La maintenance des aménagements hydroagricoles dans le delta du fleuve Sénégal: Le cas du périmêtre de Boundoum( Télécharger le fichier original )par Ousseynou Diéle Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2006 |
Source : Réhabilitation du périmètre de Boundoum ; RAZEL, 1998. 1.3) Evolution de la gestion des terresDans le delta du fleuve Sénégal, c'était la SAED qui se chargeait de l'affectation des terres. En effet, celle-ci en rapport avec les coopératives représentées par leur président, affectait les terres dans les cuvettes aménagées. Mais ce mode de distribution avait très tôt montré ses limites en ce sens que chaque année, la répartition des terres était reprise et les paysans couraient le risque de ne plus retrouver les mêmes terres. La SAED changea vite de méthodes afin d'instaurer un climat de stabilité dans le mode d'affectation des parcelles. Ainsi, elle continuait à assurer la gestion des terres jusqu'en 1987 qui marque le renversement des zones pionnières dans la zone dite de terroir. A partir de cette date, la SAED n'exerça plus son pouvoir sur ces terres dont la gestion venait d'être confiée aux Conseils Ruraux. Des problèmes n'ont pas manqué de surgir lorsqu'on a voulu réhabiliter le casier. En fait, au moment de la réhabilitation, la SAED avait demandé aux Conseils Ruraux de confirmer les unions comme affectataires des terres. En
réaction à cette requête, une aux unions hydrauliques mais aux OPB ou groupements de producteurs. Apres l'extension, beaucoup de paramètres étaient pris en considération dans l'affectation des terres. Ainsi pour être attributaire d'une parcelle de 0,40 ha (appelée « kop » par les paysans du périmètre), il fallait
être âgé de 18 ans ou plus, être habitant d'un
des constituée.
2- Organisation de la gestion et de l'exploitation
|
Villages |
Pop Totale |
Familles |
Sup |
Sup/attributaire |
S.V |
Boundoum- |
4 500 |
964 |
1180,51 |
1,22 |
10 |
Boundoum- |
722 |
103 |
102,6 |
1,00 |
2 |
Diawar |
3 363 |
337 |
602,45 |
1,79 |
9 |
Wassoul |
941 |
319 |
190,39 |
0,60 |
3 |
Ronkh |
3960 |
479 |
629,71 |
1,31 |
9 |
Kheun |
1307 |
116 |
186,75 |
1,61 |
3 |
Diadiam |
715 |
239 |
206,15 |
0,86 |
3 |
Total |
15 508 |
2 557 |
3 098,56 |
1,21 |
39 |
Source : Données SAED 2005
repartition des superficies aux villages
6%
38%
20%
6%
3%
20%
7%
1
2
3
4
5
6
7
Figure 2 : répartition des superficies aux villages
2.2) Les organisations paysannes
-
L'union hydraulique
L'union des OP de Boundoum a été créée en 1991. Elle regroupe trente neuf (39) Sections Villageoises (SV), six GIE et sept (7) Groupements Féminins (GPF). Son siège social se trouve à Diawar.
Avec comme vocation initiale de piloter l'agriculture et la gestion des aménagements hydro agricoles, l'union a vu son objet s'étendre vers un appui aux GIE et SV membres à travers la fourniture de bon nombre de services tels que l'approvisionnement en eau et sa gestion, l'octroi d'intrants agricoles et de crédit, l'entretien des canaux. L'union assure
d'autres activités :
- L'exploitation et l'entretien des stations de pompage (irrigation et drainage).
- Elle dispose d'une commission « matériel » qui a pour charge la gestion et l'entretien des locaux et des magasins de l'union, des équipements et du matériel de bureau, du véhicule
de transport de l'union.
- La commission « commercialisation » assure le suivi de la collecte du paddy, de son décorticage et de sa vente pour le remboursement de la redevance hydraulique et des avances
effectuées sur intrants par l'union. Elle se charge également de suivre les opérations de
commercialisation entre l'union et les riziers.
- La commission « adduction d'eau potable » (AEP) est responsable de la gestion des
différents systèmes d'adduction d'eau potable installés dans les villages du casier.
Loin de se limiter à ces différentes tâches, l'union entretient des relations plus ou
moins privilégiées avec des partenaires comme :
- la SAED : Appui-conseil ;
- la CNCAS : Crédit de campagne ;
- la F.P.A (Fédération des Périmètres Autogérés) : Affiliation ;
- l'union des coopératives ;
- l'union de Boundoum-Barrage ;
- etc.
Le fonctionnement de l'union repose essentiellement sur la
redevance hydraulique payée par
les OPB comme source unique de
financement. En plus de cela, il y a les organes de décision
qui sont
au nombre de trois : le bureau exécutif de 12 membres, le conseil
d'administration
composé de 53 membres et l'assemblée
générale d'environ 203 membres mandatés par
les
différentes sections villageoises.
- Les OP de base
Les OP de base sont chargées de la maintenance des
aménagements terminaux, l'acquisition
et la gestion du crédit
et la mise en valeur agricole. Ces différentes tâches sont
définies par un
contrat qui lie les OP de base à leur Union.
Suivant cette logique les organisations paysannes
de base assurent les
fonctions suivantes :
- Recenser les expressions de besoins, dresser des
demandes de crédit qu'on soumettra au visa
technique de la SAED et
négocier le crédit nécessaire auprès des structures
de crédit locales ;
- Rendre compte l'Union de tous les
éventuels problèmes de leurs membres et de leur
organisation
(par exemple retard au niveau de l'approvisionnement en semence, etc.) ;
-
distribuer les intrants et recouvrir les exigibles auprès des membres
débiteurs ;
- maintenir en état les aménagements
terminaux, c'est-à-dire ceux qui sont à l'intérieur de
la
maille hydraulique de leur groupement ;
- etc.
2.3) Les relations avec les partenaires
extérieurs
a) L'accès au
crédit
A la suite de Peter Torekens, dans un film réalisé par Jean Michel D'Estaing sur la riziculture au niveau de la vallée du fleuve Sénégal, nous pouvons dire que le crédit est d'une importance capitale pour le démarrage de la campagne.
Pour le cas de Boundoum, l'union ne prend pas de crédit. Ce sont les sections villageoises qui le font. Sur ce crédit, elles paient à l'union le service de l'eau. Mais pour être
bénéficiaire du crédit, il faut remplir un certain nombre de conditions : être dans une
organisation reconnue juridiquement (GIE), avoir un compte au niveau de la CNCAS,
disposer du visa technique attesté par la SAED, etc.
Il y a également d'autres conditions d'accéder au crédit qui, cependant, sont jugées
très subjectives : par exemple il faut que la banque ait confiance en l'individu.
Ce crédit doit être obligatoirement être
remboursé même en cas de calamité majeure ou
agression
agricole (péril acridien, attaque d'oiseaux, etc.) d'où la
nécessité pour les paysans
de la cuvette de disposer d'un fonds de calamité.
Malheureusement il n'y en a pas à
Boundoum.
b) Relation avec la SAED
La SAED est la société de développement
qui encadre l'union. Après le transfert de 1991, elle
ne s'est pas
totalement désengagée. En fait, il y a un contrat de concession
qui la lie avec
l'union des OP de Boundoum. Mais ce contrat est d'une
durée indéterminée. Elle a à sa
charge trois
missions :
- Encadrement technique et formation des membres de l'Union ;
- Encadrement de la Section Villageoise pour l'entretien et la gestion du périmètre ;
- Contrôle périodique de la gestion technique et financière de l'Union.
D'ailleurs un conseiller agricole représentant la SAED est basé à Boundoum-Barrage.
L'intervention des prestataires de service survient surtout dans le cadre de certains travaux hors de la portée de l'union. Par exemple, pour les travaux d'entretien des stations de
pompage et de renouvellement des équipements hydromécaniques, l'union fait appel à
l'expertise de la DAM.
Les autres prestataires de services intéressent le plus les sections villageoises qui forment ce qu'on appelle Union Locale (UL) à l'intérieur de chaque village et agissent à
l'occasion du travail du sol, de la récolte
(mécanique) et du battage (les engins que la
population locale
appelle << bourga>> voir photo 2). Ces fournisseurs sont
en général des
privés ou des organisations de producteurs qui disposent du matériel agricole.
. |
Photo 2 : une batteuse « bourga »
B- Mise en valeur et contraintes à l'exploitation dans l'aménagement de Boundoum
1- La mise en valeur
Généralement, l'aménagement n'est cultivé qu'en hivernage et avec 100% du riz. Le tableau ci-dessous montre que de 1991 à 1996, la mise en valeur au niveau du casier était marquée par des cultures d'hivernage et de contre-saison chaude (double culture). Cela peut s'expliquer par le fait que la réhabilitation venait de débuter et que l'aménagement fût remis en neuf. Mais il convient de signaler que le riz est la seule culture pratiquée dans le casier. Après 1999, les paysans du casier ont cessé de pratiquer la culture de contre saison et cela jusqu'en 2005. Cette non mise en valeur était le résultat d'un dysfonctionnement de l'Union qui, face à l'extension de ses fonctions au-delà de ses prérogatives normales, s'était retrouvée
dans un climat de difficultés pour ce qui était de ses relations avec ses partenaires.
Face à cette situation de crise, la SAED avait jugé nécessaire de procéder à une
opération d'audit du fonctionnement de l'Union et
à une restructuration en 2002/2003. Ce
réaménagement a
entraîné la mise en oeuvre d'un programme de redressement et de
relance de
la mise en valeur dont la mise en application n'a été effective qu'en 2004/2005 puis
consolidée par le retour de la double culture en 2005/2006.
