République du Bénin
Université d'Abomey-Calavi
INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE, DE L'EDUCATION PHYSIQUE
ET DU SPORT
MEMOIRE
De fin de second cycle universitaire
Secteur : Jeunesse Animation Socio-éducative
Option : Développement Communautaire
THEME
FEMMES RURALES ET GOUVERNANCE
LOCALE%
Vers des prepesJtJeas peur
~~JmplJeatJen des
*MM~s dams les Jast~mes de
ddeJsJeas de la
Cemme» d~Ad"ara
Réalisé par: Sous la direction de:
ECHAO Onidjè Franck Serge Soualbou Lompo GOUDA
Maître Assistant de Sociologie à
l'INJEPS
Soutenu publiquement le 20 -11- 2006 à
l'INJEPS/UAC et sanctionné par la mention Très
Bien.
8è Promotion
Année académique : 2005-2006
"Ce qui est un progrès pour les femmes
est un progrès pour tous"
(Son excellence Kofi A1VA1V ; Déclaration du
Sommet
Mondial sur la Femme 2005)
DED1CACE
Mes grands parents maternels;
Ma mère chérie, LISSANON Valérie;
J'admire ton courage, toi qui as été à la
fois pour moi père et mère; trouve à travers ce travail
l'accomplissement de tes prières quotidiennes et le couronnement de tes
efforts. Tu es une mère hors pair. Daigne l'Eternel t'accorder longue
vie maman. Profond attachement!
Mon feu père Pierre ECHAO;
Tu aurais voulu m'assurer aussi un meilleur avenir et participer
à mon éducation comme tu en as pris l'habitude; mais l'Eternel
Dieu t'a rappelé très tût dans son royaume.
Que ton âme repose en paix, papa.
Mon père adoptif Boniface AKPLOGAN AHO11ANSE; pour les
nombreux sacrifices consentis. Mon oncle paternel Désiré ECHAO;
pour son soutien moral et financier.
A ma soeur feue Yasmine AKPLOGAN, que Dieu a rappelée dans
la fleur de l'âge. Que ton âme repose en paix.
Mes frères et soeur: Gildas, Fiacre, Chancelle;
Que ce modeste travail, soit pour vous une source de motivation
et surtout une référence à dépasser, car, tant
qu'il reste à faire rien n'est encore fait. Amour Filial!
Ma bien aimée Miphelle DOSSO11;
Ton soutien, ton amour et ton attachement m'ont
été d'une grande utilité. Tu es une compagne sans
pareille. Ce travail est également le tien. Daigne l'éternel te
bénir et nous unir davantage. Amour Profond!
Aux familles LISSANON et ECHAO,
REMERCIEMENTS
L'Eternel Dieu Tout-Puissant, sans qui rien ne peut être.
nue toute gloire lui soit rendue.
Notre Maître de mémoire Monsieur Soua4bou L.
GOUDA;
Malgré vos nombreuses occupations, vous avez su diriger ce
travail avec la sympathie doublée de la rigueur scientifique qui vous
sont propres. Sincères Reconnaissances !
Mme Sabine TOUNGAKOUAGOU, Coordinatrice de la Cellule Genre et
Développement au CIPCRE/Bénin;
Vous avez apporté à ce travail votre marque
d'expertise. Sincères Remerciements!
Monsieur le Maire de la Commune d'Adjara Edmond ZINSOU et ses
collaborateurs;
Vous nous avez accueilli, soutenu et facilité la
tâche pour la réalisation de ce travail. Soyez en
honorés!
M. Claude TOKPANOU;
Vous avez toujours été un modèle pour nous.
Malgré vos nombreuses occupations vous avez accepté apporter
votre marque à ce travail. Profonde Gratitude!
Tous nos Professeurs;
Vous qui avez présidé aux enseignements aboutissant
à ce travail, Soyez remerciés pour la qualité du savoir
que vous nous avez transmis. Sentiments Respectueux!
Nos Honorables Membres du jury;
Vous nous faîtes honneur en acceptant de juger ce travail.
Pour la qualité de vos appréciations, Sincères
Remerciements!
Toute l'Administration de l'INJEPS;
M. Germain DOSSOLI et sa petite famille; pour votre affection et
votre attachement.
Mme Immaculée PATINVOH et sa petite famille pour leur
soutien moral.
Mes devanciers Serge DAHANDE et Carolle ADJEODA pour m'avoir
orienté dans la réalisation de ce document.
Mes camarades de promotion; une bataille vient de s'achever.
Courage pour la suite de la guerre et brillante carrière à
tous.
Tous mes amis que je ne puis nommer de peur d'en oublier.
Tous les artistes du Club Artistique et Culturel des Etudiants de
L'INJEPS.
Toute la population d'Adjara et spécialement les femmes
pour leur accueil chaleureux.
Tous ceux qui de près ou de loin, m'ont soutenu dans ma
formation et ont contribué à la réalisation du
présent document,
Profonde Gratitude!
SOMMA1Re
Dédicace
Remerciements
Liste des Sigles et Abréviations Liste des Tableaux
Liste des graphes
Introduction
Chapitre I : Aire Géographique de
l `étude
1-1- Justification du choix de l'aire géographique de
l'étude 1-2- Présentation de l'aire géographique de
l'étude
1-3- Les relations hommes/ femmes dans la commune d'Adjara
Chapitre II : Revue de
littérature- Problématique- Hypothèses 2-1 - Revue de
littérature
2-2- Evolution des conditions de vie des femmes rurales du
Bénin 2-3- Problématique et hypothèses
Chapitre III : Démarche
méthodologique 3-1- Population d'enquête
3-2- Echantillonnage
3-3- Organisation de la recherche
Chapitre IV : Mise en oeuvre de la
recherche 4-1- Présentation des résultats
4-2- Discussion
4-3- Suggestions
CONCLUSION
Bibliographie
Annexes
-Outils de collecte des données
Index des Auteurs Table des matières
LISTE DES S I LES ET AB;R.EV IATI D NS
BIT : Bureau International du
Travail
CA : Chef d'Arrondissement
CIPCRE : Cercle International
pour la Promotion de la Création
FAO : Foods Agriculture
Organisation
FASJEP : Faculté des
Sciences Juridique
Economique et Politique
FNUAP : Fond des Nations
Unies pour la Population
GeD : Genre et
Développement
G/PIFED : Groupe des
Organisations Non
Gouvernementales pour le Programme
d'Intégration des Femmes dans le
Processus de Développement
Durable
INJEPS : Institut National de
la Jeunesse de l 'Education
Physique et du Sport
INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse
Economique
MFFE : Ministère de la
Famille, de la Femme et de
l'Enfant
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations
Unies
PDC : Plan de
Développement Communal
PIB : Produit Intérieur
Brut
PNUD : Programme des Nations
Unies pour le Développement
UCP : Union Communale des
Producteurs
UCGF : Union Communale des
Groupements de Femmes
UNICEF : Fond des Nations
Unies pour l'Enfance
UAC : Université
d'Abomey-Calavi
LISTE DES TAB> LEA t/tX ET RAP H-ES
Titres Pages
Tableau n°1 :
Présentation de la population de la commune d'Adjara
18
Tableau n° 2 :
Répartition de l'échantillon d'étude par sexe et par
catégorie 33
Tableau n°3 : Niveaux
d'instruction des enquêtés 37
Tableau n°4 :
Priorité entre fille et garçon par rapport à la
scolarisation 41
Tableau n°5 :
Possibilité des femmes de faire de la politique
et d'accéder aux mêmes postes de
responsabilité que les hommes 41
Tableau n°6 :
Appréciations des enquêtés par rapport à
l'absence
des femmes au sein des instances locales de décisions
46
Tableau n°7 : Les raisons
de l'absence des femmes
dans les instances de décisions 47
IES
L~SY RAT-~S
Graphe n°1 :
Conception de la femme d'après les
enquêtés. 38
Graphe n°2 : Avis
des enquêtés sur la scolarisation des filles selon le genre
40
Graphe n°3 : Accord des
hommes de laisser
leurs propres femmes faire de la politique 42
Graphe n°4 : Participation
des femmes aux prises
de décisions au sein de leurs ménages
43
Graphe n°5 :
Répartition des hommes suivant
leur engagement d'associer leurs femmes aux prises
de décisions au sein de leurs ménages
44
Graphe n°6 : A qui le
dernier mot lors des prises de décisions
compliquées et importantes? 45
Graphe n°7 : Participation
des femmes aux projets communautaires 46
Graphe n°8 : Impacts de
l'absence des femmes dans les instances de décisions sur la commune
d'Adjara selon les enquêtés 48
Graphe n°9 :
Appréciations des résultats
des groupements de femmes d'après les
enquêtés 49
Graphe n°10 : Appartenance
ou non des femmes
à une association ou un groupement de femmes
50
Graphe n°11 : Solutions
préconisées par les enquêtés
pour l'implication des femmes dans les instances
de décisions de la commune d'Adjara 51
Vers des propositions pour l'implication des femmes
dans les instances de décisions de la commune
d'Ad jara
FEMMES RURALES
ET GOUVERNANCE
LOCALE :
INTRObUCTION
La question de la gestion participative de la
société et plus particulièrement celle de l'implication de
la femme dans le processus de développement, sont une
nécessité dont se préoccupent les organismes d'appui au
développement et de nombreux programmes locaux de
développement.
Ainsi, en septembre 2000, lors du Sommet du Millénaire
des Nations Unies à Genève, (Copenhague+5), en plus de leur
engagement à réduire la pauvreté de moitié à
l'horizon 2015, 189 gouvernements du monde se sont accordés à
promouvoir le développement humain, maintenir un environnement durable
et mettre sur pied des partenariats pour le développement. En outre, ils
établissaient explicitement l'égalité entre les genres
comme une fin en soi: «Aucune personne, aucune nation ne doit être
privée des bienfaits du développement. L'égalité
des droits et des chances des femmes et des hommes doit être
assurée» (Rapport du Sommet du Millénaire des Nations Unies
Copenhague+5, 2000 ,20)
La communauté internationale a donc compris que pour
accéder à un véritable développement, il est
nécessaire d'intégrer le genre au processus de
réduction de la pauvreté à tous les niveaux.
Le genre est selon Tapsoba, I.et al
«l'ensemble des interactions et différentiations entre les hommes
et les femmes produites par la société dans laquelle ils
vivent» (Tapsoba, I., et al, 1997).
Bissilliat J., le définit comme: «le sexe socialement
construit qu'il soit féminin ou masculin» (Bissiliat, 2000).
Et Gresea d'ajouter que «le genre a une base culturelle;
il est défini par la société qui en détermine les
activités, les statuts, les caractéristiques psychologiques,
culturelles et démographiques, dont le point de départ est la
différence sexuelle, mais il ne peut pas se résumer ou se
justifier par cette seule différence sexuelle» (Gresea, 2000).
Le genre peut donc évoluer dans le temps et alors
connaître des changements ; contrairement au sexe qui lui, est naturel,
biologique et statique.
Mais malgré les nombreuses conférences et
colloques internationaux tenus sur la femme : Proclamation de l'Année
Internationale de la Femme (Mexico1 975) en passant par la Conférence de
Nairobi au Kenya et celle tenue à Abuja au Nigeria, les conditions de la
femme et surtout celles de la femme rurale sont restées
précaires.
