UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI
FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES
ECONOMIQUES
Fluctuation du taux de change en
Haïti :
Une analyse de ses principales causes
De 1996 à 2005.
Mémoire de Sortie présenté par
Antoine Dit Rigaud Fils Fragé
En vue de l'obtention d'une Licence en Sciences Economiques
Sous La Direction du Professeur Nelson Sylvestre
Promotion 2001 - 2005
Fluctuation du taux de change en
Haïti :
Une analyse de ses principales causes
De 1996 à 2005.
Tant que la gourde ne recouvre pas sa fonction de
réserve de valeur, l'économie
haïtienne pourra difficilement recevoir des
investissements sur le long terme.
Wilson Laleau
SOMMAIRE
LISTE DES SIGLES
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
RESUME
INTRODUCTION
CHAPITRE I - Régime de change : analyse
conceptuelle et historicité
· Référence conceptuelle
· Historique du système monétaire
international
· Historique de l'évolution des
régimes de change en Haïti
CHAPITRE II - Antécédents théoriques
sur le taux de change
· Présentation de quelques courants de
pensée sur la détermination du change
· Présentation de quelques travaux empiriques
sur le change
CHAPITRE III - Diagnostic de l'économie
haïtienne, analyse des principales causes et conséquences de la
fluctuation du change
· Diagnostic de l'économie Haïtienne de
1996 - 2005
· Analyse des principales causes de la Fluctuation
du taux de change
· Conséquences du change sur
l'économie
CHAPITRE IV - Modélisation du taux de
change
· Présentation du modèle
économétrique
· Analyse de l'effet des variables exogènes
choisies sur le comportement sur le comportement du change
· Conclusion
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
4
TABLE DES MATIERES
5
LISTE DES SIGLES
7
LISTE DE TABLEAUX ET GRAPHIQUES
8
REMERCIEMENTS
10
AVANT-PROPOS
11
INTRODUCTION
12
1- Référence conceptuelle
19
1.1- Fondamentaux de l'économie
19
1.2- Taux de Change
19
1.3.- Produit Intérieur Brut (PIB)
20
1.4.- Masse Monétaire
20
1.5.- Balance des paiements
20
1.6.- Marché des Changes
21
1.7.- Réserve nette de Change ou
Réserves Officielles Internationales
21
1.8.- Volatilité du taux de change
21
1.9.- Régime de parités fixes
21
1.10.- Régimes de parité
Flottants
23
1.11.- Dévaluation
23
1.12.- Dépréciation
23
1.13.- Loi du Prix Unique
24
2.- Historique du Système Monétaire
Internationale
25
2.1.- Création et Rôle du
Système Monétaire Internationale
25
2.2.- Différentes Périodes du
Système Monétaire International
27
3.- Bref Historique de l'évolution des
régimes de change en Haïti
35
1.- Courants de pensée sur la
détermination du change
38
1.1.- Théorie de la parité du
Pouvoir d'achat des monnaies (PPA)
38
2.- Approche Monétaire des taux de change
à prix flexible
42
3.- Analyse des travaux empiriques sur le
change
45
1.- Evolution de l'économique
Haïtienne pour la période
49
2.- Analyse des principales causes de la
fluctuation du taux de change
52
2.1.- Causes Internes
52
2.1.1.- Causes Structurelles
52
2.1.1.1.- Production Nationale
53
2.1.1.2.- Politique monétaire
56
A.- Evolution de la politique monétaire
57
2.1.1.3.- Goûts des Agents Economiques
60
2.1.1.4.- Taux d'intérêts
61
2.1.1.5.- Taux d'inflation
62
2.1.2.1.- Problèmes socio-politiques
62
2.1.2.2.- Anticipations
63
2.2.- Causes Externes
63
2.2.1.- Balance des Paiements
63
2.2.2.- Masse Monétaire Externe
65
2.2.3.- Production Externe
65
2.3.- Conséquence du change sur
l'économie
66
1.1.- Présentation du modèle
économétrique
68
1.1.1.- Structure et fonctionnement du
modèle
68
1.1.2.- Ecriture du modèle
71
1.2.- Estimation du modèle et
Interprétation des résultats
72
1.2.1.- TESTS STATISTIQUES
73
1.2.1.1.- Test de normalité des erreurs
73
1.3.- NOUVELLE SPECIFICATION DU MODELE
75
1.3.1.- ESTIMATION DE L'EQUATION
75
1.3.2.- Test de normalité des erreurs
76
1.3.3.- Test d'autocorrélation
77
1.3.3.1.- Test de Breusch-Godfrey
77
1.3.4.- Test
d'Hétéroscédasticité
78
1.3.4.1.- Test de White
78
1.3.5.- Test de stabilité des
estimateurs
79
1.4.- ANALYSE DES RESULTATS
79
1.5.- CONCLUSION
81
BIBLIOGRAPHIE
83
Annexe I
88
Annexe II, Test de Breusch-Godfrey
91
Annexe III, Test
d'Hétéroscédasticité
92
LISTE DES SIGLES
BRH Banque de la
République d'Haïti
E-Views Econométric Views
(Logiciel spécialisé)
FDSE Faculté de Droit
et des Sciences Economiques
FMI Fonds Monétaire
International
HTG Gourde
Haïtienne
IHSI Institut
Haïtienne de Statistique et d'informatique
MCO Moindre Carré
Ordinaire
NATREX Natural Real Exchange
rate
PAS Programme
d'Ajustement Structurel
PPA Parité du
Pouvoir d'achat
PIB Produit
Intérieur Brut
PTI Parité des
Taux d'intérêt
PTINC Parité des taux
d'intérêt non Couvert
SME Système
Monétaire Européen
SMI Système
Monétaire International
UEH Université
d'Etat d'Haïti
USD United State Dollar
VAR Vecteur Auto
Régression
LISTE DE TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableau I.- Produit Intérieur Brut, Importation et Demande
Globale........................50
Tableau II.-Pourcentage du secteur agricole par rapport au
PIB..............................53
Tableau III.-Pourcentage du secteur secondaire par rapport au
PIB..........................54
Tableau IV.- Le Secteur secondaire en million de gourde
1986-87..........................55
Tableau V.- Importations d'Haïti par Grande catégorie
de produits.........................61
Tableau VI.- Importation, Exportation, Balance Commerciale en
MG......................65
Tableau VII.- Estimation du modèle
économétrique............................................73
Tableau VIII.- Premier test de normalité des
erreurs...........................................74
Tableau IX.- Réestimation du modèle
économétrique.........................................76
Tableau X.- Deuxième test de normalité des
erreurs..........................................77
Tableau XI.- Test de Breusch-Godfrey (Test de détection
d'autocorrélation)..............78
Tableau XII.- Test de White (Test de détection
d'Hétéroscédasticité).......................79
Tableau XIII.-Test de CHOW (Test de stabilité des
estimateurs).............................80
Graphique I.- Taux de Croissance du PIB
réel..................................................50
Graphique II.- Variation du taux de
change......................................................52
Graphique III.- Evolution de la masse monétaire M2 en
MG.................................57
Graphique IV.- Evolution du taux de croissance M2 et du taux
d'inflation.................60
REMERCIEMENTS
Je profite de cette occasion pour remercier d'abord le Grand
Architecte de l'Univers qui m'a gratifié le don de l'intelligence,
ensuite je remercie vivement ma famille, spécialement mes parents, qui
dès le départ ont su donner l'importance à
l'éducation, et pour avoir su m'accompagner, encourager dans la
poursuite de mes études, afin de pouvoir servir dignement le pays
demain.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
mon Directeur de recherche, le Professeur Nelson SYLVESTRE,
qui a accepté de m'encadrer tout au long du travail.
Un remerciement spécial va au staff du Groupe
Haïtien d'Economistes pour la Recherche et le Développement
(GHERDE) pour leur support inconditionnel durant tout le
travail.
Enfin, mes remerciements vont à tous ceux et toutes
celles qui d'une manière ou d'une autre m'ont aidé,
encouragé à réaliser ce travail, par leurs conseils,
critiques, et suggestions, tout cela a été très
bénéfique.
AVANT-PROPOS
Après avoir bouclé les quatre années
d'étude en science économique à la Faculté de Droit
et des Sciences Economiques (FDSE) de l'UEH,
il est fait obligation de préparer un projet de fin d'étude pour
l'obtention du grade de « Licencié en Sciences
Economiques ». Ce travail n'a pas été facile,
à cause du manque de disponibilité des encadreurs dans
l'UEH, et de la faiblesse au niveau de la documentation
destinée aux recherches. Ce travail est en fait une synthèse des
quatre années d'études, mais basé sur un
phénomène économique en particulier (La Fluctuation du
Taux de Change). Un phénomène qui s'avère très
difficile à appréhender, car il contient plusieurs dimensions
d'analyses. Mais avec l'aide et les encouragements de plus d'un, nous sommes
très heureux d'en arriver aux termes.
Parmi l'ensemble des variables macro-économiques, le
taux de change est peut-être celle, qui a le plus
désespéré les économistes. Car prévoir sa
fluctuation, a toujours été un grand souci, et ceci depuis
plusieurs années. Dans ce document l'objectif poursuivi a
été d'évaluer théoriquement et empiriquement les
principales causes de la fluctuation du change dans le cadre d'Haïti. Et
l'approche monétaire de la détermination du taux de change a
été retenue comme approche de base. Au niveau du cadre empirique
le travail présenté par Adnan CHOCKRI pour l'Europe a
été adapté à cette étude. Après
l'estimation du modèle choisi via le logiciel E-views, les
résultats nous ont prouvé effectivement que les variables
macroéconomiques choisies comme variables explicatives du change ont
respecté la réalité à 99 %. Donc
la masse monétaire (locale et étrangère), le produit
Intérieur brut (local et étranger1(*)) et l'indice des prix à la consommation locale
ont eu de forte répercussion sur la variation du change.
INTRODUCTION
Avec l'expansion qu'a connu le commerce
un peu partout dans le monde,
les pays ne pouvaient plus rester en autarcie, et se sont vu
contraint de commercer, d'échanger des biens et des services entre eux.
Ces pays engagés dans le commerce extérieur possèdent
également leur propre monnaie qu'ils gèrent en fonction de leurs
objectifs économiques intérieurs. Cette monnaie est
considérée comme un intermédiaire dans les
échanges, elle sert à accumuler la valeur d'échange de
toutes les marchandises y compris la monnaie elle-même. Pour
procéder à un échange dans le cas d'une importation ou
d'une exportation, la conversion d'une monnaie en une autre monnaie
s'avère nécessaire, d'ou la notion de « taux de
change ». Le taux de change qui est le cours (Prix)
d'une devise (monnaie) par rapport à un autre,
représente un instrument macroéconomique assez important, car il
permet entre autre de mesurer l'état de santé d'une
économie et d'ajuster la politique monétaire et commerciale d'un
pays. De ce fait, il peut être un frein à son accroissement s'il
n'est pas régulé et même contrôlé.
Pensant à l'économie haïtienne, une
étude sur ce phénomène, permettrera de mieux le
comprendre, et de prendre des mesures nécessaires pour contrecarrer ses
mauvais effets.
Il y a plusieurs années, l'émergence de
plusieurs accords économiques, s'est fait ressentir un peu partout dans
le monde dans le but de fixer les grandes lignes du système financier
international, et de mettre en place les bases de la politique monétaire
mondiale. On est passé du système de
l'étalon-or (Gold Standard), au système
de Bretton Wood. Car les pays les plus puissants agissaient
sur les taux de change qui avaient tendance à fluctuer trop fortement
après la deuxième guerre mondiale. Connaître le niveau
d'équilibre du taux de change représentait un défi
considérable. Donc plusieurs théories ont vu le jour, entre
autre, la théorie du pouvoir d'achat (PPA2(*)), l'approche des
Monétaristes, l'approche
Macroéconomique, l'approche NATREX
(Natural Real Exchange rate) etc. Tous ces modèles ont eu pour
objectif d'expliquer les crises de change et d'arriver à une solution
appropriée.
La crise des changes a eu des répercussions dans le
monde, et Haïti n'a pas été exempt. Depuis les années
1910, la dépréciation3(*) de la gourde par rapport au dollar américain se
faisait sentir dans le pays. Pour contrecarrer cela, le gouvernement
Haïtien et celui des Etats-Unis se sont fixés un accord le
13 mai 1919 relatif au taux de change. Afin de le stabiliser,
un taux de cinq (5) gourdes pour un (1)
dollar américain a été accepté (selon une
parité fixe). Ce taux resta en vigueur jusqu'au milieu des
années quatre-vingt. Durant Les années qui suivront, le taux de
change deviendra très instable, s'écartant du niveau fixé
par le gouvernement haïtien pour fluctuer vers le haut sans jamais revenir
au niveau initial. Face à cela le gouvernement allait adopter un
régime de taux de change flexible. La Banque de la
république d'Haïti, malgré le régime de taux de
change flexible en vigueur, cherchera tant bien que mal à
contrôler la variation du taux de change, à travers maintes
politiques telles que : Des interventions sur le marché des
changes, la politique des taux
d'intérêt, les réserves
obligatoires des banques commerciales et en 1996 l'utilisation des
Bons du trésor (communément appelé
BON BRH4(*)).
Cependant, serait-ce possible d'admettre que ces instruments
de politique monétaire sont inefficaces, une analyser plus approfondie
du phénomène parait nécessaire, c'est-à-dire
trouver les véritables causes de la fluctuation du taux de change
malgré l'application de ces politiques. Telle est notre
préoccupation dans le cadre de cette étude. De plus, compte tenu
de la carence de travaux réalisés sur ce thème, ce
document pourra servir de supplément à la liste des
éléments d'information utilisés par les autorités
monétaires pour l'analyse et l'implémentation des mesures de
politique monétaire.
Bien entendu, cette étude a avant tout, une
portée académique visant à nous permettre d'étudier
un phénomène économique tant du point de vue
théorique qu'empirique.
La crise des changes est un problème
macroéconomique mondial. Plus récemment, en 1994 ; on a
assisté à une vaste crise de change dans les marchés des
pays émergents5(*),
tels que, le Mexique en 1994, l'Indonésie et la Corée du Sud en
1997, la Russie et le Brésil en 1998, l'Argentine et la Turquie en 2000
pour ne citer que ceux là. Pourtant, Haïti a connu la crise de
change un peu plus tôt, dès la fin des années 1970, des
chocs économiques notables comme, la récession de
l'économie des pays industrialisés, la rupture de l'aide
étrangère, les crises du pétrole (il faut mentionner
qu'Haïti est non producteur de pétrole), les problèmes de
l'environnement et les problèmes de la balance des paiements ont
été des signes qui précédaient la crise de change.
Malgré tout cela, le gouvernement dans sa politique monétaire se
devait de garantir la stabilité de sa monnaie dans le but de faciliter
les échanges commerciaux.
Cependant, après les années 1970, la crise
monétaire semblait être définitivement installée
dans le pays, la situation économique se dégrada
sérieusement à la suite des déséquilibres internes
qui aboutirent à une véritable crise au cours de l'année
fiscale 1980-1981. Les déficits budgétaires sont de plus en plus
financés par des crédits de la Banque Centrale. Entre 1987 et
1999, le financement monétaire interne constitue la plus forte
composante du financement total et représente, en moyenne,
90.52%6(*)
du financement total. Il s'agit dans ce cas de création
monétaire, d'une augmentation de la masse monétaire et par
ricochet une augmentation de la demande globale. Ce financement cause aussi le
creusage du déficit commercial, entraînant une diminution des
réserves internationales (diminution des réserves nettes de
change), ainsi que l'accumulation d'arriérés de paiement
envers la dette externe. Le dollar américain disparaissait au fur et
à mesure de la circulation interne, et on allait assister à
l'apparition, au milieu de l'année 1982 d'un phénomène qui
était complètement nouveau en Haïti, l'émergence d'un
marché parallèle des changes. Il nous fallait en ce
moment beaucoup plus de gourde pour effectuer les mêmes transactions
qu'auparavant. Ce qui signifie que la gourde s'est complètement
dépréciée par rapport au dollar américain. Cette
situation s'est aggravée au fil des années qui suivront car le
taux de change passera en moyenne de 5 gdes en 1980, de
14,45 gdes en 1995 à 39.23 gdes pour
un (1) dollar USD en 2005.
Durant la période sous étude (1996 - 2005), on
a enregistré de forte fluctuation du taux de change, accompagné
d'une recrudescence de la crise Politico-économique. Des agrégats
macroéconomiques entre autres les variables monétaires, ont
fluctué énormément pour la période. L'offre
monétaire (M2)7(*)
est passée de 9,451.05 millions de gourdes en septembre
1994 à 38,938.64 gourdes en septembre 20058(*). Cette augmentation de la masse
monétaire est à la base de l'augmentation de la demande globale.
Malgré les politiques de la Banque Centrale, et le régime de
change flexible adopté, les réserves nettes de change ont
augmenté timidement pour la période, et notre dépendance
vis-à-vis de l'extérieur ne s'est pas réduite.
Face à ce problème d'instabilité du taux
de change, certaines questions deviennent capitales et même
primordiales : « Quelles sont les principales causes de la
fluctuation du taux de change de la gourde face au dollar
américain ? La masse monétaire et le PIB domestique ont-ils
une influence sur le change ?» Telles sont les questions qui
nous préoccupent dans le cadre de cette étude et dont les
différentes réponses apporteraient sans doute une lumière
aux autorités monétaires.
Notre objectif principal est de présenter les
principales causes de la fluctuation du taux de change dans l'économie
haïtienne. De manière spécifique, nous voulons
étudier la dynamique d'ajustement du taux de change
HTG/USD par rapport à certaines variables
macroéconomiques telles que : la masse monétaire (locale et
étranger) et la production (locale et étranger), et l'indice des
prix à la consommation. Et présenter un modèle
économétrique du taux de change, afin de mieux suivre son
comportement par rapport à ces variables. Face aux questions
préalablement citées nous formulons les hypothèses
suivantes :
Les fondamentaux9(*) de l'économie influencent le comportement du
change, de manière spécifique, la faiblesse de la production
locale contribue à la hausse du taux de change, et la hausse de l'offre
de monnaie locale affecte négativement la valeur de la gourde.
Notre travail est de nature théorique et empirique.
La stratégie pour vérifier notre hypothèse est de deux
sortes : une approche descriptive et une approche analytique. Dans la
première approche, nous présentons le cadre conceptuel et
théorique du travail, d'une part et d'autre part, nous verrons comment
certaines variables clés dans cette étude ont
évolué dans l'économie haïtienne de 1996 à
2005. Dans la seconde approche, nous estimons et analysons le taux de change
pour Haïti à partir d'un modèle tiré dans la
littérature économique.