Tableau 7 : la mise en valeur au cours de cette période
Années |
Hivernage |
Contre Saison Chaude |
|||||
Sup.(ha) |
Rdt. (t) |
Prod. (t) |
Intensité |
Sup. |
Rdt. (t) |
Prod. (t) |
|
1991/1992 |
825,70 |
5,40 |
4458,78 |
1,98 |
825,70 |
5,00 |
4128,50 |
1992/1993 |
784,06 |
6,30 |
4939,58 |
0,95 |
_ |
_ |
_ |
1993/1994 |
789,29 |
6,80 |
5367,17 |
1,50 |
452,17 |
5,01 |
2265,37 |
1994/1995 |
1456,64 |
5,30 |
7720,19 |
1,38 |
759,01 |
5,00 |
3795,37 |
1995/1996 |
1550,58 |
5,15 |
7985,49 |
1,28 |
514,00 |
4,50 |
2313,00 |
1996/1997 |
2256,00 |
5,50 |
12408,0 |
0,95 |
_ |
_ |
_ |
1997/1998 |
3088 |
6,7 |
20636 |
0,91 |
_ |
_ |
_ |
1998/1 999 |
3088 |
6,04 |
20205 |
1,41 |
1664,7 |
4,48 |
7458 |
1999/2000 |
2884,39 |
5,40 |
15576 |
1,21 |
1200 |
6,21 |
7452 |
2000/2001 |
2635,21 |
5,20 |
13719 |
0,78 |
_ |
_ |
_ |
2001/2002 |
3080,28 |
5,50 |
16942 |
0,95 |
_ |
_ |
_ |
2002/2003 |
909,34 |
4,50 |
4092 |
0,27 |
_ |
_ |
_ |
2003/2004 |
2982,28 |
5,74 |
17118 |
0,90 |
_ |
_ |
_ |
2004/2005 |
2994 |
5,76 |
17245 |
0,90 |
_ |
_ |
_ |
2005/2006 |
3039,9 |
5,08 |
15443 |
0,92 |
_ |
_ |
_ |
2006/2007 |
2856 |
_ |
_ |
1,52 |
1291,91 |
6,83 |
8823,74 |
Source : union de Boundoum 1.1) Les rendements
Les rendements ont relativement évolué et sont plus constants en hivernage (avec une moyenne de 5,62 t/ha) qu'en contre-saison chaude où le rendement moyen tourne autour de 5,29 t/ha. Ce léger accroissement des rendements s'explique par l'emploi d'engrais chimiques qui sont des fertilisants, l'usage d'herbicides pour les mauvaises herbes et de pesticides pour les parasites. L'option pour les variétés à haut rendement (VHR) comme le Sahel 108, IR 15 29 ne doit pas être négligée pour l'explication de l'augmentation des rendements. En fait, le
Sahel 108 peut donner, si les conseils du technicien et l'itinéraire technique sont bien
respectés, des rendements de 11 t/ha.
1.2) L'intensité culturale
Dans la cuvette de Boundoum, la mise en valeur est caractérisée par une intensité culturale qui évolue en dent de scie de 1991 à 2006 (figure 3).Durant cette période, l'intensité culturale d'une moyenne de 1,11 a été variable d'une année à l'autre. Cette variabilité est due aux facteurs qui suivent : l'accès au crédit, le remboursement des dettes, la commercialisation
de la production, l'organisation des producteurs.
2,5
0,5
1,5
2
0
1
Intensité culturale
Intensité culturale
Figure 3 : L'évolution de l'intensité culturale de 1991 à 2006.
2- Les contraintes à l'exploitation
L'exploitation au niveau du périmètre connaît de nombreuses contraintes. N'eussent été ces difficultés, les exploitants du casier pourraient faire de bons résultats. Ces difficultés ont
pour noms :
- travail du sol parfois sommaire (un seul passage de disques) ;
- une faible fertilité du sol (insuffisante quantité, non respect des dates d'épandage dû
parfois à l'impraticabilité des pistes surtout en saison des pluies) ;
- les adventices (herbes nuisibles aux cultures) ne sont encore pas très bien maîtrisés. Les
adventices peuvent entraîner une chute de rendement de plus de 50% par rapport aux
zones non infestées (DIOP, 1980), cité par M. DIAGNE, 1995.
Tableau 8 : Quelques adventices rencontrés dans le périmètre
Nom scientifique |
Nom vernaculaire (wolof) |
Oryza longistaminata |
Njem |
- le calendrier, bien vrai qu'il soit bien établi, n'est pas toujours respecté ;
- le retard de la livraison des intrants souligné par
plusieurs producteurs ;
- la non praticabilité des pistes, surtout le
tronçon Ross-Béthio-Boundoum Barrage, qui ne
facilite pas l'acheminement des intrants pendant l'hivernage ;
- le prix de l'engrais est devenu élevé. Par
exemple pour l'urée, le sac coûte 12 000 FCFA ;
- la non
maîtrise par les paysans du RIDEV (Rice Development). Le RIDEV est un
logiciel
qui fournit des instructions relatives à la planification de la campagne qui permettent de
prévoir selon la variété, le site et en fonction de la date de semi, les dates d'épandage, de
floraison, de dernier drainage et de récolte, ainsi que le taux de stérilité (Voir annexes).
Selon ce logiciel, si on sème en Septembre, l'épiaison ou floraison va se faire au mois de Décembre et le riz, sous l'effet de la fraîcheur, avorte ; ce qui se répercutera sur le rendement.
Cependant l'analyse de la mise en valeur agricole révèle des responsabilités à différentes
échelles. Ainsi à l'échelle de la
parcelle, l'exploitant respecte-t-il réellement
l'itinéraire
technique suggéré ? Au niveau
extérieur du périmètre, il y'a d'autres paramètres
à prendre en
considération comme les difficultés d'approvisionnement en intrants et la disponibilité en
matériel agricole.
L'entretien, gage d'un maintien en état des
infrastructures hydro agricoles de la cuvette, revêt
une importance de
taille. En effet, il y va non seulement de la rentabilité de tant
d'efforts
financiers, techniques, physiques, etc. consentis mais aussi et
surtout de la subsistance d'une
population de presque 20 000 personnes.
Ces travaux d'entretien, dans la mesure où ils visent
pour l'essentiel l'amélioration des
conditions de l'irrigation, alors
n'est-il pas opportun de voir dans un premier moment la façon
dont
l'eau est gérée avant de nous lancer dans leur étude ?
On est tenté de définir la notion de gestion avec
DEBACKER, cité par (A.COLY, 2004)
comme « l'administration
des biens d 'un autre et de ses intérêts avec soin, avec talent
dans le
but principal du succès ». Ce qui revient à
dire que la gestion de l'eau équivaudrait à une
situation
où il n'y aurait aucun déséquilibre (ni dans sa
circulation, ni dans l'état du réseau),
aucun problème
eu égard à la ressource eau. C'est d'ailleurs dans cette optique
qu'une étude
menée par l'ADRAO en 1990 suggérait que
« la gestion de l'eau doit inclure toutes les
activités
d'exécution et de direction concernant la distribution de l'eau,
l'entretien des
infrastructures et la gestion des conflits ».
A l'instar de tous les aménagements tertiaires, le réseau du casier est composé du
réseau d'irrigation, de drainage et des pistes. Il y a
aussi d'autres équipements qui sont
présents dans les villages
du périmètre. Il s'agit des hangars, des AEP et du réseau
électrique.
1.1) Les stations de pompage
a) La
station d'irrigation de Diawar
La station d'irrigation du casier de Boundoum se trouve à Diawar, siège social de l'union des OP. Elle est née en 1968 et édifiée sur la fameuse digue de protection construite par la MAS en 1964. Son équipement peut se résumer sur cinq (5) électropompes totalisant un
débit de 11,7 m3/s dont deux (2) pompes SULZER de 2400 l/s chacune et trois (3) pompes
FLYGT de 2300 l/s chacune.
Comme tout station de pompage pour l'irrigation, son rôle est d'aspirer des volumes d'eau et de les refouler sous une certaine pression dans les canalisations du réseau (RNEDHA,
1996).
Photo 3 : la Station de pompage de Diawar
b) La station d'exhaure de Gaéla
La station d'exhaure du casier dispose de quatre (4) pompes de 2 200 l/s chacune totalisant un volume de refoulement de 8,8 m3/s et une hauteur manométrique totale (HTM)
de 2,7m.
Le rôle essentiel de la station d'exhaure est d'assurer l'évacuation des eaux pluviales,
des eaux des vidanges stockées dans les parcelles (eau
de submersion) et des eaux de
drainages des sols en culture dans un
émissaire de drainage. Ainsi, serait-il trop dire que
d'affirmer que
la station d'exhaure permet l'assainissement du périmètre tout
entier ?
1.2) Le réseau d'irrigation et les équipements hydromécaniques
C'est un réseau en commande par l'aval. C'est-à-dire qu'il y a une vanne Avio au niveau de chaque tête. Ce réseau est constitué d'un canal adducteur de 1970 m de long. C'est
le canal qui va de la station de pompage jusqu'aux canaux primaires.
Pour les canaux principaux, on en dénombre six (6) qui
sont le BN (Boundoum Nord), le
C1A, le C1B, le C1C, le C2 et le C3. Ces
canaux totalisent une longueur de 32 948 m linéaire.
Les canaux secondaires du périmètre, d'un
linéaire de 17 003 m, sont au nombre de 15. La
troisième
catégorie de canal à savoir les canaux tertiaires compte 144
canaux qui s'allongent
sur 99 756 m. Enfin viennent les canaux quaternaires qui n'ont
pas pu être recensés à cause de
leur nombre
pléthorique et qui assurent l'alimentation en eau des parcelles.
Dans l'ensemble, tous les canaux à l'exception des quaternaires qui sont en déblai
fossé simple sur terrain naturel sont en terre compactée.
Pour assurer la sécurité des cavaliers en cas de débordement, on a mis en place trois (3) déversoirs. Des modules à masque qui sont au nombre de 130 (certains secteurs en ont 2) sont dressés sur les canaux principaux et desservent des canaux de types secondaires. Ce sont
ces derniers qui assurent l'alimentation en eau des mailles hydrauliques (environ 10 à 12
hectares).
Photo 4 : un module à masque
Nous avons en dehors des modules d'autres ouvrages tels que les
partiteurs et ceux qui
officient pour la régulation d'où leur
nom d'ouvrage régulateur.
1.3) Le réseau de drainage
Le réseau de drainage du périmètre de Boundoum se structure de la façon suivante : cinq (5) drains primaires totalisant un linéaire de 27 301m ; dix sept (17) drains secondaires d'une longueur total de 33 710m et cent cinq ( 105) drains tertiaires d'un linéaire de 55 760m. Pour limiter les problèmes que les contraintes que le mauvais drainage causait, il s'est avéré
nécessaire d'évacuer les eaux de drainage vers l'océan par l'intermédiaire d'un chenal de
drainage appelé émissaire de drainage.
a) L'émissaire de drainage du Delta
Relié à la station de Boundoum par des ouvrages
de connexion, l'émissaire de drainage est
composé des
dépressions suivantes : la dépression de Boundoum qui fait 400ha
et la
dépression de Krankaye qui fait elle 1200ha de plus que la
première soit 1 600ha. L'émissaire
comprend un canal primaire
endigué et long de 12km. La largeur de plafond varie entre 8 et
10m
et l'eau est déversée dans les deux dépressions
déjà citées.
La création de l'émissaire s'inscrivait dans le cadre du plan de développement intégré de la rive gauche (PDRG). Le financement du projet était assuré par la KFW pour un montant de 4 Milliards 800. 000 .000 F CFA et les travaux de la première phase sont achevés en Juin
2000.
b) Les problèmes résolus par l'émissaire
Avec la réalisation de l'émissaire du Delta l'évacuation des eaux de drainage du périmètre de Boundoum depuis la station de Gaéla jusqu'au fleuve plus précisément en aval du barrage de Diama a été rendue possible. L'émissaire a également contribué à renforcer la capacité d'alimentation de l'axe Gorom-Lampsar en libérant le Gorom aval. Du point de vue écologique, ce chenal de drainage a été d'un apport considérable. En effet, le drainage sur le Ndiael qui est une zone protégée et classée au rang de patrimoine mondiale de l'humanité est
arrêté. La salinisation est réduite car les eaux stagnantes qui la favorisaient avant la
construction de l'émissaire sont aujourd'hui éliminées.
Cependant, ces bienfaits de l'émissaire ne doivent surtout pas nous faire oublier un certain nombre problèmes qu'il a engendrés. A titre d'exemple, les parcours pastoraux sont
réduits.
1.4) Les pistes et autres infrastructures
a) Les pistes
Pour le passage des engins, ou l'évacuation de la récolte, l'aménagement de pistes parait être d'une importance considérable. Les pistes dont dispose le périmètre de Boundoum
totalisent un linéaire de 236 431m. Cela se décompose comme suit :
- piste principale revêtue en latérite de 166, 750km de long ;
- piste principale revêtue partiellement longue de 4km ;
- piste secondaire non revêtue d'un linéaire de
0,9km ;
- piste tertiaire en bordure des drains non revêtue totalisant
203,381km de long.
Pour l'entretien des pistes principales, un fonds de maintenance est mis en place et cela dans le cadre de la nouvelle politique de maintenance. Ce fonds est appelé Fonds de Maintenance des Infrastructures d'Intérêt général (FOMIIG) que nous verrons plus tard.
b) les hangars
Pour le stockage de la production et des intrants, l'union des OP de Boundoum a construit sept (7) hangars et un bureau pour l'union sur financement conjoint IDA/KFW. Dans chaque village il y a un hangar où se tiennent les opérations de distribution d'engrais
d'herbicides, de semences, le pesage, etc.
c) Les AEP
L'Union des OP de Boundoum dispose aussi d'une commission AEP (Adduction d'Eau Potable). Cette commission intervient dans la gestion de l'eau en mettant en place des comités de gestion au sein des villages membres de l'Union. Ainsi, des châteaux d'eau (voir photo) sont installés dans chacun des sept villages assurant du coup l'approvisionnement des
populations locales en eau potable.
Le fonctionnement des AEP avait dès le début connu de sérieux problèmes relatifs au prix de l'eau. Face à cette situation, la solution de fixer la bassine de 30 litres à 15 F au lieu de 25 F a été finalement adoptée.
Le niveau de consommation présente deux caractéristiques majeures : d'abord il n'est
pas tellement élevé ; ensuite il varie en fonction du temps.
L'eau potable n'est généralement utilisée qu'à des fins alimentaires et pour les autres activités telles que la lessive, l'abreuvement des animaux domestiques, les ablutions et parfois
les bains et « petites toilettes », l'eau venant
directement du fleuve ou de ses défluents est
utilisée. Par
exemple pour le village de Ronkh la présence, à
côté, d'un marigot appelé Beud
fait que les habitants ne se servent de l'eau potable que pour la boisson.
La situation socioéconomique de la zone explique en grande partie la variation du niveau de consommation. En effet, ce n'est que pendant la période de récolte qu'on l'on
enregistre les forts taux de consommation. Cela découle
non seulement du fait que les paysans
voient leur pouvoir d'achat augmenter
mais aussi et surtout de l'arrivée massive des
travailleurs
saisonniers (« Sourga », les transporteurs de la production,
les commerçants, etc.).
Avec les AEP, plusieurs maladies, qui étaient liées à l'eau et qui empêchaient les producteurs qu'elles affectaient de se rendre aux lieux de travail (les champs), ont reculé. Ces maladies étaient la bilharziose, la diarrhée, la dysenterie, etc. et sont aujourd'hui devenues de vieux souvenirs. Vu cela, nous pouvons conclure que les AEP ont contribué à l'amélioration
des conditions de vie des populations du casier.
Photo 5 : Le château d'eau du village de
Ronkh
d) l'électrification rurale
La satisfaction des besoins en électricité des équipements électromécaniques des stations de pompage (irrigation et drainage) a finalement abouti à l'électrification des différents villages du périmètre de Boundoum. Des systèmes d'éclairage public
peuvent être notés dans tous les villages et la transformation du riz sera plus facile
avec l'installation de rizeries fonctionnant à partir de l'électricité.
La construction de l'émissaire du Delta, l'avènement des AEP et
l'électrification des villages qui sont des mesures
d'accompagnement de la
réhabilitation sont dans l'ensemble d'une
grande importance pour les populations du
casier de Boundoum.
3- La distribution de l'eau
La culture du riz est très sensible au manque d'eau et
nécessite, dans les conditions
pédoclimatiques du delta du
fleuve Sénégal, un apport hydrique non moins important.
La
distribution de ce liquide précieux au niveau du casier de
Boundoum se fait de la manière
suivante : c'est l'union hydraulique,
responsable de la fourniture et de la gestion de l'eau, qui
se charge du
remplissage du canal principal et laisse par la suite aux SV le choix
de
déterminer les modalités de l'irrigation. Tous les modules
qui sont branchés sur le réseau
peuvent fonctionner
synchroniquement.
A l'intérieur de la maille hydraulique, l'eau qui entre fera l'objet d'un contrôle très strict obligeant les paysans à organiser des tours d'eau. La mise en place de tours d'eau pour
éviter les dilapidations renvoie à la police de
l'eau. Pour ce faire, des aiguadiers ont été
formés et
sont chargés de passer la clé du module (les modules sont
cadenassés) d'amont en
aval ou inversement afin qu'il y ait un
respect strict du tour d'eau. L'irrigation à la parcelle
s'effectue par des prises directes ou des buses en PVC à travers le remblai des canaux.
Cependant, cette distribution pour qu'elle se fasse dans les meilleures conditions, il faut que l'état sanitaire du réseau ne fasse l'objet d'aucune lamentation. Partant de là, la porte ne nous est-elle pas ouverte pour analyser l'état du réseau ?
4- L'état du réseau
C'est surtout au niveau du réseau de drainage qu'il y'a des problèmes. En effet, une insalubrité notoire due principalement aux mauvaises herbes comme le typha caractérise ce réseau. Pour les pistes, les difficultés surviennent le plus souvent en hivernage. Par exemple, la non praticabilité de la piste principale Ross-Bethio-Boundoum Barrage rend très difficile l'acheminement des intrants en saison des pluies. Dans l'ensemble, ce sont ces quelques maux qui affectent le réseau. D'où la nécessité d'y mener, dans l'immédiat, des travaux d'entretien
si l'on veut bien sûr assurer la pérennité de l'aménagement.
Photo 6 : Un Canal de drainage envahi par les typhas australis
L'entretien du réseau est une condition sine qua non
quant à la circulation normale de l'eau.
Avant le transfert,
c'était la SAED qui assurait toutes ces fonctions. Désormais
c'est l'union
qui s'en charge à travers sa commission
aménagement et matériel. C'est cette commission qui
fait
chaque année, avec notamment l'appui de la SAED, le recensement des
besoins en termes
de maintenance. Elle valorise ces besoins, les propose au
bureau exécutif. Le bureau exécutif,
à son tour, les
propose au conseil d'administration pour validation. Si ce dernier valide
le
programme, la commission aménagement et matériel avec la
SEAD lancent un appel d'offres
pour la réalisation des travaux
d'entretien. Après dépouillement, les entreprises qui
seront
retenues commencent à exécuter les travaux en
présence des membres de la commission et
d'un technicien de la SAED
pour le suivi et le contrôle des travaux.
Parmi les entreprises qui intervenaient pour le compte de
l'Union dans le cadre de la
maintenance nous pouvons citer RAZEL, GIE
Mamadou Bâ (Ross Béthio), Entreprise
Africaine (Boundoum
Barrage), etc.
Selon la date d'intervention, nous pouvons distinguer deux types d'entretien ou de
maintenance. Il s'agit de l'entretien préventif et de l'entretien curatif.
1.1) L'entretien préventif
L'entretien préventif a lieu avant la campagne et comme
son nom l'indique, il consiste à
maintenir en état les canaux
d'irrigation (primaires, secondaires et tertiaires) et les chenaux
des eaux
de drainage et cela se fait chaque année. Quand les talus sont
affaissés ou bien quand
ils ont subi des déformations, on fait
intervenir des engins lourds comme graders pour le
réprofilage. Du
fait de la déflation, éolienne les canaux sont ensablés.
Pour corriger cela, on
fait recours à une technique
dénommée curage. Le curage peut se faire soit avec une
pelle
mécanique pour les grands canaux soit avec un camion ou grader
pour les petits canaux.
Il convient de souligner que toutes ces opérations se font en fonction des besoins
exprimés par l'union locale.
1.2) L'entretien curatif
L'entretien curatif se déroule durant la campagne et surtout en cas d'urgence. Par exemple, l'excès d'eau dans les canaux peut causer des fissures ou débordements. Il peut
également arriver que les canaux d'irrigation ou drains
soient envahis par des herbes
(enherbement) pouvant porter atteinte à
la bonne circulation de l'eau dans le réseau. La
technique utilisée par les exploitants pour faire face
à l'enherbement est le faucardage manuel.
On l'appelle faucardage
manuel parce qu'ils utilisent des faucilles pour arracher l'herbe.
Parfois, chaque exploitant est sous l'obligation de nettoyer la partie du canal correspondant à sa parcelle. Dans ce cas, l'union effectue des visites régulières sur chaque secteur hydraulique et une amande de l'ordre 50 000 FCA est infligée aux Récalcitrants.
Il y a aussi le faucardage mécanique si on utilise des engins lourds, et à cette occasion,
les SV expriment leurs besoins à l'union qui, à son tour, fait appel à des prestataires
mécanisés.
