SYNTHÈSE
M'intéresser au risque pays, relevait au début
plus de l'attrait personnel que d'un sujet auquel je me prédestinais.
Face à l'étendue et aux différentes utilisations de cette
notion, j'ai découvert que le risque n'était pas un simple terme
pour désigner un thème associé aux crises politiques,
économiques, sécuritaires d'une nation. L'attrait personnel,
m'est venu du fait de mon projet professionnel, m'expatrier, si pour une raison
quelconque je ne pouvais je souhaite travailler à l'international.
Étudier par conséquent le risque s'est
révélé très formateur sur les risques
inhérents à toute entreprise commerciale à
l'étranger. Après avoir établi mes recherches autour de
livres et d'articles universitaires, j'ai pu grâce aux moteurs de
recherches propres à la bibliothèque (Bibliothèque
Nationale de France) choisir une liste d'auteurs compétents sur le
sujet. En traversant leurs ouvrages, j'ai pu relier les sujets relatifs
à la gestion du risque souverain pour la conception du risque pays.
Découvrir tous les risques qui sont les fondements du
risque pays, m'a permis de m'instruire car mes connaissances en
macroéconomie n'étaient pas aussi complètes que je le
pensais. Suite à cela, j'ai pu comprendre les mécanismes
appréhendés par les risques cités pour aboutir à
celui de risque pays. La macroéconomie est si fertile en exemples
actuellement que mes recherches ont été facilitées par la
presse quotidienne qui faisait référence à de nombreuses
personnalités spécialistes dans des sujets. Les ouvrages qu'ils
ont publiés m'ont été d'une grande utilité parce
que des mécanismes obscurs tels que le « fait du
prince » me posait problèmes, cependant cette notion est
fondamentale pour évaluer le risque politique. La volonté de
payer d'un État est bien plus compliqué car en en
considérant que le coté humain, les pays souhaitent avant tout
sonner l'alarme en se mettant en « faillite » volontaire.
Cet acte me semblait illogique aux premiers abords mais les différents
cas que j'ai pu consulter m'ont permis de comprendre que les agissements d'un
gouvernement ne sont pas toujours synonymes d'un évolution favorable de
la situation.
La COFACE, par son savoir faire en matière d'assurance
crédit à l'exportation, m'a fourni une aide indispensable pour
percevoir l'intégralité des risques qui forment le risque pays.
En sus de ces informations, les publications annuelles sur les
différents et les notations attribués sont une mine d'information
très riche pour établir l'historique d'un pays en matière
de relation commerciale. Suite à cela, les recherches
s'atténuèrent pour laisser place à la rédaction des
parties qui sont apparues naturellement parce que la gestion du risque pays
dans le secteur bancaire, implique des éléments découlant
de la notion. Exposer la multitude de formes que prend un investissement
à l'étranger s'avère bien plus compliqués car en
fonction de chaque type d'entreprise et de chaque régime politique
envers les étrangers un type de financement existe. Il a fallu
élaguer les types d'investissements pour les regrouper sous la forme de
modèles fréquemment utilisés. Les moyens de paiement
fonctionnent sous le même principe, il m'a fallu donc encore une limiter
les investissements à ceux le plus utilisés dans le monde
actuellement.
La notion de risque pays est composé de deux termes qui
se rapportent à une multitude d'éléments.
Le risque, cette incertitude que l'on définit avec
l'aide de probabilités. Mais le risque est important à
considérer parce que l'effet de contamination est le danger que le
risque prévient en apparaissant. Travailler sur ce type de sujet, a
été très formateur, car des certains signes indiquent
l'arrivée d'éléments sont plus ou moins importantes. Les
agences de notation considèrent bien ce rôle en étudiant
toutes les informations issues d'un pays. De plus, le risque fait aussi
référence à des problèmes d'asymétrie
d'information et d'opacité ce qui n'autorise une considération
totale du risque. Le risque est souvient lié à un mode de
gouvernance. La gouvernance s'applique aussi bien aux pays mais surtout aux
entreprises, cependant le management d'une institution financière telle
que celle d'un ministère n'est pas sans conséquence.
En définitive, le terme pays va toucher tout ce qui se
rapporter au débiteur souverain, sujet extrêmement complexe car
chaque pays malgré son tissu entrepreneurial et son régime ne
gère de la même manière son économie. Le
système juridique et réglementaire mène aussi la
politique du pays comme son passé l'a construit. La culture joue
également le même rôle parce que la réaction face des
situations diffère en fonction de la perception de la population. Il y
va de même pour les valeurs. De plus, les caractéristiques
géographiques ne peuvent pas non plus accorder des réactions
similaires. Les distances jouent un rôle prédominant dans les
conditions d'évaluation d'un risque.
En ce qui concerne, les difficultés rencontrées
se sont surtout posées pour les explications des problèmes
économiques. Les connaissances requises pour intégrer
parfaitement les crises ou exemples ne me sont pas parues accessibles mais avec
une volonté plus personnelle que scolaire d'appréhender les
articles m'a permis de réaliser que des points similaires se
retrouvaient dans des cas. En l'occurrence, la confiance établie dans un
gouvernement représente autant de valeur voire plus que les apports
financiers espérés pour rétablir des situations de
crise.
Table des matières
Sommaire
SYNTHÈSE 2
INTRODUCTION 4
I. / Comment se construit le risque pays ?
5
a)Les différentes composantes du risque (pays)
bancaire : 5
b)Définition des composantes du risque pays :
6
c)Acteurs du risque pays et leurs rôles
9
d)Structure des cellules risque pays dans les
établissements bancaires : 9
II. / Comment se prémunissent les banques contres
les risque pays ? 9
a)Législation et normes 9
b)Les utilisateurs du risque pays : 10
c)Les méthodes et procédures internes pour
gérer l'exposition au risque de change 11
d)Quand L'État prouve sa bonne foi 12
e)Matérialisation du risque 12
III. / Les risque pays : Outils stratégiques
pour l'accompagnement des entreprises à l'étranger. 18
a)Comment faut-il s'implanter ? 18
b)L'investissement Direct à l'étranger
(IDE) : 18
c)Expositions commerciales 18
IV. / Gestion du risque 20
a) Intégration et prise en compte du risque pays
dans les frais bancaires 20
b)/ Banque : conseiller, garant et partenaire des
entreprises en contact avec le risque pays : 20
c)La Coface et ses équivalents à
l'étranger 24
V. / Exemples concrets : les croyances du
marché 26
a)Le défaut russe : 26
b)La crise asiatique 26
c)La crise argentine 26
d)Les leçons de l'Islande 27
Conclusion 28
INTRODUCTION
Les échanges entre les institutions financières
et entreprises ont toujours eu lieu. Avec le phénomène de
globalisation, ces échanges ont généré des
complications qu'il a fallu quantifier, mesurer, appréhender et dont il
a fallu se couvrir.
Le risque pays, représente tous les
éléments d'incertitude économique, financière ou
sociopolitique spécifiques à un pays, que ce soit pour une
activité économique, commerciale et financière
transfrontière, ou pour l'environnement socio-économique des
résidents d'un pays.
Une autre définition du risque pays, selon Bernard
MAROIS,1(*), il s'agit du
"risque de matérialisation d'un sinistre résultant du contexte
économique et politique d'un État étranger, dans lequel
une entreprise effectue une partie de ses activités."
CALVERLEY2(*), le caractérise ainsi :
« Ensemble des pertes financières dues à des
problèmes survenant suite à des événement macro
économique et/ou politique dans un pays. »
BOYSSON3(*)
propose une description du risque pays comme une analyse et prévision de
la capacité et de la volonté d'un pays de faire face à ses
obligations contractuelles à bonne date:
« Le concept de risque pays est composite, il
englobe l'ensemble des aléas qui peuvent affecter un commerçant,
un banquier, un investisseur industriel ou financier, dans le
déroulement de leurs opérations dans un pays à risque. Les
risques dont il est question sont liés à l'état du pays,
indépendamment de la qualité du débiteur, du projet ou le
l'opération. Ces risques se matérialisent traditionnellement sous
des formes distinctes : les risques de transfert, de paiement et de
performance, auxquels on doit ajouter les risques de marché, en
particulier celui de la dévaluation violente, et le risque
souverain. »
Certains établissements ne se sont pas dotés
d'une définition officielle cependant ils se sont tournés vers la
notion traditionnelle du risque souverain.
Le risque pays peut également se résumer sous la
forme d'un outil d'aide à la décision permettant de
définir la probabilité d'enregistrer des pertes
financières résultant de déséquilibres macro
économiques, financiers ou politiques dans un pays étranger.
Le risque pays se révèle surtout et avant tout
comme un outil pratique qui puisse être utilisable tout de suite par les
fonctionnels (banquier, investisseurs).
Les problématiques posées par le risque pays se
profilent ainsi :
On appelle le risque pays afférant aux banques: le
risque bancaire4(*) et cela
concerne le risque de non remboursement de prêts. Le concept de risque
pays évolue dans les années 1960-1970 en réponse aux
efforts du secteur bancaire pour définir et mesurer son exposition sur
les prêts à l'international.
Pour aborder ce sujet, nous verrons dans un premier temps, la
construction du risque pays. et dans un second temps, comment les banques se
couvrent face aux différents risques qu'ils affrontent, puis dans quelle
mesure les entreprises utilisent le risque pays comme instrument essentiel dans
leur implantation à l'étranger, ensuite, comment les entreprises
et les banques gèrent les risques et avec quels instruments, et en
dernier lieu, pour illustrer les présentations théoriques, nous
verrons les cas de la Russie, de l'Argentine et récemment celui de
l'Islande.
I. / Comment se construit le
risque pays ?
Les échanges commerciaux ont toujours existé,
ils se sont complexifiés avec le temps. Par conséquent, le risque
pays a suivi.
Historique du risque pays : Les banques
commerciales qui prêtent à des instituions dont le pays est ou
devient un pays à risque posent le problème de mesurer le risque.
On a pu également remarquer son apparition dans des
contreparties (via les transactions de marché) situées dans des
pays à risque. Mais ce dernier se profile aussi lorsque l'une des deux
parties possède des dettes provenant de pays émergents. Les pays
d'Amérique du Sud ont joué un rôle dans l'évolution
du risque pays car leur environnement économique et politique instables
ont fait apparaitre la complexité incessante des risque pays.
a) Les différentes composantes du
risque (pays) bancaire :
Selon les domaines le risque pays se rapporte souvent au
concept de risque politique au sens classique :
Pour le juriste, il s'agit du fait du prince5(*). Il y a donc peu de
possibilités de recours pour le créancier.
Le risque pays ne concerne en aucun cas la santé
financière du débiteur privé celui-ci prend naissance
lorsque l'État ne peut prétendre en tant que contrepartie. Cette
contrepartie peut correspondre à plusieurs niveaux, l'État ne
peut/veut pas être considéré comme contrepartie à
cause de la situation économique ou politique :
-Risque de non transfert : L'État ne
fournit pas devises nécessaires pour rembourser
Il est à noter que lorsque des échanges en
monnaies locales sont réalisés, cela n'implique aucunement le
risque pays pour les débiteurs privés.
Le risque pays va être considéré et pris
en compte lorsque le débiteur est public quelque soit le libellé
de la créance.
-Risque souverain : Ce dernier intervient lorsque
le débiteur est public et si les dettes contractées ou garanties
ne peuvent être remboursées. On verra plus tard que le type de
débiteur (privé/public) ne permet pas la même conception du
risque de contrepartie. Une distinction est donc faite lors de la prise du
risque pays. On peut ajouter une nouvelle définition du risque pays,
comme le risque de non remboursement de la créance sur un
débiteur privé ou public en raison de la situation éco
et/ou financière de ce débiteur.
La Banque commerciale à vocation internationale, BNP
Paribas, offre la perspective suivante des risques6(*).
Le risque pays est ventilé ainsi : Deux risques
principaux : Risque politique (souverain, et banque centrale) et risque
systémique (économie de marché).
Dans le risque politique, il y a le risque de non-transfert et
le risque souverain qui est lui-même composé d'une part du risque
souverain central en devises étrangères, du risque souverain
central en devises locales et d'autres risques souverains.
En ce qui concerne le risque systémique de
marché, qui comprend une crise grave du taux de change ainsi que
d'autres, tels que risques sur les taux d'intérêts, les risques
boursiers ainsi que les risques modérés de devises
étrangères. Pour ce qui est du risque systémique de
crédit, le macro environnement avec le risque institutionnel ne se
présentent qu'avec certaines conditions d'affaires. Ce macro
environnement inclut également le risque cyclique. Les banques et les
entreprises qui composent le micro environnement influe sur leur
qualité.
Puis tous ces risques sont reliés entre eux avec des
composants du risque pays. Le risque souverain central fait partie du risque
souverain en devises étrangères. Le risque de non transfert et le
risque systémique du marché sont le risque de change
(convertibilité). Les autres risques systémiques de
marché, les risques institutionnels du macro environnement, le risque
cyclique du macro environnement et la qualité des entreprises et des
banques forment à eux seuls le risque systémique.
b) Définition des composantes du
risque pays :
Premièrement le risque politique se compose de deux
éléments :
Risque souverain : Risque qu'une entité souveraine
fasse défaut sur sa dette, aussi bien en monnaie locale
qu'étrangère. L'entité souveraine peut être un
gouvernement central ou bien agence du gouvernement central (quasi souverain).
Puis le Risque de convertibilité : c'est le
risque qu'une entité locale se retrouve face à une
impossibilité systémique d'accéder à des devises
étrangères sur son territoire comme le résultat d'une
crise de liquidité externe.
Le risque systémique, quant à lui, est
constitué de deux éléments. Tout d'abord, on
définit comme risque systémique, le risque qu'un
événement particulier entraine par réactions en
chaîne des effets négatifs considérables sur l'ensemble du
système pouvant occasionner une crise générale de son
fonctionnement. Le risque systémique est inhérent au
système bancaire et financier, du fait des interrelations existant dans
ce secteur entre les différentes institutions et les différents
marchés.
Le premier point de ce type de risque, est le risque
systémique du marché : risque de mouvement important des
taux d'intérêts, taux d'échanges ou des prix des actifs. En
second le risque systémique de crédit, c'est le risque qu'une
part importante de contreparties privées fasse défaut en
même temps sur leurs obligations de dettes à cause de raisons
systémiques. Ce risque n'est pas diversifiable, ni «couvrable»
par des instruments classiques. Voilà où apparaissent les
marchés financiers.
Zoom sur les risques systémiques :
Type
de risque
|
Variables indicatives
|
Risque systémique du marché
|
Environnement financier
|
Taux d'échange, taux d'intérêts, Bourse,
Marché des obligations.
|
Environnement économique
dans lequel le secteur d`affaire opère
|
Légal, régulateur, administratif, règles
d'affaires.
Indicateurs exogènes : prix des matières
premières, fluctuation climatiques
Indicateurs réels : vraie croissance, l'inflation,
la solvabilité interne et externe.
Variables financières
|
Qualité du secteur d'affaire
|
La valeur du crédit du secteur bancaire : ratios
de capital, qualité des actifs, exposition au risque souverain, cadre
régulateur et supervisé
La valeur du crédit dans le secteur des
entreprises : effet de levier, qualité de gestion et les risques de
devises.
|
Corrélation des risques :
Le niveau de corrélation entre les composantes du
risque pays peut dépendre du niveau de risque des différentes
composantes en fonction de la « taille » des
composantes.
À ce stade, le risque de défaut
intervient : risque souverain & Crédit non garanti avec le
risque économique, risque financier, risque politique.
Durant plusieurs années et ce jusqu'à la fin des
années '80, les activités internationales des banques
commerciales se limitaient surtout à des prêts internationaux
à des établissements publics ou privés. Par
conséquent, le risque pays était considéré comme le
risque de défaut de paiement.
Risque souverain : crédits garantis par
l'état.
Lorsque des prêts internationaux sont octroyés et
que le débiteur est soit le gouvernement du pays
bénéficiaire du prêt soit une entreprise de ce pays
bénéficiant de la garantie de l'État, les banques
commerciales sont confrontées au risque souverain. L'objet de l'analyse
du risque souverain porte sur la détermination de la probabilité
que le gouvernement soit incapable ou n'ait pas la volonté d'assurer le
service de sa dette extérieure. Logiquement, ce type de risque n'est
donc nullement déterminé par les performances d'un projet ou
d'une entreprise.
La notion de risque souverain se révèle capitale
dans le cadre des pays en voie de développement car en observant les
composantes de la dette des pays non membre de l'OCDE7(*). Nous pouvons noter qu'elle est
à plus de 80% d'une dette publique ou garantie.
Risque de transfert : Crédits non garantis (par
l'État) et risque pays généralisé8(*)
Les prêts qui sont accordés sans la garantie de
l'état à des institutions financières ou à des
entreprises industrielles se retrouvent exposés à trois niveaux
de risque. Tout d'abord, au niveau micro économique, la
solvabilité de l'entreprise elle-même se doit d'être
étudiée, c'est-à-dire sa gestion ainsi que sa
viabilité commerciale. Ensuite, à un niveau intermédiaire,
doit être analysé le risque associé au secteur
d'activité dans lequel l'entreprise débitrice opère.
Malgré le fait que ces deux composants occupent une place essentielle
dans l'évaluation de la contrepartie, ils n'appartiennent pas à
l'analyse du risque pays. À ce niveau, il importe d'analyser deux types
de risque : risque de transfert et risque pays
généralisé.
En premier lieu, le risque similaire au risque souverain
décrit au dessus cependant il sera qualifié de risque de
transfert lorsque des prêts sont octroyés sans la garantie de
l'État. Ce type de risque est lié au fait que même si le
projet est rentable et dégage des flux monétaires en monnaie
nationale suffisant afin d'assurer le paiement des intérêts et le
remboursement du principal, le gouvernement ne possède pas les devises
nécessaires à la conversion des capitaux destinés aux
créanciers étranger. Le gouvernement peut également
adopter des mesures protectionnistes empêchant le rapatriement de ces
capitaux.
Le second type de risque présent au niveau du pays est
une notion bien plus vaste. Le risque pays
généralisé9(*) se définit comme le risque qui résulte
de l'ensemble des facteurs propres à un pays et qui affecte la
solvabilité des débiteurs privés situés dans ce
pays.
Ni les chercheurs ni les services d'études des banques
commerciales ne se sont initialement penchés sur ces aspects
généralisés du risque pays qui pouvaient affecter aussi
bien les activités des filiales étrangères des banques que
les investissements réalisés dans les secteurs privés des
pays en voie de développement. Pendant longtemps, les services
d'études et les chercheurs ont exclusivement étudié le
risque pays à partir du risque de défaut de paiement et de ses
deux formes classiques, le risque souverain et le risque de transfert.
Le risque de défaut s'établit en trois
étapes progressives, témoin de la gravité de la
matérialisation du risque pays : le retard de paiement
(défaillance provisoire), le moratoire ou la renégociation de la
dette (défaillance durable) et la réputation.
La défaillance provisoire : le retarde de
paiement : Il est établi que les banques fournissent un
échéancier pour le paiement des intérêts et des
remboursements. Or, il se peut qu'aux dates prévues, l'emprunteur ne
règle pas ses dus. Il s'agit le plus souvent de raisons techniques ou
administratives.
La défaillance durable : le moratoire ou la
renégociation :
Ce cas est nettement plus grave, puisqu'il est le
résultat d'une impossibilité pour l'emprunteur de payer ses
dettes à l'échéance. Un rééchelonnement des
paiements est décidé, cette restructuration de la dette
extérieure se pratique au des Clubs de Londres ou de
Paris10(*)11(*).
Le moratoire consiste à reporter les
échéances du prêt, mais sans modifier les autres conditions
du crédit. Tandis que la renégociation se présente sous la
forme d'une révision plus ou moins étendue des termes du contrat
d'origine. Le montant du prêt peut être augmenté pour aider
à un rétablissement plus rapide de la situation. Les spreads
peuvent être corrigés par exemple. Un ou plusieurs prêts
peuvent alors être transformés en un nouveau. Parmi les nombreux
pays qui ont connu une renégociation au cours des années '80, il
y la Pologne, la Turquie et le Soudan.
La défaillance irréversible : la
répudiation (renoncement) de la dette. Il s'agit d'un type rare de
matérialisation du risque pays bancaire. En effet, le pays qui
répudie sa dette (en refusant de la reconnaitre) se verra mis au ban de
la communauté financière internationale et sera ainsi
privé de sources de fonds pendant de nombreuses années.12(*)
Notons que ces trois étapes sont étroitement
liées. Le flou qui sépare ces catégories de défaut
par un retard de paiement peut au bout d'un certain temps se transformer en un
non remboursement de l'emprunt. Et si aucune solution de remplacement n'est
trouvé (moratoire/renégociation), cette situation conduira
à la répudiation de la dette.
Risque de défaut : risque souverain &
Crédit non garanti
Dans cette optique, l'évaluation du risque pays peut
être envisagée en trois composantes :
Le risque économique :
Elle englobe des aspects tant structurels que
stratégiques. Cela permet de se faire une idée de sa
solvabilité,
Le risque financier :
Cette composante porte sur la situation financière en
général et plus précisément sur la situation de
liquidité du pays et le degré d'endettement qui en
découle. L'analyse du risque financier cherche donc à
évaluer la capacité du pays de rembourser à
l'échéance les créanciers étrangers.
Le risque politique :
Le risque de défaut d'un pays ne dépend pas
uniquement de la capacité du gouvernement à générer
des devises étrangères. Il faut aussi que ce gouvernement
veuille, politiquement parlant, affecter ces ressources au service de sa dette
extérieure. Le risque de défaut est ainsi composé d'un
troisième élément, le risque politique. Il peut prendre la
forme par exemple par le blocage des transferts vers l'extérieur, par la
proclamation de l'inconvertibilité de la monnaie nationale en devises
étrangères.
En fait, les trois composantes évoquées
ci-dessus, apparaissent non seulement comme complémentaires mais aussi
comme interdépendantes :
Un pays économiquement et financièrement
capable de remplir ses engagements pourrait ne pas avoir la volonté de
le faire sur le plan politique, en raison, par exemple, d'une
non-reconnaissance de ses dettes pour des motifs politiques et
idéologiques. Néanmoins, on constate, en règle
générale, que si un pays est en mesure de générer
des devises en quantité suffisante pour servir sa dette, la
volonté politique suit aisément (sauf si un changement de
régime s'opère). En effet, la rupture des financements des flux
commerciaux et la possibilité d'une saisie des actifs du pays à
l'étranger représentent un coût non négligeable par
rapport aux fins purement idéologiques ou politiques motivant le
défaut.
En revanche, si un pays se trouve dans une situation
économique ou financière difficile, sa capacité de
remboursement dépendra fortement de sa volonté politique à
honorer ses engagements extérieurs. Cependant, la distinction entre
capacité et volonté de remboursement est indispensable à
la bonne intégration du risque de défaut.
Nouvelles formes du Risque pays bancaire :
Si le Risque pays dans le secteur bancaire fut longtemps
associé au risque de défaut, les crises financières des
années '90 vont suggérer l'existence de nouvelles formes de
risques. Pourtant de nombreuses institutions financières ont connu de
graves perturbations durant ces deux périodes, marquées non plus
par des problèmes de surendettement à moyen terme des
États (comme lors de la crise de la dette des '80), mais par des crises
de surendettement à court terme des débiteurs privés.
D'après Guy Longueville13(*), qui a consacré plusieurs articles à ce
sujet (nouvelles formes du risque pays), la diversification de l'offre de
produits et de services financiers des banques des pays de l'OCDE depuis une
dizaine d'années s'impose à une adaptation de l'analyse du risque
pays. En effet, les risques ne se limitent plus au risque de défaut,
mais relèvent aussi des risques de marché (taux
d'intérêt, taux de change, cours des actions et des titres sur les
marchés secondaires de la dette) et des risques systémiques de
contrepartie.
Le risque de marché :
Il existe plusieurs risques liés à cette
dynamique, qui pourraient par exemple découler d'une ouverture trop
rapide du commerce extérieur comparée à l'ajustement
structurel interne et au niveau de compétitivité, d'une
libéralisation prématurée des mouvements de capitaux en
fonction de la qualité du système financier. On peut
également trouver une titrisation trop massive de la dette publique au
regard des capacités d'absorption du marché domestique. Les
risques de marché peuvent donc concerner la plupart des économies
émergentes fortement internationalisées, même si leurs
indicateurs macro-économiques apparaissent globalement satisfaisants. En
outre, une crise financière dans un pays émergent peut affecter
par effet de contagion des pays comparables à certains égards,
même s'ils disposent de meilleurs indicateurs (bon exemple de la crise
asiatique).
La difficulté pour les analystes du risque pays
réside dans le fait que les risques de marchés sont plus
difficiles à appréhender que les risques de défaut. Pour
les risques de marché, le champ des indicateurs à suivre, et
surtout leu interaction, est bien plus vaste. De plus, ces risques
évoluent suivant les pays et les périodes. À cet
égard, on peut considérer que la notion de risque de
marché de Longueville consiste en fait en une extension du
risque pays généralisé défini par
Calverley à la fin des années '80.
Le risque systémique de contrepartie :
La seconde forme de risque pays apparue au cours des
années '90 est le risque systémique de marché de
contrepartie. Longueville identifie un tel risque lorsqu'un ensemble
d'entreprises, a priori saines et viables dans un environnement macro
économique donné, basculent dans la faillite si cet environnement
se dégrade avec effets de cascade.
D'après l'auteur, le risque systémique de la
contrepartie relève du chapitre du risque pays car les analyses
nécessaires à son identification s'intègre dans les
dimensions économiques, financières et politiques, c'est à
dire des variables de même nature que celles qui concernent les risques
de défaut et de marché.
Par ailleurs, Longueville note que les différentes
formes de risque pays sont étroitement liées. Tout d'abord, la
montée récente des risques de marché a aggravé le
risque systémique de contrepartie. L'auteur illustre ces
mécanismes en donnant l'exemple du secteur bancaire d'un pays en voie
développement pouvant connaitre de graves problèmes
systémiques, tels qu'un assèchement de ses liquidités, une
détérioration de sa rentabilité ou une dégradation
de ses actifs à la suite de retournements de taux de change,
d'intérêt ou du prix des actifs. D'autre part, une crise
systémique du secteur bancaire peut déclencher une crise des
marchés financiers et de change qui peut ultérieurement se
matérialiser en un risque de défaut.
Élargissement du concept de risque de
défaut :
Malgré l'extinction progressive de la vague de
défauts des années `8014(*), l'amélioration de la gestion macro
économique des PED et l'élaboration de nombreux modèles
d'évaluation du risque de défaut sur la dette extérieure,
ce dernier ne s'est pas éteint au cours de la dernière
décennie et ses causes d'apparition se sont même
élargies.
Afin de répondre à un besoin structurel de
financement croissant (somme du solde de la balance des paiements courants d'un
pays et du remboursement du principal de sa dette extérieure), de
nombreux pays émergents ont en effet remplacé partiellement le
financement bancaire privé par un financement obligataire international
en forte croissance.
Enfin, il faut signaler que si l'expertise du risque
systémique de contrepartie est à un stade peu avancé et
n'est généralement pas prise en compte par les banques ou les
chercheurs, ceux-ci intègrent progressivement les risques de
marchés dans l'analyse des risque pays. Toutefois, la recherche
économique dans ce nouveau domaine est loin encore d'avoir atteint la
qualité de celle qui concerne les risques de défaut.
c) Acteurs du risque pays et leurs
rôles
· La fonction de l'analyste pays15(*)
Il faut savoir qu'il est difficile pour une banque de
connaitre à tout moment précisément le montant de ses
engagements et donc plus encore de ses risques. Cela suppose à la fois
beaucoup de responsabilités pour les quelques individus habilités
à prendre des décisions d'engagement financier et peu de temps
pour le faire. Afin de remédier à cette difficulté, les
établissements bancaires fonctionnent selon le principe des limites. Par
« limite », il faut entendre un montant
préétabli en dessous duquel des agents peuvent agir sans
autorisation. Les limites précisent le type d'opération (en
particulier la durée de l'engagement) et le type de client. Les plafonds
établis pour chaque pays concernant l'endettement sont fixés par
un comité situé à un niveau hiérarchique
très élevé dans la banque. Ce comité impose des
plafonds au moyen des outils développés par la cellule du risque
pays avec le sorting, ranking ou encore le scoring.
En quoi consiste le travail d'un analyste financier en
charge du risque pays ?
L'identification du risque pays pris en compte par
l'établissement en fonction de leur nature peut correspondre au type de
créances, les pays ou sont détenues les créances, nature
de l'activité (octroi de crédit ou activité de
marché sur des créances risque pays). La plupart des
établissements agissent par zone géographique. Cependant, le
caractère instable contraint à se prémunir de risques tels
que ceux qui peuvent être couverts, prévisibles et les potentiels.
Les provisions sont constituées pour des durées pluriannuelles
pour les établissements internationalisés par conséquent
engagés dans les pays en difficulté.
Il est important de noter que les banques concernées
par ce sujet sont des banques commerciales à vocation internationale et
concerne en majorité les pays émergents.
d) Structure des cellules risque pays dans
les établissements bancaires :
Les banques possèdent pour gérer les risques
pays de manière convenable, des services d'études
centralisés appelés plus communément cellule risque pays
qui mettent en place les principaux outils nécessaires ainsi que les
enjeux majeurs concernant l'étude du risque pays.
Les cellules dépendent directement de la direction des
Études Économiques et Financières, elle-même
placé sous la tutelle de la Direction Générale. Cette
organisation centralisée à un telle niveau est bien souvent
préférée à un éclatement de la fonction
d'évaluation du risque pays entre les diverses Directions de zones
géographiques ou de produits.
II. / Comment se
prémunissent les banques contres les risque pays ?
a) Législation et normes
L'objectif de toutes ces lois : fournir une information
de plus en plus réelle et complète sur les données
statistiques des pays.
Le Consensus de Washington et le plan Brady (Secrétaire
d'état américain du trésor qui permet la titrisation des
dettes bancaires des pays endettés en général
collatéralisés (plus communément appelés
brady-bonds ou bradys obligations du trésor américain). Le plan
Krueger permet aux états de se mettre en faillite, ce point est
important puisqu'il va augmenter le « faillite » d'un
pays
Bâle II : redonner un rôle au
risque16(*)
Les banques sont soumises à des règles
extrêmement strictes en matière de risque. Il existe toute une
réglementation dite « prudentielle », en
général édictée par les banques centrales, qui
permet de doter les banques d'outils servant à mesurer leurs expositions
et leurs risques. Les discussions internationales des années 1980 avait
abouti à l'accord de Bâle en 1988. La plus connue des
règles qui en sont issues est celle du ratio Cooke : elle stipule
que les banques doivent avoir des fonds propres au moins égaux à
8% du total des engagements pondérés en fonction du risque
crédit. En termes de risque pays, lors de l'introduction de ce ratio, la
règle était simple : les engagements à l'égard
de résidents de pays étrangers étaient
pondérés à 0% ou à 100% selon que le pays
était ou non membre de l'OCDE. Un prêt à une banque
centrale, un titre de dette émis par un gouvernement pouvaient donc ne
pas rentrer du tout en compte dans le calcul du ratio de Cooke. Cela donnait
incontestablement un avantage aux pays de l'OCDE et introduisant un biais de
discontinuité au moment de l'adhésion de nouveaux pays. Les
évolutions des marchés de crédits et la série de
crises sur les émergents vont relancer les discussions en 1999 autour
d'un deuxième accord de Bâle, dit de « Bâle
II ». D'abord prévu pour 2004 puis pour 2006, le nouvel accord
souhaite quant à lui transformer en profondeur ces règles
prudentielles du ratio de solvabilité. Il y a innovation dans au moins
deux domaines : la multiplication des risques pris en compte de la
réflexion sur la solvabilité. Le risque de crédit ne
compte plus que pour 75% : font leur entrée le risque de
marché (5%), qui est le risque de perte consécutive à des
variations des prix sur les marchés, et le risque opérationnel
(20%), qui est le risque de perte résultant de l'inadaptation ou de la
défaillance de procédures, de personnes ou de systèmes.
Les exigences de fonds propres minimaux restent une contrainte, mais sont
rejointes par le processus de contrôle interne et l'exigence de
discipline de marché et de transparence de l'information. Cela
soulève la question de la sensibilité des banques aux risques
globaux et pourrait renforcer la procyclicité17(*) déjà amplement
constatée.
Les notations à moyen terme du risque pays incluent la
notation souveraine mesure le risque que le souverain central fasse
défaut sur sa dette en devises étrangères. Ceci peut
être comparé avec la notation souveraine (prévision et long
terme) de Moody's, Standard & Poor's et Fitch IBCA.
Notation souveraines : note le souverain (État)
pour les obligations de dette en devise étrangère.
Notation de convertibilité : elle prend en compte
le risque de conversion pour les capacités en devises
étrangères.
Le comité de notation du risque pays a lieu trois fois
par an : Les notations sont basées sur une analyse profonde de
chaque pays et sont supportées par des rapports écrits par des
économistes. Les propositions de changement de notations sont
effectuées par l'équipe de recherche économique ou
équipe économique de recherche. Un membre du conseil
d'administration préside un comité de notation.
b) Les utilisateurs du risque
pays :
Les intervenants qui utilisent les modèles
d'évaluation du risque pays sont :
· les assureurs crédit à
l'exportation : Métier effectué par banque ou externe
· Collaborateurs :
· Les agences de notation : elles possèdent
le même rôle de traitement de l'information que les assurances de
crédit à l'exportation.
Le sorting représente les classes de risque en
regroupant les pays en classe de risque
Le rating :
Un autre moyen pour étayer l'analyse des
opérateurs des cellules provient du rating, c'est la notation des pays.
Il a fallu donner aux analystes des moyens rapides afin d'évaluer le
risque à travers un système de notation. Lorsqu'un pays vit,
réagit, ce dernier va émettre des chiffres dans plusieurs
domaines allant du social à l'économique en passant par le
politique et bien d'autres. Toutes ces dimensions, évaluées
séparément ne répondent pas au besoin immédiat de
l'investisseur. Cependant, pour suivre ce principe de projection dans le temps,
certains points doivent être respectés. D'une part, le risque doit
être représenté par une échelle absolue du risque,
on doit pouvoir se repérer grâce à une note qui ne signifie
aucun risque ce qui permet de savoir avec les autres notes où se situent
le risque engagé. D'autre part, les risques se doivent d'être
classés, il y aura donc des pays qui seront considérés
comme plus ou moins risqués que d'autres. Le terme de rating (notation)
renvoie à tous les indicateurs de comparaison synthétisant des
objets complexes avec des moyens aussi différent que le classement soit
le ranking ou bien également les regroupements par classe soit
le sorting mais encore les notations cardinales soit le scoring
qui influencent sur le rating.
Cette méthode de notation des pays en fonction de leurs
risques montre des avantages et des défauts. D'une part, cela se
révèle simple à comprendre et offre une rapidité
d'information, elle permet aussi des comparaisons entre les pays à
travers le temps et c'est un condensé du consensus du marché. En
revanche, le système peut être très réducteur vis
à vis de toutes les capacités d'un pays, puisqu'il s'agit d'une
moyenne pondérée.
Tout d'abord, il faut savoir que la délivrance
d'informations, d'analyse est sous le monopole de deux agences de notations
mondialement reconnues d'origine américaines. Ces deux agences sont les
principales à proposer des notations sur le risque pays. Elles vendent
leurs analyses sur les forces et sur les faiblesses des entités en
besoin de financement. Ils évaluent l'état des émetteurs
de dette. Les notes émises dévoilent une échelle de
risques, chaque émetteur reçoit une note en fonction de la
probabilité estimée de non remboursement de sa dette.
Moody's est la plus ancienne des deux. Elle jouit d'une
indépendance et est la propriété d'investisseurs
privés. Ses ressources proviennent du seul profit de la vente des
ratings. L'effectif consacré au rating des émetteurs souverains
représente un peu plus du centième de l'effectif total. Pour ce
qui est de S&P est quant à lui une filiale d'un éditeur
spécialisé dans l'information financière. Cependant, la
notation des émetteurs de dettes souveraines est progressivement
rejointe par une troisième agence européenne Fitch. Les notes
sont assorties d'une perspective qui propose l'évolution possible du
pays concerné. Le plus souvent lorsqu'une notation est revue, le premier
élément modifié est sa perspective, changement auquel les
marchés réagissent. On peut considérer la perspective
comme une sous note, un indice complémentaire à la note. Il faut
savoir qu'avant tout changement, c'est la perspective d'évolution qui
est modifié en premier lieu. La notation relève d'un
caractère purement subjectif même si les agences fournissent les
documents qui les ont conduits à formuler de telles analyses de
l'état d'un pays.
La réputation de ces agences vient des notations
qu'elles émettaient et qu'elles émettent encore sur les
entreprises. Le positionnement des agences sur les notations de pays est venu
bien plus tard et plus récentes.
Il s'agit d'un événement important pour un
émetteur lorsqu'une agence revoit sa note. Les agences vont suivre le
même mode opératoire que lorsqu'elles se rendent dans une
société pour rendre une note. Une équipe d'auditeurs, sous
le couvert de promotion publicitaire va en mission dans les pays pour donner
leur verdict en fonction des résultats obtenus lors de l'audit
effectué. Si le groupe d'experts notent un changement dans la situation,
quand le pays s'est amélioré, on parlera d'upgrade et quand la
situation du pays a diminué on utilisera le terme de downgrade. Il
existe des seuils symboliques qui font toute la force d'un pays sur les
marchés. Atteindre le niveau de investment grade, en
décrochant le fameux « TripleB », ce niveau est
marquant car en deçà de cette notation, les investissements sont
caractérisés en tant que spéculatifs.
Les investisseurs dans leur quête de l'information
parfaite, sont à l'affut du maximum de renseignements. Par
conséquent, il existe donc d'autres organismes en charge de noter les
pays. Ces instituts, agences, sociétés fournissent aussi bien des
chiffres sans analyse ou bien avec analyses, voire même des
modèles développés pour certains types de pays et
justifiant tel événement par l'évolution du spread des
taux. En justifiant leurs primes de risque avec le risque pays qu'ils ont
institué. Néanmoins, une note est très regardée
à propos du risque pays, c'est la dette en devise à long terme
parce qu'elle résume à terme le risque souverain et par abus le
risque pays. L'investisseur ne peut totalement se fier aux avis émis
après les agences parce que les notations parues ne prennent pas en
compte certains points tels que ceux en relation avec la devise locale.
De plus, le pays n'est pas le seul à provoquer le
changement d'une note, sa réévaluation provient aussi du fait
d'un événement non afférent au pays. En
général, les pays sont notés une fois par an ce qui peut
flou sur l'état d'un pays qui subit une période
mouvementée et par définition pas toujours constante. La notion
de projection est ainsi effleurée avec ce mode opératoire. Les
notes seront toujours plus fideles aux mauvaises nouvelles qu'aux bonnes car il
est bien plus difficile de constater les conséquences d'une bonne
nouvelle que d'une mauvaise nouvelle. Les statuts acquis par ces organismes de
notation ont pris une telle ampleur qui va influencer les agissements des pays
par conséquent le moindre avis émis sur un pays va jouer beaucoup
plus que sa situation réelle présente dans ce pays. Ces agences
ont été montré du doigt lorsqu'elles ont
dévalués les notes de pays après la crise ou pendant la
crise qu'ils ont subis (ex : crise asiatique) ou bien de prendre les
devants en dégradant une notation ce qui joue un rôle
négatif sur la situation déjà bien avancée du pays
en amplifiant sa situation (ex : Brésil en 1999). Pour ce faire,
les agences prônent leur droit de subjectivité et ainsi les
écartent de toute accusation portant sur leurs émissions de
ratings.
Les principaux ratios d'un rating souverain sont
constitués de trois principaux points :
-Solvabilité : stock de dette par rapport à
la richesse du pays
- Soutenabilité : évolution du stock de
dette par rapport à celle des richesses globales (PIB). Ce rapport offre
une vision à long terme.
- Liquidité : dans quelle mesure un pays ne peut
honorer ses échéances de remboursement. La liquidité se
rapporte plus à une logique de court terme.
L'analyste ne s'arrête pas uniquement aux ratios, il va
aussi étudier trois autres critères : créances,
emprunteurs et créanciers.
Après avoir analysé ces différents
indices, l'analyste pays aura fait le tour de points essentiels tels que les
zones de fragilité les plus fortes selon les outils de la dette, leurs
échéances ainsi que leur volatilité.
Les banques organisent des comités de crédit
encadrés par les responsables risque pays qui délivrent les
notes.
Les notations émises de la part des agences fournissent
une mesure du risque pays qui vient en complément de la prime de risque.
Mais on peut constater qu'ne fonction de l'origine du rating choisi, la
tendance diffère. Donc le marché offre une vision
différente des rendements espérés par les investisseurs
ainsi que des risques. Les interprétations sur les attitudes à
adopter concernant l'écart du pays (donc sur le marché) et la
notation va telle jouer un rôle sur l'orientation adoptée.
En conclusion, le risque pays ne peut se déduire
à une seule note mais avec l'appui de différentes notations fruit
de la volonté des investisseurs qui affinent leur opinions en mettant en
place une analyse ad hoc sur la destination voulue.
Un risque est depuis longtemps identifié avec ces
organismes, qui touche l'éthique mais qui ne peut leur être
directement reproché car leurs opinions se prévaut d'être
subjective. Tout d'abord, parce que pour valoir quelque chose auprès de
ces agences, les sociétés ou pays en l'occurrence paient ces
agents pour se donner une note et attirer les investisseurs soit les flux
entrants de monnaies sur leurs territoires.
c) Les méthodes et
procédures internes pour gérer l'exposition au risque de
change
Les agences de notation sont les intermédiaires
privilégiés des métiers qui découlent du risque
pays. Il s'agit de la gestion de portefeuille, le cumul de risque acceptable
par pays, constitution de provisions.
Les moyens de paiement pour le commerce
international
Le contrôle de l'exposition au risque débute
dès la négociation de l'accord spécifiant le prix et les
modalités de paiement de la marchandise. Dans les transactions
internationales, les prix peuvent être établis dans tous les types
de devises.
Le choix de la devise de facturation
Le choix de la devise est l'un des éléments les
plus importants dans une transaction commerciale internationale. Dans certaines
opérations, il n'y a pas de choix par convention, les affaires ne se
font qu'en une certaine devise. Les raisons sont souvent à rapprocher de
la crainte de l'inconnu en général, du risque de change en
particulier. Le choix de la devise suppose de comparer le montant d'une facture
en monnaie locale avec l'équivalent, en monnaie locale, du montant en
devises correspondant à cette facture. Cette comparaison est loin
d'être évidente. Comme le paiement sera fait à moyen ou
long terme, on ne peut, pour ce faire, utiliser le taux comptant, car il a
toutes les chances de varier dans l'intervalle. C'est le taux à terme
(forward) qu'il faut favoriser, par contre, lorsque cela s'avère
possible.
Les modes de paiements
Les virements bancaires sont le canal le plus rapide
et le plus efficace en ce qui concerne les transactions entre entreprises. Dans
une telle opération, l'importateur demande à sa banque de
débiter son compte et de crédit celui de l'exportateur chez sa
banque. Le transfert est fait par télex ou SWIFT, ce qui garanti une
exécution rapide. L'inconvénient d'un transfert bancaire est
qu'il est généré à la seule initiative de
l'importateur et que l'exportateur n'a pas de garantie en cas de non paiement.
En conséquence, les transferts bancaires sont plutôt
appropriés pour les relations réellement basées sur la
confiance. Les chèques sont aussi un instrument mis en oeuvre à
l'initiative de l'importateur.
Un billet à ordre est une promesse de l'importateur de
payer une somme donnée à une date future donnée. Ceux-ci
jouent, certes, un rôle dans le commerce international, mais sont surtout
utilisés en support d'opérations de financement, tels des
prêts.
La lettre de change est l'instrument le plus courant. C'est un
ordre inconditionnel, initié et signé par l'exportateur, pour
l'importateur de payer, à la demande ou à une date future
donnée, une somme d'argent donnée. Il est d'habitude
adressé à l'importateur ou à son agent. Il peut être
payable à un bénéficiaire particulier, ou au porteur. Des
lettres au porteur sont négociables. Si elle est payable à
demande, elle s'appelle « traite à vue ». Si elle est
payable à une date future donnée, elle s'appelle
« traite à paiement différé ». L'un
des moyens les plus fiables est un billet accepté par une banque,
appelé l'acceptation du banquier (banker's acceptance)
Le crédit documentaire (ou
« CREDOC ») reste le moyen de paiement le plus
sûr.
On entend par « ouverture de crédit
documentaire » l'acte par lequel un banquier accepte sous quelque
forme que ce soit, de se substituer, par exemple à un importateur de
France métropolitaine, pour régler à un exportateur
étranger (ou à un banquier étranger), en devises ou en
euros dans les conditions prévues au contrat commercial, le prix des
marchandises expédiées de l'étranger. Le crédit
documentaire est garanti par les « documents »
afférents à ces marchandises. C'est le moyen le plus
utilisé pour des transactions internationales. Dans ce scénario,
l'exportateur après avoir acheminé la marchandise, fait parvenir
la traite et les documents requis à sa banque. Ces documents comprennent
une facture commerciale (et, certaines fois, une facture consulaire), un
certificat d'assurance, un certificat d'origine et un document de transport.
Celui-ci est un contrat entre l'exportateur et une société de
transport dans lequel cette dernière accepte de transporter les
marchandises concernées sous certaines conditions. Il constitue la
preuve que les marchandises ont été (ou vont être)
transportées et peut donc servir comme garantie de prêt. Lorsque
le transport s'effectue par mer, le document s'appelle le
« connaissement » ; pour un transport aérien on
parlera de « lettre de transport aérien » et, pour
une expédition par voie de terre, de « lettre de
voiture ».
Le crédit documentaire révocable n'offre pas une
sûreté absolue, car il peut être refusé par
l'importateur au dernier moment, l'exportateur doit alors rapatrier les biens
ou les vendre, probablement à perte, ailleurs. Cependant, l'idéal
reste le crédit documentaire irrévocable et confirmé, dans
lequel l'exportateur reçoit également la garantie de sa
banque.
La lettre de crédit stand by est une garantie à
première demande fournie par une banque, qui s'engage à
indemniser l'exportateur, en cas de défaillance du donneur d'ordre. Elle
représente donc une alternative au CREDOC.
Autres modalités de paiement
a) Document contre paiement : pour l'exportateur, c'est
le plus sûr car il reçoit le paiement pour la marchandise avant le
transport. Il est à recommander pour des pays particulièrement
instables, ou des importations peu fiables.
b) Compte ouvert : Vendre des biens sur un compte ouvert
permet à l'importateur d'éviter les coûts d'ouverture de
lettre de crédits et lui procure le financement adéquat. Le
paiement peut être fait par billet, par chèque ou par transfert
bancaire. Cette formule ne devrait être utilisée qu'avec les
clients les plus fiables. Comme nous l'avons expliqué auparavant ou
après, cette formule peut être combinée avec le factoring
ou le forfaitage comme moyens de gérer les créances à
recevoir et de fournir des financements à court terme.
c) Consignation : vendre à consignation suppose de
transférer les biens à l'importateur mais de garder un titre sur
eux jusqu'à ce qu'ils aient été vendus à une tierce
partie. Dans ce cadre, l'importateur ne paie pas tant qu'il n'a pas revendu la
marchandise. Si les biens ne sont pas vendus, l'exportateur doit les
reprendre.
d) Quand L'État prouve sa bonne
foi
Comment se manifeste la
volonté de payer d'un État ?
C'est à cela que sert la notion assez intraduisible de
pays market friendly (« ami des marchés »),
qui décrit la priorité donnée par certains États
à leurs relations avec leurs créanciers internationaux. Cette
priorité se manifeste par un effort de communication et de
transparence : la qualité de l'appareil statistique, les notions de
« bonne communication » ou de « bonne
gouvernance » sont des indicateurs pertinents pour le risque
pays ?
