TROISIEME PARTIE :
CADRE
OPERATOIRE
TROISIEME PARTIADRE OPERATOIRE
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS
Ce chapitre porte essentiellement, ainsi que l'indique son
intitulé, sur les résultats des enquêtes et recherches
engagées aux fins d'élucider les principales
préoccupations au centre de cette étude. Il présente ainsi
et de façon détaillée, l'ensemble des résultats que
nous avons obtenus après les collectes de données. Il s'articule
autour de trois pôles : les résultats de la recherche
documentaire, en particulier l'analyse des programmes officiels de philosophie,
l'observation, et les entretiens sur le terrain.
IV.1-RESULTATS DE L'ANALYSE DOCUMENTAIRE
La recherche documentaire que nous avons effectuée nous
a amené à consulter divers documents écrits, notamment des
ouvrages publiés et des travaux de recherches soutenus dans des
Universités. Outre ces documents, l'étude a également eu
recours à des textes administratifs tels que des arrêtés et
des circulaires ministérielles. Les résultats de la recherche
documentaire vont nous permettre de faire ressortir l'importance et la place
qu'occupent les méthodes actives en général et la NAP en
particulier dans les programmes de philosophie en terminale.
IV.1-1 POLITIQUES EDUCATIVES ET PROGRAMMES
OFFICELS
Ayant déjà présenté plus haut
l'école camerounaise dans sa structuration et son organisation, nous
allons dès lors évoquer son mode de fonctionnement à
travers les politiques éducatives et les programmes officiels. Il s'agit
en fait de faire une présentation non exhaustive du contenu de notre
analyse.
IV.1-1-1 LES POLITIQUES EDUCATIVES
Généralement utilisée au pluriel, la
notion de politique éducative occupe une place centrale dans tout
système d'enseignement, en ce sens que ce sont les politiques
éducatives qui définissent les conditions d'existence et de
fonctionnement de celui-ci. La notion de politique éducative met en
relief les buts avoués du système éducatif. Selon le
chercheur camerounais Gilles Ntebe Bomba, (2001 : 111), les politiques
éducatives «disent ou plus exactement expriment car, elles
reposent sur beaucoup de non-dits, la façon dont une
société se pense elle-même, se veut, se projette dans
l'avenir. Elles expriment donc aussi les rapports de force dans une
société, la domination socio-économique, mais
également la domination symbolique et culturelle. »
Partant de cette approche notionnelle, il est donné de
considérer que les politiques éducatives se présentent
comme les vecteurs de la philosophie, de la vision du monde d'un peuple.
Autrement dit, la notion de politique éducative peut être
assimilée à celle d'idéologie, c'est-à-dire un
ensemble de croyances, de valeurs, de convictions et d'objectifs à
atteindre que se fixe un groupe social. En effet, ce sont les politiques
éducatives qui fixent les valeurs à transmettre aux apprenants.
De même, c'est de ces politiques éducatives que découlent
les conditions et les cadres de déroulement du processus
enseignement/apprentissage. C'est pour tous ces paramètres qu'il est
convenu de dire que les politiques éducatives sont au centre de l'action
éducative dans tout système. Elles sont à la base du
processus de conception du système et l'orientent tout au long de son
effectuation. Même au sortir du système, ce sont elles qui, au
travers des finalités qu'elles définissent, permettent
d'apprécier le résultat en fin de formation. De tout temps, les
politiques éducatives se fondent sur le modèle d'homme à
former : réalité abstraite, subtile et toujours non
observable de façon manifeste. Les politiques éducatives sont au
fondement du système éducatif et influent de tout leur pouvoir
sur la nature des institutions scolaires. En effet, le fonctionnement,
l'organisation de la nature des institutions et structures participant de
l'oeuvre éducative d'une société sont définis par
les politiques éducatives. Enfin, l'orientation des enseignements et le
contenu des programmes et manuels officiels d'enseignement émanent des
politiques éducatives.
Les politiques éducatives se matérialisent et
se manifestent, dans les sociétés modernes, par des textes de loi
et autres décisions administratives. Ces textes qui peuvent se
présenter sous diverses formes ou formules (arrêtés,
décrets, lois, circulaires, résolutions, etc.), posent et
énoncent les buts ainsi que les objectifs poursuivis par l'entreprise
éducative au sein du groupe social. C'est donc de cet ensemble de textes
que se dégage ce qu'il convient d'appeler la philosophie
éducative du groupe social. Celle-ci renseigne alors sur le
modèle d'homme à former. A ce sujet, le profil d'homme à
former au Cameroun tel qu'énoncé par les politiques
éducatives nationales préparent «un citoyen patriote,
éclairé, bilingue (Anglais-Français) maîtrisant au
moins une langue nationale, enraciné dans sa culture, mais ouvert au
monde, créatif, entreprenant, tolérant, fier de son
identité, responsable, intégré, respectueux des
idéaux de paix, de solidarité et de justice et jouissant des
savoir, savoir-faire et savoir-être» (Ntebe Bomba, 2001:18).
La loi n°98/004 du 14 avril 1998 portant orientation de
l'éducation au Cameroun se présente comme la cheville
ouvrière des politiques éducatives du Cameroun. C'est cette loi
qui fixe les grandes lignes et orientations des programmes scolaires.
IV.1-1-2 LES PROGRAMMES OFFICIELS
Les programmes scolaires sont conçus,
élaborés par les services spécialisés du pouvoir
central au ministère de l'éducation. Dans certaines
circonstances, notamment dans les pays fédérés ou dans
certaines démocraties appliquant le principe de décentralisation,
il arrive que des modifications ou des ajustements soient opérés
au niveau local de l'Etat ou de la région. Dans ce cas, il s'agit tout
simplement d'arrimer le contenu des enseignements aux réalités
immédiates des apprenants. Mais, les grandes lignes des programmes
scolaires officiels sont fixées au niveau de la sphère
décisionnelle à caractère national. Ils sont donc
élaborés par l'administration centrale et leur application est
nationale, c'est-à-dire valable pour l'ensemble du territoire. C'est ici
le lieu qui permet de comprendre la fonction idéologique de
l'institution scolaire. Il s'agit donc d'orienter les programmes scolaires dans
une perspective bien déterminée, étant entendu que les
programmes scolaires officiels sont l'expression du type de
société et traduisent par là même, le souci de
former un type d'homme particulier. Pour les pays à autorité
politique centralisée comme le Cameroun, les programmes scolaires
officiels sont du ressort du Ministère des enseignements secondaires.
Qu'il s'agisse de la conception, de l'évaluation ou encore du
réaménagement de ces programmes, c'est à cette
sphère décisionnelle que reviennent compétence et
expertise. Le Ministère des enseignements de base s'occupe des
programmes de la maternelle et du primaire.
Partant de cette grille d'analyse, les programmes scolaires
officiels peuvent être cernés comme résultat d'une
politique ou d'une philosophie bien précise, déterminée
par le contexte en termes d'époque, de priorité, de tendances
idéologico-politiques, les programmes scolaires sont alors l'expression,
la matérialité des ambitions que se fixe un système
politique en rapport avec la formation de ses membres. Mais au-delà de
ce rapport avec la sphère politique, les programmes scolaires
découlent toujours des politiques éducatives dont se dote un
groupe social. Il n'existe pas de programmes scolaires sans politiques
éducatives car un rapport étroit de subordination unit les
deux.
Le concept de programmes scolaires en lui-même renvoie
à un ensemble de disciplines et matières
considérées comme idoine à la formation de la jeunesse et
retenu comme tel pour servir de contenu d'enseignement à dispenser dans
les institutions scolaires. Autrement dit, ils contiennent l'ensemble des
contenus et des domaines d'activité humaine concourant à la
formation des individus d'une société, dans le cadre des
institutions scolaires. Il est alors important de souligner qu'il s'agit de
domaines de connaissances divers. Très souvent, l'attention est
rivée sur les disciplines scientifiques lorsqu'on évoque la
notion de disciplines scolaires. Il s'agit d'une appréhension certes
compréhensible, l'école étant le cadre de
prédilection de la science. Mais, elle ne s'y réduit pas pour
autant. En effet, des domaines d'activité sans attache
particulière avec le monde de la science sont inclus dans le concept de
programme scolaire et officiellement insérés dans les programmes
de formation. Référence est particulièrement faite ici
à la catéchèse, au travail manuel ou encore à la
conduite individuelle (discipline).
En ce qui concerne précisément le cas de
l'enseignement de la philosophie au secondaire, le programme se présente
de la manière suivante.
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