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Le conteneur dans la chaîne béninoise des transports: évolution, incidences, problèmes et perspectives

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par Jonas ADIKO
Université Nationale du Bénin - Maîtrise Professionnelle en Economie des Transports 1999
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

L'examen de la vie économique des nations montre qu'aujourd'hui, aucun pays, pour son développement ne peut vivre en autarcie, c'est-à-dire, enfermé sur lui-même et sans échange avec l'extérieur. C'est pourquoi, les échanges extérieurs se multiplient en même temps que se développent les économies nationales.

A l'échelle des continents, cette ouverture des pays sur l'extérieur s'est essentiellement appuyée sur la voie maritime. Les grandes masses de produits bruts ou élaborés s'échangent pour la plupart par la mer. Le transport maritime est devenu la plus importante des industries de transports existantes aujourd'hui. Il soutient le commerce international et se modifie selon l'évolution des échanges. L'augmentation des échanges et la délocalisation (1(*)) de nombreuses productions intra-firmes (2) ont accru le rôle du transport maritime et donc fait peser le coût de ce transport sur le prix des produits finis. Pour tenter de réduire ce coût, la diminution des frais de manutention, des temps de séjour à quai des navires au port et la réalisation d'économies d'échelle (3), constituaient les éléments d'une intervention possible. C'est dans ce but qu'a été introduite dans le transport maritime, l'unitarisation (4) et plus précisément la conteneurisation (5) . Ces nouvelles techniques d'emballage et de transport des produits spécifiques, ainsi que des navires adaptés ont d'abord concerné le commerce entre les pays développés. Par la suite, elles ont été imposées aux pays en développement. Aujourd'hui, le conteneur(6) est l'emballage le plus efficace, le plus économique pour le transport maritime, routier et ferroviaire. Il favorise ainsi la promotion du transport multimodal (7). Depuis son introduction dans la chaîne des transports (8(*)), le conteneur a résolu l'épineux problème des armateurs (9) à savoir la rapidité des manutentions et par conséquent la réduction du temps de séjour à quai des navires.

Au Bénin, comme dans les autres pays africains, l'avènement du conteneur a entraîné de profonds bouleversements dans le marché des transports. Ainsi le nombre total de conteneurs enregistrés au port de Cotonou en 1980 était de 7.691 Equivalent Vingt Pieds (EVP) (1(*)0 ). Ce nombre a atteint 19.211 EVP en 1990 (1(*)1 ), soit une progression annuelle moyenne de 1.152 EVP.

Après l'ouverture de la chaîne des transports en 1985, cette tendance s'est accentuée. Entre 1990 et 1996, la croissance annuelle du nombre de conteneurs a atteint en moyenne 5 879.3 EVP avec un trafic marchandises de 66 920.6 tonnes soit 36.48 % du trafic général. C'est ce qui explique l'extension et l'aménagement des parcs à conteneurs du port de Cotonou. L'accroissement du trafic conteneur, la fréquence des navires porte-conteneurs et les mouvements des camions remorques dans l'enceinte portuaire ont beaucoup retenu notre attention lors de notre formation pratique et prouvent que le conteneur joue un rôle très important dans la chaîne de transport béninoise.

Face à cet engouement que les différents utilisateurs des transports de marchandises, ont pour ce type d'emballage, nous avons voulu nous intéresser à son étude en vue de montrer ses incidences sur la chaîne de transports. Car en économie, tout nouvel élément introduit dans un système de production, produit des effets qui modifient l'état initial de celui-ci. Ces modifications du secteur des transports qui résultent de l'avènement du conteneur, méritent d'être étudiées afin de voir comment cette unité de charge pourrait être plus bénéfique pour tous les intervenants de la chaîne de transport. Ainsi, nous intitulons notre étude : "Le conteneur dans la chaîne béninoise des transports: évolution, incidences, problèmes et perspectives." Cette étude est structurée en deux grandes parties:

Première partie: Le conteneur dans la chaîne des transports.

Deuxième partie: Incidences, problèmes et perspectives du conteneur au Bénin.

METHODOLOGIE

Pour réaliser ce travail, noua avons utilisé une méthodologie qui comporte trois étapes à savoir :

- la recherche bibliographique;

- les travaux de terrain;

- l'élaboration du plan d'étude, la réalisation des tableaux statistiques et des graphiques et la rédaction du mémoire.

Dans le souci de consulter les documents et travaux relatifs aux

transports en général et à la conteneurisation en particulier, nous avons parcouru les centres de documentation suivants :

la Bibliothèque centrale de l'université Nationale du Bénin (UNB);

la Bibliothèque du Centre Culturel Français (CCF) de Cotonou;

la Bibliothèque de l'Institut National d'Economie (INE);

le Centre de Documentation du Ministère du Plan, de la Restructuration Economique et de la Promotion de l'Emploi (MPREPE);

le Centre de Documentation du Conseil National des Chargeurs du Bénin (CNCB);

le Centre de Documentation du Port Autonome de Cotonou (PAC)

le Centre de documentation de la Compagnie Béninoise de Navigation Maritime (COBENAM)

Nos travaux de terrain se sont déroulés en deux phases.

Dans une première phase, nous avons fait des investigations auprès de certaines entreprises, principaux acteurs du conteneur : la Société Béninoise de Manutention Portuaire (SOBEMAP), le Groupe MAERSK-Line Bénin, le Port - Autonome de Cotonou et l'Organisation Commune Bénin Niger de chemins de fer et des transports.

Dans ces unités de production, nous avons pu constater le flux de marchandises conteneurisés et les problèmes de manutention. Nous nous sommes familiarisés avec certaines techniques de gestion des parcs à conteneurs ainsi que les difficultés y afférents.

Dans une seconde phase, nous nous sommes rapprochés de certains transporteurs routiers notamment les propriétaires de gros-porteurs, afin de recueillir leur point de vue sur le transport des conteneurs. Nous avons alors pu nous rendre compte du peu d'intérêt accordé par ces derniers à ce type de trafic

La troisième étape de notre recherche a consisté à l'élaboration du plan

de notre étude , la réalisation des tableaux et graphiques et à la rédaction du travail proprement dite.

Comme toute recherche scientifique, notre étude a souffert d'un certain nombre de difficultés, dont notamment le manque notoire d'études relatives à la conteneurisation au Bénin. De plus, la réticence des manutentionnaires pour nous fournir des informations sur les conteneurs et la rareté des données chiffrées relatives au trafic conteneur de certains transporteurs ont été des freins pour notre travail.

Malgré ces divers obstacles, la bonne volonté des uns et des autres sur le terrain et particulièrement les conseils de notre maître de mémoire nous ont permis de conduire à terme notre étude.

Nous souhaitons que ce modeste travail puisse contribuer à l'avancement ou à l'amélioration des connaissances en matière de conteneurisation au Bénin.

La perfection du présent document dépend des suggestions constructives de ses lecteurs.

PREMIERE PARTIE:

LE CONTENEUR DANS LA CHAINE DES TRANSPORTS.

- Chapitre 1: Le conteneur et le transport des marchandises.

- Chapitre 2: Le conteneur dans la chaîne béninoise des

transports.

PREMIERE PARTIE: LE CONTENEUR DANS LA CHAÎNE

DES TRANSPORTS.

Chapitre 1: Le conteneur et le transport des marchandises.

Le conteneur a été inventé dans le souci de diminuer les coûts d'exploitation des armateurs. Mais après son introduction dans la chaîne de transport il a été constaté qu'il était en réalité l'emballage le plus sécurisant pour le transport de marchandises.

Section 1: Les causes économiques de l'unitarisation

DES EMBALLAGES.

Au départ, les marchandises étaient arrimées(1(*)2 12) dans les cales(13) des navires avec leurs emballages originaux. Le développement des échanges internationaux a fait accroître le fret(14) maritime. Le chargement et le déchargement des anciens cargos (15) nécessitent alors plus de temps. Ce temps passé à la manutention constitue un facteur qui limite la croissance des profits des transporteurs. La solution à ce problème a alors conduit les transporteurs à l'idée de l'unitarisation de leurs marchandises.

Paragraphe 1: De l'unitarisation des emballages.

Au milieu des années 50, les transporteurs devenaient de plus en plus inquiets devant la croissance continuelle du coût de leurs activités notamment les coûts de manutention et du séjour des navires dans les ports. Cette inquiétude était particulièrement vive dans les pays dont l'économie dépend le plus des transports. Il s'agit des Etats-Unis et des pays du Benelux à savoir la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Les Etats-Unis constituent un espace géographique bien vaste (9 363 124 km2 ) (1(*)6). Les entreprises de production qui désirent rester compétitives dans un environnement aussi vaste, devraient disposer d'un réseau efficace de distribution physique. Seul un système de transport performant pourrait l'assurer.

Pour la Belgique et les Pays-Bas, pays par excellence de transit et dont l'économie dépend du volume de leur commerce extérieur, le transport occupait une place de premier choix. En termes de transit, Anvers et Rotterdam sont les ports maritimes de l'Europe.

Quant à l'importance du commerce extérieur pour l'économie de ces deux pays, elle se révèle par les données statistiques suivantes:

" Par tête d'habitant, la Belgique est le premier pays exportateur du monde, suivie des Pays-Bas. Ces deux pays doivent exporter chaque année plus de 50% de leur production industrielle pour couvrir leurs besoins en énergie , matières premières et produits comestibles. Par ailleurs 20% de la population de ces pays est occupé par le transport, que ce soit la conduite des véhicules, leur fabrication ou leur entretien, ou la construction et l'entretien des infrastructures, ou encore toutes les activités connexes: agences de transport, entreposage, agences en douane etc." (1(*)7) Il est alors certain que tout affaiblissement des transports dans ces deux pays a des répercussions directes sur l'économie et le bien-être. Dès lors, ils se sont mis à étudier les moyens d'améliorer la rentabilité de l'activité transport pour accroître l'économie générale. Les études furent dirigées simultanément vers les aspects techniques et les aspects économiques. On s'aperçut que le transport était une activité complexe. Il sous-entend bien sûr un déplacement, mais avant ce déplacement, il faut procéder à un ensemble d'opérations telles que la reprise hors magasin le triage le groupage (1(*)8), le chargement dans les véhicules. En cours de route, il pourrait y avoir dégroupage ou transbordement (19). A l'arrivée, il fallait décharger le véhicule et donner à la cargaison (20) le traitement approprié: triage , gerbage ( 21) entreposage...."

En répartissant les frais globaux du transport entre, d'une part, les frais inhérents aux véhicules, et de l'autre, ceux causés par les manutentions, l'étonnement fut grand de constater que les coûts du véhicule ne représentaient pas la part la plus importante du coût total. Les manutentions grevaient les charges et augmentaient considérablement le coût total d'exploitation. Les navires passaient les 2/3 de leur vie à quai engendrant ainsi d'énormes coûts d'immobilisation.

