V.3. La lutte contre la faim et la
misère
La faim est une carence nutritionnelle chronique ou
temporaire. La limite quantitative entre nutrition et malnutrition
n'étant pas la même pour les experts et les organisations
internationales, il s'ensuit des divergences dans leurs estimations du nombre
des gens affamés et sous -alimentés en Afrique. Les plus prudents
avaient calculé qu'n 1985, prés de un tiers de la population
africaine (soit cent millions d'individus environs) souffrait de la famine et
de malnutrition provenant d'une carence en protéines, mais des
études récentes ont montré que pour la majorité
consiste à absorber un bon nombre suffisant de calories de diverses
origines.
Nous ne pouvons pas ignorés en ces derniers temps les
rapports étroits entre la faim et la pauvreté. La faim et la
malnutrition s'explique par une ou plusieurs raisons suivantes :
v La faible productivité de la main d'oeuvre familiale
dans le cas de l'agriculture de substance
v La production fluctuante par suite de la
sécheresse
v Les difficultés d'accès à la terre
v Insuffisances des revenus pour acheter la nourriture
indispensable en temps voulu
La pauvreté qui sévit à travers toute
l'Afrique, est la cause majeure de la faim parce qu'elle empêche les gens
de se procurer une ration calorique adéquate. Les pauvres en Afrique
sont, pour la plus part, des petits paysans qui pratiquent une agriculture de
subsistance à un faible rendement de main-d'oeuvre. L'un des meilleurs
moyens d'augmenter à court terme leurs revenus réels consiste
à développer la productivité de leur activité
principale qui est la production d'aliment de base. Cela peut permettre
d'augmenter le volume de la production alimentaire nationale dont dispose la
population, d'élever les ressources grâce à la vente de
l'aliment de base ou de satisfaire les besoins alimentaires familiaux qui
nécessiteront moins de terre et de main-d'oeuvre, dégageant ainsi
les ressources pour d'autres activités génératrices de
revenu comme la culture de coton vu le travail en dehors de la ferme.
Quelques états africains et certains donateurs
préfèrent à la notion d'autosuffisance alimentaire de la
population, certes séduisante mais propice à l'erreur, celle de
sécurité alimentaire en tant qu'objectif stratégique du
développement national.
V.4. Coopérations
régionales
En plus d'efforts qu'ils doivent accomplir à leur
propre niveau gouvernemental, les pays africains doivent aussi coopérer
entre eux pour trouver des solutions aux problèmes de la population.
Malheureusement ni l'organisation de l'unité africaine, ni la commission
économique des nations unies pour l'Afrique, n'ont d'autorité
dans ce domaine. Cependant des progrès ont été accomplis
ces derniers temps touchant le recueil des données, le recensement des
populations et la formation des démographes.
Ainsi les organisations régionales africaines
pourraient envisager de s'associer et de commencer à jouer un rôle
plus actif pour le soutien en faveur des programmes de la population et de
santé en échangeant des informations, en apportant leur
expérience et en définissant les programmes qui ont bien
fonctionné en en donnant les raisons. Il faut chercher à
connaître le véritable potentiel des communautés,
c'est-à-dire les ressources humaines pouvant y être
mobilisées. En dehors des efforts que chaque pays mène à
son propre niveau gouvernemental, il serait important que les pays africains
puissent se coopérer entre ceux pour trouver des solutions aux
problèmes de population. C'est à ce juste titre qu'on
attend parler depuis quelques années du N.E P.A.D (Nouveau Partenariat
pour le Développement de l'Afrique), présenté par les
chefs d'Etats comme une vision pour la renaissance de l'Afrique. Quel but
assigne t- on à cet organisme ? Dans la perceptive des dirigeants,
« le N E P AD est conçu pour s'occuper des défis
actuels du continent africains. Le sous- développement et la
marginalisation persistante de l'Afrique ont nécessité d'une
intervention radicale » .Il faut que les organismes panafricains
déjà existants comme la CEDAO, l'Union Africaine oeuvre ensembles
pour le développement du continent.
Il faut également que les donateurs
internationaux en premier lieu les Etats-Unis s'efforcent
d'acquérir une meilleur compréhension des problèmes
démographique et sanitaire de l'Afrique au niveau des différentes
régions et au niveau de chaque pays. La compétence peut
s'acquérir en visitant les pays et les communautés
concernés en organisant des séminaires et des stages où
peuvent se rencontrer des experts américains et africains. Les dites
réunions doivent permettre de cerner les réponses qui ont
déjà été tentées et se sont
soldées par un échec. Il faut que la communauté
scientifique américaine unisse ses efforts à ceux des chercheurs
de l'Afrique qui travaillent dans ce sens.
|