Université de Ouagadougou
Unité de Formation et de Recherche en
Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG)
Approfondissement financier et croissance économique au
Togo
Proposé par KOREM Ayira
Etudiant DEA/PTCI
Sous la direction du Professeur Souleymane SOULAMA
Chevalier de l,Ordre des Palmes
Académiques
RE SUME
Cet article a pour objectif d'évaluer l'impact de
l'approfondissement financier sur la mesure de la croissance économique
togolaise à court et long terme de 1965 à 2002.
Les modèles de croissance endogènes
précisent que l'approfondissement financier a un effet positif sur la
croissance du secteur réel. Certaines analyses militent en faveur du
sens bidirectionnel entre les deux secteurs d'une économie.
C'est pour donc vérifier la pertinence de ces
affirmations dans le cas du Togo que ce document est
rédigé.
L'analyse économétrique a permis de tester
la positivité de la relation entre le développement financier et
la croissance du secteur réel et l'existence d'une relation
bidirectionnelle entre les deux secteurs de l'économie
togolaise.
Partant des résultats économétriques,
la présente analyse montre notamment qu'au Togo, l'approfondissement
financier a un impact positif sur la croissance mais le sens de
causalité entre les différentes variables financières et
la mesure de la croissance économique reste mitigé.
Mots clés : Développement
financier, approfondissement financier, microfinance, croissance
économique.
1- Introduction
Au cours des quinze dernières années,
l'étude de la croissance économique est devenue l'un des champs
de recherche les plus actifs de la théorie macroéconomique. Les
théories modernes de la croissance mettent l'accent sur des
éléments d'explication différents quoique non exclusifs
(Katheline, 2000).
Selon la définition classique de François
Perroux, la croissance économique est : « l'augmentation soutenue
pendant une période longue d'un indicateur de production en volume
». En pratique, l'indicateur utilisé pour la mesurer est le produit
intérieur brut (PIB), et le taux de croissance est le taux de variation
du PIB.
Le niveau de croissance que les économies
développées et certaines économies en développement
connaissent est dû en partie à une profonde mutation de leurs
structures monétaires et financières. Etant donné que le
secteur financier en est un des fondamentaux, il serait alors nécessaire
sinon important de souligner la contribution de ce secteur dans
l'économie.
La théorie économique a toujours
été partagée entre deux courants de pensée sur
l'importance du système financier dans la croissance économique.
D'une part, il y a ceux qui, dans la lignée de Bagehot (1873) et Hicks
(1969), parlent de son rôle actif dans le démarrage de
l'industrialisation. D'autre part, il y a ceux qui ne croient pas à
l'importance de la relation entre finance et croissance économique.
Robinson (1952) et Lucas (1988) sont les principaux économistes de cette
tendance.
Le développement financier augmente la croissance
économique de multiples façons. La finance mobilise et rassemble
l'épargne, produit de l'information sur les investissements possibles de
sorte que les sources peuvent être canalisées vers leurs emplois
les plus productifs, surveille l'emploi des fonds, favorise le négoce,
la diversification et la gestion du risque, et facilite l'échange de
biens et services (Levine, 1997 et 2004).
Au Togo, comme dans la plupart des pays d'Afrique
Subsaharienne, le PIB a connu une faible augmentation. Le taux de croissance
annuel moyen du PIB de 2000 à 2005 se situe autour de
1,6% selon les indicateurs de la banque mondiale (2006). Il
faut donc rehausser le niveau de croissance économique de ces pays en
général et en particulier du Togo afin de converger vers une
dynamique de croissance soutenue.
Les crises bancaires des années 80 qui se sont
soldées par des faillites bancaires dans les pays en
développement et surtout en Afrique au sud du Sahara, ont contraint les
pays de l'UEMOA dont fait partie le Togo à s'engager dans le processus
de la libéralisation financière, réforme
préconisée par les tenants de libéralisation comme
solution. Cette libéralisation devait permettre une relance de
l'activité bancaire et financière et de facto propulser la
croissance du secteur réel. Mais selon Igué (2006) cette
libéralisation financière au sein de l'UEMOA ne s'est pas
soldée par une véritable concurrence sur les marchés
bancaires car le système bancaire est caractérisé par une
forte concentration et les marges d'intermédiation bancaires demeurent
élevées. L'auteur constate enfin que le monopole autrefois
détenu par l'Etat existe encore mais cette fois-ci détenu par le
privé et que cette situation est l'une des causes de la
surliquidité des banques de cette zone monétaire qui peut
influencer négativement l'efficacité bancaire.
L'objectif de cette étude est d'évaluer l'impact
du développement financier sur la croissance de l'économie
togolaise à court et long terme sur la période 1965-2002.
La plupart des analyses empiriques menées sur ce
thème concerne à la fois plusieurs pays et rarement le sens de
causalité est clairement mis en évidence. Ces études
empiriques n'ont pas intégré pour la plupart du temps la
microfinance comme variable financière, ni de variable spécifique
du secteur informel compte tenu du dualisme de ce secteur en Afrique
subsaharienne d'où l'intérêt de cette étude.
On essayera de dégager une relation de long terme entre
les indicateurs de développement financier et la croissance du secteur
réel sur la période 1965-2002.
Les données de cette étude proviennent
essentiellement du Ministère de l'Economie et des Finances togolais et
de la base de données de la Banque Mondiale (2004).
La suite de l'étude sera structurée en trois
parties. Dans une première section sera présenté les
analyses théorique et empirique sur l'intermédiation
financière et la croissance économique. La deuxième
section concernera la description du système financier au Togo et enfin
la dernière section sera réservée à la validation
empirique dans le cas du Togo de la relation finance et croissance.
2- Analyses théorique et empirique entre
intermédiation financière et croissance économique
La croissance économique est l'un des objectifs que
toute nation développée ou en développement inscrit dans
sa politique nationale de développement. Les économies
développées témoignent de l'importance du secteur
financier dans la croissance. Le développement financier stimule la
croissance économique par le biais de l'investissement qui une fois
réalisé contribue à l'augmentation de la production
nationale. Cette étude se propose avant d'analyser empiriquement le cas
du Togo, de faire une revue de littérature sur cette thématique
qui passionne.
2-1 Développement financier, facteur favorable
à la croissance économique
Le lien entre développement financier et croissance
économique a été reconnu dans la littérature
économique depuis plus de trois décennies : Bagehot (1873),
Schumpeter (1912), Goldsmith (1969) sont parmi les précurseurs de cette
lignée. Rapidement la structure financière devint ainsi un des
fondamentaux du développement économique sous l'impulsion
d'auteurs comme Gurley et Shaw (1967), McKinnon (1973), et récemment
King et Levine (1993).
Dans toutes ces études, les conclusions confirment
qu'un système financier efficient active la croissance économique
tout en l'orientant. Cependant la corrélation est largement admise, mais
le sens de causalité reste contesté opposant, d'une part le
développement financier exogène (conduit par l'offre de services
financiers) et, d'autre part, le développement financier endogène
(induit par la demande des services financiers). La notion de système
financier inclut généralement les banques et les marchés
financiers. Levine (1996) recense cinq arguments qui peuvent fonder
théoriquement l'existence d'une liaison positive et forte entre
développement financier et croissance :
- Le système financier faciliterait la protection contre
le risque et le partage de celui-ci ; - Il permettrait une allocation optimale
des ressources ;
- Il permettrait un meilleur contrôle des dirigeants et de
l'entreprise par les actionnaires ; - Il faciliterait la mobilisation de
l'épargne domestique ;
- Enfin, la présence d'un système financier
suffisamment développé faciliterait l'échange de biens et
services.
Goldsmith (1969) est l'un des pionniers dans
l'étude des liens entre croissance et développement financier.
Son étude portée sur un échantillon de 35 pays sur la
période 1860- 1963 a abouti au fait qu'il existe une liaison entre le
secteur financier et le secteur réel. Son étude cependant
présente des limites : d'abord il ne tient pas compte des variables de
contrôle pouvant influencer la croissance économique et ensuite il
n'identifie pas le sens de causalité.
King et Levine (1993), en voulant remédier
à ces faiblesses, ont porté leur analyse sur un
échantillon de 80 pays développés sur une période
allant de 1960 à 1989 en examinant l'ensemble des facteurs financiers
susceptibles d'influencer la croissance à long terme.
Dans leur conclusion, ils notent une contribution positive et
statistiquement significative des variables financières sur le secteur
réel. A cet effet, ils ont considéré comme variables
financières trois indicateurs qui sont : les engagements liquides du
secteur financier rapportés au PIB et représentés par le
ratio (M2/PIB) ; les dépôts auprès des banques commerciales
rapportés à ces même dépôts majorés des
dépôts des banques commerciales auprès de la banque
centrale et enfin le montant des crédits accordés aux entreprises
privées toujours rapportés au PIB.
Levine et Zervos (1998) ont essayé dans leur
étude d'évaluer l'incidence de la bourse et le
développement du secteur bancaire sur la croissance économique.
Ils ont utilisé à cet effet un échantillon de 49 pays sur
la période 1976-1993 et ont considéré comme variables
financières : le ratio de rotation des actifs, le ratio de
capitalisation boursière, la volatilité du marché et les
indicateurs du développement bancaire. Ils considèrent comme
variables endogènes: le taux de croissance du PIB réel, du
capital, de la productivité et de l'épargne comme l'ont
considéré King et Levine (1993). Leur résultat met en
lumière l'impact des variables financières sur la croissance
économique. Selon la conclusion de ces deux auteurs, il existe deux
mécanismes à travers lesquels l'impact du développement
financier se
manifeste: Le premier concerne l'augmentation de
l'efficacité du capital, grâce à la meilleure allocation
des ressources ; le second concerne la mobilisation de l'épargne qui
accroît le volume d'investissement. Ils concluent enfin dans leur
étude que les économies ayant un niveau élevé de
développement financier présentaient des taux de croissance assez
importants.
Anne Joseph, Marc Raffinot et Baptiste Venet (1998)
dans une étude intitulée «l'approfondissement financier et
croissance : analyses empiriques en Afrique subsaharienne », pour la
période 1970-1995 ont conclu que l'approfondissement financier joue un
rôle dans la croissance réelle d'une grande majorité des
pays de l'U.E.M.O.A, ainsi que dans le cas du Cameroun entre 1963 et 1995. Ils
ont utilisé dans leur étude d'une part la croissance
économique mesurée par le PIB réel par tête comme
régresseur et d'autre part les variables financières telles que :
le ratio M2/PIB étant donné le faible nombre d'institutions
financières non bancaires dans les pays d'Afrique sub-saharienne ; le
ratio quasi-monnaie/M2, variable destinée à rendre compte des
progrès de l'intermédiation financière dans la mesure
où c'est au travers de la croissance des dépôts à
terme et d'épargne que les intermédiaires financiers sont
supposés pouvoir pleinement jouer leur rôle de promoteur de
l'accumulation de l'épargne domestique et d'orientation des ressources
vers l'allocation optimale des ressources ; l'encours nominal de crédits
au secteur privé et l'encours réel de crédit par habitant.
Ils concluent à partir de leur résultat qu'il existe dans six cas
sur sept (non compris la Guinée Bissau dû à son
intégration récente à l'union), un lien de
causalité au sens de Granger entre approfondissement financier
(mesuré par M2/PIB) et croissance de la sphère réelle.
Seul le Niger n'exhibait aucun lien de causalité significatif (ce
résultat n'implique pas forcément l'absence de lien
économique entre les deux secteurs dans ce pays). Pour ce qui concerne
le Togo dans cette étude, les deux auteurs ont conclu qu'il existait un
lien unidirectionnel allant du secteur réel au financier.
Ouédraogo Idrissa (1985) conclut à
partir de ses résultats que de façon générale,
l'hypothèse de complémentarité de McKinnon qui stipule que
« la détention d'encaisses monétaires est un
préalable à l'investissement et donc qu'il existe une
complémentarité entre la demande d'encaisses monétaires
réelle et l'investissement » n'est pas vérifiée dans
son analyse au sein de l'UMOA. L'auteur affirme également que ses
résultats sont contradictoires et le justifie par la non prise en compte
des réalités spécifiques particulières à
chaque pays en développement qui composent son échantillon. Il
préconise qu'il faut abandonner les modèles de
développement propices aux pays à économie
développée, c'est-à-dire de rompre avec le «
capitalo-centrisme ».
Condé Laciné (1999) dans une
étude sur l'intermédiation financière et croissance
économique dans l'UEMOA conclut qu'il existe une liaison causale
significative entre les sphères réelles et financières des
pays de son échantillon. L'auteur affirme qu'en Côte
d'Ivoire et au Sénégal, le sens de causalité
va des finances au réel mais par contre au Togo, on observe une liaison
dans le sens inverse.
Boujelbène Younes et Chtioui Slim (2006) ont
réalisé une étude sur la libéralisation et l'impact
du développement financier sur la croissance économique en
Tunisie. S'inspirant des travaux de Levine et Renelt (1992), King et Levine
(1993), et Levine (1997), les deux auteurs ont confirmé l'étroite
liaison positive entre les variables financières et réelles.
Leurs résultats vérifient la relation positive et statistiquement
significative entre les indicateurs de développement financier
utilisés. Ils déduisent à cet effet que le système
financier peut donc contribuer à la performance de l'économie en
Tunisie à partir des équations à correction d'erreurs
analysées.
Mally Komla (1998) dans une étude sur
l'épargne, l'investissement et croissance économique au Togo,
révèle qu'à long terme la ressource extérieure a un
impact positif et significatif sur l'investissement alors que la ressource
domestique a une influence positive mais non significative sur l'investissement
; de plus son étude a révélé l'existence d'une
relation négativement significative entre la production réelle et
l'investissement public, alors que l'investissement privé influence
négativement et presque significativement la production réelle
à long terme.
Parmi les modèles de croissance permettant de formuler
les interactions entre développement financier et la croissance, on
trouve celui exogène de Solow (1956) et le modèle de croissance
endogène de Pagano (1993).
2-2 Développement financier, facteur de moindre
importance pour la croissance
D'autres économistes ne croient pas qu'il y ait une
relation importante entre système financier et la croissance
économique. Ainsi, Robert Lucas (1988) pense que le rôle des
facteurs financiers dans la croissance économique est
exagéré. Mayer (1988) affirme qu'un marché boursier
développé n'est pas important pour le financement de
l'entreprise. D'autres auteurs comme Robinson (1952) qui croit que le
développement financier est seulement un côté du
développement économique vient soutenir cette idée qui
mérite d'être mise en lumière.
Mba Nguéma B. (2000) a pour sa part
réalisé une étude sur l'intermédiation
financière et la croissance au Gabon. Il conclut que malgré les
périodes régulières de surliquidité du
système bancaire gabonais, les banques ne
finançaient pas la croissance. Le modèle de Levine qu'il a
utilisé et qui met en relation le taux d'investissement et les
indicateurs du système financier montre que les indicateurs du
système financier gabonais n'influencent pas la croissance de ce pays.
Il aboutit au fait que la contribution du secteur financier à la
croissance ne s'est pas accrue.
Stiglitz (1991) affirmait déjà que la
liquidité des marchés financiers n'a pas d'impact sur le
comportement des gestionnaires de compagnies et donc n'exerce pas un certain
contrôle corporatif.
2-3 Libéralisation financière et
croissance économique
En général, le terme « répression
financière » fait référence aux effets de la
réglementation étroite du système financier et aux
diverses formes de restrictions imposées par l'Etat à
l'activité des institutions financières. L'adoption d'une
politique de libéralisation financière a été
souvent considérée comme une condition nécessaire à
un développement sain et efficient du secteur financier (McKinnon et
Shaw, 1973).
La plupart des études, théoriques comme
empiriques, qui montrent le rôle primordial du secteur financier dans la
croissance, concluent qu'un développement inadéquat du
système financier peut constituer un obstacle à la croissance et
que sa réforme, consistant à développer des
mécanismes de marché, doit être considérée
comme prioritaire. Ces approches ont été à la base de la
vague de la libéralisation financière de nombreuses
économies tant développées qu'en développement. Les
crises bancaires des années 80 ont obligé les pays de l'UEMOA
à libéraliser leur système financier afin d'arrêter
les faillites bancaires et propulser l'investissement. Les réformes
entreprises visant à libéraliser le système bancaire a
commencé depuis la fin des années 80. Les réformes
visaient essentiellement la libéralisation des taux
d'intérêt, le désencadrement du crédit,
l'opérationnalisation du système de réserves obligatoires,
la rénovation du marché monétaire, la création de
la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et la promotion
du secteur de la microfinance. Ces mesures mises en oeuvre dans le cadre de la
politique de libéralisation dans cette zone monétaire visaient
à améliorer l'efficacité des banques qui est
bénéfique à la croissance économique. Cependant, on
a deux positions sur l'effet de la libéralisation financière sur
la croissance : d'un côté il y a ceux qui soutiennent que cette
politique a un effet réducteur sur la croissance,
et de l'autre côté, il y a ceux qui pensent que
cette répression financière est une bonne chose pour le
développement économique.
Les auteurs comme McKinnon et Shaw (1973), King et Levine
(1993) sont les principaux défenseurs de la libéralisation
financière. Pour eux, un système financier réprimé
où l'Etat contrôle le système bancaire est inefficace car
le gouvernement joue un rôle important dans l'allocation des
crédits, par le biais du maintien des taux d'intérêt
très bas (parfois négatifs en terme réel), des taux
bonifiés pour les secteurs que l'Etat juge prioritaires (surtout les
entreprises publiques) et des réserves obligatoires très
élevés. Par le biais de ses instruments, les autorités
monétaires perturbent les prix relatifs et l'allocation des
ressources.
La libéralisation financière doit d'abord
favoriser une plus grande collecte d'épargne, en élargissant
l'offre d'instruments d'épargne et en rehaussant les taux
d'intérêts réels.
Sur le plan macroéconomique, cette politique de
libéralisation visant à améliorer l'efficacité
bancaire favoriserait la croissance des différents pays de l'UEMOA et de
ce fait de l'union monétaire. Mais selon Igué (2006),
cette politique de déréglementation n'a pas permis des gains de
bien-être au sein de l'UEMOA. En effet, la libéralisation
financière ne s'est pas soldée par une véritable
concurrence sur les marchés bancaires car le système bancaire est
caractérisé par une forte concentration et les marges
d'intermédiation bancaires demeurent élevées. L'auteur
constate enfin que le monopole autrefois détenu par l'Etat existe encore
mais cette fois-ci détenu par le privé et que cette situation est
l'une des causes de la surliquidité des banques de cette zone
monétaire qui peut influencer négativement l'efficacité
bancaire.
Pour McKinnon (1973), dans une économie
financièrement réprimée, la tendance est forte à
financer les investissements moins productifs. Shaw (1973) montre que le
plafonnement des taux aggrave l'aversion pour le risque et la
préférence pour la liquidité des intermédiaires
financiers. Selon Fry (1988,1997), dans un système financier
réprimé il y a rationnement de crédits sur une base autre
que les prix et le crédit est alloué sur la base
d'affinités politiques, de productivité antérieure.
King et Levine (1993) précisent aussi que la
répression financière réduit les services proposés
par le système financier aux épargnants, aux emprunteurs
(entrepreneurs) et aux producteurs. Elle entrave donc l'innovation et affaiblit
le taux de croissance de l'économie. Il s'avère ainsi que
théoriquement, la répression financière affecte
négativement à la fois la
sphère financière et ensuite et surtout la
sphère réelle de l'économie : la solution
préconisée par les économistes consiste à
libéraliser le système financier.
Empiriquement Fisher (1993) a établit une relation
négative entre la croissance, l'inflation pris comme indicateur de
répression financière, et le déficit budgétaire.
Roubini et Sala-iMartin (1992) trouvent quant à eux, une
corrélation négative entre le taux de réserves bancaires
(qui représentent la répression financière) et la
croissance.
Berthélemy et Varoudakis (1998) ont
porté leur analyse sur la contribution du développement financier
à la croissance économique sur 82 pays pendant six
périodes quinquennales dès le début des années
soixante jusqu'aux années quatre vingt dix.
Toutefois ils traitent différemment la variable M2 /
PIB considérée comme un indicateur de développement
financier d'un pays. En effet, le traitement de cette variable est
modifié par rapport aux travaux antérieurs dans la mesure
où ils introduisent le rôle de la répression
financière. Ils ont choisi de synthétiser son incidence par une
variable indicatrice binaire qui vaut 1 pour les périodes
précédentes à la réforme financière et 0
pour les périodes suivantes y compris la période de sa mise en
place. Ces auteurs ont ajouté donc cette variable pour
différencier l'impact du développement financier selon les
périodes de répression financière et de
libéralisation financière. Ils ont obtenu une influence minimale
de la croissance du système financier en période de
répression financière. Le coefficient associé à
cette variable indicatrice multiplié par le ratio (M2 / PIB) est
négatif et significatif. De là, les deux auteurs ont conclut q'un
système financier réprimé, semble avoir une influence
nuisible sur la croissance. Ce résultat confirme la position des
défenseurs de la libéralisation.
Par ailleurs, les deux auteurs ont constaté que le
développement du système financier n'a pas un effet significatif
sur la croissance. Le seul effet mis en évidence est un effet
négatif lorsqu'il est associé à un régime de
répression financière. L'explication proposée pour
interpréter cette situation concerne la possibilité d'existence
d'équilibres multiples de croissance en liaison avec le niveau du
développement financier.
Un « équilibre haut » avec forte
croissance et développement normal du système financier et un
« équilibre bas » avec faible croissance, où
l'économie ne réussit pas à développer son secteur
financier. Entre les deux, il y a un équilibre instable qui
définit un effet de seuil du développement du système
financier sur la croissance. Au-delà de ce seuil, l'économie
converge vers l'équilibre avec forte croissance, alors que, en
déça de celui-ci, elle reste bloquée dans une situation de
piège de pauvreté.
Par le biais de cette analyse, ils ont validé
l'idée suivant laquelle l'impact de l'approfondissement financier sur la
croissance ne se manifeste qu'à partir d'un certain seuil (M2/PIB) au
moins égal à 36,5%. Cela signifie que dans les
pays ayant un faible ratio (M2/PIB) l'impact du développement financier
sur la croissance ne sera pas significatif.
Ouedraogo Idrissa (1985) dans une étude sur
quatre périodes quinquennales de 1965 à 1980 sur les pays membres
de l'UMOA a abouti au fait que la répression financière au sens
de la rémunération négative des encaisses est effective
à des degrés divers dans les six pays de son
échantillon.
A l'inverse une seconde approche soutient que la
libéralisation financière est néfaste à
l'innovation financière et nuisible à la croissance
économique. C'est le cas de J Stiglitz (1981) qui affirme que la
fonction du marché de capitaux, favorisée principalement par la
libéralisation financière est tellement faussée par
l'asymétrie d'information, ce qui remet en cause son efficacité.
Ainsi, par exemple, le responsable des crédits bancaires a moins
d'informations que le demandeur de crédit qui est plus tenté
à prendre des risques. Cette asymétrie d'information peut
entraîner en particulier les problèmes d'anti-sélection,
d'aléa de moralité ainsi que le phénomène de
comportements agrégés.
Cette libéralisation financière a
également permis une plus grande émergence du secteur informel
qui regroupe en majorité les institutions de microfinance. Cependant, la
microfinance qui fait partie du système financier informel surtout dans
les pays en développement a-t-elle un impact sur la croissance
économique ?
2-4 Microfinance et croissance économique
La microfinance désigne l'activité de collecte
d'épargne et de refinancement des petits producteurs ruraux et urbains.
Elle peut être aussi définie par deux critères : la
population bénéficiaire, relativement pauvre ou tout du moins
exclue du système bancaire classique et des opérations
d'épargne et de crédits de faibles montants.
Le secteur de la microfinance est actuellement régi par
la loi PARMEC (Projet d'Appui à la Réglementation sur les
Mutuelles d'Epargne et de Crédit) au niveau de l'UEMOA. Cette loi
constitue au niveau communautaire le cadre légal de reconnaissance, de
gestion et de viabilité des Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD).
La microfinance a un double objectif : d'abord favoriser
l'accès des petits producteurs exclus du circuit bancaire à des
services financiers de proximité et adaptés à la taille de
leurs activités (microentreprises/microcrédits) et ensuite,
réaliser une meilleure collecte de l'épargne des ménages
et des petits entrepreneurs pour la réinjecter dans le circuit
économique. Cette activité de microfinance est exercée par
des sociétés de droit privé ayant titre d'Institutions
Financières Décentralisées (IFD) qui se divisent en trois
catégories : les Institutions Financières Mutualistes (IFM), les
Institutions Financières Non Mutualistes (IFNM) et les autres Structures
de la Microfinance.
Selon Kamalan (2006), les IMFs représentent
une quantité négligeable lorsqu'on compare les données de
crédits et d'épargne avec les banques commerciales. Les
données actuelles sur les institutions de microfinance dans les
différents pays de l'UEMOA ne poussent guère à l'optimisme
en ce qui concerne l'idée d'une relation et d'une incidence de ces
institutions sur le développement des institutions financières
dans l'union. L'auteur conclut également que les IMFs qui ont
émergé dans ces pays et se sont consolidées au milieu des
années 1995 ne contribuent pas au développement des institutions
financières en terme d'accroissement des capacités de
création monétaire et de mobilisation de l'épargne.
Selon cet auteur si l'on s'en tient à cette perception
du développement économique sacralisée autour de la
variable PIB, on peut alors valider l'idée que les IMFs sont proprement
inefficaces en tant que programmes de développement d'un pays vu leur
contribution négligeable dans la variable déclencheur de
croissance qu'est l'approfondissement financier. Pour apprécier la
contribution des IMFs en tant que programme de développement dans les
pays francophones d'Afrique de l'Ouest, on a besoin de développer une
microfinance pérenne.
Dossou (2003), dans son étude portant sur 5
pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali et
Sénégal) a utilisé le ratio encours des IMFs
rapportés au crédit accordé au secteur privé par
les banques. Il a abouti à un faible impact macroéconomique des
IMFs car tous les taux sont en dessous de 12% et surtout que dans certains pays
ce taux se situait à moins de 2%.
La figure ci-dessous montre les mécanismes relationnels
entre la microfinance et la croissance
|
|
Flux financier
|
|
Economie Réelle
|
Economie Financière
|
|
|
Epargne
Individus groupes d'individus pauvres
Ménages
Microentreprises
Intérêt
Remboursement
Microcrédit
Services d'épargne
Institution de Microfinance
Services de crédits
Graphique 4 : Lien entre microfinance
et économie réelle.
Kacou (2006) affirme qu'en dépit de ce
consensus sur le rôle de la microfinance, dans de nombreux pays en
développement et en Afrique plus particulièrement, une partie
importante de la population n'a pas accès aux services financiers de
base et s'enfonce dans la paupérisation. Cette exclusion
financière des populations constitue un frein important au
développement économique des pays dans la mesure où il est
désormais unanimement reconnu que l'accès au crédit,
à l'épargne, à un emploi décent, à des
moyens de paiement sécurisés, aux services d'assurance favorisent
le développement économique, social et humain des populations.
L'auteur pour évaluer l'impact de la part des crédits de la
microfinance dans le crédit à l'économie utilise le ratio
du crédit accordé par les institutions de microfinance
rapporté au crédit bancaire. La conclusion de cet
auteur soutient le fait que la microfinance est un facteur de
développement économique.
Pour Lustin (2005), la microfinance est un puissant
outil de développement avec le potentiel d'atteindre les populations
pauvres, d'élever leur niveau de vie, de créer des emplois, de
créer la demande pour de nouveaux biens et services, et de contribuer
à la croissance économique. La microfinance joue un rôle
d'instrument de réduction de la vulnérabilité des pauvres
aux chocs économiques.
Toutes ces analyses qui ont été menés sur la
relation entre la finance et la croissance ont bien des limites qu'il faut
soulever.
