COMMUNA UTE FRANÇAISE DE
BELGIQUE
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de
Gembloux
Unité d'Economie et de Développement
Rural Université Catholique de Louvain, Université de
Liège, Fondation Universitaire Luxembourgeoise, Facultés
Universitaires Catholique de Mons.
Dynamiques d'une agriculture urbaine à
Kinshasa / R.D. Congo : alternative à l'insécurité
alimentaire Cas de la filière maraîchère
Promoteur :
Prof. Philippe LEBAILLY
Lecteurs et membres du jury:
Prof. Marc PONCELET (Univ. Liège)
Prof. Baudouin MICHEL (Fac. de Gembloux)
Mémoire présenté par :
Blaise MUZINGU NZOLAMESO
En vue de l'obtention de Diplôme d'Etudes Approfondies
et Master en Développement, Environnement et Société.
Copyright : Aux termes de la loi belge du 30 juin
1994 relative au droit d'auteur, il est formellement interdit de
procéder à la reproduction du présent document, par
quelque procédé que ce soit sans l'autorisation de l'auteur et de
l'autorité académique de la Faculté Universitaire des
Sciences Agronomiques de Gembloux.
Le contenu du présent document n'engage que l'auteur.
i
DEDICACE
A mon père André Muzingu et ma mère
Georgette Mafuta à Mechelen en Belgique ;
A mon frère aîné Dr. Abbé Edouard
Flory Kabongo, Diocèse de Namur en Belgique ;
A mes enfants : Blaise Muzingu et Vanessa Muzingu tous
à Kinshasa pour avoir non seulement supporté des longs moments
d'absences, mais aussi pour votre soutien spirituel et moral inestimable ;
A mes soeurs Kelly Vanessa à Liège et Winie Koffi
à Londre ;
En mémoire de Tshiala Mapasa et Jean Muyadi Tsheick
Je dédie ce travail.
ii
REMERCIEMENTS
L'aboutissement de ce travail de recherche de troisième
cycle ne tient non seulement à ma ténacité et ma foi dans
l'entreprise, mais aussi à l'appui multiforme dont j'ai pu
bénéficier depuis le début de cette formation post
universitaire. C'est pourquoi j'aimerais remercier au terme de mes deux
années de master (DEA) tous ceux et celles qui, de près ou de
loin, m'ont apporté leur concours, sans lequel mes efforts auraient
été vains.
Mes remerciements s'adressent d'abord au Professeur Philippe
Lebailly pour avoir non seulement contribué à notre formation,
mais aussi et surtout pour avoir accepté de m'initier à la
recherche dans le domaine de l'économie et du développement rural
sous sa direction dont le présent mémoire. Et à
l'équipe d'accompagnement de cette recherche, je cite Prof. Michel
Baudouin de la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de
Gembloux, Prof. Marc Poncelet de l'Université de Liège pour leur
disponibilité permanente.
Mes vifs remerciements vont ensuite à Madame Monika
Beck, chargée de mission à l'unité de l'économie et
du développement rural, qui m'a fait part de ses précieux
conseils et a consacré beaucoup de son temps à la correction de
ce travail et cela malgré ses multiples obligations et également
à tous les professeurs de cinq universités partenaires de ce
programme inter universitaire de troisième cycle.
Ils vont également à Monsieur André
Perreaux et Madame Rolande Perreaux à Orgeo, à mon jeune
frère Mariens Muyadi, sa charmante épouse Ellen
Donkor, et leur fils Noah, ainsi qu'à Raoül
Muyadi, sa chère épouse Mamie KITOTO, et leur fils
Destiny, pour tous les sacrifices consentis pour moi durant cette
formation de troisième cycle en développement, environnement et
société.
J'exprime aussi toute ma gratitude à tous ceux qui
m'ont d'une ou d'une autre manière permis d'avancer dans mes recherches.
A défaut de pouvoir les citer tous , qu'il me soit autorisé de
mentionner les noms de Roger Bifwani, Xavier Bashonga, Delou Luyeye, Cyrille
Mungenga, Majory Masuama, Ir. Mukuna, Mingashanga Seigneur , JP Makuakua
Rigobert Mabana , Victor Ngalamulume , Adrien Manzanza, Germain Mukendi, Papa
Muzalu , Roger Ntoto, Pasteurs N'singi et Paulin, Docteurs Alexandre et
Pitshou, Apôtre Claude, Evangéliste Fidèle, Prophète
Ngomo, Fr. Benjamin, Jonas, Flaviens et Franck .
iii
LISTE DES ABREVIATIONS
BCC Banque Centrale du Congo
BEAU Bureau d'études, d'aménagement et
d'urbanisme
CECOMAF Centre de commercialisation des produits maraîchers
et fruitiers de la
vallée de la N'djili
CRB Croix rouge de Belgique
CRDI Centre de recherches pour le développement
international
CTOM Centre de traitement d'ordures ménagères
FOLECO Fédération des ONG laïques à
vocation Economique du Congo
PAR Programme d'appui à la réhabilitation
PASMAKIN Projet d'appui aux Associations Maraîchères
de Kinshasa
PMP Projet maraîcher et pisciculture
PNUD Programme de Nations Unies pour le Développement
RDC République démocratique du Congo
S.A. Sécurité alimentaire
S.A.U. Superficie agricole utile
SENAHUP Service national pour le développement de
l'horticulture urbaine et
périurbaine
SENASEM Service National de multiplication des Semences
SMA Sommet Mondial pour l'Alimentation
SOLAGRI Solidarité pour une agriculture biologique
intégrée
UCL Université Catholique de Louvain
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES ABREVIATIONS iii
TABLE DES MATIERES iv
LISTE DES TABLEAUX INTEGRES AU TEXTE vii
LISTE DES FIGURES INTÉGRÉES AU TEXTE viii
LISTE DES PHOTOS ix
SUMMARY xi
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Problématique 3
2. Hypothèses de base 6
3. Objectifs de recherche 6
4. Méthodologie de recherche 7
5. Résultats attendus 7
1. ETUDE DU MILIEU 8
1.1. Présentation de la ville province de Kinshasa 8
1.1.1. Historique 8
1.1.2. Localisation géographique 8
1.1.3. Climat 8
1.2. Urbanisation et Aménagement du Territoire 9
1.2.1. Concentration croissante de la population dans la ville
Kinshasa 9
1.2.2. Administration territoriale 10
1.2.3. Lotissement de Kinshasa 10
1.2.4. Typologie de l'habitat dans la ville Kinshasa 11
1.3. Caractéristiques socio-économiques 12
1.4 Tendances socio-économiques 12
2. GENERALITES SUR L'AGRICULTURE URBAINE ET SECURITE ALIMENTAIRE
13
2.1. Notions sur l'agriculture urbaine 13
2.1.1. Définitions de l'agriculture urbaine 13
2.1.2. Importance historique de l'Agriculture urbaine 14
2.1.3. Différence entre agriculture urbaine et agriculture
rurale 16
2.1.4. Catégorisation des activités de
l'agriculture urbaine 16
2.1.4.1. Production végétale 16
2.1.4.2. Production animale 17
2.2. Approche historique sur la dynamique de l'agriculture
urbaine 17
2.2.1. Aperçu historique sur l'agriculture urbaine en
Afrique 17
2.2.2. Développement de l'agriculture urbaine à
Kinshasa 18
2.2.3. Diffusion du maraîchage à Kinshasa 18
2.2.3.1. Période avant l'indépendance 18
2.2.3.2. Années après l'indépendance
(1960-1993) 19
2.3. Fonctions de l'espace agricole urbain 22
2.3.1. Espace agricole urbain comme espace de biodiversité
22
2.3.2. Espace agricole urbain comme dépolluant 22
2.3.3. Espace agricole urbain comme paysage 23
2.3.4. Espace agricole urbain comme espace social 23
2.3.5. Espace agricole urbain comme espace d'apprentissage 23
2.3.6. Espace agricole urbain comme source de revenus 24
2.3.7. Espace agricole urbain comme espace vert 24
2.4. Sécurité alimentaire 25
2.4.1. Concept et notion 25
2.4.2. Dimensions de la sécurité alimentaire 25
2.4.3. Dimensions du problème de la faim 25
2.4.4. Bilans d'approvisionnement alimentaire 27
2.4.5. Insécurité alimentaire 27
2.5. Contraintes liées au développement de
l'agriculture urbaine 28
2.5.1. Disponibilité foncière 28
2.5.2. Difficultés d'accès au crédit 29
2.5.3. Difficultés naturelles et techniques. 29
3. FILIERE MARAÎCHERE DANS LA VILLE PROVINCE DE KINSHASA
30
3.1 Définitions 30
3.2. Productions maraîchères 31
3.2.1. Superficies allouées à la production de
légumes à Kinshasa 31
3.2.2. Typologie de légumes produits à Kinshasa
31
3.2.3. Facteurs régissant l'établissement des
cultures maraîchère à Kinshasa 32
3.2.3.1. Climat 32
3.2.3.2. Sol 32
3.2.3.3. Topographie 33
3.2.4. Facteurs de production dans la filière
maraîchères à Kinshasa 33
3.2.4.1 Terre 33
3.2.4.2. Travail 34
3.2.4.3. Capital d'exploitation 34
3.2.5. Rendements des cultures maraîchères à
Kinshasa 36
3.2.6. Acteurs impliqués dans la production
maraîchère à Kinshasa 36
vi
3.2.6.1. Maraîchers producteurs 36
3.2.6.2. Ouvriers agricoles 37
3.2.6.3. Agriculteurs occasionnels 37
3.2.6.4. Fournisseurs d'intrants agricoles 37
3.2.6.5. Structures d'appui 38
3.2.7. Principales difficultés liées à la
production maraîchère 38
3.3. Commercialisation des produits maraîchers à
Kinshasa 38
3.3.1. Bases de fixation de prix de vente d'une plate bande 38
3.3.2. Evolution des prix des légumes au producteur 38
3.3.3. Caractéristiques de la filière
maraîchère à Kinshasa 40
3.3.3.1. Consommateur urbain 40
3.3.3.2. Liaison consommateur- producteur 40
3.3.3.3. Distribution des produits maraîchers à
Kinshasa. 40
3.3.4. Principales difficultés rencontrées dans la
commercialisation des légumes 41
3.4. Consommation des légumes dans la ville de Kinshasa
42
3.5. Approche genre dans la filière
maraîchère à Kinshasa 42
3.6. Avantages de la filière maraîchère
à Kinshasa 44
3.6.1. Apport à la sécurité alimentaire
44
3.6.2. Protection de l'environnement par l'assainissement du
milieu urbain 48
3.6.3. Création d'emplois et accroissement des revenus
51
3.6.4. Contribution partielle à la durabilité de la
ville 54
3.7. Limites et contraintes majeures de la filière
maraîchère à Kinshasa 54
4. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 56
4.1. Conclusion 56
4.2. Perspectives 57
4.2.1. Stratégies relatives à la
réglementation du système foncier 58
4.2.2. Stratégies relatives à la production
maraîchère 58
4.2.3. Stratégies relatives à la commercialisation
59
4.2.4. Stratégies en matière de financement du
maraîchage 59
5. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 60
LISTE DES TABLEAUX INTEGRES AU TEXTE
Tableau 1 : Catégorisation des activités
recensées en agriculture urbaine 16
Tableau 2 Consommations alimentaires annuelles per capita
(calories et g de protéines), ville
de Kinshasa, 1975-2000 27
Tableau 3 : Identification des légumes cultivés
dans les périmètres maraîchers de Kinshasa 30
Tableau 4 : Typologie de légumes produits à
Kinshasa et leur occupation de sol 31
Tableau 5. Rendements moyens en kg de quelques légumes par
planche de 20 m2 36
Tableau 6. Évolution des prix des légumes
produits à Kinshasa (U$ / Plate bande de 20 m2) 39 Tableau
7. Valeur alimentaire et nutritionnelle des légumes par 100 g de
matière comestible46
Tableau 8. Volumes moyens de déchets au m3
produits par six marchés de Kinshasa 49
Tableau 9. Besoins en compost de 6 périmètres
maraîchers de Kinshasa 49
Tableau 10. Synthèse sur la gestion des déchets par
la filière maraîchère 49
Tableau 11. Résultat financier par plate bande de 20
m2 en $ US : Culture d'amarante 52
Tableau 12. Comparaison du revenu moyen annuel d'un
maraîcher et d'un Fonctionnaire à Kinshasa 53
LISTE DES FIGURES INTÉGRÉES AU
TEXTE
Figure 1 Évolution de la population de Kinshasa de 1884
à 2000 Source : PNUD / UNOPS,
2001 9
Figure 2. Occupations du sol par différentes
catégories des légumes cultivés à Kinshasa 32
Figure 3 Évolution des prix des légumes
cultivés à Kinshasa 39
Figure 4 Schèma type de la filière de
commercialisation de légume dans la ville de Kinshasa
41
Figure 5. Consommation des légumes par tête
d'habitant à Kinshasa (1975-2000) 42
Figure 6. Proportion d'hommes et de femmes dans la filière
maraîchère à Kinshasa 43
Figure 7. Apport protéique des légumes divers
(100g) à la sécurité alimentaire 47
Figure 8 Apport énergétique des légumes
divers (100g) à la sécurité alimentaire 47
Figure 9 Contribution (par tête d'habitant) des
légumes produits à Kinshasa à la sécurité
alimentaire 48
LISTE DES PHOTOS
Photo 1. Légume feuille: Amarante/Site maraîcher du
CECOMAF/2002. Photo 2. Légume fruit: Aubergine: Site maraîcher de
Twengé/2002 Photo 3. Légume racine: Carotte: Site maraîcher
de Bitabe/2002
Photo 4. Aménagement des plates bandes de culture : Site
de N'djili /2002 Photo 5. Irrigation des plantes repiquées
RESUME
L'étude sur les dynamiques d'une agriculture urbaine
à Kinshasa (République démocratique du Congo) a
porté sur la filière maraîchère : principale
activité de l'agriculture urbaine à Kinshasa.
Dans une ville à croissance démographique sans
précédent, au taux de chômage critique et d'une
misère perceptible dans toutes ses dimensions sociales et
économique, l'activité maraîchère s'est
confirmée comme alternative de lutte contre l'insécurité
alimentaire.
Principale pourvoyeuse de nourriture (une moyenne de 567,6
mille t/an) et source d'emploi (18.831 exploitants) et de revenu (101$ par mois
en moyenne) : elle approvisionne une population estimée à 7
millions d'habitants se nourrissant quotidiennement des légumes.
Cette étude réalisée essentiellement sur
base des sources documentaires existantes ; présente le milieu de
Kinshasa dans le temps et dans l'espace, l'agriculture urbaine et son
importance sur la sécurité alimentaire, l'input et l'out put de
la filière maraîchère dans la ville de Kinshasa avant de
tirer quelques conclusions permettant d'envisager des perspectives de cette
agriculture urbaine.
Les principaux résultats à signaler au terme de ce
travail sont entre autre :
réduction de l'insécurité alimentaire
par la disponibilité en qualité et en qualité,
l'approvisionnement permanent en produits maraîchers divers et
l'accessibilité de la population à ces légumes;
protection de l'environnement par l'assainissement du milieu
urbain et préservation de la diversité des légumes;
amélioration du statut socio économique de la
famille et en particulier de la femme ;
accroissement des revenus des manages des exploitants et
création d'emploi ;
contribution à la durabilité de ville.
En dépit des contraintes rencontrées dans cette
filière, il serait impérieux de prévoir un accompagnement
régulier et adapté pour faire aboutir une telle dynamique.
xi
SUMMARY
The study on the dynamic ones of an urban agriculture with
Kinshasa (democratic Republic of Congo) related to the market-gardening die:
principal activity of urban agriculture with Kinshasa.
In a city with demographic growth without precedent, the rate
of critical unemployment and of a perceptible in all its social dimensions and
economic misery, the market-gardening activity was confirmed like alternative
of fight against the food insecurity.
Principal provider of food (an average of 567,6 thousand t/an)
and source of employment (18.831 owners) and income (101$ per month on average)
: it supplies a population considered at 7 million inhabitants nourishing
vegetables daily.
This study carried out primarily on the basis of existing
documentary source; present the medium of Kinshasa in time and in space, urban
agriculture and its importance on food safety, the input and the out could of
the market-gardening die in the town of Kinshasa before drawing some
conclusions allowing considering prospects for this urban agriculture.
The principal results to announce at the end of this work are
amongst other things:
· reduction of the food insecurity by the availability
in quality and quality, the permanent supply various market-gardening products
and the accessibility of the population to these vegetables;
· environmental protection by the cleansing of the urban
environment and safeguarding of the diversity of vegetables;
· improvement of the economic statute socio of the family
and in particular of the woman;
· increase in the incomes of manage owners and creation of
job;
· contribution to the durability of city.
In spite of the constraints met in this die, it would be
pressing to envisage an accompaniment regular and adapted to make succeed such
a dynamics.
Key words:urban agriculture, food safety, die, truck
farming, Kinshasa
INTRODUCTION GENERALE
La situation socio économique que connaît la
République Démocratique du Congo expose sa population aux
multiples problèmes parmi lesquels l'insécurité
alimentaire. Ce problème préoccupe non seulement la population,
le gouvernement, et la communauté internationale mais aussi les
chercheurs.
Selon le rapport de la FAO (2001), sur l'Etat de
l'insécurité alimentaire au monde, la République
démocratique du Congo est le pays qui a connu la plus grande
augmentation de la proportion des sous nourris sur la période 1990-92
à 1997-99, soit 29% ou 17 millions de personnes. Ceci représente
22% de l'augmentation sur cette période dans le monde. Le nombre de
personnes sous - nourries a triplé en République
démocratique du Congo et selon le même rapport, à peu
près 70% des personnes sont mal nourries aujourd'hui.
En effet, la crise alimentaire se fait sentir au sein de
toutes les couches de la population congolaise en général et
celle de Kinshasa en particulier. Le péril alimentaire se vit tous les
jours et guette près d'un tiers de la population de manière
aiguë sur l'ensemble du territoire. La guerre civile non seulement
continue d'entraver la production vivrière et sa commercialisation, mais
est aussi l'une des causes directes de la pauvreté
généralisée et la raison profonde de
l'insécurité alimentaire chronique constatée.
En effet, sans croissance économique soutenue, la
pauvreté ne disparaîtra pas et l'insécurité
alimentaire persistera.
En réponse à cette insécurité
alimentaire et à la pauvreté, les ménages urbains ont
adaptés des stratégies de survie parmi lesquelles l'agriculture
urbaine. Son mérite et l'utilité ne sont plus à
démontrer car elle met à la disposition de la population des
produits agricoles variés et de bonne qualité. En plus,
l'agriculture urbaine tout en étant génératrice de revenus
et créatrice d'emplois, constitue aussi un moyen efficace
d'assainissement du milieu par le ramassage et la revalorisation des
déchets organiques biodégradables, servant de fertilisant pour
une production agricole dans une ville polluée comme Kinshasa.
Malgré tout, elle comporte aussi des limites bien que
généralement pratiquée dans des espaces dont le statut
précaire dépend très souvent de l'humeur des gestionnaires
urbains, la rationalité n'est pas toujours évidente. La
tolérance implicite dont elle fait l'objet varie donc d'une commune
à une autre, d'un quartier à un autre.
À ce jour, l'Etat Congolais a officiellement pris
partie en faveur de l'agriculture urbaine. Un service national et
spécialisé est crée au sein du Ministère de
l'Agriculture et du
Développement Rural pour assurer l'encadrement dans ce
secteur. C'est le cas du Service National pour le Développement de
l'Horticulture Urbaine et Périurbaine (SENAHUP), soutenu par un
financement extérieur. Et aujourd'hui, les tendances vont vers la
détaxation des tous les intrants (fertilisants, semences, etc.).
La présente étude, menée dans un
environnement de reconstruction nationale et de protection sociale à
pour objectif premier d'étudier la filière
maraîchère comme support à la sécurité
alimentaire.
A ce titre, nous sommes partis de la littérature
existante pour :
· identifier les sites de cultures et de production
maraîchère existant dans la ville de Kinshasa ;
· étudier les actes de production et de
commercialisation des produits maraîchers à Kinshasa ;
· ressortir les avantages socio-économiques et
environnementaux du secteur maraîcher dans la ville de Kinshasa.
Notre travail est subdivisé en trois parties distinctes
qui sont précédées de l'introduction et
clôturées de la conclusion et des perspectives.
La première partie consacrée au contexte de
l'étude présente les grands traits historiques sur la
genèse de la ville de Kinshasa, sa localisation géographique et
son climat. Un regard est aussi fait sur son urbanisation ainsi que ses
caractéristiques et tendances socio économiques.
La deuxième partie traite des
généralités sur l'agriculture urbaine et
sécurité alimentaire. Elle nous conduit à
l'établissement d'une catégorisation de toutes les
activités recensées en agriculture urbaine, de son approche
historique et de ses fonctions dans l'espace urbain.
La troisième partie a trait à la filière
maraîchage dans la ville de Kinshasa. Cette partie phare de notre
étude fait allusion à tous les actes de production, de
distribution par la commercialisation jusqu'à la consommation. Elle fait
ressortir les avantages socio économiques ainsi qu'environnementaux et
propose au regard des contraintes et des opportunités, des perspectives
de développement de la filière maraîchère à
Kinshasa.
1. Problématique
Le vingtième siècle s'est
caractérisé par une urbanisation unique dans l'histoire de
l'humanité. Dans des pays en voie de développement, ce processus
a été plus dramatique que dans le reste du monde. Les impacts de
cette dynamique se trouvent accompagnés de problèmes sociaux,
économiques et environnementaux indescriptibles.
La ville province de Kinshasa, capitale de la
République Démocratique du Congo, est confrontée à
un problème de démographie galopante, avec un taux de croissance
de l'ordre de 7 % par an. Cette situation accélérée est le
fait d'une augmentation du taux migratoire depuis les campagnes vers la ville
occasionnée par l'exode rural et les rebellions en fractions
importantes.
L'intense exode rural ainsi observé s'explique selon
Lenoir 1984, par la quête d'un revenu plus élevé notamment
de la part des jeunes, à la recherche, quelquefois temporaire (voire
symboliquement quand il s'agit du passage à l'âge adulte) de
l'expérience d'un autre mode de vie.
Il faut souligner aussi que le coût de la vie dans les
grandes villes étant artificiellement abaissé, et que les emplois
industriels et commerciaux sont créés en majorité en ville
où se trouve installer le pouvoir politique, avec ses administrations et
ses offices, l'exode rural est évident.
Part ailleurs, cette situation s'est accrue aussi
considérablement avec la venue de réfugiés, du fait des
crises politiques ou de guerres civiles qui ont rendu à la ville son
sens d'abri. Cette forme d'urbanisation de crise devrait s'atténuer au
profit d'une croissance endogène plutôt que par migration. Aucune
disposition n'est mise en place pour arrêter ce flux migratoire et
sécuriser cette population estimée à sept millions
d'habitants environ, en lui assurant une alimentation
régulière.
Par contre, on remarque que malgré les dernières
données de la Banque Centrale du Congo signalant les efforts ramenant le
taux de croissance économique du négatif au positif entre 2003 et
2004, la misère a atteint des proportions scandaleuses et la situation
sur le terrain se vérifie par les indicateurs ci après :
i. l'emploi urbain est en crise ou quasi inexistant suite
à la crise politique depuis plus de
8 ans ;
ii. de nombreux fonctionnaires actifs et retraités
disposent de trop maigres pensions, car la fonction publique, première
source d'emploi stable en ville, a été durablement touchée
dans ses effectifs ;
iii. apparition des nouvelles activités productives
informelles,
iv. multiplication des vendeurs ambulants, etc.
En dépit de ces contraintes d'accès
économique à l'alimentation, ces éléments nous
amènent à croire que, la ville de Kinshasa soumise à la
crise socio économique se heurte aux difficultés de
ravitaillement dues aux conséquences de la guerre, à
l'état très dégradé et déplorable des routes
d'accès desservant la capitale (BESCOPLAN/ GRET, 2000)1 et
aussi bien au charroi automobile très usé utilisé dans le
transport des produits vivriers.
Cette gravité se joint aux cris d'alarme des
organisations d'aides étrangères et humanitaires qui font
régulièrement état de faim et de malnutrition parmi la
population dans la capitale congolaise. Les approvisionnements en produits
agricoles et alimentaires sont instables et la nature de cette
instabilité diffère d'une province à l'autre.
Dans le passé, on a beaucoup parlé du Congo
comme scandale minier, mais aussi scandale agricole. Aujourd'hui, l'incidence
des pillages de 1991 et 1993, et la situation politique déplorables
caractérisée par les guerres civiles sont ressenties sur les
revenus des ménages, et l'appauvrissement général de
l'économie. La disparition du travail salarié dans le secteur
formel, le non paiement des salaires par l'Etat et les privés ayant
provoqué le chômage et l'effritement ou l'absence du pouvoir
d'achat (estimée par la FAO à 30%) suite à l'inflation et
à l'érosion monétaire des populations ont fait des couches
sociales vulnérables.
Cette situation de crise socio-économique a conduit
à une détérioration du bilan proto
énergétique de la population jusqu'à 1367 kcal et 38 g des
protéines /jour et par individu (Nkwembe 2002). Le Kinois consomme ainsi
environ deux fois moins de calories que la moyenne ce qui le conduit ainsi
à une malnutrition dite «quotidienne et fluctuante» dont on
retrouve dans certains groupes de la population. Ces groupes souffrent
particulièrement de fluctuations de leurs revenus. On peut donc affirmer
que la cause principale de l'insécurité alimentaire chronique en
R.D.C est la pauvreté absolue de la population.
1 Analyse des effets de l'état des routes de desserte
agricole sur l'économie alimentaire à Kinshasa, Programme d'Appui
à la Réhabilitation, Volet 1-Infrastructure de base, Rapport
Final, Fonds Européen de développement, septembre 2000.
Si la R.D.C a su retrouver son indépendance politique,
mais elle est devenue de plus en plus dépendante sur le plan
alimentaire. Aux contraintes liées à l'absence des
infrastructures pour l'évacuation des denrées des milieux ruraux
vers la ville, sont venues s'ajouter des contraintes politiques,
économiques et culturelles qui ne cessent d'accentuer la
dépendance.
Cette indication nous amène à penser à
une nouvelle donne alimentaire. On observe sur le terrain que des milliers, des
millions de personnes sont en train de mourir, en silence. A titre illustratif,
Brunel (1997), fait remarquer que les enfants atteignent difficilement
l'âge de cinq ans. Les personnes âgées ou malades meurent
prématurément. Les mères de famille vieillissent trop
tôt à cause du volume de travail manuel et physique auquel elles
sont soumises tous les jours.
Mais l'on constate que les politiques visant à ralentir
(ou empêcher) cette tendance s'étant souvent avérées
inefficaces, la population privée de revenus stables ou totalement
dépourvue de ressources, s'agglutine dans des quartiers
misérables. Dès lors, l'alimentation de ces masses urbaines
pauvres n'est en aucun cas une préoccupation majeure des pouvoirs
publics.
Malgré tous les problèmes qu'elle connaît
et les drames qu'elle vit, Kinshasa constitue un espace social fascinant,
à la fois vivace et inventif. Cette ville tentaculaire, où de
nouveaux schèmes de régulation et d'organisation se forment et se
défont continuellement, est un lieu de contraste, de contradiction,
voire de paradoxe. La créativité sociale s'y développe en
dépit de la crise multiforme et durable que subit le pays, et même
peut-on dire se nourrit de cette crise (Trefon, 2004).
Plusieurs questions se laissent poser. Que l'on
considère la croissance démographique de la ville de Kinshasa
comme le résultat de la défaillance de l'État dans son
rôle de développement des campagnes ou, au contraire, comme un
phénomène éminemment lié à la crise, la
situation reste d'une ampleur sans précèdent : comment alimenter
cette masse sans cesse croissante de citadins désormais
déconnectés de la production agricole et donc incapables de se
nourrir eux-mêmes ? Comment le Kinois fait-il pour survivre et nouer les
deux bouts du mois dans une ville où l'emploi est quasi inexistant ?
Quels mécanismes développent ils pour être à l'abri
de cette misère ? Comment le kinois vit il avec un tel déficit
proto- énergétique et exercer une activité physique ?
Fonction et dysfonction, ordre et désordre se
conjuguent au point de paraître se confondre. Or, loin d'être une
fatalité, il existe sur la terre largement de quoi garantir à
chaque
être humain le respect d'un de ses droits fondamentaux :
celui de ne pas mourir de faim. C'est ainsi donc que les Kinois inventent de
nouvelles formes d'organisation sociale afin de pallier à la situation
sinistrée et faire face aux besoins vitaux.
Notre recherche s'articule autour de la dynamique de
l'agriculture urbaine, à travers l'activité du maraîchage,
considérée comme alternative parmi plusieurs mécanismes et
pratiques développés par la population pour répondre
à la situation de crise socio-économique et contribuer tant soit
peu à sa sécurité alimentaire.
2. Hypothèses de base
Pour répondre à toutes ces questions
fondamentales et explicites qu'on s'est posée dans cette
problématique, nous formulons les hypothèses suivantes :
· la crise socio-politico-économique que traverse
la RDCongo a renforcé la misère de la population kinoise au point
où manger à Kinshasa est devenue une préoccupation d'une
population guettée par l'insécurité alimentaire, due
à l'insuffisance de la nourriture en quantité et en
qualité. L'agriculture urbaine, s'avère l'alternative partielle
à la dépendance alimentaire par des productions
légumières locales qui constituent un apport à la
sécurité alimentaire;
· dans une ville où le système de travail
salarié est presque nul et l'emploi est quasi inexistant ; l'agriculture
urbaine à travers la filière maraîchère telle que
pratiquée actuellement dans la ville de Kinshasa peut être
comprise comme étant une stratégie adaptée par certains
individus en réponse à une situation de crise
socio-économique. Elle est donc devenue une activité
génératrice de revenu et créatrice d'emploi.
3. Objectifs de recherche
Le principal objectif est d'étudier la dynamique de
l'agriculture urbaine à travers la filière
maraîchère considérée comme apport à la
sécurité alimentaire par une tendance à l'auto production
qui garantirait une autosuffisance alimentaire de la population de Kinshasa.
A ce titre, les objectifs spécifiques poursuivis peuvent
successivement être libellés
ainsi :
· identifier les sites de cultures et de production
maraîchère dans la ville de Kinshasa ;
· étudier la filière maraîchère
à Kinshasa ;
· ressortir les avantages socio-économiques et
environnementaux du secteur maraîcher à kinshasa.
4. Méthodologie de recherche
Le présent travail porte principalement sur l'agriculture
urbaine comme une contribution à la sécurité alimentaire
par la filière maraîchère.
Dans un domaine aussi complexe que celui de l'agriculture
urbaine, l'approche méthodologique qui est utilisée pour
réaliser ce travail, consiste en une recherche bibliographique
appuyée par notre expérience de terrain en tant que professionnel
du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural.
Pour ce, nous avons passé en revue, le maximum de
littérature sur l'agriculture urbaine et particulièrement sur la
filière maraîchère à Kinshasa.
La documentation à travers la revue de
littérature en notre disposition a permis de prendre connaissance de
différentes études et publications relatives à
l'agriculture urbaine, à la sécurité alimentaire et
à la filière maraîchère sur le plan local qu'est la
ville province de Kinshasa.
5. Résultats attendus
Au terme de ce travail, il sera établit
l'appréciation de l'agriculture urbaine comme activité informelle
qui permet :
· la production en quantité et en qualité des
légumes divers ;
· la disponibilité d'emplois ;
· l'acquisition des revenus dans les ménages des
exploitants ;
· la salubrité dans son espace intra et
périurbain par le volume des déchets organiques
recyclés.
1. ETUDE DU MILIEU
1.1. Présentation
de la ville province de Kinshasa
1.1.1. Historique
En 1881, Sir Henry Morton Stanley fonda un poste qu'il baptisa
Léopoldville en l'honneur de son commettant, le Roi des Belges,
Léopold II. Il avait choisi l'endroit où le Congo, devenait
navigable en direction de l'amont. Le site était donc favorable,
d'autant plus qu'il était spacieux et facile à défendre
(on avait recensé 66 villages antérieurs à Stanley sur le
site occupé par la ville actuelle avec une population totale
estimée à 30.000 habitants).
Le hameau de Kinshasa, auquel la capitale doit son nom actuel,
se dressait là où aujourd'hui se trouve le quartier des affaires.
En 1898, Léopoldville fut reliée par le rail à Matadi. Son
importance économique en fut accrue et pourtant, en 1910, on y
dénombrait à peine 10.000 habitants. En 1929, elle hérita
de la fonction de centre administratif assumée jusque-là par
Boma. Kinshasa ne devint juridiquement une ville qu'en 1941; depuis 1923, elle
était seulement un « district urbain ». La loi du 5 janvier
1975 en fit la huitième Région de la République, avec la
création des nouveaux organes administratifs. En 1945, la capitale du
Congo belge abritait 100 000 personnes.
A l'indépendance, en 1960, Léopoldville comptait
400 000 âmes, ce qui en faisait la plus grosse agglomération
d'Afrique centrale. Elle a crut de manière considérable, passant
donc de 500.000 habitants à la fin des années 60, à
près de 5 millions au début de ce troisième
millénaire. Faute de recensement en 2002-2003, cette population est
estimée aux environs de sept millions d'habitants.
1.1.2. Localisation géographique
La ville province de Kinshasa est située à la
latitude de 4°15' sud, à la longitude de 15° 14' et à
une altitude moyenne variant de 280 à 350 m.
Kinshasa a pour limites géographiques, la province de
Bandundu au Nord et à l'Est, la province du Bas - Congo au Sud et la
République du Congo à l'Ouest.
1.1.3. Climat
Le climat est de type tropical humide à saison pluvieuse
longue de 8 mois et une courte saison sèche qui dure 4 mois (Juin-
Septembre). Elle reçoit pendant la saison pluvieuse (d'octobre en mai)
1600 mm d'eau dont 70% tombent sous forme d'orage. Le nombre total
moyen de jours de pluies n'excède pas six mois et demi.
Mars et avril sont les mois les plus chauds. Pendant ces deux mois, les
températures maximales journalières dépassent parfois les
27°C pour atteindre 30°C. Sur la plaine de Kinshasa règne une
atmosphère lourde et une chaleur suffocante alors que la zone des
collines est un secteur moins humide et plus ventilé.
1.2. Urbanisation et Aménagement du
Territoire
1.2.1. Concentration croissante de la population dans la
ville Kinshasa
La population de Kinshasa a crut de manière
considérable, passant donc de 500.000 habitants à la fin des
années 60, à près de 5 millions au début de ce
troisième millénaire. Selon les estimations, elle pourrait
atteindre plus de 10 millions d'habitants en 2015 (se hissant ainsi dans le
top-30 des plus grosses agglomérations mondiales). Une urbanisation dont
le rythme s'est accéléré depuis l'accession du pays
à la souveraineté nationale. Elle a eu notamment pour
première cause l'exode rural avec comme conséquence sur la
modification de la configuration géo- spatiale de la ville, et la
naissance des quartiers spontanés périphériques
L'évolution de cette population est indiquée dans
la figure ci dessous démontrant une courbe croissante de 1884 à
2002.
4.000.000
2.000.000
7.000.000
6.000.000
5.000.000
3.000.000
1.000.000
0
84
18
19
10
19
19
38
19
45
19
50
19
55
19
60
19
65
19
70
19
75
19
80
19
85
19
90
19
95
19
20
00
Population
Figure 1 Évolution de la population de Kinshasa de 1884
à 2000 Source : PNUD / UNOPS, 2001
De la figure 1 ci-dessus, on constate que la population de
Kinshasa est restée croissante de 1884 à 1990. Une cassure
intervient entre 1990-1995 et cela suite à la situation politique
caractérisée par le mouvement de démocratisation du pays
par le biais de la conférence nationale souveraine, situation qui
crée l'espoir sur le plan national. Les pillages de 1991 et de 1993
suivis d'une crise socio-économique ont paralysé la ville. Ces
paramètres
ont pu ralentir l'exode rural au profit de la migration de la
ville vers les campagnes. Mais à partir de 1996 jusqu'en 1998, la guerre
de libération dont la plupart des territoires sont occupés par la
rébellion, et aussi la guerre au Congo Brazzaville, sont les causes
directes favorisant l'augmentation de la démographie observée
jusqu'à ces jours.
1.2.2. Administration territoriale
Kinshasa est considérée à la fois comme
une ville et une région puisqu'elle est divisée en 24 districts
administratifs et possède un gouverneur, c'est donc dire que c'est une
région mais elle ne possède pas de chef-lieu et est régie
par des lois municipales à la façon d'une ville.
Selon l'évolution socio-économique et culturelle,
on regroupe généralement les communes de Kinshasa en six grandes
strates :
1) Zones résidentielle comprenant les communes de la
gombe, de N'galiema et Limete ;
2) Nouvelles citées incluant les communes de Kalamu,
Kasa- vubu, et Ngiri- ngiri ;
3) Zone d'extension sud constituée des communes de Bumbu,
Selembao, Makala, et Ngaba ;
4) Zone excentrique périphérique avec les communes
de Kisenso, Kimbanseke et Masina ;
5) anciennes cités incluant les communes de Kinshasa,
Lingwala et Barumbu ;
6) les communes péris urbaines de N'sele, Maluku et de
Mont Ngafula.
La ville province de Kinshasa a une superficie de 9965
km2, et s'étend sur plus de 30km d'Est en Ouest et plus de 15
km du Nord au Sud (Kinkela 2001).
1.2.3. Lotissement de Kinshasa
A l'indépendance, Kinshasa s'urbanise sans normes pour
trois raisons : le départ brusque des fonctionnaires belges, la guerre
civile en province et l'abolition du système de passeport pour les
migrants ruraux. Pendant la décennie des années 1960, les paysans
quittent en masse les villages pour s'établir à Kinshasa.
La jeune administration nationale inexpérimentée
ne parvient pas à contenir la vague migratoire et à trouver une
solution immédiate à la crise du logement. Les premiers
établissements spontanés apparaissent quelques mois après
l'indépendance (1960). Les politiciens, les chefs coutumiers, les
bourgmestres et fonctionnaires peu scrupuleux s'improvisent lotisseurs alors
que la loi foncière stipule que le sol et le sous - sol appartiennent
à l'État qui les gère par le biais de ses services
compétents. Ainsi, la typologie de l'habitat de la ville de Kinshasa en
général est la conséquence logique de la manière
anarchique, dispersée et incontrôlée dont
cette dernière a été lotie notamment les chefs politiques,
les chefs coutumiers, les autorités municipales, les
concessionnaires.
1.2.4. Typologie de l'habitat dans la ville Kinshasa
Les quartiers peuvent être stratifiés suivant le
type d'habitat formel ou informel, le niveau socio-économique, les
infrastructures, les équipements existants et l'âge (Nzuzi,
1999).
L'habitat formel est celui des quartiers résidentiels
industriels, d'affaires et administratifs. Dans ce groupe se retrouvent :
· les zones résidentielles comprennent les
communes de la Gombe de Limete, de Ngaliema et le quartier Righini dans la
commune de Lemba. Ce sont des quartiers de haut standing ; la voirie est
goudronnée. Le système d'égout est partiellement
fonctionnel ; c'est le quartier de la haute bourgeoisie locale où classe
de gens à revenu supérieur ;
· les zones industrielles se concentrent dans la commune
de Ngaliema et de Limete. Ce sont des communes mixtes où coexistent d'un
côté les usines et de l'autre les résidences de haut
standing ;
· la commune administrative se situe dans la commune de
la Gombe. C'est le siège du gouvernement, du parlement, du commerce
spécialisé, de la justice, de la fonction publique, des banques,
etc. En bref, c'est le « centre ville ».
La « zone neutre » de jadis, séparant la
« ville » européenne de la « cité » africaine
se retrouve dans l'implantation importante de grands équipements
(hôpital, golf, jardin botanique et zoologique, camp militaire..) ;
· les extensions l'Est regroupent les communes de
Masina, Kinsenso, Kimbanseke et Ndjili La densité est ici plus faible,
de 40 habitants au km2 en moyenne. Ce sont des quartiers
d'auto-construction d'après l'indépendance dont certains, comme
ceux de Kinsenso ne sont pas cadastrés. Ce sont des quartiers des gens
à faible revenu. La voirie n'existe pas. A certains endroits, ils
ressemblent à des « villages urbains » communément
appelé périurbains ;
· les zones semi-rurales ou urbano-rurales
périphériques de Maluku et de N'sèle, sont de très
faible densité ; elles sont essentiellement agropastorales et occupent
près de la moitié de la superficie de Kinshasa.
1.3. Caractéristiques
socio-économiques
La ville province de Kinshasa est caractérisée par
trois facteurs importants du point de vue socio économique. A savoir
:
a) Une explosion démographique, avec comme
conséquence, des problèmes de maîtrise de l'espace urbain,
d'aménagement, d'équipement d'ou une situation de crise, y
compris écologique ;
b) une industrialisation faible, un fort développement
des activités informelles, une hypertrophie du secteur
tertiaire2. L'industrie existe à faible pourcentage au profit
du développement du secteur informel qui constitue une parade
économique aux sous - emploi, un amortisseur social à la crise.
La débrouillardise des nouveaux arrivants et la solidarité
réelle au Congo Kinshasa, illustre bien cet argument.
c) une crise liée au contexte global du continent
depuis les années 80 (baisse du cours des produits agricoles
d'exportation qui a accentué l'appauvrissement des campagnes) et
à l'explosion urbaine commencée avant. Les municipalités
manquent d'argent car la pauvreté et la grande jeunesse de la population
limitent les rentrées fiscales. Il en résulte une série
des problèmes notamment : manque d'infrastructure de base (eau,
électricité, transports, des ordures oubliées dans
nombreux quartiers, l'insalubrité dans les quartiers populaires et
marchés municipaux s'opposent à la propreté et au luxe des
quartiers résidentiels ou d'affaires récents. La
délinquance et la violence sont liées à la
misère.
1.4 Tendances socio-économiques
Selon les estimations de la Banque Centrale du Congo (BCC,
2004), le taux de croissance a atteint l'an dernier 5,6% contre 3,5% en 2003.
Une croissance qui est passées d'un taux négatif après
plusieurs années à un taux positif (Marchés Tropicaux
n°3063, Juillet 2004).
Sur le plan social, les principaux traits sont
caractérisés notamment par l'augmentation du chômage,
l'aggravation de la pauvreté3 , l'inefficacité et la
disparité du système éducatif et la dégradation
continue du système sanitaire.
2 Ensemble de secteur des activités de service
plus activités de commerce et de transport.
3 Situation des individus ou des familles dont les
ressources sont si faibles qu'ils se trouvent exclus du mode de vie
considéré comme acceptable dans le milieu où ils
vivent.
2. GENERALITES SUR L'AGRICULTURE URBAINE ET
SECURITE ALIMENTAIRE
2.1. Notions sur l'agriculture urbaine
Ce qu'on nomme aujourd'hui « agriculture urbaine »
est un fait universellement répandu. Selon les estimations de
l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO,
2001), environ 800 millions de personnes dépendent de celle-ci et dans
certaines villes jusqu'à deux tiers des ménages la pratiquent.
Selon cette même organisation, elle peut se révéler
très productive vu que les agriculteurs urbains peuvent parvenir
à des rendements jusqu'à quinze fois supérieurs à
ceux atteints par les agriculteurs en région rurale.
Mais quelle signification revêt exactement le concept
d'agriculture urbaine ? On pourrait avancer que l'agriculture est dite «
urbaine » parce que les espaces cultivés et les espaces bâtis
collaborent au processus d'urbanisation pour former le territoire de la ville.
Cependant, il faut nuancer le concept selon que l'on se place dans les pays du
Tiers-Monde ou dans les pays « développés ». En effet,
dans ces derniers il s'agit principalement d'une agriculture de loisir sous la
forme des jardins à usage collectif. Le citadin y récolte ses
légumes non pas par nécessité mais bien par plaisir, par
désir de sympathiser avec ses voisins ou par volonté de se
garantir des aliments sains4 et cultivés sans
suppléments chimiques. Dans les pays du Sud, il concerne plutôt
une agriculture vivrière qui utilise les espaces abandonnés
à l'intérieur des villes dans le but d'une autoconsommation
familiale, quelques surplus pouvant être vendus localement. C'est le cas
de nombreuses villes d'Afrique tropicale où les moindres espaces libres
sont transformés en jardins ou en champs afin d'y faire pousser du
maïs, du manioc, du gombo ou encore différents légumes.
Son rôle est donc alimentaire et financier ; de plus,
cette agriculture nourricière contribue souvent à
l'élimination des déchets urbains.
2.1.1. Définitions de l'agriculture urbaine
L'agriculture urbaine est définie comme étant la
pratique des activités agricoles dans le milieu intra urbain (Margiotta,
1997). Elle regroupe l'ensemble des activités en zones urbaines et
périurbaines de culture, d'élevage et d'acheminement des
matières premières ainsi que le traitement et la
commercialisation des produits agricoles.
4 Il faut souligner ici que « se garantir des
aliments sains » relève souvent du souhait et rarement de la
réalité étant donné le grand nombre de terrains
pollués à l'heure actuelle et sur lesquels se développe
pourtant une activité potagère.
Le concept de l'agriculture urbaine, dans sa définition
la plus large, englobe une variété d'activités qui peuvent
prendre place dans les limites ou en périphérie des
agglomérations urbaines (Mougeot, 1994).
La production de légumes, des fruits, d'herbes, de
fleurs, de champignons, l'élevage de porcs, de cochons d'inde, de
chèvres, de volailles, l'aquaculture, l'apiculture, les activités
de production forestière et même, parfois, la transformation et la
vente des produits de ces activités dans sa périphérie
sont considérées comme faisant partie des activités
d'agriculture urbaine (Margiotta, 1996).
Selon Mougeot (2004), l'agriculture urbaine comprend à
la fois la production végétale (agriculture vivrière ou
non et arboriculture) et animale (bétail, volaille, poisson, etc.) dans
les zones urbaines bâties (production intra-urbaine) et aux alentours
(périurbaine).
Dans plusieurs villes africaines, les phénomènes
ont pris beaucoup d'ampleur ces vingt dernières années. Les
raisons sont diverses : Maxwell (1996) et Mougeot (1994), pensent que la
croissance rapide des villes, les conflits armés, la situation
économique en nette détérioration suite aux ajustements
structurels imposés par les créanciers internationaux,
l'orientation de la production agricole en fonction de l'exportation et la
baisse du pouvoir d'achat des consommateurs seraient autant de facteurs ayant
contribué à l'augmentation du nombre d'individus qui
réalisent des activités de production agricole en milieu urbain
.
2.1.2. Importance historique de l'Agriculture urbaine
Depuis le début des années 1970, l'agriculture
urbaine fait l'objet d'un nombre croissant d'interventions par le biais
d'agences internationales d'aide au développement. L'importance qui lui
est accordée reflète l'évolution des politiques et des
programmes en matière de développement international.
Ainsi, au cours de cette décennie, l'agriculture
urbaine a été considérée principalement sous
l'angle de son apport à la sécurité alimentaire des
populations des pays moins développés. A l'époque, l'aide
internationale au développement était dirigée en grande
partie vers la satisfaction des besoins humains fondamentaux (Labrecque,
1997).
Au cours des années 1980, le potentiel de l'agriculture
urbaine pour la création d'emplois a davantage retenu l'attention. Selon
le même auteur, le paradigme dominant au sein des agences de
développement était celui de la création
d'activités génératrices de revenus. Elle est l'expression
dans beaucoup de villes africaines, d'un malaise économique
(chômage, sous-emploi, pauvreté) qui a conduit
une partie de la population citadine à inventer de nouvelles solutions
pour s'assurer d'un revenu. .
Ensuite elle s'est vue assigner un rôle de protection et
de régénération de l'environnement alors que le
développement durable prenait sa place sur le plan international.
Aujourd'hui, c'est la lutte contre la pauvreté, l'amélioration du
bien être des populations ou la subsistance durable et de leurs
conditions de vie que l'agriculture urbaine doit, en plus, son essor.
Etant donné ses apports diversifiés,
l'agriculture urbaine est aujourd'hui considérée par un nombre
croissant d'individus, d'organisations de la société civile et de
gouvernements comme une solution viable et durable pour contrer
l'insécurité alimentaire, le chômage, le sous emploi et la
dégradation de l'environnement dans les villes des pays moins
développés (PNUD, 1996).
Les résultats des recherches réalisées
sur le sujet ont signalé les multiples avantages de l'agriculture
urbaine dans son espace intra et périurbain ainsi les principaux
obstacles auxquels se butte son développement (Mougeot, et al.,
1994). Parmi eux, citons l'accès au sol, au crédit, les
règlements de zonage prohibitifs ainsi qu'un manque de savoir-faire chez
les populations qui pourraient la pratiquer. Pour faciliter son essor, dans un
cadre réglementé visant à assurer la
sécurité des producteurs et des consommateurs, on suggère
qu'elle occupe une plus grande place au sein des politiques de
développement urbain et social aux plans national, régional et
local.
La production de denrées comestibles peut
également contribuer à baisser les dépenses des
ménages au chapitre de l'alimentation. Ainsi certains auteurs comme
(Henning, et al. 1997), affirment que l'agriculture urbaine constitue
une activité qui favorise l'émergence de nouvelles
solidarités socio-économiques et une participation civique
accrue, surtout lorsqu'elle est pratiquée dans un cadre collectif.
Paiement (1999), suggère pour sa part que la mise sur pied de jardins
communautaires en milieux urbains reflète la volonté des citoyens
de reprendre du pouvoir sur leur vie quotidienne grâce à une
autonomie alimentaire accrue.
Pour Villers (1992), comme pour Verhaegen (1995 cité
par Opanga, 1995), l'agriculture urbaine réalisée au sein de
collectifs de production peut être un moyen de faciliter l'incorporation
de groupes marginalisés à une activité économique
et à une vie sociale et démocratique plus actives.
Signalons le fait que l'agriculture a pendant longtemps
été inséparable de la ville car toute concentration
démographique implique d'en assurer l'approvisionnement. Mais celui -ci
reste tributaire des environs immédiats tant qu'il n'existe pas un
système de transport associé à un système de
conservation des produits alimentaires (Moustier et al. 1999).
Pour Donadieu et al. (1997), l'agriculture urbaine
est encore souvent considérée comme nécessairement
tournée vers l'approvisionnement en produit frais, alors qu'en fait, ce
n'est que le dernier état qu'elle a connu au long de sa longue
histoire.
2.1.3. Différence entre agriculture urbaine et
agriculture rurale
L'agriculture urbaine se distingue de l'agriculture rurale par
son intégration au système économique et écologique
urbain.
2.1.4. Catégorisation des activités de
l'agriculture urbaine
Les travaux réalisés par Margiotta (1996)
montrent qu'il existe une diversité certaine des productions et surtout
des combinaisons en système de production et système
d'exploitation en milieux urbain. Quatre catégories sont ciblées
dans le milieu urbain avec pour chacune une diversité d'activités
telle que décrite dans le tableau 1 ci dessous.
Tableau 1 : Catégorisation des activités
recensées en agriculture urbaine
Catégories
|
Activités principales
|
Localisation ou techniques
|
Aquaculture
|
Elevage des poissons
|
Etangs, ruisseaux, zones
marécageuses
|
Horticulture
|
Maraîchage, production des fruits et fleurs
|
Jardins, périmètres maraîchers,
espaces intra et périurbains
|
Agro- foresterie
|
Production des combustibles, fruits et noix, compost,
matériaux de construction
|
Arbres de rues, jardins, zones
marécageuses, vergers
|
Elevage
|
Production des oeufs, viande et fumier
|
Elevage sans terre, poulaillers,
espaces intra et périurbain
|
Divers
|
Plantes médicinales, plantes insecticides, .etc.
|
Floriculture
|
Source : PNUD, 1996
On peut bien résumer ce tableau en deux grandes
catégories selon qu'il s'agit de production végétale et
des productions animales.
2.1.4.1. Production végétale
La production végétale pratiquée en
agriculture urbaine comprend surtout le maraîchage, les cultures
vivrières, les cultures des fruits et des fleurs. Nos recherches se sont
focalisées sur la filière maraîchère pour laquelle
les résultats et commentaires sont traités en détails au
troisième point de notre texte.
2.1.4.2. Production animale
L'élevage urbain s'insère selon Chevrier (2001),
dans un ensemble plus vaste d'agriculture urbaine. Les anglo-saxons parlent
globalement de « Urban food production ». Il
représente une des composantes essentielles de l'économie en
Afrique subsaharienne.
La production animale à Kinshasa est dominée par
la basse-cour et l'élevage des porcs. Depuis plus de trois
décennies, la production porcine est concentrée entre les mains
de producteurs privés. Par rapport aux autres types d'élevages,
il faut noter que l'élevage porcin quitte de plus en plus le «
village » et « l'industriel » pour s'installer dans des
exploitations de taille moyenne en milieu urbain et périurbain.
Quant à l'activité de pêche, celle ci est
particulièrement intense dans la région du Pool, au large de
Kinshasa, où se sont multipliés les campements provisoires ou
permanents (Nganda) sur les berges, les îles et les bancs de sable. Elle
est moins développée et se pratique par des techniques
traditionnelles. La consommation de poissons est plus élevée que
celle de la viande, (7kg/par habitant et par an), mais la production nationale
reste, cependant très insuffisante.
2.2. Approche
historique sur la dynamique de l'agriculture urbaine
2.2.1. Aperçu historique sur l'agriculture urbaine
en Afrique
Cet aperçu historique en longue période permet
de comprendre l'évolution de l'agriculture urbaine en Afrique en
général, depuis la colonisation et jusqu'après les
indépendances.
L'histoire de l'agriculture urbaine est ancienne et largement
ignorée, désemparée, victime de discrimination, voire de
mesures d'interdiction ou d'harcèlement, même en période de
pénurie alimentaire et ce, à travers le monde (Mougeot, 2004).
Comme fonction urbaine de base, l'agriculture urbaine n'a rien de nouveau ; en
réalité, elle est aussi vieille que les villes où elle se
pratique. Si à l'aube du XXIè siècle, l'Asie a
frayé la voie dans ce secteur avec des systèmes hautement
complexes et efficaces de production et de commercialisation agricoles en
milieu urbain, depuis la fin des années 1970, les études
révèlent une croissance de cette agriculture dans bien d'autres
régions en développement notamment l'Afrique. Cette agriculture
urbaine était assez liée au processus colonial puisque des
catégories de la population immigrée à fort pouvoir
d'achat avait introduit de nouveaux comportements alimentaires (Moustier et
al., 1996).
Parlant de l'évolution des vues officielles sur cette
agriculture urbaine, il y a lieu de signaler que de 1975 à 1985, les
autorités d'au moins 22 pays (10 en Asie, 6 en Afrique et 6 autres en
Amérique latine) appuyaient dans ce domaine des initiatives qui visaient
à fournir des terrains et autres intrants pour la production, des
initiatives d'aide technique, de production et de distribution des
denrées alimentaires domestiques, de phytotechnie en arboriculture et de
zootechnie en élevage de petits animaux, de remplacement des
importations alimentaires, de nutrition et de distribution, d'entreposage et de
conservation d'aliments (Wade, 1987).
C'est ainsi que des ceintures vertes destinées à
fournir des produits frais était alors créées pour
répondre à ces besoins nouveaux. Cette forme d'agriculture est
souvent moderne ; elle est favorisée par des investisseurs locaux
(commerçants, fonctionnaires, hommes d'affaires, etc.) et
particulièrement adaptée à certains produits
(légumes, oeufs et viandes).
2.2.2. Développement de l'agriculture urbaine
à Kinshasa
Le développement de l'agriculture en milieu kinois est
lié à la croissance démographique et géographique
de la ville. D'abord périurbain, elle est ensuite devenue intra urbaine
et s'est enrichie de nouvelles espèces de légumes de type
tempéré. Au début vivrier parce qu'essentiellement
tournée vers l'autoconsommation, l'agriculture urbaine s'est
progressivement transformée en partie en maraîchage.
2.2.3. Diffusion du maraîchage à Kinshasa
Comme dans la plupart des grandes villes africaines, Kinshasa
voit se poser le problème de l'approvisionnement alimentaire d'une ville
connaissant une véritable explosion démographique.
2.2.3.1. Période avant l'indépendance
La crise généralisée constatée
dans la ville de Kinshasa se traduit aussi par l'extrême
raréfaction des biens et des services produits par l'économie
« moderne » (capitaliste) et par l'appareil administratif de
l'État. Le secteur informel exploite les opportunités qu'offre la
pénurie, en mettant sur le marché des produits et des services
alternatifs ou de substitutions.
Pour assurer un certain auto-approvisionnement, on
commença à s'intéresser tôt au développement
de cultures compatibles avec l'urbanisation. Ainsi, dès l'époque
coloniale, on s'occupait déjà de maraîchage, exigeant moins
de place que la culture de plantes vivrières et occupant de façon
privilégiée des zones humides peu favorables à
l'habitat.
C'est en 1954 que le projet d'aménagement de la rive
droite de la vallée de la N'djili a été lancé pour
assurer l'approvisionnement de Léopoldville (actuellement Kinshasa) en
légumes frais. Le projet était réalisé sur une
superficie de 28 ha répartis en parcelles de 21 ares. En 1957, le projet
fut étendu à Kimbanseke où les aménagements
concernaient 293 lots de 16 ares chacun. Dans chacun des deux centres, une
coopérative de soutien à la production et à la
commercialisation a été organisée, et les maraîchers
ont été largement encadrés. Mais, il y a lieu de signaler
que la production de ces deux périmètres maraîchers
concernait essentiellement des légumes de types européen pour
répondre à la demande des nombreux Européens
présent dans la ville. A côté de ces sites, l'on
rencontrait des jardins spontanés et anarchiques, situés entre
les quartiers industriels, le pool Malebo, ainsi qu'à N'dolo, qui
assuraient la production de légumes- feuilles de types africains pour
faire face à la demande émanant de la population locale.
2.2.3.2. Années après l'indépendance
(1960-1993)
La colonisation a été une grande productrice de
villes en Afrique et ces villes ont une double fonction : le contrôle
politique et le drainage des produits. Ces deux fonctions sont fondamentales
pour comprendre la crise actuelle des grandes villes. En Afrique, les villes
sont « filles de l'État », avec une finalité de
contrôle politique. La fonction « drainage » selon Poutier,
cité par Tourot (1999), est à l'origine du système
dominant catastrophique : le système rentier à l'occurrence.
Beaucoup d'États ont une économie directement
héritée du système colonial, une économie
rentière. Ces économies rentières sont d'une extrême
fragilité. Or, ce qui fait vivre la ville, c'est la rente
redistribuée en partie par l'État et qui fait vivre le
système politique. Une ville reste suspendue à cette
distribution, et comme cela ne fonctionne plus, la population est
exposée à une crise multiforme. Mais on constate que les troubles
qui ont suivi l'indépendance ont rapidement désorganisé
certains périmètres maraîchers. L'encadrement ainsi que
l'approvisionnement en compost (en provenance d'une usine de compostage qui
traitait des gadoues de la ville et qui était située à
Masina) et en semences (de légumes de types européen) n'ont plus
pu être assurés. Comme en plus les débouchés pour
les légumes européens avaient fortement baissé avec le
départ de la majorité des européens après la
colonisation, les maraîchers se sont reconvertis à la production
de légumes- feuilles locales dont la vente était davantage
assurée.
En 1964, a eu lieu l'expulsion des Congolais de l'autre rive
du fleuve (Congo - Brazzaville). Ceux ci constituaient la moitié des
maraîchers du périmètre de N'djili et Kimbanseke ; la
désorganisation s'est donc encore accrue. Les autorités ont
essayé de les
remplacer par des manoeuvres inexpérimentés mais
les résultats ne se sont pas avérés satisfaisants.
En 1965, le calme politique se rétablit et le pouvoir
ayant fait de l'agriculture « priorité des priorités »,
a essayé de relancer le maraîchage kinois5 . Il fit
appel à la coopération française pour rendre efficace sa
politique en cette matière. Dès le début des années
70, les cultures de légumes - feuilles tropicales ont repris de
l'ampleur. Ces légumes indigènes constituent, encore à ce
jour, avec environ 80% de la production officielle, la plus grande part de la
production maraîchère kinoise.
En 1972, l'aire maraîchère de Kinshasa
était estimée à 101 ha (estimation CECOMAF6
1972). Selon le département de l'agriculture, il y avait 4. 300
producteurs ayant la production de légumes comme activité
principale en 1981. La superficie moyenne par cultivateur variait
généralement entre 0,09 et 0,11 ha.
Au cours des années 70 et 80, des nouveaux
périmètres maraîchers sont mis en place et le recensement
de l'époque indique jusqu'à 9 périmètres officiels.
Il s'agit notamment de :
· la vallée maraîchère de la Funa,
située un peu à l'écart des autres au Sud de la ville,
· le centre maraîcher de Lemba- imbu, auquel on
rattache le centre de Kinsenso, le centre de N'djili ; le centre de Kimbanseke
; le centre de Manzanza ; la vallée de la Tadi ; la vallée de la
Tshangu ; la vallée de la Mango ; le centre de Mokali, auquel on
rattache le centre de Bono.
En plus de ces centres «encadrés», on trouve
encore quelques centres « non encadrés » notamment dans la
vallée de la Bumbu (près de la vallée de la Funa), la
vallée de la LukungaIkusu (à l'Ouest de la ville) et un centre
aux abords de l'aéroport.
Il y a lieu de remarquer aussi, partout en ville, aux abords
des rues, des routes et sur les terrains vagues, de petites parcelles
«spontanées» couvertes de cultures maraîchères.
La production de ces jardins est difficile à évaluer, mais n'est
certainement pas négligeable. On constate aussi qu'une grande partie de
cette production est destinée à la vente et participe donc de
façon certaine à l'approvisionnement en légumes du centre
de Kinshasa.
5 Kinois : relatif à la population habitant
Kinshasa
6 Centre de commercialisation des produits
maraîchers et fruitiers de la vallée de la N'djili .
L'année 1972, marque une étape importante dans
l'évolution du maraîchage à Kinshasa. Il s'agit de la
création, par arrêté Ministériel, du CECOMAF.
Nonobstant sa dénomination plutôt restrictive, cet organisme
intervient également, de façon partielle sinon de façon
essentielle, dans l'aménagement des sols, la gestion des installations
collectives, l'approvisionnement des exploitants et la diffusion des techniques
culturales modernes. Les conditions du marché local ne lui permettent en
effet pas d'intervenir directement dans la commercialisation, et son rôle
dans ce domaine se réduit finalement à un service de
transport.
En 1978, la pisciculture a été relancée
sous initiative du CECOMAF par l'introduction d'une espèce de poisson
« Tilapia nilotica ». Le centre sera quelques temps
après remplacé officiellement par le Projet Maraîchage et
Pisciculture (PMP) mais la dénomination CECOMAF continuera à
être utilisée.
En 1986, les infrastructures de la CECOMAF sont
léguées au PASMAKIN7 . Cependant sa fonction semble
fortement réduite suite à un manque de moyens et de personnel. A
ces causes, il faut ajouter malheureusement les pillages de 1991 et 1993 ainsi
que les conséquences de la guerre de 1997. Cette dernière avait
particulièrement déstabilisé l'organisation de ces
vallées.
Le changement de projet CECOMAF au projet PASMAKIN entre 1972 et
1996 a amené à la mise sur pied du Service National d'Appui au
Développement de l'Horticulture Urbains et Péri Urbaine en sigle
« SENAHUP » qui est un service spécialisé du
Ministère de l'Agriculture et de l'Élevage relevant du
Secrétariat Général au Développement Rural.
Crée par arrêté Ministériel N°
026/CAB/MIN/ AGRIDRAL/96 du 18/09/96, SENAHUP a pour objectifs :
l'intensification des productions maraîchères et
fruitières en milieux urbain et péri - urbain par
l'intégration de l'horticulture dans la gestion des espaces verts ;
la restauration des techniques culturales et de
l'élevage ;
la réhabilitation les périmètres
maraîchers pour assurer une régularité des
approvisionnements urbains et ruraux à toute période de
l'année et augmenter le revenu de l'horticulteur ;
l'éducation coopérative ;
7 Projet d'Appuie et de Soutient aux Maraîchers
de Kinshasa
l'identification des ressources humaines capables d'assurer le
suivi de la politique nationale en la matière ;
l'implantation progressive des structures
autogérées à travers le territoire national.
De ce qui précède, l'évolution rapide de
cette agriculture urbaine à Kinshasa bien que le résultat de
l'absence d'une politique agricole cohérente et efficace, et l'absence
d'une politique sur le développement du milieu rural Congolais, la crise
politique et socio économique, elle permet des multiples fonctions.
2.3. Fonctions de l'espace agricole urbain
Dans l'ensemble, l'espace agricole urbaine dans la
diversité de ses activités joue des fonctions multiples
notamment.
2.3.1. Espace agricole urbain comme espace de
biodiversité
L'agriculture urbaine peut être une manière utile
de conserver, d'échanger et d'expérimenter les
éléments de la biodiversité végétale
indigène. Elle peut néanmoins contribuer à maintenir la
biodiversité à laquelle une urbanisation excessive porte
d'énormes préjudices. Avec celle-ci, la qualité et la
diversité de l'alimentation peuvent être
améliorées.
La création de micro milieux, en faisant cohabiter,
verger, potagers en tout genre, peut constituer un autre aspect
intéressant de l'espace agricole urbain. L'intérêt est non
seulement de l'observer en train d'évoluer et de comprendre de cette
manière certaines notions d'écologie mais aussi d'établir
une relation forte avec l'espace en question grâce à la
diversité et à l'intimité des ambiances
créées.
2.3.2. Espace agricole urbain comme dépolluant
Les terres agricoles peuvent exercer une action assainissante,
comme autrefois les fermes dépolluaient les villes trop pleines des
déchets. Elles peuvent notamment améliorer la qualité des
masses d'air qui se déplacent entre les lieux pollués des
agglomérations (Ciparisse, 1997).
Bien sûr, l'agriculture urbaine doit pouvoir doit
pouvoir recourir de façon raisonnée aux pesticides, engrais et
autres herbicides, sinon sa présence en milieu urbain devient plus une
nuisance qu'un bienfait. Cependant, la pollution agricole urbaine aura tendance
à moins se développer en ville car elle est moins facilement
dissimulable et davantage susceptible d'affecter des personnes par rapport
à l'agriculture en zone rurale.
23 2.3.3. Espace agricole urbain comme paysage
L'espace agricole urbain possède, auprès des
citadins, également un statut de paysage. L'idée de paysage ne se
limite pas aux jardins ornementaux, ni aux grandes étendues de nature
vierge. En réalité, ce sont les espaces associant cultures
diverses qui constituent la représentation la plus fréquente de
l'espace rural et c'est cette image qui est aujourd'hui fortement
valorisée.
Ainsi, le paysage, qui n'était qu'un sous-produit de
l'agriculture, prend une valeur nouvelle et même
prépondérante aux yeux des urbains. Le sous-produit «
paysage » de l'agriculture en devient un co-produit sous la forme d'un
aménagement agri urbain de la ville8.
2.3.4. Espace agricole urbain comme espace social
Les espaces agricoles urbains, sous la forme des jardins
à usage collectif, agissent comme des lieux de socialisation lorsque se
produisent des échanges (échanges de graines, de produits, de
techniques, de conseils, de coups de main,...) tant à l'intérieur
de la sphère familiale qu'à l'extérieur de celle-ci. Les
cultivateurs apprennent aussi à s'y reconnaître ; entre membres
d'une même communauté d'abord, puis la relation évolue en
faveur d'une sociabilité élargie entre communautés (Van
oort, 1994).
2.3.5. Espace agricole urbain comme espace
d'apprentissage
De façon relativement théorique, les jardins
à usage collectif peuvent conduire à trois types de formation qui
se superposent souvent :
· l'auto-apprentissage, soit se former seul à partir
de ce qu'on est et ce qu'on sait en cherchant en soi les ressources dont on a
besoin ;
· l'hétéro apprentissage, soit se former au
contact des autres par la rencontre, l'écoute et l'échange ;
· l'éco-apprentissage, soit se former au contact
des éléments (l'eau, la terre, les plantes, le paysage) sans
l'interférence d'un médiateur. Ce principe se met
généralement en place de manière informelle.
8 Dans les villes des pays du Tiers-Monde, le
concept de paysage pourrait constituer un moyen de positiver cette dynamique
d'auto production du territoire souvent mal vue par les autorités, cette
forme de ré appropriation du sol par ses habitants.
Les fermes en territoire urbain, souvent d'une grande valeur
patrimoniale, peuvent constituer un outil pédagogique important. En
effet, les bâtiments d'élevage, les serres et/ou les potagers
attenants peuvent instruire les jeunes et moins jeunes sur les
réalités agricoles comme sur les pratiques écologiques
possibles.
Quant aux jardins agricoles, ils offrent le moyen de pratiquer
un enseignement pluridisciplinaire et transversal aux enfants, et
d'établir un lien entre les différentes disciplines scolaires et
la vie courante. Ils sont un lieu d'apprentissage des savoirs, des savoirs-
faire et des savoirs- être conduisant à la responsabilisation et
à l'autonomie des enfants. Ils permettent de comprendre les rapports
induits au vivant, au temps et au travail (cycle des plantes et des saisons,
besoins du vivant,...). Les jardins constituent aussi un des rares lieux
où la valeur du travail est inculquée de manière sensible
aux jeunes.
2.3.6. Espace agricole urbain comme source de revenus
Les espaces agricoles au sein de la ville peuvent bien
sûr être utilisés à des fins de production et de
vente de légumes et fruits frais, de semences et de plantes
d'agrément. Une autre dimension économique de l'espace agricole
concerne l'autoconsommation.
Selon Raki (1991), les revenus des agriculteurs urbains, sont
déterminés non seulement par la dimension des moyens de
production, mais aussi par l'importance des ressources extérieures
à l'exploitation, son environnement physique, le choix des
spéculations. Ces revenus des agriculteurs urbains jouent un rôle
déterminant dans l'équilibre économique de l'exploitation
familiale. Ils permettent la couverture des besoins de consommation courante
(besoins alimentaires, habillement, logement, dépenses de santé
et d'éducation), mais également le financement du capital de
production. Les recettes dérivant de la vente des produits
maraîchers sont un complément important d'autres revenus. Nombreux
sont les ménages qui tirent des revenus de la vente de ces produits,
souvent comme gain d'appoint lorsque la solde salariale ne leur permet pas
d'être autosuffisants toute l'année.
2.3.7. Espace agricole urbain comme espace vert
Les espaces agricoles urbains peuvent dès lors
être considérés comme des espaces verts qui ceinturent dans
les zones urbanisées. Il faut souligner ici que la création d'une
ceinture agricole autour de la ville est un moyen de contenir
l'étalement urbain.
2.3.
Sécurité alimentaire
2.4.1. Concept et notion
Par définition, la sécurité alimentaire
implique que tous puissent accéder en tout temps à la nourriture
nécessaire pour avoir une vie saine et active
2.4.2. Dimensions de la sécurité
alimentaire
En général, trois dimensions sont indispensables
pour que soit assurée la sécurité alimentaire de tous
a. Au niveau de la production :
La production alimentaire doit être quantitativement et
qualitativement suffisante pour la couverture des besoins alimentaires de
l'ensemble de la population (Kinkela, 2001).
b. Au niveau des circuits de production
Selon Kinkela (2001), le flux doit être permanent et
régulier entre la production et la consommation de sorte que les
quantités des produits alimentaires et leurs prix soient maintenues
constants ou mieux stables pendant une période suffisamment longue.
c. Au niveau du pouvoir d'achat de la population
Le pouvoir d'achat de la population doit être
suffisamment élevé et permettre ainsi, à celle ci
d'accéder aisément à une nourriture de bonne
qualité et en quantité suffisante pour mener une vie active et
saine.
2.4.3. Dimensions du problème de la faim
a. Distinction entre la famine et la malnutrition
Alors qu'il existe une abondante littérature sur la
manière de définir les famines, chacun peut aisément la
diagnostiquer, comme un feu ou une inondation, même s'il n'est pas
armé d'une définition précise (Sen, 1981). Cependant, la
pluralité de définitions permet de dégager un ensemble de
six facteurs qui cernent le phénomène de famine et permettent de
le distinguer des autres formes de carences énergétiques. Ces six
facteurs sont les suivants : l'absence de denrées alimentaires ou
l'impossibilité d'y accéder, le grand nombre d'individus
concernés, la menace sur l'existence même des individus et de la
mort massive, la longue durée du phénomène, une zone
géographique donnée, et l'absence de toute organisation
économique ou sociale permettant une assistance (Devereux et
al. 1988).
Ainsi, la famine est définie comme une forme de
malnutrition générale, prolongée et persistante, qui dure
plusieurs mois et affectant la majorité d'une population rurale sur une
zone plus ou moins étendue et qui provoque une totale
désorganisation économique et sociale et la mort massive par
inanition (William, 1985).
La malnutrition et la sous alimentation ne sont pas synonymes
de famine. La malnutrition est définie comme « la condition
phytopathologique provoquée par la carence en un ou plusieurs des
nutriments essentiels que le corps ne peut pas produire et qui sont
nécessaires à la survie de l'individu, à sa croissance et
à sa reproduction, ainsi qu'à sa capacité de travailler,
apprendre, occuper une fonction sociale » (Berg, 1987).
Lorsque les besoins protéo-énergétiques
ne sont pas satisfaits, on parle de la malnutrition et de la sous-alimentation.
Les chiffres moyens sont généralement situés entre 2100
kcal et 2500 kcal, soit une moyenne de 2300 kcal et de 78 g de protéines
par personne et par jour (James et al. 1992). Ainsi, un regard sur
l'alimentation quotidienne des ménages kinois permet d'apercevoir que le
bilan tant calorifique que protéique s'avèrent tous
déficitaires par rapport aux normes.
Il a été démontré que le bilan
énergétique d'une personne adulte à Kinshasa est de 1.782
calories en moyenne contre un bilan protéique de 59 g par personne et
par jour (MINAGRI, 1996). Il ressort de cette observation que
l'insécurité alimentaire à kinshasa est une grave
réalité à laquelle est exposée la population.
b. Différentes carences
énergétiques
· la malnutrition chronique :
se caractérise par la permanence d'un régime alimentaire
déficient en certains nutriments (souvent les protéines et les
vitamines) nécessaires à une activité physique normale
(Kinkela (2001). On parle aussi de situation d'insécurité
alimentaire chronique pour décrire les groupes de population souffrant
en permanence d'un régime alimentaire déficient.
· la malnutrition
saisonnière : se caractérise par une
déficience temporaire du régime alimentaire. On parle alors
d'insécurité alimentaire pour décrire
l'impossibilité temporaire de certains groupes de population à
accéder à des régimes alimentaires adéquats. Le
phénomène de soudure est un exemple de ce type de malnutrition.
Les groupes de population qui subissent une malnutrition chronique et qui
peuvent être frappés par une impossibilité temporaire
d'accès aux denrées peuvent subir une famine.
· la malnutrition «quotidienne et
fluctuante» : caractérise certains groupes
de population urbaine dans beaucoup de pays en voie de développement.
Ces groupes souffrent
particulièrement de fluctuations de leurs revenus. Le
taux de salaire réel faible et l'inexistence ou l'instabilité de
l'emploi constituent les facteurs à l'origine de cette malnutrition.
En Afrique subsaharienne, la croissance de l'urbanisation et
l'insuffisance des niveaux d'emploi peuvent conduire à l'apparition,
à côté de cette malnutrition fluctuante et quotidienne,
d'une malnutrition chronique (Azoulay et al. 1993).
2.4.4. Bilans d'approvisionnement alimentaire
Les bilans d'approvisionnement alimentaire de la ville de
Kinshasa se présente dans le tableau 2 ci dessous.
Tableau 2 Consommations alimentaires annuelles per capita
(calories et g de protéines), ville de Kinshasa, 1975-2000
Années
|
calories
|
protéines
|
1975
|
1.797
|
59,8
|
1986
|
1.506
|
46,8
|
1990
|
1.471
|
46,3
|
1995
|
1.438
|
44,0
|
2000
|
1.368
|
38,5
|
Sources: Houyoux, (1986), PNUD - SOCOMEG (2000)
On peut conclure à partir du tableau ci dessus qui nous
renseigne sur la dégradation continue de la situation alimentaire
à Kinshasa que déjà en 1990, la situation était
mauvaise avec une consommation de 1.491 calories et 46 g de protéines
seulement. Depuis l'année 2000, la situation est de l'ordre de 1.368
calories et 38,5 g de protéines, indice d'une insécurité
alimentaire.
2.4.5. Insécurité alimentaire
L'insécurité alimentaire peut être
appréhendée à plusieurs niveaux : Au niveau national,
l'insécurité alimentaire peut apparaître en premier lieu
lorsque la somme des disponibilités locale et des importations
diminuées des exportations est inférieure à la demande
alimentaire domestique.
Au niveau des ménages, l'insécurité
alimentaire est naturellement liée à la question de la
pauvreté, plus précisément au problème du niveau et
de la stabilité du pouvoir d'achat des ménages. Elle
dépend donc d'un ensemble de facteurs à savoir:
a) la disponibilité en biens (produits ou achetés)
;
b) le niveau et les fluctuations des prix des biens ;
c) le niveau et les fluctuations du revenu (Azoulay et
al. 1993).
L'insécurité alimentaire relève à la
fois des conditions de l'offre et de la demande et des différents
facteurs qui sont :
· la réduction des disponibilités
alimentaires par un accroissement de la population, par la guerre, par les
troubles civils, les déplacements des populations et par les facteurs
climatiques ;
· la mauvaise gestion de l'environnement conduisant
à la détérioration des conditions physiques de la
population ;
· le dysfonctionnement du marché,
c'est-à-dire des processus de commercialisation (stockage, transport,
transformation...) ;
· la mauvaise gestion gouvernementale et/ou des
disfonctionnements politiques ou institutionnels ;
· l'insuffisance du « droit à la nourriture
» des individus et des ménages ;
· les facteurs culturels.
C'est ainsi que nous considérons la
sécurité alimentaire 9 comme un élément
fondamental des moyens d'existence. Les produits maraîchers comprennent
une grande variété d'aliments qui viennent compléter
l'alimentation de la population.
Les personnes dont l'alimentation est précaire ne se
limitent pas aux seuls groupes dont le régime alimentaire est
déficitaire à un moment donné. Sont également
concernées les personnes dont l'accès à l'alimentation
n'est pas garanti ou restent vulnérables, celles dont le régime
court le danger d'être insuffisant (FAO, 1999).
2.4. Contraintes
liées au développement de l'agriculture urbaine
2.5.1. Disponibilitéfoncière
L'urbanisation sans cesse croissante hypothèque le
développement de l'agriculture urbaine qui contribue à la
création d'emploi, participe à la sécurité
alimentaire, et à l'amélioration du cadre de vie à travers
la création de ceinture verte et utilisation des ordures des villes
comme fertilisant du sol. Les agriculteurs urbains se heurtent au
problème de lotissements de la part des autorités municipales.
Ces lotisseurs ignorant l'importance de l'agriculture urbaine, adoptent une
attitude de désinvolture face à la question de lui faire de la
place dans les lotissements. Parfois même lorsque des
places sont prévues, elles finissent par être
détournées à d'autres fins.
2.5.2. Difficultés d'accès au
crédit
Les agriculteurs urbains sont également
confrontés à un autre goulot d'étranglement qui est celui
du financement de leurs activités étant donné qu'ils sont
de simples squatters des terres qu'ils exploitent. Ils ne disposent pas non
plus pour la plupart des fonds nécessaires pour s'équiper en
matériel de production. Aucun système de crédit ne les
reconnaît jusque là comme étant des partenaires valables.
Les banques et autres structures d'épargne et de crédit ne font
encore aucun clin d'oeil à l'agriculture urbaine.
2.5.3. Difficultés naturelles et
techniques.
Le maraîchage est confrontée à plusieurs
contraintes liées aux conditions naturelles et techniques telles que :
sol, climat, hydrographie, intrants agricoles (semences, engrais, produits
phytosanitaires), l'outillage et matériel, la technologie ainsi que le
facteur humain.
3. FILIERE MARAÎCHERE DANS LA VILLE PROVINCE DE
KINSHASA
3.1 Définitions
Le concept « filière » selon Ledent (1986)
cité par Lebailly et al. (2000) désigne l'ensemble des
actes de production, transformation, distribution relatifs à un produit
ou à un groupe de produits homogènes (fruits, légumes) et
concourant à la satisfaction d'un même besoin final de la
consommation. Selon le même auteur, « il apparaît que le
concept de filière et ses champs d'application diffère selon
l'angle sous lequel on s'y intéresse et les utilisations que l'on veut
en faire ».
La filière maraîchère à Kinshasa
relève de l'horticulture et son objectif est d'assurer la production et
la commercialisation des légumes. C'est une activité
dominée par une diversité des légumes. Selon Moustier
(1990), les systèmes de culture dans les périmètres
maraîchers de Kinshasa comportent des variations dont les
caractéristiques sont les suivantes :
· légumes- feuilles de cycle court (moins d'un mois)
: amarante, feuilles de patate douce ;
· légumes- feuilles de cycle long; c'est le cas de :
ciboule, chou chinois, morelles, oseille,
· les légumes de type tempéré ;
notamment aubergines violettes, chou, concombre, haricots verts, carottes,
l'oignon et tomate produits à des faibles quantités à
Kinshasa et dont le maximum de production provient plus de la province voisine
du Bas Congo.
Le tableau 2 ci-dessous identifie les différentes
spéculations pratiquées dans les périmètres
maraîchers de Kinshasa. Nous en donnons à la fois les noms
scientifiques, les noms français ainsi que les noms vernaculaires.
Tableau 3 : Identification des légumes cultivés
dans les périmètres maraîchers de Kinshasa
Nom scientifique
|
Nom français
|
Nom vernaculaire
|
Solanum esculentum
|
Aubergine amère et douce (feuilles et fruits)
|
Bilolo
|
Amaranthus sp
|
Amarante
|
Biteko teko
|
Abelmoschus esculentus
|
Gombo
|
Dongo dongo
|
Ipomea batatas.
|
Patate douce (feuilles)
|
Matembele
|
Hibiscus sabsariffa
|
Oseille
|
Ngai ngai
|
Brassica sp
|
Pointe noire (proche de chou de chine)
|
Nkovi
|
Basella alba
|
Baselle
|
Pinale
|
Capsicum annuum
|
Petit piment fort
|
Pili pili
|
Allium fistulosom
|
Ciboule
|
Ndembi
|
Manihot utilissima
|
Feuille de manioc
|
Pondu
|
Source : Auteur, 2004
3.2. Productions maraîchères
3.2.1. Superficies allouées à la
production de légumes à Kinshasa
En 1954 Kinshasa recensait 28 ha consacrés à la
production de cultures maraîchères, alors qu'en 2002, le rapport
annuel des activités du SENAHUP indique une superficie totale de 700,50
ha exploitée pour une moyenne de 0,04 ha soit 4 ares ou 400
m2 par exploitant.
3.2.2. Typologie de légumes produits à
Kinshasa
Par définition, un légume est une plante
herbacée dont une partie est comestible: feuille (amarante), fleur,
fruit (Gombo, tomate, aubergine), graine (haricot vert), racine (carotte), tige
(céleri) ou tubercule (patate douce) (Kroll, 1994).
Selon qu'une de ses parties est consommée en
épinard ou en salade, on distingue trois grands types de légumes,
séparant toutefois les légumes feuilles des légumes fruits
et racines telles qu'indiquées dans le tableau 3 ci dessous et
illustrés sur les photos 1, 2 et 3 ci-contre.
Tableau 4 : Typologie de légumes produits à
Kinshasa et leur occupation de sol
Catégories
|
Légumes types
|
% d'occupation
|
1. Légumes feuilles
|
- Amarante
|
18
|
|
- Feuilles de Patate douce
|
25
|
|
- Ciboule
|
18
|
|
- Feuilles de manioc
|
15
|
|
- Autres
|
01
|
Sous total
|
|
87
|
2. Légumes fruits
|
- Aubergine
|
05
|
|
- Tomate
|
03
|
|
- Gombo
|
03
|
Sous total
|
|
11
|
3.Légumes racines
|
- Carotte
|
02
|
Sous total
|
|
02
|
TOTAL GENERAL
|
|
100
|
Source : Auteur, 2004 sur base des données du rapport
annuel d'activités du SENAHUP/2002.
D'après cette typologie et tenant compte de
l'occupation de sols de chaque type de légumes, la production
légumière s'oriente essentiellement vers la culture des
légumes feuilles (87%), suivis des légumes fruits (11%) et les
légumes racines (2%). L'occupation du sol de ces trois types de
légume est illustrée dans la figure ci -dessous.
Parmi les légumes feuilles, il y a lieu de signaler la
prédominance de l'amarante (28%), suivi des feuilles de patate douce
(25%), et de la ciboule (18%). Les feuilles de manioc (15%) cultivées
surtout pour ses tubercules qui font partie des cultures vivrières,
intègrent en partie la filière maraîchère.
Les légumes fruits sont dominés par l'aubergine
violette (5%), la tomate (3%) ainsi que le gombo (3%). Quant aux légumes
racines, ils sont représentés par la carotte avec 2% d'occupation
du sol.
Occupation du sol par différents légumes
cultivés à Kinshasa
11% 2%
87%
Légumes feuilles Légumes fruits Légumes
racines
Figure 2. Occupation du sol par différentes
catégories des légumes cultivés à Kinshasa 3.2.3.
Facteurs régissant l'établissement des cultures
maraîchère à Kinshasa
Les plus importants facteurs qui régissent
l'établissement des cultures maraîchères sont les suivants
: le climat, la topographie et le sol.
3.2.3.1. Climat
L'un des facteurs déterminant les possibilités
de l'agriculteur maraîcher est le « climat » qui
représente la clef de toute culture en indiquant les régions
à vocation légumière. Les différents facteurs du
climat sont extrêmement nombreux. Mais tous ne présentent pas la
même importance pour le maraîcher. La température, la pluie
et l'hygrométrie de l'air ont chacune son importance. Mais de ces
facteurs, la température est de loin la plus importante. Car on peut
remédier à la déficience de la pluviométrie par
l'irrigation (Mobambo, 1997).
3.2.3.2. Sol
Les sols influent doublement sur les cultures, ceci en raison
de leurs compositions chimiques et physiques. Celles-ci peuvent être
modifiées par drainage, par amendement et par des méthodes
culturales.
pour les cultures maraîchères. Ces sols étant
fréquemment placés dans le bas fonds des vallées
abritées présentent des conditions idéales pour la
majorité des cultures délicates.
3.2.3.3. Topographie
Les terrains bas menacés par les inondations ou par les
eaux de ruissellement, les terres mouillées ou marécageuses ne
peuvent être utilisées qu'après leur assainissement par
drainage (photo 4 ci-contre).
Une faible pente est favorable car elle permet la distribution
des eaux par irrigation telle qu' illustrée sur la photo 5 ci-contre qui
montre les grands efforts fournis par les maraîchers kinois pour lutter
contre la dépendance alimentaire.
3.2.4. Facteurs de production dans la filière
maraîchères à Kinshasa
Comme toute autre activité de production, les
productions maraîchères nécessitent une certaine
maîtrise des conditions naturelles. La nature fournit les matières
qui, transformées par le travail et le capital seront aptes à la
satisfaction des besoins.
3.2.4.1 Terre
Relativement au régime foncier, la loi de
197310 donne théoriquement la propriété
exclusive de la terre à l'Etat et supprime les droits des anciens chefs
de terre. Or, en pratique on constate qu'il y a souvent un mélange de
pouvoir entre l'administration et les autorités coutumières. En
effet, ces dernières essaient souvent de conserver leur pouvoir en
obtenant les concessions de leurs anciens territoires. Pour obtenir cette
concession, elles doivent faire preuve de la mise en valeur des sols. Ce qui
conduit souvent à une occupation sommaire de ceux -ci. Cette occupation
rudimentaire des terres devient parfois très gênante pour la
réalisation d'aménagements agricoles ou urbains, ainsi que pour
l'aménagement de centres maraîchers.
Elle constitue le premier facteur de production et sa valeur
à cet égard est très variable selon la nature du sol, le
climat, les possibilités d'irrigation et de fertilisation, etc. A lui
seul, la terre n'est pas suffisante selon Piclet cité par Cishugi
(1998), car il suppose le travail. Les volumes des productions
maraîchères varient bien entendu selon les superficies des
exploitations et celles des plates-bandes ainsi que le nombre de ces
dernières.
10 La loi BAKAJIKA de 1973 consacre la
propriété exclusive de la terre à l'Etat Congolais.
3.2.4.2. Travail
Le travail reste le second facteur et se rapporte aux
différentes tâches agricoles qui sont : le labour, l'enfouissement
de la matières organique, le semis, le sarclage, la récolte, etc.
Economiquement, le travail est un effort conscient en vue de produire un bien
ou un service.11
Trois conditions sont nécessaires pour qu'il ait travail
:12 l'effort physique et spirituel, la conscience et la
productivité.
3.2.4.3. Capital d'exploitation
En vue d'assurer la production, le maraîcher doit
disposer des frais pour les achats divers: les outils et autres instruments
aratoires qui font partie du capital d'exploitation, sans oublier les achats
courants composés de semences et intrants connexes. Le capital constitue
d'une manière générale la richesse d'une exploitation en
dehors du travail et de la terre.
Quant aux intrants agricoles, il y a lieu de préciser ce
qui suit :
a) Semences
Au début des années 80, le P.M.P. assurait la
production de quantités non négligeables de semences pour
certains légumes- feuilles, notamment pour l'amarante, l'oseille, les
feuilles de patate douce, et la pointe noire. Ce sont des légumes
purement congolais. Actuellement, cette production par le P.M.P. est devenue
quasi nulle et les maraîchers sont obligés d'acheter leurs
semences au magasin des coopératives ou chez des marchands
extérieurs au projet.
En général, les maraîchers pratiquent
aussi un peu d'autoproduction de semences. Dans ce but, ils laissent monter en
graines quelques pieds, souvent en bord de parcelle. Cette possibilité
est cependant réduite pour certains légumes qui «
dégénèrent » rapidement dans les conditions locales,
notamment pour les légumes de type européen.
b) Produits et problèmes phytosanitaires
D'après le rapport phytopathologique du service
spécialisé, les problèmes majeurs
sont :
11 KALALA, P. et LANDU, M., Manuel d'économie
politique, Centre de recherche interdisciplinaire sur la gestion et le
développement (CRIGED), ISC/Gombe, Kinshasa, 1996, p.36.
12 Idem.
· les fontes de semis causées par divers agents
pathogènes principalement : Pythium aphanidermatum, Rhizoctonia
solani et Sclerotium rolfsii , qui occasionnent de graves pertes en saison
des pluies ;
· les attaques par différents insectes (surtout des
chenilles défoliatrices et des punaises) pouvant localement être
responsables d'importantes pertes ;
· les différentes maladies cryptogamiques
s'attaquant aux diverses cultures (le cas le plus grave semble être
l'attaque d'Alternaria sp. sur l'oseille).
Il faut souligner que les légumes de types
européens posent beaucoup plus de problèmes phytosanitaires et
que leur culture durant la saison des pluies est quasi impossible sans
artifices financièrement et techniquement difficile à
envisager.
c) Fertilisants
Vu le cycle court de la plupart des légumes
cultivés, il est préférable d'utiliser un engrais
rapidement assimilable mais l'inconvénient est alors qu'il faudra avoir
soin d'en apporter fréquemment et que chaque dose soit fonction des
besoins réels. Mais le coût des engrais chimiques pose des
problèmes et peuvent être remplacé par les fertilisants
organiques.
Cet apport de matière organique ou engrais biologique
(le compost) est d'autant plus important que les sols très sablonneux de
la région de Kinshasa ont naturellement une teneur faible en argile et
humus, ce qui se traduit par une faible capacité de rétention des
substances nutritives et de l'eau.
Les principales fumures organiques utilisées ne sont
autres que : le compost, les parches de café, drèches de
brasserie, les feuilles de manguier, ainsi que différentes plantes
herbacées.
Relativement aux fumures organiques, il est important de
souligner que les ordures étant constitués de près de 80%
de matières organiques biodégradables CRB, (1999), peuvent
être utilisées pour résoudre le problème de la
dégradation de sol.
d) Petit outillage
La plupart des agriculteurs cultivent leurs terres avec des
instruments manuels, dont des houes en métal, des machettes, fourche,
râteau, binette, arrosoir, brouette et éventuellement le
pulvérisateur. D'une manière générale, on constate
que le matériel utilisé est assez vieux, ce qui résulte de
l'investissement assez important que constitue l'achat de
nouveau matériel, mais aussi d'un certain manque de
disponibilité de matériel de bonne qualité.
3.2.5. Rendements des cultures maraîchères
à Kinshasa
L'offre en légumes dans la ville de Kinshasa provient
principalement d'un grand nombre de sites maraîchers de la ville. Ces
sites sont constitués en périmètres maraîchers
encadrés et non encadrés
Par rapport aux rendements de ses cultures types, le tableau
4, ci après démontre que l'aubergine reste le légume qui
produit plus de kg par unité de surface exploitée soit 60 kg/
20m2, en raison de 30 t/ha, suivi de l'Amarante 40 kg/20
m2, soit 20 t/ha, l'Oseille 30 kg/ 20m2 soit 15 t/ha,
enfin la Gombo et la Carotte 12 kg/20m2 soit 6 t/ha pour chacun.
Tableau 5. Rendements moyens en kg de quelques légumes par
planche de 20 m2
Cultures
|
Amarante
|
Oseille
|
Aubergine
|
Gombo
|
Carotte
|
Production (kg)/20m2
|
40
|
30
|
60
|
12
|
12
|
Production (t) /Ha
|
20
|
15
|
30
|
6
|
6
|
Source : SENAHUP, 2002.
3.2.6. Acteurs impliqués dans la production
maraîchère à Kinshasa
L'activité du maraîchage est exercée en
grande partie dans les sites encadrés par les services
spécialisés du ministère de l'agriculture et du
développement rural. L'encadrement des maraîchers dans ces sites
est du ressort SENAHUP.
