III- POPULATION ET DEVELOPPEMENT EN
AFRIQUE
L'augmentation de la population entraîne des besoins
supplémentaires en ressources naturelles. L'élévation des
températures et les changements climatiques posent des problèmes
supplémentaires de gestion des ressources.
Les problèmes démographiques, sanitaires et
alimentaires sont interdépendants en Afrique. En fait, les
problèmes de la population et développement sont liés. Un
débat permanent est encore surtout depuis la déclaration de
politique générale des Etats-Unis d'Amérique lors de la
conférence internationale sur la population en Août 1984, pour
savoir si c'est le développement économique ou la
régulation des naissances qui a la plus grande incidence sur la
réduction de la fécondité.
Nombreux sont ceux qui pensent que les programmes de
planification familiale ne peuvent avoir d'incidence réelle tant qu'un
certain niveau de développement n'a été atteint. Certains
sont allés jusqu'à affirmer que le développement
économique était le meilleur moyen contraceptif.
L'expérience montre que le développement surtout s'il est bien
maitrisé et si les fruits sont bien repartis, peut s'accompagner d'une
baisse de fécondité. Il faut donc arriver à une
répartition plus équitable des richesses pour obtenir l'effet
souhaité sur la croissance démographique. De même, il faut
une réduction de la croissance démographique pour réaliser
le développement plus équitable. Un fort taux de croissance
démographique contrarie généralement les efforts en vue
d'une meilleure répartition des ressources parce qu'il est difficile
d'améliorer le sort des pauvres tout en essayant de faire face à
une augmentation considérable de la population.
Faute de mesures concrètes visant à
infléchir la courbe de croissance démographique, les fruits du
développement se révéleront inadaptés aux besoins
de la population. Le fardeau social pèsera encore lourdement sur les
plus défavorisés et le fossé entre les riches et les
pauvres sera encore plus accentué. Baum et Tolbert affirment que
« le principal coût d'une rapide augmentation de la population
est supporté avant tout par les pauvres qui voient s'évanouir
l'espoir d'une vie meilleure ».
Malheureusement l'Afrique vient loin derrière les
autres continents en ce qui concerne sa politique démographique et de
planification familiale, du fait que ses gouvernants n'ont pas su voir le lien
qui existe entre les problèmes de population et ceux du
développement. A l'époque de la conférence de Bucarest sur
la population en 1974, seuls, l'Île Maurice, le Kenya et le Ghana avaient
mis au point des politiques destinés à ralentir leur taux de
croissance démographique, à dispenser une éducation
sanitaire et à ouvrir l'accès aux services de santé. En
1984, huit (8) pays africains avaient déjà élaboré
une politique démographique et vingt-quatre (24) autres avaient
adopté des progrès de planification familiale. Le taux de
fécondité reste élevé en Afrique et cela s'explique
par le fait que :
Ø Beaucoup d'africains continuent à vouloir des
enfants, quelque soit le nombre de ceux qu'ils ont déjà
Ø La paternité et la maternité sont le
symbole de la virilité et de la féminité
Ø Ce taux de fécondité est lié
à des conditions et niveaux socio-économiques
Ø La méfiance à l'égard des moyens
contraceptifs
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