L'optimisation de la stratégie multicanal dans une
institution financière:
Cas d'ECOBANK CAMEROUN S.A
Présenté par
MBOCK Lynna Samanta
Année académique 2006-2007
SCHEMA DE REFLEXION
Comment est réalisée la segmentation de la
clientèle d'Ecobank Cameroun SA ?
L'offre des produits distribués via les canaux de la
banque à distance est-elle adaptée à cette segmentation
primaire ?
On constate la réticence chez certains clients à
utiliser le canal de la banque à distance.
Ce canal est constitué par les DAB/GAB (distributeur
automatique de billets) et l'Internet Banking (IBK).
Pourtant, une frange de la population emploie
régulièrement ce canal de distribution.
· Qui sont t-ils ?
· Quelles sont les raisons de leur
préférence pour ce canal ?
Quels sont donc les freins pour les clients
réfractaires ?
Quelles actions faut t-il entreprendre pour réorienter
les clients vers le canal de distribution qui génère une
marge importante ?
Ces mesures permettront de remédier aux problèmes
tels que les files d'attentes à l'accueil ou encore à la caisse
et ainsi de se concentrer sur les produits et les transactions à forte
marge.
INTRODUCTION GENERALE
L'économie d'un pays est tributaire de la santé
de son système financier qui lui fournit les ressources qui lui sont
nécessaires. C'est ainsi que les pays émergents ont mis l'accent
sur l'assainissement de ce système formé par les banques, des
compagnies d'assurance, des sociétés de crédit bail etc.
D'autant plus que, sur certains aspects, la mondialisation a fragilisé
les différents systèmes financiers de ces pays émergents
et des pays pauvres.
En Afrique Centrale, on a assisté à une
restructuration du système financier suite à l'effondrement des
secteurs bancaires des pays de la sous-région. En effet, la crise
bancaire de la fin des années 1980 a causé l'atrophie du paysage
bancaire, de nombreuses banques ont été mises en liquidation,
pendant que d'autres étaient restructurées. Au Cameroun, le
secteur bancaire se veut un secteur assaini depuis et ceci grâce à
la mise en place de nouvelles règles prudentielles établies par
la COBAC1(*), la
création de nouvelles banques commerciales, l'innovation en
matière de produits bancaires qui stimule la concurrence. Cet effort
d'assainissement a redonné de la crédibilité au secteur,
favorisant le retour des investisseurs dans le secteur (investisseurs africains
pour la plupart) et surtout a redonné confiance aux clients.
Pourtant, le recours aux services bancaires reste l'apanage
des entreprises et de certains particuliers. Ainsi on constate que le taux de
bancarisation est très faible, surtout en Zone CEMAC, où il est
d'environ 5%, le Cameroun atteignant à peine 6,7%2(*). Ceci montre que les
potentialités du marché de la sous région sont encore
inexploitées. Paradoxalement, les acteurs du système bancaire se
répartissent un marché qualifié d'étroit, d'autant
plus que la banque reste un phénomène majoritairement urbain. De
ce fait, malgré les innovations et l'avènement de la banque
détail (banque des particuliers), les banques classiques ont du mal
à diversifier leurs produits et services et donc à se positionner
favorablement dans le jeu concurrentiel. Ceci malgré leur effort en
matière de marketing qui s'apprécie à travers les
différentes campagnes publicitaires et autres actions commerciales. Dans
un contexte où les banques commerciales sont présentes sur la
plupart des canaux de distribution, et s'attaquent de plus en plus à une
clientèle hétérogène, il devient indispensable de
mieux gérer l'Accès de celle-ci à ces multiples points de
contact.
Au Cameroun, les études de marché et autres
outils statistiques permettant de mieux cerner le client et ses besoins,
restent des outils peu employés. De ce fait, le marché bancaire
reste méconnu pour les nombreux intervenants, aussi les produits
bancaires proposés ne répondent pas toujours à la demande
des clients. Cette inadéquation perdure avec l'innovation constante que
connait le monde de la finance, censée lui ouvrir de nouveaux
marchés. La mise en oeuvre d'une étude approfondie de la
clientèle de ces nouveaux marchés semble être un
préalable à l'adéquation entre l'offre et la demande des
produits bancaires.
Les techniques du marketing se fondent sur l'étude du
comportement du consommateur et ceci à l'aide d'outils
multidisciplinaires tels que la sociologie, la psychologie etc. Selon KOTLER et
DUBOIS (2003)3(*), « Le
marketing est l'ensemble des techniques et études d'applications qui ont
pour but de prévoir, constater, susciter, renouveler ou stimuler les
besoins des consommateurs et adapter de manière continue l'appareil
productif et commercial aux besoins ainsi déterminés. ».
Ainsi, le marketing stratégique, entendue comme la démarche
d'analyse et de réflexion pour réaliser l'adéquation
offre-demande, agit principalement dans trois domaines
complémentaires :
· La segmentation : identification
sur le marché des groupes de consommateurs ayant les mêmes
attentes vis-à-vis du produit et devant donc réagir de la
même manière à une même stimulation
marketing ;
· Le ciblage : étape qui consiste
à choisir parmi les segments définis au préalable ceux qui
intéressent l'entreprise ;
· Le positionnement : cette
étape permet à l'entreprise de concevoir des produits ou services
adaptés aux segments cibles. On parle de la satisfaction les attentes
des clients.
Une banque est un établissement de crédit qui
effectue à titre habituel des opérations de banque : la
réception de fonds du public, les opérations de crédit,
ainsi que la mise à la disposition de la clientèle ou la gestion
de moyens de paiement. D'autres activités sont développer telles
que les opérations de change, les opérations sur or, le
placement, la négociation, le conseil et la gestion de patrimoine etc.
L'article 2 du décret n° 90/1469 du 9 novembre 1990 (portant
définition des établissements de crédit) a
distingué plusieurs catégories juridiques:
· Les banques (banques de dépôt et banques
spécialisées) ;
· Les établissements financiers (les
établissements financiers ne peuvent avoir recours qu'à leurs
capitaux propres ou à des capitaux d'emprunt) ;
· Les organismes financiers de la poste (caisses
d'épargne postale, sociétés financières
d'investissement, sociétés financières de
participation) ;
La banque comme institution financière se situe au
centre du circuit financier et en tant que instrument de transformation des
dépôts en crédits, elle est au centre du processus de la
création monétaire. Le système bancaire est dirigé
par les banques centrales et ensuite viennent les banques de second rang ou
banques commerciales, sous tutelle de la commission bancaire (COBAC). Au fil
des temps, le principe de spécialisation des banques s'est peu à
peu estompé. En effet, on avait précédemment
assisté à une segmentation bien définie entre les banques
de dépôts et les banques d'affaires.
Les banques de dépôt avaient pour seul objet de
recueillir les fonds collectés auprès du public, alors que les
banques d'affaires permettaient de gérer les prises de participation
dans les entreprises existantes ou en formation, et ne participant pas à
la distribution de crédits et ni à la collecte des fonds. Cette
distinction a disparue au fur et à mesure et ceci principalement
à cause de la concurrence rude qui caractérise le secteur
bancaire. On a donc assisté à une diversification des
activités.
Dans le nouveau paysage du système bancaire, on assiste
plutôt à une autre typologie qui comprend :
· des acteurs de niches offrant des services financiers
spécialisés à échelle internationale;
· des mastodontes mondiaux du secteur bancaire;
· des grands acteurs historiques de la banque de
détail.
