Paragraphe 1 : Pollution des côtes
Le littoral des pays d'Afrique centrale est long de
1789 km, le plateau continental d'une profondeur de 200 m a une superficie de
66500 km² et la zone économique exclusive (ZEE) 8
s'étend sur plus de 537900 km². La zone côtière
d'Afrique centrale est caractérisée par des lagunes, des
mangroves, des herbiers, des plages de sable et des zones humides d'estuaires
constituant des ressources vitales pour les activités de substance et le
développement économique. Cependant, compte tenu de
l'activité pétrolière intense dans cette zone elle est
exposée à une pollution multiforme notamment des plages et des
habitats naturels due aux installations pétrolières comme les
barges et les terminaux pétroliers qui reçoivent le
pétrole même quand il est produit on shore comme au Tchad par
exemple, mais aussi des torchères des gaz avec des conséquences
variées sur le milieu marin que nous verrons ci-dessous.
a) Pollution des plages
La géomorphologie définit une plage
comme une « accumulation sur le bord de mer de matériaux d'une
taille allant des sables fins aux blocs ». La plage ne se limite donc
pas aux étendues de sable fin ; on trouve également des
plages de galets et, dans les cas des blocs les plus gros, des plages
appelées beachrock.
On a tendance à restreindre la plage à
l'estran, mais elle comprend aussi l'avant-plage (aussi appelée
avant-côte et où l'on trouve les avant-dunes, appelées
dunes par les vacanciers, qui fait partie de la zone infralittorale. Quoiqu'il
en soit, les plages s'orientent perpendiculairement à la houle
dominante.
8 - Longtemps les Etats ont chacun, selon ses
capacités, déterminé leur plateau continental. Ce n'est
qu'à la troisième conférence des Nations Unies sur le
droit de la mer tenue à Montego Bay en 1986 qu'une eu été
trouvée une solution, le limitant à 200 mille marin. C'est au
cours de cette conférence que fut signée la convention de Montego
Bay dite la constitution de la mer.
Les plages de sable fin sont les plus appréciées
des vacanciers. On peut distinguer les sables « blancs »
d'origine organique (reste squelettes et autres coquilles ou siliceux) des
sables « noirs » d'origine minérale ou volcanique.
La distinction ne doit cependant pas se faire uniquement sur la couleur, des
sables d'origine organique pouvant apparaître noirs s'ils sont
chargés en matières organiques, et des sables d'origine
minérale pouvant être clairs, selon le type de roche qui leur a
donné naissance9.
Les plages de l'Afrique centrale sont classées parmi
les meilleures du monde. C'est notamment le cas des plages de Kribi au
Cameroun, de Pointe Noire au Congo et de Libreville ou de Port-Gentil au
Gabon, paradoxalement elles sont très polluées.
Cependant, le problème ne vient pas
uniquement des marées noires. L'exploitation du pétrole se fait
presque toujours au prix de la pollution des zones concernées et au
détriment des populations autochtones, qui n'en perçoivent pas
les bénéfices.
Il est fréquent que des pétroliers
dégazent et nettoient leurs moteurs au large. Ainsi, des résidus
de pétrole dégradé s'agglomèrent et sont
déposés sur les rivages par le vent, les courants et les vagues,
sous forme de boules de goudron. Viennent s'y ajouter les fuites provenant des
activités de forage de puits de pétrole, de la manipulation du
pétrole et des produits pétroliers dans les ports et des
raffineries situées en zones côtières (Pointe-Noire,
Port-Gentil, Douala), ainsi que celles des vedettes et pétroliers.
D'où ce voeux du président du Conseil Economique et Social du
Gabon constatant la pollution sur la plage de Mayumba : « il
serait bon que nous prêtions attention à la pollution de nos
côtes par les hydrocarbures issus de l'exploitation
pétrolière. Ce qui est observé à Mayumba ne saurait
nous laisser indifférents car ce phénomène suscite
beaucoup d'inquiétudes auprès des populations ». Mais,
le président va plus en disant qu'une enquête sera ouverte pour
déterminer les responsabilités sur cette pollution et a
suggéré « de faire quelque chose qui oblige les
responsables pétroliers de faire en sorte que l'environnement de ces
côtes ne soit pas abîmé car les conséquences sont
nombreuses sur la santé des hommes » 10.
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