UNIVERSITÉ CATHOLIQUE
DE LOUVAIN
Faculté de Philosophie et Lettres
Département d'Histoire de l'Art et
d'Archéologie
Le Forum de Trajan à Rome
Templum Divi Traiani
État de la question et tentative
d'interprétation
Claire RICHARD
I. Commentaires et analyse
Promoteur : Marco CAVALIERI Mémoire
présenté en vue de l'obtention du titre de licenciée en
Histoire de l'Art et Archéologie
Année académique 2004-2005- Session de
septembre
Je tiens à adresser mes
plus sincères remerciements :
-à Monsieur Marco
Cavalieri, mon directeur de mémoire, pour son aide précieuse, ses
conseils avisés, sa gentillesse et sa disponibilité ;
-à Messieurs Philippe
Bragard et Raymond Brulet pour avoir accepté d'assumer la tâche de
lecteur ;
-à ma soeur
Hélène, pour ses conseils, ses relectures et son aide tout au
long de la réalisation de ce travail ;
-à mes parents ainsi
qu'à Kevin pour leur présence affectueuse à mes
côtés ;
-à mes futurs
collègues pour leur soutien permanent et tout particulièrement
à Joëlle pour avoir consenti à relire cette
étude ;
-enfin, à toute personne
ayant contribué, de près ou de loin, à la
réalisation de ce mémoire.
INTRODUCTION
I.
MÉTHODOLOGIE, CHOIX DU SUJET ET OBJECTIFS
Au cours de ce travail, j'ai tenté de mettre en
application les méthodes qui m'ont été enseignées
durant mes quatre années d'études universitaires en Histoire de
l'Art et Archéologie. Pour reprendre les propos de M. CAVALIERI, la
méthodologie employée s'apparente à une véritable
« philosophie de la recherche ». Je suis donc
partie des données tant historiques, archéologiques que
littéraires qui constituent pour tout archéologue la base de
l'interprétation. Il était impératif de les communiquer
clairement à mes lecteurs. Dans un second temps, j'en suis
arrivée à émettre des hypothèses. J'insiste sur ce
terme car ma volonté ici n'est pas d'établir
catégoriquement un fait, mais de tenter de rechercher le pourquoi et le
comment par des comparaisons et confrontations. Ma démarche vise
à avancer divers arguments en faveur de telle ou telle proposition. Le
but conclusif est d'apporter un essai d'explication sans pour autant
prétendre que cette étude est exhaustive.
En septembre 2003, dans le cadre d'un premier entretien avec
mon promoteur, j'ai émis le souhait de réaliser un mémoire
sur une thématique architecturale de l'Antiquité romaine, mon
domaine de prédilection. M. CAVALIERI m'a alors proposé
d'étudier la fonctionnalité du Forum de Trajan à Rome.
Toutefois, mes premières recherches sur le sujet m'ont permis de
comprendre combien la tâche s'avérait complexe. En effet, j'ai pu
constater que les investigations archéologiques toutes récentes
sur le terrain avaient radicalement bouleversé la physionomie et la
planimétrie des lieux. Je me sentais donc incapable d'étudier la
fonctionnalité d'un site sur lequel planait une somme d'incertitudes. Au
jour d'aujourd'hui, les études sont plutôt au stade des
constatations et communiquent les données sans pour autant en
réaliser une analyse approfondie. C'est donc sur ce point que j'ai
fixé mon sujet. Le problème majeur porte sur la localisation du
Templum Divi Traiani et Plotinae attesté par les sources
littéraires et épigraphiques. Le premier chapitre est
destiné à retracer l'historique de cette problématique.
Les fouilles réalisées dans le cadre du Grand Jubilé de
l'année 2000 ont engendré une révision
planimétrique essentiellement des deux extrémités du
Forum. L'attribution de la zone médiane étant relativement
sûre, j'ai limité l'objet de mon étude à l'analyse
des secteurs méridional et septentrional. Ce sujet,
développé dans le second chapitre, constitue la pièce
maîtresse de ce mémoire. Je n'ai pu me référer
qu'aux propos de R. MENEGHINI, en charge des dernières fouilles, et
à ses toutes récentes hypothèses de reconstitution. Par
conséquent, l'analyse de la limite sise au nord, dont le plan reste
indéterminé, est à prendre avec toutes les
précautions de circonstance. Enfin, j'ai tenu dans le dernier chapitre
à aborder la problématique initiale qui m'avait été
proposée : la fonctionnalité du complexe. La récolte
de la littérature archéologique sur le Forum a également
porté mon attention sur deux émissions monétaires
traditionnellement attribuées au complexe. Au regard des nouvelles
données, leur attribution est aujourd'hui à revoir. À la
fin de l'analyse de chaque secteur, j'ai donc tenu à soumettre des
propositions quant à leur représentation.
Si au départ, il me paraissait difficile de trouver un
fil conducteur pour présenter clairement le sujet, l'élaboration
de ce travail s'est finalement portée sur une question :
« Qu'en est-il du Templum Divi
Traiani ?
Pouvons-nous le localiser au sein du Forum
Traiani
sur la base du nouveau
plan ? »
Mon objectif est ici de réaliser un état de la
question pour ensuite essayer d'avancer des hypothèses ou d'infirmer
certaines attributions. Toutefois, le sujet demeure très
compliqué, j'ai donc tenté de l'aborder et de le soumettre au
lecteur avec la plus gandre clarté possible. À cette fin, je
joins à la version texte une annexe illustrative pour guider la lecture
et surtout en promouvoir la compréhension. Il en va de même pour
les termes en gras qui sont destinés à suivre la progression de
mon discours.
Au terme de ce mémoire, vous pourrez constater combien
la bibliographie sur le Forum de Trajan ne manque pas. Le recensement des
informations destinées à la constitution du dossier heuristique
ne s'est donc pas avéré trop complexe. Cependant, comme je l'ai
déjà souligné, les toutes dernières
découvertes datent de l'extrême fin du XXème
siècle. Or, la majorité de la littérature
archéologique est antérieure au Jubilé. Dès lors,
sa validité est entachée. Aucune monographie post-jubilaire n'a
encore été réalisée sur le sujet à ma
connaissance. L'essentiel de ce travail repose, par conséquent, sur des
données communiquées par des articles (essentiellement ceux de R.
MENEGHINI et E. LA ROCCA responsables du projet). Toutefois, dans le cadre d'un
voyage à Rome en novembre 2003, j'ai eu l'occasion de contempler de
visu le site archéologique du Forum Traiani. Grâce
à l'intervention de mon directeur de mémoire, le Deutsches
Archäologisches Institut m'a également ouvert ses portes pour
me permettre d'accéder à sa bibliothèque. Ceci m'a permis
de compléter mon fichier de documentation en ayant sous la main les
revues et monographies qui ne sont malheureusement pas conservées en
Belgique. Tant pour le choix des illustrations que la récolte des
informations, je n'ai donc pas rencontré de contraintes majeures.
Internet abonde de sites en lien avec notre sujet. Ils ont cependant
été utilisés avec toutes les précautions de mise
pour ce type d'outil documentaire. Les sites des universités, des
musées de même que de numismatique ont dès lors
été privilégiés tout particulièrement pour
leur crédit photographique. Leur consultation visait à offrir au
lecteur un recueil d'illustrations en couleurs pour rendre cet exposé
plus limpide. Je tiens seulement à noter que les figures 49, 92 et 148
sont très schématiques, mais essentielles à la
clarté des explications. Aucun ouvrage n'offrait une reproduction de
l'agencement des marbres pour le site nouvellement reconstitué.
Dans sa seconde partie, ce chapitre introductif vise à
plonger le lecteur dans l'atmosphère de l'époque avant d'entrer
dans le vif du sujet. Pour ce faire, il reprend une brève biographie de
Trajan ainsi que le cadre générale du Forum.
J'espère sincèrement avoir pu tout mettre en
oeuvre pour promouvoir l'intelligibilité du sujet bien que j'admette que
la tâche reste compliquée pour celui qui n'est pas
imprégné en permanence de la civilisation romaine. Pour conclure,
je souhaite de tout coeur que ce mémoire suscite un intérêt
auprès du lecteur.
Dossier heuristique
Cf. note sur philosophie de la
recherche
I. OBJECTIFS
État de la question
Terminologie
II. CONTEXTE HISTORIQUE
A. BIOGRAPHIE DE L'EMPEREUR TRAJAN1(*)
« Il est deux qualités que l'on attend
des empereurs d'exception : l'intégrité dans la paix, la
bravoure sous les armes et, dans les deux cas, la sagesse ; il y avait en
Trajan une si juste mesure des plus grandes vertus qu'il semblait en avoir
réalisé une association harmonieuse. »
Pseudo-Aurélius Victor, Abrégé des
Césars, XIII, 4
Traduction de M. FESTY
Le monument étudié date du
IIème siècle apr. J.-C. Nous sommes alors sous la
dynastie des Antonins. C'est essentiellement son second représentant
Marcus Ulpius Traianus qui domine le début du siècle
(98-117). Contrairement à ses prédécesseurs, Trajan n'est
pas un Italien pure souche, mais un provincial. Il est né le 18
septembre 56 apr. J.-C. à Italica dans le sud de l'Espagne
(Bétique-Andalousie). Son père du même nom, homo
novus de la famille des Ulpii, était déjà au
service de l'État sous l'empereur Vespasien. Il s'était
illustré principalement lors de la guerre de Judée (67-68).
Élevé donc par un général, Trajan débute sa
carrière politique en 74 comme magistrat mineur (vigintivirat
probablement comme triumvir monetalis) pour devenir ensuite
tribunus laticlavius de Syrie (75) puis de Germanie (77). Marié
à Pompeia Plotina depuis 78, il gravit ensuite les
échelons du cursus honorum. Quaestor en 81,
praetor en 87, il est alors promu au rang de légat d'Auguste en
Germanie sous Domitien (legatus legionis VII Geminae). Suivent alors
les fonctions de consul ordinarius (91), gouverneur de Germanie
(92-93) et enfin de Pannonie (95-96). C'est toutefois à la suite de sa
brillante victoire face aux Suebi de Germanie que le premier des
Antonins et remplaçant de Domitien, Nerva (96-98), le désigne
comme successeur (septembre 97). En fait, depuis ce dernier, la tradition
d'associer ses fils au pouvoir est abandonnée au profit d'une
désignation d'un successeur selon son mérite. Quelques mois plus
tard (1er janvier 98), Trajan partage le consulat avec son
père adoptif. Cependant, la même année, le 28 janvier 98,
Nerva décède. C'est alors son successeur attitré qui prend
les rennes de l'Empire. Trajan, encore en Germanie à ce moment, est
proclamé Imperator Caesar Nerva Traianus Augustus Germanicus.
Il faudra attendre septembre 99 pour qu'il fasse son entrée à
Rome comme Princeps. Dans le courant de son quatrième consulat,
il décide de protéger les frontières du Danube. Commence
alors le 25 mars 101 le premier conflit contre les Daces (peuple de l'actuelle
Roumanie). Toutefois, une seule guerre s'avèrera insuffisante. Une
seconde campagne débute le 4 juin 105. Entre-temps, après un
premier triomphe, l'empereur s'est vu octroyé le titre de
Dacicus (décembre 102). La fin du conflit est provoquée
par le décès du chef emblématique des Daces,
Décébale, à la fin de l'an 106. La Roumanie est
transformée en province romaine. L'empereur occupe également
l'Arabie nabatéenne en 105. Avant 106, Trajan se lance dans un vaste
projet d'embellissement des provinces, mais surtout de l'Urbs. Il
achève les projets de Domitien après avoir restauré les
monuments publics endommagés par les inondations du Tibre (fossa
Traiana) ou détruits par les deux incendies de 64 et 80 tels que le
Circus Maximus ou encore le Ludus Magnus. De retour à
Rome en 107, les richesses acquises grâce à la prise de la Dacie
(filons d'or) lui permettent de réaliser de grands projets
urbanistiques. Nous notons comme constructions à son actif
lesThermae Traiani (22 juin 109), l'Aqua Traiana (24 juin
109), ou encore la Naumachia Traiani (11 novembre 109), sans compter
une redéfinition du pomerium ainsi que le développement
du port d'Ostie. Nous pouvons également mentionner la restauration du
Temple de Venus Genitrix du Forum Iulium en 113.
Néanmoins, le monument le plus prestigieux d'entre tous reste sans
conteste le Forum Traiani dédicacé en 112-113 et ses
marchés. L'Imperator ne s'arrêtera toutefois pas à
la Dacie dans ses exploits militaires. En septembre/octobre 113, il prend route
pour affronter les Parthes (113-117), peuple hostile depuis plusieurs
générations. Il ne reviendra jamais vivant à Rome.
L'année suivante (114), le Sénat et le peuple romain
décident de lui accorder un titre honorifique, celui d'Optimus.
Il est alors lié directement à sa divinité protectrice
Iupiter Optimus Maximus. Sa titulature est caractérisée
par l'appellation d'Optimus Princeps. Le conflit parthe est
marqué par la prise de la ville d'Antioche le 7 janvier 114. Trajan
poursuit sa progression dans les territoires orientaux en s'opposant à
l'Arménie avec l'occupation de Satala en 114. Il entame l'année
suivante une expédition en Assyrie et en Mésopotamie. Nous sommes
alors en l'an 116 et l'Empire connaît son extension maximale. Un an avant
son décès, le 21 février 116, son titre de
Dacicus est doublé par celui de Parthicus. Enfin, le
9/11 août 117, gravement malade, l'empereur décède à
Sélinonte en Cilicie alors qu'il faisait route vers Rome (son
décès serait dû à une crise d'apoplexie). Son
successeur adopté en 117 (le 7 août seulement ?) et
petit-neveu, Hadrien, devient alors le nouveau Princeps. Son
avènement marque le retour d'une politique de repli territorial tout en
consolidant les frontières. Après son incinération en
Cilicie, les cendres de Trajan sont ramenées triomphalement à
Rome pour être déposées dans le socle de la Colonne Trajane
qui devient alors son monument funéraire. L'empereur-soldat est
maintenant devenu un divus.
Si nous tentons à présent de cerner la
personnalité de l'Optimus Princeps, il est clair qu'elle est
marquée par une forte volonté d'impérialisme. Ce n'est pas
pour rien si les prises de la Dacia, de la Parthia, de
l'Armenia ou encore de la Mesopotamia se retrouvent sur son
tableau de chasse. Son souhait est d'étendre indéfiniment les
frontières de l'Empire (et indirectement les routes commerciales)
à l'image d'Alexandre le Grand, son modèle charismatique. S'il
embrasse la vie militaire, c'est essentiellement par tradition familiale. Sous
les ordres de son père comme tribunus militum pendant une
dizaine d'années, l'empereur avait acquis une expérience
militaire solide. Ses qualités de général sont à
l'origine de ses réussites d'expansionnisme. À la veille d'une
probable guerre civile engendrée par les déboires de Domitien
(monarchie absolue), Trajan semble être le seul, par le prestige
militaire qu'il avait déjà acquis en Germania, à
pouvoir mater la révolte et rétablir l'ordre en ayant la main
mise sur un exercitus bien entraîné. Ce n'est pas par
hasard dès lors si Nerva le désigne comme successeur, et nous
considérons traditionnellement que son court règne n'a fait que
préparer celui de Trajan. Celui-ci s'entoure aussi d'une administration
impériale solide. La rupture politique avec le dernier des Flaviens est
dès lors entérinée. L'Empire entre dans une aire de
prospérité avec les Antonins qui règneront sur Rome
pendant plus d'un siècle (96-192). Pour cerner d'autant mieux le
personnage et dresser son portrait, il est intéressant de prendre
connaissance des propos de Dion Cassius (Histoire Romaine, LXVIII, 6)
(II-IIIème siècle apr. J.-C.).
« Car Trajan brillait au plus haut degré
par sa justice, par son courage et par la simplicité de ses moeurs. Il
avait le corps robuste (il était âgé de quarante-deux ans
lorsqu'il parvint à l'empire), en sorte qu'il supportait autant que
personne toutes les fatigues ; une âme vigoureuse, en sorte qu'il
était exempt et de la fougue de la jeunesse et de la lenteur de la
vieillesse. Bien loin de porter envie à quelqu'un ou de l'amoindrir, il
honorait tous les gens de bien et il les élevait en
dignité ; aussi ne redoutait-il et ne haïssait-il aucun
d'eux. »
Traduction d'E. GROS et V. BOISSÉE2(*)
Ce passage, tout comme l'extrait précité du
Pseudo-Aurélius Victor (IVème siècle apr.
J.-C.), reflète une image positive de l'empereur dans
l'Antiquité. Trajan a su acquérir l'approbation populaire par sa
proximité, sa simplicité et sa modération (à
l'inverse du dominus et deus). Il cherche avant tout à
faciliter la vie des Romains en modernisant les infrastructures. Grand
bâtisseur, il favorise les travaux d'utilité publique, son
ambition étant de renforcer un sentiment national (on ne dénote
aucun palais à son actif contrairement à Domitien et sa demeure
palatine). Outre ses qualités de stratège, il fait figure d'homme
parfait désireux de conserver une certaine stabilité familiale,
mais surtout politique (en apparence du moins) : respectueux des
magistratures et traditionaliste, il renforce le rôle du Sénat. Il
offre, par conséquent, un bel exemple à la population romaine.
Conquérant certes, mais il est aussi un pacificateur et un civilisateur
des territoires conquis. Sa gestion du pouvoir sur dix-neuf années
paraît exemplaire et les sources ne cessent de tarir d'éloges
à son égard (par exemple des contemporains comme Tacite ou Pline
le Jeune dans le Panégyrique de Trajan). Surnommé
« le meilleur des princes », il est entouré d'une
auréole divine et considéré comme le représentant
de Jupiter. Nous parlons alors d'apogée pour cette époque ou pour
reprendre les propos des Anciens de « Saeculum
Traiani »3(*).
B. TOPOGRAPHIE ET CADRE
GÉNÉRAL DU FORUM TRAIANI
Pour fixer les bases d'une bonne compréhension de ce
qui va suivre, il convient de présenter brièvement la
configuration des édifices environnants au monument étudié
ainsi que leur cadre chronologique. Après avoir pu visualiser le
quartier à l'époque de Trajan, nous aborderons le Forum
éponyme et ses différentes composantes. Ceci nous permettra une
mise au point terminologique et l'établissement de l'orientation des
structures.
ANALYSE TOPOGRAPHIQUE4(*) (fig. 1)
En 106 apr. J.-C., au lendemain de la victoire dace, Trajan
commande la construction d'un grand complexe architectural : le Forum de
Trajan (1). Le maître d'oeuvre des lieux est un architecte originaire de
Syrie avec lequel l'empereur collabore depuis le début de son
règne : Apollodorus de Damas. Le site archéologique
occupe aujourd'hui le complexe dénommé Fori
Imperiali englobant le Forum Iulium, le Forum
Augusti, le Templum Pacis, le Forum Transitorium et le
Forum Traiani. Ce dernier jouxte la Via dei Fori Imperiali
partant du Colisée pour rejoindre la Piazza Venezia. L'aire
antique se développait, quant à elle, de la croupe qui relie
l'Arx Capitolina et le collis Quirinalis vers la zone
comprise entre la Subura et le Forum Romanum.
Avec chaque Forum, nous franchissons une nouvelle étape
chronologique. L'élaboration de l'ensemble des Forums Impériaux
s'échelonne grosso modo entre le milieu du Ier
siècle av. J.-C. et le premier quart du IIème
siècle après J.-C sur plus de cent septante ans.
Iulius Caesar, le premier, avait implanté son
Forum (5) sur un territoire s'étendant vers le Campus Martius.
D'immenses travaux s'étaient avérés nécessaires en
raison de l'encombrement du Forum Romanum. De plus, Rome restait une
vieille ville et il devenait primordial de lui redonner un caractère
prestigieux. César est donc à l'origine de la propagation
urbanistique dans ce secteur. Préalablement, des constructions
républicaines appartenant à des particuliers devaient l'occuper.
Le terrain faisant dos à la Curia est acquis en 54 av. J.-C.,
pour répondre probablement au théâtre de son adversaire
Pompée précisément au Champ de Mars. Le complexe est
voté en 48 (bataille de Pharsale) et consacré en 46 av. J.-C. Il
semble cependant qu'il est inachevé à cette date et qu'il a connu
de nombreuses restaurations (notamment d'Auguste et de Trajan pour le
Haut-Empire). Le Forum se compose d'une place portiquée de forme
rectangulaire avec en son centre l'Equus Caesaris. Dans l'axe, le
Temple de Venus Genitrix domine. Ensuite, Octave
décide d'entreprendre la construction du second complexe (2). Son but
est d'édifier au fond de son Forum un temple en l'honneur de Mars
Ultor pour se venger de l'assassinat de César. L'idée est
émise dès 42 av. J.-C. (bataille de Philippes), mais le groupe
n'est inauguré qu'en 2 av. J.-C. Perpendiculairement à son
prédécesseur, il présente une place portiquée
quadrangulaire bordée de deux hémicycles. Une statue
équestre se trouve au centre et le Temple de Mars occupe le fond de
l'area forensis. Il faudra attendre plus d'un demi siècle pour
la construction du groupe suivant. Il s'agit du Templum Pacis (4)
considéré comme le « Forum » de
Vespasien. La construction a été
programmée entre 71 et 75 apr. J.-C. au terme du conflit victorieux
contre les Juifs. Le site plus en recul vers la velia était
à l'origine séparé du groupe augustéen par
l'argiletum. Il a été édifié sur un ancien
macellum. Nous détenons peu d'informations quant à sa
physionomie. À l'observation de la Forma Urbis Romae, il devait
se composer d'une cour entourée de portiques dont l'accès se
faisait par un propylée. Elle devait être agrémentée
d'un vaste jardin traversé par six canaux d'eau. Au sud, une salle
absidiée vouée à Pax est entourée de
dépendances. Il semblerait que l'une d'entre elles soit destinée
à la conservation du plan en marbre sévérien. Le dernier
des Flaviens, Domitien, vient ensuite combler le terrain laissé libre
entre les groupes augustéen et flavien. Toutefois, à sa mort, le
projet n'a pas abouti et le site n'est inauguré qu'en 97 apr. J.-C. sous
Nerva. Le Forum (3) est installé sur
l'argiletum. En raison de l'étroitesse des lieux, la place est
ici bordée de colonnades en ressaut et non de portiques. Le tout
constitue un espace de transition entre ses trois homologues impériaux,
d'où la dénomination de Forum Transitorium. Un temple
dédié à Minerve tourne le dos à la Subura.
Finalement, Trajan vient apporter la touche finale à
l'ensemble. Sur la base des estampilles, la construction des Marchés
aurait précédé celle du Forum (début du
IIème siècle apr. J.-C.). L'architecte est
également Apollodore de Damas. Le tout s'organise en plusieurs terrasses
de forme concave agencées sur la pente de la colline du Quirinal. Elles
viennent ceindre l'hémicycle oriental du Forum. Dans le même
alignement, les deux structures sont séparées par une rue. Les
Marchés se composent d'un ensemble de boutiques, de salles de
réunion ou de bureaux agencés de part et d'autre de la Via
Biberatica. Leur but est essentiellement commercial.
Pour compléter cet environnement, l'Optimus
Princeps y ajoute le Forum Traiani (1). Le dernier des
Fora s'insère dans l'angle formé par les complexes
césarien et augustéen. Auparavant, le site devait être
occupé par des constructions (habitations, tabernae)
d'époque républicaine. Toutefois, il semble que sous l'Empire
Trajan n'est pas le premier à opérer dans le secteur. En effet,
nous notons une intervention de Domitien qui avait déjà
oeuvré pour le Forum Transitorium voisin. Poussé par ses
ambitions architecturales, l'empereur flavien aurait préparé le
terrain en nivelant la selle entre les deux massifs rocheux du Capitole et du
Quirinal. Cependant, son projet est interrompu. Trajan, dans les
premières années de son règne, ne poursuit pas tout de
suite l'oeuvre entamé par Domitien. De fait, des affaires le retiennent
à l'étranger. Ce n'est donc qu'au terme du conflit dace en 106
apr. J.-C. qu'il se lance dans ce vaste projet urbanistique. La construction,
confiée à Apollodore, débute au lendemain de sa victoire
triomphale. C'est précisément les butins ramenés de
Roumanie qui ont permis le financement du monument (ex manubiis).
L'édifice est terminé définitivement sous Hadrien, vers
l'an 128. Les Fasti Ostienses nous indiquent que l'inauguration a eu
lieu le 1 janvier 112 apr. J.-C. pour le Forum et sa Basilique et le 12 mai 113
pour la Columna Traiana.
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DU FORUM TRAIANI (fig. 2)
Trajan réalisa un complexe monumental aux proportions
énormes : plus de 255 m de long et 170 m de large. Il peut
être subdivisé en six parties : l'aula, l'area
forensis, la Basilica Ulpia, la Columna Traiana, les
Bibliothèques et l'entrée. Au cours de ce présent travail,
nous considèrerons que l'aula se situe au sud et
l'entrée au nord.
o L'aula (1) occupe la zone de
transition entre l'area forensis au nord et le portique du Forum
Augusti au sud. Il s'agit d'une salle à ciel ouvert entourée
de portiques sur trois côtés. Elle fait environ 28 m de long pour
24 m de large. Elle est devancée au nord par une galerie. Sa fonction
reste indéterminée.
o Le terme d'area forensis (2)
désigne la place du Forum (jusqu'à 110 m de long et 85 m de
large). Elle est entourée au nord par la Basilica, au sud par
l'aula et à l'est comme à l'ouest par des portiques qui
donnent accès aux hémicycles. En son centre, un socle est
destiné à supporter l'Equus Traiani, la statue
équestre de Trajan.
o La Basilica (3) tire son nom
d'Ulpia du nomen de Trajan, Ulpius.
Positionnée perpendiculairement à la place, elle est
formée d'une nef principale et de quatre nefs latérales. Elle se
termine aux extrémités par deux absides. La façade est
divisée en trois avant-corps. Il s'agit de la basilique la plus grande
qui ait jamais été construite à Rome. Elle mesure 170 m de
long avec les absides et 60 m de large. Dans ce lieu se déroulent des
activités judiciaires et commerciales.
o Édifiée entre la Basilica et les deux
Bibliothèques, la Columna Traiana (4) est
l'une des composantes essentielles du Forum. Elle est aussi le seul
élément pratiquement intact. Sa hauteur globale est d'environ
42-43 m. Après la mort de Trajan en 117 apr. J.-C., elle deviendra son
monument funéraire. Elle occupe un péristyle étroit de
forme rectangulaire.
o Les deux salles jumelles disposées en
vis-à-vis sont identifiées comme des Bibliothèques
(5). Il s'agit de pièces rectangulaires de 20 m de long pour 15
m de large.
o L'entrée (6) probable se
localiserait au nord. Il pourrait s'agir selon R. MENEGHINI d'un
propylon octostyle.
Contexte vie de Trajan
Présentation générale du forum de
Trajan
CHAPITRE I. HISTORIQUE D'UNE
PROBLÉMATIQUE
I.
LE PLAN
A. LES ESSAIS DE RECONSTITUTION AU REGARD
DES DONNÉES ARCHÉOLOGIQUES
Au cours des sièclesDe tous temps, de nouvelles
reconstitutions planimétriques du Forum de Trajan n'ont cessé
d'apparaître5(*). En
effet, d'abord assez restreinte autour de la Columna Traiana, la zone
archéologique d'abord assez restreinte autour de la Columna
Traiana, s'est amplifiée agrandie progressivement grâce
à de nouvelles investigations sur le terrain. Des venant ainsi donner
une nouvellemodifications permanentes sont alors apportées physionomie
au plan et la physionomie du complexe est sans cesse revue. Deux zones
stratégiques posaient posent particulièrement
problème : les deux extrémités du Forum. De fait, le
coeur historique de Rome ne s'est pas arrêté de vivre avec Trajan
et des édifices postérieurs (fig. 3) se sont implantéss
suren le secteur septentrionalces lieux. Le secteur septentrional, s'est vu
agrémentéil s'agit plus précisément de l'actuel
Palazzo della Provincia e della Prefettura (le Palazzo
Valentini-Zambeccari) situé sis entre les églises Santa
Maria di Loreto et Santissimo Nome di Maria. Quant àDe
même, la limite méridionale, ainsi qu'une partie de la place du
Forum, elle supportait également des constructions postérieures
avant les récentes fouilles, et principalement, avant les
récentes fouilles, un espace vert entre la Via Alessandrina et
la Via dei Fori Imperiali. Les investigations archéologiques
limitées jusqu'alors restreintes dans ces secteurs ont doncavaient
permis l'élaboration d'hypothèses allant vers des essais de
reconstitution progressive du groupe trajanien, aujourd'hui totalement remises
en question.
Tout d'abord, à partir de vestiges
archéologiques et de données numismatiques, les études les
plus anciennes situent l'entrée du Forum est
située, par les études les plus anciennes, au sud du complexe,
.c'est-à-dire qu'elle donnait L'accès au Forum Traiani
se faisait donc du côté du Forum Augusti (fig. 4). Elle
Il est décrite par G. GATTI comme un arc triomphal à une
entrée fornix inséré dans ce qu'il appelle un
murus marmoreus (mentionné sur la base de cette mention dans
des documents de 1263) de forme courbe, peu profonde, et convexe vers
l'extérieur. A. BARTOLI, en 1924, pensait, quant à lui, à
un mur rectiligne. Il utilise alors des gravures de la Renaissance pour
établir la reconstitution (fig. 5) d'une colonnade en ressaut avec
ornée d'une frise d'Amours, de lions et de griffons (Ghirlandaio,
Spoglia Christo et Simone del Pollaiolo, il Cronaca6(*)). Le tout semblable au
schéma décoratif des Colonnacce du Forum
Transitorium. Puis, J. E. PACKER vient flanquer à cet arc
principal deux arcs secondaires par volonté d'harmonisation
planimétrique avec la façade de la Basilica
Ulpia. ; Iil accentue ainsi le caractère monumental
de l'accès au complexe7(*).
Ensuite, la partie centrale du complexe (fig.
4) ne semble pas poser susciter énormément de controverses.
L'area forensis, de forme rectangulaire, est entourée au nord
par la Basilica Ulpia, au sud par la pseudoprétendue
entrée principale, et à l'est comme à l'ouest par des
portiques qui donnent accès aux deux hémicycles. Des incertitudes
subsistaient cependant sur la statue équestre en bronze de Trajan,
l'Equus Traiani situé traditionnellement , qu'on situait au
centre de la place. On ne peut s'en faireSon existence est attestée par
des une idée qu'en observant les monnaies de l'époque8(*). Centrées sur les arcs de
la Basilica, quatre allées d'arbres devaient entourer la
statue9(*). L a
Basilica Ulpia vient se pPositionnerée perpendiculairement
à la place. Elle, la Basilica Ulpia est
formée d'une nef principale et de quatre nefs latérales et , elle
se termine aux extrémités par deux exèdres. Les
incertitudes majeures concernent sonporte sur son
élévation10(*). Derrière cet édifice, la
Columna Traiana, très bien documentée
et étudiée, est entourée par les deux
bibliothèques latine et grecque.
Enfin, depuis le XVIème siècle
déjà, un temple étaiton avait
incorporé au Forum. Les études l' un temple
inséraienté dans un temenos au nord du complexe11(*). Cette idée est
liée à la découverte de vestiges au caractère
impressionnant. E, en 1534, à proximité de l'église
Santa. Maria di Loreto et du palais Valentini, deux
fûts de de ux colonnes monolithes de proportions énormes en granit
gris du Mons Claudianus (1,90 m de diamètre et 14 m de
hauteur/50 pieds) ont été exhumés. Dèés
lors, selon basant essentiellement sur un passage de l'Historia
l'Histoire Augusta Auguste (Hadrien, 19XIX,
9)12(*), Pirro P. LIGORIO
et Bartolomeo. MARLIANO l'ont associé ces structures architecturales au
pronaos d'un temple, créant ainsi une terminaison monumentale
face à la Columna Traiana. De plus, la découverte en
1695, sous l'église San. Bernardo (qui précède
SantissimoS. Nome di Maria), d'une première épigraphe
attribuant à Hadrien la dédicace d'un Templum Divi
Traiani venait renforcer cette hypothèseinterprétation.
Ainsi, au début du XXème siècle, R. LANCIANI
soumet l'hypothèse de d'apposersituer cette inscription sur le fronton
du temple colossal. Tout d'abord, lLes études positionnèrent,
tout d'abord, l'édifice dans un péribole quadrangulaire.
Toutefois, à la suite à sesd'investigations menées entre
1902 et 1904, G. GATTI réalise une nouvelle planimétrie optant
pour une cour en fer à cheval (fig. 6): un temple de grande ampleur
octostyle, périptère sine postico (semblable au
Temple de Mars Ultor dans le u Forum d'Auguste),
s'insèreé entre deux portiques en arc de cercle
(temenos). Cependant, Mais il prévoit, cependant un
accès au Forum par le Campus Martius via deux passages
latéraux. Cette reconstitution est liée à la
découverte , sous le Palazzo Torlonia, d'un tronçon de
voie légèrement incurvé bordant un quartier
d'insulae du IIème siècle (fig. 6, 6), le
long de la Via Lata, sous le Palazzo Torlonia. Cette
hypothèse semblait être confirmée par les monnaies de
l'époque et concorder avec un fragment de la Forma Urbis Romae
qui signalait signale trois colonnes partant de l'angle nord-ouest de la
Bibliothèque occidentale : elles appartiendraient
subséquemment dès lors au portique du temenos. D'autres
vestiges architectoniques ont également été mis au jour,
on peutnous pouvons noter notamment un fragment de fût de colonne en
granit (8 m de long) retrouvé en 1836, mais aussi un chapiteau colossal
(plus de 2 m de haut) lors des fouilles de 1865-1866 à proximité
du Palazzo Valentini.
Par conséquenceconséquent, avant les
dernières investigations sur le terrain programmées dans le cadre
du Jubilé, la physionomie du Forum Traiani, incertaine sur bien
des points, s'arrêtait au plan général
référentiel établi par I. GISMONDI en 1933 (fig. 4).
Partant de toutes les recherches, les études et les hypothèses
avancées, il en est arrivé à un schéma
planimétrique qui seraa, d'ailleurs, été utilisé
pour la réalisation de la maquette de la Rome antique au Museo della
Civiltà Romana (E.U.R.).
B.
SA NOUVELLE PHYSIONOMIE
D'autres explorations, et particulièrement la grande
campagne de recherches réalisée en vue du Grand Jubilé de
l'année 2000, ont apporté un nouveau visage neuf au Forum
Traiani. En effet, grâce à de nouvelles précieuses
données archéologiques, les archéologues et
particulièrement R. MENEGHINI en charge du projet sont
arrivés à l'élaboration d'un tout nouveau plan. Ils
changent ainsi radicalement la physionomie du dernier des Fora
Imperialia, se basant maintenant sur de véritables évidences
archéologiques. Ce sont principalement les deux limites
problématiques du complexe qui ont vu leurs reconstitutions
modifiées.
Dans un premier temps (1991-1995), R.
MENEGHINI concernant se penche sur le Templum Divi Traiani et sa
situation énigmatique dans le secteur septentrional (fig. 7)13(*),R. MENEGHINI. Il a
souligneé tout d'abord la présence de quatre structures sous le
Palazzo Valentini (PV1-PV2-PV3-PV4). Il a réaliseé
également une série de carottages sur le pourtour et dans la cour
du Palazzo (S1-S2-S3-SA-SB-SC-SD). Il en revient ensuite à des
structures découvertes par C. AMICI en 1982 :: dd'une part, un le
mur de fondation en blocs de péperin de l'époque de Trajan (f5),
il devait soutenir le mur de délimitation de la cour de la Columna
Traiana et marque donc la limite du Forum ; d; d'autre part, les
fragments de trois structures murales partant du mur septentrional de la
bibliothèque Bibliothèque occidentale (a-b-c), ces
dernières marquent donc la présence d'une structure
adossée à la bibliothèque « salle de
lecture » (simples pilastres internes d'une construction unique pour
C. AMICI C. ou division en trois espaces pour R. MENEGHINI). Enfin, il
découvre, sous l'église Santissimo Nome di
Maria, trois murs (A-B-C) : il les identifie comme faisant partie
d'un système de cage d'escaliers donnant accès à au moins
un étage de la bibliothèque Bibliothèque orientale. Par
souci de correspondance planimétrique, il place le même
schéma à l'extrémité de son
homologuebibliothèque occidental (ce qui semble, par ailleurs,
concorder avec le mur c).
Dans un second temps (1997), R. MENEGHINI en
arrive à établir des constatations troublantes14(*). Tout d'abord, certaines
structures murales (PV7) sont légèrement désaxées
par rapport à celles du Forum (f5). Ensuite, il note une
différence de niveau avec le cortile. En effet, on peutnous
pouvons noter une altitude de 15,15 m au-dessus du niveau de la mer au centre
du périmètre identifié comme celui du Templum
(PV7) alors qu'au centre de la cour u péristyle de la Colonne, on est
à 17,25 m. À partir de ces différents résultats, il
en arrive à la conclusion suivante : la topographie de la zone au
nord de la Colonne Trajane se déploie sur trois terrasses relativement
étroites créant une dénivellation d'environ 2 m par
rapport à la cour de la Columna. Il semble également que
les conclusions de G. GATTI ne tiennent pas car le cheminement de la route est
incertain (fig. 6,6) et la structure courbe doit correspondre à une
exèdre d'habitation15(*), peut-être à un
balneum16(*)
ou à un nymphée17(*) . Il conclue alors en précisant qu'il n'existe
donc pas de structures monumentales capables de soutenir un temple colossal, m.
Mais qu'au contraire, le secteur semble, à l'époque, être
occupé par un quartier d'habitation qui se déploie sur une
série de terrasses. Il en vient donc à faire tomber toutes les
hypothèses préalablement établies depuis LIGORIO et
MARLIANO. La question étant est de savoir maintenant où situer le
Templum Divi Traiani attesté par les sources littéraires
et épigraphiques et que faire des colonnes de granit gris. Il en arrive
alors à cette proposition : « L'unica soluzione
possibile appare quella di un ribaltamento dell'accesso al colonnato che non
sarebbe più da identificare con la facciata di un tempio in cui si
entrava da sud bensì come un monumentale propileo di accesso da nord al
complesso basilica-biblioteche e, in definitiva, all'intero foro. [...] Il
tempio del Divo Traiano si sarebbe dunque presentato, secondo questa prima
ipotesi, come una sorta di <edicola-tempio> ricavata all'interno del
pronao di accesso al foro dal Campo Marzio » 18(*) (fig. 8). Toutefois, à
ce moment, les évidences archéologiques concernant l'autre
extrémité du Forum manquent., Iil avance ainsi une autre
hypothèse : pourrait-on ions-nous alors placer le Templum Divi
Traiani au sud, en face de la Basilica Ulpia (fig. 9)?
Dans un troisième temps, une grande campagne de
fouilles (1998-2000), mise en oeuvre à l'occasion du
Grand Jubilé de l'année 2000, a donné une
nouvelle image aux Fori Imperiali et tout particulièrement au
Forum de Trajan19(*). De
fait, la zone occupée alors par un jardin a été
dégagée et a mis au jour des données archéologiques
inattendues et de la plus haute importance pour la compréhension du
secteur méridional. Ce dernier s'est vu attribué une physionomie
radicalement opposée aux propositions émises jusqu'alors. C'est
ainsi que la seconde hypothèse de R. MENEGHINI a dû notamment
être revue, mais également toute la fonctionnalité du
complexe.
Les recherches de R. MENEGHINI ont confirmé la
présencen'ont pas remis en cause la présence probable au nord
d'un propylée. Il pourrait s'agir d'(un pronaos octostyle fait
de colonnes de granit gris), d'environ 22 à 30 m de hauteur et
constituant l'entrée principale de Forum Traiani du
côté du Campus Martius. La fosse de fondation de
l'Equus Traiani a été retrouvée. et il
est intéressant de souligner qu'elleElle ne se situe pas exactement au
centre de l'axe majeur de l'area forensis, mais que la statue
était décalée vers le sud. Enfin, les opérations
menées dès 1999 dans le secteur méridional du Forum
avaient comme objectif premier de dégager la zone occupée par un
jardin, comprise entre la Via Alessandrina et la Via dei Fori
Imperiali (fig. 10). Ces investigations ont permis de mettre en
évidence deux points majeurs.