La deuxième manifestation de l'amitié d'un
État pour ses créanciers se lit directement dans les politiques
économiques. Elles sont construites autour d'une priorité :
préserver l'accès aux marchés financiers
internationaux ; tant qu'un pays se refinance, il ne fait pas
défaut. Apparaissent donc des indicateurs market friendly dont
la nature et la pertinence tiennent d'abord à la façon dont ils
sont appréciés par les créanciers.
Ces indicateurs sont de nature très diverse, mais
globalement ils s'inspirent de la conditionnalité du FMI. Pourtant,
cette garantie a un pris : elle peut peser sur le policy mix au
détriment d'intérêts nationaux vitaux. L'Argentine pour qui
le refinancement était vital a ainsi « tenu » son
currency board (caisse d'émission) - système dans lequel
la création monétaire intérieure dépend strictement
des réserves de change. Le maintien de taux réels très
élevés s'est fait au détriment du redressement de son
investissement. Dans ce cas, un pays apprécié par les
marchés à court terme n'est pas forcément un
« bon » risque à long terme. Paradoxalement, c'est
la préférence donnée aux marchés qui nourrit la
crise et qui explique la surprise de ceux-ci quand elle se réalise.
Les indicateurs les plus pertinents ne sont donc pas ceux qui
permettent de juger des relations d'un pays avec ses créanciers, mais
plutôt ceux qui révèlent la contradiction entre des
objectifs de développement interne et de solvabilité
externe : quand cette contradiction devient trop nette, les
préférences d'un État peuvent alors changer brutalement...
et le profil de vulnérabilité du portefeuille d'un
créancier étranger aussi ! L'analyste pays doit situer ces
points de rupture entre équilibres interne et externe.
Les scénarii de
risque
Le Risque pays des années 1990-2000 s'intéresse
au passage d'un équilibre à un autre et il doit donc utiliser une
vision dynamique, qui s'appuie sur des scénarios de risque.
Ces scénarios de risque, ou macrostress tests, visent
à tester la résistance d'un portefeuille d'engagements bancaires
à un scénario macroéconomique ou financier donné.
Dans la pratiques, l'analyste définit généralement trois
types de scénarios qui représentent les risques minimums, moyens
et maximums : best, stress et worst case. Le
best case correspond à l'hypothèse la plus favorable pour le
projet étudié pas de crise, pas de changement d'hypothèse,
pas de cout supplémentaire pour la banque) ; le worst case, la
moins favorable (l'hypothèse de out maximal pour la banque) ; le
stress case (le cout probable pour la banque), un cas intermédiaire,
avec des hypothèses légèrement dégradées,
qui est en général pris comme base pour les décisions.
e) Matérialisation du risque18(*)
Selon la typologie retenue nous distinguerons la perte
d'actifs, la perte sur un marché à l'export, la perte de passifs,
la perte de créances bancaires et l'atteinte ou à la
liberté des personnels à l'étranger.
Sinistres liés aux actifs
Par ordre de gravité, on peut citer :
- Les destructions ou les dégradations d'actifs.
- -Les mains mises ou intervention de diverses natures sur les
actifs par les gouvernements19(*).
- Les atteintes au bon fonctionnement des filiales
étrangères
- Il peut concerner une partie ou la totalité d'une
créance et affecter un exportateur, une banque ou un État.
Sinistre liés aux
passifs
Non seulement les actifs mais aussi les passifs des bilans
peuvent être affectées par le risque pays. On peut par exemple
citer les retards de soutien financiers ou de participations qui que les
réalisations sont en deçà des ambitions (Euratom). Ces
désengagements peuvent faire chuter la valeur de marché des
entreprises et affecter toutes leurs stratégies. Comptablement on peut,
en cas de liquidation ou de cession de tout ou partie d'une participation dans
une entreprise étrangère, réintégrer au compte de
résultat l'écart de conversion figurant dans les capitaux
propres. Mais cette entreprise est parfois affectée par plusieurs
risques de change comme le risque de change de transaction, le risque de change
de traduction et le risque de changé économique.
Quant aux dettes, si leur niveau est trop élevé
et que la firme désire néanmoins couvrir leur position, elle peut
mettre en péril sa possibilité à honorer ses obligations.
A l'inverse, le manque de précaution en matière de provisions ou
d'assurance peut se révéler très vite catastrophique.
L'importance de ces rubriques comptables et des
précautions juridiques qui peuvent les accompagner sont d'ailleurs
caractéristiques du management de nombreuses sociétés
présentes sur les marchés à l'exportation.
Sinistre sur les
marchés à l'export :
Il s'agit essentiellement de la perte de marchés
étrangers. Elle fait généralement suite à des
restrictions à l'exportation (elle est alors causée par le pays
d'origine de l'entreprise et concerne les produits dits
« sensibles » ou de pays soumis à un boycott), des
restrictions à l'importation (politiques protectionniste dans le pays
d'accueil ou boycott à l'égard du pays d'origine) ou des
événements politique locaux.
Les restrictions à l'exportation sont nombreuses et
peuvent faire perdre des marchés suite aux révolutions (iranienne
ou crise algérienne) , aux volontés de sécurité
sanitaire ou alimentaire.
De plus, certaines restrictions se font en
légiférant comme en 1996 aux USA pour interdire l'exportation de
logiciels cryptographiques ou en levant des fonds en France pour
préserver nos technologies sensibles (contrôle pour que OPA ou
Investissements étrangers soient mieux contrôlés pour
technologies sensibles touchant sécurité et défense), en
rehaussant les taxes d'exportation des produits pétroliers en Russie,
voire en imposant des contingents (avec les quotas russes de
réexportations de caviar du Turkménistan avant 2000 ou du
pétrole par l'OPEP). Une forme plus insidieuse de sinistre de ce type
est constituée par l'appel injustifié de cautions qui peut
créer des difficultés financières importantes aux
sociétés exportatrices.
Enfin, la concurrence, en offrant de meilleurs rapport
qualité prix, peut déstabiliser totalement les
débouchés habituels ou attendus par des entreprises
exportatrices.
Sinistres touchant la
liberté ou la santé des personnes à
l'étranger
Lorsqu'on s'en prend à l'entreprise, des
déstabilisations peuvent concerner tout ou partie du personnel
implanté dans un pays étranger et toucher plus
particulièrement la hiérarchie, ce qui peut être lourd de
conséquences : restrictions des libertés, chantages,
séquestration kidnapping, blessures, mort violente.. On ne saurait
oublier la plus grande dépendance aux risques des personnels en pays
étranger. C'est la raison pour laquelle sont offerts aux
expatriés de nombreuses primes ou dispositions propres à
l'expatriation. Aussi certaines entreprises implantées à
l'étranger et devant faire face à des risques prononcées
peuvent tenter de se protéger par des couvertures
« locales » (comme les entreprises françaises lors
de la guerre civile au Congo Brazzaville pour protéger leurs
employés) ou international (comme la firme Total en Birmanie), voie
s'attacher les services de sociétés comme Kroll Associates pour
les kidnappings plus particulièrement à Mexico. Cette prise en
compte de risques extrêmes peut créer de lourdes tensions au sein
des entreprises concernées.
Exposition au risque pays
et au risque de l'opérateur
La manière d'appréhender l'exposition au risque
pays et d'en mesurer les conséquences dépend de la nature de
l'opérateur et des opérations concernées ; On
distinguera ainsi l'exposition commerciale d'un exportateur, celle d'un
industriel qui s'implante à l'étranger et celle d'un banquier par
rapport à son portefeuille de créances internationales.
Exposition
commerciale
On examine ici le risque lié à une
activité commerciale internationale. Dans ce cadre, De Leersnyder (2001)
a proposé une typologie des risques commerciaux en fonction des
évolutions socio économiques et sociopolitiques. Nous
développerons les risques liés aux évolutions
socio-économiques, aux changements sociopolitiques et aux conflits
commerciaux.
Risques liés aux
évolutions socio économiques
L'exposition commerciale fait apparaitre des risques induits
par la mondialisation ou les nouvelles technologies de transferts
d'information.
Risques induits par la
mondialisation
Concernant les implantations ou les présences
commerciales dans un pays étranger, on doit expliciter les facteurs
à prendre plus particulièrement en compte :
- la pauvreté du pays d'accueil
- le risque culturel dans des aspects culturels vient faire
obstacle à l'entreprise
- le risque ethnique, quand une politique de communication ou
lorsqu'un produit vient heurter l'éthique d'une population.
Risques induits par le
commerce électronique des échanges
La place des technologies « Internet »
affecte aussi grandement la façon dont les entreprises peuvent
gérer leurs exportations commerciales. La valeur d'un site Internet
dépend très étroitement du nombre de visiteur du site.
Pour une société traditionnelle le risque commercial est un
risque d'invendu, pour une société de la nouvelle économie
le risque commercial prend la forme d'un risque de visites trop faibles. Donc
le risque pays s'explique ici par un risque d'intelligence
économique.
Risques liés aux
conflits commerciaux
Le risque commercial est considéré comme le
risque que représente le non paiement par un acheteur du secteur
privé en raison d'un défaut de paiement, une
insolvabilité, une résiliation temporaire ou totale d'un contrat
ou encore un défaut de prendre livraison des marchandises
expédiées conformément au contrat d'approvisionnement.
On dénombre quatre sortes de conflits :
l'accès au marché, à la défense commerciale, aux
pratiques anticoncurrentielles et les conflits commerciaux d'origine
géopolitique.
- Les conflits liés à l'accès au
marché peuvent avoir pour origine des obstacles tarifaires (bien qu'en
régression les droits de douane sont encore présents) ou non
tarifaires. Ces derniers, au gré de l'imagination des gouvernements,
sont très nombreux et diversifiés : restrictions
quantitatives unilatérales ou bilatérales (les fameuses RVE ou
restrictions volontaires d'exportation), normes de toutes natures, mesures
liées aux marchés publics.
- Les conflits sont liés à la défense
commerciale lorsque l'État propose des mesures de sauvegarde s'il juge
que des importations peuvent désorganiser ses marchés
intérieurs ou porter atteinte à la production nationale.
- Les conflits liés aux pratiques antis
concurrentielles sont de plus en plus important. On observe plusieurs types de
dumping avec le développement d'une rhétorique
antilibérale sur la mondialisation et l'Europe, auxquels s'ajoutent
d'autres pratiques :
o Le dumping monétaire
o Le dumping fiscal
o Le dumping social
o Le dumping écologique
o Le piratage et la contrefaçon
o La corruption
o Les pratiques anticoncurrentielles.
o Les conflits commerciaux d'origine géopolitique
dépassent la sphère commerciale.
Risques liées aux
conditions sociopolitiques
Ces risques proviennent généralement du
comportement des dirigeants d'un pays ou d'une région qui peuvent
interdire tout ou partie du transfert de marchandises ou de fonds (c'est
« le fait du prince »). Les raisons en sont multiples et
nous en retiendrons principalement deux.
- Un premier risque commercial lié à la
géopolitique apparait des que des actions de diplomatie
politique viennent biaiser le jeu concurrentiel et le second, un risque
commercial lié à la modification des espaces commerciaux qui ne
sont plus nationaux, on voit apparaitre des regroupements régionaux plus
vastes ainsi que des espaces commerciaux autonomes (espaces techniques,
cyberespace, espaces financiers). Parfois, cette mondialisation s'accompagne
d'une baisse de la durée de vie des marchés, de l'apparition de
bulles financières, voire d'une modification des règles de
marché pour protéger les intérêts directs que prend
un pays dans certaines sociétés.
- Il existe aussi un risque juridique lié
à la géopolitique. Ce risque peut prendre deux
formes : les sanctions économiques et les changements de
réglementation. Enfin la mondialisation n'entraine pas une disparition
de la réglementation, celle-ci change simplement de dimension, ainsi on
ne peut pas dire que l'intégration européenne fait disparaitre la
réglementation, bien au contraire.
L'exposition
industrielle
Le risque industriel peut être défini comme un
événement accidentel conduisant à de graves
conséquences sur les personnes, les biens ou l'environnement. Ce risque
peut provenir de plusieurs causes comme la mauvaise gestion de la
sécurité, la malveillance ou un élément
exceptionnel (catastrophe naturelle, chute d'avions...). Nous distinguerons
l'exposition industrielle d'un projet industriel de celle d'une filiale avant
de présenter l'exposition de la firme à la concurrence
mondiale.
L'exposition d'un projet
industriel
Il s'agit de projets industriels comme par exemple un grand
chantier dans lesquels une entreprise est maitre d'oeuvre ou maitre d'ouvrage.
L'exposition d'une filiale
Son importance stratégique pour le pays
d'accueil : plus un investissement apparait important pour
l'indépendance et la puissance économique et politique du pays
d'accueil, plus le risque politiqua de nationalisation ou d'une participation
majoritaire augment. Le degré de complexité des activités
de la filiale. Cette complexité peut être relative à la
technologie, au savoir faire ou au degré d'imbrication de la filiale
dans un système international de production. Plus ce degré est
élevé, plus le risque est faible. Les caractéristiques de
l'investisseur : nationalité, ancienneté de la
présence, comportement passé et présent, liens
locaux...
L'exposition d'une firme dans une concurrence
mondiale
La plupart des entreprises évoluent dans un contexte
mondial dominé par les idées libérales de libre
concurrence. L'une des conséquences de la conjonction de la
mondialisation et du libéralisme est que la concurrence s'est
exacerbée. Des lors, la notion de performance devient cruciale et
concerne tous les aspects de la vie d'entreprise. Aujourd'hui il n'est plus
question de choisir entre une domination par les prix (l'avantage concurrentiel
est obtenu en ayant des couts inférieurs à ceux de la
concurrence), la différenciation (l'avantage concurrentiel est obtenu en
différenciant son produit de celui de la concurrence) ou la focalisation
( qui repose sur l'idée que l'entreprise sur un segment a une plus forte
rentabilité que celle de ses concurrents et recherche donc une
stratégie de « niche ») comme l'exposait Porter
(1998). En effet, la réalité montre que son idée qu'une
entreprise qui risque de s'enliser dans la voie médiane en n'appliquant
pas l'une de ces trois stratégies est démentie. On est
rentré dans l'ère du compromis entre le prix et la
différenciation (selon Kerbache et Bruel, 2004).
Risques liés à la
préférence des fournisseurs étrangers
Les risques souvent encourus pour des raisons de prix
concernent de nombreux facteurs comme une moindre qualité, des
délais d'approvisionnement allongés et aléatoires, la
difficulté à faire respecter les termes des contrats.
Risques liés aux délocalisations pour
raison de couts
Ils sont nombreux, le faible du cout de la main d'oeuvre
étant souvent assortie d'un certain nombre d'inconvénient qui
peuvent caractériser les risques d'implantation à
l'étranger.
Les risques liés aux aléas des
transports :
Les risques liés au transport de longue distance se
sont accrus et fortement diversifiés. Il s'agit des risques de perte de
marchandises, des avaries, des retards, qui sont plus importants dans le
transport international que dans le transport de courte distance.
Détermination des provisions pour
risque-pays20(*)
Les organes de contrôle bancaire de nombreux pays
exigent par ailleurs que les banques provisionnent les créances à
raison du montant dont le recouvrement leur parait peu probable ; Le
troisième enjeu essentiel de l'étude du risque pays dans le
secteur bancaire est donc la détermination des provisions à
constituer sur les créances internationales.
Concrètement la commission bancaire et
financière établit chaque semestre la liste des pays devant
obligatoirement faire l'objet de provision. Ces pays sont répartis en
quatre catégories (classes) de risques, qui correspondent chacune
à une fourchette déterminée de coefficients de couverture
minimaux. La banque doit également constituer des provisions plus
importantes si elle estime qu'elle encourt personnellement sur le pays en
question justifie un niveau de couverture plus élevé.
III. / Les risque pays :
Outils stratégiques pour l'accompagnement des entreprises à
l'étranger.
Les entreprises spécialisées dans le commerce
international, justifient quotidiennement l'utilité du risque pays.
a) Comment faut-il s'implanter ?
Le projet envisagé ou en cours est il payé
à hauteur de son risque ?
On peut imaginer des opérations dans n'importe quel
pays y compris les plus risqués à la seule condition que la prise
de risque y soit justement rémunérée. Le risque pays
à cette fonction : comparer le risque et le rendement
Ø À quels types de risques l'investisseur
va-t-il être confronté ?
Pour répondre, il faut se projeter dans l'avenir et
construire des scénarii qui sont autant de futurs possibles pour un
pays. Celle-ci va permettre à l'investisseur ou au banquier d'avoir une
idée plus précise de son éventail de pertes ou de gains
maximums.
Quand on aborde le risque pays, il faut intégrer la
notion de risque de crise car c'est cela en premier lieu que l'individu essaie
de se prémunir lorsqu'il va être en contact avec le risque pays.
On constate actuellement que les enveloppes attribuées pour un pays ne
couvrent plus globalement, le marché évoluant les produits
financiers couvrant du risque se complexifient et nul n'a la prétention
de connaitre la totalité des produits disponibles sur le marché.
Ce fait résulte du changement incessant des besoins de protection contre
les risques économique des projets.
Les flux (de capitaux et financiers) fournissent des
informations riches qui ne touchent pas seulement des données comptables
mais aussi géopolitiques.
b) L'investissement Direct à
l'étranger (IDE) :
L'IDE se définit comme la prise de participation d'un
investisseur étranger dans le capital d'une entreprise ou la
création d'une entreprise ex nihilo. Les pays émergents utilisent
beaucoup ce moyen de financement en continuelle augmentation. Ce moyen de
financement concerne les entreprises et non pas les états qui
fonctionnent différemment via le financement bilatéral. L'IDE se
décompose de deux manières soit par l'ouverture de capital soit
par la création d'entreprise. Cet investissement doit être
perçu comme le transfert du pouvoir décisionnel vers
l'acquéreur àTransfert de
propriété
Les prêteurs publics dans le passé ont
été considérés comme des modèles dans le
risque pays car il possédait un monopole non négligeable sur les
IDE.
Trois facteurs déterminent l'exposition au risque pays
de l'investissement à l'étranger :
- la dimension stratégique de l'IDE
- la pouvoir de négociation des entreprises
étrangères
- les relations des entreprises étrangères avec
le pays hôte.
La dimension stratégique de l'investissement
dépend de la taille de la filiale et du secteur industriel
d'appartenance. Plusieurs études ont montré que la taille est
synonyme de grande visibilité et, donc accroit le risque politique. Par
ailleurs, certaines industries sont plus vulnérables au risque politique
que d'autres. Il s'agit des entreprises minières et
pétrolières, des banques, des compagnies d'assurance et des
compagnies spécialisées dans l'immobilier.
Le pouvoir de négociation des entreprises dépend
de deux variables. La première, le degré de complexité des
filiales étrangères et la seconde de la firme
étrangère avec le pays d'accueil tourne autour de la contribution
nette de la firme à l'économie du pays. Si l'investisseur
étranger apporte des devises, crée de nouveaux emplois, participe
au développement régional par transfert de technologie et
formation au management, il augmente son pouvoir de négociation et
réduit son exposition. Les relations des entreprises avec les
autorités locales peuvent être une source de difficulté. Le
comportement des autorités des pays concernés sera probablement
différent selon que l'investisseur étranger est un nouvel entrant
ou qu'il a été actif fans le pays depuis plusieurs
années.
c) Expositions commerciales
La manière d'appréhender l'exposition au risque
pays et d'en mesurer les conséquences dépend de la nature de
l'opérateur et des opérations concernées. On distinguera
ainsi l'exposition commerciale d'un exportateur, celle d'un industriel qui
s'implante à l'étranger et celle d'un banquier par rapport
à son portefeuille de créances internationales. D'autres modes
d'investissements existent mais sont bien moins utilisés que ceux
précédemment cités. Il s'agit des licences (Accords de
distribution, Franchises, Contrats de fabrication, Cession de brevet, Contrat
de gestion).
IV. / Gestion du risque
a) Intégration et prise en compte du risque pays
dans les frais bancaires
Il faut savoir avant tout que le rendement est fonction du
risque. Plus le risque sera important, plus l'investisseur demandera une forte
rémunération. Cette notion explique la prime de risque. La prime
de risque a évolué, au départ il s'agissait d'un
coût d'assurance qui fixait une valeur supérieure à ce que
valaient les marchandises pour garantir à l'investisseur, le financeur
de l'opération. La prime est donc payée
« premièrement » avant même
l'opération, en rémunération du risque pris et
indépendamment des revenus possibles de l'opération. Aujourd'hui,
nous pourrions appeler cette couverture, surprime de risque, par surprime, on
entend la différence entre le taux sans risque21(*) et le rendement d'un actif
donné.
Ces produits sont présents sur le marché
secondaire de la dette et pour évaluer ce produit les opérateurs
(traders de banque, gérants de fonds) vont donner l'évolution des
spreads jusqu'à l'échéance du titre. Cet indice constitue
un pilier dans la construction de la prime de risque théorique car elle
reflète le vrai risque que cautionne l'investisseur en finançant
ce type de produit. Cette prime est devenue une norme de mesure du risque. En
devenant norme, la prime de risque va donner ce que peut rapporter le titre de
la dette de plus qu'un bon du trésor d'un pays en accord avec les prix
du marché. De plus, cette norme renseigne sur le climat politique,
économique du pays en question se trouve dans une phase délicate
qui va faire tomber un climat de méfiance de la part des investisseurs.
Ces acteurs se servent du marché comme point de départ parce
qu'il est le résumé des informations émanant des
économies et parce qu'il est liquide (valeur immédiate de
vente/achat).
Grâce au rating, les banques établissent des
cartographies de risques pour placer leurs espérances de gains en
fonction des ratings des emprunteurs. La banque établit aussi un risque
moyen puis un risque médian. En fait, tous types d'indicateurs peuvent
être formulés à partir du moment où le risque global
est avéré donc quantifié en une seule note. On retrouve
ici le concept de risque et de rendement.
Une société peut opérer au niveau
international selon trois canaux différents :
1. elle peut décider d'exporter vers divers pays
étrangers
2. elle peut réaliser un investissement direct
permanent dans ces pays par le biais d'unités de fabrication et de
réseaux de distribution.
3. elle peut prêter de l'argent à des emprunteurs
étrangers (cas d'une banque)
Chaque situation doit être examinée afin de
préserver l'entreprise d'une perte éventuellement due à un
changement dans l'environnement politique du pays étranger.
La couverture du risque politique pour un
exportateur
Bien des compagnies exportant vers des pays en voie de
développement doivent financer leurs clients pour entrer sur le
marché. Les exportations peuvent être des biens de consommation
avec paiement à court terme. (un an ou moins) ou des biens
d'équipement, voire des usines clés en mains avec des termes de
paiement pouvant atteindre 10 ou 15 ans les transactions les plus importantes,
telles que la vente d'une centrale électrique, d'une usine d'automobiles
ou d `un équipement de forage pétrolier, sont financées
par des crédits « acheteurs », pour lesquels les
banques supportent le risque potentiel de défaillance. Pour
éviter ceci, les banques se protègent par des contrats
d'assurance, (comme nous le verrons plus loin dans ce chapitre) et transforment
leurs prêts en crédits garantis par l'État. Le risque final
est donc pris par des organisations publiques, tels Hermes en Allemagne, la
COFACE22(*) en France ou
l'ECGD en Grande Bretagne.
b) / Banque : conseiller, garant et partenaire des
entreprises en contact avec le risque pays :
Les techniques de couverture interne :
Elles visent à réduire le risque politique, en limitant
l'exposition à celui-ci ou en augmentant les marges
bénéficiaires ex ante, de façon à pouvoir faire
face à des aléas potentiels pendant la durée de vie du
contrant.
Réduction de l'exposition :
Le meilleur moyen pour ce faire consiste à ne commercer
qu'avec les pays les plus surs. Malheureusement, ceci élimine au passage
bien des pays à potentiels commercial important. Une autre
stratégie, plus compliquée, consiste à déterminer
des limites d'exposition pour chaque pays dans le contexte d'un portefeuille
commercial global. Pour y parvenir, on réalise un compromis
risque/rendement selon une optimisation classique (approche/portefeuille de
Markowtiz)23(*).
Accroissement des gains opérationnels
Cette stratégie suppose d'évaluer le pays
où réside le client et d'ajouter au prix de vente une prime de
risque, fondée sur la perception du risque politique. En fait,
l'exportateur cherche à compenser son risque en augmentant son
bénéfice d'un montant approprié. Les limites de ce type de
couverture sont évidentes : cela ne marche que pour les
environnements très peu (ou pas du tout) concurrentiels. Sinon,
l'augmentation des prix élimine cet exportateur du marché. Une
augmentation unilatérale des prix pourrait être possible, par
exemple, si le client est une filiale du vendeur. À part la protection
contre le risque politique, la « surévaluation » des
prix de transfert aurait aussi l'avantage d'accélérer le
rapatriement des profits et de réduire le risque de l'investissement
direct. Les autorités fiscales locales sont cependant au fait de ce type
de stratégie et surveillent de prés de telles transactions.
Les techniques de couverture externes, si
l'exportateur ne peut pas ou ne veut pas utiliser les techniques de couverture
« internes » ou si celles-ci sont inapplicables, l'autre
solution consiste à transférer le risque à une autre
entité, habituellement une banque ou une compagnie d'assurance.
Transfert du risque à une institution
financière : Le moyen de transfert le plus habituel est la
lettre de crédit classique, irrévocable et confirmée, qui
offre à l'exportateur un degré de sécurité
élevée. C'est un document adressé à l'exportateur
qui est écrit et signé par une banque au nom de l'importateur.
Dans ce document, la banque garantit, pour une certaine échéance,
le paiement de la marchandise spécifiée, soit par un paiement
direct, soit en acceptant des traites, si l'exportateur se conforme aux
conditions de cette lettre en présentant les documents requis. La lettre
de crédit apparait donc comme un contrat financier (distinct de la
transaction commerciale proprement dite), passée entre la banque qui
l'émet et l'exportateur.
Une lettre de crédit peut être révocable
ou irrévocable. Une lettre de crédit révocable peut
être annulée n'importe quand par la banque de l'importateur ;
en conséquence, elle n'est utilisée qu'exceptionnellement, sauf
pour des transactions entre filiales d'une même société.
Une lettre de crédit irrévocable ne peut être
modifiée ou annulée qu'avec l'accord des deux parties.
L'affacturage : Lorsqu'on vend
« à compte ouvert », les risques commercial et
politique peuvent être transférés à une institution
financière à travers l'affacturage (en anglais factoring). Dans
une telle transaction, l'exportateur vend ses factures à un factor. Les
organismes d'affacturage appartiennent souvent à des associations
internationales ayant des bureaux dans presque tous les pays. Le factoring peut
être fait avec ou sans recours. « Sans recours »
signifie que le factor accepte tous les risques (crédit et
internationaux). « Avec recours » signifie par contre que
les risques de litige entre exportateur et importateur ne sont pas couverts.
Le forfaitage est aussi un moyen de
financement du commerce international à moyen terme. Il consiste dans
l'achat par une institution financière, habituellement une banque d'une
série de billets à ordre signée par un importateur en
faveur d'un exportateur. Les billets à ordre signés par un
importateur en faveur d'un exportateur.
Le principal avantage du factoring et du forfaitage est
l'élimination de la plupart des risques liés au paiement futur,
à savoir l'insolvabilité ou le refus de l'importateur de payer le
risque pays ou la mise en en place d'un contrôle des changes. Leur
principal inconvénient est le coût. On notera également que
le choix géographique est limité car les pays à trop haut
risque sont exclus.
Transfert du risque à une compagnie
d'assurances
Deux voies sont ouvertes pour ce faire : recourir
à une garantie publique qui couvre le risque politique ou bien souscrire
une police d'assurance chez une compagnie d'assurance privée.
Les garanties publiques : elles couvrent le risque
de crédit d'origine à la fois commerciales et politique ; Il
est possible de couvrir ainsi jusqu'à 95% ou dans certains cas
limités 100% du montant en jeu. Si l'exportation est financée par
des crédits fournisseurs, le vendeur doit couvrir le crédit qu'il
a consenti à l'importateur. S'il s'agit d'un crédit acteur, c'est
la banque prêteuse qui doit être assurée contre les risques
de crédit. Dans la mesure où la part dominante de ces risques de
crédit. Dans la mesure où la part dominante de ces risques
concerne la situation politique du pays importateur, une part importante de la
prime sert à la couverture du risque politique. La plupart des
organismes d'assurance des crédits à l'exportation ont mis en
place des contrats d'assurance traitant les risques survenant, soit durant la
période de fabrication ou après les livraisons, aussi bien sur
les clients étrangers publics que privés.
La COFACE est un organisme, fondée en 1946, sa mission
est double. D'une part, elle couvre directement les risques commerciaux et
politiques liés au financement à court terme des exportations.
D'autre part, en tant que représentant de l'État français,
elle protège les entreprises françaises contre le risque
commercial et contre les risques politiques liés au financement à
long terme des exportations pour les pays n'appartenant pas à l'OCDE.
Ce comité prend en compte différents
critères dans la notation d'une série d'indicateurs
destinés à apprécier quatre facteurs:
· Comportement de paiement du pays:
assureurs-crédits, primes de risque, défaut de paiement,
arriérés, impayés, indemnités, respect des
échéances
· situation financière: endettement,
liquidités, solvabilité
· performances économiques: potentiel et
vulnérabilité
· stabilité sociopolitique présente et
à moyen terme
Les contrats d'assurance privés :
Lorsqu'il n'est pas possible de s'assurer auprès d'un organisme
public, il est possible de le faire auprès d'une compagnie privée
telle la Lloyd's à Londres, pour couvrir le risque résultant du
contexte politique.
La gestion des impayés : On a vu
comment les exportateurs pouvaient se protéger du risque international.
Mais qu'arrive-t-il si cela n'a pas été fait si l'entreprise
rencontre un défaut de paiement sur l'un des ses effets. Il est alors
trop tard pour transférer le risque à une banque, un factor ou
une compagnie d'assurance.
Vendre la créance : Cela peut fournir une
solution à un défaut de paiement momentané, lié
à l'absence de devises. Le problème, bien évidemment est
de trouver cet acheteur. On peut aussi essayer de vendre l'effet à une
société de recouvrement. Dans les deux cas, on doit accepter de
perdre sur la « valeur faciale » de l'effet. Si le client
est de bonne foi, la perte a toutes chances d'être raisonnable et la
transaction s'apparente à une transaction négociée. Si
celui-ci est malhonnête, la perte peut alors être forte, pouvant
atteindre 80 à 90 % de la valeur faciale.
Mener une action légale : Si tout ce qui
précède échoue, il en reste que le recours aux tribunaux.
C'est d'habitude la pire solution car elle nécessite de grosses
dépenses avec peu de chances de résultats favorables devant la
juridiction locale. Dans certains pays, ces frais peuvent être
évités par le biais de l'engagement d'une représentation
légale d'urgence. Cette solution reste couteuse, car le tarif
correspondant risque de représenter une fraction substantielle du
montant à recouvrer.
La couverture du risque politique pour un investisseur
étranger.
De même que dans le cas d'exportation, la protection des
investisseurs à l'étranger contre le risque politique repose sur
deux stratégies possibles. L'exportateur peut mettre soit en place une
forme de couverture « interne », soit prendre un police
d'assurance contre le risque politique.
Les techniques de couverture interne : Limitation
des investissements à certains pays offrant un environnement
légal propice. La manière la plus simple de se protéger du
risque politique est, bien sûr, de limiter les investissements aux pays
disposant d'un environnement légal respectable. La plupart des pays
industrialisés ont signé divers accords bilatéraux pour
protéger leurs investissements à l'étranger. Ces accords
couvrent normalement une période de 10 à 15 ans, avec option de
reconduction, et stipulent qu'aucune expropriation ne sera acceptée sans
une compensation équitable. « Équitable »
fait référence à la valeur marchande des biens
expropriés. Une organisation internationale, le CIRDI24(*) peut intervenir pour arbitrer
en cas de litige. Le CIRDI peut réaliser un arbitrage contraignant pour
les investisseurs si un litige éclate entre eux et le pays hôte.
En ce cas, une commission de conciliation ou une juridiction d'arbitrage est
mise en place pour rendre un jugement. À sa création, le CIRDI a
adopté 5 directives qui portent sur les domaines suivants :
- la définition de son domaine d'intervention
- la mise en place des recommandations pour les pays
hôtes, afin de les guider dans leurs négociations avec les
investisseurs étrangers
- la définition des normes en matière de
rapatriement des dividendes
- l'indentification des cas
« légitimes » d'expropriation
- l'explication du processus de conciliation offert par le
CIRDI.
En conséquence, le CIRDI a été reconnu
comme juridiction d'arbitrage. 27 pays le mentionnent dans leur
législation et 286 traités bilatéraux, tel l'ALENA,
l'identifient comme l'instance appropriée pour l'arbitrage
Minimisation des transferts de fonds vers les
filiales : La limitation de tels transferts est une autre
manière évidente de minimiser la perte potentielle sur un
investissement direct du au risque politique. Cette alternative peut
révéler des surprises en matière de fiscalité,
cependant et doit donc être étudiée avec soin.
Troisièmement, l'investisseur peut réduire sa contribution en
finançant la filiale locale avec des dettes. Pour limiter le risque de
transfert, la préférence sera donnée aux prêts en
monnaie locale. Le risque financier augment bien entendu avec la dette.
Introduction de partenaires « dormants »
à banques internationales/ régionales cautionnent les
activités des entreprises auprès des investisseurs :
Plusieurs organisations internationales ou régionales
(telles la SFI25(*),
l'Inter American Development Bank ou l'Asian development Bank) sont
prêtes à prendre des participations minoritaires dans des filiales
étrangères ; Ces organismes sont censés aider des
pays en voie de développement à s'industrialiser, en amenant de
nouveaux investisseurs. Elles s'arrangent pour acquérir 10 à 15%,
du capital, mais n'exercent pas leur droit de vote. Un autre moyen de
réduire l'exposition est de mettre en place des joint ventures
(filiales communes). Il y a toutefois une risque que le partenaire dormant se
« réveille » et demande à participer à
la gestion de la filiale.
Les techniques de couvertures
externes :
La première (la plus efficace) de ces techniques
consiste à réduire la probabilité d'apparition d'un litige
concernant l'investissement à l'étranger. Ceci passe par la
signature d'un accord avec le gouvernement du pays hôte ou avec une
autorité appropriée tel le Comité pour les Investissements
Étrangers. Si le pays est membre du CIRDI et signataire de la Convention
pour les Règlement des Litiges, l'accord peut faire explicitement
référence à la Convention et détailler son mode
d'interprétation. Sinon, l'accord remplacera cette convention, le CIRDI
pouvant être désigné comme instance d'arbitrage. Le second
type de technique consiste à souscrire une police d'assurance qui
protège la filiale étrangère contre le risque politique,
les assureurs (plus souvent appelé assureurs crédit) de ce type
appartenant à l'une des catégories suivantes :
- Institution multilatérale, telle que la
Multilateral Investment Guarantee Agency (MIGA), qui fait partie de la
Banque Mondiale.
- Institution nationale telles que l'Overseas Private
Investment Company (OPIC) aux États Unis, l'EGCD en Grande
Bretagne, la COFACE en France ou le MITI au Japon 26(*);
- Institution privée, telle la Lloyd's à Londres
ou American Insurers Guarantee (AIG)27(*). On peut ajouter la COFACE, quand elle intervient en
son nom propre.
Les garanties proposées par les organismes
internationaux et régionaux28(*)
On distinguera : le groupe banque Mondiale d'une part, et
les banques régionales de développement, d'autre part.
- La BIRD29(*), organisme central du groupe Banque Mondiale, elle
couvre les défauts de paiement de l'État hôte
résultant du non respect de ses obligations contractuelles ou de celles
de ses agences responsables de projets dans le secteur privé. Les
limites de la garantie s'élèvent à 300 millions, la
quotité (montant d'une quote part) pouvant atteindre 100% du principal
et des intérêts de la fraction privée de la dette
utilisée pour financer le projet (que celle-ci soit une émission
obligataire, un, placement privé ou le prêt d'une banque
commerciale). Une contre garantie du gouvernement de l'État hôte
est requise sous forme d'un accord d'indemnisation. Notons aussi que la Banque
Mondiale ne garantit pas les prises de participation et les prêts
d'autres institutions financières multilatérales.
- La MIGA (ou AMGI en Français), les principaux risques
couverts englobent les risques d'inconvertibilité et de non transfert,
d'expropriation, de dommages dus à des conflits armés ou des
troubles civils et les ruptures abusives de contrat.
Pour être éligible à cette garantie,
l'investissement envisagé doit contribuer à satisfaire les
besoins de l'État hôte en matière de création
d'emploi, de transfert ou de technologie, de développement des
exportations et être économiquement et financièrement
viable. Les formes d'investissement éligibles comprennent les prises de
participation (y compris les prêts à moyen ou long terme), les
prêts à un emprunteur indirect, les accords contractuels d'une
durée minimale de 3 ans. La durée de couverture peut
s'étendre sur 15 ans (voire 20 ans, si la nature du projet se justifie),
la garantie étant limitée à 60 millions par projet. La
quotité garantie s'élève en général à
90% (exceptionnellement 95%), plus de 45% de l'investissement pour couvrir les
revenus de l'investissement.
Les banques régionales de
développement :
-La BERD couvre le risque de défaut de prêt
provenant du non respect par le gouvernement de ses obligations contractuelles,
ainsi que certains événements spécifiques, tel les
exportations ou la violence politique. Cette garantie des risques politiques ne
s'applique qu'à de nouveaux investissements dans un pays relevant de la
compétence géographique de la BERD et n'est valable que si la
BERD est directement impliquée dans le projet.
La BAD (Banque Asiatique de Développement), se comporte
d'une façon semblable à la BERD, couvrant aussi le risque de
défaut de paiement sur des crédits liés à un
investissement en Asie, à condition que celui-ci ait été
financé par la BAD. Elle étend sa protection également
à des investissements déjà existants, la quotité
pouvant atteindre 100%.
La BID (Banque Interaméricaine pour le
Développement) possède quant à elle des principes de
fonctionnement quasi similaires à ceux des autres banques
régionales présentées antérieurement.
La protection des prêts bancaires contre le
risque pays/politique :
À part la réduction du montant des prêts
aux pays les plus « risqués », les banques peuvent
transférer le risque à des organismes publics, par le biais de
polices d'assurance ou réduire leur exposition par des swaps oud es
rachats de dettes. Si ce qui précède échoue, il n'ya plus
qu'à rééchelonner la dette.
Limiter les prêts aux pays « à
risque »
La mesure consiste à réduire les prêts
vers ces pays et c'est, en général, ce qu'on fait les banques.
Transfert du risque aux organismes
gouvernementaux.
Dans le cadre des crédits acheteur, les banques peuvent
recourir aux agences gouvernementales habituelles (Hermes en Allemagne, EGCD en
Grande Bretagne, COFACE en France, etc.). De cette manière, les banques
paient des primes indexées sur le niveau de risque du pays emprunteur
pour la couverture du risque politique et du risque d'insolvabilité (cf.
rééchelonnement des dettes). De manière classique, environ
95% du prêt peut être couvert, ce qui limite à 5%
l'explosion résiduelle de la banque.
Conversion de créances en capitaux propres
(« debt equity swap »)
Un tel swap consiste en un achat d'une dette d'un pays sur le
marché secondaire30(*) et sa conversion dans la monnaie locale, qui sera
utilisée pour faire un investissement dans le pays
considéré. D'habitude, la banque centrale de ce pas intervient
dans la transaction. Pour certains pays, tels l'Argentine, le Mexique et le
Venezuela, il y a divers prix selon les types de prêts octroyés.
C'est clairement un moyen intéressant de financement
pour investir dans un pays financièrement vulnérable. En
pratique, réaliser une telle transaction peut se révéler
difficile. Bien des projets d'investissement ne sont pas acceptés par le
pays hôte et l'accès à un programme de swap
nécessite de bien négocier les modalités pratiques de
l'opération.
Variantes des opérations de conversion
dette/capitaux propres
Fonds de conversion dette/capitaux propres
Une banque possédant une dette d'un pays en voie de
développement la vend à un fonds spécialisé et
reçoit une participation à ce fonds légèrement
supérieur à la valeur marchande de cette dette. Le fond utilise
alors la dette pour investir dans le pays du débiteur à l'aide
d'un « debt equity swap ». Ces fonds peuvent être
soit des fonds boursiers où l'argent est investi en actions de
sociétés existantes ou des « fonds new
venture » où l'argent servira à financer des projets
nouveaux. Le fonds gère les divers investissements et paie un dividende
à ses actionnaires. La conversion dette capitaux propres peut
intéresser beaucoup de petites banques dont l'exposition internationale
est faible et qui manquent d'expérience de gestion de projet ainsi que
de connaissance spécifique du pays hôte, car ces fonds offrent
l'avantage de partager les risques et de bénéficier d'une gestion
professionnelle.
Syndication d'une opération de conversion
Dans ce schéma, une banque importante identifie un
investissement à financer par des conversions dette capitaux propres et
le propose à plusieurs investisseurs possédant des dettes
à convertir. Elle reçoit des honoraires en retour.
Conversion de dette pour la nature (« debt for
nature swap ») et de dette pour l'éducation (« debt
for education swap »)
La conversion de dette pour la nature est une variante du swap
dette/capitaux propres. Dans ce cas, un investisseur spécifique tel que
le World Wide Fund for Nature achète une dette avec décote et
l'échange contre de la monnaie locale pour financer un projet lié
à l'environnement, tel un parc national. Le swap dette contre
« éducation » utilise la même technique pour
financer des investissements locaux dans l'éducation (création
d'un programme MBA, par exemple).
Swaps dette pour dette (« debt for debt
swap »)
Dans un tel swap, un crédit bancaire est
transformé en une obligation qui peut être négociée
plus facilement sur le marché international. Le pays emprunteur est
incité à accepter cette opération, car elle est
habituellement réalisée à sa valeur nominale. Pour le
préteur, l'avantage est dans la négociation des obligations par
rapport à un prêt bancaire non remboursé.
Swaps de portefeuilles de dettes (« debt for
asset swaps »)
Ces swaps sont utilisés par les banques pour
restructurer leurs portefeuilles bancaires. Dans ce scénario, les
banques vont convertir la dette d'un pays en celle d'un autre.
Rachat de dettes (« debt
buy-backs »)
Certains pays ont acheté leur propre dette
extérieure sur le marché secondaire, tirant parti des
décotes importantes sur leurs propres prêts.
Avantages fiscaux
Certains pays permettent aux banques de tirer avantage des
prêts aux pays en voie de développement par des
aménagements fiscaux, transférant donc une partie de la charge
fiscale au contribuable. La plupart des banques internationales en profitent,
lorsque c'est possible. Les banques européennes en ont largement
bénéficié car leurs législateurs nationaux ont
été plus favorables à de tels aménagements que
leurs homologues japonais ou américains. Les banques françaises
par exemple, ont été particulièrement efficaces :
elles ton déduit plus de 615 milliards de francs de dettes entre 1981 et
1992.
c) La Coface et ses équivalents
à l'étranger
L'assurance Investissement pour compte propre de la
COFACE
Cette garantie qui relève de l'assurance de type
privée couvre aussi bien l'expropriation ( y compris rampante) que les
actes de violence politique et le risque de non transfert. Elle s'applique
à tous les types de d'investissement. Elle comporte, par ailleurs, une
disposition innovante : la couverture de la perte d'exploitation d'un
investissement à l'étranger, y compris à la suite d'une
dévaluation.
La garantie COFACE porte sur les éléments
suivants :
-la participation en capital de l'investisseur
-ses apports complémentaires (avance en compte courant
bloqué, prêt d'actionnaires à long terme, caution en
garantie d'un emprunt) ;
-les revenus générés par
l'investissement, soit réinvestis dans l'entreprise, soit
rapatriés en France (dividendes)
Elle peut s'étendre aux banques qui accompagnent une
entreprise dans son implantation : couverture des prêts bancaires
octroyés à l'entreprise étrangère sans contrainte
de part étrangère ou de profil d'amortissement ;
possibilité de nantissement de la police au profit de la banque, lorsque
l'apport est adossé à un prêt.
Les risques politiques couverts sont de deux
ordres :
1. le risque d'atteinte à la propriété,
lorsqu'en raison d'un fait politique :
2. le risque de non paiement et de non transfert
Outre l'élargissement de la couverture à
l'expropriation rampante, d'autres extensions de la garantie sont
également apparues ;
-la prise en compte de l'existence de financements
associés (couverture de l'investissement en capital, même si
l'investisseur a accepté de nantir ses actions et autres droits au
bénéfice des banquiers)
-la couverture du risque politique élargi (par exemple,
le non respect de certains engagements contractuels) ;
-la couverture de l'indemnité de résiliation de
concession (couverture directe au profit des banques, des risques de non
paiement et de non transfert d'une indemnité de résiliation, y
compris si la résiliation de la concession est due à une faute du
concessionnaire, dès lors que la créance n'est pas
contestée par le débiteur ou son garant ou qu'elle est reconnue
par une sentence arbitrale).
- la couverture d'une perte d'exploitation (ce qui permet pour
une entreprise de protéger une marge.
La garantie de la perte d'exploitation par la
COFACE :
Cette garantie se matérialise par un avenant à
une police « investissement » classique, qui couvre le
capital et le quasi capital (prêts d'actionnaire et avance en compte
courant bloqué). Elle se traduit par une surprime égale à
20% de la prime habituelle pour une police couvrant l'atteinte à la
propriété et le non transfert. L'assiette de la prime est la
marge brute d'exploitation de la filiale sur un exercice comptable de
référence, plafonnée à 1 million d'euros. Cette
garantie s'adresse en priorité aux entreprises ayant déjà
une certaine ancienneté sur un marché étranger, soit
exportatrices (elles ne seront pas touchées par une dévaluation
de la monnaie locale, mais peuvent être affectées par d'autres
faits politiques), soit importatrices (la dévaluation renchérit
le coût des entrants importés et se traduira par une baisse du CA
liée à l'augmentation des prix de revient et de vente).
V. / Exemples concrets : les
croyances du marché
a) Le défaut russe :
En Russie, le déblocage d'une tranche d'aide du FMI en
juillet 1998, un mois avant la crise, a contribué à restaurer la
confiance dans le régime de change. Ce fut le facteur d'aléa
moral bien plus que la question de l'endettement public dont le marché
connaissait l'existence. En somme, le FMI a envoyé le message
suivant : le rouble tiendra. C'était l'essentiel car cela
supprimait en même temps le risque de change et d'insolvabilité.
Des investisseurs prennent alors le pari de prêter à nouveau, mais
la Russie se déclare en défaut de paiement à peine un mois
plus tard. Elle cumule alors le défaut souverain (y compris sur sa dette
domestique libellée en rouble) avec une dévaluation et un
effondrement de son secteur bancaire.
Quant à l'Argentine, les marchés n'ont
même pas eu besoin de l'intervention du FMI pour croire abusivement
à la solidité du currency board : ce régime d'ancrage
possédait en soi une crédibilité si forte que l'on n'avait
pas prévu de possibilité théorique de sortie. La plupart
des analystes privilégiaient d'ailleurs quelques mois avant la crise un
scénario de dollarisation : un abandon définitif du peso et
son remplacement par le dollar auraient placé la Banque centrale
américaine en situation de garante de la stabilité
monétaire argentine, en somme en situation de préteur en dernier
ressort. C'était une façon de resolvabiliser ou, au moins, de
décrédibiliser le pays.
b) La crise asiatique
Quelques mois plus tôt, pendant l'été
1997, des pays du pacifique eurent à faire des à crises
monétaires similaires à celle qui pourrait affecter la Russie. En
novembre 1997, après le début de cette crise Est-asiatique, le
rouble passait sous attaque spéculative. La banque centrale de Russie
défendait sa monnaie, perdant près de 6 milliards de dollars en
réserves de changes. Au même moment, les actionnaires non
résident de GKO signèrent des contrats à terme
(forward) avec la BCR pour échanger des roubles en devises
étrangères en leur permettant de se couvrir le risque de taux de
change pendant la période d'intérim. Selon Desai, ils avaient
préparé cette anticipation de perte de valeur du rouble comme les
asiatiques l'avaient fait. De plus, un montant important de dettes de grande
banques commerciales russes était hors bilan, consistant pour la plupart
de contrats à terme signés avec des investisseurs
étrangers. Les obligations nettes de tels contrats étaient
estimées s'élever à au moins 6 milliards pour le premier
semestre de 98. Puis en Décembre 1997, l'économie russe subit un
autre coup dur, les prix du pétrole et des métaux non ferreux,
soit jusqu'à des deux tiers des gains de la Russie commençaient
à descendre.
Le 13 août 98, les bourses, le marchés des
obligations et des changes s'effondra à cause des craintes des
investisseurs que le gouvernement dévaluerait le rouble et/ou faisant
défaut sur la dette domestique. Les rendements annuels des obligations
libellées en rouble étaient de 200%. La bourse dut même
être fermée pendant 35 minutes tellement les prix chutaient.
À la clôture de la bourse, sa valeur avait chuté de 65%
avec un petit nombre d'actions effectivement négociées. De
janvier à Aout, la bourse avait perdu plus de 75% de sa valeur.
La Russie finit 98 avec une baisse réelle de la
production de 4,9% pour l'année au lieu de la faible croissance positive
attendue. L'effondrement du rouble créa une chute des exportations
russes alors que les importations restaient basses. Depuis les investissements
directs en Russie avaient été au mieux incohérents. Dans
cette partie, nous avons vu les événements qui ont mené
jusqu'à une crise monétaire et le défaut de la dette ainsi
que les politiques menées pout l'éviter. On conclut que quatre
ingrédients clés mènent à une crise : un taux
de change fixe, un déficit fiscal, la dette, la conduite d'une politique
monétaire et les attentes de défaut imminentes. En prenant
l'exemple de la crise russe de 98, on montre que la prescription de contraction
de la politique monétaire face à une crise monétaire peut
sous certaines conditions accéléra sa dévaluation. En
définitive, la crise monétaire moderne est un symptôme
d'une économie nationale en difficulté. Dans ce contexte, il est
inapproprié de dire qu'il n'y a qu'un seul remède miracle pour
une crise monétaire.
c) La crise argentine 31(*)
En matière économique, plus de trois ans durant,
le plan de convertibilité du ministre de l'Économie Domingo
Cavallo a réussi à faire baisser l'inflation et à assure
une reprise rapide de l'économe. Malgré un taux de chômage
(11%) repassé au niveau du niveau historique de 6%, l'expansion s'est
poursuivie pendant l'année 1994 ; la croissance s'est
élevée à 7,1% et l'inflation à 3,9%. Les
exportations ont augmenté et le déficit de la balance commerciale
qui en 1994 était de presque 6 milliards de dollars. Pour accroitre la
compétitivité des produits argentins, on a procédé
à la réduction des imports indirects et à la
flexibilisation ou à la déréglementation des
marchés. On a par ailleurs entrepris de diminuer les couts salariaux.
Malgré la croissance de 4,4% du PIB, le taux de chômage a
été de 17%. Même si la croissance industrielle a
été de 11%, l'emploi dans ce secteur n'a augmenté que de
0,3%. Les inégalités sociales augmentent. Alors jusqu'en 1994 le
revenu des catégories inférieure et moyenne augmentaient à
un taux annuel de 10%, il a ensuite diminué de 4% par an. Le
chômage élevé, le sous emploi et
l' »évasion » des prélèvements de la
sécurité sociale ont contribué à affaiblir les
revenus. La balance commerciale a connu une amélioration importante, due
en grande partie aux exportations vers les autres pays du Mercosur. La campagne
pour les élections générales du 24 octobre 1999 s'est
déroulée sur fond de crise économique et d'agitation
sociale, notamment dans les provinces en quasi cessation, de paiement. En dix
ans, l'État argentin, lourdement endetté et confronté en
1989 à une crise d'hyperinflation, a renoncé à
l'indépendance monétaire (parité dollar peso),
réduit ses dépenses, privatise les entreprises publiques et
abaisse ses barrières douanières. La contraction des
exportations, due à la baisse des cours de matières
premières puis à la dévaluation de la monnaie en janvier
99, a fait chuter le PIB de 3,1% entre 1998 et 1999 et porté le taux de
chômage à 14% en 99. Le creusement du déficit de
l'État et des provinces a conduit à l'adoption de mesures
d'urgence en début d'année puis en mai 2000 : nouvelles
coupes budgétaires, augmentations des impôts, baisse des
transferts vers les provinces. La dette extérieure a atteint 145
milliards de dollars au premier trimestre 2000, soit 50% du PIB, mais l'accord
conclu avec le FMI en début d'année a rassuré les
marchés financiers. Désormais, les exportateurs ne peuvent plus
profiter comme auparavant du commerce en double devise possible, il leur est
maintenant obligatoire de liquider les devises étrangères
obtenues de leurs ventes doivent être de 60 à 360 jours et en
déposer la contre valeur dans une banque locale. Les exportateurs de
services doivent liquider leurs devises dans un délai de 135 jours. On
remarque un assouplissement dans le contrôle des devises d'années
en années mais encore très contrôlé à cause
du traumatisme provoqué par la crise. La conclusion est que les pays se
concurrencent pour un capital international mais les politiques fiscales des
gouvernements, c'est-à-dire la taxation et les dépenses ont peu
d'impact sur les choix d'investissement des multinationales. Bien que la
politique du gouvernement ait une capacité limitée à
expliquer la configuration des flux entrants d'IDE, les institutions sont
centrales pour clarifier pourquoi certains pays ont réussi à
attirer des capitaux internationaux. Premièrement, les instituions
démocratiques à bas risque pour les multinationales. En effet,
ils drainent des montants importants d'IDE. Deuxièmement, les
institutions fédérales politiques contre les institutions
fédérales fiscales à bas risque pour les multinationales
et autorise les pays d'accueil à attirer des un plus haut niveau d'IDE.
La loi de
convertibilité
de 1991, met fin à l'
hyperinflation,
en interdisant tout recours à la création monétaire.
Désormais, tout peso en circulation devra être garanti par un
dollar de réserve. La stabilité qui en résulte donne un
temps l'impression que le pays connaît un nouveau départ.
L'Argentine décide de rompre avec le
protectionnisme
et s'intègre dans le
Mercosur. De quoi
attirer des investissements directs étrangers.
Mais en pratique, les couches aisées profitent du
libre-échange
et de la surévaluation du peso pour importer à nouveau
massivement des
biens de consommation; peu
confiantes dans la pérennité de la
convertibilité,
elles placent aussi plus que jamais leur épargne à
l'étranger. Le montant des actifs accumulés par les riches
Argentins à l'étranger serait ainsi équivalent à
celui de la dette du pays...
En fait, avec un peso surévalué, le pays vit
au-dessus de ses moyens, il investit peu et continue de s'endetter. Le pays est
plus que jamais dépendant de la
rente agricole, qui
représente toujours près de 30% du
PNB (en y incluant les
activités agro-industrielles, de transport et de services
associées). Le cours du peso décourage les
exportations, tout
en contribuant à faire disparaître de nombreuses entreprises
locales, non compétitives. Résultat: le chômage
s'accroît et frappe non seulement les classes populaires, mais de plus en
plus les
classes moyennes.
La crise de confiance déclenchée par la
dévaluation
du peso mexicain et attisée par les commentaires d'un économiste
argentin établi à New York provoque une première
convulsion en 1995. La fuite des capitaux qui en résulte entraîne
la disparition d'un tiers des banques, l'effondrement de la production et le
doublement du chômage. Domingo Cavallo refuse pourtant de
dévaluer.
Fin 2001, il n'est plus question de maintenir le
système en respiration artificielle: une
dévaluation
de 75% ramène le
taux de change à un
niveau plus réaliste, compte tenu de la
productivité
de l'économie argentine. Mais l'effondrement du système bancaire
et financier - les banques étaient endettées en dollars, alors
que leurs ressources sont en pesos provoque un choc social et économique
majeur.
Soucieux de trouver des signes d'espoir, les Argentins
regardent vers les comités de quartier et les initiatives de
solidarité sociale et économique qui se sont multipliées
depuis fin 2001. La résistance à la misère s'organise sur
la base de solidarités locales: comités populaires, distributions
de nourriture d'initiative privée ou municipale, entreprises en faillite
reprises par leurs salariés. Certains y voient l'émergence d'une
nouvelle société. Mais ces initiatives n'ont guère de
débouchés sur le plan économique et politique.
Le défaut argentin de 2001 constitua un nouveau
défi pour les institutions financières internationales et donna
lieu à une approche résolument nouvelle. En fait, contrairement
à de nombreux autres épisodes, la débâcle argentine
de l'année 2001 n'était pas réellement inattendue. En
effet, même si leurs causes demeurent sujettes à débat, la
dépression et la récession s'installèrent sans conteste
dès 1998. Un rapport de 2003 du FMI en recense l'ensemble des
explications proposées : politique fiscale trop laxiste, baisse de
confiance quant aux exportations futures, régime de change
inadapté.
Présente depuis 1998, la crise argentine manifesta des
premiers signes tangibles en janvier 2001 quand le gouvernement fit appel au
FMI pour l'assister à affronter ses engagements financiers. Sur base de
promesses de réformes structurelles et d'un ajustement de politique
fiscale, le FMI mit à disposition de l'Argentine environ 14 milliards de
dollars en paiements échelonnés. En plus de cette aide du FMI,
une aide internationale s'était organisée pour atteindre 40
milliards de dollars.
Pendant le mois de Juin, le gouvernement réalisant que
toutes les mesures entreprises avaient des limites, ce dernier essaya de
stabiliser sa dette par une opération d'échange financier (swap)
qui s'effectua sur une base volontaire. Les montants échangés
dépassèrent largement les espérances du gouvernement et
lui permirent de réduire le service de la dette à court terme.
Cependant, cette réduction eut un cout particulièrement
élevé, elle entraina des craintes d'insolvabilité. Les
différences de taux entre les banques américaines et argentines
allaient fin octobre 2001 de 3,3%.
En septembre 2001, le FMI déboursa immédiatement
5 milliards de dollars pour restaurer la confiance des marchés en
Argentine. Les autorités proposèrent de restructurer
l'équivalent de 41 milliards de dollars de dettes nationales. Cette
restructuration concernait d'une part 13 milliards par le secteur bancaire,
d'autre part 11 milliards par les particuliers et enfin 17 milliards par les
fonds de pension.
d) Les leçons de l'Islande
Il ya des leçons importantes à tirer des plus
récents développements dans l'effondrement du système
bancaire islandais pour les états émergents à travers
l'Europe et par conséquent pour les marchés émergents. Ils
n'ont pas tous une lecture agréable et ils seront intégrés
dans nos observations sur l'ensemble de la région.
Les ratings crédit ne reflètent pas
toujours les risques pays
Moody's a été de loin l'agence la plus optimiste
sur l'Islande, et a même évalué à Aaa jusqu'en Mai.
Fitch qui jusqu'à fin Septembre notait le pays en A-, maintenant sa note
s'approche du non investment grade à BBB-. Le journal
spécialisé tel que Emerging Markets Monitor avait
anticipé la diminution de la note islandaise dans la catégorie
BBB, mais maintenant penser que à mois d'une notation investment grade
est une possibilité avant que la crise actuelle soit passée.
Cette éventualité soutient l'avis que le gouvernement soit
limité à court terme des charges d'amortissement et des charges
d'intérêt. L'agence Fitch a été informé par
la banque centrale d'Islande que 600 millions de dollars avait
été prévu pour couvrir au cours des prochains moins les
titres commerciaux venant à échéance. Tandis que le
service de la dette sur la dette souveraine en 2009 s'élève
seulement à 215 millions de dollars. Il apparait certainement que les
agences de ratings étaient une fois de plus trop lentes. Elles n'ont pas
réussi à capturer la vraie taille des asymétries de
l'économie locale. L'ampleur de la pression baissière sur les
ratings dépendra de combien le gouvernement assumera la dette du secteur
bancaire. Tout cela revient à nous poser une question si les ratings
souverains de pays d'Europe centrale et orientale qui ont des comptes courants
négatifs et l'importance des dettes correspondent aux schémas de
risque qui sont évolution rapide. La Roumanie, la Bulgarie, l'Ukraine
and les baltiques nous viennent à l'esprit.
Le FMI revient sur ses pas, Les rapports de la fin du FMI
avaient été grandement exagérés. Pendant les
années florissantes de la bulle des actifs des marchés
émergents, il y avait peu de raison pour que la plupart des
gouvernements emprunte au FMI ou même écouter ses conseils
politiques. Est-ce que tout ça est train de changer ? Une mission
du FMI était en Islande et le gouvernement a laissé entendre
qu'il pouvait non seulement ouvrir des discussions mais également
demander un prêt pour démarrer. Cela montre le rôle du FMI
à aider les économies en transition des années vertueuses
dans lesquelles le crédit était bas et facilement disponible
à des environnements financiers plus difficiles.. Cela ne sera pas
nécessairement vu comme un pas en arrière mais plutôt comme
une opportunité d'évaluer à nouveau le modèle
économique à suivre. Les mouvements de reculs vers les FMI
peuvent également être perçus comme le reflet du
comportement des marchés pendant les bons moments ce qui pourra plus
durer. L'alternative, bien sur est de trouver d'autres créanciers.
L'Islande semble avoir eu un peu de joie à persuader les états de
l'UE u soutien de son secteur bancaire. Un partenaire enthousiaste, la Russie,
qui possède un montant important d'investissement dans les capitaux des
institutions financières du pays. Un accord de 4 milliards d'euros est
en pourparler mais le nombre de tels accords parait très limité,
en partie à cause des riches pays pétroliers qui sont toujours
remplis de cash, ont maintenant leurs propres problèmes
économiques en perspectives, et devront surement faire à des
baisses des prix du pétrole.
La monnaie indexée n'est pas une réponse ;
L'Islande a acquis l'honneur douteux d'avoir l'une des plus brèves
monnaies à parité.
La tentative de fixer le cours de la couronne à 175
pour un euro, ce qui équivalait à un taux de change de 131
couronnes pour un euro, dura en tout et pour tout deux jours, avec l'ensemble
des liquidités, mais la disparition de la monnaie d'échange et un
change à l'étranger de 255 couronnes pour un euro, soit 94% en
dessous de la parité selon quelques rapports. Cette débâcle
a démontré que les autorités islandaises n'avaient pas
tirés les bonnes leçons de la crise économique. Comme les
syndicats réclamaient l'adhésion rapide à l'UE and
à la zone euro pour fournir une protection contre la volatilité,
le gouvernement manqua ce simple fait : que la crise actuelle n'est pas
causée par la volatilité de la monnaie mais que la
volatilité de la monnaie est une des conséquences de la crise
actuelle. Pour bien indexer une monnaie à celle d'une partenaire
commercial majeur, des asymétries au sein de l'économie locale
doivent être rétablies et les deux cycles économiques
auraient besoin de se synchroniser. L'essentiel afin d'assurer les
bénéfices d'une monnaie indexée sont ressenties par
l'économie islandaise, le gouvernement pourrait résoudre tous les
problèmes économiques uniquement en indexant sa monnaie. Ce point
est extrêmement important pour beaucoup d'économies
émergentes.
Le risque de défaut accompagnera probablement les
nationalisations et OPA. L'Islande a pris le contrôle des trois
principales banques nationales. Le plan actuel suivi par le gouvernement semble
impliquer la vente d'actifs étrangers rapidement pour tenter de
relâcher des capitaux étrangers qui seront ensuite
rapatriés. Cela permettra d'atténuer les tensions sur les comptes
extérieurs du pays ainsi que de la monnaie. En revanche, David Oddson,
le directeur de la banque centrale, a souligné en public « que
la population islandaise n'ait pas à assumer la responsabilité de
la dette privée ». A ce sujet, Oddson érigea de
nouvelles lois qui permettaient d'agir directement sur les banques, de faire
appliquer les fusions et aussi obliger les banques qui étaient en
banqueroute. En d'autres termes, cela signifie que les dépositaires
seront protégés et que l'État par une nationalisation
honorerait toutes les obligations de la dette n'est pas à
prévoir. En fait, avec des dettes extérieures de plusieurs fois
la taille de l'économie locale, il ya peu de chance que le gouvernement
soit capable de réagir sans paralyser l'économie pour les
années à venir.
