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L'impact des Systèmes Financiers Décentralisés sur l'Economie du sénégal

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par Chérif Assane SAGNA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maîtrise 2006
  

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Chapitre I :

GENESE ET EVOLUTION DES SFD

Chapitre 1 : Genèse et Evolution des SFD

Au Sénégal, la décennie d'après indépendance a été marquée par une grave crise économique. Le secteur primaire, principal poste de ressources du pays, a connu d'importants blocages suite aux sécheresses de 1974 et 1979, à la non diversification des cultures de rentes (arachide et coton) et à la détérioration des termes de l'échange. Du fait de l'instabilité pluviométrique, mais aussi de la concurrence d'autres pays, les exportations d'arachide ont enregistré une forte baisse et la population, rurale à plus de 55%, s'est vue fortement endettée et appauvrie. Conséquence : de grands vagues migratoires vers le milieu urbain s'observent à partir des années 80.

Comme dans la plupart des pays en développement, les circuits classiques de financement n'ont pas su jouer pleinement leur rôle de récupération de l'épargne nationale. Outre un environnement peu favorable, les banques ont connu d'énormes difficultés financières et structurelles pour avoir permis à l'Etat, fortement endetté après la dilution de ses recettes d'exportations d'assurer ses charges (salaires des fonctionnaires, financement du secteur public), par des prêts rarement remboursés.

En outre, par les effets du clientélisme, des prêts considérables ont été alloués à des dignitaires sans qu'ils se soient acquittés des remboursements au point qu'une société de recouvrement a été créée en 1989 pour tenter de limiter des pertes.

A ce cadre peu propice à l'expansion bancaire, s'est ajouté un mode de
fonctionnement inapproprié à la clientèle locale, les banques constituant un
prolongement des établissements des anciennes métropoles coloniales, avec un

calquage de leurs modes de fonctionnement sur le modèle français. Ce qui a eu pour conséquence d'exclure économiquement, psychologiquement et géographiquement les populations locales. Sachant qu'une importante frange de la population vit avec moins d'un dollar par jour, comment faire face au montant exigé pour la simple ouverture (1.000 FF pour un compte d'épargne et 5.000 FF pour un compte courant) ? Sans parler des garanties (nantissements, hypothèques) hors de portée d'une population qui peine à subvenir à ses besoins !

Sur ce plan psychologique, la localisation des banques en centre ville a eu pour effet « d'impressionner » les populations de banlieue et les ruraux. Le luxe dont s'entourent ces établissements (cadre climatisé, architecture moderne, ascenseurs) ne correspond pas aux mentalités du pays et en éloigne une bonne partie de la population, en majorité analphabète, rebutée par la lourdeur des démarches administratives. Problèmes d'accès également : en dehors de la caisse nationale de crédit agricole, aucune banque classique n'est localisée en milieu rural ou péril urbain.

I/ Contexte général et Historique

1) le contexte social et humain

Selon le dernier rapport sur le développement humain en (2001) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Sénégal se place en 145e position sur 164 pays en fonction de son indice de développement humain (IDH).

Le pays fait partie de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), membre de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et du Comité Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Le taux d'accroissement (2,9%) de la population est un des taux les plus élevés du continent. La population, dont 60% vit en milieu rural, inégalement répartie entre les différentes régions. La région de Dakar abrite environ 24% de l'ensemble de la population pour une superficie représentant 0,3% du territoire national.

La démographie est caractérisée par une croissance rapide de la population urbaine au rythme de 4% par année, ce qui engendre des problèmes de promiscuité et d'insécurité, d'assainissement, d'accroissement du chômage, de la pollution et de la mobilité.

Par ailleurs 5,8% de la population sénégalaise a moins de 20 ans. Cette majorité de jeunes entraîne une forte demande sociale dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'emploi, demande qui devra être prise en compte dans le choix de politiques économiques et sociales du Sénégal et de ses partenaires extérieurs au développement. Prés de 40% de la population est au chômage. La majorité des demandeurs d'emplois se trouve dans le secteur informel (1,2 millions de personnes). Les indicateurs sociaux du pays restent toujours préoccupants. Ainsi, 54% des habitants vivent sous le seuil de la pauvreté.

La répartition des ménages pauvres à travers le pays connaît une forte diversité entre les régions. Outre la région de Dakar, qui se situe sous la moyenne nationale, aux alentours des 37%, toutes les autres régions affichent des taux supérieurs à cette moyenne : Ziguinchor (65,5%), Tambacounda (69,2%), Kaolack (75,5%), Louga (65,3%), Fatick (81,4%), Saint Louis (65,7%), Thiès (68,7%), Kolda (79,2%) et Matam (89,7%).

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo