Comportement organisationnel des sites de
coopératives maraîchères de Kinshasa vis-à-vis
des contraintes environnementales
Publié en octobre 2007 dans l'ouvrage : Les performances
des organisations africaines. Pratiques de gestion en contexte incertain,
coll. "Conception et dynamique des organisations", L'Harmattan, Paris, pp.
89-106. Sous la direction de : Nizet, Jean et Pichault, François.
Blaise Muzingu
Nzolameso1
Résumé
L'auteur s'intéresse aux relations qu'entretiennent les
sites de coopératives maraîchères à Kinshasa avec
leur environnement. Dans un premier temps, l'auteur aborde la question de la
contribution de ces sites au développement de la filière
maraîchère, à la fois sur le plan social (création
d'emplois, diminution de l'insécurité alimentaire),
économique (développement de solidarités susceptibles de
faire face aux aléas climatiques affectant la rentabilité) et
agro-environnemental (utilisation des déchets biodégradables pour
fertiliser les cultures, réduction des problèmes
d'insalubrité). Dans un deuxième temps, le texte se centre sur
les contraintes auxquelles sont confrontés les sites de
coopératives maraîchères (faible niveau d'encadrement
technique, faibles capacités financières, carences en
matière d'outillage, problèmes d'approvisionnement en semences de
qualité, utilisation non contrôlée des pesticides). En se
référant à la théorie de la dépendance des
ressources, il approfondit et compare de manière systématique les
stratégies mises en place par deux sites maraîchers à
l'égard de contraintes similaires. L'analyse aboutit au constat de
stratégies for-
1 Ingénieur Agronome et fonctionnaire au
ministère du Développement rural en R.D.C, Blaise MUZINGU
NZOLAMESO est titulaire d'un DEA en développement, environnement et
sociétés (UCL). Il est chercheur à l'université du
CEPROMAD (Kinshasa). Ses domaines de compétence sont les dynamiques
agraires et l'organisation des coopératives. Il réalise
actuellement une thèse à l'université catholique de
Louvain portant sur l'organisation des sites maraîchers
coopérativisés à Kinshasa.
(
blaisemuzingu@yahoo.fr)
tement différenciées de contrôle des
ressources, qui pourraient expliquer les contributions inégales des
sites au développement de la filière maraîchère.
Introduction
Confrontée à une dégradation de la
situation sociale, économique, politique et environnementale, la ville
de Kinshasa (République Démocratique du Congo) est sujette
à une paupérisation importante de sa population. Après
l'échec des programmes de stabilisation et d'ajustement structurel des
années 80, elle a connu les deux pillages des années 91 et 93,
auxquels se sont ajoutés les différents événements
politico-militaires qui ont entraîné des déplacements
massifs de population vers les grands centres urbains non touchés par
les conflits. Dans un tel contexte, une dynamique locale de
développement s'est déployée au sein de la ville de
Kinshasa comme dans le reste du pays, non exempte, cependant, de
contradictions. Les auteurs désignent cette dynamique, selon les cas,
sous les vocables d'« économie informelle », d'«
économie solidaire » ou d'« économie populaire
».
Selon Peemans (1997), les pratiques populaires combinent
à la fois des stratégies individuelles, la formation de
réseaux et des constructions associatives plus ou moins
élaborées. Elles sont toutes liées à des contextes
définis par l'histoire ancienne et récente, aux résultats
de rapports de force, à la nature particulière de la crise de
l'État. Ces pratiques font partie intégrante du processus de
développement qui combine plusieurs logiques, à savoir
l'économie, la redistribution, la solidarité et la mise en place
de régulations destinées à sécuriser les acteurs
concernés. Lapeyre (2002) considère que la réalité
des pratiques populaires qui ont cherché - au fil du temps et des
offensives déstabilisatrices - à sécuriser les conditions
de vie des acteurs concernés, a longtemps été
voilée.
Dans cet article, nous intégrons au cadre de
l'économie populaire les activités d'une agriculture en pleine
ville ayant trait à la survie. Plus précisément, notre
intérêt se porte sur les cultures maraîchères
pratiquées tantôt dans des sites structurés, tantôt
dans des espaces non structurés (plates-bandes le long des grandes
artères de la ville, terrains de football, alentours des écoles,
des marchés et de certaines églises, etc.).
De multiples processus d'organisation conduisent un site
maraîcher à se structurer : « coopérativisation »
(Gentil, 1984), « ONGisation »
(Trefon, 2004), mutualisation, association d'exploitants
maraîchers, etc. Les coopératives maraîchères
représentent 58 % de l'ensemble des formes d'organisation. Les origines
du processus de « coopérativisation » remontent à la
coopération française qui en a été l'initiatrice
vers les années 1962 avec une phase test axée sur le centre
maraîcher de Kimbanseke.
Nous étudions ici les sites de coopératives
maraîchères en tant que système ouvert ainsi que leur
comportement vis-à-vis des contraintes environnementales. Nous entendons
par filière maraîchère un ensemble d'activités
liées à la production et à la commercialisation de
légumes, feuilles, fruits et racines. À Kinshasa, le
maraîchage apparaît comme la principale activité de
l'agriculture urbaine.
Cadre théorique
En tant qu'organisations, les sites de coopératives
maraîchères ne peuvent jamais être considérés
comme des organismes clos sur eux- mêmes. Ce sont des systèmes
ouverts (qui sont en relation permanente avec leur environnement ou leur
écosystème). Les multiples segments de l'environnement
conditionnent étroitement leur fonctionnement. Une telle influence se
traduit en contraintes environnementales et génère des
dépendances des ressources, qui nécessitent d'être
maîtrisées de manière optimale.
La théorie de la dépendance vis-à-vis des
ressources, développée par Pfeffer et Salancik (1978), fait
clairement état des échanges que les organisations entretiennent
avec leur environnement. Ces échanges peuvent s'exprimer en termes de
besoins en ressources. Ces besoins deviennent des contraintes à partir
du moment où ils constituent un frein à l'aboutissement d'un
objectif. Une organisation devient vulnérable lorsque son besoin en
ressources n'est pas contrôlé. Les auteurs pensent que la gestion
de la dépendance à l'égard des ressources exige de
définir et de surveiller consciencieusement l'environnement mais aussi
d'imaginer des solutions rééquilibrant le pouvoir de
l'organisation par rapport aux acteurs.
Par souci d'adapter la théorie de la dépendance
vis-à-vis des ressources à la réalité des sites de
coopératives maraîchères, nous choisissons d'identifier
trois types de contraintes qui correspondent à trois types de ressources
vis-à-vis desquelles les sites de coopératives
maraîchères sont dépendants : les contraintes
financières, technologiques et matérielles (figure 1).
Figure 1. Typologie des contraintes qui entravent le
développement de la filière maraîchère à
Kinshasa
Financières
Difficultés financières
Typologie des contraintes
Technologiques
Inefficacité des pratiques de culture
Faible approvisionnement en outillage
Coût élevé et rareté des engrais et
pesticides chimiques
Dégénérescence des semences
Matérielles et intrants
La difficulté de gérer simultanément
toutes ces contraintes et dépendances en ressources invite à
adopter une solution pratique qui consiste à classer les ressources
selon leur importance critique et leur rareté. Les ressources qui sont
à la fois rares et critiques deviendront logiquement la priorité
maximale dans les efforts organisationnels.
Cadre méthodologique
Notre étude sur le comportement organisationnel des
sites de coopératives maraîchères vis-à-vis des
contraintes environnementales s'est déroulée à l'aide
d'une approche en trois étapes : une première phase de
prospection et de recherche bibliographique qui nous a permis d'affiner notre
problématique et notre méthodologie de recherche ; une
deuxième phase consacrée aux enquêtes de terrain à
partir d'un questionnaire ; une troisième phase réservée
à l'étude et à l'analyse des cas. Le travail de terrain
s'est déroulé du 20 janvier au 20 mars 2006 à Kinshasa.
Kinshasa est une ville située le long du fleuve Congo. Elle forme une
entité administrative à statut particulier et joue le rôle
de
centre administratif, économique et culturel de la RDC.
Elle s'étend sur plus de 30 km de l'est à l'ouest et sur plus de
15 km du nord au sud.
Prospection
Pour mener à bien les travaux sur le terrain, nous
avons réalisé une observation générale sur les 35
sites de coopératives maraîchères existant à
Kinshasa et pour lesquels nous avons pu relever les caractéristiques
communes en terme de contexte interne.
Nous avons commencé par nous imprégner du
fonctionnement organisationnel des sites de coopératives
maraîchères. Nous nous sommes rendus sur le terrain et avons
observé, interrogé, recueilli des informations et
procédé par vérifications par rapport aux documents
existants tels que statuts, règlements d'ordre intérieur,
rapports d'activité, statistiques de production, etc.
Questionnaire
Pour assurer la collecte des données, nous avons
utilisé des enquêtes qualitatives par questionnaire à
partir d'échantillons restreints limités aux membres des
comités de gestion de ces sites.
Le questionnaire nous a renseignés sur :
· les stratégies développées pour
mobiliser les ressources financiè- res et maintenir la
viabilité des activités de ce point de vue ;
· le système d'encadrement mis en place afin de
faire face aux contraintes liées au manque de formation et de
spécialisation ;
· les alternatives développées pour lutter
contre la rareté et le coût élevé des engrais et
pesticides.
Étude des cas
Nous avons étudié deux sites coopératifs
maraîchers (Kimbanseke et N'djili) en examinant leur dépendance
vis-à-vis des contraintes environnementales. L'étude consiste,
d'une part, à présenter les contributions des sites de
coopératives maraîchères au développement de la
filière maraîchère et, d'autre part, à
présenter un diagnostic sur les contraintes environnementales qui
entravent le développement de la filière maraîchère
à Kinshasa, avant de relever les différents comportements
organisationnels des sites par rapport à ces contraintes.
De la contribution des sites de coopératives
maraîchères au développement de la filière
maraîchère
La contribution au développement de la filière
maraîchère peut être observée à trois niveaux
: social, économique et agro-environnemental, comme le montre le
graphique ci-dessous :
Figure 2. Triple composante des sites de coopératives
maraîchères qui contribuent au développement de la
filière à Kinshasa.
Contrôle des ressources
|
|
|
Contribution au développement de la
filière maraîchère
|
|
Social
|
|
Économique
|
|
Agro-environnemental
|
|
|
|
Sites maraîchers et composante
sociale
La composante sociale met en exergue la création d'emploi
et l'alternative à l'insécurité alimentaire.
Source d'emploi
Le tout premier facteur de lutte contre la pauvreté
consiste à faire travailler les personnes. Les sites coopératifs
occupent des exploitants maraîchers coopérateurs et des ouvriers
agricoles (tableau 1).
Tableau 1. Effectifs moyens des exploitants maraîchers
des sites coopératifs
Nombre de sites
de coopératives maraîchères
|
Effectifs moyens des exploi- tants maraîchers
coopérateurs par site
|
Nombre moyen d'ouvriers agricoles par
exploitant maraîcher coopérateur
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
Moyenne par exploitant
|
Total ouvrier
|
35
|
115
|
74
|
189
|
3
|
567
|
Il ressort de nos enquêtes qu'une moyenne de 189
maraîchers coopérateurs est à l'oeuvre dans les sites
coopératifs de Kinshasa. En plus, il faut ajouter que chaque
maraîcher membre de la coopérative emploie de manière
occasionnelle trois ouvriers agricoles en moyenne : ceux- ci constituent une
main-d'oeuvre non qualifiée et formée sur le tas.
Un autre aspect frappant est la présence importante des
femmes dans l'activité maraîchère (61 % contre 39 %
d'hommes). Tout en jouant son rôle vital de mère de famille et
d'éducatrice d'enfants, la femme constitue d'une part l'actrice
principale et d'autre part l'essentiel de la main-d'oeuvre du secteur
maraîcher urbain. L'approche gender adoptée dans notre
recherche (Yepez et al., 2001) permet d'analyser la manière
dont la femme s'intègre et participe au secteur maraîcher pour
contourner la crise socio-économique que traverse la population de
Kinshasa. La femme kinoise est souvent considérée comme un
diamant à multiples facettes. Elle est celle qui lutte au quotidien pour
la survie des enfants. Celle qui, dès l'aube, va travailler la terre,
vendre sa récolte et revient au crépuscule pour nourrir sa
famille en assurant l'entretien domestique et la protection de sa
progéniture. Elle ne se contente pas de mettre au monde, mais se
définit avant tout par son sens de la dépossession, son
ascèse et sa capacité de donner un peu d'espérance aux
siens. Dans cette considération du genre, il y a lieu de signaler que la
femme se retrouve dans la structure administrative de la coopérative du
site. En tant qu'exploitante maraîchère, elle effectue la part la
plus importante des travaux agricoles, se charge entièrement de
l'assainissement de la parcelle de culture et de la commercialisation des
légumes.
De qui précède, nous pouvons conclure que le
maraîchage constitue une activité qui offre des perspectives
d'emploi et permet d'absorber une partie du chômage urbain en occupant de
nombreux désoeuvrés.
Alternative à l'insécurité
alimentaire
La filière maraîchère est
considérée comme une source d'approvisionnement de la ville en
légumes frais et, par conséquent, une alternative à
l'insécurité alimentaire (Mougeot, 1993 et 2004 ; Kinkela, 2001).