S'agissant de la banque de détail, elle se
démarque des autres par son activité auprès de
clientèles individuelles : particuliers (jeunes, fortunés ou
« privés », seniors, fonctionnaires, etc.) et entreprises de
petite taille (commerçants, artisans, professions libérales,
etc.) ou moyennes (PME : Petite et Moyenne Entreprise, PMI : Petite
et Moyenne Industrie, collectivités locales, établissement de
microfinance, associations...). De part sont activité, elle se donne
pour objectif de proposer une gamme de produits qui sied le plus à ces
clients diversifiés. Selon Sylvie de COUSSERGUES (2002), le "banquier de
détail" traite avec une clientèle dispersée, n'ayant pas
un pouvoir de marchandage effectif à l'inverse de la banque d'affaires
où le client peut faire pression en matière de tarification,
d'où la mise en place d'une relation individualisée pour chaque
client. Par ailleurs, elle a de nombreux clients, elle est donc assimilable
à une industrie et a un portefeuille important de prêts qui lui
permet de réduire le risque en se fondant sur la loi faible des grands
nombres: tous les emprunteurs ne peuvent pas faire défaut en même
temps.4(*)
En plus, la banque de détail est principalement
établie sur le réseau d'agences qui reste pour elle le pilier de
la distribution des produits et services. Selon une étude de benchmark
Pan-Européenne menée par Finalta sur les meilleures pratiques de
service client dans l'agence, un tiers des clients qui quittent leur banque de
détail ont été victimes de déboires avec leur
agence, et donc d'un mauvais service5(*). Ainsi malgré, les innovations qui poussent la
banque à s'inscrire dans une relation plus impersonnelle avec son
client, il semble important de préserver la qualité du service
dans les agences.
Problématique
La question de l'innovation technologique touche toutes les
formes d'organisation humaine. La banque comme les autres institutions
financières a connu de nombreuses mutations technologiques. Ceci
d'autant plus que les industries bancaires et de la finance sont fortement
tributaires de l'innovation technique en matière de
réseaux6(*). Les deux
grandes catégories de canaux de distribution de la banque sont :
· les agences qui se chargent principalement de
l'accueil, du conseil et de la vente. La banque de détail doit insister
sur un réseau d'agences dense et géographiquement bien
réparti, ce qui renforce sa notoriété et son image de
proximité.
· Les autres canaux de distribution: ce sont les
DAB/GAB (distributeur automatique de billets), le téléphone et
les plates formes téléphoniques, le minitel et internet qui ont
principalement la caractéristique d'une relation anonyme7(*).
Ces derniers canaux constituent la banque à distance
définie par VILLATES8(*) comme toute activité bancaire destinée
à un client ou à un prospect, se déroulant à partir
d'un point de service électronique et utilisant un système de
télécommunication tel que le réseau
téléphonique, la télévision par satellite, le
minitel ou l'Internet. En plus, la création de ces nouveaux canaux de
distribution permet de développer de nouveaux points d'accès pour
les clients et donc de multiplier les moyens de contacts qui sont le
préalable à l'optimisation du couple produit/canal. Ce qui permet
de renforcer les liens avec les clients qui se rendaient 2 à 3 fois par
an aux guichets bancaires, en affinant la relation avec ce client. Le but de la
banque est ici de « générer au bon moment, via le bon
canal et avec le bon client, le message commercial ad hoc, seul capable
d'accroître le business »9(*).
Pourtant la ruée vers les nouvelles technologies n'a
pas toujours été une panacée pour les banques. C'est ainsi
qu'en France, de nombreuses banques 100% Internet ont vu leurs cyberguichets
fermés juste après leur naissance. Cet échec a remis en
question la stratégie multicanal des banques et la notion de
« proximité à distance »
censée résumer la banque à accès multiples. La
stratégie multicanal des banques peut se manifester de trois
façons10(*):
· la stratégie multicanal
différenciée : conciliant les préférences des
clients avec les impératifs de rentabilités des canaux de
distribution. Cette option permet d'orienter le client vers les canaux de
distribution les mieux adaptés à leurs besoins et les moins
couteux pour l'entreprise.
Cette stratégie de marketing semble être celle
qui répond le mieux à
l'hétérogénéité des attentes du
consommateur. Elle provoque généralement une augmentation du
chiffre d'affaires et de consolider la position de l'entreprise sur l'ensemble
du marché.11(*)
· la stratégie multicanal
indifférenciée : laissant aux différentes
clientèles un choix complet en leur offrant tous les produits par les
tous les canaux disponibles (DAB/GAB, guichet, conseiller privé, banque
par internet).
L'attitude indifférenciée implique une absence
de prise en considération des différents segments du
marché, l'entreprise propose ici un panier de canaux de distribution et
le consommateur est libre de choisir le canal qui lui convient.
· la stratégie multicanal monocanal :
caractérisée par l'emploi exclusif d'un canal tel que l'internet.
L'entreprise ici propose un seul canal de distribution qui correspond à
un segment de marché unique. Par cette politique, l'entreprise peut
espérer devenir le spécialiste dans ce canal précis, et y
acquérir une position quasi-monopoliste et atteindre de ce fait des taux
de rentabilité élevés12(*).
L'environnement bancaire au Cameroun a une offre proche de la
stratégie multicanal indifférenciée car les banques
commerciales proposent de nombreux canaux de distribution à leur
clientèle sans définir de préférences. Toutefois,
il faut mentionner le problème posé par le retard technologique
qui ne permet pas encore de proposer tous les produits de la même
façon sur tous ces canaux de distribution. Malgré les efforts de
différenciation de ces banques, cette stratégie ne semble pas
être efficiente.
Selon les experts, bien segmenter sa clientèle est un
pré requis à toute action commerciale efficace. Ce qui implique
une hiérarchisation de la clientèle et l'établissement
d'une relation privilégiée avec les clients les plus
fidèles. Cette exigence est d'autant plus nécessaire dans les
banques qui ont adopté une stratégie multicanal. Celle-ci
nécessite une optimisation de l'emploi de chaque canal par le client, il
s'agit pour elle de découper le marché ou une cible en ensembles
homogènes, afin d'appliquer à chacun une approche
spécifique.
La segmentation est le découpage d'une population en
sous ensembles homogènes en prenant en compte le but économique
visé. Selon les approches13(*), on distingue :
§ La segmentation à priori
: approche qui consiste à découper la population selon des
critères basiques. Ex : Homme/Femme, CSP (Catégories
Socio-Professionnelles).
§ La segmentation
supervisée : approche qui consiste à
déterminer d'abord quels sont les groupes auxquels on souhaite aboutir
avant de réaliser la segmentation
§ La segmentation non
supervisée : approche qui à partir de la recherche
de caractéristiques communes entre clients aboutit à des
classifications qui ne se sont pas révélées
d'elles-mêmes.
Il existe par ailleurs trois catégories de
segmentation
§ selon le besoin : on définit ici ce que le
client attend de l'entreprise
§ selon la rentabilité : Cette segmentation
s'appuie sur le profit que le client peut apporter à l'entreprise
§ selon le canal. Celle-ci définit les canaux
à privilégier en fonction d'un profil client.
Le marketing bancaire14(*) pour sa part définit les grandes familles de
critères de segmentation :
§ la segmentation sociodémographique
§ la segmentation socioculturelle et les styles de vie
§ la segmentation comportementale basée sur le
comportement d'utilisation du produit par le client.
Avec la génération multicanal, dans les banques
commerciales, la recherche de la performance doit impliquer une
personnalisation de la relation avec le client. La banque qui opte pour cette
stratégie multicanal doit donc inciter les clients à choisir le
canal de distribution le moins coûteux surtout pour la demande de
produits standards (solde et relevé de compte par exemple) et à
faible marge et ainsi redéployer les moyens libérés dans
les agences vers les demandes de produit à forte marge, l'accueil et le
conseil15(*). Cette
stratégie a été jusqu'ici privilégiée par
les banques françaises qui actuellement opte pour ce modèle
multicanal, toutefois les agences demeurent le pivot de la relation
commerciale. Les canaux de la banque à distance servant dans ce cas
à traiter les tâches administratives et à
désengorger les guichets. La logique de ce modèle est de
répartir la valeur ajoutée des opérations suivant le
coût des canaux de distribution16(*). On assiste donc à une concentration des
canaux à faible valeur ajoutée, qui sont certes indispensables
mais qui ne sont pas très souvent rentables. Cependant, le
déploiement souvent hésitant des canaux de distribution ne permet
pas toujours de rapprocher le client de sa banque. En effet, les clients ne
semblent pas très souvent au fait des différentes options
proposées par tel ou tel canal de la banque à distance. On
observe très souvent chez le client, une méconnaissance des
règles basiques d'emploi d'un canal, sinon une ignorance complète
de l'utilité du canal en question. Ceci est d'autant plus vrai que les
canaux de la banque à distance souvent issus des technologies encore
mystérieuses dans l'environnement africain ne suscite pas l'enthousiasme
chez tous. En plus, la souscription à un canal ne signifie pas souvent
l'emploi de ce canal de distribution. Ainsi, malgré la multiplication
par les banques de voies de contact à distance avec leur
clientèle, une population non négligeable du portefeuille client
ne réussit pas à employer ces nouveaux canaux de distribution.
