INTRODUCTION
La période d'après seconde guerre mondiale,
particulièrement celle faisant suite à la dislocation du glacis
socialiste, à la chute du mur de Berlin à la réunification
de l'Allemagne a permis la mise en pace d'un troisième système
international : « l'espace monde ».
En effet, sous la houlette des nouvelles technologies
(révolution des transports, des télécommunications,
l'avènement de l'informatique etc.), l'économie mondiale en
général et le commerce international en particulier enregistrent
des bonds formidables.
La production, la distribution sont animées par
des firmes oligopolistiques qui ont délibérément choisi le
marché mondial comme échelle.
La mondialisation consacre ainsi l'avènement de
produits universels qui sont consommés partout de la même
manière. Elle opère en même temps une mutation profonde
qui se manifeste dans tous les secteurs. Désormais tout est
marchandisé, cela tant au niveau de la production que de la circulation
et de la distribution des biens et services.
La mondialisation peut donc être définie comme
l'échange généralisé entre les différentes
parties de la planète, l'espace mondial étant alors l'espace de
transactions de l'humanité.
Les pays africains à l'instar des autres pays
développés ou non ont intérêt à participer
aux échanges internationaux. Mais cette insertion nécessite une
participation active à l'élaboration des politiques et aux
négociations au sein des institutions.
Malheureusement, la plupart pour ne pas dire la
totalité des pays africains jouent un rôle encore trop marginal
dans ces institutions, même lorsque des aspects déterminants de
leur développement sont en jeu.
Cette marginalisation des pays africains au niveau de ces
institutions reflète la faiblesse de leur poids économique au
niveau international.
En effet, malgré les nombreux efforts des
dirigeants africains au lendemain des indépendances et les
opportunités offertes par la globalisation, l'Afrique n'a pas su tirer
son épingle du jeu.
La fin du colonialisme avait libéré de
nouvelles énergies et les dirigeants étaient résolus
à ce que leurs pays rattrapent le monde développé.
La formule « il nous faut courir pendant qu'ils
marchent » résume bien l'état d'esprit qui
régnait au niveau de cette ère nouvelle. Nombreux étaient
ceux qui encourageaient les Africains à faire preuve d'audace, affirmant
que le continent pourrait trouver des raccourcis vers le
développement.
C'est ainsi que tous les secteurs de l'économie ont
connu une révolution.
Cependant, en dépit des progrès
réalisés, l'Afrique aborde le 21eme siècle dans la
catégorie des pays les moins avancés. Elle est le seul continent
où la pauvreté est en hausse, 200 millions de pauvres. Et, quoi
qu'elle représente 10 % de la population mondiale, l'Afrique ne
génère que 1,5 % des échanges commerciaux
mondiaux.
Ce retard profond des pays africains pose des questions
capitales. L'Afrique se heurte - t-elle à des problèmes
structurels particuliers qui n'ont pas été bien compris ?
À t-on négligé la dimension institutionnelle ? Les
réformes entreprises ont-ils été trop limitées ou
superficielles ? À t-on correctement évalué l'impact
des facteurs externes ? L'assistance externe et les mesures
d'allégement de la dette sont-elles inappropriées et
insuffisantes ?
Cette présente étude se propose de
répondre à ces questions en étudiant la part que
détient l'Afrique dans les échanges internationaux d'abord, puis
les obstacles rencontrés par cette dernière dans le cadre de son
développement et enfin nous ne manquerons pas de proposer des
solutions.
CHAPITRE 1 : QU'EST CE QUE LA MONDIALIATION ?
Depuis le XIXe siècle, le monde tend de plus
en plus nettement à constituer un ensemble de territoires parcourus et
reliés par des flux de plus en plus amples et massifs d'hommes, de
marchandises, de capitaux, d'informations... Quelques grandes puissances et
quelques métropoles urbaines y ont une influence dominante. Tous les
éléments de cet ensemble fonctionnant en interaction, on
désigne fréquemment celui-ci par l'expression de
« système monde ».
SECTION 1 : LA CONTRACTION DE L'ESPACE ET DU TEMPS
²Avant la première révolution des
transports, au XIXe siècle, les difficultés et la lenteur des
déplacements faisaient de la distance un obstacle majeur à la
circulation. On a peine à imaginer qu'il y a moins d'un siècle,
même dans les pays techniquement les plus avancés, l'horizon de la
plupart des agriculteurs se limitait au marché du bourg voisin et ne
s'étendait que dans des circonstances assez rares à la ville la
plus proche.
Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale,
l'accélération des progrès techniques a touché tant
le transport maritime (gigantisme des pétroliers, révolution du
conteneur) que le transport ferroviaire (électrification de la traction,
puis apparition des trains à grande vitesse) ou routier
(généralisation de l'automobile), et à donné
naissance au transport aérien... Il n'est pas exagéré de
parler d'une nouvelle révolution des transports.
Ainsi, aujourd'hui, il est possible non seulement de
déplacer des quantités massives de produits d'un bout à
l'autre de la planète, mais, de plus, les distances
« raccourcissent » parallèlement à
l'accélération des vitesses. Désormais, dans biens des
circonstances, ce qui compte le plus pour les hommes comme pour les
marchandises, ce n'est plus la distance absolue, exprimée en
kilomètres, mais la distance-temps ainsi que la distance-coût, qui
a diminué dans des proportions tout aussi considérables au fil
des décennies.
Ceci a autorisé, depuis 1945, une expansion quasi
exponentielle des échanges internationaux, favorisée
également par un abaissement des barrières douanières qui
s'est poursuivi pendant plusieurs décennies sous l'égide du GATT.
Les échanges se sont donc développés à un rythme 2
fois plus élevé que le PNB mondial. Des vêtements, des
téléviseurs ou des ordinateurs fabriqués en Asie
parviennent en Europe ou en Amérique du Nord avec un surcoût
secondaire. Des hommes d'affaires et des touristes sans cesse plus nombreux
parcourent la planète en tous sens.
SECTION 2 : MOBILITE DU CAPITAL ET MONDIALISATION DES
FIRMES
L'internationalisation du capital est un des
phénomènes les plus significatifs de ces dernières
décennies. Certes, dés le XIXe siècle, les firmes des pays
occidentaux ont commencé à investir loin de leur territoire
d'origine dans des plantations et des activités minières
outre-mer.
Cependant, la véritable multinationalisation prend son
essor aux Etats-Unis au lendemain de la seconde guerre mondiale et n'affecte
plus seulement les activités primaires, mais aussi - et de plus en plus
- les industries de transformation et les services, banque et hôtellerie
par exemple. La conquête de marchés nouveaux est alors la
principale motivation des firmes multinationales (FMN). Pendant les
années 60 et 70, les entreprises européennes et japonaises
emboîtent le pas aux firmes états-uniennes qui avaient
lancé le mouvement.
Celui-ci s'est encore amplifié pendant les
années 80, en particulier grâce à l'essor des
télécommunications. Ainsi, les investissements directs (fusions,
absorptions, création de filiales, prises de participations) ont
progressé 2 ou 3 fois plus rapidement que le commerce mondial, une
raison supplémentaire de ce mouvement étant la recherche de
« gisements » de main-d'oeuvre à bas prix. Plus que
d'internationalisation ou de multi-nationalisation, on parle aujourd'hui de
globalisation.
C'est à dire que pour les très grandes firmes,
le monde se transforme en une zone unique de production et d'échanges
sur laquelle elles créent, suppriment ou déplacent (elles
« délocalisent ») leurs usines ou leurs filiales,
tendant d'ailleurs à s'associer de plus en plus souvent entre elles en
nouant des réseaux complexes et mouvants.
Quant à l'expansion des activités purement
financières (achat et ventes d'actions et d'autres produits financiers,
spéculation sur les fluctuations monétaires...), elle a
été plus prodigieuse encore. Actuellement, les transactions sur
les monnaies portent à elles seules sur plus de 1 000 milliards de
dollars par jour, contre 250 en 1985 !