Du point de vue nutritionnel, il y a lieu d'indiquer que les légumes
constituent un complément intéressant. Selon les calculs
effectués sur la base des données de Nkwembe (2002) et Muzingu
(2005), il est établi que la contribution en calories et en
protéines par tête d'habitant est de l'ordre de 1,3 kcal et 8,1 g
de protéines pour 100 g de légumes consommés. La
qualité, la disponibilité et l'accessibilité des
légumes produits dans les sites de coopératives
maraîchères de Kinshasa contribuent indiscutablement à la
sécurité alimentaire.
Sites maraîchers et composante
économique
La filière maraîchère est
considérée comme une source importante de revenu. Les
éléments économiques qui nous ont permis
d'apprécier cette dynamique sont repris dans le tableau 2 ci-dessous.
Tableau 2. Évaluation de la rentabilité d'une
activité maraîchère
Rubriques comptables
|
|
Saisons de culture
|
|
Saison de pluie
|
Saison sèche
|
Dépenses d'exploitation
|
76
|
$
|
114
|
$
|
Recettes d'exploitation
|
42
|
$
|
214
|
$
|
Évaluation cash-flow brut
|
17
|
$
|
100
|
$
|
Autoconsommation
|
11
|
$
|
18
|
$
|
Évaluation cash-flow net
|
6
|
$
|
82
|
$
|
Source : notre thèse de doctorat.
Pour calculer la rentabilité d'une activité de
production légumière dans un site maraîcher
coopératif qui exploite une superficie moyenne de 400 m2,
nous avons dressé l'état des dépenses d'exploitation,
évalué ensuite les recettes d'exploitation par saison de culture,
ressorti le cash-flow brut, déduit l'autoconsommation avant
d'obtenir le cash-
flow net2. Le taux de rentabilité
étant de l'ordre de 7 % en saison de pluie et de 93 % en saison
sèche, il se dégage alors une nécessité pour le
maraîcher de contrôler les aléas climatiques liés
à la saison de pluie afin de rentabiliser ses recettes sur l'ensemble de
l'année de récolte.
Il découle de ces deux composantes que le
maraîchage constitue une activité qui favorise l'émergence
de nouvelles solidarités socio- économiques.
Sites maraîchers et composante
agro-environnementale
Composante agronomique
Les sites maraîchers coopératifs utilisent les
déchets biodégradables pour fertiliser leurs cultures. La
quantité moyenne de déchets biodégradables utilisés
par un site maraîcher coopératif pour fertiliser le sol est
d'environ 7102 m3/an (Muzingu, 2005). Les avantages agronomiques
qu'offre cette pratique sont entre autres : la croissance rapide des
végétaux et des racines, l'assimilation entière et directe
des nutriments, la capacité accrue de rétention d'eau et la bonne
perméabilité du sol, la limitation des attaques d'insectes et
autres maladies des légumes.
Composante environnementale
Les déchets biodégradables utilisés dans
la composante agronomique proviennent du ramassage effectué dans
l'espace urbain et périurbain de Kinshasa. L'opération permet de
réduire les problèmes d'insalubrité que connaît la
métropole.
Après avoir décrit globalement la contribution
des sites de coopératives maraîchères au
développement de la filière maraîchère, nous
souhaitons dresser un bilan de la triple contrainte environnementale pesant sur
les deux sites maraîchers que nous avons étudiés, avant
d'évaluer les processus organisationnels par lesquels ils font face
à ces contraintes.
1. Le cash-flow brut est la différence entre les
recettes et les dépenses, alors que le cash-flow net constitue
en termes monétaires le bénéfice net de la production.
Le comportement des sites de
coopératives maraîchères vis-à-vis des
contraintes environnementales
Avant d'aborder ce point, il importe de faire un diagnostic
sur les contraintes qui limitent le développement de la filière
maraîchère à Kinshasa.
Diagnostic des contraintes environnementales qui
entravent le développement de la filière maraîchère
à Kinshasa
Une contrainte est considérée comme un goulot
d'étranglement qui freine la poursuite d'un objectif. Trois contraintes
environnementales ont été retenues pour ce diagnostic. Il s'agit
des contraintes (a) technologiques, (b) financières et (c)
matérielles et intrants (voir typologie des contraintes figure 1). Pour
chaque contrainte, nous avons tenté de présenter un bilan
complet.
a. Contraintes technologiques
Les contraintes technologiques sont avant tout liées
au faible niveau d'encadrement technique. Elles exposent les maraîchers
à des problèmes épineux tels que l'achat de pesticides et
engrais de mauvaise qualité, la brûlure des cultures,
l'intoxication des sols de culture, la contamination de l'eau du sol ou de
l'air par les métaux lourds et la contamination de la population
exposée à la rémanence de ces produits. Les cas de
maladies sont surtout liés à la présence des vecteurs,
à l'usage des engrais et pesticides chimiques, notamment les
organochlorés. Les autres maladies sont associées à
l'utilisation des déchets urbains et des eaux usées sans oublier
toutefois la présence de microorganismes pathogènes
(bactéries, protozoaires, virus, helminthes, etc). Le manque de
formation et de sensibilisation des maraîchers reste la cause principale
de toutes ces difficultés.
