RAPPELS ACOUSTIQUES ET PHONETIQUES
LES SONS
Les sons sont des phénomènes vibratoires qui se
propagent dans l'air à 340 m. s-1. Un son peut être
apériodique (impulsionnel ou continu) ou périodique (simple ou
complexe).
Un son périodique simple peut être
représenté par une courbe sinusoïdale, un son
périodique complexe par une courbe complexe régulière.
L'analyse fréquentielle de Fourier permet de décomposer une onde
périodique complexe en ses composantes sinusoïdales , les
harmoniques, caractérisés chacun par une fréquence et une
amplitude. Les fréquences des harmoniques sont des multiples entiers
d'une fréquence de base : le fondamental.
L'oreille est sensible aux caractéristiques de hauteur
(fréquence du fondamental), intensité (amplitude), timbre
(densité relative des harmoniques) et durée (temps de la
vibration).
Pour produire les sons du langage il faut qu'un courant d'air
venu des poumons via la trachée (la soufflerie sub-glottique) rencontre
un obstacle : d'un point de vue acoustique cet événement est la
source du son. L'obstacle peut être constitué par les cordes
vocales (on obtient un flux laryngé périodique) ou par un
rétrécissement ou une occlusion dans les cavités
supraglottiques (on obtient un bruit). Le flux laryngé est modulé
par le système pharyngobuccal (pharynx, langue, lèvres, joues,
cavités nasales) qui a un rôle de résonateur, c'est
à dire qu'il détermine des zones de renforcement
fréquentiel : les formants. La forme, la section et le volume des
résonateurs déterminent la fonction de transfert qui modifie le
timbre de la source. Pour la voix parlée la fréquence du
fondamental se situe :
·
|
chez l'homme
|
entre 100 et 150 Hz
|
·
|
chez la femme
|
entre 200 et 300 Hz
|
·
|
chez l'enfant
|
entre 300 et 450 Hz
|
LES VOYELLES
Elles résultent du passage du flux d'air laryngé
à travers les cavités supraglottiques qui en déterminent
le timbre. D'un point de vue articulatoire on peut les décrire en
fonction de leur lieu d'articulation (antérieur ou postérieur),
de leur degré d'ouverture, de leur caractère oral ou nasal et du
degré d'arrondissement des lèvres. D'un point de vue acoustique
les voyelles du français sont caractérisées par les
fréquences des deux premiers formants F 1 et F2. La fondamentale FO et
le troisième formant F3 (invariables chez un même sujet quelle que
soit la voyelle) permettent de caractériser un locuteur et donnent les
valeurs absolues de F I et F2.
F21-4,
Fl 3000 2000 1000
Représentation biformantique des voyelles
orales du français
LES CONSONNES
Le système consonantique du français peut
être décrit phonologiquement à partir des critères
mode d'articulation (occlusif ou constrictif), lieu articulatoire (labiale,
dentale, palatale), nasalisation (orale ou nasale) et source sonore
(voisée ou non-voisée).
occlusives voisées
/b/ 1 bande grave 0 - 600
/g/ 2 bandes grave 0 - 600 aiguë
/d/ 2 bandes grave 0 - 600 aiguë
Répartition spectrale en Hz constrictives non
voisées
/f/ 2 bandes grave étroite 16 - 100 aiguë large
/ch/ 1 bande large de 2000 10.000
/s/ 1 bande aiguë large
constrictives voisées
/v/ 2 bandes grave 20 - 400 aiguë
/ / 2 bandes grave 100 - 600 aiguë
/z/ 2 bandes grave 100 - 600 aiguë
|
|
|
sombre
|
1600
|
-
|
5.000
|
médian
|
2000
|
-->
|
10.000
|
clair
|
|
|
|
Timbre
|
1000
|
-316.000
|
médian
|
3.000
|
|
16.000
|
clair
|
4000
|
-
|
16.000
|
|
1600
|
-
|
8.000
|
médian
|
3000
|
-
|
12.000
|
clair
|
occlusives non-voisées
/p/ 1 bande grave 0 - 400 sombre
/k/ 2 bandes grave 20 - 100 aiguë large 1600 - 10.000
médian
/t/ 2 bandes grave 20 - 100 aiguë large 2000 --> 16.000
clair
les liquides
/R/ et /1/ : leur structure formantique est influencée par
leur entourage vocalique.
LA CHAINE PARLEE
Dans la parole les sons ne sont pas isolés, ils
s'influencent les uns les autres. Une séquence
voyelle--consonne--voyelle peut se décomposer de la façon
suivante :
1. Voyelle stable
2. Voyelle--consonne (transition formantique)
3. Consonne
4. Consonne-voyelle (transition formantique)
5. Voyelle stable
L'information sémantique est essentiellement
véhiculée par les transitions formantiques. Elles sont plus
marquées pour les occlusives que pour les constrictives, pour la
voisée que pour la non-voisée correspondante.
Les éléments suprasegmentaux (mélodie,
accent, rythme) sont principalement liés à la source
périodique. La mélodie est définie par les variations de
la fondamentale en fonction du temps, l'accent par les variations de
l'intensité en fonction du temps. Le rythme est lié à la
position des accents, le débit, à la vitesse d'élocution.
L'intonation dépend de la hauteur, de l'intensité et de la
durée.
|