Au total, la marge bénéficiaire de l'entrepreneur se trouve réduite par les divers coûts. Le souci premier de l'entrepreneur étant la recherche du profit, différence entre le résultat d'exploitation et d'investissement. Ce profit est souvent influencé par les frais d'exploitation. Une économie sur les coûts de manutention entraîne un gain de revenu sur l'activité et par conséquent une augmentation de bénéfice.

Ainsi, l'idée de réduire au minimum ces différents coûts de manutention et de stationnement prolongé en vue d'une recherche de productivité plus accrue a germé au sein même de ceux qui pratiquaient cette activité. Après plusieurs rencontres internationales, transporteurs, armateurs, ont retenu que l'homogénéisation des cargaisons pourra être la solution de leur difficulté de gestion. Ils ont perçu le conteneur comme le seul emballage qui leur fera réduire le temps d'immobilisation et par conséquent retrouver une marge de rentabilité dans l'exercice de leurs activités. Une nouvelle technique d'emballage vient d'être ainsi découverte. Mais son utilisation aux fins des exigences de l'activité transport entraînera des problèmes de son adaptation aux véhicules.

PARAGRAPHE 2: Les fondements de l'unité de charge (2(*)2 )

Après s'être convenus de l'idée de l'unitarisation, les transporteurs se sont trouvés confrontés à la définition des dimensions du nouvel emballage pour atteindre effectivement leurs objectifs. Ils ont alors compris que ce nouveau concept devrait se reposer sur certaines évidences. L'unité de charge devrait être une unité uniforme de distribution physique et de transport. La définition d'une relation dimensionnelle entre l'unité de distribution (conteneur) et l'unité de transport (véhicules) s'avère ainsi nécessaire. Comment définir ces dimensions? Faudrait-il partir des dimensions de l'unité de distribution et adapter celles de l'unité de transport?

La démarche inverse a été plutôt préférée. C'est-à-dire celle qui consiste à définir les dimensions acceptables de l'unité de distribution à partir de celles de l'unité de transport. En effet, les gabarits imposés aux modes de transport sont plutôt des gabarits de la sécurité. Toute modification de ces gabarits constitue par conséquent une atteinte à la sécurité de la circulation. Aussi, pour répondre aux problèmes de dimension entre l'unité de transport(1) et l'unité de charge, les transporteurs ont défini des normes que doit remplir l'unité de distribution (2). Toutefois, cette définition des normes, se heurte à la volonté des uns et des autres de vouloir conformer leurs propres moyens de transport ( véhicules, gabarits des routes...) aux nouvelles unités de charge à mettre en circulation. En ce sens, une telle situation est compromettante pour la sécurité et la fiabilité des transports car la non définition de règles et de dimensions universellement reconnues pour le conteneur constitue un frein aux échanges entre pays et par conséquent à l'économie générale.

Dans ces conditions, le souci des transporteurs est non seulement loin d'être résolu mais se complique davantage. Par exemple, tout transporteur américain est appelé à traiter avec d'autres pays du monde. Mais qu'adviendrait-il si l'Europe ou le Japon se mettaient à développer leurs propres séries de conteneurs différentes de celles des Américains. A l'évidence, l'interchangeabilité(2(*)3 23) et l'intermodalité (24) seraient impossibles. C'est pour cette raison qu'il a été demandé à l'ISO (International Standard Organization ) de créer un comité chargé de développer des normes de conteneurs reconnues au niveau mondial et adaptées aux infrastructures et aux véhicules de transport existants. Ces infrastructures et véhicules constituent des capitaux fixes.(25) Leur construction ou leur acquisition nécessitent, la mobilisation d'importants investissements. La conception du conteneur en vue de satisfaire les intérêts des professionnels et les contraintes de l'activité transport pourrait être envisagée. Au total, en dépit de tous les efforts tendant à leur conception et à leur normalisation, les conteneurs dans leur exploitation présentent encore d'énormes diversités.(2(*)6 26) Mais ces diversités ne constituent pas pour autant des goulots d'étranglement, car l'évolution du trafic conteneur de par le monde a été très rapide et a bouleversé le visage des transports maritimes.

SECTION 2: LE TRANSPORT PAR CONTENEUR: SON ÉVOLUTION.

Le tonnage de marchandises transportées dans le monde par voie maritime est passée de 200 millions de tonnes en1900 à 525 millions de tonnes environ en 1950, (2(*)7) soit une progression annuelle moyenne de 6.5 millions de tonnes.

Cette croissance s'est accélérée après 1960 à cause de l'invention du conteneur et de la construction de navires spécialisés pour ce trafic.

PARAGRAPHE 1: EVOLUTION DU CONTENEUR DANS LE MONDE. (2(*)8 )

En 1960, l'idée de l'unitarisation est devenue une réalité. Le conteneur est conçu et adopté par les divers acteurs de la chaîne des transports à savoir, les transporteurs, les chargeurs(30), les manutentionnaires et les transitaires.(31) Son caractère interchangeable et sa robustesse font de lui le commun dénominateur des transports. "Il passe du train au navire, du navire à la remorque routière en un minimum de temps grâce aux portiques (32) et engins normalisés spécialement conçus pour sa manutention."(3(*)3) Il élimine ainsi les ruptures de charge(3(*)4) et protège la marchandise contre le vol. Il permet de réaliser des économies sur l'emballage et sur les manutentions.

Face à ces multiples avantages du conteneur, les pays développés, ont opté pour son usage et son expansion.. La conteneurisation s'est concentrée "principalement sur quelques grands flux représentant environ 70% du trafic articulé autour des trois pôles que constituent les Etats - Unis, l'Europe et l'Extrème-Orient". (34) Progressivement, les pays en voie de développement ont essayé de s'adapter à ce nouveau type d'emballage.

Ainsi selon les données statistiques exposées au Spécial 18eConseil des chargeurs, le nombre total de conteneurs circulant dans le monde, tous genres confondus était de 7 320 400 EVP environ en 1992. Le recensement de l'année 1990 a montré que ce nombre était de 5 874 084 EVP, soit une croissance moyenne de 25% environ. Si en deux ans la croissance moyenne est de 25%, nous pouvons estimer le nombre total de conteneurs dans le monde à 9 150 500 EVP en 1994, 10 980 600 EVP en 1996 et 12 810 700 EVP en 1998.

Les conteneurs les plus répandus sont les conteneurs de 20'(vingt pieds) et de 40' ( quarante pieds) de long et de 8'5" de haut. On assiste aujourd'hui à une augmentation des dimensions des conteneurs. Cette destandardisation progressive du conteneur est engagée depuis 1987 en Amérique. Elle permet de réaliser des gains de volume utiles sur les parcours intérieurs. Ainsi les conteneurs de 9'5" de haut ont connu une évolution significative. Ils ont atteint 684 064 EVP en 1992 soit 9% du nombre total de conteneurs enregistrés au cours de cette année.

Dans les pays en voie de développement le taux de croissance de la conteneurisation a presque doublé dans la période de 1990-1991 passant de 12.2 %entre 1989-1990 à 23.1% entre1990-1991. Ceci à cause de la libéralisation des échanges dans la plupart de ces pays et de l'ouverture des chaînes de transports. Cette évolution du trafic conteneur est aussi possible grâce à la croissance de la flotte des navires porte-conteneurs.

PARAGRAPHE 2 : LA FLOTTE MONDIALE DES TRANSPORTEURS DE

CONTENEURS

En terme de flotte, l'évolution est saisissante. En 1968, seuls 3 porte-conteneurs intégraux d'une capacité totale de 1 129 000 EVP et 302 Porte-conteneurs rouliers de 262 700 EVP participent au commerce international. L'augmentation la plus remarquable est celle de la capacité. Une première génération de navires de 500 à 800 EVP s'est vue remplacée par une seconde de 700 à 1 500 EVP.(3(*)5) Enfin, il a été mis en service une troisième génération de plus de 2 000 EVP(1).

En 1988, un total de 170 navires porte-conteneurs d'une capacité de 237076 EVP étaient commandés. Ces navires, livrés en 1990, ont accru la flotte mondiale des transporteurs de conteneurs qui passe à 4 528 navires d'une capacité de 3 044 899 EVP(3(*)6). Soit une augmentation de 8.4 %. Avec ce taux de croissance, la capacité totale de la flotte des navires porte-conteneurs aurait atteint 3 993 203 EVP en 1998.3(*)7 (cf Tableau n°1).

Tableau N°1: Evolution de la flotte mondiale des transporteurs de conteneurs.

Types

navires

Porte-conteneurs

Ro-Ro

Semi porte

Conbulkers

Porte-

Total

Années

cellularisés

 

-conteneurs

 

Barges

 
 

Navires

Capacité EVP

Navi-res

Capacité EVP

Navi-res

Capacité EVP

Navi-res

Capacité

EVP

Navi-res

Capacité EVP

Navi-res

Capacité EVP

1988

1280

1474897

683

354967

2046

649248

315

308788

34

19923

4358

2807823

1990

1363

1666148

706

367549

2104

676418

318

312257

37

22527

4528

3044899

1992

1446

1857399

729

380131

2162

703588

321

315726

40

25131

4698

3281975

1994

1529

2048650

752

392713

2220

730758

324

319195

43

27735

4868

3519051

1996

1612

2239901

775

405295

2278

757928

327

322664

46

30339

5038

3756127

1998

1695

2431152

798

417877

2336

785098

330

326133

49

32943

5208

3993203

 

Source: Containerisation International et Cargo System.

Cette évolution n'est pas homogène. Elle varie selon les types de navires porte-conteneurs. C'est ce qui explique les taux d'évolution des navires et de leur capacité publiés en 1989 par le Ministère Français de la Coopération.

Porte-conteneurs cellularisés 8.7%

Ro-Ro 6.3%

Semi porte-conteneur............................ 4.2%

Conbulkers............................................. 0.3%

Porte-Barges ......................................... 8.8%

Total ..................................................... 5.6% (1)

En nous basant sur ces taux moyens de croissance, nous pouvons estimer à la fin de 1999 à 5248 le nombre total de navires porte-conteneurs qui opèrent dans le monde entier. Avec cette croissance actuelle des échanges, cette flotte atteindra 5488 navires en l'an 2002 avec une capacité de 4 328 479 EVP. (cf Tableau N°2).

Tableau n°2: Evolution probable de la flotte mondiale des transporteurs de

conteneurs .

Types

navires

Porte-conteneurs

Ro-Ro

Semiporte

Conbulkers

Porte-

Total

Années

cellularisés

 

-conteneurs

 

Barges

 
 

Navires

Capacité EVP

Navi-res

Capacité EVP

Navi-res

Capacité EVP

Navi-res

Capacité

EVP

Navi-res

Capacité EVP

Navi-res

Capacité EVP

87-90

1363

1666148

706

367548

2104

676418

318

312257

37

22527

4528

3044899

90-93

1472

1916186

748

388664

2189

715745

319

320068

40

25131

4768

3365794

93-96

1581

2166224

790

409779

2274

755072

320

327878

43

27735

5008

3686688

96-99

1690

2416262

832

430894

2359

794399

321

335690

46

30339

5248

4007584

99-002

1799

2666300

874

452008

2444

833726

322

343501

49

32943

5488

4328479

 

Source: Estimations élaborées à partir des taux de croissance publiés par le Ministère

Français de Coopération et de Développement en 1989.