SECTION 3 : DES PROBLEMES QUI MONDIALISENT EUX
AUSSI
La prise de conscience du rétrécissement de
l'espace mondial tient aussi à l'extension à l'échelle
planétaire de problèmes qui n'étaient jusqu'ici que
locaux, régionaux ou nationaux. Ainsi en est-il de diverses formes
d'économie illégale au 1er rang desquelles vient le
trafic des stupéfiants. Les réseaux de distribution de la drogue
s'organisent en effet à l'échelle du globe et porteraient
annuellement sur 150 milliards de dollars pour cannabis, la cocaïne et
l'héroïne seuls.
Le principal distributeur mondial de cocaïne, la mafia
Cosa Nostra, est une véritable FMN qui compterait 22 000 membres et
ferait un chiffre d'affaires, pour cette seule
« activité », de 32 milliards de dollars.
Dans un tout autre domaine, la croissance démographique
mondiale pose plus que jamais la question des limites des ressources de la
planète et de leur partage. Si une redistribution significative des
richesses en direction des pays du « Sud » ne se fait pas,
on peut craindre que des pressions migratoires irrépressibles s'exercent
du Tiers monde en direction des pays nantis.
Enfin, les problèmes relatifs à l'environnement
ont pris eux aussi une dimension planétaire. La Conférence des
Nations Unies sur l'environnement et le développement tenue à Rio
de Janeiro en 1992 en a été une manifestation hautement
symbolique. Qu'il s'agisse de pollution atmosphérique (rejets de gaz
carbonique et effet de serre, destruction de la couche d'ozone...), de
dégradation généralisée de la qualité des
eaux et des sols, des déboisements intensifs ou de la disparition des
forêts sous l'action des pluies acides, de l'approvisionnement de la
diversité biologique du globe (chaque année, plusieurs dizaines
de milliers d'espèces animales ou végétales
s'éteindraient), ou de l'accumulation des déchets (on est
incapable d'éliminer les déchets nucléaires), les
occasions de prendre conscience de l'échelle mondiale des
interdépendances sur la « Planète bleue »
sont multiples.
SECTION 4 : LES CONSEQUENCES ; UNIFORMISATION ET
DIFFERENCIATION
Mondialisation et globalisation ont des effets contradictoires
en apparence, mais complémentaires en fait.
D'une part, les forces d'uniformisation sont multiples :
les mêmes paysages urbains, les mêmes modes de vie, les mêmes
formes de consommation (restauration rapide, télévision,
baladeurs, motorisation des déplacements...) tendent à se
répandre sur toute la planète. L'économie libérale
tend à se généraliser, avec ses techniques de production,
de gestion, de distribution, de publicité, l'obsédante
présence des mass média, etc., alors que le modèle qu'on
lui a longtemps opposé, le marxisme, a été balayé
avec la disparition de l'URSS.
En outre, la mondialisation tend à affaiblir le
rôle de bien des frontières, qu'elles soient naturelles ou
politiques. Ces interfaces (terme utilisé à l'origine en physique
pour désigner une limite entre deux milieux par laquelle s'exercent des
échanges) jouent un rôle grandissant à la surface du globe.
Sur les littoraux comme sur les frontières ouvertes, on voit se
développer zones franches industrielles ou zones industrialo-portuaires,
villes commerciales actives, espaces touristiques..., autant de foyers attirant
des migrants parfois de fort loin.
Mais des manifestations de rejet ou de défense face
à la mondialisation apparaissent en de nombreux points du globe, et pas
seulement dans le Tiers monde. Ainsi, on assiste à la montée des
fondamentalismes, des revendications ethniques, nationalistes ou
régionalistes. D'autre part, les effets uniformisateurs se distribuent
très inégalement à la surface du globe : tandis que
certains pays s'intègrent rapidement aux pôles économiques
avancés, d'autres en sont plus ou moins nettement exclus : aux NPI
asiatiques, il est facile d'opposer les PMA et la marginalisation de l'Afrique.
Mais des différenciations de plus en plus
marquées s'observent aussi entre régions, villes et campagnes,
quartiers urbains, individus, et tendent souvent à s'exacerber :
nouveaux riches et nouveaux pauvres apparaissent à toutes les
échelles, au sein des pays riches comme dans et entre les pays pauvres.
En somme, si avec les succès économiques de certains pays d'Asie,
le « Nord » s'étend vers le
« Sud » dans le même temps, le « Tiers
monde » s'infiltre au sein des vieilles sociétés
industrielles : marginalisation et exclusion pourraient bien devenir des
phénomènes massifs et permanents dans le
« Nord ».
CHAPITRE 2 : POIDS DE L'AFRIQUE DANS LES ECHANGES
INTERNATIONAUX
La détermination du poids que représente
l'Afrique au niveau des échanges nécessite une étude
globale et une étude par secteurs.
L'étude globale de l'évolution de
l'économie africaine va s'articuler autour de trois points que
sont : la part des exportations, celle des importations et la structure de
la balance commerciale.
SECTION 1 : ETUDE GLOBALE
1 - 1 : LA PART DES EXPORTATIONS AFRICAINES
Au cours des années 60, le volume des exportations des
pays africains avait augmenté en moyenne de 6 % par an, cette croissance
ayant intéressée presque tous les pays. Cependant depuis 1973, ce
volume au début stationnaire a nettement diminué dans la plupart
des pays en moyenne de 0,7 % par an. (Voir la figure)
Malgré l'augmentation considérable du
volume des exportations mondiales (157 milliards en 1963 et 6 272 milliards en
2002), la part de l'Afrique n'a cessé de baisser.
Cette part qui était de 3 % en 1990 n'est plus que de
1,7 % en 2001 dont la quasi-totalité est relative à des
produits de base et des matières premières.
Cette perte de part de marché est associée
à la baisse de l'importance de ces produits dans le commerce mondial. Et
ce malgré l'évolution des conditions tarifaires qui sont devenus
plus favorables avec l'application des avantages tarifaires
concédés par l'Union Européenne en vertu de la convention
de Lomé (1976-1981-1986-1990) et du système
généralisé des préférences sur les
principaux marchés.
La perte de ces parts de marché coûte 70
milliards de dollars par an à l'Afrique depuis la fin des années
60.
Source : rapport OMC 2003
1 - 2 : EVOLUTION DES IMPORTATIONS
Pour la bonne marche de leur économie, la plupart des
pays africain ont besoin d'importer des marchandises qu'ils ne peuvent pas
produire en quantité suffisante ou pas du tout. L'Afrique importe ainsi
des pays du Nord des technologies (biens d'équipements, machines-outils
etc.), des céréales de base et certains produits alimentaires
(lait, viande etc.). Les importations de céréales qui
étaient très faible en 1960 (seulement un million de tonnes par
an) ont atteint plus de 10 millions de tonnes sur une consommation de
60 en 1997 millions de tonnes.
La dépendance de l'Afrique vis à vis de
l'extérieur pour l'essentiel de sa nourriture s'est donc accrue
très vite et de façon inquiétante.
La plupart des importations de produits
énergétiques sont extraits de l'Afrique, exportés puis
réimportés après transformation à un prix beaucoup
plus élevé.
Cependant les importations de l'Afrique se sont
effondrées, les déficits relativement importants de la Balance
des paiements courants ne pouvant plus être financés par des
apports de capitaux. (Voir figure)
Source : rapport OMC 2003
1 - 3 : STRUCTURE DE BALANCE COMMERCIALE
L'histoire économique récente montre que les
pays qui se tournent vers l'extérieur pour assurer leur
développement obtiennent de meilleurs résultats que ceux qui
essaient de vivre en autarcie. Elle confirme pleinement une théorie
économique qui a été mise sur pied, il y a
déjà deux siècles par plusieurs grands économistes
dont David Ricardo (1772-1823) et qui a été résumé
de façon simple et claire par Samuelson.