Le premier concerne le mur de fermeture du
Forum site du côté du Forum d'Auguste (fig. 11). Les vestiges ont
révélé la présence non pas d'un simple mur, mais
d'une salle large d'une dizaine de mètres recouverte d'une voûte
en berceau. Il s'agit d'une galerie bordant la limite méridionale sur
toute la largueur du complexe. Cependant, la structure ne suit pas une
progression circulaire, contrairement au plan de I. GISMONDI, mais est
subdivisée en trois parties : les deux sections latérales
rejoignent la partie centrale en angle obtus. Les deux ailes
collatérales présentent un schéma architectonique, du
côté de la place, similaire à celui proposé par A.
BARTOLI : pour chaque segment, six colonnes en ressaut portent un
entablement en saillie. La section médiane forme un avant-corps
octostyle de dimensions colossales, semblable au schémaà
l'apparence de la nouvelle entrée de côté du Campus
Martius. R. MENEGHINI y place une couverture en fronton par souci de
symétrie avec l'entrée septentrionale et pour exalter
l'accès de la salle arrière., mais Cependant, elle est purement
hypothétique.
Le second point porte sur la
zone comprise entre le Forum Traiani et le Forum Augusti
(fig. 12). Celle-ci est occupée par une cour de plan rectangulaire
(13,40 m X 18 m)venant s'accoler à l'exèdre occidentale du
portique du Forum augustéen. Cette aula est entourée
d'un étroit portique voûté en berceau sur trois
côtés et soutenu par desde colonnes de cipolin et des chapiteaux
corinthiens sur trois côtés. Deux allées débouchent
sur le Forum d'Auguste. Le sol est pavé de cipolin et
portasanta. La partie centrale se situe à un niveau
inférieur d'environ 1 m par rapport au portique. Son pourtour comporte
une plinthe de marbre blanc et une inscription en bronze de 15 cm de
profondeur. Celle-ci fait mention de la titulature de Trajan de son vivant et
offre ainsi un élément chronologique (terminus ante
quem). Il n'existe pas de possibilité d'accès, comme des
marches, entre les deux niveaux. Cette cour en contrebas, dallée de
marbre blanc, est surmontée par une niche insérée dans le
mur du fond.
Dès lors, aux vues de l'élaboration de ce
nouveau plan, R. MENEGHINI propose une reconstitution en trois dimensions (fig.
13). Toutefois, la problématique du Templum Divi Traiani
retrouve ici un regain de faveur. Où le situer ? Comment
interpréter ces nouvelles découvertes ? Faut-il voir dans
cette aula méridionale une fonction cultuelle ? Faut-il
rechercher un temple répondant à un schéma canonique ou
faut-il élargir le concept ? Partant de cette nouvelle physionomie
du Forum Traiani, voici bien des questions auxquelles il faudra
essayer d'avancer des hypothèsesfaudra tenter de répondre.
II. REMARQUES
PRÉLIMINAIRES
A. UNE AUTRE HYPOTHÈSE
En dépit de ces nouvelles données
archéologiques, J. E. PACKER
maintient, dans un article récent, la possibilité de
situer le Templum Divi Traiani derrière la Colonne
Trajane20(*).
D'après lui, le nombre de colonnes de granit découvertes sur le
site s'élève à environ 2921(*). Or un propylée, en l'occurrence un octostyle
dans notre cas, ne peut contenir un nombre aussi élevé de
colonnes. Il faut donc les rattacher à un temple colossal. De plus, il
note que les données apportées par R. MENEGHINI - - absence de
structures pouvant appartenir à un podium, zone occupée
par un quartier d'habitation - n'entravent en rien la probabilité d'un
prolongement du Forum vers le nord. De fait, il argumente notamment en
signalant que , contrairement aux propos de son collègue, les murs PV7 a
(percé d'une porte) et b (fig. 14), contrairement aux propos de son
collègue, sont bien alignés perpendiculairement à l'axe du
Forum et qu'ils sont similaires à ceux des
bibliothèquesBibliothèques. IlIl prolonge son argumentation en
identifiant les murs PV7 comme des « internal substructures of the
temple podium »22(*) : « this podium [...] will have
had a series of barrel-vaulted chambers connected by doors like the one that
survives»23(*).
Les deux murs indiqueraient, également, la distance (23 pieds) qui
séparait les composantes de la colonnade interne qu'ils
supporteraient24(*). Mais
comment placer une construction colossale sur un terrain formé de
terrasses ? Cette interrogation ne semble pas le perturber. En effet, pour
J. E. PACKER, la dénivellation d'environ 2 m correspondrait au niveau de
sol où se pose le podium. Il en vient donc à proposer un
nouvel essai de reconstitution (fig. 15-16-17).
Toutefois, il semble difficile de soutenir une telle
hypothèse. Il m'est impossible ici de confirmer ou d'infirmer que si ces
structures PV7 suivent l'alignement du Forum ou sont d'époque
trajaniennee. En supposant qu'elles le sont, nous sommes en présence de
colonnes de granit de 50 pieds, c'est-à-dire 14,70 m de haut, et d'un
chapiteau de 2,12 m de hauteur, ce qui laisse présupposer un temple
colossal (ce que J. E. PACKER ne remet pas en cause). Mais d'aussi importantes
proportions nécessiteraient alors de puissantes substructures. Or les
fragments de mur découverts ne sont pas assez larges pour remplir cette
fonction et supporter un tel poids., R. MENEGHINI nous mentionne qu'ils ne sont
épais que de quelques dizaines de centimètres25(*). De plus, dans l'optique des
Romains, un temple doit connaître une position dominante à
l'instar du Temple de Mars Ultor. Tout au contraire, dans sa
reconstitution, J. E. PACKER insère l'édifice dans un
temenos sis à un niveau inférieur par rapport au reste
du complexe. L'espace est aussi relativement exigu, ce qui vient entraver la
visibilité du temple. On est alors en droit de se demander si les
arguments avancés par J. E. PACKERce dernier tiennent
réellementsont vraiment fondés.
B. QUELQUES HYPOTHÈSES À
ÉCLAIRCIR
Parmi d'innombrables hypothèses émises sur le
complexe trajanien, certaines sont particulièrement pertinentes et
demandent un éclaircissement nécessaire pour une bonne
compréhension de ce qui va suivre. Deux problématiques portant
sur la Columna Traiana sont tout
particulièrement intrigantes.
Édifiée entre la Basilica et les
bibliothèquesBibliothèques, la Columna Traiana
est l'un des monuments majeurs du Forum. Le début du
XXème a vu naître autour d'elle toute une controverse.
La construction a été inaugurée le 12 mai 113, soit un an
après l'inauguration du Forum, le 1er janvier 112. Ces dates
nous sont mentionnées par les Fasti Ostienses. , de plus,
Ccelle de la colonne nous est confirmée également par la
titulature de Trajan dont communiquée par l'inscription fait mention.
Haute d'environAvec ses 30 m de hauteur, (100 pieds romains soit 29,65 m), le
fût, selon l'épigraphe sur du le socle, nous indique qu'elle
signale indique la profondeur de l'entaille réalisée dans une
colline.
SENATVS POPVLVSQUE ROMANVS / IMP. . CAESARI. DIVI.
NERVAE. F. NERVAE / TRAIANO. AVG. GERM. DACICO. PONTIF. / MAXIMO. TRIB. POT.
XVII . IMP. VI. COS. VI. P. P. / AD DECLARANDVM. QVANTAE. ALTITVDINIS. / MONS.
ET. LOCVS. TAN<TIS. OPE> RIBVS. SIT EGESTVS.
C.I.L., VI, 960
« Le Sénat et le peuple romain à
l'Empereur César Nerva Trajan Auguste, fils du divin Nerva, Germanique,
Dacique, Grand Pontife, investi pour la dix-septième fois de la
puissance tribunicienne, acclamé empereur pour la sixième fois,
consul pour la sixième fois, père de la patrie. Pour indiquer
à quelle hauteur s'élevait la colline qui fut détruite par
les travaux. »
Traduction de F. COARELLI26(*)
En regard de ces données, l'existence d'un massif
rocheux reliant le Capitole et le Quirinal a été proposée.
Le dégagement de ce mons était ainsi devenu
nécessaire pour la construction du Forum. Cependant, G. BONI (fig. 18)
met au jour en 1906 la présence, à 4 m de profondeur, d'une route
pavée (C) et d'un égout qui passent juste en dessous de la
Columna27(*).
Cette voie, aux vues des fouilles de C. RICCI de 1934 (fig. 18), était
bordée de constructions républicaines (B) (habitat et
activités commerciales/tabernae)28(*). Dès lors, il semblait
impossible que la colonne marque la hauteur de l'excavation nécessaire
à la construction du groupe trajanien puisque le site, à une
époque antérieure, était déjà occupé
à ce même niveau. C'est pourquoi, quelques études ont
proposé d'y de voir différentes phases dans l'élaboration
de la colonne historiée.
Le premier à s'y intéresser fut est V. GROH.,
Ll'idée, émise en 1925, serait de considérer que la
Columna était destinée, dans un premier temps, à
être placée dans l'hémicycle oriental de
l'area forensis29(*). Ensuite, dans un second temps, plus
précisément à la mort de Trajan, ce concept a
été abandonné., laLa Columna TraianaColonne
estfut alors placée dans son cortile actuel pour devenir la
tombe du Princeps sous Hadrien. Ce revirement de projet serait
lié à une nécessité :, celle de placer la
sépulture de l'empereur en dehors du pomerium30(*). Initialement, il était
donc prévu qu'elle se localise à l'endroit précis de
l'entaillure du Quirinal, dans l'hémicycle, au lieu même où
encore aujourd'hui, nous pouvons voir le déploiement des marchés
sur le flanc de la colline. Cette hypothèse semblait alors concorder
avec l'inscription. À partir de ces interrogations sur la situation
préalable de la Columna Traiana, on en estnous en sommes
arrivés à se nous demander si l'ensemble du secteur au nord de la
Basilique ne serait pas à attribuer à Hadrien (ce qui n'est pas
à exclure, nous y reviendrons). Mais à son emplacement actuel, la
Columna coclide se trouve de toute façon dans le
pomerium. La construction peut renvoyer au vaste travail de
dégagement de ces mons et locus sans pour autant indiquer
l'endroit précis où celui-ci a été
opéré. Cette proposition concorde également avec les
données épigraphiques.
Il est vrai que si nous observons les sources numismatiques,
il semble y avoir eu différentes phases dans l'élaboration de la
colonne historiée. Sur certaines monnaies, on nous retrouvonse un simple
fût non sculpté surmonté d'un aigle (fig. 19) (ou d'une
chouette31(*)), ou encore
ce même fût élevant la statue de l'empereur (fig. 20),
contrairement à d'autres pièces qui représentent la
Columna telle que nous l'attendons, sculptée de sa frise en
spirale et couronnée de la statue de Trajan (fig. 21). Dès lors,
les hypothèses affluent, peut-être faut-il chercher une
explication à ces variations typologiques dans l'inachèvement de
la Columna au moment de son inauguration ? 32(*) La question reste ouverte,
mais elle ne constitue pas l'objet de notre étude et ce n'est pas ici
notre point d'étude. Toutefois, il est intéressant de noter la
proposition de L. RICHARDSON de 197733(*): la colonne a occupée effectivement
l'hémicycle oriental (contrairement à V. GROH qui ne parle que
d'un projet préalable abandonné avant de connaître une
application réelle)., Cce ne serait que par la suite qu'elle aurait
été déplacée quand la décision fut prise d'y
placer les cendres du défunt.fut prise qu'Hadrien aurait ajouté
, seulement à ce moment, la frise, seulement à ce moment, pour
célébrer la gloire militaire et dédicacé le temple.
Même si aujourd'hui l'absence de structures archéologiques infirme
l'hypothèse de placer la Colonne dans l'hémicycle, la proposition
d'unecelle de l' élaboration en deux phases reste maintenue34(*) : : ddans un
premier temps, elle est offerte par le Sénat et le peuple - SPQR de
l'inscription - pour célébrer la construction du Forum ;
det dans un second temps, ensuite, sous Hadrien, on en faitelle est reconvertie
en le tombeau de l'empereur et la frise est sculptée ; s. Sa
situation dans l'ensemble restant, dès le début, celle qu'elle
occupe encore aujourd'hui. Mais alors pourquoi représenter sur la frise
en spirale les guerres daces, alors que les derniers exploits de Trajan sont
faceont été accomplis face aux Parthes ? Pour certains, ce
serait par souci de continuité thématique avec le projet initial
du Forum élaboré en 106, année du premier triomphe contre
les Daces (101-106)35(*).
Toutes ces propositions suggestions liées à la
situation problématique de la Columna Traiana semblent
aujourd'hui écartées. Il est vrai qu'il est difficilement
imaginable de supposer qu'une colonne Colonne de cette envergure puisse
être déplacée. Des études plus pointilleuses sur les
techniques de construction de la colonne Colonne et d'élaboration des
sculptures qui la composent, notamment celles de P. ROCKWELL et de L.
LANCASTER, ont établi que le monument a colonne devait occuper sa
position actuelle dès la conception du projet36(*). Nous partirons donctiendrons
donc compte, pour dans la suite de ce propos, des l'hypothèses qui
placent la Colonne dans la conception apollodorienne du Forum Traiani
ainsi que dans le péristyle septentrional.
L'implantation de la Columna Traiana au sein du
pomerium a toujours suscité l'étonnement. En effet, il
est établi qu'un empereur ne peut se voir de son vivant accordéer
le droit de se faire enterrer dans cette enceinte sacrée de son vivant.
Il semblait donc logique de chercher une autre fonction à la colonne
avant sa réaffectation comme tombeau du Princeps et de son
épouse Plotine. Sur À ce point de vue, une hypothèse a
été avancée : le socle du monument serait à
l'origine un lieu de conservation et d'exposition des butins
ramenés de Dacie par l'empereur-soldat. En effet, il est attesté
que les visiteurs pénétraient dans la colonne coclide pour
accéder tout d'abord à une antichambre flanquée de portes
de chaque côté (fig. 22-23). La porte de droite donnait
accès à l'escalier en colimaçon taillé dans la
masse, il permet d'arriver au sommet de la colonne où se trouvait une
statue de Trajan (Saint-Pierre depuis Sixte Quint en 1588). Par celle de
gauche, un petit passage latéral conduisait à une chambre
rectangulaire. C'est là que se trouvaient les urnes funéraires en
or de Trajan et de son épouse Plotine déposées sur une
banquette de marbre. et cC'est aussi à cet endroitlà que des
archéologues, comme F. LEPPER, S. FRERE, A. CLARIDGE ou encore M. WILSON
JONES, situeraient la salle d'exposition des trophées37(*). Le socle en forme de
dé orné sur trois faces par des armes daces et sur la
quatrième par des Victoires tenant l'inscription viendrait renforcer
cette proposition hypothèse par volonté de transposition
matérielle de la décoration externe au sein de la base.
Toutefois, le socle de la colonne historiée ne mesure que 3,40 m de long
pour 1,86 m de large et 1,92 m de haut38(*). De plus, « light came from one small
slit window with a wide inner embrasure, like those on the staircase»
(18 x 5 cm) «, high on the left hand wall as one
enters »39(*). Si la colonne, avait comme fonction originelle de
recevoir les butins daces, le visiteur qui voulait les observer se retrouvait
dans un espace trop exigu et assez sombre. Or de par sa personnalité
d'Optimus Princeps et par volonté de continuité
avec la thématique global du Forum, on estnous sommes en droit de penser
que Trajan serait plus désireux d'exalter ses exploits et dès
lors d'exposer plus visiblement ses trésors de guerre dans une
atmosphère triomphale. On ne peut donc rester cantonnéer à
une telle hypothèse. Cette précision est de la plus haute
importance pour la suite de mon propos.
C.
PRÉSENTATION DE DEUX MONNAIES ÉNIGMATIQUES
Il convient maintenant de présenter deux monnaies
ambiguës quant à l'identification de leur représentation. Au
fil de ce propostravail, nous essayerons d'aboutir à de nouvelles
propositions. Mais tentons, tout d'abord de les décrire et
d'énoncer les différentes attributions qui leur ont
été émises.
Au revers, le premier type d'aureus
présente la légende FORVM TRAIAN(I) à l'exergue (fig.
24)40(*). Au champ, un
édifice comporte six colonnes en façade. En son centre, une porte
arquée repose sur un soubassement fait de deux marches41(*). Les entrecolonnements sont
comblés par quatre niches à fronton triangulaire abritant chacune
une statue debout (des divinités probablement42(*)). Au-dessus de ces
renfoncements muraux et de l'arc d'entrée, on note cinq petits
médaillons (imagines clipeatae ?43(*)). La hauteur de l'attique est
importante et, l'architrave est divisée en bandes rectangulaires
verticales avancées. La section centrale, soutenue par deux des six
colonnes, domine la composition., elleElle est entourée, de part et
d'autre, par deux bandes rectangulaires plus fines dans le prolongement des
colonnes. L'attique supporte huit effigies. En son centre, un seiuges
seiuges est conduit par deux personnages, probablement Trajan tenant
une branche de laurier44(*), il est couronné par une Victoire ailée
qui l'accompagne. De part et d'autre, un trophée entouré de deux
autres personnages ferme la composition (soldats ou prisonniers ?45(*) et, aux
extrémités, une Victoire dédicaçant le
trophée ?46(*)). Il existe évidemment des variations
typologiques et stylistiques. D'autres monnaies, notamment une en
bronze47(*)(fig. 25),
présentent une légende supplémentaire en bordure du champ,
S.P.Q.R. OPTIMO., et Ll'inscription en exergue est complétée par
la mention S.C.. , Nouson pouvonspeut noter aussi que les détails
architectoniques sont plus minutieux.
Ce type monétaire est daté traditionnellement
entre 112 apr. J.-C., date de l'inauguration du Forum et 117 apr.
J.-C.48(*). H. COHEN
avance la date hypothétique de 11449(*). Écartons ici les dates précises, mais
retenons simplement qu'elles sont datées du règne de Trajan.
À quoi correspond l'édifice illustré sur
ces émissions ? Préalablement, avant les investigations de
R. MENEGHINI dans le secteur méridional, les chercheurs ont voulu y voir
l'arc d'entrée monumental au Forum site du côté du Forum
d'Auguste. Il serait alors situé au centre du murus
marmoreus curviligne (fig. 5). Or, pour ce laps de temps, les sources
littéraires, et plus précisément Dion Cassius
(Histoire Romaine, 68LXVIII,.29,.3) ne nous fait mentionmentionnent
qu'e d'un seul arc voté par le Sénat pour célébrer
la victoire de Trajan face aux Parthes. Il aurait été
érigé ou remodelé50(*) en 116/117. Une identification avec l'entrée
du Forum Traiani a alors été proposée51(*). Toutefois, actuellement, il
est établi que la planimétrie de la limite méridionale du
complexe trajanien présente une physionomie radicalement
différente. L'attribution de l'édifice frappé sur les
monnaies avec l'entrée du Forum doit donc être revue. Dès
lors, le le problème question est de savoir à quoi renvoie
maintenant ce bâtiment., ilIl est à situer obligatoirement dans le
Forum Traiani puisque la légende le mentionne. Mais
où précisément ? La question reste ouverte et nous
essaierons de l'éclaircir au cours de cette étude.
Après avoir essayéer de trouver une
correspondance entre les reconstitutions de l'entrée du Forum et les
données numismatiques, les publications (dès le
XIXème siècle) ont également tentéer de
faire de même avec l'autre secteur qui pose controverse, la limite
septentrionale, . Le fameux Templum Divi Traiani
où y seraiton positionnaitlocalisé le fameux Templum
Divi Traiani. Partant de la probabilité qu'un temple
devait faire partie du projet originel d'Apollodore de Damas (nous y
reviendrons plus loin lorsqu'il conviendra d'aborder la notion de forum
tripartite), il était clair que ce templel'édifice ne pouvait,
dès son élaboration, être dédié au Divus
Traianus dès son élaboration., De fait, puisque qu'un
empereur, de son vivant, ne pouvait se faire ériger un temple à
son divus. Il fallait donc s'interroger sur le destinataire originel
du temple. L'observation des trouvailles monétaires de l'époque
de Trajan ne révéla seulement que deux types proposant l'effigie
d'un temple octostyle.
Pour le premier (fig. 26), nous pouvons lire comme
légende en bordure de champ S.P.Q.R. OPTIMO PRINCIPI et en exergue
S.C52(*)... Le
podium est composé de deux ou trois marches (selon les
variations typologiques). Au centre de la colonnade octostyle, dans l'axe, une
statue de culte debout semble tenir, dans sa main droite, un sceptre et, dans
sa main gauche, une corne d'abondance. Sur le tympan, on retrouverait Jupiter
assis de face entre deux figures couchées. Le fronton supporte cinq
figures d'acrotères. Tenant compte de la présence d'une corne
d'abondance, on nous avons a voulu y voir le temple de Divus Nerva qui
avait une prédilection pour la Fortune sur ses propres émissions
monétaires53(*). De
plus, les sources littéraires attribuent son élaboration à
Trajan54(*). Cette
proposition semblait globalement admise55(*). La datation avancée est celle de 104-110 apr.
J.-C. pour H. COHEN et plus précisément 107 pour P. L.
STRACK56(*).
Toutefois, c'est le second temple octostyle
représenté sur les monnaies de la même période avec
la légende SPQR OPTIMO PRINCIPI SC qui a particulièrement
suscité l'intérêt57(*). Ces monnaies (fig. 27) dépeignent toujours un
temple octostyle sur un podium constitué de quatre marches.
Dans l'axe, au centre de la colonnade, on retrouve une statue de culte cette
fois-ci assise, identifiée comme celle de Jupiter58(*). Le tympan est similaire
à l'autre type de monnaie avec Jupiter assis accompagné de deux
figures agenouillées. Trois acrotères surplombent le fronton.
Celui du centre est debout et tient dans sa main droite une lance, il est
entouré de deux Victoires tenant des trophées. L'édifice
vient s'insérer au centre d'une galerie couverte, à six colonnes
(ou quatre sur certains exemplaires) de chaque côté et
terminée par une couverture en fronton. Des acrotères ornent le
faîte de ce portique. Quelques exemplaires sont complétés,
en avant du podium, par un autel (ou un trône59(*)) (fig. 28). On Nous nousse
retrouvionsait, donc, en présence d'un édifice qui concordait
parfaitement avec les découvertes de G. GATTI G. dans le secteur
septentrional du Forum Traiani et aux reconstitutions
hypothétiques qui en ont découlé. Dans un premier temps,
on Les études ont a donc voulu y voir, tout d'abord, une illustration du
Templum Divi Traiani. Cependant, dans un second temps, on il a
été souligné ensuite que les émissions
monétaires de ce type étaient datées de
104-107/11160(*), donc du
vivant de Trajan. Mais l'hypothèseL'hypothèse ne devait pas pour
autant être abandonnée, mais simplement
révisée : au départ, la construction était
vouée à quelqu'un d'autre et ce ne serait qu'après la mort
de Trajan qu'Hadrien aurait dédicacé le temple en l'honneur de
ses parents adoptifs. Quant à identifier ce destinataire originel, les
propositions affluent, nous y reviendrons dans le développement du
second chapitre : Divus Nerva61(*), Divus Traianus Pater62(*), la Victoire63(*), Jupiter64(*) (etc.).
Néanmoins, au regard des ces nouvelles récentes
découvertes et de la nouvelle planimétrie de R. MENEGHINI, il est
établi, si on prend compte de la nouvelle planimétrie de R.
MENEGHINI, que toute la zone au nord de la Columna Traiana est
inexistante. Dès lors, la probabilitéil est impossible que la
monnaie corresponde au Templum Divi Traiani tombe. Il faut, par
conséquent, donner une nouvelle attribution à cette construction.
Mais laquelle ? Nous tenterons de dégager des
éléments significatifons en vue de nouvelles propositions.
III. CONCLUSION
Ce bref préambule avait pour objectif de faire le point
sur les données archéologiques en notre possession et
d'établir les bases nécessaires à la une bonne
compréhension de la suite de cette étude. Il n'est
évidemment pas possible, pour conserver un discours cohérent et
structuré, de prendre en considérations toutes les propositions
de reconstitution émises. C'est ainsiAinsi que, pour éviter
toutes confusions, je poursuivrai en me basant sur les fondements
archéologiques établis par R. MENEGHINI. Sa reconstitution
planimétrique, qui reste évidemment toujours hypothétique
et qui peut être infirmée à tout moment, nous servira de
point de référence. Toutes ces digressions nous ont permis de
mettre au clairdécouvrir le contexte historique du Forum
Traiani et de prendre compteconstater de l'ampleur et de la
complexité de la problématique autour du Templum Divi
Traiani. Nous allons donc dès à présent, sur la bases
de ces données archéologiques, mais en ayant recours
également à d'autres types de sources, tenter de dégager
le terrain et d'avancer de nouvelles propositions quant àsur
l'interprétation des deux limites du complexe trajanien.
CHAPITRE II. À LA LUMIÈRE DES NOUVELLES
DÉCOUVERTES, MISE AU POINT, ESSAITENTATIVE D'ANALYSE ET
D'INTERPRÉTATION
I.
PRÉALABLES
A. LE CONCEPT DE FORUM TRIPARTITE
Nous venons d'appréhender, dans le
précédent chapitre, les données archéologiques. Au
terme de ce développement, nous pouvons souligner constater la
détermination des chercheurs à placer au sein du complexe
trajanien un édifice cultuel. Ces études se basent
principalement, on l'a vunous l'avons vu, sur des sources littéraires,
épigraphiques et numismatiques au détrimentcontre des vestiges
archéologiques lacunaires, du moins jusqu'aux recherches de R.
MENEGHINI. Les publications s'interrogeant sur la situation et la physionomie
du Templum Divi Traiani ne sont plus à compterlégion.
Mais tentons de comprendre cette ferveur interrogative.
En vérité, cette obstination à
positionner un templum au nord de la Columna Traiana, dans
l'élaboration progressive des reconstitutions hypothétiques,
semble nettement dirigées'orienter vers une volonté : ,
celle de parvenir à un schéma planimétrique qui englobe
les trois composantes du forum type : la place
bordée de portiques, la basilique et le temple italique (templum
Italicum sine postico).
J.-Ch. BALTY nous explicite
l'élaboration de ces éléments
conventionnels constitutifs des fora dit tripartites : en bref,
c'est vers la fin du IIème siècle av. J.-C. qu'un
temple souligne, désormais, de par son ampleur, l'une des
extrémités de l'area forensis (Pompéi)
(fig. 29)65(*);
à l'époque de Sylla et plus précisément à
Alba Fucens, la basilique vient se positionner sur un des petits
côtés de la place66(*)(fig. 30) ; et enfin, entre le Ier
siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C., la place
s'entoure de portiques et se ferme définitivement67(*).
On Nous en arrivonse alors à un schéma
planimétrique similaire à celui prescrit par Vitruve, dans son
De architectura (V, 1, 7)., Ppour Fano (Colonia Iulia
Fanestris), : la curie/tribunal (aedes Augusti)
s'ouvre sur la basilique positionnée transversalement à la place,
. Ccette dernière fait face, de l'autre côté de la place,
à un temple dédié à JupiterIupiter.
L'élaboration de ces trois structures
stéréotypées aboutit subséquemment par
conséquent à la fermeture progressive du forum. Dès lors,
tourné essentiellement sur lui-même, il constitue désormais
un ensemble architectural unifié et prône une harmonisation de ses
composantes. L'axialité et la symétrie sont de mise dans les
principes de composition. Comme le proclame R. MARTIN, « au type
ouvert, discontinu, à tendance agglutinante, se substitue un type
fermé, sans relation avec l'extérieur, où la place, centre
d'attraction, devient une cour délimitée, simple espace à
ciel ouvert entre les portiques et les colonnades qui en constituent
l'ossature »68(*). On parle alors de
« bloc-forum ».
Citons quelques exemples illustratifs de ce choix de typologie
planimétrique: en Gaule romaine, on nous retrouve retrouvons notamment
le complexe de Feurs69(*)
(Ier siècle av. J.-C.-Ier siècle apr.
J.-C.) (fig. 31, a) ou de Saint-Bertrand-de-Comminges70(*) (fin du Ier
siècle av. J.-C.) (fig. 31, b) ; pour la Germanie, on nous
mentionneronsa le forum d'Augst71(*) (IIème siècle apr.
J.-C.) (fig. 31, c) ; et enfin, pour l'Afrique, Leptis Magna
(fin du IIème siècle apr. J.-C.) en est un bon exemple
(fig. 31, d).
Ce concept de schéma tripartite issu de la tradition
tardo-républicaine fut également appliqué à
d'autres ensembles architecturaux plus tardifs comme celui du Panthéon
(fig. 32). De fait, Hadrien (118 et 125 apr. J.-C.) insère un
édifice cultuel (1), le Panthéon (1), au sein d'une cour
bordée de trois portiques (2) qui viennent clore la composition ;.
Eet à l'arrière, accolée au temple, la Basilica
Neptuni (3) constitue le dernier élément canonique.
Sous l'Empire, dans les villes provinciales
d'occidentd'Occident, le temple peut être destiné au culte
impérial. C'est ainsi que pour les forums impériaux, on peutnous
pouvons parler véritablement de monuments honorifiques
érigés à la gloire de l'empereur et voués à
son culte72(*). C'est bien
évidemment ce schéma qu'on a voulu appliquer au Forum
Traiani. C'est pourquoi, comme déjà noté dans le
chapitre précédent, parmi les deux hypothèses
émises par R. MENEGHINI, la seconde situait le Templum Divi
Traiani en face de la Basilica Ulpia (fig. 9). Il est vrai que
placer un temple colossal dans l'axe de la porte de la Columna Traiana
aurait constituéer une interaction visuelle mais surtout symbolique on
ne peut plus alléchante entre les deux structures. MaisCependant, depuis
les dernières investigations, l'idée d'un temple canonique dans
ce secteur est à proscrire. Cependant Or, ne pourrionsait-nousn pas voir
en l'aula méridionale une zone cultuelle pour retrouver ce
même choix urbanistique ? La question reste ouverte pour le moment.
Toutefois, si l'on observe les autres Fori
Imperiali, ce concept n'apparaît pas aussi clairement que
défini supra. De fait, pour ce qui concerne le Forum
Iulium, la basilique est manquante (bien qu'une source telle que
Cicéron (Atticus, IV, 16, 8) en fait fasse mention
(Atticus, 4, 16, 8)), mais cette absence on peutest peut-être
à lier cette absence àavec la proximité immédiate
des basiliques Iulia (dont la construction a été
lancée par César dès 54 av. J.-C.) et Aemilia
(qu'il a restaurée à la même époque) du Forum
romainRomain. La même carence lacune se retrouve au Forum
Transitorium, mais celle-ci est probablement liée à la
topographie et l'exiguïté du terrain. De plus, il serait fort
hasardeux d'avancer de telles explications pour le Templum Pacis qui
de lui-même ne constitue pas un forum en tant que tel. Cependant, le
Forum Augusti est de nouveau un bel exemple demanifeste de nouveau
cette volonté de calquer ce schéma tripartite. En effet,
récemment, à la suite à de la découverte des
vestiges d'une exèdre à l'ouest du complexe, E. LA ROCCA a voulu
y voir une transposition du plan vitruvien. Il propose de positionner une
basilique à exèdres en vis-à-vis du Temple de Mars
Ultor73(*)
(fig. 33). Il reproduisant, par conséquent, le plan d'un forum
tripartite par excellence. Néanmoins, l'espace entre l'édifice
cultuel et ce bâtiment où se rend la justice semble bien
étroit., Ddès lors l'idée de P. GROS qui de placer le
tribunal (tout en utilisant comme terminologie le mot
basilica) dans les deux hémicycles septentrionaux semble plus
attrayante74(*).
Toutefois, dans l'ensemble, ces Fora Imperialia reproduisent le
schéma d'une place fermée où l'accessibilité est
réduite par un nombre d'entrées limitées ;. ils Ils
rejoignent, par conséquent, donc cette typologie de
« bloc-forum ».
Au regard de ces distorsions, il émane que si ce
schéma tripartite peut assez facilement se dégager dans les
cités provinciales, toutefois, si nous observons ce qui porte la
dénomination de forum au sein de l'urbsUrbs, il semble
difficile de pouvoir établir formellement comme tel ce concept.
Dès lors pourquoi chercher à l'appliquer impérativement au
Forum Traiani ? Comme J.-Ch. BALTY75(*), j'adhère à
l'idée qu'il ne faut pas chercher ici un plan canonique car il existe
d'innombrables variantes à la fois régionales (il faut distinguer
la capitale, Rome, le centre de pouvoir, des régions qui constituent son
Empire), sociales (il s'agit d'une construction qui émane de l'empereur
et qui porte son nom), topographiques (l'exiguïté du terrain
où s'implante les Fori Imperiali, tout comme la
préexistence d'édifices antérieurs), politiques,
fonctionnelles, etc.. De plus, comme nous avons pu le voir ci-dessus, la
nouvelle physionomie du forum Forum fait tomber toutes ces prérogatives.
Le nouveau plan ne connaît pas d'autres précédents bien
qu'on puisse évidemment en dégager des éléments
conventionnels fondamentaux des fora (place, portiques, basilique).
C'est donc toute l'idéologie sous-jacente qui est radicalement
différente, il faut donc se méfier de tout rapprochement trop
hâtif avec les autres fora.
Cependant, il me semble intéressant de souligner
également que pour J. E. PACKER, il existe tout d'abord une
interaction entre le Forum Traiani et les autres
Fori Imperiali qui vient entériner la présence d'un
temple. De fait, « planimétricalement » (et non
visuellement pour le spectateur) un axe privilégié se dessine,
l'axe nord-sud. Il le fait traverser successivement, sur la base des
données archéologiques en sa possession à ce moment, le
Templum Divi Traiani, l'Equus Traiani, le Forum
Augusti, le Forum Nervae, le Templum Pacis pour se
terminer au temple proprement dit de ce Forum Vespasiani76(*)(fig. 34). Des analogies
arithmétiques de même type ont pu se dégager des
études de A. FRAZER, G. WIGHTMAN ou encore tout récemment de M.
WILSON JONES. Pour le premier, il existe sept séquences dominantes qui
ressortent dans les cinq Fora Imperialia, et l'élément
à prendre en considération est qu'elles sont globalement de la
même dimension, 400 pieds romains ou 118 m77(*)(fig. 34). Le second, dans une
étude complexe de 1997, note l'existence d'une proportion
arithmétique (x) que l'on retrouve comme dimension de base pour
l'ensemble des Forums Impériaux (fig. 35). Il explique que pour chaque
mesure que l'on dégagera d'un des complexes, on nous trouveronsa un
multiple ou un diviseur de x. Cette proportion x équivaut
approximativement à 150 pieds romains ou 45 m78(*). Enfin, le troisième
parle essentiellement de reprises de « key
dimensions » de 50, 150 et 400 pieds79(*) (fig. 36). Il semble donc
exister un lien mathématique clair parmi les différents
Fora qui n'est nullement remis en cause par les récentes
découvertes. J. E. PACKER tient ensuite à voir aussi au sein du
complexe trajanien, le dernier des Fori Imperiali, une inspiration
venant des autres Fora : notamment les exèdres, le
pavement des portiques, le Templum, le décor architectonique,
etc. qui renvoient au Forum Augusti, l'Equus Traiani qui
rappelle l'Equus Caesaris, etc.80(*). Il insiste tout particulièrement sur une
correspondance avec le Templum Pacis (nous développerons cette
proposition par la suite) qui perdrait de sa pertinence si on nous
infirmionsait la localisation au nord de la Columna Traiana du si
controversé Templum Divi Traiani (ce qui me semble d'ailleurs
à discuter, nous y reviendrons). Tout ceci et bien d'autres points lui
permettent alors de défendre l'hypothèse de la présence
incontestable, à l'époque d'Hadrien, d'un temple colossal en
l'honneur de ses parents adoptifs à la limite septentrionale du site.
Toutefois, si l'on nous observonse des fora comme
ceux de Britannia, dans la majorité des cas,
ils ne présentent pas de temple. Prenons le cas du site d'époque
hadrienne (117-138) de Caerwent (fig. 37) : le forum
possède bien une place fermée d'un côté par une
basilique transversale et clôturée de l'autre par trois portiques
qui viennent restreindre le nombre d'accès, on nous rejoignonst donc cet
archétype de « bloc-forum », mais le site ne s'est
vu octroyéer un temple que plus tardivement. ; Ppar
conséquent, il ne faisait pas partie de la conception première
du forum. Ne pourraitpourrions-on nous pas voir ce même changement de
procédé typologique en sein du Forum Traiani ?
Même si cette interrogation pourrait s'avérer juste (nous y
reviendrons), la question du projet originel reste cependant la même.
En conclusion, on nous ne peut pouvons pas en arriver à
prétendre qu'un temple inclus dans le complexe trajanien, dans sa
conception originelle du moins, soit un fait évident. Il est certain que
de nombreux chercheurs, comme P. ZANKER, S. SETTIS, J. B. WARD-PERKINS, avaient
adhéré à cette idée qui leur semblaient alors
naturelle puisque, comme le dit S. SETTIS, une amputation serait
« contro la tradizione » 81(*). De fait, avec les premiers
essais du reconstitution du site, notamment le plan proposé par G.
GATTI, les composantes du forum tripartite (place portiquée,
Basilica Ulpia, Templum Divi Traiani) ressortaient
immanquablement (bien que la typologie de cette zone cultuelle soit innovante
puisque le temple s'insère dans un portique en fer à cheval, non
pas coupéer du monde extérieur, mais présentant des
accès latéraux créant ainsi la liaison avec le Campus
Martius). Pourtant, les découvertes de 1998-2000 renversent
radicalement la donne, et il est temps maintenant de réviser ces
préjugés trop hasardeux. Cependant, si l'on hypothèque la
présence d'un templum colossal au sein du forumForum, c'est
toute l'idéologie sous-jacente à la construction qui est à
revoir. Ou alors faut-il attribuer à une autre composante le rôle
d'édifice cultuel ? Quelle était la volonté de
l'Optimus Princeps et de son architecte Apollodore de Damas ?
Quelle image voulait-il transmettre par une telle construction sans
précédent? C'est, dès lors, ici la question de la
« laïcisation » du Forum de Trajan
qui est posée.
B. LE RAPPROCHEMENT AVEC LES PRINCIPIA
Après avoir assimilé le Forum de Trajan à
un complexe tripartite, les études anciennes ont également voulu
y voir des similitudes avec les principia, les quartiers
généraux des camps militaires (fig. 38). En effet, si l'on
reprend l'ancien plan du Forum, on nous pouvait pouvions aisément
considérer comme partiellement indépendante la zone au nord de la
Colonne Trajane comprenant alors le pseudoprésumé Templum
Divi Traiani. De même, ce type de scission se retrouve notamment
dans une colonie de l'époque de Trajanun établissement
daté sous Trajan, la colonia Ulpia Traiana Augusta Dacica
Sarmizegetusa (Dacie) (fig. 39). Dans cette dernière, la basilique
joue également « le rôle de diaphragme entre le
forum civil et le forum religieux »82(*). C'est alors que
dépourvue du secteur septentrional, le forum
« civil », tout comme la colonie trajanienne, prend des
allures de principia militaires.
L'idée a été
émise pour la première fois par G. RODENWALDT en 192683(*). Ce dernier souligne des
analogies, principalement les exèdres, entre la Basilica Ulpia
et celle de Castra Vetera (Ier siècle apr. J.-C.)
près de Xanten (Germanie) (fig. 40). La comparaison a été
étendue, notamment par P. ZANKER84(*), à Lambaesis (fig. 41) pour l'Afrique
et Dura-Europos pour l'Orient (IIIème siècle
apr. J.-C.) (fig. 42).
Qu'en est-il de ce rapprochement ? Dans
les principia (Lagerfora) à Querhalle (cour
en travers)(Lagerfora) , une basilique (arrière-cour)
comparable à une basilique ferme sépare d'un côté
l'area ouverte bordée de portiques et de l'autre un ensemble
composé , derrière ce bâtiment se trouved' une pièce
pour la conservation des archives de la légion, ainsi que d'un
sanctuaire pour les enseignes de la légion, le sanctuaire des
drapeaux85(*). Si l'on
nous en vient à confrontonser ces plans avec celui du Forum de Trajan
(fig. 43), on notenous notons, dans les deux cas, une place à portique,
l'area forensis, celle-ci est bien en liaison avec une basilique, la
Basilica Ulpia ; derrière laquelle la Columna
Traiana joue le rôle de sanctuaire et les bibliothèques
Bibliothèques celui de tabularium.
Cette hypothèse ne s'en est pas arrêterse limite
pas là., mais Aa contrario, elle a donné lieu à
nombre de a suscité pas mal de tergiversations. Je ne vais pas ici me
lancerentrer dans un développement bien trop complexe du processus
d'influences qui a permis d'arriver à de telles analogies, ce qui
suscite d'ailleursà l'origine de moult controverses, ni relancer le
débat des partisans et opposants86(*). Cependant, comme explicité dans le chapitre
précédent chapitre, on nous adhéronse
généralement à l'idée que la Colonne Trajane aurait
subi différentes phases d'élaboration, notamment sur la base des
arguments avancés par A. CLARIDGE., Nouson estime estimons
également que le projet du forum Forum n'était pas totalement
abouti au moment de son inauguration, impliquant l'intervention d'Hadrien pour
terminer l'oeuvre de son père adoptif. Dès lors, de nombreuses
incertitudes planent sur le projet initial d'Apollodore de Damas. C'est
pourquoi, établir avec conviction des similitudes entre les
principia provinciaux et le Forum de Trajan me semble pousser trop
loin la comparaison. Néanmoins, il est clair que si on nous prend
prenons le plan tel qu'il nous est donné aujourd'hui par R. MENEGHINI,
sans prendre en compte les différentes phases d'élaboration, on
nous ne peut pouvons nier qu'il existe des correspondances ne
fût-ce que formelles avec ces Lagerfora militaires
(fig. 43). De fait, le complexe privé effectivement de son secteur
septentrional se rapproche davantage du plan stéréotypé
des quartiers généraux. C'est pourquoi les propos de P. GROS qui
parle d'une « transposition d'un établissement
militaire »87(*) me semblent justes et j'adhère donc pour ma
part à l'idée de ce dernier : « le dernier des
"« forums impériaux "» a repris, en le sublimant
jusqu'à le rendre illisible à l'usager ordinaire, le
schéma simple mais efficace du "« quartier
général "» »88(*). On Nous pourrait pourrions
dès lors parler de principia marmorea au sein de
l'urbsUrbs.
Néanmoins ce n'est pas pour autant que je parle ici
d'une véritable architecture militaire au sens premier du mot, mais
simplement de similitudes qui cacheraient alors une valeur idéologique
forte. Même si vraisemblablement le visiteur ne pouvait en dégager
toutes les inspirations, c'est probablement une volonté de
militarisation qu'il faut chercher derrière ce choix
architectural. Trajan, fils du général Marcus Ulpius
Traianus89(*),
homo novus de la famille des Ulpii, avait acquis, sous les
ordres de son père (dix ans), une solide expérience
militaire90(*), ce qui
favorisa d'ailleurs son adoption par Nerva. Par conséquent, cCe n'est
pas pour rien , par conséquent, si son règne est marqué
par des orientations politiques extrêmement militarisées. Par ses
expéditions en Germanie et en Dacie, puis en Orient contre les Parthes
et les Arabes, l'Empire va connaître à son époque sa plus
grande extension. Et il n'est point à douter que cette construction soit
un véritable outil de propagande. Il suffit pour cela d'observer la
thématique globale du complexe : la victoire de Trajan sur les
barbares (Victoria Dacica) et la glorification de ce grand
Imperator (fig. 44).
Tout d'abord, la décoration architectonique
présente de multiples représentations d'armes,
à la fois sur la façade de la Basilica (gb), sur le
socle de la Colonne (a), ou de l'Equus Traiani (j). Ces armes n'ont
pas seulement un aspect fonctionnel, mais sont de véritables symboles de
l'honneur guerrier, du courage des troupes, c'est un facteur de prestige.
Ensuite, attribut du vainqueur, la Victoire
est omniprésente dans l'iconographie du Forum, à la fois sur les
reliefs architectoniques (frise de Victoires tauroctones de la nef centrale de
la Basilica91(*)
(c), Victoire écrivant sur un bouclier (e) de la Columna
Traiana (b)) ou sur des statues (biges, quadriges, seiuges
seiuges surmontant les portiques), elle accompagne l'Optimus
Princeps dans la réalisation de ses prouesses.
Il en va de même pour les représentations
à l'effigie des Daces qui ponctuent l'entablement des
portiques et la façade de la basilique (gb). Ils sont montrés
avec toute leur puissance physique renforçant ainsi la gloire de celui
qui les a vaincus.
De plus, selon Aulu-Gelle, « in fastigiis fori
Traiani simulacra sunt sita circumundique inaurata equorum atque
signorum militarium » (gb), il ajoute ensuite
« subscriptumque est : " ex
manubiis " » 92(*). SubséquemmentDès lors, la construction
du groupe a été financée par les trésors
ramenés de Dacie, terre riche en minerai d'or. C'est d'ailleurs,
l'année de son triomphe contre les barbares après deux campagnes
militaires, en 106 apr. J.-C., qu'il que Trajan commande à son
architecte la construction du site.
On peut aussi mentionner la statue de Trajan en
Imperator avec l'armure (loricatus)
devançant l'une des entrées de la Basilica (eg), tout
comme l'Equus Traiani pacificateur (lance vers le
bas) au coeur de la place (hj).
Puis, la frise de la Columna Traiana, avec ses 155
scènes et ses 2500 personnages pourrait correspondre à une
illustration figurée des Commentarii de
Trajan, récit, semblable à l'oeuvre de César, relatant le
conflit dace. Ce volumen devait être conservé dans l'une
des bibliothèques Bibliothèques et la forme de la frise en
spirale s'est probablement inspirée de ce livre antique en rouleau. La
frise historiée n'a d'autre but que d'exalter les exploits guerriers de
l'Optimus Princeps, sans parler de la « Grande
Frise » réutilisée sur l'arc de Constantin
dont la localisation au sein du « forum
bellum » reste problématique.
Pour appuyer sa domination, l'Imperator
n'hésite pas également à avoir recourt à des
éléments caractéristiques des contrées
impériales tels que les sphinges (fi) ou les
griffons (d-j-kf-h) d'Orient, allusion probable à
l'expédition en vue contre les Parthes., ouOu encore, il exprime cette
puissance de l'Empire par l'utilisation de marbre polychrome, exploitant ainsi
en abondance les ressources des territoires dominés par Rome (voir
chapitre III).
Enfin, outre ces préceptes architecturaux, il ne faut
pas négliger qu'il fait appel à un architecte, qui plus est
à un ingénieur militaire pour les mettre en vigueur.
Apollodorus de Damascus se voit
attribuéer notamment par Dion Cassius (Histoire Romaine,
69LXIX, .4, .3) l'élaboration de quatre édifices : un pont
sur le Danube à Drobeta (Roumanie) illustré sur la
Colonne Trajane (scène LXXIV) (105 apr. J.-C.), les thermes Thermes de
Trajan à Rome (109), le Forum de Trajan et ses marchés
Marchés (112) et enfin un Odeum à Rome ( ?). Soit,
toutes des constructions à caractère civil ou militaire et non
religieux au stade de nos connaissances actuelles. Des similitudes avec les
principia ont aussi été dégagées pour ce
qui concerne la capitale dace Sarmizegetusa (fig. 39)93(*) ; c'est pourquoi on a
également voulu y voir une intervention apollodorienne94(*).
Bref toutes ces combinaisons architecturales ne sont pas le
fruit du hasard, mais dissimulent une politique et une volonté de
représentation du pouvoir. Le tout va dans le sens d'un désir
d'exaltation du prestige militaire et de fixation du souvenir des actes
héroïques de l'empereur. C'est pourquoi, lorsque' onous regardonse
la thématique architectonique et idéologique globale,
l'assimilation avec les principia semble on ne peut plus
séduisantee.; Dde même, elle se trouve encore renforcée par
les premiers essais d'interprétation de la fonctionnalité de
certaines pièces. Nous y reviendrons et nous tenterons de dégager
tout au long de ce propos d'autres éléments qui vont dans ce
sens.
II. TEMPLUM DIVI TRAIANI ?
A. LES SOURCES ARCHÉOLOGIQUES,
NUMISMATIQUES ET LITTÉRAIRES
L'élément déterminant, d'un point
de vue archéologique, fut la découverte d'une double
inscription de dédicace. La première épigraphe
proviendrait de la zone de transition entre les complexes trajanien et
augustéen. Nous disposons de peu d'informations (essentiellement le
C.I.L) quant àsur cette découverte : ce
titulus serait aurait été transcrit au
XVIème siècle par Silvester S. Peruzzi PERUZZI et
conservé au musée Museo degli Uffizi de
Florence95(*) (fig. 45).
L'inscription, bien que fragmentaire, a pu être restituée comme
suite.
[E]X· S· C· DIVI[s
Tr]AIANO· PARTHICO· ET ·[Plotinae /
im]P CAES[ar / di]VI ·TRAIANI
·PARTHICI [f] DIVI N[ervae /
nepos s traia]NUSNVS ·HADRIANUSHADRIANVS
·AVG ·PONT·M[ax /
trib. Pot. --] COS ·III
·PARENTIBUSPARENTIBVS·SVI[s]
C.I.L., VI, 966 = I.L.S., 306
« Sur décision du Sénat, aux
divins Trajan Parthique et Plotine, l'Empereur César, fils du divin
Trajan Parthique, petit-fils du divin Nerva, Trajan Hadrien Auguste, Grand
Pontife, investi de la puissance tribunicienne, consul pour la troisième
fois, à ses parents. »
Traduction de l'auteur
Une seconde inscription au texte similaire, exhumée en
1695, provient des substructures de l'église San Bernardo
(Santissimo Nome di Maria depuis sa destruction en 1748)96(*). Acquise en 1703, elle est
actuellement conservée dans la Galleria Lapidaria (n° inv.
6.886) des musées Musées du Vatican. E ; elle est
constituée de lettres de bronze insérées dans une dalle de
marbre (fig. 46).
D(ivo) NER(va) TRAIANO PARTHICO ET
DIVAE / PLO(tinae) DIVI TRAIANI PARTHICI VXORI / IMP(erator)
C(aesar) TRAIANVS HADRIANVS AVGVSTVS / P(ontifex)
M(aximus) TR(ibunicia) P(otestate)
CO(n)S(ul) III PARENTIBVS SVIS
C.I.L., VI, 966
« Au divin Nerva Trajan Parthique et à la
divine Plotine, épouse du divin Trajan Parthique, l'Empereur
César Trajan Hadrien Auguste, Grand Pontife, investi de la puissance
tribunicienne, consul pour la troisième fois, à ses
parents. »
Traduction de l'auteur
Tentons d'analyser les composantes de cette inscription pour
en dégager une séquence chronologique. Trajan et son
épouse Plotine présentent ont tous deux le titre de
divus/diva, ils sont donc décédés.
Trajan est mort le 9/11 août 117 apr. J.-C. à
SelinonteSélinonte en Cilicie et Plotine en 121-122 apr. J.-C..
L'empereur a reçu son nomen ex virtute de Parthicus le
21/23 février 116. Hadrien, quant à lui, devient Imperator
Caesar Traianus Hadrianus Augustus en 117, il est Grand Pontife dès
117 et proclamé pour la troisième fois consul en 11997(*). C'est communément la
puissance tribunicienne qui sert de repère pour établir une
datation, mais dans notre cas, il n'est pas mentionné le nombre de fois
où celle-ci a été renouvelée. Le terminus post
quem est fixé, par conséquent, sur la base du
décès de Plotine en 122 apr. J.-C. Généralement, on
considère que c'est après son retour de voyage à
l'étranger, c'est-à-dire en 127/128, qu'Hadrien aurait
réalisé cette dédicace. Cette date marque aussi la fin de
son consulat et constitue donc le terminus ante quem. La
séquence chronologique est dès lors comprise entre
121/122-127/128 apr. J.-C..
Nous disposons également d'émissions
monétaires en or reprenant le même type de
dédicace. En effet, sur un premier type98(*) (fig. 47), on nous retrouvonse au droit l'effigie
d'Hadrien, de profil, tourné vers la droite avec en bordure de champs la
légende HADRIANVS AVG COS III PP. Le revers présente les
portraits de Trajan et de Plotine affrontés et surmontés chacun
d'une étoile avec la mention sur le pourtour du champ DIVIS PARENTIBVS.
Hadrien en est donc également à son troisième consulat
(119), il ne recevra officiellement le titre de Pater Patriae qu'en
128, mais il semble que ce nom se retrouve déjà sur des
épigraphes avant cette date99(*). La dédicace du revers est similaire à
celle étudiée. ; Dde même, elle est destinée
aux parents adoptifs de l'empereur, Trajan et Plotine, qui ont
été déifiés. Ce type monétaire est
daté également des années 128/130 apr. J.-C100(*). D'autres émissions
analogues (fig. 48) comportent alternativement les portraits de Trajan au droit
et de Plotine au revers avec comme légende DIVO TRAIANO AVGVSTI PATRI et
DIVAE PLOTINAE AVGVSTI MATRI101(*).
Comme j'ai déjà pu le souligner ci-dessus, nous
ne possédons pas d'autres preuves archéologiques pouvant affirmer
la présence d'un temple sur le site étudié. En effet, il
semble sûr, aux vues des analyses de R. MENEGHINI, qu'un temple canonique
monumental ne pouvait orner l'une des extrémités du Forum (quand
bien même J. E. PACKER maintient cette hypothèse pour le secteur
septentrional). Les vestiges archéologiques restent donc très
lacunaires concernant ce pseudo prétendu édifice cultuel.
Toutefois, les sources littéraires
nous offrent des données plus pertinentes. Nous pouvons citer
principalement trois textes antiques, ceux d'Aulu-Gelle
(IIème siècle apr. J.-C.), de l'Histoire Auguste
(fin IVème siècle) et de Dion Cassius
(II-IIIème siècle apr. J.-C.) ; ainsi que le
catalogue des Régionnaires (description du IVème
siècle des quatorze régions de Rome).
· Aulu-Gelle, Les nuits antiquesattiques, XI,
XVII, 1
« Edicta veterum praetorum sedentibus forte
nobis in bibliotheca templi Traiani et aliud quid
requirentibus cum in manus incidissent, legere atque cognoscere libitum
est. »
« Comme nous nous trouvions assis dans la
bibliothèque du temple de Trajan et que les édits des
préteurs anciens nous étaient tombés sous la main au cours
d'autres recherches, nous eûmes plaisir à les lire et à en
prendre connaissance. »
Traduction de R. MARACHE
· Aelius Spartianus, Histoire Auguste,
Hadrien, XIX, 9
« Cum opera ubique infinita fecisset, numquam
ipse nisi in Traiani patris templo nomen suum
scripsit. »
« Il construisit partout un nombre infini de
monuments, mais n'y inscrivit jamais son propre nom, sauf sur le temple de son
père Trajan. »
Traduction de J.-P. CALLU
· Dion Cassius, Histoire Romaine, LXIX, 10, 3
« O$Oqen ou} qaumasto\n ei} kai\ th\n Plwti~nan
a}poqanou~san, di} h^j e@tuce th~ò a}rch~j e}rw/shj au}tou~,
diafero/ntwj e}ti/mhsen, w{j kai\ e}pi\ h{me/raj e}nne/a melaneimonh~sai kai\
nao\n au}t*~ oi}kodomh~sai kai\ u$mnouj tina\j e}j au}th\n
poih~sai. »
« Aussi, ne faut-il pas s'étonner si,
à la mort de Plotine, dont l'amour l'avait porté au pouvoir, il
lui rendit des honneurs extraordinaires, au point d'être durant neuf
jours, vêtu de noir ; qu'il lui bâtit un temple et composa des
hymnes à sa mémoire. »
Traduction d'e E. GROS et V. BOISSÉE102(*)
· Publius Victor, De Regionibus Urbis Romae,
Reg. VIII103(*)
« Forum Trajani cum templo, et
equo aeneo, et columna cochlide. »
« Le Forum de Trajan avec le temple, et le
cheval de bronze, et la colonne coclide. »
Traduction de l'auteur
· Catalogues des Régionnaires, Regio VIII
Forum Romanum Vel Magnum, 6-14104(*)
« senatum
atrium Minervae
forum Caesaris
Augusti
Nervae
Traiani
templum divi Traiani
et columnam cochlidem
altem pedes CXXVIII s.
grados intus habet CLXXX
fenestras XLV
cohortem VI vigilum
basilicam argentaria »
|
« Le sénat
l'atrium Minerva
le forum de César
d'Auguste
de Nerva
de Trajan
le temple de Trajan divinisé
et la colonne colcidecoclide
haute de 128 pieds
a 180 marches à l'intérieur
45 fenêtres
la VIème cohorte des vigiles
la basilique argentaria »
Traduction de l'auteur
|
L'élaboration systématique de cette
notitia tend à faire penser que le Templum se
trouverait après le Forum Traiani et avant la
VIème cohorte et la Basilica Argentaria, idée
déjà soumise par E. LA ROCCA en 1998105(*). Aussi, dans celle-ci, tout
comme dans les propos de Publius Victor et des auteurs
précités, on nous notonse que le temple est bien un
bâtiment constitutif du complexe trajanien, au même titre que
l'equus ou la Colonne.
C'est sur la base de ces données archéologiques
combinées aux sources littéraires, que l'existence d'un
élément dénommé
« Templum Traiani» ne peut être
infirmée. De fait, l'étude des sources antiques permet de situer
cet « élément » en liaison avec le Forum
Traiani, et les épigraphes font mention de la dédicace d'une
construction par Hadrien à ses parents. Mais on nous ignoronse de quoi
il s'agit concrètement, c'est uniquement en confrontant ces inscriptions
avec les propos de l'Historia l'Histoire Augusta Auguste que
des archéologues, comme notamment R. LANCIANI ont voulu faire de ce
titulus un fragment apposé au tympan de ce temple dit colossal.
Soucieux de conférer immanquablement un édifice cultuel au
complexe pour répondre aux besoins d'un schéma tripartite, les
chercheurs ont dès lors exploité abondamment ces sources pour
confirmer l'existence d'un templum similaire à celui de
Mars Ultor.
B. LE TERME DE TEMPLUM
Comme nous avons pu le voir, les études ont
établi les fondements de leurs hypothèses de reconstitutions
architecturales d'un Templum Divi Traiani sur des sources
essentiellement littéraires qui le mentionnent comme tel. Cependant, il
serait est intéressant de dégager ce que couvre
concrètement ce terme de templum.
Pour ce faire, si je me tourne vers un ouvrage de
référence tel que le Dictionnaire Latin-Français
de F. GAFFIOT106(*), je
note que l'on parlera de « templum » comme d'un
« espace circonscrit,
délimité ; espace tracé dans l'air par le bâton
de l'augure comme champ d'observation en vue des auspices » ou
encore comme d'une « enceinte, circonscription ».
Ce terme se distingue donc de celui d'« aedes »
qui renvoie à un
« temple » ou à une
« maison, demeure ». On peut donc en
déduire que le mot « templum », en latin,
ne désigne pas un bâtiment dans le sens d'un templum Italicum
sine postico (temple canonique), mais une aire sanctifiée par une
procédure rituelle.
Nous pouvons nous référer également aux
propos de Varron (L. L.Sur la langue latine, VII, 8) qui
rejoignent la définition de F. GAFFIOT.
« In terris dictum templum locus augurii aut
auspicii
causa quibusdam conceptis verbis
finitus. »
Pour F. CASTAGNOLI, l'« aedes »
correspond à la demeure de la divinité, il s'agit d'un
édifice fermé sur lui-même, et il conviendra de parler de
« templum » pour désigner une aire
définie par un rituel qui peut, certes, contenir un temple (dans le sens
d'aedes), mais également être ceint de portiques,
présenter un autel ou toutes autres structures architecturale107(*)s. Il poursuit en
présentant différentes options planimétriques :
temple isolé par un quadriportique, temple adossé ou
inséré dans un des côtés brefs du quadriportique,
temple au sein d'un temenos fait de trois portiques, ou encore temple
dans un temenos fermé par des portiques seulement sur les longs
côtés. J. E. STAMBAUGH précise alors que le terme peut se
rapporter à une structure civique (recours aux augures pour
entériner une décision de l'état) tout comme à un
lieu saint. Toutefois, il est préférable de parler
d' « aedes » pour désigner la demeure
d'un dieu où domine sa statue ou des trésors, cependant il se
peut que l'on use du terme de « templum », mais
dès lors il renvoie spécifiquement au bâtiment en
lui-même108(*).