Nous constatons que la part des navires porte-conteneurs cellularisés demeurent très importante. De plus son taux d'évolution dépasse celui de tous les autres navires porte-conteneurs. Nous pourrions dire alors que face aux multiples avantages du conteneur, les entreprises de construction navale essayent de mettre à la disposition des transporteurs, des navires spécialisés à ce genre de trafic. Ces entreprises participent ainsi à la promotion de la conteneurisation. La faible part de porte-barges est la preuve que ces navires ne sont plus adaptés au trafic actuel. Avec cette évolution la disparition des navires polyvalents est certaine dans les années à venir. Le nombre des semi porte-conteneurs demeure important mais leur capacité n'atteint pas celle des cellularisés. L'invention du conteneur s'est accompagnée de celle des navires adaptés. La croissance du taux de conteneurisation dans le monde est surtout due à la construction de navires spécialisés au transport de conteneurs.

Ces nouveaux navires ont une capacité supérieure aux anciens cargos polyvalents qui ne font que le transport de conteneurs en pontée (3(*)8). Les nouveaux porte- conteneurs intégraux ont une productivité très grande. Leur exploitation génère plus de profit (principale préoccupation de l'entrepreneur), car ils disposent des appareils de manutention horizontale qui permettent d'accélérer la cadence des opérations de chargement et de déchargement. Lorsqu'il y a gain de temps, il y a aussi gain d'économie et par conséquent une croissance de la plus-value(39). Dans cette recherche du profit, l'extension du conteneur s'est faite aux autres pays du monde disposant d'une façade maritime dont le Bénin.

Chapitre 2: Le conteneur dans la chaîne béninoise des transports.

Apparu en Occident au début des années 60 le conteneur s'est très vite étendu aux autres parties du monde. Les tous premiers pays à se spécialiser pour ce nouveau type d'emballage, furent ceux dont le transport maritime était performant (installations portuaires adéquates, manutentions sophistiquées, puissance des armements, etc.) . Progressivement, l'interdépendance de plus en plus grande des échanges a généralisé l'usage du conteneur et poussé tous les autres pays du globe notamment les pays en voie de développement à s'y conformer. Tel est le cas du Bénin dont l'extension du port s'est accompagnée de l'utilisation de cette unité de charge.

Section 1 : Généralités ( historique)

Au Bénin, le projet de construction du port de Cotonou ne comportait au départ aucun volet propre à l'exploitation des conteneurs. Après la construction et la mise en service de ce port en 1965 , les besoins d'espace pour la réception de trafic conteneur se sont faits vite remarquer. En 1975, quelques conteneurs notamment les 6' ont été débarqués à Cotonou. En Décembre 1976, les armateurs ont exprimé au Bénin leur souhait de toucher désormais le port de Cotonou avec des navires porte-conteneurs intégraux. Il fallait alors penser à la construction d'un parc à conteneurs et à l'acquisition des matériels de manutention appropriés. Les travaux d'extension du port entrepris en 1979 ont prévu la construction d'un tel parc. Après sa construction, la gestion de ce parc fut confiée à la SOBEMAP (Société Béninoise des Manutentions Portuaires) a(*) . Dès lors, le trafic conteneur devient une réalité. Son évolution est le signe de son importance pour les activités de transport au Bénin.

Section 2 : Evolution du trafic conteneur au Bénin

Le développement de la conteneurisation ne peut s'apprécier que par une étude du trafic manipulé par les divers modes. Au Bénin, les maillons portuaires et ferroviaires en constituent les principaux acteurs . La plupart des marchandises conteneurisées qui circulent dans la chaîne des transports au Bénin, viennent ou partent du port de Cotonou. Par ailleurs, le seul transporteur disposant d'un infrastructures qui facilitent l'acheminement direct des marchandises depuis le port jusqu'à l'intérieur du pays et au delà, est l'OCBN. Une étude du trafic conteneur de ces deux maillons s'avère alors indispensable.

Paragraphe 1 : Analyse du trafic conteneur portuaire

Les données de base utilisées dans cette analyse sont celles publiées par le Port Autonome de Cotonou sur le trafic conteneur depuis 1980 ( l'année à partir de laquelle ce trafic est devenu une réalité). Nous distinguons le trafic conteneur à l'import, le trafic conteneur à l'export et le trafic conteneur à total (cf Tableau 3 ).

Tableau n° 3 : Evolution du trafic conteneur du Port de Cotonou (en tonnes)

Années

Importation

Exportation

Trafic Total

1980

70.882

8.544

79.426

1981

113.392

7.546

120.938

1982

126.342

8.539

134.881

1983

103.484

9.949

113.433

1984

115.504

13.086

128.590

1985

139.663

38.626

178.289

1986

136.798

56.994

193.792

1987

155.344

51.164

206.508

1988

167.759

23.609

191.368

1989

131.825

54.064

185.889

1990

172.976

39.219

212.195

1991

207.643

70.865

278.508

1992

229.235

71.523

300.758

1993

312.264

95.557

407.821

1994

350.987

185.756

536.743

1995

384.098

162.265

546.363

1996

431.412

182.307

613.719

1997

469.599

152.166

621.765

 

Source : SSEEE / PAC

Durant la période allant de 1980 à1997 le taux de conteneurisation, c'est-à-dire la part du trafic conteneur dans le trafic total de marchandises n'a cessé de croître, passant de 8.33 à 27.65% exception faite des années 1987 (16.26 %), 1988 (16.09%), 1992 (17.33%) et 1995( 26.30%). (cf Tableau n°4 et Graphique n°1).

Tableau N°4 : Part du trafic conteneur dans le trafic général de marchandises

au port de Cotonou (1980 - 1997) .

Années

Trafic marchandises

générales (TMG )

Trafic marchandises

conteneurisées(TMC)

TMC/TMG

( % )

1980

953.039

79.426

8,33

1981

1.166.037+

120.938

10,37

1982

1.133.574

134.881

11,89

1983

800.581

113.433

14,16

1984

886.305

128.590

14,50

1985

1.166.650

178.289

15,28

1986

1.167.234

193.792

16,60

1987

1.269.425

206.508

16,26

1988

1.189.336

191.368

16,09

1989

889.427

185.889

20,89

1990

1.119.174

212.195

18,95

1991

1.485.785

278.508

18,74

1992

1.734.874

300.758

17,33

1993

1.917.120

407.821

20,54

1994

1.984.637

536.743

27,04

1995

2.076.931

546.363

26,30

1996

2.219.813

613.719

27,64

1997

2.248.211

621.765

27,65

 

Source : Elaboré à partir des statistiques du SSEEE / PAC

Graphique n° 1 : Evolution du taux de conteneurisation au Port de CotonouCette tendance générale à la hausse du trafic conteneur est due à la prise de conscience des opérateurs économiques sur les avantages inhérents à l'utilisation de cette unité de charge.

D'une façon générale le trafic conteneur a connu deux périodes d'évolution ( cf graphique 2 )

- Une première période comprise entre 1980 et 1989.

- Une deuxième période allant de 1990 à 1997.

Au cours de la première période, le trafic conteneur a connu soit des croissances très faibles, soit des baisses très remarquables.

- C'est le cas des années 1983 ( -15.90 % ), 988 ( -7.33 % ) et 1989 ( -2.86 % ).

Les différentes tendances observées durant cette première période peuvent s'expliquer par certaines raisons.

* D'une part, " les céréales, les hydrocarbures, le clinker, le ciment, les aciers de construction et les charpentes ne sont pas conteneurisés. Les autres marchandises le sont pour une certaine proportion: 100% pour les conserves, les laits condensés, le café, les produits alimentaires et les friperies, 50% pour le sel, les huiles et graisses, les provendes et les matériaux de construction, 20% des engrais insecticides machines diverses et les réactifs ".b(*)

Les marchandises importées étant les plus conteneurisées, une chute du trafic à l'importation engendre une baisse du trafic conteneur.

· D'autre part, la crise économique qui dans les années 80 a secoué le Bénin et le Niger, principaux utilisateurs du port de Cotonou, a été un facteur important qui explique les baisses tendancielles des taux de conteneurisation. En effet à partir de 1980, l'exploitation de l'uranium, principale ressource d'exportation du Niger a commencé par décroître. Cette chute a eu des répercussions sur les importations de soufre et d'autres produits chimiques destinés au traitement de l'uranate. La crise économique a aussi occasionné la baisse des importations

Graphique N° 2 : Evolution du trafic conteneur du port de Cotonou

des engrais chimiques, des insecticides, des matériaux de construction et des friperies au Bénin et au Niger.

Au Bénin, la doctrine politique marxiste - léniniste, prônée durant cette période (1980-1989) a aussi obligé certains opérateurs économiques internationaux à s'orienter vers d'autres ports au détriment de celui de Cotonou .

De plus l'instabilité politique surtout des années 1988 et 1989, a empêché certains transporteurs maritimes de faire des escales à Cotonou. Le nombre de navires commerciaux enregistrés passe ainsi de 542 à 458 entre 1988 et 1989. Les porte - conteneurs ont régressé jusqu'en 1990. 218, 172 et 152 respectivement en 1988, 1989 et 1990.

Au cours de la deuxième période (1990-1997) une reprise du trafic conteneur sera amorcé dès 1990 avec des taux de croissance plafonnant à 35.95% en 1993et 31.61% en 1994. Ce renversement de la tendance est le reflet d'une amélioration de la situation économique et politique au niveau des deux pays . Les échanges du Bénin avec l'extérieur ont réellement repris en 1990 . Cette nouvelle situation économique a provoqué un redémarrage des importations et par conséquent une croissance du trafic conteneur. La libéralisation des manutentions portuaires et la construction des parcs à conteneurs privés par certains armements(4(*)0) étrangers ont surtout favorisé cette croissance du trafic conteneur .

Au total, le trafic conteneur évolue à la hausse au port de Cotonou, premier maillon de la chaîne de transport béninois. L'étude de cette situation au niveau des chemins de fer, principal relais de la voie maritime, s'avère nécessaire pour mieux apprécier cette évolution.

PARAGRAPHE 2: ANALYSE DU TRAFIC CONTENEUR FERROVIAIRE.

Comme nous l'avons souligné dans notre analyse du trafic conteneur portuaire, le conteneur a commencé par être enregistré effectivement dans notre port à partir de 1980. Il concernait au départ les seuls trafics destinés à cotonou et ses environs. Il est alors automatiquement dépoté(4(*)1) sur place et son contenu acheminé par les véhicules gros - porteurs vers les différents destinataires. Mais trois années après son introduction le conteneur a pris une grande ampleur. Il a dépassé les seuls trafics de cotonou, et concerne désormais ceux destinés au Nord-Bénin et au Niger, trafics essentiellement manipulés par L'OCBN.

