SOMMAIRE
PROBLEMATIQUE
1
I- OBJECTIFS
2
II-1- OBJECTIF GENERAL
2
II-2- OBJECTIFS SPECIFIQUES
2
II- GENERALITES
3
II-1- BIOPHYTUM PETERSIANUM KLOTZSCH (OXALIDACEAE)
3
II-1-1- Synonyme
4
II-1-2- Noms en langues nationales
4
II-1-3- Situation de Biophytum petersianum KLOTZSCH
(Oxalidaceae) dans le règne végétal
4
II-1-4- Caractères remarquables de la plante
4
II-1-5- Habitat de la plante
5
II-1-6- Utilisations thérapeutiques traditionnelles de
la plante
5
II-1-7- Chimie de la plante
6
II-2- LES MYCOSES
6
II-2-1- Définitions
6
II-2-2- Cas des candidoses
8
III- MATERIEL ET METHODES
14
III-1- CADRES D'ETUDES
14
III-2- MATERIEL
14
III-2-1- Matériel végétal
14
III-2-2- La levure
14
III-2-3- Matériel de laboratoire
14
III-3- SOLVANTS ET REACTIFS
15
III-3-1- solvants
15
III-3-2- réactifs
15
III-4- CRIBLAGE PHYTOCHIMIQUE
16
III-4-1- Coupes histochimiques
16
III-4-2- Extractions
16
III-4-3- Réactions de caractérisation en milieu
liquide
18
III-4-4- Chromatographies sur couche mince (CCM)
22
III-5- ETUDE PHARMACOLOGIQUE: ANTIBIOGRAMME FONGIQUE 25
III-5-1- Milieu de culture
25
III-5-2- Technique employée
25
III-5-3- Inoculum
25
III-5-4- Ensemencement
26
III-5-5- Solubilisation des extraits
26
III-5-6- Dépôt des extraits
26
III-5-7- Incubation
26
III-5-8- Lecture des résultats
26
IV- RESULTATS ET DISCUSSIONS
27
IV-1-CRIBLAGE PHYTOCHIMIQUE
27
IV-1-1- Coupes histochimiques
27
IV-1-2- Extractions
28
IV-1-3- Réactions de caractérisation en milieu
liquide
29
IV-1-4- Chromatographies sur couche mince (CCM)
34
IV-2- ETUDE PHARMACOLOGIQUE
41
IV-2-1- Extrait au n-hexane
41
IV-2-2- Extrait au méthanol
42
IV-2-3- Extrait à l'eau distillée
42
IV-2-4- Evaluation de l'activité antimycosique des
fractions issues du partage liquide-liquide de l'extrait n-hexanique de
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae)
44
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
47
ANNEXES................................................................................................................53
PROBLEMATIQUE
La lutte pour la survie a été et demeure
toujours la préoccupation première de tout être vivant.
C'est ainsi que les plantes par exemple synthétisent certaines
substances à un certain moment de leur cycle pour se protéger
contre d'éventuels agresseurs pouvant porter atteinte à leur
existence. Ces substances encore appelées métabolites secondaires
permettent aux plantes de lutter contre les insectes, les parasites, les
bactéries, les virus, les champignons, certains phénomènes
naturels...
C'est dans cette optique que l'homme, ne pouvant pas
synthétiser toutes les substances nécéssaires à sa
protection a depuis les temps anciens jusqu'à nos jours recouru à
ces mêmes plantes pour se protéger contre ces mêmes
agresseurs ci-dessus cités.
Ces pratiques ancestrales demeurent toujours
d'actualité malgré l'arsenal thérapeutique dont dispose
aujourd'hui la médecine moderne.
En effet dans le cas de la lutte contre les mycoses
causées par les micromycètes qui font l'objet de notre
étude, la médecine moderne dispose d'une gamme variée de
principes chimiques allant des polyènes aux dérivés
imidazolés en passant par les acides organiques et autres.
Malheureusement tout cet armada thérapeutique reste hors de
portée de la grande majorité des populations du fait non
seulement de leur coût relativement élevé, mais aussi et
surtout de l'insuffisance d'infrastructures sanitaires auprès desquelles
ces populations peuvent en disposer.
De plus, depuis ces dernières décennies, on
constate une recrudescence de certaines maladies bénignes par le
passé mais devenues morbides et mortelles avec l'apparition du S.I.D.A.
(Syndrome d'Immuno-Déficience Acquise).
La déficience immunitaire affaiblissant l'organisme le
fait envahir par des micro-organismes.
Les champignons sont de ceux-la qui deviennent très
virulents: muguet et autres candidoses digestives, mycoses cutanées sont
couramment rencontrés.
Suite à des enquêtes ethno-botaniques
réalisées auprès des tradithérapeutes du plateau
central du Burkina Faso, des plantes aux propriétés
antimycosiques avérées ont été retenues pour des
études plus poussées.
Parmi elles, Biophytum petersianum KLOTZSCH
(Oxalidaceae) douée de propriétés sensorio-motrices.
Le présent travail consiste essentiellement à
effectuer un criblage chimique afin de connaître les grandes familles
chimiques auxquelles on peut rattacher les propriétés
pharmacodynamiques attribuées à la plante, puis à
réaliser quelques expériences "in vitro" en guise de tests
biologiques pour confirmer ou infirmer le bien-fondé de telles
utilisations.
I- OBJECTIFS
II-1- OBJECTIF GENERAL
Contribuer à la valorisation d'une plante
médico-magique (Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae))
douée de plusieurs propriétés pharmacodynamiques parmi
lesquelles les propriétés antimycosiques.
II-2- OBJECTIFS
SPECIFIQUES
- Effectuer une étude chimique de Biophytum
petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae) en vu d'établir une relation
entre les principes chimiques trouvés dans la plante et certaines
propriétés pharmacodynamiques qui lui sont attribuées.
- Etudier l'activité antimycosique sur un champignon
levuriforme (Candida albicans) des extraits et fractions obtenus
après les différents processus d'extractions et de partage.
II- GENERALITES
II-1- BIOPHYTUM PETERSIANUM
KLOTZSCH (OXALIDACEAE) (3;4;5;29;33;36; 44)
Figure 1: Biophytum
petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae)
II-1-1- Synonyme
Biophytum umbraculum WELWITSCH.
II-1-2- Noms en langues
nationales
- Mooré (Burkina Faso)
: Napagueb-gôdeb-nao
- Bambara (Mali) :
Ju tuguni ou Kunta
- Bassar (Togo)
: Kpabikayi
- Lari (République du Congo) :
Nkari.
II-1-3- Situation de Biophytum
petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae) dans le règne
végétal
- Embranchement :
Phanérogames
- Sous-embranchement :
Angiospermes
- Classe
: Dicotylédones
- Sous-classe
: Dialypétales
- Série
: Disciflores
- Sous-série
: Diplostémones
- Ordre
: Géraniales
- Famille
: Oxalidaceae
- Genre
: Biophytum
- Espèce
: Biophytum petersianum.
II-1-4- Caractères
remarquables de la plante
II-1-4-1- Port
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae) est une
plante annuelle à tige simple, mince atteignant 10 à 30 cm de
haut, pubescente à pubérulente. Elle est sensitive et
monocaule.
II-1-4-2- Feuilles
Elles ont une longueur de 2,5 à 4 cm et comportent 3
à 8 paires de folioles rassemblées au sommet de la tige en
rosette, plus ou moins denses, sensitives. Les folioles sont subsessiles,
asymétriques à la base, rectangulaires, ovales ou orbiculaires;
arrondies au sommet, glabrescentes, rachis pubescent.
II-1-4-3- Fleurs
Les inflorescences sont ombelliformes, terminales; avec des
pédoncules de 3 à 4 cm de longueur; ou nuls et portant alors des
fleurs solitaires jaunes, oranges ou rouges.
II-1-4-4- Fruits
Ils sont capsulaires, obovoïdes-oblonds, atteignant 3 mm
de longueur.
II-1-5- Habitat de la
plante
C'est une plante paléotropicale se rencontrant dans
toute l'Afrique intertropicale, dans les savanes soudano-zambéziennes.
On la trouve aussi en Asie et en Nouvelle Guinée.
II-1-6- Utilisations
thérapeutiques traditionnelles de la plante
* Les feuilles pilées, avec une tête de lapin, de
l'oignon et du sel, servent à préparer un bouillon qui est
consommé une seule fois en cas d'épilepsie.
* Au plateau central du Burkina Faso,
- le macéré de la plante entière en bain
soigne le "luila", maladie caractérisée par des convulsions
survenant la nuit chez les enfants; et la croyance populaire attribue à
un oiseau d'où le nom de la maladie (en mooré),
- la plante entière est utilisée dans le
traitement d'une infection appelée "mobg-maa" ("serres-moi"; en
mooré) qui en fait n'est autre que le zona thoracique.
* La plante entière est utilisée sous forme
d'infusé à boire, additionné de miel contre les toux
rebelles.
* La poudre des feuilles associées à celles de
Piliostigma thonningii (Caesalpiniaceae) est utilisée per
os dans le traitement des métrorragies et dans les dystocies.
* La plante (tige feuillée) est aussi utilisée
dans le traitement des accès pernicieux, des fièvres infantiles,
des candidoses digestives, du paludisme nerveux, du prolapsus du rectum, du
hoquet et de l'hypogalactie.
En conclusion cette plante a des propriétés
tonifiantes pour les nerfs, fébrifuges, dépuratives,
cicatrisantes, anticonvulsivantes, fongicides, spasmolytiques, astringentes et
galactogènes.
II-1-7- Chimie de la plante
La chimie de la plante est peu connue; cependant selon
NACOULMA (33) la plante contient des saponosides, des tanins, des
stéroïdes, des triterpènes et des amines.
Selon PARIS et MOYSE (36) les Oxalidaceae
contiennent des oxalates de calcium sous forme de cristaux insolubles ou de
l'oxalate de magnésium (ou potassium) sous forme soluble.
II-2- LES MYCOSES
II-2-1- Définitions (15;
19; 27; 35; 43)
II-2-1-1- Les mycoses
Ce sont des affections provoquées par des champignons
microscopiques appelés micromycètes.
On peut les classer en trois catégories:
- les mycoses superficielles, localisées au niveau de
la peau, des phanères et des muqueuses;
- les mycoses sous-cutanées, rares dans les
régions tempérées, que l'on rencontre surtout dans les
pays tropicaux (pathologie tropicale);
- les mycoses profondes ou systémiques au cours
desquelles le champignon pénètre dans la profondeur des tissus et
des humeurs, qui constituent de loin les formes les plus graves.
II-2-1-2- Les champignons (mycètes ou fungi)
Les champignons sont des organismes uni ou pluricellulaires
dépourvus de chlorophylle, se nourrissant par absorption de substances
très diverses, et se multipliant par des spores sexuées ou
asexuées.
Les champignons sont parasites, saprophytes ou symbiotes.
Généralement aérobies, ils se développent à
des températures variables entre 0 et 50o C avec une
température optimale entre 20 et 27° C
Les champignons exercent à la fois chez leurs
hôtes des actions favorables (fermentation, fertilisation,
synthèse) et défavorables (maladies végétales,
animales ou humaines).