Bref, nous sommes en possession de deux inscriptions de
dédicace qui proviennent des extrémités septentrionale et
méridionale du Forum, ainsi que de sources antiques qui nous font
mention d'un « Templum Traiani », ce
bâtiment doit être rattaché immanquablement au Forum de
Trajan. Cependant, aux vues de l'analyse du véritable sens du terme
templum, il ne faudrait pas rechercher ici une authentique
aedes, octostyle, périptère sine
postico espérée par les premières
découvertes colossales du XVIème siècle, mais
un espace rituel dont la planimétrie peut dès lors être
variable et ne pas répondre à une typologie définie de
lieu cultuel.
On Nous comprenonsd désormais d'autant mieux le
non-sens de cette volonté inéluctable de placer un temple
archétype au nord du site ou encore au sud comme R. MENEGHINI l'avait
proposé dans un premier temps. De même, on peut se rappeler les
tentatives d'attributions monétaires sur la base de ces mêmes
données (voir chapitre précédent). Nous allons donc
dès maintenant tenter d'analyser les deux extrémités du
complexe et leurs récents changementsnouvelles reconstitutions
planimétriques pour architecturaux pour essayer de dégager ce que
couvre ce concept de « templum » pour le site qui
nous concerne.
III. LE SECTEUR MÉRIDIONAL
A. INTRODUCTION
Les monuments archéologiques en rapport avec la
terminaison méridionale de l'ensemble trajanien ont émergé
des dernières investigations du Jubilé (fig. 49, 50, 51, 52).
Nous avons pu noté, dans le premier chapitre, qu'il s'agissait d'une
cour de plan rectangulaire accolée à l'exèdre du Forum
Augusti et bordée sur trois côtés d'un portique.
L'espace central, à ciel ouvert, se situe à environ 1 m plus bas
du niveau du portique. Dans l'axe, intégrée au mur du fond, une
niche de 5 m de largueur domine l'aula. L'espace transitoire donnant
accès de l'area forensis à cette aula
présente une galerie interne dotée d'une façade
tripartite. Une des épigraphes de dédicace d'Hadrien proviendrait
également de ce secteur.
B.
PRÉSENTATION DES COMPOSANTES
LA
FAÇADE (fig. 49, et 50 et 52)
Au début de notre propos, nous avons explicité
plus particulièrement un des deux points majeurs dégagés
par les recherches de R. MENEGHINI, à savoir le mur de fermeture
méridionale de l'area forensis.
Cette façade tripartite est dans la continuité
de la cour dallée, elle ne semble pas être surélevée
de celle-ci par des marches de giallo antico contrairement aux autres
pourtours de la place. Les segments latéraux comportent un portique
hexastyle supportant un entablement en saillie brisé. L'avant-corps
central octostyle soutient, quant à lui, un entablement continu et un
fronton présumé. Les trois fragments se rejoignent en angle
obtus. Sur les bases, s'élèvent des fûts cannelés de
marbre numide pour l'avant-corps central et de cipolin pour les segments
latéraux qui viennent rythmer la paroi de leurs quelques 11,80
mètres de hauteur. Elles Les colonnes présentent des chapiteaux
corinthiens (1,70 m de haut) et des bases (80 cm de haut) de marbre blanc.
Le tout devait être complété par une riche
décoration architectonique sculptée sur l'entablement (3,28 m de
haut). Des dessins de la Renaissance combinés aux
vestiges archéologiques permettent d'en donner une reconstitution
hypothétique. En effet, des structures ont été
réutilisées comme campanile pour l'église Santa Maria
in Campo Carleo (détruite en 1862 et mentionnée Spoglia
Cristo sur les dessins). Cette reconversion a suscité
l'intérêt des artistes florentins du XVème et
XVIème siècle comme Simone del Pollaiolo109(*) (fig. 53, 54) (1457-1508)
(fig. 53, 54), Domenico Ghirlandaio (fig. 55) (1449-1494) (fig. 55) ou Giovan
Battista da Sangallo (1496-1548)110(*). Ces reproductions dépeignent une architrave
tripartite surmontée d'une frise d'Amours et de griffons et d'une
corniche à consoles. La frise est également documentée
archéologiquement par deux fragments conservés au Museo
Gregoriano Profano (Musées du Vatican) (fig. 56, 57): un
cratère au décor de figures dionysiaques (deux ménades et
un satyre) sur la panse est entouré par deux Amours dos à
dos ; ceux-ci déversent de l'eau d'un canthare dans une
patère pour donner à boire à des griffons aux visages
léonins ; le tout est parsemé d'entrelacs
végétaux.
La colonnade vient s'appuyer sur un mur tripartite et une
hypothèse envisageableeable serait est de considérer que les arcs
formés par les colonnes correspondraient à des niches
creusées dans ce même mur. La partie centrale de ce mur de
transition est bordée de deux passages donnant accès à une
galerie interne. Large d'une dizaine de mètres et longue d'environ 80
mètres, elle est pavée de dalles de marbre blanc
positionnées en bandes régulières (appareil isodome) et
voûtée en berceau.
L'AULA ET SES PORTIQUES (fig.
49, et 51 et 52)
Après avoir franchi la colonnade de giallo
antico, traversé la galerie interne et opté pour l'une des
deux entrées, le visiteur pénètre dans une aula
large de 24 mètres et longue de 28 mètres. Dégagée
en son centre, elle est bordée sur trois côtés par un
portique relativement étroit (5 m pour les bras
longitudinaux et 3 m pour le transversal contre une quinzaine pour ceux de
l'area forensis). Il s'appuie de part et d'autre sur le mur de
délimitation de l'espace quadrangulaire et sur des fûts de cipolin
surmontés de chapiteaux corinthiens. L'entablement s'orne de reliefs
figurant représentant des griffons, cette fois-ci au visage d'aigle,
tournant le dos à des candélabres et faisant face à un
calice d'acanthes. Cette iconographie nous est renseignée à la
fois par le dessin de Domenico Ghirlandaio (fig. 55) (1449-1494) (fig. 55) et
par des fragments de relief similaires comme celui conservé aujourd'hui
dans le magasin de la Basilica Ulpia (fig. 58) (en fait, ils
appartiennent à la cour de la Columna Traiana mais seraient
identiques à ceux du secteur étudié). La corniche
reçoit un toit fait de caissons de marbre présentant en leur
centre une rosace. Ces galeries sont pavées de dalles de cipolin et de
portasanta alternées selon une trame
« en escalier ». Les deux portiques longitudinaux
rejoignent le portique occidental du Forum Augusti, au niveau de la
fermeture de l'hémicycle occidental de ce dernier. La 'hauteur globale
du portique interne de l'aula s'élève à environ
11,20 mètres.
La zone centrale laissée à découvert par
les portiques (approximativement 14 X x 17 m) se situe à un niveau
inférieur d'environ 1,20 mètre par rapport à ceux-ci. Le
sol est tapissé de dalles de marbre blanc rectangulaires
positionnées ici en bandes régulières. Les bords de cette
partie en contrebas sont recouverts d'une plinthe de marbre
blanc et comportent une épigraphe (fig. 59). Cette dernière
pourrait cependant être également apposée sur une dalle
jouant le rôle de parapet. Biseautée de lettres de bronze de 15 cm
de profondeur, cette inscription, haute d'une quarantaine de
centimètres, rapporte la titulature impériale de Trajan de son
vivant111(*).
[Cae]SAR NERVA TRAIA[nus]
L'épigraphe mentionne donc le nom personnel de
l'empereur, Nerva Traianus, précédé de son
nomen de Caesar. La datation sous le règne de Trajan
est basée sur l'absence du qualificatif de divus qui aurait
dûu se substituer au nom de Nerva ou de Caesar
(divus Traianus ou divus Nerva Traianus).
Aucune structure à l'instar de marches ne permet
d'accéder au niveau inférieur. De même, l'entrecolonnement
reste identique dans sa progression sur tout le pourtour. Le mur de raccord
avec le groupe augustéen est percé en son centre d'une
niche d'environ 5 mètres de largueurlargeur.
C. ANALYSE DES COMPOSANTES
L'ensemble constitue dès lors une structure
novatrice et dominante de ses quelques 17,58 mètres de hauteur
en façade. Comme j'ai déjà pu le noter, la devanture
à décrochements illustre un schéma analogue à celui
des colonacce du Forum Transitorium de Nerva comportant sur
l'attique des représentations de Minerve et sur la frise une
illustration de diverses scènes de travaux féminins (fig. 60). Si
dans ce cas, le recours à une telle typologie architecturale
répond à des besoins d'adaptation à l'étroitesse du
terrain, pour le groupe de Trajan, on est en droit de s'interroger sur les
motivations qui ont abouti à la réalisation d'un plan qui
diffère des trois autres façades de l'area forensis et,
par conséquent, ne confère pas une forme rectangulaire
traditionnelle à la cour. De fait, l'espace aurait été
suffisant pour disposer un simple portique droit aux colonnes de giallo
antico surélevé par quelques marches ou constitué de
trois avant-corps comme pour la façade de la Basilica Ulpia. De
même, alors que l'on aurait pu s'attendre à une entrée
axiale, la galerie interne du petit côté sud de la place s'ouvre
seulement, de part et d'autre, par deux passages au niveau des angles. Cette
disposition crée, subséquemmentpar conséquent, une
certaine ségrégation avec la zone qui forme la limite
extrême du complexe.
À ce propos, il est intéressant de noter aussi
que la décoration architecturale ne renvoie pas instantanément,
de ce côté méridional, instantanément à une
exaltation de l'esprit militariste général que dégage le
Forum. Ici, on ne retrouve pas - du moins sur la base des reconstitutions
proposées jusqu'alors - les panneaux ornés d'armes et les
inscriptions reprenant les noms des légions de Trajan qui
caractérisent la façade de la Basilica ou encore les
imagines clipeatae et les statues des Daces vaincus des portiques
latéraux, mais un décor plus pacifique et dionysiaque. Toutefois,
les griffons renvoient au monde oriental et indirectement aux
conquêtes de Trajan pressenties contre les Parthes ; de plus il
revêt une symbolique particulière112(*). Si son origine est à
rechercher en Orient où il aurait veillé, d'après les
Grecs, sur l'or des Scythes, ce qui caractérise cette créature
composite est l'union entre l'aigle et le lion., Elle englobe dès lors
les aptitudes de ces deux animaux, à savoir la puissance et la victoire
pour l'un et la vigilance et le courage pour l'autre. À l'époque
romaine, le griffon acquiert une valeur religieuse plus manifeste et devient le
symbole de la divinité Némésis. Selon E. PARIBENI, cette
dDéesse qui, selon E. PARIBENI, est une incarnation de la
« giustizia, della retribuzione e del destino degli
uomini », lui est réservée la fonction de
« giustizia punitive punitiva e di restituzione dell'ordine
compromesso dalla hybris »113(*). Pour R. MENEGHINI, L. MESSA, L. UNGARO, elle
symbolise la vengeance et le pouvoir de Rome sur le monde114(*). Parallèlement,
suivant E. LA ROCCAselon certains chercheurs, les griffons se présentent
ici comme des animaux domestiqués115(*). Ils expriment indirectement la puissance de Rome,
urbsUrbs qui parviendra à pacifier et à placer sous son
joug l'Orient. L'atmosphère dionysiaque rendue par les ménades,
les satyres et les Amours est d'autant plus symbolique puisqu'elle renvoie au
dieu considéré comme le premier grand conquérant d'Orient,
celui qui a su étendre sa dévotion jusqu'en Asie et conquis
l'Inde pour enfin établir partout la domination de son culte116(*). Bref, de part ce lien avec
une exaltation de l'impérialisme, cette iconographie reste dans la
continuité de la thématique globale du Forum tout en ayant
recours à d'autres symboles pour l'exprimer. C'est pour cela, que l'on
cherche à maintenir notamment la présence éventuelle de
statues de Daces sur l'attique de ce portique méridional. Par contre, la
décoration interne devait revêtir une toute autre symbolique
puisque les griffons vont de paire avec des candélabres, symbole
funéraire et image de la lumière perpétuelle après
la mort, elle marque une nouvelle fois la puissance de l'Empire, mais cette
fois-ci face à la mort. E. LA ROCCAL. UNGARO et M. MILELLA lient cette
décoration à l' « apoteosi
imperiale »117(*).
Innovation architecturale, l'aula et ses portiques
exaltent une planimétrie qui diffère en bien des points de celle
utilisée dans les autres Fori Imperiali. Pourquoi avoir recours
ici à un tel schéma ? S'il s'agit d'un espace en plein air,
il répond peut-être à un souci de symétrie :
une volonté de correspondance planimétrique avec un autre lieu
à ciel ouvert, le cortile de la Columna Traiana.
Il est un fait certain que la structure devait servir
d'entrée. Cet aspect fonctionnel se lie dans le prolongement
des portiques latéraux vers le groupe augustéen. Toutefois,
l'étroitesse de cette entrée n'est pas à négliger.
Si l'on en revient aux premières reconstitutions planimétriques
de ce secteur, on note que les auteurs espéraient y trouver une
entrée monumentale analogue à celle de fora canoniques
(bien qu'à Rome, ce schéma soit difficilement identifiable) ou
similaire à celle à trois fornices supposée pour
le Templum Pacis. Cependant, le plan de 1933 avait dûu se
soustraire, par soucissouci de corrélation avec les données
numismatiques, à une entrée à un seul fornix. On
se rappelle dès lors la détermination de J. E. PACKER, pour
répondre à une telle exiguïté, de placer deux arcs
secondaires, . Iil ne s'appuyait pas ici sur des fondements
archéologiques ô combien lacunaires à cette époque,
mais sur une simple volonté de correspondance planimétrique avec
la façade de la Basilica et ses trois avant-corps. De
même, les vaines tentatives de reconstitutions ne pouvaient que
s'astreindre à l'impossibilité de conférer un
caractère monumental à l'entrée faute de place, ce qui
devait en réduire l'exaltation de la décoration architecturale.
De plus, une entrée aussi étroite semble inapte à
répondre à l'importante fréquentation du site qui n'est ni
plus ni moins que le centre civique de la Rome trajanienne. Par
conséquent, le rôle d'entrée secondaire paraît plus
appréciable. ConséquemmentI, il faudrait alors en chercher une
autre ailleurs, nous y reviendrons au cours de notre propos.
Dans le même ordre d'idée, nous pouvons nous
rapporter à un extrait de l'oeuvre d'Ammien Marcellin qui rapporte la
visite de Constance Auguste à Rome en 357 apr. J.-C..
« Omni itaque spe huius modi quisquam conandi
depulsa, Traiani equum solum locatum in atrii medio, qui ipsum
principem vehit, imitari se velle dicebat et posse. »
Ammien Marcellin, Histoire, XVI, X, 15.
« Aussi, renonçant à tout espoir
de tenter une oeuvre semblable, il déclara que l'imitation du cheval de
Trajan, dressé au milieu de la cour d'entrée et monté par
le prince en personne, était seule dans ses intentions et ses
possibilités. »
Traduction d'e E. GALLETIER
Il emploie ici le terme d'atrium pour désigner
l'area forensis dominée par l'equus Traiani.
Or cette formule se définit clairement comme une sorte d'hall
d'entrée destiné à accueillir les visiteurs. Par
conséquent, ses propos viennent renforcer l'interprétation
fonctionnelle du secteur méridional qui devait servir d'entrée ne
fût-ce que secondaire.
L'observation du revêtement de sol des portiques peut
aussi s'avérer intéressante. Préalablement, nous avions
brièvement souligné le recours à un sectile
pavimentum suivant un module rectangulaire et un appareil isodome. Ce
même type de pavement se retrouve dans les nefs latérales de la
Basilica Ulpia tout comme dans le péristyle de la Columna
Traiana, c'est-à-dire dans un espace où le visiteur est
appelé à se mouvoir. Un autre exemple est à chercher dans
la Villa Adriana, au lieu dénommé le
« Canope » (fig. 61)118(*). Une fois encore, il semble être
utilisé dans des couloirs, bref dans des espaces qui invitent à
la progression du visiteur. Même si dans les deux trois derniers cas,
c'est une alternance de giallo antico et de pavonazzetto qui
a été choisie contre le cipolin et le portasanta pour
notre objet d'étude, ce module de dallage pourrait permettre de
dégager un rôle de déambulatoire pour ce secteur. Il en
appelle au mouvement et concorde avec une fonction d'entrée.
Si l'on tente désormais de trouver une structure
planimétricalement et fonctionnellement similaire,
l'Asklepieion de Pergame pourrait en constituer un bon exemple (fig.
62). Le temple d'Asklepios Soter daté du
IIème siècle apr. J.-C. occupe une cour rectangulaire
(124 X x 105 m) longée de portiques sur trois côtés.
L'accès au sanctuaire est rendu possible par un propylon
tétrastyle. Mais c'est précisément la structure qu'il
dissimule qui nous intéresse plus particulièrement (fig. 62, 63).
Il s'agit d'un vestibule qui relie la Voie Sacrée au propylon
d'accès. La configuration de cet « vorhof »
renvoie donc aussi à une structure d'entrée, de transition et de
liaison tout comme notre objet d'étude. Elle est elle-même
constituée d'une cour quadrangulaire (30,23 X x 32 m)
agrémentée de trois portiques (4,94 m de largeur). La disposition
des colonnades qui freine le visiteur provenant de la Voie Sacrée
rappelle celle du secteur méridional du Forum. Aussi, la partie centrale
est en plein air, mais toutefois elle est toutefois dépourvue du
dénivellement si caractéristique de notre objet
d'étude.
Néanmoins, si l'on accepte cette vocation de vestibule
d'accès entre les deux Forums de Trajan et d'Auguste, il faut
s'interroger sur la véritable valeur de cette pièce.
Vise-t-elleA-t-elle essentiellement un but ornemental ou de par son
schéma, sa décoration ou encore sa richesse remplie-t-elle une
autre fonction ? Nous avons déjà pu souligner son plan
novateur, ainsi que les variations décoratives, mais nous pouvons noter
également le recours à d'autres matériaux tels que le
cipolin et surtout le portasanta dans un forum où dominent le
giallo antico et le pavonazzetto (fig. 49). Certes
si des colonnes de cipolin se retrouvent également dans la Basilica
Ulpia, c'est son utilisation alternée avec le portasanta
dans un dallage « en escalier » qui étonne, tout
comme sa présence pour les portiques latéraux de la façade
sud. De même, les deux murs qui bordent la galerie interne viennent
rompre une continuité visuelle entre l'aula et la place, ils
créent une sorte de ségrégation avec le reste du complexe.
Axialité et frontalité sont subséquemment brisées.
Dès lors, l'élaboration d'une telle structure en appelle à
jouer un autre rôle.
Sommes-nous en présence du si controversé
Templum Divi Traiani ? Il est sûr
qu'après la publication des premiers rapports de fouilles de 2001, que
l'idée semblait attrayante et E. LA ROCCA ne laisse pas
démordrereste persuadé qu'il s'agitsse d'une aire revêtue
d'une « valenza religiosa » même s'il ne va
pas jusqu'à l'identifier avec le Temple de Trajan119(*). En effet, elle la
pièce répondait alors à ce désir d'identification
d'un schéma tripartite avec un lieu cultuel d'un autre type. Mais dans
l'éventualité où elle serait plausible, des données
non négligeables sont à préciser.
Le secteur méridional est daté
épigraphiquement du règne de Trajan, or le Templum
serait l'oeuvre d'Hadrien principalement d'après les sources
littéraires et épigraphiques principalement. Donc nousNous sommes
donc face à un vide chronologique. Par conséquent, ce
Templum - s'il en est un - devait remplir préalablement une
autre fonction ou être dédié à une autre
divinité puisque l'Imperator de son vivant ne pouvait
s'élever un temple à son divus ou le prévoir dans
son projet initial. Sur ce point, il faut alors une nouvelle fois se tourner
vers les sources antiques. Elles font mention de trois
évéènements majeurs antérieurs à la
dédicace du complexe. Tout d'abord, en référence au
Panégyrique de Pline, il est affirmé, que Nerva,
après sa divinisation (98 apr. J.-C.), est honoré par des
temples.
« Quem tu lacrimis primum, ita ut filium decuit,
mox templis honestatis, non imitatus illos qui hoc idem, sed
alia mente fecerunt. »
Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, XI, 1.
