Introduction
Depuis quelques années, l'économie mondiale
connaît de profonds changements. Parmi les causes de ces profondes
mutations, il y'a une évolution technologique qui à la limite
devient incontrôlable, une globalisation des marchés et une
libéralisation du commerce international aidée par l'outil
« Internet ».
La situation économique mondiale actuelle est
caractérisée par de nouvelles donnes ; créant ainsi
une situation concurrentielle assez intense. Les positions des entreprises sont
affectées et on s'adapte comme on peut à un nouvel environnement
concurrentiel.
Ces changements affectent tous les secteurs d'activité
y compris celui de l'industrie musicale.
Les changements qui se produisent dans la façon dont la
musique est consommée, sont particulièrement pertinents pour
quiconque examine les effets des technologies numériques sur celle ci.
Ces changements sont profonds et en annoncent d'autres dans les industries des
médias traditionnels, y compris dans les fondements juridiques et
réglementaires des entreprises ; Mais aussi dans les habitudes de
consommation des médias et de leurs publics.
Le Sénégal, un pays très à cheval
sur les NTIC, n'y déroge pas et voit se créer de nouvelles
habitudes de consommations via Internet notamment dans le domaine de la
musique.
En effet avec l'avènement de la MP3 et du peer to peer,
l'Internet devient un plateau bien garni ou le consommateur de la musique vient
se servir gratuitement au dépend des industries musicales. Sur un autre
front cette industrie musicale subit aussi les méfaits de la
piraterie.
Le studio Sankara à l'image des autres entreprises
musicales du monde entier a compris que si un nouveau canal s'est crée
mieux vaut s'y adapter. L'instinct de survit dominant, le marketing est de plus
en plus associé aux activités des entreprises musicales qui
voient le consommateur de la musique comme une priorité à
satisfaire, parfois même au dépend de la créativité.
Le marketing musical, domaine en gestation, demeure
dorénavant une nécessité pour toute entreprise qui veut
faire face à une concurrence très accrue et de surcroît
mondiale. Et c'est dans ce sans que Didier Awadi dira
que : « le marketing est à la base de tout, et sans
marketing y'a pas de survit possible pour une entreprise qu'elle soit musicale
ou pas. Il est une nécessité au même titre que savoir lire
et écrire ».1(*)
Vu l'importance du marketing dans toute action commerciale,
nous avons jugé nécessaire de suivre son processus au sein de
l'entreprise Sankara et plus spécialement sur leur produit vedette en
l'occurrence le produit AWADI.
Pour cela nous allons mener notre étude autours de
trois (3) grandes parties et elles s'articuleront de la manière
suivante :
La première partie qui comportera la
présentation du cadre théorique et méthodologique de
l'étude et qui constituera un préalable à l'axe central de
notre travail.
Elle comprend entre autres la problématique, les
objectifs de la recherche, les hypothèses de travail, la pertinence du
sujet, la revue critique de la littérature et la méthodologie que
nous utiliserons pour mener à bien cette étude ainsi que les
moyens qui nous y aideront.
La deuxième partie portera sur la présentation
du marketing musical. Dans un premier chapitre elle servira à
éclairer nos lanternes quand à cette expression de marketing
ainsi que les termes qui tournent autours.
Dans un autre chapitre nous traiterons de l'action marketing
mené par le studio Sankara vis-à-vis du produit Awadi plus
principalement autour du Mix marketing.
La troisième partie sera constituée de l'aspect
analytique de notre étude et visera à une analyse et une
interprétation de nos recherches afin de pouvoir amorcer des
recommandations pour enfin conclure.
Première partie : Présentation du cadre
théorique et méthodologique
Dans cette partie, il s'agira de répondre aux deux
questions suivantes à savoir :
· pourquoi le choix de ce thème ?
· et comment procéderons-nous à
l'élaboration de ce mémoire ?
Dans la première partie, il sera question de traiter de
la problématique, des objectifs de l'étude, de la pertinence du
thème et de la revue critique de la littérature, qui seront dans
un premier chapitre intitulé : « cadre
général ».
Dans le « cadre méthodologique »,
nous verrons le cadre de l'étude, la délimitation du champ de
l'étude et la démarche méthodologique envisagée
pour les recherches nécessaires.
Chapitre I : Cadre théorique
I- La problématique
Avec les effets de la mondialisation et l'apparition de
l'Internet, le monde est devenu un village planétaire. Un réseau
très dense où l'information circule à une vitesse
hallucinante. De par les fils de cette toile gigantesque, naissent de nouveaux
canaux de distribution. A travers ces mutations, bien des domaines
évoluent de manière flexible et s'adaptent tant bien que mal
à ces changements, tandis que d'autres domaines se créent tout
simplement. Parmi ces domaines il y'a le marketing. Cela est d'autant plus
légitime et compréhensible si on s'en réfère
à la notion de marketing évolutif prôné par
Kotler2(*) . Selon lui pour
réussir à l'ère de l'électronique, un des facteurs
qu'il faudra tenir en copte serait d'avoir une vision claire de l'utilisation
d'Internet par l'entreprise,
La musique aujourd'hui est omniprésente et son
consommateur est universel. Ce domaine qui pourtant, est très florissant
ne connaît que timidement l'influence du marketing et cela de
manière informelle. On se posera alors la question de
savoir : « si un marketing musical ne s'impose
pas ? ».
Il s'agit dés lors de partir d'une étude de
marché pour la conception d'un produit musical répondant aux
attentes et aux besoins d'une clientèle musicale, jusqu'au choix d'un
canal de distribution approprié et la mise à disposition du
produit au consommateur final.
La musique existe depuis très longtemps et
évolue avec son temps. Les premiers albums ou compilations sortaient
sous forme de vynils (33 et 45 tours), puis de cassettes audio jusqu'à
l'apparition du Compact Disc (CD). Les mutations qui s'opèrent dans le
domaine de la distribution musicale sont parallèles à des
problèmes qui affectent ce secteur. En effet la piraterie qui consiste
à une reproduction et une vente illégale d'une
propriété intellectuelle joue un rôle de frein à la
fluidité de la distribution musicale. En plus de la piraterie qui
s'opère sur le marché des Disc et cassettes audio, on assiste
à l'émergence d'une piraterie Via le net. Les chiffres attestent
le fait que la piraterie affecte plus ou moins la vente des albums musicaux. Si
on se réfère à la période qui va de 2001 à
2005 on aura d'après des chiffres du BSDA (bureau
sénégalais du droit d'auteur) 3(*) :
Années
|
Recettes (FR CFA)
|
Evolution
|
Observation
|
2001
|
53.407.700
|
=
|
=
|
2002
|
102.055.670
|
hausse
|
Création des hologrammes
|
2003
|
122.000.000
|
hausse
|
Pression sur les pirates
|
2004
|
80.000.000
|
Baisse
|
Arrêts des opérations de saisi
|
2005
|
50.000.000
|
baisse
|
Arrêts des opérations de saisi
|
Il s'agit alors pour le marketing musical de choisir un canal
distribution approprié afin de palier a ce problème qui affecte
le chiffre d'affaire des artistes en terme vente d'album. Ce plus
précisément au sein du studio Sankara. En effet, partant du
constat que les canaux et supports traditionnels qui servent pour la
distribution de la musique évoluent et sont pressentis à devenir
obsolètes, il s'avère nécessaire pour ce marketing Musical
d'anticiper sur ce changement pour créer un nouveau canal adapté
au studio et à ses produits. Une idée qui sera d'ailleurs
conforté par cette autre définition du marketing qui atteste
que : « le marketing est anticipation ou adaptation aux
changements pouvant intervenir dans les attentes du marché, la
technique, le comportement de la concurrence sans oublier l'environnement.
C'est une attitude et un comportement anticipatifs ou
adaptatifs ». 4(*)
II- Objectif de l'étude
1- Objectif général
L'objectif de cette étude est de mener une étude
marketing au sein d'une structure musicale (Studio Sankara). Cette étude
visera à montrer qu'une étude marketing menée pour le
compte d'un artiste tendra à mieux situer sa clientèle actuelle
et potentielle afin de mieux répondre aux attentes de ces derniers.
D'autre part elle vise à permettre de comprendre le processus d'un
marketing musical qui s'avère être une nécessité
dans un monde où la technologie est venu tout bouleverser. Selon Didier
AWADI manager général de la structure
SANKARA : « il n'y aura pas de survit pour une entreprise
musicale sans le Marketing »4(*).
Il est question dés lors de montrer
les fondements et les actions menées par le marketing musical et de
montrer les différents freins et les défis qui se posent à
lui. Parmi ces défis il y'a la technologie avec ses avantages et ses
inconvénients.
2- Objectifs spécifiques
a. Montrer qu'un marketing musical s'avère
nécessaire pour une entreprise musicale et expliquer les
démarches de ce type de marketing.
b. Démontrer qu'une étude de marché
pourrait permettre d'accroître les ventes des produits du studio Sankara
et permettre à son produit vedette en l'occurrence Awadi, d'atteindre
plus efficacement sa cible.
c. Que le circuit traditionnel de distribution est sujet
à la contrefaçon (piraterie) et tend à disparaître
du fait que les supports habituels (cassettes et CD tendent à devenir
obsolète au profit du téléchargement). Dés lors il
faut en créer un nouveau circuit de distribution et anticiper sur une
mutation imminente avec l'évolution du net (peer to
peer)5(*)
III- Hypothèses de travail
Après l'élaboration de la problématique
et des objectifs d'étude, nous nous proposons à ce niveau
d'élaborer quelques hypothèses explicatives par rapport au
thème de recherche du mémoire.
- Face à la régression constante des ventes
d'albums musicaux le marketing musical va redresser la pente tout en soignant
l'image de l'artiste et en augmentant sa notoriété par la
distribution intensive de son produit a travers le net.
- Les circuits de distribution traditionnels ainsi que les
supports de distribution de la musique sont condamnés à
disparaître au profit de nouvelles technologies en l'occurrence le peer
to peer et l'avènement du format MP36(*).
- Le marketing musical s'avère être un domaine
encore timidement exploité et pourra sauver un marché qui tend de
plus en plus vers là gratuité vu les contraintes technologiques
dont il est soumis (le marché).
De manière générale on peut retenir
l'hypothèse selon laquelle « la réussite d'une
entreprise musicale passe par un marketing musical qui prends en compte toutes
les contraintes auquel est soumis l'entreprise et son marché».
IV- La pertinence du sujet
La compétitivité des produits
sénégalais souffre de « la quasi-absence du marketing
»C'est en ces termes que le président de la SOREP
(Société des relations publiques), Mouhamadou Moustapha
Goudiaby, explique la situation qui prévaut en ce moment dans
le domaine du Marketing
De l'avis du directeur
d'AXCOM (Axe de Communication et de Marketing), Issa
Kanouté, les acteurs du marché se doivent de soumettre
leurs produits à des études de marketing. « Seule une
stratégie marketing efficace et appropriée permettra aux
entreprises sénégalaises de s'imposer dans le marché
mondial », a-t-il dit.