Le trafic total de marchandises conteneurisées par voie ferroviaire est constitué du trafic à la montée (qui comprend une grande partie des importations du Niger et une partie du trafic intérieur du Bénin) et du trafic à la descente constitué des produits des deux pays (Bénin, Niger).

Tableau N°5 Part du trafic conteneur dans le trafic marchandises globale de L'OCBN(1983-1997 )

Années

Trafic marchandises conteneurisées ( TMC en t)

Trafic marchandises global

(TMG en tonnes)

TMC/TMG

( % )

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

12 850

10 531

17 068

20 330

26 345

40 537

44 125

47 634

40 317

42 063

53 078

45 291

49 801

59 250

76 738

342 000

381 000

432 000

456 000

441 000

435 000

382 000

346 000

382 000

342 915

335 949

387 589

388 419

269 674

331 355

3.75

2.76

3.95

4.45

5.97

9.31

11.55

13.76

10.55

12.26

15.79

11.68

12.82

21.97

23.15

 

Source: Elaboré à partir des statistique de la DCE/OCBN

Tableau n°6 Fluctuations périodiques du trafic conteneur de l'OCBN

Périodes

Taux annuel de croissance ( % )

1983-1984

1984-1985

1986-1987

1987-1988

1990-1991

1993-1994

1994-1997

-18.04

62.07

29.58

53.86

-15.36

-14.67

23.14

 

Source Elaboré à partir des statistiques de la DCE ( OCBN )

Le trafic conteneur a démarré en 1983 à l'OCBN. C'est pourquoi dans notre analyse nous nous sommes intéressés à la période 1983-1997. Durant cette période la part du trafic conteneurisé dans le trafic total de marchandises est croissante à l'exception des années 1984 (2.76%), 1991 ( 10.55 % ) et 1994 (11.68% ). ( cf Tableau N° 5 et graphique n° 3 ).

Au cours de ces trois années les taux de croissance enregistrés sont négatifs ( -18.04% ; -15.36% et -14.67% ) respectivement. En dehors de ces périodes le trafic conteneur a connu de fortes croissances en 1985 ( 62.07% ), 1987 (29.58%) et 1988 ( 53.36% ) (cf tableau N° 6 ).

Globalement, l'évolution du trafic conteneur de l'OCBN est croissante

(cf graphique N° 4).

Cette évolution se justifie pour l'essentiel par l'engouement des chargeurs

- surtout nigériens - pour ce mode de transport.

En effet, l'utilisation du conteneur permet aux opérateurs

économiques d'expédier leurs produits dans leur emballage commercial original, éliminant ainsi l'usage des caisses en bois et des cartons.

Graphique n° 3 : Evolution du taux de conteneurisation à l'OCBN

Graphique N° 4 : Evolution du trafic conteneur de l'OCBN

Le conteneur garantit un transport sûr et plus fiable pendant toute la durée et tout au long de la chaîne. Il accélère la rapidité des transactions entre le vendeur et le consommateur. Après avoir découvert ces multiples avantages du conteneur, les chargeurs nigériens et du Nord Bénin l'ont préféré dans leurs opérations d'échanges internationaux.

Normalement, l'évolution du trafic conteneur de l'OCBN devrait alors être calquée directement sur celle du trafic portuaire. Or les années de décroissance enregistrées pour ce trafic ne correspondent pas du tout aux années de chute du trafic conteneur du port (cf graphique n° 5). Les raisons de ces baisses de croissance ne sont pas alors un recul du trafic conteneur portuaire ou une chute du trafic en transit vers le Niger. Ces fluctuations du trafic conteneur ferroviaire seraient dues d'une part au manque prononcé de matériel ( baisses des années 1984 et 1994 ) et d'autre part à la restructuration opérée à l'OCBN au début des années 90 (baisse de 1991).

Somme toute, à la lumière des analyses précédentes ( à l'OCBN et au PAC), il ressort que le conteneur évolue aujourd'hui dans la chaîne des transports au Bénin. Il ne se limite pas à un seul maillon. Il intéresse tous ceux qui à quelque titre que ce soit, se situent au niveau de la chaîne: chargeurs, transporteurs, auxiliaires de transport (4(*)2) etc.

L'importance que prend le conteneur au Bénin prouve qu'il a sûrement certaines incidences .

Graphique N° 5 : Evolution comparée des trafics conteneur du Port de Cotonou

et de l'OCBN

DEUXIEME PARTIE :

INCIDENCES, PROBLEMES ET PERSPECTIVES DU CONTENEUR AU BENIN

- Chapitre 1 : Incidences du conteneur sur la chaîne des

transports au Bénin

- Chapitre 2 : Principaux freins au développement de la

conteneurisation et stratégies pour une

meilleure utilisation du conteneur au Bénin

Deuxième partie Incidences, problèmes et

PERSPECTIVES DU CONTENEUR AU BÉNIN

Chapitre 1: Incidences du conteneur sur la chaîne des transports au Bénin.

L'introduction du conteneur dans la chaîne béninoise des transports a engendré trois catégories d'impacts comme partout dans le monde. Nous avons les impacts économiques, sociaux et environnementaux. Sur le plan économique, le conteneur a participé à l'amélioration de la compétitivité de notre port en réduisant les temps de manutention. Il a favorisé le développement de l'intermodalité dont le principal promoteur est aujourd'hui l'OCBN.Par ailleurs la construction des terminaux à conteneurs et leur exploitation nécessitent une main-d'oeuvre importante. Le conteneur participe ainsi à la résolution des problèmes d'emploi. Sur le plan environnemental, l'on pourrait imaginer à peu près aujourd'hui le degré de pollution de l'espace portuaire et de ses environs, si toutes les marchandises débarquées étaient transportées dans des emballages jetables et qui sont rarement biodégradables.

Ces divers effets du conteneur méritent d'être étudiés afin de pouvoir montrer l'importance du développement de la conteneurisation dans notre pays. Dans le souci de réaliser une étude plus concise, nous nous sommes intéressés seulement aux incidences financières.

Section 1 : Les effets financiers du conteneur

Les effets financiers ou effets marchands sont ceux que nous pouvons exprimer en termes monétaires. Ils peuvent être étudiés du point de vue macro-économique comme du point de vue micro-économique. Dans le premier cas on sera amené à évaluer la part du trafic conteneur dans le commerce international. Cette démarche nécessite une maîtrise de la comptabilité nationale.

Dans le second cas, nous pouvons vérifier l'apport financier du trafic conteneur pour les principaux intervenants de la chaîne des transports. Il est alors opportun de disposer des informations chiffrées surtout les comptes d'exploitation de ces intervenants. Ainsi compte tenu, du rôle prépondérant que jouent le Port Autonome de Cotonou ( PAC ) et l'Organisation Commune Bénin-Niger des chemins de fer et des transports ( OCBN ), dans la promotion de la chaîne et pour le développement de la conteneurisation d'une part et de la possibilité d'avoir des donnés chiffrées plus ou moins fiables d'autre part, nous nous sommes intéressés à l'étude de cas de ces deux grandes entreprises.

Paragraphe 1: Incidences du conteneur sur les revenus du Port

Autonome de Cotonou ( PAC )

Tout port de commerce maritime présente deux sortes d'activités: celles qui sont liées à la navigation proprement dite et celles qui sont liées au transport.

Sous l'aspect de la navigation, le port doit assurer aux navires la facilité d'accès. Il leur apporte aussi certains services spécifiques tels que le pilotage(4(*)3) le lamanage(44) amarrage et désamarrage ) et le remorquage(45)

Sous l'aspect du transport maritime, le port est le point de jonction avec d'autres modes de transport (rails, route, air). Le transbordement des marchandises lors du passage d'un mode à un autre est à l'origine de diverses opérations commerciales: entreposage de produits, éclatement de cargaisons etc.

Ces différents services rendus aux navires sont sources de revenus pour l'autorité chargée de la gestion des ports.

Au Bénin, le Port de Cotonou, est géré par un organisme autonome de statut public: le Port Autonome de Cotonou ( PAC ). Les incidences du conteneur sur les revenus de cette entreprise se remarquent à trois niveaux essentiels:

- fréquence des navires porte-conteneurs

- taxes perçues sur les marchandises

- location du domaine portuaire.

Selon le tableau n° 7, l'évolution du trafic conteneur est dépendante de celle des navires porte-conteneurs, exception faite aux années 1993 et 1997 où le nombre de porte-conteneurs a chuté bien que le trafic conteneur ait connu une croissance.

Tableau n° 7 Evolution des porte-conteneurs et du trafic conteneur au Port de Cotonou de 1990 à 1997.

ANNEES

NAVIRES

PORTE-CONTENEURS

TRAFIC CONTENEUR

( en tonnes )

1990

152

212 195

1991

219

278 508

1992

259

300 758

1993

250

407 821

1994

273

536 743

1995

302

546 365

1996

365

613 719

1997

270

738 941

 

Source : SSEEE/PAC

De 1990 à 1997, le nombre de porte-conteneurs accostés au port de cotonou a connu une croissance remarquable. Ce nombre a franchi la barre de 300 en 1995, l'année où le trafic portuaire de marchandises dépassait les 2 millions de tonnes. En moins de 10 ans ce port a reçu au total 2090 navires porte - conteneurs. Le tableau n°8 indique les principales taxes perçues pour les diverses prestations de services rendues aux navires.

Tableau n°8 : Assiette tarifaire des principaux services rendus aux navires au

port de cotonou

TAXES

MONTANT

Droit de séjour (à quai )

6 FCFA/m3/j

Droit de pilotage

3.6 FCFA/m3

Droit de remorquage

6.6 FCFA/m3/Remorquage

Droit de lamanage

1 FCFA/m3

 

Source: DC/PAC

En supposant que tous ces navires aient un volume moyen de 70 000 m3 et qu'ils aient bénéficié des même services dans les mêmes conditions (usage d'un remorqueur (4(*)6 ), 1 jour de séjour à quai, séjour en rade négligeable ), nous pourrions estimer à 3 130 820 000 FCFA en moyenne les taxes qu'ils auraient payées au Port Autonome de Cotonou. De façon plus détaillée, nous avons:

- Frais de pilotage : 3.6 x 70 000 x 2 x2090 = 1 053 360 000 FCFA

- Frais de lamanage 1x 70 000 x 2090 = 146 300 000 FCFA

Donc en un an, le PAC perçoit au moins une taxe d'une valeur moyenne de 391 352 500 FCFA sur les seuls navires porte-conteneurs. Ces navires participent alors à plus de 5% au chiffre d'affaire de cette entreprise. Car selon les agents de la Direction Commerciale le chiffre d'affaire global du PAC tourne autour de 7 milliards .

En ce qui concerne les marchandises, les redevances perçues par le PAC comprennent:

- les redevances de passage ( marchandises à l' import ): 1900 FCFA la tonne;

- les redevances de débarquement au port: 1000 FCFA la tonne pour les marchandises en conteneur.

