III.3 VARIABLES, INDICATEURS ET CONSTRUCTION DES
INDICATEURS COMPOSITES
Dans cette étude, nous
avons retenu comme variables d'analyse :
ü la région de résidence : elle compte
12 modalités : Grand Nord, Chari Baguirmi, Guéra, Kanem,
Logone Occidental, Logone Oriental, Mayo Kebbi, Moyen Chari, Ouaddaï,
Salamat, Tandjilé et N'djaména.
ü Le milieu de résidence est mesuré par le
milieu de résidence de fait dont les modalités sont :
grandes villes, petites villes et rural.
ü L'ethnie est saisie à travers l'ethnie de la
femme. Les modalités de cet indicateur sont : gorane, arabe,
ouaddaï, baguirmi-kanembou, fitri-batha, hadjaraï-iro, sara,
tandjilé et kebbi.
ü Le milieu de socialisation est saisi par l'endroit
où l'enquêtée a passé les 12 premières
années de son enfance. Les modalités de cet indicateur
sont : grandes villes, petites villes et rural.
ü La religion est opérationnalisée par la
religion de la femme. Ses modalités sont : chrétienne,
musulmane et autres.
ü Le niveau de vie du ménage est saisi par les
biens possédés par le ménage et les
caractéristiques de l'habitat. Cet indicateur sera construit dans le
cadre de cette étude (cf. paragraphe suivant).
ü L'âge est mesuré par l'âge de la
femme au moment de l'enquête regroupé en 3 modalités :
jeunes (15-24 ans), adultes (25-34 ans) et âgées (35 ans et
plus).
ü La parité atteinte est mesurée par le
nombre d'enfants nés vivants déclaré par la femme au
moment de l'enquête, elle est regroupée en 3
modalités : primipares, multipares et grandes multipares.
ü L'opportunité de la grossesse :
l'opportunité de la grossesse au moment de l'enquête est
l'indicateur de cette variable. Ses modalités sont : opportune et
inopportune.
ü Le niveau d'instruction de la femme est mesuré
par la dernière classe atteinte par la femme dont les modalités
sont : sans niveau, primaire, et secondaire ou plus.
ü L'accessibilité géographique est
mesurée par la distance par rapport au centre SMI le plus proche. Ses
modalités sont : < 5 km, 5-14 km et 15 km et plus.
ü La qualité des services prénatals est
saisie à travers un certain nombre d'éléments tels que la
prise du poids, de taille, de la tension artérielle, etc. (cf.
paragraphe suivant).
ü La durée de la gestation à la CPN1 a 2
modalités : dans le premier trimestre de la grossesse et
au-delà du premier trimestre.
ü La déperdition des soins prénatals est
saisie indirectement à partir de nombre des visites prénatales
(il faudrait que la femme ait effectué au moins une CPN relative
à son dernier enfant).
III.3.1 INDICATEUR DU NIVEAU DE
VIE
Plusieurs approches multidimensionnelles permettent de rendre
compte du niveau de vie des ménages. On peut citer entre autres
l'approche monétaire, l'approche subjective et l'approche par les
conditions de vie. L'approche monétaire est de loin la plus
répandue. Elle tient compte des revenus du ménage et cherche
à fixer un seuil plus adapté selon la taille du ménage.
L'approche dite subjective a été conçue par Van PRAAG
(1968) pour contourner les inconvénients de la première approche.
Elle intègre l'opinion de la personne enquêtée sur sa
propre situation financière et son bien-être, du nombre d'enfants
qu'il y a dans le ménage. Enfin, l'approche dite par les conditions de
vie est élaborée à partir de nombreux indicateurs comme le
manque de bien-être matériel ou de possibilité de
participation à la vie sociale. Pour les tenants de cette approche, ce
qui permet de définir la catégorie des pauvres ce n'est pas le
manque de tel ou tel bien matériel élémentaire mais
plutôt le cumul des handicaps.
Notre choix s'est porté sur l'approche par les
conditions de vie que nous jugeons adaptable au contexte tchadien. Car les
revenus ont toujours fait l'objet d'une mauvaise déclaration pour des
raisons culturelles et fiscales. Outre, la principale raison, la nature des
données dont nous disposons permet d'approcher une mesure des conditions
de vie des ménages. L'identifiant de la construction de l'indicateur du
niveau de vie prend en compte aussi bien les caractéristiques de
l'habitat que les biens d'équipement du ménage :
matériaux de construction du mur, du plancher et du toit, à la
possession de biens tels que l'électricité, le
téléphone, la radio, le téléviseur, le
réfrigérateur, le vélo, la moto, la voiture, le mode
d'approvisionnement en eau de boisson et le type de toilette. La valeur sociale
et économique de ces biens n'étant pas la même en ville et
en campagne, le niveau de vie a été créé
séparément pour le milieu urbain et le milieu rural. Ces
variables (caractéristiques des biens) ont été d'abord
ordonnées selon échelle croissante en fonction de la
cherté. Par exemple, la source d'approvisionnement d'eau ayant les
modalités suivantes : eau de surface, puits non
aménagé, puits aménagés et robinet. L'eau de
surface a ainsi 1 point, le puits non aménagé 2 points, le puits
aménagé 3 points et le robinet 4 points. Ces variables
ordonnées ont ensuite été soumises à une Analyse en
Composantes Principales (ACP). Enfin, la première composante (qui
explique la plus grande part de la variance) a été soumise
à une analyse de classification par la méthode des nuées
dynamiques. La procédure a conduit à la construction de
l'indicateur de niveau de vie à 3 modalités :
« élevé », « moyen »
et « faible ». Cette approche multidimensionnelle de
construction du niveau de vie est la plus indiquée dans les EDS
(Beninguisse et Kobiané, 2005). D'après cet indicateur, 63% des
ménages sont de niveau de vie faible (pauvreté), 30% sont de
niveau moyen et 7% de niveau élevé.
Graphique 3.5 : Répartition des
ménages enquêtés selon le niveau de vie.
Source : Traitement des
données de l'EDST (1996-1997).
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