Le ministre du Commerce, Mamadou Diop « Decroix
» a appelé les acteurs du commerce à « une
prise de conscience accrue, un engagement en faveur de la
créativité dans le domaine du marketing ». C'est le chemin
qui mène, selon lui, à « un renouveau de la croissance des
entreprises qui doivent s'armer pour faire face à un environnement de
plus en plus concurrentiel ». Qui dit marketing, dit
créativité, pense le ministre du Commerce. Raison suffisante pour
lui d'appeler les entreprises à « la recherche de la
créativité, la clé de la compétitivité
». La définition du marché comme le lieu de rencontre de
l'offre et de la demande n'est plus d'actualité, croit savoir M.
Diop. De son avis les tenants de l'offre doivent anticiper sur la
demande sur les besoins du marché.7(*)
Ces divers avis, qui tous d'un coté se rejoignent nous
poussent à conforter l'idée selon laquelle, le thème
abordé dans cette étude trouve sa pertinence dans le fait qu'il
se propose à mener des actions marketing sur un produit peu hors du
commun. En effet un Studio d'enregistrement est une entreprise comme toute
autre et les artistes qui s'y produisent sont des produits comme tout autre du
moment que la propriété intellectuel qui émane de leur
créativité est à vocation commerciale et crée de la
valeur.
De ce fait il serait très pertinent d'y allouer une
étude marketing, et pourquoi pas parler de « marketing
musical ». Un marketing qui sera en mesure de prendre en comte les
mutations qui s'opèrent dans le monde de la musique notamment au niveau
de la distribution qui tend à « s'Internetiser »
avec l'avènement du MP3.
V- La revue critique de la littérature
Le marketing musical étant un domaine en pleine
gestation, il es rare de voire un auteur s'étaler sur le sujet. Mais
d'un autre coté si on prend le marketing dans son essence il saurait
bien y avoir des notions du marketing musical partant des idées
générale qu'il dégage.
Pour commencer notre revue, nous allons visiter
l'environnement du marketing musical pour situer le cadre dans lequel la
musique évolue ainsi que ses acteurs. L'environnement de l'entreprise en
pleine mutation affecte trois principales dimensions qui sont
politico-reglementaire, socio économique et technologique. Ce
modèle PREST mis en avant par Jean Paul LEMAIRE dans
son ouvrage « Stratégie d'Internationalisation :
Développement International de l'Entreprise (DUNOD 2003) met assez
bien en exergue la nécessité de s'ouvrir à un monde
extérieur y compris pour les entreprises musicale. Le marketing aidant,
il ne saurait être question pour ces entreprises d'évoluer sans.
Il faudra se pencher cependant sur un marketing purement musical. Ce marketing
est prôné par les professionnels du métier à savoir
Christophe PALATRE, Directeur Marketing Musical d' EMI Music
France cité une interview réalisée dans le site :
www.disqueenfrance.com/pdf/marketing
. Il y prétend que : « Une autre nouveauté
importante est l'arrivée des nouvelles technologies, donc tout ce qui
est digital. Cela peut apparaître comme une menace mais c'est aussi une
opportunité pour le business puisque aujourd'hui on n'achète pas
seulement des disques dans des magasins, mais aussi sur Internet. ».
En effet l'avènement de l'Internet à crée une nouvelle
situation. Les voies et moyens d'acquérir la musique ne sont plus les
mêmes l'environnement évolue et le marketing avec. Cela est
d'autant plus légitime que Kotler l'avait
prôné dans son ouvrage : « Marketing Management (1994),
chap. IV ». Selon lui pour réussir à l'ère de
l'électronique, un des facteurs qu'il faudra tenir en compte serait
d'avoir une vision claire de l'utilisation d'Internet par l'entreprise, cet
idée d'évolution du marketing sera d'ailleurs conforté par
une définition du marketing extrait du manuel de gestion vol.1
deuxième édition page 242 qui dit que :
« le marketing est anticipation ou adaptation aux changements pouvant
intervenir dans les attentes du marché, la technique, le comportement de
la concurrence sans oublier l'environnement. C'est une attitude et un
comportement anticipatifs ou adaptatifs »
Sur un plan purement pédagogique, le marketing musical
est en phase de devenir une branche à part entière du marketing.
Dans certaines structures comme la CCMP8(*) (Centrale des Cas et Medias
Pédagogique) la formation en marketing musical se fixe pour objectif
principal de :
· Initier ou perfectionner aux réalités de
la fonction marketing et des métiers du « show business »,
à l'analyse stratégique (S.W.O.T., modèle des 5 forces de
Porter), au développement de stratégies de communication
(réalisation d'une copy strategy) et de diffusion
· Entraîner à recommander, à
être force de proposition de plans d'actions performants en
appréhendant les spécificités du marché musical.
Ce même procédé sera celui employé
par Fabien LECOEUVRE, à qui Michel POLNAREFF artiste et légende
dans la musique française à confié l'élaboration de
son marketing musical à l'occasion de la sortie de son album. Et c'est
inspiré ce cas pratique, que Paul LAPOULE écriras son livre
intitulé : « Michel Polnareff : Un nouveau marketing
musical », publié aux éditions NEGOCIA.
Si on prend le sujet sous l'angle de la technologie et aussi
de l'issue inévitable des choses, en ce qui concerne la distribution de
la musique on se rend compte que la transition était pressentie depuis
toujours. En effet déjà en 1997, Aymeric
Pichevin écrit : « Le disque à
l'heure d'Internet : L'industrie de la musique et les nouvelles
technologies de diffusion » /L'Harmattan, (Musique et champ social),
1997. Dans son ouvrage, Aymeric Pichevin avait prédit
l'ère nouvelle de la distribution sur le net et de l'obsolescence
progressive des supports de diffusion de la musique.
Chapitre II : Cadre méthodologique
I- Présentation du cadre de
l'étude
Le Sénégal, pays situé à
l'extrême ouest de l'Afrique, totalise environs 11,9 millions d'habitants
pour une superficie de 196 720 km. Pour un souci permanent de palier au
gap technologique qui le sépare des pays du nord le gouvernement dans
une politique d'ajustement structurel a fait des NTIC une des priorités
dans sa démarche de bonne gouvernance. De ce fait, au fils des
années l'outil informatique ainsi que Internet font progressivement
partie du quotidien des populations. La maîtrise progressive de ces
outils va dans le bon sens du développement, car les tendances sont
à la globalisation et à la mondialisation.
Ces outils, les industries culturelles y trouvent une bonne
opportunité pour s'internationaliser. Tout allait aller pour le mieux si
l'Internet et l'outil informatique qui au départ étaient une
aubaine n'étaient pas devenus un réel souci pour ces industries.
En effet, le cadeau était empoisonné pour
l'industrie de la musique car il à enfant des fléaux tel la
piraterie ou encore le phénomène du Peer to Peer qui affectent
sérieusement sur les chiffres d'affaires de ces entreprises.
Face à cette menace, les entreprises musicales
s'adaptent tant bien que mal, car se trouvant face à une nouvelle
situation ou leur seul porte de sortie serait alors de faire appel au marketing
pour modeler de la manière la plus flexible leurs entreprises à
l'ordre nouvelle des choses.
1- Cadre général de l'étude
Pour ne pas déroger à cette règle, le
studio Sankara, label indépendant oeuvrant dans la production musicale,
la communication, l'événementiel et aussi la
sécurité se verra le cadre général de nos
recherches.
Basé au célèbre quartier Amitié 2
de Dakar, le STUDIO SANKARA est un label de production phonographique,
publicitaire, audiovisuelle et de production évènementielle.
Bénéficiant de la qualité reconnue de ses
équipes, de son management mais aussi d'un matériel dernier cri,
le studio s'est vite imposé comme La plaque tournante de la production
au Sénégal et dans la sous région. Ce label produit des
produits de qualité la preuve en ait que Didier AWADI en est un pur
produit.
2- Délimitation du champ de
l'étude
Notre étude sera plus centrée sur un produit
phare de la maison de production Sankara en l'occurrence l'artiste Didier
Awadi.
Didier Awadi est sans conteste la figure la plus visible du
rap africain francophone.
Lauréat du prix RFI Musiques du Monde en 2003, il a
derrière lui un parcours sans faute de pionnier et de défricheur
d'un genre musical qui est devenu, ces dernières années, le genre
majeur pour la jeunesse d'Afrique et celle du monde. En bref Awadi qui est le
produit vedette du studio Sankara bénéficie du label de
qualité qui fait de lui un produit consommé à
l'échelle internationale. La preuve avec son groupe, Positive Black
Soul, il a réalisé plusieurs albums à la qualité
artistique sans faille, ouverts sur l'Europe et les Etats-Unis.
A la fois artiste et entrepreneur (il est producteur
artistique, animateur radio et télé, patron d'un studio et d'un
label, ainsi que de sociétés de sonorisation et de
sécurité ...), Didier AWADI est le meilleur exemple imaginable de
cette génération qui crée, entreprend et utilise à
bon escient les possibilités technologiques du monde moderne aussi bien
que les acquis culturels que possède le Sénégal en
particulier et l'Afrique en général..
En fin 2004, AWADI est programmé avec son groupe pour
prendre part au WOMEX en Allemagne.
Quelques mois après est prévue la sortie
internationale de son nouvel album solo.
Cet album, signé en édition chez Sony
Publishing, portera le nom de « Un Autre Monde Est
Possible » car seul, ou en groupe, Didier AWADI a encore des messages
à adresser à la jeunesse qui l'écoute.
9(*) Cette
épopée internationale d'un produit comme AWADI demande un travail
marketing assez élaboré adapté au milieu ce produit
évolue. Et c'est dans l'optique de représenté
concrètement notre étude que nous avons choisir de réduire
notre champ à Didier AWADI à qui nous allouerons une étude
marketing tout e relevant dans un cadre plus général l'influence
de son environnement Politico-réglementaire, économique social et
technologique.
II- Techniques d'investigation
Vu que notre enquête porte sur plusieurs fronts
(l'entreprise vis-à-vis de son produit et le produit vis-à-vis du
consommateur), nous avons jugé nécessaire de dresser un
questionnaire qui sera destiné aux consommateurs afin de mieux
s'enquérir de leurs attentes vis-à-vis du produit
parallèlement à n un guide d'entretien.
1- Echantillonnage
Compte tenu de nos moyens très réduits et aussi une
du fait de l'expérience nouvelle de ce type d'enquête nous avons
décidé d'utiliser l'échantillonnage par convenance. En
effet, nous nous voyons dans l'obligation de dégager juste une tendance
tout tant prenant en compte le souci de représentativité
vis-à-vis de la population mère.
Pour cela nous prendrons comme sous ensemble de la population
(échantillon) un lot de 250 prospects pris au hasard et sans
caractéristiques particulières cela tendant à une plus
grande crédibilité des données de l'enquête.