- Les redevances de stationnement prolongé. Elles varient selon le nombre de jours de stationnement ( 150F/tonne pour les dix premiers jours, 200F/tonne du 11è au 20e jour et 300 F/ tonne à partir du 21e jour.)

Selon le tableau n°3, de 1988 à 1997, il a été débarqué environ 3 895 129 tonnes de marchandises conteneurisées. Les frais de débarquement perçus sur ces marchandises s'élèveraient alors à 3 895 129 000 CFA soit 38 951 9000 FCFA en un an. En nous basant sur les taux de conteneurisation enregistrés de 1988 à 1997

et les chiffres d'affaire marchandises de cette période nous pouvons estimer les chiffres d'affaire conteneurs du PAC. (cf tableau n°8 )

Tableau n°9 : Estimation du chiffre d'affaire conteneur du PAC (en FCFA )

ANNEES

CHIFFRES d'AFFAIRE MARCHANDISES

TAUX DE

CONTENEURISATION

CHIFFRES D'AFFAIRE CONTENEUR

1988

1 839 838 052

16.09

296 029 942

1989

1 264 594 108

20.89

264 173 709

1990

1 635 708 713

18.95

309 966 801

1991

2 287 027 041

18.94

428 588 867

1992

2 834 763 074

17.33

491 264 440

1993

3 739 135 518

20.54

768 018 435

1994

3 189 798 185

27.04

862 521 429

1995

3 698 642 060

26.30

972 742 861

1996

4 148 328 077

27.64

1 146 597 880

1997

4 310 515 668

27.65

1 191 857 582

 

Source : Estimations élaborées à partir des statistiques du PAC.

Nous constatons alors que le chiffre d'affaire conteneur a atteint aujourd'hui une moyenne de 1 milliard de francs CFA. Ainsi en 1997, il représenterait 17.02% du chiffre d'affaire global.

L'incidence des loyers du domaine portuaire occupe aussi une part très

importante dans les revenus du PAC. Ces loyers représentent, selon es agents du service Domaine, plus de 50% des revenus du PAC. L'extension du domaine portuaire (parc à conteneurs et terre-plein) dépend de la croissance du trafic conteneur. L'exploitation des conteneurs ne peut se faire sans disposer d'espace favorable aux mouvements des grues mobiles et autres engins de manutention. Aujourd'hui nous constatons une affluence des manutentionnaires privés vers le port et la croissance des demandes de location d'espace portuaire. Avec cette allure , la part des revenus tirés de location et d'espace portuaire dépassera les 50 % pour atteindre au moins 60 % dans les cinq années à venir, c'est à dire en l'an 2004 .

PARAGRAPHE 2 : INCIDENCES DU CONTENEUR SUR LES REVENUS DE

L'OCBN

L'Organisation Commune Bénin - Niger des Chemins de fer et des transports (OCBN) est jusqu'aujourd'hui, le seul transporteur ferroviaire du Bénin. Cette entreprise a dépassé cette attribution traditionnelle pour devenir le véritable promoteur du transport multimodal (rail - route)

Comme tout transporteur , l'OCBN a obligation d'acheminer les marchandises qui lui sont confiées dans un délai précis et moyennant un fret(4(*)7) convenu, en veillant à leur conservation pendant le transport et de les livrer intactes au destinataire.

Pour apprécier l'impact financier de ce trafic, nous avons d'abord examiné les principaux frets payés à l'OCBN pour le transport des marchandises en conteneur dans la relation Cotonou - Niamey.

Sur cette relation un conteneur de 40' ayant un poids total (tare +marchandise) compris entre 5 et 10 tonnes est transporté contre 600 000 FCFA. Entre 11 et13 tonnes, le fret s'élève à 618 000FCFA. Pour un conteneur de 20' tonnes d'un poids total de 5tonnes, le frais de transport atteint 443 000FCFA (4(*)8 ). Ce sont ces diverses taxes perçues pour le transport de conteneur qui constituent les d'affaire marchandises conteneurisées .

A la lumière du tableau ci - dessous (tableau N°10 ) la part du chiffre d'affaire global est croissante pour les quatre dernières années de notre période d'étude (19.53%, 27.55%, 34.90% et 36.72%) respectivement en 1994 , 1995 , 1996 et1997.

Tableau N°10 : Part du chiffre d'affaire conteneur dans le chiffre d'affaire

global de L'OCBN

ANNEE

CAC(10 6FCFA)

CAG (10 6 FCFA)

CAC\CAG (%)

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1996

1 441

1 312

1 095

1 203

1 523

1 525

1 729

1 945

2 551

6 203

5 873

6 516

5 690

5 423

7 806

6 275

5 572

6 947

23.23

22.33

16.80

21.14

28.04

19.53

27.55

34.90

36.72

 

Source : Elaboré à partir des statistiques de la DCE/OCBN

NB: CAG: chiffre d'affaire global CAC: chiffre d'affaire conteneur

A l'évolution actuelle de ce trafic , le conteneur contribuera dans les années à venir pour une grande part aux recettes de L'OCBN. Car si en 1994 et 1997, le taux de croissance de la part du chiffre d'affaire conteneur dans le chiffre d'affaire global est de 17.19% (5.73 % environ par an) , il atteindra au moins 50% en l'an 2000.

Lors de notre stage à l'Agence OCBN du port , nous avons enregistré des demandes de transport de conteneurs consignées dans le tableau suivant.

Tableau N°11: Pourcentage de quelques demandes de transport de conteneurs

non satisfaites à l'Agence OCBN du port.

DATES

Nombre de conteneurs enregistrés (EVP)

Nombre de wagons mis à la disposition de l'Agence

Taux de satisfaction (%)

Taux de non satisfaction

14-04-98

24-04-98

25-04-98

30-04-98

14-05-98

Total

43

204

177

156

219

799

Aucun

Aucun

13

31

7

51

0

0

7.3

19.8

3.119

---

100

100

92.7

80.2

96.81

---

 

Source: Elaboré après dépouillement des listes de colisage de l'Agence OCBN du port.

L'examen de ce tableau permet de constater que sur seulement cinq (05) jours, l'OCBN a enregistré deux demandes insatisfaites . Ce n'est que sur les trois autres jours qu'elle a pu satisfaire quelques clients. Car , dans aucun des trois cas, le taux de satisfaction n'a atteint 20 %. Il est alors évident que l'incidence financière du conteneur ainsi appréciée serait plus importante si l'OCBN arrivait à satisfaire toutes les demandes enregistrées.

Considérons que le nombre moyen de conteneurs à transporter chaque jour est de 160 EVP et que le nombre moyen de conteneurs efficacement chargés par jour est de 32 EVP (soit 160 x 20 %). Le nombre moyen de conteneurs non transportés serait alors (160 EVP - 32 EVP). En supposant que ces 128 conteneurs EVP devraient être transportés de Cotonou à Niamey et en exploitant le tarif minimum appliqué dans cette relation aux conteneurs 20', nous pourrions estimer à 56 704 000 F CFA la perte quotidienne de cette entreprise. Ceci suppose qu'au cours d'une année commerciale le manque à gagner de l'OCBN sur le trafic conteneur s'élève au moins à 20 696 960 000 F CFA, soit le triple du chiffre d'affaire global moyen annuel (6 256 111 111 F CFA).

Au total, nous avons constaté que e conteneur a eu des effets financiers très considérables sur les revenus de l'OCBN. Seulement, à cause du manque de moyen matériel adéquat et de la mauvaise gestion du moyen minimum dont dispose l'entreprise , ces incidences ne reflètent pas la réalité.

SECTION 2 : Incidences du conteneur sur d'autres

COMPOSANTES DE LA CHAÎNE DES TRANSPORTS

En dehors des deux principaux maillons que nous venons d'étudier, les incidences du conteneur sont aussi bien remarquables dans le transport routier qu'au niveau des auxiliaires de transports.

PARAGRAPHE 1 : LE DEVELOPPEMENT DE LA CONTENEURISATION

ET LA BIPOLARISATION DU TRANSPORT ROUTIER DE

MARCHANDISES AU BENIN

Qu'il s'agisse de desservir une région isolée, de drainer ou de repartir le trafic d'une zone , d'assurer le regroupement ou l'éclatement de la cargaison d'un autre mode , la route est une des solutions les plus envisagées. Ainsi, certains opérateurs économiques, utilisateurs du Port de Cotonou ont commencé par confier le transport de leurs conteneurs à des transporteurs routiers.

Selon le tableau n° 12, la Direction des Transports Terrestres (DTT) a enregistré durant la période allant du 02 - 01 -98 au 26- 02 - 98, au poste de contrôle du Port, 120 conteneurs EVP d'un poids total de 1973 tonnes (tare + marchandises)

Tableau N° 12 :Conteneurs enregistrés au poste de contrôle port de la DTT

( 02-01-98 au -26-02-98 )

 

conteneurs 20'

Conteneurs 40'

Total

Période

Nombre d'unités

Tonnage

Nombre d'Unités

Tonnage

EVP

Tonnage

Du 02-01-98 au

15-01-98

7

130

3

9

13

139

Du 19-01-98 au

30-01-98

19

331

8

150

35

481

Du 31-01-98 au

17-02-98

31

690

5

125

41

815

Du 18-02-98 au

26-02-98

23

443

4

95

31

538

 

80

1594

20

379

120

1973

 

Source: élaboré après dépouillement des lettres de voiture( 5(*)0 ) délivrées au poste de

contrôle port de la D.T.T

Ce transport routier de conteneurs n'est pas uniformément réparti sur l'ensemble du territoire national. Il varie suivant deux zones géographiques : la zone sud et la zone nord. Dans la zone sud qui s'étend du littoral jusqu'à la latitude de Parakou, le transport de conteneurs se fait de proche en proche. Le trajet des véhicules est réduit à la distance qui sépare le port de certaines entreprises de production comme la SOBEBRA (Société Béninoise de Brasserie), la SBEE (Société Béninoise d'Electricité et d'Eau), l'OPT, (Office des Postes et Télécommunication) ou de certains centres de consommation tels que les marchés et certaines quincailleries situées à Cotonou ou dans les villes environnantes comme Porto-Novo, Bohicon, Lokossa Dassa, Savalou etc...

Quant à la zone nord, elle couvre toute la partie septentrionale du Bénin. Cette zone est une zone de prédilection des transporteurs routiers de marchandises en général et des conteneurs en particulier. Parakou constitue le point de chute du trafic ferroviaire. Pour pouvoir satisfaire ses clients situés dans le haut-nord et dans les pays de l'Hinterland (notamment le Niger) conformément aux clauses du contrat de transport, l'OCBN change de mode; la route prend le relais des rails. La gestion de ce transbordement nécessite la mobilisation d'importants véhicules routiers. Ces véhicules affrétés aux transporteurs routiers forment le pool des camions de l'OCBN. En dehors des transporteurs affiliés à ce pool, il existe des transporteurs routiers privés qui desservent aussi les principaux centres de consommation du nord Bénin et les villes des pays limitrophes.

