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Les déterminants relationels et contextuels de l'externalisation des systèmes d'information( Télécharger le fichier original )par Nizar BEN SAAD Institut Superieur de Comptabilité et d'Administration des Entreprises à Mannouba Tunisie - Mastère en Organisation et Systèmes d'Information 2009 |
Tableau.1. Les fondements théoriques de l'externalisation des SI Source : Adapté de Gottschalk et Solli-Sæther-2005 Maintenant que nous avons passé en revue les référentiels théoriques qui servent à la conceptualisation de cette variable, il est fort important d'indiquer que l'opération d'externalisation des SI n'est pas du genre de décision qui se prend à la légère. Il s'agit d'une décision stratégique cruciale à long terme, difficilement réversible (Reix 2000), et qui ne doit pas découler d'une décision irrationnelle. En effet, Fimbel (2003) argue que l'irrationalité dans la décision d'externalisation des SI peut émaner : de l'effet de mode en management, de l'incompréhension des SI par les dirigeants, ou encore de l'effet de mimétisme managérial où l'entreprise essaye d'imiter des pratiques ou des stratégies réussites des autres entreprises. Or, la décision d'externalisation des SI n'est pas une option que toute entreprise peut sélectionner et peut l'adopter de la même manière. Ainsi, avant d'opter pour une telle décision il est indispensable d'étudier ses différents attributs et dimensions. Nous traitons cette question dans ce qui suit. 1.1.2. Les dimensions de l'externalisation des SI :Des nombreuses recherches réalisées au cours de la dernière décennie font état de la diversification des modes d'approvisionnement utilisées par les entreprises pour faire face à leurs besoins en SI (Roy 2006) : développement à l'interne, acquisition de progiciels existants (packages), développement clé en main (externalisation du développement), et création de partenariats technologiques avec des fournisseurs spécialisés et mise sur pied d'alliances avec des concurrents (co-entreprises) (Dibbern et al., 2004). Cette diversité confirme le fait qu'une telle opération qui comporte des arrangements complexes et qui concerne des activités de SI assez hétérogènes, ne peut pas être considérée comme une simple décision dichotomique (Teng et al, 1995). En effet, Dibbern et al, (2004) arguent qu'une part intéressante des recherches s'est intéressée à l'étude du degré d'externalisation et d'internalisation des SI. Cette dimension est fondamentale puisqu'elle détermine les frontières du département SI au sein de l'entreprise externalisatrice. De leurs parts, Sanders et al, (2007) intègrent une deuxième dimension concernant le type des fonctions externalisées. Cette dimension permet d'étudier plus profondément l'opération d'externalisation, et de mieux comprendre la relation entre l'entreprise et son prestataire (Goo, et al, 2007). Enfin, à l'instar de Lee, Miranda et Kim (2004), nous allons ajouter une troisième dimension qui est la durée du contrat d'externalisation. Ainsi, nous procéderons à l'étude de la décision d'externalisation des SI à travers trois dimensions, à savoir, le degré d'externalisation, la durée du contrat d'externalisation, et le type des fonctions SI externalisées. 1.1.2.1. Le degré d'externalisation des SI: Hui et al, (2008) rappellent qu'une entreprise peut accomplir une transaction économique à travers trois formes différentes d'échanges. Soit la forme hiérarchie, où elle réalise cette opération par ses propres moyens. Soit la forme marché, où elle confie son exécution à une partie externe. Et enfin la forme hybride, qui désigne le partage de la responsabilité avec cette partie. Sur la base de cette classification, Lacity et Willcocks (1998) ont identifié trois catégories concernant la stratégie d'approvisionnement en SI, à savoir, l'externalisation totale, l'externalisation sélective, et l'internalisation totale des SI. Cette classification est la plus employée pour l'étude du degré d'externalisation des SI. Premièrement, l'externalisation totale qui signifie « le transfert des actifs et des ressources technologiques matérielles et humaines, ainsi que la gestion des fonctions TI internes vers un prestataire SI extérieur, pour au moins 80% du budget des fonctions SI. » (Lacity et Willcocks 1998). La décision d'externalisation totale se confirme comme une décision de politique générale d'entreprise qui en modifie les frontières et la configuration organisationnelle globale (Fimbel, 2003), puisqu'elle s'accompagne généralement par le transfert des actifs internes vers le prestataire (Barthelemy et Geyer 2004). A côté de cette définition, Dibbern et al, (2004) ajoutent que la forme de quasi-externalisation (Spin-off) bien qu'elle se distingue de l'externalisation classique, mais en se basant sur quelques critères comme le pouvoir de décision et de contrôle, cette forme peut être considérée en tant qu'une externalisation totale. Deuxièmement, l'externalisation sélective est définie par Lacity et Willcocks (1998) comme « la décision de sélectionner des fonctions SI pour être externalisées à un prestataire SI externe, à condition que le taux d'externalisation reste compris entre 20% et 80% du budget total des fonctions SI ». Dans ce type d'externalisation l'entreprise conserve certaines fonctions SI pour être exécutées et gérées intérieurement et transfère le reste ailleurs. Dans cette stratégie l'entreprise peut faire recours à un seul ou à plusieurs prestataires TI (Lacity et Willcocks 1998). Le contrat d'externalisation sélective est généralement moins long que celui de l'externalisation totale (Hormozi et al, 2003). Plusieurs auteurs (Lacity et Willcocks 1998 ; Lee, Miranda et Kim 2004 ; Cullen et al, 2005) ont signalé la supériorité de l'externalisation sélective des SI sur celle totale du fait qu'elle satisfait les besoins des entreprises tout en évitant les risques qui accompagnent la décision l'externalisation totale des SI. Cependant, l'externalisation sélective admet quelques inconvénients comme l'augmentation des coûts de transaction associés aux évaluations et aux négociations multiples, et le manque d'intégration et coordination entre les différents prestataires (Hormozi et al, 2003). En fin, pour leurs stratégies en SI, les entreprises peuvent choisir de conserver la majorité de leurs SI à l'intérieur. Cette décision désigne que l'entreprise retient au minimum 80% du budget des fonctions SI pour la gestion et l'exécution interne. Tandis que Lacity et Willcocks (1998) traitent cette décision en tant qu'une décision d'internalisation totale, Lee, Miranda et Kim (2004) considèrent cette même proportion comme étant une externalisation minimale. Cette proportion inclut également les services fournis par des prestataires externes à titre provisoire, puisque ces services sont considérés comme complémentaires à des fonctions réellement réalisées et gérées intérieurement par l'entreprise. 1.1.2.2. La durée du contrat d'externalisation : Dans des telles arrangements stratégiques comme l'externalisation, le contrat se présente comme la pierre angulaire et le principal déterminant des interconnexions et des ajustements mutuels entre l'entreprise pivot et ses prestataires (Gosse 2002). Barthelemy (2004a) considère la qualité contractuelle comme une variable ayant un impact déterminant sur le résultat d'une opération d'externalisation. A travers la littérature concernant le management des relations avec les prestataires, on peut distinguer deux courants dominants. En premier lieu, l'économie institutionnelle des coûts de transaction (Williamson, 1985) considère chaque épisode de la relation comme pouvant être traitée de manière autonome. Ceci correspond à des contrats de type classique (simple et de courte durée). Chaque transaction crée des besoins de contrôle particuliers qui s'organisent de manière optimale dans un type d'arrangement organisationnel qui lui correspond (Nogatchewsky 2003). Lorsque les risques contractuels augmentent, les contrats classiques doivent être remplacés par des contrats néoclassiques, plus complexes et d'une durée plus longue (Barthelemy 2004b). Cette conception purement économique des relations inter organisationnelles a reçu son lot des critiques et a été largement remise en cause (Sebti 2007). En fait, la prise en compte de la transaction comme unité d'analyse, conduit nécessairement la théorie des coûts de transaction à ignorer la temporalité des relations inter organisationnelles et à les appréhender de façon statique. Ainsi, le deuxième courant, celui de l'échange relationnel souligne que les transactions ne sont pas des épisodes isolées mais qu'elles s'inscrivent dans un processus relationnel qui a une histoire passée, présente et future (Nogatchewsky 2003). En ce qui concerne notre recherche, plusieurs auteurs (Lacity et Willcocks 1998 ; Quélin 2003 ; Fimbel 2003) ont affirmé que l'externalisation des SI est caractérisée par l'engagement dans une relation à long terme avec le prestataire. En fait, à cause du transfert des ressources humaines et matérielles vers le prestataire, l'externalisation se présente comme une décision qui modifie durablement les frontières de l'entreprise (Fimbel 2003). En outre, une fonction externalisée reste nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise, ce que engage l'entreprise dans une relation durable avec le prestataire (Gosse 2002). Par ailleurs, Quélin (2003) affirme que la durée du contrat et la structure de suivi varient considérablement en fonction du caractère stratégique des fonctions externalisées. En effet, plus l'externalisation est stratégique, plus elle se fonde sur un contrat généralement à long terme. En fin, vu l'incertitude qui entoure le marché des technologies et SI et la rationalité limité des décideurs, Barthelemy (2004a) affirme que l'engagement pour longue durée ne permet pas de prévoir et de prendre compte des contingences qui peuvent se produire durant la relation d'externalisation. Par conséquent, à l'instar de Lee, Miranda et Kim (2004), nous allons essayer d'étudier la durée des contrats d'externalisation sur un continuum comportant des contrats à court, moyen, et long terme. Cette diversité permet de refléter en premier lieu les diversités des formes d'externalisation des SI et des caractéristiques des fonctions externalisées, et en second lieu les intensions stratégiques de l'entreprise (Quélin, 2003). 1.1.2.3. Le type des fonctions SI externalisées : Chanson (2004) affirme que la véritable analyse des contrats d'externalisation n'est pas la transaction mais la fonction, voir la sous fonction, puisqu'une fonction peut se décomposer en des nombreuses sous fonctions qui peuvent être externalisées indépendamment. Les entreprises sont souvent confrontées à la question de savoir quelles fonctions peuvent/doivent ou non être externalisées (Dibbern et al, 2004). Pour pouvoir sélectionner lesquelles des fonctions SI doivent être externalisées ou retenues à l'intérieur, il faut traiter les SI en tant que portefeuille (Peppard, 2003 ; Cullen et al, 2005). En fait, les SI sont des fonctions hétérogènes qui possèdent des attributs, des rôles et des problèmes assez différents. Par conséquent, elles exigent une gestion différente (Peppard, 2003). Malheureusement, certaines entreprises considèrent toutes les fonctions SI comme étant un ensemble unique et les gèrent de la même manière (Peppard, 2003). Par ailleurs, Fimbel (2003) annonce l'absence d'un cadre conceptuel robuste et fiable pour mener l'analyse de l'externalisation des SI. Il souligne également qu'il n'existe toujours pas de typologie unique des activités informatiques. En réponse à cette lacune, Fimbel (2003) propose une typologie qui regroupe les fonctions des SI autour de six périmètres. Ces périmètres sont le résultat de l'intersection de deux axes. Le premier concerne les composants technologiques des SI (Les infrastructures et compétences techniques, et les solutions logicielles), et le second concerne le positionnement des diverses activités d'un SI dans le temps (étude, implémentation, fonctionnement et maintenance). Sur la base de cette classification générale, chaque entreprise peut identifier les contours et frontières spécifiques de son SI (Fimbel, 2003). D'autre part, Lacity et al, (1996) affirment qu'une externalisation réussite commence par l'analyse de la contribution de chaque fonction SI dans l'activité de l'entreprise. Dans cette perspective, Teng et al, (1995) ont identifié trois rôles stratégiques que les SI peuvent jouer dans l'entreprise, à savoir : (1) un rôle traditionnel, les fonctions SI appartenant à ce type ne cherchent pas à soutenir les activités stratégiques de l'organisation (2) un rôle évolutif, les SI constituent une partie du processus stratégique, (3) un rôle intégral, les SI sont au coeur de métier de l'entreprise. Cette classification manifestent un ordre croissant de la valeur stratégique de chaque fonction SI dans l'entreprise, et renvoie ainsi à la question de distinction entre fonction de commodité et fonction stratégique. En ce que concerne l'externalisation des SI, la plupart des recherches s'accordent sur le fait que les fonctions de commodité et non stratégiques sont les premières à être externalisées, tandis que les fonctions stratégiques doivent être exécutées à l'intérieur (Hormozi et al, 2003 ; Dibbern et al, 2004). Mais cette idée est de plus en plus dépassée, puisque davantage des SI stratégiques sont externalisées (Goo et al, 2007). De plus, le choix des fonctions SI externalisées varie, bien évidemment, des intensions et des attentes de l'entreprise vis-à-vis de la décision d'externalisation. Toutefois, il reste à signaler que dans la pratique, le choix du mode de gestion des SI reste une décision assez spécifique et complexe (Fimbel, 2003), où l'entreprise doit prendre en compte en même temps les caractéristiques des fonctions SI en terme du rôle stratégique qu'elles assurent dans l'entreprise et le degré d'externalisation (totale ou sélective) adéquat pour l'entreprise. Cette relation est illustrée par Hormozi et al, (2003) dans la figure suivante : Fonction SI stratégique Fonction SI non stratégique Non, ou bien opter pour l'externalisation sélective pour les activités SI non critique. Oui, si les SI sont des fonctions de coeur de métier Non, ou bien opter pour l'externalisation sélective pour les activités SI critiques. Oui, si les fonctions SI n'ont pas une plus value significative Externalisation totale Externalisation sélective
Figure.1. Relation entre le type des fonctions SI et le degré d'externalisation Source : Hormozi et al, 2003, page 21. En plus, Peppard (2003) ajoute d'autres caractéristiques devrant être prises en considération lors de la décision d'externalisation des SI. En effet, pour certaines fonctions SI, comme le développement des applications, la participation du personnel interne est indispensable pour l'exécution et la performance de ces fonctions. Pour d'autres fonctions, comme le support des utilisateurs, le fonctionnement nécessite une présence quotidienne sur le champ dans l'entreprise. Finalement, Fimbel (2003) indique que les changements technologiques et économiques affectent considérablement le mode de gestion des SI, en effet même si une entreprise désire conserver une fonction SI, une offre mature sur le marché peut l'amener à externaliser cette fonction. Conclusion : Nous pouvons conclure qu'il n'y a donc plus une externalisation uniforme et homogène, mais différentes fonctions externalisables dont une part significative des enjeux et caractéristiques est spécifique à chacune d'eux. Ainsi, dans notre recherche, nous allons traiter l'externalisation des SI à trois niveaux différents. En premier lieu, le degré d'externalisation, là où on distinguera entre externalisation totale et partielle. En second lieu, le type des fonctions externalisées, ce que permettra d'identifier les fonctions SI qui sont les plus susceptibles d'être externalisées. Et enfin, la durée du contrat d'externalisation, qui manifeste la nature de l'engagement de l'entreprise dans cette relation inter-organisationnelle. SECTION 1.2 : Conceptualisation de la valeur perçue de l'externalisation des SI :Introduction : Dans le cadre d'une décision stratégique, le plus important c'est la valeur que cette décision peut procurer à l'entreprise. Ainsi, la valeur perçue de l'externalisation des SI constituera la variable médiatrice de notre modèle. Dans cette section, nous allons présenter les différentes définitions et dimensions de cette variable. 1.2.1. Définition de la valeur perçue de l'externalisation des SI :Le concept de la valeur perçue est particulièrement pertinent dans l'étude des relations inter-organisationnelles, car il englobe différents types d'indicateurs généralement associés aux retombées de ces relations comme la performance, la profitabilité, l'efficience, l'efficacité, la satisfaction, le succès, etc. (Lefaix-Durand et al, 2006). Plusieurs disciplines ont essayé de conceptualiser et de mesurer le concept de valeur perçue, comme la stratégie, le marketing, la psychologie, etc. En effet, la valeur perçue peut consister au retour sur investissement perçu par les actionnaires dans une perspective financière, à la rencontre des besoins du client dans une approche marketing, ou encore au développement et maintien d'un avantage concurrentiel dans une perspective stratégique. (Lefaix-Durand et al, 2006). Cependant, en ce qui concerne la littérature sur l'externalisation des SI, la valeur perçue est généralement liée au succès et aux retombées positives de cette opération. Dans ce cadre, Dibbern et al, (2004) synthétisent que cette variable était conceptualisée selon trois manières différentes. En premier lieu, certaines études (Grover et al, 1996 ; Poppo et Zenger 1998 ; Lee et Kim, 1999) présentent cette variable comme étant la satisfaction de l'entreprise envers les résultats de l'externalisation des SI. Elle est ainsi définie comme étant « the satisfaction with benefits derived from outsourcing that are gained by an organisation as a result of following an outsourcing strategy. » Grover et al, (1996, p95). D'autre part, Pour Poppo et Zenger (1998), le succès de l'externalisation des SI est conçu à travers la satisfaction de l'entreprise des résultats de cette opération par apport à la performance initiale des ses SI en matière des coûts, de qualité des services et de résolution des problèmes. De leurs coté, Lee et Kim (1999) ont étendu la conceptualisation de Grover et al, (1996) en ajoutant la satisfaction des employés internes à coté de la satisfaction organisationnelle envers la relation d'externalisation. En second lieu, la valeur perçue concernant les résultats de l'externalisation des SI est conceptualisée à travers les indicateurs de performance (Ang et Slaughter 1998 ; Sabherwal 1999 ; Barthélemy 2004a ; Hsu et Wu 2006). Selon Dibbern et al, (2004) cette conception est plus précise que les deux précédentes puisqu'elle permet de mesurer la valeur perçue de l'externalisation des SI dans plusieurs niveaux de l'entreprise. Ang et Slaughter (1998) ont évalué la performance de l'externalisation des SI au niveau individuel, et au niveau des groupes de travail. Hsu et Wu (2006) ont développé un modèle contenant 59 indicateurs pour évaluer la performance de l'externalisation des SI dans tous ses composantes, allant du niveau individuel jusqu'au niveau stratégique et de la relation avec le prestataire. Pour Barthélemy (2004a), même s'il a introduit le concept de performance de l'opération d'externalisation, l'opérationnalisation de cette variable revient en fait à comparer la performance de l'activité avant et après l'externalisation en matière de degré d'atteinte des objectifs. En fin, la troisième conception présente la valeur perçue de l'externalisation des SI en terme du degré de réalisation des objectifs prédéfinis par l'entreprise. Ce concept ce manifeste comme un arbitrage entre deux situations. Lee, Miranda et Kim (2004, p128) précisent que la perception du succès de l'externalisation des SI peut être définie comme étant « le degré auquel les objectifs prédéfinis de l'opération de l'externalisation des SI en terme des bénéfices stratégiques, économiques et technologiques sont réalisés ». Dans le cadre de notre recherche nous allons retenir cette conceptualisation pour les raisons suivantes. D'abord, comme le succès total de l'externalisation des SI n'est pas souvent garantie (Dibbern et al, 2004), cette conceptualisation sera intéressante pour l'identification du niveau à partir duquel une entreprise perçoit que la décision d'externalisation des SI sera avantageuse. En suite, nous remarquons que cette idée de comparaison entre l'état initiale et les réalisations après l'externalisation des SI est également présente dans les deux premières conceptualisations, même si elle se manifeste d'une manière différente. En plus, cette conceptualisation permet d'évaluer l'atteinte des objectifs et le caractère valable et productif de la relation. Enfin, à travers cette conceptualisation, la valeur perçue apparaît comme un concept multidimensionnel qui offre la possibilité d'étudier respectivement sur les différents les différents domaines de l'opération d'externalisation des SI (économique, stratégique, et technologique). 1.2.2. Les dimensions de la valeur perçue de l'externalisation des SI :L'analyse de la littérature et des référentiels théoriques démontre que la valeur perçue et les avantages de l'externalisation des SI varient d'une entreprise à une autre. Certaines y voient un moyen de réduire les coûts d'approvisionnement en technologies de l'information. D'autres, en se débarrassant des activités périphériques, aspirent à améliorer leur position concurrentielle en se concentrant sur les affaires centrales, et de simplifier et alléger leurs gestions internes. Elle peut être également considérée comme une possibilité pour accéder à des compétences et expériences technologiques non disponibles en interne. Dans notre recherche, sur la base de plusieurs études (Grover et al, 1996 ; Lee et Kim 1999 ; Baldwing, 2001 ; Dibbern et al, 2004 ; Lee, Miranda et Kim 2004) nous allons regrouper les différents avantages de l'externalisation des SI autour de trois dimensions : économique, stratégique, et technologique. 1.2.2.1. La dimension économique : Au début, l'externalisation des SI était principalement ambitionnée par des motivations économiques (Ang et Straub 1998 ; Smith et al, 1998). L'externalisation permet tout d'abord de bénéficier des économies d'échelles (Hayes et al, 2000). En effet, le fait que le prestataire extérieur dispose d'une meilleure expertise et travaille généralement pour le compte de plusieurs entreprises externalisatrices, lui permet de réaliser des économies d'échelle importantes en interne qui se répercutent logiquement sur les coûts imputés à ses clients (Smith et al, 1998 ; Hayes et al, 2000). Ainsi, l'un des premières motivations lors d'une opération d'externalisation des SI inclut nettement une volonté de diminuer les coûts. Cette référence aux coûts englobe aussi plusieurs autres avantages de l'externalisation des SI. Tout d'abord, l'externalisation permet de réaliser des économies en offrant à l'entreprise externalisatrice la possibilité de ne pas investir des ressources financières dans des activités périphériques. Ainsi, l'externalisation des SI permet à l'entreprise de transformer des coûts fixes (relatives à l'investissement en équipement et en ressources humaines) à des coûts variables (Hormozi et al, 2003), et par conséquence, augmenter la flexibilité financière de l'entreprise (Hormozi et al, 2003) et permettre une capacité de mieux contrôler les coûts des SI (cost predictability) (Baldwing et al, 2001). En outre, le transfert des actifs technologiques au prestataire suite à cette opération apporte une entrée immédiate de liquidités intéressante pour l'entreprise. (Alner 2001 ; Barthelemy et Geyer 2004). En fin, l'externalisation de la fonction SI - qui est considérée non stratégique - permet aux entreprises de transférer les investissements en TI et en ressources humaines vers d'autres activités qualifiées comme stratégiques, cet avantage est plus signifiant pour les petites et moyennes entreprises qui n'ont pas les moyens de créer un département SI interne (Rohde 2004). 1.2.2.2. La dimension stratégique : En suite, L'externalisation est avant tout une opération stratégique (Roy 2006). En effet, l'externalisation n'apparaît pas uniquement comme motivée par une réduction des coûts mais est également un moyen de se concentrer sur les compétences centrales (Baldwing et al, 2001). L'idée principale consiste au fait que seulement les fonctions qui produisent de la valeur et représentent l'avantage concurrentiel de l'entreprise doivent être exécutées intérieurement ; le reste des fonctions doivent être externalisées (Watjatrakul 2005). Ainsi, au travers de l'externalisation, l'entreprise peut simplifier et alléger la gestion interne (Smith et al, 1998) et concentrer ses ressources financières et managériales sur son coeur de métier générateur de valeur (Hayes et al, 2000), et conjointement, accroître la performance globale de l'entreprise (Barthelemy 2004a). De plus, puisque l'activité principale des prestataires est concentrée dans le domaine de la technologie, l'entreprise peut bénéficier de la forte qualification et des compétences de leurs personnels. L'externalisation donne ainsi à l'entreprise l'occasion de bénéficier des ressources au delà de celles disponibles en interne, ceci permet de faire de la fonction SI une force (Alner 2001). 1.2.2.3. La dimension technologique : En fin, à cause des évolutions technologiques rapides, le département SI subit, dans la plupart des cas, un retard au niveau des équipements informatiques ainsi qu'au niveau d'expérience et des compétences disponibles, ainsi, ce département devient incapable d'assurer une qualité de service au même niveau que celle sur le marché (Smith et al, 1998). L'externalisation présente la manière la plus rapide et la plus efficace pour obtenir une main d'oeuvre qualifiée et expérimentée, et pour accéder immédiatement à des nouvelles technologies de pointe (Dibbern et al, 2004). L'externalisation des SI permet à l'entreprise non seulement de bénéficier de l'expertise technologique du prestataire et des produits des grands départements de recherche et développement en technologie (Baldwing et al. 2001), mais également offre la possibilité de modifier et de rectifier les contrats d'externalisation avec les prestataires en fonction des changements sur le marché des TI et de leurs besoins internes (Hayes et al. 2000). Ce que permet de surmonter les risques des fluctuations du marché et de l'obsolescence technologique (Grover et al, 1996). Conclusion : Parmi les trois conceptualisations présentées par Dibbern et al, (2004), nous avons retenu celle présentant la valeur perçue de l'externalisation des SI comme étant, le degré auquel les objectifs prédéfinis de l'opération de l'externalisation des SI en terme des bénéfices stratégiques, économiques et technologiques sont réalisés. D'autre part, nous avons retenu que cette variable est composée de trois dimensions, à savoir : économique, stratégique, et technologique. SECTION 1.3 : Impact de la valeur perçue sur la décision d'externalisation des SI :Introduction : Dans le cadre de cette section, nous allons étudier la relation entre la valeur perçue avec la décision d'externalisation des SI, qui est la variable à expliquer (dépendante) de notre modèle. En fait, Hui et al, (2008) remarquent que peu de recherches ont étudié la nuance de la décision d'externalisation. Ainsi, nous allons essayer de justifier l'idée que la décision d'externalisation des SI ne constitue pas une simple décision dichotomique. La relation entre la valeur perçue et la décision d'externalisation des SI dépend en fonction de leurs attributs et dimensions. Notre quatrième hypothèse est ainsi divisée en trois sous hypothèses reliant la valeur perçue avec (a) le degré d'externalisation, (b) le type des fonctions externalisées, et (c) la durée du contrat d'externalisation. 1.3.1. Impact de la valeur perçue sur le degré d'externalisation des SIPour certaines entreprises qui souffrent d'un manque des capacités technologiques, l'acquisition externe des ressources et des compétences complémentaires est nécessaire (Bouattour 2003). Les études empiriques supportent également la proposition que le niveau de l'externalisation des SI est déterminé par la différence entre la performance actuelle et la performance attendue après l'externalisation (Grover et al, 1996 ; Lee, 2001 ; Lee, Miranda et Kim, 2004). De plus, dans un environnement caractérisé par une concurrence accrue, la possession et la conservation des compétences technologiques et managériales nécessaires leurs SI, sont autant d'enjeux que les entreprise ne sont pas toujours en mesure de satisfaire par leurs propres moyens. De ce fait, une fois le marché présente des opportunités et des avantages supérieurs à celles disponibles par les moyens interne, l'entreprise doit se diriger vers l'externe pour s'approvisionner des ses besoins en SI. Toutefois, il faut signaler que le degré d'externalisation des SI est bien rattaché à certaines modalités et arrangements stratégiques déjà présentés dans le premier chapitre. Dans cette perspective, Fimbel (2003) affirme que la ligne de partage entre ces différents arrangements n'est pas de même ampleur pour toutes les intentions stratégiques. En fait, plusieurs auteurs (Lacity et Willcocks 1998 ; Lee, Miranda et Kim 2004 ; Cullen et al, 2005) ont signalé la supériorité de l'externalisation sélective des SI sur celle totale. Le choix du degré et de la modalité d'externalisation des SI revient à l'arbitrage entre les avantages que présente l'externalisation pour satisfaire les besoins des entreprises et les risques qui accompagnent cette décision. En fait, différents avantages qui motivent les entreprises à externaliser leurs SI ont été identifiés dans la littérature. De point de vue économique, Barthélemy et Geyer (2004) ont montré que malgré qu'elle est une pratique risquée, l'externalisation de la totalité des SI est particulièrement liée à des opportunités en matière de réduction des coûts. Premièrement, l'entreprise externalisatrice peut bénéficier d'une liquidité immédiate suite à la vente des actifs technologiques au fournisseur (Alner 2001). Deuxièmement, le fait de se contracter avec un seul prestataire diminue les coûts des transactions liés à la gestion et au contrôle des contrats d'externalisation. Troisièmement, l'externalisation totale des SI peut engendrer des économies d'échelles plus intéressantes qu'avec l'externalisation sélective en raison de la taille du contrat. Par ailleurs, Dibbern et al, (2004) avancent que l'externalisation des SI permet à l'entreprise un accès rapide et efficace à une main d'oeuvre qualifiée et expérimentée et aux technologies d'information de pointe. La création de valeur vient du fait que par le biais de l'externalisation, l'entreprise a la possibilité de déployer ses ressources avec un effet de levier significatif en utilisant les capacités et les investissements du prestataire (Quinn, 1999). En fin, suite à l'externalisation des fonctions SI, l'entreprise bénéficie de l'allègement et de la simplification de sa gestion interne et peut se concentrer sur son coeur de métier (Smith et al, 1998) et également d'un recentrage de ses ressources financières et managériales sur les activités les plus générateurs de valeur (Hayes et al, 2000). Nous supposons ainsi qu'avec une valeur perçue élevé (dans toutes ses facettes) incite les entreprises à externaliser davantage ses fonction SI à des prestataires extérieurs au lieu de les exécuter en interne. Ainsi, notre hypothèse peut être formulée comme suit : Hypothèse 4.a: la valeur perçue de l'externalisation des SI influence positivement le degré d'externalisation des SI. Hypothèse 4.a.1: la valeur perçue stratégique de l'externalisation des SI influence positivement le degré d'externalisation des SI. Hypothèse 4.a.2: la valeur perçue économique de l'externalisation des SI influence positivement le degré d'externalisation des SI. Hypothèse 4.a.3: la valeur perçue technologique de l'externalisation des SI influence positivement le degré d'externalisation des SI. 1.3.2. Impact de la valeur perçue sur la durée d'externalisation des SIParmi toutes les dimensions de la décision d'externalisation étudiées par Lee, Miranda et Kim (2004), la durée du contrat se manifeste comme la plus signifiante en relation avec la valeur perçue de l'externalisation. Comme nous l'avons présenté dans le premier chapitre, les études ayant traité cette dimension (Lacity et Willcocks 1998 ; Lee, Miranda et Kim 2004) distinguent entre trois types des contrats : contrat à court terme (mois de quatre ans), contrat à moyen terme (entre quatre et sept ans) et contrat à long terme (plus que sept ans). D'abord, par définition, l'externalisation se présente comme une décision qui modifie durablement les frontières de l'entreprise (Fimbel 2003). Une fonction externalisée reste nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise, ce que engage l'entreprise dans une relation durable avec le prestataire (Gosse 2002). Les résultats liant la valeur perçue à la durée de l'externalisation varient d'une étude à une autre. En fait, de point de vue économique, Barthélemy (2004b) indique qu'il est recommandé d'espacer au maximum les renégociations des contrats d'externalisation pour éviter les coûts de recherche et de négociation avec les prestataires. Généralement il est moins coûteux de préserver une relation existante que de rechercher un nouveau prestataire. Comme l'indique Whitten et Wakefield (2006) les coûts de changement et de négociation avec le prestataire diminuent considérablement la valeur perçue et les bénéfices de l'opération d'externalisation. En outre, comme déjà mentionné, Barthélemy et Geyer (2004) ont montré que la motivation de diminution des coûts amène l'entreprise à externaliser la totalité de ses SI. Or il est admit que généralement l'externalisation totale est associée à un contrat à long terme. De plus, à côté des études pionniers de Morgan et Hunt (1994) et Ganesan (1994) qui ont confirmé la relation positive entre les bénéfices de la relation avec un prestataire et l'engagement à long terme, un caractère incitatif pour les prestataires et une durée importante des engagements constitue une assurance rendant possible la réalisation d'investissements dont la rentabilisation ne peut se faire qu'à long terme. D'autre part, Lee, Miranda et Kim (2004) montré empiriquement que les contrats à long terme sont plus réussis que ceux à court terme. De point de vue stratégique ont peut déduire qu'une durée plus importante permet d'alléger la gestion de la relation avec le prestataire, et permet donc de se concentrer plus sur les activités principales de l'entreprise. En fin, de point de vue performance et avantages technologiques, avec le temps, le prestataire maîtrise de plus en plus mieux les spécificités et caractéristiques propres aux SI de l'entreprise, par conséquent, ses interventions deviennent plus efficaces et plus rapides au niveau de l'identification des problèmes et de leurs corrections. Sur la base de toutes ces recherches et argumentations, nous supposons qu'il existe bien une relation positive entre la valeur perçue et la durée d'externalisation des SI. Plus une entreprise croit que l'externalisation des SI est avantageuse, plus elle est motivée à étaler la durée de cette décision, par conséquent, notre hypothèse est la suivante: Hypothèse 4.b: la valeur perçue de l'externalisation des SI influence positivement le la durée d'externalisation des SI. Hypothèse 4.b.1: la valeur perçue stratégique de l'externalisation des SI influence positivement la durée d'externalisation des SI. Hypothèse 4.b.2: la valeur perçue économique de l'externalisation des SI influence positivement la durée d'externalisation des SI. Hypothèse 4.b.3: la valeur perçue technologique de l'externalisation des SI influence positivement la durée d'externalisation des SI. 1.3.3. Impact de la valeur perçue sur le type des fonctions externaliséesLa distinction entre externalisation sélective et totale peut être attribuée essentiellement au fait que les TI sont des fonctions fortement hétérogènes. Certaines fonctions sont stratégiques et font partie intégrante du coeur de métier de l'entreprise, d'autres sont des fonctions de commodité, elles sont considérées comme des fonctions auxiliaires à l'activité principale de l'entreprise. Selon la typologie de Teng et al (1995) nous avons retenu que les fonctions SI externalisées peuvent être considérées comme ayant soit un rôle traditionnel, évolutif ou intégral dans l'entreprise. Nous allons essayer d'exposer ces différents types des fonctions SI à chaque dimension de la valeur perçue de l'externalisation. En premier lieu, l'idée selon laquelle les activités proches du coeur de métier ne doivent pas être externalisées est assez courante dans la littérature (Prahalad et Hamel, 1990). Empiriquement, Barthélemy (2004a) a montré que plus une activité est proche du « coeur de métier », plus son externalisation fait courir le risque d'un échec. En effet, il est difficile de trouver un prestataire réellement compétent et la menace de standardisation de la prestation n'est pas négligeable. En plus, Mayer et Nickerson (2005) ont trouvé dans leurs étude que lorsque les fonctions SI sont très interdépendantes l'entreprise choisi de les conserver toutes en interne. Cependant, au delà de cette perspective traditionnelle, certaines études (Kishore et al, 2003 ; Lee et al, 2003) ont prouvé que les entreprises externalisent de plus en plus des fonctions SI stratégiques afin d'améliorer leur performance et d'introduire une dynamique et une réactivité sur ces fonctions. En effet, vu l'importance de ces fonctions, l'entreprise doit veiller à garantir que la qualité et la compétence de ces fonctions soit au moins comparables à ses concurrents. Si elle ne possède pas les moyens pour y aboutir, le marché peut constituer la solution. De plus, on a démontré qu'une faible rentabilité des investissements en SI amène l'entreprise à externaliser une grande partie de ses SI (Loh et Venkatraman 1992b). Ainsi, du moment où une entreprise est rassurée d'une plus value certaine qu'un prestataire fiable et compétent peut amener (Goo et al, 2007), la décision d'externalisation peut concerner même des fonctions ayant des effets stratégiques et font partie intégrante de l'activité principale de l'entreprise. Par conséquent nous pouvons postuler : Hypothèse 4.c: la valeur perçue de l'externalisation des SI influence positivement le type stratégique des fonctions SI externalisées. Hypothèse 4.c.1: la valeur perçue stratégique de l'externalisation des SI influence positivement le type stratégique des fonctions SI externalisées Hypothèse 4.c.2: la valeur perçue économique de l'externalisation des SI influence positivement le type stratégique des fonctions SI externalisées Hypothèse 4.c.3: la valeur perçue technologique de l'externalisation des SI influence positivement le type stratégique des fonctions SI externalisées Conclusion : Dans le cadre de cette section, nous avons essayé de présenter la justification des différentes hypothèses qui sont formulées à partir de notre revue de littérature et qui sont relatives à l'impact de la valeur perçue sur les différentes dimensions de la décision d'externalisation des SI. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Auteurs |
Nombre d'items |
Fiabilité : Le coefficient á de Cronbach |
Taille de l'échantillon |
Méthode d'analyse |
Conceptualisation de la confiance (comparaison avec notre étude) |
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Ganesan (1994) |
7 items pour la crédibilité 5 items pour la bienveillance. |
Crédibilité : á = 0.90 Bienveillance : á = 0.88 |
124 entreprises et 52 fournisseurs américains |
Analyse factorielle exploratoire et confirmatoire |
La confiance est considérée comme un construit composé de deux dimensions : la crédibilité et la bienveillance. |
Tableau.2. Echelles de mesure de la confiance inter-organisationnelle |
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Doney et Cannon (1997) |
8 items pour la confiance envers le prestataire 7 items pour la confiance envers les représentants |
Confiance envers le prestataire á = 0.94 Confiance envers les représentants á = 0.90 |
210 entreprises industrielles |
Analyse factorielle confirmatoire |
Ils considèrent les dimensions de la confiance comme étant très corrélées. La confiance est traitée comme un concept unidimensionnel. Ce qui diverge à notre conceptualisation. |
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Zaheer et al, 1998 |
5 items pour la confiance inter-organisationnelle. 5 items pour la confiance inter-personnelle. |
Confiance inter-organisationnelle á = 0.77 Confiance inter-personnelle á = 0.88 |
306 par questionnaire et 100 par téléphone. |
Analyse factorielle exploratoire |
Mesure unidimensionnelle de la confiance. Mais elle reflète des attributs subjectifs et objectifs. Ceci s'accorde avec notre conceptualisation. |
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Young-Ybarra et Wiersma (1999) |
4 items |
Confiance inter-organisationnelle á = 0.86 |
Total de 91 entreprises à partir de 132 alliances |
Analyse factorielle exploratoire |
Considèrent que la confiance est basée sur trois composantes : la fiabilité, la prévisibilité, et la fidélité. La mesure est cependant unidimensionnelle. Ce qui diverge à notre conceptualisation. |
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Möllering (2002) |
6 items pour la confiance cognitive. 5 items pour la confiance affective. |
Confiance cognitive á =078 Confiance affective á =0.84 |
Echantillon comportant 184 relations entre acheteurs et prestataires. |
Coefficients alpha de Cronbach. |
Considère la confiance comme un concept bidimensionnelle. Il traite séparément les deux dimensions affective et cognitive de la confiance. Elle est similaire à notre conceptualisation. |
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Norman (2002) |
4 items |
Confiance inter-organisationnelle : á =0.89 |
61 alliances |
Analyse factorielle |
Analyse unidimensionnelle de la confiance. Les énoncés des items reflètent les dimensions de compétence et de bienveillance. |
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Coote et al, (2003) |
5 items (basés sur Morgan et Hunt 1994) |
Confiance envers le fournisseur : á =0.88 |
152 entreprises |
Analyse factorielle confirmatoire |
Considèrent la confiance comme un concept composé de trois dimensions (honnêteté, intégrité et fiabilité). Cependant ils utilisent une mesure unidimensionnelle. Ce qui diverge à notre objectif. |
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Gattiker et al, (2007) |
4 items pour l'honnêteté. 4 items pour la bienveillance. |
Honnêteté : á= 0.84 et 0.91. Bienveillance : á = 0.69 et 0.85. |
117 répondants |
Analyse factorielle confirmatoire |
La confiance est étudiée à partir de deux dimensions : l'honnêteté la bienveillance, qui sont mesurées séparément. Cette conceptualisation est différente de celle adoptée dans notre étude. |
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Klein (2007) |
11 items : (adapté de (McKnight et al, 2002 pour le contexte inter-organisationnel). compétence : 4 items bienveillance : 3 items l'intégrité : 4 items |
Le coefficient á total : Klein 2007 : á = 0.78. |
91 clients et fournisseurs |
Analyse factorielle exploratoire et confirmatoire |
Considère la confiance comme un concept tridimensionnel. L'échelle de mesure comporte des items concernant la compétence, la bienveillance, et l'intégrité du partenaire. Cette échelle s'accorde fortement avec notre conceptualisation. |
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La confiance envers le prestataire: (Echelle de Klein 2007)
Compétence :
- Ce prestataire est compétant et efficace dans ses interactions avec notre entreprise.
- Notre prestataire accomplit très bien tous ses rôles.
- Globalement, ce prestataire est capable et compétent.
- En général, ce prestataire est bien informé concernant son domaine d'activité.
Bienveillance :
- Nous croyons que ce prestataire agirait dans notre meilleur intérêt.
- Si notre entreprise a besoin d'aide, ce prestataire ferait son meilleur pour y fournir l'assistance.
- Ce prestataire est intéressé par le bien-être de notre entreprise, et non seulement par son intérêt.
Intégrité :
- Ce prestataire est honnête dans ses transactions avec notre entreprise.
- Notre entreprise considère ce prestataire comme étant intègre.
- Ce prestataire respecte ses engagements.
- Ce prestataire est sincère et sérieux.
Dans notre recherche nous allons retenir l'échelle de mesure de Klein (2007). Cette échelle coïncide exactement avec notre définition de la confiance puisque ses items reflètent les trois dimensions : compétence, bienveillance et intégrité. L'échelle se compose de 11 items. Elle a été développée initialement par McKnight et al, (2002) dans un contexte organisationnel. La corrélation entre les dimensions est forte (entre 0.77 et 0.9), mais elle se caractérise par une très bonne cohérence interne (entre 0.92 et 0.95). La version adaptée pour le contexte inter-organisationnel de Klein (2007) a montré une fiabilité intéressante, le coefficient alpha est égal à 0.78. Les items de cette échelle sont les suivantes :
Bahli (2002) affirme que tandis qu'aucune mesure formelle de la dépendance n'a été trouvée dans la recherche économique, ce concept a été opérationnalisé dans plusieurs études en marketing. Ganesan (1994) a développé une échelle unidimensionnelle composée de 8 items pour mesurer la dépendance en terme de l'importance du fournisseur pour l'entreprise. L'alpha de Cronbach est de 0.94, ce que signifie une forte fiabilité. Cette échelle été également adopté par Bahli (2002) pour le contexte d'externalisation des SI, et il a remporté un alpha élevé de 0.90 et un indice Rhô égal à 0.97. Cette échelle montre un niveau élevé de fiabilité et de fidélité, mais elle ne permet de mesurer que seulement l'effet d'importance de la relation.
D'autre part Yilmaz et Kabadayi (2006) ont employé une échelle bidimensionnelle composée de 4 items pour l'irremplaçabilité et 3 items pour l'importance de la relation avec le fournisseur. L'alpha est respectivement 0.83 et 0.83 pour les deux dimensions. Toutefois, cette échelle est très spécifique au contexte d'approvisionnement de la chaîne logistique de l'entreprise. Certains items, notamment les items 3 et 4 de la dimension irremplaçabilité ne peuvent pas être adoptés pour le contexte d'externalisation des SI, ainsi cette échelle ne sera pas retenue dans notre étude.
La dépendance : (Echelle de Ryu et a, 2007)
- Il est difficile pour notre entreprise de compenser les services fournis par ce prestataire par les services d'un autre.
- Le coût total du transfert vers un autre prestataire comparable est prohibitif pour notre entreprise.
- Si notre entreprise voulait, nous pouvons trouver d'autres prestataires qui peuvent nous fournir des services comparables.
- Notre entreprise dépend fortement de ce prestataire.
Récemment, Ryu et al, (2007) ont adapté une échelle de mesure réduite composée de 4 items, sur la base de celle de Lusch et Brown (1996). Les items de cette échelle reflètent les attributs de l'essentialité de la relation, du coût du changement, et de la disponibilité d'alternative, avec un dernier item concernant la dépendance en général envers le prestataire. Ce qui coïncide avec notre conceptualisation. De plus, cette échelle admet une fiabilité acceptable avec un alpha égal à 0.71. L'analyse factorielle montre également une validité adéquate des items qui varie entre 0.55 et 0.96. Cette échelle sera retenue dans notre étude pour mesurer la dépendance de l'entreprise envers son prestataire en SI. Les items de cette échelle sont les suivants :
Pour la mesure du partage des connaissances entre l'entreprise et son prestataire en SI, nous avons fait recours à l'échelle développée par Lee (2001). Le choix de cette échelle de mesure peut être justifié par trois raisons principales. En premier lieu, cette échelle se concorde exactement avec notre définition. En effet elle présente le partage de connaissances comme étant un processus réciproque d'échange des connaissances entre l'entreprise et son prestataire en SI. En plus cette échelle présente l'avantage de vérifier séparément l'effet de deux dimensions du partage des connaissances, à savoir le partage des connaissances explicites (4 items) et implicites (3 items), sur l'efficacité de l'externalisation des SI. Ce que montre une bonne cohérence entre l'échelle et notre conceptualisation.
En second lieu, les items de cette échelle de mesure sont fortement spécifiques au contexte de notre recherche. Ces items manifestent des indicateurs sur la nature des documents (explicites) et des informations et connaissances (implicites) pouvant être partagés dans le cadre de la relation d'externalisation des SI. Cette échelle été testée sur un échantillon de 195 opérations d'externalisation des SI.
Partage des connaissances : (Echelle de Lee, 2001)
Partage des connaissances explicites :
- Nous et notre prestataire de service, nous partageons l'un avec l'autre, les plans et les rapports d'affaires.
- Nous et notre prestataire de service, nous partageons l'un avec l'autre, les manuels, les modèles et les méthodologies de travail.
- Nous et notre prestataire de service, nous partageons l'un avec l'autre, nos histoires d'échec et de réussites.
- Nous partageons avec notre prestataire de service les connaissances obtenues des journaux, des magazines, et de la télévision.
Enfin, les fiabilités relatives aux deux dimensions sont respectivement 0.90 et 0.75 pour le partage des connaissances explicites et implicites. En outre, les corrélations de ces deux dimensions avec le succès de l'externalisation des SI sont respectivement 0.40 et 0.44. En général, on peut dire que cette échelle sera adéquate pour mesurer le partage de connaissance dans notre recherche. Nous présentons ainsi la traduction des items de cette échelle.
Partage des connaissances implicites :
- Nous et notre prestataire de service, nous partageons l'un avec l'autre, des savoir-faire de l'expérience professionnelle.
- Nous partageons avec notre prestataire des connaissances sur le marché et les concurrents.
- Nous partageons avec notre prestataire des expertises obtenues de l'éducation et de la formation.
Dans notre étude, la valeur perçue désigne le degré de réalisation des objectifs prédéfinis de l'opération de l'externalisation des SI en terme des bénéfices stratégiques, économiques et technologiques. Pour la mesure de cette variable Barthélemy (2004) a employé une échelle binaire composée de 10 indicateurs des différents objectifs de l'externalisation. La mesure est effectuée par le codage (objectif atteint vs. objectif non atteint) parmi ces indicateurs. Similairement, Rodríguez et Gil-Padilla (2005) ont développé une échelle comportant également 10 indicateurs des avantages perçus de l'externalisation des SI dans le secteur hôtelier. Cette échelle présente une fiabilité acceptable, l'alpha de Cronbach est égal à 0.78.
Cependant, l'échelle la plus employée pour la mesure de l'efficacité et de succès des opérations d'externalisation des SI est celle développé par Grover et al, (1996). Cette échelle été reprise par plusieurs par plusieurs études (exp. Lee et Kim 1999 ; Lee 2001 ; Wang 2002 et Lee, Miranda et Kim 2004). Cette échelle présente plusieurs avantages. Particulièrement, elle permet de cerner les importants indicateurs (technologiques, économiques et stratégiques) de la valeur perçue à travers seulement 8 items. En outre, elle présente un avantage par rapport aux échelles binaires (Barthélemy, 2004a) puisqu'elle permet d'évaluer les différentes perceptions des répondants sur une échelle de 7 point de Likert. En ce qui concerne la fiabilité et la validité de cette échelle nous présentons en ce que suit un tableau qui récapitule les résultats des études ayant employé cette échelle.
Tableau .3. : Echelle de mesure de la valeur perçue de l'externalisation des SI
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Etude |
Taille de l'échantillon |
Fiabilité |
Validité |
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Grover et al, (1996) |
188 opérations d'externalisation des SI |
L'alpha de Cronbach = 0.908 |
Corrélation entre les items varie entre 0.58 et 0.91. De plus, les corrélations de l'échelle avec les autres variables sont positives et significatives au niveau 0.001. |
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Lee et Kim (1999) |
74 relations d'externalisation |
L'alpha de Cronbach = 0.916 |
Corrélation entre les items varie entre 0.55 et 0.78. |
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Lee (2001) |
195 organisations publiques coréennes. |
L'alpha de Cronbach = 0.903 |
Corrélations entre avec les autres facteurs varient entre 0.40 et 0.47. |
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Wang (2002) |
163 externalisation de développement des logiciels |
L'alpha de Cronbach = 0.865 |
Validité acceptable de 7 items (varie entre 0.65 et 0.74) sauf pour les items 1 et 9 (éliminés) |
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Lee, Miranda et Kim (2004) |
311 opérations d'externalisation des SI. |
Fiabilité des 3 dimensions : 0.81, 0.83 et 0.88 |
Corrélations entre avec les autres dimensions de l'externalisation varient entre 0.12 et 0.83. |
La valeur perçue de l'externalisation des SI : (échelle de mesure de Lee, Miranda et Kim, 2004)
Valeur perçue stratégique:
- Nous avons pu se concentrer sur notre coeur d'activité.
- Nous avons amélioré la compétence de nos SI.
- Nous avons augmenté l'accès aux personnels qualifiés.
Par conséquent, on peut remarquer que cette échelle présente un niveau élevé de fiabilité et de validité à travers les différentes études empiriques. De plus cette échelle coïncide avec nos définitions puisqu'elle reflète les trois dimensions, économique, stratégique et technologique de la valeur perçue de l'externalisation des SI. Nous pouvons ainsi retenir cette échelle dans notre recherche. Les items de cette échelle sont présentés ci-dessous.
Valeur perçue économique:
- Nous avons augmenté les économies d'échelle pour les ressources humaines.
- Nous avons augmenté les économies d'échelle pour les ressources technologiques.
- Nous avons amélioré le contrôle des dépenses en SI.
Valeur perçue technologique:
- Nous avons réduit le risque d'obsolescence technologique
- Nous avons augmenté l'accès à des technologies d'information de pointe.
Tout d'abord, nous rappelons que l'externalisation des SI est considérée comme un construit composé de trois dimensions, à savoir le degré d'externalisation, le type des fonctions externalisées et la durée d'externalisation. Nous allons présenter dans cette section l'échelle de mesure de chacune de ces dimensions.
3.2.5.1. Mesure du degré d'externalisation de l'externalisation des SI
Le degré d'externalisation désigne la part transférée par l'entreprise de ses actifs et des ressources technologiques matérielles et humaines, ainsi que la gestion des fonctions SI internes vers un prestataire SI extérieur. Pour certaines études, comme celles de Ang et Cummings (1997) et Barthélemy et Geyer (2004), l'externalisation des SI est mesurée en tant qu'une variable binaire, externaliser ou non. Nous avons déjà indiqué que cette conception dichotomique est très limitée pour étudier et comprendre une décision assez complexe comme l'externalisation des SI. D'autres études comme celle de Teng et al, (1995), Grover et al, (1996) et Gonzalez et al, (2005), ont mesuré le degré d'externalisation en terme de la somme des pourcentages du budget externalisé de chaque fonction SI. Cette mesure est efficace pour étudier l'externalisation de chaque fonction à part, mais elle ne permet pas de distinguer entre les différentes stratégies d'externalisation.
En effet Lee, Miranda et Kim (2004) ont employé dans leur étude une mesure objective qui permet l'analyse en terme de distinction entre externalisation totale et sélective. Cette mesure fait exactement l'objet de la conceptualisation adoptée dans notre présente recherche. En plus elle a montré une forte corrélation avec les autres dimensions de la décision Elle consiste à coder le degré du budget SI externalisé par l'entreprise parmi ces trois niveaux, à savoir :
- Plus que 80% : Externalisation totale.
- Entre 80% et 20% : Externalisation sélective.
- Moins de 20% : Externalisation Minimale.
d'externalisation (0.77 et 0.64).
3.2.5.2. Mesure de la durée d'externalisation des SI:
Pour combien d'années vous avez accompli le contrat d'externalisation des SI avec votre prestataire :
- Moins de 4 ans (court terme)
- Entre 4 et 7 ans (moyen terme)
- Plus de 7 ans (long terme)
À l'instar de Lee, Miranda et Kim (2004), nous allons étudier la durée du contrat d'externalisation sur un continuum comportant des contrats à court, moyen terme, et long terme. La mesure est également objective et consiste à coder la durée du contrat adoptée par l'entreprise. Les corrélations de cette échelle avec les autres dimensions de la décision d'externalisation sont significatives (0.64 et 0.70) et elles varient entre 0.18 et 0.30 avec les dimensions de la valeur perçue d'externalisation des SI. L'instruction de l'échelle est la suivante :
3.2.5.3. Mesure du type des fonctions SI externalisées
Cette dimension est conceptualisée à partir de la classification de Teng et al, (1995) qui distingue entre trois types des fonctions SI, à savoir : fonctions qui ont un rôle traditionnel, évolutif, et intégratif. De même la mesure adoptée se base sur cette conceptualisation. Teng et al, (1995) indiquent que les résultats de l'analyse ANOVA sont significatifs (entre 0.12 et 0.64). Cette mesure est objective, elle consiste à coder le type des fonctions SI externalisées parmi les suivantes :
Les fonctions SI externalisées ont un rôle :
- Traditionnel,
- Evolutif,
- Intégratif.
3.2.6. Mesure du secteur d'activité
Cette variable nous permettra d'analyser la décision d'externalisation des SI dans une perspective de contingence. Les études ayant traité l'impact du secteur d'activité de l'entreprise sur la décision d'externalisation ont opté pour une mesure binaire. (Barthelemy 2004a ; Barthélemy et Geyer 2004 ; et Lee, Miranda et Kim 2004). Nous allons retenir cette démarche. La distinction sera entre les trois secteurs qui formeront l'échantillon de notre recherche (résultats de la phase échantillonnage) à savoir:
- Le secteur financier : (comportant les banques, les assurances, les sociétés de leasing...) auquel on a associé le code (0).
- Le secteur hôtelier : auquel on a associé le code (1).
- Le secteur industriel : auquel on a associé le code (2).
3.2.6. Mesure de la taille de l'entreprise
Cette variable nous permettra de distinguer entre les différentes entreprises de notre échantillon en fonction de leurs tailles. La mesure de cette variable soulève généralement le problème d'identification du seuil critique de découpage qui permet de distinguer entre les groupes des entreprises et de manifester les différences entre elles. En fait, l'identification de ce seuil critique est elle-même contingente, elle varie d'un pays à un autre et d'un secteur à un autre.
Dans la plupart des études, cette variable se présente sous une forme discrète basée généralement sur un certain nombre d'intervalles. Celle-ci est généralement appréhendée soit par rapport à l'effectif des employés, chiffre d'affaires, total du bilan, valeur ajoutée, etc. Lee, Miranda et Kim (2004) ont choisi d'employer ces deux mesures en même temps. Cependant, Goo et al, 2007 ont utilisé uniquement la mesure en terme de chiffre d'affaire réalisé par l'entreprise. De leurs parts, Ang et Straub (1998) ont employé l'indicateur de total des actifs pour la mesure de la taille des banques sujets de leur étude.
Dans la présente étude, et sur la base d'une expérience antérieure suite à une recherche réalisée dans le contexte tunisien, on s'est avéré que certaines entreprises tunisiennes considèrent leurs chiffres d'affaires réalisés comme une information confidentielle. Par conséquent, pour éviter le risque de non réponse des ces entreprises, nous avons choisi de retenir le nombre des employés comme indicateur de mesure de la taille de l'entreprise. Cette échelle de mesure est composée de cinq intervalles à savoir :
- Moins de 50 employés : codification : (0)
- Entre 51 et 100 employés : codification : (1)
- Entre 101 et 500 employés : codification : (2)
- Entre 501 et 1000 employés : codification : (3)
- Plus que 1000 employés : codification : (4).
Nous allons présenter au niveau de cette section notre échantillon et le choix de la méthode d'échantillonnage.
Etant donné que le modèle conceptuel de notre recherche comporte une variable modératrice qui est le secteur d'activité des entreprises, il a été nécessaire que notre échantillon soit réparti sur plusieurs secteurs de l'économie tunisienne. De plus, Aktouf (1987) indique qu'il est indispensable de s'assurer que les répondants soient trouvables, aisément contactables et non susceptibles d'avoir un taux élevé de non réponses. Ainsi, nous avons réalisé une étape d'indentification des secteurs où le phénomène d'externalisation des SI est assez présent pour constituer un terrain de recherche.
Le choix des secteurs d'activité qui vont constituer le cadre de notre recherche été fondé sur trois bases principales. Premièrement, l'identification des principaux secteurs en terme du poids économique en Tunisie, et surtout en terme du nombre des entreprises qui opère dans chaque secteur. Deuxièmement, sur la base des études précédentes traitant l'externalisation des SI et qui sont réalisées en Tunisie et ailleurs, afin d'avoir une idée sur les secteurs fréquemment présentes dans ce cadre. En fin, nous avons fait recours à quelques gestionnaires et responsables des entreprises de différents secteurs économiques en Tunisie dans le but d'avoir quelques indications sur la réalité du phénomène de l'externalisation des SI dans les entreprises tunisiennes. Cette analyse nous a permis d'identifier trois secteurs qui vont constituer le cadre de notre enquête, à savoir : le secteur bancaire, le secteur hôtelier, et le secteur industriel.
Notre population est ainsi constituée des entreprises appartenant aux principaux secteurs de l'économie tunisienne. Ceci est supporté par les statistiques (source: www.wikipédia.org) qui manifestent l'importance de ces secteurs. En premier lieu, les banques et autres établissements financiers sont l'un des principaux acteurs du développement dans le pays. D'un point de vue économique, le secteur emploie 18 000 personnes en 2005. On peut différencier entre 22 banques de dépôts, une banque d'affaires, deux banques offshore, dix organismes de leasing, deux sociétés de factoring et huit sociétés de recouvrement, à côté des compagnies d'assurances. En second lieu, le secteur hôtelier compte 825 hôtels en 2006. Ce secteur représente aujourd'hui 6,5 % du PIB et fournit 340 000 emplois dont 85 000 emplois directs, soit 11,5 % de la population active occupée avec une forte part d'emploi saisonnier. Finalement, le secteur de l'industrie, qui regroupe l'industrie non manufacturière (mines, énergies, électricité...) et surtout l'industrie manufacturière (agroalimentaire, textiles et cuirs, matériaux de construction, verre, plastique, produits mécaniques, électriques, électroniques et chimiques, bois, etc.), produit des produits manufacturés représentant 82 % des exportations totales en 1998. Ce secteur offre plus de 500000 empois et représente 30% du PIB en 2007.
Ainsi, l'unité d'échantillonnage admise dans notre étude est désignée par toute entreprise appartenant à l'un de ces trois secteurs acceptant de répondre à notre questionnaire.
La méthode d'échantillonnage est la façon de sélectionner les unités d'échantillon. (Perrien, et al, 1984). Il existe plusieurs méthodes pour sélectionner les entreprises qui serviront à répondre aux objectifs d'une recherche. Essentiellement, les méthodes d'échantillonnage se regroupent en deux grandes familles: l'échantillonnage probabiliste et l'échantillonnage non probabiliste.
Dans le premier cas, les individus de la population sont tirés au hasard et ont par conséquent tous une probabilité, égale ou non, de figurer dans l'échantillon. Un échantillonnage est considéré comme probabiliste lorsque la probabilité d'être choisi est connue pour tous les membres d'une population. Dans le cas d'un échantillonnage non probabiliste, toutes les entreprises n'ont pas forcément une probabilité non nulle de figurer dans l'échantillon. Un échantillonnage non probabiliste n'offre pas à tous les membres de la population une chance égale, ou prédéterminée, d'être sélectionnés. La probabilité de sélection d'un membre de la population est donc inconnue. Il devient alors impossible de calculer la précision des résultats ainsi obtenus et d'utiliser les résultats pour extrapoler sur l'ensemble de la population
Dans le cadre de notre recherche, au départ de l'enquête nous avons fixé que notre échantillon sera reparti entre les trois secteurs prédéfinis. Mais la proportion de chaque secteur n'est pas définie. Ainsi nous avons utilisé une méthode d'échantillonnage non probabiliste. Plus précisément nous avons utilisé la méthode d'échantillonnage volontaire. L'échantillon volontaire serait formé de toutes les entreprises qui se disent intéressées à participer à l'enquête (Marien et Beaud 2003).
La démarche diffère d'un secteur à un autre. En ce que concerne le secteur bancaire, grâce au fait que tous les siège des institutions financière (banques, assurances, crédit bail...) sont installées en Tunis, nous avons pu se déplacer sur le champ pour distribuer notre questionnaire dans la plupart de ces établissement. D'autre part, pour le secteur hôtelier, nous avons identifier les zones touristiques les plus importantes en Tunisie, à savoir, Sousse- Monastir- Mahdia (36 % des nuitées) ; Nabeul- Hammamet (24 %) ; Tunis- Zaghouan (10 %) ; Djerba- Zarzis (24 %) ; Tabarka- Aïn Draham (2 %). Notre enquête est réalisée dans les trois premières zones, et nous avons abandonné les zones de Djerba et de Tabarka pour des contraintes financières. En fin, concernant le secteur industriel, et à partir du site www.tunisie-annuaire.com, nous avons obtenu les coordonnées de 300 entreprises industrielles réparties sur 8 zones industrielles. Nous avons pu contacter les responsables informatiques des 195 entreprises industrielles, dont 87 disposent d'un contrat d'externalisation et accepte de répondre à notre questionnaire. Nous avons également distribué directement des questionnaires à d'autres entreprises dans notre tournée.
Notre échantillon est composé de 133 entreprises tunisiennes reparties entre les trois secteurs déjà identifiés. La taille de notre échantillon est petite, ceci revient à plusieurs raisons. En fait, n'est incluses dans notre champ de recherche que les entreprises ayant accomplissent un contrat d'externalisation des SI avec un ou plusieurs prestataires. Cette condition diminue largement les entreprise pouvant être prise en compte dans notre enquête, surtout qu'on a remarqué que certaines entreprises, notamment de petite taille, n'accomplissent pas des contrats détaillés avec le prestataire mais simplement des accords non formels avec des prestataires en SI qui interviennent juste en cas de besoin. D'autre part, certaines entreprises considèrent les données concernant les SI et les contrats de leurs externalisations comme étant confidentielles. De plus, nous avons réalisé la collecte de données en mois de juillet, août, et septembre, saison des congés et suivie du mois de ramadan ce que signifie la maque du personnel dans les entreprises
Les 133 entreprises constituant notre échantillon sont réparties entre trois secteurs selon les proportions suivantes : secteur bancaire : 22, secteur hôtelier : 45, secteur industriel : 66.
Figure.4. Nombre des entreprises par secteur d'activité

De plus nous remarquons que la plupart des entreprises 47.4% interrogées disposent d'un nombre des employés entre 101 et 500; 24.1% entre 51 et 100; 17.3% entre 501 et 1000; 6 % plus que 1000, et le reste moins que 500employé.
Figure.5. Fréquences du nombre des employés

Concernant les répondants, qui sont les chefs des services informatiques des sociétés interrogées, 65% d'entre eux sont du sexe masculin, 43.6% ont un âge entre 30 et 40 ans; 30.1% entre 40 et 50 ans; 18.8% moins de 30ans et le reste ont plus que 50 ans. 34.1% ont une ancienneté entre 4 et 10 ans. 62.4% des répondants ont un niveau d'éducation du deuxième cycle universitaire.
En fin, concernant le type des fonctions SI externalisées par les entreprises interrogées, nous remarquons que la fonction maintenance des applications possède la fréquence la plus élevée puisque 116 entreprises de notre échantillon externalisent cette fonction. Dans l'autre extrémité, la fonction service de sécurité est la moins (30 entreprises) citée parmi toutes les fonctions SI.
Tableau.4. Fréquence d'externalisation des fonctions SI
|
Fonctions SI |
Fréquence d'externalisation (nombre des entreprises) |
|
Développement des applications |
90 |
|
Maintenance des applications |
116 |
|
Maintenance du matériel |
91 |
|
Installation des réseaux |
81 |
|
Maintenance des réseaux |
78 |
|
Service de sécurité |
30 |
|
Centre de données |
43 |
|
Support des utilisateurs |
84 |
|
Formation et consultation |
83 |
Conclusion
Dans le cadre de ce chapitre nous avons présenté la méthodologie de collecte de donnée ainsi que la méthode d'échantillonnage. Nous allons procéder à la collecte de données par la méthode quantitative. Notre questionnaire a été élaboré à partir d'échelles de mesure extraites à partir de la revue de la littérature. Au niveau chapitre, nous avons choisi une échelle de mesure pour chacune des variables de notre modèle selon des critères tels que la fiabilité de l'échelle, sa validité, sa parcimonie et sa concordance ou divergence avec les définitions adoptées au niveau de cette étude. La méthode d'échantillonnage choisie est non celle non probabiliste dite volontaire. Notre échantillon est composé de 133 entreprises tunisiennes reparties sur trois secteurs d'activité, à savoir le secteur bancaire, secteur hôtelier et secteur industriel.
INTRODUCTION
Dans le cadre de ce chapitre nous allons procéder : En premier lieu, à la présentation de la dimensionnalité et la fiabilité des différentes échelles de mesure des variables constituant notre modèle de recherche. En second lieu, nous allons présenter la vérification statistique des différentes hypothèses postulées dans les deux premiers chapitres de notre travail. Enfin, nous présenterons une interprétation des différents résultats obtenus par nos analyses.
Introduction :
Pour s'assurer de la validité des échelles de mesure employées dans notre recherche, nous avons procédé en deux étapes. Tout d'abord, nous avons vérifié la dimensionnalité de l'échelle. Ensuite, nous avons calculé l'alpha de Cronbach pour vérifier la fiabilité des dimensions. Toutefois, il faut s'assurer que les données sont factorisables.
Dans ce but, nous effectuons le test de Kaiser-Meyer-Oklin (KMO). Sa mesure devra être acceptable et avoir une valeur supérieure à 0.60, traduisant ainsi l'intercorrélation des variables. Dans un second temps, nous effectuons le test de sphéricité de Bartlett qui fournit la probabilité statistique (seuil de 5%) que la corrélation entre les items de l'échelle est différente de zéro. Ce test doit être significatif pour que les données soient factorisable. Ainsi une analyse factorielle en composante principale avec rotation orthogonale (Varimax) a été conduite. Ceci nous permettra de considérer la dimensionnalité de chaque variable. Nous suivons la démarche psychométrique qui consiste à éliminer de l'analyse factorielle les items jugés inacceptables, et à procéder de manière itérative jusqu'à l'obtention d'une structure factorielle stable.
En fin, pour s'assurer de la fiabilité interne de l'échelle de mesure ainsi obtenue, nous avons eu recours à l'alpha de Cronbach qui est un indicateur permettant de mesurer la fiabilité des différents items censés contribuer à mesurer un phénomène. Le facteur est fiable si l'alpha de cronbach >0.6. Tous ces critères cités et d'autres complémentaires sont synthétisés dans le tableau suivant :
|
Examen |
Critère |
Résultat |
|
Matrice des corrélations anti-image |
Indice du KMO supérieur à 0.60 MSA individuel supérieur à 0.60 |
Données factorisables/maintien de l'ensemble des items |
|
Corrélation non nulle au seuil de 5% (test de Bartlett) |
||
|
Valeur propre |
Supérieur à 1 |
Nombre final des facteurs à retenir |
|
Graphique des valeurs propres |
Examen complémentaire : présence d'un coude (point d'inflexion) |
|
|
Quantité d'information récupérée |
Pourcentages de variance expliquée |
|
|
Contribution factorielle |
Supérieur à 0.50 |
Maintien de l'item |
|
Alpha de Cronbach |
Supérieur ou égale à 0.60 |
Acceptation de l'échelle finale |
Tableau.5. Synthèse de la méthode de validation des échelles de mesure
Ainsi, cette démarche sera appliquée pour l'ensemble des échelles de mesure continues de notre recherche. Les variables discrètes de notre modèle ne sont pas incluses dans cette analyse.
Nous rappelons que l'échelle de mesure de la confiance envers le prestataire est mesurée par onze items relatifs à trois dimensions, à savoir : la compétence, la bienveillance et l'intégrité. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.806 et le test de Bartlett affiche une valeur de Khi-deux de 614.373 et p=0.000). Ainsi, nous avons procédé à l'extraction des composantes qui ont une valeur propre supérieure à 1. L'application du critère de Kaiser fait apparaître 3 axes, avec une restitution de la variance de plus de 66%. Seul le quatrième item relatif à la dimension compétence (Notre prestataire en systèmes d'information est bien informé concernant son domaine d'activité) a une faible communalité (0,387). Après avoir éliminé cet item, l'analyse factorielle a été reconduite. La matrice des composantes après rotation indique que l'item concernant l'honnêteté du prestataire dans ses interactions avec l'entreprise figure dans le facteur de bienveillance. Ceci est déjà expliquer dans la conceptualisation du concept où on a signalé le chevauchement entre les dimensions de la confiance (Vachon, 2007 ; Seppänen et al, 2007).
Finalement, nous pouvons retenir les trois facteurs apparaissant sur la matrice des composantes après rotation et qui saisissent conjointement 69.275% de l'information totale. L'analyse factorielle de cette échelle de mesure est représentée dans le tableau suivant :
|
Composantes |
|||
|
Bienveillance |
Intégrité |
Compétence |
|
|
Notre prestataire est intéressé par le bien-être de notre entreprise et non seulement par son intérêt. |
0.823 |
0.272 |
0.088 |
|
Notre prestataire agirait dans notre meilleur intérêt |
0.761 |
0.185 |
0.134 |
|
Notre prestataire agirait dans notre meilleur intérêt |
0.755 |
0.324 |
0.061 |
|
Notre prestataire ferait son meilleur pour nous fournir l'assistance en cas de besoin. |
0.640 |
-0.137 |
0.457 |
|
Notre prestataire est sincère et sérieux |
0.042 |
0.793 |
0.297 |
|
Notre prestataire respecte ses engagements |
0.277 |
0.793 |
-0.013 |
|
Notre entreprise considère ce prestataire comme étant intègre |
0.238 |
0.735 |
0.167 |
|
Notre prestataire en systèmes d'information accomplit très bien tous ses rôles |
0.021 |
0.065 |
0.928 |
|
Notre prestataire en systèmes d'information est compétant et efficace dans ses interactions avec notre entreprise |
0.261 |
0.398 |
0.687 |
|
Notre prestataire en systèmes d'information est capable et expérimenté |
0.392 |
0.386 |
0.552 |
|
Alpha de cronbach |
0.796 |
0.773 |
0.772 |
|
Valeurs propres |
4.409 |
1.274 |
1.244 |
|
Quantité d'information récupérée |
44.092 |
12.740 |
12.244 |
Tableau.6. La matrice des composantes après rotation de l'échelle de mesure de la confiance envers le prestataire
Le résultat de l'analyse factorielle montre que la matrice des données de l'échelle de mesure de la dépendance envers le prestataire est factorisable (KMO =0, 797, test de Bartlett affiche un Khi-deux = 466,313 et p=0.000). L'analyse factorielle montre également que l'item 4 relatif à la possibilité de trouver d'autres prestataires qui peuvent remplacer le prestataire actuel (rappelons que le codage de cet est renversé), cet item est à éliminer car il présente une qualité de représentation faible à l'ordre de 0.351. Suite à l'élimination de cet item problématique, l'analyse factorielle est reconduite afin d'extraire les composantes qui ont une valeur propre supérieur à 1. Le résultat de cette analyse dégage une solution en un seul facteur. Le graphique des valeurs propres confirme ce résultat. En effet, le point d'inflexion se trouve en position 2. La valeur propre de ce facteur est de l'ordre de 2.769 et le pourcentage d'information récupéré de ce facteur est très élevé à l'ordre de 92.308%. Les corrélations de ces items avec ce facteur varient de 0.956 à 0.966. En outre, l'analyse de fiabilité montre que cette échelle a une très bonne fiabilité puisque son alpha de cronbach est de 0.958. On est donc rassuré de la bonne validité de cette échelle de mesure.
4.1.3. Dimensionnalité et fiabilité de la mesure du partage des connaissances
Cette échelle de mesure est composée de sept items relatifs à deux dimensions à savoir : partage des connaissances explicites et partage des connaissances implicites.
Suite à l'analyse factorielle, on constate que les données de cette échelle sont factorisables. En fait, l'indice KMO et le test de Bartlett sont significatifs. (KMO =0, 805, test de Bartlett affiche un Khi-deux = 509,353 et p=0.000). Les résultats de la rotation de cette échelle, ont montré que la variable partage des connaissances bidimensionnelles, puisque deux facteurs ont été ressortis ayant des valeurs propres supérieures à 1 et récupérant 74,685 % d'informations. De plus, l'analyse de fiabilité montre que cette échelle est fiable. En effet, l'alpha de Cronbach de deux facteurs est respectivement 0.887 et 0.801. La rotation employée permet d'interpréter la structure factorielle obtenue de façon pertinente. Les dimensions de l'apprentissage obtenues à partir des données empiriques sont cohérentes avec le corpus théorique mobilisé dans la partie théorique de notre recherche. En outre, un examen du graphique des valeurs propres ne procure aucune information supplémentaire.
Toutefois, il faut signaler que l'item relatif au partage des connaissances acquises des stages et formation, qui est considéré théoriquement comme un composant de la dimension du partage des connaissances implicites, figure après la rotation avec le facteur des connaissances implicites. Ce résultat nous paraît tout à fait logique car, dans la pratique, plusieurs entreprises externalisent la fonction formation (83 entreprises dans notre étude) aux mêmes prestataires sujets du partage des connaissances. Ces connaissances sont donc automatiquement explicitées dans cette relation. Les critères de cette échelle sont récapitulés dans le tableau suivant :
|
composantes |
||
|
Partage des connaissances explicites |
Partages des connaissances implicites |
|
|
Partage des manuels, des modèles et des méthodologies de travail |
0.908 |
0.112 |
|
Partage des plans et des rapports d'affaires |
0.852 |
0.101 |
|
Partage des histoires d'échec et de réussites |
0.790 |
0.367 |
|
Partage des expertises acquises dans des programmes de formation et des stages |
0.767 |
0.392 |
|
Partage des savoir-faire issus des expériences professionnelles |
0.114 |
0.837 |
|
Partage des sources des nouvelles connaissances |
0.183 |
0.820 |
|
Partage des connaissances obtenues des journaux, des magazines, et de la télévision |
0.321 |
0.793 |
|
Alpha de cronbach |
0.887 |
0.801 |
|
Valeurs propres |
3.928 |
1.300 |
|
Quantité d'information récupérée |
56.118 |
18.566 |
Tableau.7. La matrice des composantes après rotation de l'échelle de mesure du partage des connaissances
4.1.4. Dimensionnalité et fiabilité de la mesure de la confiance envers le prestataire
Tout d'abord, nous rappelons que l'échelle de mesure de la valeur perçue de l'externalisation des SI est composée par huit items relatifs à trois dimensions, à savoir : la valeur perçue stratégique, la valeur perçue économique et la valeur perçue technologique de l'externalisation des SI.
Les résultats de l'analyse factorielle sont satisfaisants. Ainsi la matrice des données de l'échelle de mesure de la valeur perçue de l'externalisation des SI est factorisable (KMO = 0,766, test de Bartlett affiche un Khi-deux = 532,657 et p=0.000). Par la suite nous avons procédé à l'extraction des composantes qui ont une valeur propre supérieure à 1. Nous nous retrouvons ainsi avec une solution satisfaisante de deux facteurs qui apportent 68,306% de l'information initiale. Le premier facteur est composé de 5 items qui représentent les dimensions de la valeur perçue technologique et stratégique et apporte 45.576% de l'information initiale, tandis que le deuxième facteur est composé de 3 items relatifs à la dimension économique de la valeur perçue et apporte 22.730% de l'information initiale. L'analyse factorielle relative à cette échelle est représentée dans le tableau suivant :
|
composantes |
||
|
Valeur perçue technologique et stratégique |
Valeur perçue économique |
|
|
VPTech2 Accès à des technologies d'information de pointe |
0.829 |
-0.046 |
|
VPTech1 Réduction du risque d'obsolescence technologique |
0.827 |
-0.059 |
|
VPStrat2 Amélioration des compétences en systèmes d'information |
0.765 |
0.354 |
|
VPStrat1Concentration sur le coeur du métier |
0.694 |
0.265 |
|
VPStrat3 Augmentation de l'accès à un personnel qualifié |
0.614 |
0.337 |
|
VPEco1 Augmentation des économies d'échelle en ressources humaines |
0.111 |
0.897 |
|
VPEco2 Augmentation des économies d'échelle en ressources technologiques |
0.128 |
0.890 |
|
VPEco3 Amélioration du contrôle des dépenses en systèmes d'information |
0.140 |
0.831 |
|
Alpha de Cronbach |
0.820. |
0.877 |
|
Valeurs propres |
3.646 |
1.818 |
|
Quantité d'information récupérée |
45.576 |
22.730 |
Tableau.8. La matrice des composantes après rotation de l'échelle de mesure de la valeur perçue de l'externalisation des SI
Ces résultats sont justifiés théoriquement puisque dans plusieurs études les dimensions stratégiques et technologiques sont traitées similairement en relation avec des objectifs et des contextes technologiquement intensifs, tandis que la dimension économique est relative à des contextes moins intensifs. La fiabilité de deux facteurs est très satisfaisante. L'alpha de Cronbach est de 0,82 pour le premier facteur et de 0,877 pour le deuxième facteur.
Tableau.9. Tableau récapitulatif des résultats des analyses factorielles et de fiabilité des échelles de mesure des variables du modèle conceptuel
|
Echelle de mesure |
Nombre d'items |
Nombre d'items supprimés |
Nombre des facteurs |
Pourcentage d'information récupéré |
Valeur propre |
Alpha de Cronbach |
|
|
Confiance envers le prestataire |
Klein 2007 |
11 |
1 |
3 |
69.275 |
F1: 4.409 F2: 1.274 F3: 4.244 |
F1: 0.796 F2: 0.773 F3: 0.772 |
|
Dependence envers le prestatire |
Ryu et a, 2007 |
4 |
1 |
1 |
92.308 |
2.769 |
0.958 |
|
Partage des connaissances |
Lee, 2001 |
7 |
0 |
2 |
74,685 |
F1: 3.928 F2: 1.300 |
F1: 0.887 F2: 0.801 |
|
Valeur perçue de l'externalisation des SI |
Lee, Miranda et Kim, 2004 |
8 |
0 |
2 |
68,306 |
F1: 3.646 F2: 1.818 |
F1: 0.820 F2: 0.877 |
Conclusion :
Dans le cadre de cette section nous avons procédé à la validation des différentes échelles de mesure relatives aux variables continues de notre recherche, à savoir, la confiance et la dépendance envers le prestataire, le partage de connaissances et la valeur perçue de l'externalisation des SI. Par la suite, sur la base de ces résultats, nous pouvons procéder à l'étape de vérification des hypothèses de notre recherche.
Introduction: choix des méthodes d'analyse :
Dans le cadre de cette section, nous allons tester les hypothèses de notre modèle conceptuel. Dans cet objectif, nous avons employé trois méthodes d'analyse en fonction de la nature des échelles de mesure de chaque variable et de la nature de la relation entre les variables étudiées. Ces méthodes sont : la méthode de régression linéaire, l'analyse discriminante, et l'analyse de variance univariée.
En premier lieu, nous avons utilisé la régression linéaire descendante pour tester l'impact des variables relationnelles (confiance, dépendance, et partage des connaissances) sur la valeur perçue de l'externalisation des SI. Toutes ces variables sont mesurées par des échelles de mesure continues, d'où le choix de la régression linéaire descendante. Le principe de cette méthode descendante consiste à introduire systématiquement toutes les variables indépendantes possibles et à appliquer la méthode standard. Par la suite les variables dont la probabilité de contribution n'atteint pas un certain seuil sont progressivement éliminées, une par une. Ce critère est généralement fixé au seuil de p = 0.10. Ainsi, il existe une relation significative entre les facteurs si le test de Fisher F a une probabilité significative inférieure à 0.1. Quant au sens de la relation, il est positif quand Bêta affiche une valeur positive.
En second lieu, l'analyse discriminante est utilisée pour la vérification de l'impact de la valeur perçue sur l'externalisation des SI. Nous avons fait recours à cette méthode d'analyse puisque les trois dimensions de l'externalisation des SI, à savoir, le degré, la durée et le type des fonctions SI externalisées, sont des variables discrètes. L'analyse discriminante peut être vue comme un cas spécial d'analyse factorielle, mais le but diffère. L'analyse discriminante vise à déterminer les variables expliquant le mieux l'appartenance à un groupe. L'objet de cette analyse est donc d'identifier les axes discriminants, c'est-à-dire les variables contribuant le plus à caractériser les types de la variable à expliquer. L'analyse discriminante a été effectuée sous SPSS en utilisant la méthode pas à pas « Stepwise». Cette méthode se déroule en trois étapes : la vérification l'existence de différences entre les groupes, la validation de l'étude, et la vérification du pouvoir discriminant des axes.
En fin, pour vérifier l'impact modérateur des variables contextuelles (taille de l'entreprise et secteur d'activité), le choix du test statistique utilisé s'est porté sur l'analyse de variance univariée. En effet, notre objectif est de vérifier si la relation entre la valeur perçue d'externalisation et les différentes dimensions de l'externalisation des SI varie en fonction de la taille de l'entreprise et du secteur d'activité. Pour étudier cet effet univarié, nous avons eu recours au test des effets inter-sujets qui se base sur la statistique F de Fisher et degré de son signification (p<0.05). De plus nous avons eu recours à l'interprétation des graphiques des moyennes marginales estimées de chaque dimension.
Nous allons traiter l'impact de la confiance envers le prestataire, (qui est une variable composée de trois facteurs à savoir : la bienveillance, l'intégrité et la compétence) sur chacune des dimensions de la valeur perçue de l'externalisation des SI. Rappelons que L'analyse factorielle a permit d'unifier deux dimensions relatives à la valeur perçue de l'externalisation des SI qui sont la valeur perçue technologique et la valeur perçue stratégique. Tandis que le deuxième facteur est relatif à la valeur perçue économique. Nous allons donc vérifier l'impact de la confiance sur chacun de ces deux facteurs.
En premier lieu, nous allons vérifier l'impact de la confiance sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. Le modèle global visant à étudier cet impact révèle que la confiance envers le prestataire (par toutes ses dimensions) explique 28 % de la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI (R deux = 0.28, R deux ajusté = 0.263). Ce modèle montre un impact significatif de la confiance sur la valeur perçue relative à des considérations technologiques et stratégiques de l'externalisation des SI (F= 16.703, p= 0.000). De plus toutes les dimensions de la confiance (Bienveillance, intégrité et compétence) ont un impact significatif sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI puisque les coefficients Bêta sont positifs : 0.297, 0.260, et 0.352 respectivement pour les trois dimensions. Ainsi l'équation de régression s'écrit comme suit :
Valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI =
+ 0.297 Confiance envers le prestataire / Bienveillance
(t = 3.973 ; p = 0.000)
+ 0.260 Confiance envers le prestataire / Intégrité
(t = 3.485 ; p = 0.001)
+ 0.352 Confiance envers le prestataire / Compétence
(t = 4.709 ; p = 0.000)
Par conséquent, l'hypothèse H.1.a est validée car l'impact positif a été démontré pour toutes les dimensions de la confiance envers le prestataire sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI.
