VI. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons présenté la nouvelle
vision du Web sémantique, qui vient pour améliorer l'exploitation
des ressources sur le Web, on ajoutant des métadonnées traitables
par machine.
Nous avons présenté comment la norme XML a
construit un premier niveau sémantique, qui est à la base des
langages RDF, RDFS et OWL qui permettent l'écriture des
métadonnées décrivant les ressources Web.
On a aussi parler de quelques travaux du Web
sémantique, et de comment l'usage des ontologies en particulier, permet
d'améliorer la recherche d'information, l'adaptation, personnalisation
des contenus et encore l'intégration du sources de données
hétérogènes, chose qui va satisfaire les utilisateurs de
la plupart des applications Web dans différents domaines et y compris
le
e-learning.
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Ontologies & e-learning
Ontologies are formal and consensual specifications of
conceptualizations that provide a shared understanding of a domain, an
understanding that can be communicated across people and application
systems. (Fensel D., Ontologies: A Silver Bullet for knowledge Management
and Electronic Commerce ,Springer , Berlin-Heidelberg-New York,
2004)
I. Introduction
La démarche du Web sémantique consiste à
ajouter des métadonnées aux ressources Web qui décrivent
leurs contenus et leurs fonctionnalités, ces métadonnées
doivent s'appuyer sur des ontologies afin de pouvoir être partagés
et munies d'interprétations opérationnelles. Les ontologies
constituent l'une des bases les plus importantes de l'approche Web
sémantique pour le e-learning.
Ce chapitre contient une présentation de la notion
d'ontologie, une description des méthodologies et des outils
d'ingénierie ontologique suivie par une exploration de l'apport des
ontologies aux systèmes e-learning.
II. Les ontologies II.1. Historique sur
l'ontologie
L'ingénierie de connaissances (IC) a longtemps
été considérée comme le domaine de
prédilection du développement d'expertise en conception de
système à base de connaissances. Malgré le fait que
l'ingénierie des connaissances ait contribué à
accroître cette expertise en l'organisant dans une perspective
computationnelle, certains membres de la communauté de l'intelligence
ont éprouvé le besoin de passer à une ingénierie
s'appuyant plus solidement sur des fondements théoriques et
méthodologiques, afin d'améliorer la conception des
systèmes intelligents ;historiquement, l'ingénierie ontologique
(IO) a émergé de l'ingénierie des connaissances
l'ingénierie ontologique permet de spécifier la conceptualisation
d'un système,
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c'est à dire, de lui fournir une représentation
formelle des connaissances qu'il doit acquérir, sous la forme de
connaissances déclaratives exploitables par un agent. Ainsi,
l'exploitation par un mécanisme d'inférence, d'une
représentation de type déclarative telle que l'ontologie, tout en
suivant les règles d'inférence définie dans cette
ontologie, est la source de l'intelligence de système.
L'ingénierie de connaissances a ainsi donné
naissance à l'ingénierie ontologique, où l'ontologie est
l'objet clé sur lequel il faut se pencher. La nécessité
d'une ontologie et d'une ingénierie ontologique des systèmes
à base de connaissances commence à être comprise et
accepté. [8]
II.2. Notion d'ontologie
Le mot « Ontologie » vient du grec : ontos
pour être et logos pour univers. C'est un terme
philosophique introduit au XIXème siècle qui
caractérise l'étude des êtres dans notre univers.
En informatique, plusieurs définitions ont
été données à l'ontologie :
En 1993, Gruber propose sa définition : « An
ontology is an explicit specification of a conceptualization »
En 1997, Borst modifia légèrement la
définition de Gruber en énonçant que: « Une
ontologie est définie comme étant une spécification
formelle d'une conceptualisation partagé »
Ces deux définitions ont été
expliquées par Studer et ses collègues comme suit :
Conceptualisation réfère à un modèle
abstrait d'un phénomène dans le monde, en ayant identifiés
les concepts appropriés à ce phénomène.
Explicite signifie que le type de concepts
utilisés et les contraintes liés à leur usage sont
définis explicitement.
Formel réfère au fait qu'une ontologie
doit être traduite en langage interprétable par une machine.
Partagé réfère au fait qu'une
ontologie capture la connaissance consensuelle,c'est-à-dire non
réservée à quelques individus,mais partagée par un
groupe ou une communauté.[8]
Le domaine de l'ontologie attire l'attention parce qu'une
ontologie fournit :
1) une structure conceptuelle de base à partir de
laquelle il est possible de développer des systèmes à base
de connaissances qui soient partageables, et réutilisables.
2) l'interopérabilité entre les sources
d'information et de connaissances.
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Considérons les différences entre deux types
d'ontologies : une ontologie orientée Web sémantique, et une
ontologie orientée concept. Une ontologie orienté concept traite
les concepts fondamentaux du monde cible qui demandent à être
examinés en profondeur tandis qu'une ontologie orienté Web
sémantique est un vocabulaire lisible par ordinateur qui définit
la signification des métadonnées ; elle est utilisée
principalement pour réaliser l'interopérabilité
sémantique entre les ressources informationnelles grâce aux
métadonnées. Ce type d'ontologies peut être
qualifiée d'ontologie de surface, puisqu'elle ne traite pas
nécessairement de la structure conceptuelle profonde du monde cible.
[9]
Pour mieux saisir la notion d'ontologie on présente ici
ce qui est la différence entre une ontologie et une base de connaissance
et entre une ontologie et une hiérarchie de classes dans le paradigme
orienté objet.
II.2.1. Différence entre ontologie et base de
connaissance
Farquhar en 1997 lors d'un forum de discussion sur l'ontologie
propose que plus la réponse aux questions suivantes soit positive, plus
c'est ontologique que base de connaissance:
« Est ce que cela exprime la connaissance
consensuelle d'une communauté de gens ? Est-ce que les gens l'utilisent
comme une référence de termes définis avec
précision ? Est-ce que le langage utilisé est suffisamment
expressif pour que les gens puissent dire ce qu'ils veulent dire ? Est-ce que
cela peut être utilisé pour de multiples cas de résolution
de problèmes ? Est-ce que c'est stable ? Est-ce que cela peut être
utilisé pour résoudre une variété de
différents types de problèmes ? Est-ce que cela peut être
utilisé comme pont de départ pour construire de multiples types
d'applications incluant une base de connaissances, un schéma de base de
données ou un programme orienté objet ? ».
Cela veut dire qu'une différenciation claire entre
« ontologie » et « base de connaissances» devrait se faire
à partir de son rôle, une ontologie fournit un système de
concepts qui sont utilisées pour construire une base de connaissances
par-dessus ; par conséquent, une ontologie peut être une
spécification de la conceptualisation du monde cible que se fait
l'ingénieur qui construit la base de connaissances, donc un méta
système d'une base de connaissances traditionnelle.
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II.2.2. Différence entre ontologie et
hiérarchie de classes
Au niveau supérieur, la méthodologie de
développement d'une ontologie et celle d'une hiérarchie
orientée objet sont similaires. Cependant au niveau inférieur,
l'ontologie se concentre sur les aspects déclaratifs tandis que la
hiérarchie orientée objet se concentre sur les aspects
reliés à la performance. Par conséquent, la
différence essentielle entre les deux est que l'ontologie exploite la
représentation déclarative, tandis que le paradigme
orienté objet est intrinsèquement procédural, la
signification d'une classe, d'une relation entre des classes, ainsi que les
méthodes sont intégrées de façon
procédurale.
Dans le paradigme ontologique les descriptions sont faites de
façon déclarative, ce qui permet au système de modifier
son comportement en modifiant la connaissance qu'il possède. [9]
II.3. Composantes d'une ontologie
Les connaissances décrivant un domaine on utilisant la
notion d'ontologie sont représentés par les cinq
éléments suivants : Les concepts, les relations, les axiomes, les
fonctions et les instances.
· Concept
Les concepts peuvent être une pensée, un
principe, une notion profonde. Ils sont appelées aussi termes ou classes
de l'ontologie, selon Gomez Pérez ces concepts peuvent être
classifiés selon plusieurs dimensions :
1) niveau d'abstraction (concret ou abstrait).
2) Atomicité (élémentaire ou
composée).
3) Niveau de réalité (réel ou fictif).
