INFLUENCE DES POLITIQUES D'ETAT
SUR
L'EXPANSION DE L'HABITAT
INDIVIDUEL
Mémoire dans le cadre du séminaire
« Urbanisation du monde » dirigé par Jean
Attali
Marie-Paule Crochemore -
10/01/2008
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I/ LES ORIGINES DU PAVILLONNAIRE D'AUJOURD'HUI
A. LES PRÉMICES : MAISONS OUVRIÈRES
1. Origine
2. Formes urbaines
B. DE LA LOI RIBOT À LA LOI LOUCHEUR
1. Les prémices de la loi Loucheur
2. La loi loucheur
3. Formes urbaines
II/ ABANDON DES GRANDS ENSEMBLES ET NOUVELLE POLITIQUE
PAVILLONNAIRE
A. RÉNOVATION DES LOTISSEMENTS ANCIENS ET
RÉGLEMENTATION DES LOTISSEMENTS.
B. LA LOI D'ORIENTATION FONCIÈRE
1. Organiser les extensions de ville
2. Participation budgétaire pour l'extension des voies
urbaines rapides.
3. Réforme du permis de construire
4. La création des ZAC
C. VILLAGES-EXPO ET CONCOURS DE MAISONS INDIVIDUELLES
1. Villages-expo
2. Les « chalandonnettes »
3. Formes urbaines
D. LA LOI BOSHER ET LES VILLES NOUVELLES.
1. La loi Bosher
2. Formes urbaines
E. LA LOI DE DECENTRALISATION
1. La loi de décentralisation de 1983
2. Conséquences
III/ VERS UN DÉVELOPPEMENT SOUTENABLE
A. SENSIBILISATION AUX PROBLÈMES D'UNE URBANISATION
DÉRAISONNÉE
1. Vers une vision plus globale du territoire
2. Vers une restriction de l'utilisation de l'espace
B. LE PARADOXE DE LA LOI BORLOO
1. Autour de la maison à 100 000 euros
2. Le paradoxe
3. Formes urbaines
C. VERS DES ÉLÉMENTS DE SOLUTION
1. Le grenelle de l'environnement
2. Etude de l'ADEME
3. Exemples de mesures qui pourraient s'appliquer à la
législation française.
CONCLUSION
ANNEXES
Historique des Politiques d'Etat en matière d'urbanisme
Glossaire
Bibliographie
Introduction
Les villes ont de tout temps subi de nombreuses
transformations, souvent inspirées par des courants idéologiques,
depuis la Renaissance jusqu'aux préoccupations patrimoniales actuelles
en passant par l'urbanisme scientifique du dix-neuvième siècle et
la ville fonctionnaliste du vingtième. Depuis les années
soixante, apparaissent de nouvelles formes d'urbanisation, marquées
notamment par un étalement résidentiel toujours croissant. Ainsi,
la densité urbaine a été divisée par deux pour une
étendue multipliée par quatre ou cinq1(*). Cette tendance résulte,
entre autre, de l'exode des classes moyennes vers les zones
résidentielles éloignées des villes dans un souci
d'amélioration de leur cadre de vie et dans un but d'ascension sociale
ou bien encore en réaction à la hausse des prix de l'immobilier
dans le centre des grandes villes.
La première conséquence, majeure en
matière d'urbanisme, c'est ce que David Mangin appelle
l'«hyperspécialisation des centres-villes
historiques »2(*),
ceux-ci tendent en effet à se vider de leur population pour accueillir
des sièges sociaux, banques, boutiques de luxe et appartements de haut
standing. Cela conduit à une spécialisation touristique des
centres historiques et à un embourgeoisement des quartiers autrefois
populaires dans les grandes villes, comme le quartier de Belleville à
Paris ou certains quartiers de Budapest et de Venise notamment. Les pressions
foncières déjà fortes dans les grandes villes s'accentuent
et contribuent à cette spécification induisant une nouvelle
flambée de l'immobilier, celle-ci induisant elle-même un nouvel
exode vers les campagnes. Nous entrons dans un engrenage dont il semble
difficile de sortir.
Les autres conséquences, notamment sur le plan
écologique et territorial de ce nouvel attrait pour les campagnes, sont
nombreuses et semblent souvent irrémédiables. Il est alors
difficile de comprendre que cet étalement, malgré une prise de
conscience écologique de plus en plus forte, continue à
s'accentuer et donc à aggraver la situation. Ainsi on tentera
d'expliquer les causes de ce mouvement, loin d'être spécifique
à la France. En effet, iI se développe parallèlement
autant en Europe occidentale qu'aux Etats-Unis où il a été
initié.
Tout d'abord, un essai de définition s'impose. De
nombreux auteurs se sont attachés à décrire ce
phénomène en fonction de leur spécialisation
professionnelle (géographes, urbanistes, architectes, sociologues...)
Les termes le définissant affluent donc.
Du « sub-urbanisme » de Sébastien Marot
jusqu'à la ville de « l'entre soi » de David
Mangin, en passant par bien d'autres termes
comme « mitage »,
« rurbanisation »,
« périurbanisation », « ville
diffuse », « ville
éparpillée »,
« suburbia », « exurbia »,
« exopolis », « edge-cities »,
« boomburbs », « new burbs »,
« superburbs », de nombreux néologismes ont vu le
jour et expriment la complexité de l'objet en question. Cependant la
définition du « périurbain » de Jacques
Lévy et Michel Lussault3(*) semble bien cerner le phénomène:
« Géotype urbain situé à une certaine distance
d'une agglomération, caractérisé par une
discontinuité territoriale vis-à-vis de cette
agglomération ainsi que par une densité et une diversité
faibles ». Ainsi, malgré les nombreux termes qui le
définissent, ce fait est principalement caractérisé par un
tissu lâche, homogène mais discontinu, par une faible
densité, un usage unique et une relation de dépendance à
la grande ville la plus proche et non au village dont ces
« lotissements » constituent le plus souvent l'extension.
Si dans le milieu de l'urbanisme, la tendance actuelle est de
juger négativement cet étalement, il en est rarement de
même chez les autorités politiques locales ou nationales qui
continuent de favoriser un habitat individuel consommateur d'espace.
Cette étude se propose donc d'examiner les origines de
l'expansion de l'habitat pavillonnaire à travers les politiques d'Etat
du début du XXème siècle jusqu'à nos jours et de
montrer l'impact que ces dernières ont pu avoir sur la promotion du
modèle d'habitat individuel.
Nous prendrons comme point de départ le vote de la loi
Loucheur en 1928. En effet cette loi est considérée comme la plus
productrice de pavillons de 1857 à 19574(*). Cependant, ce mode d'urbanisation trouve ces sources
bien plus tôt : les débats sur ce thème commencent
vers 1850 et la première loi en faveur de la maison unifamiliale,
initiée par Jules Siegfried, date de 1894. Plus tard, les lois Strauss
et Ribot renforceront encore ce type d'habitat en engendrant un mouvement
centrifuge des populations vers l'extérieur des villes. Si l'on remonte
encore dans le temps, il est intéressant de constater que
déjà sous Henri IV, un avertissement contre le déplacement
des classes moyennes vers les faubourgs avait été lancé
par François Miron5(*), dénonçant la ségrégation
entre quartiers pauvres et riches comme potentielle source de pression sur le
pouvoir.
Il convient cependant de différencier cet habitat
pavillonnaire ouvrier qui naît vers 1830, année où
André Koechlin fait construire les premières maisonnettes
ouvrières, de celui d'aujourd'hui. En effet, l'habitat pavillonnaire des
années 1930 trouve sa raison d'exister dans le fait que ces maisons sont
construites et attribuées par une entreprise permettant à ses
ouvriers d'être logés à proximité de leur lieu de
travail. Il se différencie également par une ampleur très
nettement inférieure à celle que prennent aujourd'hui nos
« lotissements ».
Plus tard, après une période de construction de
grands ensembles destinés à résorber le manque de
logements dû aux destructions de la seconde guerre mondiale, une nouvelle
politique de logement pavillonnaire est initiée par les Ministres au
Logement successifs en réaction au mouvement moderne, notamment conduit
par Le Corbusier, tendant au développement du logement collectif.
Enfin, cette étude prendra en compte la sensibilisation
actuelle pour un développement plus soutenable, notamment en
matière d'urbanisme, afin de comprendre les évolutions du
modèle ces dernières années.
I/ Les origines du developement pavillonnaire
A. LES PRÉMICES : MAISONS OUVRIÈRES
3. Origine
Les premiers témoignages d'habitat individuel se
trouvent dès 1830. Les industriels de cette époque font
construire des pavillons à proximité de leur usine dans le but,
outre le paternalisme souvent évoqué, de fixer la main d'oeuvre
sur place afin d'éviter les changements de postes. Les pavillons sont
généralement en accession à la propriété
sauf lorsque l'industriel, ne souhaitant pas l'introduction dans la cité
de personnes étrangères à l'usine par reventes
successives, loue simplement les logements construits.
Ce mouvement est notamment mené par le patronat
catholique du nord de la France, des Houillères et des Forges. Le
schéma s'étend cependant assez rapidement à d'autres
régions et les investissements sont le plus souvent effectués par
des sociétés de construction philanthropique.
Le Sénateur et ministre Jules Siegfried participe
à ce mouvement par des tournées de conférences en
région parisienne de 1897 à 19986(*) dans lesquelles il développe les modes
d'organisation et de gestion de ce type d'habitat pavillonnaire. Cela aboutit
notamment à la propagation des sociétés de construction.
La loi Siegfried est votée en 1894. Cette
première loi en matière de logements est conçue par son
instigateur dans le but d'aider les constructeurs sur le plan du financement
des opérations décrites plus haut. Dans ce but, sont
crées les « comités locaux d'Habitation à Loyer
Modéré »7(*) qui ont d'abord pour rôle l'encouragement
à la construction H.B.M.8(*) par des concours, des enquêtes et la diffusion
d'informations. Des facilités de crédits sont également
mises en place pour les sociétés désireuses de construire
des H.B.M. Ces dernières peuvent emprunter à taux réduit
à des organismes publics tels que les Caisses de Dépôts.
Les logements ainsi créés sont de plus exonérés de
« l'impôt sur les portes et fenêtres et de l'impôt
foncier » sur cinq années.
4. Formes urbaines.
Les formes urbaines sont diverses, allant de la maison
individuelle aux maisons en lignes en passant pas les maisons mitoyennes.
La cité Meunier à Noisiel (en Seine et Marne)
ici citée, présente un plan orthogonal. Les maisons sont
alignées sur rue. Au centre se situe une place principale de plan
rectangulaire autour de laquelle s'organisent selon un plan en U, les
écoles, la cantine, deux restaurants et les magasins. La cité
comprend 165 maisons sur 30 hectares, construites entre 1874 et 1911. Une
mairie, un groupe scolaire et des réfectoires sont également
construits dans la cité.
