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Les déterminants relationels et contextuels de l'externalisation des systèmes d'information

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par Nizar BEN SAAD
Institut Superieur de Comptabilité et d'Administration des Entreprises à Mannouba Tunisie - Mastère en Organisation et Systèmes d'Information 2009
  

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2.3.2. Impact de la dépendance sur la valeur perçue de l'externalisation des SI

Toute relation entre deux organisations se base sur un échange de ressources, tangibles ou intangibles ; reste que rares sont les relations qui soient basées sur une interdépendance mutuelle et une distribution égale de pouvoir. Dans la très grande majorité des cas, il y a ce qu'on appelle une asymétrie de pouvoir où une entreprise dépend d'une autre (Remili et Carrier 2006). Certainement, aucune entreprise ne désire être dans cette situation défavorable. En fait, Lonsdale (2001) indique que selon une étude réaliser par le KPMG 1 en 1997, pour les contrats d'externalisation, le risque le plus fréquent est celui de dépendance. Pareillement, les résultats du Baromètre Outsourcing (2005) montrent que le risque de dépendance est le frein le plus important dans l'externalisation. Il est la conséquence de la perte de savoir-faire, de contrôle ou de maîtrise de la fonction externalisée.

Conceptuellement, la situation de dépendance transforme l'interaction entre les deux parties d'une forme d'échange spontanée basée sur une négociation équitable à une structure de dominance où une partie perd sa capacité à riposter impératives de l'autre partie. (Kenneth and Heide, 2000). Young-Ybarra et Wiersma, (1999) ont vérifié empiriquement que la dépendance est négativement liée à la flexibilité de l'alliance entre deux firmes en terme de possibilités de modification ou de mettre fin à la relation.

En outre, le lien entre la dépendance et la vulnérabilité de la firme apparaît clairement dans l'étude de Svensson (2004). Cette vulnérabilité a pour conséquence la réduction de la marge de manoeuvre de l'entreprise, soumise désormais aux intentions et actions de ses prestataires et devient incapable de gérer ses activités dans une optique de long terme (Remili et Carrier 2006).

Lonsdale (2001) affirme que lorsque l'opportunisme n'existe pas dans les relations d'affaire, la dépendance ne pose aucun problème. Mais, selon Bahli et Rivard (2003), la spécificité des actifs liée à l'externalisation des SI rend la présence de l'opportunisme très critique. Concrètement, un comportement opportuniste peut prendre la forme d'une augmentation des tarifs (à prestation égale) ou d'une diminution de la qualité de la prestation (à tarif égal) (Barthelemy 2004b). Quélin (1997) a affirmé que de tels comportements permettraient au prestataire de s'approprier la quasi-rente du client. Pour cette raison, l'entreprise est obligée à la surveillance du prestataire et à la mise en place des mécanismes de protection de ces comportements (Ryu et al, 2007). Mais ceci augmente significativement les coûts de transaction et engendre la perte de la valeur perçue de l'externalisation (Law-Kheng 2007).

Par ailleurs, le choix du prestataire n'est pas toujours réussi, il est probable que l'entreprise externalise ses SI à un prestataire incompétent. En effet, Sanders et al (2007) avancent que le fait d'être dépendant à un prestataire incompétent peut avoir des effets à court terme tel que la perturbation de la performance des fonctions externalisées, et également des effets stratégiques à long terme, car les directions futures de l'entreprise concernant ses SI sont désormais liées à ce prestataire. Hui et al, (2008) ajoutent que lorsque l'exécution d'une activité externalisée est concentré dans les mains d'un prestataire unique, l'entreprise reste à la merci de ce dernier, malgré l'existence d'autres prestataires plus performants sur le marché. De plus, pour bénéficier d'économies d'échelle significatives, il est plus facile pour le prestataire dominant de standardiser les actifs de ses différents clients (Barthelemy 2004b). Ainsi, la qualité des services fournis par ce derniers est moins personnalisée et moins satisfaisante.

Pour toutes ces raisons, nous supposons que la dépendance d'une entreprise envers son prestataire agit négativement sur sa perception de la valeur qu'elle peut tirer en lui externalisant ses SI. Notre deuxième hypothèse est par conséquent :

Hypothèse 2. : La dépendance envers le prestataire influence négativement la valeur perçue de l'externalisation des SI.

Hypothèse 2.a: La dépendance envers le prestataire influence négativement la valeur perçue stratégique de l'externalisation des SI.

Hypothèse 2.b: La dépendance envers le prestataire influence négativement la valeur perçue économique de l'externalisation des SI.

Hypothèse 2.c: La dépendance envers le prestataire influence négativement la valeur perçue technologique de l'externalisation des SI.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote