INTRODUCTION GENERALE
1. Problématique
Au cours des années dites des indépendances,
1950-1960 et 1970, l'émergence du continent africain sur le triple plan
politique, économique et culturel apparaît en plus comme le fait
suillant de l'histoire du monde.
Une inquiétude persiste cependant, dans le domaine
politique. Elle est conséquence directe d'une part des conditions dans
lesquelles l'indépendance a été acquise d'autre part de la
structure interne des Etats et des difficultés que fait peser sur eux
le sous développement contre lequel chacun s'efforce de lutter.
L'indépendance a été octroyée en
bien des cas à des équipes dirigeantes liées à la
métropole, dans des conditions imposées fait par le colonisateur
ou voulues seulement par certains dirigeants africains, il en est
resulté d'éclatement d'anciennes unions politiques,
économiques et culturelles plus larges et de ce fait plus viables que
les Etats qui leur ont succédé.
Les avantages resultant de l'appartenance à une
même aire de colonisation
(monnaie commune, union dounière, corps administratifs
communs, liberté de circulation des personnes et des biens, etc.) n'ont
pas été preservés.
La « Balkanisation » denoncée avec
force s'est imposée, se traduisant par la constitution des mini-Etats
dont certains apparaissent peu viables, par l'isolement accentué des
Etats intérieurs et par la remise en cause de la plupart des
solidarités anciennes.
Cette situation n'a pas échappé à nombre
de dirigeants africains qui se sont efforcé tout en maintenant certains
liens verticaux avec l'ancien colonisteur, de promouvoir des groupements plus
ou moins organiques et plus ou moins larges jusqu'au niveau du continent.
Après les tentatives infructueuses d'unions organiques
dont deux subsistent : la République Fédéale du Cameroun,
réunissant une partie de l'ancien Cameroun Britanique à La
République du Cameroun ( 1961) et la Tanzanie: formée de l'union
du Tanganyika et du Zanzibar (1963), de nombreux groupements
sous-régionaux, régionaux ou spécialisés ont
été constitués:
- L'Association Sénégal-Gambie, issue d'un
traité conclu en 1967, prévoit le renforcement de la
coopération entre les deux pays dans les domaines économique,
technique, culturel et la mise en commun des efforts en vue de
l'aménagement de bassin de la Gambie;
- L'organisation pour la mise en valeur de Fleuve
Sénégal (OMVS) et de son bassin,
créée en 1972 entre le Mali, la Mauritanie et
le Sénégal.
- La communauté de l'Afrique de l'Ouest (CEAO)
créée en 1970, siège maintenant à
Lagos;
- Le conseil de l'entente, groupant depuis 1960 la côte
d'ivoire, le Bénin, le Burkinafaso, le Niger avec, depuis 1963 le Togo,
harmonise les points de vue des Etats intéressés sur les plans
politique, diplomatique et économique et renforce leur
coopération;
- La communauté Est-Africaine, instituée en 1967
entre le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie, prévoit l'institution d'un
marché commun et l'organisation de services communs aux
différents Etats;
- L'union dounière et économique de l'Afrique
Centrale (UDEAC) instituée après l'éclatement de la
fédération de l'Afrique Equatoriale Française, en vue de
maintenir la coopération dans le domaine économique entre ses
anciens membres; le Congo-Brazzaville, le Gabon, la République
centrafricaine, le Tchad, auxquelle s'est joint le Cameroun en 1964;
- L'union des Etats de l'Afrique Centrale (UEAC), reduite au
Zaïre et le Tchad;
- Le grand Maghreb cherchait à affermir les liens de
solidarité entre l'Algerie, la Libye, le Maroc et la Tunisie, pendant
que s'amorce très difficilement une coopération entre la Libye,
l'Egypte et le Soudan;
- La communauté Economique des pays des grands Lacs (
sur laquelle nous allons nous éterniser)(CEPGL) instituée le 20
septembre 1976 comprend le Burundi, le Rwanda et le Zaïre ( aujourd'hui la
République Démocratique du Congo). Vise l'intégration
économique des pays des grands Lacs;
- La Conférence pour la Coordination de DEVELOPPEMENT
de l'Afrique Australe (SADCC) réunie: l'Angola, Botswana, Lesotho,
Malawi, Mozambique, République -unie de Tanzanie, Swaziland, Zambie,
Zimbabwe et aujourd'hui la RDC.
Les regroupements spécialisés sont nombreux et
variés. Les unions monétaires possèdent en commun des
banques d'émission comme la BCEAO ( banque Centrale des Etats de
l'Afrique Equatoriale et Centrale)
Les Etats de l'ancienne Afrique occidentale Française
se sont groupés en une union douanière des Etats de l'Afrique de
l'Ouest, plus théorique que réelle.
Des commissions groupant les riverains tendent à
l'aménagement de certains bassins hydrographiques ( Niger, Tchad).
Outre la Banque Africain de développement (BAD), de
nombreuse institutions spécialisées organisent la
coopération technique (navigation aérienne, lutte
anti-aérienne et anti-aviaire, lutte contre les endénies etc) et
des groupements englobant des régions entières dépassant
même le cadre régional ont vu le jour ou sont en voie de
constitution: Conférence des Chefs d'Etat de l'Afrique Centrale et
Orientale,
groupe régional de l'Afrique de l'Ouest. Organisation
commune africaine, Malgache et Mauricienne (OCAM)
- L'organisation de l'unité Africaine (OUA),
créée à la suite de la signature à Addis-Abeba, le
28 mai 1963, d'une charte constitutive, est une institution unique en son
genre.
De vocation continentale, elle regroupe les 52 Etats
indépendants d'Afrique. Elle s'est fixé comme objectif : de
Renforcer la solidarité des Etats Africains, de Coordonner et
d'intensifier leur Coopération et leurs efforts en vue d'assurer leur
DEVELOPPEMENT et d'AMELIORER les conditions d'existence de leurs POPULATIONS;
de défendre leur souveraineté, l'intégrité de leur
territoire et leur indépendance; d'éliminer du continent africain
toutes les formes du colonialisme; de favoriser la Coopération
internationale.
L'OUA comme la plupart des groupements sous-régionaux
et régionaux est dotée d'institutions permettant d'assurer son
fonctionnement régulier, conférence des Chefs d'Etat et de
gouvernement, conseil des ministres, secrétariat général
commissions spécialisées. 1(*)
Le fameux adage africain « l'Union fait la
force » constitue le leitmotiv de toutes ces organisations. Certes la
force visée est celle de lutter contre le sous-développement en
recherchant des garanties sécuritaires, politiques et surtout
économiques qui amènent la croissance ou l'accumulation des biens
concourant dans leur logique économique au développement.
La communauté économique des pays de Grands Lacs
(CEPGL) instituée le 20 septembre 1976. Comme toutes les autres
organisations internationales, la CEPGL, dans la recherche d'une solution au
sous-développement, a planifié ses activités à
travers un plan de développement.
Ce plan touche une grande partie de secteurs de la vie des Etats
et concerne touts les trois pays sans aucune forme de descrimination en
s'inspirant de leurs différents plans de développement dans leur
dimension macro-économique.
Il constitue une base pour toute démarche d'orientation
des recherches sur une voie globale d'organisation des projets de
développement. il oriente, donc, toutes les actions vers des objectifs
généraux qui s'inscrivent dans la recherche de
l'amélioration des conditions de vie des populations de la
sous-région.
Le plan met l'accent sur la coordination de tous les efforts de
développement, par une institution politique et économique qui
dès lors, avec une vision panoramique, avec un pouvoir politique et
économique plus grand que les Etats, pourra donner la chance aux
différents Etats membres d'accélerer leur croissance
économique.
Néanmoins, un plan de développement, visant
l'amélioration des conditions de vie de la population devant partir
d'une planification systématique ; le plan de développement de la
CEPGL présente quelques insuffisances. Il a été
élaboré par une expertise étrangère qui
s'étaient inspirée de la vision mimetique et
«Rostovienne» a négligé les aspects très
importants qui constituent un frein pour un réel processus de
développement :
- au niveau psycho-social :
La plan néglige l'analyse approfondie des problèmes
des tensions sociales entre les différents groupes de populations de la
sous-région. Aucune prévision n'est faite, ni dans les
programmes, ni dans les projets, moins encore au niveau décisionnel.
- au niveau culturel :
La plan ne fait pas attention à la dimension culturelle
dans toute sa diversité dans la sous-région. Il omet de mettre
l'accent sur la formation et l'éducation, la lutte contre l'ignorance et
l'analphabétisme qui devraient être pris comme base du processus
de développement. Les statistiques sur le taux de scolarisation sont
très alarmantes.
- au niveau technologique :
Le plan met l'accent sur les importations excessives des
technologies de pointe (50 % de budget du Zaïre en 1986) et 57,7 % du
budget pour la CEPGL) et l'industrialisation hative (24 % des projets) ; alors
que les populations à 90 % rurales en forte majorité non
formées, non informées ne sont nullement prêtes à
les maîtriser.
- au niveau écologique
Le problème environnemental qui frappe l'humanité
n'épargne pas la sous-région qui est du reste à l'Est de
structures morphologiques très accidentées, donc, vouée
à l'érosion du sol, à l'absence de la couverture
végétale, et la présence des parcs et réserves
naturels, des lacs et rivières et fleuves les plus importants du
continent. Tout ceci devrait attirer l'attention des planificateurs en y
réservant une place dans les secteurs prioritaires car des 7 secteurs
cités dans les programmes du plan, la conservation de
l'écosystème ne s'y trouve pas.
Les expoitations abusives des ressources naturelles par les
projets industriels et énergétiques ne visent que le facteur
croissance économique, oubliant l'homme.
- Au niveau économique :
Le plan oriente toute sa politique économique vers une
intégration économique des pays des grands lacs. Cette politique
met au Centre du processus de développement, l'économie
d'échelle (la croissance économique), l'industrialisation et les
technologies de pointe. Le plan créé, une distorsion en faveur
des villes au détriment du monde rural qui couvre 90 % de la population
qui est une population agricole, en réservant un très faible
pourcentage des investissements au secteur agricole soit 3,6 %. Le plan
encourage la politique économique de «main tendue» où
la participation des etats dans les investissements n'est que de 0,6 %.
Le plan perrenise les régimes en place par la
centralisation de la gestion de tous les facteurs de production. Ce qui
crée l'inégalité considérable des
développements régionaux (provinciaux) et un mauvais choix des
secteurs d'investissement ainsi que une mauvaise localisation de l'implatation
ne créant pas une économie cohérente, cas de l'usine de
pâte à papier un projet localise au Burundi ou au Rwanda.
- au niveau politique :
Les pouvoirs autocratiques, dictactoriaux installés dans
les pays de la sous-région, ont influencé le plan. Il y a
confusion entre le pouvoir économique et le politique, tous les
décideurs économiques étant des politiques. Seules les
Etats ont la charge de tous les projets de développement. Le plan ne
laisse pas d'ouverture au secteur privé. Il est trop politiquement
centralisé, encourage des dépenses de prestige tel le transport
aérien avec la création et l'amélioration des
aéroports, la communication par satellite,... (27,1 % du budget). Le
plan encourage une mauvaise repartition des ressources publiques entre les
collectivités, entre les éthnies et clans : (70 % des hauts
cadres à la communauté sont de l'Ouest du Zaïre, 80 % de
Hutu pour le Rwanda et 90 % de tutsi pour le Burundi).
Cette situation crée des poches de résistance et
des rebellions.
Bientôt 24 ans de service, les résultats sont
largement négatifs. Les populations de la sous-région sont les
plus pauvres du continent.
Ainsi s'il faut s'en tenir uniquement au Produit national
Brut 230 $/habitant pour le zaïre, de 210 $/ an/hab. Pour le Burundi et de
250 $/an/hab. Pour le Rwanda. Il est trop faible s'il faut le comparer avec
celui dont parle E.HAGEN dans son ouvrage, Economie du développement
Paris, Economie, 1982 p. 18, comme en moyenne, PNB de l'ordre de 3.440 $ US.
Par ailleurs il se remarque que le pourcentage de la
population en dessous du seuil de pauvrété absolue de 1980
à 1989 est cruellement de 80 % au Zaïre (RDC) pour les populations
rurales et 90% au Rwanda pour les mêmes populations rurales.
Nous pensons qu'une planification faite, non pas par une
expertise extérieure, qui tienne sur une analyse systémique des
problèmes réels de la sous-région, des besoins
réels des populations, une planification de développement rural
intégré nous sortira du sous développement et de la
pauvreté.
Nous essayerons
d'analyser et critiquer le plan en nous basant sur ces éléments
cités précédemment en vue de comprendre les raisons
fondamentales qui ont occasionné ces graves erreurs de planification de
développement .
2. Hypothèse
Pour répondre à notre question de recherche nous
nous sommes tracé une piste de réflexion.
L'échec de planification constaté serait-il
dû aux mauvaix choix des acteurs de la planification, à
l'insuffisance d'analyse approfondiedes éléments du terrain ou
aux mauvais choix des stratégies et politiques de développement
basées sur l'Etatisme et le mimetisme.
3. Méthodologie
I. Méthode
La méthode est une demarche raisonnée et
ordonnée pour arriver à une vérité scientifique.
Pour arriver aux résultats attendus, nous avons
utilisé:
1. La méthode historique
Elle nous a permis de remonter aux origines de la CEPGL pour
arriver aux faits générateurs, aux intentions primitives qui ont
accouché de la communauté, à ces deux approches.
* Approche génétique: qui conduit
à l'explication causale des faits. Elle nous a permis de remonter aux
origines des faits, des événements choisis lors de nos
analyses.
* Approche dialechronique : nous a
conféré un esprit éducatif. C'est grâce à
elle que nous avons saisi la progression des faits dans le temps.
2. La méthode analytique
Elle nous permis de connaître la réalité
dans ses détails pour mieux appréhender la problème.
II. Techniques
Les outils utilisés pour récolter les
données sont:
II.1. Interview libre et non structurée
Par le jeu questions-réponses nous avons pû
librement comprendre et interpreter quelques faits.
2. Documentaire
La lecture selectionnée des quelques documents nous a
permis de connaître avec exactitude les époques et les
explications des certains faits.
4. Délimitation
Temps: nous nous proposons d'étudier la CEPGL et
ses actions depuis sa création 1976 jusqu'à 1995.
Espace : nous nous limiterons aux actions posées
dans la perfecture de Cyangugu, à Bujumbura, Uvira et Bukavu.
CHAP.I. LA SOUS - REGION DES
GRANDS LACS
I.1 La géographie
La RDC couvre 2.345.000 Km2 et Burundi 24.272
Km2 et le Rwanda
26.338 Km2. Ils atteignent environ le tiers de la
superficie totale des Etats-unis amérique.
C'est un territoire essentiellement continental; la bande
cotière le long de l'océan Atlantique n'est que quelques dizaines
de Km. Son aspect géographique d'ensemble est déterminé
par sa situation à cheval sur l'équateur et par la
présence du système hydrographique du fleuve Congo.
En effet, à l'exception d'une parti de la zone
cotière et des certains territoires de l'Est qui entrent dans le bassin
du haut-nil, tout le territoire fait partie du bassin du fleuve Congo.
Le centre est formé par la cuvette du bassin Congolais
si la surface y est généralement plane et composée de
terrains alluvionnaires, elle est recouverte presque entièrement par la
forêt équatoriale et tropicale. La périphérie est
montagneuse et son relief a permis à l'Est l'existence des lacs
très vastes. De nombreuses chutes d'eau et des rapides d'importance
variable brisent la continuité des voies fluviales.
Les zones climatiques sont déterminées à
la fois par la latitude et par le relief; une zone équatoriale est
caractérisée par une température moyenne de 25°
centrigrades et par la continuité et l'importance des pluies. Elle est
recouverte par la forêt dans sa zone centrale, mais la région
montagneuse qui la borde à l'Est jouit d'un climat plus
tempérés, on rencontre même des végétations
alpines sur les flancs du massif montagneux du Rwenzori situé à
moins en moins d'un degré de l'équateur.
Le reste du territoire situé de part et d'autre de
cette zone Centrale est compris dans les zones tropicales. Celles-ci ont un
climat caractérisé par une alternance de saisons sèches et
de saisons des pluies dont la durée varie avec la latitude . La saison
sèche peut avoir moins de trois mois et peut en atteindre plus de sept
selon l'éloignement par rapport aux tropiques. La température
moyenne y est d'environ 22° centrigrades, pendant la nuit, elle peut
descendre en saison sèche jusqu'à 3° centrigrades.
La géographie indique déjà l'existence
des zones très diverses dont les caractéristiques provoquent des
formes différentes de vie sociale et économique.
II.2. La population
La population de la sous-région des grands Lacs est
composée des groupes disticts au point de vue sociologique et de leur
rôle économique.
Le territoire Congolais est essentiellement occupé
par, si on s'en tient au vocable, des populations bantous du Congo. On peut
grouper ces populations en une centaine d'éthnies diverses et
complexes.
Les statistiques récentent estiment cette population
à 46 millions des personnes (statistiques 1993)
Le territoire du Burundi et du Rwanda est occupé
essentiellement par une population plus diversifiée. Un premier groupe
d'origine probablement hamite (le Batutsi) sociologiquement minoritaire ( 15
à 20%).
Un deuxième groupe de population (les Bahutu) est
composé d'une race d'origine bantoue majoritaire à plus ou moins
75%.
Un troisième groupe nettement moins nombreux que les
deux premiers est composé de race pygmoïde (les Batwa) couvre
à peu près 5%.
La population du Burundi est estimée à 6
millions (statistiques 1993), celle du Rwanda à 8,6 millions
(statistiques 1994 avant le génocide).
Les différentes migrations dues à des
événements confluctuels et économiques ont favorisé
l'installation des certains membres de ces différents groupes des
populations Bahutu et Batutsi au Nord et au Sud-Kivu dans le territoire de
Bwisha, les hauts plateaux des territoires d'Uvira, Fizi, Mwenga et Viura au
Katanga en République Démocratique du Congo.
Aussi faut-il signaler qu'il existe une solidarité
entre les membres des différents groupes autant plus poussée qui
engendre une opposition fondamentale entre les clans, tribus et races.
Le taux moyen de densité indique que le Congo dans son
ensemble souffre d'une sous- population tandis que le Burundi et le Rwanda ont
des problèmes de surpopulation soit 400 ha au Km2 en 1993.
Les populations de la sous- région sont en très
forte majorité rurale ou paysanne soit à peu près de
90%.
I. 3. La production
La production du Congo, du Burundi et du Rwanda est
conditionnée par un certain nombre de facteurs que l'on peut analyser
séparément.
- Il y a d'abord la richesse naturelle du territoire. Celle-ci
dépend de la nature et de la configuration de la surface du sol comme
d'ailleurs des conditions générales de climat.
- Il y a la richesse du sous- sol, plus ou moins apparente,
plus ou moins connue et plus ou moins difficile à connaître;
- Il y a la richesse que constituent les grands fleuves et
l'eau d'une manière générale et qu'il est possible
d'utiliser dans des meilleures ou des moins bonnes conditions selon les
disponibilités techniques et les caractéristiques
géographiques.
Cette richesse n'est toute fois qu'un potentiel même si
elle est considérable et pour la mettre à la disposition des
hommes, pour la domestiquer il faut que les organisations sociales s'y
adaptent, que les techniques soient mise au point et que les hommes soient
aptent à les appliquer.
1.2. La communauté
économique des pays des grands lacs :
analyse.
1.2.1 Historique
La CEPGL est une organisation internationale sous -
régionale réunissant trois pays frontaliers à savoir le
Burundi, le Rwanda et le zaïre ( R.D.C). Tous anciennes colonies
Belges.
Créée le 20 septembre 1976 à Gisenyi (
Rwanda ) elle tire ses origines dans les liens politico - administratifs et
économiques qui unissaient les trois pays depuis l'époque
coloniale.
En effet, alors que le Congo propriété
privée de Léopold II devenait en 1908 une colonie Belge, la
Belgique avait reçu le 31 Août 1923 de la société
des nations le mandat sur le Rwanda - Urundi. Ce mandat fut transformé
en tutelle par l'acte du 13 décembre 1946 des nations - unies.
Le mandat sous la société des nations et la
tutelle sous les nations - unies sont des régimes spéciaux par
lesquels les Etats coloniaux s'engageaient à amener les territoires leur
confiés à l'autonomie et à l'indépendance.
Dès lors, les structures politico - administratives de
deux territoires : Congo Belge et Rwanda - Urundi ont évolué
et fonctionné d'une manière intégrée sous
l'autorité du royaume de Belgique.
Sur le plan politico - administratif, le Congo Belge et le
Rwanda - Urundi relevaient du ministère Belge des colonies qui
résidait à Bruxelles. Celui - ci s'entourait d'un conseil
colonial formé de quatorze membres dont huit nommés et six
désignés par le parlement Belge.
Sur le plan local, le territoire du Congo Belge et Rwanda -
Urundi était administré par deux vices / Gouverneurs
résidant respectivement à Elisabethville et à Usumbura.
Les deux vices Gouverneurs étaient sous la supervision du premier
fonctionnaire colonial, le Gouverneur général.
Ainsi le Congo Belge et le Rwanda - Urundi constituaient une
union politique dont la capital se situait à Léopoldville. Pour
leur part les deux territoires sous tutelle constituaient une jonction
administrative dont l'administration centrale se trouvait à Usumbura.
L'indépendance du Congo Belge, le 30 juin 1960 marque
la fin de cette union politico - administrative entre le Congo Belge et le
Rwanda - Urundi.
Sur le plan économique, le Congo Belge et le Rwanda -
Urundi constituaient un espace économique intégré sous
l'autorité du Gouvernement Belge dans le cadre d'une union
économique et monétaire de fait et opéraient des
échanges de toutes sortes, sans compter les activités
économiques communes et les services publics communs.
En 1949, le Congo fournissait 46% des importations nettes des
deux pays.
Le tableau ci - après donne la part des
importations du Rwanda - Urundi en
1949 provenant du Congo pour certains produits.
Tableau 1 : Part des produits Congolais des
importations du Rwanda - Urundi
( en 1000 Francs )
|
Importations du
Congo
|
Autres pays
( Rwanda - Urundi )
|
%
|
1.Savon
2. Bière
3. Ciment
4. Cigarettes
5. Tissus
6. Couvertures
7. Ouvrage fibro - ciment
8. Sucre
|
3.681
4.643
6.963
2.623
71.035
11.206
2.045
3.233
|
11.048
2.700
12.262
905
90.927
-
-
-
|
24,99
63,23
36,21
74,34
47,8
100
100
100
|
Source : Possibilité d'industrialisation des
États africains et malgaches associés
IV, vol. I. Rapport p. 153 décembre
1966.
Sur les 8 produits retenus trois proviennent exclusivement du
Congo belge tandis que les autres, une part importante en provient aussi.
L'harmonisation des économies respectives se
concrétisait également dans le choix des sites devant abriter les
unités de production.
Ainsi Usumbura a connu au cours de la période coloniale
la concentration de quelques industries lesquelles étaient
conçues pour approvisionner en produit fini le Burundi, le Rwanda et le
Zaïre.
Les premières années de l'indépendance
1960 - 1970 ont été marqué par le
démantèlement de l'union économique,
démantèlement qui s'est déroulé en trois
étapes à savoir,
- l'indépendance du Congo en 1960 suivie des troubles
politiques;
- l'indépendance du Rwanda et du Burundi le
1er juillet 1962 suivie de la liquidation
progressive des institutions et du patrimoine commun
achevé en 1963.
- la rupture complète des relations économiques
entre le Rwanda et le Burundi en
1964.
C'est pour retrouver ces mécanismes de
coopération mis en place pendant l'époque coloniale que les trois
Etats ont cherché à créer des cadres de consultation et de
concertation.
Ainsi le régime « tripartite » a
servi de premier cadre de consultation régulière en
matière des problèmes d'intérêt
général et de sécurité.
Ce régime dont la première réunion se
tint à Goma le 20 mars 1967 ne connut pas moins d'une dizaine d'accords
et des conventions de coopération, dont les derniers
débouchèrent à la création le 20 septembre 1976 de
la CEPGL.
Le souci qui a présidé à la
création de la CEPGL fut d'abord le maintien de la
sécurité sur les frontières des Etats membre pour
l'intérêt des régimes en place.
Mais avec le temps, des nouvelles occupations ont apparu entre
autre le souci de lutter contre le sous développement et la
coopération s'est élargie jusqu'à embrasser pratiquement
tous les domaines.
Ainsi l'article 2 de l'acte constitutif de la CEPGL
désigne les objectifs suivants à la communauté d'assurer
d'abord et avant tout la sécurité des Etats membres de leurs
populations de façon qu'aucun élément extérieur ne
vienne troubler l'ordre et la tranquilité à leurs
frontières respectives;
- de promouvoir et intensifier les échanges commerciaux
et la circulation des
personnes et des biens;
- de concevoir, de définir et de favoriser la
création et le développement
d'activités d'intérêts communs
- de coopérer d'une façon étroite dans
les domaines social, économique,
commercial, scientifique et touristique plus
spécialement en matière juridique,
douanière, sanitaire, énergétique, de
transport et de telécommunication.
1.2.2. presentation du
secretariat executif permanent ( sep).
12.2.1. Introduction
Le Secrétaire Exécutif permanent fait partie
d'un complexe institutionnel de la CEPGL que nous schématisons de la
manière suivante :
Conférence des Chefs d'Etat
Conseil des ministres
Commissions techniques spécialisées
Secrétariat Exécutif permanent
Organisme spécialisés Entreprises
communs Entreprises communautaires
- EGEL
- BDEGL - SINELAC
- VERRUNDI
- IRAZ - SOCIGAZ
- CIMENT KATANA
- EPGL
- CIMENT MAYUZA
- ISTI
- La conférence des Chefs d'Etat
Réunit une fois par an les Chefs d'Etat des pays
membres;
- Le Conseil des ministres
Réunit les ministres des affaires
étrangères des pays membres.
- Les commissions techniques
spécialisées
Regroupent les fonctionnaires des administrations
respectives des Etats selon les
sujets à traiter.
- Le secrétariat Exécutif Permanent est
l'unique institution permanente de la
communauté. Son siège se trouve à
Gisenyi au Rwanda à 6 Km de la ville de
Goma.
Le secrétariat Exécutif Permanent de la
communauté est responsable de
l'organisation de l'ensemble des activités de la
communauté.
La convention portant création de la CEPGL en son
article 19 attribue deux rôles au SEP. D'abord, il joue le rôle
d'expertise auprès des organes de la communauté puisqu'il est
chargé d'élaborer des projets d'intérêt commun,
d'effectuer toutes les études nécessaires à la promotion
de la coopération entre les Etats membres.
Mais en général, le SEP ne dispose pas de
l'expertise et des moyens adéquats pour remplir cette fonction, aussi
recourt- on souvent à l'expertise extérieure comme le Centre
multinational de Programmation ( MULPOC ), un bureau sous régional de
la commission Economique pour l'Afrique (CEA), et même à des
maisons d'étude privées. Ce qui entraîne des coûts
Importants pour la communauté.
A titre illustratif le premier plan quinquennal pour le
développement social et économique des pays des Grands lacs a
été réalisé par le CEA ( MULPOC ). Le coût
global des projets inscrits dans ce place s'élève à
1.048,5 millions de dollars E.U. Dans cette enveloppe le coût propre du
programme des Etudes engloutit à elle seule 372 millions de dollars
E.U.
Le SEP remplit ensuite la mission de
« secrétariat » puisqu'il lui appartient de
préparer les réunions institutionnelles et
dérivées; les documents de travail à
l'intention des autorités communautaires...
Il établit des rapports annuels à l'intention
des autorités des Etats membres et tient à jour les archives
à la coopération entre les Etats.
Structure du SEP
L'organigramme ci - dessous retrace les structures du SEP
telles que décidées par les autorités de la CEPGL en 1986
pour adapter ces structures aux objectifs économiques.
Il ressort comme suit :
Comité Exécutif
|
DIRECTIONS
|
Division
|
Services
|
|
Directions des affaires
Administratives
Et budgétaire D4
|
Administration et
Personnel
|
- Documentation
- Secrétariat
- Intendance
- Personnel
*Relation publique
*Tenue dossier
* Assistant médical
|
Secrétaire Exécutif
Adjoints ( S2 )
|
|
Finance et budget
|
- Trésorerie
- Comptabilité
|
|
Direction des programmes
de Développement
économique D6
|
Développement
Agricole et
industriel
|
- Agriculture
Alimentation et
Élevage
- Planification et
industrie
- Energie et
Ressources naturelles
|
|
|
Transport et
communications
|
Transport et
communications
|
|
|
Contrôleur
Financier
|
|
Secrétaire
Exécutif
Adjoint ( S3 )
|
Direction des affaires
Politiques, échanges
Commerciaux et des
Ressources humaines D5
|
Affaires politiques
Ressources
Humaines
Affaires juridiques
|
- Sécurité et immigration
- Coopération juridique
- Libre circulation des
personnes et droit
d'établissement
- Emploi et sécurité
sociale
- Santé
- Education et recherche
scientifique
- Publication et
informatisation
|
|
|
Echanges
Commerciaux
Paiement et
tourisme
|
-Finances, paiement
Assurance
-Commerce, douane
tourisme
|
|
|
|
- Libre circulation des
biens et capitaux
- Statistiques
|
Il convient cependant de noter que cet organigramme ne
reflète pas toute la réalité du SEP. En effet, quelques
services ci - haut mentionnés n'ont pas de personnel ou encore deux ou
trois services sont concentrés dans les mains d'un seul expert.
Le contrôleur Financier Monsieur Germain NZANZU CUMO
(1991) s'occupe également de la coopération judiciaire; et de la
libre circulation des personnes et droit d'établissement, etc.
L'organisation du travail est fondée sur la
hiérarchie tant pour les tâches de la gestion courante dont
s'occupe la direction des affaires administratives et budgétaire ( D4)
que pour les études (D5 et D6) que pour celles ayant trait aux
études.
* Ressources humaines.
Le SEP constitue la fonction publique de la
communauté. Le secrétaire Exécutif est le premier
fonctionnaire de la communauté, il est assisté par un personnel
administratif et technique qui comprend les catégories
suivantes :
- le personnel de Direction :
constituait par les fonctionnaires internationaux.
Colliard définit le fonctionnaire international
comme : « toute personne recrutée par l'organisation
internationale et qui exerce dans le cadre d'un régime particulier
établit par l'organisation d'une façon continue et durable des
fonctions dans l'intérêt de l'organisation
elle-même » 2(*)
Selon Colliard, les conditions générales
exigées des fonctionnaires sont les plus en hautes qualités de
travail des compétences et d'intégrités ( qui n'est pas
à confondre avec le loyalisme à l'Etat.)
- le personnel de collaboration
Le personnel d'encadrement, assistant et secrétaires
dactylographes, les ouvriers.
Le secrétaire Exécutif ainsi que ces deux
adjoints sont nommés par la conférence des Chefs d'Etat. Pour le
personnel administratif, la clé de répartition est la
suivante :
30% du total du personnel pour le Burundi
30% pour le Rwanda
40% pour le Zaïre.
Selon Colliard, il existe une corrélation entre les
contributions financières de l'Etat à l'organisation et les
pourcentages de fonctionnaires.
Le tableau ci-dessous montre la répartition
géographique et statutaire du personnel du SEP :
Tableau n°2 :
Répartition géographique et statutaire du personnel du SEP
|
Burundi
|
Rwanda
|
Zaïre
|
Total
|
Secrétaire Exécutif
Directeurs
Chefs de divisions
Experts
Assistants
Agents de collaboration
Agents d'exécutions
|
1
1
2
5
5
2
-
|
1
1
2
5
4
2
36
|
1
1
3
6
6
4
3
|
3
3
7
16
14
8
39
|
Total
|
15
|
51
|
24
|
90
|
Dans la globalité, l'effectif du personnel du SEP
originaire de la république Rwandaise est supérieur à
celui de deux autres.
Ceci résulte des accords de siège par la CEPGL
et le Rwanda en vertu desquels ce dernier offre l'exclusivité des agents
d'exécution. Chaque Etat offre un secrétaire exécutif, un
Directeur; alors que la clé de répartition est observée au
niveau des Chefs de division ( 2,2,3 ), des experts ( 5,5,6 ); des assistants (
4,4,6 ) et des agents de collaboration (2,2,4 ).
Les postes de secrétaires Exécutifs sont postes
politiques. Ceux de directions et Chefs de division sont promotionnels, sur
décision du conseil des ministres.
Tout titulaire de diplôme de graduat accède au
SEP au grade d'assistant.
Tandis que un licencié ou un titulaire d'un
diplôme équivalent est engagé au SEP par le grade d'expert.
Cela veut dire que l'expertise au SEP n'est pas assortie ni des connaissances
approfondies dans un domaine déterminé ni de l'expérience
par la pratique, ainsi on retrouve au SEP des juriste expert en ressources
naturelles et énergie, ingénieurs en bâtiment, experts en
gestion du personnel etc.
* Les moyens financiers
Aux termes de l'article 6 du règlement financier de la
communauté, c'est au Secrétaire Exécutif qu'il appartient
d'élaborer le budget de la communauté.
Les dépenses prévues à l'article 7 du
même règlement sont celles de la conférence, du conseil,
des commissions techniques spécialisées du SEP et des
institutions de la communauté. Il s'agit des dépenses pour
organiser la tenue de leurs assises.
L'article 23 du même règlement prévoit
les sources de financement suivantes :
1. La dotation initiale
2. Les taxes communautaires
3. Les fonds spéciaux
4. Les recettes diverses
5. Les emprunts spéciaux
5. Les dons, legs et libéralité
7. Les contributions des Etats membres.
Jusqu'en 1991, il n'exitait qu'une seule source de
financement :
Les contributions des Etats membres.
La CEPGL n'a donc pas de financement propre ne dispose donc
pas de moyens propres, elle reste dépendante des Etats dont le taux des
contributions sont proportionnellement de 25% pour le Burundi, 25% pour le
Rwanda et 50% pour le Zaïre.
Les facteurs dont on tient compte généralement
sont les suivants :
- le revenu comparé par habitant,
- la mesure par laquelle les Etats peuvent se procurer des
devises,
- la désorganisation temporaire des économies
nationales. 3(*)
Pour la CEPGL, le tableau suivant retrace l'évolution
de la CEPGL depuis 1986 tels qu'ils ont été adoptés par le
conseil des ministres et arrêtés par la conférence.
Tableau 3 : Evolution du budget de la CEPGL de
1986-1991 ( en UC=1DTS)
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
Budget ordinaire
|
2.199.868
|
199.868
|
1.756.387
|
1.762.568
|
1.803.620
|
1.749.965
|
Budget extraordinaire
|
52.744
|
37.268
|
42.613
|
32.319
|
85.230
|
25.792
|
Total
|
2.252.612
|
1.872.499
|
1.756.387
|
1.794.887
|
1.888.850
|
1.175.757
|
Source : Journaux officiels de la CEPGL
Le Budget ordinaire dont il est question ici sert à
financer les activités de la communauté c'est à dire les
réunions institutionnelles et dérivées ainsi que les
dépenses du personnel du SEP.
Le budget extraordinaire sert souvent à l'achat du
matériel et appareils de bureau (ordinateur, machine à
écrire, photocopieuses, ouvrages de bibliothèques, etc.)
Notons enfin que la CEPGL connaît des graves
problèmes financiers.
Les arriérés sur les contributions continuent
à s'accumuler et certainement la crise qui secoue les trois pays ne
pourrait pas épargner la communauté.
1.2.3. le processus de
prise des decisions au sein de la CEPGL
Nous cherchons ici à analyser la manière par
laquelle la volonté des parties parvient à se manifester.
Comme SIOTIS : « l'étude de la
décision dans les systèmes internationaux
institutionnalisés à caractère multinational vise
l'appréhension et la compréhension du processus qui permette
à la volonté collective de leurs acteurs de s'exprimer. 4(*)
Ici il faut étudier la structure du pouvoir au sein de
la CEPGL et l'influence que exerce chacun des organes dans le processus de
prise de décision.
En effet, le progrès des mécanismes
d'intégration dépend dans une très large mesure du
fonctionnement des institutions mise en place pour accomplir les tâches
que requiert l'intégration, autrement dit de la manière dont les
décisions sont arrêtées et de la répartition du
pouvoir entre différents organes.
Melchiade Yadé propose 4 phases du processus
décisionnel dans un système multinational
institutionnalisé. Il s'agit de :
- la phase d'initiative ou déclenchement du processus
décisionnel,
- la phase d'élaboration ou préparation des
décisions,
- la phase de la prise des décisions,
- la phase de l'application et du contrôle de
l'application des décisions.5(*)
SIOTIS abonde également dans le même sens et
propose les étapes suivantes :
- initiative ou origine des décisions,
- formation d'une majorité ou d'un consensus,
- mise en oeuvre ou application. 6(*)
Pour la CEPGL nous regroupons ces étapes du processus
en 4 niveaux :
- phase d'initiative englobant la discussion et la
préparation,
- phase de prise des décisions,
- phase d'application des décisions
- phase de contrôle.
1. Qui détient le droit d'initiative des
décisions ?
En sciences politiques, l'initiative des décisions
consiste à une compétence reconnue à un organe de
préparer une décision ou de poser une question aux organes des
décisions. En droit interne parle -t- on de projet des lois lorsque
l'initiative provient de l'exécutif et de proposition des lois
lorsqu'elle est l'oeuvre de l'organe législatif.
En effet, le droit d'initiative appartient au SEP comme il en
est l'usage dans la plupart des organisations internationales. Ce droit se
réalise en matière de préparation de budget et du
calendrier des activités de la communauté.