Ce dernier démontre de façon inattaquable et
concrète qu'entre deux ou plusieurs pays qui ont des économies
différentes, et des prix de revient différents, les
échanges apportent presque toujours des avantages à toutes les
parties.
Cependant, cette ouverture aux échanges a eu pour
effet de diminuer la contribution de l'Afrique au commerce mondial.
Cette diminution de la part des exportations est
cumulée, subordonnée à une perte de valeur des produits
exportés.
En effet, plus le continent exporte en volume, moins cela
lui rapporte en valeur. Depuis les années 1980, hormis quelques rares
exceptions, les prix des matières premières n'ont cessé de
baisser plus rapidement que les prix des produits manufacturés des pays
du Nord. Il en résulte que l'Afrique se voit condamnée par des
fluctuations extérieures à vendre ses matières
premières sans valeur ajoutée.
La valeur du panier des produits exportés par l'Afrique
a ainsi perdu la moitié de sa valeur face aux produits du Nord qu'elle
importe.
On constate que même si le volume des exportations
est supérieur à celui des importations, la valeur des
importations est plus importante ;les prix des produits exportés
étant inférieur à celui des biens importés.
La balance commerciale africaine connaît un
déficit croissant. Le déficit commercial inexistant au
début des années 1980, passe de 600 millions de dollars en 1990
à 11,5 milliards en 1996 soit presque vingt fois plus en 6 ans.
L'Afrique se révèle donc être une
exception à cette règle puisque sa participation aux
échanges mondiaux a eu pour principal effet la baisse de ses parts de
marché.
SECTION 2 : ETUDE PAR SECTEURS
D'ACTIVITES
Cette étude va concerner le secteur agricole, le
secteur industriel et le secteur énergétique et minier.
2 - 1 : LE SECTEUR AGRICOLE
L'agriculture africaine est marquée par des
siècles de mauvaises politiques et d'échecs sur le plan
institutionnel, et elle porte un lourd passé d'extraction des ressources
et d'imposition dans les zones rurales.
Les améliorations apportées aux politiques entre
le milieu des années 1950 et la fin des années 60 avaient
entraîné une augmentation rapide du volume des exportations des
produits agricoles. Mais ces politiques n'ont pas eu d'effets durables. Cette
croissance s'est transformée, à peu près depuis 1970 en
stagnation ou en recul.
On assiste à une diminution de la part de l'Afrique
intertropicale dans la production et l'exportation mondiale pour presque toutes
les denrées (voir figure).
Source : FAOSTAT
2000
La perte de ses pertes de marché est due au fait que
l'agriculture africaine a une faible productivité et le prix de ses
principaux produits d'exportation connaît une baisse depuis le
début des années 70. La part dans les échanges mondiaux de
matières premières agricoles est passée de 4% à
2,2% du total entre 1980 et 2002.
Les pays africains connaissent de plus en plus de
difficultés face notamment aux pays développés soutient
inconditionnels du libre-échange et de la déréglementation
de l'OMC. Ceci malgré leurs nombreux efforts afin d'appliquer les
recommandations de l'OMC quant au libre-échange et à l'ouverture
les frontières.
2 - 2 : LE SECTEUR INDUSTRIEL
Depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale, le
développement a été exclusivement associé au
processus d'industrialisation. Les pays africains, après
l'indépendance ont mis en place des structures industrielles pour
promouvoir leur développement. Ces industries leur permettaient
d'exporter non seulement des matières transformées, mais aussi
des produits manufacturés.
Cependant, malgré que les résultats fussent au
début prometteurs, l'Afrique n'a toujours pas trouvé sa place
dans les échanges internationaux. Elle ne produit que des biens de
consommation et produit peu ou pas de biens d'équipements. Elle ne
produit encore qu'une faible part des articles industriels qu'elle consomme et
perd des parts du marché mondial.
La croissance industrielle est passée de 8 % dans les
années 60 à moins de 1 % dans les années 90.
Des enquêtes portant sur 345 entreprises montrent que le
continent devient un cimetière d'usines. Car en quelques années,
il ne restait plus que 195 qui fonctionnaient dans de mauvaises conditions, 79
étant totalement arrêtés. On assiste alors à un
processus de désindustrialisation.
La création de liens privilégiés entre la
CEE et les pays ACP, visant à ouvrir largement les frontières de
la CEE aux produits industriels des pays ACP sans limitation de
quantité, et sans droits de douane (alors que les non ACP paient des
droits de douane de l'ordre de 10 à 20 %) n'a pas eu les effets
escomptés.
En effet, on constate que de nombreux pays non ACP, notamment,
ceux d'Asie et d'Amérique Latine concurrencent avec succès les
productions africaines. En 1987, la CEE a importé des textiles pour 62
milliards d'écus, dont seulement 0,7 milliard en provenance des ACP.
Il y a un échec des entreprises publiques et
privées, ainsi que des gouvernements africains qui n'ont pas su
créer un environnement favorable pour le développement des
industries et à l'accroissement de leur productivité. L'Afrique
n'a pas su créer les conditions de la productivité de ses
entreprises.
Dans la plupart des pays africains, hormis quelques
entreprises qui bénéficient d'une protection naturelle,
l'industrie édifiée depuis 1960 et même parfois celle
édifiée avant 1960 se sont effondrées.
De toute façon, avant l'effondrement, l'industrie
africaine n'avait jamais joué qu'un rôle très marginal sur
les marchés mondiaux. Elle y est maintenant presque inexistante. Non
seulement trouver dans un pays occidental un produit manufacturé
africain est une gageure, mais trouver un produit manufacturé africain
en Afrique est entrain de le devenir, tant ce continent est désormais
envahi par des produits d'autres régions, notamment made in Asia.
Il n'y a pas de domaine où l'échec de l'Afrique
ait été plus visible que celui de l'industrie. Alors que les pays
du nord et quelques pays du sud sont engagés dans une compétition
industrielle et commerciale sans merci, l'Afrique au sud du Sahara paraît
observer, étrangère, sur le bord de la route de l'histoire, cette
course qui n'appartient pas à son monde.
2 - 3 : LE SECTEUR ENERGETIQUE ET MINIER
L'Afrique est riche en minerais et en énergie, y
compris en pétrole. Cependant, la plupart des pays d'Afrique commencent
à peine à tirer parti de ces ressources.
Les mines apportent une contribution importante à
l'économie de 14 pays subsahariens en fournissant 55 % des
exportations, 12 % du PIB et environ 20 % des recettes fiscales.
Les exportations (à l'exclusion du pétrole et du
charbon) se sont élevées à
5 milliards de dollars par an entre 1980 et 1987, ce qui
représente environ 30 % des exportations non
pétrolières et environ 14 % du total des exportations de la
région. En 1988, grâce à la hausse des cours des
minéraux, les exportations de produits miniers ont dépassé
8 milliards de dollars.
L'activité minière est devenue une destination
privilégiée des investissements internationaux en Afrique. Les
investissements dans les mines africaines sont passés de 418 millions de
dollars en 1996 à 662 millions de dollars en 1997.
La part de l'Afrique dans les investissements miniers a
nettement augmenté passant de 12 à 16 % durant la même
période.
Parallèlement au développement des
activités minières, l'Afrique connaît également un
accroissement sensible des activités dans le domaine
énergétique.
Dans le domaine énergétique, par exemple les
activités d'exploration et de développement se sont
intensifiées conduisant à la découverte de 12 nouveaux
gisements en 1996.
L'Afrique subsaharienne possède d'abondantes ressources
énergétiques naturelles : un taux de croissance de la
production d'énergie de 5 % ne consommerait qu'une petite partie
des ressources connues de pétrole, de gaz, de charbon et
d'énergie hydroélectrique et géothermique. Les
réserves connues de pétrole équivalent à 120
années d'approvisionnements régionaux ; au rythme de
consommation actuelle, les vastes ressources hydroélectriques de
l'Afrique ont un potentiel estimatif d'environ 300 Giga Watt, dont moins de
4 % ont été mis en valeur.
