7 3.2 LES
LECTEURS DE LA PRESSE ALGERIENNE EN FRANCE
Afin de saisir la population objectivement lectrice de
journaux algériens il nous paraît utile d'indiquer les proportions
d'algériens ayant poursuivi une scolarité ou simplement la
proportion de ceux qui savent lire le français (la vente de la presse
algérienne en langue arabe est insignifiante).
Comme nous l'avons indiqué, l'immigration
algérienne, particulièrement à partir des années
soixante dix s'est fortement sédentarisée. Elle est devenue plus
familiale.
Sur la scolarité de cette population algérienne
en France l' INSEE1 indique que :
70,80 % des algériens de 15 ans ou plus
déclarent ne pas posséder de diplôme.
6,60 % le Bac (ou BP) ou plus.
22,60 % le CEP, le BEPC, CAP ou le BEP.
Quant à la tranche d'âge des 25-29 ans nous
relevons que 57 % possèdent un diplôme inférieur au Bac.
19,50 % ne possèdent aucun diplôme2 et
3.
Pour la même tranche d'âge 35,50 % seulement
possèdent un niveau scolaire égal ou supérieur à la
seconde. 31 % pour les garçons, 40 % pour les filles.
Nous relevons à partir de l'enquête
réalisée par M.TRIBALAT2 et3 que 57 %
des jeunes d'origine algérienne de 25 - 29 ans possèdent un
diplôme inférieur au Bac. 19,5 % ne possèdent aucun
diplôme.
1-INSEE. Les étrangers en France. Paris : INSEE /
Contours et caractères, 1994, p55.
2-M. TRIBALAT. Faire France. Paris : La
Découverte, 1995 p144 - 153.
3-Les tranches d'âges utilisées par l'INSEE et
TRIBALAT se chevauchent.
Figure (Tableau) 8
Répartition par niveaux
|
scolaires
|
25 / 29 ans
|
NIVEAUX
|
H
|
F
|
Primaire
|
1 %
|
1
|
Mise à niveau
|
3
|
8
|
Collège
|
11
|
11
|
Technique court
|
54
|
50
|
Lycée gl ou profess.
|
14
|
19
|
Supérieur
|
17
|
21
|
Sources : M. TRIBALAT. Faire France. Paris :
La Découverte, 1995 p144 - 153
De manière générale la population
algérienne sachant lire et écrire le français, tous
âges confondus s'élève à 53
%.1
Le taux est fort élevé pour ceux des
algériens qui à l'arrivée en France avaient moins de 15
ans (92 %). Ceux qui sont arrivés en France après 15 ans sont 38
% à lire et écrire le français.
Dans la partie réservée à la pratique de
la lecture de la presse M. TRIBALAT indique2 :
-62 % des algériens en France sachant
lire et écrire ne lisent jamais la presse algérienne (ils ne sont
que 5 % à ne lire jamais la presse
française).
-30 % lisent occasionnellement la presse algérienne (32
% pour la presse française).
-8 % lisent régulièrement la
presse algérienne (63 % lisent régulièrement la presse
française).
1-M. TRIBALAT. De l'immigration.... Op.Cit.
2-M. TRIBALAT. Ibid.: l'enquête semble avoir
été réalisée avant l'avènement de la presse
privée en Algérie. Elle indique que
Algérie-Actualité et El-Moudjahid sont les deux
principaux "quotidiens". Note 19 en
page 208.
Lus autrement ces taux rapportés aux algériens
habitant en Ile-de-France et sachant lire et
écrire1 nous donnent :
-148.000 algériens en Ile -de-
France2 sachant lire et écrire. Ils se
répartissent dans la lecture de la presse ainsi :
A : 238.955 algériens résident en
Ile-de-France.
B : 21.000 algériens sont récemment
arrivés d'Algérie.
C : 148.000 algériens en Ile-de-France savent lire et
écrire.
D : 91.760 ne lisent jamais la presse algérienne
E : 7.400 ne lisent jamais la presse française.
F : 44.400 lisent occasionnellement la presse
algérienne.
G : 47.360 lisent occasionnellement la presse
française.
H : 11.840 lisent régulièrement la presse
algérienne.
J : 93.240 lisent régulièrement la presse
française.
1- En reprenant l'information donnée par M.TRIBALAT in
"De l'immigration..." Op. Cit. A savoir que 53 % des algériens en France
savent lire et écrire.
2- Nous avons en Ile-de-France 238.955 algériens
recensés par l'INSEE en 1990 soit 126.650 (53 %) sachant lire et
écrire.
Nous avons ajouté à ces 126.650, les
algériens arrivés en France depuis 1990 (réfugiés,
étudiants...) que nous estimons à 21.000 si nous nous
référons aux chiffres communiqués par le Ministère
des affaires sociales pour les années 1990/1991 : 3.500 à 3.900 /
an (lire tableau en page 19). Nous considérons que le taux des
lettrés dans cette population est de 100 %. La population
algérienne sachant lire et écrire en Ile-de-France
s'élève donc à environ 148.000 personnes.
Environ 12.000 algériens en
Ile-de-France lisent régulièrement la presse algérienne.
Ce chiffre (qui n'indique pas la part des acheteurs -section 4.4-) est proche
de celui des ventes indiquées par ailleurs. (ventes affectées
d'un taux de circulation).
Nous sommes (du point de vue du capital scolaire) dans ce que
CHEVALDONNE appelle la communication inégale. Bien que les causes (et
raisons) de la non-lecture soient nombreuses nous pouvons y ajouter une
variable discriminante qui est le niveau scolaire. La télévision
par exemple, autre élément véhicule d'identification dont
l'exigence en matière d'accès est moindre, est disponible dans 92
% des foyers algériens en France (lire section 5.4).
Dans la section suivante nous expliquons les choix du type
d'enquête et celui des interviewés.
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