ABSTRACT
This study presents the results of the management of the
animal populations and the co-management of the ZIC 1 and 4 around the
Bénoué national park. The objective is to provide reliable
information to implement the sustainable management of this area and to make
suggestions to improve the income of the local populations. The methodological
step was based on the inventories of wildlife and a documentary
exploitation.
The inventory's results have a shortcoming due to the low
sampling rate. Nevertheless, they allow us to count 24 different animal
species. The number of Kobs (N = 4616) and of Oribis (N = 3922) has decrease as
it is the case for many species. The spatial distribution of the species is
influenced by water availability and human factors. The zones with high
concentration of fauna are localised in the centre while those with low
concentration are close to the villages. The decrease in the number is also
justified by human pressure. A significant correlation (R = - 0,89 à
0,05%) exists between human actions and wildlife distribution. The animal
species were grouped according to the hunting pressure (high, average and low)
and suggestions were made for the revision of slaughtering quotas. It is
proposed that populations' incomes should be improved in order to enhance the
resources preservation. The anti-poaching monitoring must be improved to make
the future of many local species more safe. It is also proposed that studies
should be undertaken on the threatened animal species in relation to their
habitat, on the control of water pollution by pesticides and their impact on
wildlife and local populations.
Keys works : North Cameroon,
Bénoué National park, Hunting area, co-management, endangered
species.
1 INTRODUCTION
1.1 Contexte
Le Cameroun fait partie des pays qui ont
réalisé, après le sommet de la terre sur la conservation
de la biodiversité que des mesures doivent être prises pour la
protection de ses ressources naturelles. Cette vision s'est
concrétisée par la création, en 1992, d'un
Ministère en charge des problèmes de la nature. Conscient du fait
que la gestion durable des aires protégées ne peut être
assurée que si les populations riveraines y sont réellement
impliquées, une révision du cadre réglementaire a eu lieu
en 1994 afin d'y introduire la notion de «gestion participative », de
«cogestion» ou encore de «conservation de la
biodiversité». Les efforts ont été consentis pour
classer des aires de conservation à concurrence d'une superficie totale
de 6 127 566 ha, soit de 12,5% du territoire, l'objectif étant d'arriver
à 30% (RIDAC, 2002). Pour que ces aires protégées soient
mieux gérées, il est indispensable de connaître non
seulement leur potentiel faunistique, mais aussi d'autres facteurs
écologiques ou sociaux pouvant influencer leur gestion. En effet, les
données sur les effectifs et la structure des populations animales d'une
aire de conservation constituent des éléments importants pour sa
gestion. Cette initiative de cogestion est une tentative intéressante
pour impliquer les populations riveraines dans la gestion des ressources
naturelles (selon la loi N° 94-0 1 du 20 janvier 1994 portant
régime des forêts, de la faune et de la pêche) de
manière à ce qu'elles contribuent efficacement à leur
conservation. Dans les Zones d'Intérêt Cynégétique
(ZIC) 1 et 4, riveraines du Parc National de la Bénoué (PNB),
s'expérimente la cogestion entre l'administration
représentée sur le terrain par le conservateur du parc et les
populations représentées par l'Union des comités
villageois de la faune (UCVF). Il est question d'analyser au niveau
écologique la gestion des effectifs animaux et au niveau
socio-économique le degré d'implication des populations à
cette cogestion. C'est dans ce cadre que s'inscrit ce travail. Le choix des ZIC
1 et 4 se justifie par le mode de gestion (cogestion) qui est y
opéré.
Le présent mémoire s'articule sur 4 points qui
sont la description du site de l'étude, la démarche
méthodologique, la présentation des résultats suivie d'une
discussion et enfin les perspectives et la conclusion. Les photos
présentées dans ce mémoire et qui n'ont pas de source sont
celles réalisées dans le cadre des activités du WWF
à Garoua.
