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Matériaux et environnement la conception écologique des produits

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par Arnaud Delano KWAYEP DE PETNTANG
Ecole nationale supérieure d'arts et métiers, Meknès -  2005
  

Disponible en mode multipage

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Université Moulay Ismaïl ENSAM-Meknès

La conception écologique des produits

Réalisé par : EL HAMMIOUI Jihane

KWAYEP Arnaud

Année universitaire 2005-2006

INTRODUCTION

La recherche d'un développement durable mène certaines entreprises à approfondir une démarche caractérisée par l'intégration de la donnée écologique dès l'amont des projets industriels et, en particulier, au niveau de la conception des produits. Cette approche permet en effet la minimisation des impacts à la source dans une optique de prévention des pollutions. Elle est largement préférable à l'approche curative, actuellement majoritaire au sein de la culture industrielle, traduite le plus souvent par un report de la pollution (l'épuration des eaux conduit à la formation de boues, qu'il faut traiter).

Les efforts en matière d'éco conception peuvent, par ailleurs, porter sur une ou plusieurs des phases du cycle de vie du produit. D'où la notion d'analyse du cycle de vie. Grâce à l'ACV l'ingénieur a à sa disposition des outils d'évaluation de l'impact environnemental et des outils d'amélioration de l'impact environnemental.

I - Analyse du cycle de vie (ACV)

Le cycle de vie d'un produit s'étend de l'extraction de la matière première au dépôt du résidus du produit à la décharge. L'ACV étudie des systèmes industriels et leurs échanges avec les milieux naturels. Ces échanges peuvent prendre la forme de consommations de matière et d'énergie) et de rejets (dans l'eau, dans l'air ou encore déchets solides ou pâteux).

Figure1 : Représentation d'un système industriel. Source : TI

L'ACV s'intéresse aux flux de matière et d'énergie qui entrent dans les systèmes industriels et à ceux qui en sortent. Ces flux sont considérés à la frontière entre les systèmes industriels et les milieux naturels. Pour cette raison, on les appelle « flux élémentaires ». Ainsi, les flux élémentaires entrants sont à l'état non transformé par l'homme. Ils correspondent à des prélèvements de ressources naturelles. Les flux élémentaires sortants ne peuvent être que des rejets dans l'eau ou dans l'air ou des déchets mis en décharge.

Les impacts sur l'environnement

L'ACV a pour but d'évaluer les impacts sur l'environnement dus aux flux élémentaires. Dans la pratique il est plus opportun de parler d'impact potentiel qui est une approche des impacts réels maximisés par précaution.

Bien des cas de figures sont possibles en ce qui concerne les relations entre les flux élémentaires et leurs impacts sur l'environnement :

· les flux entrants (prélèvements dans la nature) peuvent avoir des conséquences sur l'état des milieux naturels et, par ce biais, sur ses êtres vivants ;

· les flux sortants (émissions dans l'eau et dans l'atmosphère mais aussi déchets mis en décharge) peuvent eux aussi avoir des conséquences sur l'état des milieux naturels et, par ce biais, sur les êtres vivants ;

· tous ces flux peuvent avoir des répercussions sur la disponibilité future de certaines ressources naturelles, par raréfaction (liée aux entrants) ou par pollution (liée aux sortants).

De plus, un même flux peut entraîner plusieurs impacts et plusieurs flux peuvent contribuer au même impact

Figure2 : passage des flux élémentaires aux impacts sur l'environnement. Source : TI

La réduction des impacts

Il existe diverses démarches ayant pour même objectif la réduction de l'impact sur l'environnement d'un produit ou d'un processus. L'approche la intelligente et la mieux adaptée est l'approche préventive c'est-à-dire limiter les impacts grâce aux choix de conception. Elle est d'ailleurs proposée dans une optique de progrès : en concevant la nouvelle version d'un produit, c'est par rapport à l'ancienne que l'on va chercher à réduire les impacts. A côté des préoccupations déjà prises en compte par les concepteurs (qualité, coûts, délais, sécurité, santé, etc.), on introduit une contrainte supplémentaire, à savoir le respect de l'environnement. La recherche d'un optimum pour satisfaire plusieurs exigences est au coeur de toute démarche de conception et cela reste vrai en y intégrant l'environnement. Autrement dit, il ne s'agit pas d'introduire l'environnement au détriment des autres préoccupations, mais de chercher un optimum qui n'en néglige aucune. Que ce soit en conception ou en re-conception, pour améliorer l'impact sur l'environnement d'un produit il faut clairement diminuer au moins un impact, sans en augmenter ni en créer d'autre. On rencontre principalement trois démarches :

· Les démarches à dominante quantitative

· Les démarches semi quantitatives

· Les démarches à dominante qualitative

La figure suivante illustre une cartographie des différentes démarches.

Figure3 : cartographie des différentes démarches

Cette approche permet en effet la minimisation des impacts à la source dans une optique de prévention des pollutions. Elle est largement préférable à l'approche curative, actuellement majoritaire au sein de la culture industrielle, traduite le plus souvent par un report de la pollution (l'épuration des eaux conduit à la formation de boues, qu'il faut traiter). En agissant au niveau de la conception des produits, les performances environnementales ont en effet toutes les chances d'être optimales. Ainsi, jusqu'à 80 % des nuisances d'un produit tout au long de son cycle de vie sont déterminées dès la phase de conception, d'où l'importance de réfléchir à l'intégration de la donnée écologique dès cette étape : réfléchir au traitement du produit usagé, en termes d'aptitude au démontage, à la réutilisation, à la valorisation... Le terme générique anglo-saxon « Design for Environnement », que l'on traduit par le terme éco conception ou intégration de l'environnement dans la conception de produits, inclut plusieurs types de conception.

-- la conception en vue d'optimiser l'efficacité énergétique

-- la conception en vue d'optimiser la production

-- la conception en vue du recyclage, qui regroupe :

· la conception facilitant la récupération,

· la conception facilitant le désassemblage,

· la conception facilitant la réparation, la maintenance, la réutilisation, la dépollution.

II- Conception en vue d'optimiser l'efficacité énergétique 

Exemple de l'industrie automobile :

Les véhicules que nous conduisons tous les jours sont à l'origine de près d'un cinquième de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre produites au Canada. Toutefois, l'industrie de l'automobile fabriquera bientôt des véhicules plus économiques qui produisent moins d'émissions en les allégeant. Les matériaux et les procédés qui seront utilisés s'avéreront tout particulièrement utiles pour améliorer le rendement des véhicules respectueux de l'environnement à pile à combustible. Par exemple, ils permettront d'alléger quelque peu le modèle à hydrogène Focus, de Ford, qui pèse actuellement 32 % de plus qu'un modèle traditionnel.

Plastique mousse alvéolaire très léger

Avantages de la réduction du poids des véhicules

· Chaque tranche de 10 % de réduction du poids entraîne une économie de 6 à 8 % de la consommation de carburant

· Autrement dit, une réduction d'un kilogramme du poids du véhicule entraîne, au cours de sa durée de vie utile, une réduction de 17 à 20 kg de CO2

· De plus, la réduction du poids facilite le freinage et améliore la sensibilité de la conduite

· Lors de collisions, la quantité de mouvement des véhicules plus légers est moindre

· La légèreté est un élément essentiel des nouveaux systèmes de distribution énergétique tels que ceux des véhicules à pile à combustible

On observe une croissance régulière de l'utilisation des matériaux légers à haute résistance. Depuis 1940, la production d'aluminium a augmenté par un facteur de 25. Depuis 1993, la production de composantes d'automobile en magnésium moulées sous pression s'est accrue à un taux annuel de 12 à 15 % et à l'avenir, la croissance annuelle de l'utilisation de magnésium (Mg) dans les véhicules pourrait atteindre 20 %. De 1977 à l'an 2000, l'utilisation de nouveaux aciers de pointe dans les véhicules a presque triplé. De plus la pression exercé aujourd'hui par l'augmentation des prix du pétrole transforme l'effort consenti par la réduction du poids des véhicules et donc la consommation en carburant en arguments de ventes exploité par les producteur de véhicules.

La production et l'utilisation novatrices des matériaux légers constituent des éléments clés des futurs véhicules à haute performance. La valeur des matériaux légers est très élevée aujourd'hui car les entreprises donnent de plus en plus d'importance à l'économie d'énergie, car chaque tranche de 10 % de réduction du poids du véhicule entraîne une économie de 6 à 8 % de la consommation de carburant.

Exemple de l'industrie du bâtiment :

La plupart des bâtiments sont aujourd'hui construits avec des matériaux qui ne respectent pas ou respectent peu l'environnement. Ils peuvent même s'avérer nuisibles pour la santé des personnes qu'ils les habitent. Ces éléments nuisibles sont tellement communs comme le ciment, le PVC, qui est hautement toxique surtout dans sa fabrication et dans sa combustion, et plusieurs métaux lourds, comme le chrome ou le zinc des peintures et les vernis dérivés du pétrole qui dégagent des composés organiques volatils toxiques comme le xylène, la cétone, le toluène, etc. De même, ce type de matériaux requière une haute consommation de combustibles fossiles pour leur production qui augmentent la pollution parce que dans leur combustion elles émettent de grands volumes de gaz toxiques.

Face à ce type de matériaux, il existe des alternatives qui peuvent paraître plus chères, mais qui à long terme s'avèrent plus rentables parce qu'elles fournissent une économie énergétique et permettent la construction de logements d'une plus grande qualité, respectueuses de l'environnement, renouvelables, plus sains et plus durables. Parmi ces matériaux on rencontre d'une part, ceux que la nature fournit et qui ont été utilisé depuis des milliers d'années, comme le bois, la boue, le liège ou le marbre. À ce type de matériaux traditionnels on a ajouté une série de matériaux nouveaux conçus aussi pour leur utilisation écologique, comme le caoutchouc E.P.D.M., les géotextiles sur base de tissus de fibre de polypropylène, les câbles afumex pour installations électriques. D'autres types de matériaux écologiques sont élaborés à partir de déchets et de résidus solides industriels, qui remplacent la consommation croissante de faibles matières premières ou situées dans des emplacements éloignés, en réduisant l'accroissement de coûts et en s'avérant en outre plus économiques que les matériaux communs de construction.

En plus de disposer ce type de matériaux, les logements écologiques doivent être construits de manière intelligente si possible dans toutes les phases, en disposant par exemple des systèmes pour économiser de l'eau et s'autoalimenter en énergie solaire et/ou éolienne. Un bâtiment bien orienté permet de réduire les besoins énergétiques du bâtiment car sinon il nécessite une énergie qui se produit quotidiennement en émettant de grandes quantités de CO2.

III- Conception en vue du recyclage

Le recyclage permet de ménager les ressources naturelles et de réduire la consommation d'énergie. Grâce au tri des déchets (piles, appareils électroniques), l'incinération est beaucoup moins polluante.

Utilisation de matériaux biodégradables : Exemple des sacs en plastiques biodégradables

L'utilisation des matériaux biodégradables permet de diminuer les effets néfastes d'un produit sur l'environnement car les matériaux constituants le produit vont retourner dans l'environnement sans causer de dégâts. De tels matériaux sont de plus en plus développés de nos jours et sont utilisés par exemple dans la fabrication de nouveaux sacs en plastiques biodégradables.

 

4 % des ressources pétrolières sont nécessaires à la production des matières plastiques, toutes applications confondues. 15 milliards de sacs plastiques sont distribués en France chaque année dont la grande majorité se retrouve dans la nature et ont besoin de 200 ans pour être éliminé. Des plastiques biodégradables sont développés à partir de plantes naturelles comme le colza et sont peu à peu intégrés dans la fabrication des sacs de caisse, des barquettes, des sachets pour légumes, des gobelets, dans un autre domaine des sacs poubelles.

Deux plantes Arabidopsis thaliana (arabette) et Brassica napus (colza) ont eu leur génome modifié par introduction de quatre gènes différents. Ainsi leurs cellules réalisent la chaîne complète de fabrication du PHBV (poly-3hydroxybutyrate-co-3-hydroxyvalerate).
C'est un bioplastique biodégradable dans pratiquement tous les milieux. Cette transformation n'a pas modifié la viabilité et la croissance des deux plantes ; toutefois, la production de PHBV est aujourd'hui très faible, elle représente seulement 2,5 % de la matière sèche des plantes.

Champ de colza en fleur

Certains sacs prétendument « bio » que certains utilisent ne sont, en fait, que des sacs fragmentables qui se désintègrent en minuscules confettis dont les particules plastiques, au lieu de disparaître, s'accumulent et envahissent les milieux naturels. Ils sont ainsi potentiellement très nocifs pour l'être humain et la nature.

Les additifs permettant la dégradation de ces sacs plastiques fragmentables sont, entre autres, à base de pesticides et d'herbicides puissants ; de plus ils contiennent des traces de métaux lourds et divers autres composés chimiques comme du cobalt. Ils créent une pollution invisible mais persistante, encore plus pernicieuse que les plastiques traditionnels.

Ces polluants, hautement toxiques, s'accumulent et se concentrent à travers les chaînes alimentaires et peuvent donc s'infiltrer dans les organismes et contaminer les êtres vivants

CONCLUSION

Apprendre à concevoir, exploiter, optimiser des procédés respectueux de l'environnement, conduisant à des produits contribuant au progrès, au confort et au bien-être de chacun dans des domaines aussi variés que l'énergie, la santé, l'alimentation, ou les matériaux qui nous entourent est d'une importance capitale pour les ingénieurs de demain.

BIBLIOGRAPHIE

http://www.arvalisinstitutduvegetal.fr

http://www.sfc.fr

http://biologie.habitat.free.fr

http://www.gnis-pedagogie.org

http://www.michel-edouard-leclerc.com

http://www.innovation.gc.ca

http://www.nrc-cnrc.gc.ca

http://www.eco2site.com






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo