1.2.3. Lotissement de Kinshasa
A l'indépendance, Kinshasa s'urbanise sans normes pour
trois raisons : le départ brusque des fonctionnaires belges, la guerre
civile en province et l'abolition du système de passeport pour les
migrants ruraux. Pendant la décennie des années 1960, les paysans
quittent en masse les villages pour s'établir à Kinshasa.
La jeune administration nationale inexpérimentée
ne parvient pas à contenir la vague migratoire et à trouver une
solution immédiate à la crise du logement. Les premiers
établissements spontanés apparaissent quelques mois après
l'indépendance (1960). Les politiciens, les chefs coutumiers, les
bourgmestres et fonctionnaires peu scrupuleux s'improvisent lotisseurs alors
que la loi foncière stipule que le sol et le sous - sol appartiennent
à l'État qui les gère par le biais de ses services
compétents. Ainsi, la typologie de l'habitat de la ville de Kinshasa en
général est la conséquence logique de la manière
anarchique, dispersée et incontrôlée dont
cette dernière a été lotie notamment les chefs politiques,
les chefs coutumiers, les autorités municipales, les
concessionnaires.
1.2.4. Typologie de l'habitat dans la ville Kinshasa
Les quartiers peuvent être stratifiés suivant le
type d'habitat formel ou informel, le niveau socio-économique, les
infrastructures, les équipements existants et l'âge (Nzuzi,
1999).
L'habitat formel est celui des quartiers résidentiels
industriels, d'affaires et administratifs. Dans ce groupe se retrouvent :
· les zones résidentielles comprennent les
communes de la Gombe de Limete, de Ngaliema et le quartier Righini dans la
commune de Lemba. Ce sont des quartiers de haut standing ; la voirie est
goudronnée. Le système d'égout est partiellement
fonctionnel ; c'est le quartier de la haute bourgeoisie locale où classe
de gens à revenu supérieur ;
· les zones industrielles se concentrent dans la commune
de Ngaliema et de Limete. Ce sont des communes mixtes où coexistent d'un
côté les usines et de l'autre les résidences de haut
standing ;
· la commune administrative se situe dans la commune de
la Gombe. C'est le siège du gouvernement, du parlement, du commerce
spécialisé, de la justice, de la fonction publique, des banques,
etc. En bref, c'est le « centre ville ».
La « zone neutre » de jadis, séparant la
« ville » européenne de la « cité » africaine
se retrouve dans l'implantation importante de grands équipements
(hôpital, golf, jardin botanique et zoologique, camp militaire..) ;
· les extensions l'Est regroupent les communes de
Masina, Kinsenso, Kimbanseke et Ndjili La densité est ici plus faible,
de 40 habitants au km2 en moyenne. Ce sont des quartiers
d'auto-construction d'après l'indépendance dont certains, comme
ceux de Kinsenso ne sont pas cadastrés. Ce sont des quartiers des gens
à faible revenu. La voirie n'existe pas. A certains endroits, ils
ressemblent à des « villages urbains » communément
appelé périurbains ;
· les zones semi-rurales ou urbano-rurales
périphériques de Maluku et de N'sèle, sont de très
faible densité ; elles sont essentiellement agropastorales et occupent
près de la moitié de la superficie de Kinshasa.
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