Ces clients "perdus" souscrivent donc à l'utilisation d'un canal qu'ils
ne comprennent pas et ou n'utilisent pas de façon optimale. De ce fait,
l'agence redevient la seule alternative pour obtenir le service insatisfait par
le canal à distance. Par conséquent, les agences sont de nouveaux
engorgées et les services de soutien des canaux de la banque à
distance doivent accroître le temps d'assistance au client (assistance
physique, par téléphone ou par messagerie électronique).
La nécessité de refondre le système de la banque à
distance et de réorienter les clients qui semblent "perdus" devient pour
la banque, une nécessité.
Mais cette orientation du client vers le canal de
distribution bancaire qui répondra le mieux à ses besoins ne peut
se faire qu'après l'établissement d'une relation
individualisée avec le client. Comment peut-on mettre en oeuvre cette
(ré) orientation ? En d'autres termes comment associer (de
manière efficace) un profil-client à un canal de distribution
précis?
La réponse à cette interrogation permettra
d'optimiser l'utilisation des canaux de la banque par ses clients et ainsi
d'optimiser la stratégie multicanal déployée par la
banque. La banque à accès multiples aura ainsi une gestion
efficace et satisfaisante de ces canaux et le client pourra
bénéficier des avantages de la banque à distance, qui sont
la flexibilité, la rapidité et la convivialité. Ce
processus aboutira au perfectionnement de la notion de
« proximité à distance » : but
recherchée dans la stratégie multicanal.
Hypothèses
La stratégie marketing des entreprises a du mal
à circonscrire le comportement d'un consommateur toujours changeant.
Pourtant, identifier les consommateurs, comprendre leurs attentes et leurs
besoins, décoder les valeurs qui les relient, sont des tâches
indispensables pour maintenir et développer les parts de marché
des entreprises17(*).
Ainsi, il est nécessaire de réaliser en amont une segmentation
qui permettra de connaître ses clients actuels et les prospects. La
segmentation peut prendre de nombreuses formes suivant l'objectif ou le but
recherché par l'entreprise. Cet objectif peut être la recherche
des opportunités de nouveaux produits ou domaines dans une optique de
repositionnement. D'autre part, la segmentation peut avoir pour but de
créer des messages publicitaires plus pertinents à l'issue d'une
meilleure maîtrise des consommateurs. Parmi les différents types
de segmentation, la segmentation comportementale est un pré-requis pour
l'orientation du client, dont les comportements d'achat et d'utilisation,
semblent méconnus ou mal connus pour l'instant par les banques. La
segmentation comportementale permet de mieux comprendre la demande et les
attentes des clients car croisée avec d'autres critères comme
l'âge et le style de vie 18(*) et enfin de réaliser des profils type de
clients utilisant une gamme de produits spécifiques19(*).elle comprend les variables
telles que l'occasion d'achat, le lieu d'achat, la fréquence
d'utilisation et de consommation etc. 20(*) En effet, les segmentations
sociodémographiques, géographiques et autres se sont
révélées insuffisantes pour bien circonscrire le
comportement d'un consommateur de plus en plus complexe. Comme le
démontre Aurélie Charpentier,21(*) les codes familiaux traditionnels tendent de
plus en plus à se faire remplacer par de nouveaux schémas : de la
famille recomposée à la famille monoparentale, en passant par les
célibataires ou encore les enfants qui restent de plus en plus longtemps
chez leurs parents, les modèles évoluent et ne se ressemblent
pas. Ceci semble d'autant plus vrai qu'en Afrique, les comportements des
clients en matière de produits financiers semblent se démarquer
des canevas occidentaux.
La communication est un outil important dans la
stratégie de l'entreprise, quelle soit interne ou externe. D'ailleurs,
on regrette une certaine opacité en matière d'information dans le
secteur bancaire. Cette opacité pourrait être renforcée
avec l'avancée technologique de certains produits bancaires innovants.
En effet, l'Afrique connaît un certain retard dans le domaine
technologique. Au Maroc par exemple, si les trois quarts des clients trouvent
qu'ils disposent des informations nécessaires pour leur permettre de
choisir la solution la mieux adaptée à leurs besoins en
matière de gestion de leur argent et de crédits, seuls 30%
s'estiment tout à fait bien informés et plus d'un sur deux se
reconnaît de plus en plus perplexe devant la complexité des
différentes formes de produits et services financiers22(*). Ainsi, le caractère
technologique des canaux de la banque à distance induit une
nécessaire éducation du client, une formation préalable
à l'utilisation de ces canaux.
La réorientation des clients de la banque à
distance passe aussi par l'établissement des «
facilités d'entrée » ou des « barrières
à l'entrée » d'un canal de distribution. Ainsi, la mise
en place des frais et des commissions qui permettront de décourager
l'utilisation d'un certain canal de distribution par certains clients. Ainsi,
les banques pourraient facturer la demande de solde bancaire au niveau du
service clientèle alors que celle-ci serait gratuite sur l'Internet
Banking et aux DAB. Ce qui permettra de désengorger les services
d'accueil au niveau des agences.
Le présent travail aura pour but de montrer que la
nécessaire réorientation du client vers les canaux de
distribution appropriés de la banque à distance passe par:
o la segmentation comportementale de la
clientèle de la banque à distance qui permettra à
l'entreprise de maitriser son portefeuille client ;
o la sensibilisation des clients qui leur
permettra de mieux choisir le canal le mieux adapté à leur
besoins et ainsi de s'orienter soi-même;
o la mise en place des barrières ou
facilités à l'entrée de chaque canal de
distribution.
APPORT THEORIQUE DU TRAVAIL
L'intérêt de cette étude réside
dans l'amélioration de la relation client : CRM (client
relationship Management) ou encore GRC (gestion de la relation client). Dans un
pays où le taux de bancarisation est quasi insignifiant (environ 6%), la
banque doit se donner de nouveaux objectifs et passer de l'optique
produit/service à l'optique client.
Le présent travail permettra par ailleurs de
redéfinir l'intérêt des nouveaux canaux de distribution
pour le client. En effet, dans un contexte où la demande en produits
bancaires ne correspond pas toujours à l'offre. L'avènement des
nouveaux canaux de distribution permettra t-il de mieux satisfaire le client,
tout en étant plus proche de lui.
INTERETS DE L'ETUDE POUR ECOBANK
La stratégie d'expansion d'ECOBANK s'inscrit
principalement dans une optique de banque de détail, qui doit être
conjuguée avec la mise en place d'un réseau bien
structurée et donc efficace. L'intérêt ici est
multiple :
· une meilleure connaissance du client et donc une
meilleure relation client.
· la productivité des canaux de distribution et
une meilleure intégration de ceux-ci
· le réseau des agences se trouvera
allégé : réduction des files d'attentes et des
réclamations
· la productivité peut être
améliorée en canalisant un certains nombre de demandes sur les
canaux de distribution à distance, la banque libère du temps
commercial pour les conseillers.
· Amélioration de la productivité des
canaux à distance.
· Réduction des files d'attentes à
l'accueil et aux caisses.
· Réduction des réclamations. Ici on fait
référence aux réclamations relatives aux retards
d'exécution et à la lenteur des services.
· Fidélisation de la clientèle : la
satisfaction du client peut se mesurer ici par la fréquence
d'utilisation des différents canaux de distribution. En effet, avec le
téléphone et l'internet par exemple, les banques offrent des
services accessibles à toute heure.
· Connaissance du client.
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : LES BANQUES ET
LEUR STRATEGIE DE DISTRIBUTION
La distribution des produits bancaires
CHAPITRE I: DU MARKETING DES SERVICES ET DU MARKETING
BANCAIRE
Le marketing selon KOTLER et DUBOIS (2003)23(*) est l'ensemble des techniques
et études d'applications qui ont pour but de prévoir, constater,
susciter, renouveler ou stimuler les besoins des consommateurs et adapter de
manière continue l'appareil productif et commercial aux besoins ainsi
déterminés.
Le marketing selon J. LENDREVIE et D. LINDON(2000)24(*) est l'ensemble des
méthodes et des moyens dont dispose une organisation pour promouvoir,
dans les publics auxquels elle s'intéresse, des comportements favorables
à la réalisation de ses propres objectifs.
Le marketing selon J-P. BENARDET, A. BOUCHEZ, S. PIHIER
(2001)25(*) est une
démarche visant à satisfaire les désirs et besoins du
consommateur, dans la logique de la stratégie de l'entreprise, au
travers d'un échange de biens ou de services.
Donne / choisis la définition que tu retiens
Le marketing selon l'encyclopédie ENCARTA est
l'ensemble des techniques ayant pour objet d'évaluer les
besoins et les intentions du consommateur et, en fonction de ces
données, d'élaborer des stratégies afin de peser sur les
décisions d'achat.
I. MARKETING DES SERVICES
A. SPECIFICITES
Sous la pression des réalités
économiques, né une nouvelle forme de marketing : le
marketing des services. En 1963, W.J. Regan affirme que les Etats-Unis sont
engagés dans un « Service revolution » qui
affectera de façon significative le consommateur26(*). A sa suite, de nombreux
auteurs relèveront le dynamisme de plus en plus évident du
secteur tertiaire qui emploie souvent le plus de main d'oeuvre. Le concept de
marketing des services fût clairement énoncé pour la
première fois en 1977 par Lynn Shostack. Elle soutenait ainsi que le
marketing des services devait s'affranchir des chaines de pensée du
marketing des produits.27(*) D'ailleurs, le marketing des services ne remet pas
en cause les principes de base du marketing (la segmentation, le positionnement
et le mix...), pourtant, il reconnait aux services des particularités
suffisamment fortes pour que la recherche de solutions appropriées soit
toutefois légitime. Par ailleurs, le marketing des services doit son
succès à son ancrage dans les réalités
économique d'une part et ensuite à la pluralité des
contributions qui l'ont permis d'avancer. De ce fait, il s'est nourri
dès le départ d'une forte interdisciplinarité (sociologie,
économie, management) et donc plus à l'extérieur de la
discipline mère qu'en son sein.28(*) L'intérêt pour le marketing des services
est de plus en plus évident aujourd'hui avec la croissance exponentielle
du secteur des services. En effet, les services absorbent une part de plus en
plus importante du budget des consommateurs. En plus, la
nécessité d'un contact personnel avec le client lors de la
production d'un service a été à l'origine du marketing
individualisé ou marketing One to One. Ce dernier succède au
marketing de masse, « c'est l'art de s'adresser de manière
personnalisée à chaque client, grâce aux technologies
multimédia interactives (...) »29(*) . Ainsi,
« traiter ses clients comme n'importe qui revient à les
traiter comme s'ils n'étaient personne »30(*), l'entreprise one to one se
doit donc d'annihiler tous les freins entre ses clients et elle.
Pour le marketing des services, individualisation de
l'offre et personnalisation sont donc devenus des principes
incontournables. En addition, Les biens intangibles étant plus
difficiles à vendre que les biens tangibles, les campagnes
promotionnelles des services peuvent être plus agressives que celles qui
couvrent les objets matériels.
Christopher H. Lovelock, chercheur en marketing des services,
liste 7 différences distinctives entre le marketing des services et le
marketing des produits :
· la nature de la production
· la grande implication des clients dans le processus de
production
· la part d'humain dans la production
· les grandes difficultés à maintenir des
standards de contrôle de qualité
· l'absence d'inventaire
· l'importance du facteur temps
· la structure des canaux de distribution.
1. LES CARACTERISTIQUES DES SERVICES
KOTLER & DUBOIS (2003) définissent quatre
caractéristiques des services qui les distinguent des
produits. Les services sont intangibles, indivisibles, variables et
périssables.
· Un service est intangible car
immatériel et il échappe donc à nos sens : on ne peut
pas « toucher » un service. Ceci entraîne chez
le client une attention particulière à tout signe (logos, prix)
qui pourrait refléter la qualité du service.
L'intangibilité appelle une autre dimension : la dimension mentale
qui ne permet pas un client de saisir facilement l'offre d'un service
contrairement à celui d'un produit qu'il pourra même parfois
essayer.
· Un service est indivisible car il est
consommé et distribué en même temps que sa fabrication. En
plus, la capacité de production ici est tributaire de la
disponibilité du personnel et du client. V. FUCHS (1968)31(*) distingua ainsi la
participation active, retirer son argent à un Distributeur Automatique
de Billet (DAB), d'une participation passive, demander à un client le
montant d'argent désiré.
· Un service est variable car il est unique
selon l'environnement de sa production. De la sorte, il sera variable selon les
circonstances de sa réalisation et donc difficile à standardiser.
KOTLER & DUBOIS (2003) affirme que c'est probablement la variabilité
des services qui explique le volume de bouche à oreille constaté
à leur propos. Ainsi, chaque exécution de service est
différente et va dépendre des acteurs de la servuction
impliqués.
· Un service est enfin périssable dans le
sens où il ne peut être stocké. Un service doit donc
être consommé dès qu'il est produit.
Pour l'entreprise de services, c'est la dimension
relationnelle (accueil, Service Après Vente, etc.) qui représente
une spécificité concurrentielle32(*). En effet, dans ce secteur, une offre est rapidement
imitée par le concurrent (l'accès à l'Internet gratuit) et
n'a pas souvent de contenu spécifique très marqué
(location de voiture).
Malgré ces spécificités, il existe
toutefois un continuum entre les biens et les services. On distingue d'une
part, les services à faible composante matérielle (conseil), les
services à forte composante matérielle (formation sur internet)
et d'autre part, les biens à forte composante de services et les biens
à faible composante de services.
2. LE SYSTEME DE SERVUCTION
a) Définition et fonctionnement
Ce terme est un néologisme issu de la contraction de
service et de production. Cette notion met en exergue entres
autres l'imbrication des clients et de l'entreprise de service et la
distinction entre l'entreprise visible par le client " le front office" et
l'entreprise invisible : "le back office", support logistique du
service33(*). La
servuction définit ainsi le mode de fabrication d'un service qui est le
produit de la participation de trois éléments : un support
physique, le personnel et un client. Ce dernier est
directement, individuellement et en général physiquement
impliqué dans la fabrication du service : il en est le
coproducteur. Ce processus peut être résumé par le
schéma suivant :
Source : P. Eiglier, E.Langeard et V. Mathieu,
«Marketing des services», in Encyclopédie de Gestion,
Economica, Paris, 1997.
En somme, la servuction intègre :
· En premier lieu, la participation du client à la
production du service. Il s'agira entre autres pour lui de remplir correctement
un formulaire de virement par exemple ;
· Sur les trois éléments de base
sus-cités, seuls le support physique et le client sont
nécessairement présents. Le cas des automates bancaires et des
stations de distribution de carburant en libre service sont des exemples d'un
système de servuction sans l'intervention du personnel en contact.