Elle est en plus caractérisée par une
diversité des acteurs qu'on peut bien rencontrer en milieu urbain et
périurbain, et dont les activités se déroulent dans un
environnement plurisectoriel (Anonyme, 1982).
3.2.6.1. Maraîchers producteurs
C'est une catégorie d'acteurs pour laquelle le
maraîchage constitue la seule, si non la principale source de revenus. On
rencontre dans cette catégorie des maraîchers dits professionnels,
des ménagères, et des retraités, des chômeurs, etc.
Ces acteurs ont généralement les caractéristiques communes
ci après :
· habitats précaires et charges de familles
importantes ;
· pratique du maraîchage dans les bas fonds
marécageux, c'est la cas du site de CECOMAF, TWENGE, MANGO et les
autres.
3.2.6.2. Ouvriers agricoles
Selon Agel et al. (1985), cette
catégorie des acteurs est dominée par des personnes qui, ne
disposant pas de terre cultivable, et ne peuvent ni en acquérir, ni la
louer. Ce sont le plus souvent les femmes nouvellement arrivées dans le
milieu et qui exécutent des travaux de défrichement,
désherbage, et sont payées régulièrement à
la tâche qui constitue un complément monétaire
nécessaire pour faire vivre leur famille.
D'autres sont des élèves, des étudiants
et des apprentis (d'une branche non agricole) qui offrent leurs services pour
les arrosages journaliers des légumes, ce qui leur permet d'acheter le
matériel scolaire et l'uniforme, ou de payer l'apprentissage. L'ouvrier
agricole se caractérise d'abord par sa mobilité. Il lui arrive de
quitter son patron, parce que celui-ci ne parvient pas à le payer
à cause de la mévente ou d'une mauvaise planification, ou par
manque de fonds de roulement. L'ouvrier ne s'intéresse pas vraiment
à son travail, son souci étant la survie. De ce manque
d'intérêt découle souvent un ouvrage bâclé,
d'où une baisse de la production pour l'entreprise, donc peu de
rentrées pécuniaires et peu ou pas de salaire pour les ouvriers.
Ceux-ci s'en vont alors voir ailleurs. La situation financière du
producteur maraîcher demeure fragile, car elle est non seulement
liée à un entretien aléatoire de ses cultures, mais aussi
aux irrégularités du climat et aux vols.
3.2.6.3. Agriculteurs occasionnels
C'est une catégorie composée à la fois
des hommes et des femmes pour qui l'activité agricole en milieu urbain
constitue une seconde activité et est menée soit sur leur propre
parcelle de terrain non bâti ou partiellement bâti, soit sur des
parcelles en location dans les exploitations agricoles libres (Anonyme,
1987).
3.2.6.4. Fournisseurs d'intrants agricoles
Cette catégorie regroupe les services
spécialisés du ministère de l'agriculture et du
développement rural notamment le service national de semences, le
service national des fertilisants et des intrants agricoles. Il y a lieu de
signaler aussi les commerçants grossistes et spécialisés
dans la vente des intrants, les demi grossistes et même les
détaillants. Les engrais chimiques, pesticides, semences et les petits
matériels agricoles constituent l'essentiel de leurs marchandises.
3.2.6.5. Structures d'appui
Il s'agit d'une part du ministère de l'agriculture par
le biais du service national pour le développement de l'horticulture
urbaine et péri urbaine en charge de l'encadrement agricole ; et d'autre
part, les structures de recherches telle que la FAO, le PNUD qui mènent
des programme de recherche appliquée en zone urbaine, dans divers pays
suivant les priorités et la législation de chaque pays.
Il y a aussi les ONGD. C'est le cas à Kinshasa de
FOLECO, SOLAGRI. Ces ONGD offrent un ensemble de services en matière de
conseils spécialisés avec un réseau de cabinets de
consultance en gestion comptable ainsi que de mise en place des exploitations,
des technologies appropriés et d'aide à la commercialisation des
produits issus des exploitations.
3.2.7. Principales difficultés liées à
la production maraîchère
Les principales difficultés rencontrées dans la
production maraîchère à Kinshasa selon les enquêtes
menées par Kinkela, 2001 sont entre autres :
- les coûts élevés des intrants, notamment
les engrais et les semences ;
- le cas permanent de vol des légumes ;
- les intempéries tels que l'inondation et l'ensablement
des cultures ;
- l'approvisionnement en eau d'arrosage, ceci concerne les sites
placés loin d'un point d'eau, ou sans raccordement de la régie de
distribution d'eau.
3.3. Commercialisation des produits maraîchers
à Kinshasa
3.3.1. Bases de fixation de prix de vente d'une plate
bande
Le prix de vente des produits maraîchers dépend
en premier lieu de la demande du marché. Celui ci est
déterminé par le marchandage des clients (acheteurs) . En
deuxième lieu vient la qualité du produit. La perte de
qualité peut intervenir si les produits maraîchers demeurent en
place après la maturité. Il faut signaler enfin que le coût
de production vient en dernier lieu dans la fixation du prix et d'ailleurs ce
coût n'est pas maîtrisé par le maraîcher.
3.3.2. Evolution des prix des légumes au
producteur
Les produits maraîchers se vendent sur plate bande de
20m2. L'évolution des prix au producteur par légumes
types, est indiquée dans le tableau 6 et figure 3 ci-dessous.
Tableau 6. Évolution des prix des légumes produits
à Kinshasa (U$ / Plate bande de 20 m2)
Années
Cultures
|
1990
|
1991
|
1994
|
1996
|
1998
|
2000
|
2002
|
Prix moyen
|
Amarante
|
08
|
08
|
11
|
10
|
12
|
09
|
08
|
9,4
|
Feuilles de patate douce
|
05
|
06
|
08
|
06
|
06
|
05
|
05
|
5,8
|
Ciboule
|
12
|
10
|
13
|
12
|
13
|
12
|
12
|
12,5
|
Aubergine
|
12
|
12
|
14
|
13
|
13
|
12
|
12
|
12,5
|
Oseille
|
08
|
09
|
10
|
09
|
11
|
09
|
07
|
9
|
Gombo
|
10
|
09
|
12
|
09
|
12
|
10
|
09
|
10,1
|
Epinard
|
10
|
10
|
11
|
10
|
11
|
09
|
09
|
10
|
Pointe noire
|
04
|
05
|
06
|
05
|
05
|
04
|
04
|
4,7
|
Source : FAO, 2002
Le tableau 6 ci-dessus, indique l'évolution de
différents prix des légumes : Il en ressort que l'amarante
(9,4$/20 m2) ; l' oseille (9$/20 m2) ; feuilles de patate
douce (5,8$/20 m2 ) ; et pointe noire (4,7$/20 m2 ) ; bien que
largement cultivées dans les périmètres maraîchers
de Kinshasa ainsi que dans les jardins de case, ils constituent une
catégorie des légumes feuilles à faible importance
économique lorsqu'on les compare aux légumes fruits tels que
l'aubergine (12,5$/20 m2 ) et le gombo. (10,1$/20 m2).
Mais, il est utile de signaler la grande valeur économique de Ciboule
(12,5$ / 20 m2) parmi les légumes feuille alors que
l'amarante est plus cultivé à cause de son cycle
végétatif très court (21-28 jours) et permet une
récolte régulière par mois.
La figure 3 ci dessous présente correctement les
tendances et fluctuations spécifiques et générales
observées dans les prix des légumes produits à Kinshasa
durant la période allant de 1990 à 2002.
16
14
12
10
8
6
4
2
0
1990 1991 1994 1996 1998 2000 2002
Année
Amarante Feuilles de patate douce Ciboule Aubergine
Oseille Gombo Epinard Pointe noire
Figure 3 Évolution des prix des légumes
cultivés à Kinshasa
Source : FAO, 2002
Par rapport au prix des années 1990, on remarque
à partir de la figure ci dessus, une augmentation de prix entre 1993 et
1994 puis la même situation s'observe encore entre 1997 et 1998 à
cause de la réalité politique instable dans le pays, c'est
à dire les pillages d'une part et la guerre de libération
d'autres parts.
3.3.3. Caractéristiques de la filière
maraîchère à Kinshasa.
Il est évident que le commerce de légumes se
trouve dans le secteur informel en raison de la structure de la production
horticole, souvent en milieu urbain. Les circuits de commercialisation
contiennent quatre chaînes de vente, comme le démontre les
enquêtes effectuées par Goossens (1994) en RDCongo:
Le producteur vend les produits bord champs, par « plate
bande de 20m2 » au grossiste collecteur qui se charge lui
même de la récolte qu'il vend à son tour au grossiste et
celui ci revend au demi grossiste puis au détaillant avant d'arriver au
consommateur. Le maraîcher producteur évite, en se soumettant
à ce circuit ; les risques de commercialisation, parfois, ils
récoltent les produits et les vend directement soit aux
détaillants, soit aux consommateurs.
3.3.3.1. Consommateur urbain
C'est une catégorie à qui sont destinés
les produits maraîchers. Le consommateur fait ses achats de
légumes chaque jour ou tous les deux jours. La consommation des
légumes est dominée par les ingrédients du plat
traditionnel africain: notamment les légumes feuilles, (amarante,
épinards, feuilles de manioc, feuilles de patates douces),
légumes fruits, (la tomate locale) et légumes racines.
3.3.3.2. Liaison consommateur- producteur
La liaison entre la consommation et la production s'effectue
essentiellement par les marchés, même si l'auto -consommation ne
doit pas être négligée.
La chaîne d'approvisionnement du producteur au consommateur
passe par le grossiste collecteur (soit grossiste et demi grossiste) puis par
le détaillant.
3.3.3.3. Distribution des produits maraîchers à
Kinshasa.
Dans le système de distribution relativement complexe de
Kinshasa, le consommateur peut acheter ses légumes en s'adressant aussi
bien au détaillant, au demi grossiste qu'aux grossiste. Schème
type de la filière de commercialisation de légume dans la ville
de Kinshasa se présente dans la figure ci dessous.
Producteur
Grossiste collecteur
Grossiste
Demi-grossiste
Détaillant
Consommateur
Figure 4 Schèma type de la filière de
commercialisation de légume dans la ville de Kinshasa Source : Auteur
2004, sur base des enquêtes effectuées par Goossens en 1994
De la production à la consommation ; le produit
maraîcher passe par le grossiste collecteur, au détaillant puis au
consommateur soit du grossiste collecteur, le produit transite par le
grossiste, puis le détaillant en passant par le demi grossiste avant
d'arriver au consommateur. Ces deux possibilités sont d'usage courant
tel qu'indiqué dans le schéma type ci-dessus.
3.3.4. Principales difficultés rencontrées
dans la commercialisation des légumes
La difficulté déterminante qui en découle
est la commercialisation. En effet, le maraîchage est une activité
marchande qui oblige le producteur à entrer dans le circuit
d'échange et à assumer la relation production- vente avec son
milieu. La commercialisation est effectuée en majeure partie par des
femmes. La commerçante vient spontanément dans les
jardins et achète les légumes à la
planche ou au panier, ne prenant souvent qu'une sorte de légume par
maraîcher. Elle achète à crédit et ne revient payer
le producteur que lorsqu'elle a vendu toute sa marchandise (elle remet alors
une somme d'argent souvent inférieure au contrat arrêté
avec le producteur). La grossiste, en particulier, agit de cette façon
quand la commercialisation est difficile, laissant les invendus à la
charge du maraîcher, ou simplement parce que l'argent a été
utilisé pour autre chose. Il faut aussi signaler que la clientèle
est exigeante pour le prix, la baisse de prix en saison sèche, la
fluctuation de la monnaie et le cas permanent de vol des légumes
(Kinkela, 2001).
3.4. Consommation des légumes dans la ville de
Kinshasa
La Consommation des légumes dans la ville de Kinshasa est
de l'ordre de 24 kg par tête d'habitant. Nkwembe (2002).
Consommation des légumes produits à
Kinshasa (1975-2000)
25,2
25
24,8
24,6
24,4
24,2
24
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Légumes
Années
Sources: Houyoux (1986), PNUD - SOCOMEG (2000) et Nkwembe
(2002).
Figure 5. Consommation des légumes par tête
d'habitant à Kinshasa (1975-2000)
3.5. Approche genre dans la filière
maraîchère à Kinshasa
Selon Yepez (2001), l'approche du genre abordée dans
notre recherche permet d'apprécier les interactions entre hommes et
femmes dans le changement de processus environnemental. Cette approche permet
également de comprendre les diverses manières des femmes, de
gérer socialement et économiquement les ressources. Dans la
plupart des communautés kinoises, on considère trop souvent comme
un dû les avantages énormes que la société tire des
activités produites par les femmes à travers les petites
activités productives.
L'approche genre adaptée dans cette recherche permet
d'analyser la manière dont la femme s'intègre et participe
à ce processus pour contourner la crise socio-économique que
traverse la population kinoise. La femme kinoise est une perle à
multiples facettes. C'est un maillon de ce qu'on pourrait nommer une
véritable nouvelle société. Elle est celle « qui
lutte au quotidien pour la survie des enfants. Celle qui, dès l'aube, va
travailler la terre, vendre sa récolte et revenir au crépuscule
pour nourrir sa famille. La véritable mère est cette femme qui se
définit non pour la mise au monde, mais aussi pour l'entretien, la
protection, le sens de la dépossession de soi, l'ascèse et le
devoir de donner un peu d'espérance à sa progéniture
» Gillers (1992).
En 2002, l'activité maraîchère
était répartie à travers toute la ville de Kinshasa dans
60 sites, avec un effectif total de 18.831 exploitants parmi lesquels on
retrouve à la fois les femmes (55,1%) et les hommes (45%) tel que
signalé dans l'annexe 1et dans la figure 5 ci après .
En effet, les femmes, tout en jouant leur rôle vital de
mère de famille et d'éducatrices d'enfants, constituent
l'essentiel de la main d'oeuvre de ce secteur maraîcher urbain.
55%
Proportion des hommes par rapport aux femmes dans
la filière maraîchère à Kinshasa
45%
Hommes Femmes
Figure 6. Proportion d'hommes et de femmes dans la
filière maraîchère à Kinshasa
Dans cette considération du genre, il y a lieu de
signaler que les femmes effectuent la part la plus importante des travaux
culturaux, se chargent entièrement de la commercialisation des produits,
et l'assainissement de la parcelle leur incombe totalement.
Traditionnellement, et surtout depuis les pillages de 1991 et
1993 qui ont paralysé tous les secteurs de la vie du pays,
l'économie domestique est actuellement tenue par les femmes. Ces
dernières exercent des activités génératrices de
recettes et pourvoient le plus souvent
grâce à leurs activités agricoles, à
l'habillement, aux frais de scolarité et des soins médicaux des
enfants. Le résultat le plus positif sera sans aucun doute la
revalorisation de leur rôle.
Les contraintes sont nombreuses : difficultés
d'accès au matériel et aux intrants, aux services agronomiques,
au crédit, aux formations, à la jouissance d'un champ. Une sorte
de cercle vicieux : les filles sont retirées de l'école faute des
frais et envoyées aux champs pour vendre les récoltes du
maraîchage. L'activité dominante des femmes dans les champs
urbains à Kinshasa n'est pas sans contrepartie, remarque Waas. E (1995).
Au-delà de leur rôle social (assurer la sécurité
alimentaire du ménage), elles y trouvent une possibilité de
s'affranchir de la tutelle financière de leur mari ou compagnon.
3.6. Avantages de la filière
maraîchère à Kinshasa
Le maraîchage face aux autres activités de
production permet, non seulement de combler les déficits des autres
activités de production locale (agriculture, exploitation de bois
d'oeuvre, etc.), mais surtout de compléter d'autres sources d'intrants
et de revenus de subsistance des populations locales. L'objectif primordial
étant d'améliorer leurs conditions de vie.
Parmi les avantages retenus pour cette filière, on
distingue :
l'apport à la sécurité alimentaire ;
la protection de l'environnement ;
l'accroissement des revenus et création d'emploi ;
la contribution partielle à la durabilité de la
ville.
3.6.1. Apport à la sécurité
alimentaire
Aujourd'hui, la difficulté qu'il y a à se
nourrir à Kinshasa de nos jours atteint un degré jamais atteint
dans le passé. Selon Tollens E (2004), cette situation alimentaire que
connaît actuellement Kinshasa est due davantage à la
pauvreté qu'à l'inefficacité du système
d'approvisionnement alimentaire. Les organismes d'aides
étrangères et les organisations humanitaires ont fait
régulièrement état de malnutrition parmi la population.
Les Kinois ne mangent plus qu'une fois par jour, quand ce n'est pas une fois
tous les deux jours. L'évaluation de la pauvreté par la
méthode d'équilibre calorifique (où le seuil est
fixé par la FAO à 2.300 calories en moyenne par jour et par
adulte ), établit que le congolais moyen ne disposerait que de 1.830
calories /jour (PNSAR, 1997).
Selon Mougeot (2004), les produits maraîchers
présentent un certain nombre d'avantages comparatifs par rapport
à d'autres produits agricoles dans le contexte de la culture en zone
urbaine :
· une grande diversité des espèces et des
variétés ;
· un potentiel de rendement par unité de temps et
par unité de sol très élevé ;
· une croissance rapide ;
· une haute intensité de main d'oeuvre ;
· une valeur marchande élevée ;
· des qualités nutritionnelles et la
santé.
La contribution de ces produits maraîchers vise la
meilleure sécurité alimentaire, l'accroissement des revenus et,
en cas de vulnérabilité à la suite des désastres
agricoles et autres, d'en réduire les dégâts.
Pour ce faire, l'agriculture urbaine s'adapte facilement
à la stratégie de sécurité alimentaire des
consommateurs et notre étude démontre que la filière
maraîchère permet une disponibilité quantitative et
qualitative des produits maraîchers.
Pour ce qui est de l'aspect qualitatif, nous nous sommes
référés à la composition d'une bonne alimentation
afin de mieux éclairer le lecteur sur ce que l'on entend par « une
nourriture qualitativement et quantitativement suffisante pour mener une vie
saine et active ».
En effet, cette alimentation équilibrée comprend
selon Dupriez et al. 1987 une série d'élément
dont les plus importants sont les glucides, les protéines ou protides,
les vitamines et les sels minéraux. Chacune de ces substances joue un
rôle dans la construction, l'entretien et l'activité de
l'organisme vivant. Et pour être réellement bien nourri et en
bonne santé, l'homme doit retrouver dans son alimentation un ensemble
équilibré de ces substances.
Ainsi, le tableau suivant donne une idée sur la valeur
alimentaire et nutritionnelle des légumes par 100 g de matière
comestible
Tableau 7. Valeur alimentaire et nutritionnelle des
légumes par 100 g de matière comestible
A. Légumes feuilles
Cultures
|
Matières nutritives comestibles
|
Eau g
|
Protéine g
|
Cellulose g
|
Calcium mg
|
Fer mg
|
Carotène mg
|
Vitamine C mg
|
Valeur énergétique
100g
|
|
Kj
|
Kcal
|
Amarante
|
84-89
|
3,6-4,6
|
1,3-1,8
|
154-410
|
2,9-8,9
|
5,7-6,5
|
64
|
108
|
26
|
Basella
|
94
|
1,6
|
0,6
|
106
|
1,6
|
3,5
|
86
|
83
|
20
|
B. Légumes fruits
Cultures
|
Matières nutritives comestibles
|
Valeur énergétique
|
Eau G
|
Protéines G
|
Cellulose g
|
Calcium Mg
|
Fer mg
|
Carateine Mg
|
Vit C Mg
|
Autres Vitamines (mg)
|
Kj
|
Kcal
|
Thiamine (B1)
|
Riboflav ine (B2)
|
Niacine (PP)
|
Aubergine
|
92
|
1,6
|
1,5
|
22
|
0,9
|
-
|
6
|
0,08
|
0,07
|
0,7
|
108
|
26
|
Gombo
|
90
|
1,8
|
0,9
|
9,0
|
10
|
0,1
|
18
|
0,07
|
0,08
|
0,8
|
129
|
20
|
C. Légume Racine
Culture
|
Matières nutritives comestibles
|
Valeur énergétique
|
Eau G
|
Protéines G
|
Cellulose G
|
Calcium Mg
|
Fer mg
|
Carateine Mg
|
Vit C Mg
|
Thiamine (B1)
|
Riboflavine (B2)
|
Niacine (PP)
|
Kj
|
Kcal
|
Carotte
|
89,6
|
1,1
|
0,9
|
3,6
|
1,2
|
4,2
|
8
|
0,06
|
0,05
|
0,7
|
154
|
37
|
Source : Auteur 2004, sur base des données de Lannoy
(2001)
Il ressort de ce tableau que les légumes feuilles
locaux cultivés à Kinshasa occupent une place de choix
étant donné leurs propriétés intéressantes
notamment, une croissance rapide, une facilité de production et une
haute valeur nutritive. En terme de contribution à la
sécurité alimentaire, la filière maraîchère
s'illustre principalement par l'amarante qui représente le plus grand
pourvoyeur en éléments nutritifs de tous les légumes
cultivés dans les périmètres maraîchers de Kinshasa.
Ses feuilles représentent entre 60 à 76% du poids frais des
pousses, riches en protéines (3,6-4,6%) et en vitamines C (64 mg par
100g de matière comestibles).
Quant aux légumes fruits, une légère
supériorité de gombo en protéines (1,8g/100g) et
en vitamine C (18 mg) par rapport à l'aubergine (1,6 g de
protéine et 6 mg de vitamine
C/100g). La Carotte pour ce qui est des légumes racines,
possède 1,8 g de protéine et 8 mg de vitamine C/100g.
En ce qui concerne la valeur énergétique, les
légumes feuilles sont représentés par l'amarante (108
kj/100g et 26 kcal/100g), et les légumes fruits par le gombo (129 kj/100
et 20 kcal/100g) et l'aubergine (108 kj/100g et 26 kcal/100g) en plus de ses
facultés de lutte contre les insectes et les nématodes. La plus
grande valeur énergétique se rencontre dans la catégorie
des légumes racines avec la carotte qui possède 154 kj/100g et 37
kcal. A côté des macro - nutriment, à savoir les glucides,
les protéines, les lipides, l'organisme a besoin de micro- nutriments
dont les apports sont nécessaires en quantité minimes mais
indispensables qu'on peut facilement retrouver dans les légumes .
Du point de vue nutritionnel, l'apport proto
énergétique des légumes (100g) produits à Kinshasa
se présente dans les figures ci après :
Apport protéique des légumes (100g) à la
sécurité alimentaire.
18%
16%
Amarante Basella Aubergine Gombo Carotte
11%
16%
39%
Figure 7. Apport protéique des légumes divers
(100g) à la sécurité alimentaire Source : Auteur, 2004
20%
Apport énergétique des légumes (100g)
à la securité
alimentaire 20%
16%
28%
16%
Amarante Gombo Basella Carotte Aubergine
Figure 8 Apport énergétique des légumes
divers (100g) à la sécurité alimentaire Source : Auteur,
2004
De ce qui précède, la contribution des
légumes divers produits à Kinshasa, en calories et en
protéines par tête d'habitant se présente enfin dans la
figure ci après :
Figure 9 Contribution (par tête d'habitant) des
légumes produits à Kinshasa à la sécurité
alimentaire
Contribution (par tête d'habitant) des légumes
produits à Kinshasa à la sécurité alimentaire
1,3 kcal
8,1g
Calories en Kcl Protéines en g
Source : Auteur, 2004 calculs effectués sur base des
données de Houyoux (1986), PNUD - SOCOMEG (2000) et Nkwembe (2002).
Par tête d'habitant, la filière
maraîchère contribue jusqu'à 1,3 kcal et 8,1g des
protéines. Bien que relativement insuffisante, elle constitue un
complément nutritionnel intéressant par rapport à la
sécurité alimentaire.
Il est un fait que la disponibilité en quantité
et en qualité, l'approvisionnement permanent en légumes produits
localement et l'accessibilité de la population à ces
légumes constituent des facteurs viables de contribution de la
filière maraîchère à la sécurité
alimentaire.
3.6.2. Protection de l'environnement par l'assainissement
du milieu urbain
Le rôle de l'agriculture urbaine dans la gestion de
l'environnement a été souligné également par
plusieurs auteurs, dont Kabanga (1992). L'agriculture urbaine à travers
l'activité de maraîchage permet de réduire la pollution
dans la ville (quartiers urbains et périphériques). Elle permet
en effet, de recycler les ordures ménagères et les
déchets13 des villes (des marchés communaux, des
brasseries, etc.). Fleury et al. (1997).
13 Un déchet selon Pichat (1995), c'est tout ce
qui doit être éliminé ou encore un matériau, un
objet, que son détenteur ne peut pas directement valoriser ni rejeter
dans le milieu naturel sans créer une pollution.
La ville de Kinshasa produit énormément des
déchets c'est le cas de six marchés municipaux illustrés
dans le tableau 8 ci dessous:
Tableau 8. Volumes moyens de déchets au m3
produits par six marchés de Kinshasa
Marchés
|
Central
|
Matete
|
Bandal
|
Zikita
|
Gambela
|
K. Yolo
|
TOTAL
|
Volume moyen de
déchets (m3/jour)
|
66
|
27
|
8
|
18
|
24
|
6
|
149
|
Containers/bac (10m3)
|
7
|
3
|
1
|
2
|
3
|
2
|
18
|
Source : CRB, 1999
Comme facteur de risque pour l'environnement, les
déchets en augmentation constante, envahissent la ville et souvent
déversées dans des terrains vagues, caniveaux et dans les
rivières, ils génèrent un coût croissant
d'évacuation et de traitement et constituent par conséquent un
problème croissant de pollution (Pichat 1995).
Tableau 9. Besoins en compost de 6 périmètres
maraîchers de Kinshasa
Périmètres maraîchers
|
N'djili
|
Livulu unikin
|
Bandal
|
Masina mik
|
Lukunga
|
Funa
|
Total
|
Déchets organiques
nécessaire (m3/an)
|
11.993
|
5.732
|
1.181
|
9.051
|
7.542
|
7.165
|
42.617
|
Quantité de compost
nécessaire (T/an)
|
4.197
|
2.006
|
396
|
3.168
|
2.640
|
2.508
|
14.516
|
Source : CRB, 1999.
Tableau 10. Synthèse sur la gestion des déchets par
la filière maraîchère
Volume moyen de déchets de six Marchés de
Kinshasa/m3/an
|
Besoins en Compost de 6 périmètres maraîchers
de Kinshasa
|
Qttés de déchets
organiques nécessaire m3/an
|
%
|
Qttés de compost
nécessaire (T/an)
|
54 385
|
42 .617
|
78,4%
|
14 516
|
Source : Auteur 2004, sur base des données de la CRB,
2000.
De tous les déchets produits dans quelques six
marchés de Kinshasa (54 385 m3 par an) la filière
maraîchère consacre 42 .6 17m3 par an à la
revalorisation par l'enfouissement
(engrais vert) et par le compostage pour les besoins en
compost14. Ce qui correspond à 78,4% de déchets
recyclés pour produire 14 516 m3 de compost nécessaire
par an.
Ce recyclage constitue en amont un apport à
l'assainissement du milieu intra et péri urbain par le ramassage des
ordures, et en aval un avantage agronomique due à la
disponibilité des fertilisants, eu égard la faible texture et
structure des sols de Kinshasa. Il s'agit d'un compost dont la
conductivité15 n'est pas contestée
Les mérites qu'offre le compost dans la filière
maraîchère sont de cinq ordres :
1. il favorise la croissance des
végétaux et des racines
Il a été démontré que les
végétaux plantés dans un milieu contenant du compost sont
plus forts et ont un meilleur rendement. Le compost ajoute non seulement de la
matière organique au sol mais aussi des oligo-éléments
tels que le fer, le manganèse, le cuivre, le zinc et le bore
nécessaires à la croissance des végétaux (Zegels
s/d).
2. Il améliore le rythme de diffusion des
nutriments16
Ils ne sont libérés que lorsque la plante en a
besoin : plus vite quand le temps est chaud et humide, plus lentement quand il
fait froid. Le compost rend au sol ses nutriments, prolongeant ainsi leur
présence pour nourrir les végétaux pendant une longue
période. Cet apport permet également de prévenir la perte
de fertilisants, entraînés par le ruissellement des eaux de
surface.
3. il améliore la porosité du
sol
L'activité microbienne est essentielle à la
fertilité du sol. Ces micro organismes décomposent les
matières organiques pour rendre les nutriments contenus dans ces
matières accessibles aux végétaux. Le compost étant
composé de particules de tailles différentes, il offre une
structure poreuse très utile.
4. il améliore la capacité de
rétention d'eau
La matière organique contenue dans le compost peut
absorber l'eau lorsqu'il pleut ou pendant les arrosages et ainsi la retenir
pour que les végétaux puisent dans ces réserves en cas de
besoin.
5. il limite l'apparition de
maladies
14 Le compost fini constitue le produit final du
compostage dans lequel les substances aisément biodégradables en
particulier sont largement converties biologiquement.
15 La richesse en sels minéraux, relative
à la valeur fertilisante.
16 Un nutriment est une substance alimentaire pouvant
être entièrement et directement assimilée.
Les recherches ont démontré que le compost
permet de réduire l'incidence de certaines maladies chez les
végétaux. Il prévient les intoxications des plantes en
retenant mieux les éléments toxiques (métaux lourds ou
molécules entrant dans la constitution des pesticides chimiques). Le
compost recèle également les composés anti parasitaires
qui diminuent les risques d'infection (Zegels A. s/d).
6. il limite augmente la marge brute
La présence des fertilisants organiques augmente la
marge brute de l'exploitation par la qualité des produits qui influence
le prix de vente, et par la réduction des charges consacrées aux
engrais chimiques et produits phytosanitaire.
Par rapport au fumier; le compost mur augmente d'environ 50%
(Luxen et al 1996), la quantité d'humus stable laissé
dans le sol. Il s'agit donc d'un amendement de toute première valeur qui
améliore la capacité de rétention en eau des sols et leur
capacité à fixer et restituer des éléments
fertilisants (calcium, potassium,...).
Le compost dans la diversité de sa fabrication permet
de corriger et de favoriser le maximum de vie biologique utile dans le sol.
L'expérience du programme d'assainissement et de compostage des ordures
des marchés de Kinshasa/CRB, 1999 confirment que le compost renferme en
lui une action herbicide, une activité biologique, une action pesticide
et fertilisante puis permet un aménagement foncier, pour aboutir enfin
à un résultat meilleur dans le cadre d'une production
agrobiologique.
3.6.3. Création d'emplois et accroissement des
revenus
a) Source d'emploi
Le tout premier facteur de lutte contre la pauvreté
consiste à faire travailler les gens. Il se révèle selon
les données du SENAHUP, qu'un total de 18.831 maraîchers sont
à l'oeuvre dans les périmètres maraîchers de
Kinshasa pour l'année 2002. Il faut ajouter que chaque exploitant
utilise en terme d'emplois occasionnels, au moins un ou deux ouvriers
agricoles, qui constituent une main d'oeuvre non qualifiée et qui du
reste est formée sur le tas. Les chômeurs trouvent auprès
des producteurs déjà établis des emplois d'ouvriers
agricoles; les étudiants, les élèves, les apprentis, ainsi
que les femmes peuvent se placer comme manoeuvre ou ouvrier temporaire.
Nous pouvons ainsi dire que le maraîchage est une
activité intéressante qui offre des perspectives d'emplois et
permet d'absorber une partie de chômage urbain et d'occuper de nombreux
désoeuvrés en garantissant une paix sociale.
Bien évidemment, il ne s'agit pas de créer
à travers l'agriculture urbaine, une activité susceptible
d'attirer les ruraux dans la ville, mais plutôt de donner une occupation
à ceux qui sont déjà venus augmenter les effectifs d'une
population à nourrir et qui posent des problèmes sociaux de plus
en plus aigus. En d'autres termes, il ne s'agit pas de développer une
production urbaine au détriment de la population rurale, mais de donner
une possibilité de travail aux citadins en situation sociale difficile,
et ceux dont les revenus ne permettent pas le minimum vital possible.
b) Source de revenu
Les résultats financiers dans une exploitation
dépendent fortement des charges et des recettes réalisées.
En ramenant à la dimension d'une plate bande, les charges et les
recettes réalisées peuvent être présentées de
la manière suivante :
Tableau 11. Résultat financier par plate bande de 20
m2 en $ US : Culture d'amarante
Rubriques
|
Coût par plate bande de 20 m2
|
Charges Variables17
|
1,5
|
Semences
|
0,34
|
Engrais organique
|
0,24
|
Engrais chimique
|
0,33
|
Produits phytosanitaires
|
0,068
|
Main d'oeuvres
|
0,5
|
Charges fixes1 8
|
2,29
|
Location terrain
|
0,6
|
Amortissement outils
|
0,04
|
Salaire à payer
|
1,30
|
Energies (eau)
|
0,35
|
Total Charges
|
3,79
|
Recettes moyenne par plate bande
|
9,4
|
Marge brute19
|
5,61
|
Rentabilité
financière20
|
59,7%
|
Source : Auteur 2004, sur base des éléments de
l'enquête réalisée par MPANZU BALOMBA
Département d'économie Agricole, Université de Kinshasa,
2000.
La rentabilité financière est la marge
bénéficiaire exprimée en pourcentage du prix de vente.
Ainsi son calcul se fait à l'aide de la formule suivante :
P V .
17 Charges variables ou charges d'activités sont
liées à l'activité et n'existent donc que dans la mesure
où l'entreprise est en activité.
18 Charges fixes sont constituées par des charges dont
l'évolution est indépendante du volume d'activité.
19 Selon AUSSET et al.(1984), la marge brute
est égale à la différence entre le produit brut et les
différentes charges. Elle varie d'une façon importante suivant
les saisons et cela sur base des prix de vente des différents
légumes présents sur le marché.
20 La rentabilité financière
représente la marge bénéficiaire exprimée en
pourcentage du prix de revient.
Avec :
R.F : Rentabilité financière ; P.
V : Prix de vente, P.R : Prix de revient.
En outre, nous signalons que ces charges sont
différentes selon qu'il s'agit des sites encadrés et des jardins
spontanés. Ceux qui utilisent l'eau de puits ou de rivières pour
l'arrosage ne sont pas concernés par la facture de consommation
d'eau.
Au regard du tableau précédent, la marge
bénéficiaire de la culture d'amarante par plate bande de 20
m2 est de 5,61$ , avec une rentabilité économique de
59,7%.
Tableau 12. Comparaison du revenu moyen annuel d'un
maraîcher et d'un Fonctionnaire à Kinshasa
|
|
Revenu moyen mensuel en $
|
Revenu moyen annuel en $
|
Maraîcher Kinois
|
|
101 $
|
1111 $
|
Professionnel du Ministère
l'agriculture à Kinshasa
|
de
|
33,3 $ *
|
366,3 $
|
Source : Auteur, 2004
· Relevé des états de paie des professionnels
du Ministère de l'agriculture /novembre 2004.
· (1$= 420Fc)
Par comparaison, le revenu moyen mensuel d'un maraîcher
de Kinshasa qui exploite suffisamment une moyenne mensuelle de 400
m2 soit 18 plates bandes 20 m2 , par rapport au revenu
moyen mensuel d'un professionnel du ministère de l'agriculture, on
réalise que celui du maraîcher représente trois fois plus
que le revenu du professionnel.
Cela permet de réaliser que le budget alimentaire
mensuel d'un ménage21 kinois moyen des 94 $ est hors
portée du fonctionnaire de l'administration publique et que le
maraîcher en fait facilement face (Kinkela, 2001).
De ce qui précède, nous nous rallions à
Racine (2004), qui fait remarquer par ailleurs qu'au stade actuel du
développement économique de la RDC, et cela malgré la
performance économique enregistrée de manière
théorique entre 2003 et 2004, on constate que eu égard au
phénomène de rurbanisation en ville, et au degré de la
misère perceptible ; la filière maraîchère est une
activité rentable et accroît le revenu pour les ménages qui
s'y donnent.
21 Une famille de 7 personnes (parents compris).
3.6.4. Contribution partielle à la
durabilité de la ville
La filière maraîchère contribue tant soit
peu à la durabilité22 de la ville de Kinshasa. C'est
à dire elle permet :
· une meilleure qualité de vie par l'emploi
crée, les revenus générés et l'insertion sociale
occasionnée, pour un développement socio économique ;
· la maîtrise partielle de ses déchets par le
recyclage des déchets biodégradables.
3.7. Limites et contraintes majeures de la
filière maraîchère à Kinshasa
En dépit de ses avantages et limites, la filière
maraîchère dans la ville de Kinshasa reste confrontées
à plusieurs contraintes qui entravent son développement.
Les plus importantes sont :
· l'insécurité foncière
résultant de l'accroissement démographique dans la ville
et subséquemment de l'utilisation des terres à vocation
agricoles à des fins résidentielles ;
· à côté périmètres
« officiels », il existe des jardins spontanés un peu partout
en ville, utilisant les grands artères, terrains de football, avenues et
autres places publiques, rendant étroit les voies d'accès. Cette
occupation du sol étant anarchique finie par se transformer en
minuscules parcelles d'habitation ;
· la non disponibilité en quantité
suffisante de ressources hydriques qui est une entrave de taille au
développement de la filière maraîchère. Dans un
contexte général marqué par un déficit
d'approvisionnement en eau potable, les structures chargées de la
distribution de l'eau rechignent à accorder un intérêt pour
les activités du maraîchage ;
· le défaut d'intégration de l'agriculture
urbaine dans les politiques urbaines de développement qui se traduit par
des mesures coercitives préjudiciables à la promotion de ce
secteur d'activités ;
· faible approvisionnement en intrants (outillage,
semences, pesticides, engrais) dans les vallées les plus
vulnérables ;
· faible encadrement technique : la plupart des
agronomes fonctionnaires délégués par le ministère
de l'agriculture et celui du développement rural sont
démotivés par le manque de moyens d'action et les retards de
paiement de leurs salaires ;
· destruction des systèmes d'irrigation lors des
pillages de 1991 et 1993 qui n'ont pas été remis en état
depuis, par manque de financement ;
22 Selon Schoonbrodt (1995), Une ville durable est
celle qui est capable de développement sans se détruire à
long terme, celle qui donne accès aux bénéfices de la vie
urbaine en proposant la meilleure qualité de vie pour chacun, celle qui
refuse les exclusions sociales, celle qui maîtrise ses nuisances par le
recyclage de ses déchets, celle où le citadin à plaisir
à vivre, à travailler et à développer sa vie
sociale.
· dégénérescence et absence d'une
politique de production des semences ;
· vols assez fréquents vu la situation des jardins
en plein coeur de la ville ;
· problèmes de commercialisation liés aux
problèmes de conservation (aucun dispositif ne permet la conservation
des produits frais plus de deux jours), de transport et à l'organisation
des marchés des maraîchers ;
· les maladies liées à la présence
des vecteurs : il s'agit de l'activité de maraîchage autour des
maisons et dans les quartiers urbains et périurbains, qui est un facteur
d'attrait des moustiques, agent causal du paludisme, (malaria, ...) ;
· les maladies liées à l'usage des engrais
et pesticides chimiques notamment les organochlorés (Morren 2002); c'est
le cas du déséquilibre physiologique
«Methémoglobinemie» qui est une incapacité de globules
rouges de transporter l'oxygène ;
· les maladies associées à la
contamination de l'eau du sol, de l'air par les métaux lourds (De
Winter, 1999). Selon les enquêtes sur l'utilisation des pesticides en
R.D.C effectuées à l'Institut National Pédagogique en
1987, il ressort que les engrais et pesticides constituent une famille chimique
pleine de risque et de dangers pour l'environnement au point que si le bilan de
l'utilisation des engrais et pesticides est économiquement positif, le
coût social est lourd et les problèmes liés à la
surconsommation sont nombreux ;
· les maladies associées à la
réutilisation des déchets urbains et des eaux usées :
microorganismes pathogènes (bactéries, protozoaires, virus,
helminthes, etc )( Fleury. A., 2001) ;
· le manque des moyens financiers.
4. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
4.1. Conclusion
Manger à Kinshasa, est un défi de tous les
jours pour la population. Mais l'on constate que c'est plus un problème
de pauvreté généralisée et de manque de pouvoir
d'achat que d'échec agricole et de commercialisation défaillante.
De part la situation socio-économique désastreuse, les Kinois
sont passés maîtres dans l'art de développer des
stratégies de lutte et de faire face à des chocs imprévus
et des aléas. Le refuge dans le secteur de la débrouillardise
« économie populaire » caractérisée pour les uns
par les activités agricoles qui offre les meilleurs perspectives pour
une croissance soutenue et dont bénéficient des larges couches de
la population.
Cette activité maraîchère qui a
crée des paysans dans la ville, reste certainement celle qui favorise
donc la création d'emplois dans le secteur agricole urbain et surtout
dans les secteurs périphériques. La plupart de ces
activités sont souvent palliatives, mais certaines d'entre elles
pourraient devenir plus régulières, si la politique
économique encourageait le développement d'exploitations
familiales ou individuelles, notamment par l'accès au petit
crédit.
Néanmoins, l'agriculture urbaine ne permet
guère de s'enrichir, c'est en fait une activité de survie qui
exige d'abord de connaître les techniques agricoles et de protection des
cultures contre les parasites et les aléas climatiques; elle demande
encore de maîtriser la planification des cultures, les techniques
culturales pour dominer la concurrence entre producteurs et établir des
relations correctes avec les commerçantes très bien
organisées qui se chargent de vendre les produits maraîchers.
On lui reconnaît le rôle important
d'améliorer la vie de ses acteurs dont les femmes, actrices majeures de
cette activité informelle, économiquement par la vente des
produits ou la dispense d'achat, et nutritionnellement grâce à des
produits agricoles frais et plus variées. Son but n'est pas
l'éradication de la pauvreté ou de la faim dans le pays; mais
elle est le fait de gens qui s'aident eux-mêmes, cultivant le lopin de
terre auquel ils ont droit pour l'alimentation, la vente. Cette agriculture a
aussi un effet positif sur l'environnement car la production de compost,
très utilisé dans l'agriculture urbaine, contribue à la
gestion des déchets et à l'assainissement du milieu.
Mais les dangers qu'elle fait courir aux consommateurs sont
nombreux. Il y a lieu de citer la consommation par les déchets humains
ajoutés au compost sans traitement, par les huiles de vidange et les
métaux (Pb par exemple) ; empoisonnement par les insecticides ; peste
répandue par les rats attirés par le compost; pollution des sols
et des nappes d'eau souterraines par des produits.
Avec des bénéfices partagés :
nourriture, emploi, revenu, assainissement, valorisation et gestion des
déchets, la participation des femmes dans le processus de production et
de commercialisation, et malgré ses limites et problèmes divers,
nous réalisons que la filière maraîchère à
Kinshasa, permet:
· la contribution positive à la
sécurité alimentaire urbaine par sa disponibilité en
quantité et en qualité, l'approvisionnement permanent en
légumes produits localement et l'accessibilité de la population
à ces légumes qui constituent complément nutritionnel
intéressant par rapport à la sécurité alimentaire
;
· la création d'emploi et une
génération des revenus ;
· la contribution à l'assainissement urbain, au
recyclage et à la valorisation23 des déchets.
Les perspectives sur la dynamique maraîchère
dans la province urbaine de Kinshasa étant prometteuses, le renforcement
des mesures ou les actions à réglementer le système
foncier, accroître la production, renforcer le dispositif de
commercialisation des légumes et accorder les micro crédits aux
maraîchers permettraient de dynamiser d'avantage la filière
maraîchère et contribuer à la durabilité de la ville
de Kinshasa.
4.2. Perspectives
Le secteur maraîcher urbain s'est
développé dans de nombreux quartiers de Kinshasa, soit par
nécessité, soit sous l'impulsion de l'évolution du
standing de vie et des habitudes alimentaires. Bien que son utilité soit
reconnue, le secteur est négligé, les systèmes
d'approvisionnements en sont méconnus. Faute de stratégie et
d'encadrement adéquats, on assiste au développement
incontrôlé qui est pourtant étroitement lié à
la gestion de l'espace urbain, des ressources en eau, à la protection de
l'approvisionnement des consommateurs en produits de qualité.
Au regard des aspects positifs et négatifs que
présente la filière maraîchère à Kinshasa,
une attention particulière mérite de lui être
accordée par les autorités municipales. Aussi dans
le souci de bien gérer les sites d'attraction des
producteurs maraîchers, il implique de les sécuriser en faveur des
nombreuses fonctions qu'elles assurent en délimitant celles qui peuvent
accueillir les activités économiques.
L'extension de ces périmètres urbains agricoles
devra être inscrite dans les plans futurs d'urbanisation et les
dynamiques d'évolution de cette agriculture urbaine devront être
accompagnées en fonction des stratégies suivantes :
4.2.1. Stratégies relatives à la
réglementation du système foncier
· l'état doit réglementer et
contrôler les modalités d'occupation des terres et de
l'attribution des concessions, pour faciliter et garantir la
pérennité des aménagements des périmètres
maraîchers ;
· anticiper et gérer les crises et conflits des
acteurs autour de l'accès aux ressources urbaines.
4.2.2. Stratégies relatives à la
production maraîchère
· privilégier la production et la diversité
des légumes locaux, eu égard aux multiples problèmes
phytosanitaires que posent les légumes de types européens ;
· veiller d'une part sur la qualité des ordures
ménagères enfouis pour fertiliser le sol de peur de le polluer et
d'autres parts tenir compte de rémanences des engrais et pesticides
utilisés afin d'éviter les risques d'intoxications ;
· assurer l'approvisionnement en intrants et surtout
face à la difficulté des semences, nous croyons qu'à court
terme, les maraîchers ont intérêt à produire leurs
propres semences, au moins en ce qui concerne les légumes congolais qui
ne posent que peu de problèmes de «
dégénérescence » dans les conditions
écologiques locales. Cette auto production de semences pourrait
constituer la solution intermédiaire en attendant que la ferme
semencière assure une production suffisante de semences de
qualité ;
· assurer la réhabilitation des infrastructures
hydrauliques en vue de la maîtrise totale des eaux d'irrigation et de
drainage ;
· assurer et renforcer les services d'encadrement et de
vulgarisation des maraîchers par l'augmentation du nombre d'encadreurs
qualifiés, par la motivation et la rémunération
conséquente du personnel ; et par la formation continue.
4.2.3. Stratégies relatives à la
commercialisation
assurer la vulgarisation à tous les niveaux de
commercialisation (grossiste, demi-grossiste et détaillant) des normes
de qualité et des unités de conditionnement afin de faire
correspondre les prix aux qualités, d'assainir les relations
d'échange et de travailler dans la transparence ;
envisager l'installation des chambres de
réfrigération aux environs de certains périmètres
afin de réduire le coût de gardiennage et le cas de vol des
légumes dans les champs en attente d'une éventuelle vente ;
réhabiliter les infrastructures de transport.
4.2.4. Stratégies en matière de
financement du maraîchage
regroupement des maraîchers en association ou en
coopérative avec une vision et initiative socio
économique24 ;
octroyer essentiellement des crédits à taux
d'intérêt faible à court terme correspondant aux cycles
végétatif des légumes (1 à 3 mois maximum).
Il ressort de toutes ces stratégies que l'effort de
l'Etat de redynamiser l'emploi, le secteur économique dans un climat
politique stable résoudra le problème de l'existence des jardins
spontanés.
Enfin, encourager la dynamique maraîchère dans le
respect des facteurs environnementaux, doit constituer la préoccupation
de l'autorité de tutelle par l'entremise de ses services
spécialisés.
24 L'économie sociale est avant tout l'histoire
d'hommes et des femmes qui prennent collectivement des initiatives, qui lancent
des activités pour répondre aux défis d'une époque,
qui se mettent au service de l'homme et non de la rémunération
des capitaux (Mertens, 2001).
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Académia- Bruylant.
ANNEXE 1.
SITES MARAICHERS EXISTANTS DANS LA VILLE DE
KINSHASA
COMMUNES
|
SITES MARAICHERS
|
NBRE EXPLOITANT HOMMES
|
NBRE EXPLOITANT FEMMES
|
TOTAL EXPLOITANTS VILLE DE KINSHASA
|
SUP. MOYENNE PAR EXPLOITANTS ha
|
SUPERFICIE TOTALE DES CULTURE/ha
|
1. MASINA
|
ABATTOIR
|
50
|
58
|
108
|
0,03 15
|
3,402
|
|
BITABE
|
72
|
102
|
174
|
0,0315
|
5,481
|
|
PETRO - CON.
|
60
|
134
|
194
|
0,0315
|
6,111
|
|
RVA
|
256
|
351
|
607
|
0,0315
|
19,120
|
|
TSHUENGE
|
205
|
413
|
718
|
0,0315
|
22,617
|
|
TSHANGU
|
160
|
140
|
300
|
0,03 15
|
9,450
|
|
MAPELA
|
26
|
39
|
65
|
0,03 15
|
2,047
|
S / total
|
|
929
|
1.237
|
2.166
|
0,0315 Ha
|
68,228 Ha
|
2. KIMBANSEKE
|
KIMBANSEKE
|
234
|
331
|
565
|
0,0203
|
11,469
|
|
MOKALI
|
197
|
403
|
600
|
0,0203
|
12,180
|
|
MANGO
|
300
|
306
|
606
|
0,0203
|
12,301
|
|
NSANGA
|
282
|
418
|
700
|
0,0203
|
14,210
|
|
MANZANZA
|
198
|
202
|
400
|
0,0203
|
8,120
|
|
TADI
|
145
|
165
|
310
|
0,0203
|
6,293
|
|
ITAV/Salongo
|
140
|
90
|
230
|
0,0203
|
4,669
|
S / total
|
|
1.496
|
1.915
|
3.411
|
0,0203 Ha
|
69,242 Ha
|
|
CENTRE
|
|
|
|
|
|
3. NDJILI
|
AGRICOLE
|
178
|
200
|
378
|
0,420 Ha
|
159,00 Ha
|
|
CECOMAF
|
|
|
|
|
|
S / total
|
|
178
|
200
|
378
|
0,420 Ha
|
159,00 Ha
|
4. MONT -
|
FUNA Campus
|
749
|
901
|
1.650
|
0,022
|
36,300
|
NGAFULA
|
Vallé manionzi
|
458
|
792
|
1.250
|
0,022
|
27,500
|
|
Vallée tchad
|
224
|
476
|
700
|
0,022
|
15,400
|
|
LEMBA Imbu
|
128
|
282
|
410
|
0,022
|
9,020
|
|
KIMUENZA
|
279
|
171
|
450
|
0,022
|
9,900
|
|
MFUTI
|
263
|
237
|
500
|
0,022
|
11,000
|
|
MITENDI
|
220
|
260
|
480
|
0,022
|
10,560
|
|
LUTENDELE
|
106
|
260
|
310
|
0,022
|
6,820
|
|
NGASELE
|
132
|
168
|
300
|
0,022
|
6,600
|
|
Merci Kabila
|
155
|
220
|
375
|
0,022
|
8,250
|
|
NGOMBE -
|
|
|
|
|
|
|
lutendele
|
113
|
117
|
230
|
0,022
|
5,060
|
S / total
|
|
2.827
|
3.828
|
6.655
|
0,022 Ha
|
146,50 Ha
|
5. BARUMBU
|
Camp Pilote Lt
|
22
|
28
|
50
|
0,024
|
1,20
|
|
MBAKI
|
|
|
|
|
|
S / total
|
|
22
|
28
|
50
|
0,024
|
1,20
|
6. MATETE
|
Camp Vitamine
|
75
|
100
|
175
|
0,0087
|
1,522
|
|
BANUNU
|
20
|
17
|
37
|
0,0087
|
0,322
|
S / total
|
|
95
|
117
|
212
|
0,0087
|
1,85 Ha
|
7. LEMBA
|
Camp Mobutu
|
98
|
102
|
200
|
0,0 164
|
3,28 Ha
|
S / total
|
|
98
|
102
|
200
|
0,0164
|
3,28 Ha
|
8. LIMETE
|
Q/20 Mai, Funa
|
|
|
|
|
|
|
|
& facul.catholiq
|
265
|
315
|
580
|
0,0023
|
1,369
|
|
ITA / Mombele
|
135
|
115
|
250
|
0,0023
|
0,591
|
|
|
|
|
|
|
|
S / total
|
|
400
|
430
|
830
|
0,0023
|
1,96 Ha
|
9. LINGWALA
|
Camp Lufungula
|
25
|
30
|
55
|
0,0545
|
3,00 Ha
|
S / total
|
|
25
|
30
|
55
|
0,0545
|
3,00 Ha
|
10. KITAMBO
|
CIMETIERE CAMP P.M.
|
35 17
|
65 33
|
100 50
|
0,03 12 0,0312
|
3,120 1,560
|
S / total
|
|
52
|
98
|
150
|
0,312
|
4,68 Ha
|
11. N'SELE
|
D.A.I.P.N.
DINGI DINGI KIKIMI 1 & 2 NDILI brasserie
|
50 30 60 30
|
85 35 40 45
|
135 65 100 75
|
0,0227 0,0227 0,0227 0,0227
|
3,064 1,475 2,270 1,702
|
S / total
|
|
170
|
205
|
375
|
0,0227
|
8,50 Ha
|
12. MALUKU
|
PLATEAU I
- Kimpeti
- Ndako pembe
PLATEAU II - Mbakana
- Mampu
|
262 327
70 40
|
120 330
80
66
|
382 657
150 106
|
0,0176 0,0176
0,0176 0,0176
|
6,723 11,563
2,640 1,865
|
S / total
|
|
699
|
596
|
1.295
|
0,0176
|
22,80 Ha
|
13. MAKALA
|
Makala Ngunza
|
10
|
15
|
25
|
0,160
|
4,00
|
S / total
|
|
10
|
15
|
25
|
0,160
|
4,00 Ha
|
14. SELEMBAO
|
HABITAT MAHIMBI
|
40 20
|
60 30
|
100 50
|
0,0746 0,0746
|
7,46 3,73
|
S / total
|
|
60
|
90
|
150
|
0,0746
|
11,19 Ha
|
15. NGIRI 2
|
Ngiri - Ngiri
|
38
|
20
|
58
|
0,162
|
9,40
|
S / total
|
|
38
|
20
|
58
|
0,162
|
9,40 Ha
|
16. GOMBE
|
PEPINIERE
|
35
|
15
|
50
|
0,0224
|
1,120
|
S / total
|
|
35
|
15
|
50
|
0,0224
|
1,120 Ha
|
17. KALAMU
|
Q/20 MAI FUNA
|
16 7
|
20 13
|
36 20
|
0,2914 0,2914
|
10,490 5,828
|
S / total
|
|
23
|
33
|
56
|
0,2914
|
16,32 Ha
|
18. KASA - VUBU
|
Maman POTO
|
37
|
30
|
67
|
0,7053
|
47,25
|
S / total
|
|
37
|
30
|
67
|
0,7053
|
47,25 Ha
|
|
PEPINIERE
|
301
|
402
|
703
|
0,0474
|
33,332
|
|
CampKOKOLO
|
170
|
223
|
393
|
0,0474
|
18,628
|
|
MAKELE
|
170
|
117
|
287
|
0,0474
|
13,603
|
19. BANDAL
|
TSHIBANGU
|
50
|
75
|
125
|
0,0474
|
5,925
|
|
KIMBONDO
|
85
|
73
|
158
|
0,0474
|
7,489
|
|
MOULEART
|
60
|
72
|
132
|
0,0474
|
6,256
|
S / total
|
|
836
|
962
|
1.798
|
0,0474
|
85,23 Ha
|
20. NGALIEMA
|
LIKUNGA
|
95
|
105
|
200
|
0,0189
|
3,780
|
|
Camp Tshatshi
|
30
|
10
|
40
|
0,0189
|
0,0756
|
|
MANGUNGU
|
57
|
80
|
137
|
0,0189
|
2,589
|
S / total
|
|
182
|
195
|
377
|
0,0189
|
7,14 Ha
|
21. KISENSO
|
RIFFLAERT
|
150
|
175
|
325
|
0,0597
|
19,402
|
|
|
LEMBA GARE
|
78
|
70
|
148
|
0,0597
|
8,835
|
S / total
|
|
228
|
245
|
473
|
0,0597
|
28,23 Ha
|
TOTAL
|
60 SITES
|
8.440
|
10.391
|
18.831
|
0,0372
|
700,50 Ha
|
GENERAL
|
MARAICHERS
|
|
|
|
|
|
Source: SENAHUP. Rapport annuel d'activités 2002
|