2-5 Limites des analyses empiriques
Les différentes analyses empiriques qui ont fait l'objet
de la revue de littérature de cette analyse présentent deux
grandes limites qu'il convient de souligner.
Primo, la plupart des études empiriques concernent
plusieurs pays et la relation de causalité n'est pas clairement mise en
évidence.
Patrick (1966) par ses travaux s'interroge sur
l'existence d'un lien de causalité inverse : en quoi le
développement économique peut-il induire le développement
financier ?
Patrick pour répondre à cette question distingue
deux étapes dans le développement économique d'un pays.
En premier lieu, c'est le développement financier qui
induit le développement économique. C'est la phase de «
supply leading » où l'approfondissement financier permet comme chez
Schumpeter (1912) le transfert de ressources d'un secteur traditionnel peu
productif vers un secteur moderne plus efficace. Une fois cette étape
franchie, le sens de causalité s'inverse. C'est la phase de «
demand following » où le système financier répond de
manière passive à la demande de services qui s'adresse à
lui mais les faits ne sont pas toujours conforme à cette
théorie.
La disponibilité accrue de ressources
financières stimule la croissance et la demande
générée par celle-ci, en augmentant les revenus, augmente
l'épargne et favorise en retour le développement du
système financier (Jung, 1986). Selon Jung, le développement
financier influencerait la croissance au cours des premiers stades du
développement économique, mais
le sens de causalité s'inverserait par la suite. Cette
idée fut aussi soutenue par le FMI (1996) qui affirmait que « le
niveau initial de développement financier influençait le niveau
ultérieur de la croissance ».
Secundo, presque toutes les études empiriques n'ont pas
mis l'accent sur la microfinance en tant qu'indicateur de développement
financier. En effet, le secteur informel joue un rôle important dans la
mobilisation de l'épargne, dans l'allocation des microcrédits et
donc dans l'investissement national. Il convient alors de souligner la
contribution de cet indicateur dans la croissance économique.
3- Niveau du développement financier au Togo
Au Togo, comme dans la plupart des pays en
développement le secteur financier est dualiste. On a la finance
formelle qui regroupe les banques et la finance informelle qui regroupe
l'ensemble des institutions de microfinance.
3-1 Le secteur formel
Le système bancaire togolais est assez restreint. On
comptait au Togo en décembre 2000 onze (11) banques. Le tableau suivant
montre leur dénomination, leur date d'agrément et le nombre de
guichets pour chaque institution bancaire.
Tableau 1 : Evolution du nombre des
banques au Togo en décembre 2000.
Dénomination
|
Date d'agrément
|
Nombre de guichets
|
Permanents
|
périodiques
|
BIA
|
27/12/65
|
6
|
1
|
BTCI
|
15/05/74
|
8
|
|
BTD
|
12/12/66
|
9
|
1
|
ECOBANK
|
25/02/88
|
1
|
|
SIAB
|
06/08/76
|
1
|
|
SNI&FA
|
29/12/71
|
2
|
|
UTB
|
23/04/64
|
10
|
1
|
STOCA
|
08/11/63
|
1
|
|
CET
|
20/06/60
|
43
|
|
GARI
|
03/07/95
|
1
|
|
CAURIS
|
03/07/95
|
1
|
|
Source : Rapport statistique annuel de la
BCEAO, 2003.
On constate que la première banque togolaise est la Caisse
d'Epargne du Togo (CET) qui a été créée en 1960. En
2000 on se retrouve avec uniquement onze (11) banques ; ce qui prouve
une faible augmentation de nombre d'institutions bancaires au
Togo depuis 1960. Le système bancaire togolais est très moins
développé car il n'y a que 0,016 guichets bancaires pour mille
habitants.
A côté de ce secteur financier formel, on a celui
informel qui regroupe les institutions de microfinance.
3-2 Le secteur informel (microfinance)
La microfinance a vu le jour dans l'UEMOA à partir des
1990 mais c'est en 1995 que le ministère de l'économie et des
finances togolais a mis en place la Cellule d'Appui et de Suivi des
Institutions Mutualistes d'Epargne et de Crédit (CAS-IMEC) qui s'occupe
essentiellement de la microfinance. L'évolution du nombre d'institutions
de microfinance au Togo est indiquée dans le tableau suivant :
Tableau 2 : Evolution du nombre
d'institutions de microfinance au Togo
Années
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Nombre de SFD
|
40
|
42
|
51
|
50
|
50
|
63
|
53
|
59
|
Source : BCEAO, monographie des SFD-Togo
2003.
Depuis 1996, le nombre de SFD a augmenté de 47,5% pour
se situer à 59% en 2003. Cette forte évolution peut s'expliquer
par la courte durée sur laquelle ces institutions ont été
comptabilisées.
3-3 Comparaison de l'activité financière
des banques et des Systèmes Financiers Décentralisés
(SFD).
La comparaison de l'activité financière des deux
secteurs financiers se présente dans le tableau suivant :
Tableau 3 : Comparaison de
l'activité financière des banques et des SFD
Paramètres
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Banques
|
SFD
|
Banques
|
SFD
|
Banques
|
SFD
|
Banques
|
SFD
|
Dépôts (mds)
|
149,1
|
14,6
|
152,9
|
16,6
|
169,5
|
17,9
|
259,2
|
20,3
|
% des dépôts
|
91,1%
|
8,9%
|
90,2%
|
9,8%
|
90,4%
|
9,6%
|
92,7%
|
7,3%
|
Crédits (mds)
|
148,1
|
13,5
|
138,0
|
13,8
|
128,2
|
14,5
|
175,4
|
17,0
|
% des crédits
|
91,6%
|
8,4%
|
90,9%
|
9,1%
|
90,9%
|
10,1%
|
91,2%
|
8,8%
|
Guichets
|
90
|
333
|
102
|
306
|
100
|
265
|
91
|
203
|
% guichets
|
21,3%
|
78,7%
|
25,0%
|
75,0%
|
27,4%
|
72,6%
|
31,0%
|
69,0%
|
Source : BCEAO, monographie des SFD-Togo
2003.
Selon le tableau ci-dessus, les dépôts dans les
SFD représentent environ 10% des dépôts totaux au niveau
des banques. Les crédits octroyés par les SFD représentent
pour leur part environ 9% des crédits octroyés par les banques.
Le nombre de guichets est environ trois fois plus important pour les SFD que
pour les banques.
4-Approfondissement financier et croissance
économique au Togo : validation empirique
C'est pour mener donc une analyse sur le lien entre la finance et
la croissance au Togo en séries temporelles en considérant le
dualisme financier que cette étude trouve son intérêt.
4-1 Cadre théorique
Dans cette section sera présenté
premièrement la théorie, le modèle et les
hypothèses ; ensuite seront présentées les variables
retenues pour notre étude ; en troisième lieu sera exposée
la méthodologie d'estimation et enfin se fera l'estimation et
l'interprétation des résultats de la présente analyse.
4-1-1 Théorie
Les théories explicatives de la croissance sont
relativement récentes dans l'histoire de la pensée
économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le
rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le
long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus
productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus
c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories
expliquent mal d'où provient ce progrès, en particulier en quoi
il est lié au fonctionnement de l'économie. Les nouvelles
théories basées sur la croissance endogène sont celles qui
sont utilisées pour formaliser la croissance. La théorie de base
de cette analyse est donc celle de la croissance endogène.
4-1-2 Modèle
On a deux types de modèles sur la croissance
endogène : dans les premiers, les politiques ont un effet permanent et
dans les seconds, cet effet est seulement transitoire. Quel est le cadre le
plus pertinent pour modéliser la croissance ? Les politiques ont-elles
un effet permanent sur les taux de croissance des économies ? A un
niveau très global, la réponse doit être positive : les
économies industrialisées ont bien vécu des taux de
croissance significativement
supérieurs dans les deux derniers siècles. Cette
explication ne contredit pas le modèle de Romer (1986): si les
chercheurs ne peuvent pas récupérer le fruit de leurs efforts, la
recherche s'arrête, ainsi que la croissance.
Parmi les modèles de croissance endogène
permettant de formuler les interactions entre facteurs financiers et
croissance, on trouve celui de Pagano (1993). Ce modèle de Pagano (1993)
présenté ci-dessous explique les mécanismes par lesquels
l'approfondissement financier accélère la croissance. D'autres
travaux sur ce thème ont été réalisés et
montrent qu'une intermédiation financière concurrentielle
augmente le taux de croissance de long terme (Greenwood et Jovanovic, 1990 ;
Bencivenga et Smith, 1991 ; Levine, 1991).
a- Le modèle théorique (modèle de
Pagano, 1993)
Partant du modèle développé par Rebelo
(1991) dans lequel la production est une fonction du stock de capital
formulé comme suit ;
Y = AKt [E1]
Pagano y introduit une équation relative à
l'investissement brut It pour avoir l'équation suivante :
It = Kt+1 - (1-5)Kt [E2] où le
coefficient S représente le taux de dépréciation du
capital sur une période.
Il suppose qu'une fraction (1-0) de l'épargne totale
est perdue dans le processus d'intermédiation financière (il
s'agit du coût d'intermédiation et des règles prudentielles
telles que les réserves obligatoires). Le volume d'épargne
disponible devient alors :
It = OSt [E3]
Le taux de croissance de l'année t+1 s'écrit en
tenant compte de l'équation [E1] tel que :
Y
t+
t Yt+1
g t+1=
Yt Y Kt
1=Kt+
-Y
1
1
1 [E4a]
Les équations [E2] et [E3] permettent de déduire le
taux de croissance stationnaire g selon l'équation suivante :
I + (1 - ä)K
1 = èS + (1 -
ä)Y / A S
g = 1= Aè ä)-1= Aès
-ä [E4b] où
KY / A Y
s est le taux d'épargne brut.
L'équation [E4b] indique les trois canaux par lesquels le
système financier peut affecter la croissance :
i) D'abord en augmentant la proportion de l'épargne 0
nationale allouée à des investissements productifs.
Selon Pagano, l'augmentation de 0 peut être due à
la baisse de l'inefficacité de la sphère financière. Lors
de la libéralisation du secteur bancaire, l'on peut aussi penser
à une baisse des réserves obligatoires ou des taxes
associées aux transactions.
ii) Ensuite en augmentant la productivité marginale A,
grâce à la collecte d'informations et à l'incitation des
investisseurs à replacer leurs avoirs dans des projets plus
risqués à cause d'un partage du risque plus significatif de la
part des intermédiaires financiers.
iii) Enfin, le secteur financier influence la croissance par
l'intermédiaire du taux d'épargne s de l'économie.
b- Spécification
économétrique
Empiriquement, pour mesurer la contribution du
développement financier sur la croissance, on peut retenir un
modèle linéaire comme la théorie le formalise mais qu'on
adapte par l'introduction des variables de contrôle et des variables
financières.
Pour cette analyse, la structure du modèle de Levine
utilisée par Boujelbène et Slim (2006) sur la Tunisie est
retenue.
Ce modèle se présente comme suit :
Le modèle qu'on veut estimer pour évaluer l'impact
du secteur financier sur la croissance économique au Togo à long
terme de 1965 à 2002 se présente comme suit :
Log(Yt) = aLog(Xt) + PLog(Zt) + Et [E5]
où
Yt : PIB réel par habitant
Xt : matrice des variables de contrôle dans une
étude des déterminants de la croissance, il s'agit surtout du :
taux d'investissement national, des dépenses publiques, de l'ouverture
commerciale.
Zt : matrice des variables financières
Et : variable aléatoire, suivant une loi
normale N(0 ;a2).
c- Hypothèses
Les hypothèses de cette analyse peuvent être
formulées comme suit :
ü Il existe une relation bidirectionnelle entre le secteur
financier et le secteur réel.
ü Le développement financier a un impact positif sur
la croissance économique.
4-2 Présentation des variables
financières et réelles Pour cette étude les variables
retenues sont :
a- L'indicateur de croissance
économique
Conformément aux travaux empiriques de Levine (1997),
on utilise comme variable endogène le produit intérieur brut
réel par tête (PIBRH en dollar américain,
constant 1995). Il est souvent considéré comme le meilleur
indicateur synthétique qui permet de mesurer la croissance
économique d'un pays.
b- Les variables de contrôle
Partant des travaux de R. Levine (1997), cette analyse
retient comme variables de contrôle qui sont les déterminants
fondamentaux de la croissance économique au Togo : le taux
d'investissement national (tin), le ratio des dépenses
publiques rapportés au PIB nominal (dp) et l'ouverture
commerciale (ouvcom).
c- Les variables financières
Comme variables financières, cette analyse retiendra :
ü M2 rapporté au PIB nominal qui mesure la
profondeur financière (m2) ;
ü Crédits privés alloués au secteur
privé rapportés au PIB nominal (csp) ;
ü Le ratio du crédit accordé par les banques
commerciales sur le PIB nominal (cbc) ;
ü Le ratio du crédit accordé par les
institutions de microfinance au secteur privé rapporté au
crédit à l'économie (rimf).
4-3 Méthodologie d'estimation
La méthodologie développée pour atteindre
l'objectif de l'étude consiste à utiliser les nouvelles
méthodes économétriques. Ces nouvelles méthodes
économétriques ont remis en cause les résultats obtenus
par les études utilisant les régressions des séries
temporelles sans passer par la vérification de la stationnarité
des séries par le test de l'existence de racine unitaire et leur
cointégration et faire ressortir la dynamique de long terme.
En effet, la plupart des variables financières et
économiques sont générées par un processus non
stationnaire. Pour se prémunir du risque du manque d'information de long
terme par le biais de l'utilisation du test de Box et Jenkins pour la
résolution du problème d'auto corrélation, on fait appel
au concept de cointégration initié par Granger (1983) et Engel et
Granger (1987) ou à celui de Johansen.
Ces nouvelles méthodes économétriques
vérifient donc la stationnarité des séries temporelles et
dans le cas échéant les rendent stationnaires avant de les
appliquer aux techniques statistiques. L'idée qui sous-tend la
cointégration est que deux séries non stationnaires peuvent
diverger à court terme, mais évoluer dans le même sens
à long terme.
Généralement cette méthodologie d'estimation
se déroule en trois étapes :
La première étape consiste à estimer le
degré d'intégration des séries à l'aide des tests
de Dickey et Fuller Augmentés et du test de Phillips Perron.
La seconde étape consiste à tester la
présence éventuelle de relation de cointégration qui relie
à long terme les séries si elles sont intégrées du
même ordre. L'ordre d'intégration étant le nombre de fois
qu'il faut différencier une série pour la rendre stationnaire.
La troisième étape consiste à tester la
causalité des séries en question.
4-4 Estimation et interprétation des
résultats.
Les données de cette analyse proviennent
essentiellement de la base de données de la banque mondiale (World Bank
Africa Database 2004) et du ministère de l'économie et des
finances togolais sur la période 1965 - 2002.
Les données utilisées faisant l'objet de cette
analyse sont annuelles et couvrent la période 1965-2002. Cependant, les
données relatives à la variable financière
représentant la microfinance sont trimestrielles et couvrent la
période 1996-2002. L'analyse de ces données trimestrielles sera
menée dans une autre équation établie selon le même
raisonnement méthodologique.
Etant donné que les périodes d'analyse sont
différentes, l'analyse se fera par le biais de deux équations.
4-4-1 Pour la première équation
La première équation se présente comme suit
:
PIBRH =â0
+â1cbct
+â2cspt+â3m2t
+â4tint
+â5dpt +
â6ouvcomt + t
Pour les différentes étapes de l'estimation, les
résultats se présentent comme suit :
a-Test de stationnarité des
séries
Les tests de stationnarité de Dickey-Fuller
Augmentés (ADF) confirment la non stationnarité des séries
temporelles en niveau. Elles sont toutes stationnaires en différences
premières.
b- Test de cointégration des séries de
Johansen
Selon les résultats, l'équation de
cointégration vérifie l'existence de relation de long terme entre
les variables de développement financier (cbc, csp et m2) et la mesure
de la croissance économique (PIBRH) au Togo.
On a une corrélation positive entre les variables
financières mesurant la part du crédit octroyé au secteur
privé dans le PIB nominal (csp), celle de la profondeur
financière (m2) et la croissance du secteur réel. Mais
contrairement, on a une corrélation négative entre la variable
financière mesurant la part des crédits octroyés par les
banques commerciales dans le PIB nominal et la croissance économique.
c- Dynamique de court et de long terme entre les
variables financières et réelles et sens de
causalité
L'étude de la relation de causalité de long
terme passe par l'interprétation des modèles à correction
d'erreur (MCE) pour les différentes équations. Il faut souligner
que dans les équations de cointégration on ne peut pas tester la
significativité des variables qui sont intégrées d'ordre
1. L'estimation se fera par la méthode des moindres carrés
ordinaires en une seule étape de Hendry qui permettra
d'obtenir à la fois les effets de court et de long terme.
En effet, les MCE présentent un avantage
économique puisqu'il permet de donner la dynamique de court et long
terme pour une variable donnée. Le second avantage est de nature
statistique puisque dans un MCE toutes les variables sont stationnaires et donc
les tests classiques (Student, Fisher...) sont alors applicables et cela permet
d'éviter toutes régressions fallacieuses. L'estimation d'un
modèle à correction d'erreur ne pose donc pas de problème
particulier et nécessite simplement le recours à une technique de
moindres carrée ordinaire facile à manipuler.
Le premier modèle à correction d'erreur (MCE) dont
la variable dépendante est le DLPIBRH se présente comme suit :
Tableau 5 : Modèle à
correction d'erreur dont la variable dépendante est le DLPIBRH.
Variable
|
Coefficient
|
t-Statistic
|
Prob
|
Part des crédits accordés par les banques
commerciales dans le PIB (DLCBC)
|
1,502298**
|
0,966727
|
0,0347
|
Part des crédits bancaires octroyée au secteur
privé (DLCSP)
|
0,841821
|
0,378967
|
0,7082
|
Ratio M2/PIB (DLM2)
|
2,006360**
|
2,234198
|
0,0355
|
Taux d'investissement national (DLTIN)
|
-0,142689
|
-0,219288
|
0,8284
|
Part des dépenses publiques dans le PIB (DLDP)
|
-0,785789
|
-0,351475
|
0,7284
|
Ouverture commerciale (DLOUVCOM)
|
-0,461016
|
-1,250866
|
0,2236
|
Produit intérieur brut retardé
(LPIBRH_1)
|
-0,804345***
|
-4,306088
|
0,0003
|
Part des crédits bancaires octroyée au secteur
privé retardée (LCBC_1)
|
-0,895940
|
-0,950147
|
0,3519
|
Part des crédits bancaires octroyée au secteur
privé retardée (LCSP_1)
|
2,249245
|
1,142509
|
0,2650
|
Ratio M2/PIB retardé (LM2_1)
|
2,653151***
|
2,961166
|
0,0070
|
Taux d'investissement national retardé (LTIN_1)
|
0,279382
|
0,327357
|
0,7464
|
Part des dépenses publiques dans le PIB retardée
(LDP_1)
|
2,144574
|
0,881013
|
0,3874
|
Ouverture commerciale retardée (LOUVCOM_1)
|
-0,484293
|
-1,108191
|
0,2792
|
Constante
|
238,6136
|
3,926861
|
0,0007
|
Note : (***), (**) signifie respectivement significatif
à 1% et 5%.
Source : Auteur à partir des
estimations
Dans cette équation, selon la variable LPIBRH_1, on
constate que la force de rappel à l'équilibre est négative
et significative au seuil de 1%. Il existe donc un mécanisme à
correction d'erreur à long terme. Le modèle à correction
d'erreur est donc validé. On arrive alors à ajuster 80,43% du
déséquilibre entre le niveau désiré et effectif du
produit intérieur brut par habitant.
Dynamique de court terme
A court terme, l'augmentation d'un pour cent des indicateurs
de développement financier mesurant la part des crédits
octroyés par les banques commerciales dans le PIB nominal (cbc), le
ratio des crédits accordés au secteur privé dans le PIB
nominal (csp) et de la profondeur financière (m2) fait augmenter
respectivement la croissance économique de 1,5 ; 0,84 et 2,0 pour cent.
Cependant, seules la part des crédits octroyés par les banques
commerciales dans le PIB nominal (cbc) et la profondeur financière (m2)
ont une influence significative sur la croissance du secteur réel au
Togo à court terme. Ce résultat pourrait se justifier par la
performance du secteur bancaire dans l'allocation des crédits dans
l'économie togolaise. L'influence de la profondeur financière
n'est pas conforme aux conclusions de Berthélemy et Varoudakis (1998)
qui soutenaient dans leur analyse l'idée selon laquelle, l'impact de
l'approfondissement financier sur la croissance ne se manifeste
qu'à partir d'un certain seuil (M2/PIB) au moins égal à
36,5% alors qu'en moyenne ce ratio est de 27,84% au Togo.
En effet, toutes les variables de contrôle ont une
influence négative mais non significative sur la mesure de la croissance
à court terme au Togo.
Dynamique de long terme
Les élasticités de long terme se présentent
comme suit :
Tableau 6 : Elasticités de long
terme de la première équation
Variables
|
DLcbc
|
DLcsp
|
DLm2
|
DLtin
|
DLdp
|
DLouvcom
|
Elasticités de long terme
|
-138/ 137
|
- 139/137
|
- 1310/137
|
- 1311/137
|
- 1312/137
|
- 1313/137
|
Valeurs estimées
|
1,114
|
-2,796
|
-3,299*
|
-0,347
|
-2,666
|
0,602
|
Source : Auteur à partir des
résultats du MCE
A long terme, l'augmentation de la part des crédits
octroyés par les banques commerciales dans le PIB nominal (cbc),
augmente la croissance économique mais ce résultat n'est pas
statistiquement significatif.
Mais les indicateurs financiers mesurant le ratio des
crédits accordés au secteur dans le PIB nominal (csp) et de la
profondeur financière (m2) augmentés d'un pour cent font baisser
le niveau de croissance de l'économie togolaise respectivement de 2,796
et 3,299 pour cent à long terme.
Cependant seule la profondeur financière a une influence
significative à long terme sur la croissance économique
togolaise.
Pour l'étude du sens de causalité, les
modèles à correction d'erreur prouvent qu'au Togo, la croissance
économique cause le ratio de la profondeur financière (m2) et la
part des crédits octroyés au secteur privé dans le PIB
nominal (csp).
Le sens de causalité inverse montre que seules la part
des crédits octroyés par les banques commerciales dans le PIB
nominal (cbc) et la profondeur financière (m2) causent la croissance
économique.
4-4-2 Pour la seconde équation
Pour évaluer l'impact de la variable de la microfinance
sur la croissance du secteur réel, il serait intéressant de faire
une analyse d'abord graphique suivie d'une analyse
économétrique.
4-4-2-1 Analyse graphique.
A partir des données de l'annexe 2, on a le graphique
suivant :
Graphique 6 : Evolution des
séries PIBRH et RIMF
1000
400
900
800
700
600
500
300
200
100
0
RIMF PIBRH
Source : Auteur à partir des
données collectées.
Selon ce graphique, l'évolution de la part des
crédits octroyés par les institutions de microfinance (RIMF), est
presque régulière sur toute la période de l'analyse. Par
contre pour la croissance du secteur réel, on constate une baisse du
premier au second trimestre de l'année 1996 qui se stabilise sur le
reste de l'année. Le premier trimestre de l'année suivante est
marqué par une baisse de la croissance qui va chuter juste au
début du second trimestre jusqu'à la fin de l'année 1997.
Le niveau de croissance va connaître une légère baisse du
second trimestre de l'année 1998 jusqu'au dernier trimestre de
l'année 2000. La croissance économique a connu une reprise du
dernier trimestre 2000 jusqu'à la fin de l'année 2002.
En somme la variation de la croissance semble instable sur
toute la période alors que l'évolution de la variable
financière mesurant l'impact de la microfinance est
régulière sur la période de l'analyse. L'augmentation
permanente de la part des crédits octroyés par les institutions
de microfinance peut s'expliquer par la forte progression du nombre de
déposants et donc de bénéficiaires de ces crédits
plus facilement accessibles que dans les banques.
4-4-2-2 Analyse économétrique
Les données sur la microfinance étant
trimestrielles, l'impact de cette variable financière sera
évalué à travers une seconde équation qui se
présente comme suit :
Pour les différentes étapes de l'estimation, les
résultats se présentent comme suit :
a- Test de stationnarité des
séries
Selon les résultats toutes les séries sont
intégrées d'ordre 1 sauf celle relative à la microfinance
qui est intégrées d'ordre 0. Ce résultat prouve qu'il
n'existe pas de relation de long terme entre cette variable financière
et la croissance. Les résultats d'une simple régression feront
donc l'objet d'interprétation.
b- Résultats et interprétations
Les résultats se présentent comme suit : la variable
dépendante est le DLPIBRH.
Tableau 7 : Estimation de la
deuxième équation dont la variable dépendante est le
DLPIBRH.
Variable
|
Coefficient
|
t-Statistic
|
Prob.
|
Part des crédits octroyés par les IMFs
(LRIMF)
|
0,013973
|
1,465654
|
0,1569
|
Taux d'investissement national (DLTIN)
|
-1,787576**
|
-3,682433
|
0,0013
|
Ratio des dépenses publiques (DLDP)
|
1,555788***
|
3,812219
|
0,0010
|
Ouverture commerciale (DLOUVCOM)
|
1,174025
|
1,425770
|
0,1680
|
Constante
|
-0,002711
|
-0,248987
|
0,8057
|
Note : (***), (**) signifie respectivement significatif
à 1% et 5%.
Source : Auteur à partir des
estimations
Selon les résultats du tableau ci-dessus, la part des
crédits octroyés par les institutions de microfinance, influence
positivement la croissance économique togolaise à court terme,
mais ce résultat n'est pas statistiquement significatif.
Les résultas du test de causalité confirment la
non causalité entre la part des crédits octroyés par les
institutions de microfinance et la mesure de la croissance économique.
Cela veut dire qu'une augmentation de la part des crédits
octroyés par les IMFs dans le crédit à l'économie
n'affecte pas de manière statistiquement significative la mesure de la
croissance économique au Togo.
Conclusion
La question soulevée par cette étude
était de savoir si l'approfondissement financier a un impact sur la
mesure de la croissance économique togolaise à court et long
terme sur la période 1965 - 2002.
En somme, l'analyse empirique confirme la corrélation
positive entre les variables financières utilisées et la
croissance économique au Togo sur la période de l'analyse.
Cependant seules deux de ces variables financières (la part des
crédits octroyés par les banques commerciales dans le PIB nominal
et la profondeur financière) influencent de manière
statistiquement significative la mesure de la croissance à court terme.
Par contre à long terme seule la profondeur financière (m2) a une
influence statistiquement significative mais négative sur la croissance
économique togolaise. En effet, la causalité a un sens
mitigé entre les différentes variables financières et la
croissance économique. On a une causalité bidirectionnelle entre
la croissance économique et la profondeur financière. La
causalité est cependant unidirectionnelle allant du secteur réel
à la part des crédits octroyés au secteur privé en
proportion du PIB nominal. Le sens inverse est constaté entre la part
des crédits accordés par les banques commerciales et la
croissance économique. Enfin, il n'y a pas de relation significative
entre la part des crédits octroyés par les institutions de
microfinance et la croissance économique.
La première hypothèse est donc
vérifiée uniquement pour la profondeur financière alors
que la deuxième est vérifiée pour toutes les variables
financières.
Il serait alors souhaitable que les banques commerciales
augmentent leur niveau de crédits à l'économie pour
stimuler la croissance économie qui en retour peut faire rehausser le
niveau d'épargne national au Togo.
L'analyse bien qu'ayant incorporé la variable mesurant
la microfinance, n'a pas permis de dégager une conclusion à long
terme et il serait souhaitable qu'une étude en données de panel
soit menée afin de déterminer le sens de causalité entre
cette variable et la croissance et apprécier son impact sur croissance
économique à court et long terme.
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