5.3.4 La satisfaction des prestataires.
Les prestataires ne sont pas satisfaits de leur prestation.
Ils ont rapporté des défaillances considérables dans la
qualité des services qu'ils offrent aux PVVIH/SIDA, par manque de
personnel. Les enquêtés ont déploré les attitudes de
mépris à l'égard des malades par les familles.
L'Assistant Social de CHD/O.P nous a déclaré,
« la prise en charge des malades est très difficile et
exigeante pour les soignants car elle s'accompagne d'une charge
émotionnelle lourde, due souvent à la gravité de la
maladie chez des patients généralement jeunes. L'Assistant Social
ou en partenariat avec le psychologue ou le psychiatre peut constituer pour les
soignants un soutien ou un courroie en vue de surmonter les difficultés
psychologiques de la prise en charge et l'accompagnement. L'Assistant se met au
service des PVVIH/SIDA, de leurs parents et de la communauté tout
entière pour un travail patient de sensibilisation, pour une animation
de groupe. Alors avec un personnel non suffisant vous imaginer ce que cela peut
entraîner comme désagrément. »
Les enquêtés ont donné des noms
d'organisation non gouvernementale (ONG) nationales et internationales et le
PNLS qui offrent des sessions gratuites de consultations et de vivres aux
PVVIH/SIDA. D'autres les aident financièrement et matériellement.
Ils reçoivent des conseils de ces ONGs. Les plus citées sont
« le projet SEDEKON et le projet Vie
Nouvelle ». La fréquentation des ONGs par les PVVIH/SIDA est
faible. Il faut signaler aussi le manque de collaboration franche entre les
Associations des PVVIH/SIDA.
5.3.5 Des facteurs liés aux accessibilités
géographique, financière et linguistique
Dans l'ensemble l'accessibilité linguistique est bien
appréciée par les enquêtés, puisse que toutes les
« nationalités ou ethnies » sont
représentées dans les associations nous confiait un
médiateur. Notre étude a montré que la plupart des PVVIH
n'ont pas les moyens matériels suffisants mais des sources de revenues
faibles.
CONCLUSION
L'objet de l'étude est d'améliorer la prise en
charge psychosociale des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans trois (3)
services sociaux de la ville de Porto-Novo, ce qui ne correspond pas aux normes
établies au niveau national. Nous avons procédé à
une étude transversale descriptive.
Les résultats ont permis de relever des insuffisances
des prestataires de soins et des services, l'implication de la
communauté dans la prise en charge globale des malades. L'absence de
motivation du personnel ; l'insuffisance des postes de soins et de
supervision. La discrimination accroît l'impact de
l'épidémie sur les PVVIH qui voient leur charge augmentée
du fait de la maladie. L'une des raisons majeures de la propagation de
l'infection est la peur de révéler sa sérologie positive
à son entourage. La forte connotation sexuelle, inhibe toutes les
tentatives de partage de l'information. La souffrance physique et psychologique
conduit à un épuisement, à une inaptitude au travail ou
à la compétition pour l'emploi et donc à une
réduction importante des ressources.
Bien que l'accueil, soit apprécié par les
utilisateurs des services et les malades du SIDA, il serait bien d'attirer
l'attention des prestataires de soins et des services sur l'importance de
l'accueil au sein d'une structure et surtout par rapport à la
confidentialité. Les personnes qui vivent avec le VIH doivent être
traitées comme tout autre patient qui souffre d'une quelconque
affection. Elles ne doivent pas faire l'objet de stigmatisation ou de rejet de
la part aussi bien de la famille et de la communauté que des
prestataires de soins. La gestion générale de la
confidentialité vis-à-vis des séropositifs pour
l'infection à VIH a des répercussions importantes sur la vie
sociale et psychologique des personnes infectées. L'infection à
VIH est en effet venue révéler les nombreuses failles du
système de cohésion sociale. L'ignorance ou la mauvaise
connaissance du VIH et l'analphabétisme sont également des
déterminants majeurs de l'aggravation de cette situation.
Cette situation discriminante constitue un frein important
à la prise en charge des PVVIH dans un contexte où l'accès
aux ressources est faible, très limité ou le respect de la
personne infectée, le droit au travail, le droit aux soins, à la
confidentialité, à la succession, le droit à la
propriété privée, sont ignorés souvent par les
principaux acteurs.
Il est souhaitable que les résultats de ce travail
puissent aider les autorités de la ville de Porto-Novo à
améliorer la qualité de prise en charge psychosociale des
PVVIH/SIDA. A cet effet, des solutions sont suggérées.
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