CONCLUSION GENERALE ET
IMPLICATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES
La présente recherche a permis, d'une part d'analyser
la répartition de la pauvreté infantile au Togo selon quelques
indicateurs primaires du bien-être infantile à savoir : la
prise de la vitamine A, la survenance de la diarrhée et de la
fièvre , l'utilisation de la moustiquaire, l'allaitement, la possession
de la carte de vaccination et l'accès aux différentes
vaccinations. D'autre part, la recherche a permis de cerner l'incidence de la
pauvreté infantile à la fois sur le plan national, selon les
régions, le milieu de résidence, le sexe de l'enfant et selon
l'indice de richesse de ses parents.
L'analyse descriptive des différents indicateurs
précités révèle que 82,3% des enfants sur le plan
national dont 85,7% du milieu urbain contre 80,5% du milieu rural ont
reçu une capsule de vitamine A avec un très grand nombre dans la
région centrale (89,0%) ; 15% des enfants sur le plan national ont
fait la diarrhée les deux dernières semaines avant
l'enquête dont 11,7% dans le milieu urbain contre 16,5% dans le milieu
rural ; 19,3% des enfants sur le plan national dont 17,2% du milieu
urbain contre 20,3% du milieu rural ont souffert de la fièvre les deux
dernières semaines avant l'enquête ; 41,5% des enfants ont
bénéficié d'une moustiquaire, 70,9% en ont
été allaités et concernant les vaccinations, plus de 50%
des enfants ont bénéficié des vaccinations de chaque type
sauf le cas de la vaccination contre la fièvre où 40,7% des
enfants en ont bénéficié.
L'analyse de l'incidence de la pauvreté infantile
révèle que 42,2% des enfants sont pauvres en 2006 sur le plan
national avec 34,81% des enfants dans le milieu urbain contre 45,98% dans le
milieu rural. Sur le plan régional, l'incidence est plus forte dans les
régions maritime (48,65%), des plateaux (48,07%) et de la kara (48,52%),
alors que dans les régions des savanes et centrale qui sont
éloignées de la capitale l'incidence est relativement faible et
les proportions sont respectivement de 37,23% et 36,76%. Selon l'indice de
richesse du ménage,les enfants des ménages très pauvres,
pauvres et moyens sont les plus pauvres.
Ces divers résultats révèlent de fortes
disparités de la pauvreté infantile à travers les
régions du pays. Dans le même sens, la pauvreté infantile
des milieux ruraux apparaît toujours plus élevée que celle
des milieux urbains, ce qui confirme l'hypothèse fondamentale de cette
étude. Il ressort également de l'analyse que la pauvreté
infantile est corrélée avec l'indice de richesse des
ménages. La pauvreté infantile est forte dans les ménages
classés comme pauvres selon l'indice de richesse multidimensionnelle du
ménage. C'est donc dire que le niveau de vie des ménages peut
constituer un facteur explicatif du niveau de pauvreté infantile au
Togo.
Eu égard à ces différents
résultats de la recherche ; de l'analyse descriptive à
l'analyse d'incidence, il ya lieu de proposer aux responsables du
Ministère de la santé, aux responsables d'ONG oeuvrant dans la
lutte contre la pauvreté et aux autres acteurs du domaine de la
réduction de la pauvreté qu'en mettant un accent particulier sur
la prévention des autres maladies autres que la polyomyélite, ils
réduiront considérablement la pauvreté infantile au Togo.
D'autre part, afin de réduire l'écart du
bien-être infantile entre les milieux de résidence et les
régions de résidence des enfants, ils doivent mettre en oeuvre
des politiques de décentralisation des infrastructures sanitaires au
Togo pour faciliter l'accès à de différents services
entrant dans la réduction de la pauvreté infantile.
Enfin, il faut :
v l'élaboration et la mise en application dans le cadre
d'un plan national de développement sanitaire d'un ensemble de
stratégies d'intervention (renforcement des capacités
institutionnelles, amélioration du financement du secteur de la
santé en augmentant sa part dans le budget général,
renforcement de la lutte intégrée contre la maladie...) visant
à améliorer quantitativement et qualitativement l'offre de
services du secteur de la santé en général et la
santé de l'enfant en particulier,
v l'engagement du gouvernement à réduire la
pauvreté infantile grâce au programme de prise en charge
intégrée des maladies de l'enfance, au programme élargi de
vaccination et au programme de nutrition et de promotion de la croissance. Pour
ce faire il faut le renforcement de l'appui des partenaires au
développement à la mise en oeuvre de ces programmes et l'appui
à la mobilisation des ressources financières, humaines et
matérielles en leur faveur.
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