2.- Analyse des principales causes de la fluctuation du taux
de change
Le taux de change étant un indicateur très
volatile, il peut être influencé par plusieurs
phénomènes. (Voir graphique 2 ci-dessous). Analysons dans les
lignes qui suivent les principales causes de la fluctuation de taux de change
pour la période 1996-2005.
Graphique 2
Variation du taux de Change
Source : BRH
Les causes sont divisées en deux
catégories : Causes Internes et
Causes Externes.
2.1.- Causes Internes
Les causes internes, qui sont les différentes variables
internes de l'économie qui agissent sur le taux de change, sont
divisées en deux catégories : Les causes structurelles, Les
causes conjoncturelles
2.1.1.- Causes Structurelles
Une analyse des phénomènes structurels, nous
permettra de voir comment ces derniers ont influencé le change pour la
période. Les phénomènes structurels sont : la
Production Nationale, la politique Monétaire, le goût des Agents
économiques, et le taux d'intérêt.
2.1.1.1.- Production Nationale
L'une des sources de devise d'une économie reste et
demeure l'excédent de sa balance commerciale, qui ne peut être
obtenu qu'en augmentant les exportations, dans le cas contraire les
importations excèderont les exportations, ce qui engendrera un
déficit de la balance des paiements, et de surcroît une hausse du
taux de change.
On a analysé dans les lignes précédentes
le comportement du PIB, ce dernier a varié à la baisse durant la
période sous étude. Haïti étant un pays
essentiellement agricole, parlant de production nationale, on voit d'abord, la
production agricole ensuite la production industrielle. Analysons leurs
comportements à tour de rôle et aussi comment elles ont
réagi sur le taux de change.
a- Production Agricole
Pourcentage du secteur agricole par rapport au
PIB
En million de gourde 1986-87
Le produit intérieur brut réalisé en
Haïti, dépend, plus ou moins de la valeur ajoutée en
provenance du secteur agricole, pourtant malgré sa contribution, il
reste toujours à son état primitif et rudimentaire. Pour la
période sous étude on a pu remarquer une baisse de la
contribution du secteur agricole dans la formation du PIB. Analysons le tableau
qui suit :
Tableau 2
Année
|
96-97
|
97-98
|
98-99
|
99-00
|
00-01
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
Sect. Agric.
|
3.665
|
3.657
|
3.553
|
3.424
|
3.455
|
3.326
|
3.334
|
3.174
|
3.256
|
PIB
|
12.410
|
12.681
|
13.125
|
13.138
|
13.001
|
12.968
|
13.015
|
12.557
|
12.783
|
Sect. Agr. en %
|
29.54
|
28.84
|
27.07
|
26.06
|
26.58
|
25.65
|
25.62
|
25.28
|
25.47
|
Source : BRH
Source : BRH
Le tableau ci-dessus nous montre la faible participation du
secteur agricole dans l'économie, passant de 29.54 % en
1997 à 25.47 % en 2005. Ce secteur se trouve confronter
depuis plusieurs années à des difficultés d'ordre
structurel, c'est-à-dire l'apparition des saisons pluvieuses
défavorables, l'érosion, le coût élevé des
intrants spécialisés, la réduction de la superficie
cultivée, les difficultés d'accès au crédit
agricole, etc. Tout ceci contribue à la baisse de nos exportations,
donc un manque à gagner au niveau des réserves nettes de change,
par ricochet une baisse de la valeur de la gourde face au dollar
américain pour la période.
b.- Production Industrielle
Tout comme le secteur agricole, le secteur industriel
contribue aussi dans la formation du PIB. Les entreprises travaillant dans ce
secteur, survivent difficilement. Après les coups d'Etat militaires, les
firmes étrangères qui représentaient le tiers de
l'industrie du pays en 1987 ont laissé Haïti ou ont réduit
leurs activités au strict minimum pour cause d'embargo imposé par
la communauté internationale. Cet embargo a eu pour conséquence
une hausse des prix de l'essence et une hausse de l'inflation. Une analyse du
tableau qui suit nous donnera une idée de la contribution du secteur
secondaire :
Pourcentage du secteur secondaire par rapport au
PIB
En million de gourde 1986-87
Tableau 3
Année
|
96-97
|
97-98
|
98-99
|
99-00
|
00-01
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
Sect. Second.
|
1.820
|
1.900
|
1.947
|
2.006
|
1.991
|
2.017
|
2.041
|
1.997
|
2.046
|
PIB
|
12.410
|
12.681
|
13.125
|
13.138
|
13.001
|
12.968
|
13.015
|
12.557
|
12.783
|
Sect. Sec en %
|
14.67
|
15
|
14.84
|
15.27
|
15.31
|
15.56
|
15.68
|
15.90
|
16
|
Ce tableau nous permet de voir comment le secteur secondaire a
évolué durant la période sous étude. On a
enregistré une augmentation de la contribution du secteur secondaire,
passant de 14.67 % en 1997 à 16 % en
2005. Cette augmentation est due à l'apport de certains sous secteurs
du secteur secondaire. En témoigne le tableau ci-dessous.
Tableau 4
Le Secteur secondaire
En million de gourde 1986-87
Année
|
96-97
|
97-98
|
98-99
|
99-00
|
00-01
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
Secteur Secondaire
|
1.820
|
1.900
|
1.947
|
2.006
|
1.991
|
2.017
|
2.041
|
1.997
|
2.046
|
Industries Manufact.
|
1.015
|
1.018
|
987
|
982
|
983
|
999
|
1003
|
978
|
994
|
Electricité et
Eau
|
96
|
94
|
90
|
82
|
60
|
61
|
63
|
70
|
75
|
Bâtiments et Travaux Publics
|
708
|
788
|
870
|
942
|
948
|
957
|
975
|
949
|
977
|
Source : IHSI (Service des comptes nationaux)
Le dynamisme dont fait montre le secteur Bâtiments
Travaux Publics et les Industries manufacturière, constitue le point
marquant du mouvement économique pour la période. Pourtant le
flux d'exportation dégagé, diminue d'année en année
et ceci représente un manque à gagner en terme de devise pour
l'économie.
L'un des problèmes qui empêchent la croissance
de ce secteur reste et demeure les manques d'infrastructures. La
rentabilité d'une industrie nécessite la contribution de certains
facteurs comme les routes, les logements industriels, les
téléphones, électricités etc. Ces problèmes
contribuent au ralentissement des exportations, donc un ralentissement aussi de
la production nationale incapable de satisfaire la demande globale (voir
tableau I ) et notre monnaie locale perd automatiquement sa valeur.
Durant la période d'observation, on a constaté
aussi que le Secteur tertiaire a contribué énormément
à la formation du PIB, on a enregistré une valeur passant de
6,133.3 millions de gourdes en 1997 à
6,400.8 millions de gourdes en 2004, soit une contribution
à la valeur ajouté du PIB réel de 49.4 %
à 51.2 %. Une contribution plus élevé que
celles des secteurs Primaires et Secondaires, d'après le rapport de la
BRH cela est due à l'apport des sous secteurs « commerce et
transport et communication » qui ont augmenté durant la
période.
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