A la suite de la Quatrième Conférence Mondiale
sur les Femmes à Béiijing (Pékin) en Septembre 1995,
l'attention qu'accordent les institutions de Bretton Wood aux rapports de
"genre" dans les discours et rapports officiels, montre une évolution
des mentalités concernant l'intégration des femmes dans les
programmes de développement.
Par ailleurs tous les Etats déclarèrent:
«Le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leur pleine
participation sur un pied d'égalité à tous les domaines de
la vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès
au pouvoir, sont des conditions essentielles à l'égalité,
au développement et à la paix;» (Déclaration de
Béijing, 1995).
Cet engagement des gouvernants s'est traduit également
par la Journée Internationale des Femmes 2006 où la question de
l'implication des femmes dans les instances de décisions fut
abordée à travers le Thème: Les Femmes et la Prise de
décisions: relever les défis, créer le changement.
En dépit de cette révolution de
mentalités et de ces progrès notoires à promouvoir la
femme et à lui reconnaître sa place dans le processus de
développement, la femme en général et la femme rurale en
particulier ne participe pas encore au processus de réduction de la
pauvreté car détenant une parcelle de pouvoir économique
et surtout décisionnel très réduite; comme le
témoigne le rapport 2004 des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD):0,281% en 2000 ; 0,315% en 2001; 0,346% en 2002 et
0,336 en 2003). C'est soucieux de ce constat ahurissant de
«marginalisation» des femmes que nous nous proposons d'analyser le
rôle que peut jouer la femme dans le développement local à
travers le thème : Femmes rurales et gouvernance locale: Vers
des propositions pour l'implication des femmes dans les instances de
décisions de la commune d'Adjara.
La gouvernance se définit comme
«la manière par laquelle le pouvoir est exercé dans la
gestion des ressources économiques et sociales d'un pays au service du
développement; ou l'utilisation de l'autorité politique et de
l'exercice du contrôle en
rapport avec la gestion des ressources d'une
société en vue de son développement économique et
social» (Saya, 2006).
Quant à la gouvernance locale,
«elle est l'utilisation du pouvoir dans la gestion des ressources
économiques et sociales des entités décentralisées
de base ou des organisations associatives en tenant compte des principes de
l'éthique et des règles de transparence pour leur
développement». (Saya, 2006).
Le développement local ne peut alors se passer de la
gouvernance locale et vice-versa.
Le développement local est «un
processus de citoyenneté ou les différentes composantes de la
société se rencontrent, échangent et construisent un
projet commun» (Megin, 1989).
L'objectif général de cette étude est de
montrer que la reconnaissance effective de la place de la femme d'Adjara dans
le développement, passe par sa participation au processus de prise de
décisions.
De façon spécifique, elle vise à :
> Appréhender la conception faite de la femme dans la
commune d'Adjara.
> Identifier les facteurs qui expliquent le positionnement
défavorable des femmes dans les organes de décisions de la
commune d'Adjara.
> Montrer l'importance de la présence des femmes
dans les instances de décisions dans l'amélioration de leurs
conditions de vie et par conséquent dans le développement de la
commune d'Adjara.
> Proposer des approches de solutions en vue de lever les
handicaps à la participation effective des femmes aux instances de prise
de décisions de leur commune.
Ce travail s'articule autour de quatre chapitres essentiels:
· Le premier sera consacré au cadre
géographique de l'étude.
· le deuxième abordera le cadre théorique et
la démarche méthodologique.
· Quant au troisième, il sera réservé
à la démarche méthodologique.
· Et le quatrième chapitre à la mise en
oeuvre de la recherche; c'est-à-dire aux résultats et à
leur discussion pour déboucher sur les suggestions.
Chapitre I :
Aire géographique de l'étude
1- Aire géographique de l'étude
1-1- Justification du choix de l'aire géographie de
l'étude
Plusieurs raisons expliquent le choix du cadre
géographique de notre d'étude:
La commune d'Adjara fait partie des communes que nous avons
ciblées au départ pour nos investigations vu sa population
majoritairement féminine; soit 52.43% (RGPH3, 2002). Elle a
été spécialement choisie à cause de sa
proximité de Porto-Novo. Elle fait par ailleurs partie des petites
communes du BENIN. Aussi le choix de cette commune s'explique t-il par le fait
que nous connaissons déjà ce milieu et ses habitants.
Nous avons donc eu le temps de constater que la femme d'Adjara
est très combative et dévouée au travail; d'où la
nécessité de la promouvoir, c'est-à-dire lui donner toutes
les chances de participer activement au processus de développement de sa
commune.
Mais où se trouve la commune d'ADJARA ?
1-2- Présentation de l'aire géographique de
l'étude
1-2-1- CADRE PHYSIQUE
La commune d'Adjara, petit territoire du Sud-est du
Bénin, est située dans le département de
l'Ouémé. D'une étendue de 112km2, soit 0,07% du
territoire national, elle se trouve à environ 7km de Porto-Novo (Chef
lieu du Département de l'Ouémé et capitale politique du
Bénin), à environ 38km de Cotonou (capitale économique du
Bénin) et à la frontière Bénino-Nigériane
à l'Est.
Elle est limitée au Nord par la commune d'Avrankou, au
Sud par la commune de Sèmè-podji et à l'Ouest par la
commune de Porto-Novo. De par sa position, la commune d'Adjara est une zone de
transit entre la République Fédérale du Nigéria et
la ville de Porto-Novo, considérée comme l'une des zones de
concentration les plus importantes au Bénin des produits
nigérians.
La commune d'Adjara est subdivisée en six (6)
Arrondissements : AdjaraI, AdjaraII, Honvié, Malanhoui, Aglogbè
et Mèdédjonou. Elle compte 48 Villages et quartiers de ville.
Notons que les arrondissements d'AdjaraI, Adjara II, et
Honvié forment la ville d'Adjara. . (Voir carte de la commune à
la page suivante).
1-2-2- CADRE HUMAIN
La commune d'Adjara compte 60112 habitants majoritairement
ruraux pour une densité avoisinant 700habitants au Km2.La
population est à dominance féminine et répartie dans plus
de 9500ménages.
Le tableau démographique de la commune selon le RGPH 2002
se présente comme suit :
Tableau n°1 :
Présentation de la population de la commune d'Adjara
Arrondissements
|
Populations (2002)
|
% Population
|
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Adjara I
|
3564
|
4040
|
7604
|
12,65
|
Adjara II
|
4044
|
4607
|
8651
|
14,39
|
Honvié
|
5611
|
6024
|
11635
|
19,36
|
Mèdédjonou
|
6702
|
7257
|
13959
|
23,22
|
Aglogbè
|
3128
|
3631
|
6759
|
11,24
|
Malanhoui
|
5542
|
5962
|
11504
|
19,14
|
Total de la commune
|
28591
|
31521
|
60112
|
100
|
Sources: (INSAE, RGPH3- 2002)
Sur le plan ethnique, la commune d'Adjara est majoritairement
composée de l'ethnie goun (83%).On y rencontre aussi les Yoruba
(8,2%).Les principales langues sont: Adjara, Setto, Toli, Goun et Yoruba.
En ce qui concerne les religions, on note une diversité
de communautés qui cohabitent pacifiquement dans la commune d'Adjara; ce
sont: la religion traditionnelle (52,3%) et les religions
révélées telles que le catholicisme (17,8%), l'islam
(8,3%), le christianisme céleste (5%), le protestantisme (3,1%) et
autres pratiquées par 13,5% de la population. (RGPH 3, 2002).
1-2-3- ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
L'économie locale d'Adjara repose sur les activités
agricole, commerciale, artisanale et de transport. Ces activités se
mènent pour la plupart dans un cadre informel qui échappe
à tout contrôle. L'environnement s'y prête :
proximité du Nigéria, perméabilité des
frontières Bénino-Nigériane, la nature des
activités menées.
1 -3- LES RELATIONS HOMMES / FEMMES DANS L COMMUNE
D'ADJARA (Source : PDC ADJARA, 2003)
L'intérêt de l'analyse des relations entre les
hommes et les femmes découle de la place qu'occupe la femme dans la
Commune d'Adjara. Les besoins des femmes d'Adjara sont beaucoup plus collectifs
; ils sont inspirés par les aspirations de toute la
société qui exige d'elles une importante contribution au mieux
être de la communauté, c'est-à-dire, une bonne santé
pour sa famille, un niveau d'instruction acceptable pour ses enfants, un
accès à une alimentation saine et suffisante, un accroissement
des revenus pour la famille, etc. La société lui reconnaît
son rôle de pilier dans la promotion du bien-être intégral
et même de la collectivité, non seulement à travers les
activités économiques, mais aussi à travers sa
contribution dans les activités productives des secteurs clés de
l'économie, comme l'agriculture et le commerce.
Globalement la participation des femmes aux activités
économiques dans la commune d'Adjara est prépondérante.
Cette participation leur a permis d'acquérir un pouvoir
économique qui leur permet de valoriser davantage leur contribution au
bien-être de la collectivité et de relever les conditions de vie
de la famille notamment celles relatives à la santé et à
la scolarisation des enfants.
Sur le plan de la participation des femmes aux structures de
prises de décision, il faut signaler que l'augmentation du pouvoir
économique leur confère une évolution de leur statut
social et de surcroît contribue à renforcer leur autonomie et leur
participation à la prise de décisions au sein de la famille ou de
la collectivité. Ainsi l'élargissement de l'autonomie
financière de la femme contribue à l'amélioration des
rapports sociaux entre les hommes et les femmes; ce qui leur offre dans la
commune de
larges opportunités pour leur épanouissement ou
leur participation à la vie sociopolitique.
Aussi prennent-elles part aux activités des divers
groupements et associations (UCP, UCGF, Association de développement)
qui reposent sur l'esprit de solidarité et à travers lesquels
elles consolident leurs capacités managériales et le
développement de la localité. A Adjara, les femmes prennent de
plus en plus part aux comités de développement mis en place dans
leurs localités. Cette intégration leur procure une certaine
fierté aux côtés des hommes et leur confère une
reconnaissance de la part de ces derniers. Ce mérite se traduit par leur
désignation comme représentante ou déléguée
de leur instance de base à des fora.
Mais cette participation aux prises de décisions par
les femmes de la Commune est à renforcer. En effet dans les structures
de décision les plus importantes, les femmes ne sont pas
représentées. Le cas du conseil Communal est probant. Ce
renforcement passe par la levée de certaines contraintes contribuant
à cette situation :
- fort taux d'analphabétisme,
- faible taux de scolarisation des jeunes filles,
- statut social inférieur
- fortes obligations domestiques,
- mentalités et valeurs socioculturelles traditionnelles
qui subordonnent les
initiatives de la femme à la prééminence
de l'homme, réduisant l'exercice du libre choix des opportunités
qui concourent à son épanouissement et sa participation effective
à la vie de la collectivité voire de la commune.
Chapitre II:
Revue de littérature
Problématique- Hypothèses
2- REVUE DE LITTERATURE- PROBLEMATIQUE-
HYPOTHESES 2-1- REVUE DE LITTERATURE
Le thème de notre étude a fait l'objet de
préoccupation de plusieurs auteurs. Cependant ces derniers l'ont
abordé sous plusieurs angles.
Parlant du «genre», Isabelle Droy affirmait «le
développement vu au masculin aboutit à un sous
développement».
D'Almeida, A. G précisait à son tour dans
Coutumes ancestrales et droits de la femme au Bénin, Cotonou :
PNUD, 1997, pp. 38-44.
«Il n'est plus un secret que les coutumes ancestrales du
Bénin entravent sérieusement l'épanouissement
socio-économique des femmes. De même, ces coutumes
réduisent la participation des femmes à la vie politique du pays.
Cet état de choses est dû au fait que le coutumier du Dahomey
encore en vigueur dans le pays, a force de loi et qu'il entretient une
subordination de la femme, même dans ses relations conjugales. Pour
améliorer la condition de la femme victime des coutumes, la proposition
du code des personnes et de la famille d'une part et les réformes
judiciaires et sociales d'autre part viennent à temps.»
Une étude conduite par Adjéoda, C.A. sur le
thème «La participation des femmes aux instances de prise de
décision : cas du projet de gestion urbaine décentralisée
(PGUD) dans la localité de Djègan-Daho» a montré
que les femmes de Djègan-Daho sont confrontées à des
obstacles sociaux réels qui les empêchent de s'impliquer dans le
Comité de Développement des Quartiers, et a abouti à la
conclusion qu'il est nécessaire de faire participer les femmes au
processus décisionnel.
Selon Elisabeth Fourn, dans `Formation en Genre' (2000),
«l'un des objectifs de l'approche genre est d'examiner les
disparités socio-économiques de haut en bas de l'échelle,
jusqu'au niveau de la cellule familiale. Ce qui suppose une implication
optimale de la femme qui doit être appréciée par rapport
à la gestion du pouvoir, des instances de prise de décision, la
gestion et au contrôle de ressources disponibles et par rapport aux
bénéficiaires des dites ressources.»
Dans une communication intitulée «Elire la femme
aux postes de décisions» dans le cadre du Projet défi du
21è siècle, et lors de la deuxième Conférence
Quinquennale Nationale sur le Développement Social au Bénin tenue
à Cotonou les 15, 16 et 17 Octobre 2000 sur le thème :
«Permettre aux femmes de sauver le Bénin», Akpovi
Gbaguidi analyse la situation de la femme d'abord dans la société
traditionnelle et ensuite dans celle moderne et y a fait des suggestions pour
l'améliorer. Selon l'auteur, «dans la société
traditionnelle, la situation de la femme a été beaucoup plus
respectable que celle moderne, elle était respectée dans son
rôle social et dans sa nature; les femmes étaient
prêtresses, des sources de vie, de grandes conseillères et des
vecteurs de l'union entre plusieurs clans. Mais aujourd'hui, la femme est
menacée par: la convoitise malicieuse ou sauvage des hommes, par la
persistance des préjugés et par un environnement social malsain.
La promotion de la femme passe par l'instruction, l'éducation au niveau
familial, l'alphabétisation et l'élection de la femme aux postes
de responsabilité »
Pour le Ministère de la Famille, de la Protection
Sociale et de la Solidarité (MFPSS 2002), «la problématique
mise en relief à travers l'analyse de la situation de la femme au
Bénin, indique que les domaines d'actions prioritaires relèvent
surtout du juridique, de l'économique, du social et des processus
décisionnels. Pour lever les obstacles qui entravent la participation
des femmes à la planification et à la mise en oeuvre des
programmes et projets, il est indispensable q'elles aient plus
d'opportunités à participer aux prises de décision...Il
faut assurer l'éducation et la formation, améliorer la
santé, réduire la pénibilité de leurs travaux et
amener progressivement la société à porter un regard sur
elles en reconnaissant de façon explicite leurs droits et leurs
responsabilités.»
Des Conclusions et recommandations du séminaire sur
l'intégration des femmes au développement in
Femmes 2000 n°1, 1992, pp. 13-19, on peut retenir:
«Après quelques années de pratiques
d'intégration de la femme au développement, il s'est
avéré nécessaire de réétudier le concept et
d'en définir un nouveau contexte. Des conclusions du séminaire
sur l'intégration des femmes dans le développement tenu à
Vienne du 9 au 11 décembre 1992, il ressort que des modifications
doivent être faites au niveau du cadre conceptuel et de l'application de
l'intégration. De nouvelles questions comme celle de la
démocratisation, de l'économie de marché et des ressources
humaines ont été étudiées à ce sujet. Des
mesures ont été proposées pour la responsabilisation des
pouvoirs publics, les réformes politiques et le renforcement des moyens
en matière d'élaboration des politiques et programmes de
développement.»
Un rapport publié par l'UNICEF-BENIN, Rôle et
statut de la femme béninoise, in Enfants et femmes, Avenir du
Bénin, Cotonou: 1996, pp. 55-63, précise:
«Au Bénin, la femme joue les rôles de
mère, de gestionnaire de foyer et d'agent économique.
Malgré ses rôles importants, elle est considérée
comme inférieure au regard de la tradition, mineure au regard de la loi,
et elle reste marginalisée de la société. Cette situation
tend à évoluer aujourd'hui, avec la prise de conscience de la
société, les mouvements de femmes, et surtout l'avènement
du code des personnes et de la famille.»
D'un autre article intitulé Le rôle des femmes
dans la vie publique, in Femmes 2000, N°2, 1992, pp. 13-15
on peut retenir:
Les organisations internationales s'accordent à
reconnaître que les femmes doivent être intéressées
aux questions publiques et à la vie politique. Les statistiques sur la
participation des femmes à la vie politique dans plusieurs pays du monde
révèlent leur faible taux de participation dans les structures de
décisions politiques.
La Banque Mondiale n'est pas restée indifférente
à ces préoccupations contemporaines. Dans une rapport
d'étude publié par cette grande institution et intitulée :
Considérations d'égalité des sexes dans les
dépenses publiques: méthodologies, résumés de pays
cas, Washington; elle signale «Une réforme des dépenses
publiques pour la réduction de la pauvreté n'est complète
que si elle tient compte de la différentiation des sexes et partant, des
relations de genre de la société.
Ainsi, toute réforme économique doit
désormais tenir compte des considérations d'égalité
entre les sexes».
2-2- EVOLUTION DES CONDITIONS DE VIE DES FEMMES RURALES
BENINOISES.
Le mouvement vers la reconnaissance et le soutien du
rôle des femmes dans la production, la transformation et la vente des
produits agricoles et l'économie familiale a été
amorcé à travers le monde par une série de manifestations,
notamment les instruments juridiques internationaux. Déjà en
1945, la charte des Nations Unies sur les droits fondamentaux de l'Homme,
reconnaissait la dignité et la valeur de la personne humaine,
l'égalité des droits de l'homme et de la femme. L'année
internationale de la femme (1975) a sensibilisé l'opinion et
amené bon nombre de décideurs politiques et Organisations
Internationales à prendre l'engagement d'éliminer la
discrimination à l'égard des femmes.
La Décennie des Nations Unies pour les femmes
(1976-1985) qui l'a suivie a été couronnée en 1985 par
l'adoption des stratégies prospectives d'actions de Nairobi pour la
promotion de la femme.
La Conférence de BEIJING de 1995 a permis l'adoption de
la plate forme d'action mondiale.
Au plan régional, le Plan d'action de Lagos
adopté en 1980, suivi des Conférences Régionales tenues
à ARUSHA en 1984, à LOME et à ABUJA en 1989 ont
contribué de manière notable au progrès des idées
et réalisations enregistrées dans le domaine de la mobilisation
en faveur des femmes dans les pays africains en général, et sur
les efforts d'amélioration du statut et des conditions de vie des femmes
au BENIN en particulier.
L'évolution de la situation de la femme
béninoise des années 1980 à nos jours fait
apparaître la persistance de maintes contraintes aux plans juridique,
politique, éducatif, sanitaire, socioculturel et économique.
L'environnement social valorise plutôt l'action de
l'homme. Des efforts certains ont continué d'être
déployés à travers un processus de création d'un
cadre institutionnel par des concertations entre divers partenaires à la
promotion de la femme ; ce qui aboutit à la création en juillet
1993 de la Commission Nationale d'Intégration de la Femme au
Développement (CN/IFD). Les points focaux de l'IFD, au niveau de quinze
(15) Ministères techniques aux prises directes avec de dispositif de
promotion de la femme, travaillent pour la prise en compte de la dimension
`femme' dans l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes d'action
de chacun des départements Ministériels et la diffusion des
politiques globales et sectorielles élaborées par l'ensemble des
acteurs nationaux et partenaires au développement.
2-3- PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
2-3-1- PROBLEMATIQUE
Depuis plusieurs décennies, le monde entier s'est
penché spécifiquement sur la résolution des
problèmes sociaux à travers de nombreuses conférences
internationales aux fins d'améliorer les conditions d'existence des
hommes et des femmes.
La complexité du phénomène de la
pauvreté et ses conséquences désastreuses sur la
société ont amené les gouvernements et les organisations
internationales à entreprendre des études pour en cerner les
contours.
Les résultats de celles conduites par la Banque
Mondiale ont montré que, de 1995 à 2000, la proportion de pauvres
est passée de 28,9 % à 29,6% (Rapport sur le développement
dans le monde 2000/2001: «combattre la pauvreté». Editions
ESKA). Dans le souci de réduire la pauvreté, le Bénin
s'est doté depuis 1999 d'un Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui a identifié les grands
axes suivants:
1- le renforcement du cadre macroéconomique à
moyen terme,
2- le développement du capital humain et la gestion de
l'environnement,
3- le renforcement de la gouvernance et des capacités
institutionnelles,
4- la promotion de l'emploi durable et le renforcement des
capacités des pauvres à participer au processus de
décision et de production.
Le renforcement de la gouvernance est donc un facteur essentiel
pour le développement d'une nation.
Outre ces initiatives, le Bénin s'est aussi inscrit
dans une autre vision du développement: le développement local
c'est-à-dire le développement à la base et par la base;
d'où l'avènement de la décentralisation en 2003.
Malheureusement, force est de reconnaître qu'aujourd'hui
le développement demeure encore un rêve dans la plupart des
communes du Bénin, malgré les gros efforts fournis et les
innovations apportées par les dirigeants.
De façon spécifique, la commune d'Adjara; cadre
géographique de notre étude; située à quelques
encablures de la ville de Porto-Novo dans le département de
l'Ouémé, est confrontée à l'épineux
problème de développement local et ce, malgré
l'intervention depuis des années d'un nombre important d'Associations de
développement.
Les raisons de cet échec sont multiples. Entre autres
raisons nous pouvons citer les inégalités hommes/femmes
observées dans tous les domaines du développement et
spécialement dans le domaine de la gouvernance.
Or, l'égalité et l'équité
constitueraient des conditions indispensables à une gestion judicieuse
des affaires de la cité et par ricochet du développement à
la base.
Cette situation interpelle les politiques mises en oeuvre et
appelle à une stratégie davantage axée sur le
développement rural et de la promotion de la
femme.
L' Organisation des Nations Unies pour la Femme (UNIFEM),
ainsi que d'autres institutions ont, en collaboration avec plusieurs
états et gouvernements du monde, établi des lois et des
conventions visant à protéger la femme et à promouvoir
l'application du genre à divers niveaux.