Vue satellitaire extraite de Google Earth, cité Meunier
à Noisiel
Les maisons sont doubles avec deux pièces au
rez-de-chaussée et deux chambres au premier étage, un jardin de
400 m2.
B. DE LA LOI RIBOT À LA LOI LOUCHEUR
4. Les prémices de la loi Loucheur
C'est dans ce contexte qu'intervient la loi Ribot
promulguée le 18 avril 1908. Elle institue les Sociétés de
Crédit Immobilier qui permettent de favoriser l'accession à
« la petite propriété ». Elles offrent des prêts
à un taux de 2 % soit aux particuliers, soit aux sociétés
de H.B.M. Cette loi vise à fixer les populations rurales en les aidants
à accéder à la propriété de leur maison et
du terrain. La deuxième loi Ribot de 1922 institutionnalise une aide
d'Etat auprès des petits propriétaires fonciers éprouvant
des difficultés pour construire.
Une des premières législations en matière
d'urbanisme fut votée le 14 mars 1919 à l'initiative de Cornudet.
Cette loi introduit pour la première fois, l'obligation pour toutes les
communes de plus de 10 000 habitants et certaines autres de se doter
« d'un plan d'aménagement, d'extension et
d'embellissement ». Ceci devant être réalisé dans
un délai de trois ans à compter du vote de la loi. Ainsi elle
contraint les communes à planifier et réglementer les
opérations à venir et notamment les « groupes
d'habitations et lotissements créés ou développés
par des associations, des sociétés ou des
particuliers ». Elle incite aussi les communes et les
départements à lotir des terrains au profit « des
travailleurs et des personnes peu fortunées ».9(*)
Cependant, comme aucune sanction n'est prévue par
décret pour les contrevenants à ces règles, ces lois sont
très peu respectées. Les lotisseurs les détournent
très rapidement en créant les lotissements-jardins ;
c'est-à-dire en achetant de grandes parcelles, qu'ils divisent puis
louent en tant que jardins ouvriers mais sur lesquelles ils autorisent la
construction. Ces lots échappent ainsi à cette
réglementation car ils ne sont pas théoriquement voués
à recevoir des constructions.
La loi du 19 juillet 1924 corrigera partiellement ces
défauts en imposant, dans le cadre de chaque division de terrain, la
création d'équipements collectifs avant commercialisation des
parcelles. Le lotissement est, de plus, défini comme une
opération d'urbanisme privée, effectuée sous le
contrôle de la puissance publique. L'Etat renvoie ainsi, par ces
dernières lois, le soin aux municipalités de traiter leurs
extensions urbaines. Les communes n'ayant souvent pas les moyens de
créer ou de faire appliquer ces plans, ces lois eurent un effet relatif
sur la création de nouveaux lotissements ou groupes d'habitations
salubres.
5. La loi Loucheur
La loi du 13 juillet 1928 fut précédée
par la loi Sarraut concernant les lotissements défectueux. A partir du
constat d'échec des lois précédentes en matière de
réglementation des lotissements, l'Etat décide d'intervenir
financièrement afin de rendre ces lotissements salubres. Pour ce faire,
l'état s'engage dans la participation à l'aménagement des
lotissements. L'obligation est donnée aux nouveaux propriétaires
de se constituer en associations syndicales afin d'obtenir une aide de l'Etat
pour l'aménagement des lotissements dont ils font partie. Les travaux
nécessaires seront ainsi en partie couverts par l'Etat sous forme d'une
subvention versée aux associations. Cette subvention « ne
dépassera pas la moitié et ne sera pas inférieure au tiers
des dépenses prévues au devis ». Les caisses
départementales instituées par les lois précédentes
accordent de plus des prêts à taux réduits remboursables
sur vingt ans aux associations syndicales.
C'est ensuite, dans le contexte particulièrement
favorable de la victoire du « bloc national » aux
élections de 1928 que Louis Loucheur présente sa loi constituant
un « programme de construction sur cinq ans visant à
encourager l'accession à la propriété». Un premier
projet d'encouragement à la petite propriété, à
l'initiative de Loucheur et Bonneway, avait été abandonné
en cours de lecture sept ans plus tôt. Il prévoyait la
réalisation de 500 000 logements « économiques et
salubres ».
La loi est votée à l'unanimité en
première lecture, malgré les débats ayant eu cours
notamment lors de la séance du 3 juillet 1928 à la Chambre des
députés.10(*) Les membres de la chambre approuvaient l'aide
à l'accession à la propriété de maisons
individuelles, cependant les méthodes employées par la
présente loi faisaient débat.
Louis Loucheur explique son projet de la sorte :
« Nous voulons créer 100 000 petits propriétaires
nouveaux, 100 000 nouveaux propriétaires pris parmi les
français dont les revenus sont si bas que jamais, sans la loi nouvelle,
ils n'auraient pu espérer posséder un jour une maison à
eux. »11(*)
C'est ainsi que la loi du 13 juillet 1928 renforce les
précédentes avec des aides financières plus importantes et
à plus grande échelle.
L'article-2 stipule le cadre d'action de la loi :
« Les maisons individuelles et les logements prévus par la
présente loi sont surtout destinés à devenir la
propriété de personnes peu fortunées et notamment de
travailleurs vivant principalement de leur salaire. »
La loi prévoit 200 000 logements HBM et
60 000 logements à loyer moyen financés grâce à
des prêts à 2% sur une très longue durée pour
l'accession à la petite propriété, attribués sur
critère social. En outre, des subventions d'Etat sont accordées
par l'entremise des Offices Publics d'Habitation institués par la loi du
5 décembre 1922. Ces subventions sont attribuées sur
critère social et « s'appliquent également à
l'aménagement, à la réparation et à
l'assainissement » d'habitations existantes entrant dans le programme
de reconstruction rurale. Une « exemption temporaire de la
contribution foncière et des taxes spéciales perçues par
les communes et les départements » est de plus accordée
pour une durée de quinze ans.
Comme pour les précédentes lois, aucun
élément de planification n'accompagne ces mesures. Les
architectes de l'Etat sont simplement chargés de vérifier la
salubrité des constructions et non leur situation et implantation.
Selon plusieurs estimations, cette loi aurait
été à l'origine de la construction de 100 000
à 120 000 maisons individuelles.12(*)
6. Formes urbaines
Trois villes du Nord-est parisien serviront d'exemple, afin
d'analyser l'évolution des formes urbaines à différentes
périodes, ayant marqué une étape dans l'urbanisation des
périphéries des villes en France. Ces villes sont choisies sur un
axe partant de Paris vers sa périphérie afin de comparer
l'évolution du bâti dans le temps et dans l'espace. Leur
superficie est sensiblement égale.
L'étude de cartes anciennes, du nombre de logements
achevés par périodes et de données
démographiques13(*)
permettent de repérer les évolutions marquantes en matière
d'habitat.14(*)
Drancy (Seine saint Denis) en 1901
Drancy en 1936
0 500m 1km
Nouvelles aires d'habitat individuel
Villepinte (Seine saint Denis) en 1902
Villepinte en 1932
0 500m 1km
Nombre d'immeubles à un seul logement
Nombre d'habitants selon l'année :
Villes
|
1881
|
1901
|
1921
|
1926
|
1936
|
1968
|
1975
|
2006
|
Drancy
|
606
|
1 247
|
15 582
|
31 489
|
42 938
|
68 467
|
64 430
|
64 600
|
Villepinte
|
334
|
646
|
639
|
2 178
|
3 893
|
12 103
|
17 565
|
35 800
|
Nombre d'habitants
Durant les années 1920, les deux premières
communes sur l'axe Paris-périphérie ont subi de grandes
transformations. En effet, la commune de Drancy s'est fortement
urbanisée jusqu'à utiliser la presque totalité de son
territoire.
De 1915 à 1936 la commune connaît la plus forte
expansion du modèle d'habitat individuel. La forte croissance
apparaissant en 1968 correspond à la construction de nombreux grands
ensembles après la seconde guerre mondiale. Cette commune proche de
Paris ne s'accroîtra plus dans les années suivantes faute d'espace
libre.
Les villes les plus proches de Paris étant, dès
les années 1930, dépourvues d'espace libre, l'urbanisation
s'étend peu à peu vers les communes plus éloignées.
C'est ainsi que Villepinte connaît une expansion
semblable à celle de Drancy avec quelques années de
décalage. Cependant sa croissance est plus progressive du fait de son
éloignement. En 1936, une grande partie de la commune reste encore
vierge de construction.
Ces nouveaux quartiers sont composés de maisons
individuelles ou mitoyennes généralement alignées sur rue
et implantées selon un plan régulier. A Drancy, ce plan est
caractérisé par un plan orthogonal rappelant celui observé
dans les cités ouvrières tandis qu'à Villepinte, le
quartier s'organise sur un plan concentrique. L'alignement sur rue est souvent
perdu au profit d'un petit jardin devant la maison.
Drancy Villepinte
Vues satellitaires extraites de Google Earth
II/ Abandon des grands ensembles et nouvelle politique
pavillonnaire
F. RÉNOVATION DES LOTISSEMENTS ANCIENS ET
RÉGLEMENTATION DES LOTISSEMENTS.
L'effort de reconstruction d'après guerre
privilégiera les immeubles collectifs afin de parer à la
pénurie de logements due aux destructions massives. La politique du
moment s'inscrit dans le courant de pensée diffusé, notamment,
par la charte d'Athènes.
Cependant, plusieurs décrets de 1958 instituent une
meilleure réglementation notamment pour l'amélioration des
lotissements existants. Ils portent sur la responsabilisation des lotisseurs en
matière de viabilisation des lots destinés à la vente, ils
réglementent et redéfinissent les lotissements jardins ayant fait
l'objet de nombreux abus entre les deux guerres, ils soumettent
également à autorisation toute division et vente de terrains.
Malgré la faveur des gouvernements pour le collectif,
un mouvement coopératif d'auto-construction voit le jour. Entre 1950 et
1960, les adhérents de ce mouvement dit « des
Castors » construisent à plusieurs leurs maisons pour tenter
de pallier l'insuffisance de la construction. Un sondage effectué
à la demande de Paul Delouvrier et Roland Nungesser, alors Ministre au
Logement, indique que 66% des français penchent en faveur de la maison
familiale.
Les grands ensembles connaissent rapidement une
dépréciation progressive due aux formes urbaines qu'ils
génèrent et aux problèmes notamment sociaux qu'ils
engendrent. Cette tendance sera favorable à un nouveau départ de
l'habitat pavillonnaire.
G. LA LOI D'ORIENTATION FONCIÈRE
La Loi d'Orientation Foncière promulguée le 30
décembre 1969 institue les Schémas Directeurs
d'Aménagement et d'Urbanisme et des Plans d'Occupation des Sols. Ceux-ci
sont élaborés conjointement avec les communes concernées.