2- Outils de collecte des informations
Dans le souci de mener à bien notre étude nous
avons usé de techniques et d'outil de collecte afin d'atteindre nos
objectifs. Nos hypothèses étant fondées que sur des
suppositions il a fallu faire un certain travail de recherche afin
d'étayer nos hypothèses. Pour cela il a fallu élaborer un
questionnaire destiné aux consommateurs, un guide d'entretien et
procéder à une recherche documentaire.
a- la recherche documentaire
Elle a été menée dans le but d'apporter
un argumentaire pertinent à nos hypothèses et aussi de mieux
situer notre étude. Pour se faire, nous avons eu recours à
Internet à travers ses multiples moteurs de recherches. Les sources
d'informations qui seront aussi mises à profit pour cette recherche sont
les articles de presse et les ouvrages littéraires abordant directement
et indirectement le thème du marketing musical.
D'un autre coté des chiffres et des informations
pertinentes pour notre étude on été recueillies au niveau
d'institutions spécialisées tel le BSDA (Bureau
sénégalais du Droit d'Auteur) en consultant leur archives.
b- L'étude quantitative
Elle nous a surtout permis d'avoir des opinions pertinentes du
consommateur et de mieux nous situer par rapport à leurs besoins et
attente vis-à-vis du produit Awadi sous la base d'un questionnaire.
Cette étude comme son nom l'indique permet une répartition
chiffrée des informations après l'étape de l'analyse et de
l'interprétation de ses résultats.
c- L'étude qualitative
Elle a consistée à une enquête
menée directement au niveau des acteurs à l'aide d'un guide
d'entretien afin de recueillir des informations pertinentes et qualitatives.
III- Difficultés rencontrées
On pourrait dire du point de vu des difficultés qu'il
n'y a rien à signaler mis à part le fait que le thème
traité est un thème innovateur. De ce il fait n'à pas
beaucoup bénéficier de l'attention des littéraires, ce qui
fait qu'il a été rare, voir impossible de rencontrer des ouvrages
traitant du thème proprement dit. Mais puisqu'il y'a un début
à tout nous espérons que nos recherches pourront servir et servir
de piste de recherches pour d'autres chercheurs qui aborderons dans le
même sens.
Deuxième partie : Cadre conceptuel de
l'étude
Chapitre I : Généralités
Dans cette partie, il s'agira de présenter les
fondements théoriques du marketing musical, les différentes
notions qui le composent, et appliquer plus concrètement sur le cas de
Didier AWADI. Pour ce dernier nous nous appesantirons plus sur le mix
marketing.
Dans un chapitre second, il sera question de mettre en
évidence les défis qui se posent au marketing musical et d'en
dégager les particularités.
I- Les notions de marketing musical
Avant de donner la définition du concept du marketing
qui intéresse notre étude il serait pertinent de donner la
définition de quelques termes similaire au marketing musical. En effet
ces termes pourraient porter à confusion en ce qui concerne
l'appréciation que l'on aura du thème traité. Car les
notions de marketing musical divergent dans certaines définitions. Cela
aidant, nous allons en proposer certaines qui pourraient interférer avec
sa signification dans l'objet de nos recherches.
1- marketing sonore
C'est le fait d'utiliser la nature des sons au niveau du
développement des produits (son généré par le
produit lors de son utilisation), dans le but de générer chez le
consommateur des réactions sur le plan affectif, conatif ou cognitif
visant essentiellement à créer un acte de re-achat.
2- le marketing de l'ouie
C'est la branche du marketing sensoriel qui
s'intéresse à l'utilisation de l'oreille comme vecteur marketing
il regroupe donc par conséquent le marketing sonore et le marketing
musical. La différence fondamental réside donc dans entre les
adjectifs « sonore » et « musical » le
premier devrait refléter uniquement la dimension sonore
générée par l'utilisation d'un produit alors que le
deuxième s'appliquera d'avantage à une approche de communication
de la marque.
3- le marketing musical
C'est le fait d'utilise le stimuli musical (incluant la
mélodie, le timbre, les arrangements, le mode...) pour
générer chez le consommateur des réactions sur le plan
affectif, conatif cognitif dans le sens de l'acte d'achat.
II- Le marketing musical
Diamétralement opposé à ces
définitions que nous venons de voir , le marketing musical qui est
l'objet de notre étude, tend plus à une action marketing
allouée à un produit musical qui regroupe des alors l'artiste et
son oeuvre. Pour mieux comprendre le concept du marketing musical, nous allons
tenter de répondre à certaines questions qui pourront se
présenter comme étant les plus nébuleux en ce qui concerne
ce domaine.
Pour mieux comprendre ce domaine nous avons jugé
nécessaire d'exploiter une interview10(*) de Christophe PALATRE
directeur marketing musical au sein de la maison de disque EMI Music France.
1- Rôle et but du marketing musical au sein
d'une entreprise musical.
Le marketing musical s'occupe des lancements d'albums et de
singles et du suivit marketing pendant toute la durée d'exploitation des
disques. Ce service est au croisement des différents services d'une
entreprise musicale. Ce services travaille en amont avec le service artistique
sur la production du produit musical et une fois que la production est faite la
coopération se fait avec le services marketing en aval. Pouvant aussi la
plus part du temps être confondu à ces services le service
marketing musical travail avec les services juridiques, la promotion et les
nouveaux medias. Il est vrai que le marketing musical joue un rôle
d'agitateur au sein de l'entreprise, pour
que : « tout le monde travaille dans le même
sens suivant un budget et un planning définis », selon
Christophe PALATRE
Comparable à toute action commerciale, le but du
marketing musical en est aussi simple : « Faire qu'un
disque et un artiste rencontrent leur public ».
Cette corrélation artiste-disque-produit, n'est pas
aussi simple si on par de l'hypothèse selon laquelle, une
création artistique ne peut que subir l'influence de l'artiste. A cela
Christophe PALATRE avoue que : « Ca part de l'artiste mais on
est aussi là pour proposer des nouveaux produits qui doivent plaire au
plus grand nombre, ce qui veut dire s'adapter à ce qu'attendent et
souhaitent les gens ». Il est claire que cette affirmation parle
d'elle même sinon pourquoi parlerait on de « marketing
musical » ?
2- Le marketing se fait-il de la même
manière que dans des sociétés non musicales ?
Dans ce métier il y a une part de sensibilité et
d'intuition probablement plus importante que lorsque l'on s'occupe d'un produit
précis. Le marketing musical travaille avec des artistes et a une
approche du marketing moins scientifique. Par exemple, lorsque l'on lance un
nouveau ``Vitafraise'', il peut être su tout de suite quel est le
pourcentage de personnes appréciant ou n'aimant pas ce goût. On a
une approche plus basée sur des chiffres, des goûts et des
habitudes de consommation. Dans la musique c'est plus difficile à
percevoir même si aujourd'hui le marketing musical travaille de plus en
plus avec des études. « Nous on ne travaille pas sur des
produits mais sur des personnes donc on ne fait pas ce qu'on veut »,
Christophe PALATRE résume assez bien la sensibilité de ce
domaine. En effet, celui-ci prend en charge des facteurs assez difficiles
à cerner et à maîtriser, à savoir le facteur humain
et artistique, qui ne découlent d'aucune prévision
chiffrée, bien que cela soit en phase de changer.
3- Les dernières évolutions dans le
marketing musical
Avant, la tendance était de partir de l'artiste puis
chercher un public. Aujourd'hui on est un peu plus attentif à ce que
demandent les clients et les consommateurs. Par exemple le marketing musical
fait attention à l'évolution des goûts des gens en
regardant qui aime la Variété sénégalaise et
qu'est-ce qui plait le plus dans ce style, puis quels sont les médias
pour relayer les informations.
Aujourd'hui il est procédé à la
constitution de fichiers de clients qui permettent de tester des albums ou des
singles avant même de les lancer sur le marché. Il arrive
même au marketing musical d'étudier comment un artiste est
perçu, qui sont ses fans, quelles sont les revues qu'ils lisent et
quelles émissions ils écoutent ou regardent. Toute cette
attention dans les habitudes et les comportements des consommateurs tendent
à une meilleurs connaissance de ceux-ci, d'où une plus grande
aptitude à satisfaire aux besoins et attentes de ces derniers.
Une autre nouveauté importante est l'arrivée
des nouvelles technologies, donc tout ce qui est digital. Cela peut
apparaître comme une menace mais c'est aussi une opportunité pour
le business puisque aujourd'hui on n'achète pas seulement des disques
dans des magasins, mais aussi sur Internet. Par ailleurs on ne découvre
pas seulement des nouveaux talents sur les radios mais aussi en se baladant sur
le web. Un disque ce n'est plus seulement des chansons mais aussi des sonneries
et des programmes autour du disque, etc. L'arrivée des nouveaux
médias et des études de marché a bouleversé le
marketing dans les entreprises musicales. Désormais le marketing musical
demeure une nécessité.
4- Profile d'un DMM (Directeur Marketing Musical)
DDM n'est pas un poste que l'on occupe après avoir
suivit une formation particulière en ce sens, bien que cela soit en
phase de devenir car des programmes pédagogiques comme ceux
dispensés par le CCMP (Centrale des Cas et Media Pédagogique)
voient petit à petit le jour.
En effet, il suffit d'intégrer un autre service, comme
le commercial ou les nouveaux médias, diriger un label ou aller
travailler sur la musique dans d'autres secteurs chez les opérateurs de
téléphonie mobile ou les médias. Apres cela, la
connaissance du terrain et l'expérience allant de paire, en plus de la
passion et la motivation pour la musique, n'importe qui pourrait
prétendre à ce poste.
4-1 : Qualités indispensables pour
être un bon DDM.
Selon Christophe PALATRE, un bon DMM doit avoir une
grande sensibilité artistique car c'est important de percevoir ce qu'il
y a d'intéressant chez un artiste et de le traduire de manière
compréhensible pour le public. Cela ne signifie pas de parler à
la place d'un artiste mais de l'aider à ce que le public comprenne ce
qu'il a d'unique. Pour cela il faut évidemment des connaissances
marketing, mais aussi être très à l'écoute des
nouvelles technologies car c'est l'avenir de la vente de musique. Pour finir
comme on est dans un marché qui évolue vite, il faut être
rapide et réactif. Un album peut plaire et trois semaines après
c'est trop tard donc si on ne réagit pas dans les temps, on ne peut pas
prendre les bonnes décisions.
Enfin pour être un bon DMM, il faut avoir l'amour de ce
métier et être passionné par la musique et la
communication. En effet, ce métier demande une totale implication et un
total don de soi, dans lequel la relation humaine a un rôle
particulièrement important.
4-2 : Les principales activités d'un
DDM
Un DDM doit communiquer et comprendre ce qui se passe sur le
marché. A l'intérieur de l'entreprise c'est lui qui fait circuler
le ballon. Il passe la plupart de son temps en studio avec les artistes et
participe à la décision pour les pochettes, les vidéos, en
bref tout le travail de l'Artwork.
Christophe PALATRE quant à lui dans une dimension plus
pratique résume ses activités ainsi : « Mes
semaines sont ponctuées par différentes réunions avec le
commercial pour discuter des stratégies et des partenariats à
lier, avec le service promotion pour définir comment on va
présenter l'album, quels médias on souhaite avoir, ce que peut ou
ne peut pas faire un artiste et faire le point avec le service nouveaux
médias pour voir quels projets on peut développer et enfin je
passe du temps avec des artistes »
Le travail du DDM se divise en deux : le quotidien qui
consacre l'ensemble des activités purement marketing et le semi nocturne
qui se présente occasionnellement et qui consiste à assister
à des concerts, passer en studio pour écouter un nouveau mix ou
des nouvelles chansons ou encore d'assister à l'enregistrement d'une
émission de télévision. Ce sont des moments
privilégiés dans lesquels le DDM est en contact plus proche avec
l'artiste et comprend mieux quelles sont ses attentes et ses envies.
III- Stratégie marketing du studio Sankara
vis-à-vis du produit Awadi
1- Le produit
La stratégie du studio Sankara vis-à-vis du
produit va dans le sens à ce que ce dernier soit le plus en
adéquation possible avec les attentes du consommateur. D'amont en aval
on à une démarche que Didier AWADI appelle de
« déclinaison ».
Une première étape consiste à la
création du produit musical en tant que produit matériel.
C'est-à-dire matérialiser l'inspiration et la
créativité de l'artiste en produit musical sur fond et support
musical. Une démarche qualité accompagne le plus souvent ce
processus (qualité du son, des textes, du mixage, du mastering etc.)
Ensuite toute la démarche marketing se fera à
travers les noms choisis pour le produit la marque étant toujours la
même.
Ex : la marque AWADI est sortis sous deux nom :
« parole d'honneur » et « un autre monde est
possible ».
A travers le nom du produit, est basé tout le travail
de l'artwork11(*). Ce travail est fait en interaction avec les
services commerciaux et de communications qui tendront à offrir l'image
la meilleure et la plus attrayante de l'artiste et de son produit.
Ce travail part, de la conceptions des affiches, des jaquettes
jusqu'à la réalisation des clip vidéo.
Le produit se dédouble et on ne peut pas prendre en
compte l'artiste et son oeuvre séparément.
2- Distribution
Le Studio Sankara dispose d'un réseau de distribution
assez développé au Sénégal et dans le monde.
Au niveau du Sénégal par le biais de
« l'autodistribution » le produit Awadi est présent
dans tous les points de ventes spécialisées. En effet, une fois
que la duplication est faite le Studio procède à la grosse
distribution et place son produit dans tous les points de ventes
traditionnelles. Le plus souvent le studio procède par un système
de « dépôt vente » en plaçant ses
produits au niveau des magasins grossistes et détaillants et aussi
niveau des Zones d'affluences.
En ce qui concerne les points de vente on peut les
classé ainsi :
· Les magasins spécialisés :
« Musique shop »12(*), distributeurs
agrée, maisons de distribution, etc...
· Les Zones d'affluences : marchés, boite de
nuit, centres culturels, espaces musical etc...
· Point de vente opportuniste : magasin select,
resto-bar, supermarché etc...
· La « street distribution » :
force de vente présente au niveau des grands carrefour et feu tricolore.
Sur le plan international, le studio Sankara à
signé des partenariats avec des agences de distribution de la sous
régions c'est ainsi que le produit Awadi se retrouve distribué
par un réseau de structures parallèles telle le studio ABAZON au
Burkina Faso, la structure CONTACT EVOLUTION en Guinée, ou encore
SEYDONIE PRODUCTION au Mali.
Au niveau de l'Europe le studio cherche des labels
possédant des réseaux assez intéressant et signe des
« contrats de licence »13(*) avec ces derniers
afin de voir son produit distribué à travers ces réseaux.
Mais il en ressort toujours que le produit reste une propriété
à part entière du Studio Sankara nous dira Awadi14(*).
Au niveau de la toile le produit Awadi est présent
sur des gros moteurs tels : U-Tube, My Space
La majeure partie des outils de communication sur Internet est
construite sur un mode centralisé : un « serveur » stocke des
données informatiques, qui sont envoyées à l'utilisateur
lorsqu'il consulte ces données à l'aide d'un logiciel de type
« client ». Ce modèle peut rappeler la dichotomie
présente dans l'économie classique entre « distributeurs
» et « consommateurs » d'information.
3- Communication
Dans le mix pratiqué pas le studio vis-à-vis de
son produit Awadi la communication occupe une des priorités majeures.
« Attirer l'attention sur le produit et avoir
l'impacte escompté sur le consommateur »15(*) cette phrase de Didier Awadi
traduit assez clairement l'optique dans laquelle se place le studio Sankara
pour vulgariser son produit.
Le service de production en collaboration avec le service
commercial du studio font des études quantitatives et consultent les
sondages effectués par les radios de la place afin d'avoir des chiffres
exactes sur les radios qui ont un taux d'écoute élevé.
Apres il sera questions de cibler aussi les heures d'écoute du public
cible, et les heures de grandes audiences. Cela s'explique selon Awadi par le
fait qu'il y'a beaucoup de radio et que parmi ces radios il faut aussi cibler.
La promotion à la radio ou à la
télé se fait à deux niveaux. Au niveau des spots et au
niveau des « playlist »16(*) . Les spots sont conçus par la structure par
les studios audio et vidéos et le message se devant d'être
très expressif vis-à-vis du public. Les
« playlist » sont en général gratuits et
générant souvent même des droits pour l'artiste.
Les coûts de la communication étant très
élevés par rapport au budget communication de ces types
d'entreprise les entreprises usent de moyens pratiques pour sortir la
tête hors de l'eau.
Pour minimiser les risques d'échec, les entreprises
musicales à l'image du studio Sankara vont beaucoup miser sur la
promotion des artistes. Ces derniers vont alors tisser des liens très
forts avec les médias (radio, télévision, presse) pour
mettre en place la promotion. Les médias permettront aux grands labels
de « dicter » les tendances musicales aux consommateurs et
minimiseront le risque de décalage entre l'offre et la demande. Les
grands labels oeuvrent également pour une saturation de ces moyens de
communications (principalement la télévision et la radio) pour
que les labels indépendants et les nouveaux entrants ne puissent les
utiliser ou sinon très faiblement.
Dans un autre registre le studio use très souvent d'un
« marketing viral »17(*) très accrue, appuyée d'une
« street marketing » 18(*) en plus des vastes campagnes d'affichages.
Chapitre II : Les défis du marketing
musical
Le marketing musical étant un domaine en plein essor,
rencontre certaines difficultés le plus souvent d'ordre technologique.
Ces difficultés se posent alors en défi pour le marketing musical
qui devra les surpasser pu atteindre son public. En effet avec
l'avènement de l'Internet et de l'outil informatique un nouveau mode de
consommation se crée parallèlement à un nouveau
consommateur. L'adoption de nouveaux modes de consommation se fait parfois au
dépend du producteur.
C'est ainsi qu'on assiste à l'avènement du
certain phénomène tel le « peer to peer », la
piraterie ou encore une évolution des supports de la musique. Cela
aidant au fait que de nouveaux canaux de distribution deviennent indispensables
pour atteindre une nouvelle niche de consommateur.
I- Le Peer to Peer
En 1999, Shawn Fanning, un étudiant américain,
lance seul le logiciel Napster qui est le tout premier logiciel de
peer-to-peer. Alors que son usage était d'abord destiné à
son cercle d'amis, il va vite être utilisé par un grand nombre
d'internautes. Son lancement puis le rapide engouement qu'il déclenche
sur les campus universitaires américains, interpelle les majors qui ny
voient qu'une tentative isolée de piratage d'un jeune étudiant.
Napster est un logiciel libre19(*), il va donc très rapidement se
propager à l'échelle mondiale.
Les majors réfléchissent aux moyens de vendre de
la musique sur Internet. Pour cela, ils veulent développer des formats
de compression propriétaires (DRM) pour vendre leur musique de En 1999,
Shawn Fanning, un étudiant américain, lance seul le logiciel
Napster qui est le tout premier logiciel de peer-to-peer. Alors que son usage
était d'abord destiné à son cercle d'amis, il va vite
être utilisé par un grand nombre d'internautes. Son lancement puis
le rapide engouement qu'il déclenche sur les campus universitaires
américains, interpelle les majors qui n'y voient qu'une tentative
isolée de piratage d'un jeune étudiant. Napster est un logiciel
libre, il va donc très rapidement se propager à l'échelle
mondiale.
Le peer-to-peer définit les échanges de fichiers
entre deux ordinateurs sans passer par un serveur et sans contreparties
financières. Imaginez alors les méfaits sur l'industrie de la
musique. Un produit de consommation qui peut être reproduit par le
consommateur et transmis gratuitement à un autre.20(*)
· Impact sur l'industrie musical
Il ne fait aucun doute qu'il existe un lien entre, d'une part,
la diffusion des graveurs de cédéroms et des réseaux
d'échange de fichiers de pair à pair (P2P) et, d'autre part, la
baisse des ventes de disques. Dire le contraire, quoi que l'on pense des
acteurs de l'industrie musicale et de leur attitude vis-à-vis du P2P,
serait se mentir à soi-même.
Le développement des réseaux d'échange de
fichiers (peer-to-peer) entraîne une réorganisation de la
filière de la musique enregistrée. Sur Internet, les
modèles d'affaires basés sur des artistes auto-produits ou
produits par des labels indépendants, avec des frais de structure
moindres que ceux des majors, sont plus faciles à équilibrer, a
fortiori si les artistes ou les producteurs indépendants ne cherchent
pas à reproduire le mode de promotion des majors mais s'ils s'appuient
sur des processus plus décentralisés. 21(*)
Il convient enfin de répondre à un argument
souvent avancé implicitement, tant il semble aller de soi : la
libération des échanges sur les réseaux peer-to-peer
handicaperait-il le développement des plateformes de
téléchargement légal ?
Cela va de soi dira t'on, car de toute évidence de
cause à effet cela entraînerai une utilisation anarchique, voir
illégale de propriétés légalement
protégée. Cet acte devient alors un problème
récurant pour l'industrie de la musique et pour le marketing musical qui
devra y faire face. En effet la piraterie devient le problème majeur qui
entache gravement à l'évolution des ventes de produits musicaux.
De ce fait nous allons dresser une frasque mettant en exergue la piraterie dans
le contexte du Sénégal où il fait tâche d'huile sur
une industrie en pleine crise.
II- La piraterie
"Des milliards et des milliards (de francs CFA) en l'air", ces
propos de l'artiste auteur compositeur Thione SECK résument assez bien
la situation de la piraterie sur l'économie au
Sénégal.22(*)
L'histoire des technologies de copie n'a pas, à ce
jour, transformé les conditions de production et de détention de
l'information. Les désagréments de la copie ont limité son
essor. Mais la technologie numérique remet en cause la quiétude
des industriels de la culture. Nous allons voir en quoi cette technologie
transforme le statut et les usages de la copie.
La technologie numérique n'est qu'un pas de plus dans
la dématérialisation des oeuvres, mais elle introduit des
changements radicaux dans les usages et les attentes des consommateurs
vis-à-vis de la consommation des biens culturels.
Derrière l'utopie politique des « autoroutes
de l'information », ce qui apparaît pour l'heure, c'est que le
haut débit est un levier déterminant dans le développement
du piratage sur Internet.
Un CD enregistrable peut contenir jusqu'à quinze heures
de musique. Mais associé à un accès à Internet
à haut débit, cela signifie qu'il devient possible d'envoyer ou
de recevoir ce type de fichier sur un ordinateur connecté à
Internet dans un délai de quelques minutes. Le champ de diffusion d'un
morceau devient alors mondial, avec un public potentiel de millions d'auditeurs
qui acquérront, écouteront et diffuseront à leur tour une
copie exactement identique du même fichier.
Le consommateur de MP3 devra souvent attendre quelques
dizaines de minutes pour obtenir un morceau de musique, dans la majorité
des cas, le délai « supportable » sera
inférieur au temps nécessaire à acquérir un produit
physique dans un magasin ou par livraison.
III- L'évolution des supports et
l'avènement de la MP3
Avant d'arriver à l'ère du MP3 les supports de
la musique on subit une certaine chronologie dans leur évolution. Pour
une meilleure compréhension et une meilleure appréhension du
sujet nous allons dresser un historique de l'évolution de ces
supports
· Maxi-45 tours :
Il apparaît mid-70's et contient (la grande
majorité du temps) une version longue du titre présenté
sur 45 tours. Il peut tourner en 33 tours, dans ce cas-là, on parlera
d'un Maxi-33 tours. Autre vocable: Maxi-45, Maxi vinyle23(*), Super 45 tours géant,
version intégrale, Spécial club, Version longue.
· Cassette audio :
C'est la K7 que nous connaissons tous. Introduite sur le
marché en 1963, elle connut sa grande période durant la fin des
années 70 et explosa fin 70's portée par l'apparition du
Walkman24(*), en 1979. Exploité pour
différents formats, (on se souvient tous de la K7 2 titres début
90's), elle représente la plupart du temps l'enregistrement d'un album
Long Playing.
· CD :
Compact disc ou (en Français) Disque Compact.
Créé en 1981, lancé au Japon en octobre 1982 et en mai
1983 en Europe et aux Etats-Unis, il explose mid-80's et représente
l'album Long Playing. Plus tard, le CD sera exploité en format court
single et « single extended ». Sa vitesse de rotation varie
de 200 à 500 tours/mn. Le CD, nouveau support numériques dans les
années 80, est exploité de diverses manières: CD
informatique pour la sauvegarde, CD
Photo, CD Vidéo...
· MD :
Le Minidisc apparaît en 1992. Support audio
numérique réinscriptible de 6,5 cm de diamètre
protégé par un boîtier plastique. Il ne fera pas grand
effet auprès du public car sera tres vite supplanté par le
MP3.
· DVD :
Digital versatile Disc. Lancé en 1997 aux Etats-Unis
et au Japon, après plusieurs années de recherche, ce support (de
la taille d'un disque laser 12 cm), permet de visualiser une image
numérique et de bénéficier d'un son multicanal. Le DVD
existe en plusieurs variantes. Suivant la capacité choisie, un DVD peut
contenir l'équivalent de 7 à 26 CD. Sa vitesse de rotation varie
de 630 à 1 530 tours/mn. Les lecteurs DVD sont capables de lire toutes
les capacités.
· MP3 :
Nous allons à présent dresser un descriptif
historique des événements pertinents qui permettent de comprendre
la situation actuelle de l'évolution de la distribution de la musique.
La nécessité de cette mutation dans le monde de l'industrie
musicale vient du fait de la création d'un nouveau format de support la
MP3.
Holm insiste sur cet aspect: «Institutions are
instruments and they can be understood in the context of the tasks for which
they were created» 25(*)
Le MP3 est inventé par une petite équipe de
chercheurs allemands au milieu des années 80,
C'est un format de compression qui permet de transformer la
musique en fichiers informatiques de petites tailles, ce format présente
des avantages intéressants : possibilité de duplication infinie,
qualité inaltérable de la musique et une facilité de
stockage due à un taux de compression important.26(*)
En 1985, la loi Lang du 3 juillet instaure un système
de rémunération pour la copie privée27(*).
En 1987, le MP3 apparaît sur le
marché.28(*)
En 1992, aux Etats-Unis la copie des enregistrements audio
pour un usage privé est autorisée par l'intermédiaire du
Audio Home Recording Act. La même année, le Moving Expert
Picture
Group, qui dépend de l'Institutional Organization for
Standardization approuve la technologie de compression de la musique
développée au milieu des années 80.
L'IUMA (Internet Underground Music Association) est
créé par deux étudiants, Rob Lord et
Jeff Paterson. Leur projet a pour objectif de mettre sur
Internet des fichiers téléchargeables sous format MP1 et MP2
(format qui ont précédé le MP3).
Le 16 octobre 1998, Les majors par l'intermédiaire du
RIAA (Recording Industry Association of America) attaquent l'entreprise Diamond
Multimedia en justice pour empêcher la commercialisation du premier
lecteur portable MP3, mais le tribunal rejette leur demande.
En Corée, la société Saehan lance le
MPman, le tout premier lecteur MP3. Ce lancement ne fait pas grand bruit mais
Diamond Multimedia obtient une licence de vente pour l'exploiter sur le
marché américain.29(*)
L'Industrie du disque américain s'oppose vivement
à la création de ce premier lecteur MP330(*) car
« il permettrait aux internautes de télécharger sur Internet
des extraits musicaux ou des titres entiers de manière plus ou moins
anarchique, estiment-ils (les industriels américains).
Sony et d'autres constructeurs boycottent ce produit car il
entre en concurrence directe avec des produits comme le Minidisc.
Cette année (1998) voit également l'apparition
d'un acteur qui propose un nouveau modèle de diffusion, de promotion et
de consommation de la musique : Très rapidement MP3.com devient le
premier site légal de téléchargement au monde et
s'installe peu à peu comme étant le format universel de la
musique sur Internet .31(*)
Troisième partie : Cadre analytique
Chapitre I : Analyse PREST de l'entreprise musicale
SANKARA
L'analyse PREST32(*) du studio SANKARA est
d'autant plus pertinente qu'elle permet de dresser un diagnostic minutieux sur
l'environnement international de l'entreprise Sankara selon Jean Paul LEMAIRE
les mutations qui touchent tous les secteurs d'activités se combinent
affectant trois (3) dimensions clés de l'activité de
l'entreprise. Ces dimensions sont d'ordre Politico-Réglementaire,
Economique et Social, et Technologique.33(*)
I- La dimension Politico-réglementaire
L'harmonisation plus ou moins rapide des standards de
production et des normes comme, à un moindre titre, des
comportements de consommation demeure une nécessité pour la
survit des entreprise34(*) et ça le studio Sankara l'a
compris. C'est dans ce sens que ce dernier a orienté
son offre à l'échelle planétaire en intégrant des
marchés et réseaux sous régionaux et internationaux
à l'image du CFC (Conseil Francophone de la Chanson) regroupant des
entreprises musicales dans tous les pays francophone du monde.
Du point de vu juridique des lois se créent au profit
de l'industrie musicale qui est sans cesse agressé par des facteurs
externes aussi bien sociaux que technologique.
Didier Awadi, Manager Général du studio Sankara
étant le premier sur la ligne de front pour défendre les
intérêts de l'industrie musical épaulé par ses
paires qui tous dans l'ensemble sont sidérés par un environnement
juridique qui ne plaide pas en leur faveur.
D'après l'article 1er de la loi N°
73-52 du 04 décembre 1972, toute personne qui exploite une oeuvre sans
l'autorisation de son auteur commet un délit. Le recours de la victime
contre le contrefacteur doit suivre une certaine procédure. Il faut
d'abord adresser une requête au juge, et c'est seulement quand il aura
délivré une ordonnance que la saisie des produits contrefaits peu
être effectuée devant un huissier et le contrefacteur à la
latitude de faire disparaître ses « produits ». Et
à l'absence de preuves matérielles, le délit ne peut
être constitué et encore faudrait-il que le mis en cause soit un
habitué des faits. Concernant les peines encourues, le code pénal
prévoit deux à trois ans de prison et une amande dont le montant
se situe seulement entre 50 000 et 300 000 francs Cfa, là ou
le contrefacteurs gagne des sommes trois à quatre fois
supérieur35(*).
II- La dimension Economique et Sociale
Les mutations socio-économiques qui
caractérisent l'environnement du studio Sankara sont
plutôt généralisées et concerne une convergence
relative des modes de consommations. Musique et business sont devenus synonymes
du moment que les enjeux sont devenus autres avec l'avènement de
l'Internet qui a enfanté d'un nouveau type de consommateur. C'est dans
ce sens que va aller Youssou N'dour patron du label musical
Xippi en disant : « Moi, je dis, la
musique, la culture, l'industrie, le business et la création vont de
pair. C'est comme les deux rails du chemin de fer. L'une des deux
activités ne peut pas aller sans l'autre. C'était important de le
comprendre très tôt et de créer des structures pour que
l'activité de création et le business évoluent
ensemble »36(*).
Le studio SANKARA dans cet optique est passé de la
simple production musicale à la communication, en passant par la
sécurité. Toujours dans un souci de développent de ses
activités mais aussi d'adaptation à un environnement
économique très capricieux.
III- La dimension technologique
Didier AWADI, rappeur, producteur et directeur du Studio
Sankara à Dakar, a réalisé un clip sur une chanson parlant
d'immigration clandestine où douze Sénégalais qui partent
avec une pirogue. "On savait que le clip ne passerait pas sur la
télé sénégalaise. On l'a donc mis sur Internet : un
million de connexions !" 37(*)
Cet exemple pour illustrer la situation actuelle qui
prévaut en terme de technologie. En effet l'Internet crée des
alternatives dans plusieurs secteurs et l'entreprise devra en tenir compte pour
externaliser son offre hors des frontières.
L'Internet constitue un outil de taille aussi bien du point de
vu de la vu de la communication, mais aussi de la distribution des produits.
Mais attention, la technologie offre aujourd'hui un paradoxe
assez déroutant du fait que pouvant être notre premier
allié ; elle peut présenter la facette inverse si jamais on
ne sait pas la maîtriser.
Chapitre II : Analyse SWOT de l'entreprise musicale
SANKARA
FORCES
|
FAIBLESSES
|
· Equipe réduite
· Automatisme entre personnel
· Personnel responsabilisé
· Equipe motivée
· Updating (technicien)
· Technologie de pointe
· Niveau de concurrence acceptable à l'international
· Services diversifiés
· Savoir faire
· Obligation de résultat
· SURL
|
· Personnel en retard
· Moyens exigus
· Manque de financement
· Laxisme des agents proche du patron
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
· Nombreux voyages
· Rencontre
· Partenariat avec des multinational Voodou panorama optima
mackahn mediatik
· Accès à un marché plus global
· Internet
· Vente sur l'international du produit Awadi
|
· Evolution rapide de la technologie
· Piraterie
· Concurrence déloyale (prix, pub)
· Dumping
· Internet
|
I- Forces
Le studio Sankara évoluant dans un contexte
concurrentiel très dense possède beaucoup d'atouts qui lui
permettent de faire face à son environnement.
En effet, son équipe réduite, permet une
meilleure gestion du personnel ainsi que le développement d'automatisme
entre ceux-ci. Chaque membre de l'équipe étant
responsabilisé et maîtrisant son poste pour une meilleure
motivation.
Sur le plan de la logistique le studio Sankara possède
un équipement de pointe, lui permettant de le relever le défi de
la concurrence sur une échelle international. Toujours à
l'affût des moindres innovations, le studio Sankara procède
à un « updating » constant de ses techniciens et de
son matériel. Une autre force du studio est l'offre diversifiée
de ses services. En effet, en plus des produits musicaux, la structure
évolue dans la communication, la sécurité,
l'événementiel etc.
II- Faiblesses
Parmi les points faibles du studio, on peut noter un laisser
aller du personnel en raison de la proximité avec le patron, causant des
retards fréquents. Dans un autre registre les moyens très exigus
dont dispose la structure font que celle-ci connaît un
développement relativement lent.
III- Opportunités
En ce qui concerne les opportunités que possède
la structure, il y'a les nombreux partenariats avec certaines multinationales,
qui constituent à la longue une clientèle de choix pour le
studio.
Toujours dans le cadre des coopérations, la structure
travail en partenariats avec des structures de communication, de grande
notoriété tel les agences MacKhan, voodoo, panorama, optima ou
encore Mediatik.
Les nombreux voyages de Didier Awadi font que le studio jouit
d'une grande notoriété non pas seulement sur le plan national
mais aussi international. C'est ainsi qu'on peut par exemple voire une
clientèle de grande envergure à l'image de Tiken Jah Fakoly louer
les services du studio.
Sur le plan de la technologie, l'outil Internet est d'un
apport considérable car permettant l'accès à un
marché plus global (Vente sur l'international du produit Awadi).
IV- Menaces
Aussi paradoxale que cela puisse paraître, l'Internet,
constituant une opportunité pour le studio, n'en constitue pas moins une
réelle menace. En effet, l'Internet favorise le développement de
la piraterie et du Peer to Peer qui constitue un réel handicap pour le
studio du moment que les ventes sont gravement affectées par ces
alternatives qu'offre le net.
Tout ceci, assimilable à une rapide évolution
de la technologie.
Autres menaces dont est sujet le studio Sankara, est la
concurrence déloyale et aussi le dumping. En effet, certains concurrents
ne respectent pas les prix pratiqués sur le marché.
Chapitre III : Analyse et interprétation
des résultats de l'enquête auprès des consommateurs du
produit AWADI.
Dans ce chapitre, nous exposons les résultats de
l'enquête obtenus auprès de 250 prospects choisis au hasard dans
la zone qui couvre la région de Dakar. Les éléments de
réponses étant traités de façons à analyser
et interpréter les donnes tout en apportant des éclairages. En
effet, il y'a des informations recueillies sur le terrain et ne faisant pas
l'objet de mention sur les questionnaires.
Graphique III-1 : Répartition par age.
Ce graphique fait une répartition des tranches
interrogées. Cette tranche d'age varie entre les 15 et les 35 ans et
plus. Ce choix est fait du fait de la jeunesse du type de musique dont il
s'agit. En effet, le rap a récemment vu le jour à l'aube des
années 80 et possède donc un public relativement jeune.
C'est donc ainsi que 41,6% de nos prospects sont
âgés de 15 à 21 ans, tandis que la majorité au
pourcentage de 54,8% est âgée de 22-35 ans. 3,2% seulement
constituant la tranche des plus de 35 ans.
Graphique III-2 : répartition par sexe
Cette question visait à faire une répartition
par sexe des prospects et c'est ainsi que nous obtenons 62% de prospects
masculins contre 36,8% étant de sexe féminin. Une non
réponse étant recueillie et constituant un pourcentage
négligeable de 0 ;4% sur un population de 250 personnes
interrogées.
Graphique III-3 : répartition selon
l'adresse
A travers cette question il a été question de
connaître la répartition de la population interrogée par
rapport à la zone d'habitation. Les deux modalités choisies
étant la ville ou la banlieue. Cette délimitation
géographique s'expliquant par des habitudes leur consommation
très différentes en matière de Hip Hop du fait d'une
forte rivalité. C'est ainsi que nous obtenons un pourcentage de 77,6 des
prospects habitant en ville contre 22%, habitant en banlieue.
Graphique III-4 : Aimez-vous le rap ?
Cette question, de manière générale tente
de jauger la notoriété de la musique rap auprès des
populations. Il en ressort que dans l'ensemble la majorité (55,6%),
aime beaucoup le rap ; tandis que 41,6% l'apprécient
modérément. Par contre une infime partie des prospects
prétendent ne pas aimer cette musique et constituent un pourcentage de
2,4%.
Graphique III-5 : Ecoutez vous le
rap ?
Aimer une chose et la consommer sont deux choses
différentes. Nous avons essayé de voir les taux d'écoute
de la musique rap auprès de ces consommateurs. Il en ressort que 53,2%
prétendent écouter régulièrement la musique rap,
contre 42,8% qui l'écoutent que très peu. Une autre tranche ne
constituant que 3,6%, n'écoutent par contre pas du tout le rap. Ces
résultats semblent être en adéquation avec ceux
enregistrés à la question précédente, les
réponses pour les modalités étant sensiblement
égales.
Question 3 : Connaissez vous le nom de quelques
rappeurs ou groupe de rap au Sénégal ?
Cette question visait à déterminer une analyse
de la notoriété de la concurrence de Didier AWADI. Sous forme
d'une question faisant appel au « top of mind » les
prospects répondaient de manière très spontanée. En
ce qui concerne les groupes ou rappeurs les plus cités on note le groupe
DAARA-J, DUGGY T ancien partenaire de AWADI, ou encore le PBS Radikal ou le PEE
FROISS. Il faut dire que cela n'est pas étonnant du moment que ce trio
constitue les précurseurs (old school) du rap au Sénégal.
Ensuite viennent des noms comme Carlou D, NIX, Wageble, Chronik 2H, Fou malade
ou encore Pacotille etc..qui constituent la nouvelle génération
(new school).
Graphique III-6 : Connaissez vous Awadi ?
A cette question on note que 95,2% contre 4,4% des prospects
prétendent connaître AWADI.
Cela traduit une notoriété assez forte de
celui-ci. Ceci n'est pas étonnant car cela fait une vingtaine
d'années que ce dernier évolue dans le milieu de la musique aussi
bien sur le plan national qu'international.
Graphique III-7: Aimez vous la musique de Awadi ?
Poser cette question, reviens à poser la
question : « est ce que vous aimez Didier AWADI »,
mais en musique l'artiste est souvent confondu à son oeuvre et
l'élément matériel qui est commercialisé
étant l'album, il est plus pertinent de préciser le goût
pour la musique de AWADI au lieu de sa personne. Même si l'image de
l'artiste a son importance.
A cette question on note que la majorité prétend
n'aimer que très peu la musique de AWADI avec un pourcentage de 59,6%.
Par contre 31,2% confient qu'ils aiment beaucoup la musique de AWADI contre
7,2% qui affirment le contraire.
Graphique III-8 : Ecoutez vous la musique de
Awadi ?
Cette question cherche à déterminer la
proportion des personnes qui prennent la peine d'écouter AWADI et il en
ressort à l'image de la question précédente que la
majorité ne l'écoute que très peu avec 65,2% des
réponses. Une marge l'écoutant plus constamment constitue un
pourcentage de 21,2% et prétend l'écouter beaucoup. Environ la
moitié quant à eux (11,2%) n'écoute pas du tout la musique
de AWADI.
Graphique III-9 : Sous quel
format ?
Les formats de support de la musique étant diverses on
constate que le CD remporte la palme constituant 61,2% des supports
utilisés pour accéder à la musique de AWADI. Cela
s'explique par le foisonnement des CD piratés sur le marché du
disque Sénégalais. Ensuite vient le format MP3 en deuxième
position avec 24,4%. Partant du fait du fait que le format MP3 n'est pas en
vente sur le marché on en conclu que la consommation se fait sans
contrepartie financière au désavantage du format cassette audio
qui n'est utilisé qu'à 21,6% enregistrant ainsi une forte baisse,
mais aussi au grand désarroi de l'artiste qui voit son oeuvre
exploité anarchiquement et sans respect des normes.
Dans un autre domaine il y'a ceux qui accèdent
qu'occasionnellement à la musique de AWADI à travers des canaux
exploiter par l'entreprise à titre promotionnel. Ces alternatives
constituent un pourcentage de 2,8% et concernent la plupart du temps la
télé, la radio et même parfois le net.
Graphique III-10 : Avez-vous déjà
acheté un album de AWADI ?
Nous constatons à travers cette question que 78,8% des
prospects affirment n'avoir jamais acheté un album de Didier AWADI
contre 19,2%.
A l'image de Didier AWADI, il faut dire que les ventes d'album
ne marche pas forts au Sénégal. Il n'est pas crédible
à partir du seul constat du cas de AWADI de faire cette conclusion, mais
cette tendance semble générale selon les dires de Omar
GADIAGA38(*) distributeur agréée de
plusieurs grands artistes au Sénégal.
Graphique III-11 : Si oui sous quel format ?
Le taux élevé de « non
réponse », 71,9%, correspond au pourcentage de personnes
n'ayant jamais acheté un album de AWADI. Parmi ceux qui ont
affirmé avoir déjà acheté un album
la majorité affirme l'avoir eu sous format de CD (13,7%), ensuite
viennent les réponses allant en faveur du format cassette audio avec un
pourcentage 11,5%. Une marge très infime et constituant 3% des
réponses affirme acheté l'album ou des titres de l'album au
format MP3.
Graphique III-12 : achèteriez vous un album
piraté de AWADI ?
Paradoxalement la majorité des prospects affirment
à 56% qu'ils n'achèteront jamais un album piraté de AWADI
ou même d'un quelconque autre artiste. Tandis que une autre partie
s'adonnerait volontiers à cette pratique avec un pourcentage non
négligeable de 43,2% le reste des prospects étant indécis
sur la question.
Question 11 : Pour quelle(s) raison(s) ?
Il est évident que pour cette question l'analyse se
fera sous deux angles. Selon l'angle des personnes qui répondent
« oui » à la possibilité d'acheter un album
piraté et d'un autre coté sous celui de ceux qui ont
répondus par « non ».
v Pour ceux qui disent « oui » à
43,2% : la raison la plus cité est une question de prix. En effet
les prospects trouvent les CD piratés moins cher et beaucoup plus
accessible que les originaux. La plus part du temps les consommateurs se
comporte eux même en pirate et grave les CD originaux ou ceux
déjà piraté à tout bout de champs et hors du cercle
familiale contrairement à la loi. Certains ont même jusqu'à
associer la piraterie à un phénomène de mode. Ils
achètent des CD piratés ou les pirates eux même croyant
s'adonner à un acte légal et qui en plus de cela est à la
mode.