1.2 Problématique
Malgré les efforts de protection consentis par les
pouvoirs publics à travers les Ministères des Forêts et de
la faune (MINFOF) et de l'Environnement et de la protection de la nature
(MINEP), la gestion des ressources naturelles dans et autour du PNB ne se fait
pas toujours de manière à garantir une pérennisation de
ces ressources. En d'autres termes, la gestion des ZIC 1 et 4 ne se fait pas de
façon durable, suite à une méconnaissance ou une
insuffisance des données sur ce site. Plusieurs travaux de recherche y
ont été menés dans divers domaines, mais pour la plupart,
n'ont pas suffisamment suggéré des propositions pour
l'aménagement du parc et l'établissement de
prélèvements soutenables des espèces. Dans les ZIC 1 et 4,
les quotas d'abattage de la chasse sportive sont actuellement reconduits
d'année en année et tiennent peu compte des effectifs
réels des populations animales. La pression effective de chasse
est assez élevée, soit près de 0,3 animal
au km2 (Kirda, 2000 ; Roulet, 2004). Cette pratique a
contribué à la diminution considérable des effectifs de
populations de grands mammifères dans la zone. Il faut signaler aussi le
braconnage commercial dont le circuit d'écoulement du produit est
dominé par les revendeurs (Roulet, 2004) qui ravitaillent les
braconniers en munitions (Hassan, 1998).
Les populations riveraines sont assez pauvres et tirent
l'essentiel de la satisfaction de leurs besoins des zones
protégées, mais l'exploitation de ces ressources naturelles n'est
pas contrôlée (Djankuoa, 2001). La pêche par exemple se fait
le long des cours d'eau (qui se présentent sous forme de mares en saison
sèche) à l'aide de produits toxiques. Ces pratiques entrainent
l'extermination du potentiel ichthyologique en un passage, car les produits
toxiques utilisés (produits phytosanitaires pour la plupart,
initialement destinés à traiter les cultures) tuent les poissons
sans distinction d'âge et d'espèce. Dans le même ordre
d'idées, les feuilles de certaines espèces
végétales comme Tephrosia vogelii sont utilisées
pour étouffer le poisson. Cette pollution aurait aussi des
répercutions sur la faune sauvage et les êtres humains qui
utilisent ces mêmes eaux. Il faut ajouter à ce mode de pêche
l'utilisation d'engins non réglementaires (filets à petites
mailles par exemple) dans les grands cours d'eau pour prélever
même les plus petits poissons. La fragmentation de l'habitat de la faune
due à l'installation anarchique des populations (habitations, champs,
activités pastorales, coupes de bois ...) prend des proportions de plus
en plus inquiétantes. Les risques de transmission de maladies de la
faune sauvage aux animaux domestiques (et vice versa) sont élevés
et il s'avère en outre que les éleveurs sont les plus grands
persécuteurs de la faune carnivore (Tsakem et al. 2000). La
fragmentation de l'habitat peut entrainer le confinement des animaux dans les
zones aux conditions écologiques parfois peu confortables, mais aussi
leur isolement en petits groupes, avec les risques de consanguinité.
La mise en oeuvre du plan d'aménagement du PNB et de sa
périphérie n'est pas effective, les différents programmes
d'aménagement prévus ne sont pas entièrement
exécutés à cause du manque de financement. Ce qui fait que
l'implication réelle des populations dans la gestion des ressources
naturelles n'a pas connu le succès escompté. Le faible
pourcentage (15% seulement) des retombées effectives
rétrocédées aux riverains et le manque de sensibilisation
ont été certainement à l'origine de la recrudescence des
actes de braconnage perpétrés sur les populations animales. Ceci
ne facilite pas l'amélioration du niveau de vie des riverains des aires
protégées. Au vu de ces problèmes, on est amené
à se poser un certain nombre de questions : quels sont la densité
et les effectifs actuels des populations animales dans la zone ?, quelle est
leur structure démographique ?, quelles sont les différentes
pressions humaines et leur impact sur les ressources ? Quels revenus
perçoivent les populations dans les activités de conservation ?
Nous tenterons de répondre à ces questions dans les parties qui
suivent.
1.3 Objectifs
L'objectif principal de ce travail est de fournir des
informations nécessaires à la gestion durable du potentiel
faunique et d'envisager les perspectives pour l'aménagement de la zone
et l'amélioration du niveau de vie des populations riveraines. Plus
spécifiquement, l'étude se propose de :
· Recenser la diversité de la zone en grands
mammifères, estimer les densités et les effectifs des
populations, la structure ainsi que la distribution spatiale des principales
espèces ;
· Identifier et localiser les pressions humaines
rencontrées ainsi que leur impact sur les ressources ;
· Analyser la situation actuelle sur la gestion des
effectifs et la répartition des revenus de la
conservation rétrocédés aux populations
riveraines ;
· Formuler des suggestions afin d'orienter la gestion
durable des ressources naturelles.
1.4 Intérêt de l'étude
Cette étude va contribuer à mieux connaître
les contours de la gestion des ressources naturelles et le principe de
cogestion dans la zone. D'où l'intérêt que ce travail
présente sur plusieurs plans :
Sur le plan théorique, ce travail qui paraît
être l'un des rares en son genre dans les savanes d'Afrique centrale en
général et du nord Cameroun en particulier viendra enrichir la
documentation sur la zone. Les résultats obtenus constitueront une
importante base de données pour initier d'autres travaux de recherche
par les scientifiques (universités, Instituts de recherche etc.) et
certains organismes de conservation comme le WWF, l'IUCN ou le WCS.
Sur le plan pratique, la connaissance des effectifs, de la
distribution et de la structure populationnelle des grands animaux est un
élément pertinent de gestion. Il en est de même sur la
maîtrise des paramètres écologiques et
socioéconomiques. Les résultats de ces travaux vont efficacement
contribuer à l'élaboration du plan d'aménagement dont la
révision est prévue en 2007, mais pourront aussi contribuer
à l'élaboration de plans de gestion spécifiques. Les
services de conservation pourront se servir de nos résultats et les
guides de chasse pourront profiter de ces informations qui peuvent facilement
être extrapolables dans leur ZIC. Les riverains des ZIC 1 et 4 seront
aussi les principaux bénéficiaires, car ils cogèrent avec
l'administration le partage des retombées de la chasse sportive.
PLANCHE 1 : ILLUSTRATION DE LA PROBLEMATIQUE
Photo 1 : Les pêcheurs s'installent le
long des cours d'eau et utilisent les produits toxiques, ce qui constitue une
menace pour la biodiversité et un danger pour la santé des
populations humaines
Photo 2 : Un Hippotrague abattu par les
braconniers surpris par les gardes chasse lors d'une patrouille
Photo 4a : Bois de chauffage
prélevé dans la zone (photo Tsague, 2004)
Photo 3 : Le braconnage d'une panthère
constitue une perte de plusieurs millions de CFA
Photo 4b : Les feux tardifs causent des
dégâts importants au couvert végétal de la zone
Photo 5a et 5b : Armes locales et piège
traditionnel utilisés par les braconniers
Photo 6a et 6b : L'abattage des arbres pour
la création des nouveaux champs et le pacage du bétail accentuent
les conflits et le braconnage avec les risques de transmission des
maladies
1.5 Revue bibliographique
1.5.1 Stratégie traditionnelle de
conservation
Dans de nombreuses régions d'Afrique, la
biodiversité est traditionnellement protégée par le biais
des règles culturelles et religieuses (IUCN et WWF,
2000). La plupart des aires protégées ont
été mises en place, en ce qui concerne le nord Cameroun par
l'inspecteur colonial Pierre Flizot dans les années 1930. Mais bien
avant cette mise en place, les populations locales avaient des
stratégies locales de conservation des ressources :
· La plupart de ces zones de chasse étaient
à l'époque précoloniale considérées comme
domaine privé de chasse du Lamido (autorité traditionnelle
très influente). Nul n'avait le droit de chasser sans son accord. Les
produits de la chasse ou tout autre prélèvement lui revenait de
plein droit et il décidait du mode de gestion de ces produits. A cette
époque, chaque village avait son quota de prélèvement
(établi en fonction de la taille de la population) à respecter
chaque année et le gibier était abattu par des chasseurs
recommandés par ces villages et distribué à toute la
population.
· Actuellement il existe au niveau des chefferies, des
responsables des forêts, des eaux, de la pêche (Magadi), de
l'agriculture (Galdima), de l'élevage (Sarki sanu), de la justice
(Alkali) à qui on doit s'adresser pour les questions relatives aux
domaines concernés. Ils rendent compte directement au chef du village.
Ils sont chargés du contrôle des prélèvements, de
sanctionner ceux des villageois qui prélèvent sans accord et de
veiller à ce que le potentiel biologique soit maintenu ou
prélevé de façon durable. Au niveau des villages, le
pouvoir du Lamido est relayé par les Djaoro (Mayaka, 2002).
· Il existe dans la plupart des villages des
forêts et lieux sacrés réservés à la pratique
des rites traditionnels dans lesquels seuls les initiés peuvent
pénétrer. Certaines espèces animales comme le
Céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia) et l'Eland de Derby
(Taurotragus derbianus) ont le statut d'espèces sacrées
au Nord Cameroun. Leur rencontre indique la malchance, le braconnier qui les
croise sur son passage est obligé de rebrousser chemin, car la partie ne
lui portera pas succès. Ceci a contribué à conserver de
façon substantielle certaines espèces tant animales que
végétales.
1.5.2 De la répression à la gestion
participative
La plupart des Etats africains ont mis en place un
système de conservation in-situ basé sur la
création d'aires protégées en vue de limiter la perte des
ressources biologiques (Levêque, 1997). Il s'agit des parcs nationaux,
réserves de faune, sanctuaires, ZIC, réserves écologiques
intégrales etc (IUCN, 1997). Depuis leur création, ces aires
protégées ont été gérées par les
administrations de manière exclusive (Nguinguiri, 1999). Le processus de
leur classement a très souvent conduit à l'expropriation des
populations vivant sur ces territoires et la confiscation de sa gestion
(Mengue-Medou, 2002 ; Ferraro, 2002 ; Gami, 2003), alors qu'elles en tiraient
la plupart des ressources pour leur alimentation. En plus de leur non
implication dans la gestion ces zones, des mesures répressives ont
été prises à l'encontre des riverains par les
gestionnaires
d'aires protégées (Allard et al.,
2004). Les agrandissements de ces espaces et leur classement continuent sans
tenir compte très souvent de la croissance démographique (Barrow,
1996 ; Moore et al., 2004), l'Etat camerounais par exemple a
l'objectif de classer 30 % du territoire national (Ridac, 2002). Malgré
ces mesures strictes de conservation, les pressions sur les ressources
naturelles ont évolué de façon croissante (Ferraro, 2002).
Ces riverains reconnaissent bien qu'ils sont nés dans la viande de
gibier (Joiris, 1997) et devraient par conséquent continuer à la
consommer.
Cette approche consistant à exclure les populations
locales n'a pas toujours été efficace au plan de la conservation
(Songorwa, 1999). On a assisté depuis les années 1990 à un
revirement de la part des Etats qui, désormais orientent leurs efforts
vers une approche plus conservatoire en impliquant les populations locales. Le
Cameroun a révisé à cet effet en 1994 le cadre
réglementaire en matière de gestion des forêts, de la faune
et de la pêche par la loi du 20 janvier1. Ainsi ont apparu
dans les nouveaux textes les notions telles que « biodiversité
» et « gestion participative ».
1.5.3 Les initiatives de gestion participative au niveau
local comme moyen de lutte contre la
pauvreté
Cette approche de gestion participative est mise en place en
vue de faire participer les riverains à la prise des décisions.
Il s'agit de faire bénéficier ces populations riveraines des
retombées issues des aires protégées afin de les amener
à contribuer à leur conservation (Nguinguiri, 1999 ; Gami, 2003).
Il s'agit en plus de préserver la diversité biologique dans son
état naturel, tout en valorisant ces ressources de manière
à assurer le développement socio économique des
populations (FAO, sans date). Au Cameroun par exemple, il existe plusieurs
approches de participation des riverains à la gestion des ressources
naturelles, (Joiris, 2000) :
· Les forêts communautaires sont
créées à l'intention des populations (portion de
forêt allouée aux populations qui gèrent pour
améliorer leur développement). Il existe aussi des forêts
communales réservées aux communes. Ici, la ressource principale
est le bois et l'Etat joue le rôle de conseiller. Plusieurs forêts
ont été cédées aux communautés et communes
par l'Etat.
· La création des zones d'intérêt
cynégétique à gestion communautaire (ZICGC) (portion de
zone de chasse allouée aux populations qui gèrent pour
améliorer leur développement, la ressource principale est le
gibier). A la demande des populations, deux ZICGC ont été
attribuées par l'administration. Une convention de cogestion a
été signée entre l'administration et les populations pour
cogérer deux zones. Ce découpage de l'espace a entrainé
une nouvelle configuration des terroirs villageois comme au Sud-Cameroun
(Grenand et Joiris, 2000)
· Les dispositions fiscales pour une meilleure
répartition des revenus tirés de l'exploitation des ressources
naturelles. Les riverains des aires protégées perçoivent
50 % des taxes d'affermage, très souvent de la viande «
légale » (celle issue de la chasse sportive) et
bénéficie de quelques réalisations à
caractère social de la part de certains guides de chasse
professionnels.
Ces dispositions génèrent d'importants revenus
aux riverains pour la réalisation des oeuvres sociales, ce
qui contribue sérieusement à améliorer leur
niveau de vie et à lutter efficacement contre la pauvreté.
1 La loi N° 94-01 du 20 janvier 1994 portant
régime des forêts, de la faune et de la pêche
1.5.4 L'approche participative : préoccupation des
bailleurs de fonds et alternative à la
dégradation des ressources
La Conférence des Nations Unies pour l'environnement
et le développement (CNUED) a introduit l'aspect social dans la notion
de développement durable. Les grandes agences de conservation ont
progressivement abandonné l'idée selon laquelle la nature doit
être protégée pour sa valeur intrinsèque.
Elles ont adopté la position selon laquelle la conservation doit
tendre vers la satisfaction des besoins humains par le biais d'un
développement durable au niveau local (Joiris, 2000). Les bailleurs de
fonds et organisations internationales de conservation ont
réalisé que la gestion durable des aires protégées
des pays en développement ne peut être assurée que si les
populations riveraines y sont impliquées (Ferraro, 2002). Il faut
signaler qu'ils ont été les premiers à faire pression pour
l'implication des populations. L'Afrique centrale est dotée d'un
important réseau d'Organisations Non Gouvernementales impliquées
dans le domaine de la conservation de la nature au niveau local ou national.
Ils dénoncent les actes illégaux commis à l'encontre des
dispositions en matière de la conservation de la faune et de la flore et
incitent les gouvernements à adapter et appliquer de manière
effective leurs législations en matière de conservation de la
biodiversité (Hakizumwami et Luhunu, 2005).
1.5.5 Approche participative, très souvent
calquée du modèle occidental
Avec la venue de l'approche participative, plusieurs projets
de développement ont vu le jour avec pour objectif de détourner
les populations riveraines de l'utilisation non soutenable des ressources
naturelles des zones classées afin de concilier les objectifs de
conservation à ceux du développement (Barrow, 1996 ; Moore et
al., 2004). Ces programmes, pour la plupart, sont calqués sur
le modèle importé et n'ont pas suffisamment pris en compte les
aspects socioculturels des populations humaines des zones concernées
(Joiris, 2000), alors qu'ils demandent la participation de ces
dernières. C'est pour cela qu'il est important de retenir cette citation
de Lavigne-Delville (1997) : «une solution technique ne sera
pertinente que si elle est économiquement performante et si elle
s'inscrit dans les logiques sociales locales ». Par contre certains
programmes pionniers, à l'instar du ranch de gibier de Nazinga, des
programmes ADMADE et CAMPFIRE, sont des références de gestion
participative réussie en Afrique parce qu'ils ont bien
intégré les préoccupations des populations.
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