Environ 100.000 espèces sont connues actuellement dont
une centaine sont pathogènes pour l'homme.
D'un point de vue pratique on distingue les champignons
levuriformes dont le thalle est réduit à un état
unicellulaire, et les champignons filamenteux ou dermatophytes.
II-2-1-2-1- Les champignons levuriformes
Selon VANBREUSEGHEM, les levures sont des champignons
unicellulaires ronds ou ovales qui se reproduisent asexuellement par
bourgeonnement au moyen de blastospores, parfois sexuellement par des ascopores
ou des spores proches ou identiques aux basidiospores et qui fréquemment
fermentent un ou plusieurs sucres en produisant de l'anhydride carbonique
(CO2). On distingue trois grands groupes:
- les levures vraies, ascosporées appartenant à
l'ordre des Endomycétales, faisant partie des Ascosporées avec
comme genre important Saccharomyces,
- les levures appartenant à la classe des
Basidiomycètes et de l'ordre des Ustilaginales avec le genre
Filobasidiella récemment créé (1975) par
KWONG-Chung,
- les levures non ascosporées appartenant aux
Deutéromycètes ou Fungi imperfecti où l'on reconnaît
6 genres d'intérêt médical qui sont: Candida,
Cryptococcus, Pityrosporum, Rhodotorula,
Trichosporon et Géotrichum.
II-2-1-2-2- Les champignons filamenteux ou
dermatophytes
Selon BADILLET, les dermatophytes sont des champignons
filamenteux à mycélium cloisonné, appartenant à la
classe des ascomycètes et présentant les caractères
communs suivants:
- ils attaquent avec prédilection la kératine de
la peau et des phanères,
- ils poussent en général facilement sur des
milieux artificiels peptonés et sucrés,
- ils sécrètent des produits antigéniques
groupés sous les noms de trichophytine et épidermophytine et
pouvant être responsables de lésions de type allergique,
- ils sont sensibles à l'action fongistatique de la
griséofulvine.
II-2-2- Cas des candidoses (11;
19; 35; 37)
Les candidoses sont des mycoses cosmopolites, à
développement localisé ou généralisé, dues
à des espèces du genre Candida.
C'est une levure "opportuniste", c'est à dire
normalement saprophyte et inoffensive mais qui peut devenir pathogène
lorsque l'organisme hôte présente des conditions favorables.
II-2-2-1- Etiologie
II-2-2-1-1- Agent pathogène
Parmi les nombreuses espèces connues isolées,
seules certaines peuvent présenter un pouvoir pathogène pour
l'homme. Candida albicans est le plus fréquemment
retrouvé à l'origine des manifestations pathologiques. Plus
rarement on retrouve aussi Candida tropicalis, Candida
pseudotropicalis (Candida kefyr ou Kluyveromyces
marxianus), Candida krusei (Lesatchenkia orientalis),
Candida parapsilosis, Candida guilliermondii (Pichia
guilliermondii), Candida zeylanoiides, Candida
rugosa et Candida norvegensis.
II-2-2-1-2- Epidémiologie
Les Candida sont des parasites humains ou animaux.
L'homme constitue le principal "réservoir" de Candida albicans.
Le champignon y végète à l'état saprophyte dans la
cavité buccale ou le tube digestif, plus rarement les voies
génitales.
L'homme peut s'infecter par contact: contamination du
nouveau-né lors de son passage dans le tractus génital dans une
candidose génitale.
L'infection est d'origine endogène à partir de
la flore saprophyte dont le pouvoir pathogène se trouve
exacerbé:
- par des facteurs locaux: irritation toxique ou traumatique,
macération, corps étrangers (cathéters), lésions
pathologiques antérieures,
- par des facteurs généraux:
* âge (prématuré, nouveau-né,
vieillard),
* dépression immunitaire congénitale ou
acquise (hémopathie traitée, maladie de HODGKIN, déficit
congénital de l'immunité, corticothérapie au long cours,
chimiothérapie anticancéreuse et immunosupressive,
dénutrition, radiothérapie, S.I.D.A.(Syndrome
d'Immuno-Déficience Acquise) etc.),
* tare métabolique: en particulier le
diabète,
* thérapeutique: antibiotique à large
spectre,
* héroïnomanie,
* On peut aussi citer des circonstances
physiologiques comme la grossesse et la contraception hormonale.
II-2-2-2- Clinique
En clinique les candidoses superficielles qui font l'objet de
notre étude sont de loins les plus fréquemment
rencontrées.
A celles-ci on joint les allergies dues à
Candida. On y rencontre aussi les candidoses
généralisées particulièrement graves qui ne
s'observent que dans des circonstances très précises ainsi que
des cas exceptionnels de granulomes à Candida.
II-2-2-2-1- Les candidoses digestives
Elles peuvent siéger tout le long du tube digestif.
On y rencontre:
- le muguet qui est la principale candidose buccale
généralement rencontrée chez le nouveau-né, le
nourrisson et certaines personnes âgées.
L'Infection H.I.V. (Human Immunodeficiency Virus) est devenue
un des principaux facteurs favorisants.
- L'Entérite candidosique qui est une cause de
diarrhée surtout chez le nourrisson.
- Les colites à Candida.
- L'Anite à Candida.
II-2-2-2-2- Les candidoses cutanées et des
phanères
- Les intertrigos sont les manifestations les plus
fréquentes. Ce sont des lésions des grands plis (axillaires,
sous-mammaires, abdominaux, inguinaux, cruraux et fessiers) et des petits plis
(rétro-auriculaire, interdigitaux, interdigito-plantaires, sertissure
unguéale et commissures labiales).
Ils sont fréquemment rencontrés chez les sujets
obèses ou ayant une peau séborrhéique, ainsi que chez les
diabétiques.
Ils sont généralement symétriques et leur
évolution est centrifuge à partir du foyer initial (bouche, anus,
vagin).
- L'Onyxis et le périonyxis à Candida
qui sont des affections des ongles.
II-2-2-2-3- Les candidoses génito-urinaires
Elles sont surtout fréquentes chez la femme
(vulvo-vaginite) en particulier lors de la grossesse ou lors d'utilisation
d'anovulants.
Chez l'homme la mycose (balano-prosthite) est sexuellement
transmise sauf chez les diabétiques chez lesquels elle est
spontanée.
Dans tous les cas (homme et femme) on peut aussi
rencontrer:
- les urétrites qui se limitent souvent à une
méatite,
- des cystites chez les diabétiques et surtout les
malades porteurs d'une sonde vésicale à demeure.
II-2-2-2-4- Manifestations allergiques des
candidoses
Elles surviennent à distance d'un foyer mycosique
initial et peuvent conduire à des situations diverses: dyshidrose,
eczéma, urticaire, asthme, aggravation d'une colite.
II-2-2-3- Diagnostic mycologique
II-2-2-3-1- Prélèvement
C'est une étape essentielle qui conditionne par sa
qualité la valeur des résultats. Il faut toujours avoir à
l'esprit que les espèces du genre Candida sont très
sensibles à la dessiccation.
Le prélèvement se fait toujours avec un
matériel stérile.
II-2-2-3-2- Examen direct
Il doit être réalisé immédiatement
après le prélèvement. Il permet d'affirmer
précocement le caractère pathogène de la levure
observée.
Il peut se faire sur des prélèvements solides ou
des frottis colorés.
Les levures sont GRAM+. La coloration de May-Grunwald Giemsa
(M.G.G.) permettant d'étudier la cytologie associée au
champignon, aide au diagnostic. En effet, la présence de nombreux
polynucléaires dans un liquide biologique à côté de
levures et de filaments est un bon argument en faveur de
pathogénicité.
II-2-2-3-3- La culture
L'Ensemencement est réalisé sur deux tubes
(qu'il ne faut pas boucher à fond)
- Un milieu de SABOURAUD additionné d'un antibiotique
bactérien (chloramphénicol ou gentamycine).
- Un milieu de SABOURAUD additionné d'un antibiotique
bactérien et de cycloheximide qui inhibe les moisissures.
Les prélèvements d'origine superficielle sont
placés à l'étuve à 26° C et ceux des muqueuses
ou des organes profonds à 37° C.
Après 24 à 48 heures, on observe des colonies
levuriformes; c'est-à dire crèmeuses, blanchâtres,
luisantes, sauf pour Candida krusei dont les colonies sont mates.
* Identification de Candida albicans: le test
de BLASTESE (test de TASCHDJIAN ou test de filamentation).
Microscopiquement il est impossible d'identifier les levures
en bourgeonnement. Pour l'identification de Candida albicans on
procède de la manière suivante:
Une suspension homogène d'une colonie de levures
obtenues sur milieu de SABOURAUD est réalisée dans 0,5 ml de
sérum humain ou animal. Après 3 heures d'incubation à
37° C, une goutte de cette suspension est examinée au microscope.
Le test est positif si environ 50% des levures présentent un "tube de
germination" (et non un bourgeonnement) flexueux dont la longueur atteint au
moins trois fois celle du diamètre de la levure.
- On peut aussi rechercher des chlamydospores sur milieu
pauvre RAT (riz, agar, Tween) ou milieu PCB (pomme de terre, carotte, bile) en
24 à 48 heures.
Levures
Candida Candida
albicans
filamentant sur RAT ou PCB
sur RAT ou PCB
Figure 2: Morphologie
des levures du genre Candida
* Identification des autres espèces de
Candida
Dans ce cas on utilise des critères nutritionnels et
biochimiques, en particulier l'assimilation des sucres (auxanogramme) et leur
fermentation (zymogramme).
On utilise également la sensibilité de la souche
à l'actidione et la réduction des sels de tétrazolium.
* Antifongigramme
Ce test consiste à déposer à la surface
de la gélose d'une boîte de pétri des disques de papier
buvard imprégnés des différents antifongiques à
évaluer. Chacun diffuse au sein de la gélose à partir du
disque et y détermine des concentrations inversement proportionnelles
à la distance du disque.
Pour chaque antifongique on mesure le diamètre de la
zone d'inhibition avec un pied à coulisse, une règle
graduée ou un compas.
Notion de concentration minimale inhibitrice
(CMI)
La CMI permet de définir la sensibilité ou la
résistance des souches de champignons vis à vis des
différents antifongiques. C'est la plus faible concentration
d'antifongique capable d'inhiber dans un milieu toute culture de la souche
étudiée.
En fonction de la valeur brute de la CMI, ou de la valeur du
diamètre de la zone d'inhibition, les souches peuvent être
classées en:
- sensibles,
- résistantes
- ou intermédiaires.