Les véhicules spécialisés dans ce trafic de marchandises sont les camions remorques et les semi-remorques. Avec la croissance du trafic conteneur, le parc de ces véhicules devient plus important. Ils sont passés de 53 en 1988 à 200 en 1997; soit une progression annuelle de 27.7 % (5(*)1)

PARAGRAPHE 2 : LE DEVELOPPEMENT DE LA CONTENEURISATION

ET LA LIBERALISATION DES MANUTENTIONS PORTUAIRES AU BENIN.

L'embarquement et le débarquement des marchandises, leur arrimage à bord des navires, leur transbordement éventuel, sont effectués par des entreprises spécialisées : les manutentionnaires. Le rôle d'un manutentionnaire s'interpose entre celui d'un armateur et celui d'un transitaire. Les manutentions portuaires sont liées à l'évolution des trafics portuaires.Ces opérations sont de potentielles sources de revenus. La manutention à terre (acconage) est facturée selon la nature et le tonnage des marchandises. En ce qui concerne les marchandises en conteneurs, les frais d'acconage s'élèvent à 2050 FCFA(5(*)2) .

En 1996, le poids total de conteneurs débarqués au Port de Cotonou est de 513 035 tonnes (tare + marchandises).

Les frais d'acconage appliqués pour ce tonnage ont représenté environ

1 051 721 750 F CFA de revenus pour la SOBEMAP.

Face à cette importante incidence financière et vu l'ampleur que prend le conteneur dans le transport béninois, les armements étrangers qui confiaient la manutention de leurs cargaison à la SOBEMAP ont oeuvré pour obtenir le droit de manutention de leurs marchandises . C'est ce qui explique la construction des terminaux à conteneurs d'abord par MAERSK puis DELMAS. La SOBEMAP a perdu ainsi le monopole des manutentions portuaires qu'elle a détenu durant plus de 25 ans. Les opérations de manutentions participent pour plus de 90 % aux revenus de cette entreprise. On pourrait alors bien craindre pour l'avenir de la Société, après la perte en moins de deux ans d'intervalle, de ses deux géants partenaires. (MAERSK et DELMAS).

A la lumière de tout ce qui précède, nous constatons que le conteneur a effectivement bouleversé la chaîne béninoise des transports . Mais au-delà des multiples avantages (financiers et non financiers) générés par l'utilisation de cet emballage, il subsiste un certain nombre de problèmes qui freinent son bon développement. Ces problèmes qui s'inscrivent dans le cadre plus général des difficultés auxquelles est confronté le secteur des transports dans la plupart des pays de l'Afrique de l'ouest, sont caractéristiques de cette zone géographique.

Avant d'identifier les problèmes plus spécifiques liés à l'utilisation du conteneur au Bénin, nous examinerons ceux plus généraux des pays de l'Afrique Occidentale. Ce qui permettra d'ébaucher des approches de solutions plus réalistes.

CHAPITRE 2 : PRINCIPAUX FREINS DE DEVELOPPEMENT DE LA

CONTENEURISATION ET STRATEGIES POUR UNE

MEILEURE UTILISATION DU CONTENEUR AU BENIN

SECTION 1 : PRINCIPAUX FREINS AU DEVELOPPEMENT DE LA

CONTENEURISATION

Les problèmes qui freinent le développement de la conteneurisation au Bénin, sont d'abord ceux que connaissent les pays de la zone ouest africaine en général .

PARAGRAPHE 1 : LES PROBLEMES GENERAUX DE LA CONTENEURISATION

DANS LES PAYS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST

Malgré les investissements souvent très lourds qui ont été réalisés dans les ports et sur les réseaux de transports terrestres : rails et routes, les pays de l'Afrique de l'ouest n'ont pas encore obtenu tous les gains qu'ils sont en droit d'espérer de la technique de la conteneurisation. Plusieurs raisons expliquent cette situation.

La technique de transport multimodal dont le conteneur est le principal instrument , reste presque exclusivement dirigée par les entreprises de transport des pays développés . Ceci, grâce à certains transporteurs internationaux appelés Entrepreneurs de Transports Multimodal (ETM) . Ceux-ci contrôlent plusieurs composantes de systèmes de transport multimodal : transports routiers, dépôts de conteneurs etc...

A l'évidence, ce contrôle de plusieurs éléments du système par des ETM (Entreprises de Transports Multimodal ) n'est pas de l'intérêt des pays où ils exercent leurs activités . Car, dans de telles conditions, ces ETM peuvent s'ériger contre les véritables intérêts économiques et sociaux des différents pays exploités.

Le manque de réglementation relative au transport international et l'absence d'un plan de développement constituent donc un sérieux préjudice pour une utilisation plus judicieuse et plus rationnelle du conteneur.

L'autre difficulté qui entrave le développement de transport multimodal dans les pays ouest - africains provient des investissements coûteux que nécessite la réalisation d'infrastructures adéquates.

L'accueil des navires porte - conteneurs au port nécessite la mise en place des installations portuaires de navigation et de manutention spécifiques. L'intérêt de la conteneurisation est vite perdu si les conteneurs sont traités sur des quais conventionnels dont la productivité est faible. Car cette procédure occasionne des temps d'attente trop longs aux navires. Or, l'immobilisation de tout matériel de transport coûte très chère et en ce qui concerne les navires , elle varie selon leur taille.

Dans ces conditions, ces pays de la côte Ouest - africaine verraient à la longue, leur ports désertés par les grands armements au profit d'autres ports plus performants et plus compétitifs.

Toutefois, cette indispensable nécessité de s'adapter au transport multimodal en se dotant d'équipements adéquats , n'est pas sans poser d'énormes problèmes aux pays concernés notamment l'adaptation à des technologies sophistiquées et évoluant très rapidement.

D'un autre côté, le caractère extraverti des échanges commerciaux des pays de l'ouest africains entraîne une forte dépendance de ces pays vis à - vis de leurs partenaires .Ceci contribue à privilégier l'organisation des échanges Nord-Sud au détriment des échanges inter régionaux. Ce qui est en réalité défavorable pour ces pays en tenant compte des avantages comparatifs .

Alors que la conteneurisation et les incidences économiques qui y sont liées ont déjà atteint un seuil considérable dans les relations Est-Ouest, le commerce de la sous-région reste faible et déséquilibré par rapports aux échanges mondiaux. Cette distorsion se traduit par des taux de conteneurisation plus élevés dans le sens Nord-Sud que celui Sud - Nord.

De ce qui précède, il résulte que :

· la valeur du fret dans le trafic Nord-Sud est souvent plus élevée en

conteneur qu'en conventionnel (transport traditionnel de marchandises par mer).

· le phénomène de retour à vide est préjudiciable aussi bien pour les

chargeurs que pour les transporteurs dans la mesure où il grève le prix et les coûts de transport de conteneurs pleins.

· des difficultés de financement et d'investissements entraînent une

insuffisance et une inadaptation des infrastructures et des équipements portuaires, ferroviaires, routiers;

· les services de maintenance sont coûteux et inadaptés .

A la lumière de ces constats , le nombre et le délais des opérations administratives et douanières restent trop élevés et le phénomène de fraude et la surveillance des marchandises ne peuvent qu'alourdir ces formalités

Ces différentes difficultés qui caractérisent la quasi totalité des pays de l'ouest africain sont donc les principaux freins à l'amélioration de la chaîne de transport en général et au développement rationnel et bénéfique du conteneur.

PARAGRAPHE 2 : LES PROBLEMES DE LA CONTENEURISATION AU BENIN

Les problèmes du transport en général et de la conteneurisation en particulier au Bénin, résultent de l'insuffisance des infrastructures et du manque de gestion et de coordination de l'ensemble des activités de secteur de transports.

Ces problèmes varient selon les différents maillons de la chaîne.

Au niveau portuaire, le facteur principal est la faible profondeur du chenal d'accès au Port qui empêche l'accostage des navires à grand tirant d'eau (5(*)3).

Le commerce de véhicule d'occasion a favorisé l'encombrement de l'espace portuaire. Ce qui empêche l'extension des parcs à conteneurs. La faiblesse des moyens matériels inhérents à une bonne exploitation du conteneur et le manque de savoir - faire en matière de gestion réelle de conteneurs , retardent les opérations de manutentions.

Au niveau ferroviaire, le faible maillage du réseau qui devrait s'étendre jusqu'au Niger constitue un frein au développement de la conteneurisation. A celui-ci, s'ajoute le manque de matériels adéquats et de ressources humaines qualifiées.

Le mauvais état du réseau routier tel qu'indique le tableau suivant constitue un frein au développement des transports de conteneurs.

Tableau N° 13 : Etat du réseau routier à la fin de 1996

 

Bon

Moyen

Mauvais

Réseau classé revêtu

45 %

16 %

39 %

Réseau classé non revêtu

34 %

37 %

29 %

Routes rurales

10 %

20 %

70 %

 

Source : DROA /MTPT

Ces voies routières sont difficilement praticables par les camions gros-porteurs. Cette situation empire pendant les périodes de pluies où les réseaux non revêtus et surtout les routes rurales sont régulièrement décapées par les eaux de ruissellement.

La solution à ces divers problèmes contribuera au développement du transport de marchandises. L'activité du transport est possible grâce aux infrastructures . Leurs mauvais état alourdit les coûts d'exploitation et accélère l'amortissement des matériels (véhicules) (5(*)4) . La construction de ces infrastructures et leur aménagement par le pouvoir public constituent les principaux atouts pour une augmentation du profit des entreprises de transport.

SECTION 2 : STRATEGIES POUR UNE BONNE GESTION DU

CONTENEUR DANS LA CHAINE DES TRANSPORTS AU BENIN

Aujourd'hui , le conteneur se révèle l'emballage le plus utile pour le transport multimodal et procure des gains de productivité pour les opérateurs économiques et pour l'économie béninoise. Le Bénin, à l'instar de tous les pays du monde, devrait chercher les voies et moyens susceptibles de faciliter son expansion effective dans la chaîne des transports.

PARAGRAPHE 1 : LA PLACE DE L'INFORMATION ET DE LA FORMATON DES

INTERVENANTS DE LA CHAINE DES TRANSPORTS DANS LE

DEVELOPPEMENT DE LA CONTENEURISATION

L'insuffisance d'information et de formation demeure la cause essentielle des problèmes que connaît le secteur des transports au Bénin.

L'information est souvent considérée comme un outil facultatif par plusieurs agents économiques. Mais dans toute entreprise de production de bien ou de service, elle représente la base de toute décision ou de toute action . L'information apporte au chef d'entreprise de nouvelles connaissances sur sa production, ses consommateurs et sur leurs critiques. Elle lui permet ainsi d'améliorer sa production pour une meilleure croissance de la productivité de son entreprise.

