CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
L'étude phytochimique de Biophytum petersianum
KLOTZSCH (Oxalidaceae) nous permet de dire que outre les principes
notifiés par les études antérieures de NACOULMA en 1996
(33) et de PARIS et MOYSE en 1965 (36) (saponosides,
tanins, stéroïdes, triterpènes, amines et oxalates), on
pouvait aussi retrouver d'autres principes chimiques comme des pigments
anthocyaniques, des hétérosides, des composés
réducteurs, et surtout des caroténoïdes (carotènes et
xanthophylles) et des xanthones (dont la présence sera
vérifiée) qui pourraient être parmi les précurseurs
des oxalates de la plante.
Au plan pharmacologique, en plus des données de la
pharmacopée traditionnelle, l'étude nous indique que
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae) possède une action
inhibitrice sur Candida albicans. C'est la confirmation de
l'utilisation faite en milieu traditionnel où la plante est
recommandée et recherchée dans le traitement des candidoses
digestives (muguet, mycoses bucco-anales etc...).
Cette activité antimycosique est retrouvée en
majorité dans l'extrait n-hexanique. Afin de parvenir à une
légère purification de cet extrait nous avons
procédé à un partage liquide-liquide avec de
l'éthanol.
Si au plan pharmacologique cette opération ne nous a
pas permis d'avancer, au plan chimique elle nous aura permis de savoir que les
caroténoïdes trouvés dans l'extrait n-hexanique sont
constitués de carotènes et de xanthophylles.
Elle nous aura permis de rencontrer une deuxième groupe
de composés jaunes qui seraient probablement des xanthones qui seront
étudiées dans nos prochaines études.
L'objectif de nos prochains travaux sera d'approfondir cette
étude qui était une étape indispensable pour permettre de
se faire une idée d'ensemble sur la chimie et la pharmacologie de
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae).
En d'autres termes nous étudierons la nature de
certains principes responsables de la production d'oxalates dans la plante et
de là ceux responsables de l'activité pharmacologique
étudiée.
Dans cette lignée nous pourrions aussi étudier
la nature de l'amine responsable des propriétés
anticonvulsivantes et sensorio-motrices attribuées à la
plante.
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ANNEXE I
LES REACTIFS
1- Solution de carbonate de calcium
(CaCO3) 4% :
Dissoudre 4 g de CaCO3 dans 80 ml d'eau
distillée et diluer à 100 ml.
2- Réactif de FEHLING:
A) 1 - Dissoudre 34,66 g de sulfate cuivrique
(CuSO4) dans 200 ml d'eau distillée et diluer à 500
ml.
B) 2- Dissoudre 173 g de tartrate double de potassium (K) et
de sodium (Na) et 100 g de soude caustique (NaOH) dans 300 ml d'eau
distillée et diluer à 500 ml après refroidissement.
Mélanger à quantités égales (v/v)
A et B immédiatement avant utilisation.
3- Solution de chlorure ferrique (FeCl3)
3%:
Dissoudre 3 g de FeCl3 dans 80 ml d'eau
distillée et diluer à 100 ml.
4- Réactif de STIASSNY:
Mélanger de l'acide chlorhydrique (HCl)
concentré à du formaldéhyde (1/2).
5- Solution d'acide chlorhydrique (HCl)
30%:
Diluer 30 ml de HCl concentré à 100 ml.
6- Réactif de DRAGENDORFF:
- Solution mère:
Dissoudre 0,85 g de nitrate basique de bismuth dans un
mélange eau distillée (40 ml)-acide aceptique (10 ml).
Ajouter (8 g d'iodure de potassium (IK) dissous dans 20 ml
d'eau distillée).
Solution à conserver dans un flacon sombre (2-3 mois)
N.B.: Pour les
révélations des taches chromatographiques, on prépare
extemporanement un mélange de la solution mère (1 ml) + 10 ml
d'un mélange : acide acétique-eau distillée 1/5 (v/v).
7- Solution de soude caustique (NaOH)
10%:
Dissoudre 10 g de perles de NaOH dans 80 ml d'eau
distillée et diluer à 100 ml .
8- Réactif de révélation des
amines: solution de ninhydrine-chlorure d'étain (II)
(SnCl2)
- Solution de reserve:
Dissoudre en chauffant 2 g de ninhydrine dans 40 ml d'eau
distillée. Y ajouter une solution de (0,08 g de SnCl2 dans 50
ml d'eau distillée) et laisser reposer.