Les réserves connues de gaz naturel équivalant
à 250 Giga watt d'électricité, soit 20 fois la
capacité hydroélectrique actuellement installée et celle
qu'on pourrait capter de façon économique dans les années
à venir.
Cependant, l'Afrique se heurte à d'énormes
obstacles pour réaliser son potentiel et obtenir, dans des conditions
économiques, l'énergie totale dont elle a besoin pour soutenir sa
croissance et ses exportations.
L'importance de ces ressources associée au faible
coût d'exploration et de production due à l'évolution
technologique explique l'engouement des investisseurs pour ce secteur.
L'énergie et les mines sont le seul secteur où l'Afrique parvient
à trouver ses repères. Elles occupent une part non moins
importante dans les exportations mondiales.
L'Afrique accuse un retard considérable quant à
son développement. Tous les secteurs de l'économie sont en
état de gestation hormis dans quelques pays comme les pays d'Afrique du
Nord et l'Afrique du Sud.
Il se pose alors la question de savoir ce qui est à la
base de la croissance à l'état latent.
Le manque de compétitivité des produits
africains est dû à de nombreux facteurs .Il s'agit entre
autres de : l'application de mauvaises politiques (les PAS seront retenus
dans le cadre de cette étude), la faillite industrielle, la crise
agraire, le manque d'infrastructure, les problèmes financiers etc.
CHAPITRE 1 : L'APPLICATION DES POLITIQUES D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL (PAS)
En théorie économique, le concept d'ajustement
désigne le processus d'adaptation des économies à une
nouvelle situation à la suite d'une perturbation quelconque.
L'ajustement a été mis en place dans les pays
en voie de développement dans un contexte caractérisé par
les échecs économiques enregistrés par bon nombre de pays,
voir la stagnation économique pour beaucoup dans les années 1970,
l'éclatement de la crise de la dette au début des années
1980.
Ces PAS étaient focalisées sur la recherche de
solutions aux problèmes soulevés par les importants
déséquilibres externes et internes de court terme. Elles
imposaient :
- Une réduction drastique des dépenses
publiques par la suppression des subventions aux agriculteurs, par des
politiques visant à encourager les départs volontaires etc.
- Réduction de l'intervention excessive du rôle
de l'Etat dans la vie économique ;
- La libéralisation des échanges et des
prix ;
- La privatisation des entreprises ;
- La dévaluation pour améliorer la balance des
paiements courants ;
- Etc.
Nombre d'économies africaines du Sud au Sahara ont
été soumises, sous la pression des bailleurs de fond (FMI et
Banque Mondiale) à ces processus d'ajustement. Ceux qui refusaient leur
application étant victimes d'une discrimination.
La carte économique de l'Afrique subsaharienne offre,
à l'aube des années 1990, une mosaïque d'échecs sur
les plans, économique, politique et social. En effet, après une
application studieuse des PAS, du FMI et de la Banque Mondiale, les
résultats n'ont guère été brillants.
Le désengagement de l'Etat et la privatisation
dans les secteurs-clefs de l'économie ont entraîné un
déséquilibre social d'une part, et une diminution globale de
l'aide publique au développement sur le plan international d'autre
part.
L'équilibre de grandes filières agricoles,
essentielles pour l'avenir du développement africain, comme la
compétitivité d'industries encore précaires et à la
base limitée, se trouve fragilisée comme l'objectif de
redressement ne prend pas en compte leur situation particulière.
Le retrait de l'Etat du secteur public a dans certains
cas découragé un mouvement important du secteur privé vers
la distribution des engrais, alors que les subventions aux intrants agricoles
ont été supprimées.
Beaucoup d'erreurs sont intervenues au niveau de la
privatisation de certaines entreprises. La réduction réelle et
généralisée des salaires a découragé les
initiatives dans de nombreux pays, le résultat en est la
démoralisation des fonctionnaires, l'inefficacité accrue et la
corruption généralisée.
Les PAS sont pour beaucoup dans les problèmes
rencontrés par les pays africains. Elles ont engendré des
phénomènes de fuites devant les nombreuses contraintes de
l'impôt, l'extension du secteur informel, la baisse des rendements de
recettes douanières à cause de la prolifération de la
fraude.
Les états bénéficiaires sont devenus
dépendants ce qui a conduit à leur responsabilité
politique. De plus, les secteurs-clefs de l'économie ont
été négligés au profit du rétablissement des
finances publiques. D'où les nombreux problèmes rencontrés
par les secteurs industriels et agricoles.
CHAPITRE 2 : LA FAILLITE INDUSTRIELLE
La faillite industrielle africaine peut être
attribuée aux mauvaises politiques des états qui ont
freiné la compétitivité des entreprises.
SECTION 1 : LES MAUVAISES POLITIQUES DE
L'ETAT
Les gouvernements africains ont conduit des politiques
très volontaristes d'industrialisation qui se sont avérées
être des échecs. Les causes immédiates de ces échecs
sont définies comme étant :
- Les choix stratégiques faits par les Etats africains
pour promouvoir eux-mêmes une industrie moderne en procédant
à des investissements publics. La mise en oeuvre de ces
stratégies sans souci suffisant des marchés et plus
généralement sans souci des conditions locales a conduit à
des entreprises non viables ou extrêmement fragiles :
- La mauvaise gestion des entreprises publiques ou semi
publiques liée aux interférences de l'Etat et au mode de
fonctionnement des sociétés africaines (le jeu des
solidarités en groupe, le poids du chef de groupes) :
- le refus ou l'incapacité des gouvernements à
créer les conditions favorables à l'émergence et au
développement d'investissements privées par
l'établissement d'un « Etat de droit » qui assure un
environnement stable :
Les entrepreneurs n'ayant pour issue que le fait de rester
discrets, informels autant qu'il leur est possible, afin d'échapper
à la prédation de l'Etat et des détenteurs d'une parcelle
de pouvoir.
- Les états ont adopté les politiques
héritées du système colonial. Faute de pouvoir
créer des richesses nouvelles par une augmentation de la
productivité, jusqu'à présent impossible, les pouvoirs
n'ont eu d'autres issues que de s'approprier les rentes ;
- Les investissements se sont révélés
trop souvent inadéquats, surinvestissements et mal investissements
caractérisent l'industrie africaine ;
- La sous capitalisation des entreprises qui a pour
conséquence un recours excessif à l'emprunt et souvent
l'utilisation de crédits à court terme onéreux, pour
financer des actifs qui devraient l'être par d'autres
ressources ;
- Dans les entreprises privées, l'interventionnisme de
multiples administrations, le poids de la fiscalité officielle et de la
parafiscalité grèvent les comptes d'exploitation des
entreprises. Celles-ci sont de plus en plus vulnérables, d'où la
tentation pour les petites entreprises de disparaître dans l'informel et
pour certaines plus grandes, de développer un secteur souterrain
à côté de leur activité officielle ;
Ces différentes défaillances et les
réactions qu'elles suscitent sont source de
non-compétitivité et de destruction du tissu industriel.
SECTION 2 : LE MANQUE DE
COMPETITIVITE
Qu'il s'agisse d'exportation ou de parts de marché
local que les entreprises africaines peuvent satisfaire, le problème de
la compétitivité constitue le point focal de toute analyse. Les
causes en sont multiples :
- tous les facteurs de production sont, à des
degrés divers, d'un coût supérieur en Afrique à ceux
de leurs concurrents, asiatiques notamment : main d'oeuvre,
énergie, fret, crédit etc. ;
- Les entreprises sont dotées d'une infrastructure
matérielle insuffisante et de ressources humaines limitées ayant
un niveau d'instruction primaire et secondaire peu élevé, elles
manquent aussi de personnel qualifié ;
- Au coût des facteurs de production s'ajoutent des
coûts liés à l'environnement politique et administratif,
à la pauvreté de l'environnement industriel et économique
qui entraîne des coûts supplémentaires :
nécessité de constituer des stocks de précaution, de
doubler les équipements, de renforcer les effectifs dans certaines
spécialités, de supporter les défaillances de
fonctionnement des télécommunications etc. ;
- Au cours de la vague d'industrialisation qui a suivi les
indépendances, chaque pays s'est doté d'équipements
industriels directement concurrents entre eux ; on retrouve de ce fait les
mêmes activités industrielles dans tous les pays ;
- La prolifération de la fraude fait partie des maux
qui rongent l'industrie africaine. Outre le manque à gagner
considérable que représente la fraude douanière pour les
budgets de l'Etat, elle remet en cause la position concurrentielle des
industries fabriquant localement les produits et entraîne la faillite de
ces dernières ;
Les multiples problèmes rencontrés par le
secteur industriel sont la cause de ses pertes de marché au niveau
mondial.