En second lieu, nous traitons l'impact de la confiance sur le deuxième facteur de la valeur perçue qui est la valeur perçue économique de la valeur perçue de l'externalisation des SI. Le modèle global de la régression montre que deux dimensions de la confiance envers le prestataire (intégrité et compétence) explique 9.9% de la valeur perçue économique de l'externalisation des SI (R deux = 0.099, R deux ajusté = 0.085). Le modèle issus de notre régression est significatif (F= 16.703, p= 0.000). De plus les deux dimensions intégrité et compétence possèdent des Bêta positives, à savoir 0.229 et 0.216. Toutefois, l'analyse de la régression montre que la dimension bienveillance n'a pas d'effet significatif sur la valeur perçue économique de l'externalisation des SI (t = 1.478, p = 0.142). Par conséquent, le modèle issu de cette régression se présente comme suit :
Valeur perçue économique de l'externalisation des SI =
+ 0.229 Confiance envers le prestataire / Intégrité
(t = 2.747 ; p = 0.007)
+ 0.216 Confiance envers le prestataire / Compétence
(t = 2.597 ; p = 0.010)
On peut dons déduire que l'hypothèse H.1.b est partiellement validée, puisque toutes les dimensions de la confiance envers le prestataire à l'exception de la dimension bienveillance ont un impact positif sur la valeur perçue économique de l'externalisation des SI.
Par la suite, nous allons traiter l'impact de la dépendance envers le prestataire (variable unidimensionnelle) sur la valeur perçue de l'externalisation des SI. Toutefois, il est faut rappeler que l'hypothèse formuler dans le cadre du deuxième chapitre de notre étude présente un effet négatif de la dépendance envers le prestataire sur la valeur perçue de l'externalisation des SI. Ainsi, dans le cadre de cette section, nous allons vérifier cet impact sur les deux dimensions de la valeur perçue de l'externalisation des SI.
Valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI =
- 0.253 Dépendance envers le prestataire
(t = -2.999 ; p = 0.003)
En premier lieu, nous étudions l'impact de la dépendance envers le prestataire sur la valeur perçue technologique et stratégique. Le modèle de régression de cette relation est significatif (F = 8.996, p = 0.003). En plus, l'analyse affiche un R deux égal à 0.064. Ce qui signifie que 6.4% de la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI est expliquée par la dépendance envers le prestataire (R deux = 0.064, R deux ajusté = 0.057). De plus concernant le sens de cette relation, on remarque un impact négatif significatifs de la dépendance sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI (Bêta = - 0.253). Ainsi l'équation de régression relative à ce modèle se présente comme suit :
Par conséquent, l'hypothèse H.2.a est validée, puisque le résultat de l'analyse de régression indique un impact négatif significatif de la dépendance envers le prestataire sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI.
En second lieu, concernant l'impact de la dépendance envers le prestataire sur la valeur perçue économique de l'externalisation des SI, l'analyse de régression montre que le modèle relatif à cette relation n'est pas significatif. En effet le test F de ficher est égal à 0.001 et le test de signification est égal à p = 0.974. Ainsi aucun effet de la dépendance envers le prestataire n'est appliqué sur la valeur perçue économique de l'externalisation des SI. Par conséquent l'hypothèse H.2.b n'est pas validée.
Dans le cadre de cette sous section nous traitons l'impact du partage des connaissances sur la valeur perçue de l'externalisation des SI. Notons que la variable partage des connaissances est composée de deux dimensions, la première est relative au partage des connaissances explicites, tandis que la deuxième concerne le partage des connaissances implicites. Nous allons ainsi vérifier l'impact de chacune de ces dimensions sur les deux facettes de la valeur perçue d'externalisation des SI.
En premier lieu, nous allons vérifier l'impact du partage des connaissances sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. Le modèle global de la régression montre le partage des connaissances explique 15.6% de la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI (R deux = 0.156 R deux ajusté = 0.143). Le modèle issus de notre régression est significatif (F= 12.041, p= 0.000). De plus les deux dimensions, partage des connaissances explicites et implicites, possèdent des Bêta positives, à savoir 0.365 et 0.152. Toutefois, il faut signaler que la première dimension, partage des connaissances explicites est significative au seuil de 5% (t = 4.529 ; p = 0.000). Cependant, la dimension partage des connaissances implicite est significative au seuil de 10% puisque (t = 1.889 ; p = 0.061). D'où le modèle issu de cette régression se présente comme suit :
Valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI =
+ 0.365 Partage des connaissances explicites
(t = 4.529 ; p = 0.000)
+ 0.152 Partage des connaissances implicites
(t = 1.889 ; p = 0.061)
Ainsi, d'après les résultats de cette régression, nous pouvons déduire que l'hypothèse H.3.a est validée.
Valeur perçue économique de l'externalisation des SI =
+ 0.321 Partage des connaissances explicites
(t = 3.875 ; p = 0.000)
Par la suite, nous allons vérifier l'impact du partage des connaissances dur la dimension économique de la valeur perçue de l'externalisation des SI. Le modèle global visant à étudier cet impact révèle que la variable partage des connaissances (uniquement la dimension de partage des connaissances explicites) explique 10.3 % de la valeur perçue économique de l'externalisation des SI (R deux = 0.103, R deux ajusté = 0.096). En effet, le modèle de cette régression est significatif (F = 15.018 ; p = 0.000) De plus, le sens de la relation est positif puisque la dimension partage des connaissances explicites possède un coefficient Bêta positif égal à 0.321. Toutefois, l'analyse de la régression montre que la dimension partage des connaissances implicites n'a pas d'effet significatif sur la valeur perçue économique de l'externalisation des SI (t = 0.909, p = 0.365). Par conséquent, l'équation de régression se présente comme suit :
On peut dons déduire que l'hypothèse H.3.b est partiellement validée, puisqu'une seule dimension (partage des connaissances explicites) parmi les deux dimensions de la variable partage des connaissances a un impact positif sur la valeur perçue économique de l'externalisation des SI.
Par la suite, nous allons étudier l'impact de la valeur perçue sur les différentes dimensions de l'externalisation des SI. Au niveau de la partie théorique, nous avons distingué trois dimensions de l'externalisation des SI, à savoir : le degré de l'externalisation, la durée de l'externalisation, et le type des fonctions SI externalisées. Nous allons donc vérifier l'impact de la valeur perçue (avec ses deux facettes) sur chacune des dimensions de la décision d'externalisation des SI. Toutefois, il faut indiquer que toutes les dimensions de la décision d'externalisation des SI sont en réalité des variables discrètes, d'où on a eu recours à l'analyse discriminante pour la vérification des de cette relation. Cette méthode se déroule en trois étapes. En premier lieu, la vérification de l'existence des différences entre les groupes. On vérifie s'il existe bien des différences entre les groupes grâce à trois indicateurs : la moyenne ou la variance, le test du F et le Lambda de Wilks. Ils s'interprètent de la façon suivante :
|
En cas d'influence |
En absence d'influence |
|
|
Moyenne |
Différence |
Similitude |
|
Test de F |
- F élevé - Sig de F tend vers 0.000 |
- F faible - Sig de F > 0.05 ou 0. 1 |
|
Lambda de Wilks |
<= 0,90 |
Tend vers 1 |
Tableau.10. Les principaux indices de l'analyse discriminante
Cette première analyse permet de déterminer quelles sont les variables qui sont les plus discriminantes entre les groupes. Les moyennes et écart-types s'observent dans le tableau « Group Statistics ». Le test du F et du Lambda de Wilks s'observe dans le tableau « Tests of Equality of Group Means ».
L'étape suivante est celle de la validation de l'étude. On estime la validité d'une analyse discriminante à partir des indicateurs : Le test de Box, la corrélation globale et le Lambda de Wilks. On observe le test de Box grâce au tableau « Test Results ». Le M doit être le plus élevé possible. La significativité du test de F doit tendre vers 0. S'il est supérieur à 0,05, l'analyse n'est pas valide. Quant à la corrélation globale se mesure à partir des valeurs propres. On observe notamment la colonne corrélation Canonique. Plus elle est proche de 1, meilleur est le modèle. Le Lambda de Wilks s'observe quant à lui dans le tableau « Wilks' Lambda ». Plus la valeur du Lambda de Wilks est faible, plus le modèle est bon. On observe également sa significativité : plus elle est tend vers 0, meilleur, plus le modèle est bon. Et en fin la troisième étape nous permet d'obtenir la fonction discriminante de notre modèle. On observe le pouvoir discriminant des axes grâce au tableau « Canonical Discriminant Function Coefficients ».
4.2.4.1. Vérification de l'impact de la valeur perçue de l'externalisation des SI sur le degré d'externalisation
Pour la vérification de l'impact de deux dimensions (technologique/stratégique et économique) de la valeur perçue de l'externalisation des SI sur le degré d'externalisation (variable discriminante à 3 groupes : moins de 20%, entre 20 te 80%, plus que 80%), la méthode d'analyse discriminante fait ressortir des résultats récapitulatifs à chaque étape de l'analyse. Tout d'abord, le test d'égalité des moyennes des groupes affiche des résultats indiquant que seule la dimension valeur perçue économique semble avoir une influence sur le degré d'externalisation des SI. En effet, le lambda de Wilks est égal à 0.824 (< à 0.90), de plus le test du F confirme que la valeur perçue économique est la plus discriminante (F = 13.868 ; p = 0.000). Par contre la dimension valeur perçue technologique et stratégique n'a aucun effet significatif (F = 0.457 ; p = 0.634) et elle possède des moyennes différentes dans les groupes (lambda de Wilks = 0.993, tend vers 1). D'autre part, concernant la validité de l'étude, le test de Box est significatif (Box' M = 14.234 ; F = 2.302 ; p = 0.032). Ceci signifie que les matrices de covariances sont égales dans les 3 groupes. On passe par la suite à l'analyse discriminante qui permet de réduire les données à quelques axes. On a obtenu deux fonctions discriminantes. Les résultats du test de lambda de Wilks appliqué sur ces deux fonctions indique que la première fonction discriminante est celle significative (lambda de Wilks = 0.818 ; R deux = 25.987 ; degré de liberté = 4 ; p = 0.000 < 0.05). La deuxième fonction est à rejeter (lambda de Wilks = 0.994 ; p = 0.393 > 0.05). De plus, la première fonction possède une valeur propre égale à 0.215 et rapporte seule 97.4% de la variance totale. La valeur de la corrélation canonique de cette fonction est égale à 0.421, ce qui signifie que 42.1% des variations de la première fonction discriminante sont dues aux groupes.
Degré d'externalisation des SI = - 0.098 Valeur perçue technologique et stratégique + 0.997 Valeur perçue économique
Par ailleurs, le pouvoir discriminant de cet axe est obtenu à partir des coefficients canoniques standardisés de la fonction discriminante retenue. Leurs valeurs sont respectivement : - 0.098 et 0.997 pour les deux dimensions de la valeur perçue de l'externalisation des SI. Notre fonction discriminante linéaire peut être ainsi formulée comme suit :
Sur la base de ces résultats on peut déduire que c'est la valeur perçue économique qui détermine le degré d'externalisation des SI. On assiste à une relation positive entre la valeur perçue économique et le degré d'externalisation. Ces résultats sont confirmés par l'analyse de classification des coefficients de la fonction selon laquelle les coefficients de la valeur perçue économique croissent significativement et positivement en fonction du degré d'externalisation des SI, ils passent de -0.728 à -0.246 puis à 0.619. Plus une entreprise est motivée par des considérations de réduction des coûts et/ou de contrôle des dépenses des SI, plus elle est incitée à augmenter le degré d'externalisation de ces fonctions SI. Ce qui n'est pas vraie pour le cas de la valeur perçue technologique et stratégique. On peut donc conclure que l'hypothèse H.4.a est partiellement validée.
4.2.4.2. Vérification de l'impact de la valeur perçue de l'externalisation des SI sur la durée d'externalisation
Nous traitons l'impact de la valeur perçue de l'externalisation des SI (variable bidimensionnelle) sur la durée de l'externalisation des SI (variable discriminante à trois groupes : mois de 4 ans, entre 4 et 7 ans, et plus de 7 ans). L'analyse discriminante a généré les résultats suivants. En premier lieu, le test d'égalité des moyennes des groupes indique que la dimension valeur perçue économique possède un effet discriminant significatif sur la durée d'externalisation (lambda de Wilks = 0.938 ; F = 4.260 ; p = 0.016). La dimension valeur perçue technologique quant à elle, n'a pas d'effet discriminant sur la durée d'externalisation. (F = 1.040 ; p = 0.356 > 0.05). Ensuite, concernant l'égalité des matrices de covariances, le test de Box affiche des résultats non significatifs (Box' M = 6.363 ; F = 1.036 ; p = 0.400). L'égalité des matrices de covariances dans les trois groupes n'est donc pas assurée. D'autre part, l'analyse des fonctions discriminantes canonique fait ressortir deux fonctions. La première est la plus significative (lambda de Wilks = 0.923 ; R deux = 10.409 ; degré de liberté = 4 ; p = 0.034 < 0.05). La deuxième fonction n'est pas significative (lambda de Wilks = 1.000 ; p = 0.860 > 0.05). La première fonction retenue dans notre analyse possède une valeur propre égale à 0.083 et rapporte seule 99.7% de la variance totale. La valeur de la corrélation canonique de cette fonction est égale à 0.278, ce qui signifie que 27.8% des variations de la première fonction discriminante sont dues aux groupes. Les coefficients canoniques standardisés de cette fonction présentent des valeurs positives 0.901 pour la valeur perçue économique et 0.464 pour la valeur perçue stratégique et technologique de l'externalisation des SI. La fonction discriminante peut être ainsi présentée comme suit :
Durée d'externalisation des SI = - 0.464 Valeur perçue technologique et stratégique + 0.901 Valeur perçue économique
Cette fonction nous permet d'interpréter le pouvoir discriminant de différentes dimensions de la valeur perçue. Nous pouvons ainsi déduire que c'est la valeur perçue économique qui détermine la durée d'externalisation des SI. Plus l'entreprise est motivée par des considérations économiques, plus elle a intérêt à étaler la durée d'externalisation des SI. Cependent, la dimensions technologique et stratégique de la valeur perçue présente un effet positif sur la durée d'externalisation, mais il n'est pas assez significatif pour influencer et déterminer la durée d'externalisation des SI. D'où, on peut déduire que l'hypothèse H.4.b est partiellement validée.
En outre, ces résultats sont confirmés par l'analyse de classification des coefficients de la fonction discriminante qui nous permet une meilleure interprétation. En effet, les coefficients relatifs à la dimension valeur perçue technologique et stratégique ne présentent pas une influence discriminante significative vis-à-vis des différents groupes de la durée d'externalisation, ces valeurs sont relativement proches, à savoir, -0.189, -0.22, et 0.157. Par contre les coefficients de la dimension économique sont plus signifiants, à savoir, -0.337, -0.083, et 0.330 respectivement pour les trois groupes de la durée d'externalisation des SI.
4.2.4.3. Vérification de l'impact de la valeur perçue de l'externalisation des SI sur le type des fonctions SI externalisées
Rappelons tout d'abord que la variable type des fonctions SI externalisées est une variable discrète composée de trois groupes où chacun de ces groupes fait référence au rôle stratégique des fonctions SI externalisées pour l'activité de l'entreprise. En effet, les fonctions SI externalisées peuvent jouer soit un rôle traditionnel, ou un rôle évolutif, ou bien un rôle intégratif dans le processus stratégique de l'entreprise. Nous allons vérifier l'existence d'un impact positif de la valeur perçue de l'externalisation sur le rôle stratégique des fonctions SI externalisées.
Type des fonctions SI externalisées = - 0.464 Valeur perçue technologique et stratégique + 0.901 Valeur perçue économique
L'analyse discriminante montre que seulement la dimension valeur perçue économique possèdent un effet discriminant significatif sur le type des fonctions SI externalisées (lambda de Wilks = 0.915 ; F = 6.0.18 ; p = 0.003). La valeur perçue technologique et stratégique n'a aucun effet dans notre modèle (F = 0.520 ; p = 0.595). D'autre part, les résultats du test de Box ne sont pas significatives (Box' M = 7.684 ; F = 1.244 ; p = 0.280). L'égalité des matrices de covariances dans les trois groupes n'est donc pas assurée. Par la suite, les résultats du test de lambda de Wilks appliqué sur les deux fonctions discriminantes obtenues de l'analyse indique que la première fonction est celle significative (lambda de Wilks = 0.907 ; R deux = 12.596 ; degré de liberté = 4 ; p = 0.013 < 0.05). La deuxième fonction est à rejeter (lambda de Wilks = 1.000 ; p = 0.970 > 0.05). De plus, la première fonction possède une valeur propre égale à 0.102 et rapporte seule 100% de la variance. La valeur de la corrélation canonique de cette fonction est égale à 0.304, ce qui signifie que 30.4% des variations de la première fonction discriminante sont dues aux groupes. Les coefficients canoniques standardisés de cette fonction présentent des valeurs positives 0.960 pour la valeur perçue économique et - 0.306 pour la valeur perçue stratégique et technologique de l'externalisation des SI. La fonction discriminante peut être ainsi présentée comme suit :
Type des fonctions SI externalisées = - 0.306 Valeur perçue technologique et stratégique + 0.960 Valeur perçue économique
D'après cette fonction, il est nettement remarquable que c'est la valeur perçue économique qui détermine le type des fonctions SI externalisées. Toutefois, cette déduction ne nous permet pas la vérification de notre hypothèse. Il faut d'abord vérifier le sens et les caractéristiques de cette relation. Ceci peut être assuré par la classification des coefficients de la fonction discriminante entre les différents groupes de la variable. Cette analyse affiche les résultats suivants :
Classification Function Coefficients
|
Type des fonctions |
|||
|
Traditionnel |
Evolutif |
Intégratif |
|
|
Valeur perçue/Techno et stratégique |
-,121 |
,018 |
,167 |
|
Valeur perçue/Economique |
,386 |
-,050 |
-,560 |
|
(Constant) |
-1,174 |
-1,100 |
-1,256 |
Fisher's linear discriminant functions
Tableau.11. classification des coefficients de la fonction
discriminante entre les différents groupes
La classification par groupe montre un ordre décroissant significatif des coefficients de la valeur perçue économique. Elle agit très fortement et positivement sur les fonctions SI à rôle stratégique traditionnel (0.386), cet effet positif est absent pour celles évolutives (- 0.050), et il devient fortement négatif pour le cas des fonctions SI ayant un rôle stratégique intégratif (- 0.560). Ces résultats nous amènent à conclure que l'hypothèse H.4.c n'est pas validée.
