CHAPITRE IV : DEPERDITION DES SOINS PRENATALS AU
TCHAD: NIVEAUX ET
DIFFERENTIELS
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons
essentiellement à l'analyse descriptive. Celle-ci permettra de mettre en
évidence les différentes relations existantes entre la variable
dépendante et les autres variables (variables indépendantes et
variables de contrôle).
IV.1 NIVEAU NATIONAL DE LA DEPERDITION DES SOINS PRENATALS
Au Tchad, parmi les femmes utilisatrices des services
prénatals, nombre d'entre elles ne se fidélisent pas au
système des soins comme les normes de l'OMS le recommandent (4 visites
au minimum avant l'accouchement, à intervalles réguliers). En se
référant au tableau 4.1 illustré par le graphique 4.1, on
constate d'une manière générale que la déperdition
augmente avec le nombre de visites quelle que soit la durée de la
gestation à la CPN1. Les probabilités de déperdition sont
nettement plus faibles lorsque les CPN commencent dans le premier trimestre.
Par ailleurs, ce qui apparaît plus frappant, c'est que la
déperdition devient particulièrement très importante entre
la CPN3 et la CPN4 quelle que soit la durée de la gestation à la
CPN1. Cela montre l'intérêt de renforcer l'éducation
sanitaire à la troisième visite sur l'intérêt de la
continuité de visites.
En effet, la déperdition est de 0,05 ; 0,12 et
0,31 respectivement entre la CPN1 et la CPN2, entre la CPN2 et la CPN3, et
entre la CPN3 et la CPN4 lorsque les CPN commencent dans le premier trimestre.
Autrement dit, lorsqu'on a une cohorte fictive de 100 femmes qui
débutent la CPN1 dans le premier trimestre, 5 femmes, 11 femmes et
26 femmes ne reviennent plus assurer la continuité des soins
respectivement entre la CPN1 et la CPN2, entre la CPN2 et la CPN3, et
entre la CPN3 et la CPN4. Lorsque les CPN commencent au-delà du premier
trimestre, la déperdition est de 0,15 ; 0,33 et 0,48 respectivement
entre la CPN1 et la CPN2, entre la CPN2 et la CPN3, et entre la CPN3 et CPN4.
Ce qui signifie que 15 femmes, 28 femmes et 27 femmes sortent du système
de santé respectivement entre la CPN1 et la CPN2, entre la CPN2 et la
CPN3, et entre la CPN3 et la CPN4. Là encore, le niveau de
déperdition à l'échelle nationale masque d'énormes
disparités selon un certain nombre de caractéristiques retenues
dans cette étude.
Graphique 4.1 : Evolution des probabilités
de déperdition selon les visites au Tchad (EDST 1996-1997).
IV.2 LES DIFFERENTIELS
IV.2.1 AGE
Le test de Khi-deux montre qu'il n'existe pas d'association
entre la déperdition et l'âge de la femme quelle que soit la
durée de la gestation à la CPN1. Ce résultat ne conforte
pas entièrement l'hypothèse qui postule que la déperdition
augmente avec l'âge. Toutefois, nous constatons que les
différences selon l'âge sont faibles entre les femmes qui
commencent leur consultation au premier trimestre. En revanche, elles sont
nettement plus importantes parmi les femmes qui commencent leur CPN
au-delà du premier trimestre, les probabilités de
déperdition étant plus élevées chez les plus
âgées (35 ans et plus) que chez les jeunes (15-24 ans) et les
adultes (25-34 ans) (graphique 4.2).
Graphique 4.2 : Probabilités selon
l'âge au Tchad (EDST 1996-1997).
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