Le modèle choisi a déjà
été utilisé par plusieurs chercheurs tels que :
Mohamed Douch en 2001 pour le Canada, Khan Muhammad Arshad / Sajid Muhammad
Zabir pour le Pakistan et Adnan CHOCKRI pour l'Europe etc. Toutefois nous
apporterons certaines modifications pour tenir comptes des
spécificités propres de notre économie. Les données
que nous allons utiliser proviennent de la BRH et de l'Institut Haïtien de
Statistique et d'Informatique (IHSI) et du site internet :
www.econstats.com , et seront
traitées à partir du logiciel E-views 4.1.
Le chapitre I est consacré au cadre conceptuel et
à l'historicité du système monétaire International.
Le chapitre II met en évidence une revue de littérature
théorique et empirique du sujet, nous passerons en revue certaines
théories qui ont rapport avec notre thème d'étude,
à travers lesquelles nous allons tirer le cadre d'analyse pour mener
cette recherche. A noter que dans cette partie, nous ne nous contenterons pas
de faire des présentations, ce sera de préférence une
revue critique, où nous nous proposons d'analyser les points forts et
les limites des différentes théories explorées dans ce
travail. Enfin, une revue de littérature empirique du sujet sera fait,
où nous étudierons comment certains auteurs ont abordé ce
thème.
Au niveau du chapitre (III), l'état de santé de
l'économie haïtienne durant la période sous étude
sera analysé et on fera ressortir les principales causes de
l'évolution du taux de change en Haïti. Et dans le Chapitre (IV),
nous allons d'une part, présenter et spécifier le modèle
retenu dans le cadre de ce travail, d'autre part, nous présenterons et
analyserons les résultats d'un point de vue statistique et
économique à la lumière de la théorie
économique et du contexte d'évolution de l'économie
haïtienne. Cette partie permettra d'accepter ou de réfuter les
hypothèses de base.
Le Taux de change étant une variable très
complexe, comporte plusieurs champs d'analyse. Parmi toutes les approches qui
cherchent à expliquer les variations du taux de change, celle des
monétaristes a été retenu. Et certaines variables
macroéconomiques clés qui ont un grand pouvoir explicatif dans la
variation du change ont été choisies. Mais après le
traitement des données, le logiciel utilisé pour faire ce travail
ne nous a pas permis de mesurer le pouvoir explicatif de chaque variable pris
séparément. Donc notre analyse se basera sur l'ensemble des
données agissant en même temps sur le change. Une période
de neuf ans a été choisie, soit 1996-2005, car
durant cette période on a enregistré de forte fluctuation au
niveau du taux de change. On a omis de faire une présentation
détaillée des conséquences de la fluctuation du taux de
change sur chaque variable indistinctement, car cela pourrait faire l'objet
d'un autre travail de recherche.
CHAPITRE I
Régime de Change :
Analyse conceptuelle et historicité
Dans ce chapitre, il est présenté le cadre
conceptuel de l'étude. Il ne s'agit pas pour nous de retenir tous les
aspects des termes sélectionnés, mais de construire des concepts
qui peuvent nous donner des idées claires sur le phénomène
que nous étudions. En ce sens, nous définirons les termes que
nous aurons à utiliser tout au long de l'étude, et
déterminerons dans certains cas les dimensions qui constituent ces
concepts.
1-A.-
Référence conceptuelle
1.a-1- Fondamentaux de l'économie
Fondamentaux de l'économie ou variables
macroéconomiques fondamentales de l'économie sont les variables
sur lesquelles peuvent jouer les autorités concernés, pour
pouvoir prendre les meilleurs décisions pour la bonne marche de la
situation socio- politico-économique d'un pays. Elles sont
généralement les suivantes :
Les prix, l'offre de
monnaie, les taux d'intérêt, les
écarts de productivité, la dette
publique, les termes de l'échange et les
actifs étrangers nets. Elles sont habituellement
exprimées en écart entre les pays.
1.a-2- Taux de Change
Le taux de change est le prix auquel s'échangent les
monnaies, en d'autres termes c'est la quantité de monnaie nationale
nécessaire pour obtenir une quantité donnée d'une autre
monnaie. Si un (1) dollar s'échange contre cinq (5) gourdes, le taux de
change est d'un dollar pour cinq gourdes ou encore le cours du dollar est de
cinq gourdes. Précisons selon les macroéconomistes, qu'il existe
deux types de taux de change : Le Taux de change réel et le Taux de
change nominal.
D'un point de vue macroéconomique, le taux de change
réel est un indicateur de compétitivité en ce sens qu'il
informe sur le rapport des prix intérieurs et des prix externes des
biens et services. S'il est faible, les résidents d'un pays auront
tendance à acheter peu de bien et services à l'étranger.
Sinon, ils auront le comportement inverse. D'un autre coté, le Taux de
change nominal est le prix relatif des monnaies de deux pays. C'est cette
définition que nous allons retenir dans le cadre de notre travail. Et
à chaque fois qu'on parlera de taux de change, nous nous y
référerons.
Le taux de change peut être exprimé en nombre
d'unités de monnaie nationale pour une unité de monnaie
étrangère, c'est une cotation à l'incertain. La cotation
au certain exprime le nombre d'unités de monnaie étrangère
pour une unité de monnaie nationale.
1.a-3- Produit Intérieur Brut (PIB)
Total de la production de la main-d'oeuvre
et de la propriété qui intervient physiquement à
l'intérieur des frontières du pays considéré au
cours d'une période donnée (habituellement, un an).
1.a-4- Masse Monétaire
La masse monétaire représente
la quantité de monnaie en circulation dans une économie. Elle
regroupe l'ensemble des avoirs détenus par les agents économiques
non financiers. Elle est souvent représentée par :
M2 : les comptes sur livrets,
M3 : les dépôts à termes, bons et
certificats de dépôts. M1 représente la
monnaie fiduciaire (pièce et billets) et les dépôts
à vue.
1.
a-5- Balance des paiements
La balance des paiements est un état
statistique qui retrace sous une forme comptable l'ensemble des flux d'actifs
réels, financiers et monétaires entres les
résidents
d'une économie et les
non-résidents
au cours d'une période déterminée. Les flux
économiques et financiers à l'origine de ces opérations
sont répartis en distinguant le compte des transactions courantes
(échanges de
biens,
de
services,
de revenus et de transferts courants), le compte de capital (transferts en
capital) et le compte financier (investissements directs ou de
portefeuille).
1.
a-6- Marché des Changes
Le marché des changes est le lieu où se
rencontre l'offre et la demande de la monnaie nationale contre une devise
étrangère afin d'établir un prix le taux de change
(parité). On dit aussi que c'est le lieu où s'effectuent les
Opérations de changes, qui sont des opérations commerciales
occasionnées par les transactions entre résidents
(R) et non résidents (NR)
enregistrées dans la balance des paiements.
1.
a-7- Réserve nette de Change ou Réserves Officielles
Internationales
Ce sont des avoirs
extérieurs détenus par les Banques Centrales, comme poire pour la
soif, contre de mauvaises surprises économiques. Autrefois, les
réserves officielles étaient principalement composées d'or
mais aujourd'hui elles incluent une part substantielle d'actifs financiers
étrangers, spécialement des actifs en dollar Américains
tels que les Bons du trésor. La Fédérale quant à
elle n'a qu'une petite partie de ses réserves en avoirs autres que
l'or ; ses propres avoirs en dollar ne sont pas comptabilisés comme
des réserves internationales.
1.
a-8- Volatilité du taux de change
La volatilité du taux de change désigne les
mouvements de court et de moyen terme qui écartent le taux de change de
sa tendance. Cette notion renvoie donc non seulement au caractère
variable du taux de change, mais surtout à l'instabilité de son
mouvement et à l'incertitude qui y est attachée.
1.
a-9- Régime de parités fixes
Dans un régime de parités
fixes, les autorités monétaires définissent la valeur de
leur monnaie par rapport à un étalon. La parité des
monnaies deux à deux dérive de la valeur de chacune d'elle par
rapport à l'étalon. Dans la grande majorité des cas la
convertibilité se définira par rapport à l'étalon.
Historiquement, trois types d'étalon ont existé :
a- L'étalon or, toutes les
monnaies sont définies par un poids d'or et convertibles en or
(1878-1914)
b- L'étalon de change or,
certaines monnaies sont définies par un poids d'or et convertibles en or
(les centre or), d'autres sont définies par rapport à une devise
centre or et convertible dans cette devise (accord de Gênes 1922, Bretton
Woods 1944)
c- L'étalon de change ou étalon
devise, une monnaie est définie par rapport à une
ou plusieurs devises et convertible dans cette ou ces devises (Bretton Woods
après 1971, le SME par exemple).
Dans un régime de parités fixes, le taux de
change défini par le marché des changes ne peut varier que dans
certaines limites définies naturellement (les points d'or) ou
institutionnellement (Bretton Woods 1 %, SME 2,25 %). Les autorités
s'engagent à maintenir le taux de change dans ces limites par des
interventions en cas de déséquilibre du marché. Si l'offre
de monnaie nationale est excédentaire, la banque centrale achète
sa monnaie contre des devises pour éviter la dépréciation
au delà des limites, inversement si l'offre de monnaie nationale est
insuffisante sur le marché des changes, la banque centrale vend sa
monnaie pour des devises. Les obligations d'intervention impliquent la
détention de réserves de change et d'une capacité
d'emprunt de celles ci.
Dans le cas d'un excès de demande de monnaie nationale
contre devises, les réserves s'accumulent à l'actif de la banque
centrale. Si cette situation devient durable, elle indique une sous
évaluation de la monnaie nationale car les pressions à la hausse
sur le marché sont permanentes. Face à cette situation, les
autorités ont deux alternatives, soit accepter les pressions
inflationnistes induites par l'augmentation de leur masse monétaire,
soit réévaluer leur monnaie pour absorber les pressions
inflationnistes en améliorant les termes de l'échange ce qui
constate l'augmentation du pouvoir d'achat des exportations (enrichissement du
pays). Dans le cas inverse, les réserves s'épuisent et la banque
centrale s'endette, si cette situation est durable, c'est l'indice d'une
surévaluation de la monnaie nationale. Face à la situation, soit
les autorités acceptent l'austérité impliquée par
la destruction de monnaie nationale induite par l'épuisement des
réserves de changes, soit elles dévaluent la monnaie nationale
constatant la perte de pouvoir d'achat des exportations du pays c'est à
dire la détérioration des termes de l'échange
(appauvrissement du pays).
NB. Les termes dévaluation et
réévaluation ne peuvent s'utiliser que dans un régime de
change fixe, il s'agit d'une décision officielle des autorités
monétaires de modifier la parité de leur monnaie par rapport
à l'étalon.
1.
a-10- Régimes de parité Flottants
Dans un régime de parités
flottantes, la valeur d'une monnaie dans les autres devises n'a pas de
définition officielle, il n'y a donc pas d'étalon. Le taux de
change est déterminé par le marché des changes sans limite
de variation, il n'y a aucune obligation d'intervention de la part des
autorités monétaires pour défendre les parités. Les
réserves de change ne sont donc plus indispensables pour les banques
centrales, car la convertibilité au sens fort n'existe plus, c'est le
marché qui est sensé assurer la contrepartie. En cas
d'excès d'offre de monnaie nationale, le taux de change se
déprécie, et inversement, il n'y a donc plus de stabilité.
La «sortie» d'une devise n'est plus sans risque.
1.
a-11- Dévaluation
Une monnaie se dévalue, ou subit une
dévaluation, lorsque son taux de change se déprécie par
rapport à une monnaie de référence, ou un panier de
monnaie. Une dévaluation peut se produire sans intervention des
autorités monétaires (évolution
« naturelle » des parités, on parle alors souvent de
dépréciation), ou bien être une décision de
politique monétaire décidée par le gouvernement, dans la
cadre d'un régime de change fixe. A contrario, une augmentation du cours
de la monnaie nationale s'appelle une réévaluation
(décision du gouvernement) ou une appréciation (évolution
naturelle).
1.
a-12- Dépréciation
La dépréciation d'une monnaie correspond
à une baisse de son taux de change vis-à-vis d'une ou de
plusieurs autres monnaies (généralement un panier des autres
monnaies construit par pondération des poids des échanges
commerciaux respectifs avec les autres pays). La dépréciation
d'une monnaie, rend les exportations des pays qui utilisent cette monnaie, plus
compétitives, c'est-à-dire moins chers sur les marchés
internationaux. En revanche, le prix des importations augmente. Le fait qu'une
monnaie soit très dépréciée, n'est
généralement pas un signe de bonne santé
économique.
1.
a-13- Loi du Prix Unique
La notion principale de la loi du prix
unique est simple : les prix doivent être identiques, ce qui
implique que les prix de biens identiques vendus dans des pays
différents doivent être les mêmes, quelque soit la monnaie
dans laquelle ces prix sont exprimés : Pi = S .
Pi*
Avec S représentant le taux de change nominal, Pi* le
prix du bien i à l'étranger et Pi le prix du bien dans notre
pays.
Cette loi ne se réalise que sous certaines
conditions :
· Tous les biens doivent être échangeables
avec des coûts de transport nuls
· Il n'existe pas d'obstacle aux échanges (tarifs
douaniers, contingents, restrictions volontaires à l'exportation,
protection non tarifaire)
· Les biens domestiques et étrangers doivent
être parfaitement homogènes
· Il ne doit pas y avoir de pratique monopolistique ou
oligopolistique faisant que des biens identiques seraient vendus à des
prix différents selon les pays.
Avec ces quatre conditions réunies le prix du bien
i sera le même au taux de change près dans les
deux pays.
1.B.- Historique du Système Monétaire
Internationale
Nous avons jugé nécessaire de
présenter dans le cadre de notre travail, l'historique du système
monétaire international, afin de mieux comprendre le passage d'un
régime de change à un autre.
1.b.1- Création et Rôle du Système
Monétaire Internationale
Le Système monétaire international
(SMI), est une expression désignant
l'ensemble des règles élaborées par les pays pour assurer,
par le biais de la monnaie, une stabilisation des échanges, ainsi que
l'ensemble des institutions chargées de contrôler et d'organiser
les échanges monétaires entre les pays.
En effet, l'exigence d'une collaboration au niveau
international en matière monétaire découle de la nature du
commerce international, qui constitue une richesse pour les nations, mais
également une source potentielle de déséquilibres
monétaires. La plupart des pays ouverts sur l'étranger
enregistrent des déficits ou des excédents commerciaux qui
provoquent des variations de leur monnaie sur le marché des
changes : la valeur de leur monnaie exprimée dans d'autres monnaies
(l'euro en lires italiennes, par exemple) se modifie en fonction des
résultats commerciaux mais aussi en fonction des
phénomènes de spéculation. Les mouvements de taux de
change ne favorisent pas les échanges de biens ou de services entre
nations, dans la mesure où les entreprises qui effectuent ces
échanges sont confrontées à de fortes incertitudes qui
peuvent les dissuader de commercer. Face à ce danger, et à la
nécessité de favoriser les échanges de biens et de
services, les pays ont cherché, en relation avec le développement
du commerce international, à élaborer un système de
paiements internationaux garantissant la sûreté des transactions.
D'où l'émergence du Système Monétaire
International.
Les échanges internationaux de marchandises, de
services et de capitaux pour se réaliser et se développer dans
les meilleures conditions nécessitent une connexion des systèmes
monétaires nationaux entre elles. Cette connexion est
réalisée par l'existence du système Monétaire
International. Ce dernier contient 4 objectifs :
1- Eviter le troc entre les pays et l'obligation
d'équilibre bilatéral des échanges
2- Corriger les déséquilibres des soldes des
balances de paiements
3- Alimenter l'économie mondiale en moyens de
paiements
4- Eviter les phénomènes spéculatifs et
l'insécurité des paiements
Le but d'un système monétaire international
est d'assurer une certaine stabilité des taux de change. Ce dernier ne
peut donc reposer sur le système des changes flottants, selon lequel les
cours se déterminent uniquement par le jeu des offres et demandes sur le
marché des changes. Un système de change fixe est au contraire un
système dans lequel les banques centrales doivent maintenir sans cesse
la parité de leur monnaie, c'est-à-dire acheter ou vendre des
devises pour soutenir ou infléchir le cours de leur monnaie, en tenant
compte éventuellement de marges de fluctuations entre les monnaies,
instaurées de manière concertée. Les autorités
monétaires laissent alors fluctuer les devises à
l'intérieur de ces marges (par exemple, de plus ou moins
2,5 p. 100 autour de la parité officielle) et
n'interviennent sur le marché des changes qu'à partir du moment
où les variations sont trop importantes. Dans le cadre d'un
système monétaire international, le système de change peut
ainsi être relativement flexible.
Pour qu'il y ait change fixe, il est
nécessaire qu'existe un étalon de référence, une
unité de mesure commune entre les monnaies dont les cours est stable.
Pendant longtemps, l'or a été cette base de
référence, car chaque monnaie était définie par son
poids d'or. En 1914, le dollar était convertible en
0,053 once d'or et la livre sterling en
0,257 once d'or. Cela signifiait que la valeur en or de
la livre était égale à 4,86 fois celle du dollar, une
livre valant 4,86 dollars. Cependant, une monnaie peut également
servir d'étalon de référence (le dollar par exemple), et
il arrive fréquemment que des monnaies artificielles servent
d'unité de compte au niveau international. Pour mieux saisir les
décisions prises au niveau du système Monétaire
international, analysons les différentes périodes qui suivent.
1.b.2- Différentes Périodes du Système
Monétaire International
Dans les lignes qui suivent, nous allons
voir les différentes étapes qu'avait prises le système
monétaire international, avant de devenir ce qu'elle est aujourd'hui.
1.b.2.1- L'étalon-or
Même s'il n'a pas fait l'objet d'un
accord international explicite, le système d'étalon-or reste et
demeure un bon exemple de régime de taux de change fixe. Ce
système en vigueur de 1870 à 1914 donnait la possibilité
aux pays membres de définir leurs monnaies par rapport à un
certain poids d'or, et le taux de change était fixe. Cela permettait de
déterminer aisément la valeur d'une monnaie en une autre
monnaie.
Si par exemple le franc est défini par 0.32 grammes
d'or tandis que la livre sterling correspond à 8 grammes, on peut en
déduire qu'une livre vaut 8 / 0.32 = 25 francs. Cette
possibilité garantit la stabilité du
taux de change par le mécanisme des points d'or.
Malgré son succès apparent c'est-à-dire
la stabilité des taux de changes et le rééquilibrage
automatique du commerce extérieur, le système de
l'étalon-or comportait plusieurs faiblesses, en regardant seulement sur
le plan social on verra : la récession, le chômage et
faillites d'entreprises.
A partir de 1914, le monde connut des bouleversements
importants. Les pays virent leurs prix évoluer de façon
très diverse et avec une ampleur beaucoup plus grande qu'auparavant. Le
système de l'étalon-or se montra incapable de rétablir
l'équilibre.
Les pays industrialisés tentèrent sans
succès de rétablir le système de l'étalon-or
après la 1ère guerre mondiale. De 1918 à 1923,
les monnaies ont fluctué très fortement. De ce fait, un
régime de change nous permettant de palier à ce problème
s'est avéré nécessaire.
1.b.2.2- Le Système Monétaire de
Bretton Woods (1947-1971)
Pour financer à court terme leurs échanges
extérieurs, les pays ont besoin de liquidités. Comme la plupart
des pays possèdent leurs propres devises, il faut que ces devises soient
convertibles. Les problèmes se compliquent lorsque les échanges
sont déséquilibrés, alors des ajustements sont
indispensables.
A ce niveau, un système monétaire
international doit permettre d'atteindre ces objectifs, en mettant
notamment à la disposition des pays une monnaie internationale, et des
règles de fonctionnement claires.
Rappelons que durant les années trente (1930), lors
de la grande dépression, chaque pays prenait ses propres mesures de
relance sans se soucier de leurs répercussions à
l'étranger. Dans ce climat de « Chacun pour
soi », les barrières protectionnistes des uns
amenaient (par ricochet) celles des autres, et les dévaluations
concurrentielles (dont le but est de relancer les exportations), se
succédaient d'un pays à l'autre sans avoir d'effet durables. En
l'absence de toutes règles, on tentait de résoudre ses
problèmes, mais on nuisait à ses voisins, à ses clients,
et enfin de compte à soi même.
Dans le but de poser les bases d'un nouveau système
monétaire international plus stable, 44 nations se sont réunies
du 1er au 22 Juillet 1944 aux Etats-Unis d'Amérique, et ont
créé le système de Bretton Woods. Afin
d'assurer son bon fonctionnement, deux organismes sont misent en place :
le fonds monétaire international (FMI) et la
banque internationale pour la reconstruction et le développement
(la banque mondiale) organisme chargés respectivement
d'accorder les crédits à court et à long termes pour le
financement des pays dévastés par le second conflit mondial.
Cette conférence a été organisée autour de deux
propositions : la 1ère, le plan de KEYNES soutenu par
l'Angleterre et qui prévoie la création d'une institution
internationale d'émission monétaire chargé de créer
une monnaie de réserve sur la richesse des pays membres, la seconde
c'est le plan White, qui par un soutien des Américains, sera finalement
adopté. Ce dernier propose que la valeur des monnaies soit
déterminée en référence au cours de l'or, et que
les échanges internationaux puisent être effectuée en
dollar et en livre sterling, les monnaies dont la valeur est fixée par
rapport à l'or.
Ce système repose sur de règles claires :
favoriser les ajustements, offrir des liquidités suffisantes, encourager
le commerce mondial et comporter des règles claires et
préétablies. Des règles qui sont parfois contradictoires.
Tout pays qui connaît un déséquilibre (un déficit ou
un surplus) est une menace pour l'équilibre des autres pays.
Dans ce système, le leadership en était
assuré par les Etats-Unis, et le dollar remplissait les fonctions de
monnaie internationale.
1.b.2.3- Le Déclin du Système de
Bretton Woods et Le rôle du Dollar Américain
Après la 2ème guerre mondiale, les
Etats-Unis détenaient environ 24000 tonnes d'or, ce qui correspondait
à 3 fois la valeur de dollar détenus par les étrangers.
Les anciennes grandes puissances européennes avaient vu leurs
réserves aller traverser l'atlantique en raison de leur trop fortes
importations durant la période troublée du conflit.
Enfin de compte, le dollar était aussi bon que l'or,
sinon meilleur, et en tout cas plus pratique. Depuis 1934, Washington
garantissait la convertibilité du dollar en or au taux de 35 $ l'once,
et cette garantie ne fut levée qu'en 1971. A ses débuts le FMI
demandait à ses membres de fournir 25% de leur quote-part10(*) en or, le reste étant
constitué de devises. Mais l'or fut vite éclipsé par le
dollar et on a pu parler de « Système de
l'étalon-dollar ».
Le dollar servait très vite de monnaie internationale
à la place de l'or, la France payait son pétrole en dollar
américain à l'Iran. Pour se procurer des dollars, les banques
devaient exporter ou emprunter à l'étranger. Ces dollars
étaient ensuite utilisés pour payer les importations. Les
Etats-Unis n'avaient pas ces problèmes pour obtenir des dollars, ils
n'étaient pas tenus d'exporter : ils leur suffisaient de les
créer.
Les banques centrales avaient donc, besoin de réserves
suffisantes de dollars, et ces réserves devaient augmenter au même
rythme que le commerce extérieur. Mais d'où venait le
dollar ?
Quand les Etats-Unis importaient, ils émettaient des
dollars dans le monde, mais quand ils exportaient, ces dollars retournaient
chez eux en échange de leurs produits. Il était donc
nécessaire que la balance commerciale américaine soit en
déficit, ce qui fut le cas la plupart du temps au cours des
années cinquante (50). En 1953, par exemple la valeur des importations
des Etats-Unis dépassa de 2 milliards de dollar la valeur de leur
exportation. Ces deux milliards ne retournèrent jamais aux
Etats-Unis ; ils allèrent grossir les réserves de devises
des banques centrales des autres pays.
Dans le système de Bretton Woods, les problèmes
de l'équilibre extérieurs des Etats-Unis étaient
différents de ceux rencontrés par les autres pays. Comme
émetteurs de la « Nième monnaie »,
les Etats-Unis n'avaient pas de responsabilité en ce qui concerne la
fixation du taux de change du dollar. Leur Principale responsabilité
était de maintenir le prix de l'or à 35 $ l'once, et en
particulier, de garantir que les banques centrales étrangères
puissent convertir en or leurs avoirs en dollars à ce prix. Pour cette
raison les Etats-Unis devaient avoir des réserves en or suffisantes.
Comme les Etats-Unis avaient l'obligation à
l'égard des banques centrales étrangères d'échanger
les dollars contre de l'or. La possibilité que les autres puissent
convertir leurs avoirs en dollar contre de l'or représentait une
contrainte extérieure potentielle qui pesait sur la politique
macroéconomique des Etats-Unis.
En pratique, les banques centrales se montrèrent
prêtes à garder les dollars qu'elles accumulaient, car celui-ci
permettait de toucher un intérêt et constituait la monnaie
internationale par excellence. La logique du système de
« change-or » dictait aux banques centrales
étrangères de continuer à accumuler des dollars. L'offre
mondiale d'or n'augmentait pas en effet à un rythme suffisamment rapide
pour suivre la croissance économique mondiale, ainsi la seule
manière dont les banques centrales pouvaient maintenir des
réserves internationales adéquates était à part la
déflation, d'accumuler des dollars.
Mais aussi longtemps que la plupart des banques centrales
restaient prêtes à ajouter de dollars à leurs
réserves et n'utilisaient pas leur Droit d'échanger ces dollars
contre de l'or américain, la contrainte extérieure pesant sur les
Etats-Unis apparaissait plus légère que celle pesant sur les
autres pays du système. En 1960, l'économiste américain
Robert Triffin mit en évidence le fameux dilemme qui porte son
nom, qui explique la croissance de l'engagement des américains à
l'étranger face à la baisse des réserves d'or aux
Etats-Unis.
Le monde avait besoin de réserves de dollars sans
cesse croissantes, en raison de la croissance continue du commerce mondial (3%
a 5% par an), le stock mondial d'or n'augmentait pas assez vite (hausse de 1%
par an). Les Etats-Unis devaient donc accumuler déficit sur
déficit dans leurs échanges extérieurs pour permettre la
sortie de dollar du pays. Le montant de dollar détenu par les
étrangers augmentait sans cesse, alors que les stocks d'or
américain plafonnaient, ceux-ci se mirent même à diminuer
sensiblement. Des 1960, l'or Américain aurait été
insuffisant pour couvrir les avoirs des étrangers de dollars, si les
pays étrangers avaient réclamé une conversion de leurs
dollars en or.
Cette situation fut d'ailleurs de plus en plus
fréquente dans les années 60, et ce, au fur et à mesure
que l'écart se creusa. Le dilemme était donc le suivant :
Le déficit Américain était donc
nécessaire pour alimenter le monde en dollar, mais en même temps
il détruisait la confiance dans ce dollar (Dilemme de
Triffin)11(*).
Aux cours des années 1960, l'écart grandissant
entre le stock de dollars à l'étranger et le stock d'or aux
Etats-Unis conduisit à l'apparition d'un double marché de l'or.
Vers 1971 ce dernier était coté à 135$ l'once. Sur ce
marché libre le cours officiel de 35 $ l'once n'était
pratiquée que par les banques centrales, qui se montraient
généralement disciplinées dans le cadre du «
pool de l'or12(*)
- abandonné en 1968- ». Cependant certaines d'entre elles
commencèrent à exiger de l'or contre leurs dollars, et le stock
d'or américain se mit à fondre.
Les Etats-Unis tentèrent sans grand succès de
limiter leur déficit extérieur afin de conserver leurs
réserves d'or et de maintenir la confiance dans le dollar. Ils firent
également pression sur les pays excédentaires, principalement
l'Allemagne et le japon, à qui ; ils demandèrent de
réévaluer leur monnaie. La hausse du mark par exemple aurait
favorisé les exportations américaines en Allemagne et
limité leurs importations avec ce pays. Les européens et les
japonais s'opposèrent aux demandes américaines. Pour eux les
Etats-Unis bénéficiaient injustement du privilège de
seigneuriage, et ils en abusaient. Au lieu d'exporter pour financer leurs
importations, ils pouvaient se contenter de créer de la monnaie.
Alors que pouvaient faire les Etats-Unis pour
l'équilibre de leur commerce extérieur ? Puisque leurs
partenaires refusaient de réévaluer leurs devises, il devenait
tentant pour les Etats-Unis de dévaluer le dollar. Mais ce dernier
n'était pas une monnaie comme les autres.
La dévaluation signifiait que toutes les
réserves en or détenues par les étrangers perdraient une
partie de leur valeur : Ce serait la fin du SMI de Bretton Woods.
La question fut tranchée au milieu de
l'été 1971. Le 15 août, le Président Nixon
annonça la dévaluation du dollar (38$ l'once d'or). Il suspendit
en même temps sa convertibilité en or et conçu un plan de
redressement de la balance américaine.
1.b.2.4- Passage du change fixe au change flottant
contrôlé (à partir de 1973)
Le principe des taux de change stables avait
été avancé par les Etats-Unis à Bretton Woods dans
le but d'éviter la course aux dévaluations concurrentielles qui
avaient caractérisé la période de la contraction du
commerce internationale dans les années. Apres la crise de 1971 les
Etats-Unis commencèrent à imposer un régime de change
flottant.
Le système de taux de change stables fut donc
abandonné au début des années 70. On permit d'abord aux
monnaies de fluctuer plus qu'auparavant (plus ou moins 2.5%, contre 1% dans le
système de Bretton Woods), afin de permettre un meilleur ajustement des
balances de paiements. En 1973, le dollar fut dévalué une
2ème fois, et les monnaies se mirent à fluctuer plus
librement. Le nouveau système (certains l'appellent le
« non système ») fut officialisé en
1976 à la conférence de la Jamaïque13(*). L'or fut
démonétisé, les quotes-parts des membres du FMI furent
augmentées de 33%, et surtout à chaque pays la liberté de
décider de sa politique de taux de change.
On disait que le taux de change flottant éliminerait
plus facilement les déséquilibres des balances des paiements, car
ils s'adapteraient automatiquement à la conjoncture, on souhaitait que
les pays s'abstiennent de dévaluer indûment leurs devises pour
relancer leurs exportations lorsque cela n'était pas vraiment
justifié. On comptait pour cela, d'une part, sur l'autodiscipline des
gouvernements qui avaient intérêt à maintenir une certaine
stabilité et d'autre part sur la concertation entre les grandes
puissances.
Dans les années qui suivent les pays laisseront
flotter leur devise librement (Les Etats-Unis, le canada, le japon, etc.);
d'autres la laisseront flotter à l'intérieur de certaines limites
qu'ils se sont imposées (la Chine, Singapour, le Mexique, etc.) ;
d'autres encore la laissent flotter par rapport à une base commune (les
membres de l'union avant l'instauration de l'Euro en 1999). Par ailleurs une
trentaine de pays ont directement rattaché leur monnaie au dollar
américain (notamment en Amérique centrale et en Asie, ou certaine
ont du se décrocher lors de la crise de 199714(*)) selon une parité fixe,
et 14 pays (d'Afrique) ont fait de même par rapport au franc
français.
Au début des années 80, le mark et le yen ont
commencé à être utilisés, en parallèle avec
le dollar, comme monnaie internationale. L'Allemagne et le japon étaient
en effet devenus de gros exportateurs à l'échelle mondiale, et
leur balance commerciale était le plus souvent excédentaire.
Cependant, le poids encore très grand de l'économie
Américaine et le refus de l'Allemagne et le japon de porter la
responsabilité de la monnaie internationale ont permis au dollar de
maintenir sa position prédominante.
D'après l'analyse de certains Chercheurs, le taux de
change est censé rééquilibrer automatiquement les balances
courantes déficitaires ou excédentaires. Pourtant les
déséquilibres se sont maintenus et même parfois
accentués depuis 1973, malgré d'importantes fluctuations (et donc
une instabilité) des taux. Selon les partisans du régime de
change flottant, les désordres économiques et monétaires
des années 70, 80, et 90 n'auraient pu être résolus par des
taux de change fixes. On peut rétorquer que les événements
qui ont causé les désordres (les déficits
budgétaires Américains, les fluctuations des taux
d'intérêt, les mouvements de capitaux vers les Etats-Unis, le
désalignement des taux de change) ne seraient pas produits aussi
facilement sans la permissivité du régime de change flottant.
Le régime de change fixe offre des avantages tels
que : il fournit un environnement stable et il empêche très
vite les pays de mener des politiques déséquilibrantes. Mais
présente aussi des contraintes, il a obligé les pays à
subordonner leurs politiques (et donc toutes les variables
intérieures : emploi, prix, salaires, taux d'intérêt)
à la recherche de l'équilibre extérieure.
Comme on le voit, si le régime de change fixe compte
plusieurs adeptes, mais la question face au choix du meilleur régime de
change pour résoudre la crise de change est encore loin d'être
tranchée.
1.C- Bref Historique de l'évolution des régimes
de change en Haïti
Si on se réfère fidèlement à
l'histoire, on verra que l'écart entre la gourde et le dollar ne date
pas d'hier, trois (3) gourdes pour un (1) dollar tel a été le
taux appliqué en 1843 sous le gouvernement de Jean Pierre Boyer15(*). Pourtant, des
difficultés diverses vont surgir subséquemment, entre
autres : Les guerres civiles, les dépenses
incontrôlées du gouvernement. Cela mettra le gouvernement dans
l'incapacité de financer l'impression des billets qui circulait à
l'époque. Donc faute de cela, on avait recours à une monnaie
locale appelé « Zorèy
Bourik ». Malgré les maints efforts
déployés par les autorités concernés la gourde
continua de se déprécier. En 1859 elle passa de 20 gdes pour 1
dollar américain pour atteindre 30 gdes en 1867.
De 1804 à 1914, aucun gouvernement n'a pu stabiliser la
gourde qui continuait à fluctuer. Avec l'arrivée des troupes
américaines en Haïti et l'appropriation de la banque centrale de la
république d'Haïti par la Citibank en 1920, la gourde allait avoir
une autre image.
Le 13 mai 1919, le gouvernement Haïtien accepta de signer
un accord avec le gouvernement américain, lequel accord fixant la gourde
au dollar américain, selon une parité de cinq (5) gdes pour 1
dollar, selon la convention de mai 1919, le taux de change resta fixe pendant
une longue période. Pourtant, vers la fin des années soixante-dix
(1970), avec les chocs économiques tels que : La récession
des pays industrialisés, les crises du pétrole, la rupture de
l'aide étrangère, les déficits budgétaires, les
problèmes de l'environnement etc, l'économie nationale allait
prendre un mauvais tournant. Le dollar américain disparaissait au fur et
à mesure de la circulation interne, et on allait assister à
l'apparition, au milieu de l'année 1982 d'un phénomène qui
était complètement nouveau en Haïti, l'émergence d'un
marché parallèle des changes. On avait besoins plus de
gourdes pour acheter les mêmes quantités de dollar qu'on achetait
auparavant, la gourde s'écarte de sa valeur de cinq gourdes pour un
dollar, et fluctue vers le haut sans jamais revenir au niveau initial.
Face à cette fluctuation du taux de change à la
hausse, les autorités monétaires ont laissé tomber le
régime de change fixe pour adopter le régime de change flexible,
tout en utilisant des mécanismes de contrôle du change.
Malgré les mécanismes et politique de
contrôle du change utilisé, le change reste toujours une variable
macroéconomique très instable, et qu'il faudra surveiller de
près.
Le Chapitre qui suit, nous permettra de voir comment les
monétaristes et les macroéconomistes ont appréhendé
le phénomène du taux de change, et les travaux empiriques de
certains chercheurs sur ce phénomène.
CHAPITRE II
Présentation des
antécédents
théoriques et empiriques
Cette section met en exergue des approches
théoriques et empiriques de la détermination du taux de change,
car ce dernier a capté l'attention de la majorité des
économistes de l'histoire économique. Analysons tour à
tour certaines approches théoriques et les travaux empiriques
réalisés sur le taux de change.
2.A.- Courants de pensée sur la détermination
du change
Plusieurs théories ont vu le jour afin de
prévoir le comportement du taux de change. Des théories telles
que : (PPA) la théorie de la parité du pouvoir
d'achat, la théorie des monétaristes à
prix flexible et à prix rigide, l'approche macroéconomique,
l'approche NATREX (Natural Real Exchange rate), la théorie du
portefeuille, la théorie de la "bulle spéculative, etc.
Nous allons présenter dans les lignes qui suivent, deux de ces
théories, la théorie de la Parité du pouvoir d'achat, et
l'approche monétaire du taux de change à prix flexible, car elles
sont très pertinentes dans le cadre de notre travail de recherche.
2.a.1.- Théorie de la parité du Pouvoir d'achat
des monnaies (PPA)
La théorie des pouvoirs
d'achat16(*) est
considérée comme étant la théorie la plus
utilisée pour déterminer les taux de change d'équilibre.
Cette théorie développée par G. Cassel dans son livre
« La monnaie et le change après 1914 » a
été le premier à axer la réflexion sur la relation
entre le pouvoir d'achat et le taux de change.
Dans un contexte de première guerre mondiale, les
niveaux de change étaient irréalistes. C'est pourquoi, Cassel a
insisté sur la nécessité de retrouver un taux de change
d'équilibre après 1914-1918. Le succès de ses idées
reposant sur une généralisation de la loi du prix
unique17(*) à
l'ensemble des biens d'une économie. Cette théorie existe en deux
formes : Une forme absolue et une
forme relative.
2.a.1.1.- La PPA absolue
La forme absolue de cette théorie s'applique en
l'absence de toute entrave au commerce international, c'est-à-dire des
barrières tarifaires, barrières non tarifaires, contingents,
restrictions volontaires à l'exportation etc. en supposant
négligeables les coûts de transaction et d'information. Elle
postule que sous l'effet des forces du marché, le taux de change
s'ajuste jusqu'à égaliser les prix des paniers nationaux de biens
et de services de deux pays. Dans ce contexte le taux de change équivaut
simplement au rapport entre le prix intérieur et le prix
extérieur d'un ensemble donné de produits, donc une unité
de monnaie nationale devrait avoir le même pouvoir d'achat dans le pays
domestique et dans le pays étranger compte tenu du cours de change qui
prévaut entre les deux pays, d'où l'équation
suivante :
ai Pi t
bi Pi* t
et
PPA = =
et est le taux de change
nominal, avec I = ai Pi t et I*
= bi Pi* t
i = 1,2........n et ai = bi = 1
S = I / I*, I
étant l'indice des prix en Haïti et I* l'indice des prix
à l'étranger. Donc si les prix externes augmentent plus vite que
les prix internes, le taux de change diminue, donc la monnaie locale
s'apprécie par rapport à la devise considérée et
vice versa.
Par conséquent, le cours de change de la parité
des pouvoirs d'achat absolue correspond, à tout moment au rapport de
niveaux de prix : ainsi si le niveau des prix à la consommation est
en Haïti de 200 et aux Etats-Unis 100 le taux absolu devrait être
égale à deux (2).
Pour différentes raisons, cependant, la PPA absolue ne
peut pas être vérifiée dans la pratique, ce qui
réduit son utilité en tant que théorie de
détermination du change.
Ces raisons sont dues aux hypothèses induites par la
loi du prix unique. Trop strictes pour être réalisables, elles
réduisent l'utilité de la PPA absolue en tant que théorie
de détermination du taux de change, d'où le passage à la
forme relative.
2.a.1.2- La PPA
relative
En présence d'entraves au commerce
international, la loi du prix unique ne s'applique plus. Le principe de la PPA
peut alors s'exprimer sous une version dite relative. Elle suppose que le taux
de change entre deux pays finira par contrebalancer l'écart entre leurs
taux d'inflation au fil du temps. Ainsi, des pays dont les politiques
monétaires poursuivent des objectifs d'inflation différents
doivent s'attendre à ce que cette différence se répercute
sur leurs taux de change.
Le cours de la période observée (et
PPAR) est égale au cours de la période
de base (e0) multiplié par le rapport des indices des prix
à la période 1 (qui reflète l'inflation), d'où
l'équation :
et PPAR
= e0 . Indice des prix
domestiques à la période (1)
Indice des
prix étrangers à la période (1)
Par conséquent, la variation des taux de change de la
PPA relative met en évidence la variation des indices de prix.
Les limites de la théorie du pouvoir d'achat sont
très évidentes, car cette théorie souffre de plusieurs
inconvénients majeurs, tant au niveau théorique qu'au niveau
empirique, bien qu'elle puisse être utile pour évaluer les
parités de long terme entre pays à niveau de développement
similaire.
Au niveau théorique, le taux de change réel
auquel fait référence la PPA fait abstraction de toute
considération d'équilibre macroéconomique. En d'autres
termes, elle ne permet pas de relier le taux de change réel à la
situation économique d'un pays, et principalement à sa position
extérieure. Au niveau empirique, les difficultés sont nombreuses.
En particulier, nous avons vu que la PPA suppose la constance du taux de change
réel, ce qui semble difficilement compatible avec les importantes
fluctuations observées des parités réelles. Les partisans
de la PPA ont dès lors mis en avant la validité de cette
théorie, mais uniquement sur le long terme, en raison notamment de
l'existence de diverses rigidités rendant le processus d'ajustement
très lent. Empiriquement, les études ont alors eu pour objet de
tester la stationnarité du taux de change réel. A nouveau, les
résultats sont apparus décevants, même à long terme.
Ainsi, Roll [1979], Adler et Lehmann [1983], Darby [1983] ou encore Huizinga
[1987] mettent en avant le fait que le taux de change réel suit une
marche aléatoire. D'autres auteurs, comme par exemple Corbae et Ouliaris
[1988], Enders [1988], Taylor [1988] et Mark [1990], acceptent quant à
eux l'hypothèse d'absence de relation de cointégration18(*) entre le taux de change
nominal et les prix relatifs. Il en découle donc l'existence
d'écarts permanents à la PPA. Signalons néanmoins,
à la suite de Coudert [1999], que certains travaux ont cherché
à réhabiliter la version relative de la PPA à long terme
en concluant à la stationnarité des taux de change réels
d'un grand nombre de pays contre le dollar ou contre le mark.
Ces insuffisances tant aux niveaux théoriques qu'aux
niveaux empiriques liés à la PPA ont conduit à d'autres
approches.
2.-
Approche Monétaire des taux de change à prix flexible
Selon les monétaristes, le taux
de change est par définition le prix d'une monnaie locale en termes
d'une monnaie étrangère. Ce modèle s'est imposé
comme l'un des modèles importants de détermination des taux de
change dans les années 1970, au moment où de nombreux pays
industrialisés commençaient à laisser flotter leur
monnaie. Dans cette approche, le taux de change est défini comme le prix
relatif de deux monnaies, que l'on modélise en fonction de l'offre et de
la demande relatives des monnaies en question.
2.1.- Fondements théoriques
Le modèle monétaire à prix flexibles est
basé sur les deux hypothèses de la continuité de la
parité du pouvoir d'achat (PPA) et de l'existence de fonction stable de
demande de monnaie dans l'économie locale et
étrangère19(*).
Le logarithme de la demande de monnaie peut dépendre du
logarithme du revenu réel (y), du logarithme de niveau des prix (p), et
du niveau du taux d'intérêt (i).
L'équilibre monétaire dans les pays locaux et
étrangers peut être donné par :
mt = pt + àyt
- âit (1.1)
m*t = p*t +
à*y*t - â*i*t (1.2)
L'équilibre sur le marché des biens marchands
s'établit lorsqu'il n'y a plus d'opportunités d'arbitrages.
Autrement dit, si la PPA est vérifiée, il s'ensuit que :
et = pt* - pt
(1.3)
Où et représente le
logarithme du taux de change nominal.
Par ailleurs, les niveaux des prix étrangers,
déterminés par la demande étrangère de monnaie,
constituent des variables exogènes à l'économie locale. En
outre, les niveaux des prix locaux sont déterminés par la demande
domestique de monnaie. Donc dans ces conditions le taux de change serait
gouverné par les demandes relatives de monnaies.
En substituant les équations (1.1) et (1.2) dans la
relation (1.3) et en réarrangeant les termes, nous aurons
l'équation de base du modèle monétaire en situation de
flexibilité des prix formulée ainsi :
et = (mt - mt*) -
àyt + à*yt* + âit -
â*it* (1.4)
La relation (1.4) stipule qu'un excès dans
l'accroissement de demande locale de monnaie par rapport à la demande
étrangère entraîne une augmentation de
et, signalant ainsi la détérioration
de la valeur de la monnaie locale en terme de son homologue
étrangère.
2.2- Limites et formulation
alternative
Le raisonnement préconisé par le modèle
monétaire à prix flexibles semble être assez intuitif. En
fait, toutes choses étant égales par ailleurs, une augmentation
de la production locale entraîne une appréciation de la monnaie
locale (et baisse). De même, une augmentation
des taux d'intérêt locaux engendre une dépréciation
de la monnaie locale (et augmente). Pour
connaître l'effet réel, il faut reconnaître le rôle
fondamental de la demande relative de monnaie dans le modèle à
prix flexibles. Donc un accroissement du revenu réel local crée
un excès de demande de monnaie locale. Les agents vont essayer alors
d'accroître leurs stocks de monnaie en réduisant leurs
dépenses, les prix à leur tour baisseront jusqu'à ce que
le marché monétaire soit en équilibre. Ce faisant, la PPA
entraîne une appréciation de la monnaie locale en termes de
monnaie étrangère.
Une analyse exactement inverse explique la réaction du
taux de change aux variations des taux d'intérêt,
c'est-à-dire qu'un accroissement des taux d'intérêt
réduit la demande de monnaie et mène à une
dépréciation de sa valeur.
Eu égard à ces développements, il semble
fort nécessaire de réécrire l'équation de base du
modèle monétaire sous deux formulations alternatives et
équivalentes.
Supposons que les coefficients de demande de monnaie locale et
étrangère soient égaux : à = à* et
â = â*, l'équation (1.4) sera réduit
à :
et = (mt - mt*) -
à (yt - yt*) + â (it -
it*) (1.5)
D'autre part, le modèle monétaire à prix
flexibles suppose que l'hypothèse de la parité des taux
d'intérêt (PTI) soit vérifiée20(*), c'est-à-dire que le
différentiel de taux d'intérêt doit égaler le taux
anticipé de dépréciation ou d'appréciation de la
monnaie locale.
Si nous désignons par « a » les anticipations
des agents formulées à l'instant t+1, alors en substituant (it -
it*) par §ea , dans l'équation (1.5), nous
trouverons :
et = (mt - mt*) -
à (yt - yt*) + â
§ea (1.6)
Ainsi, les variations anticipées du taux de change et
du différentiel de taux d'intérêt (qui reflètent les
anticipations inflationnistes), sont interchangeables dans le modèle.
En somme, les monétaristes à travers ce
modèle, nous montrent que le taux de change peut être
contrôlé. Car toute variation constatée au niveau des
variables macroéconomiques précités (masse
monétaire nationale et étrangère, PIB nationale et
étranger, taux d'intérêt national et étranger), aura
des répercussions sur le comportement du change. D'autres auteurs ont
analysé le change sous d'autres angles, entre autres, l'approche
macroéconomique, que nous présenterons dans les lignes qui
suivent.
3.- Analyse des travaux empiriques sur le change
Depuis l'émergence de la crise des
changes un peu partout dans le monde, les économistes n'ont pas
cessé de travailler afin de créer le modèle idéal
pouvant leur permettre de contrôler et même de prévoir les
fluctuations du taux de change. Dans cette section, quelques travaux
déjà réalisé sur le terme de recherche vous seront
présenté.
Parmi les nombreuses études réalisées
sur le taux de change, la plupart d'entre elles ont abordé la question
à travers l'approche monétaire. Nous avons retenu dans le cadre
de notre travail, les travaux présentés par Adnan
CHOCKRI21(*) , Kisukyabo
Simwaka22(*) et Dieter
Nautz / Karsten Ruth23(*),
des travaux présentés par des chercheurs étrangers.
Les quelques travaux présentés par des
étudiants Haïtiens, entre autre celui de Nicolette Sander24(*), ont surtout mis l'accent sur
l'importance de l'offre de monnaie dans l'explication du change.
A travers le modèle présenté par les
monétaristes, les auteurs précités, ont pu vérifier
qu'il existe une relation entre le taux de change et les fondamentaux. Dieter
Nautz et Karsten Ruth à travers leurs études sur l'Euro et le
Dollar américain ont pu prouver que le taux est très sensible
à la variation de la demande de monnaie, du revenu et des taux
d'intérêt, tel est le cas du travail présenté par
Kisukyabo Simwaka, les résultats retrouvés lui ont permis de voir
que la demande de monnaie peut être utilisée comme un outil pour
influencer le comportement du taux de change. Ils ont tous utilisé le
modèle de base des monétaristes à savoir :
et = (mt - mt*) -
à (yt - yt*) + â (it -
it*)
Adnan CHOCKRI dans son travail de recherche a utilisé
le modèle des monétaristes en faisant une modification.
et = ( mt - mt*
) - 1 ( it - it* ) - 2 ( yt -
yt* ) (1)
En supposant la validité de l'hypothèse de la
PTINC25(*) :
it - it* = Et
(et+1) (2)
Où Et est l'espérance
mathématique conditionnelle à l'information disponible, dans le
cas où et+1 est égale
à zéro (hypothèse de stationnarité), on a alors
it = it*. Dans ce cas :
et = (mt - mt*) - 2
(yt - yt*) (3)
Mark (1995) et Mark et Sul (2001) ont validé une autre
hypothèse à travers des études empiriques à savoir
2 = 1, d'où l'équation devient :
et = (mt - mt*) -
(yt - yt*) (4)
Suivant cette relation, le taux de change est
déterminé par les différentiels des encaisses
monétaires et des revenus. Elle stipule qu'un excès dans
l'accroissement de la demande locale de monnaie par rapport à la demande
étrangère entraîne une augmentation de
et, signalant ainsi, la
détérioration de la valeur de la monnaie locale.
Aussi, la relation stipule que, toutes choses étant
égales par ailleurs, qu'une augmentation du revenu local entraîne
souvent une appréciation de la monnaie locale (et baisse).
Après maints calculs empiriques, on a découvert
une convergence entre le taux de change et ses fondamentaux. Cette
dernière équation (éq. 4) sera retenue dans le cadre de
notre travail de recherche.
Dans le chapitre 3 qui suit, nous analyserons l'état de
santé de l'économie Haïtienne durant la période sous
études et les principales causes ayant agi sur le comportement du taux
de change.
CHAPITRE III
Diagnostic de l'économie Haïtienne de 1996
- 2005
Et
Analyse des principales causes et conséquences
de la fluctuation du taux de change
Dans ce premier chapitre, il est réalisé une
brève présentation des grandes tendances de l'économie
haïtienne au cours de la période sous étude
1.- Evolution de l'économie Haïtienne pour la
période
Dans les lignes qui suivent, on
présentera l'état de santé de l'économie
Haïtienne pour la période 1996-2005. Pour ce faire, nous
analyseront le comportement de certaines variables jugées pertinentes
à l'économie.
Une simple analyse de la période sous étude,
permet de voir que l'économie haïtienne est encore sous le choc des
trois années de crises socio-politiques que le pays a connu après
le coup d'état de septembre 1991. Les sanctions économiques et
commerciales ont laissé des séquelles assez profondes qui ne
pourront pas se dissiper à court terme. De l'avis de certains
économistes, la production locale qui en grande partie se repose sur le
secteur agricole, a pris un coup énorme suite à la
libéralisation des marchés agricoles et l'application interrompue
du PAS (Programme d'Ajustement Structurel)26(*) au début des années 80. Les quelques
regains de l'activité économique observés durant la
période 1996 à 2005 ne permettent pas encore de revenir au niveau
du PIB des années antérieures à 1992. Si on se
réfère au tableau qui suit, on verra le faible niveau du taux de
croissance du PIB pour la période.
Graphique 1
Source : IHSI
Le PIB a connu un taux de croissance annuel passant de
2,7 % en 1997 à -3.5 % en 2004, pour
arriver à 1.8 % en 2005. Ce graphe nous permet de voir
la lenteur de l'économie et comment le taux de croissance diminue
d'année en année, ce qui prouve notre incapacité à
satisfaire une demande intérieure en constante progression. Donc on est
obligé d'avoir recours à l'importation afin de combler la
faiblesse de la production locale, ce que témoigne le tableau qui suit.
Et cela augmente notre dépendance vis-à-vis de
l'extérieur.
Tableau 1
Produit Intérieur Brut, Importation et Demande
Globale
En Million de Gourde 1986-87
Année
|
Produit Intérieur Brut
|
Importation
|
Demande Globale
|
1994-1995
|
11,603
|
6,345
|
17,948
|
1995-1996
|
12,083
|
8,412
|
20,495
|
1996-1997
|
12,410
|
9,019
|
21,429
|
1997-1998
|
12,681
|
9,614
|
22,295
|
1998-1999
|
13,025
|
11,797
|
19,822
|
1999-2000
|
13,138
|
15,245
|
28,387
|
2000-2001
|
13,001
|
14,932
|
27,933
|
2001-2002
|
12,968
|
14,757
|
27,725
|
2002-2003
|
13,015
|
15,225
|
28,240
|
2003-2004
|
12,557
|
15,063
|
27,620
|
2004-2005
|
12,783
|
15,450
|
28,233
|
Source : BRH
Ce taux de croissance de -3.5 % du PIB en
2004 constaté au niveau du graphe 1, a eu pour
incidence une nette augmentation des importations, passant de 6,345
millions de gdes en 1994 à 15,450 millions en
2005. Mais malgré cette dépendance vis-à-vis de
l'extérieur, la Banque Centrale a été très
motivée par la nécessité de protéger la valeur de
la monnaie nationale et de maintenir aussi la stabilité du
système bancaire. A cet effet, plusieurs politiques seront
appliquées.
On a assisté aussi pour la période à une
variation du taux d'inflation en glissement annuel, passant de 21.42
% en octobre 1994, 42.46 % en septembre 2003, pour
aboutir à 14.84 % en septembre 2005. Ce qui signifie
que les politiques monétaires appliquées par la BRH ont atteint
plus ou moins leurs objectifs pour le taux d'inflation. Mais, qu'en est-il de
l'objectif par rapport au taux de change pendant la période ?
Qu'est-ce qui a provoqué cette fluctuation du change ? Nous
analyserons dans les lignes qui suivent les principales causes de la variation
du change et leur évolution durant la période sous
étude.
2.- Analyse des principales causes de la fluctuation du taux
de change
Le taux de change étant un indicateur très
volatile, il peut être influencé par plusieurs
phénomènes. (Voir graphique 2 ci-dessous). Analysons dans les
lignes qui suivent les principales causes de la fluctuation de taux de change
pour la période 1996-2005.
Graphique 2
Variation du taux de Change
Source : BRH
Les causes sont divisées en deux
catégories : Causes Internes et
Causes Externes.