En effet, alors que les économies du G7 peuvent
soutenir un grand nombre de leurs institutions financières en raison de
leur plus grosse taille de leurs économies nationales et de leurs bases
d'impositions, il n'en est pas de même pour l'Islande ainsi que pour de
nombreuses économies de marchés émergents.
Conclusion
Après avoir étudié, la construction du
risque à travers ses différentes composantes, les
définitions de ces dernières expliquent la complexité de
cette notion. La vision et la perception des dirigeants imposent l'organisation
et la politique de la cellule risque pays, différente d'une banque
à l'autre. En dépit de leurs approches différentes, ils
utilisent les mêmes outils d'évaluation.
D'autre part, les banques, en faisant face à ces
différents modèles d'évaluation aussi nombreux que
complexes ont du se couvrir et ont recours à des méthodes
différentes mais leur objectif demeure le même :
appréhender le risque entrepris pour réagir avec des
procédures adéquates. Le rôle des conférences de
Bâle I et Bâle II a établi des dispositions saines afin que
les banques ne soient pas trop exposées aux fluctuations des
marchés. Les risques pays ne sont pas uniquement consultés par
les banques, une multitude de professions les utilisent. Il s'est
développé depuis longtemps des moyens de paiement permettent de
se protéger des conséquences du risque.
Par ailleurs, les entreprises présentes à
l'étranger disposent de plusieurs moyens pour s'intégrer sur le
marché étranger. Il faut avant tout évaluer le terrain
s'il est en cohérence avec les objectifs soumis. Plusieurs formes
d'investissement à l'étranger sont réalisables, ils ne
fournissent pas tous les mêmes résultats.
Les entreprises, désireuses de s'implanter par tous
les moyens, recherchent un partenariat indispensable avec les banques. Ces
dernières offrent aussi leurs expertises pour les aider à
gérer les risques auxquels ils devront faire face. Les banques ne sont
pas les seules expertes en gestion du risque, des compagnies d'assurance
à l'exportation sont apparues sur le marché.
Afin de justifier les mesures, les couvertures et autres
moyens de protections proposées aux entreprises, les cas russe, argentin
et très récemment celui de l'Islande illustrent bien, grâce
à de nombreux exemples, comment le risque pays se perçoit en
pratique.
Cette étude nous a permis de tirer le constat
suivant :
Si la réalité sur le risque pays ne peut
s'évaluer instantanément. Les événements actuels
laissent entrevoir une complexification de sa conception. Chaque signal
émis par un élément constituant d'une nation, sont des
renseignements supplémentaires pour implémenter la notion de
risque pays propre à une nation. Cette importante tâche de se
tenir informé constamment est inhérente à de nombreux
autres secteurs. L'information en temps réel et son impact sur les
risques va modifier l'approche du risque d'une activité.
En outre, utiliser le risque pays comme outil cohérent
et aussi complet que possible demande d'importants moyens à sa seule
destination. Les entreprises ou les banques ne peuvent se consacrer uniquement
à cette tache, à ce titre, les compagnies de renseignements sont
de plus en plus sollicitées pour proposer leurs services en tant que
partenaire incontournable. Leurs rôles en matière de renseignement
ont une vraie influence sur les activités des entreprises. Dans les
années à venir, le secteur de l'information et de son traitement
prendront une place de plus en plus importante dans le monde de
l'économie.
ANNEXES
Sommaire
SYNTHÈSE 2
INTRODUCTION 4
I. / Comment se construit le risque pays ?
5
a)Les différentes composantes du risque (pays)
bancaire : 5
b)Définition des composantes du risque pays :
6
c)Acteurs du risque pays et leurs rôles
9
d)Structure des cellules risque pays dans les
établissements bancaires : 9
II. / Comment se prémunissent les banques contres
les risque pays ? 9
a)Législation et normes 9
b)Les utilisateurs du risque pays : 10
c)Les méthodes et procédures internes pour
gérer l'exposition au risque de change 11
d)Quand L'État prouve sa bonne foi 12
e)Matérialisation du risque 12
III. / Les risque pays : Outils stratégiques
pour l'accompagnement des entreprises à l'étranger. 18
a)Comment faut-il s'implanter ? 18
b)L'investissement Direct à l'étranger
(IDE) : 18
c)Expositions commerciales 18
IV. / Gestion du risque 20
a) Intégration et prise en compte du risque pays
dans les frais bancaires 20
b)/ Banque : conseiller, garant et partenaire des
entreprises en contact avec le risque pays : 20
c)La Coface et ses équivalents à
l'étranger 24
V. / Exemples concrets : les croyances du
marché 26
a)Le défaut russe : 26
b)La crise asiatique 26
c)La crise argentine 26
d)Les leçons de l'Islande 27
Conclusion 28
Système des notes
employées par les agences Moody's, S&P et Fitch et leurs
interprétations
Évolution des indices
argentins pendant la crise :
|
1995
|
1997
|
1998
|
2003
|
2005
|
2007
|
PIB (mds de dollars)
|
244
|
295,2
|
434
|
|
|
214
|
Croissance (%)
|
3,3
|
4,4
|
-3,1
|
8,8
|
9,2
|
8
|
Dette extérieure totale
(milliards de dollars)
|
74,47
|
89,747
|
145
|
|
|
126,47
|
Inflation
|
3,9%
|
0,1%
|
-1,2%
|
3,7%
|
12,%3
|
16%
|
Interview d'un analyste
risque pays :
Sylvain BELLEFONTAINE, économiste Bolivie, Chili,
Colombie, Équateur, Mexique, Panama, Pérou et Amérique
centrale en tout, 13 pays.
Le travail d'un analyste risque pays :
Il s'agit surtout de profession informative, se tenir au
courant de l'actualité dans divers secteurs de l'Amérique Latine
sur 13 pays.
L'organisation, le travail en interne pour la banque qui
analyse le risque. On demande aux analystes d'intervenir dans les
comités de crédit à une fréquence de deux fois par
semaine quand la problématique le requiert, c'es à dire un point
qui touche le risque pays.
Il ya bien évidement d'autres types de comités,
moins fréquents, qui se réunissent pour les ratings internes
à la BNPPARIBAS.
La COFACE fonctionne aussi sur le même principe que les
établissements banquiers.
Quelque soit le niveau d'activité de la banque dans les
pays demeurent toujours dans le portefeuille. L'activité avec un pays
est fluctuante par conséquent on ne peut prévoir des montants
financiers fixes.
Limites par pays
Des enveloppes sont fixées une fois par an, elles
correspondent aux limites. Il ya une enveloppe globale par pays, un montant
total accordé aux pays. Il y a des lignes de métiers qui
demandent plus ou moins de lignes de crédit.
Ces économistes sont également sollicités
pour des interviews par des journalistes ou bien en tant qu'intervenant dans
des conférences touchant au risque pays. Ils ont aussi une
visibilité sur la gestion de leur travail.
Actuellement, l'arbitrage sur les financements à plus
long terme est restreint à cause du comportement procyclique des pays
étudiés. L'argentine s'est empêtrée dans une crise
à cause d'un currency board fixe, cette caisse
d'émission qui a fait que le système a explosé. La crise
argentine a eu des conséquences en affectant les pays voisins. Grace
à son peso dévalué, ses voisin devenaient moins
attractifs, cet effet d'entrainement régionaux entraina une
récession, tres forte. Le PIB/habitant avait diminué de 30%.
Depuis la fin de la crise, en rattrapage l'argentine affiche des hauts taux de
croissance.
TAXES DOUANIERES
En ce qui concerne l'Équateur, (pays sous la
surveillance de Monsieur BELLEFONTAINE) il resserre ses importations par son
économie dollarisée afin de maintenir l'équité avec
le dollar.
AGENCES DE RATING
Il existe des points de discorde cependant les
évaluations sont dans les grands points similaires. Les avis sont en
ligne avec les notations internes. De plus, les analystes utilisent cette
source d'information pour émettre leur notation interne. Il a
été noté que les notations des agences relèvent
d'un caractère subjectif, car les avis sont réalisés
à la demande des clients (pays).
Situation actuelle de la Hongrie
La dégradation de la note souveraine à moyen
terme est due aux conséquences de la crise joue effectivement dans
l'augmentation du risque souverain. Ce pays est fortement endetté en
devises ce qui influe la prime de risque.
BIBLIOGRAPHIES
· Le risque pays dans le secteur bancaire : Approche
multicritère, François Gilbart, édition Academia Bruylant,
2003
· Économie du risque pays
Nicolas Meunier & Tania Sollogoub Collection repères,
2005.
· Article Revue française de gestion N°162 mars
2006, p77 - 91
· Obligations souveraines : Situation du marché,
évaluation du risque pays et gestion des défauts
Kim Oosterlinck, Ariane Szafarz édition Larcier - 2005
· Country-risk analysis : A handbook
Edited by Ronald L. Solberg edition Rutledge, 1992
· Country Risk: a theoretical framework of analysis Anna
Micaela Ciarrapico, Ashgate Pub. Group, 1992.
· La gestion des risques, Olivier Hassid, édition
Dunod, 2008
· Managing risk in international business
· Emerging Markets Monitor, Volume 14, n°27, 13 Octobre
2008, Lessons From Iceland
· A Case Study of Currency crises: The Russian Default of
1998,
Federal Reserve Bank of St. Louis, Abigail J. Chiodo et Michael
T. Owyang.
· Les instruments de mesure du risqué pays sont ils
fiable?
Professeur Joëlle Cernes, Atelier de recherche de l'ESG du
mardi 23 mars 2004
· Contrôle des activités bancaires et risques
financiers, Jacques Spindler, édition Economica, 1998
· Pilotage bancaire : les normes IAS et la
réglementation Bâle II. Pascal Dumontier, Denis Dupré,
Revue banque édition, 2005
· Économie bancaire, Laurence Scialom, collection
repères 2007
· Guide des risques Internationaux, édition 2005,
classe export
· Investing in Emerging markets, Mike J. Howell, Euromoney
books, 1994
· Méthodologie de l'analyse financière des
établissements de crédit: Techniques bancaires
Henri Calvet, éditons économica, 2002.
· Le long déclin de l'Argentine, Alternatives
Économiques, n°214, Mai 2003, Olivier Appaix
· Country Risk and the Currency Contagion Effect : A
case study of Argentina
Cathy S. Goldberg and John M. Veitch, Avril 2002
· Measuring Company exposure to Country risk: Theory and
Practice
Aswath Damodaran, Stern school of Business, Septembre 2003
· Le Moniteur du Commerce International, n°1818, p 18,
Mai 2008
· The principles of Exporter-Provided Trade Credit Risk
Model, Engineering Economics 2005, n°2, Jürate Pridotkiene, Vytautas
Snieska, Gabriele Snieskiene
· Le management des risqué internationaux, éd.
ECONOMICA, 2001, Ephraïm Clark, Bernard Marois, Joëlle Cernes
· Guide COFACE du risque pays de 2008 et 2009
· Évaluation du risque pays : méthodes et
cas d'application, éd Ecomica, Christian Hurson, Nadine Ricci-Xella,
Michael Doupos, Constantin Zopounidis.
Sites Internet:
www.worldbank.org
www.clubdeparis.org
www.imf.org
www.investopedia.com
www.vernimment.net
* 1 B.MAROIS,
président du Club Finance, Professeur émérite à
HEC
* 2 Chef Économiste
et Stratégiste à la banque American Express à Londres
* 3 (1997), Olivier de
BOYSSON, Chef Économiste, Recherche Pays Émergents de la
Société Générale,
* 4 Eiteman, Stonehill,
Moffett, Bouchet, Langlois, et Salin (2004) Gestion et finance internationale
édition Pearson Education 10e édition.
* 5 En droit administratif
français, une mesure prise par l'administration qui a un impact sur un
contrat auquel elle est partie
* 6 Document interne
à BNPParibas
* 7 Organisation de
Coopération et de Développement Économique
* 8 J. CALVERLEY COUTRY RISK
ANALYSIS 1990 2e éd butterworth Londres
* 9 John CALVERLEY, Country
Risk analysis
* 10 Le Club de
Londres regroupe les banques commerciales et chaque pays en voie de
développement emprunteur. Ce dernier s'occupe de la restructuration des
dettes privées. Le réaménagement des dettes publiques,
c'est-à-dire les crédits octroyés aux pays en voie de
développement par les États ou organismes bi- ou
multilatéraux est dépend du Club de Paris.
* 11
* 12 On peut citer par
exemple la dette de pays africains avec la déclaration de Lusaka
(Zambie) le 21 mai 1999, suite de celles Gauteng (Afrique du Sud), Lomé
(Togo) ou encore Acra (Ghana)
* 13 Chef économiste
et Responsable du risque pays chez BNPP
* 14 Plus de 50 Pays en
Voie de Développement se retrouvent en défaut de paiement
à la fin des années '80. Grace aux plans de restructurations
successifs (et surtout au plan Brady), ainsi qu'aux accords de
rééchelonnement et d'abandon de créances conclus dans le
cadre des Clubs de Paris et de Londres, il en reste moins d'une vingtaine.
* 15 P 10 Économie
du Risque Pays
* 16 Laurent P, 2001,
«Risque de marché, risque de crédit: la problématique
particulière de la dette souveraine émergente» Études
marches émergents, CDCixis
* 17 La procyclicité
désigne le phénomène par lequel l'activité de
prêt des banques tend à suivre le même cycle que celui de
l'économie réelle, à savoir une forte croissance en
période de reprise économique et une faible croissance, voire une
contraction en période de ralentissement, ce qui a pour effet
d'exacerber un tel cycle.
* 18 Évaluation du
RP : Méthodes et cas d'application
* 19 Plus récemment,
le scandale « Pétrole contre nourriture » en Irak
qui éclabousse d'opprobre certain entreprises dans le cinquième
rapport de la commission d'enquête indépendant de l'ONU.
* 20
Le risque pays dans le secteur bancaire ;
Approche multicritère François Gilbart Academia Bruylant
* 21 Le taux de l'argent
sans
risque
correspond au
taux
d'intérêt d'un placement sûr. Il se
caractérise par une rentabilité certaine. On prend
généralement comme référence le taux des emprunts
d'Etat (
OAT).
* 22 Compagnie
Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur.
* 23 Le modèle de
portefeuille de
Markowitz
vise à la constitution rationnelle d'un portefeuille arbitrant entre les
gains et les
risques. Il
s'agit d'une répartition de portefeuille par une méthode
mathématique
assurant soit le meilleur
rendement à
risque donné, soit le plus petit risque à rendement
donné.
* 24 Centre International
pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements.
* 25 Société
Financière Internationale, qui appartient au groupe de la Banque
Mondiale
* 26 Pratiquement chaque
pays a son agence spécialisée : ainsi la SACE en Italie, la
Deutsche Revision AC en Allemagne ou la SEE (Société d'expansion
des Exportations) au Canada.
* 27 Existent
également, Exporters Insurance C°, Sovereign Risk Insurance, Zurich
American and Chubb.
* 28 « Les
principales garanties et assurances des risques politiques pour les
investissements à l'étranger » D ; Roudaut
Étude Club Finance Internationale janvier 2000
* 29 Banque pour la
Reconstruction et le Développement
* 30 Le
marché secondaire de la dette : Ce marché rend les
restructurations plus faciles à la fois pour les préteurs et les
emprunteurs, avec un degré de liquidité dépendant du
volume des opérations réalisées. Certains de ces bons ont
été collatéralisés par des bons du trésor US
à zéro coupon. Les prix des créances sur les pays en voie
de développements sont disponibles dans les grandes banques
internationales. Ils sont donnés en double cotation (prix
acheteur/vendeur bid/ask) avec une marge d'environ 1%. L'indice « Shearson
LDC », qui intègre les prix sur le marché secondaire de
la dette pour 11 pays en voie de développement est souvent
utilisé comme indice de référence pour ce
marché.
* 31 Extrait de
l'état du monde plusieurs années, et le guide risque pays COFACE
2009
|