C'est dans cette optique que «... Le Bénin a
participé et adhéré à la plupart des conventions
relatives à l'épanouissement de la femme et à son
intégration au développement». (Sierra, G. 1997,8). Aussi
pour améliorer la condition de la femme victime des coutumes, le code
des personnes et de la famille d'une part et les réformes judiciaires et
sociales d'autre part ont été élaborées. La
volonté du Bénin à promouvoir la femme se traduit en outre
par l'élaboration en 2001, d'une Politique Nationale de Promotion de la
Femme (PNPF) qui est entrée dans sa phase d'exécution le 10
juillet 2002.
En ce qui concerne la commune d'Adjara; la valorisation de la
gent féminine est un souci majeur des autorités locales car elle
représente 52% de la population communale selon les statistiques du RGPH
3. Ce souci des autorités de la commune d'Adjara se traduit par le
Projet: Accroissement du taux de représentation des femmes dans la
plupart des structures de prise de décision; du Plan de
développement de la commune. Ainsi en 2008, la commune compte atteindre
un taux de représentativité des femmes de 25% en moyenne au sein
des structures de prise de décisions (Conseils, commissions,
comités). (Source : PDC, Adjara, 2004, p91)
Mais malgré tous ces efforts, les femmes en
général et surtout les femmes d'Adjara demeurent absentes dans
les organes de décisions.
Face à cet état de chose trois interrogations
transparaissent: Quelle conception les populations d'Adjara se font-elles de
la femme?
L'absence des femmes au sein des instances de décisions
constitue-t-elle un frein au développement de la commune?
Comment corriger l'absence des femmes dans les instances de
décisions? Pour répondre à celles-ci, nous avançons
les hypothèses suivantes:
2-3-2- HYPOTHESES DE RECHERCHE
1- L'absence des femmes au sein des instances de
décisions de la commune d'Adjara s'explique par la conception peu
valorisante faite d'elles par la population.
2- L'implication des femmes dans les instances de
décisions, contribuerait à l'amélioration de leurs
conditions de vie et par conséquent au développement de la
commune d'Adjara.
Chapitre III:
Démarche Méthodologique
3- DEMARCHE METHODOLOGIQUE
La crédibilité scientifique des résultats
d'une recherche dépend largement de la méthodologie de travail
utilisée. En ce qui concerne la présente étude, elle a
été à la fois quantitative et qualitative car elle a pris
en compte un nombre important de sujets et il a été question
d'appréhender la conception des habitants d'Adjara de la femme;
d'analyser les handicaps à la participation des femmes au processus de
décisions et de proposer des solutions pour pallier cette situation.
C'est dans cette optique que les données ont été
collectées à l'aide de questionnaire et de guide d'entretien.
Le questionnaire a été adressé aux hommes et
aux femmes de ménages.
Quant au guide d'entretien, il a été adressé
à une responsable d'association de développement et aux
autorités politico -administratives.
3-1- Population d'enquête
Dans le cadre de la présente étude, la population
d'enquête est constituée de :
· des ménages: hommes et femmes,
· d'une responsable d'association de
développement,
· des autorités politico -administratives.
3-2- Echantillonnage
3-2-1- Méthode d'échantillonnage
Pour la constitution de l'échantillon de notre
étude, nous avons utilisé deux méthodes à
savoir:
· La méthode probabiliste qui repose sur le choix
au hasard pour les femmes de ménages et les hommes (chefs de
ménage) de la commune d'Adjara car ces sujets sont en nombre important
et ne sauraient être identifiés à l'avance.
· La méthode non probabiliste (choix
raisonné) pour la responsable l'association de développement, et
les autorités politico administratives; en vue d'avoir des
réponses plus fournies et détaillées.
3-2-2- Technique d'échantillonnage
En fonction de notre population d'enquête, nous avons
procédé:
· à l'échantillonnage aléatoire simple
pour les femmes de ménages et les hommes (chefs de ménage).
· au recensement pour la responsable de l'association de
développement et les autorités politico -administratives de la
commune.
3-2-3- Taille de l'échantillon
L'étude a pris en compte 85 sujets dont:
· 40 femmes
· 40 hommes
· La présidente de l'Union Communale des Producteurs
(UCP)
· 04 Autorités politico-administratives dont le
Maire, 02 chefs d'arrondissements (CA Adjara I et CA-Medédjonou)
à raison d'un CA dans Adjara ville et un à Adjara Village; et la
Responsable du Centre de Promotion Sociale (CPS) .
Les raisons du choix de nos sujets sont :
En ce qui concerne les femmes et les hommes, ils sont les plus
concernés par l'étude; puisqu'il s'agit d'une étude qui
vise à rétablir l'équilibre entre les sexes. Ainsi, le
nombre de femmes choisies est égal à celui des hommes.
Pour ce qui est de la Présidente de l'UCP et de la
Responsable du Centre de Promotion Sociale, elles ont été
identifiées en raison du fait qu'elles sont des exemples de la
participation des femmes à la gestion des affaires publiques.
Quant aux autorités locales, elles ont
été identifiées afin de nous faire savoir leurs
appréciations des rapports de genre dans la gouvernance locale et en
général dans le développement local, puis les actions
qu'elles mènent pour la promotion de la femme dans la commune
d'Adjara.
Le tableau qui suit présente l'échantillon
d'étude.
Tableau n°2
: Répartition de l'échantillon
d'étude par sexe et par
catégorie
|
|
Sexe et catégorie
|
Nombre de sujets
|
Les femmes
|
40
|
Les hommes
|
40
|
Association de développement (UCP)
|
01
|
Autorités politico administratives
|
04
|
Total
|
85
|
Source: Tableau conçu et
réalisé par nous même
3-3- Organisation de la recherche
Nos investigations ont été faites selon plusieurs
phases dont:
- la recherche documentaire,
- la pré- enquête,
- l'enquête proprement dite,
- le traitement des données et les méthodes
d'analyse.
3-3-1- La recherche documentaire
Elle nous a été d'une grande importance. La
recherche documentaire nous a permis de mieux cerner les concepts de
«genre» et de «gouvernance» et d'avoir les points de vue
d'autres chercheurs sur les sujets similaires. Elle s'est
déroulée de septembre 2005 à décembre 2005.
Elle nous a conduit dans les bibliothèques et services
comme :
* le Centre de Documentation de l'INJEPS,
* le service des archives de la Mairie d'Adjara,
* la Direction de la Promotion Féminine du MFFE,
* le centre de documentation du PNUD,
* le centre de documentation du FNUAP,
* le centre de documentation de l'INSAE,
* le centre de documentation du Ministère de
l'intérieur et des collectivités locales.
En dépit de leurs conditions d'utilisation contraignantes
(consultation sur place), ils nous ont permis de cerner le sujet et de
renforcer nos connaissances.
3-3-2- La pré enquête
Elle nous a permis de tester un échantillon
réduit de 10 personnes dont 05 femmes et 05 hommes. Elle a
été faite du 08 au 10 octobre 2005 et nous a aidé à
appréhender la perception des habitants d'Adjara du concept:
«genre» et d'évaluer de manière sommaire le taux de
représentativité des femmes dans les instances de
décisions.
3-3-3- L'enquête proprement dite
Elle s'est déroulée du 10 au 22 juillet 2006 et
a concerné 40 femmes de ménages; 40 hommes de ménages; 01
responsable d'association de développement et 04 autorités
politico- administratives.
En effet, nous avons distribué aux hommes et femmes
instruits les questionnaires auxquels ils ont répondu et que sommes
repassé retirer. Quant aux sujets illettrés, nous les avons
aidés à répondre aux questionnaires en les leur traduisant
en langue locale; et en transcrivant fidèlement leurs réponses
sur les fiches.
Mais en ce qui concerne les autorités politico
administratives et la Responsable de l'UCP, les entretiens ont eu lieu sur
rendez-vous. Ainsi au fur et à mesure que ces autorités
répondaient aux questions, nous les transcrivions fidèlement sur
des fiches d'enquête.
3-3-4- Traitement des données et méthodes
d'analyse
Les informations recueillies ont été
traitées manuellement et par l'ordinateur. Les questions étaient
au départ numérotées, ce qui a facilité leur
exploitation.
Les réponses aux questions fermées ont
été évaluées en considérant l'effectif total
de l'échantillon et l'information recherchée. Quant aux questions
ouvertes et au guide d'entretien, nous avons fait de chaque proposition une
analyse de contenu et procédé à des rapprochements, des
différenciations et des sériations.
Chapitre IV
Mise en oeuvre de la
recherche
4- MISE EN OEUVRE DE LA RECHERCHE 4-1- PRESENTATION
DES RESULTATS
Résultats des enquêtes par
questionnaire
Tableau n°3: Niveaux
d'instruction des enquêtés.
Genre Femmes Hommes
|
|
|
|
|
Niveau d'instruction
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Primaire
|
13
|
32,5%
|
20
|
50%
|
Secondaire et plus
|
04
|
10%
|
08
|
20%
|
Non instruits
|
23
|
57,5%
|
12
|
30%
|
Total
|
40
|
100%
|
40
|
100%
|
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
De ce tableau, il ressort que:
-32,5% des femmes enquêtées ont le niveau primaire
contre 50% des hommes.
-10% des femmes enquêtées ont le niveau secondaire
et plus; contre 20% des hommes.
-57,5% des femmes enquêtées contre 30% des hommes
ne sont pas instruits.
La conception de la femme selon les déclarations
des enquêtés
Chez les Adjaranou, il n'existe pas une conception univoque de
la femme. Selon l'éducation, l'expérience, bref le back
ground, la perception varie. Ainsi les idées
véhiculées par rapport à la femme sont: La
femme est une aide; un être indispensable; la femme est un être
dominé sans aucun pouvoir.
En effet, 20% des femmes et 25% des hommes pensent qu'elle est
une aide pour l'homme.
Alors que 50% des femmes et 40% des hommes estiment plutôt
qu'elle est un être indispensable.
-30% des femmes et 35% des hommes pensent qu'elle est un
être dominé sans aucun pouvoir. Ces résultats s'illustre
bien à travers le graphe N° 1:
Aide de l'homme
être indispensable
être dominé; sans aucun pouvoir
Total
Graphe N°1: Conception de la femme
d'après les enquêtés
40
25
20
35
30
15
10
5
0
01/01/1900 03/01/1900
Femmes
40
20
12
8
Pourcent ages
20,00%
50,00%
30,00%
100%
Hommes
40
10
16
14
Pourcent ages
40,00%
25,00%
35,00%
100%
Aide de l'homme
être indispensable
être dominé; sans aucun pouvoir
Total
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Pour ceux qui conçoivent que la femme est une aide; un
être indispensable, 03 raisons sous-tendent leur point de vue:
- Volonté de Dieu: 20% des femmes et 20% des hommes
- Parce qu'elle intervient dans plusieurs domaines de la vie:
32,5% des femmes et 25% des hommes
- Du fait des pratiques ancestrales: 17,5% des femmes et 20% des
hommes
Quant à ceux qui estiment que la femme est un être
dominé sans aucun pouvoir, et qu'elle est d'ailleurs à craindre,
les raisons citées sont:
- Volonté de Dieu: 17,5% des femmes et 20% des hommes
- Parce qu'elle ignore ses capacités et sa valeur: 12,5%
des femmes et 15% des hommes.
A travers les déclarations de nos
enquêtés, nous pouvons dire qu'il existe deux tendances en ce qui
concerne la conception de la femme: une tendance valorisante de la femme et une
autre dépréciative.
