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Modélisation d'une centrale hydroélectrique (cas de la centrale de Mwadingusha)

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par Alain Nazaire NGOY MWANABUTE
Université de Lubumbashi - Ingénieur civil Electroménicien 2007
  

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III. MODELISATION DU SYSTEME

1. INTRODUCTION

Le but de ce chapitre est de présenter les modèles classiques de générateurs hydroélectriques et de leurs régulateurs. Ces modèles servent à comprendre le comportement des générateurs et le réglage de leurs régulateurs à l'aide de la théorie du contrôle.

Les différentes configurations de réseau possibles aux bornes du générateur sont d'abord illustrées. Le rôle du générateur pour chaque configuration est défini ainsi que les actions qu'il effectue pour réguler la fréquence. Les hypothèses de linéarité utilisées pour la modélisation sont par la suite présentées. La modélisation du régulateur de vitesse mécanique du type accélerotachymétrique est par la suite effectuée. Les paramètres typiques du générateur sont donnés ainsi que les paramètres du procédé étudié. En fin en fonction des données provenant de la centrale de Mwadingusha, nous déduirons les paramètres du régulateur dans son fonctionnement normal ou fonctionnement sans défaut.

Pour une bonne supervision de la boucle de réglage, nous présenterons la plage de bon fonctionnement du système sans défauts et au delà de la quelle, on qualifie le système comme défaillant.

2. MODELISATION DU GENERATEUR

Dans cette section, nous présentons le générateur comme situé dans l'ensemble du réseau électrique c'est-à-dire dans son fonctionnement à vide, en îlotage et en réseau. Les relations entre les entrées-sorties du générateur et du régulateur ainsi que les directions des actions sont aussi présentées.

La turbine de la centrale de Mwadingusha étant du type Francis, les hypothèses faites pour la modélisation sont :

F La résistance hydraulique est négligeable dans la conduite forcée,

F L'eau dans la conduite forcée est inélastique

F La puissance active de sortie de la machine est proportionnelle à la position des directrices

F La dynamique de la charge est négligée, sa relation entrée-sortie est statique ;

F Le couple et la puissance sont équivalents dans le système par unité ;

F L'utilisation du modèle linéaire est limitée à la région autour du point de l'opération en puissance où il a été identifié.

2.1. Fonctionnement à vide

Les éléments du modèle de générateur à vide sont la conduite forcée, la turbine et l'alternateur. La conduite forcée crée la pression nécessaire à la production d'énergie, elle est constituée d'un tuyau ou une conduite fermée qui comporte une dénivellation. L'eau y transite entre la chambre de mise en charge en amont et le générateur en aval. Son comportement est caractérisé par l'inertie de translation de l'eau et par la pression sur les aubes de la turbine. L'inertie contraint les variations de vitesse brusque afin d'éviter la surpression importante en aval (coup de bélier). Elle dépend de la longueur et de la section de la conduite ainsi que de la vitesse de l'eau. La pression dépend de la différence des hauteurs entre l'entrée de la conduite et sa sortie en régime permanent et des variations des vitesses de l'eau en régime transitoire.

Les directrices sont réparties tout autour de la turbine et contrôle le débit et la direction de propagations de l'eau sur les aubes de la turbine et forment ce qu'on appelle cercle de vannage.

La turbine sert à transformer l'énergie cinétique de translation de l'eau en énergie cinétique de rotation du rotor. Le modèle de la turbine comprend la dynamique de l'ouverture des vannes d'eau et l'interaction entre l'eau et les aubes. Effectivement la puissance de la machine est proportionnelle au produit du débit par la pression. Lors d'une augmentation rapide de l'ouverture des directrices, l'eau ne peut accélérer immédiatement dans la conduite forcée, le débit est donc constant. Cependant, l'ouverture plus grande entraîne une baisse de pression sur les aubes de la turbine et produit une diminution de la puissance.

L'alternateur fait la transformation entre l'énergie mécanique et électrique. Du côté mécanique, il s'agit de l'arbre sur lequel sont situés des pièces tournantes, son comportement est donc celui d'une inertie de rotation. Du coté électrique, l'alternateur est un ensemble de bobinages, il se comporte comme un circuit inductif.