Après avoir séparé le
précipité par filtration, le filtrat est conservé au
réfrigérateur.
- Solution de vaporisation:
A 25 ml de la solution de reserve, ajouter 50 ml d'eau
distillée et 450 ml d'isopropanol.
9- Solution d'acétate de nickel (II)
5%:
Dissoudre 5 g d'acétate de nickel (II) dans 80 ml d'eau
distillée et diluer à 100 ml.
10- Réactif de MAYER:
Dissoudre 1,35 g de chlorure mercurique (HgCl2)
dans 60 ml d'eau distillée.
Ajouter (5 g de IK dans 10 ml d'eau distillée) et
diluer à 100 ml.
11- Réactif de CARR-PRICE:
Dissoudre 25 g de trichlorure d'antimoine (III)
(SbCl3) dans 75 ml de chloroforme (CHCl3) ou de
tétrachlorure de carbone (CCl4).
Ou
Dissoudre 27 g de SbCl3 dans 100 ml
d'éthanol (CH3CH20H).
Chauffer à 40-50° C.
Après addition de 5-10 g de sulfate anhydre de sodium
(Na2SO4).
La solution est à utiliser dans les 20 mn.
A préparer au moment de l'utilisation.
ANNEXE II
QUELQUES MOLECULES ANTIMYCOSIQUES
1- Les antibiotiques : Cas des
polyènes
Parmi plus de 60 antibiotiques polyènes isolés
de Streptomyces du sol caractérisés par un nombre
variable de doubles liaisons conjuguées (-CH=CH-)n et un
grand cycle lactone, 2 produits sont utilisés maintenant depuis plus de
20 ans: la nystatine et l'amphotéricine B.
Leur spectre antifongique est très large allant des
levures aux champignons filamenteux pathogènes ou saprophytes, mais ils
sont sans action sur les bactéries, les actinomycètes ou les
virus; par contre, ils ont une activité sur quelques protozoaires
(Trichomonas, Leishmania) et quelques algues (Prototheca
zopfii, P. Filamenta). Leur action fongistatique et fongicide est
expliquée d'une part par la formation de complexes insolubles avec les
stérols aboutissant à l'altération de la
perméabilité cellulaire et d'autre part par la stimulation de la
consommation d'oxygène, transformation de l'ATP (Adénosine
Tri-Phosphate) en ADP (Adénosine Di-Phosphate) diminuant la
synthèse des composés azotés, glucidiques avec fuite des
métabolites essentiels.
Non toxiques par voie orale, assez toxiques par voie
parentérale, provoquant en particulier hyperthermie avec
phénomène de choc; peu solubles dans l'eau,
légèrement solubles dans l'alcool, solubles dans le
diméthylsulfoxyde et le méthylformamide; ils ont un spectre
d'absorption dans l'ultra-violet (UV) caractéristique des chromophores
polyènes.
4 grandes catégories d'après le spectre dans
l'UV:
- Tétraènes:
nystatine, antimycoine, rimocidine, chromine, amphotéricine A,
pimaricine (tennécetine).
- Pentaènes: eurocidine,
fungichromine, fungichromatine, filipine.
- Hexaènes: flavacide,
médiocidine, fradicine.
- Heptaènes: trichomycine,
ascosine, candicidine, candidine, amphotéricine B, hamycine,
etc.
La nystatine, la pimaricine et l'amphotéricine B ont un
sucre aminé (mycosamine) lié à un grand cycle lactone
contenant des doubles liaisons conjuguées. Cette structure rappelle
l'architecture des antibiotiques du groupe de l'érythromycine
(macrolides); pour cette raison, les antibiotiques polyènes sont
appelés également macrolides polyèniques; certains
polyènes n'ont pas d'azote (lagosine, filipine).
a) La nystatine
Ce antibiotique est un tétraène, inhibant in
vivo à des concentrations variant de 1 à 12,5 ug/ml (les
préparations actuelles contiennent entre 3500 et 5000 U/mg de produit)
un très grand nombre de champignons, en particulier Candida,
Torulopsis, Geotrichum sans donner de souches
résistantes.
* Mode d'action :
Activité fongistatique et fongicide. Absorption par les
levures plus rapidement et en plus grande quantité à pH acide
qu'à pH neutre ou alcalin.
L' Un des effets primaires des polyènes sur les
champignons sensibles est la stimulation de la consommation d'oxygène,
l'inhibition de la respiration étant le résultat final conduisant
à la mort des cellules; analogie avec l'action des agents
découplant la phosphorylation de la respiration, comme le 2-4
dinitrophénol; perturbation du métabolisme du phsphore
inorganique. Altération de la perméabilité cellulaire par
formation de complexes avec les stérols de la membrane cellulaire.
b) L'Amphotéricine B
Ce polyène est un heptaène, inhibant à
des concentrations inférieures à 1ug/ml tous les champignons
levuriformes (Candida, Cryptococcus, Torulopsis) et
les formes levures des champignons dimorphiques (Histoplasma
capsulatum et H. duboisii, Blastomyces dermatitidis et
P. brasiliensis, Coccidioïdes immitis). Les champignons
filamenteux (Aspergillus, Cephalosporium, Mucor)
sont sensibles à dess CMI plus élevées (1-5 ug/ml). In
vivo on n'observe pas de résistance mais les CMI peuvent
s'élever légèrement au cours des traitements
prolongés.
L'Antibiotique est actif sur certains protozoaires:
Leishmanies, Trichomonas, Naegleria et
Hartmanella et sur des algues pathogènes comme
Prototheca, agents de méningites.
* Mode d'action:
Le mode d'action commun à celui des autres
polyènes relève de divers mécanismes: stimulation de la
consommation d'oxygène, transformation de l'ATP en ADP diminuant la
synthèse des composés azotés et des reserves glucidiques,
formation de complexes insolubles avec les stérols membranaires du
champignon entraînant des troubles de la perméabilité
cellulaire avec fuite des métabolites essentiels et de potassium. La
fuite potassique semble concerner également les cellules de l'organisme
et l'hypokaliémie, quasi constante au cours des traitements
prolongés, doit être compensée ou prévenue.
Le mode d'action au niveau des stérols membranaires
pourrait expliquer l'antagonisme observé in vitro avec les
imidazolés. In vivo, aux doses thérapeutiques,
l'antifongique est fongistatique et non fongicide justifiant la prolongation
des traitements afin que les processus cellulaires de défense de
l'organisme éliminent les agents pathogènes.
2- Les antifongiques chimiques
a) La 5-Fluorocytosine (5-FC)
Il s'agit d'une pyrimidine fluorée de faible poids
moléculaire. Elle est très peu liée aux protéines
sériques dans l'organisme et elle est dialysable.
Son mode d'action est parfaitement connu. La 5-FC est un
antimétabolite de la cytosine. En compétition avec cette
dernière, la 5-FC traverse la paroi fongique grâce à une
perméase. Puis une cytosine désaminase transforme la 5-FC en
5-fluoro-uracile qui est métabolisée en 5-fluoro-uridine puis
phosphorylée. La 5-fluoro-uridine triphosphate est incorporée
à l'ARN à la place de l'uridine ; la synthèse des
protéines indispensables à la vie cellulaire fongique est ainsi
bloquée.
Un tel mode d'action pourrait laisser craindre une forte
toxicité lors de l'utilisation chez l'homme, par le biais du
5-fluoro-uracile.
Heureusement, contrairement aux cellules fongiques, les
cellules humaines et celles de la plupart des mammifères ne
possèdent pas la cytosine désaminase et c'est à titre
exceptionnel que certains auteurs ont signalé une toxicité
hématologique ou hépatique.
* Spectre antifongique:
In vitro, l'action est du type fongistatique et
fongicide, in vivo aux doses thérapeutiques l'action est
fongistatique. Les champignons sensibles sont essentiellement des champignons
levuriformes: Candida, Torulopsis, Cryptococcus;
certains filamenteux: Aspergillus (inconstamment et à un
moindre degré), Cladosporium trichoïdes, agent de mycoses
cérébrales et des agents de chromoblastomycoses (Phialophora
pedrosoï, P. verrucosa, Cladosporium carionii).
L'Etude de la sensibilité du genre Candida
montre que in vitro la 5-FC a une action essentiellement
fongistatique, l'action fongicide n'est obtenue qu'à des concentrations
très élevées 100 ug/ml, non atteintes in vivo.
B) Les dérivés d'imidazole
Il s'agit de : l'éconazole, du clotrimazole, du
miconazole et du kétoconazole.
Ils agissent tous selon le même mécanisme par
blocage de la chaîne de biosynthèse de l'ergostérol
membranaire (accumulation des stérols précurseurs comme le
lanostérol) et perturbation des fonctions membranaires fongiques.
Ils sont actifs sur certains champignons filamenteux
(dermatophytes) et levuriformes (Candida).
ANNEXES
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