Chacune de ces tendances est sous-tendues par des raisons dont
les principales sont: la volonté de Dieu, les pratiques ancestrales et
l'ignorance des capacités de la femme par la femme elle-même.
Scolarisation de la fille
Graphe N°2 : Avis des
enquêtés sur la scolarisation des filles
Genre
|
40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
01/01/190002/01/1900 03/01/1900
Variables
|
Nécessaire
|
Pas nécessaire
|
Total
|
Femmes
|
40
|
0
|
40
|
Pourcentages
|
100%
|
0%
|
100%
|
Hommes
|
40
|
0
|
40
|
Pourcentages
|
100%
|
0%
|
100%
|
Femmes Pourcentages Hommes Pourcentages
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
De la lecture de ce graphe, il ressort que tous les
enquêtés reconnaissent à la fille le droit d'être
scolarisée.
Cependant, s'ils sont tous d'accord que la scolarisation de la
fille est autant nécessaire que celle du garçon, en cas de choix
à qui donneraient-ils la priorité?
Tableau N°4 :
Priorité entre fille et garçon par rapport à
la scolarisation
Femmes Hommes
Genre
Priorité de scolarisation
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Priorité au garçon
|
23
|
57,5%
|
34
|
85%
|
Priorité à la
|
|
42,5%
|
06
|
15%
|
fille
|
17
|
|
|
|
Total
|
|
100%
|
40
|
100%
|
|
40
|
|
|
|
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Ce tableau révèle que même si dans la commune
d'Adjara, il est admis qu'une fille soit scolarisée, la priorité
est majoritairement réservée au garçon.
Et la raison fondamentale évoquée ici est que
plus tard le garçon sera le pilier de la maison tandis que la fille ira
contribuer au bien être d'une autre famille ; ce qui frise à la
limite «une peine perdue».
Tableau n°5:
Possibilité des femmes de faire de la politique et occuper les
mêmes postes de responsabilité que les hommes selon les
enquêtés
Femmes Hommes
Genre
Variable Effectifs Pourcentages Effectifs
Pourcentages
Possible
|
40
|
100%
|
30
|
75%
|
Impossible
|
00
|
00%
|
10
|
25%
|
Total
|
40
|
100%
|
40
|
100%
|
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
D'après les résultats du tableau N°5, la
grande m ajorité de nos enquêtés (100% des femmes et 75%
des hommes) estime que les femmes peuvent faire de la politique et
accéder aux mêmes postes de responsabilité que les
hommes.
Trois raisons expliquent cette attitude :
- La femme est aussi capable que l'homme; cet avis est
partagé par 60% des femmes et 45% des hommes.
- La femme est plus rigoureuse et honnête dans la gestion
des affaires: 25% des femmes contre 20% des hommes.
- La femmes se cultive: 15% des femmes contre 5% des hommes.
Une faible proportion des enquêtés (aucune femme
et 25% des hommes) pense plutôt qu'il est inconcevable qu'une femme fasse
de la politique. Ces enquêtés justifient leur position par la
simple raison que lorsqu'une femme fait de la politique elle devient
infidèle.
Cependant, il est à noter que bien que 75% des hommes
enquêtés ne trouvent pas de mal à ce que la femme fasse de
la politique et accède aux mêmes postes de responsabilités
que les l'homme seulement 12,5% de ces hommes acceptent que leurs propres
femmes s'intéressent à la politique.
Ces résultats s'illustrent à travers le graphe
ci-après:
Graphe N° 3 : Accord des hommes
de laisser
leurs propres femmes faire de la politique
Je suis d'accord
Je ne suis pas d'accord
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Pour ceux qui ne trouvent pas d'objection à ce que leur
femme fasse de la politique, ils l'expliquent par deux raisons:
- Leurs femmes au pouvoir, c'est synonyme de progrès pour
leurs foyers
- Il ne faudrait pas influencer le destin de la femme s'il est
dit qu'elle doit gouverner
Quant à ceux qui ne sont pas d'accord, la raison
évoquée est que si leurs femmes s'investissent dans la politique,
elles ne pourront plus assurer les tâches qui sont les leurs au foyer.
Participation des femmes aux prises de
décisions
40%
16
Graphe N° 4: Participation des
femmes aux prises de décisions au sein de leurs
ménages
je participe je ne participe pas
60%
24
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Ce graphe montre que :
-60% des femmes enquêtées participent aux prises de
décisions au sein de leurs ménages.
-40% ne participent pas aux prises de décisions au sein de
leurs ménages.
Graphe N°5:
Répartition des hommes suivant leur engagement d'associer leurs
femmes aux prises de décisions au sein de leurs
ménages
je fais participer ma femme aux prises de décisions
je ne fais pas participer ma femme aux prises de
décisions
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
De la lecture du graphe n°5, on peut retenir 55% des
hommes enquêtés font participer leurs femmes aux prises de
décisions au sein de leurs ménages contre 45% qui ne le font
pas.
Les 45% qui ne le font pas expliquent leur comportement par le
fait que la femme est de par nature bavarde et qu'on ne dit pas tout à
la femme.
Mais à qui revient le dernier mot face aux
décisions les plus importantes et compliquées?
Le graphe ci-après l'illustre si bien
L'homme a le dernier mot
La femme a le dernier mot
Graphe N° 6 : A qui le
dernier mot lors des prises de décisions compliquées et
importantes au sein des ménages?
25
20
15
10
5
0
01/01/1900 03/01/1900
Femmes
24
0
Pourcent age
100%
0%
Hommes
22
0
Pourcent age
100%
0%
L'homme a le dernier mot
La femme a le dernier mot
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Ce graphe nous montre que même si l'avis de la femme est
requis sur un certain nombre des décisions à prendre, le dernier
mot revient toujours à l'homme (100% l'ont avoué).
La raison de cette situation selon les enquêtés
aussi bien du côté des femmes que des hommes est que l'homme est
et demeure le chef.
Graphe N°7: Participation des femmes
aux projets communautaires
Les femmes n'y participent pas 37 92%
|
|
Les femmes participent aux projets 3 8%
|
Les femmes participent aux projets Les femmes n'y participent
pas
Genre
Variables
Situation favorable au développement de la
commune
Situation défavorable au développement
de la commune
Total
|
Femmes
|
|
Hommes
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
00
|
00%
|
00
|
00%
|
40
|
100%
|
40
|
100%
|
40
|
100%
|
40
|
100%
|
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
- 92% des femmes enquêtées avouent que les femmes ne
sont pas associées aux projets communautaires.
- 03% estiment que les femmes sont quand même
associées
Tableau n°6:
Appréciations des enquêtés par rapport à l'absence
des femmes dans les instances de décisions : (conseil
communal, d'arrondissement, de village)
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Le tableau 6 indique que:
- Aucun de nos enquêtés ne pense que la situation
d'absence des femmes d'Adjara est favorable au développement de la
commune.
- Tous nos enquêtés (100%) pensent que cette
situation entraverait le développement de la commune.
Tableau n°7: Les
raisons de l'absence des femmes dans les instances de décisions selon
les enquêtés
Genre
|
|
Femmes
|
|
Hommes
|
Raisons
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Autorité de l'époux
|
18
|
45%
|
10
|
25%
|
Manque de confiance en soi
|
16
|
40%
|
25
|
62,5%
|
Statut social inférieur
|
25
|
62,5%
|
28
|
70%
|
Analphabétisme
|
40
|
100%
|
40
|
100%
|
Considérations religieuses
|
8
|
20%
|
10
|
25%
|
Désintérêt
|
05
|
12,5%
|
15
|
37,5%
|
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
De ce tableau il faut retenir que :
-45% des femmes enquêtées et 28,57% des hommes
pensent que l'autorité de l'époux est la première des
raisons de l'absence des femmes dans les instances de décisions.
-40% des femmes enquêtées et 62,5% des hommes
conçoivent que c'est le manque de confiance en soi qui empêche les
femmes d'accéder aux instantes de décisions. -62,5% des femmes
enquêtées et 70% des hommes pensent que le statut social
inférieur des femmes est l'une des raisons de leur absence.
-Tous nos enquêtés aussi bien du
côté des femmes que des hommes pensent plutôt que c'est
l'analphabétisme des femmes qui les empêche de participer aux
prises de décisions.
- 20% des femmes enquêtées et 25% des hommes
pensent plutôt que les considérations religieuses sont les causes
de la situation des femmes dans les instances de décisions.
Graphe N° 8: Impacts de l'absence des
femmes dans les instances de décisions sur la commune d'Adjarra
d'après nos enquêtés
01/01/1900 03/01/1900
Genre
Résistance des femmes à l'application des
décisions
Problème de recouvrement des taxes du marché
Résistance des partenaires au développement
Total
-12,5% des femmes enquêtées et 37,5% des hommes
expliquent l'absence des femmes par leur désintérêt face
aux instances de décisions.
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Il ressort de la lecture du graphe n°8 ce qui suit:
-30% des femmes enquêtées et 35% des hommes
pensent que la résistance des femmes à l'application des
décisions constitue l'impact de l'absence des femmes dans les instances
de décisions de la commune.
-Pour 50% des femmes enquêtées et 45% des hommes,
la conséquence de l'absence des femmes dans les instances de
décisions est la difficulté de recouvrer les taxes du
marché.
-20% des femmes enquêtées et 20% des hommes
pensent que la résistance des partenaires au développement
à financer les projets est l'impact de l'absence des femmes dans les
instances de décisions.
Très satisfaisant
Total
Satisfaisant
Peu satisfaisant
Graphe N° 9: Appréciations des
résultats des groupements de femmes d'après les
enquêtés
40
25
20
35
30
15
10
5
0
01/01/1900 03/01/1900
Genre
Femmes
40
25
10
5
Po urcent age
62,50%
12,50%
100%
25%
Hommes
40
20
12
8
Po urcent age
100%
20%
30%
50%
Peu satisfaisant
Satisfaisant
Très satisfaisant
Total
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Le graphe N°9 indique que:
-25% des femmes enquêtées et 30% des hommes pensent
que les groupements de femmes produisent des résultats peu
satisfaisants.
-62,50% des femmes enquêtées et 50% des hommes
pensent que les résultats des groupements de femmes sont
satisfaisants.
-1 2,50% des femmes enquêtées et 20% des hommes
pensent que leurs résultats sont plutôt très
satisfaisants.
Graphe N°10 : Appartenance ou non
des femmes à une association de femmes
15
38%
25
62%
J'appartiens à une association de femmes
Je n'appartiens pas à une association de femmes
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Ce graphe indique que:
- seulement 38% des femmes appartiennent à une association
ou groupement de femmes contre 62%.
Les raisons énoncées par ces dernières sont
entre autre, le manque de temps, le refus de l'époux et le
désintérêt de ces femmes.
Graphe N°11: Solutions
préconisées par les enquêtés pour la prise en
compte des femmes dans les instances de décisions de la
commune
Pourcenta Pourcenta
Femmes Hommes
ges ges
Scolariser les filles 40 100,00% 40 100%
Alphabériser les 35 87,50% 30 75,00% femmes
Sensibiliser les 28 70,00% 18 45,00%
hommes à laisser leurs
femmes occuper des
postes de
responsabilité Encourager le 15 37,50% 18
45,00% regroupement des
femmes en assciations
Instaurer un système de 20 50% 15 37,50%
quota dans la
répartition des postes
40
25
20
35
30
15
10
5
0
01/01/1900 03/01/1900
Scolariser les filles
Alphabériser les femmes
Sensibiliser
les hommes à laisser leurs femmes occuper des postes de
responsabilité
Encourager le regroupement des femmes en assciations
Instaurer un système de quota dans la répartition
des postes
Source: Enquête de terrain
Adjara, juillet 2006
Le graphe N°11 montre que:
-Tous les enquêtés pensent que la scolarisation des
filles est l'une des solutions pour favoriser la participation des femmes au
processus décisionnel.
- 87,5% des femmes et 75% des hommes pensent que l'une des
solutions est l'alphabétisation des femmes.
-70% des femmes et 45% des hommes préconisent qu'il faille
sensibiliser les hommes à laisser leurs femmes accéder aux postes
de responsabilités.
-37,5% des femmes et 45% des hommes pensent qu'une des solutions
serait d'encourager le regroupement des femmes en associations.
-Pour 50% des femmes et 37,5% des hommes il faut instaurer un
système de quota pour permettre aux femmes d'accéder aux
instances de décisions.
Résultats des entretiens avec les
autorités politico administratives de la commune d'Adjara (Maire, 02
CA ; la responsable de la CPS-Adjara et la P/UCP)
Volet 1: Conception des autorités de la
femme
Des entretiens que nous avons eus avec les autorités de
la commune, il ressort que la femme est une personne humaine comme l'homme.
Elle est son aide et son guide. Elle est l'élément principal de
la société. Le maire ajoutera même qu'elle a ses forces et
faiblesses et joue un rôle déterminant dans la
société.
Volet 2: La scolarisation des filles
Les autorités ont toutes reconnu la
nécessité de scolariser toutes les filles sans exception
contrairement à la pensée qui dit que les filles sont faites pour
le foyer. Cependant elles estiment que le taux de scolarisation des filles
n'est pas encore celui souhaité mais que des efforts sont en train
d'être fournis pour en arriver à la gratuité effective de
la scolarité des filles.
Volet 3: Appréciations par les autorités de
l'absence des femmes dans les instances de décisions.
Les autorités trouvent déplorable l'absence des
femmes dans les instances de décisions et pensent que cette situation ne
saurait favoriser le développement de la commune. Elles estiment que,
toutes les couches doivent participer à la gestion des affaires de la
commune.
Volet 4: Actions menées par les structures
politico administratives pour une représentation des femmes dans les
instances de décisions.
En ce qui concerne le Centre de Promotion Sociale, il a pour
activité principale la promotion de la femme nous a confié la
Responsable Béatrice ADJAHOUINOU
Ainsi donc, le CPS exécute des programmes de
crédits à l'endroit des femmes. Il les regroupe en
coopératives et leur octroie des prêts afin de rehausser leurs
pouvoirs économiques. Il organise à l'intention des femmes des
formations dont les thèmes permettent de leur expliquer leurs droits et
devoirs surtout à travers la vulgarisation du code béninois des
personnes et de la famille.
Quant à l'Union Communale des Producteurs, sa
Présidente, Mme Séraphine AHOUANDJINOU, nous a confié
qu'elle noue des relations avec les partenaires au développement pour
équiper les femmes et leur octroyer des crédits afin qu'elles
puissent développer leurs activités.
Concernant la Mairie, beaucoup d'actions se mènent pour
la promotion de la
femme.
Des propos recueillis auprès des autorités
communales, nous pouvons retenir que pour faciliter l'accès des femmes
aux instances de décisions, la mairie exige dans le cadre des grandes
réunions de décisions et des recrutements, un quota pour les
femmes et à des moments, les autorités imposent pour le poste de
Président une femme.
Aussi les femmes sont-elles sensibilisées sur la
nécessité pour elles et pour la commune de s'intéresser
à la gestion des affaires de la commune.
En outre, la mairie appuyée, par les institutions de
micro finance, accorde des crédits aux femmes pour mener à bien
leurs activités.
Dans un avenir proche, la Mairie lancera un grand projet pour
mettre les femmes au travail dira le maire
Ce projet consistera à recycler les ordures de la
ville, à les transformer et à les utiliser dans les domaines du
maraîchage, l'élevage, l'agriculture et de l'artisanat. Ce projet
rentrera dans sa phase active d'ici la fin du mois de septembre. Ce sera, un
début d'implication effective des femmes dans le processus de
développement de la commune.
Volet 5: Les impacts de l'absence des femmes dans les
instances de décisions.
Des entretiens, il ressort que les impacts sont de plusieurs
ordres. Tout d'abord, la résistance des femmes à appliquer les
décisions car elles représentent 52% de la population de la
commune.
Deuxièmement, lorsque les femmes ne sont pas
associées par exemple en ce qui concerne le marché,les taxes ne
sont pas recouvrées dans leur totalité et ça fait des
manques à gagner pour la commune.
Troisièmement, les partenaires au développement
pourraient refuser de financer les projets de développement si les
femmes ne sont pas associées à leur gestion.
Le Maire ajoutera que les femmes sont indispensables au
développement de la commune et mieux vaut les avoir à ses
côtés que contre soi.
Volet 6: Les raisons de l'absence des femmes dans les
instances de décisions. Selon les autorités, les raisons
se résument en:
- Le poids de la tradition qui confère un statut social
inférieur à la femme; elle est faite pour la maison d'où
l'appellation «gnonnou houessi»
- L'analphabétisme car sans être instruites, les
femmes ne peuvent pas occuper des postes de responsabilité
importants.
- L'autorité des époux qui font très peu
confiance à leurs femmes.
- Le manque de confiance en soi des femmes elles mêmes.
- La timidité et le désintérêt des
femmes.
Volet 7: Les solutions préconisées par les
autorités pour remédier à cette situation
Les autorités pensent qu'il est impérieux de
sensibiliser les hommes à comprendre que toutes les couches ont le droit
de participer aux prises de décisions.
Ils doivent faire confiance à leurs femmes et les laisser
accéder aux instances de décisions.
En outre, il faut relever le taux de scolarisation des filles
afin d'avoir des femmes instruites dans le futur. Par ailleurs, la
nécessité d'alphabétiser les femmes s'impose.
Aussi les pesanteurs socioculturelles doivent-elles être
réduites par des séances de sensibilisation et
d'éducation
Enfin aider les femmes à se mettre en associations pour
mieux réfléchir à leur situation.
4-2- DISCUSSION
C
· ·
·
|
onception et place accordée à la femme
|
- Une conception de respect et de crainte
Au terme des résultats, nous sommes parvenus à
dégager une image de la femme à deux variantes: l'image
valorisante d'une part et de l'autre, l'image dépréciative.
A travers l'image valorisante, la femme est
considérée comme un être indispensable, une aide, dont on
ne peut se passer.
Quant à la conception négative, elle montre que
la femme est un être à craindre du fait de ses aspects
négatifs et qu'elle n'a aucun pouvoir. Pour d'ailleurs, faire
véhiculer cette image de la femme, il est dit couramment que la femme
représente la mort, le diable. Ces deux tendances de l'image de la
femme, traduisent une conception mêlée de respect et de
crainte.
La conception de la femme se lit parfaitement dans la place qui
lui est accordée dans la société. Si dans l'imaginaire des
acteurs sociaux, la femme représente un être dont on ne peut se
passer, c'est parce qu'elle intervient dans plusieurs domaines de la vie:
-Elle est la principale actrice de la sphère domestique;
par son intermédiaire, s'établissent les rapports de mariage
entre plusieurs clans.
-Elle assure la perpétuation de la race humaine, non
seulement par son rôle biologique mais encore par son rôle social;
c'est principalement par son biais que les valeurs sociales sont transmises de
génération en génération.
La femme étant considérée comme une aide et
non comme l'actrice principale, il s'en suit qu'elle est dominée; elle
est reléguée au second rang.
Le fait que la femme soit considérée comme un
être dominé, relèverait aussi des raisons bibliques. En
effet, selon les acteurs sociaux (femmes comme hommes), la femme est une partie
de l'homme: elle a été conçue à partir de la chair
de l'homme. Cette infériorité de la femme, est transmise dans
certains rites où pour certaines cérémonies, un acte
rituel est accompli pour la fille et neuf fois pour le garçon.
L'image dépréciative et craintive de la femme
implique une attitude de méfiance vis-à-vis d'elle: dans la
société de référence, la femme est crainte non
seulement de part les représentations collectives, mais
encore de part la place qui lui est accordée. Et parce qu'elle est
crainte, tout est fait pour limiter ses pouvoirs. Ainsi, dans le foyer, dans la
famille et dans la communauté, la femme est reléguée au
rôle d'exécution: les hommes décident, les femmes
exécutent.
- Conception de la femme vis-à-vis de la
scolarisation
Scolariser un enfant signifie avant tout un investissement.
Or, l'on est prêt à investir, que lorsqu'on est sûr de
récupérer les profits à court, moyen ou long terme. A
Adjara, la femme est perçue dans sa famille d'origine comme
«mèdévo kpatin», c'està-dire le pilier d'une
autre famille, la force de travail d'une autre famille. Dans ce contexte, les
acteurs sociaux ne sont pas prêts à investir dans la scolarisation
d'un être qui dans leurs mentalités ne leur profiterait. On
préfère investir sur l'homme considéré comme le
pilier de sa famille. Par ailleurs, il a été vu plus haut que la
sphère d'intervention de la femme est domestique: petite fille, elle
doit aider les mères pour les travaux domestiques, apprendre à
devenir mère et épouse. Or, aller à l'école
entraîne, partir de la sphère domestique, ne plus avoir le temps
de se consacrer aux travaux de ménage et donc ne plus être apte
à devenir mère et épouse selon l'idéale de la
société de référence.
De plus, la répartition des tâches en cours dans
cette société attribue à l'homme, la recherche des
ressources financières pour les dépenses familiales : l'homme est
le pourvoyeur de la famille. Et si nous nous mettons dans une logique où
l'école est pourvoyeuse d'emplois et donc de sources de revenus, l'on
pourrait être tenté de dire que les peuples dont il est question
ici ne trouvent pas encore d'intérêt à envoyer leurs filles
à l'école. Le fait de ne pas donner priorité aux filles
s'inscrit alors dans l'idéal féminin traditionnel des habitants
d'Adjara.
Cette situation est à notre avis déplorable
lorsqu'on sait que la solution la plus sur qui pourra aider femmes à
accéder aux instances de décisions est la scolarisation des
filles; futures mères.
- Par rapport à la politique
«Sùnnu glégbénù Gnonnou
houéssi» c'est-à-dire «homme, être qui sort
régulièrement de la maison en quête du bien être du
ménage; femme, être qui doit être en permanence à la
maison» traduit parfaitement le lien entre la conception de la femme et
les attitudes des acteurs sociaux vis-à-vis de cette dernière par
rapport aux
questions politiques. La femme ici est un être
indispensable, (aide, mère de l'humanité).