Tableau 1: Interprétation des
mesures
|
Antifongiques
|
Diamètre de la zone d'inhibition en
mm
|
CMI
en ug/ml
|
Interprétation (a,b) pour les
levures
|
5-Fluorocytosine *
(1ug)
|
20
20- 10
10
|
1,56
1, 56- 25
25
|
Sensible
Intermédiaire
Résistant
|
Amphotéricine B
|
10
10
|
1
1
|
Sensible
Intermédiaire ou
résistant
|
Nystatine
|
10
10
|
|
Sensible
Résistant
|
Imidazoles**
(Econazole, Clotrimazole, Miconazole, Kétoconazole)
|
20
20-10
10
|
1,56
1,56- 6,4
6,4
|
Sensible
Intermédiaire
Résistant
|
5-Fluorocytosine
1ug
|
10
10
|
|
Pour A. fumigatus
Sensible
Intermédiaire ou résistant
|
5-fluorocytosine
10ug
|
10
10
|
|
Sensible ou intermédiaire
Résistant
|
Légende:
*: les colonies retrouvées dans la zone d'inhibition
de la 5-Fluorocytosine appartiennent à des souches
résistantes.
**: pour les dérivés d'imidazole,
l'évaluation est parfois difficile. Certaines souches présentent
deux zones d'inhibition:
- une grande zone,
- une zone plus réduite avec de petites colonies
qui n'apparaissent pas résistantes lorsqu'on évalue à
nouveau leur sensibilité; la croissance de ces petites colonies est
observée également lors de la détermination des CMI.
a) Résultats obtenus avec Candida albicans et
autres champignons levuriformes.
b) Souches sensibles, intermédiaires ou
résistantes par rapport aux taux sériques obtenus avec les
posologies usuelles par voie orale ou intraveineuse.
II-2-2-4- Traitement
Il comporte si cela est possible, l'arrêt des
antibiotiques à large spectre, de la corticothérapie et de la
thérapeutique immunosuppressive, l'ablation des matériels tels
que cathéters, etc.
Les candidoses cutanées relèvent de
l'application d'antiseptiques (ammonium quaternaires, violet de gentiane),
d'antifongiques topiques (nystatine, pimaricine, amphotéricine B,
dérivés de l'imidazole).
Le muguet et les mycoses digestives sont à traiter par
des badigeonnages antifongiques (suspension de nystatine ou
d'amphotéricine B).
L'Antifongique doit rester au contact de la muqueuse atteinte.
La durée du traitement est de 2 à 3 semaines. Dans les formes
chroniques ou récidivantes les dérivés de l'imidazole sont
le traitement de choix.
Les infections génitales font appel:
- chez l'homme, aux pommades à la nystatine,
l'amphotericine B, ou à la pimaricine.
- Chez la femme, on utilise les dérivés de
l'imidazole, ou les produits précédemment cités ci-haut
pendant 3 à 10 jours de traitement.
III- MATERIEL ET
METHODES
III-1- CADRES D'ETUDES
- L'étude chimique de la plante a été
réalisée au Laboratoire de Biochimie et de Chimie
Appliquées (La.Bio.C.A.) de la Faculté des Sciences et Techniques
(Fa.S.T.) de l'Université de Ouagadougou.
- Les tests d'activité ont été
réalisés au laboratoire d'analyses médicales "Sainte
Elisabeth" à Ouagadougou.
III-2- MATERIEL
III-2-1- Matériel
végétal
Il s'agit de la plante entière (racines, tige,
feuilles) de Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae). Elle a
été récoltée courant période
Août-Septembre 1999 dans la région de Banfora à l'Ouest du
Burkina Faso.
La plante entière fraîche a été
utilisée pour la réalisation des coupes histochimiques.
Après séchage à l'ombre à la
température ambiante, les échantillons sont aussi
pulvérisés et conservés dans un sachet en
polyéthylène pour la suite des travaux.
III-2-2- La levure
Il s'agit de Candida albicans qui est l'espèce
la plus fréquemment rencontrée lors des candidoses.
Elle a été isolée au laboratoire
d'analyses médicales "Sainte Elisabeth" à Ouagadougou.
III-2-3- Matériel de
laboratoire
- Balance de précision
- Mixeur
- Petite verrerie stérile et non stérile
- Lame porte-objet
- Lamelle couvre-objet
- Lame de rasoir
- Moelle de sorgho
- Microscope optique
- Boîtes de pétri stériles de 90 mm de
diamètre
- Extracteur de SOXHLET (250 ml)
- Evaporateur rotatif (Rotavapor Büchi 124)
- Ampoule à décanter
- Lampe UV254
- Plaques chromatographiques sur couche mince
- Papier filtre WHATMAN
- Papier pH universel
- Anse stérile
- Etuve
- Autoclave
- pH-mètre.
III-3- SOLVANTS ET
REACTIFS
III-3-1- solvants
n-hexane, méthanol, eau distillée, chloroforme,
acétate d'éthyle, éthanol, éther éthylique,
anhydride acétique, diméthylsulfoxyde (DMSO), eau physiologique
stérile (solution de chlorure de sodium (NaCl) 0,9%).
III-3-2- réactifs
Carbonate de calcium (CaCO3), liqueur de FEHLING (A+B) (1/1),
chlorure ferrique (FeCl3) (3%), réactif de STIASSNY (HCl + HCOH) (1/2),
acide chlorhydrique (HCl) (30%), réactif de DRAGENDORFF, anhydride
acétique, acide sulfurique (H2SO4) concentré, sulfate de sodium
anhydre (Na2SO4), tournure de magnésium, ammoniaque (NH4OH) (10%), soude
(NaOH) (10%), trichlorure d'antimoine (SbCl3), ninhydrine, chlorure
d'étain (II) (SnCl2), acétate de sodium (CH3-COONa),
acétate de nickel (II), réactif de MAYER, réactif de
CARR-PRICE.
III-4- CRIBLAGE
PHYTOCHIMIQUE
III-4-1- Coupes histochimiques
(18, 36)
Elles ont pour but la mise en évidence de certains
principes dont les oxalates dans la plante. Pour cela nous utilisons la plante
entière fraîche.
Des coupes transversales très fines sont
réalisées à travers les racines, la tige et les feuilles
(nervure principale) avec la moelle de sorgho comme support.
Ces coupes sont ensuite observées au microscope optique
entre lame et lamelle d'abord dans de l'eau distillée et ensuite dans
une solution de carbonate de calcium (CaCO3) 4% au cas où on
n'observerait pas de cristaux d'oxalate de calcium.
Dans tous les cas l'observation de cristaux d'oxalate de
calcium indique que la partie concernée de la plante contient des
oxalates soit sous forme d'acide oxalique libre (ce qui est rare car en
général toxique pour la plante), soit sous forme d'oxalate de
magnésium, de potassium ou de calcium.
III-4-2- Extractions (25,
30)
III-4-2-1- Extractions solide-liquide
Elles sont réalisées par épuisements
successifs de la poudre végétale à l'aide de solvants de
polarité croissante.
Ces solvants sont consignés dans le tableau 2.
Dans cette partie nous définirons le rendement
d'extraction qui est le rapport entre l'extrait séché et la prise
d'essai (Masse de poudre végétale utilisée pour
l'extraction) pour 100 unités de masse de poudre
végétale.
r = (Masse d'extrait sec / prise d'essai) x 100
Tableau 2: Solvants utilisés pour les
extractions
|
Solvants
|
Polarités
|
n-hexane : CH3-(CH2)4-CH3
|
0,01
|
Méthanol : CH3-OH
|
0,95
|
Eau distillée : H2O
|
1,0
|
III-4-2-1-1- Extractions à chaud
Ici il s'agira des extractions avec le n-hexane et le
méthanol.
Dans les deux cas on utilisera l'extracteur de SOXHLET dont le
principe de fonctionnement dans notre cas est le suivant:
L'appareillage comporte un chauffe-ballon, un ballon de 500 ml
dans lequel le solvant est chauffé jusqu'à sa température
d'ébulition et vaporisé, un réfrigérant qui
condense les vapeurs et un extracteur de 250 ml à l'intérieur
duquel est introduit dans une cartouche poreuse le produit à extraire
(la poudre végétale) et où retombe le solvant
condensé dans le réfrigérant. Un siphon permet de vider
périodiquement l'extracteur de la solution obtenue. La solution retombe
alors dans le ballon où se concentrent les extraits.
Par ce procédé, la poudre végétale
est successivement épuisée à l'aide du n-hexane et du
méthanol.
- Extraction par le n-hexane
30 g de poudre végétale introduite dans la
cartouche est introduite dans l'extracteur. Le ballon est rempli aux 2/3 du
solvant d'extraction (n-hexane) puis chauffé à 68-69° C
(température d'ébulition du n-hexane).
L'extraction terminée, la solution obtenue est
concentrée à l'évaporateur rotatif, puis
séchée à la température ambiante du laboratoire. Le
résidu est pesé et gardé au congélateur
jusqu'à la mise en marche des tests phytochimiques et
pharmacologiques.
Le marc est séché et gardé pour
l'extraction au méthanol.
- Extraction par le méthanol
Le marc issu de l'extraction précédente est
soumis au même processus d'extraction que précédemment mais
cette fois-ci avec le méthanol comme solvant en chauffant à
environ 64,9° C (température d'ébulition du
méthanol).
La solution obtenue est concentrée à
l'évaporateur rotatif; puis séchée à la
température ambiante du laboratoire. Le résidu obtenu est aussi
pesé et conservé au congélateur jusqu'à la mise en
marche des tests phytochimiques et pharmacologiques.
Le marc issu de cette extraction est séché et
conservé pour l'extraction à l'eau distillée.
III-4-2-1-2- Extraction à froid
- Extraction à l'eau
distillée
Le marc issu de l'extraction par le méthanol est
introduit dans une fiole jaugée de 500 ml contenant 300 ml d'eau
distillée. Le mélange est laissé en macération
pendant 24 heures sous agitation magnétique à la
température ambiante du laboratoire (environ 25° C).
Le mélange est ensuite filtré et le filtrat est
séché à l'étuve à 80° C. Le
résidu est pesé et conservé au congélateur pour les
tests phytochimiques et pharmacologiques.
III-4-2-2- Extraction liquide-liquide
- Extraction par l'éthanol
Dans ce cas il s'agit d'extraire à froid l'extrait
n-hexanique issu de l'extraction solide-liquide par un solvant non miscible au
n-hexane.
Pour cela un extrait n-hexanique non concentré est
introduit dans une ampoule à décanter contenant un volume
égal d'éthanol. Après une agitation vigoureuse le
mélange est laissé au repos jusqu'à la décantation
complète. On obtient alors deux phases: une phase hexanique (fraction A)
et une phase éthanolique (fraction B).
Chaque phase est recueillie, concentrée à
l'évaporateur rotatif avant d'être séchée à
la température ambiante du laboratoire. Les résidus obtenus sont
conservés au congélateur pour la suite des travaux.
III-4-3- Réactions de
caractérisation en milieu liquide
III-4-3-1- Caractérisation des saponosides
(14)
Dans un tube à essai on dissout quelques mg d'extrait
dans de l'eau distillée et on agite vigourement pendant au moins 5
mn.
L'apparition d'une colonne de mousse d'environ 1cm et
persistant pendant au moins 15 mn indique la présence de
saponosides.
III-4-3-2- Caractérisation des composés
réducteurs (33)
On dissout quelques mg de l'extrait à étudier
dans un tube à essai contenant de l'eau distillée. On ajoute
à la solution obtenue 1 à 1,5 ml de liqueur FEHLING (A+B) (1/1)
et l'ensemble est porté au bain marie bouillant pendant 30 mn.
L'apparition d'un précipité rouge-brique au fond
du tube indique la présence de composés réducteurs.
III-4-3-3- Caractérisation des tanins et
composés polyphénoliques (13, 33)
Dans un tube à essai on dissout quelques mg de
l'extrait à étudier dans de l'eau distillée et on ajoute
quelques gouttes d'une solution de chlorure ferrique (FeCl3) 1%.
- L'apparition d'une coloration bleu-noir indique la
présence de tanins galliques.
- L'apparition d'une coloration vert-noirâtre indique la
présence de tanins catéchiques.
Pour séparer ces deux tanins on utilise le
réactif de STIASSNY.
On ajoute à 10 ml de la solution obtenue après
dissolution de quelques mg d'extrait dans de l'eau distillée une
solution de formaldéhyde chlorhydrique, puis l'ensemble est porté
au bain marie bouillant.
Dans ces conditions:
- les catéchols sont condensés en
précipité rouge (tanins catéchiques) qui est
filtré;
- le filtrat est neutralisé avec de l'acétate de
sodium et quelques gouttes de la solution de chlorure ferrique 1% est
ajouté. Si une coloration bleue se développe c'est qu'on est en
présence de tanins galliques.
III-4-3-4- Caractérisation des alcaloïdes
(40)
On dissout dans un tube à essai quelques mg de
l'extrait à étudier dans 2 ml d'acide chlorhydrique (HCl) 10%
puis on chauffe légèrement au bain marie. Après adjonction
de quelques gouttes de réactif de DRAGENDORFF, la présence
d'alcaloïdes se manifeste par le développement d'un trouble ou d'un
précipité dans le tube.
- Test de confirmation (33)
On procède à une extraction de la poudre
végétale en milieu acide.
Dans un ballon de 500 ml contenant 5 g de poudre
végétale on verse 25 ml d'acide chlorhydrique 0,05N. Le
mélange est laissé en macération sous agitation
magnétique à la température ambiante du laboratoire
(environ 25° C) pendant 24 heures; puis filtré et lavé
à l'eau distillée. La solution obtenue est ensuite ajustée
à 20 ml avec de l'eau distillée.
* Réactions de
caractérisation:
- 5 ml de filtrat + quelques gouttes de réactif de
DRAGENDORFF.
S'il apparaît un précipité c'est qu'on est
en présence d'alcaloïdes et ammoniums
quaternaires (bétaïnes).
- 5 ml de filtrat + quelques gouttes du réactif de
MAYER
S'il apparaît un précipité c'est qu'on est
en présence d'alcaloïdes.
III-4-3-5- Caractérisation des
stéroïdes et triterpènes (10, 13)
Ces composés ne sont recherchés que dans les
extraits n-hexanique, méthanolique et sur les fractions A et B issues du
partage liquide-liquide de l'extrait n-hexanique avec de l'éthanol.
La méthode employée est celle de
LIBERMANN-BURCHARD.
Une fraction de l'extrait à étudier est dissoute
dans un mélange d'anhydride acétique et de chloroforme (1/1). Une
fraction de la solution obtenue (1 à 2 ml) est transférée
dans un tube à essai; puis à l'aide d'une pipette on
dépose délicatement sur la paroi du tube environ 2 ml d'acide
sulfurique (H2SO4) concentré.
La réaction est positive lorsqu'il apparaît
à l'interface des deux phases un anneau rouge-brun ou violet.
Ce protocole peut directement s'appliquer à l'extrait
n-hexanique. Mais pour ce qui concerne l'extrait méthanolique il doit
d'abord subir une hydrolyse acide.
* Hydrolyse acide de l'extrait
méthanolique (33)
Une fraction de l'extrait méthanolique est redissout
dans environ 25 ml de méthanol. A la solution obtenue on ajoute 15 ml
d'acide chlorhydrique (HCl) 10% et l'ensemble est porté à
chauffer au reflux à environ 70° C pendant 30 mn.
Durant l'hydrolyse, la solution devient opalescente à
cause de la précipitation des aglycones obtenus par la coupure des
hétérosides.
Après refroidissement la solution est extraite trois
fois avec du n-hexane dans une ampoule à décanter (10 à 12
ml) 3 fois soit au total 30 à 36 ml d'extrait n-hexanique (bis).
Ce dernier est déshydraté avec du sulfate de
sodium anhydre (Na2SO4).
Une partie de cet extrait n-hexanique (bis), après
évaporation à sec servira pour le test de LIBERMANN-BURCHARD.
Le reste de cet extrait n-hexanique (bis) servira aussi
à caractériser les flavonoïdes, les coumarines et les
anthracénosides.
III-4-3-6- Caractérisation des pigments
anthocyaniques (10, 33)
Ils sont recherchés dans l'extrait alcoolique
hydrolysé obtenu ci-haut.
Si la solution aqueuse acide obtenue après hydrolyse de
l'extrait alcoolique est rouge et vire au violet à pH neutre, au vert
à pH basique, c'est que les anthocyanes sont présents.
N.B.: Pour faire varier le pH nous
avons utilisé une solution de soude caustique (NaOH) 10%, et à
l'aide du papier pH nous avons suivi la variation du pH.
III-4-3-7- Caractérisation des flavonoïdes
(23)
Ils sont recherchés sur les extraits n-hexanique et
n-hexanique (bis).
La méthode employée est celle de SHIBATA ou
réaction à la cyanidine.
Quelques mg de l'extrait à étudier est dissout
dans du méthanol 50°. On y ajoute un fragment de tournure de
magnésium puis quelques gouttes d'acide chlorhydrique (HCl)
concentré.
Il se produit une réaction exothermique mousseuse. A la
fin d'une réaction positive il apparaît:
- une coloration rouge indiquant la présence des
flavonols aglycones ou
- une coloration orange indiquant la présence des
flavonones aglycones.
III-4-3-8- Caractérisation des coumarines
(33)
Ils sont recherchés sur les extraits n-hexanique et
n-hexanique (bis).
Un fragment de l'extrait est dissout dans de l'eau chaude.
Après refroidissement la solution est partagée dans deux
tubes:
- tube 1: témoin
- tube 2: +0,5 ml d'ammoniaque (NH4OH) 10%.
L'apparition d'une fluorescence bleu-verdâtre ou
violette du tube 2 sous lumière UV254 montre la présence des
coumarines et dérivés polyènes et/ou polyines.
III-4-3-9- Caractérisation des
anthracénosides (33)
Ils sont recherchés sur les extraits n-hexanique et
n-hexanique (bis).
On utilise la réaction de BÖRNTRAGER.
Dans un tube à essai on redissout une portion de
l'extrait dans du n-hexane pour avoir à peu près 3 ml de
solution. On ajoute environ 1 ml de soude (NaOH) 10%. Après agitation
l'apparition d'une coloration rouge indique la présence
d'anthracénosides.
III-4-3-10- Caractérisation des
hétérosides (33)
Ce test n'est réalisé sur aucun des extraits
ci-dessus cités.
L'extrait utilisé est obtenu de la façon
suivante:
dans un tube à essai on introduit 0,5 g de poudre
végétale et 2 ml d'anhydride acétique. Après
chauffage au bain marie bouillant sous agitation pendant 2 mn, la solution est
filtrée.
On dépose délicatement sur le filtrat à
l'aide d'une pipette 1 ml d'acide sulfurique (H2SO4)
concentré de manière à obtenir deux couches.
Le résultat est positif si une coloration rouge-brun se
développe à l'interface.
III-4-3-11- Caractérisation des amines (8)
Elle n'est effectuée que sur l'extrait aqueux.
On laisse tomber sur du papier filtre une goutte de l'extrait
préalablement redissout dans de l'eau distillée. Après
séchage à 80° C à l'étuve, le papier est
pulvérisé avec une solution de ninhydrine-chlorure d'étain
(II) (SnCl2) qui est un révélateur des amines. Le
papier est reporté à l'étuve mais cette fois-ci à
110° C pendant 5 mn.
La réaction est positive si à la fin on observe
une tache violette.
III-4-3-12- Caractérisation des polyuronides
(pectines, mucilages, gommes) (33)
On dissout quelques mg de l'extrait aqueux dans un petit
volume d'eau distillée.
2 ml de la solution obtenue sont ajoutés en filet mince
dans un tube à essai où 10 ml d'acétone ont
été préalablement introduits.
S'il y a formation d'un épais précipité,
il pourrait être séparé par filtration ou centrifugation et
lavé à l'alcool puis fixé avec du bleu de toluidine, bleu
de méthylène ou hématoxyline.
L'apparition d'un précipité bleu ou violet
indique la présence de mucilages.
III-4-3-13- Caractérisation des
quinones (33)
La méthode employée est celle de BRISSEMORET et
COMBES.
5 g de poudre végétale est humectée avec
quelques gouttes d'acide sulfurique (H2SO4) 10%, puis
mise en macération dans 20 ml de chloroforme sous agitation
magnétique pendant vingt quatre (24) heures à la
température ambiante du laboratoire(environ 25° C).
Le mélange est ensuite filtré.
Le filtrat recueilli est évaporé à sec
puis repris avec quelques gouttes d'éthanol 95°.
A la solution obtenue on ajoute quelques ml d'une solution
aqueuse d'acétate de nickel (II) 5%.
La réaction est positive s'il apparait un
précipité:
- bleu indiquant la présence de benzoquinones,
- rouge indiquant la présence d'anthraquinones
- ou violet indiquant la présence de naphtoquinones qui
font en réalité l'objet de notre étude.
III-4-4- Chromatographies sur
couche mince (CCM) (13, 45)
Elles sont réalisées sur des plaques
chromatographiques POLYGRAM SILGD.
Les extraits sont déposés à l'aide de
capillaires afin d'avoir des dépôts fins.
Dans cette partie nous définirons la notion de
référence frontale (Rf) ou distance de rétention qui est
exprimée par le rapport entre les longueurs parcourues depuis la ligne
de départ par le centre de la tache d'une substance
considérée dx et par le front de l'éluant
de.
Rf = dx/de
Seuls seront recherchés les composés chimiques
que nous n'avions pas pu caractériser par les méthodes
précédentes.
Cette étude nous permettra de choisir les meilleurs
éluants susceptibles d'être utilisés lors des
fractionnements sur colonne chromatographique qui feront l'objet de nos
prochaines études.
Figure 3: Schéma de
synthèse du criblage phytochimique
III-5- ETUDE PHARMACOLOGIQUE: ANTIBIOGRAMME FONGIQUE
(11,25, 31)
III-5-1- Milieu de culture
Nous avons utilisé le milieu de SABOURAUD
additionné de chloramphénicol (antibiotique s'opposant à
la prolifération des bactéries contaminantes).
Composition:
- Peptone 10 g
- Glucose 20 g
- Agar 15 g
- Chloramphénicol 0,5 g
- Eau distillée stérile Q.S.P. 1000 ml
pH: 6,0 0,2
Le mélange est ensuite porté au bain-marie
bouillant pendant 15 mn pour être dissout. Après dissolution le
milieu est stérilisé à l'autoclave pendant 15 mn à
118° C (après contôle du pH). Le milieu est refroidi et
coulé dans des boîtes de pétri stériles de 90 mm de
diamètre. Après séchage à la température
ambiante du laboratoire (environ 25° C), les boîtes sont
gardées au réfrigérateur jusqu'aux tests biologiques.