Sur la base d'une série des analyses des variances univariées, nous allons vérifier l'impact modérateur du secteur d'activité sur la relation de la valeur perçue sur les différentes dimensions de la décision d'externalisation des SI. En effet, nous distinguons entre trois secteurs, à savoir : le secteur financier, le secteur industriel, et le secteur hôtelier. Pour étudier cet effet, nous nous sommes basés sur le test F de Fisher et le degré de sa signification. De plus nous avons eu recours à l'interprétation des graphiques des moyennes marginales estimées de chaque dimension.
4.2.5.1. Vérification de l'impact modérateur du secteur d'activité sur la valeur perçue et le degré d'externalisation des SI
Rappelons tout d'abord que la valeur perçue d'externalisation est une variable composée de deux dimensions, à savoir la dimension valeur perçue technologique et stratégique, et la valeur perçue économique. Nous allons donc vérifier l'impact modérateur du secteur d'activité sur la relation de chacune de ces deux dimensions avec le degré d'externalisation des SI. En premier, concernant l'impact modérateur du secteur d'activité de l'entreprise sur la valeur perçue technologique et stratégique avec le degré d'externalisation, le test des effets inter-sujets montre l'existence d'un impact significatif (F = 5.593 ; p = 0.000). Ce résultat est également confirmé par le graphique des moyennes marginales estimées.
Figure .6. Le graphique des moyennes marginales estimées du degré d'externalisation avec la valeur perçue technologique et stratégique des SI

A partir de l'observation des résultats illustrés par cette figure, nous pouvons relever des différences marquées entre les différents secteurs d'activité. En effet on remarque que pour le cas du secteur hôtelier, on assiste à une relation croissante de la valeur perçue technologique et stratégique avec le degré d'externalisation des SI. Plus la valeur perçue technologique et stratégique augmente, plus les entreprises appartenants au secteur hôtelier ont intérêt à externaliser plus leur leurs fonctions SI. Par contre, les entreprises appartenant au secteur financier et industriel diminuent considérablement le degré d'externalisation des SI lorsqu'il s'agit des objectifs en terme des avantages technologiques et stratégique, la relation est donc décroissante. Nous remarquons également que le degré d'externalisation est considérablement moins élevé pour le secteur financier avec n'importe quel niveau de valeur perçue technologique et stratégique. Ces différences d'interprétation entre les secteurs d'activité nous permettent de déduire que notre hypothèse H.5.a.1 est validée.
En second lieu, l'impact modérateur du secteur d'activité de l'entreprise sur la valeur perçue économique avec le degré d'externalisation, est également significatif. Le test des effets inter-sujets affiche les résultats suivantes (F = 7.260 ; p = 0.000). Le graphique des moyennes marginales estimées nous permet plus d'interprétation.

Figure.7. Le graphique des moyennes marginales estimées du degré d'externalisation avec la valeur perçue économique des SI
D'après ce graphique, on peut remarquer que les secteurs industriel et hôtelier (légèrement moins faible) sont très sensibles aux avantages économiques (réduction des coûts et augmentation des économies d'échelle) présentés par l'externalisation des SI. Autrement dit, plus la valeur économique augmente, plus les entreprises appartenant à ces secteurs sont motivées à externaliser davantage ses fonction SI. Cependant, pour le cas du secteur financier cette relation est inverse, puisque à un niveau élevé de la valeur perçue économique, les institutions financières choisissent de garder un pourcentage plus élevé de ses fonctions SI en interne. De plus, le degré d'externalisation est toujours moins élevé pour le secteur financier quelque soit le niveau de la valeur perçue économique. Ainsi, on peut affirmer que le secteur d'activité applique un effet modérateur sur la relation entre la valeur perçue économique et le degré d'externalisation, par conséquent, hypothèse H.5.a.2 est validée.
4.2.5.2. Vérification de l'impact modérateur du secteur d'activité sur la valeur perçue et la durée d'externalisation des SI
Nous examinons en premier lieu l'impact modérateur du secteur d'activité sur la valeur perçue technologique et stratégique et la durée d'externalisation. Suite à l'analyse des variances univariée nous avons obtenu les résultats suivants. Le test des effets inter-sujets dégage des résultats significatifs (F = 7.260 ; p = 0.000). Il existe un effet modérateur du secteur d'activité sur la valeur perçue technologique et stratégique et la durée d'externalisation des SI. Nous avons également obtenu le graphique suivant:

Figure.8. Le graphique des moyennes marginales estimées de la durée d'externalisation avec la valeur perçue technologique et stratégique des SI
Le graphique N° illustre des différences significatives entre les différents secteurs d'activités. En effet, concernant le secteur hôtelier, nous remarquons une intense relation croissante entre la valeur perçue technologique et stratégique et la durée d'externalisation. Par contre pour le secteur industriel, lorsque la valeur perçue technologique et stratégique est élevée, la durée d'externalisation des SI tend à diminuer. Et enfin, pour le cas du secteur financier, la durée d'externalisation est toujours moins faible. La pente de la fonction est légèrement décroissante (tend vers la constante), la durée d'externalisation ne varie pas significativement en fonction de la valeur perçue économique pour ce secteur. Notre hypothèse de l'impact modérateur du secteur d'activité sur la valeur perçue technologique et stratégique et la durée d'externalisation H.5.b.1 est validée.
En second lieu, concernant l'impact modérateur du secteur d'activité sur la valeur perçue économique et la durée d'externalisation, l'analyse statistique fait ressortir des résultats significatifs à un seuil de 10% (F = 2.251 ; p = 0.058 < 0.1). Ce résultat est confirmé par le graphique des moyennes marginales estimées.

Figure .9. Le graphique des moyennes marginales estimées de la durée d'externalisation avec la valeur perçue économique des SI
Malgré que ce graphique montre que pour tous les secteurs d'activité la relation entre la valeur perçue économique et la durée d'externalisation des SI est positive, la discrimination se situe en fait au niveau de l'intensité de cet effet. Nous remarquons dans ce fait que le secteur hôtelier est le secteur le plus sensible aux avantages économique pour augmenter la durée d'externalisation des SI. La pente de la fonction croissante est moins intense pour le secteur industriel. Tandis que pour le secteur financier, l'impact positif de la valeur perçue économique sur la durée d'externalisation des SI est le moins important. De plus, la moyenne de la durée d'externalisation des SI est considérablement plus faible pour secteur financier pour tous les niveaux de la valeur perçue économique. Cette différenciation entre le secteur nous permet de conclure que l'hypothèse H.5.b.2 est validée.
4.2.5.3. Vérification de l'impact modérateur du secteur d'activité sur la valeur perçue et le type stratégique des fonctions SI externalisées.
Dans cette section, nous traitons l'impact modérateur du secteur d'activité sur la relation entre la valeur perçue (pour ses deux dimensions) et le type stratégique des fonctions SI externalisées. Rappelons que cette variable est une variable discriminante composée de trois groupes, à savoir : fonctions à rôle stratégique traditionnel, évolutif, et intégratif.
En premier lieu, nous examinons l'impact modérateur du secteur d'activité sur la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. Le test des effets inter-sujets affiche des résultats significatifs (F = 4.178 ; p = 0.002). Statistiquement, l'impact modérateur du secteur d'activité est vérifié. Le graphique suivant nous permet plus d'interprétation.
Figure.10. Le graphique des moyennes marginales estimées du type des fonctions externalisées avec la valeur perçue technologique et stratégique des SI

Le graphique montre des différences intéressantes entre les différents secteurs d'activité. En premier lieu, on peut remarquer que d'une façon générale, le niveau stratégique des fonctions SI externalisées est clairement plus élevé pour le secteur financier que pour le secteur industriel et encore pour le secteur hôtelier. En second, concernant le sens de la relation entre les deux variables, elle est décroissante pour les trois secteurs, mais elle plus forte pour le secteur hôtelier, puis moins elle est pour le secteur financier, et enfin pour le secteur industriel. Nous pouvons ainsi conclure qu'il existe un effet modérateur du secteur auquel une entreprise appartient sur le type stratégique des fonctions qu'elle externalise. Par conséquent, l'hypothèse H.5.c.1 est validée
En second lieu, nous allons examiner l'impact modérateur du secteur d'activité sur la relation entre la valeur perçue économique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. L'analyse des variances univariée montre que cet impact est significatif (F = 6.531 ; p = 0.000). Ces résultats sont nettement observables dans le graphique suivant :
Figure.11. Le graphique des moyennes marginales estimées du type des fonctions externalisées avec la valeur perçue économique des SI

La première différenciation entre les trois secteurs consiste au fait que le niveau stratégique des fonctions SI externalisées est clairement plus élevé pour le secteur financier que pour le secteur industriel et encore pour le secteur hôtelier. La deuxième différenciation, notamment la plus surprenante, concerne le sens de la relation entre la valeur perçue économique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. En effet, cette relation est positive pour le secteur financier. Plus les institutions financières sont motivées par des avantages économiques (réduction des coûts, contrôle des dépenses, économie d'échelle), plus elles sont en meure d'externaliser des fonctions SI ayant des rôles plus stratégiques. Par contre, cet impact est négatif pour le cas du secteur industriel et hôtelier. En effet, l'externalisation des fonctions SI ayant un rôle stratégique élevé est généralement précédée par une faible valeur perçue économique pour ces deux secteurs. En conclusion, il existe bien un effet modérateur du secteur d'activité sur la relation entre la valeur perçue économique et le type stratégique des fonctions SI externalisées, par conséquent, H.5.c.2 est validée.
Dans le cadre de cette section, nous allons vérifier l'impact modérateur la taille de l'entreprise sur la relation de la valeur perçue sur les différentes dimensions de la décision d'externalisation des SI. Rappelons que la taille de l'entreprise est une variable discrète composée de cinq intervalles représentant le nombre des employés dans chaque entreprise.
4.2.6.1. Vérification de l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la valeur perçue et le degré d'externalisation des SI.
Nous traitons dans ce que suit l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la relation entre la valeur perçue (pour ses deux dimensions) et le degré d'externalisation des SI.
En premier lieu, nous examinons l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le degré d'externalisation des SI. L'analyse des variances univariées montre que cet impact est significatif à un seuil de 10% (F = 1.898 ; p = 0.058).
Figure.12. Le graphique des moyennes marginales estimées du degré d'externalisation avec la valeur perçue technologique et stratégique des SI

D'après ce graphique, nous remarquons bien des différences de la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le degré d'externalisation des SI en fonction de la taille de l'entreprise. En effet, pour les entreprises les plus grandes la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le degré d'externalisation est positive. Ceci peut être expliqué par l'importance des ressources technologiques (réseaux, télécommunication, infrastructure...) pour des telles entreprises à grande taille qui cherche les meilleures compétences technologiques pour la performance de ses ressources informatiques. Le même sens de relation est également présent pour des entreprises à petite taille (entre 50 et 100 employés) ceci peut être expliqué par le fait que la mise en place d'un département SI dans ce type des entreprises ne serait pas la meilleure solution (charges administratives et salariale élevées par rapport à la taille de l'entreprise) et elles font ainsi recours à des prestataires extérieurs. Par contre, les entreprises ayant une taille plus grande dispose généralement des départements SI qui satisfait les besoins en SI limités en terme technologique et stratégique, d'où la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le degré d'externalisation des SI est négative. En conclusion, il se trouve des claires variations entre la valeur perçue technologique et stratégique et le degré d'externalisation des SI en fonction de la taille de l'entreprise, d'où l'hypothèse H.6.a.1 est validée.
En second lieu, nous examinons l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la relation entre la valeur perçue économique et le degré d'externalisation des SI. Le test des effets inter-sujets affiche des résultats significatifs (F = 3.530 ; p = 0.001). Il existe bien un effet modérateur significatif de la taille de l'entreprise sur la relation entre ces deux variables. Ce résultat est confirmé par le graphique suivant :
Figure.13. Le graphique des moyennes marginales estimées du degré d'externalisation avec la valeur perçue économique des SI

L'interprétation de ce graphique nous permet de
découvrir des résultats intéressants. En effet, nous
remarquons que pour les entreprises ayant la plus grande et également la
plus petite taille la pente de la fonction de la relation est presque
constante, ceci veut dire que les entreprises appartenant à ces
catégories sont indifférentes vis-à-vis des avantages
économiques lors de la décision d'externalisation des SI. Cette
confusion peut être expliquée comme suit. Pour le cas des
entreprises les plus grandes, l'importance stratégique et technologique
est prédominante (comme c'est confirmé dans l'hypothèse
précédente H.6.a.1), les avantages en terme de réduction
des coûts ne suffits pas pour amener ces grandes entreprises à
externaliser des fonctions vitales comme les SI. D'autre part, pour les plus
petites entreprises, les avantages économiques susceptibles à
être dégagés de l'externalisation (cause de la petite
taille des fonctions SI) ces entreprises ne choisissent pas d'entrer dans une
relation qui peut lui mettre dans une relation de dépendance avec un
prestataire extérieur généralement plus grand. D'autre
part, concernant les entreprises à moyenne taille, la relation entre la
valeur perçue économique et le degré d'externalisation est
positif. Plus ces entreprises sont motivée par des considérations
économiques plus elles externalisent leurs fonctions SI. Toutes ces
différences en fonction de la taille de l'entreprise nous permettent
d'affirmer que notre hypothèse H.6.a.2 est
validée.
4.2.6.2. Vérification de l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la valeur perçue et la durée d'externalisation des SI.
Dans cette section, nous examinons l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la relation entre la valeur perçue (pour ses deux dimensions) et le degré d'externalisation des SI.
En premier lieu, nous examinons l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et la durée d'externalisation des SI. Le test des effets inter-sujets affiche des résultats non significatifs (F = 1.297 ; p = 0.245). Par conséquent nous pouvons déduire qu'il n'existe aucun effet modérateur de la taille de l'entreprise sur la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et la durée d'externalisation des SI. Ainsi notre hypothèse H.6.b.1 n'est pas validée.
En second lieu, nous passons à la vérification de l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la relation de la valeur perçue économique et la durée d'externalisation des SI. Suite à l'analyse statistique nous avons obtenu des résultats significatifs à un seuil de 10% (F = 1.688 ; p = 0.099). Nous avons également obtenu le graphique suivant :
Figure.14. Le graphique des moyennes marginales estimées de la durée d'externalisation avec la valeur perçue économique des SI

D'après ce graphique, nous pouvons remarquer que lorsque le niveau de la valeur perçue économique est faible, la durée d'externalisation ne varie pas considérablement entre les différents niveaux de la taille des entreprises. Par contre, avec un niveau élevé de la valeur perçue économique, la durée d'externalisation varie largement en passant d'une taille à une autre. Globalement, la relation est positive (avec des pentes différentes) sauf pour les plus petites entreprises où la relation est négative. En fait, les petites entreprises ne sont pas en mesure de gérer des telles relations à long terme (risque de verrouillage). Mais les grandes entreprises considèrent la relation avec les prestataires comme une forme de partenariat à long terme. En conclusion, il existe bien un effet modérateur la taille d'entreprise sur la relation entre la valeur perçue économique et la durée d'externalisation des SI, par conséquent, H.6.b.2 est validée.
4.2.6.3. Vérification de l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la valeur perçue et le type stratégique des fonctions SI externalisées.
Nous traitons en premier lieu l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la valeur perçue technologique et stratégique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. Suite à l'analyse des variances univariées nous avons obtenu les résultats suivants. Le test des effets inter-sujets dégage des résultats non significatifs (F = 1.625 ; p = 0.115). Il n'existe aucun effet modérateur de la taille de l'entreprise sur la valeur perçue technologique et stratégique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. Par conséquent, l'hypothèse H.6.c.1 n'est pas validée.