Etre mère de l'humanité signifie avant tout
procréer pour perpétuer la race humaine, assurer les liens
matrimoniaux entre clans; mais aussi et surtout jouer son rôle de
mère et d'épouse au foyer. Et être une bonne mère de
l'humanité n'est pas compatible avec la politique. Le champ par
excellence des travaux ménagers est la sphère domestique alors
que les activités politiques se déroulent en dehors de cette
sphère. Le souci des acteurs sociaux a été de mettre:
«chaque chose à sa place» pour, selon eux, éviter
l'anomie sociale. Nous percevons ici une persistance des pratiques culturelles
dans un contexte «moderne». En outre, selon les
enquêtés, le champ politique a ses réalités qui lui
sont caractéristiques: c'est un domaine d'intérêt où
tous les moyens sont bons pour parvenir aux fins. Dans la mentalité des
enquêtés, ce champ est incompatible avec la femme: quand elle s'y
investit, elle risque de verser dans l'infidélité; elle devient
émancipée et acquiert de l'autorité, ce qui fragilise
à leur avis le pouvoir de l'homme. Le souci permanent d'avoir la femme
sous le contrôle de l'homme, de limiter les occasions
d'infidélité expliquent la réticence des hommes à
admettre que leurs épouses fassent de la politique.
Pourtant, cette restriction envers la femme ne s'observe pas
à l'endroit de l'homme. C'est à croire que la
société concède à l'homme d'oeuvrer dans un milieu
reconnu «malsain»: l'homme peut user de tous les subterfuges pour
parvenir à ses fins; il peut donc être infidèle. Il a le
droit d'avoir de l'autorité sur sa femme et d'être
émancipé.
En résumé, nous pouvons dire que les coutumes
ancestrales qui placent encore la femme dans son rôle de mère et
d'épouse exempte de toutes activités politiques et
décisionnelles sont encore en vigueur dans la commune d'Adjara. A cet
effet d'Almeida (1997) révélait dans une étude:
«Il n'est plus un secret que les coutumes ancestrales du
Bénin entravent sérieusement l'épanouissement socio-
économique des femmes. De même, ces coutumes réduisent la
participation des femmes à la vie politique du pays. Cet état de
choses est dû au fait que le coutumier du Dahomey encore en vigueur dans
le pays, a force de loi et qu'il entretient une subordination de la femme,
même dans ses relations conjugales».
Il est d'ailleurs à noter qu'à Adjara, la
conception valorisante qui fait d'elle un être indispensable et une aide
n'est remarquée que dans le cadre domestique.
Nous pouvons donc comprendre aisément que le statut de
la femme d'Adjara est lié à la conception que se font les
populations d'Adjara d'elle: Ce qui confirme notre première
hypothèse de recherche.
+ Pouvoir de décision de la femme - Au sein des
ménages
Quand bien même certains de nos enquêtés
reconnaissent que les femmes sont associées aux prises de
décisions au sein de leurs ménages, ils avouent dans leur
totalité que le dernier mot revient toujours à l'homme. L'homme
décide presque de tout. C'est à ce niveau que ressort surtout
l'aspect «être dominé, sans aucun pouvoir».
- Au niveau de la communauté
La situation paraît encore plus critique. Le pouvoir de
décisions échoit aux notables et autorités politiques. Or
nous savons que rares sont les femmes qui sont des notables ou des
autorités politiques. Ici, la femme n'a pas de pouvoir de
décisions. Le pouvoir décisionnel est fortement
déterminé dans l'ensemble par deux raisons: l'homme est le chef;
les capacités économiques de l'homme. Et il serait plus facile
d'intervenir par rapport à la deuxième raison qu'à la
première. En effet, lorsque la femme dispose de ressources
financières, elle améliore en même temps son pouvoir de
décisions. Ceci traduit cette pensée du REFAMP:
«Le pouvoir économique libère la femme et lui
donne confiance, la valorise et supprime en quelque sorte un complexe
d'infériorité lié à son statut de femme, de
mère et d'épouse» (REFAMP/Bénin,
2002).
Dans ce même ordre d'idée, Hélène
Agbessi dos-Santos soulignait en 1981 que: «La
défaillance des plans de nombreux pays africains trouvent une
explication dans la négligence des paramètres des ressources
humaines d'une manière générale et en particulier les
femmes».
Il est donc clair que l'implication des femmes dans les
instances de décisions contribuerait à l'amélioration de
leurs conditions de vie et par conséquent au développement de la
commune: ce qui confirme notre deuxième hypothèse de
recherche.
Nous comprenons donc aisément que la participation des
femmes aux prises de décisions, que ce soit au sein des ménages
que dans la communauté reste encore à penser car celles-ci
continuent d'être reléguées au second rang. Il est donc
claire que dans la commune d'Adjara toutes les couches ne participent pas
à la gestion des affaires de la commune.
Face à ce constat, il est alors aisé de
comprendre le sens du rapport de l'ONU (1994) qui faisait observer
que "si l'effort mondial en vue du développement au cours
des trois dernières décennies n'a dans bien des cas eu qu'un
succès médiocre ou nul, c'est entre autres raisons parce que la
moitié de la population : les femmes ne prennent pas pleinement part
à ce processus".
Cependant il faut préciser que dans une certaine
mesure, le désintérêt des femmes rurales face à la
politique est l'une de cause de leur absence au sein des instances de
décisions. Elles doivent alors se départir des
préjugés et autres considérations culturelles, s'affirmer
et accorder une part d'intérêt aux activités politiques car
même si toutes les conditions étaient remplies, elles demeurent
les acteurs principaux de l'amélioration de leur statut. Et abondant
dans le même ordre d'idée Simone de Beauvoir affirmait:
«On ne naît pas femme ; on le
devient»
4-3- Suggestions
· ·
·
A l'endroit des autorités
·
Il ressort de nos investigations que la question
féminine, les droits des femmes, le droit à
l'égalité ou encore les rapports sociaux de genre constituent une
véritable préoccupation pour nos enquêtés.
Cependant, l'évolution positive en cours, le
débat sur l'égalité ne fait pas disparaître les
différents soubassements de l'infériorité des femmes. Des
systèmes de représentation du féminin et du masculin, qui
différencient nettement les domaines et les compétences de
chacun, subsistent: ainsi la perception que le politique est masculin et le
domestique féminin demeure ancré dans les mentalités.
L'attitude des femmes paraît encore conservatrice au niveau du milieu
familial, elle est plus revendicative dans l'espace public.
Ainsi, il serait prioritaire de modifier l'image encore
dépréciative de la femme à travers des séances de
sensibilisations.
En ce qui concerne la question de scolarisation des filles,
des actions d'information et de communication permanente, en direction des
ménages doivent être menées pour l'éducation des
enfants, sans aucune distinction, dans le sens de donner la même chance
aux enfants des deux sexes dès la naissance sur le plan scolaire et
social. La nouvelle de la suppression des frais de scolarité aux cours
maternels et primaires vient à point nommé car seule la
scolarisation des filles, futures mères pourraient permettre de
réduire le taux d'analphabétisme des femmes.
Par ailleurs, il importe de mettre en place des
prévisions constitutionnelles et statutaires conformes aux principes
d'égalité dans les lois fondamentales et créer
également des mécanismes pour favoriser leur mise en oeuvre.
Aussi les autorités doivent-elles favoriser la naissance
d'associations féminines; appuyer leurs activités et sensibiliser
les femmes à y militer.
De plus, l'amélioration du pouvoir décisionnel
de la femme dépend entre autres facteurs de son pouvoir
économique. Il importe donc d'amener celles-ci à plus d'autonomie
sur le plan économique, en les encourageant à diversifier leurs
activités génératrices de revenus par l'octroi des micro
crédits et à utiliser effectivement les structures d'assistance
conseil.
En outre des actions visant à sensibiliser les hommes
à faire plus confiance à leurs femmes et les laisser occuper des
postes de responsabilités doivent être menées.
· ·
·
A l'endroit des associations féminines
·
Les associations féminines, quant à elles; en
tant que nouvelles composantes de la société civile, apparaissent
comme de nouveaux acteurs du changement et du développement. Elles
contribuent à l'émergence de compétences féminines
et constituent un véritable espace d'apprentissage de la
citoyenneté. A cet égard, et quelque soit le domaine
d'activité des associations: culturel, éducatif, social,
politique et vu l'interdépendance entre ces différentes
activités, elles sont appelées à jouer un rôle
important dans l'intégration des femmes dans le champ politique. Pour
cela, elles doivent s'impliquer davantage dans l'encadrement et la formation
des femmes pour les inclure dans l'espace politique. Elles doivent
également pousser les responsables politiques à se prononcer
clairement sur la question de la participation des femmes au champ politique et
en particulier les différentes mesures d'encouragement: mode de scrutin,
quota...
Par ailleurs, les femmes doivent mieux s'intéresser
à leur implication dans les instances dirigeantes et se faire plus
confiance. Elles doivent ainsi mener dans ce sens des actions qui se
résument en:
- changer leurs mentalités dans le sens de l'affirmation
de soi.
- créer des lobbies afin de réfléchir sur
leur situation et mettre sur pied des groupes de pressions qui leur permettront
de s'impliquer dans les instances dirigeantes.
· ·
·
A l'endroit des partis politiques
·
Il revient aux partis politiques la formation et l'encadrement
des militants et la sensibilisation de l'opinion publique, ainsi que la
préparation des campagnes électorales favorables aux femmes. Leur
degré de responsabilité est important dans ce domaine. Ils
doivent donc s'impliquer au niveau du parti lui même et au niveau du
terrain politique, compte tenu du rôle qu'ils jouent dans le
conditionnement de l'électorat. L'exclusion des femmes dans le champ
politique hypothèque de toutes les façons la réussite du
processus démocratique, l'instauration de l'Etat de droit et le
développement du pays.
CONCLUSION
Ce travail de recherche nous a permis d'appréhender la
situation de la femme dans la commune d'Adjara. En cet effet, nous avons pu
comprendre que malgré l'évolution des mentalités, et le
rôle prépondérant qu'elle joue dans la
société, la femme rurale reste encore reléguée au
rôle de second rang; c'est-à-dire encore dominée et sans
aucun pouvoir. Cette conception peu valorisante faite de la femme Adjara
explique bien la place qui lui est accordée dans les instances locales
de décisions.
Certes des efforts appréciables sont fournis tant par la
communauté internationale, l'Etat que par les autorités locales.
Mais d'autres actes restent à poser.
La scolarisation des filles, la sensibilisation des
époux à laisser leurs femmes accéder au pouvoir et
l'alphabétisation des femmes restent les solutions de fond qui pourront
soustraire les femmes de cette léthargie et leur conférer un
pouvoir de décision raisonnable.
Aussi, les sensibilisations en vue d'intéresser les
femmes au pouvoir public; la facilitation aux femmes de se constituer en
associations sont-elles autant d'autres pistes à suivre afin de faire
participer les femmes au processus décisionnel.
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développement communautaire, in la famille et les défis de la
décentralisation au Bénin (coordonnée par C. Houngan
- Ayémona, P. Delanne et P. Ayémona), FNUAP,
Cotonou, 139-1 51.
- Saya, A.M. (2006). Genre et gouvernance locale, Bukavu.
- Sierra, G. (1997). Les droits des femmes au Bénin,
in Le Statut de la femme au Bénin, Cotonou, pp. 8-15.