· Relation
Les relations d'une ontologie désigne les
différentes interactions et corrélations entre les concepts de
l'ontologie ces relations englobent les associations suivantes :
Sous classe de (spécification ou
généralisation), partis de (agrégation ou composition),
associé a, instance de, est un ... etc.
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· Axiome
Les axiomes sont utilisés pour décrire les
assertions de l'ontologie qui seront considérés après
comme vrais, cette détermination a pour but de définir les
significations des composants d'ontologie, les contraintes sur les valeurs des
attributs, et les arguments de relations.
· Fonction Elles constituent des cas
particuliers de relation, dans laquelle un élément de la
relation, le nième
est défini en fonction des n-1 éléments
précédents.
· Instance
C'est une définition extensionnelle de l'ontologie, par
exemple les individus « Amina » et « Saloua » sont des
instances du concept «personne». [2]
II.4. Classification des ontologies
Les ontologies peuvent être classifiées selon
plusieurs dimensions. Parmi celles-ci, nous en examinerons quatre :
II.4.1. Typologie selon l'objet de
conceptualisation
Par rapport à l'objet de la conceptualisation de
l'ontologie, quatre catégories au moins peuvent être
identifiées :
· Ontologie d'application
Contrairement a l'ontologie de domaine, l'ontologie d'une
application donnée ne peut pas être réutilisée pour
d'autre application, elle sert a décrire des conceptualisations de
domaine spécifique à l'application en question.
· Ontologie de domaine
Ces ontologies peuvent être réutilisées
pour plusieurs applications qui touchent un domaine, elle concerne la
description et la définition des connaissances d'un domaine à la
qu'elle l'application désirée appartienne.
· Ontologie générique (ontologie de
haut niveau)
Cette ontologie a l'objectif d'exprimer les connaissances
acceptables par différents domaines, elle permet de catégoriser
les choses du monde, par exemple, les relations, les actions, l'espace, le
temps, etc.
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· Ontologie de représentation des
connaissances (méta ontologie) Elle décrit les concepts
utilisés par les langages de représentation des ontologies.
II.4.2. Typologie selon le niveau de détail de
l'ontologie
par rapport au niveau de détail utilisé lors de
la conceptualisation de l'ontologie en fonction de l'objectif
opérationnel envisagé pour l'ontologie, deux catégories au
moins peuvent être identifiées :
· Granularité fine
On parle sur ce niveau lorsque les ontologies sont
très détaillées, ou possèdent un vocabulaire plus
riche capable d'assurer une description détaillée des concepts
pertinents d'un domaine ou d'une tâche. Ce niveau de granularité
peut s'avérer utile lorsqu'il s'agit d'établir un consensus entre
les agents qui l'utiliseront.
· Granularité large
Correspondant à un vocabulaire moins
détaillé comme par exemple dans les scénarios
d'utilisation spécifiques où les utilisateurs sont
déjà préalablement d'accord à propos d'une
conceptualisation sous -jacente. Les ontologies de haut niveau possèdent
une granularité large, compte tenu que les concepts qu'elles traduisent
sont normalement raffinés subséquemment dans d'autres ontologies
de domaine ou d'application.
II.4.3. Typologie selon le niveau de
complétude
Par rapport au niveau de complétude, trois
catégories au moins peuvent être identifiées :
· Niveau sémantique
Tous les concepts (caractérisés par un
terme/libellé) doivent respecter les quatre principes
différentiels :
> communauté avec l'ancêtre.
> différence (spécification) par rapport
à l'ancêtre.
> communauté avec les concepts frères
(situés au même niveau).
> différence par rapport au concepts frères
(sinon il n'aurait pas lieu de le définir).
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Ces principes correspondent à l'engagement
sémantique qui assure que chaque concept aura un sens univoque. Deux
concepts sémantiques sont identiques si l'interprétation du terme
à travers les quatre principes différentiels aboutit à un
sens équivalent.
· Niveau référentiel
Outre les caractéristiques énoncées au
niveau précédent, les concepts référentiels (ou
formels) se caractérisent par un terme dont la sémantique est
définie par une extension d'objets. L'engagement ontologique
spécifie les objets du domaine qui peuvent être associés
aux concepts, conformément à sa signification formelle. Deux
concepts formels sont identiques s'ils possèdent la même
extension.