III-5-2- Technique
employée
La technique de diffusion en milieu gélosé est
utilisée.
Des cupules d'environ 5 mm de diamètre sont
creusées dans la gélose à l'aide d'une pipette PASTEUR
stérile. Afin d'éviter la diffusion des extraits à tester
sous la gélose on referme le fond des cupules avec une goutte de
gélose préalablement fondue. L'ensemble est ensuite refroidi et
conservé au frais pour les tests antifongiques.
III-5-3- Inoculum
Il est préparé le jour même de son
utilisation. Il est obtenu à partir d'une culture sur gélose
inclinée de SABOURAUD.
Une colonie de levures prélevée d'une culture
à l'aide d'une anse stérile est homogénéisée
dans 10 ml d'eau physiologique (solution de NaCl 0,9%) stérile. Si la
suspension obtenue est très concentrée on procède à
une dilution au 1/10 (1ml de suspension pour 9 ml d'eau physiologique).
La suspension ainsi obtenue servira à ensemencer les
boîtes de pétri.
III-5-4- Ensemencement
La surface entière de la gélose est
inondée avec 5 ml d'inoculum. L'excès est aspiré à
l'aide d'une pipette stérile. Les boîtes sont ensuite
séchées à l'étuve à 37° C pendant 15
mn.
III-5-5- Solubilisation des
extraits
- L'extrait n-hexanique et la fraction B sont dissouts dans du
diméthylsulfoxyde (D.M.S.O.).
- La fraction A est dissoute dans de l'hexane.
- Les extraits méthanolique et aqueux ont
été dissouts dans de l'eau distillée stérile.
III-5-6- Dépôt des
extraits
100 ul de solution d'extrait (20 mg/ml, 40mg/ml, 80mg/ml
correspondant respectivement à 2; 4; et 8 mg d'extrait
séché) est déposé à l'aide d'une
micro-pipette dans les cupules (trois fois pour chaque extrait ou fraction).
Nous avons aussi testé la non-activité des
solvants utilisés pour la dissolution des extraits et fractions
(n-hexane, D.M.S.O., eau distillée stériles).
Le standard utilisé est le disque d'antibiogramme
imprégné de nystatine 100 unités.
III-5-7- Incubation
Les boîtes sont incubées à l'étuve
à 37° C pendant 24 heures.
III-5-8- Lecture des
résultats
La lecture est faite en mesurant le diamètre de la zone
d'inhibition avec une règle graduée.
IV- RESULTATS ET
DISCUSSIONS
IV-1-CRIBLAGE
PHYTOCHIMIQUE
IV-1-1- Coupes
histochimiques
Après observation au microscope optique des coupes
d'abord dans de l'eau distillée et ensuite dans une solution de
carbonate de calcium (CaCO3) 4% entre lame et lamelle nous obtenons les
résultats suivants:
Tableau 3 : Résultats
des observations des coupes au microscope optique
|
|
Racines
|
Tige
|
Feuilles
|
Observation dans l'eau distillée
|
-
|
-
|
-
|
Observation dans du CaCO3 4%
|
-
|
+
|
+
|
Légende:
(-) : Pas de cristaux d'oxalate de calcium
(+) : Présence de cristaux d'oxalate de calcium
L'Observation au microscope optique des coupes entre lame et
lamelle dans de l'eau distillée ne montre aucun cristal d'oxalate de
calcium dans les différents organes de la plante.
Par contre les mêmes coupes observées dans du
carbonate de calcium (CaCO3) 4% montre dans les cellules des tiges et des
feuilles des amas en forme de grains de sable. Ses amas sont des cristaux
d'oxalate de calcium.
Nous pouvons dire que les oxalates sont présents dans
la plante mais sous forme soluble, c'est-à dire soit sous forme libre
(acide oxalique) (ce qui est rare car l'acide oxalique est en
général toxique pour les plantes) soit sous forme d'oxalate de
potassium ou de magnésium.
L'apport d'ions calcium (Ca2+) dans le milieu
d'observation permet de déplacer les protons (H+), les ions
potassium (K+) ou magnésium (Mg2+) d'où
formation de nouveaux complexes d'oxalate de calcium insolubles.
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae) contient
donc de l'acide oxalique sous forme soluble dans ses parties aériennes
(tige et feuilles). Cette observation avait d'ailleurs été
constatée par PARIS et MOYSE (36) concernant la chimie des
Oxalidaceae en général.
IV-1-2- Extractions
IV-1-2-1- Extractions solide-liquide
Les quantités et rendements des extraits issus des
extractions solide-liquide sont consignés dans le tableau suivant:
N.B.: Les rendements sont
exprimés par rapport à la prise d'essai de départ (30 g)
en ne tenant pas compte de la teneur en eau de la poudre
végétale.
Tableau 4 : Quantités et rendements des
extraits de Biophytum petersianum KLOTZSCH
(Oxalidaceae)
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait méthanolique
|
Extrait aqueux
|
Résidu (g)
|
0,964
|
3,4333
|
1,2739
|
Rendement (%)
|
3,21
|
11,44
|
4,25
|
L'extrait méthanolique est quantitativement la plus
importante. Cela voudrait dire que la plante contient beaucoup de
composés solubles dans ce solvant. On a d'ailleurs pu le constater lors
des extractions à chaud. En effet l'extraction au n-hexane a duré
4 heures tandis que celle au méthanol a duré 8 heures.
Contrairement à ce qui était attendu la plus grande partie de la
chlorophylle s'est retrouvée dans l'extrait méthanolique au lieu
de celui au n-hexane; en témoignent les durées d'extraction et la
coloration des extraits. L'extrait méthanolique est d'un vert
très foncé légèrement gras tandis que celui au
n-hexane est vert-jaunâtre et très gras.
Quant à l'extrait aqueux il présente une
coloration brune et un aspect pulverulant. Son faible rendement s'explique
probablement par le fait de l'épuisement de la matière
végétale par les deux extractions à chaud.
IV-1-2-2- Extraction liquide-liquide
- Extraction par l'éthanol
Ce partage qui n'a concerné que l'extrait n-hexanique a
donné deux fractions:
- Une fraction A soluble dans le n-hexane et présentant
une coloration légèrement jaunâtre et sans odeur
caractéristique.
- Une fraction B soluble dans l'éthanol, d'un vert
très foncé avec une odeur caractéristique d'huile
essentielle aromatique.
Les deux fractions présentent chacune un aspect
gras.
IV-1-3- Réactions de
caractérisation en milieu liquide
IV-1-3-1- Caractérisation des saponosides
Tableau 5: Résultats du test de
caractérisation des saponosides
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait méthanolique
|
Extrait aqueux
|
Observations
|
Pas de mousse
|
Forte présence de
mousse
|
Présence moyenne
de mousse
|
Conclusion
|
-
|
++
|
+
|
Légende:
(-) : Réaction négative
(++) : Réaction fortement positive
(+) : Réaction positive
L'absence de saponosides dans l'extrait n-hexanique peut
s'expliquer par le fait qu'il s'agit d'hétérosides non solubles
dans les solvants apolaires tel que le n-hexane.
La mousse est plus importante dans l'extrait
méthanolique parce que ce solvant , ayant été
utilisé avant l'eau distillée a certainement épuisé
la poudre végétale.
IV-1-3-2- Caractérisation des composés
réducteurs
Tableau 6: Résultats du
test des composés réducteurs
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait méthanolique
|
Extrait aqueux
|
Observations
|
Pas de précipité
rouge-brique
|
Faible précipité
rouge-brique
|
Fort précipité
rouge-brique
|
Conclusion
|
-
|
+
|
++
|
Légende:
(-) : Réaction négative
(+) : Réaction positive
(++) : Réaction fortement positive
On constate une absence de composés réducteurs
dans l'extrait n-hexanique.
Cette absence de composés réducteurs dans cet
extrait peut s'expliquer par leur non solubilité dans le n-hexane.
Ces composés sont généralement des oses,
aldéhydes et cétones qui sont en général peu
solubles dans les alcools et très solubles dans l'eau; d'où la
différence de précipité observé.
IV-1-3-3- Caractérisation des tanins et
polyphenols
Tableau 7: Résultats du
test des tanins et polyphenols
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait méthanolique
|
Extrait aqueux
|
Observations
|
Pas de précipité
|
Précipité bleu-noir
|
Précipité sombre
|
Conclusion
|
-
|
+
|
+
|
Légende:
(-) : Réaction négative
(+) : Réactions positives
Les tanins et les polyphenols sont insolubles dans les
solvants apolaires comme le n-hexane. Par contre ils sont solubles dans les
alcools et l'eau.
Dans l'extrait méthanolique on trouve essentiellement
des tanins galliques tandis que l'extrait aqueux contient des tanins
catéchiques. Ces derniers ont été aussi
caractérisés et identifiés avec le réactif de
STIASSNY en présence duquel nous obtenons un précipité
rouge.
IV-1-3-4- Caractérisation des
alcaloïdes
Tableau 8: Résultats du test des
alcaloïdes
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait méthanolique
|
Extrait aqueux
|
Observations
|
Pas de précipité
|
Pas de précipité
|
Pas de précipité
|
Conclusion
|
-
|
-
|
-
|
Légende: (Tableau
8)
(-) : Réactions négatives
Aucune trace d'alcaloïde n'est observée dans les
extraits obtenus: la plante ne contient donc pas d'alcaloïdes
Ce résultat est confirmé par une recherche
infructieuse par l'extraction directe des alcaloïdes en milieu acide et
utilisant les réactifs de DRAGENDORFF et de MAYER pour leur
caractérisation.
IV-1-3-5- Caractérisation des
stéroïdes et/ou triterpènes
Tableau 9: Résultats du
test des stéroïdes et triterpènes
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait n-hexanique (bis)
|
Fraction A
|
Fraction B
|
Observations
|
Anneau brun
|
Anneau brun
|
Anneau brun
|
Anneau brun
|
Conclusion
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Légende:
(+) : Réactions positives
Tous les extraits et fractions étudiés
contiennent des stéroïdes et/ou triterpènes.
Mais il faut noter que dans l'extrait méthanolique nous
n'avions que des hétérosides stéroïdiques et/ou
triterpéniques. L'hydrolyse acide a permis de libérer les
génines stéroïdiques et/ou triterpéniques.
Le partage liquide-liquide de l'extrait n-hexanique a
donné deux fractions A et B contenant chacune des stéroïdes
et/ou triterpènes. Le partage n'aura pas permis de les isoler dans l'une
des fractions; à moins qu'il ne s'agisse de deux types
différents.
IV-1-3-6- Caractérisation des pigments
anthocyaniques
Le tableau 10 indique la présence de pigments
anthocyaniques dans Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae).
Cette observation pourrait permettre une exploitation des
propriétés colorantes de cette plante.