- Famille et développement N° 23/ 19989, juillet
- Tapsoba, I. et al. (1997). Qu'est-ce que le genre et
développement ? in trait d'union, 1er trimestre 1997, p6
ANNEXES
Université
d'Abomey-Calavi *-*-*-*-*- Institut National de la Jeunesse de
l'Education Physique et du
Sport *-*-*-*-*- Secteur: Jeunesse Animation
Socio-Educative
Questionnaire N°1: à l'intention des
ménages : les
femmes
Ce questionnaire est élaboré dans le cadre d'un
mémoire de fin de formation en Jeunesse et Animation;
Option: Développement Communautaire. Ce
mémoire vise à appréhender la conception des habitants
d'Adjara de la femme; d'analyser les handicaps à la participation des
femmes au processus de décisions et de proposer des solutions pour
pallier cette situation dans la commune d'Adjara.
Il s'adresse aux femmes de ménages Merci pour votre
franche collaboration.
I- Identification
Nom: (Facultatif) Prénoms: (facultatif)
Age: Religion:
Sexe: Profession:
II- Questions
1- Quel est votre niveau d'instruction ? Primaire Secondaire et
plus Néant
2- Que représente pour vous la femme ?
3- Que pensez-vous de la scolarisation des filles ?
4- Entre garçon et fille, à qui auriez vous
donné la priorité d'être scolarisé en tant de crises
financières par exemple ?
Le garçon La fille
Pourquoi ?
5- Selon vous les femmes peuvent-elles accéder aux
mêmes postes de responsabilité que les hommes ? (Par exemple Maire
; chef d'arrondissement ; chef quartier)
Oui Non
Pourquoi ?
6- Votre mari vous associe-t-il à la prise des
décisions importantes de votre ménage ? Oui Non
7- D'après les statistiques de la commune, le conseil
communal compte 13 membres uniquement des hommes ; les 13 conseils
d'arrondissements également ainsi que le comité de lotissement.
Comment expliquez-vous cette situation ?
8- Quelles sont selon vous les raisons qui expliquent la sous-
représentation des femmes d' Adjara dans les instances locales de
décisions ?
Autorité de l'époux
Manque de confiance en soi Statut social inférieur
Analphabétisme Considérations religieuses
Désintérêt
Autres
(Précisez)
9- Selon vous quels pourraient être les impacts de
l'absence des femmes dans les instances de décisions ? (Impacts
économique, politique, social).
10- Quelles appréciations faites vous des résultats
des groupements de femmes?
11- Appartenez-vous à une association de femmes?
Oui Non
Si non
Pourquoi?
12- Quelles solutions préconisez-vous pour une meilleure
prise en compte des femmes dans les instances de décisions de la commune
?
Université
d'Abomey-Calavi *-*-*-*-*- Institut National de la Jeunesse de
l'Education Physique et du Sport *-*-*-*-*- Secteur :
Jeunesse Animation Socio-Educative
Questionnaire N°2 à l'intention des
ménages : les
hommes
Ce questionnaire est élaboré dans le cadre d'un
mémoire de fin de formation en Jeunesse et Animation ;
Option : Développement Communautaire. Ce
mémoire vise d'appréhender la conception des habitants d'Adjara
de la femme; d'analyser les handicaps à la participation des femmes au
processus de décisions et de proposer des solutions pour pallier cette
situation dans la commune d'Adjara.
Il s'adresse aux hommes de ménages Merci pour votre
franche collaboration.
I- Identification
Nom : (Facultatif) Prénoms : (facultatif)
Age : Religion :
Sexe : Profession :
II- Questions
1- Quel est votre niveau d'instruction?
Primaire Secondaire et plus Néant
2- Que représente pour vous la femme?
3- Que pensez-vous de la scolarisation des filles ?
4- Entre garçon et fille, à qui auriez vous
donné la priorité d'être scolarisé en tant de crises
financières par exemple ?
Le garçon La femme
Pourquoi?
5- Selon vous les femmes peuvent-elles accéder aux
mêmes postes de responsabilité que les hommes? (Par exemple Maire
; chef d'arrondissement ; chef quartier)
Oui Non
Pourquoi ?
6- Associez-vous votre femme à la prise des
décisions importantes de votre ménage ? Oui Non Pourquoi?
7- D'après les statistiques de la commune, le conseil
communal compte 13 membres uniquement des hommes; les 13 conseils
d'arrondissements également. Comment expliquez-vous de cette
situation?
8- Quelles sont selon vous les raisons qui expliquent la sous
représentation des femmes d' Adjara dans les instances locales de
décisions?
Autorité de l'époux
Manque de confiance en soi Statut social inférieur
Analphabétisme Considérations religieuses
Désintérêt
Autres
(Précisez)
9- Selon vous quels pourraient être les impacts de
l'absence des femmes dans les instances de décisions? (Impacts
économique, politique, social).
10- Quelles appréciations faites vous des
résultats des groupements de femmes ?
11- Quelles solutions préconisez-vous pour une meilleure
prise en compte des femmes dans les instances de décisions de la commune
?
Université
d'Abomey-Calavi *-*-*-*-*- Institut National de la Jeunesse de
l'Education Physique et du Sport *-*-*-*-*- Secteur :
Jeunesse Animation Socio-Educative
Guide d'entretien N° 1: à l'intention de la
respons able
de l'Union Communale des Producteurs (UCP)
d'Adjara.
Ce guide est élaboré dans le cadre d'un
mémoire de fin de formation en Jeunesse et Animation;
Option: Développement Communautaire. Ce
mémoire vise à appréhender la conception des habitants
d'Adjara de la femme; d'analyser les handicaps à la participation des
femmes au processus de décisions et de proposer des solutions pour
pallier cette situation dans la commune d'Adjara.
Il s'adresse à la responsable de l'Union Communale des
Producteurs (UCP) Merci pour votre franche collaboration.
I- Identification
Nom : (Facultatif)
Prénoms : (facultatif)
Age : Religion :
Sexe : Profession :
II- Questions
1- Quelles activités mène votre institution?
2- Que représente pour vous la femme?
3- Que pensez-vous de la scolarisation des filles?
4- Selon vous les femmes peuvent-elles accéder aux
mêmes postes de responsabilité que les hommes? (Par exemple Maire;
chef d'arrondissement; chef quartier) Justifier
5- Quelles sont les actions de votre institution en faveur des
femmes dans la commune ?
6- D'après les statistiques de la commune, le conseil
communal compte 13 membres uniquement des hommes ; les 13 conseils
d'arrondissements également, ainsi le comité de lotissement.
Comment expliquez-vous de cette situation?
7- Pensez-vous que la présence des femmes est
indispensable dans ces instances de décisions? Justifiez
8- Selon vous quels sont les impacts de l'absence des femmes
dans les instances de décisions? (Impacts économique, politique,
social).
9- Quelles sont selon vous les raisons qui expliquent la sous
représentation des femmes d' Adjara dans les instances locales de
décisions?
10- Quelles solutions préconisez-vous pour une meilleure
prise en compte des femmes dans les instances de décisions de la commune
?
Université
d'Abomey-Calavi *-*-*-*-*- Institut National de la Jeunesse de
l'Education Physique et du Sport *-*-*-*-*- Secteur :
Jeunesse Animation Socio-Educative
Guide d'entretien N° 2: à l'intention des
autorité s
politico administratives (Maire ; chefs
d'arrondissements d'Adjara I et de
Mèdédjonou, puis la
responsable du Centre de Promotion
Sociale).
Ce guide est élaboré dans le cadre d'un
mémoire de fin de formation en Jeunesse et Animation ;
Option : Développement
Communautaire. Ce mémoire vise à appréhender
la conception des habitants d'Adjara de la femme; d'analyser les handicaps
à la participation des femmes au processus de décisions et de
proposer des solutions pour pallier cette situation dans la commune
d'Adjara.
Il s'adresse aux autorités politico administratives (Maire
; chefs d'arrondissements d'Adjara I et de Mèdédjonou puis la
responsable du Centre de Promotion Sociale).
Merci pour votre franche collaboration.
I- Identification
Nom: (Facultatif) Prénoms: (facultatif)
Age: Religion:
Sexe: Profession:
II- Questions
1- Que représente pour vous la femme?
2- Que pensez-vous de la scolarisation des filles?
3- Selon vous les femmes peuvent-elles accéder aux
mêmes postes de responsabilité que les hommes? (Par exemple Maire
; chef d'arrondissement ; chef quartier) Justifier
4- À quels niveaux interviennent les femmes dans le
processus de développement ?
5- D'après les statistiques de la commune, le conseil
communal compte 13 membres uniquement des hommes ; les 13 conseils
d'arrondissements également. Comment expliquez-vous de cette situation
?
6- Pensez-vous que la présence des femmes est
indispensable dans ces instances de décisions? Justifiez
7- Selon vous quels sont les impacts de l'absence des femmes
dans les instances de décisions? (Impacts économique, poitique,
social).
8- Quelles sont selon vous les raisons qui expliquent la sous
représentation des femmes d' Adjara dans les instances locales de
décisions?
9- Quelles solutions préconisez-vous pour une meilleure
prise en compte des femmes dans les instances de décisions de la
commune?
&S
1N &XART&RRS
Auteurs Pages
A
Agbessi dos Santos (Hélène) 59
Adjéoda (Carolle A.) 22
B
Bissiliat (Jeanne) 11
D
D'Almeida (Adamon Grâce) 22; 58
De Beauvoir (Simone) 60
Droy (Isabelle) 22
F
Fourn (Elisabeth) 22
G
Gbaguidi (Akpovi) 23
Gresea 11
M
Megin ( Jacqueline) 13
S
Saya (Marie-Antoinette) 13
Sierra (Gloria) 28
T
Tapsoba (Isabelle) 11
t&S
T ABL& MAT 1&R&S
Titres Pages
Pensée introductive 2
Dédicaces 3
Remerciements 4
Sommaire 6
Liste des Sigles et Abréviations 7
Liste des Tableaux 8
Liste des graphes 9
Introduction 11
Chapitre I : Aire Géographique de
l `étude 14
1-1 - Justification du choix de l'aire géographique de
l'étude 15
1-2- Présentation de l'aire géographique de
l'étude 15
1-2-1- Cadre physique 15
Carte administrative de la Commune d'Adjara 17
1-2-2-Cadre humain 18
1-2-3-Environnement économique 19
1-3- Les relations hommes/ femmes dans la commune d'Adjara 19
Chapitre II : Revue de
littérature- Problématique- Hypothèses 21
2-1- Revue de littérature 22
2-2- Evolution des conditions de vie des femmes rurales du
Bénin 25
2-3- Problématique et hypothèses 27
2-3-1-Problématique 27
2-3-2Hypothèses de recherche 29
Chapitre III : Démarche
méthodologique 30
3-1- Population d'enquête 31
3-2- Echantillonnage 31
3-2-1-Méthode d'échantillonnage 31
3-2-2-Technique d'échantillonnage 32
3-2-3-Taille de l'échantillon 32
3-3- Organisation de la recherche 33
3-3-1-Recherche Documentaire 33
3-3-2-La Pré-enquête 34
3-3-3-L'Enquête proprement dite 34
3-3-4-Traitement des données et méthodes d'analyse
35
Chapitre IV : Mise en oeuvre de la
recherche 36
4-1- Présentation des résultats 37
4-2- Discussion 56
4-3- Suggestions 61
CONCLUSION 63
Bibliographie 64
Annexes 67
- Questionnaire n° 1 68
- Questionnaire n° 2 72
- Guide d'entretien ni 75
- Guide d'entretien n°2 77
Index des Auteurs 79
Table des matières 80
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