Les pertes par fiction surviennent entre les parties mobiles et les parties fixes. La friction est considérée linéaire par rapport à la vitesse de rotation, ce qui est valide pour une plage restreinte d'opération.

a) Modèle mathématique du système

Au cours de ce paragraphe, nous désignons par ?p l'écart relatif instantané entre la puissance de la turbine, sous hauteur de chute constante H0 et sous ouverture variable du vannage, et la puissance initiale de l'alternateur.

En tenant compte aussi des hypothèses énoncées, nous admettons que cette valeur de ?p est proportionnelle à la variation relative de l'ouverture du vannage qu'elle peut ainsi servir à représenter à une certaine échelle.

y = k (1 - ?p)

Où y est l'ouverture relative du vannage

k est un coefficient de proportionnalité

Signalons en plus que pour la modélisation du système, nous avons utilisé les variables en grandeur relative.

Le débit de la turbine est la somme du débit correspondant à l'ouverture du vannage et par suite proportionnel à et du débit supplémentaire provenant de la surpression dans la conduite forcée, proportionnellement à la racine carrée de la hauteur de chute, soit en valeur absolue à 0,5?h.

L'expression du débit est ainsi donnée par :

(1)

La surpression ?h dans la conduite forcée est proportionnelle à la variation instantanée du débit ?q selon l'expression :

(2)

Où Te est la constante d'inertie hydraulique de l'eau dans la conduite forcée. Cette constante est donnée par l'expression :

(3)

Où L est la longueur de la conduite forcée en mètre ;

V : la vitesse initiale de l'eau engagée dans la conduite forcée en m/s

g : est l'accélération de pesanteur en m/s2

Hest la hauteur nette de chute en mètre.

En substituant les expressions (1) et (3) dans l'expression (2), on trouve :

(4)

L'expression (4) est celle de la surpression. Elle donne l'écart de pression ?h du coup de bélier de masse entendue que cette expression n'est valable que pour des chutes basses et moyennes dans lesquelles on peut négliger les effets de la dilatation des conduites et de la compressibilité de l'eau (le coup de bélier d'onde). Donc cette expression convient le mieux pour la modélisation du coup de bélier de la centrale de Mwadingusha qui a une chute moyenne.

Du côté de la turbine, le mouvement s'obtient, toujours en grandeur relative, en écrivant que le couple accélérateur fait équilibre à la somme algébrique des puissances ?p, de l'excès de puissance introduit par le coup de bélier de masse qui, étant proportionnel à l'exposant 3/2 de l'écart de hauteur ?H donne en valeur relative 1,5?h et enfin de la variation de puissance apportée par l'autoréglage ou perte par friction, soit -ã?f.

D'où l'équation de la masse tournante :

(5)

La deuxième équation tient compte de la variation de la puissance apportée par l'autoréglage ou perte par friction.

Où Tm est la constante d'accélération appelée aussi temps de lancer du groupe ou encore la constante de temps mécanique.

Il est donné par l'expression :

(6)

Où ù est la vitesse angulaire en rad/sec.

P est la puissance active nominale en kW

J est le moment d'inertie du groupe.

Les praticiens ont pris l'habitude, que rien ne justifie d'ailleurs, de substituer au moment d'inertie MR2 par le moment de giration PD2, produit du poids en kg par le carré du diamètre de giration. Le PD2 est une grandeur qui n'a pas les mêmes dimensions que le moment d'inertie MR2 ; mais sa valeur numérique est le quadriple du moment d'Inertie.

(7)

2 est le double de l'inertie cinétique emmagasinée ; Tm qui est le temps de lancer en seconde représente le temps fictif nécessaire pour qu'un groupe au repos atteigne la vitesse ù sous l'action du couple constant correspondant à la puissance nominale P.

Ainsi les relations importantes retenues pour la modélisation du système fonctionnant à vide sont formées par le système d'équations (4) et (5).

En appliquant la transformation de Laplace, on a :

De la première équation, nous tirons :

et nous l'insérons dans la deuxième équation, on avons alors :

La fonction de transfert du générateur à vide est alors donnée par le système d'équation (8):

(8)

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci