INTRODUCTION
La surexploitation de la forêt et les pratiques
agro-pastorales intensives en régions méditerranéennes ont
conduit jusqu'au siècle dernier à une forte dégradation
des formations forestières (Emberger, 1971). Face à
cette dégradation, les gestionnaires forestiers se sont intervenus pour
reboiser les étendues dénudées, mais là la question
du choix d'un matériel végétal bien adapté aux
conditions de la station est cruciale. Le domaine forestier Tunisien est
partout grevé de droit d'usage au pâturage au
bénéfice de la population que le code forestier désigne
par le terme d'usagers (D.G.F, 1978).
L'élevage pastoral demeure l'une des bases de
l'organisation économique et sociale des populations dans les zones
forestières.
La notion du parcours fait appel à la fois à des
considérations sur la conduite des animaux et aspects liés
à la fois à la gestion et à l'espace. Elle implique des
déplacements d'une ampleur certaine. On peut, dans un premier temps,
admettre l'équivalence entre pastoralisme et élevage sur des
«parcours».
Un parcours est d' abord un lieu où le troupeau peut se
déplacer assez librement, voire sans aucune contrainte autre que la
distance nécessaire pour s'abreuver. Le plus souvent, le berger
accompagne les animaux, recherche une aire approximative où
prélever la nourriture, veille à ce que les animaux aient
accès à l'eau, restent groupés et
bénéficient d'une sécurité satisfaisante. Le
gardien du troupeau accepte habituellement que celui-ci refuse de rester sur
l'espace proposé et décide d'aller vers un autre lieu selon la
direction et les modalités déterminées par l'animal meneur
qui connaît le terrain pour l'avoir déjà exploré au
cours des années précédentes.
La gestion du parcours est un compromis entre la recherche
d'un bénéfice maximal pour l'animal et des impératifs du
milieu ou de respect d'un territoire alloué à l'éleveur
par la loi ou les conventions. L'entretien du milieu doit éviter aussi
le surpâturage que la sous utilisation qui favorise le passage du feu
trop violent et trop répété ou l'envahissement par les
arbres dans les pâtures issues de forêts anciennes.
Il s'agit dans deux cas de conserver le potentiel productif du
terrain et la qualité des aliments offerts, voire les améliorer
par le choix des modalités de pâture.
Les parcours jouent un rôle important dans
l'alimentation du cheptel et les productions de l'élevage. Leur
superficie totale à l'échelle nationale est estimée
actuellement à 6 millions d'hectares (Neffati M., 1999) dont
prés de deux tiers en Tunisie méridionale.
L'importance économique, écologique et sociale
des parcours est, cependant loin d'être négligeable. Convaincu de
leur rôle, le gouvernement tunisien a accordé une importance
considérable à l'amélioration des parcours dans le cadre
de la stratégie globale de gestion des ressources naturelles et
d'importants budgets leurs ont été au sein des différents
plans de développement.
La contribution du sous-secteur élevage dans le produit
agricole national s'est maintenue, durant la dernière décennie,
autour de 30%. Cependant les investissements qui lui sont alloués
représentent 10% environ de l'ensemble des investissements
réservés au secteur agricole. (D.G.P.D.I.A, 1989)
L'alimentation du cheptel, dont les effectifs sont assez
variables reste encore, en dépit des efforts déployés en
vue de l'intégration, de l'élevage à l'agriculture,
fortement dépendante de la végétation naturelle et, par
conséquent, soumise aux aléas climatiques.
La diminution progressive de l'espace pastoral (extension de
la céréaliculture et de l'arboriculture), et l'accroissement des
effectifs du cheptel, favorisé alors par la politique de subvention des
aliments du bétail et la distribution incontrôlée du
bétail (même durant les années de disette), ont
favorisé la généralisation du surpâturage sur tous
les parcours, ce qui provoque l'amplification des processus de
dégradation au niveau de ces terrains de parcours dont les
potentialités deviennent de plus en plus limitées.
(D.G.P.D.I.A, 1989)
Le système d'élevage traditionnel repose
essentiellement sur une exploitation extensive et continue du maquis sous
forêts de chêne-liège (Quercus suber), avec comme
conséquence des problèmes de dégradation localisés
à proximité immédiate de petites agglomérations. En
réalité, la dégradation du couvert ligneux résulte
en partie du surpâturage, mais surtout du défrichement pour la
fabrication de charbon de bois et l'installation de plantations artificielles.
La complémentation alimentaire des animaux, en particulier des bovins,
repose surtout sur la distribution de foin d'avoine, car cette
céréale cultivée comme fourrage s'adapte à de
nombreuses situations climatiques et pédologiques. Par ailleurs, les
concentrés ou les fourrages en provenance des plaines tunisiennes
coûtent chers et ne sont pas à la portée des ressources
financières de petits exploitants agricoles.
Pour déterminer à quel point l'utilisation
normale des ressources fourragères de la forêt devient un abus de
pâturage, il convient de considérer un certain nombre de facteurs,
qui tous doivent être soigneusement pesées pour déterminer
les possibilités de l'exercice du pâturage en forêt. Les
facteurs déterminants le pâturage en forêt comme
étaient déterminé par la F.A.O (1952) sont :
- La nature du bétail introduit.
- Le nombre de têtes de bétail introduites.
- La nature du peuplement forestier.
- Le traitement sylvicole appliqué à la
forêt.
- La répartition du bétail à
l'intérieur de la forêt.
- La façon d'utiliser les ressources fourragères
de la forêt.
- I. PROBLEMATIQUE
Le problème des parcours dans le domaine forestier de
l'Etat a été et demeure l'un des obstacles sinon le principal
obstacle à la saine gestion et au développement du patrimoine
naturel. La situation actuelle, fruit de l'évolution historique et des
conditions générales de développement du pays ne peut
encore durer qu'au prix d'une destruction très souvent
irréversible du couvert végétal (D.G.F 1978).
Au cours des dernières années, la superficie des
terres à pâturage a fortement régressé et leur
valeur pastorale a visiblement baissé sous les effets combinés de
l'extension des cultures et l'augmentation de l'effectif du cheptel ce qui a
conduit à une réduction de l'importance relative des parcours qui
ne contribuent que 10 à 20% dans l'alimentation du cheptel.
La forte charge animale, l'absence de réglementation en
matière de mise en culture au sein de l'espace pastoral et les
difficultés de gestion des espaces collectifs ont été
déterminants dans la dégradation des ressources pastorales tant
sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif.
La mutation profonde des systèmes de production et des
modes de vie de sociétés pastorales productives, résultant
en une dégradation du couvert végétal et des sols.
Quelque soit leur nature et leur niveau de production, les
parcours conservent par ailleurs une importance stratégique dans la
conduite de l'élevage puisqu'ils sont non seulement producteur d'UF
à coût réduit, mais ils jouent également un
rôle déterminant dans le mode de conduite des animaux et ont un
impact très positif sur la santé animale et la qualité des
différents produits. Les parcours assurent en outre la protection du
milieu physique et constitue un réservoir de gènes bien
adaptés.
II. OBJECTIF
Compte tenu de l'état actuel de dégradation de
l'écosystème, la reconstitution du couvert végétal
peut être assurée par des mécanismes naturels de
régénération ou par des techniques appropriées
d'aménagement et de gestion de l'espace. En effet, la gestion durable de
l'écosystème associe, en plus des technologies, des politiques et
des activités visant à intégrer des principes
socio-économiques et des préoccupations des usagers afin de
réaliser simultanément les objectifs suivants :
- Protéger le potentiel des ressources naturelles et
prévenir la dégradation de la couverture végétale
et du sol.
- Améliorer le niveau des performances de production du
milieu
- Etre économiquement viable et socialement
souhaitable
L'objectif visé dans notre étude est de mettre
en évidence les potentialités pastorales dans la
IVème série de Mekna et plus précisément
dans les groupements végétaux de la zone en question, de
visualiser les effets néfastes sur la dégradation des
potentialités pastorales du milieu, d'essayer de quantifier la biomasse
végétale utilisée par le bétail pâturant dans
cette zone, de trouver la manière d'améliorer ce type de parcours
et en restaurant les potentialités pastorales
dégradées.
De ce fait, un bilan fourrager pourra être
envisagé et par lequel on déterminera un surplus ou un
déficit en nombre d'U.F. et par conséquent chercher les solutions
les plus adéquates pour retrouver l'état initial de production de
la zone d'étude.
III. DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
3.1. LES PARCOURS EN TUNISIE
3.1.1. Généralités sur les
parcours
La superficie totale de la Tunisie comporte 16 millions
d'hectares dont 5 millions d'hectares seulement sont cultivables, le reste est
constitué de 7 millions d'hectares de Sahara, chotts, et 4 millions
d'hectares de terrains de parcours naturels (Ben Wahada
A. ,1990).
Les formations forestières sont localisées
principalement dans le nord et le centre du pays. Elles appartiennent aux
étages bioclimatiques humide, subhumide et semi-aride.
Les parcours dans les étages bioclimatiques humides et
subhumides ne représentent que le 1/10 de la superficie totale de
parcours (tab.1 et tab.2).
Tableau n°1 : répartition des
superficies sylvo-pastorales selon
Vocation/région
|
Domanial
|
Collectif
|
Privé
|
Total (ha)
|
Forêt
|
575.000
|
8.000
|
47.000
|
630.000
|
Parcours forestier
|
130.000
|
_
|
170.000
|
300.000
|
Parcours alfatier
|
208.000
|
225.000
|
_
|
433.000
|
Parcours ordinaires
|
142.000
|
1.458.000
|
1.037.000
|
2.637.000
|
TOTAL
|
1.055.000
|
1.691.000
|
1.254.000
|
4.000.000
|
le régime foncier
(Ben Wahada A. ,1990)
Tableau n°2 : répartition des parcours
selon les étages Bioclimatiques
Régions
|
Superficies des parcours
|
Humide
|
Subhumide
|
Semi aride
|
Aride
|
Désertique
|
Nord
|
700.500
|
171.000
|
160.000
|
449.500
|
_
|
_
|
Centre
|
1.118.000
|
_
|
-
|
184.150
|
933.850
|
_
|
Sud
|
2.101.500
|
_
|
_
|
_
|
1.180.300
|
921.200
|
TOTAL
|
4000.000
|
171.000
|
160.000
|
633.700
|
2.114.200
|
921.200
|
(Ben Wahada A., 1990)
D'après la DGF (1995) les superficies pastorales sont
réparties en fonction du degrés de recouvrement comme suit :
(tableau 3)
Tableau n°3 : Répartition des surfaces
pastorales en fonction du degré de recouvrement
Région
|
Recouvrement
|
Total
Général
|
25 à 50 %
|
50 à 75 %
|
R< 25 %
|
R> 75 %
|
Total
|
Nord Ouest
|
47 867.16
|
138 032.36
|
30 528.30
|
35 935.91
|
1 008 096.75
|
1 260 460.48
|
Nord Est
|
42 507.84
|
53 819.65
|
10 104.82
|
12 629.81
|
803 390.00
|
922 452.12
|
Dorsale
|
108 464.58
|
125 738.06
|
70 354.67
|
24 903.52
|
820 194.41
|
1 149 655.23
|
Basses Steppes
|
118 457.36
|
43 547.08
|
360 924.26
|
1 394.16
|
981 888.01
|
1 506 210.87
|
Sahel
|
52 370.87
|
24 026.59
|
74 326.24
|
8 838.68
|
1 008 993.91
|
1 168 556.29
|
Hautes Steppes
|
94 795.02
|
17 752.30
|
104 663.12
|
358.06
|
186 143.13
|
403711.64
|
Basses Plaines
|
297 377.02
|
52 119.65
|
480 005.20
|
3 012.66
|
174 403.01
|
1006917.53
|
Jerid
|
41 640.38
|
5 628.44
|
194 014.17
|
-
|
93 271.37
|
334554.36
|
Jeffara Ouara
|
193 765.20
|
70 453.58
|
1 015 913.50
|
1 432.75
|
413 891.65
|
1695 456.68
|
Matmatas
|
21 524.57
|
40.06
|
389 567.18
|
-
|
52 778.85
|
463910.65
|
Etage Saharien
|
134 089.76
|
17 158.48
|
334 990.28
|
570.32
|
177 540.75
|
664349.60
|
Dhahars
|
55 831.58
|
-
|
380 528.01
|
-
|
11 335.83
|
447695.42
|
Total général
|
1 208 691.32
|
548 316.25
|
3 445 919.77
|
89 075.87
|
5731 927.66
|
11023930.87
|
%
|
11.0 %
|
5.0 %
|
31.3 %
|
0.8 %
|
52.0 %
|
100 %
|
3.1.2. Importance des parcours
En Tunisie, l'élevage est
caractérisé depuis longtemps par son aspect extensif et son
étroite dépendance des aléas climatiques. En effet, les
effectifs des animaux subissent des variations très remarquables
traduisant exactement les fluctuations pluviométriques.
L'amélioration des parcours en Tunisie est
devenue une nécessité impérieuse pour les
considérations suivantes :
· L'importance de la superficie des terres à
pâturages et l'état de dégradation atteint par le couvert
végétal.
· Le déficit fourrager qui peut atteindre 70% au
cours des années sèches.
· L'importance économique et sociale de
l'élevage qui contribue pour une part au revenu agricole.
· L'ampleur de la dégradation du milieu physique
ayant atteint, dans certaines situations, le niveau de
désertification
Compte tenu du coût de l'amélioration pastorale,
la décision de restauration et ou de réhabilitation ne doit
concerner que des parcours dont la possibilités d'évolution
naturelle vers un état amélioré en absence de facteurs de
perturbation qui sont minimes (Neffati M., 1999)
3.1.3. Les types de parcours forestiers
Selon la Direction Générale des Forets, et lors
de l'inventaire pastoral effectué en1995, les parcours forestiers sont
divisés en trois catégories :
1. Les parcours sur maquis
Constitués par une
végétation ligneuse dense soumise aux conditions bioclimatiques
de l'étage humide et subhumide se développant sur des sols
à matériaux gréseux et gréso-argileux acides le
plus souvent lessivés (flysch de Numidie).
On distingue les types de maquis suivants répartis en
fonction de la nature de peuplement forestier qui les abrite ou dont ils sont
issus suite à sa dégradation.
1.1. Maquis issu d'une forêt de
chêne-liège
Il peut occuper des sols profonds à
faible pente reposant sur des argiles triasiques. Le plus fréquent est
que ce maquis occupe des sols bruns lessivés.
En fonction de leur composition, on distingue les parcours
suivants :
1.1.1. Parcours à Pistacia lentiscus, Olea europea,
Chamaerops humilis, Prasium majus
1.1.2. Parcours à Myrtus communis, Phyllerea
angustifolia, Erica arborea
1.1.3. Parcours à Erica scoparea, Lavandula
stoechas, Halimium halimifolium, Arbutus unedo
1.1.4. Parcours à Erica multiflora, Fumana
thymifolia, Teucrium polium
1.2. Maquis issu d'une forêt de chêne
zeen
IL occupe les altitudes et supporte des
températures basses en raison de sa situation topographique plus
élevée que celle du chêne liège.
En fonction de leur composition floristique, on distingue les
types de parcours suivants :
1.2.1. Parcours à Erica arborea, Cytisus trifloris,
Rubus ulmifolius, avec une abondante strate herbacée surtout
pendant le printemps. Parmi ces herbacées, on cite : Cyclamen
africanum, Ranenculus ficaria...
1.2.2. Parcours à Cytisus triflorus, Gallium
ellipticum sur sol riche en humus.
1.2.3. Parcours à Juncus triformius, Bellis
radicans, Mentha aquatica, Viburnum tinus.
2. Parcours à garrigue
La végétation des garrigues a
une structure clairsemée et rarement dense. La composition des garrigues
contient des espèces calcicoles et généralement
thermophiles. Cette composition est aussi tributaire de variables
édapho-climatiques ainsi que du degré d'anthropisation.
A ce niveau, on peut distinguer les types de parcours
suivants :
2.1. Parcours dominé par Retama sphaerocarpa,
Teucrium pseudo-champitys sur sol riche en humus.
2.2. Parcours à base de Rosmarinus officinalis,
Cistus libanotus, Globularea alypum
2.3. Parcours sur glacis d'accumulation et plaine
caractérisé par Rosmarinus officinalis...
2.4. Parcours à Quercus coccifera, Callitris
articulata, Erica multiflora
2.5. Parcours à Juniperus oxycedrus, Fumana
calycina
3. Prairies et pelouses
Elles occupent surtout les enclaves de superficie
limitée, situées à l'intérieur des forêts et
parfois des maquis suite à un défrichement antérieur ou
incendie.
La pression sur les zones de parcours s'est aggravée au
cours des deux dernières décennies et les systèmes
pastoraux se trouvent de plus en plus menacés.(Neffati M.,
1999) La région de la rive sud de la méditerranée
se caractérise par des ressources en sols limitées, et du fait de
la concurrence sur les terres agricoles, une extension incontrôlée
des cultures dans les meilleures terres de pâturage. La régression
des parcours aurait avoisiné 1% par an au cours des trente
dernières années entraînant une augmentation de la charge
animale par hectare.
Durant les bonnes années pluvieuses, les agriculteurs
accroissent notablement les surfaces labourées au détriment des
parcours. Ces terres à faible rendement céréalier sont
souvent abandonnées quelques années après les sols sont
épuisés.
La dégradation des parcours amplifie les effets de la
réduction des surfaces. Son ampleur réelle est cependant
difficile à mesurer du fait de la variabilité climatique et de
l'absence de suivi évaluation.
3.2. PASTORALISME ET DOMAINE FORESTIER
3.2.1. Définition des termes
Dans son rapport général édité en
1978 sur les aspects socio-économiques du pastoralisme dans le domaine
forestier, la Direction Générale des Forêts a défini
le terme de pastoralisme comme un élevage extensif de bovins, ovins et
caprins pratiqué par des populations sédentaires habitants au
sein du domaine forestier. La population est sédentaire et le
bétail vagabonde dans un rayon de 5 km et même plus autour des
habitations aux quelles il revient le soir pour y passer la nuit.
De son côté, Neffati M. lors de son intervention
à l' I.A.V. Hassen II (Rabat - Maroc) en 1999 a défini
le terme pastoralisme comme étant l'exploitation de la
végétation spontanée, non cultivée et peu ou pas
entretenue, par des animaux pâturant, élevés à des
fins de production.
Quant au domaine forestier, il est défini comme
étant les terrains boisés, ou non qui ont été
classés d' après la loi dans le domaine forestier de l'Etat. Il
est composé d'un ensemble de terrains, aux limites parfois
imprécises qui sont boisés, couverts de maquis ou de garrigue ou
nus. Tous ces terrains sont censés être forestiers ou à
vocation forestière (D.G.F.1978).
3.2.2. Législation forestière et
pratique pastorale
Il existe une législation forestière portant sur
le pâturage dans le domaine forestier. Cette législation n'est que
peu appliquée et implique indirectement, avec les pratiques pastorales
et le nombre croissant de cheptel, la dégradation du couvert
végétal des zones forestières.
3.2.3. La réalité économique et
sociale
La très forte résistance qu'opposent les
problèmes pastoraux dans le domaine forestier provient de leur
caractère économique et social.
A une forte densité de population dans les Mogods et la
Khroumirie, s'ajoute l'exiguïté des superficies cultivables et
cultivées. Le caractère dispersé de l'habitat dans les
zones forestières, son éparpillement, fait qu'il n'y ait
pratiquement pas de zone forestière qui ne soit parcourue par le
bétail quand elle n'est pas mise en défens. Cet état de
fait n'est cependant pas dépourvu de base juridique puisque la loi (code
forestier) reconnaît un droit d'usage au pâturage pour les
populations forestières.
3.2.4. Le bétail et les pratiques
pastorales
L'impact du bétail sur le domaine forestier
ne dépend pas uniquement de son importance, mais aussi de son
organisation en troupeaux, de la composition et du nombre de chacun d'eux, des
techniques de pâturage, d'élevage, des soins, etc....
La quasi-totalité de ce bétail est d'origine
forestière c'est-à-dire qu'il y est né. Il est
sédentaire, son alimentation provient presque exclusivement de la
végétation forestière. Cette étroite
dépendance rend le bétail extrêmement sensible aux mesures
conservatoires (mise en défens) qui peuvent être prises
localement.
La pression du bétail est patente mais difficilement
mesurable à cause en particulier de la très grande
difficulté de son identification, du caractère parfois saisonnier
et fluctuant du pâturage. Le bétail qui pâture en
forêt est composé d'une multitude de petits troupeaux
gardés la plupart du temps par des enfants ou parfois de femmes. Dans
certains endroits, les bovins sont lâchés en forêt sans
surveillance pendant plusieurs mois. C'est une pratique qui commence à
plus ou moins disparaître de nos jours.
En forêt, les bovins sont séparés des
autres espèces animales (ovins, caprins) c'est-à-dire qu'ils
pâturent seuls et non avec les caprins ou les ovins, alors que les
troupeaux d'ovins et de caprins sont relativement fréquents mais la
proportion d'ovins est très faible. Le troupeau composé
exclusivement d'ovins se rencontre rarement en forêt.
3.2.4.1. Alimentation et parcours
La caractéristique principale de l'élevage
pastoral réside dans la proportion de nourriture prélevée
directement par le bétail sur la végétation naturelle. Il
existe une grande variété de plantes (herbacées et
ligneuses) qui sont consommées. D'une façon
générale, les habitants ont une bonne connaissance de ces plantes
et de leur « appétibilité » selon les
espèces animales.
L'espèce caprine est certainement la mieux
placée à utiliser plus que les autres la végétation
forestière.
L'accroissement de la population, celle du cheptel,
l'extension des mises en défens, des défrichements et des
cultures ont réduit l'espace pastoral en grandes proportions. Cette
réduction est si importante que la possession du bétail devient
de plus en plus liée à la propriété privée
du sol.
3.2.4.2. Les techniques pastorales
On pense souvent que le bétail dans les zones
forestières n'est pas l'objet des techniques particulières
d'élevage et qu'il est mené sans aucune règle. Il est
cependant certain que le bétail est mené selon certaines
techniques peu rationnelles mais au hasard. On peut dire que dans les zones
forestières, il y a eu régression des techniques d'élevage
par la suite de la petite taille du troupeau, de la transformation de l'espace
pastoral et plus généralement du changement social et
économique.
3.2.4.3. Pastoralisme et milieu naturel
Quelque soit le jugement que l'on peut porter sur la
dégradation du milieu naturel, sur l'absence de rationalité au
niveau national de l'exploitation pastorale de la végétation
forestière, on peut reconnaître que l'exploitation pastorale est
l'activité qui valorise le mieux la végétation
forestière à l'échelle d'un ménage ou d'un groupe
de ménages.
L'élevage pastoral dans les zones forestières
n'est pas un phénomène nouveau, il est donc une activité
très ancienne mais dont le caractère et l'impact sur la
végétation forestière se sont transformés.
L'activité pastorale a été exercée de tout temps au
dépit de la végétation sans pour autant constituer un
problème.
3-2-4-4- Les améliorations
pastorales
Les améliorations pastorales sont liées aux
unités sylvo-pastorales. Chaque amélioration, qui est en fait une
ressource fourragère supplémentaire devra correspondre à
une mise en défens portant sur une superficie qui est supposée
produire l'équivalent d'unités fourragères
supplémentaires mises à la disposition des usagers par
l'amélioration.
3.3. DONNEES GENERALES SUR LA ZONE D'ETUDE
3.3.1. Contexte géographique
3.3.1.1. Situation géographique et
administrative
Géographiquement, la IV ème
série de Mekna fait partie du Nord Ouest de la Tunisie, du Gouvernerat
de Jendouba, Délégation de Tabarka et secteur El Hammem. Sur le
plan de l'administration forestière, elle relève de
l'arrondissement des forets d'Aïn Draham, Subdivision de Tabarka, et du
District de Aïn El Khass et à cheval entre les triages de Dar
Echefa et Ain El Khass.
De point de vue limites, la IV ème
série de Mekna est limitée comme suit :
· Au Nord par les axes d'oued El Khenga et oued Rmal.
· Au Sud-Est par la forêt de 2ème
série Mekna.
· Au Sud Ouest par la forêt de
1ème série Mekna.
· Au Sud par la ligne de crête de Djebel Gassa et
Djebel Khroufa
Sur le plan foncier, la situation de la
IVème série a été établie suite
à une procédure qui a connu plusieurs étapes :
* 19 /11/1949 : Dépôt de la demande de
réquisition R54-695 dénommant la série forêt de
Aïn el Khass avec deux zones distinctes sur les DJ Gassa et Dj Khroufa
* 14/03/1956 : Jugement du tribunal
mixte de Tunisie ordonnant l'immatriculation de l'immeuble et par ailleurs
grève des droits d'usage forestier définis par le décret
beylical du 13/09/1934.
Cette série (zone de notre étude) occupe 2256 ha
répartis sur 32 parcelles.
3.3.1.2. Accès
L'accès principal à la série se fait par
la route 7 Cheikhat qui part de la GP7. Cette route longe toute la partie nord
de la série jusqu'à Sidi Ruine. Une piste
(actuellement goudronnée) d'environ 7 Km partant de la route de 7
Cheikhat et qui traverse la série longitudinalement en direction de
Dar-Chefa en passant par la maison forestière de
Aîn El Khass. Une autre piste dérivant de la
première au niveau de Aïn El Khass allant à Mejene
Erroumi. (voir cartes suivantes)

Carte (1) : situation de la Kroumirie au
Nord-Ouest de la Tunisie

Carte (2) Localisation de la zone d'étude par
rapport à la Khroumirie
(in Chabane A., 1984)
3.3.2. Contexte biophysique
3.3.2.1. Relief et caractéristiques
topographiques
La topographie de la série dans son ensemble ; est
accidentée. Les lignes principales du relief sont orientées SW-NE
et sont représentées par les axes de DJ Guessaa du coté
Sud et DJ Bounazbrine au Nord.
Ces deux chaînons principaux donnent naissance à
une série de plis secondaires de directions très variées
qui, à leur tour profondément entaillés par les ravins,
modelant l'ensemble du relief de la série.
La succession des lignes de relief est la
suivante :
· On rencontre au : - Nord : Dj Bounazbrine
- Nord-Est : Dj ouled
Bouaziz
- Nord -Ouest : Dj el
Abied
· L'angle Sud Ouest de la série est occupé
par un chaînon allongé dénommé Dj Khroufa
localisé au Sud est de Dj Guessaa.
L'ensemble du secteur est occupé par un
chaînon plus au moins allongé.
Les altitudes sont dans l'ensemble décroissantes du
Sud (100 à150 m), au niveau de la parcelle 10, pour atteindre 470 m au
niveau de Sidi Ali Ben Salem
Avec deux accidents notables :
- D'une part un petit mamelon (585 m ) dominant la piste
reliant la maison forestière de Aïn el Khass à celle de Dar
Echefa et formant la terminaison avale d'une légère crête
rocheuse descendant du sommet du Dj Guessaa.
- D'autre part un petit vallon boisé de
chêne-liège à l'extrémité Nord-Ouest du
périmètre.
De nombreux ruisseaux ont pris naissance sur le
périmètre ou en amont de celui-ci mais ne jouent pas de
rôle important dans la topographie, par contre se sont des sources
d'érosion active surtout dans les zones marneuses.
3.3.2.2. Géologie et sols
3.3.2.2.1. Géologie
A l'exception de la région côtière
composée de dunes datant du Quaternaire, les formations
géologiques les plus répandues dans les étages
bioclimatiques humides et subhumides du Nord -Ouest de la Tunisie sont
principalement les grès et les argiles du « flysch »
datés de l'Oligocène. Ces deux formations recouvrent une
importante couche d'argiles calcaires et de marnes qui leur sont
antérieures (Eocène). Les plissements des couches du
« flysch », puis leur érosion, ont donné
naissance à des reliefs argilo gréseux très complexes,
d'orientation générale Sud-Ouest, Nord-Est (Kayouli &
all., 2001).
En effet, on signale la présence de nombreuses
formations géologiques dans la zone occupée par la série;
disposées en bandes grossièrement parallèles, d'axe
général SW-NE. On rencontre à ce niveau :
· Des alternances de bancs de marnes et grès,
constituant le flysch numidien bien connu sur les parcelles de
l'extrémité Ouest.
La formation mère occupe essentiellement la zone
des sommets alors que les bas des versants sont occupés par des
éboulis. Ce type de formation, constitué uniquement de roches
siliceuses, convient très bien au chêne liège à
condition que l'action humaine ne l'ait pas fait disparaître, et aux
espèces calcifuges en général.
· Des formatons complexes du trias, comprenant des marne
gypseuses, des grès, des calcaires dolomitiques, des brèches, et
caroncules dont la nature peut varier assez brusquement, occupent toute la zone
centre de la forêt.
· Des formations marneuses, convenant en
général assez mal aux peuplements forestiers, habituellement
occupés par des clairières plus aux moins cultivées assez
peu représentées (on les trouve sur les parcelles : 2, 3, 4,
17, 20, 28, 27, et 29).
· Des formations composées d'alternances de blancs
calcaires et marneux, essentiellement au niveau de la côte Sud du Djebel
Abiad et Sud Ouest de Djebel Nazbrine.
Généralement le substratum
géologique est formé par l'oligocène supérieur et
ses produits d'alternance. Si on excepte les faciès gréseux
très peu représentés dans la série, ces formations
comprennent des marnes et des argiles (60 à 70 % d'argiles) hydro
morphes localement gypseuses et salées et une argile hydro morphe et
rubéfiée.
Ce substratum géologique, qui affleure à
la suite de l'érosion dans les thalwegs, est le plus souvent recouvert
d'un épais colluvion argilo gréseux à partir duquel se
sont développés des sols bruns plus au moins hydro morphes ou
lessivés du type A/B/C.
3.3.2.2.2. Sols
De point de vue pédologie, les sols typiques du
périmètre sous forêt de chêne liège
présentent la succession suivante :
A0 : jamais très développés de type
moder, mull-moder.
A1 : Sablo limoneux, généralement bien
humifère et bien pourvu de racines de 20 à 60 cm de
profondeur.
A2 : lessivé, encore peu humifère et de
texture sablo limoneuse à limono argileuse.
B : Argileux qui est souvent un
Bg (surtout dans sa partie inférieure).
C1g : Constitué par l'argile
rubéfiée hydro morphe bariolée (rouge et grise) du
mio-pliocène.
C2g : Constitué par des argiles
hydro morphes ou gypseuses soit par des marnes de l'oligocène
supérieur.
Ce profil normal est souvent modifié par
l'érosion consécutive à la dégradation de la
végétation. On trouve aussi de nombreuses variantes
s'écartant du profil typique par suppression à certains horizons
comme par exemple :
-Des sols
érodés de type B/C
-Des sols peu
évolués : de type A /C.
-Des sols
remaniés.
3.3.2.3. Climat
La Tunisie subit l'influence méditerranéenne
ainsi que le continentalisme qui apparaît dès qu'on
s'éloigne de la côte.
Au nord de la Dorsale Tunisienne, le climat est
méditerranéen humide, recevant plus de 400 mm de pluie, avec une
saison sèche qui n'excède pas 3 à 5 mois, et il neige
parfois sur les montagnes du Nord-Ouest.
Pour donner un aperçu sur le climat de la zone
d'étude nous avons pris comme référence les données
climatiques relatives aux stations de Tabarka et de Nefza qui encadrent bien la
série et qui disposent d'observations sur une période assez
longue. Le tableau suivant donne une idée sur leurs
caractéristiques géographiques.
STATIONS
|
LAT Nord (GR)
|
LONG EST (GR)
|
ALTITUDE (M)
|
TABARKA
|
41G.r60
|
7G.r13
|
12
|
NEFZA
|
41Gr.10
|
7Gr.50
|
80
|
Tableau n°4: caractéristiques
géographiques de Tabarka et Nefza
Les deux stations se situent respectivement à 9 Km
à l'Ouest, et à 12 Km à l'Est des limites de la
série et présentent une altitude comprise entre 100 et 700 m
environ.
3.3.2.3.1. Pluviosité et
variabilité
Les précipitations moyennes et extrêmes
enregistrées au niveau des deux stations encadrant la série sont
données par le tableau et le graphique suivant :
Tableau n°5 : Précipitation moyenne,
maximale et minimale annuelle.
Station
|
Moyenne annuelle (mm)
|
Maximum annuel (mm)
|
Minimum annuel (mm)
|
Tabarka
|
1032
|
1408
|
443
|
Nefza
|
933
|
1435
|
666
|

Graphique n° 1 : Précipitation moyenne
(maximum et minimum annuel (mm))
La répartition saisonnière des pluies à
Tabarka et Nefza est donnée par le tableau suivant :
Tableau n° 6 : Régime
pluviométrique saisonnier de Tabarka et Nefza
|
Saison
|
Hiver
|
Printemps
|
Eté
|
Automne
|
Total (mm)
|
Tabarka
|
Précipitation
|
487
|
199
|
30
|
313
|
1029
|
Nefza
|
Précipitation
|
613
|
312,3
|
48
|
252,5
|
1225,8
|
( M.F.E Nasri H. & all .(2000))

Graphique n°2 : Régime
pluviométrique saisonnier de Tabarka et Nefza en mm
MOIS
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Tabarka
|
167
|
131
|
87
|
70
|
42
|
17
|
04
|
09
|
53
|
115
|
145
|
189
|
Nefza
|
122
|
375
|
128
|
123,3
|
61
|
41
|
03
|
04
|
47
|
103,5
|
102
|
116
|
Tableau n°7 : Répartition
mensuelle des pluies à Tabarka et Nefza en (mm)
(P.V d'aménagement de
la IVème Série de Mekna)

Graphique n° 3 :
Répartition mensuelle des pluies à Tabarka et Nefza en
(mm)
D'après les données précitées, on
remarque :
- La faiblesse relative des précipitations au cours de
la période printemps été, et leur concentration en automne
hiver.
- La répartition saisonnière des pluies fait
apparaître 47 % de pluie qui tombe annuellement au cours des trois mois
d'hiver, 30 % au cours des trois mois d'automne, 20 % des pluies tombe au
printemps et 3 % seulement pendant la saison estivale, d'où un
régime saisonnier de pluie de type HAPE (hiver, automne, printemps et
été).
- L'humidité de l'air est importante à
Tabarka : 78 % en moyenne annuelle, et plus de 70% en été,
jouant ainsi un rôle important pour la croissance des
végétaux.
- Le brouillard est rare dans la région (0,5j/an),
ainsi que la neige (1,5j/an), cette dernière tombe presque
régulièrement chaque année entre janvier et février
au niveau des endroits situés au dessus de 600m d'altitude. Au cours des
années 1989, 1990, particulièrement sèches l'enneigement
était presque nul.
3.3.2.3.2. Température
Les températures moyennes mensuelles relevées
à Tabarka, ainsi que les valeurs extrêmes sont indiquées
dans le tableau n° 8
Tableau n° 8 : Régime thermique
mensuel moyen de Tabarka (°C)
MOIS
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
T. moy (°C)
|
11,1
|
11,4
|
13,4
|
15,2
|
18,7
|
22,5
|
24,9
|
25,6
|
23,9
|
19,8
|
15,6
|
12,3
|
Moy. Min. (°C)
|
7,2
|
7,3
|
8,8
|
10,8
|
13,4
|
17,2
|
19,5
|
20,2
|
18,7
|
15,2
|
11,3
|
8,3
|
Moy. Max. (°C)
|
15,1
|
15,7
|
18,5
|
20,9
|
24,2
|
28,1
|
30,9
|
31,4
|
29,3
|
24,6
|
19,9
|
15,9
|

Graphique n°4 : Températures moyennes
et extrêmes mensuelles relevées à
Tabarka (°C)
Tableau n°9: Températures moyennes et
extrêmes mensuelles relevées à Nefza (°C)
MOIS
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
T. moy ( °C)
|
13,8
|
11,2
|
14,4
|
16,4
|
20,7
|
22,1
|
25,6
|
27,4
|
22,6
|
19,2
|
17,0
|
13,3
|
Moy.Min. (°C)
|
9,7
|
7,9
|
10,3
|
12,4
|
16,4
|
17,6
|
19,4
|
20,7
|
18
|
14,9
|
12,4
|
8
|
Moy.Max. (°C)
|
18
|
14,6
|
18,5
|
20,5
|
25,1
|
29,1
|
32,7
|
34,2
|
27,2
|
23,6
|
21,6
|
18,7
|

Graphique n°5 : Températures moyennes
et extrêmes mensuelles relevées à Nefza (°C)
3.3.2.3.3. Vent
Les vents dominants sont ceux du Nord Ouest, assez
souvent violents et par conséquent on peut les craindre sur les sommets
et les versants qui leur sont exposés même à
l'intérieur des terres. Outre, leur action mécanique, celle
physiologique (dessèchement) est bien marquée en hiver.
La répartition annuelle des vents par direction,
à Tabarka est donnée en pourcent dans le tableau
suivant :
Tableau n° 10 : Répartition annuelle
des vents par direction à Tabarka
Direction
|
N
|
NE
|
E
|
SE
|
S
|
SW
|
W
|
NW
|
calme
|
Répartition
annuelle en %
|
10,50
|
11,00
|
9,00
|
9,60
|
46,50
|
8,50
|
1,20
|
3,70
|
00
|
(P.V d'aménagement de la IVème
Série de Mekna)
Les jours de vent calme sont pratiquement inexistants ;
les vents des secteurs S, SE et SW sont largement prédominants, du moins
en fréquence.
La répartition mensuelle des journées de sirocco
est indiquée dans le tableau n°10.
Tableau n°11 :
Répartition mensuelle des journées de sirocco à
Tabarka
MOIS
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Total
|
Nbre de jours de sirocco
|
4
|
5
|
6
|
6
|
6
|
9
|
8
|
8
|
9
|
8
|
8
|
5
|
82
|
( Fdhili .Med. A
& Mejri. F., 1997)

Graphique n° 6 : La répartition
mensuelle des journées de sirocco à Tabarka
3.3.2.3.4 La neige
La neige tombe presque régulièrement chaque
année entre Janvier et Février au niveau des endroits
situés au dessus de 600 m d'altitude. Au cours des années 1989 -
1990, particulièrement sec, l'enneigement était presque nul.
3.3.2.3.5. Synthèse
bioclimatique
1. Quotient pluviothermique
d'Emberger
Emberger a essayé d'élaborer en Tunisie un
indice qui représente mieux la réalité, il a
déterminé un quotient utilisant la moyenne du mois le plus chaud
et la moyenne du mois le plus froid ainsi que la moyenne annuelle de
pluviométrie.
Le quotient pluviothermique d'Emberger est défini par
la formule suivante : Q2= 2000p / M2-
m2
Avec : P= pluviométrie annuelle en mm.
M= Température moyenne des maxima du mois le
plus chaud (°K).
m= température moyenne des minima du mois le
plus froid (°K).
Avec : 1°C = 273,2°K.
Pour Tabarka et plus particulièrement notre zone
d'étude :
P = 1029 mm
M = 31,4 +273,2 =304,6 °K
m =7,2 +273,2 =280,4 °K
Q2 = 145,36
Le résultat de ce quotient indique
qu'il s'agit de l'étage bioclimatique humide à variante chaude (m
= 7.2).
2. Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen
En 1954, Bagnouls et Gaussen ont établis un diagramme
qui permet de dégager la période sèche en s'appuyant sur
la comparaison de température moyenne et de précipitation
annuelle moyenne en admettant que le mois est sec quand P =
2T.
Avec : T =Température moyenne annuelle en
°C.
P = Précipitation annuelle moyenne en
mm.
L'échelle de température est le double de celle
des précipitations lors de la présentation du graphique.
Tableau n°12 : Précipitations et
températures moyennes à Tabarka
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
P (mm)
|
167
|
131
|
87
|
70
|
42
|
17
|
04
|
09
|
53
|
115
|
145
|
189
|
T (°C)
|
11.1
|
11.4
|
13.4
|
15.2
|
18.7
|
22.5
|
24.9
|
25.6
|
23.9
|
19.8
|
15.6
|
12.3
|
2T (°C)
|
22,2
|
22,8
|
26,8
|
30,4
|
37,4
|
45
|
49,8
|
51,2
|
47,8
|
39,6
|
31,2
|
24,6
|
Graphique n°7 : Diagramme
ombrothermique de Bagnouls et Gaussen
D'après le régime thermique de la région
de Tabarka, on constate que la période sèche s'étale sur 5
mois (de mi-Mai à mi-Septembre)
3.3.3. Flore et Faune
3.3.3.1. Flore
La formation végétale se caractérise
commodément par les pourcentages du recouvrement des herbacées,
des ligneux bas (c'est-à-dire inférieurs à 2m) et des
ligneux hauts (supérieurs à 2m). Les formations
végétales de la IVème série de Mekna
sont présentées comme suit :
3.3.3.1.1. Formation forestière
Dans notre zone d'étude les espèces ligneuses
les plus caractéristiques sont :
· Quercus suber (Chêne liège)
· Quercus canariensis (Chêne zeen)
Ces espèces occupent une surface réduite au Nord
de la série et indiquent un apport pluviométrique annuel compris
entre 1100 et 1500 mm. Leur limite inférieure est située à
environ 600-650 m d'altitude mais elle peut descendre plus bas à la
faveur de zones à microclimats plus frais où le chêne zeen
retrouve les conditions hydriques qui lui sont indispensables.
3.3.3.1.2. Formation pré forestière et
de maquis
Le maquis est défini comme étant des formations
ligneuses denses et plus hautes, se rencontrant sur des sols siliceux dans les
étages bioclimatiques humides et subhumides. Exemple : le maquis du
Nord (Kroumirie et Mogods). (D. G. F , 1995)
Le rôle joué par les arbustes devient de plus en
plus important, notamment dans l'aménagement des terres à
pâturage. En effet, en plus de leur rôle de protection des sols
contre l'érosion, de production de bois, les arbustes constituent des
réserves fourragères importantes utilisables par les animaux.
Ainsi, les arbustes ont un rôle important dans la compensation des
déficits fourragers pendant les périodes de l'année en
permettant également d'atténuer les effets néfastes d'une
sècheresse éventuelle. Les espèces ligneuses se
caractérisent par leur résistance à la sècheresse
et à la salinité.
Dans notre zone d'étude on rencontre les espèces
suivantes :
Arbutus unedo, Phyllerea latifolia, Erica arborea, Myrtus
communis, Cytisus villosus, Calicotome villosa, Rhamnus alaternus, Vibirnum
tinus, Crataegus monogyna, Daphne gnidium, Cistus salvifolius, Pistacia
lentiscus, Hedera helix, Lavandula stoechas, Crataegus azerolus, Rubus
ulmifolius.
3.3.3.1.3. Formation herbacée et de
pelouse
Les pelouses sont définies comme étant des
formations herbacées rases dont le rythme saisonnier est bien
marqué. Elles sont constituées d'hémicryptophytes et de
géophytes (D.G.F. ,1995)
La strate herbacée dans notre zone d'étude
comporte les espèces suivantes :
Ficaria calthoefolia, Asplenum adiontum-nigrum,
Limodorum arbotivum, Smilax aspera, Prunella vulgaris, Brachypodium silvaticum,
Gallium ellipticum, Publicis odora, Asphodelus microcarpus, Agrimoria
euphausiacé
3.3.3.1.4. Reboisement
Les parcelles : 1 ; 2 ; 3 ; 4 ;
5 ; 6 ; 9 ; 10 ; 12 ; 13 ; 18 et 19 sont
reboisées de Pin pignon et de Pin maritime plantés depuis 1968.
Toutes ces plantations ont été exécutées en bandes,
laissant le chêne liège sur pied dans les inter-bandes. Quelques
plantations d'Eucalyptus camaldulensis et d'Acacia cyanophylla
sont aussi localisées surtout dans les zones
érodées.
3.3.3..2. Faune
3.3.3.2.1. Faune sauvage
L'aire étudiée constitue un biotope plus au
moins artificialisé, mais riche en gibier à poils et à
plume. La diversité des formations forestières correspond
à une diversité des lieux de reproduction, de gagnage et de repos
du gibier. Le potentiel alimentaire s'y trouve varié et
échelonné tout au long de I'année suivant les saisons et
les unités géomorphologiques.
Dans cet espace géographique s'interfèrent des
sites plus au moins fertiles et attractifs pour le gibier. Ainsi les
éclaircies sont toujours favorables aux productions fourragères
(pinèdes, eucalyptus, subéraies), mais la fermeture de certaines
formations forestières est bénéfique pour la reproduction
des espèces de gibier.
Les espaces, plus ou moins limités (vides,
clairières) peuvent être valorisés pour le gibier par des
actions aménageantes simples, allant du recepage des espèces de
maquis jusqu'au resemis et ou de plantation d'espèces fourragères
locales. Parmi les espèces de faune sauvage, on peut
évoquer :
Le cerf de berberie , le sanglier, le lièvre du
Nord, le porc-épic, l'hérisson et le gibier à plume (les
faucons, la buse variable, la circaète Jean le blanc, le milan noir, le
busard des roseaux ,le hibou grand duc...) et d'autres espèces
d'oiseaux.
3.3.3.2.2 Faune domestique (cheptel)
Le cheptel des habitants de la IVème
série de Mekna est constitué essentiellement par : les
caprins, les ovins, les bovins et les équidés en nombre
réduit. (voir tableau 17)
3.3.4. Contexte
socio-économique
3.3.4.1. Population
3.3.4.1.1. Milieu social
3.3.4.1.1.1. Niveau de vie
Après dépouillement des enquêtes
socio-économiques on a remarqué qu'il y a une dispersion de
l'habitat, l'attachement des habitants à certaines traditions, le manque
d'une infrastructure de base (pistes), la population reste rurale et à
mode de vie traditionnel et le niveau de vie reste bas et faible.
3.3.4.1.1.2. Données
démographiques
Les habitants de la zone sont regroupés dans 339
ménages comptant
1629 individus. L'ensemble de ces individus se
répartissent sur 8 douars : Treiia, Hmeidia, Skhouna, Mgaidia,
Hseinia, Jlaifia, Sidi Ruine et Dwahria.
Tableau : n°13 : répartition des
ménages par douar
Douars
|
Nombre de famille
|
Nombre de ménage
|
Effectif total des habitants
|
Treiia
|
75
|
68
|
270
|
Hmeidia
|
53
|
48
|
196
|
Skhouna
|
33
|
25
|
122
|
Mgaidia
|
123
|
105
|
455
|
Dhwahria
|
48
|
40
|
178
|
Hseinia
|
48
|
47
|
178
|
Jlaifia
|
46
|
46
|
170
|
Sidi Ruine
|
14
|
14
|
52
|
TOTAL
|
440
|
339
|
1629
|
1. Densité
Les zones forestières ne sont pas vides d'hommes, elles
sont au contraire très peuplées. A une forte densité de
population dans la IVème série de Mekna s'ajoute
l'exiguïté des superficies cultivables et cultivées, la
rareté des possibilités d'emploi.
Dans ces conditions l'élevage pastoral constitue une
nécessité pour les populations puisque une partie importante de
leurs revenus provient de l'élevage.
La population totale dans la IVème
série de Mekna est 1629 individus repartis sur 8 douars. La
densité (D) qui est le rapport entre la population
totale (N) et la surface de la série
(S). (ou le nombre d'habitant au km²)
D = N /S N = 1629 et S = 2256 Ha = 22,56 Km² ;
D = 1629/ 22,56
D = 72 habitant / km², Ce taux est
relativement faible reflétant le caractère dispersé de
l'habitat et la possession de lopins de terre pour la pratique de l'agriculture
vivrière.
Il existe en plus de grandes disparités dans la
répartition de ces habitants sur le territoire, ce qui a pour
conséquence qu'il n'est pas rare de trouver des zones où la
densité est supérieure à 100 habitants au km²
(Saoudi, 1983)
2. Activités et sources de revenus
D'après les résultats des enquêtes
menées dans la zone d'étude, et après leur
dépouillement, on a pu déduire ce qui suit : (tableau
14)
Tableau n° 14 : Activités et Sources
de revenus
Nature de travail
|
Douar
|
A.A.P (%)
|
A.A.S (%)
|
A.T (%)
|
O.A.P (%)
|
O.A.S (%)
|
I.P (%)
|
I.O (%)
|
O.C.F (%)
|
Treiia
|
38.5
|
31.5
|
10.5
|
-
|
-
|
-
|
1.7
|
17.5
|
Hmeidia
|
3.4
|
27.5
|
31
|
-
|
-
|
13.7
|
3.4
|
20.6
|
Skhouna
|
-
|
22.0
|
30
|
-
|
6.2
|
1.2
|
2.4
|
20.4
|
Mgaidia
|
8.0
|
62.0
|
5
|
3
|
2.2
|
5
|
8.5
|
3
|
Hseinia
|
-
|
1.9
|
9.8
|
3.9
|
27.4
|
5.8
|
9.8
|
37.2
|
Dhwahria
|
-
|
18.1
|
21.2
|
-
|
6
|
-
|
3
|
9
|
Jleifia
|
|
|
6.3
|
2.1
|
21.2
|
2.1
|
21.2
|
46.8
|
Sidi Ruine
|
2.7
|
2.7
|
10.8
|
5.4
|
16.2
|
5.4
|
16.2
|
40.5
|
Moyenne
|
6.6
|
21.4
|
15.6
|
1.8
|
9.9
|
2.6
|
55.2
|
24.5
|
v Signification des
abréviations :
A.A.S : Activités agricoles saisonnières
O.C.F.O : Ouvrier de chantier forestier occasionnel.
I.P : Immigré permanent
A.A.P : Activités agricoles permanentes
I.O : Immigré occasionnel
A.T : Activités secteur tertiaire
. O.A.P : Ouvrier agricole permanent.
O.A.S : Ouvrier agricole saisonnier
.
.3. Habitat
Dans notre zone d'étude, les ménages sont
regroupés en douars plus au moins étendus. On constate qu'il y a
une différence remarquable de point de vue
habitat et cela revient à une différence dans
les revenus économiques.
Cette différence est représentée
par le type d'habitat (maison en dur ou gourbi) ainsi que le nombre de
chambres par maison.
Tableau n° 15 : Type d'habitat par
douar
Douar
|
Maison en dur (en%)
|
Maison rudimentaire (en %)
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
\u-2264
|
1
|
2
|
3
|
4
|
\u-2264
|
Treiia
|
8.5
|
28.8
|
20.3
|
11.8
|
-
|
11.8
|
15.2
|
1.7
|
-
|
-
|
Hmeidia
|
8
|
60
|
20
|
8
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Skhouna
|
26.9
|
53.8
|
8.3
|
-
|
-
|
5.5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mgaidia
|
12.4
|
56.7
|
14
|
13
|
2.
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Dhwahria
|
10.8
|
74.8
|
10.8
|
10.8
|
-
|
2.7
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Hseinia
|
5.8
|
31.4
|
10.7
|
4.6
|
-
|
40.6
|
5.8
|
2.3
|
-
|
-
|
Jleifia
|
8.9
|
29.9
|
8.9
|
-
|
1.5
|
43.9
|
4.9
|
-
|
-
|
-
|
Sidi Ruine
|
4.3
|
32.6
|
10.8
|
4.3
|
-
|
43.4
|
4.3
|
-
|
-
|
-
|
Moyenne
|
10.7
|
46
|
12.9
|
6.56
|
2.68
|
18.5
|
03.7
|
0.5
|
-0
|
-0
|
D'après ce tableau on remarque que le pourcentage des
maisons rudimentaires est dominé par celui des maisons en dur vu
l'amélioration des conditions de vie des habitants de la zone
étudiée.
3.3.4.2. Agriculture
L'agriculture est d'une importance
capitale dans la zone d'étude pour l'amélioration des revenus des
habitants. Le tableau suivant nous donne une idée sur les surfaces
agricoles utiles :
Tableau n°16 : Surfaces agricoles utiles par
douar
Douar
|
Surface agricole utile / ha
|
Treiia
|
103,5625
|
Hmeidia
|
83,5625
|
Skhouna
|
23,5625
|
Mgaidia
|
104,25
|
Hseinia
|
70
|
Dhwahria
|
53,5625
|
Jleifia
|
35
|
Sidi Ruine
|
19
|
Total
|
492,5
|
D'après le tableau précédent, on remarque
que la surface agricole utile dans notre zone d'étude représente
61% de la surface totale ce qui indique la place importante de l'agriculture
dans la vie des habitants en tant que source de revenu dans la zone
concernée.
3.3.4.3. Cheptel
3.3.4.3.1. Introduction
Les conditions du milieu très contrastées et la
variété des structures d'exploitation ont façonné
une mosaïque de races locales bien adaptées aux conditions locales.
Les agriculteurs ont déclaré vouloir acquérir des animaux
en vue d'augmenter leurs revenus. Les productions animales constituent donc aux
yeux des populations locales une source importante de revenus potentiels. Le
cheptel est constitué essentiellement par les caprins, les ovins,
et les bovins.
Les troupeaux pâturent essentiellement en forêt et
occasionnellement sur les chaumes de céréales en période
estivale.
3.3.4.3.2. Effectifs totaux
L'enquête socio-économique permet
l'évaluation de l'ensemble des paramètres démographiques
nécessaires à la préparation des opérations de
développement de l'élevage. Elle doit permettre, à
l'échelle d'une région de préciser :
- Le type d'élevage et de troupeaux d'une
région.
- Nombre total de tête de bétail.
Ainsi, au cours du temps l'élevage évolue ;
les effectifs changent sous l'influence des contraintes climatiques ou
économiques.
Le tableau suivant donne l'effectif total du cheptel dans
chaque douar :
Tableau n° 17 : Effectif du cheptel par
Douar
Douars
|
Nombre du cheptel
|
Caprin
|
ovin
|
bovin
|
Treiia
|
304
|
187
|
119
|
Hmeidia
|
219
|
87
|
104
|
Skhouna
|
139
|
242
|
59
|
Mgaidia
|
364
|
362
|
279
|
Hseinia
|
446
|
253
|
133
|
Dhwahria
|
314
|
157
|
39
|
Jleifia
|
380
|
150
|
112
|
Sidi Ruine
|
189
|
89
|
46
|
Mhalhlia
|
275
|
318
|
97
|
TOTAL
|
2630
|
1845
|
988
|
Effectif total 5463 têtes
|
Dans la zone qui nous intéresse le troupeau est
composé de bovins, ovins et caprins. L'importance de chaque
espèce varie localement. L'espèce dominante par le nombre est
l'espèce caprine (46,64 %) qui est partout massivement présente
et susceptible de valoriser beaucoup d'espèces ligneuses
délaissées par les ovins. La chèvre permet d'utiliser des
zones difficiles et pauvres. C'est un excellent transformateur, un fournisseur
précieux de protéines animales pour des éleveurs des
régions pauvres pour posséder une vache. L'espèce caprine
résiste à des conditions difficiles, donne du lait
quotidiennement et souvent deux chevreaux par an « c'est la vache des
pauvres ». Si les bovins sont aussi partout présents ils
représentent cependant un nombre nettement inférieur (17,70 %).
Les ovins sont les moins nombreux que les caprins (35,65%). Le troupeau est
donc constitué des deux espèces largement dominantes (caprins et
ovins).
3.3.4.3.3. Taille du troupeau
La taille du troupeau est déterminée par le
volume de bétail possédé par un ménage mais elle
pourrait être déterminée par la configuration des zones
forestières et aussi en fonction de l'abondance ou de la rareté
de l'herbe.
Le cheptel des douars de la IVème
série de Mekna pâture dans cette zone est composé de 5463
têtes dont 2630 caprins (48,15%), environ 1845 têtes d'ovins
représentant 33,77% et 988 têtes de bovin représentant
18.08%
3.3.4.3.4. Conduite des troupeaux
Le gardiennage collectif étant rare et chaque
ménage fait pâturer son troupeau par ses propres moyens.
Dans notre zone d'étude, étant donné que
les hommes sont relativement présents dans les villages, c'est aux
femmes dans la majorité du temps qu'on assure le gardiennage des
troupeaux familiaux. Le reste du temps le gardiennage est assuré par les
hommes et les enfants âgés de 10 à 13 ans.
3.3.4.3.5. Pacage en forêt et en d'autres
zones
3.3.4.3.5.1. Pacage en forêt
Les ressources fourragères que produit la forêt
sont généralement utilisées en y introduisant le
bétail quelles sont susceptibles de le nourrir. C'est assurément
la moins coûteuse, mais aussi la plus dangereuse. Rien ne s'oppose au
fauchage des graminées et d'autres plantes fourragères
herbacées lorsque la pelouse est bien découverte et suffisamment
étendue.
3.3.4.3.5.2. Pacage en d'autres zones
C'est le pâturage hors forêt. Les portions du
terrain de parcours laissées en dehors des limites de la forêt ne
présentent parfois que de faible différences d'aspect
général avec cette forêt elle même. Il existe
d'importantes surfaces où les végétaux ligneux, même
de petite taille se trouvent presque éliminés. La population fait
pâturer leur troupeau en dehors de la forêt et dans les zones
éliminées pendant des périodes bien
déterminées surtout en été où les troupeaux
pâturent dans les jachères.
IV. ETUDE DES POTENTIALITES PASTORALES
4.1. INTRODUCTION
Le parcours en forêt revêt une très grande
importance vu son effet sur les potentialités pastorales et sylvicoles.
Actuellement, presque toutes les forêts tunisiennes sont en état
de surpâturage qui met en danger toute régénération
naturelle ou artificielle. Cependant, l'importance de la contribution
forestière dans le bilan fourrager nous invite à entreprendre des
mesures spécifiques pour sauvegarder la composante pastorale sans pour
autant sacrifier la production ligneuse ou/et subéricole.
L'impact du cheptel s'accentue du fait de la recrudescence
des effectifs dû à la non application des textes
réglementant le pâturage en forêt ce qui occasionne par
conséquent la dégradation des potentialités pastorales. La
IVème série des forêts de Mekna qui constitue la zone de
notre étude en est un cas où la a dégradation est
poussée.
4.2. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
4.2.1. Matériels et méthode
4.2.1.1. Matériels
La composition floristique d'un parcours varie d'un endroit
à l'autre, d'une année à l'autre. Les groupements
floristiques des parcours ne sont pas statiques. L'analyse floristique permet
de caractériser l'association phyto-sociologique constituant un
parcours, d'en apprécier la qualité et le rendement à une
époque donnée et d'en suivre les variations au cours du temps. La
végétation dans la zone d'étude est composée de
trois strates : strate arborée, strate arbustive (maquis) et la
strate herbacée. La composition floristique de ces trois strates est en
état de dégradation sous l'effet de l'action anthropique. Il
s'agit de mettre au point des méthodes valables pour évaluer
à partir de quelques paramètres d'étude (biomasse
consommable ; biomasse totale ; fréquence d'espèce...),
la valeur pastorale et l'importance de la forêt dans l'alimentation du
cheptel.
Toute la série est presque recouverte par une
végétation qui diffère selon les formations et leur
superficie :
Chêne Liège :
943.75 ha
Maquis : 178.11
ha
Clairière forestière
: 182.64 ha
Pin pignon : 112 ha
Mélange chêne liège + chêne zeen
: 137.5 ha
Plantation de Pin maritime : 202.5 ha
Plantation d'Eucalyptus : 4 ha
Plantation de Pin radiata : 3 ha
Clairière cultivées
: 492.5 ha
4.2.1.2. Méthode d'étude
4.2.1.2.1. Cartographie
L'appréciation de la biomasse de la formation
végétale à décrire sera obtenue par addition de
taux de recouvrement des différentes strates qui diffère d'un
milieu à un autre vu l'hétérogénéité
des formations végétales à travers les différents
endroits de la zone d'étude et pour évaluer cette biomasse qui
sera un paramètre de calcul pour la détermination du nombre de
placettes nécessaires à effectuer dans la
IVème série de Mekna. Il convient en premier lieu de
procéder à une analyse physionomique par cartographie de la
végétation et c'est ce qu'on a déjà
réalisé lors des plusieurs prospections de terrain qui nous ont
permis d'actualiser l'occupation des sols et de distinguer par la
méthode des relevés des différents grands milieux.
Avant de matérialiser les placettes échantillons
et après des visites sur le terrain, on a pu cartographier les
différentes composantes de la zone de point de vue
végétation et établir enfin une carte actualisée de
peuplements sur laquelle on a défini un réseau maillé
parallèlement à une direction de progression choisie.
L'écartement entre les lignes du réseau maillé et le
centre de placette sur les mêmes lignes sont fonction de
l'écartement de la surface inventoriée.
4.2.1.2.2. Détermination des
placettes
La végétation forestière destinée
au parcours est par nature hétérogène, c'est-à-dire
que la production de la biomasse n'est pas la même en plusieurs endroits
du parcours. La zone est alors divisée en type de strates
végétales dont chacune comportera plusieurs placettes. A ce
propos, on cherche alors à déterminer leur emplacement par
échantillonnage. Pour éviter l'échantillonnage au hasard
et en vue de connaître le nombre de placettes nécessaires pour
l'étude d'évaluation de la biomasse à partir de la
végétation à l'échelle de la zone d'étude,
nous avons opté à l'échantillonnage systématique.
Pour cela et par un échantillonnage préliminaire on a choisi les
deux plus long transects tracés en coupant la série en ses deux
diagonales selon une direction bien déterminée.
Cette méthode a l'avantage de suivre tout au
long de ses deux transects (deux diagonales) les variations des
différents facteurs écologiques. Il est à noter que le
nombre de placettes au niveau de chaque type de peuplement doit être
proportionnel à sa superficie.
A la lumière de la superficie de chaque
strate végétale et pour q'un groupement puisse être
décrit correctement nous disposons de N placettes nécessaire pour
déterminer les périmètres à étudier selon
une erreur à craindre (E) jugée acceptable au seuil de
signification 10%.
4.2.1.2.3. Méthode d'étude dans chaque
strate
a. Strate arborée (Chêne
liège)
Pour la strate arborée, on s'intéresse
particulièrement à la production des glands du chêne
liège qui est l'espèce dominante, on procède donc à
la matérialisation des placettes sur le terrain. Ainsi, la
détermination d'un premier point en se basant sur un repère
commun sur carte et sur terrain est indispensable. On utilise en ce sens une
boussole pour progresser toujours selon la direction choisie. Pour mesurer la
distance fixée entre les placettes, on commence à partir du
centre de chaque placette pour arriver à ce qui suit, le centre de
chaque placette est indiqué par un piquet. Après l'installation
des placette sur le terrain, on procède à la détermination
du nombre de pieds de chêne liège par placette sur le terrain
(densité), puis on cherche l'arbre moyen par placette
(Xi) pour pouvoir déterminer le nombre de kgs de glands
qui sera extrapolé à la placette et à l'hectare et enfin
à toute la superficie totale du chêne liège.
Le procédé que nous avons adopté pour la
détermination de la production en glands est intégralement
basé sur l'échantillonnage systématique.
Les raisons d'un tel choix sont les suivantes :
- Le chêne liège se comporte comme un arbre
fruitier qui produit peu de fruits lorsque la glandée de l'année
précédente est importante.
- On admet que la production en glands obéit
à un cycle alternant entre une bonne et de mauvaises glandées
dont la période se situerait entre 3 et 4 ans. (ElAfsa,
1978)
- Dans une même station, nous avons
constaté que la glandée varie d'un arbre à un autre en
fonction du diamètre des arbres, de leur surface foliaire, de leur
exposition et enfin de leur état sanitaire (surtout attaque de
Lymantria dispar ) .
- Nous avons également constaté des
variations dans la production d'une station à une autre et sur une
échelle plus grande d'un milieu phytoécologique à un
autre.
- Enfin, la période de maturation des
glands variant d'un arbre à un autre, d'un massif à un autre
varie vraisemblablement en fonction de la température et de
l'humidité. Il est difficile sinon impossible de déterminer le
meilleur moment de la récolte car celle-ci doit s'effectuer avant que ne
commence la chute des fruits.
En effet, les glands qui tombent après maturation, sont
difficiles à récupérer en raison soit à cause de
l'existence d'un maquis dense et impénétrable, soit de leur
ramassage par les usagers, soit enfin, de leur consommation rapide par le
bétail, les sangliers ou les deux à la fois.
b. Strate arbustive
Pour le maquis on utilise la même méthode et la
même démarche que celle décrite précédemment
au niveau de la formation forestière mais on s'intéresse ici et
plus précisément à la détermination de la biomasse
aérienne et la fréquence des espèces arbustives
palatables.
Pour la matérialisation des placettes sur terrain, on
utilise souvent des placettes (carré) de 25 m² de surface
b. 1. Dénombrement :
Le dénombrement des espèces dans chaque
unité de végétation peut être réalisé
comme suit :
- Nous effectuons un relevé systématique
dans chaque unité de végétation de manière à
obtenir au moins N enregistrements pour chaque unité,
il est évident que plus il y a de relevés, plus la
végétation est évaluée correctement.
- Au sein de chaque placette délimitée, le
nombre de pieds présents est rapporté sur une fiche qui comporte
la liste des espèces existantes dans le maquis.
- La somme des pieds dénombrés pour chaque
espèce est ensuite calculée, la fréquence des
espèces (en %) est déterminée en divisant la somme des
pieds de chaque espèce par la somme totale des pieds
dénombrés et en multipliant le résultat par 100.
Le nombre de pied de chaque espèce exprimé par
hectare et ensuite calculé en divisant le nombre total de pieds de
l'espèce recensée par la superficie totale
échantillonnée (exprimée en m²) et en multipliant le
résultat par 10000 (1 ha).
b.2. Calcul de la biomasse :
Sur une placette de 25 m² on coupe la
biomasse des espèces contenues dans ce relevé puis on effectue un
pesage pour la biomasse consommable et la biomasse totale ce qui donne la
biomasse verte (parfois improprement appelée « Poids
vert »). La biomasse consommable est ensuite séchée
à l'étuve à 80 °C jusqu'à obtenir une biomasse
constante, généralement obtenue au bout de 24 h, puis
pesée, ce qui donne enfin la biomasse sèche ( parfois
improprement appelée « Poids sec»).
c. Strate herbacée
Après l'échantillonnage et pour la
détermination de la biomasse on se réfère à ces
deux méthodes :
c. 1. Evaluation de la composition
botanique
La méthode des points quadrats alignés de Daget
et Poisonnet (1971) qui permet l'étude de la composition botanique et de
définir la fréquence spécifique (FSi) qui
est le nombre de points où l'espèce a été
recensée) et la contribution spécifique des espèces
((CSi) qui représente la participation relative de
chaque espèce dans le peuplement).
Csi= Fsi x 100 / Ó FSi
Cette méthode permet également d'évaluer
le recouvrement de la végétation herbacée, de
déterminer la valeur pastorale des herbages et de faire l'analyse
structurale du peuplement graminoïde. Elle se prête aussi à
l'analyse statistique.
Pour son application, elle consiste à recenser les
présences des espèces à la verticale de points
disposés régulièrement le long d'une cordelette
graduée tendue au dessus du tapis herbacé à l'aide de deux
(2) piquets. La longueur totale de la corde est de 20 m. Chaque ligne comporte
100 points de lecture distants de 20 cm. Une tige métallique ou une tige
de graminée pérenne matérialise la ligne de visée
jusqu'au sol. Elle est déplacée verticalement le long de la
cordelette graduée.
A chaque point, on note toutes les espèces qui sont en
contact avec la ligne de visée. Chaque espèce n'est
recensée qu'une fois par point de lecture. Concrètement sur le
terrain, la méthode nécessite au moins deux personnes.
L'observateur vise perpendiculairement à la surface du sol en s'aidant
de la tige. (voir schéma1)
Schéma 1
Il annonce toutes les espèces qui sont en contact avec
la tige à la seconde personne qui les note sur le formulaire de
relevé. L'observateur prend soin d'écarter les espèces au
fur et à mesure pour observer les espèces sous-jacentes qui
peuvent être en contact avec la tige (Jean-Pierre S., 1997)
Dans notre cas le terrain est dégagé, les
placettes sont choisies et ayant une superficie de 400m² chacune
d'où la facilité de la matérialisation des points
quadrats.
Pour chaque placette de 400 m²nous avons effectués
quatre relevés.
c. 2. Evaluation de la biomasse
primaire herbacée
- Principe
Evaluer la quantité de matière sèche
végétale aérienne produite par unité de surface.
- Méthode
Cette évaluation concerne la biomasse
végétale herbacée, plus précisément la
fraction aérienne (les racines ne sont pas concernées) activement
recherchée et appétée par le bétail.
L'évaluation de la biomasse potentielle herbacée
a été faite par la méthode de la récolte
intégrale de placeaux d'un mètre carré et la
précision recherchée sera de 10%.
Les parcelles où on effectue les coupes avaient un
couvert herbacé hétérogène. Elles ont
été choisies à des endroits de sites
échantillonnés où le couvert est abondant.
Pour chaque placette on a matérialisé cinq
placeaux de 1m² de façon à avoir plus de données sur
la strate herbacée et ses composantes floristiques.
On fait ensuite la séparation entre les espèces
palatables et non palatables, le pesage de la matière verte et
l'étuvage dans le but de déterminer la production
fourragère sèche.
4.3. RESULTATS ET DISCUSSION
4.3.1. Strate arborée
Pour la strate arborée, le nombre de placettes
déterminé est de l'ordre de 30 avec une superficie de 400 m
2 pour chacune. La distance séparant les deux
placettes successives en partant de chaque centre respectif des placettes est
de 1312,50 m.
4.3.1.1. Résultat
Après avoir parcouru les placettes
matérialisées sur terrain on a pu déterminer une
densité moyenne de 11 pieds de chêne liège par placette ce
qui donne donc une densité à l'hectare de l'ordre de 284
pieds.
Il faut remarquer qu'il s'agit d'une bonne glandée
spécifique pour cette année ce qui implique donc une importante
production de glands par arbre et qui a pu atteindre en moyenne 46,04 Kg de
glands, soit 13075,36 Kg/ ha. L'estimation du poids sec des glands a
été faite après un étuvage durant 72 h à une
température de 80 °C.
On estime qu'un kilogramme de glands frais donne environ 0.39
kg de M.S.
La valeur énergétique des glands a
été calculée selon les équations proposées
par l'INRA. Les calculs effectués pour établir les valeurs en
énergie nette a été réalisés en prenant un
niveau d'alimentation de 1.3 et niveau de production de 1.2.
Les glands ont une excellente teneur en énergie nette
qui peut être estimée à 0.9 UF/ Kg de matière
sèche. (Kayouli, 2001)
Ces données montrent donc l'importance de la production
des glands dans l'alimentation du cheptel pâturant en forêt.
Après un calcul statistique on a trouvé que :
La moyenne (X) = ? ni * xi / N
N = Nombre d'arbre moyen dans toutes les placettes = 30
arbres
Xi = Production de l'arbre moyen par placette
ni = nombre d'arbre moyen par placette
? ni * xi = 1381.2
- X = 1381.2 / 30 = 46.04
L'écart type (ä) = racine carrée de la
somme des (xi - X) ² divisé par N
ä = 10.18.
- L'écart type de la moyenne (äm) = ä / ? N =
10.18 / ? 30
äm = 1.85
-T de Student = 2.042 (Table de Student)
- Précision absolue = äm * T = 3.77
Cette précision nous permet de déduire que la
production de glands par arbre moyen est de l'ordre de 46.04 #177; 3.77 de Kg
de glands frais, soit 13075.36 #177; 1070.68 Kg / ha
Exprimés en poids sec, ces rendements correspondent
à environ 17.95 #177; 1.47 Kg de M.S par arbre et 5097.8 #177; 417.56 Kg
de M.S / ha/an
Si on exprime la production d'éléments nutritifs
des glands en fonction de la densité et de la productivité des
chênes-lièges, on peut estimer qu'un hectare de forêt peut
produire 4588.02 #177; 375.80 UF/ha/an.
Ainsi, la production fourragère des glands de
chêne-liège dans toute la série peut être
évaluée à 4329943.87 #177; 354661.25 UF/an
En effet, on estime qu'environ 40 % seulement de la production
des glands est consommée par les animaux domestiques.
Le reste peut être :
- Utilisé par les animaux sauvages essentiellement le
sanglier
- Ramassé par l'administration forestière pour
l'ensemencement dans les pépinières.
- Utilisé pour régénérer la
subéraie par voie de régénération naturelle par
semis.
On peut confirmer qu'il s'agissait d'une bonne glandée
partout où le chêne liège pousse ce qui nous a mené
à estimer la quantité d'UF produite par les glands dans les
peuplements de chêne liège de la IVème
série de Mekna à 1731977.55 UF /an.
Le tableau et le graphique suivants résument la
production en UF fournie par les glands da la VIème série de
Mekna :
Tableau n°18 : Production en U F des glands de
chêne liège dans la IVème série de
Mekna
N° de placette
|
Nombre d'arbre par Placette
|
Diamètre moyen de l'arbre
|
Production en Kg de glands par arbre
moyen
|
Production en Kg de glands par placette
|
Matière sèche en Kg de glands par
placette
|
U.F / Kg de M.S par placette
|
1
|
11
|
35
|
53
|
583
|
227.37
|
204.633
|
2
|
10
|
40
|
59
|
590
|
230.1
|
207.09
|
3
|
11
|
30
|
42
|
462
|
180.18
|
162.162
|
4
|
12
|
35
|
49.5
|
594
|
231.66
|
208.494
|
5
|
13
|
25
|
32.4
|
421.2
|
164.268
|
147.8412
|
6
|
9
|
35
|
48
|
432
|
168.48
|
151.632
|
7
|
14
|
25
|
29.7
|
415.8
|
162.162
|
145.9458
|
8
|
11
|
30
|
40.8
|
448.8
|
175.032
|
157.5288
|
9
|
10
|
30
|
42.2
|
422
|
164.58
|
148.122
|
10
|
10
|
40
|
53.1
|
531
|
207.09
|
186.381
|
11
|
13
|
35
|
53.6
|
696.8
|
271.752
|
244.5768
|
12
|
11
|
35
|
50.2
|
552.2
|
215.358
|
193.8222
|
13
|
11
|
25
|
31.3
|
344.3
|
134.277
|
120.8493
|
14
|
12
|
30
|
37.3
|
447.6
|
174.564
|
157.1076
|
15
|
10
|
30
|
43.2
|
432
|
168.48
|
151.632
|
16
|
13
|
25
|
27.4
|
356.2
|
138.918
|
125.0262
|
17
|
11
|
35
|
47
|
517
|
201.63
|
181.467
|
18
|
12
|
30
|
45.4
|
544.8
|
212.472
|
191.2248
|
19
|
13
|
30
|
57.7
|
750.1
|
292.539
|
263.2851
|
20
|
11
|
30
|
55.9
|
614.9
|
239.811
|
215.8299
|
21
|
12
|
35
|
56.7
|
680.4
|
265.356
|
238.8204
|
22
|
9
|
40
|
67.1
|
603.9
|
235.521
|
211.9689
|
23
|
12
|
35
|
48.2
|
578.4
|
225.576
|
203.0184
|
24
|
14
|
25
|
30.6
|
428.4
|
167.076
|
150.3684
|
25
|
13
|
30
|
43.4
|
564.2
|
220.038
|
198.0342
|
26
|
12
|
35
|
47.9
|
574.8
|
224.172
|
201.7548
|
27
|
10
|
30
|
44
|
440
|
171.6
|
154.44
|
28
|
11
|
25
|
31.8
|
349.8
|
136.422
|
122.7798
|
29
|
10
|
40
|
59.7
|
597
|
232.83
|
209.547
|
30
|
10
|
30
|
53.1
|
531
|
207.09
|
186.381
|
Total
|
341
|
* * *
|
1381.2
|
15503.6
|
6046.4
|
5441.76
|
Moyenne
|
11
|
30
|
46.04
|
516.7867
|
201.54667
|
181.392
|
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Graphique n° 8 : Production de glands par
arbre moyen et par placette
4.3.1.2. Interprétation des
résultats
La végétation naturelle du chêne
liège est constamment perturbée par de nombreuses
interventions humaines (surpâturage, incendie, défrichement, mise
en défens) auxquelles elle réagit très fortement. Cette
année on est dans le cas d'une bonne glandées, les observations
faites sur la production de glands montrent que les arbres isolés,
ensoleillées, avec la cime bien développée, de
diamètre 30 à 40 cm sont les meilleurs producteurs de glands.
D'après les résultats obtenus on peut citer quelques chiffres
à titre d'indication en prenant par considération la même
densité par placette soit :
- Production d'arbre de diamètre 25 cm : 31.3 Kg
de glands
- Production d'arbre de diamètre 30 cm : 42 Kg de
glands
- Production d'arbre de diamètre 35 cm : 53 Kg de
glands
- Production d'arbre de diamètre 40 cm : 59 Kg de
glands
La forêt de chênes lièges peut produire
tous les deux ans de grandes quantités de glands qui peuvent être
valorisées en production animale. Ces fruits, récoltés
lorsqu'ils ont atteint leur pleine maturité, peuvent être
conservés par ensilage représentent un potentiel pastoral
important. En effet, la production fourragère d'un hectare de
forêt de chêne liège de la IVème
série de Mekna est de l'ordre de 1835 UF /ha/an. En effet, la valeur
réelle de cette production est nettement supérieure car en plus
de cette production, la forêt a d'autres rôles tels que :
- La conservation et la protection des sols contre
l'érosion hydrique et éolienne.
- La protection des infrastructures contre la
sédimentation et l'ensablement.
4.3.1.3. Conclusion
Il n'est pas utile de redire que la vaine pâture,
nécessitant une extension de parcours, est particulièrement
néfaste aux jeunes semis de chêne-liège et par
conséquent au rajeunissement et au maintien des subéraies. Mais
nous n'avons pas l'intention d'aborder cet aspect de l'impact humain.
Toute fois, il est utile de préciser que le
pâturage en forêt, au lieu de constituer au Nord ouest de la
Tunisie humide un simple appoint aux parcours en zones agricoles ne devant
être utilisé que lors des années de disette, est
considéré comme la source principale de subsistance des troupeaux
des usagers. La politique générale du développement rural
veut qu'il en soit ainsi et considère que dans l'immédiat, Il
faut utiliser toutes les ressources pour augmenter les revenus des plus pauvres
habitants des régions rurales. Cette conception du développement
serait tout à fait justifiée, si l'avenir à long et moyen
terme de la zone n'était pas mis en cause. Or, dans le cas du
pâturage en forêt, l'avenir est compromis puisque les usagers,
sachant qu'ils sont encouragés dans leur rôle de pasteurs, ne
cessent d'accroître inconsidérablement leur cheptel notamment en
caprins, au dépens des formations forestières.
4.3.2. Strate arbustive
4.3.2.1. Introduction
Le maquis est d'une importance capitale dans l'alimentation
du cheptel dans la région du Nord ouest. Ainsi les arbustes qui sont une
source commode et économique de fourrage, peuvent compenser les
déficits pendant les périodes difficiles, ils peuvent aussi
limiter des dégâts engendrés par les catastrophes
naturelles et permettant également de développer l'élevage
et de créer des conditions de pâturage plus favorables.
La présence des arbustes dans un milieu agro-pastoral,
joue un rôle important dans le maintien des performances animales et dans
la contribution dans la ration des animaux, surtout les caprins qui ont une
tendance à préférer les ligneux.
4.3.2.2. Importance des espèces de maquis et
leurs productions fourragères
4.3.2.2.1. Importance des espèces de
maquis
Pour la strate arbustive on a pu déterminer le nombre
de placettes qui est égale à 21 avec une superficie de 25 m 2
pour chacune. La distance séparant les deux placettes successives en
partant de chaque centre respectif des placettes est de 1435.47 m.
Le recouvrement des espèces de maquis varie selon
l'espèce, il est indiqué par le tableau et le graphique suivant
suivants :
Tableau n°19 : Dénombrement des
espèces de maquis par placette
Espèces
|
N° de Placettes
|
Somme
|
Fréquence en %
|
Nbre de pieds /ha
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
13
|
14
|
15
|
16
|
17
|
18
|
19
|
20
|
21
|
Arbutuss unedo
|
3
|
2
|
|
1
|
1
|
2
|
|
3
|
1
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
17
|
3.9
|
324
|
calycotome villosa
|
|
1
|
|
2
|
|
1
|
2
|
1
|
|
3
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
2.75
|
266
|
Citus salviifolius
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
6
|
1.38
|
114
|
Daphne gniduim
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
0.46
|
38
|
Erica arborea
|
6
|
9
|
4
|
8
|
8
|
7
|
10
|
9
|
8
|
3
|
13
|
3
|
|
4
|
5
|
6
|
9
|
7
|
5
|
8
|
6
|
138
|
31.7
|
2628
|
Erica scoparea
|
|
|
4
|
7
|
4
|
5
|
|
5
|
7
|
7
|
2
|
9
|
9
|
8
|
12
|
7
|
|
2
|
2
|
|
|
88
|
20.2
|
1676
|
Genista tricuspidata
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
1.15
|
95
|
Halimuim halimifolium
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
3
|
3
|
|
3
|
2
|
5
|
|
|
|
|
23
|
5.28
|
438
|
Lavandula stoechas
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
6
|
1.38
|
114
|
Myrtus communus
|
7
|
1
|
3
|
3
|
|
|
2
|
2
|
3
|
|
|
|
2
|
2
|
|
|
|
1
|
|
|
|
26
|
5.96
|
495
|
Pistacia lentiscus
|
|
|
5
|
2
|
3
|
4
|
2
|
|
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
1
|
3
|
1
|
2
|
4
|
3
|
1
|
41
|
9.4
|
781
|
Phillyrea latifolia
|
2
|
3
|
|
|
3
|
|
8
|
|
2
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
4
|
30
|
6.88
|
571
|
Phillyrea angustifolia
|
|
|
4
|
3
|
|
|
|
2
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
2
|
2
|
|
4
|
|
19
|
4.36
|
362
|
Rubus ulmifolius
|
2
|
3
|
|
2
|
|
1
|
|
|
2
|
|
2
|
|
|
|
|
2
|
1
|
|
3
|
|
|
18
|
4.13
|
342
|
Smilax aspera
|
1
|
|
1
|
|
|
|
1
|
1
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
1.15
|
95
|
Totaux
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
436
|
100
|
8339
|

Graphique n°9 : Recouvrement des espèces de
maquis
v Signification des abréviations
EA : Erica arbore ; ES : Erica
scoparea ; AU: Arbitus unedo ; MC : Myrtus communus ;
PL : Pistacia lentiscus ; HH : Halimuim halimofilium ; PhL : Phillyrea
latifolia ; PhA : Phillyrea angustifolia ; CS : Cistus salviifolius ;
GT : Genista tricuspidata ; LS : Lavandula stoechas ; DG :
Daphnie gnidium ; Cv : Calycotome villosa ; SA : Smilax
aspera ; RU : Rubus ulmifolius
4.3.2.2.2. Interprétation des
résultats
Le dénombrement des espèces composant le maquis
a démontré ce qui suit :
- L'Erica arborea est présent dans toutes
les placettes étudiées et domine presque toutes les autres
espèces de maquis.
- L'Erica scoparia suit en second lieu la
dominance de l'Erica arborea.
Ces deux espèces apparaissent en parfaite dominance
puisqu'elles font partie de l'association du chêne- liège et bien
favorisées par le type de sol gréseux et acide.
- Le Phillyrea media est aussi présent dans
toutes les placettes étant donné qu'il fait partie de
l'association du chêne-liège.
Quand le couvert sera faible et il y a présence
d'argile, le Pistacia lentiscus domine le lieu.
Là où il y a peu d'humidité et parfois en
compagnie avec le chêne-zeen le Myrtus communis domine le lieu
par rapport aux autres espèces de maquis.
- L'Arbutus unedo est aussi présent
presque dans toutes les placettes mais moins dominant car il est
l'espèce palatale par excellence surtout par les caprins et peut
être aussi utilisé dans l'artisanat.
Les autres espèces mentionnées dans les
graphiques et qui font partie du cortège floristique sont totalement
dominées par les autres déjà mentionnées. Ces
espèces ne sont pas négligeables puisqu'elles contribuent aussi
dans l'alimentation du cheptel pâturant en forêt
4.3.2.2.3. Production fourragère du maquis
Après avoir parcouru les placettes
matérialisées sur terrain on a pu déterminer une
densité moyenne de 21 pieds de différentes espèces de
maquis par placette ce qui donne donc une densité à l'hectare de
l'ordre de 8339 pieds de maquis. Si on exprime la production
d'éléments nutritifs de maquis en fonction de la densité
et de la productivité des espèces, on peut estimer qu'un hectare
de maquis peut produire 248.27 UF/ha/an (tableau n° 20)
D'après le tableau qui va suivre la production
fourragère de la formation arbustive dans toute la série est
estimée à 391735.30 UF/an.
Il faut indiquer que toutes les espèces ne sont pas
appétées de la même manière par tous les animaux, de
même la consommation par les animaux varie en fonction de la
période de l'année qui agit sur le développement de
l'espèce ainsi que sur sa constitution chimique.
Le tableau suivant donne le résultat de la production
fourragère du maquis :
Tableau n°20 : Production fourragère
de maquis
Espèces
|
Biomasse totale
|
Biomasse consommable
|
Matière sèche
|
UF par ha
|
Dans toute les placettes
|
Moyenne
|
Dans toute les placettes
|
Moyenne
|
Dans toute les placettes
|
Moyenne
|
Arbitus unedo
|
28
|
1.64
|
3.2
|
0.18
|
1.42
|
0.08
|
15.03
|
calycotome villosa
|
4.6
|
0.38
|
1.3
|
0.1
|
0.5
|
0.029
|
6.31
|
Citus salviifolius
|
1.2
|
0.2
|
0
|
0
|
0
|
0.42
|
0
|
Daphne gniduim
|
0.35
|
0.17
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Erica arborea
|
152.15
|
1.1
|
34.6
|
0.25
|
16.19
|
0.11
|
89.61
|
Erica scoparea
|
78.05
|
0.88
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Genista tricuspidata
|
1.5
|
0.34
|
0.4
|
0.08
|
0.13
|
0.02
|
1.1
|
Halimuim halimifolium
|
14.25
|
0.61
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Lavandula stoechas
|
0.9
|
0.15
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Myrtus communus
|
40.3
|
1.55
|
7.5
|
0.28
|
3.57
|
0.13
|
30.88
|
Pistacia lentiscus
|
132.39
|
3.22
|
21.29
|
0.51
|
10.12
|
0.24
|
61.85
|
Phillyrea latifolia
|
32.7
|
1.09
|
4.8
|
0.16
|
2.27
|
0.07
|
22.38
|
Phillyrea angustifolia
|
17.1
|
0.9
|
2.8
|
0.14
|
1.34
|
0.07
|
12.92
|
Rubus ulmifolius
|
11.3
|
0.62
|
2.1
|
0.11
|
0.8
|
0.04
|
7.11
|
Smilax aspera
|
1.8
|
0.1
|
0.5
|
0.027
|
0.12
|
0.02
|
1.08
|
Totaux
|
516.59
|
13.21
|
78.49
|
1.91
|
36.46
|
1.24
|
248.27
|
4.3.2.3. Conclusion
Après avoir effectué cette étude dans la
IVème série de Mekna, on peut dégager des
résultats obtenus les points suivants :
· Le maquis de cette région peut constituer une
source alimentaire très importante pour le cheptel animal vu la
diversité des espèces végétales et leur existence,
pratiquement, pendant toute l'année.
· La productivité de ce maquis peut être
appréciable à condition de savoir utiliser cette ressource
alimentaire pour éviter sa dégradation et pour permettre aux
différentes espèces végétales de reconstituer leurs
masses végétatives.
En effet, le comportement alimentaire des animaux
(surpâturage) montre une direction vers les espèces les plus
abondantes vues que les autres espèces sont dégradées ou
sont rares sans avoir la qualité de l'aliment. En fin on peut dire que
les ressources fourragères de maquis occupent une place très
importante dans l'alimentation du cheptel des paysans, d'où les travaux
de recherche concernant le maquis doivent continuer dans d'autre
région.
4.3.3. Strate herbacée
4.3.3.1. Introduction
L'herbe, comme on appelle souvent l'ensemble des plantes
basses qui constituent le couvert des étendues
pâturées,doit ses aptitudes,pastorales à la
possibilité d'assurer, au cours des années, une
végétation garantissant, en partie ou en totalité, suivant
la saison, l'alimentation des troupeaux.
La plante fourragère doit donc posséder un
certain nombre de caractères en rapport avec l'utilisation ; en
particulier, elle doit avoir une bonne valeur alimentaire et une adaptation au
milieu et à la pâture qui assure sa pérennité. Cette
pérennité et l'importance de la production dépendent
aussi, dans une grande mesure, d'une exploitation contrôlée.
4.3.3.2. Production et recouvrement des espèces
fourragères rencontrées dans les pelouses
4.3.3.2.1. Recouvrement
Après, la matérialisation des placettes sur le
terrain nous avons effectués trois relevés par placette à
l'aide de la méthode des points quadrats. Nous avons obtenus les
résultats suivants :
- Sol nu : 31.63 %
- Graminées : 30.07 %
- Diverses : 23.53 %
- Légumineuses : 14.77 %
Il découle de ces résultats qu'il y a une grande
proportion de sol nu indiquant un milieu dégradé, une proportion
non négligeable de graminées, peu de plantes diverses et de
légumineuses rencontrées surtout dans les clairières au
bout des formations forestières à base des pinacées. Il
nous est permis donc de déduire qu'il s'agit d'un parcours
dégradé car la proportion du sol nu (31,63%) est importante. Une
telle pelouse nécessite une attention particulière quant à
son exploitation et surtout à la charge animale à accepter, qui
doit être en mesure de garantir sa régénération
voire sa pérennité.
Le recouvrement des espèces herbacées est
présenté par le tableau et le graphique suivants :
Tableau n°21 : Recouvrement des
espèces herbacées
Fréquence en %
|
N° de placette
|
Légumineuses
|
Graminées
|
Diverses
|
Sol nu
|
1
|
5
|
24.66
|
17.67
|
52.67
|
2
|
20.66
|
31.34
|
26.33
|
21.67
|
3
|
12
|
41
|
19.66
|
27.34
|
4
|
18
|
32.33
|
23.33
|
26.34
|
5
|
15
|
33.33
|
12.33
|
39.34
|
6
|
12
|
16
|
36
|
36
|
7
|
16.66
|
29
|
32.24
|
22
|
8
|
12
|
27
|
19.34
|
41.66
|
9
|
25
|
20
|
24.34
|
30.66
|
10
|
12.67
|
35
|
26
|
26.33
|
11
|
19.67
|
34
|
19.67
|
26.66
|
12
|
16.66
|
33.34
|
21.33
|
28.67
|
13
|
8.33
|
36.34
|
19.67
|
35.66
|
14
|
15.33
|
22.33
|
30
|
32.34
|
15
|
12.66
|
35.34
|
25
|
27
|
Moyenne
|
14.77
|
30.07
|
23.53
|
31.63
|

Graphique N°10 : Recouvrement des
espèces herbacées dans les pelouses
4.3.3.2.2. Production en UF des pelouses
étudiées
Pour estimer la production fourragère des parcours
forestiers et après avoir matérialisé les placettes sur
terrain, les résultats obtenus sont donnés dans le tableau qui
suit :
Tableau n°22 : Etude de la production
fourragère de la strate herbacée (pelouse)
N\u176 de placette
|
Biomasse verte en kg
|
M. S en kg
|
UF par kg de M.S
|
1
|
0.0893
|
0.01806
|
0.011609
|
2
|
0.11348
|
0.02425
|
0.0147524
|
3
|
0.07363
|
0.01883
|
0.0095719
|
4
|
0.09429
|
0.02377
|
0.0122577
|
5
|
0.07925
|
0.01818
|
0.0103025
|
6
|
0.08862
|
0.01854
|
0.0115206
|
7
|
0.1198
|
0.02834
|
0.015574
|
8
|
0.08792
|
0.02099
|
0.0114296
|
9
|
0.1201
|
0.03141
|
0.015613
|
10
|
0.08684
|
0.01696
|
0.0112892
|
11
|
0.10136
|
0.0248
|
0.0131768
|
12
|
0.09365
|
0.02095
|
0.0121745
|
13
|
0.08776
|
0.01954
|
0.0114088
|
14
|
0.10792
|
0.02683
|
0.0140296
|
15
|
0.08568
|
0.01643
|
0.0111384
|
Moyenne
|
0.0953
|
0.0218
|
0.012389
|
La biomasse herbacée disponible dans le parcours est
estimée par la moyenne des productions cumulées pour la
période allant du début novembre à la fin du mois
d'avril.
Les productions cumulées par hectare correspondent
à la quantité de matière sèche
récoltée par fauche sur quinze surfaces échantillons de
1m² chacune.
La valeur nutritive de l'herbe a été
déterminée à partir de l'indice de la qualité de
pâturage ou valeur pastorale. On se réfère aux
études faites dans le Nord de la Tunisie par Le Houerou (1 kg de
matière fraîche équivaut à 0,13 UF).
On peut alors, déduire qu'un 1 Kg de matière
sèche correspond à 0,57UF, d'où la production
fourragère d'un ha de pelouse peut être égale à 120
UF/ha/an. Pour notre zone d'étude, la production fourragère
annuelle est estimée à : 21916.8 UF/an.
En plus, de ces prairies naturelles, les éleveurs
exploitent plusieurs surfaces agricoles qui peuvent participer par une
production fourragère de l'ordre de 400 UF/ha/an. (P.V
d'aménagement de la IVème Série de
Mekna)
I lest intéressant de noter que le calendrier fourrager
de la zone d'étude durant l'année est comme suit :
- septembre. Janvier : maquis + foin + glands
- Février. Juin : parcours herbacé + maquis
+ glands
- Juillet. Août : chaume + maquis
La production fourragère des surfaces agricoles de
la IVème Série de Mekna peut être de
l'ordre de 197000 UF/an.
4.3.3.3. Conclusion
Les parcours forestiers de la IVème
Série de Mekna constituent un patrimoine pastoral important, dont
l'exploitation procure des bénéfices appréciables pour la
population rurale qui a subi plusieurs mutations. Ces transformations ont
touché notamment le système de production pastorale par une
réduction rapide des parcours naturels et une augmentation du nombre des
animaux. La valorisation des ressources pastorales doit être
intégrée dans une approche prenant en compte les pressions
physiques et humaines sur les terres de parcours, d'une part et
l'évolution des nouveaux besoins de la population, d'autre part.
Après cette étude menée sur les
potentialités fourragère de la IVème
Série des forêts de Mekna on a pu déduire que la production
fourragère de cette zone peut être évaluée
à : 4940595.97 UF /an , considérées comme des
unités fourragères offertes gratuitement à la population
rurale.
4.4. Besoin du troupeau
Pour la détermination des besoins du cheptel en U F, on
peut utiliser des normes qui ont été élaborées par
Le Houerou en 1969 et données par le tableau suivant :
Tableau 23 : besoin du cheptel en UF par type
d'animal
Nature du cheptel
|
Nombre de tête par catégorie
|
Besoin en U F
|
U F/an et par tête
|
U F totale
|
Ovins
|
1845
|
400
|
738000
|
Bovins
|
988
|
1200
|
1185600
|
Caprins
|
2630
|
350
|
920500
|
Total
|
5463
|
---------------------
|
2844100
|
4.5. Bilan fourrager
· Les besoins du cheptel sont évalués
à : 2844100 U F/an
· La production fourragère de toute la
série est de : 2343340.11 U F/an
· Le déficit fourrager est de : 500759.89 U
F /an (2343340.11 2844100)
La comparaison des besoins du cheptel et des quantités
de fourrage disponibles dans la zone d'étude montre un déficit
fourrager annuel moyen de 500759.89 UF. Ce déficit est pallié par
le pacage en délit dans les ravins et les zones forestières,
supposés mis en défens, et rarement par la location de
pâturage en dehors des terrains considérés. Ces chiffres
soulignent deux faits socio-économiques importants :
- Il s'agit d `éleveurs sans terres ou
possédant trop peu de terre.
- La mise en défens couvre des superficies importantes
(surtout les zones reboisées).
La répartition des ressources fourragères et des
besoins du cheptel montre que le maximum du déficit annuel moyen se
situe en automne et en hiver. Ce déficit fourrager pendant cette
période critique de l'année provoque de nombreux délits de
pacage dans les zones protégées. Compte tenu de la faible
production du maquis, les éleveurs distribuent
généralement pendant l'automne et l'hiver de la paille et du
foin au cheptel.
4.6. Détermination de la charge animale
Pour la notion de charge, on parle de la charge
d'équilibre ainsi que de la charge réelle qui est
déterminée par le coefficient d'une unité de gros
bétail (UGB).
· La charge réelle
· C'est la charge effective actuellement imposée
au parcours ou le rapport pondéré du nombre d'animaux à la
surface du parcours. Elle est presque toujours excessive et conduit à la
dégradation pastorale et à la désertification.
On a :
- 1 bovin représente1UGB
- 3 ovins représentent 1UGB
- 4 caprins représentent 1UGB
La charge réelle (Cr ) = besoin total du cheptel en UF
divisé par Besoins en U F d'un gros bétail
- Besoin total du cheptel en UF = 2844100 U F
- Besoins en U F d'un gros bétail = 1200 UF /an
Cr = 2844100 / 1200 =2370 UGB
· La charge d'équilibre
C'est la charge maximale que peut supporter en moyenne, un
pâturage sans que sa flore pastorale ne se dégrade.
La charge d'équilibre (Ce) : c'est la production
fourragère totale en U F divisée sur les besoins en U F d'un gros
bétail.
La production fourragère totale = 2343340.11 UF/an.
Besoins en U F d'un gros bétail = 1200 UF /an
Ce = 2343340.11 / 1200 = 1952 UGB
On remarque que la charge réelle est supérieure
à la charge d'équilibre ce qui indique une surcharge animale sur
les terrains des parcours.
4.7. DETERMINATION DU COEFFICIENT DE SURPATURAGE
Le déficit fourrager s'explique en quelque sorte par
une surcharge dans les terrains de parcours dont le coefficient est
donné par :
· Le coefficient de surpâturage (S) : C'est le
rapport de la charge d'équilibre à la charge réelle. Il
est exprimé en pour cent de la charge d'équilibre.
La relation peut s'écrire : S = 100(1 - Ce /
Cr).
Dans notre cas : Ce = 1952 UGB
Cr = 2370 UGB
S = 100 (1-1952 / 2370)
Ainsi le coefficient de surpâturage (S) = 17.63 % de
bêtes en excès.
Il est utile de remarquer que ce coefficient est moins
important que ceux présentés par Chabane A. en 1984 et El
Hamrouni en 1992 et qui sont respectivement 69% et 77%. Ceci peut être
expliqué par le fait qu'une seule série forestière ne peut
pas indiquer clairement le surpâturage surtout lorsqu'il s'agit d'une
foret de chêne liège à bonne glandée dont elle
contribue fortement dans l'alimentation du cheptel qui est à son tour
n'est pas trop important.
Le déficit fourrager et le fort coefficient de
surpâturage calculés ne peuvent que donner un aperçu sur
l'état actuel du parcours au niveau de la IVème
Série de Mekna et ils confirment cependant l'intensité de la
pression animale sur notre écosystème sylvo-pastoral.
· Le surpâturage c'est l'action qui consiste
à prélever sur une végétation donnée une
quantité supérieure à la production annuelle.
L'intensité de surpâturage est donc
proportionnelle à la différence entre la quantité de
matière végétale prélevée et l'accroissement
annuel. Lorsque cette différence s'annule, on est à la charge
d'équilibre, lorsqu'elle est négative, il y a un sous
pâturage.
4.8. CONCLUSION
Les résultats obtenus à la suite de
l'étude et l'analyse des données sylvo-pastorales dans les
différentes strates végétatives, ainsi que le bilan
fourrager actuel et le fort coefficient de surpâturage ne peuvent nous
informer que sur une pression du pâturage au quelle est soumise la
IVème Série de Mekna, phénomène qui
pourra sans doute s'il se continue perturber tout un écosystème,
ce qui nous oblige d'avancer des propositions de réhabilitation des
potentialités pastorales dégradées. Ces propositions
doivent tenir compte du contexte écologique, de la région, des
aspirations de la population rurale habitant le milieu forestier. Ainsi, on
doit chercher à faire participer cette population dans la prise des
décisions surtout quand il s'agit de toucher la seule source de revenu
qui est le cheptel. Les propositions doivent considérer entre autre la
réalité économique du pays et les stratégies
régionales déjà tracées.
V. IMPACT DU PATURAGE ET DEGRADATION DES POTENTIALITES
5.1. IMPACT SUR LES POTENTIALITES
PASTORALES
Dans La IVème série de Mekna, comme
dans d'autres régions du Nord ouest, les facteurs climatiques
précaires, les forces anthropiques, la déstructuration de
l'organisation sociale tribale, la privatisation de certaines terres
collectives et leur affectation à d'autres usages, ont engendré
la dégradation souvent irréversible des écosystèmes
pastoraux et la chute de leur productivité.
Ainsi, les espaces pastoraux se trouvent
rétrécis face à l'accroissement continu des effectifs des
petits ruminants engendrant un grand déséquilibre entre besoins
et disponibilités fourragères. En effet, les parcours qui
contribuaient pour 65 -80 % des besoins du cheptel jusqu'aux années 60,
ne contribuent actuellement que pour 15-25 % selon que l'année est
sèche ou normale. Les phénomènes d'ensablement et
de désertification se sont accentués et sont devenus une menace
aux attributs vitaux des écosystèmes.
L'impact du pâturage sur les potentialités
pastorales est accordé à une exploitation défectueuse et
un surpâturage chronique conduit à la dégradation des
ressources sylvo-pastorales.
5.1.1. Surcharge de pâturage
Une exploitation insuffisante favorise le développement
d'une flore arbustive plus ou moins inalibile, mais de façon
générale la dégradation des pâturages est due
plutôt à leur surexploitation. Lorsque la charge animale est
excessive (surpâturage), la quantité de matière
végétale prélevée chaque année devient
supérieure à la quantité de matière consommable
produite prise sur le capital végétal.
Les plantes n'ayant pas la possibilité de reconstituer
leurs réserves disparaissent : il y'a réduction de la
couverture végétale. Cela commence par la disparition des plantes
vivaces.
A long terme, le surpâturage provoque la
dégradation de la pâture mais même à court terme, un
pâturage excessif diminue la production en réduisant la
repousse.
5.1.2. Causes de surpâturage
Le surpâturage a pour origine :
- Des techniques d'exploitation pastorale
défectueuses.
- Une réduction progressive des zones de pâturage
et de leur production sans compensation par de nouvelles productions
fourragères.
- Un accroissement du nombre d'animaux pour essayer de
satisfaire les besoins résultant de la pression démographique.
5.1.2.1. Mauvaise exploitation des
parcours
L'exploitation est tout à fait irrationnelle :
pas de rotations, une surcharge permanente d'animaux, une utilisation
précoce de la pâture au printemps alors que l'herbe vient à
peine de démarrer et qu'elle n'a pas reconstitué ses
réserves racinaires, une utilisation tardive en automne parfois sur des
sols mouillés où l'animal en tassant le sol détruit la
structure et provoque un ruissellement accru des eaux.
Les conséquences sont importantes car, outre une
diminution de la quantité de l'herbe produite, il est nécessaire
d'avoir des surfaces plus étendues pour assurer la même
production.
5.1.2.2. Réduction progressive des zones
pâturables
La disparition progressive des zones du pâturage et de
leur potentiel de production n'est pas compensée par des apports
nouveaux, l'extension des cultures fourragères est faible et les
remèdes proposés pour augmenter les ressources en fourrages ne
sont pas toujours adéquats.
Ainsi, les mises en défens de longue durée,
telles qu'elles sont parfois réalisées, mettant hors exploitation
d'importantes surfaces en vue d'une régénération
problématique, diminuent à court terme les surfaces
pâturables et contribuent à surcharger, donc à
dégrader les zones environnantes restées utilisables ; le
remède risque d'aggraver le mal du fait de la dégradation du sol
provoquée par le bétail.
Le piétinement du bétail, s'il prend des
proportions excessives, rend le terrain compact, empêche la circulation
de l'air et de l'eau nécessaire à la vie organique du sol, aux
échanges chimiques et au développement des racines des plantes.
Les végétaux herbacés disparaissent progressivement, et le
terrain dénudé est alors soumis à l'action des agents de
l'érosion, vent et précipitation atmosphériques. Leurs
racines mises à nu sont fréquemment blessées par le pied
du bétail et la pourriture s'introduit dans le bois. Ce fait est
accordé à une forte destruction du couvert végétal
d'où la réduction immédiate des zones pâturables.
5.1.2.3. Augmentation du nombre d'animaux
(surcharge)
Malgré les diminutions des surfaces pâturables,
le nombre d'animaux augmente à cause du prestige des éleveurs en
fonction du nombre de bêtes qu'ils possèdent. Cette augmentation
engendre une surcharge à la surface pâturable menée d'une
réduction continue, cause du pâturage extensif.
5.2. IMPACT SUR LES POTENTIALITES FORESTIERES
Les dangers provoqués à la forêt à
cause du pâturage sont considérés à un certain
nombre de facteurs :
· La nature du bétail introduit.
· Le nombre de têtes de bétail à
introduire.
· La répartition du bétail à
l'intérieur de la forêt.
· La façon d'utiliser les ressources
fourragères de la forêt.
5.2.1. Nature du bétail introduit
Bien que tous les animaux qui font partie du bétail
domestique broutent accidentellement, surtout lorsqu'ils y sont obligés
par l'absence d'autre fourrage certaines parties des arbustes ou des jeunes
arbres, ces animaux peuvent se classer en deux catégories :
- La première catégorie renferme ceux qui
broutant à la fois des végétaux herbacées et
ligneux ont une préférence, souvent très marquée.
Ce sont essentiellement la chèvre et les animaux de la même
famille. Le danger pour la forêt de cette première
catégorie de bétail domestique est donc qu'il détruit les
jeunes semis des arbres forestiers et aussi les jeunes arbres qui dans leurs
premières années ont pu échappé à sa dent,
de sorte que la forêt se trouve dans l'impossibilité de se
régénérer, naturellement et même artificiellement et
que les peuplements deviennent ainsi de plus en plus clairs et composés
d'arbres rabougris. C'est pourquoi en Tunisie au temps passé, la
chèvre est strictement exclue de la forêt.
- La seconde catégorie de bétail comprend tout
ce qu'on est convenu d'appeler le gros bétail (bovin local). Ce
bétail a des habitudes fourragères beaucoup plus
sélectives et en général préfère les
végétaux herbacés aux végétaux ligneux. Il
est donc moins dangereux pour la conservation des peuplements forestiers.
Certains animaux domestiques ne peuvent être
classés ni dans l'une ni dans l'autre de ces deux catégories de
bétail. Le mouton a des habitudes fourragères sensiblement plus
sélectives que les bovins, mais ses préférences se portent
aussi bien sur certains végétaux ligneux que sur certaines
plantes herbacées. Ce caractère peut être mis à
profit pour l'élimination de certains arbustes.
En général, le mouton est
considéré comme plus dangereux que les bovins pour la
conservation des peuplements forestiers.
5.2.2. Nombre de tête de bétail à
introduire (charge)
Les forêts ont vu successivement une augmentation
progressive de la population animale, vivant sur les arbustes et les jeunes
semis, puis une surpopulation, utilisant des arbustes de moins en moins
appréciés. Les divers types de forêts affectées par
ce pâturage intensif ont subi et subissent encore des modifications de
leurs compositions.
On observe sur les forêts pâturées une
végétation présentement existant sur un terrain de
parcours déterminé, bien souvent n'est plus celui qui correspond
à ces potentialités normales.
5.2.3. La répartition du bétail à
l'intérieur de la forêt
On a déjà insisté sur les
dégâts causés par le nombre de tête de bétail
introduit dans une forêt. Il ressort de tout ce qui vient d'être
dit que la répartition de ce bétail sur les différentes
parties de la forêt présente une importance presque égale.
On entend ici par ce mot la répartition dans le temps aussi bien que
dans l'espace.
5. 2.3.1. Répartition dans l'espace
Puisque la forêt présente sur ses diverses
parties des caractères très différents du point de vue de
l'abondance du fourrage et de l'attirance pour le bétail et aussi la
sensibilité au pâturage des essences forestières diverses
par apport aux autres espèces disponibles, il est clair que ces diverses
parties devront porter des charges de bétail à grand nombre. Ces
dernières vont être surpâturées d'où la
dégradation de ses potentialités, cause de pâturage
concentré sur une partie par rapport à une autre de la
forêt.
5.2.3.2. Répartition dans le temps
Suivant les conditions climatiques aux quelles sont soumises,
certaines forêts peuvent toute l'année être utilisées
tandis que dans d'autres le système de pâturage ne peut être
appliqué que de façon saisonnière. Dans notre cas, le
pâturage s'exerce de façon continue et pendant la totalité
de l'année. Le pâturage sans arrêt pendant la période
de floraison s'oppose contre la période végétative
annuelle des plantes fourragères. Aussi dans d'autres surfaces
forestières que les différentes parties sont utilisées
successivement, le bétail revenant sur la première partie
parcourue après avoir visité toutes les autres où il n'y a
place au système de rotation ou la fermeture de certains endroits
forestiers pendant une période de temps pour qu'ils puissent se
régénérer, ce qui provoque une dégradation continue
des potentialités forestières.
5.2.4. La façon d'utiliser les ressources
fourragères de la forêt
Les ressources fourragères que produit la forêt
sont généralement utilisées en y introduisant directement
le bétail qu'elles sont susceptibles de nourrir. C'est assurément
la moins coûteuse, mais aussi la plus dangereuse façon de les
mettre à profit. Les dommages aux peuplements résultent de la
suppression des semis d'essences précieuses, de l'abroutissement des
jeunes arbustes qui déforme les tiges, du frottement des cornes et des
blessures aux racines ou à la partie inférieure du tronc, qui
provoque la pourriture ou la mort des arbres plus âgés.
A l'appui de ce qui vient d'être dit et pour terminer il
convient de montrer que le pâturage sur les terrains boisés
présentent relativement beaucoup de problèmes tant que les
charges de bétail et les aménagements pastoraux sont mal
organisés de façon que les ressources en fourrage soient
endommagées.
5.3. IMPACT SUR LE SOL
Les dommages au sol peuvent être résultat du
piétinement du bétail, mais ils peuvent aussi provenir simplement
de la surcharge qui oblige le bétail à utiliser une proportion
excessive de la végétation qu'il rencontre sur le sol de la
forêt, prive ce sol de la protection que lui assure cette couverture
vivante en absorbant la force vive de chaque goutte de pluie qui y tombe et
provoquant ainsi l'érosion dans toutes ses formes. Une surcharge
continuelle, surtout à certaines époques de l'année, peut
entraîner la disparition de nombreuses plantes fourragères, et
découvrir ainsi le sol d'une façon non seulement temporaire mais
permanente.
La dégradation du sol forestier, qui entraîne
comme conséquence celle des peuplements forestiers, aussi bien que celle
des ressources fourragères, est peut être la plus grave
conséquence de l'abus de pâturage. Il est clair que le sol
privé d'une couverture suffisante et insuffisamment
protégé par une forêt dépérissante est sujet
à être entraîné par l'eau ou le vent. Sur le terrain
qui n'est plus ameubli par les racines des végétaux qui
constituaient la couverture vivante, l'infiltration est malaisée et le
taux de ruissellement s'élève.
Le bétail peut agir sur le plan sol même sans
utilisation de couverture végétale pour l'alimentation, on a
remarqué que les parties des terrains de parcours où est le plus
à redouter sont celles où le bétail se concentre
naturellement, soit parce qu'il trouve des abris contre la chaleur excessive ou
pour passer la nuit (surtout les animaux sauvages), soit parce qu'il constitue
des points de passage obligés pour aller d'un pâturage à un
autre. L'effet de surcharge se combine ici avec celui de piétinement
pour entraîner la disparition de la végétation d'où
la dégradation du sol.
VI. PROPOSITIONS DE REHABILITATION DES POTENTIALITES
DEGRADEES
6.1. INTRODUCTION
Pour la IVème série de Mekna et en se
référant aux différents résultats obtenus
après l'étude faite, il se dégage que diverses pratiques
humaines ont affecté, de façon plus ou moins irréversible,
les équilibres et le fonctionnement des écosystèmes. Les
conséquences sont évidentes : réduction du couvert
végétatif, accroissement de l'agressivité des facteurs
érosifs, chute de la productivité des terres et de leur
fertilité, troncature plus ou moins prononcée des horizons
supérieurs du sol, modification des états de surface avec
apparition des croûtes salines et disfonctionnement hydrique très
prononcé. Pour remédier à cette situation alarmante, on
doit prendre un certain nombre de mesures en vue d'identifier les options
politiques et institutionnelles et suivre certaines directives dont :
- la mise en oeuvre d'une politique cohérente
d'actions sur les systèmes extensifs.
- l'intensification des actions d'aménagements
pastoraux
- l'amélioration de l'efficacité des
aménagements en consolidant les liens entre recherche et
développement avec une meilleure articulation entre besoins
exprimés par les usagers surtout éleveurs et les agents
développeurs.
- Le développement et la gestion rationnelle des
ressources fourragères en se basant sur des paramètres pertinents
relatifs au secteur de l'élevage et ses ressources alimentaires
Les différentes mesures de restauration ou de
réhabilitation doivent être installées sur le plan
forestier, pastoral et sol et accompagné d'une législation
administrative qui permet de conserver le patrimoine forestier contre la
dégradation. La législation est la meilleure solution de
s'opposer contre les chutes remarquables des potentialités qui
interviennent dans la réhabilitation des terrains de parcours
dégradés peut ne pas être une opération très
coûteuse et cependant indispensable pour des motifs
d'intérêt général. Une telle opération peut
n'être pas rentable ou ne le devenir qu'à longue
échéance. Sans même parler de soutien financier qui peut
devenir indispensable pour transformer la zone pastorale en pâturage
amélioré. Cependant, à un fait économique on a
besoin de la disposition d'une législation qui vise les portions des
terrains de parcours comprises dans les limites des forêts, ces
dispositions formeront en fait une partie intégrante de la
législation forestière.
6.2. Réhabilitation sur le plan pastoral
6.2.1. Adaptation du bétail à la nature
du terrain de parcours et sa végétation
Ce n'est pas seulement la nature du bétail, petit ou
gros, qui doit être prise en considération pour déterminer
le quel est le mieux adapté aux possibilités du terrain de
parcours. Sa race est également importante, puisque certaines races sont
mieux adaptées non seulement à des conditions climatiques
déterminées, à la résistance à certaines
maladies, mais aussi aux conditions topographiques. Non moins important est
l'usage au quel on destine le bétail et l'époque de sa vie
pendant la quelle il utilise le terrain. Il y a souvent un avantage certain
à introduire plusieurs espèces de bétail en même
temps, et l'on peut citer des cas où l'utilisation du terrain de
parcours par une seule espèce, notamment par des moutons seulement, a
entraîné sa dégradation.
L'utilisation mixte si elle est convenablement
contrôlée et aménagée a pour résultat une
meilleure utilisation du fourrage existant, généralement
composé de végétaux très variés et dont
l'évolution est différente au cours de la saison de
végétation.
6.2.2. Capacité de charge et ajustement du
nombre de têtes de bétail au fourrage disponible
La capacité de charge est le facteur le plus important
de l'aménagement pastoral. Une charge insuffisante est du point de vue
économique. Mais la surcharge qui peut affaiblir les essences
fourragères à tel point qu'elles ne peuvent se reproduire d'une
année à l'autre et qu'elle disparaisse peu à peu,
découvrant un sol privé d'humus, soumis à un
piétinement excessif et facilement entraînable par
l'érosion, a pour conséquence non seulement la dégradation
du terrain mais aussi celle du troupeau qui l'utilise, réduit à
subsister si le nombre de tête reste le même, sur un
approvisionnement en fourrage insuffisant ou seulement composé
d'espèces de faible valeur.
Il existe des méthodes variées pour
évaluer la charge qu'un terrain de parcours déterminé peut
supporter dans son état actuel. Il est possible, par exemple,
d'enregistrer pour un certain nombre d'années, sur un terrain
d'expérience convenablement choisi, les données relatives au
nombre de têtes de bétail qui ont utilisé ce terrain sans
détérioration de la pelouse, à leurs diverses productions
et à l'utilisation du fourrage. En utilisant ces données comme
guide, il est possible, si l'on peut déterminer la production moyenne de
fourrage sur un terrain quelconque de même type et soumis à des
conditions analogues de sol et de climat, de calculer une excellente estimation
de sa capacité de charge.
6.2.3. Améliorations pastorales
Les travaux d'amélioration qui peuvent être
exécutés sur les terrains de parcours ont pour but de restituer
leurs valeurs pastorales dégradées par l'ancien abus, ou pour
augmenter ces valeurs. Les objectifs des améliorations pastorales
pourraient être les suivants :
- Reconstitution des potentialités disparues et
enrichissement de la pelouse.
- Création de ressources fourragères.
- Compensation pour les mises en défens.
- Plus grande facilité des rotations.
6.2.3.1. Reconstitution et enrichissement de la
pelouse
Si on parle de la reconstitution et l'enrichissement des
pelouses c'est avec l'ensemencement des graines et des engrais. La provenance
et la qualité des graines utilisée ont évidemment une
très grande importance. Pour les terrains de parcours le point essentiel
est que les espèces introduites soient capables de se maintenir et de se
régénérer de façon permanente. L'utilisation des
engrais peut être utile pour l'établissement des espèces
introduites et pour éviter le retour de la végétation
ligneuse envahissante.
6.2.3.2. Création de ressources
fourragères
Les terrains utilisés actuellement pour la
céréaliculture devraient être convertis aux culture
fourragères, il sera possible non seulement d'augmenter les
possibilités en fourrage mais aussi de limiter nettement les dangers
d'érosion. Il sera cependant possible, dans un premier temps de
réaliser ce qui avait déjà été prévu
depuis plusieurs années à savoir l'introduction des
jachères labourées avec l'utilisation des plantes qui s'adaptent
avec le milieu.
L'opération pourrait être subventionnée
dans un premier temps et rendue obligatoirement par la suite dans toute l'aire
des usagers.
6.2.3.3. La mise en défens
Les difficultés rencontrées pour l'application
des mises en défens ne proviennent pas uniquement de la disproportion du
volume du bétail par rapport aux possibilités du domaine
forestier. Ces difficultés proviennent aussi des rapports actuels qui
existent entre l'administration forestière et les populations, de la
façon dont sont exécutés les mises en défens.
Dans l'immédiat il est douteux que l'on puisse agir
dans le sens d'une réduction du volume du bétail, mais il sera
possible de transformer les relations entre l'administration et les populations
et d'organiser les mises en défens. Ces transformations se situeront
dans le cadre des unités sylvopastorales et des groupements
d'usagers.
Une meilleure information des usagers et une plus grande
rigueur dans l'action administrative peuvent contribuer au respect des mises en
défens dans un premier temps. L'application de la législation en
ce qui concerne tout particulièrement la collaboration avec
autorités locales constituera une seconde étape.
6.2.3.4. La rotation
Il s'agit d'une technique permettant une meilleure mise en
valeur des parcours susceptible d'améliorer le système de gestion
de l'espace pastoral qui mobilise généralement très peu
d'investissements financiers.
La rotation fait progressivement son entrée, dans
l'aménagement sylvo-pastoral et l'ambition du technicien est de tout
faire pour que cette technique gagne du terrain par la mise en oeuvre d'un
simple schéma de déplacement dans les différents terroirs
de parcours qui tienne compte du niveau de production fourragère.
La mise au repos est encore loin d'être bien comprise de
tous et la fermeture cyclique de certaines parcelles dans un système
d'élevage qui s'organise n'est acceptée la plupart du temps
qu'à contrecoeur.
Les efforts doivent se poursuivre dans le sens d'un affinement
de la technologie qui tient compte du climat, de la saison, de la flore et de
la composition du troupeau. Les techniciens ont tendance à limiter
l'approche, tout au moins les premières années, à des
rotations mécaniques et à n'agir dans son introduction dans le
système d'élevage traditionnel que progressivement, afin que les
ayants droit se familiarisent avec elle et l'adoptent. Cet objectif sera
d'autant plus facilement atteint, que la vulgarisation réussira à
faire comprendre aux éleveurs les avantages que présente la
rotation pour rationaliser l'utilisation de l'espace pastoral dans un souci de
prolonger la période de pâturage en foret et améliorer sa
contribution dans le bilan fourrager.
6.3. Réhabilitation sur le plan forestier
Pour la forêt de la IVème série
de Mekna, l'aménagement sylvo-pastoral se définit comme un
diagnostic du milieu naturel et social, des potentialités pastorales et
sylvicoles, et débouche sur l'élaboration d'un programme d'action
adéquat permettant la réhabilitation et l'amélioration des
parcours en harmonie avec la régénération et la
conservation des formations forestières, et également, la mise en
place des bases d'un système d'entente sociale pour l'encadrement et
l'organisation des éleveurs pour une utilisation commune de l'espace
pastoral. Ainsi, le processus d'aménagement sylvo-pastoral est un
travail d'apprentissage de longue haleine dont l'aboutissement reste
conditionné par l'adhésion des éleveurs au principe
organisationnel et la mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés
par le développement des forêts et de l'élevage.
Les traitements sylvicoles prévus par
l'aménagement forestier (éclaircies, dépressage...), sont
ouverts au parcours en respectant dans la mesure du possible les principes
habituels d'inscription.
6.3.1. Régénération des
espèces forestières
Aucune gestion durable d'une forêt ne peut être
garantie, si, pendant un temps déterminé, une partie de ce
système de régénération n'est pas mise en
défens et régénérée. Conditionnant l'avenir
même de cette ressource, cette mesure s'impose à tous. Pourtant,
celle -ci est souvent l'objet de contestation de la part des ayants droit qui
lui reprochent de distraire du parcours une surface importante et de mettre en
défens, pour une période trop longue, cet espace pastoral. Mais
cette règle n'a rien de rigide ou de rigoureux et cette surface peut
être réduite si les peuplements se régénèrent
bien et rapidement ou si les ressources pastorales en dehors de la forêt
sont importantes.
A ce niveau les concertations avec les usagers ou leurs
représentants porteront sur la taille minimale et la répartition
spatiale des parcelles à régénérer dont le choix
est à faire de manière consensuelle, que sur l'importance de la
surface de régénération. L'enjeu ici, est de sauver la
forêt sans pour autant négliger l'intérêt des
usagers.
La durée de la mise en défens, dépend
essentiellement de l'essence forestière et de la facilité avec
laquelle celle-ci fructifie et se régénère. De 15 à
20 ans pour les résineux, la durée théorique de la mise en
défens n'est plus que de 6 à 10 ans pour les feuillus
(Quercus suber).
L'ouverture des mises en défens peut, bien entendu,
intervenir plus tôt, si la régénération est acquise
avant les délais fixés par l'aménagiste.
6.3.2. Traitement forestier et pastorale
(dépressage, éclaircie)
Au niveau de chaque forêt, des actions sylvicoles sont
planifiées et exécutées conformément au plan de
gestion. Leurs objectifs sont la production de bois nécessaire à
l'économie locale, notamment du bois de feu et de service,
l'amélioration de la croissance des tiges conservées en vue d'en
tirer ultérieurement la meilleure partie, et l'ouverture des
peuplements, le prélèvement du couvert et l'éclairement du
sol si nécessaire au développement du tapis herbacé et
à l'accroissement de la production fourragère.
L'intensité des interventions est dosée de
manière à obtenir le compromis qui permet d'optimiser les
productions ligneuses et herbagère. Les expérimentations ont
permis d'adopter un itinéraire technique à appliquer pour les
taillis, défini comme suit :
· 20 ans après la coupe de
régénération et de recépage, dépressage avec
enlèvement de 1/3 du matériel.
· Le contrôle du couvert se poursuivra tous les 10
à 15 ans selon l'état de développement de chêne
liège de manière à garder un recouvrement moyen de 45
à 60%. (Options Méditerranéennes, 2000)
La mise en défens à appliquer après
chaque traitement sylvicole durera environ deux années. Cela pour
permettre d'une part au tapis herbacé de se développer et,
d'autre part, aux rejets de ne pas prendre un développement important.
La tendance actuelle est de faire des éclaircies dans les futaies et des
dépressages dans les taillis pour favoriser les individus les plus
vigoureux à houppiers bien développés capables de
fructifier abondamment (chêne-liège) pour améliorer la
ration alimentaire du bétail et pour produire ultérieurement du
bois et du liège de qualité.
6.3.3. Plantations pastorales
La plupart des milieux forestiers sont situés en pente
et leurs sols sont squelettiques peu propices à ce type d'intervention
nécessitant le plus souvent une préparation
mécanisée des sols. Les essais entrepris dans la forêt de
la IVème série de Mekna, semblent dans l'ensemble
beaucoup plus contestables et ne produisent des effets positifs
avérés qu'en situations expérimentales peu reproductibles
sur le terrain. L'application d'un système de reboisement sur des bases
bien étudiées et contrôlées est nécessaire
pour l'obtention d'un couvert végétal à densité
respectable à la production fourragère.
6.3.4. La mise en défens
Cette technique très peu coûteuse, reste un
instrument plus efficace pour la régénération et la
réhabilitation des formations forestières. Les mises en
défens s'organisent selon plusieurs modes qui ont des effets
différents sur la végétation. A titre d'exemple, le report
du pâturage au delà de la période de croissance critique
pour augmenter la vigueur et le recouvrement des espèces les plus
appétées par le bétail. Le repos annuel permet la
reconstitution des réserves des plantes et la production de semences. La
durée de mise en défens va de quelques semaines lorsqu'elle fait
partie d'un schéma préétabli permettant aux plantes
pastorales de ne pas être pâturées aux périodes
critiques, et ne doit en aucun cas dépasser deux années pour
éviter toute tension sociale avec les pasteurs. En effet, la
durée des mises en défens dépend du degré de
dégradation des parcours et de la conjoncture pluviométrique.
Elles ne démarreront en principe que lors d'une bonne année et
devraient s'accompagner d'une gestion contrôlée.
6.4. Réhabilitation sur le plan sol
6.4.1. Défense contre l'érosion
hydrique
La défense contre l'érosion par l'eau des
terrains de parcours doit reposer sur le principe que la goutte de pluie qui
tombe sur le sol doit être arrêtée et autant que possible
pouvoir s'infiltrer à l'endroit même où elle tombe ou au
plus près de cet endroit. Ceci implique le corollaire extrêmement
important, bien que trop souvent complètement perdu de vue que les
travaux de lutte contre l'érosion et contre ses conséquences
indirectes, doivent commencer au plus haut des bassins fluviaux et aux plus
haut même de leurs bassins de réception. Toutes les
méthodes permettent d'arrêter le ruissellement et de favoriser
l'infiltration de l'eau.
6.4.2. Défense contre l'érosion
éolienne
La défense des terrains de parcours contre
l'érosion par le vent est une opération souvent difficile. Il
peut arriver que la simple suppression du pâturage pendant quelques
années permette à la végétation de se
réinstaller sur les terrains dénudés par suite d'abus et
soumis à ce genre d'érosion. On peut aussi aider le sol à
retrouver une meilleure cohésion en lui incorporant de l'herbe, de la
paille, ou en utilisant toute autre méthode qui lui permet de conserver
une teneur en eau aussi élevée que possible. Si ces
méthodes sont insuffisantes, on ne voit guerre d'autre
possibilité que d'installer des plantations forestières d'abri,
mais il semble que le but de ces plantations soit essentiellement de permettre
l'utilisation agricole, ou tout au moins sous forme de pâturages
améliorés, des terrains qu'il s'agit de protéger.
VI. CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
7.1. CONCLUSION GENERALE
Les problèmes de l'exploitation pastorale du domaine
forestier revêtent une importance capitale car ce domaine s'étend
sur des territoires où les traditions pastorales sont bien assises et
constituent parfois la base des activités des populations. Cela comporte
le maintien de relations plus ou moins étroites entre les terrains
forestiers et les terres extérieures et entraîne tous les
inconvénients imaginables lorsque se produit ou s'accentue un
déséquilibre économique à l'intérieur
et à l'extérieur du domaine par le jeu soit de
phénomène socio-politiques, soit de modification plus ou moins
rapides des structures de population traditionnelles et des relations de
complémentarité plaine-forêt. Le manque d' une discipline
dans l'exploitation de la plupart des forêts tunisiennes constitue sans
doute un des aspects les plus préoccupants de situation, le manque de
mesures dans l'utilisation rationnelle des terrains forestiers comme parcours
et les abus fréquents que les usagers commettent dans les forêts
et les maquis résultent de l'absence d'une action cordonnée et
intégrée visant à satisfaire les besoins croissants des
populations à travers un développement parallèle de toutes
les potentialités naturelles disponibles.
En outre, la situation des parcours et de l'élevage
extensif est devenue précaire et alarmante. Elle menace d'une
désertification accrue d'une année à l'autre et d'une
marginalisation proche des systèmes d'élevage extensif et semi
intensif ou du moins, elle les placera sous des conditions de production qui
ne permettent pas la mise sur le marché des produits de l'élevage
à des prix compétitifs et abordables par le tunisien moyen,
surtout dans le contexte d'une libre économie de marché.
(DGF, 1995).
Les possibilités de la substitution de l'UF pastorale
par celle provenant de l'irrigué ou de l'utilisation des aliments pour
le bétail, sont également limitées, car en plus des
limites des ressources hydrauliques, la production fourragère
rencontrera une grande compétitivité face à d'autres types
de productions inscrites au niveau d'autres stratégies nationales
visant la sécurité alimentaire.
Comme l'élevage en Tunisie est très fortement
lié aux espaces pastoraux, son avenir dépendra de la place et de
l'importance que donneront la planification la politique en matière de
gestion de ressources naturelles et des équilibres qui restent à
trouver entre les principales spécialisations agricoles et leur partage
de l'espace. Dans tous les cas, les parcours doivent être
considérés comme l'un des éléments essentiels de
l'économie nationale.
Malgré ces aspects négatifs, il y a encore de
nombreux indicateurs favorables qui laissent espérer des
possibilités relativement prometteuses pour le développement des
parcours en Tunisie. En effet, quoique dégradée, la
végétation autochtone comprend encore des espèces et des
variétés à haute valeur pastorale et qui peuvent
être réhabilitées, en laps de temps relativement court, par
la mise en repos, la gestion rationnelle et la propagation par resemis ou
repiquage d'éclats de souches, le bilan de l'eau, largement
négatif à l'état actuel, peut-être sensiblement
amélioré par des techniques simples visent l'accroissement de
l'infiltration, la maîtrise des eaux de ruissellement et la valorisation
de l'impact positif de l'animal, toujours considéré comme
transformateur d'UF en produits d'élevage et comme facteur
dégradant.
Cependant, l'organisation et la gestion adéquate des
potentialités pastorales de n'importe quelle zone peuvent permettre une
amélioration plus importante et plus durable sur une large partie des
parcours.
7.2. RECOMMANDATIONS
La IVème série de Mekna, fait partie
de toute la région de Khroumirie caractérisée par une
diversité floristique, faunistique et sociale représentée
par une population à majorité rurale et qui tire profit de la
forêt depuis son installation. En effet, l'élevage est l'un des
piliers de la vie de cette population et le parcours forestier constitue la
base alimentaire du bétail qui pâture librement en forêt
sans limites et sans réglementation.
Cependant, pour sauvegarder l'écosystème
forestier et sans rompre son équilibre, nous suggérons certaines
recommandations qu'on les juge utiles pour la bonne gestion des
potentialités pastorales et entre autre en vue d'un développement
durable de ces ressources naturelles :
· Chercher à préserver le milieu naturel de
la forêt en limitant la destruction massive des composantes
forestières (flore et faune).
· Optimiser l'utilisation des ressources naturelles
pastorales en adoptant le type de bétail à introduire en
forêt et en respectant mieux la charge animale.
· Etudier les potentialités pastorales par zones
et par strates en vue de déterminer la capacité productive de
chaque catégorie de plantes utilisées par le bétail.
· Mettre en valeur les clairières
forestières (si la superficie est suffisante) par leur resemis en
espèces herbacées ou arbustives fourragères et organiser
le pâturage à l'intérieur de ces zones.
· Améliorer le maquis par recépage des
espèces consommables par réduction d'espèces envahissantes
et peu acceptables par les animaux et par une mise en défens pour une
période déterminée.
La protection du patrimoine nécessite aussi la
transformation de l'élevage non seulement dans les zones
forestières mais sur l'ensemble du territoire. Cette transformation ne
peut pas être l'oeuvre de la seule Direction des Forêts, c'est un
problème national qui suppose la cohérence des objectifs
nationaux à moyen et à long terme. La politique de la
conservation du patrimoine est intimement liée à celle de la
production agricole en général et de la production agricole en
particulier. L'harmonisation des différents objectifs poursuivis dans
ces domaines est une nécessité impérieuse. C'est la raison
pour laquelle il paraît nécessaire de créer à
l'échelle nationale un organisme qui puisse veiller à cette
coordination, et répartir les tâches entre les différents
organismes qui sont amenés à intervenir. (DGF, 1978).
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