Dans le secteur des transports, les divers intervenants devraient s'informer sur toutes les nouvelles techniques qui apparaissent afin de mesurer leurs avantages et leurs inconvénients. Ils devraient être aussi capables de fournir des informations sur leurs prestations . La gestion d'une entreprise de transport nécessite la recherche d'un marché de fournisseurs et de consommateurs. L'essentiel n'est pas alors de s'acquérir des véhicules , mais il faut parvenir à identifier les principaux centres de frets et les périodes pendant lesquelles chaque centre dispose effectivement de marchandises à transporter. Le retour à vide du matériel et son immobilisation coûtent très cher aux transporteurs . Le manque d'information , amène les propriétaires de véhicules à faire des axes routiers infructueux . Ainsi, avec la croissance exagérée des coûts d'exploitation, le profit demeure faible. Les indemnisations payées par les transporteurs pour cause de perte , d'avarie et de retard alourdissent ces coûts. Le conteneur est le seul emballage qui garantit la sécurité effective des marchandises .Les transporteurs et les chargeurs devraient être informés alors sur les multiples avantages de cet emballage. Ces informations doivent être :

· exactes : en comportant des données vraies ,

- précises :en portant toutes les descriptions pouvant permettre de les utiliser sans autres interprétations

· complètes : en incluant tous les éléments nécessaires pour leur

utilisation

· actualisées car l'information décroît avec son âge

Quant à la formation, elle concerne surtout les cadres en transport, les

entrepreneurs de transport et les techniciens en matières de gestion réelle des terminaux à conteneurs. Aujourd'hui nous assistons à une pénurie des agents professionnels des transports . Seuls ceux-ci sont capables de faire des études pour redéfinir les grandes orientations du secteur des transports. Ils informent par leurs études les transporteurs sur les spécificités de leurs activités notamment la recherche du fret. Car le transport de marchandises au Bénin est assuré par des transporteurs artisans rarement pourvus de règles de gestion adéquates pour une entreprise de transport. Ne disposant d'aucune comptabilité analytique, ils arrivent difficilement à évaluer les coûts d'exploitation réels de leurs activités et les recettes. Ainsi, ils constatent tardivement la régression de leurs plus-value

PARAGRAPHE 2 : SUGGESTIONS POUR UNE ADAPTATION DES PRINCIPAUX

MAILLONS DE LA CHAINE BENINOISE DES TRANSPORTS A LA

CONTENEURISATION

Le conteneur est utilisé depuis plus de deux décennies dans le transport de marchandises au Bénin. Mais les divers intervenants de la chaîne n'ont pas encore pu bénéficier de tous les avantages liés à son exploitation . Cette situation est due à certaines défaillances des principaux maillons (portuaire, routier, ferroviaire).

A ce sujet, nous suggérons des mesures ci-après :

- Au niveau portuaire

Le Port Autonome de Cotonou, doit disposer d'un volet trafic conteneur dans son compte d'exploitation en vue de connaître de façon quantifiable les revenus tirés en réalité de ce trafic. Il doit simplifier les formalités d'attribution de l'exonération de la taxe de passage dont bénéficient les marchandises en transit. Il doit réglementer l'importation des véhicules usagés qui encombrent l'espace portuaire empêchant ainsi les mouvements des grues et engins lourds lors des déplacements des conteneurs.

Le port doit avoir un regard sur l'arrière port en créant des zones d'empotage et de dépotage à l'intérieur du pays ou dans les pays de l'hinterland . Il peut aussi penser au développement des infrastructures adéquates pour le bon fonctionnement des autres modes notamment le routier et le ferroviaire. Car si les ports de première génération s'étaient préoccupés seulement du chargement ou du déchargement des navires , ceux de la deuxième et de la troisième génération ont une obligation plus large et plus économique. Ils sont désormais de véritables plates-formes logistiques de commerce international. Ils sont devenus des centres de production où des usines peuvent s'implanter , des lieux de création de réception et de distribution de fret en direction de l'arrière ou de l'avant port.

Quant aux manutentionnaires, ils doivent procéder à la construction de véritables terminaux à conteneurs et la mise en place des techniques automatiques de gestion de ceux-ci.

Les consignataires du port de Cotonou doivent délivrer dans un bref délai les certificats de pertes et les documents d'avarie pour que les responsabilités des transporteurs maritimes soient mises en jeu en temps opportun. En ce qui concerne les transitaires et les commissionnaires en douane, ils doivent prendre toutes les dispositions afin d'éviter les retards à l'enlèvement des marchandises . Ceci réduira les encombrements et les surestaries(5(*)5 )

- Au niveau terrestre (routier et ferroviaire)

Dans le cadre dans transports routier et ferroviaires il faut :

· améliorer le réseau routier béninois et les voies de desserte rurales.

· informer et former les entrepreneurs de transport routier sur les enjeux du transport multimodal et de la conteneurisation en leur donnant les moyens de s'y adapter et en les encourageant à se regrouper

· informer davantage les chauffeurs et les convoyeurs des entreprises de transport routier international et particulièrement ceux faisant partie du pool OCBN sur leurs responsabilités au niveau des manquants et /ou avaries constatés pendant leurs prestations de service.

L'OCBN doit commencer par assurer le transport d'une partie de son tonnage directement par voie routière au départ de Cotonou (en augmentant le nombre des camions du pool). Cela permettra de désengorger la voie ferrée aux périodes de pointe de trafic.

Elle doit contrôler efficacement l'état des véhicules routiers de son pool et s'assurer que les camions une fois chargés , ne prennent pas des retards injustifiés et inutiles avant leur départ.

En vue de faire face à l'accroissement prévisible du trafic conteneurisé , l'OCBN doit accroître son parc de wagons plate-formes et des camions du pool. Elle doit penser à l'achat de nouvelles machines et au prolongement de la voie ferrée jusqu'au Niger.

CONCLUSION GENERALE

Le conteneur a depuis 1960 bouleversé le visage des transports. Il a favorisé la croissance du trafic marchandises et de la flotte mondiale. La conteneurisation vise "à introduire le continu dans le discontinu" (5(*)6) . Le conteneur , évitant la rupture de charge, appelle la mécanisation de la manutention. Son utilisation nécessite ainsi une interdépendance de tous les intervenants de la chaîne à savoir transporteurs, chargeurs , manutentionnaires, etc. Les armateurs et les chargeurs avaient le même souci, la croissance du profit résultant de leurs activités. Pour les uns, la solution était de réduire le temps de séjour des navires à quai; pour les autres il fallait simplifier les délais d'approvisionnement des facteurs de production et les délais de distribution . Ils ont perçu que les coûts de franchissement de l'espace (5(*)7) influencent leurs revenus et constituent des frais parasites qu'il faut réduire au minimum.

Toutefois, selon Claude FIORE , "le problème essentiel de l'industrie aujourd'hui consiste en la régulation des flux d'alimentation et des transports de pièces"(5(*)8). C'est dire que dans le cadre actuel du développement du conteneur, il ne s'agit plus seulement de limiter les différents coûts de transport, mais d'obtenir une continuité de circulation des produits bout en bout. "Cette préoccupation a d'ailleurs rencontré celle des armateurs qui font pour le développement de la conteneurisation des investissements importants. Les coûts de gestion des conteneurs sont très élevés et le transport maritime seul ne suffit pas pour rémunérer de tels investissements et de tels coûts". (5(*)9) Il fallait donc faciliter l'interdépendance de tous les maillons . Ainsi apparaît la notion du transport multimodal. A l'instar des autres pays de la sous-région, le développement du conteneur s'est également élargi au Bénin.

Commencé en 1980, le trafic conteneur enregistré au port de Cotonou a connu une évolution rapide. Entre 1980 et 1997 , le taux de conteneurisation est passé de 8.33 à 27.65 % et pourrait atteindre environ 90 % en 2050. Ceci entraînerait presque la disparition des vraquiers suivie de la construction de nouveaux terminaux à conteneurs et une pluralité des sociétés de manutention privées , conséquences du développement du trafic conteneur. Les incidences de ce trafic sont multiples et concernent tous les intervenants de la chaîne des transports. Les seules incidences financières que nous avons abordées ne sont étudiées que sur quelques maillons de la chaîne.

Le trafic conteneur n'a t-il pas des incidences sur les activités des chargeurs, la COBENAM, les Sociétés de transit, les services de douane et même sur l'économie nationale ? Ces points méritent de nouvelles études et un approfondissement des analyses faites dans ce mémoire .

BIBLIOGRAPHIE

- Ouvrages généraux

- Ouvrages spécifiques

- Mémoires, Thèses et Rapports

- Revues

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LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau n°1 : Evolution de la flotte mondiale des transporteurs de conteneurs...13

Tableau n°2 : Evolution probable de la flotte mondiale des transporteurs

de conteneurs...........................................................................................14

Tableau n°3 : Evolution du trafic conteneur du port de Cotonou .......................17

Tableau n°4 : Part du trafic conteneur dans le trafic général de

marchandises au port de Cotonou (1980-1997) .......................................18

Tableau n°5 : Part du trafic conteneur dans le trafic marchandises

global de l'OCBN (1983-1997) ...............................................................23

Tableau n°6 Fluctuations périodiques du trfic conteneur de

l'OCBN (1983-1997) ..............................................................................24

Tableau n°7 : Evolution des porte-conteneurs et du trafic conteneur

au port de Cotonou (1990-1997) .............................................................32

Tableau n°8 : Assiette tarifaire des principaux services rendus aux navires

au port de Cotonou ................................................................................ 33

Tableau n°9 :Evolution du chiffre d'affaire conteneur du PAC de

1988 à 1997 (en FCFA) ..........................................................................34

Tableau n°10 : Part du chiffre d'affaire conteneur dans le chiffre d'affaire

global de l'OCBN (1989 à 1997)............................................................. 36

Tableau n°11 : Pourcentage de quelques demandes de transport de conteneurs

non satisfaites enregistrées à l'Agence OCBN du Port .............................37

Tableau n°12 : Conteneurs enregistrés au poste de contrôle Port DTT

( du 02-01-1998 au 26-02-1998) .............................................................39

Tableaux n°13 : Etat de réseau routier à la fin de 1996 .....................................45

LISTE DES GRAPHIQUES

Pages

Graphique n° 1 : Evolution du taux de conteneurisation au port de Cotonou ....19

Graphique n° 2 : Evolution du trafic conteneur du port de Cotonou ...................21

Graphique n° 3 : Evolution du taux de conteneurisation de l'OCBN ..................25

Graphique n° 4 : Evolution du trafic conteneur de l'OCBN ...............................26

Graphique N°5: Evolution comparée des trafics conteneur du port de

Cotonou et de l'OCBN ............................................................................28

TABLE DES MATIERES

Pages

SOMMAIRE ..........................................................................................................................I

DEDICACES .......................................................................................................................II

REMERCIEMENTS ...........................................................................................................IV

SIGLES ET ACRONYMES .................................................................................................V

LEXIQUE ...........................................................................................................................VI

AVANT -PROPOS ..............................................................................................................X

INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................1

METHODOLOGIE .............................................................................................................3

PREMIERE PARTIE : LE CONTENEUR DANS LA CHAINE DES TRANSPORTS .........5

CHAPITRE 1: LE CONTENEUR ET LE TRANSPORT DES MARCHANDISES...............6

Section 1: Les causes économiques de l'unitarisation des emballages ....................6

Paragraphe 1: De l'unitarisation des emballages ................................................6

Paragraphe 2: Les fondements de l'unité de charge ...........................................9

Section 2: Le transport par conteneur : son évolution ....................................10

Paragraphe 1: Evolution du conteneur dans le monde ...................................11

Paragraphe 2 : La flotte mondiale des transporteurs de conteneurs .................12

CHAPITRE 2: LE CONTENEUR DANS LA CHAINE BENINOISE DE

TRANSPORT ..........................................................................................................16

Section 1: Généralités ....................................................................................16

Section 2: Evolution du trafic conteneur au Bénin ..........................................17

Paragraphe 1 : Analyse du trafic conteneur portuaire ......................................17

Paragraphe 2: Analyse du trafic conteneur ferroviaire .....................................23

DEUXIEME PARTIE : INCIDENCES, PROBLEMES ET PERSPECTIVES DU

CONTENEUR AU BENIN : . ................................................................................29

CHAPITRE 1: INCIDENCES DU CONTENEUR SUR LA CHAINE DES

TRANSPORTS AU BENIN ....................................................................................30

Section 1 :Les effets financiers du conteneur ....................................................30

Paragraphe 1 : Incidences du conteneur sur les revenus du Port Autonome de

Cotonou (PAC) ....................................................................................31

Paragraphe 2 Incidences du conteneur sur les revenus de l'OCBN ..................35

Section 2 : Incidences du conteneur sur d'autres composantes de la chaîne des

transports ................................................................................................38

Paragraphe 1.Le développement de la conteneurisation et la bipolarisation

du transport routier de marchandises au Bénin. .......................................38

Paragraphe 2. L e développement de la conteneurisation et la libéralisation

des manutentions portuaires au Bénin......................................................40

CHAPITRE 2: PRINCIPAUX FREINS AU DEVELOPPEMENT DE LA

CONTENEURISATION ET STRATEGIES POUR UNE MEILLEURE

UTILISATION DU CONTENEUR AU BENIN ......................................................42

Section 1 :.Principaux freins au développement de la conteneurisation ..........42

Paragraphe 1: Les problèmes généraux de la conteneurisation dans les

pays de l'Afrique de l'Ouest ....................................................................42

Paragraphe 2 : Les problèmes de la conteneurisation au Bénin .......................44

Section 2 :..Stratégies pour une bonne gestion du conteneur dans la chaîne

des transports au Bénin............................................................................46

Paragraphe 1: La place de l'information et de la formation des intervenants

de la chaîne des transports dans le développement de la conteneurisation....46

Paragraphe 2 : Suggestions. pour une adaptation des principaux maillons

de la chaîne béninoise des transports à la conteneurisation ......................48

CONCLUSION GENERALE ..........................................................................................50

BIBLIOGRAGHIE ...........................................................................................................52

LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................56

LISTE DES GRAPHIQUES .............................................................................................57

TABLE DES MATIERES .................................................................................................58

ANNEXES .........................................................................................................................60

ANNEXES

- ANNEXE I : Les données statistiques

- ANNEXE II : Tarifs de transport de conteneurs appliqués à l'OCBN

- ANNEXE III : Tarifs des opérations de manutention appliqués à la

SOBEMAP

-ANNEXE IV : Normalisation et classification des conteneurs

ANNEXE IV

NORMALISATION ET CLASSIFICATION DES CONTENEURS

1 - Normalisation des conteneurs

Actuellement , il existe certaines normes applicables aux conteneurs et caisses mobiles. Ces normes sont établies par plusieurs organismes de standardisations dont : l ' ISO , I ' AFNOR , l ' UIC et le CEN

· La norme ISO

L 'International Standard Organization régit les conteneurs chargés du transport des marchandises et palettes. Les normes ISO sont répertoriées sous un code reconnu universellement sous le nom de code 1250 .

· La norme AFNOR

L 'Association Française de Normalisation publie des normes applicables aux conteneurs et aux caisses mobiles concernant à la fois leurs construction ,leurs spécifications et essais .

· La norme UIC

L'Union Internationale des Chemins de fer définit les conditions que devraient remplir les UTI (Unité de Transport Intermodal ) pour être autorisés à circuler sur les voies ferrées.

· La norme CEN

Le Comité Européen de Normalisation forme les normes nationales en une norme unique européenne afin de faciliter une libre circulation en transport bimodal rail-route.

2 - Classification des conteneurs.

Deux grands types de conteneurs peuvent être distingués: les conteneurs standards et les conteneurs spéciaux.

2 - 1 Les conteneurs standards.

Ils correspondent à plusieurs appellations :

" general purpose " ou " général cargo ", "dry" ou "secs", "boxe" ou "fermés"

* Les conteneurs dits "vingt pieds " (20' ) : car ils ont une longueur de " vingt pieds " soit une longueur de 6m, une largeur de 2,4m et une hauteur de 2,6m.

* Les conteneurs dits "quarante pieds "( 40' ) ont une longueur de 12 m, une largeur de 2,4m et une hauteur de 2,6m.. Ils sont en acier , en contre- plaqué ou en aluminium.

2-2 : Les conteneurs spéciaux

Les principaux types de conteneurs spéciaux utilisés sont les suivants en allant du plus simple au plus sophistiqué:

· les plates - forme ou bolster.

Il s'agit d'un simple plancher satisfaisant aux normes ISO. Il est utilisé pour le transport des produits encombrants généralement pauvres tels que le fer, les engins de travaux publics, les bois, etc.

· Le flat.

C'est une plate-forme portant à chacun de ses quatre coins un plateau d'angle. Le flat est destiné aux mêmes usages que la plate-forme mais il présente l'avantage sur celle-ci de pouvoir être empilé et manipulé au spreader.

Il possède parfois deux (2) parois, une à chaque extrémité et est pliable.

· L'open side.

Il s'agit d'un flat ayant un toit et des parois latérales bâchées. Il est principalement utilisé pour le transport de fruits et légumes sur courte distance .

· Open top.

C'est un conteneur standard dont le toit est remplacé par une bâche. L'open

top autorise une manutention verticale de la marchandise , un léger dépassement de la hauteur du conteneur et assure une ventilation.

· Le conteneur ventilé.

C'est un conteneur standard équipé d'un système de ventilation. Cette ventilation peut être assurée au moyen de fenêtres sur les parois latérales, soit au moyen de rampes de ventilation sur les longerons, soit au moyen d'une multitude de trous . Il est utilisé pour le transport de produits tels que les fèves de cacao , le café , les pommes de terre etc.

· Le conteneur bulk ou vrac.

Il possède deux ou trois ouvertures sur le toit pour le changement et une ou deux trappes sur la porte ou la parois opposée pour le déchargement. Il est principalement utilisé pour le transport de céréales et plus rarement pour le charbon.

· Le conteneur citerne.

Il s'agit d'une citerne logée dans un cadre répondant aux normes ISO. Tous les liquides peuvent être transportés en conteneur - citerne.

· Le conteneur isotherme.

C'est un conteneur standard comportant des parois, des portes , un plancher et un toit isolé qui diminuent le taux de transmission de chaleur entre l'extérieur et l'intérieur du conteneur; il ne possède aucun appareil pour le refroidissement et/ou le chauffage. Sa réfrigération est fournie par une centrale de froid soit à bord du navire, soit à terre. Il est utilisé pour le transport des produits frais, ne supportant pas d'importantes variations de température.

· Le conteneur frigorifique.

C'est un conteneur isotherme muni d'un appareil de réfrigération. Il est utilisé pour le transport des produits frais ou surgelés.

Outre les conteneurs spéciaux d'usage courant énumérés ci-dessus, on peut également citer quelques autres types dont l'utilisation est moins fréquent.

Le conteneur "hard top"

C'est un open top ayant un toit rigide amovible .

· Le conteneur "cloche".

Il s'agit d'un conteneur dont le plancher d'une part , les parois et le toit

d'autre part peuvent être associés.

· Le conteneur "six in one".

Il s'agit d'un vingt pieds (20' ) standard entièrement repliable. Six conteneur

de ce type repliés et empilés occupent le volume d'un conteneur vingt pieds (20') . Son principal intérêt est de réduire le coût de transport terrestre et de manutention des conteneurs vides.

· Le conteneur demi-hauteur.

· Le conteneur bennable.

· Le conteneur à portes latérales.

* (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) Cf LEXIQUE

* (10) Cf LEXIQUE

* (11) Cf ANNEXE I

* (12 ) (13) (14) (15) Cf LEXIQUE

* (16) AUPELF-UREF : Dictionnaire Universel, 2è édition

* (17) de HALLEUX (I) (1988) La philosophie de l'unité de charge Anvers, 92 p.

* 18 (18) (19) (20) (21) Cf LEXIQUE

* (22) Conf LEXIQUE

* (23) (24) (25) Cf LEXIQUE

* (26) Cf ANNEXE IV Pour plus de précision sur la normalisation et la classification des conteneurs

* (27) du JONCHAY Y. (1978) Les grands transports mondiaux Bordas 134 p

* (28) (29) (30) (31) (32) Cf LEXIQUE

* (33) CERCLE DU CONTENEUR ET DU TRANSPORT INTERNATIONAL 1992 : Guide de la conteneurisation et des techniques intermodales ; Paris 249 p

* (34) Gouvernal, E. (1998) Politiques maritimes et développement Ministère français de la coopération et du Développement 333 p.

* (35) GOUVERNAL E. (1988) Politiques maritimes et développement , Paris , 333 p.

* (36) Ministère Français de la Coopération (1989) Les terminaux à 5 conteneurs Paris 381 p.

* (37) Cf ANNEXE I

* (38) (39) Cf LEXIQUE

* a Cette brève historique nou a été faite par Mr DANGOU, Chef service conteneur de la SOBEMAP

* b FOUCHIER P. (1984) Perspectives de Trafic sur l'axe de transport Cotonou Niamey R.P.B. 252 p.

* (40) Cf LEXIQUE

* (41) Cf LEXIQUE

* (42) Cf LEXIQUE

* (43) (44) (45) Cf LEXIQUE

* (46) Cf LEXIQUE

* (47)Cf LEXIQUE

* (48) Cf ANNEXE II

* (50) Cf LEXIQUE

* (51) DTT (Service des Etudes de la Documentation et de la Réglementation

* (52) cf ANNEXE III

* (53) Cf LEXIQUE

* (54) cf LEXIQUE

* (55) cf LEXIQUE

* (56) JONCHAY Y (1978) Les grands transports mondiaux Bordas , paris 236 p.

* (57) Cf LEXIQUE

* (58) FIORE C. (1983)Logique et organisation de la circulation des conteneurs. Ministère des Transports. Paris France 278 p.

* 59 Ibid






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand