent les
titres ayant affiché un rendement négatif sur l'ensemble de
l'année. Ils réalisent ainsi des pertes en capital et par
conséquent ils diminuent l'impôt sur les bénéfices.
Et en janvier, pour réaliser des plus-values ils rachètent ces
titres qui, le plus souvent, appartiennent à des entreprises de petite
taille.
Rozeff et Kenny (1976) ont aussi expliqué ce
phénomène par un effet fiscal. Selon eux, le mois de janvier
marque le début de plusieurs évènements financiers et
informationnels. Ce mois correspond au début de l'année fiscale
pour les investisseurs et aussi le début de l'imposition sur les
bénéfices pour plusieurs sociétés.
3.2 I 'eILLt wIIN-end ou effet lundi
Les observations journalières des actifs financiers ont
permis de constater que la rentabilité du lundi est en moyenne plus
faible que les autres jours de la semaine et que donc la volatilité
était, en ce jour, plus élevée. L'origine exacte de cet
effet week-end ou effet du lundi ou encore effet jour de la semaine, est
difficile à expliquer.
Fama et French et Roll ont trouvé que la
volatilité sur la NYSE au cours des heures de transaction est beaucoup
plus grande que pendant les heures de non-transaction de weekend, ils ont donc
indiqué que les jours de transaction et non-transaction contribuent
à la volatilité.
En particulier, la volatilité boursière a
tendance à augmenter le lundi plutôt que d'autres journées
de la semaine, ceci reflète les mouvements de prix des titres qui se
basent sur des informations arrivées pendant une période de 72
heures les lundis, et seulement pendant une période de 24 heures pour
les autres jours de la semaine.
Certains auteurs évoquent que l'annonce des mauvaises
nouvelles est plus massive les lundis alors que les bonnes nouvelles
s'annoncent avant la fermeture du weekend. D'un autre côté,
Lakonishok et Maberly (1990), ainsi que Lakonishok et SMIDT (1998) expliquent
cet effet par la différence de comportement entre les investisseurs
individuels et institutionnels. Ces derniers prenant des décisions
d'investissement pendant la semaine alors que les premiers seraient
essentiellement actifs pendant le week-end.
D'un point de vue empirique, les résultats
démontrent la différence significative entre les rendements des
lundis et ceux obtenus les autres jours de la semaine. Le caractère
généralement supérieur des rendements du vendredi et la
corrélation souvent négative entre les rendements du lundi et
ceux du vendredi. D'après Ederingtin et Lee (1993) ces résultats
peuvent 1tre également constatés en envisagent la
volatilité puisque elle semble être plus importante le lundi que
le reste de la semaine et sa structure dynamique semble, elle aussi,
témoigner d'assez évident effets saisonniers.
3.3 / giiiiN Nailll
L'effet taille implique que la rentabilité des firmes
de petites tailles est supérieure à celle des firmes de grandes
tailles. Plusieurs se sont penchés sur ce sujet.
Banz (1981) en a été le pionnier. Il a
remarqué que les rendements des portefeuilles des plus petites firmes
étaient positives et que les rendements de ceux des grandes firmes
étaient négatifs. Et particulièrement en janvier, il a pu
être démontré de manière empirique que les actions
de sociétés de petite capitalisation faisaient
généralement mieux que le marché. De 1941 à 1981,
les sociétés américaines de petite capitalisation ont
ainsi affiché en janvier une performance de +8,06% contre +1,34%
seulement pour les sociétés du S&P 500. Par contre Hamilton
et Jaquillat ont montré que cet effet n'est observable sur le
marché français, qu'en dehors de la période de changement
d'année.
Roll (1983) l'explique par la sous estimation du risque
systématique lié à la faible transaction pour les
entreprises à faible capitalisation boursière.
4. ,P SEINEFIlgarUYOKIReYelles KIRP
INioWEIISIINiculIEUles annonces macroéconomiques
La relation entre l'information et les changements de prix est
centrale en finance. Une des hypothèses de l'efficience de marché
est que les investisseurs réagissent aux informations nouvelles qui
arrivent sur le marché ce qui engendre des variations de prix qui
reflètent les anticipations de ces investisseurs en termes de risque et
de rendement.