CHAPITRE 3 : LA CRISE AGRAIRE
Des siècles de politiques inadéquates et
d'échecs sur le plan institutionnel sont la cause première du
manque de capitaux et du peu de compétitivité qui
caractérise l'agriculture africaine.
La déficience des ressources causée par
l'extraction de ces dernières a entraîné des effets tant
directs qu'indirects, par son incidence sur les politiques. Les politiques
sectorielles conduites par les Etats tout autant que l'évolution du
coût des facteurs expliquent la dégradation actuelle.
L'absence d'investissement public dans le secteur rural et de
soutien institutionnel a limité les opportunités pour les paysans
et les agro-industries. Le manque d'investissements dans ce secteur a
entraîné la vieillesse des vergers, le déficit de
fertilité des sols des plantations, la déstructuration des
filières.
L'Afrique a ainsi du mal à rester compétitive en
face des producteurs des autres pays, les rendements des terres étant
très bas. Or dans la plupart des pays africains, les produits
étrangers qui sont les bases de la nourriture entrent sans taxe à
l'importation, les paysans ne pouvant absolument rien faire face à la
concurrence de prix si bas. Les agro-industries sont parfois obligées
d'exporter à perte leurs surplus.
Le secteur agricole africain est mal géré, ou
géré suivant des principes ignorant les réalités du
marché mondial. La faible compétitivité externe
apparaît ainsi comme l'une des conséquences directes de
l'inadaptation des politiques à l'évolution du marché
mondial.
L'environnement de l'agriculture africaine est
illustré par :
- des coûts de revient élevé : les
agro-industries africaines peuvent payer jusqu'à 7 fois plus cher leur
gasoil ou 3,8 fois plus cher, leur électricité que leurs
concurrents ;
- la compétitivité d'une société
agricole africaine peut être remis en cause à tout instant par la
lenteur des décisions de ses autorités de tutelle ou par la
concurrence d'intérêts particuliers ;
- La gestion macro-économique des filières
agro-industrielles africaines n'est pas assurée ;
- Les paysans vendent cher leurs produits agricoles, mais
achètent très cher tout ce qui est nécessaire à
leur travail ;
- Le commerce privé qui a parfois tendance à
profiter du besoin de ressources financières des paysans au moment de la
récolte pour lui acheter des grains à bas prix, et de la
pénurie forte ou relative des mêmes denrées au moment de la
soudure pour les revendre à prix fort, surtout quant il y a peu de
concurrents ;
- La faible productivité du travail des paysans dus
à une mauvaise alimentation ;
- Etc.
Ces facteurs entravent directement le développement
agricole en haussant le coût du transport, en freinant l'adoption de
nouvelles technologies, en élevant le coût des services sociaux et
agricoles.
Les effets directs de la déficience du patrimoine
naturel, et non seulement ceux de politiques néfastes, seraient donc
responsables au plan des institutions et des marchés, de maintes
défaillances qui maintiennent l'agriculture à la traîne.
À cela s'ajoute la suppression brutale des subventions aux engrais
pourtant capital, sous la pression du FMI et de la Banque mondiale sans laisser
aux paysans et à tous les acteurs économiques le temps de
s'adapter à une situation nouvelle en diminuant les subventions
progressivement.
CHAPITRE 4 : L'ABSENCE D'INFRASTRUCTURES
L'Afrique, surtout si l'on exclut l'Afrique du Sud, est
à la traîne du reste du monde sur presque tous les plans du
développement de l'infrastructure : qualité,
quantité, coût et égalité d'accès. En outre,
au cours des dernières années, le fossé entre l'Afrique et
le reste du monde s'est creusé. Ceci explique la perte de parts de
marché de l'Afrique au niveau mondial.
Dans bien des pays africains, c'est sur les routes que
s'effectue une bonne partie du transport de marchandises. Or, l'Afrique se
trouve à la queue de liste lorsqu'il s'agit de densité
routière, la plupart des gens sont plus éloignés d'une
route en Afrique qu'ailleurs. En Ethiopie, 70 % de la population n'a aucun
accès à des routes praticables en toute saison.
Le mauvais fonctionnement du réseau ferroviaire
rend la distribution d'engrais coûteuse et inefficace et retarde la
croissance de la productivité agricole qui pourrait inciter les
consommateurs ruraux à dépenser d'avantage pour des produits
industriels et créer des relations verticales pour l'industrie.
Le coût du transport aérien devrait
être moins touché par les frontières et les distances,
pourtant ce coût pour l'intérieur du continent est de deux
à quatre fois plus élevé que pour la traversée de
l'Atlantique. Il faut ajouter que dans de nombreux pays d'Afrique occidentale,
le fret aérien est tout simplement inexistant.
Le manque de moyens de transport et de communication
explique environ 25 % du déclin de la part africaine des exportations.
En effet, des interruptions de production, des retards de livraison ou
l'incapacité de communiquer raisonnablement bien interdisent le
développement de produits à forte valeur ajoutée, qui
doivent absolument être livrés à temps.
Le coût du transport en Afrique est le plus
élevé au monde, le fret pour les importations coûte
70 % de plus en Afrique de l'Est et de l'Ouest que dans les pays
asiatiques en développement.
Cette déficience de l'infrastructure a des
conséquences multiples :
- Les coûts de revient sont élevés par
rapport aux autres pays ;
- La croissance et la compétitivité
industrielle à long terme de l'Afrique sont considérablement
entravées par le mauvais état des infrastructures ;
- Le ralentissement de l'intégration aux
marchés intérieurs, or même si elle est moins
évidente que l'obstacle à la compétitivité
mondiale, l'obstacle à l'intégration des marchés est
préjudiciable pour la croissance ;
- Le manque de routes rurales praticables en toute saison, en
particulier, condamne les zones rurales à l'isolement, à une
production de subsistance et à des risques
élevés ;
- La mauvaise infrastructure de
télécommunications abaisse d'un point de pourcentage le taux de
croissance de l'Afrique. Elle entraîne une faible
compétitivité des prix qui explique environ 25 % du
déclin de la part africaine dans les exportations mondiales
etc. ;
L'absence d'infrastructures est l'une des causes
premières du manque de compétitivité. Amjadi et Jeats
concluaient en 1995, qu'en Afrique, le coût du transport est une
barrière commerciale plus élevée que les droits de douane.
Or, le coût du transport dépend de la qualité de
l'infrastructure, selon des variables telles que, la densité du
réseau routier, du réseau des routes revêtues, du
réseau ferroviaire, et du nombre de téléphones par
habitant.
CHAPITRE 5 : LES PROBLEMES FINANCIERS
L'Afrique est confrontée à un important
déficit financier dû en partie à l'insuffisance de
l'épargne et de l'investissement et aux réticences du
système bancaire
SECTION 1 : INSUFFISANCE DE L'EPARGNE ET DE
L'INVESTISSEMENT
En Afrique, la croissance industrielle dépend
essentiellement de l'accroissement de la part des investissements dans le
produit national. Des investissements plus élevés permettent la
mise en oeuvre de nouvelles technologies dans la production. Or,
l'investissement est en partie tributaire de l'épargne. L'investissement
nécessaire à l'expansion industrielle nécessite
l'accroissement de l'épargne nationale.