· Niveau opérationnel
Outre les caractéristiques énoncées au
niveau précédent, les concepts du niveau opérationnel ou
computationnel sont caractérisés par les opérations qu'il
est possible de leur appliquer pour générer des inférences
(engagement computationnel).deux concepts opérationnels sont identiques
s'ils possèdent le même potentiel d'inférence.
II.4.4. Typologie selon le niveau de
formalisme
Par rapport au niveau du formalisme de représentation du
langage utilisé pour représenter les ontologies, on distingue des
ontologies:
· informelles :dans un langage naturel
(sémantique ouverte).
· semi informelles : dans un langage
naturel structuré et limité.
· semi formelles :dans un langage
artificiel défini formellement.
· formelles : dans un langage artificiel
contenant une sémantique formelle. [2] II.5. Principes de
construction des ontologies
Le processus de construction d'ontologies, appelé
ingénierie ontologique, peut être décrit selon les
principes qui le gouvernent, et les méthodologies et les outils qui le
soutiennent.
II.5.1. Principes
Il existe un ensemble de critères et de principes qui ont
fait leurs preuves dans le développement des ontologies et qui peuvent
être résumés comme suit :
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· Clarté et objectivité
(Gruber)
L'ontologie doit fournir la signification des termes
définis en fournissant des définitions objectives ainsi qu'une
documentation en langue naturelle.
· Complétude (Gruber)
Une définition exprimée par des conditions
nécessaires et suffisantes est préférée à
une définition partielle (définie seulement par une condition
nécessaire et suffisante).
· Cohérence (Gruber)
Une ontologie cohérente doit permettre des
inférences conformes à ces définitions.
· Extensibilité ontologique maximale
(Gruber)
De nouveaux termes généraux et
spécialisés devraient être inclus dans l'ontologie d'une
façon qui n'exige pas la révision des définitions
existantes (des définitions sur mesure).
· Principe de distinction ontologique
(Borgo)
Les classes dans une ontologie devraient être
disjointes.
· Distance sémantique minimale
(Arpirez)
Il s'agit de la distance minimale entre les concepts enfants
de mêmes parents. Les concepts similaires sont groupés et
représentés comme les sous classes d'une classe, et devraient
être définis en utilisant les même primitives,
considérant que les concepts qui sont moins similaires sont
représentés plus loin dans la hiérarchie.
· Normalisation des noms (Arpirez)
Ce principe indique qu'il est préférable de normaliser les
noms autant que possible.
Cet ensemble de critères et de processus est
généralement accepté pour guider le processus
d'ingénierie ontologique. [8]
II.6. Processus de construction
Le processus de construction d'une ontologie exploitable au sein
d'un système informatique repose sur deux étapes :
l'ontologisation et l'opérationnalisation.
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· L'ontologisation consiste à construire une
ontologie conceptuelle. Construire une ontologie signifie qu'on a l'intention
de fournir une description du monde cible qui soit libre ou aussi libre que
possible, face à cette tâche l'ingénieur ontologique
considère les différentes sources de connaissance: des glossaires
de termes, d'autres ontologies, des textes, d'interviews d'experts, etc.
· L'opérationnalisation consiste à coder
l'ontologie conceptuelle obtenue à l'aide d'un langage de
représentation de connaissances opérationnel (doté de
mécanismes d'inférences).
Ontologisation
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Opérationnalisation
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Thesaurus, glossaires, Ontologies, cours, Textes, experts,
etc.
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Ontologie Opérationnelle
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Ontologie Conceptuelle
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Fig II.1. Processus de construction d'une
ontologie
Il est à noter que ce processus n'est pas linéaire
et que de nombreux allers-retours sont a priori nécessaires pour
développer une ontologie opérationnelle adaptée aux
besoins.
II.7. Méthodologies de construction
II.7.1. Méthode de Uschold et King «1995
»
Ils ont proposé la première méthode
d'ingénierie "générale", résultat de leurs travaux
de construction d'ontologies dans le domaine de la gestion des entreprises.
Initialement, cette méthode reposait sur quatre étapes :
- Identifier le but et la portée de l'ontologie.
- Construire l'ontologie : capturer les connaissances, coder,
réutiliser et intégrer des ontologies existantes.
- Évaluer l'ontologie.
- Documenter l'ontologie.
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II.7.2. Méthode de Uschold et King «1996
»
Distinguent trois possibilités pour identifier les
concepts qui seront présents dans l'ontologie :
- On part des concepts les plus génériques que
l'on déclinera en concepts de plus en plus spécifiques. Il s'agit
d'une approche de haut en bas (ou TOP DOWN).
- On part au contraire, de concepts spécifiques que l'on
organise avec des concepts plus génériques. C'est une approche
de bas en haut (ou BOTTOM UP).
- Identifier les concepts les plus importants (pas
forcément spécifiques ou génériques) et partir de
ceux-ci pour trouver les concepts plus génériques et plus
spécifiques dont on aura besoin. Cette approche part du milieu
vers les extrémités (ou MIDDLE OUT).
Dans la pratique, il n'y a pas d'approche purement « TOP
DOWN » ou « BOTTOM UP » surtout lorsqu'une ontologie
déjà existante est réutilisée.
II.7.3. Méthode de Bernaras et al «1996
»
Elle est conditionnée au développement d'une
application. Elle repose sur trois points :
- Spécifier l'application basée sur l'ontologie en
particulier les termes à collecter et les tâches à
effectuer en utilisant cette ontologie.
- Organiser les termes en utilisant les méta
catégories : concepts, relations, attributs, etc.
- Affiner l'ontologie et la structurer selon des principes de
modularisation et d'organisation hiérarchiques.
II.7.4. Méthode SENSUS de Swartout et al
«1997 »
Commence par la réutilisation d'une vaste ontologie
commune dans laquelle les concepts pertinents sont repérés afin
d'extraire le squelette initial de la future ontologie. L'ontologie initiale se
comporte comme une charnière entre les différentes ontologies
développées.
II.7.5. Méthode de Assenac-Grilles et al «
2000 »
La méthodologie de construction d'une ontologie à
partir de texte proposée par Aussenac-Gilles insiste sur l'étape
de conceptualisation.
II.7.6. Méthode de Bachimont « 2000
»
Propose de déterminer le sens d'un concept (noeud) dans
l'arbre ontologique (taxonomie). Cette
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méthode s'articule sur quatre principes :
- Le principe de communauté avec le père. - Le
principe de différence avec le père.
- Le principe de différence avec les frères.
- Le principe de communauté avec les frères.
II.7.7. Méthode OntoSpec de Kassel « 2002
»
Développée par l'équipe IC de LARIA
d'Amiens repose sur la notion d'axe sémantique groupant les sous
concepts d'un concept selon les caractéristiques impliquées dans
la définition de leur différentiation.
Malgré le nombre important de méthodes et de
démarches proposées, à l'heure actuelle on en compte une
trentaine, aucune n'a pu s'imposer. Ces méthodologies peuvent porter sur
l'ensemble du processus et guider l'ontologiste sur toutes les étapes de
la construction d'ontologies. [2]
II.8. Environnements et outils de
modélisation
Plusieurs environnements d'ingénierie ontologique ont
été développés afin de systématiser
l'ingénierie des ontologies. Les plus connus, selon Gomez-Pérez
(2000), sont :
· ONTOLINGUA.
· ONTOSAURUS.
· ODE.
· PROTÉGÉ .
II.8.1. ONTOLINGUA
Développé à l'Université de
Stanford, le serveur Ontolingua est le plus connu des environnements de
construction d'ontologies , il consiste en un ensemble d'outils et de services
qui supportent la construction en coopération d'ontologies, entre des
groupes séparés géographiquement.
II.8.2. ONTOSAURUS
Développé à l'Information Science
Institut de l'Université de Southern California.
Ontosaurus consiste en un serveur utilisant LOOM comme langage de
représentation des connaissances, et en un serveur de navigation
créant dynamiquement des pages HTML qui affichent la
hiérarchie
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de l' ontologie ; le serveur utilise des formulaires HTML pour
permettre à l'usager d'éditer l'ontologie.
II.8.3. ODE
Développé au laboratoire d'Intelligence
Artificielle de l'Université de Madrid. Les principaux
avantages de ODE (Ontology Design Environment) sont le module de
conceptualisation pour construire des ontologies et le module pour construire
des modèles.
II.8.4. PROTÉGÉ
Développé au département d'Informatique
Médicale de l'Université Stanford ; C'est un outil
qui permet :
- la construction des ontologies ;
- la personnalisation des formulaires d'acquisition des
connaissances ; - la génération automatique de code OWL, RDFS.
III. Les ontologies pour le e-learning
En Juin 2000 la commission européenne définit
le e_learning comme : « l'utilisation des nouvelles technologies
multimédias et de l'Internet, pour améliorer la qualité de
l'apprentissage en facilitant l'accès à des ressources et des
services, ainsi que les échanges et la collaboration à
distance ». Le e-learning et comme tout autre services sur le Web
peut bénéficier de la nouvelle vision du Web sémantique
tout en reposant particulièrement sur le potentiel des ontologies.
Cette partie sera consacrée à illustrer l'apport
des ontologies aux systèmes e-learning, mais au départ on
présentera quelques notions relatives au domaine du e-learning.
III.1. Définitions
III.1.1. Objet pédagogique
Un objet pédagogique, ou Learning Object (LO), peut
être défini comme "toute entité, sur un support
numérique ou non, pouvant être utilisée pour
l'apprentissage, l'enseignement ou la formation".Pour Yolaine Bourda et
Marc Hélier, "les objets pédagogiques peuvent être, par
exemple, des transparents, des notes de cours, des pages Web, des logiciels de
simulation, des programmes d'enseignement, des objectifs pédagogiques,
etc.". [2]
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Un objet pédagogique peut être
réutilisé pour différentes fins. Par exemple, un exercice
peut bien servir dans une série de TD que dans le cadre d'un examen.
III.1.2. Profil utilisateur
Il s'agit d'un ensemble de données persistantes qui
caractérisent un utilisateur ou un groupe d'utilisateurs particuliers.
Un tel modèle peut contenir des caractéristiques sur les
connaissances, les préférences, les centres
d'intérêts, etc.. d'un utilisateur. [6]
III.1.3. Plate forme de formation
Une plate-forme de formation est un logiciel qui assiste la
conduite des formations à distance. Elle est basée sur des
techniques de travail collaboratif et regroupe les outils nécessaires
aux trois principaux acteurs de la formation : apprenant, tuteur,
administrateur. Une plate forme utilise des moyens de travail et de
communication : visioconférence, e-mail, forums, chats, etc.
L'usage de ces systèmes est relativement standard, le
tuteur crée des parcours de formation, incorpore des ressources
pédagogiques et effectue un suivi des activités des apprenants.
L'apprenant, peut consulter en ligne ou télécharger les contenus
pédagogiques, effectuer des exercices, s'auto-évaluer et
transmettre des travaux à son tuteur pour les corriger. Les apprenant et
les tuteurs communiquent individuellement ou en groupe, et peuvent créer
des thèmes de discussion. L'administrateur, de son côté,
assure l'installation et la maintenance du système. [2]
Aujourd'hui il existe plusieurs choix concernant les plates
formes de formation, on peut citer : Plone, Gannisha, Cartable
électronique... etc.
III.2. Besoin des systèmes e-learning
On aborde ici les différents besoins d'un système
e-learning, ainsi que le rôle des ontologies à satisfaire ces
besoins :
III.2.1. Besoin en archivage et recherche
Une application e-learning est mise en ligne via l'utilisation
du Web. Compte tenu de la diversité et la croissance exponentielle
des ressources pédagogiques utilisées dans le cadre
d'une formation de type e-learning, il est de plus en plus difficile de
trouver les documents
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pédagogiques pertinents. Une application e-Learning
partage donc le même problème de pertinence avec le Web lorsque
les apprenants veulent accéder au savoir mis à leur disposition.
[2]
L'approche basée sur la recherche d'informations dans
la ressource même est limitée d'une part, par l'absence de
certaines informations qui ne sont pas généralement contenues
dans la ressource et d'autre part, par la nature multimédia des
ressources : la plupart des ressources de type image ou son ne contiennent pas
d'information textuelle.
La communauté du e-learning a convenu d'utiliser des
métadonnées. Les métadonnées fournissent un
ensemble commun de balises qui peuvent être appliquées à
n'importe quelle ressource, ce qui permet aux organisations de décrire,
indexer et rechercher leurs ressources.
V' Des métadonnées basées sur les
ontologies
Dans la perspective du Web sémantique, qui est en voie
de devenir une assise pour les environnements de formation à distance,
les ontologies offrent de façon spécifique une
sémantique riche, mieux que toute autre méthode de
représentation des connaissances connue.
Dans une problématique de recherche d'un contenu
pédagogique sur une plate forme d'enseignement, reposer sur le
vocabulaire conceptuel définit dans une ontologie peut aider à
améliorer la précision de cette recherche en évitant des
ambiguïtés au niveau terminologique et en autorisant des
inférences diminuant le bruit et augmentant la pertinence.
Prenons l'exemple simple d'une conversation entre un
étudiant et un enseignant : - « Vous pouvez me conseiller un livre
sur les équations différentielles ? »
- « Il y a le manuel de cours du professeur Carman sur
l'analyse à la bibliothèque. » - « Merci »
Dans une conversation aussi banale, l'étudiant a
généralisé sa requête au concept de « livre
», qui représente la catégorie la plus abstraite recouvrant
toutes les informations de réponses acceptables pour lui. L'enseignant,
sans même y prêter réellement attention, a utilisé sa
taxonomie de concepts pour en déduire qu'un « manuel de cours
» est un « livre », que les équations
différentielles » font partie de « l'analyse » et que par
conséquent sa réponse est pertinente. Le fait que la taxonomie
soit partagée apparaît implicite puisque le professeur suppose que
sa réponse sera comprise et qu'elle est effectivement. [10]
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De plus la définition et l'utilisation d'une
ontologie, sont une réponse pour résoudre les problèmes de
variabilité linguistique en permettant de contextualiser la
requête, c'est-à-dire en lui associant une sémantique
précise et bien définie. [11]
III.2.2. Besoin de partage
Le problème de compréhension commune dans le
e-learning survient sur plusieurs niveaux orthogonaux qui décrivent les
différents aspects d'usage des documents :
· Lors de la création du contenu
La probabilité que deux auteurs de contenus expriment
différemment le même concept est très élevée.
En d'autres termes, chacun peut fournir le contenu mais en utilisant des
mots-clés différents. Par exemple, le premier peut utiliser le
mot « auteur » alors que le deuxième utilise le terme «
créateur » pour référencer un acteur qui a fournit
une ressource d'apprentissage.
· Lors de l'accès et la recherche du contenu
par un utilisateur
Il existe un problème concernant les mots-clés
à employer pour faire la recherche du matériel d'apprentissage.
[12]
V' Un vocabulaire commun basé sur les
ontologies
La construction d'une ontologie se fait par la voie d'un
consensus, et représente ainsi la compréhension
partagée a priori d'un groupe ou d'une communauté, au lieu, comme
c'est le cas dans la plupart des systèmes, de reposer sur une
signification donnée par quelques individus ou par une autorité,
à laquelle tous doivent s'ajuster. [8]
De ce fait les fournisseurs de contenu d'apprentissage et les
apprenants seront en quelque sorte sur la même longueur d'onde (un
vocabulaire commun) et peuvent ainsi mieux partager le matériel
III.2.3. Besoin en réutilisation des objets
pédagogiques
Devant le volume de plus en plus croissant des documents
pédagogiques disponible sur le net, peu d'objets pédagogiques
sont réutilisables. La recherche et la sélection des fragments de
texte pertinents, des figures, des exercices, à partir d'un document
dans l'objectif de leurs réutilisation dans un nouveau document est
devenu presque impossible, de ce fait il est nécessaire que les
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concepteurs des documents pédagogiques aient à
leurs disposition un moyen d'accès rapide et flexible aux objets
pédagogiques pertinents.