· Deux servuctions différentes peuvent être
à l'origine de deux services identiques. Ainsi, un client pourra avoir
accès à son argent liquide par le biais du Distributeurs
Automatiques de Billets (DAB), de même que par le biais du guichet de
l'agence traditionnelle bancaire.
· La servuction est à l'origine des interactions
mais pas seulement au sein de l'entreprise mais aussi entre clients
eux-mêmes.
Il faut toutefois relever que nous nous intéressons ici
au système de servuction correspondant aux services à la personne
et non à celui des services aux objets appartenant à la personne
(exemple de la réparation d'une automobile).
b) Les implications du système de
servuction
Le système de servuction introduit une dualité
dans le marketing bancaire avec l'intervention du client dans le circuit de
fabrication du service. En conséquent, une servuction réussie
peut être assimilée à une usine où le client doit
évoluer et se sentir bien, elle doit ainsi avoir une vitrine attirante
et chaleureuse. Cette exigence influence donc la conception et la gestion du
système de servuction, ceci au niveau du personnel en contact, du client
et du réseau.
i. La participation du client
Le client demandeur d'un service joue le rôle de
consommateur mais aussi celui de producteur, il effectue donc dans ce cas un
travail. Il pourrait être amené à spécifier ou
à réaliser le service, ce qui n'est pas le cas lors de l'achat de
produits physiques. De ce fait, la participation du client peut être
à la fois intellectuelle (se rappeler son numéro de compte) mais
aussi physique (introduire sa carte dans le Distributeur Automatique de
Billet). La gestion de cette participation et donc essentielle en marketing
bancaire et ceci en de nombreux points :
· Ce facteur est une opportunité pour la banque
d'améliorer sa productivité. Le principe étant simple et
logique : plus le client travaille, moins il a besoin d'assistance et donc
de personnel.
· Toutefois, la décision du client d'acheter ou
non la prestation de service dépend aussi de la participation
demandée, qui peut ne pas lui plaire.
· La participation du client doit être
effectuée sans erreur d'où la nécessité de la mise
en place de systèmes d'apprentissage.
· La relation client-entreprise de service doit
être équilibrée. En effet, des études ont
montré que le client est parfaitement conscient de la charge de travail
qui lui incombe. Il ne se soumet donc à cette exigence qu'à
condition d'être dédommagé : prix moins
élevé, service plus rapide ou de meilleure qualité.
ii. Le personnel en contact
Le personnel en contact constitue dans le management du
système de servuction, un acteur essentiel. Et pour cause, aux yeux du
client, il est l'entreprise. L'entreprise de service est donc ainsi
personnifiée, le personnel reflète donc l'image de l'entreprise
de service. Celle-ci doit donc accorder une attention particulière
à ses employés, surtout ceux qui sont en contact avec la
clientèle (front office).
Le personnel en contact doit côtoyer en même temps
les clients et l'entreprise. Ainsi, sa situation et son rôle sont tous
deux duals :
· Sa situation est duale car il appartient à deux
espaces, celui du client et celui de l'entreprise, ayant des
intérêts divergents. Cette ubiquité est difficile à
supporter car il procède à tout instant des arbitrages entre ces
deux mondes.
· Son rôle dual est constitué par un
rôle opérationnel (tâches administratives) et par un
rôle relationnel. Ces tâches sont parfois simultanées :
elles sont réalisées pour, devant et avec le client.
Ainsi, il devra être courtois avec le client mais assez
rapide dans ces tâches administratives. En plus, le personnel en contact
doit aussi intégrer la répétitivité du travail, la
lassitude, le statut peu élevé dans l'entreprise, les salaires
plutôt faibles et souvent l'agacement face à un client difficile.
L'entreprise de service doit donc avoir traité ces
employés avec une attention particulière. Ainsi, la formation
(surtout sur le plan relationnel), la bonne valorisation du travail
(motivation) et aussi une action sur les décideurs qui pourra influer
sur le management de la servuction entière.
iii. Le réseau de distribution
La participation du client étant essentielle, il faut
donc que l'entreprise de service se déploie pour l'atteindre où
qu'il se trouve. Son expansion passe en conséquence par l'installation
des points de servuction à proximité des clients-cible. Le
réseau est donc un ensemble de points des servuctions, portant la
même enseigne et fonctionnant en principe de façon identique,
c'est l'exemple des agences bancaires et des bureaux de poste. Pourtant, ces
détachements de l'entreprise de service offrent souvent une
qualité différente du centre. Le défi pour l'entreprise de
service serait de contrôler le fonctionnement de chaque entité
(finance et qualité de service), de motiver et de donner un sentiment
d'appartenance au personnel et enfin de mettre en place une structure
adaptée à une entreprise de réseau. Pour le marketing des
services, la gestion des réseaux reste une préoccupation majeure,
qui est amplifiée par la prééminence des canaux virtuels
et à distance.
B. LES SERVICES FINANCIERS
Le secteur financier est caractérisé aujourd'hui
par une instabilité quasi-chronique, en effet, la porosité entre
les différents marchés entraîne des
phénomènes de contagion qui s'étendent, dans le pire des
cas, à un effet domino. L'exemple de la récente crise
financière due aux crédits immobiliers à risque
(Subprimes), transcrit parfaitement cette réalité. Pourtant, le
marché financier était réputé pour sa
stabilité, mais l'ouverture à la concurrence internationale,
couplée à une dilution progressive des frontières entre
les différents intervenants du secteur, est à l'origine de la
nouvelle donne sur le marché des services financiers. C'est ainsi que
les institutions bancaires proposent désormais des produits d'assurance,
alors que les compagnies d'assurances proposent, à leur tour, des
comptes d'épargne. Ainsi, dans un secteur où la concurrence
s'intensifie et où la stratégie de diversification est difficile
à mettre en oeuvre, une bonne connaissance du marché, mais aussi
des comportements, opinions et attitudes de la clientèle confère
un avantage concurrentiel durable.
Les services financiers développent à
coté des services des particularités qui sont de plusieurs
ordres34(*) :
· Sur le plan financier : la
rentabilité n'est pas toujours perceptible immédiatement et les
contrats peuvent être renouvelés ou non.
· Sur le plan de l'environnement : le
risque est omniprésent, le secteur est fortement
réglementé (par l'Etat et par la profession) et les
sociétés financières sont influencées par les
variables socioéconomiques.
· Sur le plan technologique : on note une
absence de protection de l'innovation et une nécessaire
intégration des canaux de distribution
· Sur le plan de la relation avec le
client : l'existence de relations permanentes avec le client et le
degré de connaissance du client fournissent aux sociétés
financières une quantité d'informations importante sur les
clients (Segmentation importante).
· Sur le plan social, la banque et l'assurance
jouent un rôle social par exemple en pourvoyant des services aux
populations rurales.
Le marketing des services financiers ne se détache pas
complètement de celui des services mais il constitue tout de même
un cas à part, sur lequel il est nécessaire de se pencher pour en
saisir les spécificités. Les services financiers doivent faire
face aux défis tels que l'instabilité de l'environnement, la
concurrence et la technologie. En conséquence, le marketing des services
financiers, entendu comme le marketing développé par les
sociétés financières doit répondre à ces
préoccupations. Nous nous intéresseront essentiellement aux
banques et aux compagnies d'assurances. Celles-ci doivent mettre en place de
nouvelles stratégies marketing, en effet, « sous la pression
de nouveaux entrants et des évolutions du secteur, innover devient pour
la banque/assurance une obligation marketing et un art à
apprendre. »35(*)
Ainsi, en marketing des services financiers, le client le plus
rentable est celui qui est le plus créditeur tout en étant
solvable. Il faut donc distinguer les clients selon leur potentiel et selon
leur activité. Car pour impulser la consommation d'un client,
l'entreprise financière se doit de suivre son cycle d'achat et non les
ventes de ces commerciaux. Les clients peuvent donc être classés
dans quatre catégories :
Activité (A)
|
Potentiel (P)
|
Actions à entreprendre vis-à-vis du
client
|
Fort (F)
|
Fort (F)
|
Traitement VIP, tapis rouge, règle des 20/80
|
Faible (f)
|
Fort (F)
|
Investir sur le LT pour faire basculer le client vers notre
entreprise
|
Fort (F)
|
Faible (f)
|
Fidélisation sans investissement, être à
l'écoute, règle des 80/20, ces clients deviennent plus
intéressant en période de crise.
|
Faible (f)
|
Faible (f)
|
En faire cadeau aux concurrents. Pour cela, l'entreprise peut
choisir entre 2 méthodes :
· Envoyer un message au client pour le remercier mais c'est
très mauvais pour l'image de la société
· Engager des frais : soit le client paye ses frais et s'en
va, soit il paye ses frais et devient un client FA, fP donc plus rentable
|
Tableau : les types de clients dans les services
financiers36(*)
Ainsi, les particularités des services financiers
induisent les effets suivants :
· l'importance primordiale de la distribution
· la difficulté à se différencier
à long terme
· la nécessité d'investir dans une
comptabilité analytique prenant en compte la rentabilité de
chaque clientèle
· le besoin d'intégrer la notion de risque au coeur
de la politique marketing
· la nécessité de répondre aux attentes
d'une clientèle fortement segmentée.
II. LE MARKETING BANCAIRE
Le marketing bancaire est l'ensemble des actions entreprises
par les banques pour adapter leur offre aux besoins de leur clientèle.
Toutefois, le marketing bancaire est avant tout un marketing des services, même s'il présente des
spécificités bien établies et emprunte un bon nombre
d'outils et de schémas d'analyse de portée plus
générale, notamment de théorie du marketing fondamental
(diversification et segmentation de marché)37(*).
A. LE MARCHE BANCAIRE
Sylvie de COUSSERGUES (2002) 38(*) définit les spécificités du
secteur bancaire en différenciant l'offre de la demande bancaire, ces
interactions concernant des produits de moins en moins standardisés.
1. L'OFFRE BANCAIRE
L'offre des produits bancaires est en constante
évolution. En effet, les banques rivalisent d'ingéniosité
en créant de plus en plus des produits personnalisés, sur mesure
pour les clients. Ainsi, avec le développement de nouveaux instruments
financiers, l'offre des produits bancaires ne se veut plus une offre de masse
mais aussi une offre sur mesure. Ainsi, la banque moderne se caractérise
plutôt par une multiproduction, en effet, les banques
généralistes peuvent proposer plusieurs centaines de produits.
a) Les types de services
Le panier des services bancaires comprend principalement deux
classes de services : les services purs et les services mixtes :
· Les services purs sont essentiellement issus du travail
à l'instar des activités de conseil et de l'ingénierie
financière ;
· Les services mixtes, quant à eux
résultent de la combinaison du travail et des biens d'équipement.
Ces services qui nous intéressent particulièrement
intègrent souvent des composantes technologiques complexes. Il s'agit
notamment des retraits d'espèces à partir des distributeurs
automatiques de billets.
b) Les caractéristiques des produits
bancaires
Les marchés des services sont des marchés en
pleine expansion, s'agissant des banques, les caractéristiques de leurs
produits peuvent expliquer cette expansion. On peut relever trois principales
particularités :
Ø Les produits bancaires sont
immatériels et donc intangibles. De ce fait, ils
regroupent les critères suivants :
· Ces produits ne sont pas sujets à l'usure et
ainsi leur vieillissement est lent
· Ils ne peuvent être stockés, ainsi l'offre
est limitée par les capacités de productions existantes
· Ils ne peuvent pas non plus être
protégés par des brevets et sont donc imitables
· Enfin, ces produits sont uniformes d'une institution
financière à l'autre, le processus de différenciation est
donc ici un enjeu majeur
Ø Les produits bancaires sont très souvent
conditionnés par des institutions de
réglementation bancaire ou fiscale. Celles-ci sont garantes de la
sécurité de l'épargne publique et renforcent le
caractère uniforme des produits concernés.
Ø Les produits bancaires sont en plus,
directement proposés à la clientèle.
Ainsi, la distribution ne s'effectue par le biais de grossistes, de revendeurs
etc. De ce fait, l'établissement d'une relation personnalisée
avec le client est d'une importance primordiale, car le client assimile, quel
que soit le canal de distribution employé, son interlocuteur à sa
banque.
2. LA DEMANDE BANCAIRE
La demande bancaire est spécifique et se définit
par quatre principales caractéristiques. Elle est
hétérogène, atomique, stable et parfois irrationnelle.
a) Une demande
hétérogène
La particularité des services et plus
particulièrement des services bancaires est la diversité de la
demande. En effet, l'hétérogénéité des
clients, le simple particulier à l'imposante multinationale,
déteint sur la demande des produits bancaires. Ainsi, la banque doit
créer une relation personnalisée avec ses clients. D'où
l'importance de la segmentation de la clientèle dans le marketing
bancaire.
b) L'atomicité de la
demande
Cette situation est plus accentuée dans le cas d'une
banque de détail qui s'intéresse singulièrement aux
particuliers. En effet, dans ce cas, la clientèle dispersée n'a
pas un réel pouvoir de marchandage et donc de pression. La situation est
différente lorsqu'il s'agit d'une banque d'affaires par exemple.
c) Une demande stable
La relation entre le banquier et son client, très
souvent basée sur la confiance, est stable du fait que les deux acteurs
tirent un avantage lorsque cette relation perdure. En effet, un client de
longue date est moins imprévisible et ainsi, jouit de privilèges
auprès de la banque. Par ailleurs, le caractère stable est ici
renforcé par la multiplicité de l'offre bancaire qui incite le
plus souvent les clients à n'avoir qu'une seule banque (one stop
shopping).
d) Une demande irrationnelle
Le domaine d'activité de la banque : L'argent, provoque
parfois chez les agents économiques des comportements des plus
irrationnels. Ainsi, les enquêtes de motivation mettent souvent en
évidence un décalage entre l'analyse rationnelle des besoins et
motivations et l'irrationalité des comportements monétaires et
financiers.
B. LE MARKETING MIX BANCAIRE
Le terme « marketing mix » apparait pour
la première fois dans les publications américaines en 1948, en
phase avec la popularisation du marketing et les premières tentatives de
définitions du champ de cette discipline39(*). Le plan de marchéage ou marketing mix
consiste à définir et à combiner des politiques
cohérentes et complémentaires en matière de produit, de
distribution, de communication et de prix. Selon KOTLER et DUBOIS (2003), c'est
l'ensemble des outils dont l'entreprise dispose pour atteindre ses objectifs
auprès du marché cible. Le marketing mix a été
popularisé par J.E McCarthy avec un classement portant le nom de
« système des 4P », en anglais Product, Price,
Promotion, Place. Le mix s'organise donc autour des variables
suivantes :
· Le produit : cette variable mix regroupe non
seulement les attributs tangibles et symboliques su produit et du service, mais
aussi le conditionnement, la marque et le développement éventuel
d'une gamme autour d'un produit de base. Ses caractéristiques
essentielles, son conditionnement, la marque, le service
après-vente ;
· Le Prix : cette variable mix souvent
négligée en marketing est portant la seule qui procure des
revenus à l'entreprise et celle qui est directement influencée
par la concurrence. Elle intègre le prix de vente, les remises, le
crédit accordé ;
· La communication : variable la plus
étudiée du mix, elle intègre la publicité, la
promotion des ventes, le marketing direct, la force de vente, les relations
publiques ;
· La politique de distribution : cette variable
regroupe toutes les décisions prises par l'entreprise pour assurer la
mise à disposition de son produit auprès de l'acheteur. Elle
comprend les canaux de distribution, la logistique, le merchandising (Ensemble
des techniques destinées à améliorer la
présentation des produits dans un espace de vente).
Pourtant, le marketing bancaire n'a pas intégré
ce système consacré, le mix bancaire se veut différent et
développe par ailleurs un plan de marketing différent.