L'épargne provient des ménages, des
entreprises et des administrations publiques.
L'épargne des ménages dépend
fortement de leur niveau de revenu, mais elle est limitée par
l'accroissement de la pauvreté. Les 80 % de la population active
africaine n'ayant pas suffisamment accès au revenu monétaire car
vivant de la subsistance. La propension globale à épargner des
ménages africains (urbains et ruraux) dépasse rarement 3 à
5 % des revenus acquis à cause du manque de confiance envers le
système bancaire.
L'épargne des entreprises est stimulée par
des réductions d'impôts sur les bénéfices. Mais les
coûts élevés réduisent considérablement ces
bénéfices.
L'épargne des administrations publiques connaît
un déficit croissant.
Ce déficit peut-être alloué au
non-paiement des impôts et taxes par les entreprises. En effet en
Afrique, les grandes entreprises appartiennent à des étrangers et
ces derniers s'arrangent pour réduire les bénéfices
à déclarer pour payer moins. Il y a aussi la prolifération
de micro-entreprises qui hésitent à se développer pour
réduire le risque d'être soumises à une
réglementation contraignante ou aux abus de l'Etat. Le volume de
l'impôt collecté baisse entraînant celle de l'épargne
publique.
L'épargne africaine est faible par rapport aux
autres pays en développement. Pendant les années 1990, sa part
dans le PIB n'atteignait que la moitié de celle de l'Asie.
La part des investissements et de l'épargne dans le
PIB pour l'ensemble de l'Afrique est tombée depuis la fin des
années 1970 et le début des années 80.
Voir figure ci après
La faiblesse de l'investissement est en partie due
à celle de l'épargne. Mais elle dépend aussi de la baisse
de l'investissement public global et de l'investissement privé.
L'investissement public a diminué de moitié
entre le début des années 1970 (12,6 % du PIB) et le début
des années 1990 (5,6 % du PIB).
Les étrangers sont parfois réticents
à investir. L'incertitude politique est grande, et dans les services
publics traditionnels, le coût en capital est élevé, la
durée prévue de l'investissement est longue et les
bénéfices se présentent en monnaie locale plutôt
qu'en devises. L'investissement semble donc à risque et l'investisseur
étranger qui est disposé à investir peut exiger une prime
de risque élevé.
Le plus souvent, les capitaux étrangers sont à
la recherche de profit maximum et ne s'investissent que là où ils
peuvent tirer ce profit en un minimum de temps. C'est pourquoi les capitaux
engagés ne s'orientent que vers des activités qui permettent une
récupération rapide du capital et qui ne rapportent parfois rien
aux pays.
Les investissements étrangers sont faibles et
même lorsqu'ils existent n'apportent qu'un profit dérisoire aux
pays.
La faiblesse de l'épargne et de l'investissement
dans les pays africains est l'une des causes de la fragilité des
dynamiques de croissance et de la productivité.
SECTION 2 : LES PROBLEMES LIES AU SYSTEME
BANCAIRE
Le développement est impossible sans un système
financier efficace. Ce système devrait pouvoir mobiliser les ressources
nationales et étrangères en vue d'investissements à forts
rendements, servir d'intermédiaires entre les épargnants et les
investisseurs pour réduire et répartir les risques, et offrir un
accès général aux services financiers sans oublier les
segments de la population qui vivent en marge de l'économie.
La qualité, la quantité, le coût et
l'accessibilité des services financiers sont aussi importants pour le
développement.
Cependant, le système bancaire pose de nombreux
problèmes quant à l'accès au crédit ;
- Les banques attachent beaucoup d'importance à la
garantie réelle qui freine l'élan de la clientèle
potentielle vers le crédit car celle-ci ne peut pas toujours y faire
face. L'inexistence ou l'insuffisance des garanties engendre le rejet de nombre
de demande de crédits ;
- Les banques exigent des entreprises d'avoir une certaine
visibilité sur les emplois à financer, visibilité qui
présuppose les états financiers de l'investisseur et la
description de l'environnement devant accueillir l'investissement. Or beaucoup
d'industries africaines naviguent entre les secteurs formels et informels, et
se trouvent généralement dans l'impossibilité de mettre
à disposition une information comptable et financière sur une
certaine période ;
- Les banques obligent les entreprises à constituer
des déposits importants en garantie d'opérations de crédit
documentaire, d'escompte commercial, de cautionnement etc., entamant
dangereusement leur trésorerie. Cette pratique empêche les
entreprises de financer le reste des charges et de rembourser à bonne
échéance les concours bancaires accordés ;
- Il y a une certaine lenteur entre le moment du
dépôt des dossiers et le moment de la réponse, ce qui leur
fait souvent rater des opportunités commerciales décisives pour
leur avenir.
- Elles offrent des crédits à court terme au
détriment du financement de l'expansion et de crédits
appropriés pour les importations et les exportations ;
- Les taux d'intérêt appliqués sont
très élevés (8,25% et 13,25%). Les entreprises reprochent
aux banques de ne pas appliquer des taux préférentiels. Les taux
d'intérêt exorbitants grèvent sérieusement le prix
de revient compromettant ainsi leur compétitivité ;
Les banques en Afrique sont loin de remplir leur rôle,
elle sont attirées avant tout par le profit et ne financent que les
entreprises qui ont une certaine assise financière, même si
celles-ci ont peu d'utilité sociale. Les paysans quant à eux ont
une infirme possibilité pour accéder aux crédits, les
garanties imposées souvent inaccessibles pour eux.
Les obstacles externes sont pour
l'essentiel, le poids de la dette, la détérioration des termes de
l'échange, la politique protectionniste des pays
développés et la structure du marché mondial.
CHAPITRE 1 : LE POIDS DE LA DETTE
Pour bon nombre de pays africains, l'endettement est devenu
un problème crucial, qui risque d'entraver leur développement et
même pour certains de les pousser vers le déclin.
Globalement l'endettement des pays en développement y
compris ceux de l'Afrique a fortement progressé au cours des
années 1970 en raison des disponibilités bancaires abondantes des
pays créanciers et de taux d'intérêts relativement bas
(10%). Les pays africains estimaient donc pouvoir emprunter de grosses sommes,
puisque les recettes des produits d'exportation leur donnaient un gage pour le
paiement des annuités futures.
Mais à partir des années 1980, la hausse des
taux d'intérêt qui a atteint 40% a augmenté le poids de la
dette. Dans la même période, les prix à l'exportation pour
les principaux produits ont baissé. L'Afrique qui était
endettée est devenue sur endettée.
De nombreux pays africains sont alors dans une situation
très grave. Ils sont incapables de payer intégralement les
annuités de la dette, les paiements partiels qu'ils font
déséquilibrent leur balance des paiements. Ce service de la dette
à la hausse épuise les ressources financières
nécessaires au développement de ces pays où
l'économie est stagnante.
Le poids de la dette des pays africains au sud du Sahara,
déjà lourd en 1980, devient insupportable vers la fin de la
décennie 90. Le stock total de la dette représentait à
cette date 340,8% des exportations de biens et services contre 98,4% en 1980 et
106,1% du PNB contre 28,1% en 1980.
La dette est théoriquement estimée
à 231 milliards. Cette somme est minime comparée à la
dette de l'ensemble des pays du tiers monde, évaluée à
2200 milliards de dollars. Mais la dette africaine est un terrible fardeau pour
des économies africaines qui comptent parmi les plus vulnérables
du monde. Le service d'une telle dette est une véritable
hémorragie financière, qui hypothèque l'avenir du
continent. Par exemple dans les années 1990, l'Afrique Subsaharienne a
transféré plus de 105 milliards de dollars à ses
créanciers de l'OCDE, c'est à dire au club des pays les plus
riches du monde.