2.1.- Causes Internes
Les causes internes, qui sont les différentes variables
internes de l'économie qui agissent sur le taux de change, sont
divisées en deux catégories : Les causes structurelles, Les
causes conjoncturelles
2.1.1.- Causes Structurelles
Une analyse des phénomènes structurels, nous
permettra de voir comment ces derniers ont influencé le change pour la
période. Les phénomènes structurels sont : la
Production Nationale, la politique Monétaire, le goût des Agents
économiques, et le taux d'intérêt.
2.1.1.1.- Production Nationale
L'une des sources de devise d'une économie reste et
demeure l'excédent de sa balance commerciale, qui ne peut être
obtenu qu'en augmentant les exportations, dans le cas contraire les
importations excèderont les exportations, ce qui engendrera un
déficit de la balance des paiements, et de surcroît une hausse du
taux de change.
On a analysé dans les lignes précédentes
le comportement du PIB, ce dernier a varié à la baisse durant la
période sous étude. Haïti étant un pays
essentiellement agricole, parlant de production nationale, on voit d'abord, la
production agricole ensuite la production industrielle. Analysons leurs
comportements à tour de rôle et aussi comment elles ont
réagi sur le taux de change.
a- Production Agricole
Pourcentage du secteur agricole par rapport au
PIB
En million de gourde 1986-87
Le produit intérieur brut réalisé en
Haïti, dépend, plus ou moins de la valeur ajoutée en
provenance du secteur agricole, pourtant malgré sa contribution, il
reste toujours à son état primitif et rudimentaire. Pour la
période sous étude on a pu remarquer une baisse de la
contribution du secteur agricole dans la formation du PIB. Analysons le tableau
qui suit :
Tableau 2
Année
|
96-97
|
97-98
|
98-99
|
99-00
|
00-01
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
Sect. Agric.
|
3.665
|
3.657
|
3.553
|
3.424
|
3.455
|
3.326
|
3.334
|
3.174
|
3.256
|
PIB
|
12.410
|
12.681
|
13.125
|
13.138
|
13.001
|
12.968
|
13.015
|
12.557
|
12.783
|
Sect. Agr. en %
|
29.54
|
28.84
|
27.07
|
26.06
|
26.58
|
25.65
|
25.62
|
25.28
|
25.47
|
Source : BRH
Source : BRH
Le tableau ci-dessus nous montre la faible participation du
secteur agricole dans l'économie, passant de 29.54 % en
1997 à 25.47 % en 2005. Ce secteur se trouve confronter
depuis plusieurs années à des difficultés d'ordre
structurel, c'est-à-dire l'apparition des saisons pluvieuses
défavorables, l'érosion, le coût élevé des
intrants spécialisés, la réduction de la superficie
cultivée, les difficultés d'accès au crédit
agricole, etc. Tout ceci contribue à la baisse de nos exportations,
donc un manque à gagner au niveau des réserves nettes de change,
par ricochet une baisse de la valeur de la gourde face au dollar
américain pour la période.
b.- Production Industrielle
Tout comme le secteur agricole, le secteur industriel
contribue aussi dans la formation du PIB. Les entreprises travaillant dans ce
secteur, survivent difficilement. Après les coups d'Etat militaires, les
firmes étrangères qui représentaient le tiers de
l'industrie du pays en 1987 ont laissé Haïti ou ont réduit
leurs activités au strict minimum pour cause d'embargo imposé par
la communauté internationale. Cet embargo a eu pour conséquence
une hausse des prix de l'essence et une hausse de l'inflation. Une analyse du
tableau qui suit nous donnera une idée de la contribution du secteur
secondaire :
Pourcentage du secteur secondaire par rapport au
PIB
En million de gourde 1986-87
Tableau 3
Année
|
96-97
|
97-98
|
98-99
|
99-00
|
00-01
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
Sect. Second.
|
1.820
|
1.900
|
1.947
|
2.006
|
1.991
|
2.017
|
2.041
|
1.997
|
2.046
|
PIB
|
12.410
|
12.681
|
13.125
|
13.138
|
13.001
|
12.968
|
13.015
|
12.557
|
12.783
|
Sect. Sec en %
|
14.67
|
15
|
14.84
|
15.27
|
15.31
|
15.56
|
15.68
|
15.90
|
16
|
Ce tableau nous permet de voir comment le secteur secondaire a
évolué durant la période sous étude. On a
enregistré une augmentation de la contribution du secteur secondaire,
passant de 14.67 % en 1997 à 16 % en
2005. Cette augmentation est due à l'apport de certains sous secteurs
du secteur secondaire. En témoigne le tableau ci-dessous.
Tableau 4
Le Secteur secondaire
En million de gourde 1986-87
Année
|
96-97
|
97-98
|
98-99
|
99-00
|
00-01
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
Secteur Secondaire
|
1.820
|
1.900
|
1.947
|
2.006
|
1.991
|
2.017
|
2.041
|
1.997
|
2.046
|
Industries Manufact.
|
1.015
|
1.018
|
987
|
982
|
983
|
999
|
1003
|
978
|
994
|
Electricité et
Eau
|
96
|
94
|
90
|
82
|
60
|
61
|
63
|
70
|
75
|
Bâtiments et Travaux Publics
|
708
|
788
|
870
|
942
|
948
|
957
|
975
|
949
|
977
|
Source : IHSI (Service des comptes nationaux)
Le dynamisme dont fait montre le secteur Bâtiments
Travaux Publics et les Industries manufacturière, constitue le point
marquant du mouvement économique pour la période. Pourtant le
flux d'exportation dégagé, diminue d'année en année
et ceci représente un manque à gagner en terme de devise pour
l'économie.
L'un des problèmes qui empêchent la croissance
de ce secteur reste et demeure les manques d'infrastructures. La
rentabilité d'une industrie nécessite la contribution de certains
facteurs comme les routes, les logements industriels, les
téléphones, électricités etc. Ces problèmes
contribuent au ralentissement des exportations, donc un ralentissement aussi de
la production nationale incapable de satisfaire la demande globale (voir
tableau I ) et notre monnaie locale perd automatiquement sa valeur.
Durant la période d'observation, on a constaté
aussi que le Secteur tertiaire a contribué énormément
à la formation du PIB, on a enregistré une valeur passant de
6,133.3 millions de gourdes en 1997 à
6,400.8 millions de gourdes en 2004, soit une contribution
à la valeur ajouté du PIB réel de 49.4 %
à 51.2 %. Une contribution plus élevé que
celles des secteurs Primaires et Secondaires, d'après le rapport de la
BRH cela est due à l'apport des sous secteurs « commerce et
transport et communication » qui ont augmenté durant la
période.
2.1.1.2.- Politique monétaire
Selon la théorie
quantitative de la monnaie, tout accroissement de la masse monétaire
doit être accompagné d'une croissance de la production. Sinon cela
engendra une hausse généralisée des prix qui
elle-même, suivant le principe de la parité des prix donne un taux
de change très élevé, une monnaie
dépréciée, une perte du pouvoir d'achat. En Haïti
à chaque fois qu'il y à un déficit budgétaire, la
banque centrale se porte toujours garante pour le financer. Ceci gonfle la
masse monétaire en circulation.
En 1999, la BRH a financé le déficit
budgétaire à l'ordre de 1,151 millions de
gourde, un montant proche de la limite de financement prévue par la loi
du 17 août 197927(*)
portant création de la BRH. Ce financement est passé à
environs 2.8 milliards de gourde 2004. Le Graphe 3 ci-dessous,
nous montre l'augmentation continue de la masse monétaire. Elle est
passée de 9,451.05 millions de gourdes en septembre
2004 à 38,838.64 millions en septembre 2005. Cette
décision de la part des autorités monétaires de toujours
financer le déficit budgétaire, contribue à la croissance
de la masse monétaire, donc une augmentation de la demande globale.
Cette demande globale si elle n'est pas compensée par une augmentation
de la production nationale, engendrera automatiquement une pression sur les
prix, sur les importations et sur le taux de change.
Telle est notre situation en Haïti, l'offre de monnaie
ne cesse pas d'augmenter, comme on a vu dans les lignes
précédentes la production diminue d'année en année,
ce qui engendre une poussée de l'inflation et la perte de la valeur de
la gourde.
Graphique 3
Source : BRH
Faisons une analyse de la politique monétaire durant la
période sous étude.
A.-
Evolution de la politique monétaire
La conduite de la politique monétaire durant la
période sous étude, a été dominée par le
souci d'un contrôle efficace des pressions inflationnistes et de la masse
monétaire.
Cette politique s'est exprimée à travers la mise
en oeuvre des instruments contrôlables par la Banque Centrale. Elle a
utilisé des instruments tels que : Les taux de réserves
obligatoires28(*), la
politique du taux d'intérêt. Mais l'inefficacité de ces
instruments face à la conjoncture socioéconomique qui se
dégrade, a poussé la BRH à utiliser d'autres instruments.
C'est en ce sens qu'elle a introduit en 1996 « les
Bons », appelé Bon BRH. C'est un instrument de reprise de
liquidité du système bancaire. Un autre instrument a
été entamé, celui de l'intervention de la Banque Centrale
sur le marché des changes (open market), afin de lisser les fluctuations
du cours du change et de stériliser une partie du surplus de gourde en
circulation.
Signalons d'une part que les interventions de la BRH sont
passées par deux étapes. D'une part, de 1997 à 2000, elles
ont été utilisées pour stabiliser le taux de change et
réduire sa volatilité29(*). D'autre part, depuis 2001 elles visent la
reconstruction des réserves nettes de change de la BRH.
A.1.- Sous période 1995 -
1996
Cette période a été
précédée d'une période très critique dans
l'histoire de la vie économique du pays, la BRH s'est
évertuée à mener sa gestion de façon à
donner à la devise nationale une progression permettant d'assurer une
stabilité des prix et du taux de change. Mais, pour des raisons
conjoncturelles et politiques la BRH n'a pas toujours été en
mesure de réagir à temps à des fluctuations du cours du
change et des prix. C'est pour cela qu'on a enregistré pour cette
période, un taux d'inflation et un taux de change très
élevés (voir graphe 2 et 4). Mais avec le retour à l'ordre
constitutionnel, la sphère politique et la pression de l'international
étaient moindres, elle accordait une attention soutenue aux fluctuations
du cours du change sans pour autant répondre du tac au tac aux
variations des indicateurs économiques. Poursuivant une politique
monétaire similaire pendant les deux années, elle
s'évertuait notamment de contenir les anticipations de
dépréciation de la gourde par une stabilité du taux de
change et réduire l'inflation. En utilisant les taux de réserves
obligatoires et les interventions de la BRH sur le marché des changes,
on a eu de bons résultats. Le taux de change est passé de
15.53 % en septembre 1995 contre 17.80 % en
septembre1994 et à 16.69 % en septembre 1997.
A.2.- Sous période 1997 -
2000
Cette période a été très
intéressante dans l'histoire de la politique monétaire
haïtienne, plus précisément au début de l'exercice
199730(*). Un instrument
nouvel a été utilisé, en l'occurrence la création
des bons BRH, par la BRH. Ces bons allaient être considérés
comme un instrument de reprise de liquidité à court terme du
système bancaire. Cette mesure visait de produire un double effet, d'une
part il s'agissait de substituer progressivement les bons aux réserves
obligatoires pour signifier que la banque voulait rompre avec la politique de
répression financière qui avait prévalu durant les
années antérieures. D'autre part, il était donné
aux opérateurs économiques le signal d'un engagement de la BRH
envers le développement du marché interbancaire. L'utilisation
des bons BRH a permis à la banque centrale de se doter d'un instrument
de contrôle indirect de la masse monétaire.
Malgré ce nouvel instrument, la banque centrale avait
fait usage des interventions sur le marché des changes. On a obtenu
comme résultats : le taux d'inflation en glissement annuel est
passé de 17.10 % en 1996 à 16.95
% en 1998, 9.92 % en 1999 et pour remonter à
15.32 % en 200031(*). De même, l'effort de stabilisation a
été payant jusqu'en septembre 1999 où la gourde
s'échangeait à 16,95 gdes pour un dollar EU,
pour atteindre 28.33 gourdes en septembre 2000.
A.3.- Sous période 2000 -
2005
Cette période a été entravée par
des difficultés de tout genre, en particulier, les séquelles des
élections de mai 2000 qui ont engendré des tensions politiques et
sociales et des problèmes économiques au sein de la
société. De ce fait, les autorités monétaires
avaient pour objectif la réduction du financement du déficit
public, la maîtrise et le maintien des taux d'inflation et de change dans
un certain intervalle. De plus, sous la contrainte du FMI, l'obligation leur
était faite de procéder à la reconstitution des
réserves nettes de change de la BRH. Ainsi, les bons BRH devient
l'instrument privilégié de la banque centrale depuis 2001. Les
coefficients de réserves obligatoires sur les passifs des banques et les
interventions sur le marché des changes32(*)ont été aussi utilisés.
On a eu comme résultats, un taux d'inflation de
42.46 % en fin d'exercice 2002 - 2003, 22.53
% en 2003-2004 et 14.84 % pour l'exercice suivant
(Voir graphique 4). Le marché des changes a été
stabilisé autour de 43 gdes pour un dollar EU.
La masse monétaire en circulation est un agrégat
doté d'une extrême importance pour les autorités
monétaires, car son expansion est source de tension inflationniste.
Cette analyse de l'évolution de la masse monétaire nous a permis
de voir son lien avec l'inflation et le taux de change. A présent voyons
les goûts des agents économiques.
Graphique 4
Source : BRH
2.1.1.3.- Goûts des Agents Economiques
Les comportements des consommateurs haïtiens ont
influencé négativement la valeur de la gourde, car depuis la
libéralisation du marché agricole, et la forte réduction
des tarifs douaniers à l'importation il y a quelques années, ils
préfèrent consommer les produits étrangers au
mépris des produits locaux. Les produits étrangers étant
moins chers, donc ils deviennent plus accessibles. Alors, les producteurs
haïtiens sont obligés d'abandonner la production locale pour aller
importer, cela crée une pression sur le dollar au détriment de la
gourde. Le tableau qui suit nous permettra de voir le rythme d'importation des
produits étrangers, principalement ceux venant des Etats-Unis.
Tableau 5
Importations d'Haïti par Grande catégorie
de produits
En million de dollars US
Année
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Produits Alimentaires
|
210.7
|
219.6
|
209.6
|
236.5
|
279.0
|
247.8
|
261.4
|
235.9
|
267.7
|
325.8
|
330.7
|
Boissons et Tabacs
|
8.2
|
8.6
|
8.8
|
7.4
|
17.0
|
18.0
|
20.4
|
31.4
|
23.2
|
17.1
|
20.2
|
Huiles et graisses
|
53.4
|
60.9
|
62.8
|
64.0
|
65.6
|
43.1
|
35.3
|
23.3
|
19.2
|
22.5
|
11.5
|
Source : AGD - Site Internet : dept du commerce
américain Stat-can
Ce tableau nous permet de voir que les produits
importés augmentent d'année en année, hors mis les huiles
et graisses qui ont baissé pour la période. Cela signifie que la
production locale est de plus en plus délaissée, il en
résulte une augmentation de notre dépendance vis-à-vis de
l'étranger et une monnaie dépréciée.
2.1.1.4.- Taux d'intérêts
Le taux de change étant un indicateur très
volatile, il est sensible aux variations des taux
d'intérêts33(*), c'est-à-dire à la différence
des taux d'intérêts haïtiens et américains. Si les
taux d'intérêts sont plus élevés aux Etats-Unis, les
agents économiques qui détiennent de la liquidité
cherchant des taux d'intérêts intéressants, feront des
placements aux Etats-Unis, ce qui contribuera à une
dépréciation de la gourde par rapport au dollar
américain.
2.1.1.5.- Taux d'inflation
L'IPC constitue une variable clef dans
l'explication du change. Engendrer par la hausse de la demande interne qui
n'est pas satisfait par un niveau de production suffisant, fait pression sur
les prix. Avec un taux d'inflation élevé, cela décourage
les touristes, les acheteurs, et cela va se refléter sur le change si le
prix étranger est plus bas.
Nous venons de passer en revue les principales causes
structurelles de la fluctuation du taux de change. Nous nous proposons
d'aborder dans les lignes qui suivent, les causes conjoncturelles.
2.1.2.- Causes Conjoncturelles
Le taux de change est en grande partie
influencé aussi par les phénomènes conjoncturels, entre
autres, les problèmes socio-politiques, les anticipations des agents, la
balance de paiements. Analysons ces phénomènes afin de mieux
comprendre.
2.1.2.1.- Problèmes
socio-politiques
Après les séquelles du coup d'état de
1991, les crises socio-politiques continuent de rendre
particulièrement difficile la conjoncture économique. En 2004, la
dégradation de la situation politique a eu des effets néfastes
sur l'évolution économique. Les conditions favorables à la
relance de l'économie n'ont pas été au rendez-vous. En
effet, les revendications salariales enregistrées en série dans
les administrations publiques, les grèves prolongées et
répétées, les incertitudes autour de la réalisation
effective des réformes économiques et institutionnelles, les
votes tardifs des budgets au parlement, sont autant de facteurs négatifs
qui agissent directement ou indirectement sur le taux de change. Ces
évènements découragent les entrepreneurs haïtiens et
étrangers qui oeuvrent dans les différents secteurs de
l'économie, réduisant ainsi le volume des exportations
d'Haïti vers le reste du monde.
Ces crises, ne découragent pas seulement les
entrepreneurs, mais aussi les touristes étrangers, car avec une
situation d'instabilité politique, les touristes ne viendront pas
risquer leurs vies. Cela a pour effet de réduire l'offre de devise
étrangère sur le marché des changes.
2.1.2.2.- Anticipations
Certaines informations économiques de nos jours, sont
diffusées quotidiennement par les médias. Les anticipations des
agents économiques sont formées avec la connaissance de ces
informations. Selon la conjoncture du moment, les agents savent quand vendre ou
stocker le contenu de leur portefeuille, et ceci a une très grande
répercussion sur le taux de change.
Des évènements tels que, l'annonce faite par la
communauté internationale en juillet 1993 concernant la levée de
l'embargo commercial imposé à Haïti, tous ceux qui
possédaient du dollar en stock et qui s'en servaient à des fins
de spéculations, s'empressaient de s'en débarrasser. Tout ceci
fait varier directement ou indirectement le taux de change.
2.2.- Causes Externes
Il existe d'autres causes qui sont aussi très
importantes dans l'analyse de la variation du change, qui sont
considérées comme des causes externes, mais qui agissent sur le
taux de change. Des causes telles que : les déséquilibres de
la balance des paiements, la variation de la masse monétaire externe et
celle du PIB externe.