1. LES 2P ET LES 2C DU MARKETING BANCAIRE
Il s'agit du Produit, du Prix, de la Communication et de la
Commercialisation40(*).
· Le Produit : la stratégie
marketing s'attardera sur la création de nouveaux produits (besoins
nouveaux de la clientèle, innovation technologique) et de l'entretien
des produits existants (maintien de la qualité du
produit-service) ;
· Le Prix : son rôle est
limité dans la stratégie car les prix sont souvent fixés
ou surveillés par les autorités monétaires ou par la
profession bancaire elle-même ;
· La communication : la banque doit
communiquer à l'intérieur comme à l'extérieur mais
surtout se construire une image de marque, une identité
différente de ses concurrents ;
· La commercialisation : elle permet
d'adapter les circuits de distribution aux préférences des
clients et d'être de plus en plus proche de lui. Ainsi elle
intègre la création ou l'extension d'un réseau de
guichets, la restructuration ou la modernisation du réseau et
l'utilisation de nouveaux canaux de distribution.
2. LES ETAPES DU PLAN DE MARKETING BANCAIRE
Le plan marketing est une prise de décision consciente
et explicite à priori. Il indique également, les chances
d'atteindre les buts visés, la meilleure façon d'y parvenir et le
prix à payer. Par ailleurs, un plan de marketing bien
élaboré doit correspondre aux critères de décisions
choisis et respecter les principes de cohérence, d'adaptation et de
sécurité.
Le plan de marketing bancaire comporte les étapes
suivantes selon Sylvie de COUSSERGUES(2002) :
· L'analyse des données externes (segmentation de
la clientèle) et des données internes (moyens humains et
techniques) ;
· La fixation des objectifs commerciaux ;
· La mise au point de programmes d'action ;
· Le contrôle des résultats.
CHAPITRE II: LA BANQUE A DISTANCE
I. LA DISTRIBUTION BANCAIRE
Contrairement aux produits, les services sont très
souvent distribués par les producteurs de services eux-mêmes. La
politique de distribution consiste à choisir un (ou plusieurs) canal de
distribution et à constituer un réseau compte tenu des
stratégies suivies. Il s'agit donc de choisir le
meilleur circuit pour toucher un maximum de consommateurs au moindre
coût. Un canal de distribution est l'ensemble des intermédiaires
(négociant, grossiste ou détaillant) situés entre le
producteur et l'utilisateur final. Mais dans la logique des services et en
particulier des services bancaires, la banque est responsable de la
distribution de ces produits auprès de ces clients. Il s'agit pour elle
de se démembrer en de petites unités où le client pourra
recevoir la même qualité de service.
Très souvent, l'entreprise de service ne se rend pas
compte de nombreux obstacles de son réseau de distribution. Il existe
de nombreux freins entre son client et lui qui peuvent convaincre celui-ci de
rejoindre les concurrents si le système est trop lourd. En effet, un
client qui doit se déplacer un jour précis, à une heure
précise et qui doit passer par différents services
(enregistrement, caisse, vérification/contrôle et livraison), ses
services pouvant être encombrés de files d'attente, juste pour se
faire renouveler une carte d'abonnement téléphonique, devient
très vite excédé et peut très bien prendre un
abonnement ailleurs.
PEPPERS et ROGERS (1998) affirment donc que le réseau
de distribution ne doit pas devenir un obstacle. Ainsi, la banque moderne doit
adapter sa stratégie de distribution et faire face aux nouveaux
défis tels que la technologie.
A. LES DEFIS DE LA DISTRIBUTION BANCAIRE
La fonction de distribution dans le secteur bancaire a connu
une évolution qui rivalise avec l'évolution des services
proposées par ces banques. Ainsi, les canaux de distribution se sont
démultipliés et leur gestion est de plus en plus
délicate.
1. LES CANAUX DE DISTRIBUTION
a) L'HISTORIQUE DE LA
DISTRIBUTION
Schéma : Les étapes de
l'évolution de la relation client-fournisseur.41(*)
Dans la relation du client avec son fournisseur, le
fournisseur roi a cédé peu à peu la place au client roi,
à qui on doit accorder une attention particulière. Ainsi,
dès la cinquième période, l'entreprise doit
fidéliser le client et construire une relation stable et durable car
toute perte d'un client s'avère préjudiciable pour
l'entreprise.
L'évolution de la distribution s'est faite avec celle
du marketing, ainsi, depuis 1970, on est passé du marketing de l'offre
à l' e-marketing. En 1990, la distribution prend une place
primordiale dans le marketing. C'est l'ère du marketing management de la
distribution. Ainsi, l'ère du « client roi » qui est
plus rare, plus volatile, plus informé, plus sollicité et donc
plus exigeant préoccupe les dirigeants des banques42(*). A la fin du XXe
siècle, la distribution devient le fer de lance de la démarche
marketing. Le directeur d'une Institution Financière allemande s'est
exprimé ainsi « le réseau au service du client, le
siège au service du réseau ». Enfin en 2000,
l'avènement de l'e-marketing apporte au client des produits
« sur mesure ». D'autre part, une distribution TRIPLE
A : « Anywhere, Anyhow, Anytime »43(*) est réclamée par
le client au fait des nouvelles technologies.
D'ailleurs, M. BADOC, B. LAVAYSSIERE et E. COPIN (1998), en
insistant sur la distribution de futur ou encore la distribution technologique
définit quatre principaux défis qui sont :
· Le défi économique qui fait
naître des préoccupations en matière de coût des
différents canaux de distribution et des réseaux qui entame
considérablement la rentabilité globale de l'institution ;
· Le défi commercial qui place
l'établissement financier dans une situation délicate face aux
attentes d'une clientèle hétérogène (particuliers,
PME, professionnels...) et ondoyant (les besoins de disponibilité, de
tarification adaptée et du sur-mesure) ;
· Le défi de la concurrence
impulsé principalement par les mécanismes de concentrations, les
effets de la mondialisation etc. ;
· Enfin le défi lié à la
technologie qui demeure un vecteur incontournable dans la nouvelle
distribution et dont l'évolution pourrait fortement influencer le poids
des réseaux dans les charges.
b) L'IMPACT DE LA TECHNOLOGIE
La technologie dans la distribution bancaire est un
donné primordial. En effet, les banques se doivent de suivre les
nouvelles technologies et doivent donc s'adapter en conséquence. Cette
ruée vers le tout-technologique n'est pas cependant une panacée,
car elle induit de forts coûts en matière d'investissement et en
matière de formation du personnel en charge des supports technologiques.
En plus, l'innovation est devenu vital pour garder sa place dans le place, il
faut « innover pour réveiller, étonner et
conquérir son client, tel est le challenger à
relever »44(*)
Trois grandes périodes permettent de saisir
l'introduction progressive des nouvelles technologies dans la servuction de la
banque45(*).
· Entre 1970 et 1980, l'apparition de la banque hors
agence avec la multiplication des DAB et des GAB.
· La fin des années 1980 et le début des
années 1990 voit le développement du concept de la banque
à domicile sous forme de serveurs vocaux et de vidéotex
permettant aux clients d'être servis chez eux.
· La deuxième partie de la décennie 90 se
place sous le signe de la banque à distance et de la banque
virtuelle : relation excluant tout contact physique.
Le défi technologique et l'émergence de la
banque robotisée
Réticences face à la technologie :
Intégration des technologies
PRODUIT
TECHNOLOGIES
DISTRIBUTION
COMMUNICATION
PRIX
· Désintermédiation
· Nouveaux entrants
· Lieux de vente virtuels
· Contact permanent avec le client
· Force de vente assistée par ordinateur
· Nouveaux canaux de distribution
· Nouveaux services et produits
· notion du « sur mesure »
· Service après-vente en ligne
· moyens de paiement électronique
· prix spécifique
· paiement pluri-devises
· analyse du comportement d'achat
· questions juridiques et fiscales
· Nouveaux supports publicitaires
· couverture mondiale
· publicité interactive
· généralisation de l'information
Schéma : influence de la
technologie sur le marketing mix adapté d'après Arnaux DUFOUR, le
cybermarketing : intégrer dans la stratégie de l'entreprise,
QSJ, N°3186, PUF.46(*)
2. LES CANAUX DE DISTRIBUTION BANCAIRE
La distribution des banques
1. Les agences
Les agences représentent la banque traditionnelle. Le
réseau des agences est primordial pour la banque de détail.
Celle-ci se doit d'entretenir un réseau d'agences dense et
géographiquement bien réparti, ceci pour renforcer sa
notoriété et refléter une image de proximité avec
ses clients47(*). En
somme, l'agence est au coeur de la distribution des banques de
détail.
2. La banque à distance
La banque à distance doit son émergence à
deux principaux objectifs 48(*):
· La demande d'une production de services bancaires sur
mesure liées à l'informatisation des moyens d'accès
à ces services
· La recherche d'une meilleure rentabilité
basée à la fois sur les avantages financiers de ce nouveau mode
de distribution de services et sur l'adjonction d'une activité dont le
coût marginal sera limité à terme.
§ L'internet
« Internet remet en cause les positions
concurrentielles : certaines entreprises en profiteront, d'autres
disparaîtront », cette affirmation de KOTLER & DUBOIS
(2003) montrent que l'internet est devenu un canal incontournable pour les
entreprises.
«Internet sera le marché financier de demain et
pour en tirer profit, les banques doivent préparer leur stratégie
dès aujourd'hui»49(*). L'avènement du commerce électronique
se caractérise par un changement dans le comportement d'achat et
même d'utilisation des produits et des services par les clients. Ainsi
internet qui s'est développé .... Par ailleurs; le commerce
électronique représente de nos jours un secteur qui connaît
une expansion vertigineuse. En Europe, on estime à plus de 20% la
croissance en chiffre du commerce électronique, cette estimation serait
encore plus importante pour les Etats Unis. En 1999, Qualisteam
dénombrait déjà 3200 banques présentes sur
internet.
Encadré N° 1 :
Expérience de l'échec d'une banque par internet50(*)
Après une mauvaise expérience de la banque par
internet, exemple de la SFNB (Security First Network Bank)
créée en octobre 1995 à Atlanta comme une banque
virtuelle : on s'est rendu compte que les consommateurs avaient besoin de
voir l'enseigne et de pouvoir se déplacer dans les locaux en dur. Ce
postulat ignoré au départ, a donné naissance à une
agence appelé «City Office » dans
laquelle le client ne trouve pas de «guichetiers ». Il rencontre
des experts technologiques qui l'aident à surfer sur internet et des
distributeurs automatiques extérieurs permettant de traiter rapidement
des opérations courantes.
La banque a donc dû se mettre à jour et
créer un portail sur d'internet. Ainsi, la présence sur internet
est devenue au fur et à mesure une nécessité
stratégique.
L'internet semble un canal plus performant, il a
révolutionné la relation client client/banque. Ainsi, la banque
par internet détruit les piliers de la banque traditionnelle qui sont la
proximité géographique et le contact direct avec la
clientèle (guichet, rendez-vous spontané ou provoqué).
§ Les distributeurs automatiques de billets ou les
guichets automatiques de banque
§ Le téléphone ou call center ou
téléopérateurs
§ Le téléphone mobile (SMS et autres)
§ Le minitel et l'audiotel
§ La télévision interactive
§ Les assistants personnels (PDA)
a. Avantages et inconvénients
La carte bancaire est l'une des formes actuelles de la monnaie
scripturale (monnaie qui circule par jeux d'écritures), les autres
monnaie de ce type sont : le cheque bancaire et le virement bancaire.
a. Les types de cartes
Les cartes bancaires se différencient les unes des
autres par trois principaux critères que sont : la fonction, l'organisme
émetteur et enfin les caractéristiques techniques.
Selon leur fonction, on peut distinguer 51(*):
· La carte de retrait : elle
permet de retirer de l'argent des Distributeurs Automatiques de Billets (DAB)
et des Guichets Automatiques de Banque (GAB). Selon, les
caractéristiques, certaines cartes peuvent être utilisées
que dans les Distributeurs Automatiques de Billets (DAB) de l'organisme teneur
du compte alors que d'autres permettent des retraits dans l'ensemble des
distributeurs ; c'est-à-dire dans le pays ou à
l'étranger. Les cartes de retrait sont le plus souvent gratuites ou la
facturation est ici limitée à un coût négligeable.
· La carte de paiement La carte
de paiement nationale qui permet non seulement le retrait d'argent
auprès des DAB-GAB et réalise le paiement avec débit
immédiat ou différé (le débit est le plus souvent
mensuel) dans le pays d'origine. La carte de paiement internationale (VISA ou
MASTERCARD) quant à elle permettra des retraits et des paiements
à l'intérieur du pays et à l'étranger. Celle-ci
peut être assortie de services d'assistance et d'assurance.
· La carte de crédit qui
permet d'obtenir des avances de fonds. Ces avances ne pouvant dépasser
le plafond de la ligne de découvert négociée au
préalable avec la banque. Généralement, les cartes de
paiement permettent d'accéder à un système de
crédit personnel lié à la possession de cette carte. Ces
cartes n'apportent en fait comme crédit que le délai qui existe
entre l'achat et le débit au compte du titulaire. Par ailleurs, il
existe des cartes dites accréditives qui uniquement des cartes de
crédit utilisables au sein du groupe de magasins qui les ont
émises52(*).
b. L'interbancarité
En France, un protocole d'accord pour la création d'un
système national de paiement par carte entre toutes les grandes
institutions financières et bancaires françaises est signé
en juillet 1984 et en décembre 1984, un Groupement
d'Intérêt Economique (GIE) carte bancaire est mis en place. Les
partenaires de cet accord sont, outre l'ancien réseau carte bleue, la
banque de France, les banques populaires, les caisses d'épargne
« écureuil », les chèques postaux, le
crédit agricole, le crédit mutuel ainsi que certaines banques
spécialisées.
c. La carte bancaire est-elle une monnaie
électronique?
La nature de la carte bancaire reste toutefois sujet à
controverses. En effet, la carte bancaire est elle une monnaie
électronique ? A cette interrogation, plusieurs arguments
permettent d'affirmer que la carte bancaire n'est pas une nouvelle forme de
monnaie. Selon GOUX (1998), la carte de paiement immédiat ou
différé fonctionne comme un ordre de virement. On pourrait
même l'assimiler à un "chéquier électronique".
Pourtant ce n'est qu'un moyen de circulation de la monnaie scripturale et non
une nouvelle forme monétaire. Par ailleurs, la carte à puce
rechargeable (exemple de la carte i-card proposée par Afriland First
Bank au Cameroun) correspond à une opération de retrait de
monnaie scripturale lors de son chargement et à une opération de
virement lors de son déchargement. Dans ce cas, certains ont
utilisé l'expression de " porte-monnaie-électronique" mais
finalement ce n'est tout encore qu'un moyen de circulation de la monnaie
scripturale, même si cette circulation est temporairement
arrêtée lorsque la monnaie réside dans la carte.
* 1 Commission Bancaire de
l'Afrique Centrale.
* 2 Source : documents de la
COBAC, décembre 2005.
* 3 Philipe KOTLER & Bernard
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* 5 Catherine HAZART,
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* 6 J.F Verdie, « les
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* 7 Sylvie de COUSERGUES, supra.
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* 14 Sylvie de COUSERGUES,P
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* 15 Sylvie de COUSERGUES,
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* 17 Valérie MUSSET, la
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* 18 Le mode de vie (ou style
de vie, ou encore lifestyle en anglais) est la manière de vivre -
d'être et de penser - d'une personne ou d'un groupe d'individus. C'est
son comportement quotidien, sa façon de vivre autour et pour certaines
valeurs.
* 19 Sylvie de COUSERGUES,
idem.
* 20
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typologie.
* 21 Aurélie
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