Tableau 10: Résultats du test des
pigments anthocyaniques
|
|
Couleur en milieu acide
|
Couleur en milieu neutre
|
Couleur en milieu basique
|
Solution aqueuse acide obtenue après hydrolyse acide de
l'extrait méthanolique
|
Rouge
|
Violette
|
Verte
|
IV-1-3-7- Caractérisation des
flavonoïdes
Tableau 11: Résultats
du test de caractérisation de flavonoïdes
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait n-hexanique (bis)
|
Observations
|
Pas de coloration rouge ou
orange
|
Pas de coloration rouge ou
orange
|
Conclusion
|
-
|
-
|
Légende:
(-) : Réactions négatives
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae) ne
contient pas de flavonoïdes stricto-sensu.
IV-1-3-8- Caractérisation des coumarines
Tableau 12: Résultats
du test de caractérisation des coumarines
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait n-hexanique (bis)
|
Observations
|
Pas de fluorescence bleu ou
verte
|
Pas de fluorescence bleue ou verte
|
Conclusion
|
-
|
-
|
Légende:
(-) : Réactions négatives
L'expérience montre que la plante ne contient pas de
coumarines.
IV-1-3-9- Caractérisation des
anthracénosides
Tableau 13: Résultats
du test de caractérisation des anthracénosides
|
|
Extrait n-hexanique
|
Extrait n-hexanique (bis)
|
Observations
|
Pas de coloration rouge
|
Pas de coloration rouge
|
Conclusion
|
-
|
-
|
Légende:
(-) : Réactions négatives
Les résultats précédents indiquent que la
plante ne contient pas d'anthracénosides.
IV-1-3-10- Caractérisation des polyuronides
(mucilage, pectine, gomme)
La réaction ne présente pas un épais
précipité; d'où on constate l'absence de polyuronides dans
la plante.
IV-1-3-11- Caractérisation des
hétérosides
Après avoir déposé sur l'extrait obtenu
une solution concentrée d'acide sulfurique (H2SO4) il se
développe à l'interface des deux phases une coloration
rouge-brun. Cette observation est la preuve que l'échantillon contient
des hétérosides. Cela confirme d'ailleurs les résultats
obtenus lors de l'hydrolyse acide de l'extrait méthanolique.
IV-1-3-12- Caractérisation des amines
Après pulvérisation et séchage du papier
filtre il apparaît une tache violette caractéristique des amines.
Ces amines avaient d'ailleurs été signalées par NACOULMA
en 1996 (33)
Il pourrait s'agir d'une amine vaso-constrictrice comme les
catécholamines à savoir l'adrénaline,la
noradrénaline ou la dopamine qui, quand à elle est
utilisée dans le traitement de la maladie de PARKINSON ou d'une amine
biogène comme la GABA (Gamma ()-aminobutyrate) utilisée en
médecine moderne dans le traitement de l'épilepsie.
Cette amine serait responsable du caractère
sensorio-moteur de la plante lorsque celle-ci se trouve face à une
"situation d'urgence".
En effet, lorsque la plante fait face à un danger
(frôlement par exemple) ses feuilles se referment sur elles-mêmes
à la manière d'un animal face à un danger. Une fois le
danger passé les feuilles reprennent leur état initial
après quelques instants.
Ce comportement serait dû à la
sécrétion par la plante de cette amine qui agirait en
créant une vaso-constriction; d'où le reploiement des feuilles de
la plante sur elles-mêmes (Nastie).
C'est la présence de cette amine qui expliquerait
l'utilisation de la plante dans le traitement de l'épilepsie et autres
maladies convulsivantes en milieu traditionnel.
IV-1-3-13- Caractérisation des
quinones
La réaction donne un précipité vert
indiquant du même coup que la plante ne contient pas de quinones.
IV-1-4- Chromatographies sur
couche mince (CCM)
IV-1-4-1- CCM de l'extrait n-hexanique
Après essai de plusieurs systèmes
d'éluants, c'est finalement le système n-hexane-chloroforme
(1,5-1) qui a donné la meilleure séparation.
Cette séparation nous a donné quatorze (14)
taches représentées sur la figure 3.
Quant aux références frontales (Rf) de ces 14
taches elles sont consignées dans le tableau 14.
Front de l'éluant: 60,4 mm.
N.B.: Les numéros des taches
sont lus sur la figure 3 du bas vers le haut.
Figure 4: chromatogramme de
l'extrait n-hexanique
Les taches 1 et 14 (colorées en jaune) donnent une
coloration bleue qui devient rouge plus tard lorsqu'elles sont
pulvérisées avec une solution saturée de trichlorure
d'antimoine (SbCl3) dans du chloroforme (CHCl3) (réaction de
CARR-PRICE). En plus de cela ces taches apparaissent fluorescentes sous
lumière UV254 prouvant du même coup qu'il s'agit de
composés ayant plusieurs doubles liaisons conjuguées. En plus de
toutes ces observations il faut noter que ces deux taches perdent leur
coloration lorsqu'elles sont exposées à l'air libre.
Cette perte de coloration est due aux réactions
d'oxydation intervenant au niveau des doubles liaisons conjuguées de la
molécule.
Ces taches colorées seraient donc des
caroténoïdes qui seraient probablement parmi les précurseurs
de l'acide oxalique trouvé dans les organes aériens de la
plante.
Tableau 14: Références frontales
(Rf) des composés de l'extrait n-hexanique de Biophytum
petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae).
|
Taches(n°)
|
Références frontales (Rf)
|
1
|
0,05
|
2
|
0,06
|
3
|
0,08
|
4
|
0,10
|
5
|
0,14
|
6
|
0,17
|
7
|
0,20
|
8
|
0,23
|
9
|
0,25
|
10
|
0,29
|
11
|
0,35
|
12
|
0,37
|
13
|
0,41
|
14
|
0,96
|
IV-1-4-2- CCM de l'extrait méthanolique
Pour cette séparation le meilleur éluant est le
système: acétate d'éthyl-méthanol-eau:
10-1,35-1.
Cette séparation nous a donné huit (8) taches
représentées sur la figure 4.
Les références frontales (Rf) des huit
composés sont consignées dans le tableau 15.
Front de l'éluant: 54,5 mm.
N.B.: Ici aussi les numéros des
taches sont lus sur la figure 4 du bas vers le haut.
La tache n° 1 présente une réaction
positive avec le réactif de caractérisation des amines
(ninhydrine-chlorure d'étain (II)).
Figure 5: Chromatogramme de
l'extrait méthanolique de Biophytum petersianum KLOTZSCH
(Oxalidaceae).
Tableau 15: Références frontales
(Rf) des composés de l'extrait méthanolique de Biophytum
petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae).
|
Taches (n°)
|
Références frontales (Rf)
|
1
|
0,04
|
2
|
0,17
|
3
|
0,39
|
4
|
0,50
|
5
|
0,63
|
6
|
089
|
7
|
0,92
|
8
|
0,96
|
IV-1-4-3- CCM comparative des fractions A et B de
l'extrait n-hexanique de Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae)
Dans ce cas l'éluant est le système
n-hexane-acétate d'éthyle: 3-1.
Fraction A
Fraction B
Figure
6:Chromatogrammes des fractions A et B
Les taches 9 (du bas vers le haut) (de la fraction A), 2 et 12
(du bas vers le haut) (de la fraction B) sont jaunes, fluorescentes sous
lumière UV254 et donnent une réaction positive avec le
réactif de CARR-PRICE. En plus de toutes ces caractéristiques il
faut noter que ces taches perdent leur coloration lorsqu'elles sont
exposées à l'air libre. Cela est du aux réactions
d'oxydation qui se produisent au niveau des doubles liaisons conjuguées
des molécules qui sont sans doute des caroténoïdes.
Un autre fait à remarquer sur ces chromatogrammes c'est
la présence d'autres taches jaunes (8 de la fraction A, et 11 de la
fraction B) qui ne donnent pas de réaction positive avec le
réactif de CARR-PRICE.
Ces taches pourraient être des xanthones dans la mesure
où elles ne donnent pas de réactions positives avec les
réactifs de caractérisation des flavonoïdes (test de
SHIBATA) et des naphtoquinones (réaction de BRISSEMORET et COMBES).
Front de l'éluant: 61 mm.
Le tableau suivant indique les références
frontales (Rf) des différentes taches des fractions A et B
Tableau 15: Références frontales
des composés des fractions A et B
|
|
Références frontales (Rf)
|
Taches (no)
|
Fraction A
|
Fraction B
|
1
|
0,27
|
0,03
|
2
|
0,34
|
0,13
|
3
|
0,44
|
0,21
|
4
|
0,52
|
0,30
|
5
|
0,56
|
0,35
|
6
|
0,61
|
0,44
|
7
|
0,70
|
0,52
|
8
|
0,80
|
0,58
|
9
|
0,92
|
0,64
|
10
|
|
0,70
|
11
|
|
0,80
|
12
|
|
0,96
|
Les CCM des deux fractions donnent des composés de
références frontales identiques ou proches les unes des autres;
exception faite des composées 1; 2 et 3 de la fraction B qui n'ont pas
leur équivalent dans la fraction A. Cela démontre que les deux
fractions ne sont pas identiques; d'ailleurs la fraction B est parfumée
et beaucoup plus sombre que la fraction A.
* Etude de la nature des
caroténoïdes
Pour cette étude un extrait n-hexanique de carotte est
utilisé comme témoin (T).
Après avoir fait migrer en même temps l'extrait
n-hexanique brut, les fractions A et B, ainsi que l'extrait n-hexanique de la
carotte avec le système n-hexane-acétate d'éthyle: 3-1
comme éluant nous obtenons la configuration ci-après: (voir
figure 7 ).
Figure 7: CCM comparative de
l'extrait n-hexanique brut, des fractions A et B, et de l'extrait n-hexanique
de carotte
Légende:
- E.H.B.: Extrait n-hexanique brut
- F.A. : Fraction A
- F.B. : Fraction B
- T. : Témoin (extrait n-hexanique de carotte)
L'extrait n-hexanique de la carotte (T) donne deux taches
jaunes qui présentent une réaction positive avec le
réactif de CARR-PRICE, qui sont fluorescentes sous lumière UV254
et qui perdent leur coloration après une exposition prolongée
à l'air libre.
La tache 2 de T migre pratiquement avec le front de
l'éluant tandis que la tache 1 migre très
légèrement.
En comparant cette configuration avec celles
présentées par l'extrait n-hexanique brut et les fractions A et B
nous pouvons constater que la tache 1 du témoin et les taches 2 de
l'extrait n-hexanique brut et de la fraction B migrent ensemble.
Il en est de même des taches 2 de l'extrait de carotte,
12 de la fraction B, 9 de la fraction A et 13 de l'extrait n-hexanique brut.
La tache 2 de l'extrait n-hexanique brut étant
totalement passé dans l'éthanol (solvant d'extraction de la
fraction B) peut être considérée comme une xanthophylle.
En effet les xanthophylles, à cause des groupements
hydroxyles (-OH) qu'elles renferment dans leur structure sont solubles aussi
bien dans les solvants apolaires que polaires comme les alcools. C'est
l'existence de ces groupements hydroxyles qui explique le comportement de ce
composé dans la phase mobile.
Quant à la tache 13 de l'extrait n-hexanique brut elle
est partagée entre les fractions A (tache 9), et la fraction B (tache
12). Il peut être un carotène car les carotènes en
général, étant des hydrocarbures sont solubles aussi bien
dans les solvants apolaires que dans certains solvants polaires comme les
alcools.
IV-1-4-4- Récapitulatif sur la chimie de
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae)
Afin d'étudier la chimie de la plante nous avons
été amenés à utiliser plusieurs techniques à
savoir:
- l'observation des coupes histochimiques de
différentes parties de la plante (racines, tige, feuilles) au microscope
optique entre lame et lamelle d'abord dans de l'eau distillée et
ensuite dans une solution de carbonate de calcium (CaCO3) 4%,
- les réactions de caractérisation en milieu
liquide effectuées sur les extraits et fractions de la plante.
- et enfin les chromatographies sur couche mince (CCM) de
certains extraits et fractions.
Cette série de tests nous a permis de tirer les
conclusions suivantes:
- l'espèce étudiée contient de l'acide
oxalique sous forme libre ou sous forme d'oxalate de potassium ou de
magnésium soluble; ce qui confirme les travaux de PARIS et de MOYSE
concernant la chimie des Oxalidaceae (36).
- La plante contient beaucoup d'autres principes chimiques
tels que des saponosides, des tanins, des stéroïdes, des
triterpènes, des amines qui avaient déjà été
identifiés par NACOULMA (33), des composés
réducteurs, des pigments anthocyaniques, des hétérosides,
des carotènes et des xanthophylles.
En plus de ces familles nous pouvons aussi ajouter celle des
xanthones que nous nous proposons de vérifier dans la suite de nos
travaux.
IV-2- ETUDE
PHARMACOLOGIQUE
Le screening de l'activité antimycosique des extraits
de Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae) a donné les
résultats consignés dans les tableaux suivants:
IV-2-1- Extrait au
n-hexane
Tableau 16: Résultats
du screening de l'activité antimycosique de l'extrait au
n-hexane
|
|
Concentrations de l'extrait
|
|
DMSO
|
Nystatine 100 UI
|
20 mg/ml
(2mg)
|
40 mg/ml
(4mg)
|
80 mg/ml
(8mg)
|
Observations
|
-
|
++++
|
+
|
++
|
+++
|
Diamètres d'inhibition (mm)
|
0
|
25
|
8 1
|
11 2
|
15 2
|
Légende:
(-) : absence d'activité
antimycosique
(+) : présence d'activité
antimycosique
(++) : présence d'activité
antimycosique marquée
(+++) : présence d'activité
antimycosique très marquée
(++++) : présence d'activité
antimycosique très très marquée
IV-2-2- Extrait au
méthanol
Tableau 17: Résultats du screening de
l'activité antimycosique de l'extrait au méthanol
|
|
Concentrations de l'extrait
|
|
Eau distillée stérile
|
Nystatine 100 UI
|
20mg/ml
(2mg)
|
40mg/ml
(4mg)
|
80mg/ml
(8mg)
|
Observations
|
-
|
++++
|
-
|
+
|
++
|
Diamètres d'inhibition (mm)
|
0
|
25
|
0
|
8 1
|
11 2
|
Légende:
(-) : absence d'activité antimycosique
(+) : présence d'activité
antimycosique
(++) : présence d'activité
antimycosique marquée
(++++) : présence d'activité antimycosique
très très marquée
IV-2-3- Extrait à l'eau
distillée
Tableau 18: résultats
du screening de l'activité antimycosique de l'extrait à l'eau
distillée
|
|
Concentrations de l'extrait
|
|
Eau distillée
stérile
|
Nystatine
100 UI
|
20mg/ml
(2mg)
|
40mg/ml
(4mg)
|
80mg/ml
(8mg)
|
Observations
|
-
|
++++
|
-
|
-
|
+
|
Diamètres d'inhibition (mm)
|
0
|
25
|
0
|
0
|
8 1
|
Légende:
(-) : absence d'activité antimycosique
(+) : présence d'activité
antimycosique
(++++) : présence d'activité
antimycosique très très marquée
Des résultats obtenus il ressort que l'extrait
n-hexanique présente l'activité antimycosique la plus forte.
Cela n'est pas étonnant car même en milieu
traditionnel la poudre de la plante est utilisée mélangée
à du beurre de karité préalablement fondu dans le
traitement de certaines mycoses (candidoses digestives et pytiriasis
versicolore), ainsi que dans certaines affections cutanées (zona
thoracique). La pommade préparée est utilisée en
application locale sur la zone atteinte. Ces faits sont une preuve que le
principe actif majoritaire responsable de l'activité antimycosique est
liposoluble et par conséquent soluble dans le n-hexane.
Ces résultats corroborent ceux de KAMBOU
(25), de MOBIE & al. (31), de
SANOGO & al. (39) et de BONGA & al.
(10) qui ont tous montré une activité antimycosique
d'extraits lipidiques de Mitracarpus scaber ZUCC.
(Rubiaceae); quant bien même nous savons que dans notre cas toute
l'activité ne se retrouve pas que dans l'extrait n-hexanique.
Quant à l'extrait au méthanol il présente
une activité inférieure à celle au n-hexane.
En observant les résultats des deux extraits on
s'aperçoit que l'activité ne se manifeste qu'à partir de
4mg alors que celle de l'extrait au n-hexane se manifeste déjà
à 2mg.
Cette activité de l'extrait au méthanol pourrait
peut-être s'expliquer non seulement par le fait de l'épuisement de
la poudre végétale par le n-hexane mais aussi et surtout par la
présence très marquée des saponosides dans cet extrait et
donc d'hétérosides. Pour ce qui concerne effectivement les
saponosides un certain nombre (parmi lesquels ceux isolés de la luzerne)
sont reconnus actifs sur des Candida et certains dermatophytes par
BRUNETON (12).
Pour ce qui concerne enfin l'extrait aqueux, il manifeste une
très faible activité antimycosique qui ne se manifeste
qu'à partir de 8mg. Cette activité serait aussi certainement due
aux saponosides et autres hétérosides présents mais en
faible quantité dans cet extrait.
IV-2-4- Evaluation de
l'activité antimycosique des fractions issues du partage liquide-liquide
de l'extrait n-hexanique de Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae)
IV-2-4-1- Fraction A
Tableau 19: résultats du screening de
l'activité antimycosique de la fraction A
|
|
Concentrations de la fraction A
|
|
n-hexane stérile
|
Nystatine
100 UI
|
20mg/ml
(2mg)
|
40mg/ml
(4mg)
|
80mg/ml
(8mg)
|
Observations
|
-
|
++++
|
+
|
++
|
+++
|
Diamètres d'inhibition (mm)
|
0
|
25
|
9 1
|
12 2
|
17 2
|
Légende:
(-) : absence d'activité
antimycosique
(+) : présence d'activité
antimycosique
(++) : présence d'activité
antimycosique marquée
(+++) : présence d'activité
antimycosique très marquée
(++++) : présence d'activité
antimycosique très très marquée
IV-2-4-2- Fraction B
Tableau 20: résultats
du screening de l'activité antimycosique de la fraction B
|
|
Concentrations de la fraction B
|
|
DMSO stérile
|
Nystatine
100 UI
|
20mg/ml
(2mg)
|
40mg/ml
(4mg)
|
80mg/ml
(8mg)
|
Observations
|
-
|
++++
|
+
|
++
|
+++
|
Diamètres d'inhibition (mm)
|
0
|
25
|
8 1
|
11 2
|
16 2
|
Légende:
(-) : absence d'activité
antimycosique
(+) : présence d'activité
antimycosique
(++) : présence d'activité
antimycosique marquée
(+++) : présence d'activité
antimycosique très marquée
(++++) : présence d'activité
antimycosique très très marquée
L'étude des deux fractions (A et B) montre qu'elles ont
à peu près la même activité vis-à-vis de
Candida albicans. Ces résultats ne sont pas surprenants car ces
deux fractions contiennent pratiquement les mêmes composés
habituellement reconnus comme ayant une activité antimycosique à
savoir les stéroïdes et/ou triterpènes.
En effet, en 1995 BONGA & al. ont isolé un
phytostérol responsable d'une activité antimycosique sur
Cryptococcus neoformans (10).
Dans cette même lignée, en 1986 BEP a
montré que les triterpènes isolés de Hygrophyla
auriculata (SCHUMACH.) HEINE (Acanthaceae) étaient actifs sur
Trichophyton rubrum, Trichophyton mentagrophytes et
Candida albicans (7).
Par ailleurs l'utilisation de Biophytum petersianum
KLOTZSCH (Oxalidaceae) dans le traitement du zona thoracique en
pharmacopée traditionnelle pourrait amener à attribuer une
activité anti-inflammatoire à ces stéroïdes et
triterpènes trouvés dans la plante car en 1997 NIKIEMA dans ses
travaux avait montré des propriétés anti-inflammatoires de
stéroïdes et de triterpènes (34).
CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
L'étude phytochimique de Biophytum petersianum
KLOTZSCH (Oxalidaceae) nous permet de dire que outre les principes
notifiés par les études antérieures de NACOULMA en 1996
(33) et de PARIS et MOYSE en 1965 (36) (saponosides,
tanins, stéroïdes, triterpènes, amines et oxalates), on
pouvait aussi retrouver d'autres principes chimiques comme des pigments
anthocyaniques, des hétérosides, des composés
réducteurs, et surtout des caroténoïdes (carotènes et
xanthophylles) et des xanthones (dont la présence sera
vérifiée) qui pourraient être parmi les précurseurs
des oxalates de la plante.
Au plan pharmacologique, en plus des données de la
pharmacopée traditionnelle, l'étude nous indique que
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae) possède une action
inhibitrice sur Candida albicans. C'est la confirmation de
l'utilisation faite en milieu traditionnel où la plante est
recommandée et recherchée dans le traitement des candidoses
digestives (muguet, mycoses bucco-anales etc...).
Cette activité antimycosique est retrouvée en
majorité dans l'extrait n-hexanique. Afin de parvenir à une
légère purification de cet extrait nous avons
procédé à un partage liquide-liquide avec de
l'éthanol.
Si au plan pharmacologique cette opération ne nous a
pas permis d'avancer, au plan chimique elle nous aura permis de savoir que les
caroténoïdes trouvés dans l'extrait n-hexanique sont
constitués de carotènes et de xanthophylles.
Elle nous aura permis de rencontrer une deuxième groupe
de composés jaunes qui seraient probablement des xanthones qui seront
étudiées dans nos prochaines études.
L'objectif de nos prochains travaux sera d'approfondir cette
étude qui était une étape indispensable pour permettre de
se faire une idée d'ensemble sur la chimie et la pharmacologie de
Biophytum petersianum KLOTZSCH (Oxalidaceae).
En d'autres termes nous étudierons la nature de
certains principes responsables de la production d'oxalates dans la plante et
de là ceux responsables de l'activité pharmacologique
étudiée.
Dans cette lignée nous pourrions aussi étudier
la nature de l'amine responsable des propriétés
anticonvulsivantes et sensorio-motrices attribuées à la
plante.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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ANNEXE I
LES REACTIFS
1- Solution de carbonate de calcium
(CaCO3) 4% :
Dissoudre 4 g de CaCO3 dans 80 ml d'eau
distillée et diluer à 100 ml.
2- Réactif de FEHLING:
A) 1 - Dissoudre 34,66 g de sulfate cuivrique
(CuSO4) dans 200 ml d'eau distillée et diluer à 500
ml.
B) 2- Dissoudre 173 g de tartrate double de potassium (K) et
de sodium (Na) et 100 g de soude caustique (NaOH) dans 300 ml d'eau
distillée et diluer à 500 ml après refroidissement.
Mélanger à quantités égales (v/v)
A et B immédiatement avant utilisation.
3- Solution de chlorure ferrique (FeCl3)
3%:
Dissoudre 3 g de FeCl3 dans 80 ml d'eau
distillée et diluer à 100 ml.
4- Réactif de STIASSNY:
Mélanger de l'acide chlorhydrique (HCl)
concentré à du formaldéhyde (1/2).
5- Solution d'acide chlorhydrique (HCl)
30%:
Diluer 30 ml de HCl concentré à 100 ml.
6- Réactif de DRAGENDORFF:
- Solution mère:
Dissoudre 0,85 g de nitrate basique de bismuth dans un
mélange eau distillée (40 ml)-acide aceptique (10 ml).
Ajouter (8 g d'iodure de potassium (IK) dissous dans 20 ml
d'eau distillée).
Solution à conserver dans un flacon sombre (2-3 mois)
N.B.: Pour les
révélations des taches chromatographiques, on prépare
extemporanement un mélange de la solution mère (1 ml) + 10 ml
d'un mélange : acide acétique-eau distillée 1/5 (v/v).
7- Solution de soude caustique (NaOH)
10%:
Dissoudre 10 g de perles de NaOH dans 80 ml d'eau
distillée et diluer à 100 ml .
8- Réactif de révélation des
amines: solution de ninhydrine-chlorure d'étain (II)
(SnCl2)
- Solution de reserve:
Dissoudre en chauffant 2 g de ninhydrine dans 40 ml d'eau
distillée. Y ajouter une solution de (0,08 g de SnCl2 dans 50
ml d'eau distillée) et laisser reposer.
Après avoir séparé le
précipité par filtration, le filtrat est conservé au
réfrigérateur.
- Solution de vaporisation:
A 25 ml de la solution de reserve, ajouter 50 ml d'eau
distillée et 450 ml d'isopropanol.
9- Solution d'acétate de nickel (II)
5%:
Dissoudre 5 g d'acétate de nickel (II) dans 80 ml d'eau
distillée et diluer à 100 ml.
10- Réactif de MAYER:
Dissoudre 1,35 g de chlorure mercurique (HgCl2)
dans 60 ml d'eau distillée.
Ajouter (5 g de IK dans 10 ml d'eau distillée) et
diluer à 100 ml.
11- Réactif de CARR-PRICE:
Dissoudre 25 g de trichlorure d'antimoine (III)
(SbCl3) dans 75 ml de chloroforme (CHCl3) ou de
tétrachlorure de carbone (CCl4).
Ou
Dissoudre 27 g de SbCl3 dans 100 ml
d'éthanol (CH3CH20H).
Chauffer à 40-50° C.
Après addition de 5-10 g de sulfate anhydre de sodium
(Na2SO4).
La solution est à utiliser dans les 20 mn.
A préparer au moment de l'utilisation.
ANNEXE II
QUELQUES MOLECULES ANTIMYCOSIQUES
1- Les antibiotiques : Cas des
polyènes
Parmi plus de 60 antibiotiques polyènes isolés
de Streptomyces du sol caractérisés par un nombre
variable de doubles liaisons conjuguées (-CH=CH-)n et un
grand cycle lactone, 2 produits sont utilisés maintenant depuis plus de
20 ans: la nystatine et l'amphotéricine B.
Leur spectre antifongique est très large allant des
levures aux champignons filamenteux pathogènes ou saprophytes, mais ils
sont sans action sur les bactéries, les actinomycètes ou les
virus; par contre, ils ont une activité sur quelques protozoaires
(Trichomonas, Leishmania) et quelques algues (Prototheca
zopfii, P. Filamenta). Leur action fongistatique et fongicide est
expliquée d'une part par la formation de complexes insolubles avec les
stérols aboutissant à l'altération de la
perméabilité cellulaire et d'autre part par la stimulation de la
consommation d'oxygène, transformation de l'ATP (Adénosine
Tri-Phosphate) en ADP (Adénosine Di-Phosphate) diminuant la
synthèse des composés azotés, glucidiques avec fuite des
métabolites essentiels.
Non toxiques par voie orale, assez toxiques par voie
parentérale, provoquant en particulier hyperthermie avec
phénomène de choc; peu solubles dans l'eau,
légèrement solubles dans l'alcool, solubles dans le
diméthylsulfoxyde et le méthylformamide; ils ont un spectre
d'absorption dans l'ultra-violet (UV) caractéristique des chromophores
polyènes.
4 grandes catégories d'après le spectre dans
l'UV:
- Tétraènes:
nystatine, antimycoine, rimocidine, chromine, amphotéricine A,
pimaricine (tennécetine).
- Pentaènes: eurocidine,
fungichromine, fungichromatine, filipine.
- Hexaènes: flavacide,
médiocidine, fradicine.
- Heptaènes: trichomycine,
ascosine, candicidine, candidine, amphotéricine B, hamycine,
etc.
La nystatine, la pimaricine et l'amphotéricine B ont un
sucre aminé (mycosamine) lié à un grand cycle lactone
contenant des doubles liaisons conjuguées. Cette structure rappelle
l'architecture des antibiotiques du groupe de l'érythromycine
(macrolides); pour cette raison, les antibiotiques polyènes sont
appelés également macrolides polyèniques; certains
polyènes n'ont pas d'azote (lagosine, filipine).
a) La nystatine
Ce antibiotique est un tétraène, inhibant in
vivo à des concentrations variant de 1 à 12,5 ug/ml (les
préparations actuelles contiennent entre 3500 et 5000 U/mg de produit)
un très grand nombre de champignons, en particulier Candida,
Torulopsis, Geotrichum sans donner de souches
résistantes.
* Mode d'action :
Activité fongistatique et fongicide. Absorption par les
levures plus rapidement et en plus grande quantité à pH acide
qu'à pH neutre ou alcalin.
L' Un des effets primaires des polyènes sur les
champignons sensibles est la stimulation de la consommation d'oxygène,
l'inhibition de la respiration étant le résultat final conduisant
à la mort des cellules; analogie avec l'action des agents
découplant la phosphorylation de la respiration, comme le 2-4
dinitrophénol; perturbation du métabolisme du phsphore
inorganique. Altération de la perméabilité cellulaire par
formation de complexes avec les stérols de la membrane cellulaire.
b) L'Amphotéricine B
Ce polyène est un heptaène, inhibant à
des concentrations inférieures à 1ug/ml tous les champignons
levuriformes (Candida, Cryptococcus, Torulopsis) et
les formes levures des champignons dimorphiques (Histoplasma
capsulatum et H. duboisii, Blastomyces dermatitidis et
P. brasiliensis, Coccidioïdes immitis). Les champignons
filamenteux (Aspergillus, Cephalosporium, Mucor)
sont sensibles à dess CMI plus élevées (1-5 ug/ml). In
vivo on n'observe pas de résistance mais les CMI peuvent
s'élever légèrement au cours des traitements
prolongés.
L'Antibiotique est actif sur certains protozoaires:
Leishmanies, Trichomonas, Naegleria et
Hartmanella et sur des algues pathogènes comme
Prototheca, agents de méningites.
* Mode d'action:
Le mode d'action commun à celui des autres
polyènes relève de divers mécanismes: stimulation de la
consommation d'oxygène, transformation de l'ATP en ADP diminuant la
synthèse des composés azotés et des reserves glucidiques,
formation de complexes insolubles avec les stérols membranaires du
champignon entraînant des troubles de la perméabilité
cellulaire avec fuite des métabolites essentiels et de potassium. La
fuite potassique semble concerner également les cellules de l'organisme
et l'hypokaliémie, quasi constante au cours des traitements
prolongés, doit être compensée ou prévenue.
Le mode d'action au niveau des stérols membranaires
pourrait expliquer l'antagonisme observé in vitro avec les
imidazolés. In vivo, aux doses thérapeutiques,
l'antifongique est fongistatique et non fongicide justifiant la prolongation
des traitements afin que les processus cellulaires de défense de
l'organisme éliminent les agents pathogènes.
2- Les antifongiques chimiques
a) La 5-Fluorocytosine (5-FC)
Il s'agit d'une pyrimidine fluorée de faible poids
moléculaire. Elle est très peu liée aux protéines
sériques dans l'organisme et elle est dialysable.
Son mode d'action est parfaitement connu. La 5-FC est un
antimétabolite de la cytosine. En compétition avec cette
dernière, la 5-FC traverse la paroi fongique grâce à une
perméase. Puis une cytosine désaminase transforme la 5-FC en
5-fluoro-uracile qui est métabolisée en 5-fluoro-uridine puis
phosphorylée. La 5-fluoro-uridine triphosphate est incorporée
à l'ARN à la place de l'uridine ; la synthèse des
protéines indispensables à la vie cellulaire fongique est ainsi
bloquée.
Un tel mode d'action pourrait laisser craindre une forte
toxicité lors de l'utilisation chez l'homme, par le biais du
5-fluoro-uracile.
Heureusement, contrairement aux cellules fongiques, les
cellules humaines et celles de la plupart des mammifères ne
possèdent pas la cytosine désaminase et c'est à titre
exceptionnel que certains auteurs ont signalé une toxicité
hématologique ou hépatique.
* Spectre antifongique:
In vitro, l'action est du type fongistatique et
fongicide, in vivo aux doses thérapeutiques l'action est
fongistatique. Les champignons sensibles sont essentiellement des champignons
levuriformes: Candida, Torulopsis, Cryptococcus;
certains filamenteux: Aspergillus (inconstamment et à un
moindre degré), Cladosporium trichoïdes, agent de mycoses
cérébrales et des agents de chromoblastomycoses (Phialophora
pedrosoï, P. verrucosa, Cladosporium carionii).
L'Etude de la sensibilité du genre Candida
montre que in vitro la 5-FC a une action essentiellement
fongistatique, l'action fongicide n'est obtenue qu'à des concentrations
très élevées 100 ug/ml, non atteintes in vivo.
B) Les dérivés d'imidazole
Il s'agit de : l'éconazole, du clotrimazole, du
miconazole et du kétoconazole.
Ils agissent tous selon le même mécanisme par
blocage de la chaîne de biosynthèse de l'ergostérol
membranaire (accumulation des stérols précurseurs comme le
lanostérol) et perturbation des fonctions membranaires fongiques.
Ils sont actifs sur certains champignons filamenteux
(dermatophytes) et levuriformes (Candida).
ANNEXES
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