2.2.1.- Balance des Paiements
La balance commerciale et la balance des transactions en
capital sont les deux composantes de la balance des paiements. Elles nous
donnent une idée de l'état de santé de l'économie,
et ont des répercussions sur la valeur de la monnaie locale.
2.2.1.a.- Balance Commerciale
En se référant au tableau ci-dessus, nous
pouvons voir facilement que les importations dépassent en large partie
les exportations, le déficit se creuse d'année en année.
Pourtant, l'un des principaux moyens de sauvegarder la valeur de la monnaie
nationale, reste et demeure l'excédant commercial. Pour la
période sous étude, les importations sont passées de
6,345 millions de gourde en 1995 à
15,450 million de gdes en 2005, contre les exportations qui
ont passé de 1,326 million à
3,430 millions. (Voir le tableau ci-dessous). Face à
cette augmentation de déficit commercial, la monnaie nationale perd ipso
facto de sa valeur.
2.2.1.b.- Balance des Transactions en
Capital
La balance de transactions en capital comprend les gains des
résidents du pays travaillant à l'étranger et les autres
revenus externes de facteurs de production qui échoient à des
personnes résidant dans le pays. On remarque qu'en Haïti,
malgré les dons reçus, en provenance des
organismes internationaux ou des particuliers sous forme de transfert, le
déficit de la balance commerciale se creuse davantage. Cela signifie que
cet argent reçu n'a pas été alloué à la
production, il gonfle plutôt la masse monétaire, augmentant les
dépenses des ménages dans la consommation des biens
importés. Ce qui empire la crise de devise dans le pays.
Tableau 6
Importation, Exportation, Balance
Commerciale
En million de Gourde 1986-87
|
94-95
|
95-96
|
96-97
|
97-98
|
98-99
|
99-00
|
00-01
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
IMP.
|
6.345
|
8.412
|
9.019
|
9.614
|
11,797
|
15.249
|
14.932
|
14.757
|
15.225
|
15.063
|
15.450
|
EXP.
|
1.326
|
1.688
|
1.929
|
2.378
|
2.770
|
2.945
|
2.881
|
2.821
|
3.023
|
3.318
|
3.430
|
BC.
|
-5019
|
-6724
|
-7685
|
-7236
|
-9027
|
-12304
|
-12051
|
-11936
|
-12202
|
-11745
|
-12020
|
Source : BRH
2.2.2.- Masse Monétaire
Externe
Les Etats-Unis étant notre premier partenaire
commercial, toute variation au niveau de son économie pourrait avoir des
effets positifs ou négatifs sur notre économie. La masse
monétaire des Etats-Unis est l'une des variables macroéconomiques
qui peut influencer notre économie et cela se fait sentir à
travers le taux de change. Selon l'approche monétaire de la
détermination du taux de change, toute variation à la hausse de
la masse monétaire des Etats-Unis (toute chose restant égale),
engendra une appréciation de la monnaie locale, et vice versa. Durant la
période sous étude, le rythme de variation à la hausse de
la masse monétaire, a été inférieur au rythme de
variation de la de la masse monétaire en Haïti. Mais si on analyse
la masse monétaire des Etats-Unis, elle est supérieure à
celle d'Haïti sur toute la période, pourtant le taux de change n'a
pas arrêté d'augmenter. Ce qui est contraire à la
théorie des monétaristes. En analysant ce
phénomène, on dira qu'Haïti n'a pas produit assez pour
attirer et satisfaire la demande des Etats-Unis.
2.2.3.- Production Externe
Toujours selon l'approche monétaire du change, toute
augmentation de la production externe supérieure à celui du pays
domestique, engendra une hausse du taux de change, et vice versa. Une analyse
des données sur la production des Etats-Unis nous montre qu'elle est
passée de 7,816.8 millions de dollar en 1996 à
12,438.9 millions en 2005, et celle d'Haïti de
2,8830 millions en 1996 à 4,4650
millions de dollar en 2005. Ce qui explique que le change varie vers le haut
sans jamais revenir à son niveau initial.
Cet analyse nous a permis de voir que, la Production
Nationale, la Politique Monétaire, Le goût des Agents Economiques,
les Problèmes Socio-politiques, les anticipations et le
déséquilibre de la Balance des Paiements et la masse
monétaire et le PIB des Etats-Unis, sont des causes évidentes qui
ont agi directement ou indirectement sur la fluctuation du change pour la
période sous études.
2.3.- Conséquence du change sur l'économie
Le taux de change, est devenu un indicateur
clef qui nous permettra de voir l'état de santé de
l'économie.
Cependant la fluctuation du taux de change ne reste pas sans
conséquences sur l'économie. Nous n'allons pas analyser l'impact
de la fluctuation du change sur chaque variable macroéconomique car ceci
pourrait faire l'objet d'un autre travail de recherche, mais nous pouvons dire
que le taux de change a fluctué vers le haut durant la période
sous étude, ce qui devrait être un avantage pour l'économie
si on se réfère à la condition
Marshal-Lener34(*) qui stipule que tout augmentation du taux de
change aura pour effet d'augmenter les exportations c'est-à-dire
d'améliorer la balance commerciale, donc porteuse de croissance.
Pourtant la faiblesse de notre appareil productif empêche cela
d'arriver. Donc la hausse du change est porteuse d'effets négatifs, elle
occasionne entre autre, la hausse des prix, elle perturbe les décisions
d'investissement en agissant sur les coûts de production, elle conduit
les producteurs à détourner leurs intérêts aux
activités qui ont pour vocation de satisfaire la demande
étrangère au profit des activités domestiques, elle
alimente le déficit de la balance des paiements, la hausse des
importations, et une baisse des réserves nettes de change etc. Alors,
seule une augmentation de la production nationale pourra renverser cette
tendance.
Dans le chapitre qui suit, nous analyserons empiriquement la
crise de change, à travers un modèle économétrique,
et voir comment il réagi face à la variation des fondamentaux.
CHAPITRE IV
Modélisation du Taux de change
Après l'analyse des différentes causes de la
fluctuation du taux de change, nous étudions premièrement dans
ce chapitre pour la période de 1996 à 2005, le rôle de
certaines variables macroéconomiques (la masse monétaire locale
et étrangère, le PIB domestique et étranger, le taux
d'inflation local) dans l'explication de la fluctuation du taux de change
à travers un modèle économétrique.
Deuxièmement, on analysera les résultats et on formulera des
recommandations. L'approche retenue, est celle des monétaristes, qui
stipule que le taux de change peut être expliqué par les
fondamentaux de l'économie, à savoir la masse monétaire
locale et étrangère, le PIB local et étranger, et le taux
d'intérêt local et étranger.
1.1.- Présentation du
modèle économétrique
Le modèle de base retenu dans le
cadre de notre travail, est le modèle présenté par Adnan
CHOCKRI35(*), qui a
démontré comment l'offre de monnaie et le PIB peuvent contribuer
à expliquer la fluctuation du change en utilisant l'approche
monétaire du taux de change.
1.1.1.- Structure et
fonctionnement du modèle
Selon l'approche monétaire, la
variation du change est un phénomène monétaire, et pour
mieux comprendre le change, on doit analyser le comportement de la demande de
monnaie. Les monétaristes ont procédé comme suit :
Selon leur analyse, le logarithme de la
demande de monnaie peut dépendre du logarithme du revenu réel
(y)36(*), du logarithme de
niveau des prix (p), et du niveau du taux d'intérêt (i). Les
économies n'étant plus en autarcie, ont des répercussions
les unes sur les autres. Alors les monétaristes ont
considéré aussi des variables étrangers.
L'équilibre monétaire dans les pays locaux et
étrangers peut être donné par :
mt = pt + àyt
- âit (1.1)
m*t = p*t +
à*y*t - â*i*t (1.2)
m représente la masse
monétaire, p représente le prix, y
représente le PIB, i représente le
taux d'intérêt, à le coefficient du PIB,
â le coefficient du taux d'intérêt. Les
variables avec le symbole (*) représentent les variables en provenance
des Etats-Unis.
L'équilibre sur le marché des biens marchands
s'établit lorsqu'il n'y a plus d'opportunités d'arbitrages.
Autrement dit, si la PPA est vérifiée, il s'ensuit que :
et = pt* - pt
(1.3)
Où et représente le
logarithme du taux de change nominal.
Par ailleurs, les niveaux des prix étrangers,
déterminés par la demande étrangère de monnaie,
constituent des variables exogènes à l'économie locale. En
outre, les niveaux des prix locaux sont déterminés par la demande
domestique de monnaie. Donc dans ces conditions le taux de change serait
gouverné par les demandes relatives de monnaies.
En substituant les équations (1.1) et (1.2) dans la
relation (1.3) et en réarrangeant les termes, nous aurons
l'équation de base du modèle monétaire en situation de
flexibilité des prix formulée ainsi :
et = (mt - mt*) -
àyt + à*yt* + âit -
â*it* (1.4)
D'où la forme économétrique :
et = 0 + 1mt +
2mt* +3yt +4yt* +5it
+6it*
Les variables en Astérix sont des variables
étrangers. La relation (1.4) stipule qu'un excès dans
l'accroissement de demande locale de monnaie par rapport à la demande
étrangère entraîne une augmentation de
et, signalant ainsi la détérioration
de la valeur de la monnaie locale en terme de son homologue
étrangère.
Mais Adnan CHOCKRI, dans le cadre de son travail s'est
basé sur le change de l'Euro face au dollar américain, a
porté certaines modifications dans le modèle de base.
En supposant la validité de l'hypothèse de la
PTINC37(*) :
it - it* = Et
(et+1) (2)
Où Et est l'espérance
mathématique conditionnelle à l'information disponible, dans le
cas où et+1 est égale
à zéro (hypothèse de stationnarité), on a alors
it = it*. Dans ce cas :
et = 0 + 1mt +
2mt* +3yt +4yt*
mt Le logarithme de la masse
monétaire locale
mt* Le logarithme de la masse
monétaire étrangère
yt Le logarithme du Produit
Intérieur Brut local
yt* Le logarithme du Produit
Intérieur Brut étranger
En utilisant la méthode de cointégration, et en
faisant les tests de validité nécessaire, il a pu
démontrer le rôle de la masse monétaire et de la production
dans l'explication du change.
En tenant compte de notre objectif de recherche et dans
le but de simplifier le travail, nous avons jugé nécessaire
d'ajouter une variable que nous pensons être pertinente, à savoir
le taux d'inflation locale (IPC)38(*), cette dernière a une
grande influence sur le change. Nous avons utilisé une méthode
différente que celle utilisé par Adnan Chockri, à savoir
le moindre carré ordinaire (MCO), tout en restant dans
la logique des monétaristes.
Les variables retenues sont : La masse
monétaire locale et étrangère et le
produit intérieur brut local et
étranger, et l'indice des prix à la consommation
locale, car ces variables ont retenu notre attention des la
problématique de la recherche. Ce qui nous a poussé à
formuler notre hypothèse de départ. Ainsi les données que
nous allons utiliser proviennent des bases de données de la
IHSI et de la BRH, et elles seront
traitées à partir du logiciel E-views.
1.1.2.- Ecriture du
modèle
La variable dépendante ou endogène retenue
est le taux de change (TXCH), et les
variables indépendantes ou exogènes, sont la masse
monétaire locale et étrangère (M2, M2*),
le Produit intérieur brut local et étranger (IPC, IPC*),
l'Indice des Prix à la Consommation locale (IPC). Etant
donné, que les variables n'ont pas toutes les mêmes unités,
on a jugé nécessaire de prendre leur logarithme.
Notre fonction se présente ainsi :
TXCH = F (M2, M2*, PIB, PIB*, IPC)
D'où la forme économétrique :
et = 0 +
1m2t + 2m2t*+
3pibt + 4pibt* +
5ipct + t
Cette fonction a pour objectif, d'expliquer le comportement du
change par rapport aux variables explicatives, durant la période 1996
à 2005. Toutefois il faut préciser que les données sont
choisies sur une base mensuelle en million de dollars américains, hors
jusqu'à date les instances concernées n'ont pas encore
publié le PIB (PIB Haïtien) sur une base mensuelle. Alors on a
jugé nécessaire d'utiliser des données estimatives du PIB
fourni par E-views, qui est un logiciel conçu pour faire des
études économétriques, et qui a converti pour nous les
séries annuelles du PIB en séries mensuelles.
1.2.- Estimation du
modèle et Interprétation des résultats
Estimation du modèle choisi, Tableau #
7
La fonction choisie a été estimée
à travers le logiciel E-views, ce dernier a généré
les résultats suivants :
Dependent Variable: LTXCH
|
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
|
Date: 09/21/08 Time: 10:03
|
|
|
|
|
Sample: 1996M01 2005M12
|
|
|
|
|
Included observations: 120
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
C
|
-5.38841
|
0.577918
|
-9.32383
|
0
|
LM2HAITI
|
-6.03065
|
0.400878
|
-15.0436
|
0
|
LM2USA
|
1.048804
|
0.195939
|
5.352708
|
0
|
LPIBHAITI
|
0.049831
|
0.027751
|
1.795657
|
0.0752
|
LPIBUS
|
1.167894
|
0.272182
|
4.290857
|
0
|
LIPCH
|
0.117932
|
0.009605
|
12.2776
|
0
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.990886
|
Mean dependent var
|
|
3.163503
|
Adjusted R-squared
|
0.990487
|
S.D. dependent var
|
|
0.375455
|
S.E. of regression
|
0.03662
|
Akaike info criterion
|
|
-3.727723
|
Sum squared resid
|
0.152879
|
Schwarz criterion
|
|
-3.588348
|
Log likelihood
|
229.6634
|
F-statistic
|
|
2478.981
|
Durbin-Watson stat
|
0.267252
|
Prob(F-statistic)
|
|
0
|
|
|
|
|
|
Source : résultat généré par
E-views
Nous pouvons constater à partir de cette estimation que
les variables explicatives expliquent la réalité à 99 %.
Bien que certaines variables ne soient pas statistiquement significatives,
entre autres LPIBHAITI (le produit intérieur brut
local), mais selon Fisher (F-statistic), le modèle est globalement
significatif.
Appliquons les différents tests afin de valider le
modèle et de voir l'apport de chaque variable explicative dans
l'explication du modèle.
1.2.1.- TESTS
STATISTIQUES
Les différents tests statistiques sont importants dans
un travail économétrique car ils permettent de confirmer ou
d'infirmer la validité du modèle, et de voir le pouvoir
explicatif de chaque variable exogène. Ainsi, dans le cadre de ce
travail nous avons effectué un ensemble de tests.
1.2.1.1.- Test de
normalité des erreurs
Pour calculer les intervalles de confiance
prévisionnels et aussi pour calculer les tests de Student
sur les paramètres, il convient de vérifier la
normalité des erreurs.
- Règle de Décision
Test de normalité des erreurs, Tableau #
8
Les résidus sont normalement distribués si
Skewness = 0, Kurtuosis = 3 et la probalité
(Probability) associée à la statistique
Jarque-Bera est supérieur à 5
%. Conformément, aux principes de base de ce test, le terme
d'erreur doit suivre, au coefficient de 95%, une loi normale. Après le
calcul sur E-views, on a trouvé le résultat ci-dessous.
Source : résultat généré par
E-views
D'après les règles de décision du test,
nous pouvons dire que les erreurs ne sont pas normalement distribuées,
car la probabilité associée à Jarque-Bera est
inférieure à 5%. Ceci, nous porte à
réestimer notre modèle.
1.3.- NOUVELLE SPECIFICATION DU MODELE
Le tableau ci-dessus génère les résultats
du modèle réestimé.
Réestimation du modèle, Tableau #
9
Dependent Variable: LTXCH
|
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
|
Date: 09/21/08 Time: 09:36
|
|
|
|
|
Sample(adjusted): 1996M02 2005M12
|
|
|
|
|
Included observations: 119 after adjusting
endpoints
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
C
|
30.18267
|
10.85528
|
2.78046
|
0.0064
|
LM2HAITI
|
-6.46301
|
0.221332
|
-29.2005
|
0
|
LM2USA
|
0.137221
|
0.100276
|
1.368437
|
0.174
|
LPIBHAITI
|
-0.35781
|
0.203391
|
-1.75922
|
0.0813
|
LPIBUS
|
-6.28655
|
2.34303
|
-2.68309
|
0.0084
|
LIPCH
|
0.013309
|
0.00637
|
2.089233
|
0.039
|
LPIBHAITI^2
|
0.143235
|
0.084597
|
1.693143
|
0.0933
|
LPIBUS^2
|
0.368032
|
0.130852
|
2.81257
|
0.0058
|
LM2HAITI(-1)
|
4.514407
|
0.458451
|
9.847079
|
0
|
LTXCH(-1)
|
0.757567
|
0.059579
|
12.7154
|
0
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.998731
|
Mean dependent var
|
|
3.167033
|
Adjusted R-squared
|
0.998627
|
S.D. dependent var
|
|
0.375037
|
S.E. of regression
|
0.013898
|
Akaike info criterion
|
|
-5.63382
|
Sum squared resid
|
0.021055
|
Schwarz criterion
|
|
-5.40028
|
Log likelihood
|
345.2121
|
F-statistic
|
|
9534.921
|
Durbin-Watson stat
|
1.998456
|
Prob(F-statistic)
|
|
0
|
|
|
|
|
|
Source : résultat généré par
E-views
1.3.1.- ESTIMATION DE
L'EQUATION
TXCH = C(1) + C(2)*LM2HAITI + C(3)*LM2USA +
C(4)*LPIBHAITI + C(5)*LPPIBUS + C(6)*LIPCH + C(7)*LM2HAITI(-1) +
C(8)*(LPIBHAITI^2) + C(9)*(LPIBUS^2) + C(10)*LTXCH(-1)
Dans la nouvelle spécification, nous
avons utilisé comme méthode à décalage temporel, la
Méthode à retards échelonnés, qui
consiste à décaler certaines variables dans le temps, ce qui nous
a permis d'obtenir des résultats plus pertinents.
D'après le tableau précédent toutes nos
variables sont statistiquement significatives, exception faite pour les
variables LM2USA, LPIBHAITI et
LPIBHAITI^2. Mais, le modèle globalement significatif avec un
R2 = 99.8 %, cela signifie qu'il explique
très bien la réalité.
Nous allons procéder aux
différents tests statistiques afin de confirmer la validité du
modèle.
1.3.2.- Test de
normalité des erreurs
Pour calculer les intervalles de confiance
prévisionnels et aussi pour calculer les tests de Student
sur les paramètres, il convient de vérifier la
normalité des erreurs.
Test de normalité des erreurs, Tableau #
10
Tableau # 10
Source : résultat généré par
E-views
D'après les règles de décision du test,
nous pouvons dire que les erreurs sont normalement distribuées, car
la probabilité associée à Jarque-Bera est
supérieure à 5%. Cela signifie aussi que les
séries sont stationnaires39(*). Ceci nous porte à procéder aux autres
tests.
1.3.3.- Test
d'autocorrélation
Les séries temporelles sont souvent porteuses
d'autocorrélation des erreurs, alors utilisent le test qui suit, afin de
déceler tout risque d'autocorrélation.
1.3.3.1.- Test de
Breusch-Godfrey
Principe du test et Règle de
décision :
L'hypothèse testée est celle de
l'autocorrélation (de rang 1 et 2) des résidus. Le protocole du
test consiste à régresser les résidus sur toutes les
variables explicatives du modèle et sur les résidus
retardés respectivement de 1ère et 2ème périodes.
Si le modèle est globalement significatif ou s'il y a un
R2 élevé, alors on peut
présumer à 95% qu'il existe dans le modèle une
autocorrélation des résidus de rang 1 et/ou 2. La
précision sur le rang de l'autocorrélation est fournie par le
test de Wald sur les estimateurs des résidus
retardés sur le terme d'erreur. Si la probabilité associée
à la statistique de Fisher (F-statistic) est inférieure à
5%, on conclut qu'il y a autocorrélation des résidus dans le
modèle.
Réalisé à partir du logiciel E-views 4.1,
le test de Breusch-Godfrey fournit les résultats suivants :
Test d'autocorrélation, Tableau # 11
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.092597
|
Probability
|
|
0.339056
|
Obs*R-squared
|
2.381624
|
Probability
|
|
0.303974
|
|
|
|
|
|
Source : résultat généré par
E-views
Il semble que le modèle est exempt
d'autocorrélation, avec une probabilité supérieure
à 5% et un R2 peu
élevé40(*),
donc nous pouvons poursuivre avec les tests de validité.
1.3.4.- Test
d'Hétéroscédasticité
Ce test est utilisé, pour
vérifier si les variances des erreurs ne sont plus sur la
première diagonale, donc la variance de l'erreur est alors liée
aux valeurs de la variable explicative. Utilisons le test de White afin de
détecter tout risque
d'Hétéroscédasticité.
1.3.4.1.- Test de White
L'hypothèse testée est celle de
l'Hétéroscédasticité des résidus. Si le
modèle est globalement significatif ou s'il y a un
R2 élevé, alors on peut
présumer à 95% qu'il existe dans le
modèle d'Hétéroscédasticité. En principe,
s'il est observé dans une équation une quelconque
Hétéroscédasticité, c'est toujours le fait d'une ou
de plusieurs variables. Si la probabilité associée à la
statistique de Fisher (F-Statistic) est inférieure à 5%, nous
disons qu'il y a Hétéroscédasticité des
résidus dans le modèle. Le tableau suivant nous donne le
résultat fourni par E-views.
Test d'hétéroscédasticite, Tableau #
12
White Heteroskedasticity Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.336137
|
Probability
|
|
0.194622
|
Obs*R-squared
|
19.38365
|
Probability
|
|
0.196872
|
Source : résultat généré par
E-views
Avec un R2 = 4 %41(*), et la probabilité
associée à la statistique de Fisher qui est supérieur
à 5 % (19 %), même si tous nos estimateurs ne
sont pas significatifs, nous pouvons conclure qu'il n'existe pas
d'Hétéroscédasticité dans le modèle.
1.3.5.- Test de
stabilité des estimateurs
Ce test nous permet de voir si les estimateurs sont stables
pour la période sous études. Appliquons le test de Chow pour voir
si elles sont stables.
1.3.5.1.- Test de
CHOW
Les résultats permettent de tester l'hypothèse
de stabilité structurelle du modèle. En d'autres termes, les
estimateurs ne changent pas significativement entre deux sous périodes
(T1 et T2) de l'intervalle d'analyse (T). Si les probabilités
associées aux paramètres F-Statistic et Log likehood ratio sont
inférieures à 5%, nous acceptons l'hypothèse H0 et nous
concluons que le modèle est structurellement stable sur la
période.
Testons la première période.
Test de stabilité des estimateurs, Tableau #
13
Chow Breakpoint Test: 2001M01
|
|
|
|
F-statistic
|
3.394752
|
Probability
|
0.000757
|
Source : résultat généré par
E-views
Log likelihood ratio
|
35.08532
|
Probability
|
0.000121
|
Une analyse du tableau # 13, nous montre que la
probabilité de F-statistic et log likehood est inférieur à
5 %. Il ressort que notre modèle est stable sur la période
1.4.- ANALYSE DES RESULTATS
Tenant compte de notre hypothèse de départ, les
résultats obtenus nous prouvent que la masse monétaire locale et
le produit intérieur brut domestique agissent notablement sur le change
pour la période (1996 - 2005).
La masse monétaire agit sur le change en tenant compte
d'un processus de retard, et le produit intérieur brut, même s'il
est statistiquement insignifiant et avec son faible taux de croissance, a
contribué à l'amélioration du taux de change pour la
période sous étude. Les autres variables ont été
aussi très contributives, exception faite à
LM2USA qui n'est pas statistiquement significative. La masse
monétaire des Etats-Unis pour la période, a agi plutôt en
sens inverse, l'augmentation de la masse monétaire des Etats-Unis n'a
pas amélioré le change pour la période, sans doute
à cause du faible taux de croissance de la production locale. Mais le
Produit Intérieur Brut des Etats-Unis a grandement contribué
à la détérioration de la monnaie locale pour la
période. L'indice des prix à la consommation locale, a
été très contributif à l'explication du
modèle pour la période, c'est-à-dire toute hausse de l'IPC
engendrera une hausse du change.
Ce modèle confirme notre hypothèse de
départ à savoir que les fondamentaux de l'économie font
fluctuer le taux de change. Il confirme aussi nos hypothèses
spécifiques à savoir qu'une augmentation de la masse
monétaire fait fluctuer le change vers le haut, mais elle est
caractérisée par un effet de retard. Et le produit
intérieur brut local, même si non significatif, contribue à
la hausse du change avec sa faible croissance.
Les autres variables macroéconomiques externes telles
que la masse monétaire et le PIB des Etats-Unis, malgré leur
divergence par rapport à notre modèle, ont aussi contribué
à la fluctuation du change pour la période. Et notre
modèle explique la réalité à 99.8 %,
donc il est globalement significatif.
1.5.- CONCLUSION
Ce travail a eu pour objectif de faire ressortir les
principales causes de la variation du taux de change de 1996 à 2005.
L'analyse des différentes causes présentées, nous a
donné la chance de voir comment l'économie régresse
d'année en année, comment les variables macroéconomiques
ont agi sur le change. Les hypothèses énoncées au
début du travail, ont été confirmées. Cela dit, en
connaissant les variables qui influencent le change, on peut suivre ses
tendances.
Le taux de change joue un rôle de premier rang dans
toute économie, car il contient plusieurs caractéristiques qui
lui sont propres :
- Il est un moyen nécessaire au développement
des échanges internationaux
- Son impact dépend étroitement du
régime de change
- Il permet de rééquilibrer la balance des
paiements
- Il accompagne les politiques économiques
- Il peut être un facteur de reconnaissance
internationale
- Il nous montre si la monnaie locale est forte ou faible.
Nous espérons que ce travail sera utile à
d'autres chercheurs et soulèvera un débat autour de la question.
Ainsi nous formulons les propositions suivantes qui seront sans doute une piste
de réflexion sur le phénomène :
- Etant donné que notre analyse montre que le change
peut être contrôlé à partir des variables
monétaires, nous pensons que les autorités qui s'occupent de la
politique monétaire du pays (BRH), devraient se
penchent davantage sur le problème de l'offre de monnaie, qui est une
source de tension inflationniste et qui détériore la monnaie
locale, car cette offre de monnaie n'est pas compensée par une
augmentation de la production locale. Il faudra appliquer des mesures visant
à freiner l'offre de monnaie, du moins freiner son rythme de croissance.
Par exemple le renforcement de la politique des
« Bons ».
- Le taux de croissance du PIB diminue
d'année en année, cette faiblesse de production est à la
base de la majorité de problèmes économiques dans le pays,
entre autres notre dépendance vis-à-vis de l'étranger,
spécialement des Etats-Unis d'Amérique. Notre balance commerciale
et de paiement sont déficitaires, notre monnaie locale qui
n'arrête pas perdre de la valeur, tout ceci sont autant de
problèmes qui sont liés à la production locale. Le
gouvernement dans ces différentes politiques visant à
résoudre les crises socio-économiques, doit se pencher en premier
lieu sur les différents problèmes que confronte le secteur
productif du pays, en mettant l'emphase sur les infrastructures de base (route,
électricité, téléphone. engrais), afin de
redynamiser le secteur agricole.
- Il faut qu'il y ait un programme de crédit agricole,
afin de devenir compétitif sur le marché international, de
produire en quantité pour pouvoir satisfaire la demande
intérieure en constante progression. Sinon cela continuera à
alimenter l'inflation.
- L'application d'une politique budgétaire
appropriée qui servira de support à la politique monétaire
est nécessaire, afin de freiner ce déficit budgétaire. Et
par ricochet la banque centrale cessera de le financer à chaque fois.
Ces objectifs ne seront pas atteints s'il n'existe pas une
concertation entre les différents secteurs de la vie nationale, en
l'occurrence le secteur social, commercial, et financier, car l'avenir
sociopolitico-économique du pays dépendra des décisions
que les haïtiens prendront ensemble.
BIBLIOGRAPHIE
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www.unstats.oecd.org/unsd
www.memoireonline.com
www.nouvelliste.ht
www.memo.fr/article
www.wikipedia.com
ANNEXE
Annexe I : Données statistiques
utilisées dans notre modèle
économétrique
Mois
|
Taux change
|
M2 Haïti million dollar(1)
|
M2* Usa million dollar
|
Pib* Usa en million dollar
|
Pib Haïti en million dollar
|
IPC Haïti
|
1995-09
|
15.54
|
732.65
|
3611.7
|
7580.244
|
3.197914
|
17.26000
|
1995-10
|
17.02
|
677.59
|
3622.4
|
7624.291
|
3.169371
|
21.42000
|
1995-11
|
16.18
|
718.59
|
3630.8
|
7668.027
|
3.144073
|
26.27000
|
1995-12
|
16.16
|
744.31
|
3638.1
|
7711.452
|
3.12202
|
24.78000
|
1996-01
|
16.78
|
721.31
|
3656.3
|
7754.566
|
3.103211
|
21.54000
|
1996-02
|
16.55
|
735.17
|
3668.7
|
7797.369
|
3.087648
|
19.63000
|
1996-03
|
16.80
|
719.92
|
3695.5
|
7839.861
|
3.075329
|
19.26000
|
1996-04
|
16.36
|
733.77
|
3707.8
|
7882.041
|
3.066255
|
20.91000
|
1996-05
|
16.10
|
722.06
|
3718.8
|
7923.911
|
3.060425
|
21.31000
|
1996-06
|
15.59
|
757.38
|
3730.4
|
7965.469
|
3.057841
|
20.52000
|
1996-07
|
15.04
|
765.04
|
3746.7
|
8006.716
|
3.058501
|
18.35000
|
1996-08
|
15.03
|
764.42
|
3756.4
|
8047.652
|
3.062406
|
17.59000
|
1996-09
|
15.05
|
768.79
|
3765.1
|
8088.277
|
3.069555
|
17.01000
|
1996-10
|
15.55
|
746.40
|
3780.6
|
8128.591
|
3.079949
|
15.71000
|
1996-11
|
15.27
|
754.74
|
3797.6
|
8168.594
|
3.093589
|
14.56000
|
1996-12
|
15.09
|
802.52
|
3819.2
|
8208.286
|
3.110472
|
14.61000
|
1997-01
|
16.26
|
746.68
|
3833.8
|
8247.666
|
3.130601
|
15.07000
|
1997-02
|
16.11
|
753.15
|
3844.8
|
8286.736
|
3.153974
|
15.19000
|
1997-03
|
16.51
|
757.23
|
3859.5
|
8325.494
|
3.180592
|
16.87000
|
1997-04
|
16.69
|
747.57
|
3875.9
|
8363.941
|
3.210455
|
16.38000
|
1997-05
|
16.82
|
745.81
|
3887.8
|
8402.077
|
3.243563
|
16.65000
|
1997-06
|
16.76
|
774.62
|
3903.8
|
8439.902
|
3.279915
|
16.89000
|
1997-07
|
16.49
|
779.46
|
3924.4
|
8477.416
|
3.319512
|
17.25000
|
1997-08
|
16.75
|
771.29
|
3953.8
|
8514.619
|
3.362354
|
17.59000
|
1997-09
|
16.95
|
759.26
|
3972.9
|
8531.07
|
3.519597
|
16.95000
|
1997-10
|
17.41
|
745.44
|
3990.0
|
8568.508
|
3.564264
|
16.68000
|
1997-11
|
16.87
|
776.78
|
4011.9
|
8606.493
|
3.607512
|
15.92000
|
1997-12
|
17.31
|
792.48
|
4033.4
|
8645.024
|
3.649341
|
15.59000
|
1998-01
|
17.56
|
783.28
|
4057.1
|
8684.102
|
3.689751
|
15.71000
|
1998-02
|
17.38
|
791.49
|
4089.3
|
8723.727
|
3.728742
|
14.82000
|
1998-03
|
17.34
|
788.42
|
4115.4
|
8763.897
|
3.766313
|
12.81000
|
1998-04
|
16.95
|
792.98
|
4138.9
|
8804.615
|
3.802466
|
12.79000
|
1998-05
|
16.69
|
824.15
|
4161.3
|
8845.879
|
3.837199
|
11.87000
|
1998-06
|
16.30
|
841.90
|
4186.8
|
8887.689
|
3.870513
|
10.91000
|
1998-07
|
16.07
|
865.24
|
4204.2
|
8930.046
|
3.902408
|
9.740000
|
1998-08
|
16.51
|
858.45
|
4227.8
|
8972.949
|
3.932884
|
9.130000
|
1998-09
|
16.85
|
850.71
|
4270.4
|
9024.923
|
4.209239
|
8.270000
|
1998-10
|
16.30
|
880.05
|
4310.3
|
9068.562
|
4.2265
|
7.500000
|
1998-11
|
16.59
|
875.61
|
4348.3
|
9112.39
|
4.231966
|
8.020000
|
1998-12
|
16.50
|
895.73
|
4379.6
|
9156.406
|
4.225636
|
7.450000
|
1999-01
|
16.78
|
884.73
|
4401.9
|
9200.612
|
4.207512
|
7.380000
|
1999-02
|
16.89
|
877.98
|
4428.3
|
9245.006
|
4.177592
|
7.930000
|
1999-03
|
16.68
|
897.98
|
4438.5
|
9289.59
|
4.135877
|
7.940000
|
1999-04
|
16.69
|
931.63
|
4467.5
|
9334.362
|
4.082366
|
7.450000
|
1999-05
|
16.70
|
928.79
|
4486.1
|
9379.323
|
4.01706
|
7.610000
|
1999-06
|
16.70
|
947.13
|
4507.1
|
9424.473
|
3.939959
|
8.120000
|
1999-07
|
16.82
|
950.36
|
4532.3
|
9469.812
|
3.851062
|
8.740000
|
1999-08
|
16.80
|
958.33
|
4552.3
|
9515.34
|
3.75037
|
9.320000
|
1999-09
|
16.94
|
965.16
|
4567.2
|
9604.883
|
3.030127
|
9.920000
|
1999-10
|
17.55
|
949.86
|
4586.4
|
9648.95
|
2.931345
|
10.10000
|
1999-11
|
17.96
|
938.63
|
4611.2
|
9691.367
|
2.846268
|
9.660000
|
1999-12
|
17.97
|
983.35
|
4636.8
|
9732.133
|
2.774895
|
9.670000
|
2000-01
|
18.26
|
971.70
|
4663.5
|
9771.25
|
2.717228
|
10.02000
|
2000-02
|
19.18
|
923.20
|
4678.8
|
9808.717
|
2.673266
|
10.45000
|
2000-03
|
19.74
|
917.88
|
4708.0
|
9844.533
|
2.643008
|
12.00000
|
2000-04
|
19.73
|
925.17
|
4758.7
|
9878.7
|
2.626455
|
12.29000
|
2000-05
|
19.67
|
927.18
|
4751.5
|
9911.217
|
2.623608
|
11.88000
|
2000-06
|
20.38
|
916.12
|
4767.4
|
9942.083
|
2.634465
|
11.49000
|
2000-07
|
20.87
|
899.68
|
4781.4
|
9971.3
|
2.659027
|
11.65000
|
2000-08
|
21.63
|
868.68
|
4813.5
|
9998.867
|
2.697294
|
12.52000
|
2000-09
|
28.33
|
683.56
|
4845.7
|
9977.514
|
3.211505
|
15.32000
|
2000-10
|
23.58
|
826.52
|
4864.0
|
10003.76
|
3.257787
|
18.03000
|
2000-11
|
23.89
|
811.54
|
4874.5
|
10030.35
|
3.29838
|
18.96000
|
2000-12
|
22.52
|
891.02
|
4918.3
|
10057.26
|
3.333283
|
18.98000
|
2001-01
|
23.76
|
847.92
|
4973.4
|
10084.51
|
3.362496
|
18.57000
|
2001-02
|
23.55
|
852.05
|
5012.0
|
10112.1
|
3.38602
|
18.08000
|
2001-03
|
23.96
|
857.10
|
5071.3
|
10140.01
|
3.403853
|
16.29000
|
2001-04
|
23.47
|
870.81
|
5133.2
|
10168.26
|
3.415998
|
16.19000
|
2001-05
|
23.52
|
866.88
|
5134.3
|
10196.85
|
3.422452
|
16.86000
|
2001-06
|
24.37
|
845.90
|
5174.3
|
10225.76
|
3.423217
|
16.71000
|
2001-07
|
24.11
|
858.31
|
5206.8
|
10255.01
|
3.418292
|
15.99000
|
2001-08
|
24.42
|
860.37
|
5238.9
|
10284.6
|
3.407678
|
15.03000
|
2001-09
|
25.49
|
824.86
|
5347.1
|
10296.31
|
3.27576
|