Pour les stations de pompage, que ce soit l'irrigation ou l'exhaure, chaque année, la SAED, sur la base d'un contrat de maintenance, fait une descente et vérifie les équipements électromécaniques. Pour ce faire, elle procède à des contrôles systématiques des appareils électriques et hydromécaniques une fois dans l'année. Pour les appareils mécaniques, le contrôle systématique se fait deux (2) fois par an. Il convient cependant de retenir que le
contrôle est assuré conjointement par la SAED et
l'union. A la demande de l'Union, la SAED
effectue les dépannages
électriques et les réparations d'ordre électrique ou
mécanique.
Le tableau ci-dessous résume l'opération de maintenance dans le casier.
Tableau 9 : La maintenance des infrastructures du périmètre de Boundoum
Intervention |
Ouvrages concernés |
Fréquence |
Prestataire |
Faucardage |
Canaux d'irrigation, |
Par campagne |
Exploitants |
Curage, ré profilage, |
Canaux d'irrigation, |
Annuelle |
Prestataires |
Ouvrages |
Ouvrages sur réseaux |
Selon la nécessite |
idem |
Equipements |
Station d'irrigation |
*1 fois par an pour le |
SAED par contrat de |
Source : Union de Boundoum.
La réalisation de tous ces travaux relatifs à la
maintenance a nécessité des dépenses plus ou
moins
lourdes. Ainsi, de 1998 à 2005, le montant total que l'union des OP de
Boundoum a
consacré à la maintenance se chiffre à 214
836 917 FCFA. Mais 79% de cette somme est
alloué à la
maintenance préventive soit 170 516 919 FCFA. Cela s'explique par le
fait que
l'union ne souhaite qu'aucun problème ne soit
rencontré au cours de la campagne.
Tableau 10 : Les dépenses effectuées sur la maintenance (en FCFA)
Année |
Terrassement |
Terrassement |
Génie civil |
Faucardage |
Total |
||||||||||
1998/1999 |
28 |
147 |
000 |
0 |
0 |
4 |
205 |
000 |
32 |
352 |
000 |
||||
1999/2000 |
25 |
883 |
384 |
0 |
1 |
842 |
000 |
2 |
600 |
000 |
30 |
325 |
384 |
||
2000/200 1 |
50 |
790 |
650 |
389 |
048 |
1 |
240 |
000 |
7 |
582 |
660 |
60 |
002 |
358 |
|
2001/2002 |
25 |
300 |
575 |
722 |
150 |
3 |
389 |
000 |
0 |
29 |
411 |
725 |
|||
2002/2003 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
||||||||||
2003/2004 |
18 |
571 |
310 |
2 |
028 |
490 |
3 |
383 |
450 |
5 |
383 |
350 |
29 |
366 |
000 |
2004/2005 |
21 |
824 |
000 |
1 |
236 |
550 |
1 |
583 |
900 |
8 |
734 |
400 |
33 |
378 |
850 |
Total |
170 |
516 |
919 |
4 |
376 |
238 |
11 |
438 |
350 |
28 |
505 |
410 |
214 |
836 |
917 |
Source : SAED
C'est la somme que doit payer chaque paysan qui irrigue ou draine à partir des réseaux d'irrigation ou de drainage de l'aménagement. La redevance rémunère les efforts fournis par l'Union dans le cadre de la distribution de l'eau et lui permet de couvrir les frais suivants :
- Fonctionnement (salaires, indemnités, électricité, entretien véhicules, carburant,
déplacements) ;
- Renouvellement et grosses réparations (DAT) ;
Entretien des parcelles, des canaux et des digues.
Suite à l'application de la nouvelle politique de
maintenance en 2003/2004, le coût
hydraulique sera revu à la
hausse. En effet, le périmètre de Boundoum est assujetti au
fonds
de maintenance des adducteurs et de l'émissaire du Delta
(FOMAED). Le montant de la
redevance pour le service de drainage est de 16
000 FCFA par hectare et par an. Aujourd'hui
la redevance hydraulique est de
75 000 FCFA par hectare.
Tableau 11 : La décomposition de la redevance hydraulique.
Elément |
Montant à l'hectare (F.CFA) |
|
Renouvellement et grosses réparations |
20 |
000 |
Réfection canaux par piste |
10 |
000 |
Réfection parcelles |
10 |
000 |
Fonctionnement (électricité,
carburant, |
19 |
000 |
FOMAED |
16 |
000 |
TOTAL |
75 |
000 |
Source : d'après entretien avec Abdoulaye Diop, comptable de l'union.
Il est à signaler que le coût hydraulique a beaucoup évolué au niveau du casier. Avant la concession, il était fixé à 41 000 FCFA par ha net. De 50 000 FCFA après le transfert, il sera porté à 60 000 FCFA avec la dévaluation du FCFA survenue en 1994.
De cette analyse, on peut retenir qu'à Boundoum, on consacre beaucoup d'efforts à la
maintenance. Cependant cette dernière souffre de problèmes financiers pour être bien
pratiquée. Selon M. Abou Ndao (Responsable de
l'opération de Boundoum), les fonds
destinés à
l'entretien sont insuffisants et cela résulte du fait que l'union
consomme plus dans
la rubrique Fonctionnement au
détriment des autres (exemple sur 50 000 000FCFA qu'elle
devait
verser sur DAT, elle n'a versé que 12 000 000FCFA. Donc le
fonctionnement pèse
lourd).
Face à cette situation, des mesures idoines sont à adopter dans l'immédiat afin d'assurer la préservation de l'aménagement et de la production. L'union doit dans un premier temps mettre l'accent sur le respect des principes normatifs (l'utilisation) de la redevance car
c'est l'avenir de l'aménagement qui en jeu. Ensuite une importance doit être accordée à la
pérennisation du périmètre.
La maintenance, gage de la performance des différents ouvrages réalisés et de la préservation de leur efficience globale, est une condition indispensable d'obtention de bons
rendements.
En 1997, l'Etat du Sénégal, soucieux de prendre à bras le corps la maintenance, a mis en application de maintenance des aménagements hydro agricoles. Cette option s'explique par plusieurs raisons dont nous essayerons d'analyser les plus déterminantes. Il s'agit des échecs
de l'ancien système de maintenance, de l'avènement de la décentralisation et des pressions
exercées par les bailleurs de fonds.
1.1) Les insuffisances de l'ancien système de maintenance des aménagements hydro agricoles
Les échecs voire les insuffisances notées dans l'ancien système de maintenance des
aménagements hydro agricoles étaient telles que
l'Etat du Sénégal s'est vu être sous
l'obligation de
revoir sa manière de faire en termes de maintenance. En fait,
l'opération de
maintenance, dans toute la vallée du fleuve
Sénégal, se faisait à la sauvette ou encore
avec
hâte et de façon irrégulière. En plus, il
n'existait aucun fonds pouvant cautionner les efforts
fournis dans ce domaine. Personne n'était disposé à mettre ses sous dans l'entretien des
infrastructures. Cela était dû en grande partie au fait que les paysans accordaient plus d'intérêt
à la production qu'à la pérennité des infrastructures hydro agricoles.
Par ailleurs, l'argent mis dans les NEG (Note d'Entretien et de Gestion) n'était pas toujours suffisant pour permettre aux unions concessionnaires de renouveler leurs équipements. Et très souvent, certaines unions n'ont pas pu maintenir en état leurs
équipements en raison des pressions exercées par
certains usagers qui ne pouvaient plus avoir
accès à la CNCAS.
Cela se traduisait en général, par le détournement des
provisions
constituées pour le renouvellement à d'autres fins. Un tel état de fait contribuait sans doute à
fragiliser leur situation.
Toutes ces raisons ont stimulé l'Etat du Sénégal à réfléchir sur les voies et moyens à mettre en oeuvre pour prendre en charge de manière beaucoup plus sérieuse l'activité de
maintenance.
1.2) L'avènement de la loi sur la décentralisation
En 1996, intervient au Sénégal la loi sur la décentralisation. Cette loi a vu le renforcement des compétences des communautés rurales devenues collectivités locales et qui ont pour mission d'organiser l'aménagement de leurs terroirs. Désormais la collectivité locale
est responsable de la gestion de ces propres ressources naturelles (l'eau, la terre, etc.).
Selon cette loi, ce sont les conseils ruraux qui détiennent l'essentiel des moyens de pression sur les usagers défaillants, essentiellement par la possibilité de désaffecter les terres. Et elles doivent être consultées dans les activités relatives à la maintenance des infrastructures
hydro agricoles de leurs terroirs.
1.3) La pression des bailleurs de fonds
Les bailleurs de fonds (Banque Mondiale, KFW et AFD) ont joué un rôle considérable dans la définition d'une nouvelle politique de maintenance. En effet, s'étant rendus compte de la non rentabilité des moyens financiers qu'ils investissaient dans la filière agricole suite à des
défauts d'entretien, ces derniers ont
suggéré à l'Etat du Sénégal qu'il fallait
réformer le
système d'entretien en vigueur. Les bailleurs
stigmatisaient aussi la formule « tout par l'Etat
et rien par les paysans » : les paysans ne participaient pas financièrement aux travaux
d'entretien et c'était l'Etat qui assurait tout.
Dans leur plan d'actions, ils préconisaient la mise en place d'un fonds d'entretien dont l'organisation, le fonctionnement et le financement seront définis dans le cadre d'une étude à mener sur la base de termes de référence à soumettre à l'ensemble des parties concernées.
Suite à l'analyse approfondie de ces facteurs, l'Etat Sénégalais et ses partenaires au développement ont adopté le plan d'actions de Ndiaye en 1997. Ce plan aboutira à la mise en place, en Janvier 1998, d'un nouveau dispositif de maintenance caractérisé par la création
d'une Division autonome avec pour mission la maintenance des infrastructures hydro
agricoles (DAM) ainsi que le lancement d'une étude pour la définition de la nouvelle
politique de maintenance. Cette étude prévoit également la mise en place de fonds de
maintenance.
La DAM est installée à Ross-Béthio dans les anciens locaux de la SAED. Elle a pour
mission principale de :
- assurer la maîtrise d'ouvrage
déléguée des travaux de maintenance des infrastructures
hydro
agricoles (adducteurs, drains, stations de pompage, équipements
électriques et
hydromécaniques, pistes et digues) sous la
responsabilité de la SAED ;
- assurer l'exécution des contrats
de maintenance conclus avec les unions hydrauliques pour
les installations
hydro agricoles qui leur sont transférés ;
- assister,
à la demande, les unions et les autres irrigants privés pour la
maintenance de leurs
infrastructures ;
- fournir le conseil et les
services techniques nécessaires aux unions hydrauliques et
aux
privés pour les décisions de renouvellement ou
d'investissement en équipement
électrique,
électromécanique et hydromécanique
ainsi que leur réalisation.
Les différents fonds de maintenance qui sont concernés par cette étude sont : le FOMAED (Fonds de Maintenance des Adducteurs et Emissaires de Drainage), le FOMUR
(Fonds Mutuel de Renouvellement des stations de pompage des
équipements
hydromécaniques), le FOMPI (Fonds de Maintenance
des Périmètres Irrigués) et le FOMIIG
(Fonds de Maintenance des Infrastructures d'intérêt Général).
Dans le cadre de la nouvelle politique de maintenance, l'Etat souhaite atteindre entre
autres objectifs :
- l'évolution de la SAED vers des fonctions de prestataires de service rémunéré par les
usagers et par l'Etat ;
- les usagers et les conseils ruraux seront bien impliqués dans la gestion des
aménagements hydro agricoles ;
- le renforcement des bases juridiques des relations qu'entretiennent la puissance
publique et les unions d'usagers concessionnaires des périmètres publics ;
- le développement et l'usage d'outils de gestion et de suivi tels que le Répertoire des
ouvrages et la Base de suivi de la maintenance (Annexes) ;
- l'intensification de la culture irriguée, sous l'effet d'une redevance payable progressivement à l'hectare affecté (redevance FOMAED et provisions à verser au FOMUR) ;
- une plus grande efficacité de gestion et de mise en valeur des aménagements hydro
agricoles grâce notamment, à la formation prévue pour tous les acteurs concernés (usagers,
conseils ruraux et autres personnels de la SAED) ;
- le développement des activités de PME dans la maintenance des aménagements grâce à une programmation plus efficace et mieux étalée dans le temps des travaux, et la sécurisation des ressources financières dédiées à la maintenance.
Pour réussir la maintenance des infrastructures hydro agricoles, plusieurs fonds ont été
constitués. Ces fonds seront donc destinés
à financer l'entretien des aménagements
structurants, des
périmètres et équipements hydrauliques et des
infrastructures d'intérêt
général.
1.1) Les aménagements
structurants
On appelle aménagement structurant tout aménagement hydro agricole dont la vocation
est de desservir d'autres aménagements,
généralement avec un objectif unique (adduction
d'eau,
drainage, circulation ou protection contre les crues). Dans la vallée du
fleuve Sénégal,
ces types d'équipement sont au nombre de sept (7) : les adducteurs Gorom-Lampsar,
Ancienne Taouey, Ngallenka Amont, Dioulol, et Diamel et les émissaires de drainage du
Delta et de Namardé.
Pour la maintenance de ces ensembles, un fonds dénommé FOMAED est constitué. Ce fonds recevra les redevances payées par les usagers et l'Etat apportera la différence sur la base des coûts normalisés annuels de maintenance.
La redevance à percevoir auprès des usagers est de 14 000 FCFA par hectare net et par an pour le service de d'adduction et varie de 16 000 à 18 000 FCFA par hectare net et par an
pour le service de drainage. Les contributions de l'Etat seront versées au prorata des
redevances recouvrées auprès des usagers.
Photo 7 : Travaux de faucardage manuel sur un
adducteur
1.2) Les périmètres et équipements
hydrauliques
Pour le financement de la maintenance des périmètres (périmètres publics transférés,
périmètres publics non transférés
ainsi que les PIV de première génération) et
des
équipements hydrauliques (station de pompage et
équipements hydromécaniques), on a mis
en place deux fonds. Il s'agit du FOMUR et du FOMIIG.
Le FOMUR est un instrument d'orientation et de contrôle du gros entretien et renouvellement (GER) des périmètres publics transférés. Il doit également permettre d'assurer une meilleure rémunération aux provisions constituées que les DAT utilisent actuellement. Ce fonds sera alimenté par les provisions constituées par les usagers pour le renouvellement des
équipements des périmètres publics
concédés. La part de l'Etat est prévue pour financer
en
partie les dépenses de GER dans les périmètres
transférés mais structurellement déficitaires.
Le FOMPI est destiné à financer les travaux d'entretien des grands périmètres publics non transférés et à contribuer au financement du gros entretien et renouvellement des groupes moto pompe et réseaux des PIV de 1ière et 2ième génération sur la base de 5% par an des GMP et superficies concernées. Les contributions de la puissance publique sont conditionnées par une garantie de mise en culture et une participation financière des usagers de ces périmètres à
leur mise en état.
1.3) Les infrastructures d'intérêt général
La maintenance des pistes rurales, des digues protégeant des lieux d'habitation ou
plusieurs périmètres irrigués ainsi que
toutes les infrastructures sur lesquelles se font les
transports des
intrants et de la production, les axes hydrauliques naturels ne faisant pas
l'objet
d'aménagements visant à la desserte de
périmètres irrigués, sera financée par le
FOMIIG.
C'est un fonds qui est constitué exclusivement des
contributions de l'Etat.
2- La gestion des fonds et utilisation des ressources 2.1) La gestion des fonds
Pour permettre à la nouvelle politique de maintenance des aménagements hydro agricoles de porter ses fruits, les fonds doivent être gérés de manière compétente. Cependant, les fonds de maintenance, puisqu'ils ne sont pas alimentés de la même manière présentent quelques différences dans leur mode de gestion. Ainsi, le FOMAED est géré par la SAED mais sous le contrôle des usagers ; le FOMUR, bien vrai qu'il n'est pas encore fonctionnel, sera administré par un représentant des usagers avec un contrôle de la SAED ; la gestion du FOMPI est assuré par la SAED à partir des contributions de l'Etat ; c'est la SAED qui se
charge également de la gestion du FOMIIG mais les travaux ne sont engagés qu'après
délibération officielle des conseils ruraux et approbation de l'autorité compétente.
2.2) L'utilisation des ressources
Les fonds de maintenance ne sont pas utilisés n'importe comment. Ainsi ils sont
destinés à financer :
- tout types de travaux d'entretien des infrastructures concernés ;
- le renouvellement des équipements installés sur ces infrastructures ;
- la rémunération de la maîtrise d'oeuvre (études et contrôle des travaux de
maintenance) correspondant, soit 7% du montant hors taxes des travaux réalisés ;
- la rémunération de la maîtrise d'ouvrage assurée par la Direction Autonome de la
Maintenance (DAM), au tarif de 2,5% du montant hors taxes des travaux réalisés ;
- le remboursement éventuel des frais de déplacement des délégués des comités
d'usagers et leurs représentants à la commission des marchés de la SAED ;
- les frais de procédures éventuellement engagées pour le recouvrement de la
redevance, à l'exception des coûts internes à la SAED ;
- les frais d'audit des fonds éventuellement demandés par les comités d'usagers.
Tout fonds destiné à la maintenance d'une infrastructure donnée ne peut pas être
employé pour la maintenance d'une autre infrastructure. 3- Les comités d'usagers
Un des bienfaits de la nouvelle politique de maintenance et qui est loin d'être
négligeable est la mise sur pied de comités
d'usagers. Ces derniers ont pour mission
principale d'assurer le suivi et
l'usage de la dotation de l'Etat et de la gestion de la redevance
perçue auprès des usagers. Ainsi chaque adducteur et émissaire de drainage dispose d'un
comité d'usager.
Les comités d'usagers comprennent : des usagers agricoles directement raccordés (souvent des Unions hydrauliques) disposant d'un branchement sur les aménagements hydro
agricoles structurants concernés ; des entreprises
n'utilisant pas l'eau à des fins principales
d'irrigation, mais
prélevant ou rejetant de l'eau dans ces aménagements et des
conseils ruraux
de la zone concernée.
Puisque la nouvelle politique privilégie le dialogue entre acteurs, les comités d'usagers
donnent leurs points de vue et parfois prennent des
décisions relatives aux travaux de
maintenance. Donc ils ont des
attributions consultatives et décisionnelles que nous tenterons
d'étudier.
3.1) Les attributions des comités
d'usagers
a) Les attributions consultatives
Afin de permettre aux usagers de se sentir carrément impliqués dans la maintenance
des aménagements hydro agricoles, un certain nombre
d'attributions leurs sont conférées.
Cela peut donc être
salué comme une approche participative de gestion. Ces attributions
sont
entre autres :
- la participation à l'identification de tous les
besoins en terme de maintenance ;
- la fourniture de propositions sur les
programmes annuels et pluriannuels de
maintenance et sur les fonds qui s'y rapportent ;
- donner un avis sur l'inventaire des surfaces redevables établis par la SAED ;
- la proposition de mesures concernant le recouvrement des redevances auprès des usagers et notamment l'examiner et la prononciation sur les demandes de dégrèvement de
redevance faites par les usagers, etc.
b) Les attributions décisionnelles
Les prérogatives des comités d'usagers ne sont pas uniquement d'ordre consultatives,
il existe d'autres à caractère décisionnel. Parmi ces derniers on peut retenir :
- la demande ou l'interdiction à la SAED (avec les Conseils Ruraux) de lancer des procédures de désaffectation des terres ou de saisie sur les ressources ou sur les biens des
usagers ;
- la participation au choix des bureaux d'études et des entreprises (participation à la commission des marchés de la SAED au même titre que les représentants de la SAED)
intervenant dans la maintenance des aménagements de leur ressort ;
- la saisie des autorités de tutelle de la SAED en cas d'insuffisance du service fourni ou de la gestion déficiente des fonds destinés à la maintenance des aménagements de leur
ressort.
3.2) La structuration des comités d'usagers
Les comités d'usagers sont composés d'une assemblée générale, d'un conseil des
délégués et des commissions.
L'Assemblée Générale regroupe les usagers de chaque comité, avec des sous assemblées générales autour de sous-ensembles hydrauliques en fonction de la diversité des situations physiques et socio-économiques.
Le Conseil des Délégués est élu par l'Assemblée Générale avec un mandat qui dure
trois ans renouvelables.
Les Commissions sont constituées soit par sous-ensemble hydraulique et, dans ce cas, prévues par l'arrêté interministériel, soit selon des thèmes laissés à l'initiative des comités.
Etat Usagers
Redevance hydraulique
Financement du
Service public
Redevance FOMAED
SAED DAM
Budget Travaux de main- Unions d'usager
tenance, appui-conseil,
formation, contrôle. Gestion
Travaux de maintenance
Adduction, drainage
Légende
:
Prestations
Rémunération acteurs
Aménagements structurants et D'intérêt général
(adducteurs, émissaires, pistes, digues, etc.)
Aménagements terminaux ( périmetres)
Figure 3 : Schéma de l'organisation de la maintenance
4- Les réunions de sensibilisation
Dans le cadre de la mise en place des fonds de maintenance, la SAED a développé des mesures incitatives, C'est dans ce cadre que des réunions ont été programmées et tenues avec le dispositif SAED. La DAM avait multiplié en grand nombre tous les documents relatifs aux
fonds pour les mettre à la disposition de tout le dispositif pour qu'il puisse s'imprégner
davantage des tenants et aboutissants de ces divers fonds et convaincre par voie de
conséquence les producteurs à participer à leur établissement.
Par la suite, la DAM avait également pris l'initiative d'organiser des réunions de sensibilisation au niveau de l'ensemble des villages où il y a des périmètres publics sur les enjeux des fonds de maintenance et de leur importance. Ainsi les usagers de ces
aménagements étaient suffisamment informés
voire mise au parfum de la nouvelle politique
de maintenance.
Cependant, l'information avait des problèmes pour passer avec les producteurs privés
malgré les nombreuses réunions.
Dans cette série de réunions, il a noté que les communautés rurales n'ont pas été en
reste. En effet, en rapports avec les conseils ruraux, la DAM a
tenu des rencontres de
sensibilisation dans leurs principaux locaux.
Les travaux d'entretien des infrastructures hydro agricoles sont réalisés en fonction des programmes bien définis communément appelés programmes annuels de maintenance. Chaque année, on donne l'ordre aux différentes Délégations d'établir un programme pour la mise en bon état de fonctionnement du patrimoine aménagé. Pour ce faire, on organise une rencontre réunissant les représentants du comité des usagers, de la SAED et du conseil rural et dans laquelle on fait une évaluation des activités de l'année précédente afin de faire jaillir les priorités. Ce sera sur la base de ces dernières et en fonction du budget alloué (par exemple pour l'année 2006, le budget se chiffrait à 188 113 417FCFA, DAM cf. réunion) qu'on lance
le programme.
Une fois le programme de maintenance lancé, la DAM en parfaite collaboration avec
la DAGE établie et lance un dossier d'appel d'offres. En
réponse à cet appel d'offre, des
entreprises ayant des
expériences dans le domaine de la maintenance réagissent en
faisant des
prestations de services.
Dans le cadre des travaux d'entretien qui se font annuellement sur les infrastructures hydro agricoles, plusieurs entreprises interviennent dans le périmètre de Boundoum. Parmi ces dernières, nous pouvons citer EGECAM (cette entreprise a été créée par des anciens de
RAZEL), le GIE THAYTOU, Equip Plus, etc.
Cependant avant que les travaux n'aient lieu, des contrats doivent être au préalable
signés par la SAED et l'union hydraulique d'où les contrats de maintenance.
1.1) Les contrats de maintenance
Dans le cadre de l'entretien préventif il y a un contrat qui lie la SAED et les unions
concessionnaires. Ce contrat peut soit intéresser les
services d'adduction et de drainage
(contrat FOMAED), soit intéresser
les stations de pompage. Dans la pratique un contrat de
maintenance avait été signé par l'union des OP de Boundoum et la SAED en 1999. Son
analyse nous permettra de comprendre réellement ce qui a été fait dans le casier de
Boundoum. Ce contrat était relatif à la
maintenance des équipements
électriques,
électromécaniques et
hydromécaniques. Dans tout cela la SAED avait pour mission d'assurer
des prestations de services que l'union devait rémunérer.
a) Les prestations de services de la SAED
En premier lieu, la SAED avait procédé à un contrôle systématique électrique consistant à vérifier et au besoin à remettre en état toute la partie électrique des stations de pompage (moyennes et basses tensions) ainsi que ses automatismes et sa régulation.
Ensuite il y a eu un contrôle systématique mécanique qui consistait quant à lui à
vérifier l'état des diverses machines et
appareillages tout en assurant leur entretien. En
présence du
contractant (M. Brahim Niang, président de l'union d'alors) une
opération de
mise en service avait été faite. Cette
mise en service permettait de mettre en marche les
installations au début de chaque campagne d'irrigation et d'en vérifier leur bon
fonctionnement.
Après cela, un contrôle des appareillages hydromécaniques du réseau s'était opéré. Ce
travail avait pour objectif de vérifier leur bon
fonctionnement, de procéder aux différents
réglages et
d'effectuer l'entretien courant des vannes de garde, des vannes de
sectionnement,
des modules à masque.
Enfin, nous avons les dépannages et réparations. A la demande de l'union, la SAED avait effectué les dépannages électriques et les réparations d'ordre électrique ou mécanique dans les stations ainsi que les réparations des appareillages hydromécaniques sur le réseau gravitaire de distribution. Si on ne peut pas réparer un matériel sur place, on l'amène au
niveau de la DAM.
b) La durée des travaux
Le contrôle électrique systématique des stations de pompage est réalisé une fois par an
tandis que le contrôle mécanique se fait deux fois
par an avant et après chaque campagne
d'hivernage. Pour les
appareillages hydromécaniques du réseau, le contrôle a lieu
une fois par
an. Mais la SAED tenait à informer à l'avance, le
contractant de la date de ces trois contrôles.
La mise en service des stations quant à elle, est faite avant chaque campagne d'irrigation à la demande du contractant. Les dépannages électriques sont effectués dans un
délai maximum de deux jours. Les réparations sont
faites après l'aval du contractant sur le
devis correspondant qui,
outre le coût, précise également le délai global
d'intervention, le plus
bref possible.
2- Le coût des prestations
Toutes ces opérations : contrôles systématiques (électrique et mécanique), mises en
service des stations d'irrigation et de drainage ainsi que le
contrôle des appareillages
hydromécaniques du réseau
d'irrigation sont rémunérées par une redevance
forfaitaire. C'est-
à-dire que ces travaux se déroulent dans
la Délégation de Dagana, Podor, Matam ou de Bakel,
la redevance reste la même. La rémunération couvre également :
- l'intervention du personnel de la SAED sur simple demande
à tout moment et cela dans le
cadre du régime d'astreinte ;
- il peut arriver que besoin se fasse sentir pour que l'on
procède à un diagnostic avant la
réparation et le cas
échéant avant dépannage ;
- parfois les délais de livraison de pièces
détachées proposées par le fournisseur sont longs
et
pour pallier cela, la SAED dispose d'un magasin de stockage de
pièces et machines (groupes
d'électrogènes,
électropompes, transformateurs, etc.) ;
- la répercussion au contractant des conditions
commerciales consenties à la SAED par ses
fournisseurs
agréés ;
- les pompistes, les aigadiers, etc. bénéficient
d'une formation à l'occasion de toutes
prestations ou visites de la
SAED ;
- le conseil pour toutes décisions techniques que le
contractant sera amené à prendre lors ou
en cours de campagne
ou lors de son assemblée générale annuelle ;
-
l'appui-conseil nécessaire face au fournisseur si des anomalies sont
constatées au niveau de
la qualité du produit, des conditions
de garantie ou de la facturation ;
- la garantie de résultats dans
les jours suivants les dépannages et réparations
effectués.
Le montant de la redevance (R) sera calculé sur un coût unitaire par pompe ou bien groupe électropompes (GEP) de 62 000FCFA. Puisque l'union disposait en 1999 neuf (9)
GEP alors :
R99 = 62 000FCFA * 9 = 558 000FCFA.
R renvoie à la redevance forfaitaire et 99 à l'année 1999.
Le dépannage électrique est aussi facturé sur la base d'un forfait (F) avec l'application
d'un prix unitaire à la demi journée de 10 000FCFA.
Il est important de noter que cette somme couvre tous les frais de main-d'oeuvre et de déplacement quelque soit la distance parcourue et le temps passé dans l'installation par l'équipe de la SAED.
On a ainsi : F 99 = 10 000FCA * nombre de demi journées.
Le coût d'une réparation (H) sera facturé sur la base d'un devis. Le devis tient compte
du coût de la main-d'oeuvre, du déplacement et des fournitures nécessaires pour la réparation.
Les frais sont calculés par application d'un prix de 3
000FCA. Le nombre d'heures est le
temps effectivement passé par
l'équipe de la SAED pour faire cette réparation.
H 99 = 3 000FCFA * nombre d'heures.
Le contractant se libère des sommes dues pour l'exécution de ce contrat par virement au compte ouvert auprès de la CNCAS, agence de Saint-Louis ou par chèque ou encore à la
caisse de la DAM, dés réception des factures établies par la SAED conformément aux
dispositions suivantes :
La redevance R 99 est facturée le 01 Août et payable au plus tard le 01 Février 2 000,
fin de la campagne d'hivernage.
Les réparations H 99 sont facturées au fur et
à mesure de leurs réalisations.
Les dépannages F 99
sont facturés à la fin des campagnes d'irrigations qui existent
dans
l'année. C'est-à-dire : hivernage (01 Février) ;
contre saison froide (01 Avril) et contre saison
chaude (01 Juin).
Le contactant doit s'acquitter de ces redevances un (1) mois après avoir reçu les
factures. Passé ce délai, il subira des sanctions de la part de la SAED.
Dans le cadre de contrat aucun conflit digne de ce nom n'avait été noté. Mais nous
tenons à signaler à l'attention des décideurs et chercheurs qui s'intéresseraient à cette
thématique que si des difficultés surgissent
entre les deux protagonistes, une solution à
l'amiable sera
trouvée. En l'absence de conciliation, les litiges pouvant naître
de l'application
d'un contrat seront soumis au jugement du tribunal régional de Saint-Louis.
Hormis ce type de contrat, nous pouvons avoir d'autres que la SAED paraphe avec les autres acteurs de la maintenance des infrastructures hydro agricoles à savoir les usagers, les
conseils ruraux.
1- Les blocages de la mise en oeuvre de la nouvelle
politique de maintenance
1.1) Les problèmes rencontrés par les
entreprises dans l'exécution des travaux
Au niveau du casier de Boundoum, la mise en oeuvre de la nouvelle politique de
maintenance est rendue difficile par un lot de
problèmes. D'abord, les entreprises
adjudicataires des marchés
de travaux sont souvent confrontées à des difficultés
notables dans
l'exécution de ces derniers. Ces problèmes sont
relatifs à la fréquence des pannes (Scrapers,
Grader, pelle hydraulique, et camions qui occasionnent des
arrêts de chantiers de
l'entreprise) ; la vétusté des
engins ; le ravitaillement des engins en carburant pose également
problème (ICA, 2005).
Par ailleurs, dans les FOMIIG la réhabilitation des pistes était souvent contraignante dans la mesure où les carrières étaient situées à des endroits très lointains. Ce qui réduit sans conteste le nombre de rotations journalières des camions.
En outre, dans certains sites on note des difficultés d'accès. A titre d'exemple, tous les travaux qui devaient s'opérer dans l'émissaire du Delta, en 2006, n'ont pas pu être réalisés en raison notamment du fait que les producteurs de Boundoum drainaient leurs eaux (d'où des
sols humides) et il en est résulté
d'énormes problèmes pour l'entreprise THAYTOU
d'y
accéder. L'entreprise attend jusqu'à présent une
période favorable pour y faire intervenir ses
engins (SCIEPS, 2006).
1.2) La facturation et le recouvrement : facteurs
bloquants de la mise en oeuvre des
fonds de maintenance dans le casier de
Boundoum
Facturation et recouvrement sont aujourd'hui des facteurs qui entravent la réussite de
la nouvelle de maintenance des aménagements hydro agricoles dans le périmètre.
a) La facturation
En 2003, l'année où on a commencé l'application de la nouvelle politique de maintenance (Th. Diallo, com. Orale, mercredi du GIRARDEL), débute également des malentendus entre DAM et producteurs. En effet, la publication des factures à recouvrer en
février 2004, avait suscité le courroux des
paysans de l'union des OP de Boundoum qui
avançaient l'idée
selon laquelle ils n'avaient pas mis dans leurs expressions de besoins
la
redevance FOMAED. Donc ces derniers n'étaient pas bien
préparés et par voie de
conséquence le règlement
a été faible voire nul.
Lors du conseil des délégués tenu au village de Ndiaye en 2003, une décision de taille fut alors prise : 50% du montant facturé devait obligatoirement être payés et pour le reste, le remboursement était prévu ultérieurement.
D'une manière globale, les problèmes liés à la facturation dans la zone, selon M.
Mamadou Wane (chef de service de la clientèle de la DAM)
sont :
- la collecte des données pose un réel problème
: les données ne sont pas toujours fiables. Ce
qui entraîne l'annulation de certaines factures ;
- la détermination des superficies redevables semble
être une équation sans solution ;
- il n'est pas toujours
aisé de localiser tous les usagers ;
- le refus catégorique de certains usagers de prendre les factures ;
- l'acheminement des factures : ça doit se faire main
à main sans quoi certains usagers
n'hésiteront pas à
dire qu'ils n'ont encore rien reçu.
b) le recouvrement
A ce niveau, ce qu'il faut surtout noter c'est que les usagers commencent le plus souvent à payer la redevance mais pour la plupart du temps ils proposent le remboursement en
nature (riz paddy) ce qui est contraire aux aspirations de la banque (CNCAS) qui préfère
plutôt le paiement en espèce.
Le taux de recouvrement est relativement faible pour l'ensemble de la zone du Delta (Délégation de Dagana). Cette situation découle en grande partie du fait que bon nombre d'usagers ne s'acquittent plus de leurs redevances.
L'union de Boundoum n'est assujettie qu'au service de drainage. Ici, contrairement
aux autres types d'aménagement (PPNT, PIV, PIP), la
facturation est en fonction de la
superficie affectée. Donc, que les
gens cultivent ou non la facture reste la même. Le tableau
suivant montre la situation du recouvrement de 2003 à 2006 dans le casier.
Tableau 6 : Situation du recouvrement de 2003 à 2006 dans le casier de Boundoum.
Secteur |
Usager |
Année |
Montant |
Montant |
Solde en |
Taux en % |
facturé en |
réglé en |
FCFA |
||||
FCFA |
FCFA |
|||||
Delta |
Union de |
2003 |
49 539 840 |
36 833 800 |
12 706 040 |
74% |
central |
Boundoum |
2004 |
49 539 840 |
47 003 960 |
2 535 880 |
95% |
2005 |
49 539 840 |
-- |
49 539 840 |
00% |
||
2006 |
49 539 840 |
-- |
49 539 840 |
00% |
||
Total |
198 159 360 |
83 837 760 |
114 321 600 |
42% |
Source : DAM 2007
L'analyse du tableau ci-dessus montre de bons taux de recouvrement durant les premières années de mise en application de la nouvelle politique de maintenance (74% et 95%
respectivement en 2003 et 2004). Pour les années 2005 et 2006, il n'y a pas eu de
recouvrement. Cette situation peut trouver son explication sur le fait que les deux dernières
campagnes ont été catastrophiques et une telle situation ne permettait pas aux paysans de
rembourser leurs dettes. D'ailleurs à travers le célèbre mouvement dénommé Forces
Paysannes, ces derniers tendent la main aux autorités étatiques afin que leurs dettes soient
annulées (voir annexes).
Cependant il convient de souligner qu'il existe une typologie dans le comportement des clients (producteurs) de la DAM :
- un client qui peut et veut payer mais qui se contente de dire
tant que la DAM ne viendra pas
chez lui il ne paierait jamais ;
- un client qui veut payer mais qui ne le peut pas faute de
moyens financiers ;
- un client qui peut payer mais qui n'est pas satisfait
du service fourni ;
- un client qui peut payer mais qui refuse par mauvaise
foi.
En définitive nous pouvons déduire que c'est l'avenir même du FOMAED qui est rendu incertain, au regard de la situation qui prévaut actuellement. De même, la DAM est un
service autonome, donc qui va bientôt se prendre en charge. Mais avec ce rythme de
recouvrement, force est de reconnaître qu'elle est loin
de voir un tel souhait se réaliser.
Partant de là, c'est la
nouvelle politique de maintenance qui risque d'échouer dans cette
partie
du Delta si des solutions ne sont pas trouvées.
Pour mieux réussir la nouvelle politique de maintenance, surtout à Boundoum,
quelques suggestions méritent d'être appliquées.
D'abord la mise en oeuvre du FOMAED a montré un certain nombre de limites relatives aux activités de recouvrement et de signature des contrats. Ces équations doivent être résolues immédiatement. Par exemple au niveau du recouvrement on doit prendre des mesures coercitives telles que l'application de sanctions à l'endroit des débiteurs récalcitrants : «quand la diplomatie atteint ses limites, il faut faire parler les armes» pour décanter une situation de la
sorte.
Ensuite, une collaboration avec les institutions mutualistes (MEC : Mutuel d'Epargne
et de Crédit) pour intégrer dans leurs dossiers de crédit la redevance FOMAED.
En outre, des rencontres périodiques entre les principaux acteurs que sont la DAM, Délégations, représentants de la Direction générale, représentants des comités d'usagers et conseils ruraux sont nécessaires pour des évaluations à mi-parcours des opérations relatives
aux fonds de maintenance afin de corriger les dysfonctionnements éventuels.
Enfin, la SAED, pour mieux réussir cette politique, doit en signant les expressions de
besoins exiger aux paysans de signer les ordres de virement.
Pour éviter le vandalisme qui sévit dans certains endroits, il est indispensable de créer
des conditions favorables à l'appropriation par les usagers de certains ouvrages.
L'implication des usagers n'est pas aussi effective que cela puisse paraître. Durant
notre stage, lors de la réunion avec les paysans sur la
situation des fonds de maintenance de
2003 à 2006 dans la
Délégation de Dagana, certains délégués ont
déploré le fait de n'avoir pas
été informés de la date de réfection. Donc cela est à corriger dans l'avenir en mettant au
courant toutes les personnes concernées le jour de l'exécution et de faire en sorte qu'elles
soient présentes ce jour là.
Avec la mise en oeuvre de la nouvelle politique de maintenance, de belles perspectives
s'offrent et qui profiteraient bien aux populations du
périmètre de Boundoum. Ces
perspectives sont légion et
se résument sur :
La mise en oeuvre, dans un avenir proche, du FOMUR. Cela permettra la définition d'un cadre réglementaire relatif à la constitution et à la l'utilisation des provisions pour gros
entretien et renouvellement (GER) chez l'union des OP de
Boundoum. Le FOMUR permettra
également aux paysans de disposer d'une
capacité financière leur offrant la possibilité de
renouveler leurs équipements hydro agricoles. Un autre
bienfait que l'on espère dans la mise
en oeuvre du FOMUR est la
préservation de l'autonomie financière et la
responsabilité de
l'union.
Il est prévu, cette année, l'entretien de l'axe Ross-Béthio- Boundoum-Barrage. Cela contribuera activement à réduire les nombreuses contraintes que les exploitants du casier connaissent aujourd'hui. C'est le cas, par exemple, de l'acheminement des intrants pendant
l'hivernage.
Si les textes sont respectés à la lettre et que les acteurs s'impliquent davantage, nous
pouvons être optimistes sur le fait que la nouvelle
politique de maintenance des
aménagements hydro agricoles puisse
assurer une pérennisation du système de production et
au-delà une relance continue de la filière rizicole.
Cette étude a révélé que le delta du fleuve Sénégal est passé, suite à une artificialisation, d'une vocation agropastorale à une vocation presque rizicole. En effet, avant l'introduction de la culture irriguée, le Delta était une zone d'élevage extensif et de culture de
décrue.
Aujourd'hui ce système d'exploitation traditionnel de l'espace est fortement
bouleversé par le développement rapide des aménagements hydro agricoles.
La gestion de certains de ces aménagements a très vite été transférée à des organisations de producteurs. C'est ainsi que l'union des OP de Boundoum s'est chargée d'assurer cette lourde tâche au niveau du casier rizicole de Boundoum. Mais l'entretien de l'aménagement lui parait être un casse-tête chinois. En fait, malgré les efforts considérables consentis dans ce domaine, l'union connaît de sérieux problèmes pour réussir à remettre en
bon état de fonctionnement le périmètre. Ce qui peut, sans nul doute, porter atteinte à la
préservation de l'aménagement et de la production.
L'application de la nouvelle politique de maintenance en 2003 est une opportunité pour la relance de l'agriculture irriguée. Cette redynamisation est très attendue par les acteurs.
L'entretien courant des infrastructures hydro agricoles revêt donc une importance capitale.
