Section 2 : L'impact sanitaire
La pollution due aux hydrocarbures est source de plusieurs
maladies aussi bien respiratoires (paragraphe 1) qu'épidermiques
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les maladies respiratoires
Le pétrole tue. Le pétrole tue au double
niveau, aussi bien à l'exploitation qu'à la consommation. La
consommation de plus en plus élevée du pétrole de par le
monde constitue un risque pour la santé de la planète. La
canicule et aujourd'hui le combat pour les biocarburants en sont des
illustrations parfaites de ce phénomène. Cependant ne seront
abordées ici que les maladies liées à son exploitation.
a) La tuberculose
Le manque de protection effective de l'environnement par
les multinationales pétrolières cause du tort à
l'environnement (cf. chapitre 1) et aussi à la santé des
populations surtout environnantes. Au premier bon des accusés, les
maladies respiratoires : la tuberculose. La tuberculose est une maladie
infectieuse causée par le bacille de Koch. Cette maladie est
fréquente en Afrique centrale, surtout dans les zones
pétrolières.
Cela est dû à la présence dans ce minerai
(le pétrole) de certaines substances comme les oxydes d'azote, le
monoxyde de carbone et surtout le dioxyde de soufre également
très cancérigènes.
A cela s'ajoute la poussière des gros engins. En
effet dans certaines zones, pour faire évacuer leurs productions, les
multinationales pétrolières ont ouvert des voies, mais sans
pourtant les bitumées. Des milliers de camions citernes qui y circulent
nuit et jour, soulèvent de la poussière au mépris des
populations environnantes. Cette situation est surtout perceptible le long de
l'oléoduc Tchad / Cameroun. La poussière ne permet pas le
développement normal des plantes. Car la poussière ainsi
soulevée se dépose sur les feuilles, ce qui empêche la
photosynthèse nécessaire à tout le métabolisme de
la plante.
Ces substances et cette poussière sont
très nuisibles à la santé et elles atteignent
principalement les organes respiratoires (les poumons, le foie...). Ainsi, en
Afrique centrale et nomment dans les zones d'exploitation, on relève une
forte augmentation du taux de tuberculeux. Dans cette situation, les plus
touchés demeurent les femmes et les enfants. Le taux des tuberculeux est
de 385 de personnes au Gabon pour une population de moins de deux millions
d'habitants et de 283 en Guinée Equatoriale pour une population de moins
d'un million d'habitants. Au Cameroun, le taux des maladies respiratoires est
de 25 à 30% alors qu'il était de 20% dans les années
80.
C'est ce que, parlant de la toux sans indiquer le nom de
cette maladie, le député tchadien NGARLÉJY KOJI YORONGAR
affirme « les gens souffrent de la toux ». Cette situation
est devenue très préoccupante à tel point que monsieur
Noël NOUDJITOUDJI de la cellule Environnement et sécurité
routière du ministère tchadien des Infrastructures prédit
en disant qu' : « à la longue, la zone enregistrera
beaucoup de maladies pulmonaires, à la limite
cancérigène ».
En outre, le pétrole en affectant les eaux
côtières ainsi que les ressources qui y vivent, portent atteinte
à la santé de la population environnante. Car celle-ci tire
l'essentiel de sa subsistance des eaux, en consommant ces ressources, elle
consomme donc directement les substances sus évoquées. Les
poissons de mer à Pointe Noire par exemple ont un arrière gout
d'hydrocarbures.
b) Le cancer
Le cancer est une maladie encore male connue en Afrique
centrale, pourtant le nombre de cancéreux va en augmentant et on ignore
aujourd'hui les origines de cette maladie. Pourtant les hydrocarbures
polycycliques aromatiques font partie des premiers cancérigènes
connus.
On trouve en Afrique centrale par exemple les cas de cancer
d'estomac, de poumon, de foie et bien d'autres. Mais aussi le cancer de la peau
qu'on étudiera ci-dessous. Au Congo Brazzaville et notamment à
Pointe Noire, on relève 558 patients de cancer en 1999. Cette situation
devient encore plus alarmante à cause d'un accès limité
aux services de santé de base.
|