La littérature financière fait la distinction
entre l'information privée et l'information publique. L'information
publique est disponible à tous les intervenants sur le marché et
ne nécessite pas de transactions pour affecter les prix alors que
l'information privée est disponible pour un ensemble limité
d'investisseurs et elle se révèle par les transactions.
Plusieurs auteurs suggèrent que l'information
privée joue le rôle dominant pour expliquer les variations de la
volatilité et que l'information publique joue un rôle faible
(French et Roll (1986), Admati et Pfeiffer (1988) et Berry et Howe (1994)).
D'autres évoquent que c'est l'information publique et
non l'information privée qui constitue la source la plus importante de
volatilité (Jones, Kaul et Lipson (1994)).
A cet effet, Lamont et Lumsdaine (1998) qui ont utilisé
un modèle Garch pour étudier l'impact de l'annonce du
chômage et l'indice de prix à la production, ont trouvé que
ces annonces augmentent la volatilité des obligations et
génèrent des rendements anormaux positifs pendant le jour
d'annonce.
Quant à Mc Queen et Roley (1993), ils suggèrent
que les rendements des actions sont beaucoup moins affectés par les
annonces macro-économiques que ceux des obligations. Le seul travail qui
a étudié l'effet d'annonce macro-économique sur la
volatilité boursière est celui de Flannery et Protopapadakis
(2000). Ils ont étudié l'impact des annonces de dix sept
séries macroéconomiques sur le marché boursier
américain pour la période 1980-1996 à l'aide d'un
modèle MGarch. Ils ont trouvé que les annonces de certaines
variables macro-économiques influencent significativement les rendements
boursiers et leur volatilité. Ils ont trouvé que deux mesures de
l'inflation (indice de prix à la production et indice de prix à
la consommation) affectent les rendements alors que la balance commerciale et
les statistiques sur les nouveaux projets de construction de logement affectent
la volatilité conditionnelle.
1
ROsISROCRÇsIIRÇFIFRÇFlOL1-ITO1-IIIICRMENVIbROUq11-IIOJ P
1-Çt1-II1-IjROIId1-Il'aÇÇRÇF1-I31- I certaines
variables macro-économique et que cet effet ne persiste pas dans le
temps.
5. Effets de puissance (Leverage effects)
Un phénomène inventé par Black (1976)
sous le nom d'effet de puissance suggère que le mouvement du prix d'un
actif est négativement corrélé avec la volatilité.
Donc la baisse du prix de l'actif implique une puissance rehaussée de la
prime, ce qui demande cependant une plus grande incertitude et donc une plus
grande volatilité.
Des études empiriques rapportées par Black
(1976), Chirtie (1982), et Schwert (1989) suggèrent, cependant, que
cette puissance à elle seule n'est pas suffisante pour expliquer les
asymétries qu'on observe dans la courbe des prix d'un actif. D'autres
études concernant l'effet de puissance ont été
menées par Nelson (1991), Gallant, Rossi et Tauchen (1992,1993),
Campbell et
Kyle (1993), ainsi que Engle et Ng (1993).
Chapitre 3 : Les déterminants de la
volatilité : Etude empirique
Section 1: Le marché financier tunisien
1. Définition du marché financier
tunisien
Le marché financier se présente comme un
marché sur lequel sont négociés les actifs à long
terme : les actions et les obligations. Sur ce marché interviennent tous
les agents économiques désireux d'emprunter des capitaux à
long terme d'une part, et tous ceux qui sont désireux de placer leurs
avoirs en titres à moyen et long terme d'une autre part. Le
marché financier tunisien en général et la bourse en
particulier ont connu depuis le début de la mise en place du programme
d'ajustement structurel en 1987-1988, de profonds changements qui ont aboutis
à la modernisation et la mise à niveau des standards
internationaux du cadre textuel de l'infrastructure technique du marché
financier. Ce marché s'appui sur trois piliers :
1er pilier : mise en place d'un cadre légal et
réglementaire moderne entre 1988- 1995.