C'est le début d'une politique de décentralisation des
opérations d'urbanisme qui se poursuivra jusqu'au vote de la loi de
décentralisation en 1983.
Avec les Plans d'Occupation des Sols, les Schémas
Directeurs d'Aménagement et d'Urbanisme et Schémas de Secteur, la
loi LOF institue les premiers véritables documents d'urbanisme. Les POS
sont des documents prospectifs n'ayant pas de rôle réglementaire
mais étant établis sur une grande échelle et sur le long
terme. Les SDAU sont des documents réglementaires établis sur des
espaces plus réduits. Ces documents sont conçus dans un contexte
où l'on privilégiait les extensions urbaines15(*) ; c'est ainsi que les POS
ne s'intéressent, comme leur nom l'indique, qu'à une
réglementation de l'usage du sol sans intégrer de
réglementation relative aux espaces bâtis, pourtant essentielle
dans une politique dirigée vers un renouvèlement urbain.
Plusieurs articles témoignent de l'encouragement qui
est lancé aux communes quant à leur développement vers
leur périphérie. Cela se retrouve dans plusieurs domaines
traités par la présente loi.
5. Organiser les extensions de ville
L'article premier stipule en effet que les SDAU ont pour
rôle de « fixer les orientations fondamentales de
l'aménagement des territoires intéressés, notamment en ce
qui concerne l'extension des agglomérations ». Ils
déterminent en particulier « la destination
générale des sols, le tracé des grands équipements
d'infrastructure, l'organisation générale des
transports » ainsi que « les zones
préférentielles d'extension et de
rénovation ».
Ces Schémas sont, de plus, dotés de
Schémas de Secteur qui détaillent et précisent le contenu
de certaines parties.
6. Participation budgétaire pour l'extension des voies
urbaines rapides.
Dans le même objectif d'encouragement au
développement des villes vers leur périphérie, la loi LOF
prévoit une participation budgétaire de l'Etat
« à la construction de voies urbaines rapides destinées
à favoriser la desserte des terrains nécessaires au
développement de l'urbanisation ».
7. Réforme du permis de construire
Selon le ministre du logement de l'époque, Roland
Nungesser, de nombreuses personnes disposeraient des moyens financiers
d'accéder à la propriété, mais reculeraient devant
la demande d'autorisation souvent très longue. C'est ainsi qu'il proposa
une réforme du permis de construire simplifiant la demande.
La loi prévoit ainsi une réforme du permis de
construire ; l'attention est alors portée sur les dispositifs
urbanistiques plutôt que sur les dispositifs architecturaux
caractérisant les demandes. Les contrôles ne se font donc plus au
préalable mais a posteriori, constituant ainsi un avis de
conformité. C'est une manière, selon le ministre, de relancer la
construction de maisons individuelles16(*).
8. La création des ZAC
La loi LOF institue également les Zones
d'Aménagement Concerté en remplacement des Zones à
Urbaniser en Priorité créées par décret en 1958.
La création d'une ZAC autorise à déroger
au Plan d'Occupation des Sols de la commune sur lesquelles elle s'implante.
Contrairement à la procédure de lotissement, la ZAC est
d'initiative publique mais s'effectue en collaboration avec un
aménageur.
Les annexes à cette loi et notamment l'article 13-1 du
code de l'urbanisme réaffirment cette politique d'extension des espaces
constructibles aux abords des villes. En effet, celui-ci « autorise
la construction de maisons individuelles presque partout ;
l'élargissement des périmètres d'agglomération de
manière à offrir quatre fois plus de terrain que
nécessaire. »17(*)
H. VILLAGES-EXPO ET CONCOURS DE MAISONS INDIVIDUELLES
4. Villages-expo
Sous la houlette de Jacques Maziol et de Roland Nungesser, les
villages-expo se développent à partir de 1966, date à
laquelle le premier village expo voit le jour à Saint-Michel-sur-Orge.
Le ministre Nungesser se félicite, à l'occasion de la remise des
clefs aux premiers propriétaires à laquelle il participe, de la
réussite de cette entreprise : « Village expo a
montré que la maison individuelle pouvait maintenant être
accessible à un plus grand nombre parce que les prix de revient de la
maison individuelle ont baissé très sensiblement. La plupart des
maisons qui ont été présentées à
Village-expo sont toutes en dessous des prix plafond HLM accession à la
propriété, certaines même d'entre elles passent en dessous
des prix plafond d'HLM locatif. Par conséquent, il y a maintenant la
possibilité d'offrir la maison individuelle à grand nombre de
gens et aux familles les plus modestes ».18(*)
5. Les « Chalandonnettes »
Dans la même direction, en 1969, Albin Chalandon, alors
Ministre de l'Equipement décide de proposer aux ménages modestes
des maisons individuelles à bon marché. C'est ainsi qu'il lance
un concours ouvert aux promoteurs immobiliers privés et sociaux. Le
concours porte sur l'élaboration de modèles de maison suivant
certaines normes techniques et conditions de prix de vente.
La Fédération Nationale des Coopératives
HLM indique que 65 000 maisons furent construites sur ces modèles
de 1970 à 1972. Chaque groupement de promoteurs choisi s'engageait
à construire 7 500 maisons entre ces deux années. Les
propriétaires pouvaient de leur côté
bénéficier d'aides financières attribuées par les
Caisses de Crédit HLM ou par le Crédit Foncier. La
fédération indique que plus que 250 maisons devaient être
construites à chaque opération et vendues pour 50% à moins
de 720 francs le mètre carré, pour 40% à un prix
intermédiaire entre 720 et 950 francs le mètre carré et
pour 10% à un prix libre.19(*)
6. Formes urbaines
Villepinte en 1936
Villepinte en 2003
0 500m 1km
Othis (Seine et Marne) en 1969
Othis en 2003
0 500m 1km
Nombre d'immeubles à un seul logement
Nombre d'habitants selon l'année :
Villes
|
1881
|
1901
|
1921
|
1926
|
1936
|
1968
|
1975
|
2006
|
Villepinte
|
334
|
646
|
639
|
2 178
|
3 893
|
12 103
|
17 565
|
35 800
|
Othis
|
239
|
265
|
208
|
281
|
241
|
260
|
3 343
|
6 501
|
Nombre d'habitants
Durant cette période de retour au modèle
pavillonnaire, après les années de reconstruction intensive des
grands ensembles, de nombreuses petites communes, se sont amplement
développées, « passant de communes rurales à
communes à caractère urbain relatif »20(*) selon le recensement de
l'Insee de 1982.
C'est ainsi le cas d'Othis en Seine et Marne qui, avant 1968,
était une commune exclusivement rurale avec une population de 160
habitants. La carte de 1972 de l'IGN montre également un petit village
compact. C'est donc après cette date que la commune a connu un grand
bouleversement consécutif à la réalisation d'une Z.A.C.
nommée « les verts villages ». En effet la population a
été multipliée par dix en trois ans.
Ces nouveaux quartiers sont composés de maisons
individuelles ou jumelées organisées autour de voies
tracées de manière à desservir le plus grand nombre de
parcelles.
A Villepinte, l'urbanisation progresse sur le même
modèle que dans la période d'avant guerre, c'est-à-dire
sur un plan orthogonal mais sans alignement sur rue des maisons. La vue
aérienne montre aussi comment l'urbanisation des villes s'étend
sur les bois et forêts même à proximité de
l'autoroute.
Villepinte Othis
Vues satellitaires extraites de Google Earth
I. LA LOI BOSHER ET LES VILLES NOUVELLES.
3. La loi Bosher
Paul Delouvier, préfet et vice-président de la
Direction à l'Aménagement du Territoire de 1966 à 1969 est
considéré comme le père des villes nouvelles, même
si la loi fut votée alors qu'Albin Chaladon occupait les fonctions de
Ministre de l'Equipement et du Logement.
Votée le 10 juillet 1970, la loi Bosher concernant les
villes nouvelles, se propose d'être « une première
tentative de réponse globale planifiée »21(*) contre le
phénomène toujours croissant de la rurbanisation22(*), par la création
d'agglomérations nouvelles « destinées à
constituer des centres équilibrés grâce aux
possibilités d'emploi et de logement ainsi qu'aux équipements
publics et privés qui y seront offerts. Leur programme de construction
doit porter sur 10 000 logements au moins ».
Un périmètre d'urbanisation est ensuite
créé par décret. Les communes intéressées se
constituent en Syndicats Communautaires d'Aménagement lorsqu'une
majorité qualifiée des communes en décide ainsi.
4. Formes urbaines
Généralement des quartiers pavillonnaires virent le
jour autour d'un centre plus dense, à proximité d'une gare,
où une mixité d'usage était recréée par
l'implantation de commerces, bureaux etc.
J. UN NOUVEAU DÉSENGAGEMENT DE L'ETAT
1. La loi de décentralisation de 1983
La loi de décentralisation votée le 7 janvier et
modifiée le 12 juillet 1983, à l'initiative d'Huguette
Bouchardeau, institue le transfert des compétences, notamment en
matière d'urbanisme, vers les communes ou communautés de
communes.
Ainsi les Schémas Directeurs d'Aménagement et
d'Urbanisme sont élaborés sur l'initiative des communes ou de
leur groupement, en association avec l'État. Avant approbation, le
document doit être transmis au représentant de l'Etat dans le
département qui en contrôle essentiellement la
légalité.
Le POS est le plus souvent élaboré par des
cabinets privés, puis soumis au conseil municipal pour
délibération et enfin transmis au préfet pour accord. Le
contrôle se fait donc a posteriori. Cependant les auteurs des documents
d'urbanisme doivent respecter les Prescriptions d'Aménagement et
d'Urbanisme élaborées par l'Etat.
2. Conséquences
Ces mesures ont eu des répercutions sur l'urbanisation
des communes : les services de l'Etat, auxquels on a retiré la
responsabilité de ces documents, sont moins concernés et
laissent plus de pouvoir aux communes, instances décisionnaires moins
indépendantes puisque plus proches des intérêts
particuliers.
Cependant, des lois viennent plus tard réglementer
d'élaboration de ces documents. C'est le cas des Lois
d'Aménagement et d'Urbanisme : « Loi
aéroport », « Loi littoral »,
« Loi montagne ». Ces textes seront bientôt suivis
par la loi-paysage (1986) et la Loi d'Orientation pour la Ville (1991), puis
par la plus récente loi Pasqua instituant les Directives
d'Aménagement du Territoire qui viennent ajouter des normes
supra-communales à celles qui existaient déjà.
III/ Vers un développement soutenable
A. SENSIBILISATION AUX PROBLÈMES D'UNE URBANISATION
DÉRAISONNÉE
1. Vers une vision plus globale du territoire.
La loi Pasqua de 1995 introduit les « Schémas
Nationaux d'Aménagement et de Développement du
Territoire » devant être présentés devant le
parlement avant approbation. Il est également créé un
« Conseil National de l'Aménagement et du Développement
du Territoire » qui formule des avis sur les politiques d'Etat et des
collectivités territoriales concernant l'aménagement et le
développement du territoire. « Des directives territoriales
d'aménagement peuvent fixer [...] les orientations fondamentales de
l'Etat en matière d'aménagement et d'équilibre entre les
perspectives de développement, de protection et de mise en valeur des
territoires ». Ces directives sont établies à
l'initiative et sous la responsabilité de l'Etat.
Cette loi porte modification à la « Loi
relative à la répartition de compétences entre les
communes, les départements, les régions et l'Etat » de
1983 en permettant à l'Etat de se réengager dans
l'aménagement du territoire, qui était depuis lors laissé
aux communes, tout en prenant en compte un développement plus durable.
Cette loi fut à son tour modifiée en 1999 par la
loi Voynet qui supprime les Schémas Nationaux d'Aménagement et de
Développement du Territoire au profit des « Schémas de
Services Collectifs ». Ces schémas concernent neuf domaines
d'action prioritaires dans l'objectif d'un développement durable du
territoire. Ils ont été élaborés au niveau national
par la Délégation à l'Aménagement du Territoire et
à l'Action Régionale en collaboration avec les régions.
Des « Schémas Interrégionaux
d'Aménagement et de Développement du Territoire » sont
également élaborés. Ceux-ci doivent être compatibles
avec les « Schémas Régionaux d'Aménagement de
Développement » et se référer aux
« Schémas de Services Collectifs ». Ces
schémas sont mis en oeuvre en collaboration avec l'Etat et dans le
cadre des « Contrats de plan Etat-Région »
institués par la loi de 1982 portant réforme de la planification.
Ces contrats portent engagement de l'Etat sur la programmation et le
financement de projets importants dans les régions. Ils ont
été revalorisés par la présente loi.
Ces lois ajoutent de nouveaux documents et renforcent les
documents existants en matière de gestion de l'aménagement
à l'échelle nationale. Elles viennent cadrer les documents
établis à l'échelle régionale. La loi Voynet met en
outre l'accent sur un meilleur dialogue entre les différents acteurs de
l'aménagement.
2. Vers une restriction de l'utilisation de l'espace
La loi de décentralisation de 1983 introduit pour la
première fois la notion de « limitation de l'utilisation de
l'espace ». C'est la première apparition d'une notion
écologique dans les législations relatives à l'urbanisme,
dix ans après que René Dumont se soit présenté en
tant que candidat écologiste aux présidentielles, ouvrant la voie
à l'écologie politique23(*).
Par la suite, la loi Pasqua fait mention
d' « environnement et de développement
durable » en ce qui concerne les objectifs des Schémas
Nationaux d'Aménagement et de Développement du Territoire. Cette
notion sera renforcée par la loi Voynet.
C'est ensuite la loi Solidarité et Renouvèlement
Urbain qui reprend le thème de la limitation de l'utilisation de
l'espace. Ainsi, elle indique que les Schémas de Cohérence
Territoriale, les Plans Locaux d'Urbanisme et les cartes communales, qui
élevées par la présente loi au rang de documents
d'urbanisme pour les petites communes, permettent d'assurer « une
utilisation économe et équilibrée des espaces naturels,
urbains, périurbains et ruraux »
Cette loi institue également un nouveau document, le
Plan d'Aménagement et de Développement Durable qui, inscrit au
PLU, énonce les intentions de la municipalité pour les
années à venir. Ce document fut conçu comme opposable au
tiers mais ne l'est plus depuis la loi « Urbanisme et
Habitat » du 2 juillet 2003.
B. LE PARADOXE DES MESURES BORLOO
4. Autour de la « maison à 100 000
euros »
« Devenir propriétaire de son logement, voir
ses enfants grandir et prendre leurs racines dans une maison qui acquiert son
âme au fil du temps... Pour bon nombre de Français, c'était
jusqu'alors un rêve qui avait peu de chance de se réaliser.
Grâce à la Maison à 100 000 euros, le rêve se
concrétise : pour l'équivalent d'un loyer HLM, les ménages
disposant de revenus modestes, vont pouvoir acquérir une maison de
qualité, bien intégrée dans son environnement, dans sa
ville. »24(*)
Plusieurs dispositifs sont proposés afin de parvenir au
coût de 100 000 euros. Ceux-ci sont plus ou moins cumulables selon
la zone de future résidence et ne sont pas seulement applicables aux
futurs acquéreurs de la « maison à 100 000
euros » mais également à toute personne désirant
accéder à la propriété et bénéficiant
de ressources inférieures à celles permettant l'accès au
logement locatif social.
Dans le cadre d'une « maison
aujourd'hui »25(*), nom véritable de la maison à
100 000 euros, les accédants bénéficiant d'un contrat
« Prêt Social Location-Accession » (PSLA) peuvent
obtenir un prêt à taux réduit, un taux réduit de
TVA, une exonération de taxe foncière sur les
propriétés bâties pendant 15 ans et une garantie de rachat
du logement et de relogement.
Dans d'autre cas, comme lors d'une construction dans une zone
où le prix du foncier ne permet pas de rentrer dans l'objectif des
100 000 euros, un bail à construction peut être signé
avec la commune qui loue un terrain destiné à être
bâti par le locataire. Le terrain, qui peut être acheté
à tout moment, est loué à un faible prix pendant toute la
période de remboursement de la « maison aujourd'hui ».
Les destinataires peuvent également souscrire un prêt à
taux zéro.
Dans les zones couvertes par un plan de rénovation
urbaine, l'Agence Nationale de Renouvèlement Urbain accorde des
subventions et l'acquéreur bénéficie d'une TVA à
taux réduit.
Le PASS-foncier est une autre mesure instituée par le
gouvernement de manière à favoriser l'accession à la
propriété ; cependant celui-ci s'applique aussi bien
à l'acquisition qu'à la construction d'un logement neuf,
individuel ou collectif. Il est financé grâce à une
convention entre l'Etat et les organismes collecteurs tels que les
Collecteurs Interprofessionnels du Logement, les Chambres de Commerce et
d'Industrie et la Caisse des Dépôts et Consignation.
L'alimentation du PASS-foncier s'effectue entre autre par le 1% logement,
mesure datant de 1953 et correspondant à participation des employeurs
à l'effort de construction à hauteur de 1% de la masse salariale.
Selon Christine Boutin, Ministre du Logement et de la Ville,
la mesure de la loi Travail Emploi Pouvoir d'Achat du 1er aout 2007,
permettant un « crédit d'impôt sur la déduction
des intérêts d'emprunt » va encore favoriser les
accessions à la propriété.
Plusieurs autres mesures, notamment des prêts, avaient
été instituées dès 1984 par décret, mais
n'ont pas connu beaucoup de succès. Depuis 2004 les conditions d'octroi
de ces prêts ont été réévaluées
plusieurs fois par décret de manière à favoriser les
accédants à la propriété.
5. Le paradoxe
Ces mesures semblent assez paradoxales lorsque l'on prend en
compte les préoccupations, citées précédemment, de
« réduction de la consommation d'espace ». La charte
de la maison à 100 000 euros et son cahier des charges ne
précisent en rien que l'implantation de ces maisons doit respecter ces
préoccupations.
Ces mesures participent grandement au développement du
modèle d'habitat individuel puisqu'elles permettent l'obtention d'un
terrain et la construction de sa maison « pour l'équivalent
d'un loyer HLM » par le cumule des aides et par les prêts sur
de longues durées.
Sur le plan technique, il faut cependant noter l'exigence du
label « très haute performance énergique » de
la réglementation thermique de 2000.
6. Formes urbaines
Villepinte ne 1974
Villepinte en 2003
0 500m 1km
Nombre d'immeubles à un seul logement
Nombre d'habitants
A Villepinte, les dernières terres agricoles entre la
francilienne et l'aéroport Charles de Gaule sont transformées en
terrain à bâtir de par des pressions foncières devenues
plus fortes.
Villepinte, vue satellitaire extraite de Google Earth
Les formes urbaines sont celles que l'on trouve aujourd'hui
dans chaque lotissement de village, caractérisées par des voies
de desserte courbes et un découpage des parcelles permettant la vente du
plus grand nombre de lots. Les parcelles ont des superficies de plus en plus
réduites.
C. VERS DES ÉLÉMENTS DE SOLUTION
1. Le Grenelle de l'Environnement
Annoncé le 18 mai 2007 par Alain Jupé, alors
Ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement
Durables, puis mené par son remplaçant Jean-Louis Borloo, le
Grenelle de l'Environnement a pour but de réunir des protagonistes de
différents horizons sous la forme de rencontres et discussions autour de
thèmes sur l'environnement et le développement durable. Parmi les
groupes d'étude qui sont formés, l'un d'eux, sous le
nom « Urbanisme et gouvernance territoriale », se
préoccupe de la maîtrise de la « consommation de
l'espace ».
Après une rapide définition des enjeux d'un tel
programme, sont exposées les « mesures
opérationnelles »26(*) proposées par le groupe d'étude. Parmi
ces mesures, certaines ont trait à une amélioration de la
législation, notamment au sujet des Schémas de Cohérence
Territoriale (SCOT). Ainsi, un « renforcement du caractère
opposable des SCOT » ou l' « introduction dans les
SCOT de critères de performance énergétique et
d'émissions de gaz à effet de serre » sont
mentionnés. Un autre paragraphe stipule qu'une limitation de
l'étalement résidentiel passerait par l'introduction dans les
documents d'urbanisme d'objectifs chiffrés en matière de
« réduction des consommations d'espace ». Il est
également fait mention de « zones de densification
environnementale » qui, situées à proximité des
réseaux de transports en commun, serait dotées de Coefficients
d'Occupation des Sols majorés.
Même si les résultats obtenus, suite à ces
débats, sont loin d'être ceux escomptés, ce Grenelle montre
une implication de l'Etat dans les problèmes écologiques
rencontrés aujourd'hui.
2. Etude de l'ADEME
L'Agence de l'Environnement et de la Maitrise de l'Energie
placée sous la tutelle du Ministère de l'Ecologie, du
Développement et de l'Aménagement Durables et du Ministère
de l'Enseignement et de la Recherche publie un rapport27(*) présentant les
problèmes dus à l'étalement urbain et stipulant
« comment des politiques urbaines peuvent réduire la
consommation d'énergie, consommation elle-même stimulée par
un aménagement à faible densité ». Cette
étude, s'appuyant sur plusieurs exemples pris dans le monde pose le
problème d'une divergence entre les divers objectifs que les
municipalités veulent atteindre et les objectifs du développement
durable inclinant à une « maîtrise de l'étalement
urbain ».
L'étude détermine, dans le but de les justifier,
les principales raisons pour lesquelles une maîtrise de
l'étalement s'impose aujourd'hui. Parmi celles-ci se trouve notamment la
question de la difficulté de transports efficaces et rapides dans de
grandes zones urbaines ininterrompues. Liée à celle-ci, la
question des réseaux et de leur coût se pose de façon
majeure. La gestion locale pose également problème : il
convient de ne pas mettre en péril les activités rurales et les
espaces verts et par là même de veiller à ce que les
besoins locaux soit assurés localement. La question de l'isolement
social et de la situation des habitants est également posée, en
effet avec l'expansion du modèle d'habitat individuel, les habitants se
trouvent de plus en plus coupés de la ville mais aussi des campagnes.
Selon cette étude, la maîtrise l'étalement
urbain s'organise en trois grands principes : l'établissement de
plans d'aménagement à l'échelle régionale et sur de
longues périodes (50 ans par exemple), l'identification des zones
« interdites », la gestion de la densité.
L'idée maîtresse est la diminution des dépenses en
énergie.
Des dix études de cas de villes
étrangères qui sont présentées dans ce rapport,
ressortent plusieurs mesures nommées « bonnes
pratiques » permettant de tendre vers cette maîtrise de
l'étalement urbain. Parmi ces dernières, on retiendra celles
où l'état pourrait jouer un rôle d'incitateur et de
législateur.
Tout d'abord, des plans établis à
l'échelle nationale pour l'échelle locale sont la base d'une
bonne maîtrise, ceci afin de maîtriser les interactions entres les
différents territoires. Ensuite, ces plans définissent des
règles notamment d'utilisation du sol qui placent la préservation
des espaces verts au centre des préoccupations, obligent à une
mixité d'usage, favorisent la densité et le comblement des
interstices urbains.
Une limite fixe de l'espace urbanisable s'impose
également notamment par la création d'une ceinture verte. Une
attention particulière est portée à la mise en place de
Plans Directeurs Régionaux pour la sauvegarde et la création de
parcs naturels, de voies vertes et de « corridors
sauvages »...
Sur le plan fiscal un système de prêt
indexé sur la localisation géographique est également
présenté : le plafond d'emprunt pour l'accession à
la propriété d'une maison individuelle, d'une maison de ville ou
d'un logement en copropriété est relevé lorsque
l'acquisition concerne une zone urbaine compacte nécessitant peu de
transport et donc peu d'énergie. D'autre part, le partage des revenus
fiscaux sur une région ou un territoire donné permet de limiter
l'intéressement particulier de communes isolées.
3. Exemples de mesures qui pourraient s'appliquer à la
législation française.
Dans le but de détacher les instances
décisionnaires des pressions locales, les Schémas de
Cohérence Territoriale qui définissent « les objectifs
des politiques publiques d'urbanisme et les grands équilibres
à respecter »27(*), pourraient être plutôt établis
à l'échelle départementale, et les PLU, édictant
des règles plus précises d'utilisation des sols, établis
à l'échelle intercommunale.
Dans un autre domaine, les prêts élaborés
dans le cadre de la « maison à 100 000
euros »pourraient être adaptés au système de
répartition géographique présenté par l'ADEME. Ce
même système pourrait également être adapté
à la construction de maisons passives. Le plafond d'emprunt pourrait
ainsi être relevé ou les taux d'emprunt diminués en
fonction de la proximité du lieu de résidence par rapport
à la ville, aux services et au lieu de travail, mais aussi en fonction
des qualités énergétiques de la maison. Sachant qu'une
maison de ville ou une petite copropriété nécessite moins
d'énergie de chauffage qu'une maison individuelle isolée, le
linéaire de façade par cellule d'habitat se trouvant de fait
réduit.
De même, dans le cadre du renforcement de
l'intercommunalité présenté notamment par la loi
Chevènement de 1999, le partage des revenus fonciers entre les communes
d'un groupement permettrait une gestion plus globale de l'urbanisation de
celles-ci. En outre, elle justifierait les mesures imposées aux communes
situées dans un périmètre de 15 kilomètres par
rapport à une grande agglomération.28(*) Ces mesures interdisent toute
extension d'urbanisation à ces communes dès lors que
l'agglomération de laquelle elles se rapprochent possède un SCOT.
Il serait d'ailleurs intéressant de ramener le seuil d'application de
cette règle à 15 000 habitants, ce qui était
prévu initialement et modifié par la loi « Urbanisme et
Habitat » de 2003, afin que cela soit applicable à une plus
grande partie du territoire.
L'analyse de l'ADEME indique qu'un plan d'aménagement
à long terme est nécessaire à une maîtrise de
l'étalement Urbain, il semblerait donc indiqué que les PLU ne
puissent être modifiés trop facilement sur la simple initiative du
maire, or ceci est permis depuis 2003 par la Loi Urbanisme et Habitat.
Sur le plan de la préservation des paysages, les Zones
Agricoles Protégées instituées par la loi d'Orientation
Agricole de 1999 pourraient permettre une certaine maîtrise de
l'étalement urbain. En effet ces zones, une fois
délimitées, sont inscrites au PLU ou à la carte communale
des communes concernées et bénéficient alors du statut de
« servitude d'utilité publique opposable aux
tiers ». Dans l'objectif d'une politique plus globale de
préservation des espaces non urbanisés, ces zones pourraient
être créées suivant la même procédure que la
création des sites inscrits et classés, c'est-à-dire
suivant une instruction par la Direction Régionale de l'Environnement
(DIREN) et validées par le ministère chargé des sites.
Ainsi un même organisme gérerait ensemble toutes les zones
« vertes » protégées à
l'échelle de la région.
CONCLUSION
Si une certaine classe de population affiche une
volonté forte de s'installer à la campagne pour enfin
posséder une maisonnette et un petit jardin, les politiques de l'Etat
ont joué un rôle certain sur les comportements de ces populations
désireuses d'accéder à la propriété. En
effet, si les premiers sondages sur le sujet, datant de 1966, sont favorables
à l'accession à la petite propriété, ils sont
à replacer dans le contexte des prémices de la contestation des
grands ensembles. A cette époque, les ensembles collectifs
créés étant de qualité souvent médiocre ,
on ne peut s'étonner de la réaction de populations souhaitant
reconstituer un cocon familial, fuir la promiscuité, et retrouver une
qualité de vie que semblait offrir la campagne.
Plus généralement, on constate que les plus
importantes percées du mode d'habitat individuel interviennent au cours
de périodes de crise sur le plan du logement. La situation urbaine, en
ces temps de surpopulation des villes, consécutive soit à l'exode
rural dans les années 1850, soit à la reconstruction
d'après-guerre, soit à la flambée du foncier et de
l'immobilier actuelle, incite de fait au déplacement de certaines
catégories de populations vers les périphéries.
A chaque période de forte demande, les politiques
d'Etat ont aidé à ces migrations par des aménagements
notamment financiers favorisant l'accession de terrain et la construction de
maisons individuelles, solutions permettant à la fois un
désengagement de l'Etat et une relance de l'industrie du
bâtiment... signe de bonne santé de l'économie en tout
temps. « Quand le bâtiment, va tout va » affirmait en
1949, le député Martin Nadeau à l'Assemblée
Législative.
Malheureusement ce mode d'urbanisation reflète des
pratiques individualistes qui s'opposent clairement aux intérêts
collectifs et aux enjeux écologiques qui sont ceux de notre
époque. En premier lieu, nous ne disposons pas d'un espace suffisant
pour permettre à toute la population d'accéder à ce mode
d'habitat et dans un même temps nourrir cette même population.
Ensuite, ce mode d'urbanisation induit de nombreuses dégradations de
l'environnement, notamment par une imperméabilisation des sols
accroissant entre autre les risques d'inondations, par la création de
gaz à effet de serre, conséquence de déplacements en
automobile plus nombreux et plus longs, par l'emprise de plus en plus
importante des villes sur la campagne, s'accompagnant souvent de la
dégradation des paysages.
Le désir de confort individuel prévaut sur le
bien-être collectif. Ce processus étant maintenant
profondément ancré dans les meurs et les mentalités, les
politiques d'Etat ne pourront qu'inciter à un comportement plus citoyen
mais ne pourront seules inverser la tendance. Le défi des prochaines
décennies sera de résoudre les contradictions d'un monde à
la population toujours croissante mais à l'espace et aux
ressources limitées.
ANNEXES
HISTORIQUE DES POLITIQUES D'ETAT EN MATIÈRE D'URBANISME
|
DATE
|
N°/JO
|
PRÉSIDENTS /
CHEFS DE GOUVERNEMENT
|
NOM ET DOMAINE D'ACTION
|
1908
|
18/04
p. 2555
|
Armand Fallières,
Aristides Briand
|
18 Avril : loi relative à la petite
propriété et aux maisons à bon marché, dite loi
Ribot
- Aide financière pour faciliter le développent de
la petite propriété privée dans les petites villes.
- Désengorgement du centre des grandes villes.
|
1919
|
15/03
p.2726
|
R. Poincaré,
G. Clemenceau
|
14 Mars : loi relative aux plans d'aménagement,
d'embellissement et d'extension des villes dite loi Cornudet.
- Plan des espaces à créer (voies, square,
espaces boisés etc.)
- Programme déterminant les servitudes en ce qui
concerne les espaces libres à réserver, les hauteurs des
constructions, la distribution d`eau potable etc.
- Institution d'une « Commission
départementale d'aménagement et d'extension des villes et
villages ».
- autorise les communes et les départements à
lotir des terrains au profit « des travailleurs et des personnes peu
fortunées. »
- institue les « groupes d'habitations et
lotissements créés ou développés par des
associations, des sociétés ou des particuliers ».
|
1924
|
22/07
p.6538
|
A. Millerand,
A. Briand
|
19 Juillet : loi modifiant et complétant la loi du
14 Mars 1919 sur les plans d'aménagement, d'embellissement et
d'extension des villes dite loi Dormoy.
- Réglementation des divisions de
propriété par une obligation de créer des
équipements collectifs avant commercialisation des parcelles.
- Les lotissements sont définis comme une
opération d'urbanisme privée effectuée sous le
contrôle de la puissance publique.
|
1928
|
17/07
p.7998
17/03
p.2942
|
G.
Doumergue,
R. Poincaré
|
13 Juillet : loi programme de construction sur 5 ans
visant à encourager l'accession à la propriété dite
Loi Loucheur.
- Art 2 : 200 000 logements ou maisons
individuelles.
- Art 3 : Prêt de l'Etat à 2% avec ou sans
apport personnel (sur critères sociaux, apport maximum : 4 000
francs).
- Prêts d'Etat par l'intermédiaire de
Sociétés de Crédit Immobilier ou Offices Publics,
sociétés et fondations d'habitations à bon marché.
En tout : 2, 35 milliards de francs.
- Art 11 : Subventions d'Etat sur critères
sociaux.
- Art 19 : Prêts également pour la
rénovation de logements existants. 25 000 francs.
17 mars : loi facilitant l'aménagement des
lotissements défectueux, dite Loi Sarrault.
- Sociétés Mutuelles d'Epargne se constituent en
associations syndicales autorisées afin d'obtenir des subventions pour
l'aménagement des lotissements.
|
1934
|
|
|
Plan Prost pour l'aménagement de la banlieue
parisienne.
|
1935
|
|
A. Lebrun,
F. Bouisson
|
Décret-loi du 8 Août sur les
lotissements-jardins ;
|
1943
|
24/06
p.1715
|
Marechal P. Petain,
P. Laval
|
15 Juin : Loi d'urbanisme,
- codifiant et complétant les textes antérieurs sur
les plans d'aménagement.
- créant les « Services d'Etat de
l'Urbanisme. »
- Délégation Générale à
l'Equipement National.
- Comité national d'urbanisme.
- Projets d'aménagement communaux.
- Lotissements.
- Permis de construire.
|
1946
|
|
1ère assemblée const.
F. Gouin
|
Loi du 28 Octobre sur la reconstitution des biens détruits
par faits de guerre.
|
1948
|
48-1360
|
Id, R. Schuman puis A. Marie
|
1 septembre : Loi Grimaud
- Allocation au logement.
- Sécurité des locataires.
- Encadre les loyers.
|
1950
|
50-852
|
V. Auriol,
R. Pleven
|
Loi du 21 Juillet dite « Loi Courant » sur
l'aide à la construction.
- organisation d'un régime de primes et de prêts
spéciaux.
- institution de plans-types de logements.
- les HBM deviennent les HLM.
Décret du 8 Août créant le Fonds National
d'Aménagement du Territoire (FNAT)
- faciliter le financement des réalisations de zones
d'habitation et des zones industrielles.
|
1951
|
|
V. Auriol,
R. Pleven
|
24 Mai : Loi prévoyant la création
d'établissements publics ou de Sociétés d'Economie Mixte
pour réaliser des aménagements régionaux. (SEM)
|
1952
|
52-335
|
|
26 Mars : Loi relative à l'aménagement des
lotissements défectueux : modification de la loi de 1928.
- Aide financière de l'état sous forme de
subventions aux associations syndicales pour la reconstruction et la
rénovation des constructions en lotissement.
|
1953
|
53-318
|
V. Auriol,
J. Laniel
|
15mars : Loi facilitant la construction de logements
économiques.
- 240 000 logements au minimum par an.
- Déduction des prix de revient des bâtiments
> mesures techniques financières et fiscales.
- Rationalisation et normalisation de la construction, aide
à l'artisanat du bâtiment.
- Politique de crédit aux entreprises du bâtiment
et favorisant le progrès technique.
- Avantage financier pour l'acquisition et l'aménagent
de terrain et pour la construction d'habitations à destination
sociale.
|
1954
|
54-609
|
R. Coty
J. Laniel
|
4 Juin : décret pour l'application des lois de
1928 et 1952 relatives à l'aménagement des lotissements
défectueux.
- Subvention de l'Etat,
- Prêt de la caisse départementale
d'aménagement des lotissements aux associations syndicales,
- Remembrement éventuel des parcelles.
Les textes concernant l'Urbanisme, l'Habitation, la
Construction et le Logement sont regroupés en un «Code de
l'Urbanisme et de l'Habitation».
|
1955
|
55-1164
|
R. Coty
E. Faure
|
29 Août : décret portant sur l'application
du Règlement National d'Urbanisme (RNU) Art 91 du Code de l'Urbanisme.
- L'acceptation du permis de construire dépend de la
localisation,de la desserte des constructions, de l'implantation, des volumes
et de l'aspect des constructions.
|
1958
|
58-1464
58-1447
58-1448
|
R. Coty
C. de Gaulle
|
31 Décembre : décrets relatifs aux
lotissements :
- autorisations et prescriptions auxquelles doit se conformer
le lotisseur.
- Prescription relative aux lotissements jardin.
31 Décembre : ordonnance relative à
diverses opérations d'urbanisme
- Réglementation des ventes de terrain en
lotissement.
Ordonnance réprimant certaines infractions en
matière d'urbanisme.
- Demande d'autorisation à la vente d'un terrain en
lotissement.
|
1959
|
59-1089
|
C. de Gaulle
G. Pompidou
|
21 Septembre : décret élaborant des Plans
directeurs d'urbanisme et des Plans de détail.
- conditions d'établissement des plans d'urbanisme,
- instruction des plans d'urbanisme directeurs,
- instruction des plans d'urbanisme de détail.
|
1960
|
60-857
|
C. de Gaulle
G. Pompidou
|
6 Août : décret approuvant le
« Plan d'Aménagement et d'Organisation de la Région
Parisienne » (P.A.D.O.G.).
- Un plan à l'échelle du 1/50 000.
- Les règles générales intéressant
le mode d'occupation des sols et les conditions générales
d'implantation et de hauteur des constructions.
|
1963
|
63-112
63-125
|
C. de Gaulle
G. Pompidou
|
14 février : décret portant création
d'une Commission Nationale de l'Aménagement du Territoire au
Commissariat Général du Plan.
14 Février : décret créant une
Délégation à l'Aménagement du Territoire et
à l'Action Régionale (DATAR), et fixant les attributions du
délégué général.
- Coordination interministérielle des
éléments nécessaires aux décisions gouvernementales
en matière d'aménagement du territoire.
14 février : Fonds National d'Aménagement
Foncier et d'Urbanisme.
- faciliter l'exécution des acquisitions et des
aménagements fonciers visant à la réalisation
d'opérations d'urbanisme, d'implantations industrielles et de
réserves foncières.
|
1966
|
|
C. de Gaulle
G. Pompidou
|
CPHLM > caisse de prêt HLM
|
1967
|
67-1253
|
C. de Gaulle
G. Pompidou
|
12 Juillet : loi sur la modernisation et
l'amélioration de l'habitat (normes d'habitabilité)
31 Décembre : Loi d'Orientation Foncière
- Elaboration conjointe des Schémas Directeurs d'
Aménagement et d'Urbanisme et des Plans d'Occupation des Sols (SDAU et
POS) entre Etat et commune.
- Art 1er : dans le but d'organiser les extensions de villes
notamment.
- Art 1er : Schémas de Secteur pour
l'exécution des SDAU.
- Art 1er : création des ZAC, dérogation au
POS.
- Art 8 : participation budgétaire de l'Etat pour la
construction de voies urbaines rapides destinées à favoriser la
desserte des terrains nécessaires au développement de
l'urbanisation.
- Art 44-45 : Simplification du permis de construire, les
contrôles ne se font plus au préalable mais a posteriori.
- Contrôles uniquement de l'application des règles
d'urbanisme et non des constructions.
|
1969
|
|
G. Pompidou,
J. Chaban-Delmas
|
Concours de maisons individuelles lancé par le ministre de
l'Equipement et du Logement Albin Chalandon
|
1970
|
70-610
|
G. Pompidou,
J. Chaban-Delmas
|
10 Juillet : Loi Boscher tendant à faciliter la
création d'agglomérations nouvelles.
- Programme de construction portant sur10 000 logements au
moins.
- Délimitation d'un périmètre d'urbanisation
et énumération des communes intéressées.
- Création d'un Syndicat Communautaire
d'Aménagement.
|
1971
|
71-580
71-806
|
G. Pompidou,
J. Chaban-Delmas
|
16 juillet : Création des Offices Publics
d'Aménagement et de Construction (OPAC)
- Compétences en matière d'aménagement.
29 septembre : décret relatif à la
création de l'Agence Nationale pour l'Amélioration de l'Habitat
ancien (ANAH)
- Aide à des opérations destinées
principalement à améliorer les conditions d'habitabilité
des immeubles à usage principal d'habitation.
- Aide financière sous forme de subventions.
|
1976
|
76-629
76-1285
|
V. Giscard d'Estaing
J. Chirac
|
10 juillet : relative à la protection de la
nature.
- Etude d'impact sur le milieu naturel des constructions
projetées.
- Procédure de classement de site, établie par
l'Etat.
31 décembre : loi portant réforme de
l'urbanisme.
- Contrôle administratif sur les cessions et divisions de
terrains.
- Modifications des dispositions relatives à l'occupation
des sols.
- Modification du Code de l'Urbanisme.
|
1977
|
77-1
77-2
|
V. Giscard d'Estaing,
Raymond Barre
|
3 Janvier : loi portant réforme de l'Aide au
Logement.
- prêts d'accession à la propriété
(PAP),
- prêts locatifs aidés (PLA),
- prêts conventionnés (PC),
- aide personnalisée au logement (APL).
3 Janvier : Loi sur l'architecture, Création des
CAUE
|
1982
|
82-653
|
F. Mitterrand
P. Mauroy
|
29 Juillet : Loi portant réforme de la
planification
- Plan de la nation et plan de la région : plan
Etat-Région.
- Détermination des choix stratégiques de
développement social, économique et culturel
|
1983
|
83-8
83-663
|
F. Mitterrand
P. Mauroy
|
7 janvier : décentralisation du droit de
l'urbanisme.
Loi
relative à la répartition de compétences entre les
communes, les départements, les régions et l'Etat.
- Art.29 : Intercommunalité, chartes
intercommunales de développement et d'aménagement (perspectives
de développement commun sur le plan économique, social et
culturel).
- Art L. 121.10 : documents d'urbanisme limitant
l'utilisation de l'espace, préservant les activités agricoles,
protégeant les espaces forestiers, les sites et les paysages etc...
- L 122.1 : Remplacement du SDAU par SD.
Equilibre entre territoires agricoles, extensions urbaines,
activités économiques préservation des sites naturels.
- L 121.11 : Création des syndicats intercommunaux
d'étude et de programmation ayant pour rôle d'élaborer et
de modifier les schémas directeurs et de secteur.
- les municipalités sont désormais responsables de
la planification urbaine et du logement social.
- Dès lors qu'elles sont doté d'un POS, les
communes deviennent responsables de la délivrance du permis.
12 Juillet : l
oi
complétant la loi du 7 Janvier.
- Précision sur les périmètres de protection
des réserves naturelles.
|
1984
|
84-595
|
|
12 Juillet : définissant la location-accession
à la propriété immobilière.
|
1990
|
90-449
|
F. Mitterrand
M. Rocard
|
31 Mai : loi visant à la mise en oeuvre du droit au
logement dite loi Besson
- Art 2 : plan départemental d'action pour le
logement des personnes défavorisées.
- Art 6 : fonds de solidarité pour le logement.
- 20% de logement social imposé aux communes.
- Avantages fiscaux pour les constructeurs de logement neuf
destinés à la location comme résidence principale.
|
1995
|
95-115
|
|
4 Février : Loi d'Orientation pour
l'Aménagement et le Développement Durable du Territoire dite loi
Pasqua
- Orientation fondamentale en matière d'aménagement
du territoire, d'environnement et du développement durable.
- Politique de développement économique, social, de
protection de l'environnement et du logement notamment.
|
1999
|
99-533
99-586
|
J. Chirac
L. Jospin
|
25 juin : Loi d'Orientation pour l'Aménagement et le
Développement Durable du Territoire dite Loi Voynet,
- modifie la Loi d'Orientation pour l'Aménagement et le
Développement du Territoire du 4 février 1995.
- Schémas de Services Collectifs, Schémas
Régionaux d'Aménagement et du Développement du
Territoire.
- Contractualisation entre l'État et les
collectivités.
12 Juillet : loi relative au renforcement de la
coopération intercommunale, dite loi Chevènement.
- Création des Etablissements Publics de
Coopération Intercommunale (EPCI)
- Remplacent les communes membres dans ce qui relève de
l'aménagement de l'espace (SCOT, création de ZAC
d'intérêt communautaire, organisation des transports urbains)
- Simplification de la création de communautés
urbaines et des communautés de communes.
|
2000
|
2000-1028
|
J. Chirac
L. Jospin
|
13 décembre : loi SRU « solidarité
et renouvèlement urbain »
- Remplacement des SD par les SCOT et des POS par les PLU.
- Création des Projets d'Aménagement et de
Développement Durable opposables au tiers.
- Art 1 : « Une utilisation économe et
équilibrée des espaces naturels, urbains, périurbains et
ruraux »
- L.122-1 : préconisation d'un diagnostic
préalable pour établir les Projets d'Aménagement et de
Développement Durable du Territoire.
- Art 6 : cartes communales pour les petites communes
rurales.
|
2001
|
2001-260
|
|
27 mars : décret d'application des SCOT, PLU et carte
communales.
|
2003
|
2003-590
2003-48
2003-710
|
J. Chirac
J-P Raffarin
|
2 juillet : loi sur l'urbanisme et l'habitat.
- Suppression du caractère opposable des PADD.
- Amendement des Orientations Particulières
d'Aménagement.
- Règle des 15 kilomètres, applicable seulement aux
agglomérations de 50 000 habitants (et non
plus15 000habitants.)
31 juillet : Circulaire commentaire de la loi
Urbanisme-Habitat et premières directives d'application.
1er Août : Loi d'Orientation et de Programmation pour
la Ville et la Rénovation Urbaine dite loi Borloo
- Programme National de Rénovation Urbaine : plan
Borloo.
- 200 000 constructions de logements locatifs sociaux,
200 000 réhabilitations, 200 000 démolitions de
logements vétustes.
- Développement économique des quartiers
prioritaires, création de Zone Franches Urbaines.
|
2004
|
2004-1
2004-804
2004-286
|
J. Chirac
J-P Raffarin
|
7 janvier : Circulaire relative à la mise en oeuvre
de l'article 55 de la loi SRU
30 juin : présentation du plan de cohésion
sociale par Jean Louis Borloo.
9 août : loi relative au soutien à la
consommation et à l'investissement.
- Art. 9 : Condition d'application des contrats
location-accession.
26 mars : Décrets relatifs aux
conditions d'octroi des prêts conventionnés pour des
opérations de location-accession à la propriété
immobilière.
|
2005
|
2005-157
2005-809
2005-47
2005-1527
|
J. Chirac
J-P Raffarin puis (mai)
D. de Villepin
|
18 janvier 2005 : loi de Programmation pour la
Cohésion Sociale, versant législatif du Plan de Cohésion
Sociale, modification de la loi 84-595 définissant la location-accession
à la propriété immobilière.
23 février : loi relative au développement des
territoires ruraux.
- Protection des zones naturelles.
- Gestion foncière et rénovation du patrimoine
bâti,
- Préservation des zones agricoles.
28 juillet : Circulaire relative à la
décentralisation des autorisations et actes administratifs à
l'occupation et à l'utilisation du sol.
8 décembre : ordonnance relative au permis de
construire et aux autorisations d'urbanisme.
|
2006
|
2006-13
2006-872
|
J. Chirac
D. de Villepin
|
1 Février : circulaire relative à la maison
à 100 000 euros.
1er mars 2006 : relative à la mise en oeuvre de la
politique du logement et à la programmation des financements
aidés de l'Etat pour 2006.
Loi du 13 juillet 2006 portant engagement national pour le
logement dite Loi ENL
- Mobilisation des ressources foncières pour la
réalisation de logements et aide aux communes.
- Quota de logements locatifs sociaux.
- L.302-10 : plan départemental de l'habitat,
conjointement par l'Etat, le département et les établissements
publics de coopération intercommunale.
- Favorisation de l'accession à la
propriété.
|
2007
|
2007-18
2007-290
|
N. Sarkozy
F. Fillon
|
Décret du 5 janvier 2007 pris pour l'application de
l'ordonnance n° 2005-1527 du 8 décembre 2005 relative au permis de
construire et aux autorisations d'urbanisme.
- Règlement national d'urbanisme : restriction de
l'autorisation d'urbanisme en dehors des parties urbanisées des communes
notamment pour limiter une « urbanisation
dispersée ».
Loi du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et
portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale.
|
GLOSSAIRE
CARTE COMMUNALE : c'est un document d'urbanisme
simplifié dont peut se doter une commune qui ne dispose pas d'un plan
local d'urbanisme ou d'un document en tenant lieu. Elle détermine les
modalités d'application des règles générales du
règlement national d'urbanisme. Les cartes communales ne
possèdent pas de règlement propre, « elles
délimitent les secteurs où les constructions sont
autorisées et les secteurs où les constructions ne sont pas
admises »29(*).
COMMUNAUTE D'AGGLOMERATION : La
communauté d'agglomération est un EPCI regroupant plusieurs
communes formant, à la date de sa création, un ensemble de plus
de 50 000 habitants d'un seul tenant et sans enclave autour d'une ou plusieurs
communes centre de plus de 15 000 habitants. Ces communes s'associent au sein
d'un espace de solidarité, en vue d'élaborer et conduire ensemble
un projet commun de développement urbain et d'aménagement de leur
territoire.30(*)
COMMUNAUTEE DE COMMUNES : C'est un EPCI regroupant
plusieurs communes d'un seul tenant et sans enclave. Elle a pour objet
d'associer des communes au sein d'un espace de solidarité en vue de
l'élaboration d'un projet commun de développement et
d'aménagement de l'espace.31(*)
COMMUNAUTE URBAINE : La communauté urbaine est un
EPCI regroupant plusieurs communes qui s'associent au sein d'un espace de
solidarité, pour élaborer et conduire ensemble un projet commun
de développement urbain et d'aménagement de leur
territoire.32(*)
ECOLOGIE POLITIQUE : Ensemble de courants de
pensées largement diffusées depuis les années 1970 qui
insiste sur la prise en compte des enjeux écologiques dans l'action
politique et dans l'organisation sociale. Elle utilise les résultats de
l'écologie scientifique.
EPCI : L'Etablissement Public de Coopération
Intercommunale est chargé, dans le cadre des SCOT, de l'approbation, du
suivi et de la révision du schéma de cohérence
territoriale.
CITE-JARDIN : C'est à l'origine un
concept développé en Angleterre à la fin du
20ème siècle, proposant, dans la ligne des utopies, une
amélioration des conditions de vie à partir d'un environnement
favorable et d'une organisation urbaine conditionnant les relations sociales.
Le modèle est importé en France dans l'entre-deux-guerres, en ne
retenant que l'abondance du vert et, du point de vue politique, la
possibilité de créer dans cet esprit des quartiers de logements
sociaux en maisons individuelles ou groupées. De fait, en France, la
cité-jardin n'est le plus souvent qu'un lotissement concerté
d'habitat social.
CITÉ PAVILLONNAIRE : Lotissement concerté
formé d'habitations mono-familiales isolées, jumelées,
combinées ou en séries. La cité pavillonnaire peut
comprendre des équipements et des commerces. La cité
ouvrière est destinée au logement des ouvriers.
MAISON INDIVIDUELLE
Construction destinée à l'habitation et
occupée par un seul ménage.
Elles sont occupées presque exclusivement par des
propriétaires ou des accédants à la
propriété : près de quatre nouveaux accédants sur
cinq achètent actuellement une maison individuelle. 33(*)
PADD : définit les orientations
générales d'aménagement et d'urbanisme retenues pour la
communauté de communes s'il s'inscrit dans le SCOT ou pour la commune
s'il s'inscrit dans le PLU. Les autres documents tels que le règlement
et les documents graphiques doivent être établis en
cohérence avec le projet.
PÉRIMÈTRE D'AGGLOMÉRATION : Il n'est
défini par une procédure précise qu'en matière
d'agglomération nouvelle, quelle qu'en soit la formule d'association des
communes retenues. Si ce périmètre est compris à
l'intérieur d'une communauté urbaine, celle-ci peut prendre en
charge l'aménagement de la ville nouvelle.34(*)
PLU: Instaurés par la loi SRU de décembre 2000,
prenant la suite des POS, les Plan Locaux d'Urbanisme exposent un diagnostic
établi au regard de la situation générale et
présentent un projet d'aménagement et de développement
durable. Les plans couvrent l'intégralité des territoires d'une
ou plusieurs communes sauf les parties couvertes par un plan de sauvegarde et
de mise en valeur. Comme les POS, ils fixent les règles
générales et les servitudes d'utilisation des sols. Parmi leurs
nombreuses prérogatives, on peut relever qu'ils fixent l'affectation des
sols, qu'ils déterminent l'aspect extérieur des constructions en
vue de contribuer à la qualité architecturale, qu'ils identifient
les éléments de paysage à protéger ou à
mettre en valeur et que, comme le POS, ils fixent les coefficients d'occupation
des sols qui déterminent la densité urbaine. Le PLU est
élaboré à l'initiative et sous la responsabilité de
la commune et approuvé après enquête publique par la
délibération du conseil municipal.
POS : Les POS créés par la
Loi
d'Orientation Foncière de 1967 succèdent aux anciens les plans
d'aménagement d'embellissement et d'extension puis aux Plans d'Urbanisme
de Détail. Les POS sont des documents locaux, généralement
établis à l'échelle de la commune et pour le moyen terme
(10 à 15 ans), qui « fixent les règles
générales et les servitudes d'utilisation des sols, qui peuvent
notamment comporter l'interdiction de construire »35(*). Il concerne toutes les
propriétés, qu'elles soient privées ou publiques et
détermine notamment les droits à construire et les conditions
d'évolution attachées à chaque propriété. Ce
document juridique, de portée générale, s'impose à
tous, particuliers et administrations et constitue la référence
pour l'instruction des permis de construire et des autres autorisations
d'urbanisme.
REGLE DES QUINZE KILOMETRES : Depuis la loi SRU, l'article L.
122-2 du
code de
l'urbanisme institue la « règle des quinze
kilomètres » dont l'objectif est d'encourager les
collectivités locales à mettre au point un SCOT en
réduisant leur possibilité d'urbanisation pour celles qui ne sont
pas munies de ce document. Selon cette règle, les communes
situées à moins de quinze kilomètres de la
périphérie d'une
agglomération
de plus de 15 000 habitants (ou à moins de quinze kilomètres de
la mer) ne peuvent pas modifier ou réviser leur
PLU afin d'ouvrir à
l'urbanisation une nouvelle zone d'urbanisation ou une zone naturelle. Depuis
la loi Urbanisme et Habitat, le seuil de 15 000 habitants est
passé 50 000 habitants.
RURBANISATION : C'est le processus d'urbanisation
rampante de l'espace rural et d'imbrication des espaces ruraux et des zones
urbanisées périphériques qui correspond une attente d'une
partie des citadins d'un cadre de vie rurale. C'est une forme d'urbanisme dus
aux utopies prônant le retour à la nature.36(*) Elle forme des extensions de
villes à l'inverse du mitage qui se développe en rase campagne.
SD : Schéma Directeur, il remplace les SDAU sans
en changer fondamentalement le contenu. Il s'appui, de plus, sur le diagnostic
et le partenariat entre villes pour la mise en oeuvre du projet
stratégique à l'échelle de l'agglomération. Depuis
la loi de décentralisation de 1983, ces documents n'assuraient plus
leurs fonctions de par les faibles coopérations intercommunales.
SDAU : Schéma Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme institué par la loi d'orientation foncière 67-1253 du
30 décembre 1967 et remplacé par les
Schémas
Directeurs par la Loi du 7 janvier 1983, il fixe les orientations
stratégiques du territoire concerné et détermine, sur le
long terme, la destination générale des sols. Il permet de
coordonner les programmes locaux d'urbanisation avec la politique
d'aménagement du territoire. Il est composé d'un rapport et de
documents graphiques, généralement au 50000. Il peut être
complété en certaines parties de son territoire par un ou
plusieurs schémas de secteur plus précis, au 1/20000.
SCOT : Le
Schéma de Cohérence Territoriale instauré par la
loi SRU du 13
décembre 2000, il fixe les objectifs des diverses politiques publiques
en matière d'habitat, de développement économique, de
déplacement des personnes et des marchandises, de stationnement des
véhicules et de régulation du trafic automobile. Le
code de
l'urbanisme fixe le régime des SCOT aux articles L.122-1 et
suivants.
Le SCOT a pour objet, à partir d'un diagnostic
préalable, d'établir un projet d'aménagement et de
développement durable (PADD) du territoire et d'en fixer les conditions
d'application. Le SCOT contient en plus du diagnostic préalable et du
PADD, un document d'orientation qui reprend les éléments
opposables des deux autres documents. Il est opposable au
plan local
d'urbanisme et à la carte communale, aux
programmes
locaux de l'habitat (PLH), aux
plans
de déplacements urbains (PDU), aux opérations
foncières et d'aménagement, aux schémas de
développement commercial et aux autorisations d'urbanisme commercial.
SYNDICAT INTERCOMMUNAL : Le syndicat de communes est un
établissement public de coopération intercommunale associant des
communes en vue d'oeuvres ou de services d'intérêt
intercommunal.37(*)
URBANISME OPÉRATIONNEL : Ensemble d'actions,
conduites ou contrôlées par les pouvoirs publics, qui peuvent
avoir pour objet la fourniture de terrains équipés
(aménagement), la construction de bâtiments ou le traitement de
bâtiments existants (rénovation, restauration,
réhabilitation). Les mécanismes actuellement les plus
utilisés en France sont la zone d'aménagement concerté et
le lotissement.
ZAC : Le projet d'urbanisme de la Zone
d'Aménagement Concerté, établi autour d'un programme de
constructions et d'équipements publics précis, est soit
constitué par un document d'urbanisme spécifique, le Plan
d'Aménagement de Zone (PAZ), soit correspondant à l'application
du règlement d'urbanisme de la commune. Depuis la Loi relative
à la SRU, les règles d'urbanisme des nouvelles ZAC sont
désormais incluses dans le Plan Local d'Urbanisme (PLU) afin de mieux
intégrer celles-ci dans l'urbanisation environnante. La ZAC
représente une alternative à celle du lotissement, qui est
normalement d'initiative privée, alors que la ZAC nécessite la
volonté d'agir d'une collectivité publique.
ZAP : Les Zones Agricoles Protégées
délimitées par arrêté préfectoral en
application de l'article L. 112.2 du code rural à partir des
critères de qualité des productions et de situation
géographique, constituent un outil de préservation des espaces
agricoles. La zone agricole protégée est une servitude
d'utilité publique, qui ne peut être modifiée ou
supprimée que par un arrêté préfectoral.
ZUP : Les Zones à Urbaniser en Priorité ont
été créées en France entre 1959 et 1967 afin de
répondre à la demande croissante de logements. Elles
étaient destinées à permettre la création ex-nihilo
de quartiers nouveaux avec leurs logements, mais également leurs
commerces et leurs équipements. Elles ont permis la construction en
France de Grands ensembles, et, si elles ont permis de résorber le
retard de l'époque en terme de besoins de logements, on considère
généralement qu'elles n'ont pas permis la création de
quartiers dynamiques, et elles sont généralement
concernées par les actions de la Politique de la Ville ainsi que par le
Programme National de Renouvellement urbain porté par l'ANRU. 58-1464 du
31 décembre 1958.
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géographie et de l'espace des sociétés, Belin, Paris,
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Pierre Merlin, L'Urbanisme, Presses Universitaire de
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d'Aigues, 2005, Collection : Monde en cours
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Denise Pumain, Thierry Pacquot, Richard Kleinschlager,
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Jean-Michel Roux, Des villes sans politique: étalement
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p.
Tonino Serafini, « La maison à 100 000 euros de
Borloo manque de terrain », Libération,
vendredi 09 décembre 2005
Marc Wiel, « Les origines de la rétention
foncière », in Etudes foncières (107,
janvier-février 2004), p. 8-9
Programme « Urbanisme et Gouvernance
territoriale », Groupe de Travail n°1, Grenelle de
l'Environnement,
http://www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/
La folie pavillonnaire (1965-1975), « La
fabrique de l'histoire », émission de France Culture, Paris, 8
octobre 2001
* 1 Vincent Fouchier,
« Agir sur les densités : pourquoi,
comment ? » Les débats sur la ville 2,
Confluences, 1999, p.45
* 2 David Mangin, La ville
franchisée. Formes et structures de la ville contemporaine,
Editions de la Villette, Paris, 2004, p.160.
* 3 Lévy J. et Lussault
M., Dictionnaire de la géographie et de l'espace des
sociétés, Belin, Paris, 2003.
* 4 INSEE, « Evolution
des conditions de logement en France depuis 100 ans » Etudes et
conjonctures n°10-11, 1957
* 5 Marie-Geneviève
Dezès, La politique du pavillonnaire, L'Harmattan, 2001
* 6 Marie-Geneviève
DEZES, La politique pavillonnaire, L'harmattan, 2001
* 7 Les mentions entre
guillemets font, sauf mention contraire, référence au Journal
Officiel dans lequel la loi est publiée.
* 8 Définition de
l'H.B.M. : logement dont le loyer annuel est inférieur à une
somme donnée - 375 F pour Paris en 1894.
* 9 Annie Fourcaut, La
Banlieue en morceaux, La crise des lotissements défectueux en France
dans l'entre-deux-guerres, Créaphis, 2000.
* 10 Marie-Geneviève
DEZES, La politique pavillonnaire, L'harmattan, 2001, p. 211 à
213
* 11 Id.
* 12« Idée en
débat, invitée : Annie Foucault », propos
recueillis par Corinne Martin et Thierry Paquot, Urbanisme n°322, janvier-
février 2002
* 13 Les tableaux sont
composés à l'aide de données historiques de l'INSEE
* 14 Les cartes sont
élaborées à l'aide de cartes historiques de l'IGN et des
cartes d'occupation des sols de l'IAURIF
* 15 Henri Jacquot, Francois
Priet, Droit de l'Urbanisme, Dalloz, Paris, 5ème
édition, 2004
* 16 La folie
pavillonnaire (1965-1975), « La fabrique de
l'histoire », émission de France Culture, Paris, 8 octobre
2001
* 17 G. Bauer et J-M Roux,
La rurbanisation ou la ville éparpillée, Le Seuil,
Paris, 1976.
* 18 Roland Nungesser,
intervention radiophonique, La folie pavillonnaire (1965-1975), op.
cit.
* 19 « Au niveau
des cabinets, la moisson est souvent maigre. Les cabinets de grands
ministères comme celui d'Eugène Claudius-Petit (1948-1953), celui
de Pierre Sudreau (1958-1962) ou celui d'Albin Chalandon (1968-1972) ont
laissé fort peu de choses: l'usage était alors que les
conseillers partent avec "leurs" dossiers quand ils quittaient leurs
fonctions. » Laboratoire des organismes urbains : espaces,
sociétés, temporalité, CNRS.
* 20 Chiara Barattucci,
Urbanisations dispersées, interprétations/actions France et
Italie 1950-2000, Presses universitaires de Rennes, 2006.
* 21 Pierre Merlin,
L'Urbanisme, Presses Universitaire de France, 7ème
édition, 2007
* 22 Cf. Glossaire
* 23 Cf. Glossaire
* 24 Jean Louis Borloo,
présentation de son projet aux maires.
http://www.maisona100000euros.fr
* 25 Chartes de la maison
à 100 000 euros, http://www.cohesionsociale.gouv.fr
* 26 Programme
« Urbanisme et Gouvernance territoriale », Groupe de
Travail n°1, Grenelle de l'Environnement,
http://www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/
* 27 Article L122-6 du code
l'urbanisme
* 28 Cf. Glossaire :
Règle des 15 kilomètres.
* 29 Article L124-2 du code de
l'urbanisme
* 30 Art. L.5216-1 du Code
Général des Collectivités Territoriales
* 31 Article L5214-1 du code
général des collectivités territoriales
* 32 Art. L.5215-1 du Code
Général des Collectivités Territoriales
* 33 Bernard Gauthiez, Espace
Urbain, Vocabulaire et Morphologie, Momum - Editions du Patrimoine, 2003
* 34 Denise Pumain, Thierry
Paquot, Richard Kleinschmager, Dictionnaire, La ville et l'Urbain,
Economica Enthropos, 2006
* 35 Extrait de l'article L
123-1 du Code de l'urbanisme, dans sa rédaction initiale.
* 36 Pierre Merlin et
Françoise Choay, Dictionnaire de l'urbanisme et de
l'aménagement, Presse Universitaire Française, 1996
* 37, art. L 5212-1 du Code
Général des Collectivités Territoriales
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