Pour le reste des activités l'initiative appartient
aux commissions techniques spécialisées. Celles - ci servent de
cadre de discussion entre les délégations des fonctionnaires des
administrations nationales appelés à défendre la position
de leurs gouvernements respectifs. Leurs travaux sont sanctionnés par
des recommandations et propositions qu'ils adressent aux conseils des ministres
ou à la conférence des Chefs d'Etat. Parfois la traduction en
norme juridique est confiée au SEP.
2. Qui prend les décisions ?
Il existe deux instances décisionnelles au sein de la
CEPGL :
- la conférence des Chefs d'Etat,
- le conseil des ministres.
La distinction entre les matières qui sont de la
compétence de l'une ou de l'autre n'est pas toujours étanche. Il
n'y a pas de doute que la responsabilité des décisions cadre, de
l'adoption du budget de la communauté, de la nomination des organismes
spécialisés revient à l'autorité.
Le conseil intervient dans les décisions d'application
et dans les décisions portant organisation interne du SEP et organismes
spécialisés autres que la révision des structures.
Ce sont les recommandations et propositions des commissions
techniques spécialisées sous forme brute ou formalisée qui
sont soumises à la sanction du conseil ou de la conférence.
3. Qui exécute les décisions ?
Il faut distinguer deux catégories des
décisions au sein de la communauté.
D'une part, le budget de la communauté et le calendrier
des activités de la communauté dont l'exécution revient au
SEP. D'autre part toutes les autres décisions, l'application de ces
dernières est recommandée aux Etats membres. Cela veut dire qu'il
y a quatre instances d'exécution au sein de la CEPGL :
Le SEP, l'administration nationale Burundaise, Rwandaise et
Zaïroise.
L'exécution des décisions par un Etat exige
comme préalable leurs publications par les parlements respectifs et
l'échange des instruments de ratification. Ces formalités
freinent l'application des plusieurs décisions communautaires.
4. Qui intervient dans le contrôle de l'application
des décisions ?
Il n'existe pas dans la CEPGL un organe formellement
constitué pour le contrôle de l'application des décisions
ou bien un organe de suivie. Le SEP intervient pour élaborer le rapport
annuel sur exécution des décisions qui en réalité
ne sont que de simples constats de non - exécution.
Schématiquement le processus décisionnel au sein
de la CEPGL se présente comme suit :
Initiative
|
Décision
|
Exécution
|
Contrôle
|
CTS
|
Conférence
Conseil
|
Etat
SEP
|
?
|
Les commissions techniques spécialisées (CTS)
adressent des recommandations directement aux conseil des ministres ou bien
à la conférence par l'intermédiaire du conseil.
La conférence et le conseil adressent des
décisions exécutoires aux Etats ou au SEP selon le cas.
Mais quel est donc le rôle du SEP dans ce processus ?
En pratique, il n'exerce aucune influence réelle sur le cours
décisionnel. Il est tout simplement le pouvoir organisateur et
coordinateur des activités à ce titre, il tient informé
les intéressés de la tenue des assises communautaires, du lieu,
de la date, de l'objet des discussions, apprête des documents usuels
qu'il conserve.
Il tient le secrétariat de toutes les assises dont il
est parfois chargé de traduire en normes juridiques. Bref il joue le
rôle de secrétaire au sens classique du mot.
En somme tous les pouvoirs des décisions au sein de la
CEPGL aussi bien à l'étape d'initiative que de la prise des
décisions sont concentrés entre les mains des organes inter
gouvernementaux.
Le SEP, l'unique organe intégré et mise
à l'écart de ce processus. Dans ces conditions il devient
difficile d'initier une politique commune quelconque ou d'arbitrer les
intérêts des partenaires par conséquent ceux de la
population qui attend toujours quelque chose de la CEPGL.
* Les organismes
spécialisés
Ce sont des organismes chargés d'études ou
appui à toutes les autres entreprises. Ils constituent des banques des
données et une banque financière.
Ils ont le statut d'institution internationale.
* Entreprise commune
Une société commune est une entreprise qui a
une personnalité morale nécessaire à l'exercice de ces
activités et la réalisation de ce but elle est une
propriété commune aux trois pays, ces biens et avoirs sont
exempts de toute mesure d'expropriation de nationalisation, de confiscation, de
réquisition ou toute autre mesure de contrainte administrative. Ses
travailleurs sont des fonctionnaires de haut rang. Elle a un capital commun,
elle établit à chaque exercice un rapport sur sa situation
financière sur ces activités et ses perspectives de
développement, ses comptes d'exploitation et son bilan au SEP.
* Les entreprises communautaires
Dans la CEPGL les entreprises deviennent communautaires.
Elles peuvent être financées par la BDGL, la CEPGL doit avoir un
droit de regard sur sa gestion mais les installations restent
propriété de l'Etat de siège qui peut les
aliéner.
CHAP. II. ANALYSE DU
PROBLEME
2.1. Quelques considérations sur le plan de développement de la CEPGL.
2. 1.1. Présentation
du plan de développement de la CEPGl (1986)
2.1.1.1. Le plan de
développement
« Le plan de développement est un ensemble
de projets élaborés- compte tenu des besoins exprimés par
l'ensemble de la communauté- ensemble de projets dont l'exécution
n'est possible que grâce à un effort et une volonté
collective des membres de la communauté ».7(*)
En effet le plan de développement est un document
établi par le pouvoir d'Etat. Il est l'oeuvre des autorités
gouvernementales de tutelle qui ont la charge de la planification. Qu'en est
-il de la planification !
On peut définir le processus de la planification comme
«l'opération rationnelle qui a pour objet de déterminer la
gestion la plus appropriée de l'espace et des ressources, en vu
d'orienter l'ensemble des transformations qui se produisent au sein d'une
société, de façon à aboutir à un
développement qui satisfasse les objectifs, à court, moyen et
long terme, de la société ainsi bien que de l'individu
considéré isolement, et qui s'inscrive dans la perspective de
l'évolution biologique et culturelle de l'homme ». 8(*)
Le grand mérite de la planification, écrit
René Maheu c'est précisément de nous permettre de
réaliser dans la pensée et dans l'action, cette immanence des
fins aux moyens, de jeter entre l'humain comme moyen et l'humain comme fin ce
pont qui n'est autre que l'orientation de la production en vue de fins
déterminées par l'homme lui-même (...)9(*)
La planification se justifie à un triple
litre :
1 Grâce à une organisation judicieuse des
moyens, elle permet une utilisation optimale des ressources disponibles
évitant pertes et gaspillage.
2. la planification impose que soient
précisés les objectifs de l'action à entreprendre ;
ces objectifs dépendent des fins
privilégiées par la collectivité, on se trouve ici en
Présence d'une démarche éthique.
3. la planification permet d'ajuster les moyens aux fins
que l'on poursuit.
René Maheu écrit «la planification se
justifie en triple titre. D'abord, dans la perspective des moyens, elle est la
condition de l'utilisation optimale des ressources disponibles (...) or
l'option fondamentale, celle qui commande l'organisation des moyens,
dépend nécessairement des fins que la collectivité ou ceux
qui décident en son nom se sont données. Et ceci marque les
limites de l'économie. L'économie peut dresser une description
typologique des fins, mais elle ne peut fournir une théorie des fins.
Cette théorie est du ressort de l'éthique. Les choix
économiques qui impose la planification procèdent toujours d'une
option plus fondamentale, que la théorie économique ne peut
à elle seule expliquer ni même analyser. Le grand mérite de
la planification est de rendre manifeste l'élément de
liberté, c'est-à-dire l'élément éthique, qui
préside au développent (...) Enfin la troisième
justification de la planification c'est projetter dans le temps
l'intégration des fins et des moyens. Ce qui montre encore une fois,
qu'elle est une démarche éthique bien plus que
technique.10(*)
Nous ne pouvons parler du plan de développement de la
communauté économique des pays des grands lacs sans faire une
brève présentation de ce qu'a été et est la
planification dans les pays qui la composent.
2. 1.1. 2. la
planification au Burundi
2.1. 1.2. 1. Survol historique
Le Burundi a accumulé déjà une
expérience de presque 20 ans en matière de planification, depuis
son indépendance jusqu'à l'élaboration du plan CEPGL
1968 - 1972 : premier plan
1973 - 1977 : deuxième plan
1978 - 1982 : troisième plan
1983 - 1987 : quatrième plan
Le premier plan a été marqué par
l'insuffisance dans la préparation des projets, ce qui a conduit
à un taux de réalisation faible, estimé à 40% des
prévisions.
Le deuxième plan a été marqué
à ce début (1974) par la création d'un bureau technique
d'études (BTE) et vers son milieu, par la transformation de ce bureau en
ministère (1976) qui devrait désormais approuver les
dépenses du budget extraordinaire et d'investissement. La
réalisation de ce plan a été néanmoins
gênée par les troubles socio- politiques qui ont secoué le
pays.
Les deux premiers plans du Burundi étaient
caractérisés par l'absence d'un cadre d'analyse
macro-économique. Le 3ème plan va remédier
à cette situation en mettant en place un «système
informatique d'information et de planification au Burundi (INPLABU) »
dont les principales tâches sont :
(a) L'établissement d'un modèle
macro-économique d'analyse et de précision.
(b) L'établissement d'un cadre macro-économique
mettant un accent particulier sur le fiche des projets et les balances
matérielles, sur des projets d'import- substitution.
c) mise au point des modèles sectorièls
(ressources humaines, energie, transport,
charges récurrentes).
Le quatrième plan (1983 - 1987)
bénéficie de ce système avec l'amélioration du
système de planification le taux de réalisation s'est
également amélioré. Il s'est proposé d'investir 107
milliards de francs contre 64,5 au cours du troisième plan.
Les orientations fondamentales des plans n'ont jamais
réellement changé. Comme il est dit dans le syllabus du cours de
planification régionale et nationale de développement du C.T Eric
KASUKU KALABA page 49 «en matière de planification du
développement. Ce sont les objectifs qui traduisent les orientations
générales»
Nous trouverons ici les objectifs généraux de
ces plans.
a) Développement de l'agriculture et de
l'élevage afin de maintenir l'équilibre
alimentaire;
b) Diversification des cultures et autres ressources
d'éxportation afin de réduire la vulnérabilité de
l'économie; et
c) Meilleure répartition des revenus entre le milieu
urbain et la campagne.
Les deuxième et troisième plans ont
commencé à mettre un accent particulier sur l'industrialisation
(import- substitution) par la valorisation des produits agricoles et la
promotion des produits d'exportation (le café en l'occurrence).
Le quatrième plan met un accent particulier sur la
décentralisation (régionalisation du plan) et surtout sur les
secteurs les plus productifs.
Il faut noter que la planification au Burundi, tout en gardant
son horizon quinquenal, est devenue une planification glissante.
Selon le C.T KASUKU KALABA dans le syllabus du cours de
planification régionale et nationale de développement
2ème licence ISDR (1999), un plan glissant «c'est celui
que l'on revise à la fin de chaque année et des estimations des
objectifs et des projets pour douze noueveaux mois ajoutés à la
suite de ceux qui s'appliquent à l'année terminale.
Ainsi le plan quinquennal portant sur les années 1983 -
1987 serait revu à la fin de 1983 et complété par un
nouveau programme pour 1983 - 1984.
Une procedure analogue serait appliquée à la
fin de chaque année suivante. Le plan serait donc renouvelé
à la fin de chaque année sa durée restant constante
pendant qu'il glisserait dans le temps.»
2. 1.1.2.2. Processus de planification
Le parti jouait un rôle primordial dans le processus
d'élaboration et d'exécution du plan comme pour les premiers
efforts de la planification en Russie du octobre 1917 quand Lénine qui
voyait dans la possibilité de gérer l'économie selon un
plan unique un des avantages fondementaux du système économique
socialiste. Il écrivait: «voici comment procédera le
prolétariat victorieux; il placera les économistes, les
ingénieurs, les agronomes, etc., sous le contrôle des
organisations ouvrières, en vue d'élaborer un «plan»,
de le vérifier, de rechercher les moyens d'économiser le travail
par la centralisation... Nous sommes partisans de la centralisation et du
«plan». Mais de la centralisation et du plan de l'Etat
prolétarien, de la réglémentation
prolétariènne de la production et de sa repartition dans
l'intérêt des pauvres des travailleurs, des exploités
contre les exploiteurs. 11(*)
Ainsi donc au niveau de la conception et de
l'élaboration proprement dites, les options fondamentales sont
définies par le congrès du parti (UPRONA. Union pour le
progrès national) tandis que le comité central les traduit en
orientations et instructions précises. Ces orientations sont ensuite
développées ainsi lors des campagnes de sensibilisation et de
concertation politique et administrative que le parti organise auprès
des cadres et des organisations des masses.
L'élaboration technique se fait sous la
responsabilité et le contrôle de la commission nationale
permanente du plan, tandis que le travail proprement dit se fait dans un
mécanisme de va et vient entre les ministères techniques et les
sous- commissions sectorielles et régionales qui composent la
commmission nationale permanente du plan, ces sous-commissions sont celles de
la planification:
· Des ressources financières
· Du secteur rural
· Des travaux publics, de l'énergie et des mines
· De l'industrie, de l'artisanat et du commerce;
· Des transports et communications.
· Des infranstructures sociales et administratives
· Des ressources humaines
· Régionale (une par province)
Le suivi et le contrôle de l'exécution se font
par le biais des ministères techniques sans doute à un premier
niveau, et ensuite par les sous-commission nationala permanente du plan. C'est
à ce niveau également que les procedures d'évaluation et
de correction sont définies. (source : Ministère du Plan du
Burundi)
2. 1. 1.3. La
planification au Rwanda
2.1.1. 3.1. Survol historique
L'expérience rwandaise en matière de
planfication remonte aussi à près de 20 ans depuis donc son
indépendance jusqu'à l'élaboration du plan CEPGL.
1966 - 1970: Plan intérimaire d'urgence
1977 - 1981: deuxième plan quinquennal de
développement économique social et
culturel
1982 - 1986: troisième plan, en fin d'exécution
en 1986.
Le premier plan, dit «plan intérimaire
d'urgence» avait mis l'accent sur:
- La consolidation de l'indépendance politique par la
mise en place des
- structures adéquates;
- Le développement agricole et industriel ainsi que la
création d'infrastructures
- sociales pour faire face aux problèmes liés
à la croissance économique.
Le changement politique intervenu en 1973 par l'avenue de
Juvenal HABYARIMANA au pouvoir a rétardé le lancement du
deuxième plan. Néanmoins le premier plan est caracterisé
par une insuffisance dans la préparation des projets.
Le deuxième plan a repris fondementalement les
objectifs du premier plan en les cristalisant autour des quatre pôles
d'intérêts que voici:
· Augmentation de la production agricole pour satisfaire
les besoins alimentaires;
· Meilleure utilisation des ressources en terre et des
ressources humaines grâce à une réforme foncière et
une réforme de l'enseignement;
· Satisfaction des besoins essentiels de la population;
et
· Amélioration de la position du pays
vis-à-vis de l'extérieure.
De plus, pour la premier fois, le pays a disposé d'un
cadre macro-économique, et les efforts de décentralisation et de
régionalisation ont réelement commencé.
Le deuxième plan a néanmoins été
basé sur une fausse prévision de la croissance
démografique estimée à l'époque à 2,7% par
an. Celle-ci s'est révélée être, en
réalité de 3,7 %. Ceci explique la faible performance du
principal objetif relatif à l'équilibre. une autre réside
dans la priorité accordée aux cultures d'exportation par rapport
aux cultures vivrières dans la répartition des
investissements.
Le troisième plan (1982 - 1986), sans avoir
chargé les objectifs du plan précédent, a apporté
des améliorations dans les prévisions grâce à une
meilleure connaissance des veritables démographies (recensement de 1978,
enquête censitaire de 1981) et au renforcement des services
d'études. A ce propos, il convient de signaler la création du
Bureau national d'études du Projets (BUNEP) dont l'objectif principal
est de contribuer à l'augmentation de la capacité b'absorption du
pays et à la formation d'experts nationaux en analyse des projets.
Le troisième plan met également un accent
particulier sur la régionalisation du plan. Quant aux reformes
foncières et scolaires, compte tenu de leur nature, elles
nécessitent plussieurs cycles de planification pour leur mise en
pratique effective.
2.1.1.3.2. Processus de planification
Les instances politiques (le parti et son chef ici) jouent
aussi un rôle primordial dans le système de planification
rwandais.
Au niveau politique, le congrés du parti, mouvement
révolutionaire national pour le développement (MRND)
définit les orientations générales de base en rapport avec
les options fondamentales contenues dans le manifeste du parti, et à la
lumière de l'exécution du plan précédent. Ces
orientations générales sont développées et
traduites en directives et instructions précises par les autres organes
politiques qui sont le comité centrale du parti, le conseil du
gouvernement et le conseil national de développement.
Au niveau technique, l'élaboration du plan commence
à la base notamment à l'échelon des conseils
préfectoraux qui sont appelés à faire un bilan critique de
la situation, et à exprimer leurs propositions concrètes quant
aux grands choix d'orientations et aux projets de développement de leurs
régions.
La définition technique des objectifs
généraux du plan et la coordination du travail technique dans son
ensemble est l'oeuvre du ministère du plan tandis que
l'élaboration des programmes sectoriels est un travail des
ministères techniques,
Le suivi de l'exécution et son évaluation sont
faits de manière permanente par les ministères techniques la
coordination étant assurée par le ministère du plan.
Ce contrôle des programmes sectoriels se font selon
une méthodologie commune, en équipe et avec des instruments qui
ont été définis ensemble. La coordination des rapports de
contrôle et d'évaluation conduit à des propositions de
consolidation et d'actualisation du plan.(source : Ministère du plan du
Rwanda)
2.1. 1.4 .Planification
au Zaïre (R.D.C)
2.1.1.4.1. Survol historique
Des trois pays de la CEPGL, le zaïre est le pays qui
n'a pas de longue expérience de planification. Pendant longtemps en
effet, ce pays, suite au faible succès des expériences de
planification de la première décennie en Afrique et à la
conjocture internationale qui lui était favorable, s'était
opposé à toute idée de planification.
Seule l'expérience micro- économique sous
forme d'analyse et d'évaluation des projets à la commission des
investissements avait vu le jour.
La crise économique qui frappe le pays depuis plus
des deux décennies et qui s'est manifesté dès 1975
notamment par un taux élevé de decroissance de l'économie
poussa le zaïre à adopter un processus de planification.
D'abord pour le lancement des programmes sectoriels d'urgence
et de relance, et, en suite l'élaboration et la mise en oeuvre du
premier plan quinquennal de développement économique et social
(1986 - 1990)
Les deux premiers programmes de stabilisation de FMI au
zaïre (1976 et 1977) avaient eu des faibles résultats ; l'une de
critiques que leur était faite, la non-prise en compte de la relance de
l'appareil productif et des infrastructures économiques en vue de donner
un appui aux programmes FMI et de leur assurer un certain succès et
surtout pour la situation alarmante de certains secteurs vitaux. Le chef de
l'état lança en 1977 l'idée d'un programme d'urgence. il
s'agit principalement des mines, des transports et de l'énergie. Ce
programme fut appelé «Plan Mobutu».
L'objectif étant de faire face à l'urgence, il
n'était donc pas question d'élaborer un programme de
développement pour chacun de ces secteurs, mais d'entreprendre quelques
actions pour atténuer les effets de la crise.
Ce premier programme d'urgence couvre de manière
glissante la période 1979 - 1983.
Ces trois secteurs se sont ainsi vus allouer 80% des
investissements publics comme suit:
|
1979 / 1981
|
1981 / 1983
|
Mines
|
34,2
|
34,4
|
Transports
|
22,6
|
30,2
|
Energie
|
22,5
|
15,9
|
Agriculture
|
7,8
|
3,8
|
Autres
|
12,9
|
15,7
|
TOTAL
|
100,0
|
100,0
|
|
Il convient de remarquer les ajustements en baisse
opérés en ce qui concerne l'énergie et l'agriculture, en
raison sans doute de la sous-utilisation actuelle du potentiel
énergétique et du fait que le secteur agricole est
considéré comme une affaire des privés. Le glissement du
programme triennal vers la période 1981 - 1983 a été
décidé en raison du faible taux de réalisation des
investissements, 40% seulement au cours de la période 1979 / 1981.
Le plan quinquennal 1986 - 1990 avait pour objectifs d'abord
la réhabilitation de l'appareil de production et des infranstructures de
base en arrêtant le processus de dégradation; en second lieu
l'amorce de la relance par la promotion des secteurs sociaux d'appui au
développement et des activités productives d'intégration
et, en troisième lieu, l'assainissement et la rationalisation de la
gestion publique.
2.1.1.4.2. Processus de planification
Le système de planification zaïrois est
organisé comme suit:
A la phase préparatoire, le travail consiste en
l'établissement des bilans-diagnostics de la situation économique
et sociale du pays aussi bien au niveau macro-économique sectoriel que
régional. Les organes chargés de ce travail sont essentiellement
les organes techniques c'est-à-dire les administrations techniques de la
base, les administrations centrales des Ministères techniques (cellules
départementales de planification, et le département du plan.
(nous nous rappelerons du MPR parti-Etat est l'organe suprême, tout le
monde est dedans).
A la phase d'élaboration proprement dite, trois types
d'organes interviennent:
· Les organes politiques (conseil Executif) au
début pour donner les directives et lever l'option en ce qui concerne le
scénario de base du plan à élaborer, et à la fin de
l'élaboration (conseil Executif et conseil législatif) pour
sanctionner le document;
· Les organes techniques pour l'élaboration du
premier projet du plan (Département du plan) et des progammes sectoriels
et régionaux (Départements techniques et administrations
régionales);
· Les organes consultatifs (conseil national de
planification et conseil régionaux de planification) pour examiner le
travail des organes techniques et proposer des corrections nécessaires.
C'est au niveau de ces organes notamment avec la participation des
représentants des diverses forces sociales et économiques que
l'élaboration du plan est un processus vraiment nationaux.
A la phase d'éxécution, le contrôle et
l'évaluation se font à un triple niveau: les départements
techniques d'abord, le département du plan ensuite et le conseil
Executif enfin lors de ses sessions trimestrielles d'évaluation. (source
: La plan quinquennal de développement socio-économique
du Zaïre,
1986-1990)
2.1.1.5. La planification dans la communauté
économique
des pays des Grands Lacs
2.1.1.5.1. Introduction
Il n'existait pas encore de planification au niveau
communautaire depuis son institutions en 1976. Les premiers processus de
planification n'interviennent qu'en 1986.
C'est donc le soucis de coordonner, de nationaliser et
d'harmoniser les actions communautaires qui a poussé les responsables
nationaux et ceux du secrétariat exécutif permanent de la
communauté à discuter de la planification.
2.1.1.5.2. Enquête
5.2.1. Description de l'enquête
Notre enquête s'est réalisée à
Bujumbura au Burundi, à Cyangugu au Rwanda, à Bukavu et à
Uvira au Zaïre (R.D.C.), elle s'est principalement axée sur le plan
de développement de la CEPGL, sa conception, sa rédaction, son
contenu, ses objects et son impact.
Comme instrument d'enquête nous nous sommes servi d'un
canevas de questionnaires pour guider nos entretiens qui se déroulaient
sous forme d'interview libre.
5.2.2. Elaboration du questionnaire
d'enquête
5.2.2.1. Classification et répartition des
sujets enquêtés
(Les cadres de la
CEPGL).
5.2.2.1.1. Selon les pays
Tableau n° 4 : Les sujets enquêtés
Pays
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Burundi
Rwanda
R.D.C.
|
10
8
12
|
33,4 %
26,6 %
40 %
|
Total
|
30
|
100 %
|
|
La taille de l'échantillon a été
motivé par la présence des institutions fonctionnelles de la
CEPGL.
- Au Burundi l'EGL (Energie des Grands Lacs) et l'IRAZ Gitega
(Institut de Recherches Agronomiques et Zootechniques).
- Au Rwanda, Poste SINELAC Mururu (Société
Nationale d'électricité des Grands Lacs
- Au Zaïre (R.D.C.), la SINELAC Bukavu.
Tous les enquêtés sont des cadres à la
CEPGL, qui sont plus proche du staff décisionnel politique.
Le nombre des enquêtés par pays ne signifie pas
que les enquêtés qui se trouvent dans la case du Burundi sont tous
burundais, nous retiendrons que la clé de répartition du
personnel de la CEPGL se fait de la manière suivante :
- Les institutions dont les sièges se situent au
Burundi, les Directeurs Généraux sont des zaïrois.
- Les institutions dont les sièges se trouvent au
Rwanda, les burundais.
- Celles dont les sièges se trouvent au Zaïre, au
Rwandais.
Notre échantillon est pour ce faire exhaustif.
5.2.2.1.2. Selon la nationalité
Tableau n° 5 : Sujets enquêtés par
nationalité
Nationalité
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Burundaise
Rwandaise
Zaïroise (Congolaise)
|
10
10
10
|
33,4 %
33,4 %
33,4
|
Total
|
30
|
100 %
|
|
Sources : nos enquêtes
Nous avons choisi de donner la chance égale aux trois
états en enquêtant sur le même des cadres de 3
nationalités, ainsi, nous estimions avoir la possibilité de
recevoir des réponses et des résultats
équilibrés.
Tous ces cadres sont à la communauté depuis au
moins 10 ans, soit depuis 1976 à 1986. Certains ont gardé leurs
institutions, d'autres ont soit été orientés dans une
autre institution, soit ont quitté la CEPGL, par la décision
d'assainissement du personnel, soit par le problème de
sécurité.
5.2.2.1.3. Selon la fonction
Tableau n° 6 : Sujets enquêtés par
fonction
Fonction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
- Ministres
- Directeurs Généraux
- Secrétaire Général
- Directeurs Adjoints
- Experts
- Cadres
|
2
3
1
5
1
18
|
06,6
10
03,3
16,6
03,3
60
|
Total
|
30
|
100 %
|
|
Source : nos enquêtes
- Les ministres contactés sont tous burundais, la
distance et l'absence dans le pays en difficultés politiques suite au
changement des autorités politiques au rwanda et en RDC ne nous ont pas
permis de contacter des ministres de ce pays. Néanmoins, nous avons
rencontré un expert fonctionnaire congolais qui est cadre
supérieur à l'Ambassade de la RDC à Bujumbura.
- Le Secrétaire Général interrogé
n'est plus en service mais il a été en fonction depuis la
création de la CEPGL.
- Les trois Directeur Généraux sont en service
et leurs adjoints ainsi que tous les cadres dont certains ont été
en passage au siège de la Communauté. Aussi faut-il ajouter que
des 18 cadres intérrogés, nous avons 2 femmes, toutes de la
SINELAC Bukavu.
5.2.3. Analyse du questionnaire et
interprétation des résultats
5.2.3.1. Dépouillement et
interprétation des résultats
5.2.3.1.1. Conception du plan
Question 1 : Qui a donné l'idée du plan
?
Tableau 7 : Idée du plan
Idée
|
E=30
|
NON
|
Fréquence
|
OUI
|
Fréquence
|
Sans réponse
|
Fréquence
|
-Chefs d'Etat
-Ministres
-Experts nationaux
-Experts étrangers
|
|
20
-
25
20
|
66 %
-
83 %
66 %
|
-
20
-
-
|
-
66 %
-
-
|
10
10
5
10
|
33,4 %
33,4 %
16,6 %
33,4 %
|
|
E = Effectif
- Sur les 30 enquêtés, 20 soit 66 % disent que
l'idée n'est pas venue des chefs d'Etats avec un Non catégorique,
10 autres spéculent.
- 20 enquêtés affirment que l'idée est
venue du conseil des ministres et commissaire d'Etat de la CEPGL.
- 25 (83 %) affirment que l'idée n'est pas des experts
nationaux (des 3 Etats).
- 20 (66 % affirment que l'idée n'est pas des experts
étrangers
NB. Les traits dans le tableau signifient que les
enquêtés n'ont pas de réponse, soit «Je ne sais
pas».
Il ressort de cette analyse que le projet
d'élaboration du plan de développement est venu pour la
première fois du Conseil des ministres lors de sa 8ème session de
janvier 1982 à Gisenyi au Rwanda.
Question 2 : Avez-vous participé à la
conception du plan ?
Tableau n° 8 : Participation à la conception du
plan
Effectif
|
Oui
|
%
|
Non
|
%
|
30
|
01
|
0,3
|
29
|
99,7
|
|
Ce tableau renseigne qu'en dehors du Secrétaire
exécutif permanent, les autres enquêtés ne sont pas
concernés par la conception du plan malgré leurs positions,
même pas consultés.
Question 3 : Qui a conçu le plan ?
Réponse du Secrétaire exécutif permanent
: «Lors du sommet des chefs d'Etat de la CEPGL à Gisenyi le 11
décembre 1985, il a été décidé que le plan
quinquennal de la CEPGL devrait être préparé dans le
meilleur delai en tenant compte des orientations macro-économique des
plans nationaux. Ainsi le centre multinational des programmations et
exécution des projets (MULPOC), Bureau sous régional de la
Commission Economque pour l'Afrique (CEA) a été chargé
d'élaborer le projet de plan et de le transmettre directement au
Secrétariat exécutif permanent».
Question 4 : Qui composent le MULPOC ?
Réponse d'une Secrétaire à la SINELAC :
«Le MULPOC était composé des experts étrangers de la
commision économique pour l'Afrique qui est un organisme de la Banque
Mondiale.
Question n° 5 : L'élaboration du plan a pris
combien de temps ?
Réponse du Secrétaire exécutif permanent
: «Le plan a été élaboré pendant 19 mois
par les experts du MULPOC».
Question n° 6 : Avez-vous vu les experts du MULPOC
faire des descentes sur
terrain ?
Tableau ° 9 : Descente sur terrain des experts du
MULPOC
Pays
|
E
|
Oui
|
%
|
Non
|
%
|
Burundi
Rwanda
Zaïre (RDC)
|
10
10
10
|
0
0
0
|
-
-
-
|
10
10
10
|
100
100
100
|
|
Il ressort de ce tableau que les experts du MULPOC n'ont
pas eu suffisamment de temps pour descendre sur terrain s'enquérir non
seulement des éléments nécessaires à la
planification de développement de la CEPGL, mais aussi recueillir la
participation des populations, les premières
bénéficiaires.
Question n° 7 : Avez-vous déjà lu le
plan ?
Tablelau n° 10 : Connaissances sur le plan
E
|
Oui
|
Non
|
%
|
|
n
|
%
|
n
|
%
|
|
30
|
3
|
10 %
|
28
|
90,0
|
100
|
|
E = Effectif ; n = nombre
Ce tableau montre à suffisance qu'une grande partie
des enquêtés n'est pas au courant du contenu du plan (90 %), qu'il
soit impossible pour eux d'apprécier le projet du plan ou l'impact du
plan, cela étant, 10 % seulement soit un ministre, le Secrétaire
exécutif permanent et le Directeur de l'EGL, ont déjà lu
le plan et seuls le derniers cité detient un exemplaire du plan.
Pour ceux-là qui ont déjà lu le plan :
«pour un territoire aussi immense qu'est la sous-région des Grands
Lacs et compte tenu de la complicité au niveau de la politique
foncière, il eu fallu y consacrer beaucoup plus de refléxion et
tenter de se tailler une piste de solutions.
Beaucoup plus d'autres éléments ont
été négligés, entre autres, le contrôle
systématique dans l'exécution des projets qui du reste
attendaient toujours les financements étrangers pour demarrer ou pour
progresser : le cas du projet Ciment Katana, Ecole polytechnique des Grands
lacs (EPGL), les projets BIOGAZ, SOCIGAZ, Usine de papiers, ...
5.2.4. Analyse et interprétation des
résultats
L'interprétation et l'analyse après
dépouillement des résultats présentés dans les
pages précédentes peut se résumer en ceci :
1. L'intention politique de procéder à une
planification de développement vient des
autorités politiques de haut niveau des 3
Etats.
2. Le plan de développement a été
élaboré et organisé par une expertise
étrangère
3. Le plan n'a pas été suffisamment mis
à la disposition des exécutants, moins
encore à la population.
Ces trois variables dirigeront toutes notre réflexion
dans les pages qui suivront.
5.2.2.2. Classification et répartition des
sujets enquêtés
(populations de la sour-région)
5.2.2.2.1. Selon les pays
Tableau n° 11 : Populations
enquêtées par pays
N°
|
Pays
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1
2
3
|
Burundi (Bujumbura)
Rwanda (Cyangugu)
Zaïre (Bukavu-Uvira)
|
120
110
150
|
31,6
28,9
39,4
|
|
Total
|
380
|
100 %
|
|
Source : nos enquêtes
L'instabilité politique et `insécurité
permanente dans notre milieu d'enquête, ne nous ont pas permis de choisir
une taille d'échantillon de notre ambition. Néanmoins les
populations enquêtées aux pays du plan, ont vécu pendant
au moins 10 ans dans la sous région et ont au minimum 40 ans. Nous
estimons qu'avec ces conditions, leurs réponses valent la peine
d'être prises en considération.
Aussi, faut-il signaler que le nombre des enquêtés
par pays a été motivé l'accessibilité du territoire
d'enquête, la disponibilité des enquêtés, la
présence des projets fonctionnels de la CEPGL et l'importance de la
densité des populations sur les milieux d'enquête.
5.2.2.2.2. Selon la fonction
Tableau n° 12 : Populations enquêtées par
fonction
N°
|
Fonction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1
2
3
4
|
Libérale
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
|
80
95
100
105
|
21,0
25 %
26,3
29,1
|
|
Total
|
380
|
100 %
|
|
Source : nos enquêtes
Le choix de cette catégorisation a été
influencé par l'importance de la population, de l'âge choisi qui
exerce ces fonctions.
- Les fonctionnaires sont soit dans les entreprises publiques,
soit dans
l'enseignement.
- Les commerçants choisis sont ceux-là qui
opèrent dans les trois pays. Ce sont les
opérateurs économiques directes.
- Les paysans sont agriculteurs et/ou éleveurs, sont
domiciliés dans les milieux
d'enquête mais exercent leurs activités dans les
différents villages.
- Les gens qui exercent une fonction libérale sont
ceux-là qui ont un métier libéral.
5.2.2.3. Analyse du questionnaire et
interprétation des résultats
Nous recherchons dans cette analyse l'impact du plan sur la
population concernée;
5.2.2.3.1. Dépouillement et
interprétation des résultats
5.2.2.3.1.1. Connaissance de la CEPGL
Question n° 1 avez-vous déjâ entendu
parler de la CEPGL ?
Tableau n° 13 : information sur
la CEPGL
Fonction
|
Effect.
|
Non
|
Fréquence
|
Oui
|
Fréquence
|
Fonctionnaire
Commerçants
Paysans
Litérale
|
95
100
105
80
|
0
0
80
0
|
0 %
0 %
76,1 %
0 %
|
95
100
25
80
|
100 %
100 %
23,8 %
100 %
|
|
Source : nos enquêtes
Sauf pour les paysans (76 % ne savent rien de la CEPGL), les
autres groupes ont déjà reçu quelques informations sur la
CEPGL.
Les fonctionnaires, les commerçants et le gens de la
fonction libérale l'ont connue par Radio, par Télévision,
souvent lors des conférences des chefs d'Etat et autres, des
commerçants, souvent à travers les «laissez-passer
CEPGL» .
Néanmoins, tous les enquétés n'ont
aucune information sur la planification du développement de la CEPGL.
5.2.2.3.1.2. Impact des actions de la
CEPGL
Question n° 2 : Avez-vous des témoignages sur
les actions positives de la CEPGL ?
Lesquels ?
* Sur le plan psycho-social :
Tableau n° 14 : Impact du plan sur le
niveau psycho-social
N°
|
Fonction
|
E
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Sans réponse
|
%
|
1
2
3
4
|
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
Libérales
|
95
100
105
80
|
95
90
105
70
|
100
90
100
80
|
0
0
0
0
|
0
0
0
0
|
0
10
0
0
|
0
10
0
0
|
|
Ce tableau nous révèle que les
enquêtés n'ont aucun souvenir positif sur les actions de la CEPGL
au niveau psycho-social;
* Sur la plan culturel
Tableau n° 15 : Impact du plan
sur le niveau culturel
N°
|
Fonction
|
E
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Sans réponse
|
%
|
1
2
3
4
|
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
Libérales
|
95
100
105
80
|
90
100
105
55
|
94,7
100
100
68,7
|
0
0
0
0
|
0
0
0
0
|
5
0
0
25
|
5
0
0
31,2
|
|
Ce tableau témoigne aussi l'absence des
résultats positifs au niveau culturel
* Sur le plan technologique
Tableau n° 16 : Impact du plan sur
le niveau technologique
N°
|
Fonction
|
E
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Sans réponse
|
%
|
1
2
3
4
|
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
Libérales
|
95
100
105
80
|
25
30
90
20
|
26,3
30,4
85,7
25
|
70
70
0
60
|
73,6
70
0
75
|
0
0
15
0
|
0
0
14,2
0
|
|
80 % des fonctionnaires affirment que la CEPGL a introduit
l'électricité (SINELAC) pour l'utilisation de gaz (SOCIGAZ) qui
sont des technologie qui participent à l'amélioration des
conditions de vie dans les grands centres. Même affirmation pour les
commerçants et les «libéraux».
Les paysans restent toujours sans aucun souvenir.
* Sur le plan politico-économique
Tableau n° 17 : Impact du plan sur le niveau
politico-économique
N°
|
Fonction
|
E
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Sans réponse
|
%
|
1
2
3
4
|
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
Libérales
|
95
100
105
80
|
15
30
100
30
|
15,7
30
95,2
37,5
|
70
60
-
50
|
73,6
60
-
62,5
|
10
10
5
0
|
10,5
10
4,7
0
|
|
Ce tableau témoigne que les actions de la CEPGL
était plus orientées vers des actions plus politiques car :
- des enquêtés affirment qu'il reconnaissent
l'installation d'une sécurité (donc
absence de conflits armés ) ;
- de commerçants et les libéraux reconnaissent
la facilité de la circulaltion entre les
3 Etats avec les laissez-passer CEPGL ;
- les paysans qui constituent pourtant la majorité de
la populaltion de la sous-région
à 90 % ne se retrouve surtout nullement à
tous les niveaux.
5.2.2.4. Analyse et interprétation des
résultats
Il ressort de cette analyse que les impacts des actions de la
CEPGL sont très négligeables soit 0 % sur le plan psycho-social,
0 % pour le plan culturel, sur le plan technologique les actions ne profitent
aux populations des grands centres. Sur le plan économique et
politique, les actions ne se résument qu'à l'assurance de la
sécurité qui du reste ne s'exprime qu'à l'assurance de la
sécurité qui du reste ne s'exprime ici par les
enquêtés qu'en l'absence de guerre.
Ils reconnaissent tous par les évidences que tous les
régimes politiques étaient forts et repressifs.
Il ressort donc de ces analyses que le choix de
stratégies a été motivé, non pas par des
réalités socio-culturelles de la sous-régions, mais
plutôt par des volontés extérieures inscrites dans le
mercantilisme, le mimetisme de l'occident qui ont caractérisé la
deuxième décennie de développement 1971 - 1980.
L'aide extérieure au développement
destinée aux Etats de la CEPGL a été très
importante estimée à 269 millions de dollars U.S pour le
zaïre, à 316 et 352 millions de dollars respectivement pour le
Burundi et le Rwanda. Il y a eu d'autres apports financiers des organes de
nations unies (PNUD,...)
Ce sont les Etats qui planifient leur utilisation dans
différents projets de développement le choix de la politique de
développement influence tout le système.
Des politiques inadéquates, basées sur
l'Etatisme où l'Etat est seul pourvoyeur du développement socio-
économique, ce qui voudrait renforcer le pouvoir des dirigeants
politiques en s'appropriant tout le pouvoir économique et
décisiionnel «seuls les gens au pouvir ont et peuvent» ce qui
explique une course au pouvoir sans merci. Conséquence directe de la
centralisation.
Le mimetisme engendre la course à
l'industrialisation, Stéphane Hassel résume bien les constats
établis ci-dessus «les premières stratégies
internationales de développement ont été marquées
par un cinglant échec dont témoigne la dégradation
continue de la situation économique et sociale des pays du tiers monde.
Qu'il s'agisse du declin de l'autonomie alimentaire ou plus encore de
l'extension de la desertification, de l'analphabétisme ou de la famine.
Autant de problèmes qui remettent en cause les stratégies et les
formes d'aide traditionnelles au développement.
Nous citerons aussi Jean Philippe Peemans (de la crise au
codéveloppement; p. 208) «les pays qui ont choisi la croissance
tournée vers l'extérieur par le commerce international n'ont pu
maintenir certaines performances qu'au prix d'un endettement de plus en plus
lourd, d'une dépendance accrue à l'égard du capital
industriel et financier multinational, d'une aggravation de l'inflation de
l'inégalité de la distribution des revenus, des
déséquilibres sectoriels et régionaux d'une
dégradation plus accentuée de l'équilibre ville
campagne».
Le plan de la CEPGL reserve 3,6% des investissements au
secteur agricole ce qui fait bien ressortir la distorsion des stratégies
de développement rurale à 90% par conséquent agricole. A
ce sujet Jean Paul II rappelle:
«il importe de considérer l'agriculture comme
base d'une saisie économie dans l'ensemble du développement et du
progrés social de chaque pays et du monde. Il s'agit donc de redonner
à l'agriculture la place qui lui revient dans le cadre du
développement de chaque pays et au plan international et pour cela, de
modifier la tendance qui, dans le processus d'industrialisation, conduisait,
récemment encore, à privilègier les secteurs secondaires
et tertiaires»
La négligence du monde rural et de la paysannerie
décourage les agriculteurs qui voudraient améliorer leur
productivité surtout en produits vivriers, pour l'auto suffisance qui
malheureusement a chuté, en 1960 elle était à 80% en 1990
de moins de 50%.
Le plan de la CEPGL prevoit pour le secteur agricoles 3
projets en cours d'étude et 2 projets nouveaux, à savoir:
- Programme sous-régional de sécurité
alimentaire
- Production intensive et commercialisation du maïs
- Multiplication et distribution des sémences
selectionnés de haricot, du Riz et
- de soja. Les expériences du sud-kivu prouvent la non
application effective de ce matériel agricole par le paysan à
long terme.
Les nouveaux projets:
- Etude d'identification des zones de production à
haut rendement pour les céréales et tubercules de base
- Fourniture d'équipement de laboratoire à
l'institut de recherche agronomique et zootechnique de la communauté
(IRAZ) basé à Gitega Burundi.
- Dans la recheche de l'intégration économique
la tendance est de privilégier une production agricole d'exportation,
ce qui ne fait qu'empirer les conditions de vie des populations paysannes.
CHAP III : REFLEXION SUR
UNE VOIE DE PLANIFICATION
POUR
LA SOUS-REGION DES GRANDS LACS
1. Introduction
Nous sommes convaincu qu'il n'y aura pas de
développement pour cette sous- région que sous une planification
commune.
Nous reconnaissons tous, les similitudes
géomorphologie entre les territoire du Burundi et du Rwanda, les
mêmes problèmes socio-culturels, avec le temps l'Est du zaïre
(la R.D.C.) connaît les mêmes tensions.
Il sied dont d'organiser un cadre commun de conceertation
pour une planification rationnelle en n'omettant aucune des
réalités socio-culturelles et économiques, aucun secteur
de la vie des populations. Un seul aspect peut tout boulverser si on en prend
pas garde.
Nous ne proposerons dans les lignes qui suivent que des
grandes lignes quitte à toute celle ou tout celui qui voudra,
étudiant ou chercheur, enrichir par des recherches plus
fouillées, puisse trouver ici une piste de réflexion et nous
compléter.
2. Quelle planification
pour la sous-region des grands lacs ?
Qu'il nous soit permis de présenter dans ce point une
piste dans la recherche d'une bonne stratégie adaptée pour la
sous- région des grands lacs.
En effet le plan que nous avons exploité est un plan
de développement socio- économique des pays des grands lacs.
Nous sommes tous d'accord qu'en visant le
développement des trois pays, le plan vise par conséquent le
développement de leurs populations. Or selon les estimations des
différents plans de développement des 3 pays : la population du
Rwanda est à 95% rurale, celle du Burundi à 95% et celle du
zaïre (RDC) à 87%.
La moyenne donne, une population de la sous-région
(avec écart prèt) estimée à 90% rurale ou paysanne.
Pour ce faire le développement souhaité ne doit que être
rural, le développement de le majorité.
Nous croyons qu'il faille préserver la CEPGL pour que
nos Etats soient prêts pour entrer dans la mondialisation. Qui est le
passage, sur le plan économique, d'une multitude d'économies
nationales distinctes à un système mondiale d'échanges.
Toute fois, nous ne pouvons entrer dans cette mondialisation
dans ce «village planétaire» sans rien, pauvres. C'est
pourquoi nous devrons nous unir mais avant de nous unir, il faut que chaque
pays soit UN, c'est à dire uni, intégré, c'est à ce
niveau que nous faisons appel à l'intégration nationale avant
toute processus de planification.
2.1 Le développement rural pour la CEPGL
Le choix d'une stratégie de développement est
un étape capitale pour la planification de développement il peut
être soit technocratique, soit humaniste, la prioritée peut
être accordée soit à l'économie soit à
l'homme.
Une stratégie économique est souvent
orientée vers «la croissance». Tous azimuts. Cette
stratégie a déjà fait preuve d'échec dans des
nombreux pays en développement. L'exemple du Brésil qui en 1972
comptait 15% de riches et 85% des pauvres et le Président ayant fait le
choix économiste avouait «le Brésil va bien; mais le peuple
va mal».
En nous raliant aux éminents penseurs comme le R.P
Georges Defour, Salieman cohen, Michel MALDAGUE, et le PNUD qui desormais
propose d'évaluer le développement d'une nation, non seulement
sur le PNB, mais sur un IDH (Indicateur de développement humain) partant
du fait qu'il faut prendre comme objecif le développement de la
population ( Santé, éducation, nutrition, bien être
social), le développement par la population (participation à tous
les niveaux ) et le développement pour la population ( satisfaire autant
que possible les besoins de chaque citoyen, créer des revenus et des
surplus, offrir à tous les possibiltés d'emploi).
Pour arriver à un réel développement de
l'homme de la CEPGL, les stratégies de développement dans la
planification doivent tenir compte de sept composantes nous proposés par
le professeur ordinaire R.P Georges DEFOUR: les composantes psycho- sociale,
culturelle, spirituelle, technologique, économique, écologique et
politique.
2.1.1. La composante psycho - sociale
Toute stratégie de développement devra tenir
compte de la dynamique sociale endogène des population de la
sous-région. Ceci nous ramène à une politique
intégrative des toutes les tribus et races de la sous-région qui
depuis des longues années participent à de massacres qui bloquent
toute action de développement. Il sera impossible d'arriver à une
intégration économique tant que des groupes de populations
vivront les uns dans le maquis les autres en exile ou refugiés.
Le planificateur devra donc s'investir et investir dans la
recherche de la cohabitation des groupes d'individus pour un objetif commun.
Tout en faisant des limites de sorte que chaque citoyen se sente mieux chez
lui, y vive et accepte de vivre avec les siens.
2.1.2. La composante culturelle et spirituelle
Nous croyons que la multiplicité culturelle de la
sous-région est un atout pour le développement le planificateur
devra orienter les activités de développement selon les
réalités culturelles de chaque région, province,
préfecture, territoire, village) car «chaque société
suit sa propre voie de développement vers un état de
modernité qui lui est particulier !» G. Maryanov, in Politics in
indonesia ; 1966)
Il devra viser la maintenance et le bon fonctionnement des
institutions, rapports sociaux, structures d'autorité et de
dépendance, de possession ou d'usage, de parenté, la maintenance
des modes coutumiers dans la façon de régler les tensions, de se
situer dans le groupe, de penser de saisir le réel, de s'exprimer, de
concevoir et d'admettre le rôle des autres, d'approcher les objets et
l'environnement naturel de se relier au divin.
L'éducation est primordiale pour tout processus de
planification, le planification tenant compte des taux très bas de
scolarité (44% au rwanda et Burundi, 61% au zaïre (R.D.C) devra
orienter les actions vers une éducation rationnelle de tous les citoyens
de la sous-région et les considérer comme urgentes.
Nous proposons une école qui dégage les hommes
nécessaires pour satisfaire les besoins fondementaux, assurant la survie
biologique, assurant la nourriture etc. une école qui est avant tout au
service des tâches prioritaires puis ensuite au service des tâches
secondaires.
2.1.3. La composante
technologique
Le transfert de technologie est un processus souvent
très couteux pour nos pays pauvres (la réalisation de
l'aménagement hydro-électrique de Ruzizi II entreprise par la
société internationale d'Electricité des pays des grands
lacs (SINELAC) a consommé des investissements consentis par les 3 pays
de l'ordre de 93.038.000 dollars u.s hors charges financières)
Les travaux ont été réaliser par:
- Génie civil (lot 1)
Cogefar société italienne de Milan.
- Vannes et conduite forcée (lot 2) salvatore
trifone & figli de magent
-
Italie
- Turbines (lot 3)
Neyrpie Grenoble - France
- Alternateurs (lot 4)
Ansaldo genes - Italie
- Equipements électriques internes Marelli.
Milan - Italie
- (lot 5A)
- Equipement externes (lot 5B) Abay Bruxelles
Belgique
- Bâtiment administratif et habitations
- (lot6)
Shamukiga Bujumbura Burundi
« le transfert des technologie est toujours
accompagné des experts des pays exportateurs par manque des experts
locaux ce qui entraine des conséquences économiques, sociales,
c'est pourquoi le planificateur doit avant de s'y engager s'assurer que ; une
technologie devra toujours être appropriée et l'appropriation
technologique est une demarche par laquelle les gens qui envisagent d'utiliser
une nouvelle technique la transforme et l'adaptent à leur cadre de vie
(Geneviève de crombrugghe) il est aussi vrai que les futurs
bénéficiaires de cette technique doivent être
associés, dès la naissance du projet, à la gestion de
celui- ci en Amont et en Aval.
Aussi faut-il , comme l'affirme José Arocena (le
développement par l'initiative locale, l'Harmattan, Paris,p.152) «
le transfert de formation, entre les pays producteurs de technologie et les
pays acheteurs, semble un outil nécessaire pour assurer une plus grande
maîtrise des techniques transférées...»
Nous portons notre choix sur les technologies traditionnelles
ou locales, qu'il sied d'améliorer et d'encourager, car elles sont les
fruits de plusieurs millénaires de créativité et
d'interaction entre l'homme et son environnement
Le planificateur doit faire un choix judicieux pour rompre
avec la dépendance technologique. Le chercheur Jean claude willame, du
cedaf; écrit «Au zaïre, le poids insupportable d'une dette
publique extérieure provient à 50% de transfert de technologies
avortées... nombre d'abus ont été permis dans ce cadre:
projection d'outputs irréalistes à partir de données
systématiquement tronquées, erreurs d'appréciation
technique flagrantes, manque total de prise en compte de données
sociologiques, humaines et mêmes économiques
élémentaires, confusion entre la fonction d'étude et la
fonction d'éxécution des réalisations, non respect des
termes de références imposés au départ,
argumentation hyper- ingénieriste. Réproduction dans les
études dites d'argumentation que les autorités nationales et les
sociétés étrangères souhaitaient voir
défendues etc.
A aucun moment, des solutions alternatives plus simples et
plus adéquates par exemple, dragage régulier au lieu de la
construction d'un nouveau port en eau profonde, réhabilitation de
centrales électriques existantes au lieu d'édification des
nouvelles, utilisation de l'énergie locale au lieu d'un transport de
force d'un bout à l'autre du pays - ne furent recherchées.
2.1.4. La composante
écologique
Le développement rural intégré met
l'homme au centre de tout processus de développement durable l'homme est
pris dans toute sa globalité le prendre dans son environnement.
Le planificateur doit associer dans tout projet, la
conservation des équilibres écologiques et le
développement socio- économique - idée centrale du
programme MAB de l'unesco et de la stratégie mondiale de la conservation
de l'UICN - en vue de mettre un terme à la destruction des
écosystèmes et à la dégradation des ressources
naturelles.
L'aménagement hydro-électrique du Ruzizi II,
couvre une superficie du bassin versant repartie comme suit:
- Bassin hydrographique du lac kivu: 6.884 km²
- Bassin intermédiaire entre Ruzizi I et Ruzizi II 116
Km²
- Superficie totale 7.000 Km²
Avec des réservoirs de régulation,
capacité utile
- Lac kivu: 2.4.109 m
- Réservoirs de compensation du Ruzizi II 1.750.000
m
Ces aménagements n'ont seulement ont depouillé
les paysans de leurs terres mais aussi, exploitant une superficie de 7.000
Km², nous pouvons remarquer des vastes étendues nues autour de
bassin versant, ce qui constitue un danger pour la dégradation du sol et
l'équilibre écologique.
Ainsi le retenu d'eau perturbe l'équilibre halieutique
sur la cour de la Ruzizi.
Le projet ne prevoit pas des mesures de subsitution des
dommages causés à l'environnement.
2.1.5. La composante
économique
Nous croyons que le développement n'est pas une
affaire «Economique» où l'homme est intégré,
mais plutôt une affaire d'homme ou l'économie est
utilisée.
Le planificateur devra donc mettre l'économie au
service de l'homme.
Dans la sous-région des grands lacs l'économie
a toujours été au service de la politique. Les Etats sont les
grands, voire les seuls employeurs. Cette situation élargi les
écarts entre les dirigeants politiques et la population entre les
centres et les périphéries.
Le planificateur devra tenir compte de la globalité et
la bipolarité de la nouvelle société; la bipolarité
consiste à considérer l'interaction entre le monde urbain et le
monde rural, soit le centre et la périphérie.
Ici la cité s'érige souvent en modèle
dominant et reduit la campagne (la majorité) à la servitude. Il
faut donc impliquer la reconnaissance du monde paysan en tant que tel, l'estime
et la prise en compte de ses valeurs économiques égales.
Le plan tiendra donc compte des activités
professionnelles rurales ( élevage, agriculture, artisanat);
Promouvoir des petites et moyennes entreprises (PME) qui sont
souvent d'une efficacité supérieure de taille modeste,très
humanisées, très motivées adaptées à la
technologie appropriée au milieu rural, elles dynamisent et transforment
le milieu, donne du travail à une main d'oeuvre peu ou moyennement
qualifiée, sont maniables, réparables, augmentent la
productivité améliorent les conditions de vie et de travail,
préparent à une technologie plus fine.
L'apport des citadins (consommateurs des produits de la
terre, cadres, intellectuels, hommes des sciences et de recherche, circuits de
commercialisation, producteurs d'outils et d'engins agricoles etc)
L'agriculture-élevage devrant être mise au
centre de toute planification, lui reserver une place plus importante en
intrants et en extants. La petite industrie doit lui être
dédiée par l'installation des industries agro- alimentaires.
L'accent, pour le choix des cultures, devra être mis
sur les cultures vivrières pour l'auto suffisance alimentaire; une
augmentation de la productuvité agricole libère des bras pour le
développement de l'artisanat et de l'industrialisation.
La décentralisation du pouvoir économique ainsi
organinée diminuera la dépendance éconmique de nos trois
pays. Une économie où le privé joue un rôle
principal sur base des orientations de la planification souple au niveau de la
CEPGL.
Prénons les cas de la SINELAC qui prevoyait une
incidence de la centrale de Ruzizi II sur le développement
socio-économique par l'induction de nouvelles activités
économiques connexes. Mais étant donné que le secteur
principal de la vie de populations, l'agriculture, ne produit rien, aucune
activité économique majeure ne s'est développée
à Bukavu, ni a cyangugu, ni à Bujumbura moins encore à
Uvira.
2.1.6. la composante politique
Toute planification de développement née d'une
volonté politique. Est ce le politique a été
organisé en fonction des besoins des populations locales ? Nous avons
hérité du congrés de Berlin en 1884 des pays
artificiellement constitués. L'OUA préfère que l'on ne
touche pas aux fontières héritées de la colonisation.
Depuis la période coloniale le Rwanda et le Burundi
sont des grands foyers de tensions politiques liées à la gestion
du pouvoir politique et qui dit pouvoir politique dit pouvoir
économique.
Les tutsi et les Hutu s'entre dechirent pour le pouvoir et
créent de remue- ménage dans toute l'Afrique centrale. Des
populations entières quittent leurs territoires se réfugient dans
d'autres pays où elles s'adonnent à des actes terroristes ou
à des formations militaires avec pour objectif de renverser le pouvoir
en place, de leur pays d'origine ou du pays d'accueil.
Le président Buyoya du Burundi, lors de la XIe
session ordonaire de la conférence des chefs d'Etat, tenue
à Gisenyi le 28 janvier 1989, déclarait: «la
préoccupation des Etats membres en matière de
sécurité a donc présidé à la création
de notre communauté. Elle a consacré en cette matière le
principe de l'accord de coopération en matière de
sécurité, signé à Kinshasa le 29 août 1966
entre les 3 pays, complété par celui signé à Kigali
le 21 juin 1975 lequel stipule qu'aucune partie contractante ne pourra
tolérer sur sur son territoire toute organisation à
caractère subversif ou toute activité subversive succeptible de
porter atteinte à la sécurité extérieure ou
intérieure des autres Etats signataires...
Nos efforts sur le plan national pour extirper à
jamais les démons de la division et pour construire des Etats modernes
seraient vains si nos régions frontalières se transformaient en
zones de prédilection des éléments subversifs pour saper
l'ordre public et compromettre la tranquilité de nos
populations».
Le président Burundais avec une armée mono
éthnique oubliait que c'est sa propre politique qui lui fabrique des
énemies et que l'intégration régionale qui réserve
le droit à chaque individu d'habiter librement dans l'un des territoires
de la CEPGL était un «cheval de troie «pour ces
différents régimes forts et repressifs.
Pour ce faire la planification de développement ne
doit pas perpetuer ces systèmes de tyrans, mais choisir des
stratégies qui libèrent l'homme paysan du joug de l'oppression
par la décentralisation du pouvoir politique avec une participation
effective des masses paysannes à toute les décisions
politiques.
Pour lutter contre la pauvrété, l'une de raison
des conflits des grands lacs; le planificateur doit créer des
mécanismes pour séparer la richesse et le pouvoir politique en
une planification souple où l'Etat coordonne les efforts des
particuliers en établissant seulement des bornes dans les quelles la
croissance doit s'opérer.
L'Etat ne devra plus être le principal employeur, car
les dirigeants politiques y trouvent un moyen sûr pour gagner l'argent.
ceci crée des camps éthniques pour garder le pouvoir, ou arriver
au pouvoir.
La démocratie est le seul schéma
théorique pour arriver au pouvoir. Dans la sous- région des
grands lacs elle implique des éléctions, où ces
dernières sont mathématiques, il est donc évident que les
plus nombreux gagnent. Ceux qui sont au pouvoir (les Tutsis) lacheront
difficilement.
Si le planificateur oriente l'action de l'Etat dans la
création des conditions favorables, en supprimant tous les obstacles
(voies de communications, sécurités,..)
Il y aura émergence des entreprises privées,
car l'Etat ne serait plus propriétaire de tous les facteurs de
production ce qui aura des repércutions positives sur l'endettement des
Etats.
IV.CONCLUSION
Notre continent, l'Afrique a été le plus meurtri
de l'histoire de l'humanité, les raisons sont partagées.
Actuellement après 40 ans d'indépendance
politique, l'afrique lutte pour sa survie. Toutes les structures pour assurer
le bien-être de ses populations, mises en place par les Etats, en
communauté et particulièrements ont échoué.
Malgré les investissements, les financements par des
dettes publiques en millions de dollars déstinés aux nombreuses
institutions économiques et financières pour le
développement, comme la communauté économique des pays des
grands lacs (CEPGL), les populations sont restées les plus pauvres de la
planète.
La CEPGL a fait, particulièrement à travers son
plan quinquenal de développement socio-économique des pays des
grands lacs (1987 - 1991), l'objet de nos analyses critiques . Elle
s'était à sa création assigné une mission
principale à savoir l'intégration économique des pays de
la sous-régions pour améliorer les conditions de vie
socio-économique de ses populations.
Une planification de développement exige un choix des
orientations, des stratégies à prendre pour réussir. Un
mauvais choix amène bien sûr à un échec.
Nous avons cherché à savoir à travers le
constat de l'échec, car les évidences nous prouvent que il n y a
jamais eu amélioration; par contre des déteriorations au niveau
social, économique et environnemental, si le choix des orientations et
stratégies ne serait pas la cause principale des échecs.
Nous avons analysé ces stratégies suivant une
grille nous proposée par des éminents professeurs comme Michel
MALDAGUE, Jean Philippe Peemans, R.P Georges DEFOUR,..., il s'est
avéré donc en définitive que: l'idée qui domine
largement la politique de cette organisation internationale et par
conséquent des gouvernements responsables est celle de
privilégier les stratégies de développement basées
sur des capitaux, des technologies et des experts.
Le planificateur a négligé les facteurs
endogènes les dynamismes internes des sociétés. Ces
stratégies imposent des grands moyens financiers qui obligent les pays
membres à avoir la main tendue vers les institutions internationales de
financement et les pays occidentaux.
Nous avons enfin proposé une piste de planification
adaptée à nos réalités pour un développement
endogène et auto-centré; nous espérons que malgré
les conflits du présent, le futur nous obligera à repartir, nous
sommes sûr que le technicien de développement aura un rôle
très primordial à jouer.
* 1 Amadou Mahtar MBOW et alii,
Le nouveau dossier Afrique : Voici Afrique, situqtion et perspectives d'un
continent, éd. Marabout Université,
Belgique, p. 15
* 2 Colliard, C.A.,
Institutions des relations internationales, Paris, Dalloz 1978, p.
528
* 3 Colliard, C.A., op.cit., p.
527
* 4 SIOTIS, cité par
BRAILLARD P., Théories des relations internationales, Paris,
PUF, 1977, P. 384-392
* 5 YADE M. Système
d'intégration africaine, Genève, Georg. Editeur, 1979 p.
347.
* 6 SIOTIS, cité par
BRAILLARD, op.cit. p. 390
* 7 Syllabus de planifaction
Régionale et nationale de développement, conçu et
dispensé en 2ème Licence,
ISDR/Bukavu par le C.T. Eric KASUKU en 1999, p. 5
* 8 MALDAGUE M., Cours
d'Aménagement et environnement, notes «Nature humaine et exigence
d'un
environnement humain», Université Laval, 1985, p.
251
* 9 MAHEU R.., La
civilisation de l'universel, inventaire de l'avenir, Paris,
Laffront-Gonthier, 1966, p. 6
* 10 MAHEU R., op.cit., Extrait
p. 65.
* 11 BERKHINE ILIA, L'histoire
de l'URSS, Ed. I.H.A.S (Institut d'Histoire de l'Académie des Sciences),
Russie, 1965, p. 46
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