b. Contraintes financières
Le capital très faible dont disposent les
maraîchers est une des contraintes les plus importantes en début
de saison. La difficulté financière que rencontrent les sites de
coopératives maraîchères de Kinshasa est
généralement due aux coûts élevés des
intrants et du transport, ainsi qu'à l'inexistence de l'accès au
crédit. Concernant ce dernier point, il
importe de signaler que, dans les pays d'Afrique
subsaharienne, les banques sont des entreprises transférées de
l'Europe qui correspondent à un mode culturel étranger aux
sociétés autochtones (Baumann et al., 1991).
Traditionnellement, les agriculteurs n'ont que rarement recours au
crédit bancaire pour financer leurs activités. L'accès au
crédit est tout aussi limité du côté de l'offre,
surtout avec la libéralisation du secteur bancaire mise en oeuvre dans
le cadre des programmes d'ajustement structurel des années 80 et 90.
Même les nombreuses institutions de microfinance, créées
à la faveur de la libéralisation du système bancaire afin
de financer les activités de survie et de lutter contre la
pauvreté par la création de richesse et de revenus, ne permettent
pas de relever le défi de l'accès au crédit. Elles ne
disposent pas des moyens de leurs ambitions et sont plus promptes à
financer les activités de commerce et de services : elles
considèrent en effet les activités agricoles comme
présentant des risques importants et une rentabilité
aléatoire. Leurs conditions d'octroi (présentation d'un
justificatif de revenu ou d'un compte d'exploitation actuel et/ou
prévisionnel, mais aussi des pièces d'identité des
cautions) sont autant de barrières infranchissables pour la grande
majorité des exploitants maraîchers.
c. Contraintes matérielles et intrants
Parmi les intrants utilisés par le maraîcher kinois,
un diagnostic a été réalisé sur son outillage, les
semences, pesticides et engrais chimiques.
Outillage
Il ressort de nos enquêtes que certains maraîchers
(21 %) sont dépourvus de tout outil, même d'un arrosoir. Un
maraîcher se doit pourtant de disposer d'un minimum d'outils (un
arrosoir, une houe ou une bêche et un râteau).
Semences
On constate que les maraîchers ont beaucoup de
difficultés à s'approvisionner en semences de bonne
qualité. L'analyse de cette situation montre que la pénurie en
semences peut être justifiée par :
· L'insuffisance de l'offre en semences
maraîchères de bonne qualité
Des enquêtes de terrain ont permis de constater qu'il
n'existe aucune structure de production de semences maraîchères
certifiées à Kinshasa. Face à cette insuffisance, les
maraîchers recourent à l'utilisation des semences
récoltées sur certains pieds qu'ils laissent monter en fleur
à
la fin des divers cycles de production. Concrètement,
les statistiques de nos enquêtes indiquent que 74 % des maraîchers
produisent eux- mêmes les semences locales, tandis que 21 % d'entre eux
n'en produisent pas et sont obligés de les acheter. Cette pratique
d'autoproduction s'effectue sans sélection préalable et sans
tenir compte des dégénérescences que peuvent subir les
variétés locales et des défauts de production que peut
induire l'utilisation d'une semence dont les qualités ne sont pas
assurées. Certains maraîchers achètent les semences
importées de cultures européennes. Considérant le fait que
la production locale en semences maraîchères est inexistante, il
est étonnant de constater qu'aucune structure ne s'adonne à
l'importation et à la distribution des semences au niveau national. Les
petits lots trouvés sur place ont un coût très
élevé et par conséquent tous les maraîchers ne
peuvent pas en disposer.
· La faible capacité de mise en oeuvre des
projets
La faible capacité de mise en oeuvre de projets visant
à assurer une production de semences de qualité est
également mise en cause. En effet, l'insuffisance de moyens financiers
des producteurs ne leur donne pas la possibilité de se livrer à
des activités annexes de production. Ils préfèrent
s'investir dans la production de biens de consommation. Ce
désintérêt à l'égard de la production de
semences est le résultat d'un manque d'information de la plupart des
opérateurs du secteur maraîcher. Il faut pourtant relever que la
production et la commercialisation des semences maraîchères dans
les conditions actuelles du marché congolais pourraient être aussi
rentables qu'une production légumière directe, même sans
tenir compte de l'évaluation exacte des prix de revient des semences et
produits maraîchers.
· La faible contribution du secteur de la recherche dans la
diffusion des ressources semencières de haute qualité
Parmi les facteurs essentiels qui contribuent à la
réussite de la culture maraîchère, la qualité des
semences employées revêt une grande importance car la production
attendue en dépend étroitement. En effet, les semis ne peuvent
réussir que si les semences employées disposent d'une
pureté spécifique importante, c'est-à-dire d'une
faculté germinative suffisante, les rendant indemnes de germes et de
maladies pouvant induire une dégénérescence des cultures.
Les opérations qui tendent à stabiliser
l'homogénéité variétale des semences
maraîchères et à conférer à ces
dernières des caractéristiques qui optimalisent la production
sont souvent du ressort de la recherche. Initialement confiées de
manière exclusive à l'Institut national des recherches
agronomiques
(INERA), puis à certains opérateurs
institutionnels (Service national des semences, etc.), ces missions ne sont
plus assurées efficacement aujourd'hui.
Pesticides et engrais chimiques
Les pesticides sont largement utilisés par les
maraîchers en l'absence de toute formation préalable sur les
techniques d'application et sans identification du besoin. Nos enquêtes
indiquent que 92 % des maraîchers de Kinshasa traitent leurs
légumes avec des produits chimiques. Outre leur coût relativement
élevé et leur mauvaise qualité, ces produits sont parfois
très toxiques, d'autant plus que la plupart d'entre eux peuvent
être absorbés dans l'organisme par voie orale, pulmonaire ou
dermique. Les symptômes les plus fréquents liés à
l'ingestion de ces produits sont des problèmes cutanés,
digestifs, neurologiques ou respiratoires.
Stratégies variables des sites de
coopératives maraîchères par rapport aux contraintes
environnementales
Si l'on considère que tout système est
limité dans la poursuite de son but par une contrainte, exploiter les
alternatives à celle-ci serait le véritable levier d'action pour
une amélioration significative des résultats (Schaefers et
al., 2004). Il ressort de nos enquêtes que les deux sites de
coopératives maraîchères étudiés n'anticipent
pas de la même manière les contraintes environnementales. Pour le
démontrer, nous avons procédé à une analyse
systématique du comportement organisationnel des deux sites. Sur la base
des indicateurs repris dans le tableau 3, les résultats
présentent les différentes stratégies des sites de
coopératives maraîchères par rapport aux contraintes
environnementales étudiées.
Tableau 3. Indicateurs anticipant la dépendance en
ressources ou contraintes environnementales
Organisation étudiée
|
Type de dépendance en
ressources
|
Indicateurs anticipant la dépendance en
ressources
|
Sites maraî- chers coopé- ratifs de
Kimbanseke et de N'djili
|
Ressources financières
|
capital social, droit d'adhésion, cotisations
spéciales, ventes de semences, vente d'engrais, vente de pesticides,
vente de cartes de membres, vente de fiches parcellaires, recettes des jardins
collectifs, location de lopins de terre, location de matériels divers
|
|
dispositif d'encadrement : présence d'une «
école au champ »
|
|
engrais, pesticides, fertilisants organiques, outillage
|
|
Site maraîcher coopératif de Kimbanseke
Le site maraîcher coopératif de Kimbanseke fait
partie des sites pilotes dans le processus de « coopérativisation
» des sites maraîchers. Il a été loti en 1954 et les
premières installations des exploitants remontent aux années
1957-1958. Le processus de « coopérativisation » proprement
dit a débuté en 1962 et a connu plusieurs restructurations.
À ce jour (février 2006), l'effectif total relevé en son
sein est de 2082 exploitants, parmi lesquels les maraîchers
coopérateurs et non-coopérateurs. La coopérative ne
dispose que de 148 membres, soit un taux de coopérativisation (tc) de 7
%3. Elle dispose d'un bureau assez bien équipé, est
répartie en différents services et dispose d'une organisation
administrative assez performante, ainsi qu'on le remarque à travers ses
rapports d'activité et les statistiques sur ses productions
légumières.
Par rapport aux trois contraintes mises en exergue dans notre
étude et qui représentent autant de dépendances en
ressources pour le site maraîcher coopératif de Kimbanseke, nos
enquêtes ont permis de faire apparaître un certain nombre
d'alternatives anticipatrices.
2. Le taux de coopérativisation est un indicateur
sociologique qui se calcule de façon différente selon la
fiabilité des statistiques disponibles. GENTIL (1984) met en exergue le
nombre de coopérateurs (nc) par rapport à la population
susceptible de l'être (pc).
Contraintes technologiques
Face à cette dépendance, le site
maraîcher de Kimbanseke a mis sur pied un dispositif appelé «
école au champ ». L'école est chargée d'assurer
l'encadrement et la formation technique des maraîchers
coopérateurs du site. Loin de se substituer au ministère de
tutelle, la stratégie observée fait partie de la dynamique
organisationnelle du site afin d'anticiper cette dépendance.
Contraintes financières
La situation économique du pays,
présentée dans le diagnostic relatif à cette contrainte,
rend difficile l'accès au crédit. En conséquence, le site
a développé des activités d'autofinancement telles qu'un
jardin collectif dans lequel les coopérateurs produisent et
commercialisent pour le compte de la structure, la collecte des capitaux
sociaux des membres, la levée de droits d'adhésion et de
cotisations spéciales, les recettes de ventes diverses (documents,
matériels) afin de suppléer aux besoins en ressources
financières de la coopérative.
Contraintes matérielles et intrants
Parmi les stratégies développées par le
site de Kimbanseke afin d'anticiper la contrainte relative aux pesticides et
engrais chimiques, nous avons noté :
· une convergence vers l'usage des fertilisants
organiques, notamment le compost, les sous-produits de la brasserie, les
déchets des fermes porcines et des poulaillers ;
· la disponibilité de ces produits via les
marchés de petits commer- çants dans les environs des sites
maraîchers (cas des engrais) ;
· le développement de méthodes et de
pratiques agricoles appropriées qui réduisent l'utilisation des
intrants externes, notamment les pesticides.
Site maraîcher coopératif de N'djili
Créé en 1962, après celui de Kimbanseke,
le site maraîcher coopératif de N'djili a subi, comme tous les
autres sites, les effets des pillages de 1991 et 1993. Il compte un effectif
total de 2095 membres coopérateurs et non-coopérateurs et le taux
de coopérativisation (tc) est évalué à 2 %. Ce site
dispose d'un bâtiment en assez bon état, prévu pour le
bureau, mais qui est actuellement utilisé comme magasin d'outillage et
qui sert d'abri contre les intempéries.
Par rapport aux contraintes étudiées, notre
enquête fait état de ce qui suit.
Contraintes technologiques
Le site maraîcher de N'djili n'organise aucune
séance de formation des maraîchers sur place. Chaque
maraîcher se débrouille tant bien que mal pour atténuer les
conséquences néfastes de ce manque de formation et d'encadrement.
Moins de 10 % des maraîchers se réfèrent à leurs
collègues des autres sites en cas de non-maîtrise d'une pratique
agricole, alors qu'il existe par ailleurs une structure habilitée
à assurer ce lien.
Contraintes financières
Les ressources financières du site de N'djili sont
constituées essentiellement des parts sociales des membres, des droits
d'adhésion et de la location du lopin de terre propre au site.
Étant donné l'inattention accordée aux deux autres
contraintes étudiées, les maraîchers ont des
difficultés à maximiser leur production à cause de la
rareté et du coût élevé des intrants et
matériels, ainsi que du manque des techniques agricoles
appropriées.
Contraintes matérielles et intrants
Le site de N'djili n'organise aucune stratégie pour
pallier cette difficulté. Les exploitants se débrouillent chacun
de leur côté. Aucun dispositif collectif n'est mis en place, ce
qui ne manque pas de fragiliser les activités maraîchères
du site car les matériels et intrants constituent des facteurs de
production très importants, qui nécessitent une attention
particulière de la structure.
Discussion
Notons que les deux sites analysés présentent
des caractéristiques internes communes : ils sont régis par les
mêmes principes coopératifs identifiés à travers
leurs statuts et règlements d'ordre intérieur. Ce sont des
structures simples4 avec une présence prédominante de
la femme (Yepez et al., 2001). Ils évoluent dans le même
milieu géographique
3. Selon la théorie des organisations, une structure
simple est une forme d'organisation qui se caractérise par une absence
d'élaboration, une division du travail imprécise, un encadrement
réduit, peu de formalisme et de planification, peu de
différenciation fonctionnelle, une technostructure inexistante ou peu
développée (Hatch, 2000).
(Kinshasa est), subissent les mêmes influences de
l'environnement et sont par conséquent également
dépendants des ressources qui correspondent aux trois catégories
de contraintes environnementales distinguées plus haut. Notre discussion
se basera sur une analyse systématique des stratégies
d'anticipation des contraintes environnementales mises en place par chaque site
en vue d'assurer le développement de la filière
maraîchère à Kinshasa.
Il en résulte que le site maraîcher
coopératif de Kimbanseke dispose d'une maîtrise incontestable de
la dépendance à l'égard des ressources financières
: il dispose de plus de moyens de générer des recettes que le
site de N'djili, qui se limite aux seuls instruments statutaires. Quant
à la maîtrise des ressources technologiques, à nouveau,
seul le site maraîcher coopératif de Kimbanseke peut se
prévaloir d'avoir mis en place une école au champ. Il s'agit d'un
indicateur pertinent car l'école facilite la diffusion de techniques
efficaces face aux maladies des cultures et aux attaques des insectes, ainsi
que des techniques d'application et de respect de la rémanence des
engrais et pesticides chimiques, des techniques agricoles (sarclage, semis en
pépinière et en place), etc. En ce qui concerne la rareté
et le coût élevé des engrais conventionnels (ressources
matérielles et intrants), la confrontation des deux sites
révèle une capacité supérieure du site de
Kimbanseke à mettre à disposition les engrais conventionnels et
à fournir les fertilisants organiques tels que la drêche, le
fumier des fermes, les déchets biodégradables et le compost.
Cette aptitude à utiliser la matière organique constitue une
façon efficace de penser au développement de l'activité de
recyclage des déchets urbains.
L'analyse des différences de stratégies entre
les deux sites de coopératives maraîchères à
l'égard des contraintes environnementales nous a permis d'établir
la plus grande capacité d'adaptation organisationnelle du site de
Kimbanseke par rapport à celui de N'djili :
· d'un point de vue financier: diversification des
sources de recettes ;
· d'un point de vue technologique : encadrement et
formation assurée (école au champ) ;
· d'un point de vue matériel et intrants
: recyclage des déchets organiques pour un usage agricole et
réduction des problèmes d'insalubrité à travers le
ramassage et le stockage des déchets.
Cette capacité d'adaptation supérieure du site de
Kimbanseke est le résultat d'une dynamique organisationnelle
caractérisée par :
· une harmonie et une transparence dans la gestion des
ressources disponibles ;
· une cohésion et une confiance mutuelle entre
maraîchers coopérateurs, étant donné la
régularité des réunions du comité de gestion ;
· une conviction relative aux bénéfices du
travail en groupe, ce qui facilite l'écoute des orientations de
l'école au champ ;
· un souci permanent de trouver des solutions efficaces
anticipant les dépendances en ressources et surmontant les contraintes
environnementales.
Quant au site de N'djili, on constate une faible attention de
la structure aux problèmes épineux des exploitants
maraîchers. Ceci se remarque à travers les faits suivants :
· faible capacité de sensibilisation des membres
coopérateurs à la nécessité de rechercher des
solutions face aux contraintes environnementales ;
· faible assimilation des principes coopératifs
;
· manque de confiance mutuelle et
désintérêt à l'égard des activités de
la coopérative (d'où l'absence d'une école au champ et
d'activités d'autofinancement) ;
· faible légitimité du comité de
gestion (absence de réunions).
Conclusion
Au terme de notre étude, nous aboutissons à
quelques constats majeurs. Les deux sites de coopératives
maraîchères étudiés évoluent quasiment dans
les mêmes conditions environnementales. Ils disposent tous les deux des
mêmes composantes fonctionnelles car ils sont régis par des grands
principes coopératifs. Ils font face à des contraintes
environnementales similaires, mais les alternatives de contrôle varient
d'un site à l'autre.
La capacité inégale de chaque site
maraîcher coopératif à gérer ses dépendances
nous amène à énoncer l'hypothèse selon laquelle
les stratégies par lesquelles les sites de coopératives
maraîchères contrôlent les contraintes ou incertitudes
environnementales contribuent de manière différenciée au
développement de la filière maraîchère.
Il semble ainsi que le site maraîcher coopératif
de Kimbanseke soit plus efficace que celui de N'djili pour ce qui est du
contrôle des ressources mises en exergue dans la présente
étude. La dynamique organisationnelle impulsée dans le site de
Kimbanseke est le résultat des stratégies anticipatives
développées par celui-ci afin de pallier les
contraintes environnementales et de développer les
activités maraîchères en son sein. À l'inverse,
l'assimilation précaire des principes coopératifs, la
méfiance des maraîchers vis-à-vis du comité de
gestion, l'inexistence d'une école au champ et l'absence
d'autofinancement constituent pour le site de N'djili autant de facteurs
régressifs.
Nous ne prétendons nullement à
l'exhaustivité par rapport à ce thème. Il restera à
étudier, dans le cadre de recherches ultérieures, les autres
dépendances et contraintes environnementales auxquelles fait face la
filière maraîchère kinoise, notamment la
problématique foncière, la difficulté de
commercialisation, les tracasseries administratives et les multiples vols dans
les sites de coopératives de Kinshasa.
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