2éme pilier : mise en place d'une infrastructure
technique standard internationale. La bourse de Tunis a migré à
partir d'octobre 1996 vers un système de cotation électronique.
Ce nouveau système de cotation est développé par
ATOS-EURONEXT qui est l'aide technologique de la société EURONEXT
regroupant les bourses de Paris, Bruxelles et Amsterdam.
3éme pilier : adoption d'un cadre fiscal très
incitatif à partir de 1990.
La loi n°94-117 du 14 Novembre 1994 portant
réorganisation du marché financier a défini ses acteurs
ainsi que leurs différents rôles et attributions. Elle a ainsi
séparé les fonctions de gestion et de contrôle de
marché, renforcé les règles de transparence et de
sécurité et amélioré l'information des
investisseurs et la protection de l'épargne.
2. Les intervenants sur le marché
financier
La loi du 14 novembre 1994 a transformé radicalement le
marché financier tunisien. De nouvelles structures ont été
mises en place. Ces structures s'appuient sur quatre nouvelles entités
spécialisées et indépendantes :
La Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT),
entreprise de marché responsable de la gestion, de la
sécurité et de la promotion du marché tunisien des valeurs
mobilières. Ses actionnaires sont les sociétés
d'intermédiation en bourse.
Le Conseil du Marché Financier (CMF), organisme public
chargé du contrôle, de la régulation du marché
financier et de la protection de l'épargne investie dans les valeurs
mobilières.
La Société Interprofessionnelle de Compensation
et de Dépôt des Valeurs Mobilières (STICODEVAM),
Dépositaire Central, chargé du dépôt des valeurs
mobilières et de la compensation des opérations
boursières. Ces trois entités ont démarré le 15
novembre 1995.
Le Fonds de Garantie de Marché (FGM), administré
par la Bourse, garantit la bonne fin des transactions. Il a fonctionné
parallèlement avec le nouveau système de cotation
électronique, à partir du 25 octobre 1996.
3. La bourse des valeurs mobilières du Tunis 3. 1
Définition de la BVMT
Créer en 1969, la bourse de Tunis a pour rôle
d'assurer le lien essentiel entre les agents économiques qui cherchent
à placer leur épargne (ménages, investisseurs individuels
ou institutionnels), et les sociétés en quête de
financements assurant leur croissance et développement. Sa principale
mission réside dans la gestion et la promotion du marché des
valeurs mobilières. Elle assure la cotation des valeurs dans les
meilleures conditions de sécurité et de transparence et le
pilotage du système de cotation électronique.
3.2 Rôle de la BVMT
(Art 68- Loi 94-117 du 14/11/1994): Outre les missions qui lui
sont confiées par les lois, les règlements et ses statuts, la
BVMT est essentiellement chargée de :
Mettre en place les structures techniques et administratives
nécessaires à l'installation du marché, et qui sont de
nature à assurer la sécurité matérielle et
juridique dans les conditions requises de célérité ;
Se prononcer sur l'admission et l'introduction des valeurs
mobilières et des produits
financiers à la cote de la bourse et sur leur radiation,
ainsi que sur la négociabilité des produits financiers sur ses
marchés, sauf opposition du CMF;
Enregistrer les opérations effectuées et les cours
établis sur ses marchés;
Suspendre l'ensemble de la cotation ou la cotation d'une valeur
mobilière ou d'un produit financier, chaque fois qu'il y a un risque
technique ou un risque en relation avec l'information financière ou la
variation inhabituelle des cours et en informer sans délai le CMF;
Publier les informations relatives aux opérations, les cours, les avis
et communiqués dont la publicité est exigée par les lois
et règlements;
Veiller à la conformité des opérations
effectuées sur le marché, à la réglementation et
procédures en vigueur;
énoncer dés qu'elle en a connaissance au CMF les
opérations, agissements,
pratiques, documents et faits contraires à la loi;
Etablir les règlements de parquet et les soumettre
à l'approbation du CMF, gérer le fonds de garantie du
marché;
Formuler au CMF les propositions et avis sur les questions
rentrant dans son objet et relatives au développement du
marché.
3.3 Organisation de la bourse
Les sociétés admises à la bourse font
partie de la cote de celle-ci qui est un marché
réglementé, comprenant des conditions d'admission et de
séjour. Il est réparti en premier et second marché pour
les titres de capital, et en marché obligataire pour les titres de
créances.
· Admission au premier marché
La société doit avoir publiées
états financiers des trois derniers exercices et doit présenter
un rapport d'évaluation de ces actifs, effectués par un expert
membre de l'ordre des Experts Comptables de Tunisie. La société
doit justifier de l'existence :
'un manuel de procédure, d'organisation, de gestion et de
divulgation des informations financières;
'une structure d'audit interne;
|
'une structure de contrôle de gestion.
|
Les titres détenus par le public doivent être
répartis entre 500 actionnaires au moins et doivent représenter
au moins 20% du capital ou au minimum de 200.000 titres.
· Admission au second marché
La société doit avoir publié ses
états financiers des deux derniers exercices. L'admission au second
marché implique la diffusion de 10% au moins du capital ou au minimum de
100.000 titres. Les titres de cette société doivent être
répartis entre 300 actionnaires au moins
· Admission au marché
obligataire
L'encours de l'emprunt doit rtre au moins égale à
un million de dinars, et les titres de créances doivent être
répartis entre 300 détenteurs au moins.
Les sociétés anonymes faisant appel public
à l'épargne (FAPE) et qui ne sont pas admises à la
côte de la bourse sont négociés sur le marché de
l'hors côte.
Section 2: Hypothèses
Dans ce chapitre, nous allons utiliser des données du
marché boursier Tunisien, pour étudier la significativité
de certaines variables qui sont : les dividendes, le Price Earning Ration
(PER), la liquidité, l'inflation et l'indice boursier du marché
TUNINDEX. Le choix de ces variables a été fait
conformément à l'importance qui leur a été
accordée par plusieurs auteurs au niveau de la littérature
financière.
Les travaux sur la finance témoignent de l'importance de
leur pouvoir explicatif dans la volatilité des cours boursiers. Ainsi,
nos hypothèses sont les suivantes :
Hypothèse 1 : Le montant des
dividendes distribué affecte significativement la volatilité des
cours des actions. Il ya une forte concordance entre la volatilité de
cours et la volatilité des dividendes : plus les dividendes et leurs
taux de croissance sont élevés, plus est grande la valeur de
l'action, dans la mesure où, la distribution des dividendes
détermine la valeur de la firme
(Chenut, 1979 ; Sigalla, 1976 ; et Walter, 1956).
Hypothèse2: Le Price Earning Ratio
(PER) affecte significativement la volatilité des cours boursiers. En
effet, les titres à faible Le Price Earning Ratio (PER) sont les plus
achetés sur le marché boursier, car ils permettent d'obtenir une
rentabilité supérieure à ceux de PER élevée
(Basu (1977)).
Hypothèse3 : l'inflation affecte
significativement la volatilité des cours boursiers. D'après
Fisher, en période d'inflation, les sociétés
intègrent la hausse des prix dans la valorisation de leurs actifs, et de
ce fait, l'inflation pousse les cours boursiers vers la hausse.
Hypothèse 4 : L'indice boursier du
marché affecte significativement la volatilité. En effet,
d'après le MEDAF, toute variation du marché influence la
volatilité des titres individuels.
Section 3 : Méthodologie de recherche
Notre méthode consiste à étudier
empiriquement les déterminants de la volatilité des actions,
mesurée par le ratio « Brta ». Spécifiquement, nous
allons étudier l'effet sur la volatilité des variables suivantes
: La liquidité, le taux d'inflation, les dividendes et l'indice
boursier TUNINDEX. Les observations portent sur des données de Panel,
mais étant donnée la taille relativement faible de
l'échantillon, les estimations sont insérées dans la
perspective des moindres carré ordinaires. Pour se faire, nous
considérons le modèle économétrique suivant :
Bêta it = + *DIVit + *TUNINDEXit+ *INFit + *PERit +
*LIQit +eit Avec :
i 1, 2, 10,
t= 2006, 2007, 2008,
Bêta= Le ratio bêta de mesure de la
volatilité, DIV= Les dividendes,
TUNINDEX L'indice boursier TUNINDEX INF Le taux d'inflation,
PER= Le Price Earning Ratio,
LIQ= La liquidité (Variable de contrôle pour
améliorer le pouvoir explicatif du modèle), Le terme d'erreur.
Tout d'abord, nous testons l'homogénéité
du modèle afin de savoir s'il existe un effet individuel fixe aux
différentes banques utilisées dans l'échantillon. Ensuite,
nous estimons le modèle par la méthode des moindres
carrées ordinaires (MCO) en considérant un modèle à
effet aléatoire puis un modèle à effet fixe. Enfin, il
reste à choisir entre le modèle à effet fixe et le
modèle à effet aléatoire en effectuant le test de
Hausman.
Section 4 : Echantillon et statistiques
descriptives
Notre échantillon est constitué d'un Panel de
dix banques tunisiennes cotées en bourse constituant ainsi le secteur
bancaire tunisien. Ces banques sont: AB, ATB, ATTIJARI BANK, BH, BIAT, BNA, BT,
STB, UBCI, et UIB.
Notre période d'étude s'étale sur la
période allant du 01//02/2006 jusqu'au 3 1/12/2008 tout en
considérant des données mensuelles des variables
utilisées.
Les statistiques descriptives sont représentées
dans le tableau suivant :
|
TUNINDEX
|
PER
|
LIQ
|
INF
|
DIV
|
BETA
|
Moyenne
|
2986.528
|
1.481187
|
223101.9
|
1.873333
|
0.484593
|
0.227869
|
Médiane
|
2575.802
|
1.262692
|
66733.55
|
1.780000
|
0.482434
|
0.227394
|
Maximum
|
19644.18
|
4.32923 1
|
10188660
|
3.020000
|
0.700812
|
0.286216
|
Minimum
|
1652.063
|
0.288615
|
2572.501
|
1.210000
|
0.341036
|
0.214535
|
I 'écaIt-type
|
2851.178
|
0.801037
|
828620.4
|
0.523588
|
0.057657
|
0.011128
|
Tableau 1 : les statistiques descriptives
Section 5 : Choix et estimation du modèle 1. Test
d'homogénéité
Dans ce qui suit nous testons
l'homogénéité du modèle, nous testons donc l'effet
individuel des banques afin de déterminer la forme (l'expression)
adéquate du modèle, c'est-à-dire, si ce dernier comporte
un coefficient commun à toutes les banques ou bien, s'il
représente des spécificités différentes pour
chacune d'entre elles. Pour cela, nous avons eu recours au test
d'homogénéité.
· Test d'hypothèses: : =
a
: ? a
Nous rejetons Ho si la valeur de F calculée est >
à celle de F tabulée où la probabilité
associée à F calculée est < 0.05.
Test d'effet
|
t-Statistiques
|
P-value
|
Coupe transversale Fisher
|
3.964712
|
0.0001
|
Coupe transversale Khi-deux
|
35.43 1574
|
0.0000
|
Tableau 2 : Test d'homogénéité
Le Tableau 2 montre, que la valeur de
probabilité associée à la statistique F est de l'ordre de
0.0001 (< à 0.05). Ceci prouve qu'il existe un effet individuel des
banques. En d'autre terme notre modèle présente des
spécificités individuelles et par conséquent il est
hétérogène.
2. Choix du modèle
Afin de tester la relation entre la volatilité et les
différentes variables explicatives, nous avons utilisé le
modèle à effets fixes. En effet, les deux modèles
utilisés dans la littérature empirique sont le modèle
à effets fixes et le modèles à effets aléatoires.
Le test de Hausman permet de comparer l'estimation avec effets
aléatoires (voir annexe Tableau 2). à celle par les
moindres carrés ordinaires (voir annexe Tableau 3).
L'élaboration du test de Hausman nous a permis de retenir le
modèle à effets fixes.
Test de Hausman
La valeur de la statistique calculée du test de Haussman
et inférieur à la valeur tabulée
(la probabilité est égale à 1 > à
0.05) (voir annexe Tableau 4). Dans ce cas nous devons choisir le
modèle à effet fixe, c'est-à-dire nous allons tenir compte
de l'effet spécifique des banques.
3. 5 p\2ltEte0iSl0ffiel? ENPQ0iS20? PiSe
Variable
|
Coefficient
|
P-Value
|
C
|
0.201395***
|
0.0000
|
LIQ
|
-1.11x10-10
|
0.6550
|
TUNINDEX
|
3.67x10-6***
|
0.0000
|
INF
|
0.001977***
|
0.0000
|
PER
|
0.002205***
|
0.0000
|
DIV
|
0.017674***
|
0.0001
|
22 = 0.921566
|
22 ajusté =
0.918383
|
Durbin-Watson stat = 0.172385
|
Prob(F-statistique) = 0,000000
|
F-statistique = 289.5425
|
Tableau 3 : Modèle à effet fixe
Avec N (nombre d'observations)= 360
*significative à 10%
|
<
|
0,1
|
**significative à 5%
|
<
|
0,05
|
***significative à 1%
|
<
|
0,01
|
Un signe positif des coefficients au niveau de la
première colonne indique un effet positif de la variable
concernée sur la volatilité des cours boursiers. D'après
le tableau ci-dessus, toutes les variables ont un effet positif sur la
volatilité des cours et sont significatives à 99% (la
probabilité de toutes les variables est inférieure à
0,01). Nous pouvons donc conclure que nos variables ont un effet significatif,
mise à part la variable liquidité, qui est prise comme variable
de contrôle pour améliorer le pouvoir explicatif du
modèle.
R 2
On dit que le modèle est bon si est proche de 1. Par
ailleurs, la qualité de l'ajustement
du modèle est satisfaisante car la valeur de R
2=0,92.
Conclusion générale
En partant du principe que la valeur de tout actif financier
varie, et que tout investisseur rationnel cherche à cerner ces
variations afin de pouvoir effectuer des opérations de couverture contre
le risque, d'arbitrages ou de spéculations, il nous semble important de
s'intéresser de plus près aux facteurs explicatifs de la
volatilité des cours boursiers et ce, afin de mieux comprendre et
anticiper cette variation.
L'objectif de cette étude consiste donc à
analyser certains de ces facteurs qui semblent r~tre, selon la
littérature, des facteurs influant la variation des valeurs des cours
boursiers et qui sont : le PER (Price Earning Ratio), les dividendes, la
liquidité, l'inflation et l'indice boursier du marché tunisien
TUNINDEX, et à déterminer le degré de
significativité de chacun d'eux sur cette volatilité.
En effet, si nous pouvions cerner l'impact de la variation de
chacun de ces facteurs sur la variation des cours boursiers, cela permettrait
une meilleure maîtrise du marché boursier. Et c'est justement
cette maîtrise qui permettra une préconisation contre le risque de
variabilité des valeurs des actifs.
L'analyse de cette relation facteurs-volatilité aura un
impact important sur le comportement des investisseurs sur le marché
boursier.
Par ailleurs, nous avons effectué un ensemble de tests
en vue de mesurer la sensibilité des bêtas (bêta
étant un outil de mesure de volatilité des cours) suite à
une variation de ces différents éléments. Aux termes de
ces travaux, nous avons conclu que, conformément à la
littérature, les variables dividendes, inflation, Price Earning Ratio
(PER) et TUNINDEX, ont un effet significatif sur la volatilité des cours
boursiers sur le marché Tunisien.
Par ailleurs, rappelons que notre étude a porté
seulement sur le secteur bancaire. Considérer le reste des entreprises
tunisiennes cotées aurait pu améliorer la pertinence de nos
résultats. Cette prise en compte pourrait être faite dans des
travaux de recherche futurs.
Bibliographie
REVUES ET ARTICLES
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SITES OFFICIELS
www.ameninvest.com.
www.bvmt.org.tn
Annexes
Tableau 1: Test d'hRmRi 3Q3it3
Redundant Fixed Effects Tests Equation: EQ01
Test cross-section fixed effects
Effects Test
|
Statistic
|
d.f.
|
Prob.
|
Cross-section F Cross-section Chi-square
|
3.964712 35.431574
|
(9,345) 9
|
0.0001
0.0000
|
Tableau 2: Modèle à effets
aléatoires
Dependent Variable: BETA
Method: Panel EGLS (Period random effects) Date: 04/26/09 Time:
23:38
Sample: 2006M01 2008M12
Cross-sections included: 10
Total panel (balanced) observations: 360
Swamy and Arora estimator of component variances
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.212594
|
0.001284
|
165.5102
|
0.0000
|
LIQUIDITE
|
-8.31E-37
|
8.16E-23
|
-1.02E-14
|
1.0000
|
TUNINDEX
|
3.68E-06
|
1.18E-07
|
31.26380
|
0.0000
|
INFLATION 0.002299 0.000641 3.587501 0.0004
PER 1.49E-29 6.83E-17 2.18E-13 1.0000
DIVIDENDE 4.15E-28 1.21E-15 3.42E-13 1.0000
Effects Specification
S.D. Rho
Period random 0.002010 1.0000
Id iosyncratic random 9.87E-16 0.0000
Weighted Statistics
3.54E-
R-squared 0.906186 Mean dependent var 14
Adjusted R-
squared 0.904861 S.D. dependent var
S.E. of regression 5.33E-16 Sum squared resid
F-statistic 683.8845 Durbin-Watson stat
Prob(F-statistic) 0.000000
|
1.73E-
15
1.01E-
28
0.09399
4
|
Unweighted Statistics
0.22786
R-squared 0.906220 Mean dependent var 9
0.09398
Sum squared resid 0.004169 Durbin-Watson stat 7
Tableau 3 : Modèle à effet
fixe
Dependent Variable: BETA
Method: Panel Least Squares
Date: 04/26/09 Time: 20:55
Sample: 2006M01 2008M12
Cross-sections included: 10
Total panel (balanced) observations: 360
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C 0.201 395 0.002044 98.55099 0.0000
LIQUIDITE -1.11E-10 2.49E-10 -0.447208 0.6550
TUNINDEX 3.67E-06 5.91 E-08 62.09501 0.0000
INFLATION 0.001 977 0.000325 6.086478 0.0000
PER 0.002205 0.000390 5.652296 0.0000
DIVIDENDE 0.017674 0.004336 4.076519 0.0001
Effects Specification
Cross-section fixed (dummy variables)
R-squared 0.921566 Mean dependent var 0.227869
Adjusted R-
squared 0.918383 S.D. dependent var 0.011128
S.E. of regression 0.003179 Akaike info criterion -8.623601
Tableau 4: Test de hausman
Correlated Random Effects - Hausman Test
Equation: EQ01
Test cross-section random effects
Test Summary Chi-Sq. Statistic Chi-Sq. d.f. Prob.
Cross-section random 0.000000 5 1.0000
* Cross-section test variance is invalid. Hausman statistic set
to zero. ** Warning: estimated cross-section random effects variance is
zero.
Cross-section random effects test com parisons
Variable Fixed Random Var (Diff.) Prob.
LIQUIDITE -0.000000 0.000000 0.000000 0.0397
TUNINDEX 0.000004 0.000004 0.000000 0.3850
INFLATION 0.001 977 0.002138 0.000000 0.0000
PER 0.002205 0.000607 0.000000 0.0000
DIVIDENDE 0.017674 0.012431 0.000006 0.0392
|