D'autre part, nous examinons lieu l'impact modérateur de la taille de l'entreprise sur la valeur perçue économique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. Cet impact est significatif (F = 2.539 ; p = 0.010), il existe bien un impact modérateur de la taille d'entreprise. Ceci est observable à travers le graphique suivant :
Figure.15. Le graphique des moyennes marginales estimées du type des fonctions SI externalisées avec la valeur perçue économique des SI

Le graphique montre que la relation entre la valeur perçue économique et le type des fonctions SI externalisées est toujours négative pour tous les intervalles de la taille de l'entreprise. Cependant, la différenciation entre ces intervalles est identifiée à deux niveaux. Premièrement, l'intensité de l'effet du sens de cette relation varie d'un intervalle à une autre. Elle est la plus intense pour les petites entreprises (entre 51 et 100 employés). Deuxièmement, nous remarquons que le niveau stratégique des fonctions externalisées a tendance à croître en passant d'un intervalle à un autre plus élevé. Ainsi, l'impact modérateur de la taille de l'entreprise est confirmé. Par conséquent, l'hypothèse H.6.c.2 n'est pas validée.
Tableau.12. Tableau récapitulatif des résultas de la vérification des hypothèses de la recherche
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Hypothèses |
Résultat |
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H.1.a la confiance envers le prestataire influence positivement la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI H.1.b. la confiance envers le prestataire influence positivement la valeur perçue économique de l'externalisation des SI |
Validée Partiellement validée |
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H.2.a la dépendance envers le prestataire influence négativement la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI H.2.b. la dépendance envers le prestataire influence négativement la valeur perçue économique de l'externalisation des SI |
Validée Non validée |
|
H.3.a le partage des connaissances influence positivement la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI H.3.b le partage des connaissances influence positivement la valeur perçue économique de l'externalisation des SI |
Validée Partiellement validée |
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H.4.a la valeur perçue de l'externalisation des SI influence positivement le degré d'externalisation des SI H.4.b la valeur perçue de l'externalisation des SI influence positivement la durée d'externalisation des SI H.4.c. la valeur perçue de l'externalisation des SI influence positivement le type stratégique des fonctions SI externalisées |
Partiellement validée Partiellement validée Non validée |
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H.5.a.1 le secteur d'activité modère la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le degré d'externalisation des SI H.5.a.2 le secteur d'activité modère la relation entre la valeur perçue économique et le degré d'externalisation des SI H.5.b.1 le secteur d'activité modère la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et la durée d'externalisation des SI H.5.b.2 le secteur d'activité modère la relation entre la valeur perçue économique et la durée d'externalisation des SI H.5.c.1 le secteur d'activité modère la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. H.5.c.2 le secteur d'activité modère la relation entre la valeur perçue économique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. |
Validée Validée Validée Validée Validée Validée |
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H.6.a.1 la taille de l'entreprise modère la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le degré d'externalisation des SI H.6.a.2 la taille de l'entreprise modère la relation entre la valeur perçue économique et le degré d'externalisation des SI H.6.b.1 la taille de l'entreprise modère la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et la durée d'externalisation des SI H.6.b.2 la taille de l'entreprise modère la relation entre la valeur perçue économique et la durée d'externalisation des SI H.6.c.1 la taille de l'entreprise modère la relation entre la valeur perçue technologique et stratégique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. H.6.c.2 la taille de l'entreprise modère la relation entre la valeur perçue économique et le type stratégique des fonctions SI externalisées. |
Validée Validée Non validée Validée Non validée Non validée |
Dans le cadre de cette section nous allons présenter une interprétation des résultats issus des analyses statistiques déjà réalisées pour la validation des différentes hypothèses. Cette discussion comporte également des comparaisons des résultats obtenus dans notre recherche avec celles dans la littérature, en plus de quelques recommandations managériales. Nous traitons tout d'abord les résultats relatifs aux variables relationnelles, ensuite la relation entre la valeur perçue et les modalités de la décision d'externalisation des SI, et enfin les résultats relatifs aux variables contextuelles.
En premier lieu, concernant les variables relationnelles, les résultats de cette recherche indiquent que la confiance envers le prestataire influence positivement et par toutes ses dimensions la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. Ce résultat concorde avec celui de Barthélemy (2004a) qui stipule que les relations d'externalisation caractérisées par la confiance permettent d'atteindre un meilleur niveau de performance que les celles dans lesquelles la confiance est absente. En outre, on a également montré que la confiance influence positivement la valeur perçue économique de l'externalisation des SI (sauf pour la dimension bienveillance qui s'est avérée non significative). La confiance apparaît donc comme le gage d'une coordination plus efficace et moins coûteuse. Comme l'avait démontré Dyer et Chu (2003), la confiance en tant que mode de gestion des relations inter organisationnelles permet de combiner les trois avantages technologiques, stratégiques et économiques. Par conséquent nous pouvons présenter les mêmes recommandations avancées déjà dans l'étude de Barthélemy (2003) où il indique qu'avant de prendre la décision d'externaliser leurs SI à un prestataire, les entreprises sont appelées à s'informer sur la fiabilité et les compétences de ce prestataire auprès des ses clients actuels.
D'autre part, les résultats de notre étude montrent un impact négatif significatif de la dépendance sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. Ce résultat concorde avec l'étude de Young-Ybarra et Wiersma (1999) qui ont vérifié empiriquement que la dépendance est négativement liée à la flexibilité et à la qualité de la prestation. Cependant, il s'est avéré, que la dépendance envers le prestataire n'a aucun effet significatif sur la valeur perçue économique. Ce résultat diverge avec celui de Barthelemy (2004b), car ce dernier indique que la dépendance engendre une augmentation des tarifs et permet au prestataire de s'approprier la quasi-rente du client. Pour cette raison, et à l'instar de Ryu et al, (2007), nous recommandons aux entreprises de mettre en place des mécanismes de protection et de surveillance de tels comportements opportunistes.
Concernant la variable partage des connaissances, l'impact positif de cette variable sur la valeur perçue technologique et stratégique est bien vérifié pour les deux dimensions des connaissances explicites et implicites. Cependant, seule la dimension partage des connaissances explicites influence la valeur perçue économique. Ces résultats concordent avec celle de Lee (2001) qui a montré que les deux dimensions du partage des connaissances ont un impact significatif, mais toutefois, les connaissances explicites semblent plus efficaces pour l'atteinte des différents objectifs de l'externalisation des SI. En fait, ce constat peut être expliqué par le fait que les connaissances explicites sont plus faciles à comprendre et à transmettre entre le deux entreprises que celle implicites non encore formalisées. Par conséquent, les entreprises doivent essayer de transformer et d'expliciter les connaissances implicites pour mieux garantir un partage efficace des connaissances.
Une conclusion intéressante peut être déduite suite à ces résultats, en fait, toutes les variables relationnelles ont un impact significatif sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. Par contre, lorsque qu'on passe à l'étude de l'impact de ces variables relationnelles sur la valeur perçue économique, l'impact est moins important. En fait, comme l'indique Kern et Willcocks (2000), lorsqu'il s'agit d'une décision d'externalisation d'un niveau stratégique élevé, ceci exige de deux parties une vue au delà des types des relations traditionnelles fournisseur-client, pour se déplacer vers une relation plus étroite dans le cadre du contrat.
Par ailleurs, en ce que concerne la relation entre la valeur perçue et les dimensions de la décision d'externalisation des SI, les résultats de notre recherche montre une association positive significative entre la valeur perçue économique et simultanément le degré et la durée d'externalisation des SI. Par contre, il s'est avéré que la valeur perçue technologique et stratégique n'a aucun effet sur ces deux dimensions. Par conséquent, nous pouvons déduire que les entreprises tunisiennes sont très sensibles aux motivations économiques lors de la décision d'externalisation des SI. Plus elles perçoivent que l'externalisation des SI peut procurer des avantages en terme de réduction des coûts, de contrôle des dépenses, ou encore de génération des économies d'échelle, plus les entreprises tunisiennes sont susceptibles à augmenter le degré et la durée d'externalisation des SI.
L'impact significatif de la valeur perçue économique est également vérifié dans l'étude de Barthélemy et Geyer (2004) qui ont prouvé que les motivations en termes de réductions de coûts influencent fortement la décision d'externalisation totale des SI. Ce que coïncide exactement avec nos résultats. Il est également admit que la décision d'externalisation totale est généralement accompagnée par un contrat à long terme (Hormozi et al, 2003).
En outre, les résultats de notre recherche montre l'infirmation des hypothèses relatives à l'impact de la valeur perçue (toutes les dimensions) sur le type stratégique des fonctions SI externalisées. Sur la base de ces résultats, nous pouvons confirmer l'idée selon laquelle l'externalisation des SI ne constitue pas une équation linéaire croissante en fonction de la valeur perçue. En fait à un certain niveau, même si l'externalisation présente des opportunités attrayantes, l'entreprise ne peut pas confier l'exécution de certaines fonctions SI ayant un poids stratégique important à un prestataire externe. Sinon, l'entreprise risque le déséquilibre et la défaillance de son processus stratégique, et la dépendance envers le prestataire. Ceci concorde avec l'idée assez courante dans la littérature selon laquelle les activités proches du coeur de métier ne doivent pas être externalisées (Prahalad et Hamel, 1990). Mais en même temps, nos résultats divergent avec celles de Kishore et al, (2003) et de Lee et al, (2003) qui ont montré qu'afin d'améliorer leur performance et d'introduire une dynamique et une réactivité, certaines entreprises décident d'externaliser des fonctions SI ayant un rôle stratégique important. Cependant, l'observation des résultats statistiques de classification par groupe montre que lorsqu'il s'agit des fonctions SI à rôle stratégique traditionnel, la sensibilité des entreprises aux motivations économiques (déjà démontrée) se manifeste de nouveau.
Par ailleurs, concernant les variables contextuelles du modèle conceptuel, les résultats de notre recherche supportent toutes les hypothèses relatives à l'impact modérateur du secteur d'activité sur la relation entre la valeur perçue et les dimensions la décision d'externalisation des SI. Ainsi, nous pouvons affirmer que les déterminants et les attributs de la décision d'externalisation des SI varient fortement d'un secteur à un autre. Ainsi, nous pouvons relever plusieurs discriminations entre les différents secteurs d'activité. En effet, nous pouvons remarquer que seulement les entreprises appartenants au secteur hôtelier sont influencées positivement par la valeur perçue technologique et stratégique concernant le degré d'externalisation des SI. Cependant, lorsqu'il s'agit des motivations économiques, les entreprises appartenant aux secteurs hôtelier et industriel se comportent de la même façon en termes de degré d'externalisation des SI. Par contre, même à un niveau élevé de la valeur perçue économique, les entreprises financières choisissent de garder leurs SI en interne.
Nous remarquons également que la valeur perçue économique influence positivement le degré d'externalisation dans tous les secteurs. En fait, comme le suggère Barthélemy (2004b), il est recommandé d'espacer au maximum les renégociations des contrats d'externalisation pour éviter les coûts de recherche et de négociation avec les prestataires. Généralement il est moins coûteux de préserver une relation existante que de rechercher un nouveau prestataire. De plus, nos résultats montrent que d'une façon générale, les entreprises appartenants au secteur financier externalisent moins leurs SI, et accomplissent des contrats sur des durées moins courtes que les autres secteurs. Ceci peut être expliqué par le fait que 18 sur 22 entreprises financières de notre échantillon considère les SI comme ayant un rôle stratégique intégratif pour son activité. Ces résultats concordent avec celles de Barthélemy et Geyer (2004) qui ont démontré que les banques et les institutions financières n'optent pas à l'externalisation totale des SI.
Quant à l'impact modérateur de la taille de l'entreprise, les résultats de notre recherche sont surprenants. En effet, il s'est avéré que les plus petites entreprises sont les moins motivées à l'externalisation des SI que ce soit par la valeur perçue technologique et stratégique ou économique. En outre, ce type d'entreprises tend également à accomplir des contrats à court terme. En fait, à cause de leur petite taille, ces entreprises ne possèdent pas les moyens et le pouvoir de gérer des telles relations à long terme. Cependant, nos résultats montrent une relation significative entre la valeur perçue économique et le degré d'externalisation des SI pour les entreprises à moyenne taille. Par ailleurs, pour le cas des entreprises les plus grandes, il existe une relation positive très significative entre la valeur perçue et la durée d'externalisation des SI. Bien qu'ils divergent des résultats de l'étude de Barthélemy et Geyer (2004) qui a trouvé que la taille est négativement liée à l'externalisation totale des SI, nos résultats peuvent être expliqués par le fait que ces grandes sociétés transforment l'opération d'externalisation en une forme de partenariat avec des importants partenaires. (nationaux ou internationaux). Ce genre de relation est généralement établit sur des longues périodes.
D'autre part, les résultats dégagés dans notre étude indiquent que la variable taille de l'entreprise n'a aucun effet de différenciation sur la relation entre la valeur perçue de l'externalisation et le type stratégique des fonctions SI externalisées. Ceci veut dire que quelque soit leur taille, les entreprises se comportent de la même façon concernant le rôle stratégique de leurs SI. Ainsi, les résultats de l'approche universelle sont conformes à celle contingente dans ce point.
Conclusion
Dans le cadre de ce chapitre nous avons procédé à la vérification des différentes hypothèses de notre recherche. En effet, suite à cette étape, parmi les six hypothèses émises dans le cadre du deuxième chapitre, une seule hypothèse a été totalement validée, les cinq restantes ont été partiellement validées. Nous avons également essayé d'interpréter les résultats dégagés par notre recherche et les comparés à celles des autres études, sans toutefois oublier de suggérer quelques recommandations managériales intéressantes.
Notre recherche avait pour objectif d'analyser, en premier lieu, l'impact des antécédents relationnels sur la valeur perçue de l'externalisation des SI, et en second lieu, la nature de la relation entre cette dernière avec les dimensions de la décision d'externalisation des SI, tout en incluant deux variables contextuelles (secteur d'activité et taille de l'entreprise) qui modèrent cette relation.
Pour ce faire, nous avons construit un modèle conceptuel incluant à coté des attributs (degré, durée et types des fonctions externalisées) de la décision d'externalisation des SI et de sa valeur perçue, un ensemble des variables relationnelles (confiance, dépendance et partage des connaissances) et contextuelles (secteur et taille de l'entreprise). La vérification des hypothèses liant ces différentes variables nous a permis de dégager des résultats intéressantes.
En fait, les résultats de notre recherche indiquent que toutes les variables relationnelles de notre modèle ont un impact significatif sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. D'autre part, on assiste à une association positive significative entre la valeur perçue économique et les deux dimensions, degré et durée d'externalisation des SI. Ceci veut dire que l'objectif principal des entreprises tunisiennes lors d'une décision d'externalisation c'est la réduction des coûts et le contrôle des dépenses de leurs fonctions SI. Quant à l'impact des variables contextuelles, nos résultats indiquent que les attributs de la décision d'externalisation des SI varient fortement d'un secteur à un autre. En fait, l'externalisation des SI est moins intense dans le secteur financier. De plus, il s'est avéré que tous les secteurs sont sensibles à la valeur perçue économique de cette décision. La taille de l'entreprise nous a permis également de dégager certaines discriminations entre les entreprises en terme du degré et de la durée d'externalisation. Cependant, cette variable n'a aucun effet sur le type stratégique des fonctions SI externalisées.
L'apport théorique de notre étude consiste à la combinaison des variables relationnelles et contextuelles susceptibles d'influencer la décision d'externalisation des SI dans un même modèle conceptuel. De plus, rares sont les recherches qui ont étudié la relation entre la valeur perçue et les attributs de la décision d'externalisation des SI simultanément dans une perspective universelle et de contingence en incluant les deux variables contextuelles.
L'apport managérial de notre étude réside, en premier lieu, au fait de mettre l'accent sur l'importance des antécédents relationnels entre l'entreprise et son prestataire pour le succès de la décision d'externalisation des SI. En second lieu, à la compréhension de la nature de l'effet des différents avantages et motivations procurés par la décision d'externalisation des SI sur les dimensions de cette dernière. En fin, à l'identification de certaines différenciations entre les entreprises tunisiennes selon leurs tailles et leurs secteurs d'activité en ce qui concerne les caractéristiques de la décision d'externalisation des SI.
Toutefois, notre recherche comporte certaines limites. En effet, la taille de notre échantillon est assez petite, seulement 133 entreprises. Ceci revient au fait que plusieurs entreprises considèrent les informations relatives à leurs SI comme confidentielles, mais également à des contraintes financières. De plus, les résultats de notre recherche ne peuvent pas être généralisés puisque des secteurs importants comme le secteur de transport et de la santé ne sont pas inclus dans notre échantillon.
Les recherches futures sont appelées à étudier cette problématique dans d'autres contextes et sur un échantillon plus large. Il serait également intéressant de procéder pour des recherches longitudinales pour examiner les conséquences à long terme de l'externalisation des SI sur la performance de l'entreprise et les changements des stratégies d'approvisionnement en SI. De plus nous proposons d'étudier la relation entre l'entreprise et son prestataire en SI de point de vue de deux parties de l'interaction. En fin, d'autres variables susceptibles d'influencer la décision d'externalisation des SI doivent être prises en considération, tels que les motivations institutionnelles à l'externalisation et la culture de l'entreprise.
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