Depuis 1988, plus de 65% de l'encours de la dette
extérieure, presque les deux tiers, est composé
d'arriérés d'amortissement et d'intérêts
capitalisés. Depuis cette date, seuls 21,4 milliards de dollars
d'argent frais ont été octroyés au continent. En revanche,
au cours de la même période ,144 milliards en sont sortis, sous
forme de service de la dette, soit près de sept fois les nouveaux
apports au titre de la dette.
Il naît alors une perte de confiance en la
solvabilité de ces pays entraînant l'élévation du
niveau de l'incertitude quant au financement par les bailleurs de fond. Ces
bailleurs sont aussi réticents à financer puis que estimant que
dans la plupart de ces pays les sommes énormes empruntées ont
été mal utilisé. Elles ont été
employées pour des investissements non productifs qui ne sont pas
capables de créer des richesses suffisantes pour payer les
annuités des emprunts.
Cette dette trop élevée à payer
hypothèque l'avenir des pays africains emprunteurs en ce sens qu'elle
freine le développement et limite l'investissement des bailleurs.
Elle est devenue aussi la manifestation la plus visible
de l'interdépendance entre pays industrialisés et pays en
développement, à travers le fonctionnement du système
monétaire international.
Les pays africains ne pourront payer les annuités
correspondant à leur dette que s'ils parviennent à se donner une
balance des paiement excédentaire, ce qui suppose le plus souvent une
Balance également excédentaire du commerce extérieur. Cela
n'est pas rendu facile par les politiques des pays développés.
La dette est un instrument de recolonisation pure et
simple, comme le prouvent les programmes de privatisation, de
libéralisation et toutes les autres conditionnalités
imposées par la Banque Mondiale et le FMI aux pays africains, en
réponse à la crise de la dette.
CHAPITRE 2 : LA DETERIORATION DES TERMES DE
L'ECHANGE
Cette expression désigne la diminution du volume de
marchandises industrielles qu'un pays pauvre peu acheter avec une
quantité donnée de ses produits agricoles ou miniers.
Les termes de l'échange se sont
dégradés de façon croissante au file des
décennies.
Cette dégradation entraîne une situation
particulièrement dommageable à toute politique de
développement en rendant variable d'une année sur l'autre les
ressources en devises disponibles pour l'investissement, en augmentant
certaines années la sous-utilisation des capacités de production
existantes et en réduisant l'activité économique
interne.
Les causes de la détérioration
constatée pour certains pays et produits sont nombreuses. Parmi
celle-ci, les plus fréquemment citées sont :
- la réduction de la quantité de
matières premières utilisée par unité de produits
industriels ;
- l'inégalité des pouvoirs de
négociation entre petits producteurs et filiales de grosses
sociétés ce qui ne permet pas aux premiers de
bénéficier des gains de productivité qu'ils sont
susceptibles de réaliser ;
- La subvention des agriculteurs des pays
développés : 70 % de la production mondiale
bénéficie de subventions directes à la production, mais
l'Afrique n'a pas les moyens financiers pour faire de même ;
- L'inélasticité relative de la demande de
produits primaire par rapport à celle des produits
manufacturés ;
- L'utilisation de produits de synthèse (textile,
caoutchouc etc....) ;
- La forte croissance de l'offre de certains produits
primaires ;
- Les ventes de société - mère à
leur filiales font que, dans bon nombre de cas, les prix ne sont pas
déterminés par des marchés de type concurrentiel, mais
sont administrés ;
Cette détérioration des termes de
l'échange illustre l'incapacité de l'OMC de faire respecter les
règles de base de l'organisation à savoir le libre
échangisme.
Les pertes attribuables aux termes de l'échange pendant la
période 1970-1997 ont représenté près de 120% du
PIB.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE PROTECTIONNISTE DES PAYS
DEVELOPPES
Les produits africains font face de plus en plus aux restrictions
des pays développés. Et il semblerait que les organisations
internationales ne plaident pas en leur faveur. En effet, l'OMC comme elle le
prétend est loin d'être au service de la concurrence loyale. Alors
qu'on développe dans les médias dominants un discours
« contre la corruption », l'OMC veut interdire aux pays
africains le contrôle par leurs inspecteurs, des prix facturés par
les exportateurs occidentaux, un moyen idéal à la fois pour le
transfert de capitaux et la corruption.
Les produits de base de l'exportation africaine comme les
textiles, les produits agricoles, les produits miniers etc. sont exclus de la
gestion de l'OMC.
En outre c'est dans le cadre de ces organisations que les pays du
nord imposent des mesures phytosanitaires, des normes techniques, des
barrières environnementales, des règles d'origine etc. qui
inhibent le potentiel compétitif des pays africains. Or les pays
africains n'ont pas l'infrastructure et les moyens pour certifier leur propre
produit, et leur certification peut ne pas être acceptée par les
pays développés consommateurs.
De plus, les tarifs imposés par le Nord sur les produits
manufacturés importés du Sud restent quatre fois plus
élevés que pour ceux venant d'autres pays du Nord.
Par conséquent, les produits africains n'ont pas
accès aux marchés protectionnistes du Nord tandis que la
mondialisation se limite aux pays du Nord.
CHAPITRE 4 : LA STRUCTURE DU MARCHE MONDIAL
Le marché mondial est depuis longtemps,
déséquilibré parce que composante et reflet de la
mondialisation qui, elle même, implique polarisation et marginalisation.
Cette asymétrie s'exprime, d'abord, par le fait que les
différents mécanismes mis en place : les accords du cycle de
négociations d'Uruguay, les règles de jeu de l' OMC, les
dispositions de la convention de Lomé pour les ACP, etc.
reflètent le déséquilibre des forces en présence,
notamment dans les négociations et pouvoirs de marchandage entre la
coalition des pays économiquement riches et puissants et ceux du tiers
monde.
La libéralisation et l'ouverture des marchés sont
quasi obligées pour ces derniers alors que les marchés des
premiers restent encore fermés aux pays du Sud, surtout dans les
domaines où ils sont moins compétitifs.
L'asymétrie relève d'un phénomène
plus fondamental : le fonctionnement de la mondialisation dont le
marché n'est qu'un terrain d'expression. En effet, bien que
censée ouvrir des opportunités à tous la mondialisation
fonctionne plutôt comme un processus de polarisation, d'accumulation
inégale de richesses et de marginalisation entre pays industriels et
pays pauvres du Sud.
Cette asymétrie et cette polarisation montrent que la
concentration des richesses du Nord, particulièrement dans les pays
industrialisés, fait que l'essentiel de la demande sur le marché
mondial provient de ces pays, et que les vrais forces qui commandent
l'économie et les marchés mondiaux y sont concentrées.
Il en résulte que les pays comme ceux de l'Afrique sont
appelés à s'ajuster à ce processus, à satisfaire la
demande des pays industrialisés, si tant est qu'elle s'adresse à
eux de manière significative et accorde une certaine part de
marché aux produits africains. On peut déjà prendre la
mesure des limites, pour l'Afrique, des stratégies de
développement basées sur la réponse à la demande du
Nord.
Les causes de l'échec de l'Afrique au niveau des
échanges mondiaux sont multiples. Cet échec peut être
attribué aux mauvaises politiques économiques, au manque de
moyens techniques et financiers, à l'insuffisance des investissements
étrangers, aux restrictions des pays industrialisés etc...
CHAPITRE 5 : SUGGESTIONS
L'Afrique malgré le grand découragement qu'elle
suscite peut sortir de la crise. Elle dispose pour cela de nombreuses
possibilités.
SECTION 1 : LES SOLUTIONS
INTERNES
L'Afrique doit avant tout compter sur ses propres forces. Elle
doit pour cela :
- Rechercher une autonomie collective : l'unité
africaine peut contribuer à abolir la marginalisation politique et
économique, à créer de nouvelles structures en dehors de
l'héritage coloniale et à protéger les
intérêts africains lors des négociations de nature
politique et économique ;
- Améliorer le rôle de l'état : les
états doivent se doter de la capacité nécessaire pour qu'
il y ait réponse rapide, efficace, adéquate et diversifiée
aux politiques mises en oeuvre . Ils doivent jouer un rôle important dans
l'ouverture de l'économie soit par la subvention directe des
activités visant à l'internationalisation de ses effets externes,
soit par le soutien de regroupements institutionnels inventifs. Ils doivent
donc se charger de la transformation structurelle et aider à surmonter
les imperfections du marché ;
- Restructurer l'industrie : l'industrialisation est un
moyen de lutte contre le sous développement car la croissance et le
développement ne peuvent se concevoir autrement que par l'ascension d'un
pays dans la hiérarchie des pays industrialisés. En effet,
l'industrialisation accroît les débouchés et permet une
meilleure utilisation de tous les facteurs de production y compris des millions
de bras qui chôment ;
- Développer les agro-industries : les secteurs
agro-industriels de l'Afrique comprennent une série d'industrie
caractérisées par un avantage comparatif potentiel ;
- Accroître la part de marché des exportations
agricoles : il faut promouvoir le développement de certaines
cultures d'exportation qui, d'après les critères internationaux
ont un rendement faible, investir dans l'exportation des produits de base pour
augmenter leur part de marché ou pour récupérer les parts
perdues ;
- Encourager l'épargne et l'investissement : pour
augmenter le taux de croissance économique, il faut accroître
l'épargne et l'investissement. Il faut donc une stabilité
macroéconomique pour stimuler l'épargne et l'investissement qui
est un moyen d'incorporer le progrès technique ;
- Un climat économique qui stimule l'épargne et
l'investissement intérieurs attirera probablement aussi l'investissement
étranger. Encourager les micro entreprise et les PME : la
croissance de l'emploi suscitée par les micro entre prise serviront
à réduire la pauvreté au niveau de la population ;
SECTION 2 : LES SOLUTIONS EXTERNES
Les pays développés ont aussi un rôle
à jouer dans la résolution de ces problèmes :
- L'allègement de la dette : pour réaliser les
objectifs du développement international d'ici 2015, il faut
empêcher l'augmentation du nombre de pauvres ce qui exige un taux de
croissance de 5% tandis que la réduction de moitié du nombre de
pauvres de moitié d'ici 2015 exige un taux de croissance de 7% ou plus.
Il est donc nécessaire qu'il y ait une inversion de la fuite des
capitaux (pays développés vers pays en voie de
développement) par la suppression ou l'allégement de la dette ce
qui peut représenter un supplément de ressources. Les pays
développés doivent aider les pays emprunteurs en maintenant un
environnement économique sain, réduire les taux
d'intérêts dans le monde et y maintenir une croissance
forte ;
- L'ouverture plus large des frontières aux
exportations africaines : les pays riches qui souhaitent se faire
rembourser doivent en déduire qu'il leur faut ouvrir le plus possible
leurs frontières aux exportations africaines il est donc de
l'intérêt commun que les barrières économiques
s'abaissent et que les négociations des organisations internationales
progressent favorablement ;
- Orienter l'aide au développement : il est vital
pour l'avenir de l'Afrique que l'aide apportée par les bailleurs de
fonds contribue à lui permettre de prendre ses affaires en main, et de
résoudre elle même ses propres problèmes. Les programmes
d'aide devraient porter sur des réflexions portant sur la situation du
pays considéré, ses sensibilités, ses
caractéristiques sociales et socioculturels, les chances de
développement de tel ou tel secteur d'activité etc. Et même
si les pays bénéficiaires n'ont pas les moyens d'effectuer de
tels études, pourquoi les pays donateurs ne le feraient ils
pas ?
CONCLUSION
A l'échelle mondiale, les pays dont l'économie a
connu la croissance la plus rapide sont ceux qui ont participé le plus
activement à la mondialisation.
Les accords de réduction des barrières commerciales
issus des négociations internationales qui sont mis en oeuvre ont
imprimé un nouvel élan à l'expansion des échanges
mondiaux.
L' Afrique ainsi que les autres pays de la planète sont
poussés dans une dynamique d'échanges internationaux régis
par des règles visant à faire respecter le libre
échangisme.
Cependant comme l'a reconnu le sommet des sept à Lyon la
mondialisation ne se fait pas au bénéfice de tous. En effet
même si les avantages de mondialisation de l'économie semblent de
manière globale plus importante que les coûts qu'elle engendre,
ces gains masquent en fait certaines disparités parmi les acteurs plus
particulièrement dans les pays en voie de développement.
Les pertes estimées de la mondialisation ont surtout
touché les pays les moins avancés, et donc la majorité des
pays d'Afrique Subsaharienne.
Ces pertes de revenus en devises de l'ordre de 1.2 milliards de $
par an pour l'Afrique ont des répercussions importantes sur la
croissance économique et la pauvreté dans ce continent
(économie quasi stationnaire et accroissement de la pauvreté.
Il n'est donc pas possible de parler de bénéfice de
l'expansion du commerce international pour l' Afrique, les pertes subies
étant plus importantes que les gains réalisés.
Les raisons de telles distorsions sont multiples et tiennent
à la fois à la faiblesse de certaines politiques nationales, aux
pressions des forces extérieures (pression de la BM et du FMI à
travers les PAS), à l'inégalité et à la
discrimination des législations internationales, trop favorables aux
forts et écrasantes pour les faibles, à la dette trop lourde
à supporter et au déséquilibre intrinsèque du
processus de globalisation.
Le processus de mondialisation est donc faites de deux mondes,
d'un coté ceux qui en bénéficient et qui sont minoritaires
et de l'autre ceux qui subissent les conséquences et qui sont
majoritaires.
L'Afrique est le continent qui semble le plus
intégré dans la mondialisation et qui en dépend le plus.
Des solutions doivent donc être trouvée pour qu' elle sorte de la
crise qu'elle traverse, solutions qui doivent venir aussi bien de l'Afrique
elle même, mais aussi des pays développées.
Diverses politiques sont mises en oeuvre à ce effet. Il y
a entre autre le développement de la culture de la démocratie,
l'ouverture des marchés américains dans le cadre de l' AGOA, la
suppression de la dette des 18 pays les moins avancés dont les 14 sont
africains( pour un montant de 40 milliards) par les pays du G8 etc.
L'Afrique saura t-elle tirer parti de toutes ces
opportunités qui s'offrent à elle ?
BIBLIOGRAPHIE
- La Mondialisation :
Olivier Dollfuss :, Presse de sciences PO.2001
- A la recherche d'une voie pour l'industrie africaine :
Enjeux et Options stratégiques Document de
réflexion - ONUDI
- Documents de réflexion du Centre Sud :
Réseau de recherche sur les produits industriels
- La réussite de l'intégration économique en
Afrique
Ngom Ngoudi, Enquêtes et études 1971,
présence africaine
- Espoir pour l'Afrique : Pierre Merlin, Présence
Africaine/ACCT
- L'Afrique peut-elle revendiquer sa place dans le 21eme
siècle :
Etude faite en collaboration entre la BAD, le consortium pour la
recherche économique en Afrique, la coalition globale pour l'Afrique, la
commission des Nations UNIS pour l'Afrique, la Banque Mondiale
- L'Afrique subsaharienne, de la crise à une croissance
durable :
Etude prospective à long terme faite par la Banque
Mondiale
- Economie des Tiers Mondes : Michel Vernières
- Repenser Bretton Woods- : Réponses africaines sous
la direction de Hakim Ben Hammouda et Moustapha Kassé (éds),
collection Bibliothèque du Codesria
- La France et l'Afrique. Vade mecum pour un nouveau
voyage : sous la direction de Serge Michailof
- Statistiques du commerce international OMC
2000/2001/2002/2003
- Echos finances : revue trimestrielle d'informations et
d'analyse du Ministère de l'Economie et des Finances du
Sénégal, mars 2004
- Et si l'Afrique refusait le marché ?: Point de vue
du Sud/centre tricontinental.
Edition l'Harmattan
- Relations internationales africaines : Pierre
François Gonidec, Bibliothèque africaine et malgache tome 2
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