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Poids de l'inflation sur les principaux parametres explicatifs de la production nationale

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par Henry Yverno
Faculté de Droit et des Sciences Economiques - Licence 2002
  

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· Conclusions & Recommandations
·

La lecture des informations traitées dans les précédents chapitres, c'est-à-dire la question de l'interdépendance existant entre le niveau du coût de la vie et de la production nationale pour l'ensemble de la période sous étude. La galerie des données macroéconomiques témoignent de la régression prononcée de l'économie haïtienne suite au dernier résultat qu'a connu la décennie des années soixante dix (70).

Les facteurs conjoncturels, tels que l'instabilité politique, la mauvaise gestion macroéconomique et les chocs externes conduisent à l'affaiblissement de l'appareil productif. Les problèmes qui sont dus aux facteurs conjoncturels et structurels augmentent les risques à l'investissement productif, d'où la faible rentrée des capitaux dans le pays au cours des deux dernières décennies, que ce soit à titre d'investissements étrangers directs ou à titre de l'aide publique au développement. Ceci, combiné à une mauvaise allocation des ressources financières, entraîne un déficit d'investissement productif qui compromet tout effort de relance économique. Dans ce contexte, la libéralisation commerciale en l'absence des politiques d'ajustement sectoriel ne fait qu'approfondir et prolonger la crise économique des années quatre-vingt. Les secteurs productifs, en proie à des contraintes structurelles, n'arrivent pas à affronter les défis de la productivité et de la compétitivité en raison de la faiblesse du stock de capital productif : capital physique et capital humain.

Autour de la problématique existant entre le poids de l'inflation et de la production nation nationale naît le slogan prononcé par tous les groupes sociaux auxquels questionnent les branches d'activités du secteur réel déclamés le peuple « la vie chère ,la faim ». Nombre de raisons peuvent expliquer cette décadence :

Le manque d'autorité ou la négligence affichée de la part des décideurs publics, l'insuffisance ou le manque total d'investissement dans le secteur primaire pour faire avancer l'agriculture, les périodes tragiques de bouleversements politiques ainsi que des politiques socioéconomiques inadéquates ne sont pas les moindres pour expliquer la réalité combien troublante que nous vivons...

Pour parodier l'Economiste Fritz DESHOMMES, le problème du pouvoir d'achat des agents économique dans le cas d'Haïti ne peut être éradiqué que dans la mesure où les décideurs étatiques doivent s'unir pour poser les bonnes questions afin de trouver les réponses adéquates pour barrer la route à la hausse du coût de la vie en Haïti. Baisse du coût de la vie et augmentation des revenus, tant réels que nominaux, constituent deux facettes obligées et inséparables de la lutte contre la vie chère. Dans un pays comme le nôtre où la pauvreté absolue atteint 85% de la population, la réalisation simultanée de ces deux objectifs est hautement souhaitable.

L'évolution récente de l'économie haïtienne montre que la BRH peut difficilement contrôler la quantité de monnaie en circulation qui croît avec la hausse du taux de change, dans la mesure où n'importe quel agent économique peut demander à convertir ses devises en gourdes aux taux du jour. Etant donné ce mécanisme incontournable de croissance de la masse monétaire - lequel se trouve amplifié par le fait que le déficit budgétaire est financé par la création monétaire - il ne suffit pas de diminuer la quantité de monnaie en circulation pour avoir une baisse de la demande et des prix en Haïti28(*).

Sans vouloir prétendre définir ici un programme, ou encore moins proposer des solutions miracles, il est permis toutefois, suite aux analyses réalisées au niveau notamment des chapitres III et IV de ce travail, de dégager certaines pistes susceptibles de contribuer à l'élaboration et à l'application d'une politique adéquate aux mécanismes du coût de la vie et de la production nationale en Haïti. Ainsi, les recommandations retenues dans le cadre de ce travail sont les suivantes :

A) Il faut qu'il y ait des mises en place d'un tissu de Petites et Moyennes Entreprises de façon à disposer d'acteurs capables de s'approprier les transferts de technologie et de savoir -faire.

cela nécessitera de la part des entreprises haïtiennes un changement de comportement afin de :

-mieux saisir les tendances de marché régional via des études spécifiques créneaux ;

- développer des stratégies de neutralisation des contraintes et obstacles afin de renforcer leur capacité d'exportation ;

-anticiper les tendances associées aux normes et spécifications régionales et les intégrer dans leurs paramètres techniques de production.

A) Politique des Finances Publiques

Au niveau des finances publiques, pour rétablir l'équilibre de la balance des paiements (en ce sens de l'excès de demande interne par rapport à l'offre qui a créé la croissance négative de la balance des paiements), les dépenses de l'Etat doivent être mesurées et orientées majoritairement vers l'investissement. A ce sujet, il est souhaitable que l'Etat s'efforce principalement de :

- Procéder à des réformes au niveau de l'administration de manière à ce qu'elle soit plus efficace et plus productive,

- Améliorer son système de taxation de façon à contrôler efficacement les recettes fiscales dans l'esprit d'envisager l'élargissement de l'assiette fiscale et des procédures de recouvrement.

B) Mesures de stabilisations quantitative ou de niveaux : éliminer le déficit ou éliminer les dépenses budgétaires qui apportent peu à la collectivité ou qui n'ont qu'un impact de second ordre sur la la balance courante...

C) Mesures paramétriques de stabilisation : éliminer les déséquilibres sur les marchés (emplois, monnaie, commerce international) grâce à des paramètres tels que le taux de change, les tarifs douaniers, les taux d'intérêt ...les mesures paramétriques relèvent du corps théorique néo-classique.

D) Mesures structurelles : éliminer les contraintes structurelles (ce qui est dénommé « blocages »).Ces mesures tiennent compte de la nature keynésienne' de certains fonctionnements de l'économie ;il en est de mesures qui suivent.

D) Mesures de fluidité : éliminer les contraintes à l'investissement dont les coûts de transaction, les défauts du cadre légal, le non-respect des droits de propriétés...

E) Mesures de relance : fournir des emplois de masse et viser l'augmentation durable de la croissance.

Telles sont les diverses mesures que devraient prendre en vue de contrecarrer le problème de la montée du coût de la vie et des paramètres explicatifs de la production nationale dans le cas d' Haïti. Il est important d'éviter toutefois, le plus que possible, que cette augmentation tant souhaitée de la production nationale ne se réalise dans un cadre favorisant la concentration des revenus. Dans ce sens là, plus que tous les autres acteurs, le rôle de l'Etat est crucial et indispensable. Car, l'expérience a prouvé que la croissance économique, sans une bonne politique de répartition des richesses créées ne s'accompagne pas toujours d'une amélioration significative des conditions de vie des ménages .

* 28 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 19.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984