Pour d'autre l'essentiel réside seulement dans le fait
d'avoir les albums, peu importe les moyens par lesquels il faut passer pour les
avoir.
v Pour ceux qui disent « non » à
56% : la majorité font allusion à l'illégalité
de l'acte. Ils qualifient la piraterie de vol. D'autres, sont plutôt
soucieux de l'artiste et sont conscients de l'investissement que requiert la
production d'un album et des bénéfices que cela doit
générer pour faire vivre ce dernier.
Une autre raison qui pousse les consommateurs à tourner
le dos aux produits piratés est la différence de qualité
sonore. Les CD originaux étant pus audibles et se rayant moins
facilement que les copient, qui sont gravés le plus souvent en format
MP3.
Graphique III-13 : Les CD et cassettes originaux
sont-ils facilement disponibles ?
A cette question les avis sont partagés de
manière équilibrée, même si les prospects affirment
légèrement en majorité (48,4%) que les albums originaux ne
sont pas facilement disponibles. Ceci étant une cause directe qui fait
que les consommateurs s'adonnent volontiers à l'achat de CD
piraté. L'autre moitié des consommateurs pensant que les CD sont
disponibles constituant une marge de 45,5%.
Graphique III-14 : Qu'aimez vous dans la musique de
AWADI ?
Interrogés sur les points saillants de ce qui font la
qualité du produit AWADI, les prospect ont en majeur partie cité
les textes de l'artiste. En effet, 54,6% des consommateurs du produit AWADI le
font à cause de ses textes. Didier AWADI étant identifié
comme un artiste engagée, prête une grande importance à
l'aspect de l'écriture qui traite de beaucoup de sujets. Les textes vont
de sujets politiques, touchant les faits sociaux des plus récurrents aux
plus anodins jusqu'aux sujets les plus léger à savoir l'amour.
Autre aspect faisant que les consommateurs se tournent vers le
produit AWADI est son style de rap. Représentant une portion de 34,4%,
cette tranche moins importante, attache une importance assez significative au
niveau de la technicité dans le style musical. Le rap étant fait
à base d'une musique saccadée, respecte les 4 temps de la
musique, et Didier AWADI semble maîtriser cette technique aux yeux de
ses consommateurs.
Du point de vu de l'originalité dans la musique, 28,4%
des prospects sont attirés par la musique de AWADI à cause de
cet aspect. Le rap par essence est une musique originaire des
« ghetto39(*) » des Etats-Unis, mais c'est avec
une alchimie parfaite que Didier AWADI y intègre des instruments
africains tels le « Djembé » ou le Kora.
Une minorité, constituant un pourcentage de 10,4%
prétendent aimer la musique de AWADI pour d'autres raisons. Les raisons
les plus souvent citées étant les mêmes que
précédemment mais d'une autre manière.
Graphique III-15 : Combien seriez-vous prêt
à payer pour un CD original de AWADI ?
Une fourchette de plusieurs prix a été
proposée aux consommateurs de musique rap interrogés afin de
jauger leur aptitude et leur pouvoir d'achat en ce qui concerne l'acquisition
d'un CD original. Le prix des supports cassettes étant standard, on
s'est donc focalisé sur les CD.
La majorité, 58,4%, confie ne pouvoir se limiter
qu'à 2500 CFA pour l'acquisition d'un CD original. Une autre portion
quant est prête à payer jusqu'à 5000 CFA, et seulement 4,4%
débourseraient 10.000 CFA. D'autres par contre, seraient prêts
même à payer plus pour un CD original.
Graphique III-16 : Seriez vous prêt à
acheter un album d' AWADI via le net ?
Il faut reconnaître que la majorité des
consommateurs sont réticents à l'idée d'acheter un Album
Via le net. En effet, ils répondent en majorité
« non », à l'idée de devoir avoir recours au
net pour acquérir un album. Contrairement aux 63,2% qui sont
sceptiques, 32,8% sont optimistes par rapport au fait d'acheter les albums via
le net.
Question 16 : Pour quelle(s) raison(s) ?
Apres avoir recueillis les avis des consommateurs sur les
possibilités d'acheter un album via le net, nous avons essayé de
savoir pourquoi ceux-ci seraient ou ne seraient pas prêt à cette
éventualité.
· Pour ce qui concerne les partisans d'achat d'album via
le net, les raisons avancées sont une question de mobilité. Selon
eux il serait beaucoup plus intéressant de ne pas avoir à se
déplacer pour obtenir le produit de leur choix et l'Internet
s'avère être l'opportunité pour cela et l'exploiter serait
une bonne chose.
Une des raisons qui animent leur enthousiasme est la
rapidité. Selon eux, télécharger un son prendrait beaucoup
moins de temps que se rendre au marché pour acquérir le produit.
Aussi télécharger un son sur le site de Didier Awadi serait une
garantie que le produit est original et qu'il n'est entaché d'aucune
irrégularité. D'autres pensent que télécharger un
son via le net leur coûtera moins cher car ils auront la
possibilité d'acheter le morceau de leur choix et non l'album complet.
Ceci équivaut, si on fait le rapprochement avec la commercialisation des
produits banaux, à une vente au détail.
Pour d'autres acheter un album sur le net serait tout
simplement un phénomène à la mode et ne s'y adonneront que
pour être à la mode.
· Ceux qui ont répondus
« non » à l'achat d'album via le net sont
majoritaires (63,2%). Pour la plupart d'entre eux, la réticence vient du
fait qu'il ne maîtrisent pas l'outil informatique et ne sont pas trop
familiariser à l'Internet. Donc le seul frein est constitué leur
ignorance pour l'Internet. Pour ceux qui sont rompu aux pratiques de
l'Internet, ils disent ne pas être intéressés par la vente
d'album sur le net car ils pourraient bien avoir l'album en question sur le
net sans avoir à dépenser un franc.
Pour d'autres, le fait d'acheter un album sur le net leur
reviendrait plus cher donc pas question d'essayer. Une autre partie quant
à elle, préfère la voix traditionnelle,
c'est-à-dire aller au marché ou chez le disquaire.
Chapitre IV : Recommandations
Apres nos recherches, et après avoir fait une analyse
minutieuse de l'environnement musical actuel, plus particulièrement
celui du studio Sankara, nous pouvons nous avancer à faire quelques
recommandations à l'endroit de cette structure.
D'un autre coté nous avons essayé de restreindre
notre étude sur un produit bien précis de l'entreprise à
savoir Didier AWADI.
I- Marketing musical, facteur de survie
Le secteur de la musique étant confronté
à un environnement très instable, subit de tout part les effets
de celui-ci.
La concurrence se fait de plus en plus sentir, car les
artistes foisonnent de partout. Les produits musicaux inondent le marché
et offre au public une large gamme de choix. À partir de ce moment, il
sera question de sortir du lot et de survivre dans cet environnement
concurrentiel très dense.
Dés lors, puisqu'il s'agit d'entreprises musicales, de
produits musicaux et d'un public musical il est s'avère alors pertinent
de recommander à ces structures d'adopter un marketing purement musical
qui saura prendre en compte tous les facteurs et aléas qui agissent dans
ce domaine.
Le marketing musical devra alors intervenir à plusieurs
niveaux :
1- Etude de marché :
Les habitudes voulant que les entreprises musicales aillent du
produit vers les consommateurs, le marketing musical lui se souciera des
besoins et attentes du client et aussi des tendances musicales actuelles ;
(c'est ainsi qu'on verra Youssou NDOUR évoluant dans le
« Mbalax », faire volontiers un titre zouk, ou Didier
AWADI, évoluant dans le Rap faire une alchimie entre Rap et
« Coupé Décalé »).
Pour se faire, des études de marché seront
réalisées en vue de présenter aux consommateurs, le
produit répondant le plus à leurs besoins et à leurs
attentes.
C'est dans ce sens que l'on a élaboré un
questionnaire en vu d'avoir les points de vu des consommateurs sur le produit
AWADI. Apres avoir recueillit des informations allant dans ce sens nous pouvons
faire des recommandations quant au produit AWADI.
En effet, nous sommes plus en mesure de dire à
l'entreprise Sankara, qui sont ses clients et quelles sont leurs attentes en
ce qui concerne le produit AWADI.
Fort de ces informations nous pouvons, avancer quelques
suggestions qui si elles sont prises en compte permettrons à
l'entreprise de mieux atteindre sa cible, et aussi de mieux répondre aux
attentes des consommateurs tout en prenant en compte les facteurs
technologiques qui interfèrent dans la manière dont la musique
est consommée.
· Concurrence :
L'entreprise, même si les produits concurrents au
produit AWADI sont assez nombreux sur le marché, devra plus prendre en
compte trois principaux concurrents à savoir : DAARA-J, DUGGY T, ou
encore PEE FROISS, qui dans une question faisant appel au « top of
mind », sont venu le plus régulièrement
· Produit AWADI :
L'étude de notoriété du produit AWADI
révélant un fort taux de 95,2% montre la forte présence de
celui dans l'esprit des consommateurs. Pourtant celui-ci n'est consommé
que par 19,2% des consommateurs de musique rap en général.
La majorité des consommateurs vont vers le produit
AWADI ou lui sont fidèles à cause de ses textes, contre une
minorité qui opte pour le style et l'originalité. Ce qui fait
même si le contenu est apprécié, cela doit aller de paire
avec un contenant qui doit aussi attirer, afin d'atteindre le maximum de
publique.
· Prix :
L'enquête menée a mis l'accent sur le prix
psychologique, c'est-à-dire le prix que les consommateurs de AWADI sont
prêts à débourser pour acquérir un album original
cela sans pour autant passer par les facilités qu'offre la technologie,
à savoir la piraterie ou les téléchargements
« peer to peer ». Une fourchette allant de 2500 CFA
à plus de 10 000 CFA étant proposée, la
majorité composé de 58,2% prétend n'avoir les moyen de ne
débourser pas plus de 2500 CFA pour acheter un album original. Fort de
ce constat, l'entreprise devra mettre en oeuvre une stratégie permettant
de réduire le coût de revient des albums afin de prendre en compte
le pouvoir d'achat de son public qui est en majorité très jeune
donc possédant un pouvoir d'achat assez faible.
· Disponibilité :
Environ 49% des prospects pensent que le produit AWADI n'est
pas disponible. Cette portion comportant la majorité pousse à
repenser une nouvelle manière de distribuer le produit. Il sera alors
question d'agir au niveau de la distribution numérique
c'est-à-dire faire en sorte que le produit soit le maximum
présent au niveau de tous les points de ventes et pourquoi pas
créer un nouveau canal de distribution.
La différence entre le produit original et le produit
piraté mis à part le fait que le prix est plus
intéressant pour le second est que : « le
consommateur va vers le produit original pour l'avoir tandis que le produit
piraté va vers le consommateur pour se faire avoir ». En
effet, la distribution des CD piratés se fait de manière
intensive. C'est ainsi qu'on voit des CD piratés à chaque coin de
rue sous l'oeil passif de tout un chacun et au grand bonheur du consommateur.
Celui-ci n'a plus besoin de se déplacer pour acquérir le nouveau
produit de AWADI et à un moindre prix. D'où l'ironie de Didier
AWADI disant : "Chez nous, il y a au même feu rouge
un policier et un pirate !"
2- Distribution digitale :
L'essor des ventes de musique en ligne a des
répercussions sur un large éventail d'acteurs, notamment
artistes, consommateurs, industrie phonographique et nouveaux
intermédiaires numériques.
Et c'est là que la distribution digitale
apparaît. Car Internet est devenu le meilleur moyen de se faire
connaître et de toucher un maximum de public.
Si le terme « évoluer avec son
temps » est bien fondé, c'est là où il prend
tout son sens. En effet, à travers les années on a
constaté que les supports de distribution de la musique n'ont pas
cessés d'évoluer. C'est ainsi qu'on est passé des vinyles
33 et 45 tours, aux cassettes audio pour arriver aux CD audio. Voila, seulement
aujourd'hui une tendance se dessine avec l'apparition du format MP3.
Les consommateurs, pour un soucis de :
· Stockage (un format MP3 stock 12 fois
plus de fichiers qu'un CD audio normal),
· Mode (on est à l'ère du
numérique et le consommateur veut être à la mode),
· Temps (télécharger un
produit directement sur le net prend moins de temps que d'aller acquérir
le produit physique en magasin),
Ne prennent plus le temps d'aller chez le disquaire,
l'Internet offre déjà tout sur place. Un nouveau canal s'est
crée. Le marketing musical doit prendre en compte ce canal.
Déjà, des plateformes de distribution sur le net ont vu le jour
à l'image de U- Tube, My Space ou encore des plateformes
indépendantes. Mis à part ces plateformes l'entreprise pourra
elle-même mettre à la disposition de ses consommateurs qui ont la
culture, du net ses produits. Cela peut se faire à travers des sites
personnels avec des fichiers audio protégés en écriture,
c'est-à-dire ne pouvant faire l'objet de copie illégale.
Pour être dans l'ère de la globalisation, et
entrer de plein fouet dans la mondialisation l'entreprise Sankara doit
forcement distribuer ses produits à travers le net. La mutation semble
imminente. Peut être que bientôt le CD sera un souvenir. Pour
anticiper sur cette possible obsolescence, l'entreprise à travers son
service marketing musical devra dés maintenant penser au nouveau
support, donc au nouveau canal qui s'occupera d'amener les produits musicaux
jusqu'aux consommateurs finaux.
3- Prise en compte de la piraterie et du peer to
peer
Le marché local, c'est-à-dire le public
immédiat, est partout en avance et ne cesse d'étonner et de
prendre de cours ceux qui cherchent à le capter. Il s'initie à
grande vitesse aux nouvelles technologies, et télécharge le clip
de AWADI, ses sons, mais aussi tout ce qu'il peut pirater.
Bons nombres de MP3 illicites disponibles avant la date de
lancement d'un disque, seraient diffusés à partir des versions
livrées à la presse. Il serait alors pertinent de créer
des démos mettant sur support rien que des extraits des meilleurs titres
de l'album. Ces meilleurs titres étabt sélectionnés
après un test sur un échantillon de consommateurs. Le pirate est
doté de tous les outils dont il à besoins sur le net. La liste
des cinq logiciels les plus populaires du site
www.01net.fr40(*) ressemble à
une trousse à outil du pirate :
· Le logiciel P2P Kazaa, pour
télécharger des fichiers,
· Winzip, pour décompresser les
programmes compressés,
· Winamp, pour lire les MP3,
· La dernière version de DivX,
pour lire les films, et
· Nero, pour graver les fichiers obtenus
sur un CD-ROM vierge.
4- du point de vu juridique
En conclusion, si l'on veut que les industries culturelles
profitent pleinement de la révolution technique que représente la
numérisation des contenus, il est nécessaire de définir un
cadre juridique pour les échanges de fichiers. Dans la mesure où
l'instauration d'une licence légale et l'encadrement du marché de
gros sont complémentaires, un tel cadre juridique devrait inclure des
dispositions visant à assurer le développement de la musique en
ligne payante :
· une régulation du marché de gros
(ouverture des catalogues des éditeurs et prix plafond pour la cession
aux plateformes de téléchargement),
· l'obligation d'assurer l'interopérabilité
entre les différents standards de musique en ligne,
· la suppression des techniques DRM,
économiquement nuisibles et dangereuses pour la sécurité
informatique.
A terme, les échanges gratuits serviront à la
diffusion vers des marchés de toute façon non solvables, tout en
offrant sécurité juridique aux utilisateurs et juste
rémunération aux ayants droits, tandis que les plateformes
payantes pourront pratiquer des prix inférieurs aux valeurs actuelles,
tout en offrant des services complémentaires et en dégageant une
marge importante grâce à la disparition des frais de fabrication
et de diffusion des supports physiques.
Conclusion
La législation sur le droit d'auteur influe directement
sur la façon de régler le problème du piratage des oeuvres
protégées par le droit d'auteur. D'une part, il est probable que
les technologies numériques permettant le partage de fichiers ont
accéléré le progrès de nouveaux canaux de
distribution et de marketing pour la musique; d'autre part, il demeure injuste
que soient privés de recours ceux estimant subir le vol de leurs
créations en raison de ces mêmes technologies. L'absence de
conclusions juridiques sur la question des utilisations non autorisées
des oeuvres n'est bonne pour personne et entrave vraisemblablement l'essor des
nouveaux médias et de nouvelles entreprises
Les fournisseurs d'accès à Internet (FAI),
depuis toujours, trouvent un intérêt évident dans le
développement du piratage : son explosion multiplie les besoins des
utilisateurs en bande passante et en durée de connexion. Ces acteurs ne
peuvent ouvertement se déclarer favorable au piratage, ce qui impose un
double discours censé rassurer les autorités et séduire
les consommateurs
Si on en arrive au point où on ne peut plus
contrôler, ni la piraterie, ni le peer to peer qui nuisent gravement aux
ventes d'albums
Bibliographie
· Stratégies d'internationalisation,
développement international de l'entreprise, par Jean-Paul LEMAIRE avec
la collaboration de Gérard PETIT, édition DUNOD,
2ème édition, Paris, 2003 ;
· Marketing, aide-mémoire par Claude DEMEURE,
édition DALLOZ, Paris, 2003 ;
· Mercator
· Manuel de Gestion : deuxième
édition, volume 1, Ellipses Edition
· Marketing S.A, 2004 Kotler et Dubois
· Quotidien le soleil
· Alpert J et Alpert M. (1990), «music influences on
mood and purchase intention» psychology and marketing
· magazine PERFORMANCE
· Archives du BSDA (Bureau Sénégalais du
Droit d'Auteur)
· Aymeric Pichevin (1997) « Le disque à
l'heure d'Internet : L'industrie de la musique et les nouvelles technologies de
diffusion » / Harmattan
· Paul Lapoule/ « Michel Polnareff : Un nouveau
marketing musical »/ Negocia
Webographie
· www.awadimusic.com
· www.zdnet.fr
· www.studiosankara.com)
· www.africatime.com
· http://www.news.com
· http://www.centor.ulaval.ca
· http://www.lcpan.fr
· www.disqueenfrance.com
· www.yahoo.fr
· www.google.fr
· www.msn.fr
· www.01net.fr
Table des matières
* 1 Tiré du guide
d'entretien réalisé le 16/03/2007
* 2 P.
Kotler et B. Dubois (1994), Marketing Management chap. IV
* 3
Sources : BSDA (Mr David Diadhiou). mardi 30 janvier 2007
* 4 (Manuel de gestion
vol.1 deuxième édition page 242).
* 4 Tiré
du guide d'entretien réalisé le 17/03/07 15h30mn
* 5Le
peer-to-peer définit les échanges de fichiers à
travers le net sans contreparties financières.
* 6
(Motion Picture Experts Group, Audio Layer 3)
* 7Source :
Quotidien le SOLEIL/Edition du Lundi 12 Mars 2007
* 8 La CCMP est un
éditeur, distributeur de produits pédagogique pour les formateurs
en sciences de gestion.
* 9 Source :
www.awadimusic.com
* 10 Interview
réalisée dans le site :
www.disqueenfrance.com/pdf/marketing
* 11 Artwork :
Désigne la réalisation graphique du livret et de la jaquette de
votre CD. Les photos, les textes, le style, la maquette. Bref, la mise en place
et en image de tout le contenu du produit et de l'artiste
* 12 Les musiques shop sont
l'équivalent des disquaires
* 13 Dans un contrat de licence
le label duplique, vend le produit et les bénéfices sont
partagés.
* 14 Tiré du guide
d'entretien réalisé le 16/03/2007
* 15 Tiré du guide
d'entretien réalisé le 16/03/2007
* 16 Temps de passage d'un
morceau dans une programmation radiophonique en général
gratuit
* 17 Le « bouche
à oreille » qui aide beaucoup a la promotion des produit
musicaux
* 18 Le plus souvent
utilisé pour toucher un public jeune les graphiti en sont un exemple.
*
19 Un logiciel libre, (en anglais
: "Free software" ou "Open Source software") est un logiciel qui peut
être utilisé, copié, étudié, modifié
et redistribué sans restriction.
* 20
(Source : http://www.lcpan.fr consulté le 11 décembre
2006).
* 21 (Etude
[.pdf] réalisée en 2005 par le «Berkman Center for Internet
& Society at Harvard Law School» et la société
Gartner).
* 22 Propos
recueillis par l'AFP lors du sommet de l'OMD (organisation mondiale de la
douane ; 169 membres)
* 23
Vinyle : Matière qui compose le disque noir. La
polymérisation du chlorure de vinyle permet d'obtenir le polychlorure de
vinyle.
* 24
Walkman (Marque déposée). Ou "baladeur" en
français. Sorte de petit poste radiocassette portatif, léger avec
casque
* 25
(Holm (1995) p.398).
* 26 Le mp3
permet de diviser par 12 la taille du fichier sans que l'oreille humaine ne
puisse percevoir une différence de qualité
* 27
Quand on achète un CD, on peut en faire quelques copies pour
soi et ses proches ; c'est ce qu'on appelle la
"Copie privée".
* 28
Source http://www.centor.ulaval.ca, consulté le 20 mars 2007
* 29 Source:
No Electronic Theft Act, Krim (2004)
* 30
Le Rio PMP 300, source http://www.news.com, consulté le 16
mars 2007
* 31
Krim (2004) p.36.
* 32
Politico-Réglementaire, Economique et Social, Technologique
* 33 Jean Paul
LEMAIRE- Stratégie d'Internationalisation - Développement
International de l'Entreprise 2ieme édition DUNOD - p.21
* 34 Jean
Paul LEMAIRE Stratégie D'internationalisation édition DUNOD
(2003) P.21
*
35Sources : Souleymane SECK magasine
PERFORMANCE novembre 2006
* 36Extrait de
www.Africatime.com consulté le 17 mars2007
* 37
Tiré du guide d'entretien réalisé le 16/03/07 (Didier
AWADI)
*
38Source : magasine
PERFORMANCE novembre 2006
* 39 Nom que l'on donne aux
taudis et bas quartier, Habités par les noirs aux USA
* 40Source
www.01net.fr
|