Toutes les contraintes doivent être levées pour la
réussite de cette politique. Le coût des
travaux d'entretien ne
doit plus constituer un frein à la remise en bon état de
fonctionnement
nonobstant les problèmes que rencontre la filière rizicole.
La gestion intégrée et ou participative de la maintenance des infrastructures hydro agricoles qui est l'un des acquis de la nouvelle politique de maintenance permettra de relever les défis qui se présentent : une gestion formelle de l'eau d'irrigation et une gestion abordable de l'eau en agriculture qui soit favorable aux paysans à revenus souvent faibles ; adaptation à
une demande alimentaire persistante et changeante et la recherche de niveaux durables de
développement. Une fois ces défis relevés,
la sécurité alimentaire sera assurée
et
l'autosuffisance alimentaire atteinte. C'est d'ailleurs la raison pour
laquelle nous avons pour
nos prochains travaux de recherche l'ambition de
porter notre réflexion sur les rapports entre
la maintenance des systèmes d'irrigation et la sécurité alimentaire.
Nous osons espérer que nos éventuels travaux intéresseront tous ceux qui de manière directe ou non sont concernés par la maintenance et qu'ils bénéficient du soutien de ces
derniers.
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Table des illustrations
Liste des cartes et figures
Carte 1 : La carte de situation du delta du fleuve Sénégal .. P 15
Carte 2 : Le réseau hydrographique du delta du fleuve Sénégal . P 26
Carte 3 : Les différents types d'aménagements hydro agricoles du Delta .. P 44
Carte 4 : Le périmètre de Boundoum et de l'émissaire du Delta P 48
Figure 1 : L'évolution de la pluviométrie à Richard-Toll de 2000 à 2004 . P 23
Figure 2 : La répartition des superficies aux villages p 53
Figure 3 : L'évolution de l'intensité culture de 1991 à 2006 ..... P 57
Figure 4 : Schéma de l'organisation de la maintenance . P 82
Listes des photos
Photo 1 : Un GMP installé sur les berges du Gorom-Amont . P 42
Photo 2 : Une batteuse « bourga » . P 55
Photo 3 : La station de pompage de Diawar . P 61
Photo 4 : Un module à masque . P 62
Photo 5 : Le château d'eau du village de Ronkh P 65
Photo 6 : Un canal de drainage envahi par les Typha australis ..... P 67
Photo 7 : Travaux de faucardage manuel sur un adducteur P 78
Liste des tableaux
Tableau 1 :
L'évolution de la pluviométrie de 2000 à 2004 P
22
Tableau 2 : La répartition de la population du
Département de Dagana selon la collectivité
locale et les différents recensements en 2005 P 30
Tableau 3 : Les grands aménagements du Delta et leur mode de gestion P 40
Tableau 4 : Les différents types d'aménagement en fonction du coût d'investissement à
l'hectare .. P 42
Tableau 5 : Chronologie de la réhabilitation P 50
Tableau 6 : La répartition des terres entre les villages P 51
Tableau 7 : La situation de la mise en valeur au cours de cette période P 56
Tableau 8 : Quelques adventices rencontrés dans le périmètre P 58
Tableau 9 : La maintenance des infrastructures du périmètre de Boundoum P 69
Tableau 10 : Les dépenses effectuées sur la maintenance (en FCFA) P 70
Tableau 11 : La décomposition de la redevance hydraulique .... P 71
Tableau 12 : Situation du recouvrement de 2003 à 3006 dans le casier de Boundoum P 91
Table des matières
Dédicaces 2
Remerciements 3
Liste des cigles et acronymes 4
Introduction . 7
Problématique 8
Méthodologie . 10
Première partie : Le delta du fleuve Sénégal : un milieu artificialisé 14
Chapitre I- Le milieu naturel et le cadre humain dans le Delta 16
A-Le milieu naturel
17
1 .Unité géomorphologiques, sols
et végétation 17
1.1)- Les unités
morphologiques 17
a)- Les cuvettes de décantation (appelées waalo) 17
b)- Les levées fluvio deltaques 18
1.3)- Les dunes du diéri .18
1.2)- Les sols 18
a) Les sols hydromorphes 19
b)- Les sols salés 1.3)- La végétation 2- Climatologie |
.19 19 20 |
2.1- Les masses d'air |
.21 |
2.2-Les températures |
21 |
2.3-Les précipitations |
22 |
3. Le réseau hydrographique |
..23 |
B. Le cadre humain |
...27 |
1)- La composition ethnique |
27 |
2.)- Peuplement et colonisation du Delta |
.28 |
2.1)- Les villages traditionnels |
.28 |
2. 2)- Les villages neufs |
28 |
2.3)- Population et évolution démographique |
29 |
3. Les activités traditionnelles |
.31 |
3.1. L'agriculture |
.31 |
3.2. L'élevage |
32 |
102 |
3.3. La pêche 33
3.4 Les autres activités traditionnelles 33
Chapitre II- L'introduction de l'irrigation et l'artificialisation progressive du milieu 34
A - L'introduction de l'irrigation 35
1)-Du plan de colonisation agricole du Baron Roger à la création de la
SAED 35
2) Le processus d 'artificialisation du milieu 37
2-1) Des cuvettes de décrue aux cuvettes rizicoles 37
2-2) L'endiguement du Delta 2-3) L 'artificialisation du régime hydrologique interne |
37 ..38 |
||
3- De la reconversion des aménagements vers la maîtrise de l'eau |
38 |
||
3.1) Les aménagements en submersion contrôlée |
..38 |
||
3. 2)- Les aménagements en maîtrise complète de l'eau |
.38 |
||
B- Les différents types de périmètres et leur organisation |
39 |
||
1)- Les périmètres irrigués de la SAED |
39 |
||
1.1)- Les grands aménagements |
...40 |
||
1.2)- Les petits périmètres |
41 |
||
1.3)- Les aménagements intermédiaires |
41 |
||
|
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42 |
|||
3.1)- Les aménagements de la CSS |
43 |
||
3 .2)- Les aménagements de la SOCAS |
..43 |
Deuxième partie : Organisation de la gestion et travaux d'entretien dans le périmètre de
Boundoum 45
Chapitre I- Organisation de la gestion et de l'exploitation du périmètre 46
A- Organisation de la production et de la gestion du périmètre 47
1- Historique et évolution de l'aménagement de Boundoum 47
1.1) Localisation et historique 47
1.2) Les réhabilitations et extension du périmètre 49
1.3) Evolution de la gestion des terres .50
2- Organisation de la gestion et de l'exploitation ..51
2.1) Organisation de la production .52
2.2) Les organisations paysannes .52
2.3) Les relations avec les partenaires extérieurs 52
a) L'accès au crédit |
53 |
b) Relation avec la SAED |
54 |
2.3) Les prestataires de services |
.54 |
B- Mise en valeur et contraintes à l'exploitation dans l'aménagement de
Boundoum 55
1- La mise en valeur .55
1- La mise en valeur .56
1.2) L'intensité culturale ..57
2- Les contraintes à l'exploitation ..57
Chapitre II- Infrastructures hydrauliques et travaux d'entretien 59
A- Gestion hydraulique dans le périmètre 60
1- Les infrastructures hydrauliques 60
1.1) Les stations de pompage ..60
a) La station d'irrigation de Diawar 60
b) La station d'exhaure de Gaéla 61
1.2) Le réseau d'irrigation et les équipements hydromécaniques ..61
1.3) Le réseau de drainage .62
a) L'émissaire de drainage du Delta ..63
b) Les problèmes résolus par l'émissaire 63
1.4) Les pistes et autres infrastructures 63
a) Les pistes ..63
b) Les hangars ..64
c) Les AEP ..64
d) L'électrification rurale 65
2)- La distribution de l'eau ..66
3)- L'état du réseau 66
B- Les travaux d'entretien et la redevance hydraulique 67
1- Les travaux d'entretien ..67
1.1)l'entretien préventif 68
1.2) L'entretien curatif 68
2)- La redevance hydraulique ..70
Troisième partie : La nouvelle politique de maintenance : un cadre de dialogue entre
Etat, collectivités locales et usagers 72
Chapitre I- La nouvelle politique de maintenance 73
OUSSEYNOU DIELE MEMOIRE DE MAITRISE |
105 |
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A- Facteurs explicatifs et finalités de la nouvelle politique de maintenance |
..74 |
||
1- Les Facteurs explicatifs de la nouvelle politique de maintenance |
74 |
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1.1) Les insuffisances de l'ancien système de maintenance des aménagements hydro agricoles |
74 |
||
1.2) L'avènement de la loi sur la décentralisation |
..75 |
||
1.3) La pression des bailleurs de fonds |
75 |
||
2- Les finalités de la nouvelle politique de maintenance |
76 |
||
B- La politique des fonds de maintenance |
77 |
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1- Les aménagements concernés |
77 |
||
1.1) Les aménagements structurants |
77 |
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1.2) Les périmètres et équipements hydrauliques |
78 |
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1.3) Les infrastructures d'intérêt général |
78 |
||
2- La gestion des fonds et utilisation des ressources |
79 |
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2.1) La gestion des fonds |
79 |
||
2.2) L'utilisation des ressources |
79 |
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3-Les comités d'usagers |
.80 |
||
3.1) Les attributions des comités d'usagers |
80 |
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81 |
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3.2) La structuration des comités d'usagers |
81 |
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4- Les réunions de sensibilisation |
82 |
Chapitre II- La mise en oeuvre de la nouvelle politique de maintenance : pratiques et
perspectives à Boundoum |
84 |
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A- Les programmes annuels et coûts de maintenance |
84 |
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1- Les programmes de maintenance |
85 |
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1.1) Les contrats de maintenance |
..85 |
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..86 |
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2- Le coût des prestations |
..87 |
B- Les difficultés et les perspectives de la mise en oeuvre de la nouvelle politique
de maintenance dans le casier 89
1- Les blocages de la mise en oeuvre de la nouvelle politique de maintenance 89
1.1) Les problèmes rencontrés par les entreprises dans l'exécution des travaux 89
1.2) La facturation et le recouvrement : facteurs bloquants de la mise en oeuvre des fonds de
maintenance dans le casier de Boundoum 89
a) La facturation .89
b) Le recouvrement .90
2- Quelques propositions en vue d'une amélioration .92
3- Quelles perspectives de la mise en oeuvre de la nouvelle politique de maintenance à
Boundoum ? 92
Conclusion générale 94
Bibliographie 96
Table des illustrations ..99
Annexes