V' Indexation des documents pédagogiques à
base d'ontologie
Un document pédagogique doit être indexé
selon une ontologie de domaine et une autre pédagogique :
· L'indexation domaine de document pédagogique
vise à indexer par les concepts du domaine les fragments qui y font
référence. Une ontologie de domaine permet de réutiliser
des modélisations déjà faites, construire des cours
cohérents à partir d'un même ensemble de concepts
· L'indexation selon le point de vue pédagogique
permet d'associer à l'objet pédagogique un objectif, un type de
tâche d'apprentissage, une opération d'enseignement... etc. Une
ontologie pédagogique permet de marquer et réutiliser des objets
pédagogiques présentant des propriétés
pédagogiques déjà répertoriées.
III.2.4. Besoin en personnalisation et
adaptation
Un système de e-learning est destiné à
une communauté des utilisateurs qui n'ont pas les mêmes attentes,
connaissances, compétences, centres d'intérêts, etc. Ils ne
sont capables de comprendre ou d'accepter que des documents dont
l'organisation, le contenu et la présentation, soient adaptées
à leurs besoins.
y' Une ontologie qui prit en compte les
caractéristiques des utilisateurs
L'indexation des documents pédagogiques doit prendre en
compte les caractéristiques des utilisateurs, afin de pouvoir fournir
pour chacun le contenu qui correspond à son profil.
Par exemple à partir des connaissances acquises par un
utilisateur dans un domaine particulier et des connaissances nécessaires
à la compréhension d'une ressource, on peut juger de la
pertinence de cette ressource et en informer l'utilisateur. [10]
III.3. Exemples d'utilisation des ontologies
Nous décrivons dans cette section quelques exemples
d'utilisation d'ontologies dans des systèmes de formation e-learning
:
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III.3.1. IMAT (Integrating Manuals And
Training)
IMAT repose sur l'utilisation d'ontologies pour la conception
de manuels de formation à partir de manuels constructeurs dans le
domaine technique de la maintenance. Pour réutiliser les versions
numériques des manuels techniques fournis par les constructeurs, ceux-ci
sont découpés en un ensemble de fragments indexés selon
des ontologies génériques, des ontologies domaines et autres
pédagogiques. Les fragments indexés sont à la disposition
des formateurs pour une recherche rapide et flexible basée sur les
ontologies. [13].
III.3.2. QBLS (Question Based Learning
System)
Pour l'étudiant, QBLS est un outil d'aide à la
résolution de questions de Travaux Dirigés (TD) reliées
aux connaissances clés du cours (les notions, les thèmes, et
le sujet de cours), des accès aux fiches contenant les
connaissances utiles sont conseillées pour répondre aux
questions. QBLS est un moyen d'inciter les étudiants à aller
chercher activement les connaissances. Dans cette optique, QBLS utilise une
ontologie pédagogique selon laquelle le document de cours est vu comme
un réseau de fiches (définition, exemple, formalisation,
précision) et de ressources abstraites (thème, notion, sujet de
cours), où chaque ressource abstraite réfère une ou
plusieurs fiches [2].
III.3.3. VIUM (Projet de repérage et de
visualisation du modèle de l'apprenant)
Dans le cadre de ce projet, un outil de repérage et de
visualisation, VIUM, a été conçu pour permettre
à l'utilisateur de sélectionner un concept central sur
l'écran. Une ontologie est utilisée pour s'assurer que les
concepts les plus proches sémantiquement sont visibles. Cette
sélection de concepts rendus visibles est une partie essentielle de la
visualisation qui assiste les apprenants dans l'exploration de domaines
comprenant des centaines de concepts. La tâche particulière ici,
est de montrer à un utilisateur ce qu'une ontologie computationnelle
permet d'inférer à partir d'informations comme
l'évaluation de l'apprenant sur sa propre connaissance [2].
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IV. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons présenté la notion
d'ontologie, ainsi que plusieurs méthodes et outils de
l'ingénierie ontologique, de plus on a montré l'apport des
ontologies aux systèmes elearning, de même on a fait allusion
à quelques projets e-learning, qui ont été
réalisé à base des ontologies.
De notre part, prenant en considération les
caractéristiques et les avantages que présentent les ontologies,
on a réalisé un travail qui s'articule autour d'une ontologie
dans une perspective de construction d'un vocabulaire partageable pour
l'annotation et la recherche de documents pédagogiques.
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