12.34000
|
2001-10
|
26.01
|
815.40
|
5338.6
|
10327.32
|
3.258617
|
9.520000
|
2001-11
|
25.96
|
819.42
|
5380.6
|
10359.43
|
3.240635
|
8.630000
|
2001-12
|
26.34
|
832.29
|
5429.7
|
10392.64
|
3.221815
|
8.150000
|
2002-01
|
26.67
|
817.22
|
5457.0
|
10426.95
|
3.202156
|
7.990000
|
2002-02
|
27.20
|
811.90
|
5485.9
|
10462.35
|
3.181658
|
8.030000
|
2002-03
|
26.77
|
818.92
|
5495.8
|
10498.85
|
3.160321
|
8.470000
|
2002-04
|
26.68
|
819.92
|
5499.5
|
10536.45
|
3.138145
|
8.510000
|
2002-05
|
26.97
|
808.31
|
5522.7
|
10575.14
|
3.115131
|
8.370000
|
2002-06
|
27.28
|
815.95
|
5543.5
|
10614.93
|
3.091278
|
8.410000
|
2002-07
|
28.44
|
798.66
|
5591.6
|
10655.82
|
3.066586
|
8.910000
|
2002-08
|
28.76
|
808.43
|
5631.8
|
10697.81
|
3.041056
|
9.540000
|
2002-09
|
29.70
|
790.03
|
5655.9
|
10731.87
|
2.782966
|
10.07000
|
2002-10
|
32.95
|
730.06
|
5705.1
|
10776.43
|
2.765481
|
11.91000
|
2002-11
|
37.27
|
666.99
|
5750.2
|
10822.46
|
2.756879
|
12.78000
|
2002-12
|
37.61
|
696.40
|
5775.6
|
10869.98
|
2.757161
|
14.77000
|
2003-01
|
41.51
|
642.17
|
5802.5
|
10918.96
|
2.766327
|
28.88000
|
2003-02
|
44.52
|
627.97
|
5842.0
|
10969.42
|
2.784376
|
33.25000
|
2003-03
|
42.22
|
668.21
|
5860.1
|
11021.36
|
2.811309
|
36.96000
|
2003-04
|
42.30
|
687.54
|
5902.0
|
11074.77
|
2.847126
|
39.25000
|
2003-05
|
40.54
|
719.44
|
5959.9
|
11129.66
|
2.891827
|
40.57000
|
2003-06
|
42.86
|
695.98
|
5998.6
|
11186.03
|
2.945411
|
41.66000
|
2003-07
|
42.71
|
703.91
|
6051.2
|
11243.87
|
3.007879
|
42.03000
|
2003-08
|
41.22
|
732.74
|
6102.3
|
11303.18
|
3.079231
|
41.92000
|
2003-09
|
42.03
|
722.07
|
6082.5
|
11403.13
|
3.515424
|
42.46000
|
2003-10
|
41.96
|
732.31
|
6070.2
|
11463.76
|
3.589608
|
41.23000
|
2003-11
|
42.82
|
740.95
|
6066.0
|
11524.22
|
3.65774
|
41.49000
|
2003-12
|
42.08
|
789.25
|
6068.1
|
11584.51
|
3.719821
|
40.43000
|
2004-01
|
44.09
|
761.96
|
6070.2
|
11644.63
|
3.775851
|
25.83000
|
2004-02
|
43.00
|
791.57
|
6114.0
|
11704.58
|
3.825829
|
22.64000
|
2004-03
|
40.22
|
854.16
|
6154.7
|
11764.37
|
3.869755
|
20.83000
|
2004-04
|
37.74
|
901.70
|
6197.8
|
11823.99
|
3.90763
|
25.37000
|
2004-05
|
36.95
|
909.80
|
6268.0
|
11883.44
|
3.939454
|
25.09000
|
2004-06
|
35.74
|
936.18
|
6277.3
|
11942.73
|
3.965226
|
24.08000
|
2004-07
|
36.03
|
944.78
|
6285.4
|
12001.85
|
3.984946
|
23.04000
|
2004-08
|
36.10
|
952.48
|
6307.8
|
12060.8
|
3.998615
|
22.38000
|
2004-09
|
36.82
|
937.16
|
6339.4
|
12119.58
|
4.006232
|
22.53000
|
2004-10
|
37.16
|
943.53
|
6362.9
|
12178.2
|
4.007798
|
21.98000
|
2004-11
|
37.48
|
933.51
|
6400.0
|
12236.65
|
4.003313
|
20.56000
|
2004-12
|
37.23
|
978.88
|
6418.8
|
12294.93
|
3.992775
|
20.21000
|
2005-01
|
37.69
|
969.40
|
6422.3
|
12353.04
|
3.976187
|
19.79000
|
2005-02
|
37.89
|
972.65
|
6445.5
|
12410.99
|
3.953546
|
18.64000
|
2005-03
|
38.20
|
983.40
|
6464.7
|
12468.77
|
3.924855
|
17.16000
|
2005-04
|
39.03
|
963.91
|
6472.9
|
12526.38
|
3.890111
|
12.60000
|
2005-05
|
38.70
|
969.77
|
6489.3
|
12583.82
|
3.849316
|
12.61000
|
2005-06
|
39.92
|
956.73
|
6520.2
|
12641.1
|
3.80247
|
14.47000
|
2005-07
|
42.08
|
914.83
|
6545.3
|
12698.21
|
3.749572
|
15.04000
|
2005-08
|
42.34
|
909.48
|
6576.7
|
12755.15
|
3.690623
|
16.00000
|
Sources : IHSI, BRH, www.econstat.com
(1) Calcul effectué par l'auteur
Annexe II, Test de
Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.092597
|
Probability
|
|
0.339056
|
Obs*R-squared
|
2.381624
|
Probability
|
|
0.303974
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID
|
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
|
Date: 09/21/08 Time: 12:19
|
|
|
|
|
Presample missing value lagged residuals set to
zero.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
C
|
7.740204
|
13.63891
|
0.567509
|
0.5716
|
LM2HAITI
|
0.021708
|
0.222175
|
0.097707
|
0.9223
|
LM2USA
|
0.059733
|
0.117888
|
0.506692
|
0.6134
|
LPIBHAITI
|
0.006667
|
0.203312
|
0.032793
|
0.9739
|
LPIBUS
|
-1.67733
|
2.947118
|
-0.56914
|
0.5705
|
LIPCH
|
0.004279
|
0.007821
|
0.547106
|
0.5854
|
LPIBHAITI^2
|
-0.00237
|
0.084561
|
-0.02805
|
0.9777
|
LPIBUS^2
|
0.095061
|
0.165505
|
0.574371
|
0.5669
|
LM2HAITI(-1)
|
-0.38811
|
0.614021
|
-0.63208
|
0.5287
|
LTXCH(-1)
|
-0.05793
|
0.085308
|
-0.67905
|
0.4986
|
RESID(-1)
|
0.045619
|
0.126293
|
0.361218
|
0.7186
|
RESID(-2)
|
0.165924
|
0.112871
|
1.470031
|
0.1445
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.020014
|
Mean dependent var
|
|
-2.94E-15
|
Adjusted R-squared
|
-0.08073
|
S.D. dependent var
|
|
0.013358
|
S.E. of regression
|
0.013886
|
Akaike info criterion
|
|
-5.62042
|
Sum squared resid
|
0.020633
|
Schwarz criterion
|
|
-5.34017
|
Log likelihood
|
346.415
|
F-statistic
|
|
0.198654
|
Durbin-Watson stat
|
2.02022
|
Prob(F-statistic)
|
|
0.997391
|
|
|
|
|
|
Résultat E-Views
Annexe III, Test
d'Hétéroscédasticité
White Heteroskedasticity Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.336137
|
Probability
|
|
0.194622
|
Obs*R-squared
|
19.38365
|
Probability
|
|
0.196872
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID^2
|
|
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
|
|
Date: 09/21/08 Time: 12:38
|
|
|
|
|
Sample: 1996M02 2005M12
|
|
|
|
|
Included observations: 119
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
C
|
0.288443
|
0.494114
|
0.583758
|
0.5607
|
LM2HAITI
|
-1.14404
|
0.629682
|
-1.81685
|
0.0721
|
LM2HAITI^2
|
0.302875
|
0.166127
|
1.82315
|
0.0712
|
LM2USA
|
0.15312
|
0.114025
|
1.342871
|
0.1823
|
LM2USA^2
|
-0.00907
|
0.006657
|
-1.36178
|
0.1762
|
LPIBHAITI
|
0.003827
|
0.041891
|
0.091349
|
0.9274
|
LPIBHAITI^2
|
-0.00212
|
0.0263
|
-0.08074
|
0.9358
|
LPIBUS
|
-0.28236
|
0.180478
|
-1.5645
|
0.1208
|
LPIBUS^2
|
0.015538
|
0.009847
|
1.577962
|
0.1176
|
LIPCH
|
-0.00031
|
0.00092
|
-0.33837
|
0.7358
|
LIPCH^2
|
7.15E-05
|
0.000161
|
0.444217
|
0.6578
|
(LPIBHAITI^2)^2
|
0.000133
|
0.003006
|
0.044127
|
0.9649
|
LM2HAITI(-1)
|
1.524998
|
0.658078
|
2.317351
|
0.0225
|
LM2HAITI(-1)^2
|
-0.40571
|
0.173702
|
-2.33569
|
0.0214
|
LTXCH(-1)
|
-0.00305
|
0.004262
|
-0.71471
|
0.4764
|
LTXCH(-1)^2
|
0.000332
|
0.000599
|
0.554546
|
0.5804
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.162888
|
Mean dependent var
|
|
0.000177
|
Adjusted R-squared
|
0.040978
|
S.D. dependent var
|
|
0.000258
|
S.E. of regression
|
0.000252
|
Akaike info criterion
|
|
-13.6079
|
Sum squared resid
|
6.55E-06
|
Schwarz criterion
|
|
-13.2343
|
Log likelihood
|
825.6722
|
F-statistic
|
|
1.336137
|
Durbin-Watson stat
|
2.427346
|
Prob(F-statistic)
|
|
0.194622
|
|
|
|
|
|
Résultat E-Views
* 1 Les variables
étrangères sont les variables des Etats-Unis
* 2 Voir cadre
Théorique
* 3 Une
dépréciation de la gourde signifie que le taux de change de la
gourde par rapport au dollar américain augmente, fluctue vers le haut.
Et une diminution du taux de change signifie que la gourde est
appréciée, taux de change fluctue vers les bas. Quand le taux de
change s'écarte de sa tendance, on dit qu'il y a une fluctuation, une
variation, une instabilité, une volatilité du taux de change.
* 4 A partir du mois de
novembre 1996, la Banque Centrale a introduit les BONS BRH comme nouvel
instrument de reprise de la liquidité à court terme du
système bancaire. Cette mesure visait un double objectif. D'une part, il
s'agissait de substituer progressivement les bons BRH aux réserves
obligatoires pour signifier que la banque voulait rompre avec la politique de
répression financière qui avait prévalu durant les quinze
années antérieures. D'autre part, il était donné
aux opérateurs économiques le signal d'un engagement de la BRH
envers le développement du marché interbancaire.
* 5 Jean-Pierre Alleget,
Mohamed Ayadi et Leile Haouaoui, « Volatilité des Chocs et
degré de Flexibilité du taux de Change » Scientific
Paper. P 35
* 6 Bulletin AHE, volume 1 #
3, décembre 2002, p 21
* 7 M2 : les comptes
sur livrets, M3 : les dépôts à termes, bons et
certificats de dépôts. M1 représente la monnaie fiduciaire
(pièce et billets) et les dépôts à vue,
* 8 Rapport BRH,
www.brh.net
* 9 Les fondamentaux dans notre
travail sont : la masse monétaire (locale et étranger), la
production (locale et étranger), et l'indice des prix à la
consommation. Voir cadre conceptuel.
* 10 Les
Quotes-parts génèrent l'essentiel des ressources
financières du FMI. Chaque pays membre se voit attribuer une quote-part
sur la base de son importance relative dans l'économie mondiale. La
quote-part d'un pays membre détermine le montant maximum de ressources
financières que le pays s'engage à fournir au FMI et le nombre de
voix qui est attribué, et détermine le montant de l'aide
financière qu'il peut obtenir du FMI.
* 11Dans l'or et la crise du
dollar (1960), Robert Triffin note que le système de Bretton Woods
induit que les Etats-Unis aient une balance des paiements déficitaire
afin d'alimenter le monde en moyens de paiements internationaux. Toutefois, ce
phénomène a un autre effet : Il contribue à un
affaiblissement progressif de la confiance des étrangers dans le dollar.
Ainsi, les besoins importants de l'économie mondiale en une devise
fiable, le dollar, contribuent paradoxalement à la perte de confiance en
la fiabilité de cette monnaie. Robert Triffin croit voir dans ce
paradoxe un dilemme insurmontable, connu comme le dilemme de
Triffin, qui mène nécessairement à un
effondrement du système et invite dès 1960 à une
réforme du système monétaire international.
* 12 Sur le marché
libre de l'or, réouvert en 1954, les cours montent brusquement à
40 dollars l'once. Situation intolérable pou Washington, qui entend
maintenir le prix de $35 dollars par once. Pour y parer, les Etats-Unis
constituent avec l'aide de la France un « Pool de l'Or »,
chaque fois que les cours menacent de dépasser 35 dollars, le pool
intervient en vendant. (La France va se retirer par la suite).
* 13 Les accords de
la Jamaïque Accords qui légalisent en effet le
système des taux de changes flottants et mettent fin au régime
des parités fixes mais ajustables. Le comité intérimaire
du FMI met un terme définitif au système monétaire de
parités fixes. Au même moment, le 8 janvier 1976, les ministres
des Finances qui forment le comité intérimaire du FMI, adoptent
à Kingston une réforme du système monétaire
international.
* 14 La crise
économique asiatique est une crise économique qui a touché
les pays de l'Asie de SUD-EST à partir de juillet 1997, puis s'est
propagée, avec un moindre ampleur, à d'autre pays
émergents : Russie, Argentine, Brésil. Le surinvestissement
et des niveaux de dette extérieure très élevés sont
les causes sous-jacentes de cette crise, qui a débuté sous la
forme d'une crise monétaire (forte dépréciation des
monnaies asiatiques).
* 15 Jean Pierre Boyer,
« Le Système bancaire Haïtien » 65 p
* 16 On rappelle que cette
théorie a été introduit par Cassel en 1916 qui a
suggéré de définir le niveau du taux de change nominal
d'équilibre comme le taux assurant la parité de pouvoir d'achat
entre deux monnaies : une unité monétaire quelconque peut
être échangée contre la même quantité de biens
dans son pays d'origine ou dans tout autre pays après conversion en
monnaie locale.
* 17 Voir Cadre conceptuel
* 18 On rappelle que deux
variables sont dites cointégrées si elles sont toutes deux non
stationnaires et s'il est possible de trouver une combinaison linéaire
de ces deux variables qui soit stationnaires.
* 19Ronald MACDONALD and
Mark.P. TAYLOR: «exchange rate economics: a survey», IMF staff
papers, vol 39, n° 1, (march 1992), p 23
* 20 Mark.P. TAYLOR: «
the economics of exchange rates », journal of economics literature, vol
XXXIII (March 1995), pp 13-47. 1161-1176.
* 21 «Déviation du
taux de change par rapport aux fondamentaux », Adnan Chockri, 85 p
* 22 «Monetary Model of
Exchange rate : Empirical Evidence from Malawi», Kisukyabo Simwaka, 24
p
* 23 «Monetary
disequilibria and the Euro/Dollar exchange rate», Dieter Nautz et Karsten,
79 p
* 24 Nicolette Sander,
« Volatilité du taux de change et équilibre
Macroéconomique en Haïti 1991- 1995 » 77p
* 25 La parité de taux
d'intérêt Non Couvert (PTINC), approche utilisé pour tester
l'hypothèse du marché des changes, établit que la
différence entre l'anticipation du change et le change au comptant, est
reliée à la différence entre le taux
d'intérêt domestique et le taux d'intérêt
étranger.
* 26 Programme
d'ajustement structurel (PAS) - Programme visant à
rétablir une balance des paiements viable, réduire l'inflation et
instaurer les conditions d'une croissance durable du revenu par habitant. Les
PAS prévoient généralement des compressions des
dépenses dans le secteur public ainsi que la mise en oeuvre d'une
politique monétaire très stricte. Dans les années 1980, au
moins 75 pays en développement ont adopté des PAS dans la
foulée de prêts leur ayant été consentis par la
Banque mondiale et le FMI. Certains analystes estiment que ces programmes ont
des impacts disproportionnés.
* 27 Loi du 17 août 1979
créant la Banque de la République d'Haïti (BRH), Moniteur
no. 72 du mardi 11 septembre 1979
* 28 Les Réserves
obligatoires sont utilisées pour contrôler la masse de
liquidités mobilisables dans le système bancaire pour des
opérations de crédit. Elles constituent donc un substitut des
mesures directes d'encadrement du crédit, un outil de maîtrise de
l'inflation. Etant donné l'absence d'un système de garantie des
dépôts ne Haïti, elles contribuent à la
sécurisation des dépôts et au renforcement de la confiance
des déposants.
* 29 A noter que durant la
première période mentionnée, les interventions sur le
marché des changes ont été réalisées des
deux cotés du marché. Tandis que durant la seconde
période, elles ont été réalisées seulement
du coté des achats.
* 30 A partir du mois de
novembre 1996
* 31 On pourrait expliquer
cette remontée par la crise politique née des élections de
mai 2000.
* 32 Il est à
signaler que l'instrument : « les interventions sur le marché des
changes » a été utilisé dans le but
de la reconstitution des réserves nettes de change.
* 33 Les Taux
d'intérêt dans l'économie Haïtienne dépendent
du Taux d'intérêt directeur (taux sur les Bon BRH de 90 jours).
* 34 Elle stipule Toutes
autres choses égales, une dépréciation réelle de la
monnaie améliore la balance commerciale à la condition que la
somme des valeurs absolues des élasticités-prix de l'offre
d'exportation et de la demande d'importation soit supérieure à
l'unité. (Etablie par deux économistes Alfred Marshall et Abba
Lerner)
* 35 «Déviation du
taux de change par rapport aux fondamentaux », Adnan Chockri, PP 33 -
35
* 36 On dit Revenu ou Produit
intérieur brut
* 37 Ibid. p. 48
* 38 Michael frommel, Ronald
Mcdonald, Lukas Menkhoff, dans leur travail de recherche « Markov
Switching Regimes in a Monetary Exchange Rate Model » 85p, ont
ajouté l'inflation comme une variable pertinente dans l'explication du
change.
* 39 Régis Bourbonnais,
« économétrie », 6eme ed. pp 225 - 228
* 40 Voir annexe II
* 41 Voir annexe III
|