« Cet empereur, tu l'as d'abord honoré de
tes larmes, comme il convenait à un fils, ensuite de temples, sans
imiter ceux qui ont agi de même, mais avec d'autres
intentions. »
Traduction de M. DURRY
Ensuite, vers 100 apr. J.-C., le père légitime
de Trajan décède, mais ce ne sera que bien plus tard,
probablement vers 112, qu'il reçut la déification pour être
désigné comme Divus Traianus Pater. Enfin, Marciana,
soeur de l'empereur, est morte le 29 août 112 et directement
déifiée. Trajan aurait donc élevés des temples
voués à Nerva et honoré les membres de sa
familia, mais les textes ne précisent pas ni la situation de
ces édifices, ni si d'autres ont été édifiés
pour son père ou sa soeur. Dès lors, lequel mériterait
d'être honoré au coeur du centre civique de l'urbsUrbs et
pourquoi devrait-il se contenter d'une structure particulière, certes
innovante, mais qui ne répond pas à un édifice cultuel
canonique ? Comment penser qu'il soit plausible que l'empereur
érige, au sein de son forum, un édifice cultuel pour son
véritable père, alors que c'est précisément son
adoption par Nerva qui a rendu possible son accession au pouvoir ? Ce
geste constituerait en lui-même un affront pour le régime
impérial et sa récente tradition d'adopter le successeur (Trajan
semble, d'ailleurs, particulièrement désireux de rappeler son
adoption puisque, depuis les Antonins, l'association des fils au pouvoir n'a
plus lieue). De plus, les sources restent relativement muettes quant au
décès de son père et l'octroi de la
consecratio : Pline nous parle de la joie qu'il doit ressentir
dans les astres de voir ce qu'est devenu son fils (Panégyrique de
Trajan, LXXXIX, 2). Nulle mention n'est faite quant à la possible
élévation d'un édifice en son honneur. Il en va de
même pour la soeur du Princeps. Autant , Iil paraît
difficile de leur consacrer le secteur méridional alors que leur
déification daterait de 112, c'est-à-dire l'année
même où le forum est dédicacé. Aussi, le giallo
antico animant la façade du
« pronaos » semble s'éloigner du
matériau par excellence des temples, le marbre blanc.
Subséquemment, le secteur ne peut servir dès sa conception
originelle de véritable temple, sa reconversion en édifice
cultuel pour Trajan n'est plus envisageable et le Templum Divi Traiani
est une nouvelle fois à chercher ailleurs.
Une autre fonction qui pourrait être attribuée
à cette limite méridionale serait celle de lieu de
conservation des butins ramenés de Dacie. Nous avons
déjà pu énoncer dans le paragraphe relatif au
rapprochement avec les principia de ce même chapitre les
différents éléments choisis par Trajan qui vont dans le
sens d'un désir d'exaltation de sa gloire militaire. Nous nous rappelons
également les propos d'Aulu Gelle qui précise que la construction
a été payée ex manubiis120(*). Ces données peuvent
faire présumer l'exposition de ces butins qui ont permis de financer
l'édification du complexe. Dion Cassius nous rapporte aussi les
évéènements relatifs à la prise du trésor de
Décébale découvert grâce au témoignage d'un
prisonnier.
« Eu{re/qhsan de\ kai\ oi{ tou~
Dekeba/lou qhsauroi/, kai/toi u{po\ to\n potamo\n to\n
Sargeti/an to\n para\ toi~j basilei/oij au}tou~
kekrumme/noi. »
Dion Cassius, Histoire Romaine, LXVIII, 14, 4.
« Les trésors de Décébale
furent trouvés, bien que cachés sous le fleuve Sargétia,
qui baigne la résidence royale. »
Traduction d'e E. GROS et V. BOISSÉE121(*)
Cet extrait serait repris sur la scène CXXXVIII de la
Colonne Trajane : trois soldats conduisent des mulets chargés de
vases d'argent (fig. 64). Préalablement, F. LEPPER, S. FRERE, A.
CLARIDGE ou encore M. WILSON JONES positionnaient les spolia au sein
du socle de la Columna Traiana122(*). Mais, même si aujourd'hui, cette
hypothèse peut être écartée (voir chapitre I), la
recherche d'un lieu de conservation des trophées est pertinente pour
notre secteur d'étude. Il serait inconvenant de les placer dans le
dénivellement de l'aula, exposés aux intempéries,
mais ils pourraient fort bien border les portiques123(*). Ces trophées, de
même que les étendards et les insignes des légions de
Trajan, pourraient conférer à la pièce une
atmosphère triomphante et exalter les richesses des populations soumises
par l'empereur-soldat. Ils placeraient directement le visiteur qui
pénètre par le Forum Augusti dans l'ambiance
générale qui domine la construction ou servirait de point
culminant pour celui qui provient de la place. De part cet aménagement,
les spolia belli sont offerts à la collectivité au coeur
du centre civique de l'urbsUrbs.
L'exaltation de prises de guerre dans un forum ne constitue
pas en lui-même un cas isolé. On peut se tourner à
proximité immédiate vers les autres Fora Imperialia.
C'est également par la vente des butins de guerre qu'Auguste a obtenu
l'argent nécessaire à la construction de son ensemble. Ces
enseignes prises par les Parthes lors de la bataille de Carrhae et
restituées par la suite à Auguste se situent selon les sources
dans les penetralia qui seraient à identifier avec
l'abside124(*) ou la
cella125(*) du
Temple de Mars Ultor. La construction du Templum Pacis
renvoie aussi à une victoire, celle de Vespasien contre les Juifs, et
c'est pour en perpétuer le souvenir que le butin provenant du Temple de
Jérusalem illustré sur l'arc de Titus y été
conservé dans la salle absidiée. De plus, si l'on observe la
reconstitution du secteur méridional et celle proposée pour la
limite méridionale du Templum Pacis, les structures sont
globalement assez proches. L'accès est rendu par un avant-corps
surmonté d'un fronton et bordé de deux portiques.
S'il s'agit réellement d'un lieu de conservation des
butins et des enseignes des unités de l'armée de Trajan, on nous
allons va vers un regain du parallélisme souligné
précédemment avec les principia. De fait, si la salle
des enseignes est un élément constitutif des quartiers
généraux, on nous pourrions pourrait la retrouver calquée
comme telle au sein du complexe trajanien, mais elle ne serait plus dès
lors à identifier avec la Colonne Trajane dans les principia
à « Querhalle, », mais avec cette
aula méridionale. On se rapprocherait de plus en plus
planimétricalement des principia à
« Vorhalle » (fig. 65): l'entrée se
fait par la basilique (1) (vorhalle) qui fait face au sanctuaire des
drapeaux (2), bref une structure fonctionnellement similaire à la
notrenôtre.
Nous allons maintenant nous arrêter sur deux
particularités qui caractérisent cette salle méridionale,
à savoir la niche et le dénivellement. Tout d'abord, le rapport
de fouilles de R. MENEGHINI note la présence d'une
niche de 5 mètres de largueur environ., Iil n'apporte
pas de précisions supplémentaires quant à cette
découverte, dès lors beaucoup d'interrogations persistent :
est-elle surélevée, au même niveau que le portique ?,
Oou directement au sol dans le prolongement de la zone centrale
découverte ?, Oou encore quelle en est la profondeur ?,
contient-elleContient-elle une base ? Dès lors, on nous ne
pouvonsne peut en approfondir la structure., quand bien même une
observation est à soulignerIl faut toutefois souligner une
observation : la présence de cette niche sur l'extrême mur
méridional du complexe trajanien fait laisse supposer qu'elle devait
contenir un objet, peut-être une statue.
La mise en évidence d'une statue au centre de cette
pièce pourrait lui conférer un caractère sacré.
Cette fonction religieuse peut également être
dégagée de la décoration de la frise du portique avec des
griffons et surtout des candélabres. Ces symboles funéraires
constituent une lumière perpétuelle et sont des allégories
de la vie après la mort. Une sculpture dominant cette cavité
constituerait une terminaison logique et renverrait aussi à l'image de
la salle d'exposition du Templum Pacis : l'effigie de
Pax et les nombreuses oeuvres d'art provenant du Temple de
Jérusalem qui y étaient exposées. Il est
intéressant de rappeler que pour la niche du Forum Traiani,
l'axialité est rompue par un mur, ce qui diffère du Forum de
Vespasien.
Tout le problème porteait sur l'attribution de cette
statue éventuelle. Les études qui ont suivies les investigations
du Jubilé n'avancent pas d'hypothèse sur ce point, si ce n'est M.
CAVALIERI qui y voit une construction destinée au genius de
l'empereur ponctuée d'une statue de ce dernier. Dans un premier temps,
je me suis donc penchée sur les sources antiques et les études
contemporaines (avant 2000) qui s'interrogeaient sur le destinataire originel
du temple avant la dédicace d'Hadrien à ses parents (partant du
fait qu'il existait immanquablement un temple au sein du Forum dans le projet
initial - voir paragraphe sur le forum tripartite). Les premières font
mention de temples édifiés par Trajan et les secondes proposent
soit d'y voir un édifice voué soit à l'un des membres de
la famille impériale126(*), soit à des divinités comme
Jupiter127(*) ou la
Victoire128(*). Dans un
second temps, j'ai tenté de mettre en parallèle ces
données avec le nouveau plan pour en dégager certaines
observations.
Tout d'abord, il convenait de rechercher si une statue, dont
la physionomie et l'ampleur la rendaient digne d'être
élevée dans une niche, avait été exhumée aux
environs de cette construction méridionale. Sur ce point, si les
derniers rapports n'en font pas mention, M. MILELLA, dans son travail de
synthèse de 1989 sur les retrouvailles archéologiques, signale la
découverte, près de l'église Santa Maria in Campo
Carleo, d'une statue d'un togatus assis aujourd'hui
conservée dans les Marchés de Trajan (fig. 66). Elle aurait
été retrouvée lors des fouilles françaises de
1812-1814. Les chercheurs estiment qu'il que le togatus pourrait
représenter un personnage impérial en image de
« filosofo »129(*). Dans tous les cas, il ne pourrait s'agir d'une
reproduction d'un Dace, ni d'un summus vir des portiques de par le
vêtement ou le positionnement (dans les reconstitutions, ils semblent
tous être debouts). Mais, dans l'état actuel de nos connaissances,
il est impossible d'avancer des preuves sur son l'identification de cette
sculpture ni des propositions quant à sa situation précise au
sein du groupe. De plus, le lieu de découverte ne correspond pas
nécessairement à l'emplacement originel (de nombreux fours
postérieurs se retrouvent dans ce secteur, un réemploi de la
matière première peut aussi être supposé).
Dès lors, de multiples hypothèses peuvent être
émises.
Une première éventualité, la
première qui me vient à l'esprit et qui ne peut être
écartée, serait de placer dans cette cavité une
statue triomphale de l'empereur. Elle dominerait l'aula et
permettrait de glorifier le vainqueur des valeureux guerriers daces et surtout
celui qui avait ramené d'Orient tous les trésors de guerre
exposés dans les portiques. Toutefois, il ne pourrait s'agir d'un culte
en sa personne, ce qui est contre la tradition. De plus, cette proposition
s'écarte de la valeur religieuse que revêt la structure de par son
iconographie.
Dans ce sens, M. CAVALIERI opte aussi pour une statue de
l'empereur, ce qui ferait de l'aula un sacellum au
genius Augusti, c'est-à-dire
un petit sanctuaire voué à la nature divine de l'homme130(*). Ce qui n'implique nullement
qu'il soit considéré comme un dieu, on est conscient de son
côté humain. On Nous pouvonseut le considérer comme une
sorte d'affirmation détournée du culte de l'empereur vivant.
Toutefois, si je m'en tienst aux propos de J. BEAUJEU, je note que
« Trajan consent à se laisser adorer dans les provinces,
surtout en Orient, s'y refuse hautement en Italie. Il ne veut même pas
qu'on attribue à son genius le mérite de la
prospérité de l'Empire, qui revient, d'après lui, à
Jupiter seul »131(*). Il est vrai qu'une nouvelle fois les propos de
Pline vont aussi dans ce sens.
« Simili reverentia, Caesar, non apud
genium tuum bonitati tuae gratias agi, sed apud numen Iovis Optimi
Maximi pateris: illi debere nos quidquid tibi debeamus, illius, quod bene
facias, muneris esse qui te dedit. »
Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, LII, 6
« C'est avec un semblable respect des dieux,
César, que tu ne souffres pas qu'on te remercie de ta bonté en
s'adressant à ton génie, mais à la divinité de
Jupiter Optimus Maximus : c'est à lui que nous devrions tout ce que
nous te devons, tes bienfaits seraient l'oeuvre de celui qui t'a donné
à nous. »
Traduction de M. DURRY
Le culte du genius semble donc s'éloigner de
l'idéologie de Trajan, du moins pour l'Italie. Par conséquent, il
semble peut applicable au sein de son Forum. M. CAVALIERI renvoie à
Glanum et à la « Sala del
Colosso » du Forum d'Auguste pour retrouver des structures aux
fonctions analogues. Dans le premier site (fig. 67), une niche répond
bien à une structure basilicale (axialité), elle devait
probablement renfermer une statue peut-être destinée au genius
Augusti132(*), mais
il s'agit d'une structure ouverte qui fait partie intégrante de la place
et qui n'est pas, contrairement à notre cas, isolée et
dissimulée par un mur. De plus, dans un contexte provincial, ce culte
reste assez banal alors qu'il semble peu courant au sein de
l'urbsUrbs. Dans le second cas (fig. 68), s'il s'agit bien d'un
augusteum arborant une statue monumentale d'un Auguste assis, aucune
certitude chronologique ne permet de déterminer si elle fut l'oeuvre de
l'empereur. En effet, la mention du colosse provient de sources
littéraires de l'époque de Claude. Subséquemment, le doute
plane quant à la destinée originelle du lieu : le culte du
genius pourrait dès lors être posthume à
l'opposé de notre cas.
Une seconde éventualité serait d'attribuer cette
niche à une divinité. On Nous pourrionsait dès lors penser
à celle qui domine le règne de Trajan, celle dont J. BEAUJEU et
Pline soulignent déjà la primordialité aux yeux de
l'empereur, à savoir Iupiter. En effet, la
« théologie jovienne » caractérise cette
époque, elle confère à Trajan une volonté de
glorification du dieu premier du monde133(*). Pour discerner l'impact de Iupiter, il
convient de se référer immanquablement à l'oeuvre de Pline
le Jeune et le Panégyrique de Trajan.
Prononcé le premier septembre 100 apr. J.-C. pour son
entrée en fonction comme consul, il s'en dégage, d'une part, une
forte association entre la personne humaine de Trajan et celle divine de
Jupiter. Ce dernier est considéré comme le dieu suprême,
c'est de par sa volonté que Trajan serait devenu un empereur vertueux.
Il en fait un représentant de sa personne et lui délègue
ses pouvoirs effectifs sur terre pour s'en tenir essentiellement à ceux
dans les cieux.
« Ac si adhuc dubium fuisset forte casuque
rectores terris an aliquo numine darentur, principem tamen nostrum liqueret
divinitus constitutum. Non enim occulta potestate fatorum, sed ab Iove
ipso coram ac palam repertus est : electus quippe inter aras et
altaria eodemque loci quem deus ille tam manifestus ac praesens quam caelum ac
sidera insedit. »
Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, I, 4-5
« Et quand jusqu'ici on n'aurait pas su si ses
maîtres étaient donnés à la terre par fortune et
hasard ou par une puissance supérieure, il serait maintenant
évident que notre prince nous a été destiné par une
volonté divine. Ce n'est pas l'obscur pouvoir du destin, c'est Jupiter
lui-même, au su et au vu de tous, qui l'a
révélé ; n'a-t-il pas été élu
devant tous les autels et dans le même lieu où ce dieu
réside aussi visible et présent que dans le ciel et les
astres ?. »
Traduction de M. DURRY
« Talia esse crediderim quae ille mundi parens
temperat nutu, si quando oculos demisit in terras et fata mortalium inter
divina opera numerare dignatus est; qua nunc parte liber solutusque tantum
caelo vacat, postquam te dedit, qui erga omne hominum genus vice sua
fungereris. »
Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, LXXX,
4
« C'est ainsi, je le croirais, que le
père du monde règle tout d'un signe de sa tête, quand il
jette ses regards sur la terre et daigne compter les destins humains parmi les
occupations divines ; désormais libre et dispensé de cette
partie, il ne s'occupa plus que du ciel, depuis qu'il t'a donné à
nous pour remplir son rôle à l'égard du genre humain tout
entier. »
Traduction de M. DURRY
« Simili reverentia, Caesar, non apud genium
tuum bonitati tuae gratias agi, sed apud numen Iovis Optimi Maximi
pateris: illi debere nos quidquid tibi debeamus, illius, quod bene
facias, muneris esse qui te dedit. »
Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, LII, 6
« C'est avec un semblable respect des dieux,
César, que tu ne souffres pas qu'on te remercie de ta bonté en
s'adressant à ton génie, mais à la divinité de
Jupiter Optimus Maximus : c'est à lui que nous devrions tout ce que
nous te devons, tes bienfaits seraient l'oeuvre de celui qui t'a donné
à nous. »
Traduction de M. DURRY
D'autre part, l'oeuvre insiste sur la volonté du
Sénat et du peuple de conférer au Princeps un titre
particulier, l'agnomen d'Optimus (LXXXVIII, 4-10). Trajan a
été donné aux Romains par Jupiter même, de là
son surnom. Cité officiellement dans sa titulature dès 114, mais
déjà octroyé officieusement depuis 98, il semble que
jusqu'alors, ce qualificatif soit réservé au maître des
dieux. Une autre source littéraire souligne ce même rapport entre
le dieu suprême et le vrai roi, il s'agit de Dion Chrysostome dans le
premier Discours sur la royauté. De par ce titre, il est
clairement considéré comme le représentant terrestre de
Iupiter Optimus Maximus, tout en restant cependant un homme
respectueux des traditions. Il sera abondamment exprimé comme tel sur
les épigraphes des monuments publics. De même, un relief
décoratif de l'Arc de Bénévent (113-114 apr. J.-C.)
illustre parfaitement cette idéologie (fig. 69) : Iupiter
entouré de Junon et Minerve remet la foudre, symbole de son pouvoir,
à l'empereur nouvellement qualifié d'Optimus
Princeps134(*).
Cette scène est interprétée comme une transmission de
pouvoir jovien à son élu et délégué
terrestre.
Rappelons-nous dès lors le chapitre
précédent : c'est en lien direct avec l'impact de la
« théologie jovienne » sur le règne de Trajan
que les premières études sur la monnaie avec un temple ont
penché pour une attribution de l'édifice à Jupiter
Capitolin.
Dès maintenant, tentons de dégager ce qui
pourrait faire pencher la balance vers une telle attribution. Si l'on s'en
tient tout d'abord à l'aula méridionale, la
décoration architecturale constitue un indice non négligeable. La
frise s'orne de reliefs de griffons, mais contrairement à la
façade à décrochements, ces derniers se
caractérisent par une tête d'aigle, symbole incontestable de
Iupiter Capitolin. Cet animal domine également cette fois
l'autre extrémité du complexe : il ponctue les quatre coins
du socle de la Columna Traiana. Si on nous en revenonsient aux
premières émissions monétaires illustrant la Colonne, nous
avons pu noter, dans le précédent chapitre, que celle-ci serait
surmontée préalablement d'un aigle en bronze aux ailes
déployées (fig. 70). On Nous observonse aussi que les quatre
effigies en marbre du socle semblent accentuées (fig. 71). Enfin, une
autre donnée primordiale fait de ce dieu suprême la seule
divinité de l'Olympe représentée sur la Colonne Trajane
(fig. 72). Son intervention est d'autant plus importante qu'elle fut
décisive pour mettre un terme à la première bataille
(celle de Tapae), qui s'engage contre la cavalerie dace. De fait, le
dieu est descendu sur terre pour foudroyer les ennemis. Sa présence
renvoie au pouvoir communiqué par Iupiter à l'empereur
lui permettant de triompher de tous les ennemis adversaires de l'Empire. Dans
le même ordre d'idée, on nous pouvonseut rappeler une
hypothèse de A. B. COOK A. B. qui voit en l'élaboration de la
Colonne une lointaine évocation des modèles germains qui
servaient de supports à des effigies de Jupiter (fig. 73)135(*). Ce rapprochement serait
rendu possible par le lien étroit qui existe entre Trajan et Jupiter et
pourrait être illustré par les monnaies présentant la
Colonne supportant un aigle (il en va de même pour Antonin le Pieux et sa
Colonne). Bref, la prédominance de l'aigle, symbole de Jupiter, ainsi
que la représentation du dieu sur la Colonne Trajane dans le secteur
septentrional pourrait répondre à une statue de cette
divinité à l'extrémité opposée du
site136(*). Aussi,
l'iconographie, comme nous pouvons aisément le constater, tourne autour
de la Victoria Dacica et des illustrations de la Victoire occupe
massivement le site. Or, il n'est pas rare que cette divinité soit unie
à son homologue capitolin. Jupiter est considéré par les
Romains comme « le dieu de la conquête et de la
victoire », ce qui expliquerait leur union137(*). Une association de
Iupiter à la thématique victorieuse du Forum ne serait
donc pas incompatible.
Toutefois, quand bien même il Trajan est proclamé
comme l'élu de Iupiter Optimus Maximus et bien que le
rapprochement entre les deux semble être un fait évident, les
tentatives d'interprétations sont biaisées par une manque de
données tant archéologiques que littéraires. De fait, au
vu des rapports de fouilles, aucune statue pouvant renvoyer à Jupiter
n'a été exhumée, de même, les sources ne font pas
mention de l'édification ou de la dédicace d'une structure
quelconque en son honneur. De plus, globalement, on note peu d'iconographie qui
s'y rapporte. Dès lors, nous disposons de peu de données pour en
confirmer avec certitude l'interprétation comme une statue de
Iupiter Optimus Maximus.
Une approche intéressante pour ma part serait alors
d'en revenir au projet thématique originel du complexe : le
triomphe de Trajan sur les ennemis orientaux, les Daces au terme de deux
conflits armés de 101-102 et de 105-106. Sur la base de cette
constatation, on nous pourrionsait donc placer dans la niche méridionale
la statue d'une autre divinité, celle de la Victoire.
Nous avons déjà rappelé au combien cette iconographie est
omniprésente sur le site : couronnement des attiques des avant-s
corps de la Basilica, frise de la nef centrale aux Victoires
tauroctones, elle accompagne les exploits de l'empereur sur la Colonne Trajane,
elle soutient l'inscription du socle, etc. Ce choix irait donc dans le sens
d'une continuité thématiquedu programme décoratif. Par un
édifice sacré dédié à sa personne, Trajan
rend hommage et voue un culte à celle qui fut son acolyte lors de ses
combats et qui le couronne de gloire. Cette exaltation irait de paire avec
celle des trophées qui bordent les portiques. L'incarnation de cette
divinité en une statue triomphale nous renvoie aux candélabres
reflets d'une lumière perpétuelle comme symbole d'une victoire
sur la mort après des années de conflits.
De même, dans le Forum Transitorium, Minerve
est représentée sur l'attique des portiques latéraux et le
temple lui est dédié, toujours par soucis de permanence respect
du même thèmedu même thème pour en renforcer son
impact. On Nous pourrionsait penser au même principe appliqué,
dans notre cas, avec la Victoire.
Cette interprétation vient un nouvelle fois renforcer
davantage notre rapprochement avec les principia. Elle reste dans le
prolongement d'un désir de glorifier une idéologie et une
politique militaristes. Elle célèbre de nouveau la victoire
contre les Daces, sublime la puissance militaire de Trajan et rappelle que la
le Forum a été initié en 107 apr. J.-C. à la fin du
conflit. Elle place l'ensemble du complexe trajanien au rang d'heroon.
Mais une nouvelle fois, c'est l'absence de données
supplémentaires qui vient faire planer le doute sur cette autre
interprétation. Par conséquent, on nous pouvonseut en
déduire que s'il y a une niche au sud, sur l'axe principal bien que la
ligne visuelle soit brisée, elle devait avoir beaucoup d'importance.
Est-elle destinée à contenir une statue, à remplir le
rôle de sacellum, mais voué à qui ? Ou encore
contenait-elle une effigie d'un des membres de la famille impériale
divinisé ? De même, elle pourrait renfermer simplement un
trophée et prendre une apparence extérieure
similaire au nymphaeum de Glanum d'époque augustéenne
(fig. 74). Là se pose la question de l'attribution d'une fonction
à cette salle du vivant de l'empereur.
Un autre rapprochement peut aussi être fait d'un point
de vue planimétrique et peut-être fonctionnel avec
l'agora haute d'Éphèse (fig. 75). C'est ici la
basilica judiciaire (165 m de long) qui nous intéresse et plus
particulièrement son extrémité orientale
considérée comme une sorte de chalcidicum par P.
GROS138(*) (fig. 75, E).
Celle-ci se compose d'une structure quadrangulaire (approximativement 18 X x 15
m) qui débouche par trois accès sur les nefs de la
basilica. D'une part, l'agencement de la colonnade constituant trois
portiques ainsi que la rupture partielle de l'axialité visuelle par la
présence d'un portique longitudinal directement après
l'entrée, nous ramène au schéma architectural de notre
site. D'autre part, le mur du fond semblait aussi être occupé par
deux statues, celles d'Auguste et de sa femme Livie exposées aujourd'hui
au Musée d'Ephesus (fig. 76). Cette salle était utilisée
comme hall cérémoniel de la Basilica, elle a
été démolie durant la première ère
byzantine. Cependant, l'ensemble de la structure était couvert et le
trou central est absent contrairement à notre cas.
Le dénivellement constitue la seconde
particularité architecturale de ce secteur méridional.
Construction sans précédent, des interrogations planent quant
à sa destination. Dépourvue de liaison via un escalier avec le
portique, elle il constitue donc une structure indépendante. Je n'ai
reien pu trouver de comparable à ce schéma architectural.
Dès lors, quant bien même si les dimensions sont imposantes
(environ 14 X x 17 m), ne pourrait-on pas y voir un bassin
d'eau ? Je n'emploierai pas ici le terme de nymphaeum
puisqu'e il renvoie à une fontaine d'eau jaillissante, mais je parlerai
d'une simple piscine d'eau stagnante.
Face à un dénivellement d'1,20 m, le contenu
d'eau s'élèverait sur 80 cm environ jusqu'à la bordure
inférieure de l'épigraphe elle-même haute de 40 cm. Je
m'appuie principalement sur la présence de marbres qui diffèrent
du reste du complexe et surtout sur celle du cipolin (fig. 77). Employé
pour les colonnes de la façade et du portique interne tout comme pour le
pavement, ce marbre paraît relativement courant dans des pièces
d'eau comme des thermes, des fontaines139(*), des vasques. Sa couleur serait valorisée par
les reflets changeant de l'eau. Un rapprochement a été
émis de par sa teinte comme de part sa forme veinée avec les
ondes de la mer140(*).
Concernant la limite méridionale, R. MENEGHINI, dans le rapport de
fouille de 2001, nous mentionne essentiellement son dallage de marbre blanc et
la présence d'un système d'évacuation des eaux ruisselant
de la toiture des portiques, on ignore donc si la structure pouvait comporter
un mortier hydraulique étanche (opus signinum) qui doit
répondre au besoin d'un bassin.
L'existence d'eau au sein d'un forum se retrouve
également dans d'autres Fora Imperialia. Tout d'abord dans le
Forum Augusti, des fontaines devaient orner les
extrémités de l'escalier du podium du Temple de Mars
Ultor141(*)
(fig.). Ensuite, dans la cour du Templum Pacis, des bassins d'eau
étroits alternent avec des parterres142(*) (fig. 78). Enfin, le Forum IuliiIulium
comporte au sein de son area forensis une ou deux fontaines
monumentales dites des nymphes Appiades, elles se situeraient devant le Temple
de Venus Genitrix143(*) (fig. 79).
« En bordure du portique, favorisant le reflet
de la colonnade et du ciel, ces bassins produisent l'effet d'étroits
miroirs d'eau destinés à souligner les volumes architecturaux et
les perspectives sur les jardins »144(*). Ces propos rendent compte
du caractère plaisant qu'offre un plan d'eau. Créant un puits de
lumière, l'eau fraîche en plein air vient meubler et animer cet
espace de transition pour le rendre d'autant plus agréable à
franchir.
Face à l'analyse des différentes composantes de
ce secteur méridional, on nous pouvonseut assimiler cette cellule
architecturale à l'atrium d'une
domus. Celui-ci joue également le rôle de
transition, de liaison et de distribution de la circulation vers les
différentes ailes de la maison. Leur centre en plein air est
percé d'un impluvium. Cependant, au terme de son
évolution (époque tardo-républicaine), celui-ci perd son
rôle de récolte des eaux pluviales pour devenir une simple piscine
ornementale destinée à créer une sorte de jardin
intérieur, d'espace d'agrément145(*). Dès lors, dans notre situation, ne
pourrait-on pas parler d'un vestibule dont le centre est occupé par un
bassin entouré de colonnes soutenant la toiture à la
manière d'un atrium corinthium ? Cet
aménagement ouvert en plein air pourrait créer un jeu de reflets
entre l'eau et les marbres colorés qui la bordent, tout
spécialement le cipolin. Il permettrait d'agrémenter le parcours
du visiteur empruntant des voies piétonnes telles que les portiques.
Dans ceux-ci seraient exposés les butins daces tout comme le
péristyle de la domus exhibe des oeuvres d'art146(*). Toutefois, la
reconstitution de R. MENEGHINI couvre cet
« atrium » d'une toiture droite contrairement
à l'utilisation traditionnelle du toit en appentis.
En conclusion, qu'elle soit aboutissement ou commencement du
parcours du visiteur, la limite méridionale du complexe est à
considérer comme une pièce pivot entre les Fora Traiani et
Augusti. Dès lors, le prolongement du Forum pourrait-il
répondre à un prolongement idéologique ? Puisque l'on
prétend que le site de l'Optimus Princeps reprend des
éléments tels que les hémicycles, les effigies des
summi viri, les imagines clipeatae, les statues daces par
oppositionface aux cariatides147(*) pacifistes ou encore la basilique à
exèdre présumée par E. LA ROCCA au Forum
d'Auguste148(*),
peut-être par cette liaison architecturale, il existe-t-il une
volonté de rejoindre deux idéologies contraires : celle du
fondateur du principat désireux d'exalter l'Empire et celle de celui qui
l'a conduit jusqu'aux confins du monde à la recherche de victoire et de
gloire.
D. TENTATIVES D'ATTRIBUTION
MONÉTAIRE
Nous allons maintenant en revenir aux deux monnaies
énigmatiques présentées préalablement dans le
premier chapitre et essayer d'avancer des tentatives d'attribution. Pour
rappel, le premier type d'aureus illustrait une structure similaire
à un arc à un fornix et possédait comportait la
légende FORVM TRAIAN(I) (fig. 80). Daté du règne de
Trajan, les premières études l'avaient identifié comme
l'entrée monumentale du complexe insérée dans le murus
marmoreus. Le second type comportait un temple octostyle entouré
d'une galerie ouverte avec la légende SPQR OPTIMO PRINCIPI au champ et
en exergue SC (fig. 81). Ces émissions sont également
datées du règne de l'empereur et la littérature
archéologique a voulu y voir une figuration du Templum Divi
Traiani. Toutefois, nous avons pu dégager des nouvelles
données archéologiques que ces attributions monétaires ne
sont plus valides. Il faut donc s'en retourner aux analyses. Serait-il possible
qu'une de ces deux émissions illustre notre secteur
méridional ?
Dans un premier temps, si l'on nous observonse la
reconstitution de R. MENEGHINI, il semblait plausible d'établir un
rapprochement entre l'édifice octostyle du second type
monétaire et la façade d'accès à l'aula
(fig. 82). Toutefois certaines observations infirment cette hypothèse.
Si dans les deux cas, on nous nousse retrouvonse face à une construction
centrale octostyle, sur la monnaie, elle est surélevée par un
podium imposant de quatre ou cinq marches, alors que, dans notre cas,
la continuité entre la place et l'aula caractérise la
façade. Aussi, la couverture en fronton est présumée par
l'archéologue149(*). Il l'a présuppose par volonté de
correspondance architecturale avec le propylée au nord du site (nous y
reviendrons), bien qu'elle pourrait être d'un tout autre type. Concernant
les figures d'acrotères (personnage central portant une lance
entouré de deux Victoires tenant des trophées) ou le relief du
tympan assimilé à Jupiter accompagné de deux figures
agenouillées, nous ne pouvons, par faute d'un manque de données
archéologiques, en confirmer ou infirmer leur présence. Les deux
portiques latéraux présentent sur certaines émissions six
colonnes, tout comme notre objet d'étude, mais sur d'autres quatre, le
nombre de colonnes semble donc aléatoire. Au champ des monnaies, ces
portiques s'assimilent plus à de simples galeries couvertes d'une
toiture à double pan surmontée d'acrotères qu'à un
entablement à décrochements appuyé sur un mur plein
constitutif d'une galerie interne voûtée en berceau. Dans le
même ordre d'idée, on est en droit de s'interroger sur
l'éventuelle présence d'une sorte d'autel devant le
podium comme l'illustrent certaines émissions (fig. 81). Notons
aussi que la légende n'implique pas nécessairement que cette
construction s'insère dans le complexe trajanien : elle signale
essentiellement que c'est sur la base d'un senatus consultum voulu par
le Sénat et le peuple romain que la construction a été
programmée. Par conséquent, l'effigie au champ de
l'émission monétaire nous ferait plus espérer un temple
colossal qui se dégage des portiques latéraux par son ampleur.
Aussi, la mise en scène des portiques ne répond pas
nécessairement au schéma innovant que l'on retrouve pour notre
secteur. L'ampleur Une tellede la construction centrale aussi imposante se
rapproche de monnaies illustrant des temples canoniques tel que celui d'Antonin
et Faustine débuté en 141 apr. J.-C. (fig. 83). Néanmoins,
la scénographie du champs est d'autant plus similaire à celle
adoptée pour un complexe plus tardif : le temple de Matidia (fig.
84). L'édifice a été dédié par Hadrien
à sa belle-mère après sa mort en 119, il devait s'agir
d'un périptère octostyle de dimensions colossales posté au
milieu d'une place à portiques avec des colonnes de giallo
antico et qui s'ouvrait d'un côté en un arc monumental. Un
médaillon d'Hadrien daté de 120 nous permet d'en connaître
l'aspect (fig. 85), la représentation est particulièrement proche
de la monnaie de l'époque de Trajan. Il faudrait donc s'attendre pour
cette dernière à une construction analogue, ce qui est contraire
à ce que nous avons sous les yeux. Toutefois, dans
l'éventualité où cette interprétation demeurerait
valide, la statue assise présentéeait dans l'entrecolonnement de
l'édifice central renverrait à la niche de l'aula. Il
est de la plus haute importance de préciser que cette effigie est
assimilée traditionnellement à Jupiter, de même cette
divinité serait représentée sur le tympan150(*). Mais rappelons que le mur
de délimitation de la galerie est continu, il est donc invraisemblable
qu'on puisse observer de l'area forensis la statue, le champ visuel
étant rompu, or c'est précisément l'inverse qui est
illustré ici. Dès lors, l'identification ne peut être
acceptée.
Par contre, la première émission
monétaire est d'autant plus pertinente (fig. 86). La légende
FORVM TRAIAN(I) implique immanquablement une liaison avec le Forum. Toutefois,
les études ont interprété tendancieusement la structure
avec un arc voté par le Sénat pour
célébrer la victoire de Trajan face aux Parthes et ont donc
proposé son insertion dans le murus mamoreus. Cette
édification nous est mentionnée par Dion Cassius.
« Kai\ oi{ me\n a{vi~da au}t+~
tropaiofo/ron pro\j polloi~j a@lloij e}n au}t*~ t*~
a}gor&~ au}tou~ pareskeu/azon, kai\ h{toima/zonto w{j porrwte/rw
a}panth/sontej ei} e}pani/oi. »
Dion Cassius, Histoire Romaine, LXVIII, 29, 3
« On lui érigea, sans compter plusieurs
autres, un arc de triomphe sur son Forum, on se disposait à aller aussi
loin que possible au-devant de lui à son retour. »
Traduction d'e E. GROS et V. BOISSÉE151(*)
De même, sur certaines émissions, la mention SC
était apposée en exergue et confirmait la construction sur la
base d'un consultum du Sénat. Cependant, cette décision
est datée en 116/117 apr. J.-C. (victoire parthe), c'est-à-dire
après la dédicace du Forum. , Oor le murus
marmoreus ne peut dater de cette époque, puisque
l'aula présente la titulature de Trajan de son vivant. C'est
pourquoi pour certains comme L. RICHARDSON et J. C. ANDERSON, il aurait
seulement pu être remodelé à cette date152(*). Ce qu'il n'exclut pas, par
conséquent, sa présence préalable au sein du site. De
plus, les émissions monétaires le représentant se situent
dans une tranche chronologique entre 112 et 117 apr. J.-C.. Le terminus
post quem est fixé sur la base de la titulature impériale
citée au droit : IMP TRAIANO AVG GERM DAC PM TR P COS VI PP. Trajan
en est donc à son sixième consulat, c'est-à-dire en 112
apr. J.-C...
SubséquemmentPar conséquent, quand bien
même le nouveau schéma n'autorise plus d'y voir un arc monumental
d'entrée, il reste envisageable de maintenir la situation de cet
édifice au sud du Forum. Nous pourrions alors très bien
l'assimiler à la façade à décrochement pour y voir
un raccourci de cet agencement. Un tel procédé pourrait
être signalé par la structure de l'attique. Le fornix
central est surmonté d'une large bande rectangulaire qui se
dégage du fond. Sur cette dernière, pourrait très bien
être apposée une inscription rappelant l'acte du Sénat et
par la suite l'épigraphe de dédicace d'Hadrien exhumée
dans ce secteur. De part et d'autre, des structures rectangulaires
allongées en retrait alternent avec d'autres en relief, cette
disposition pourrait correspondre aux décrochements successifs de
l'entablement. Celui-ci, subséquemment, ne serait plus destiné
à soutenir un fronton, mais diverses effigies : Trajan au commande
d'un seiuges seiuges est couronné par une Victoire
ailée ; deux personnages non identifiables, peut-être des
soldats, entourent le char ; enfin, aux extrémités, des
Victoires dédicacent des trophées ( ?). Comme nous
l'avionsl'avons préalablement mentionné, les arcs formés
par les colonnes viendraient répondre à des niches
creusées dans le mur de délimitation de la galerie. Ces
cavités renfermeraient des statues (divinités153(*)) et seraient closes par des
frontons triangulaires, eux-mêmes surmontés d'imagines
clipeatae (portraits des généraux de Trajan154(*)). Il est aussi tout à
fait logique que l'intérieur du fornix central soit vide,
puisque l'axe visuel est brisé entre la place et l'aula par la
présence d'un mur. Toutefois, sur certaines émissions plus
détaillées, une petite barre horizontale semble être
apposée environ aux deux tiers de la hauteur de l'arcade centrale (fig.
87). Aussi, la portion inférieure pourrait indiquer la profondeur de la
galerie interne et la partie supérieure un fragment du mur de
délimitation cachant l'aula. Dans ce sens, il est probable que
la clé de voûte conservée au Palazzo dei
Conservatori du Capitole surmonte le fornix (fig. 88)155(*). En son centre, une
personnification de la Dacia Capta156(*) est assise dans une atmosphère
générale de tristesse. Derrière elle, un amas d'armes et
d'armures renvoie à la défaite dace. Amas qui annonce
peut-être celui des butins tirés de cette débâcle
conservés dans l'aula. Un telle image se retrouve
aisément sur les monnaies de Trajan : uUn Dace (fig. 89) ou
Dacia (fig. 90) assis sur des armes avec en exergue la légende
DAC(IA) CAP(TA).
Parallèlement, si l'on opte pour cette
interprétation, cette même technique du raccourci se retrouve sur
les émissions monétaires illustrant la devanture de la
Basilica Ulpia (fig. 91). Les trois avant-corps sont aussi
réduits en une sorte d'arc avec leur rampe d'escaliers respective. Leurs
attiques se dégagent du fond et ils devaiient soutenir les inscriptions
reprenant la titulature impériale du commanditaire des lieux. Aux
parties supérieures, on nous retrouvonse cette fois un quadrige pour le
segment central et des biges pour les latéraux (dans certains cas, on y
retrouve aussi des quadriges). L'empereur est également couronné
par une Victoire. Le char central est accompagné de chaque
côté par un soldat romain lance en main.
Cette lecture monétaire n'entrave ne en rien
l'interprétation fonctionnelle du secteur auquel la structure donnerait
accès. Au contraire, elle en renforce l'hypothèse par
l'exaltation d'une iconographie telle que des trophées, des Victoires,
des soldats ou encore des chars dont la symbolique renvoie aussi à une
glorification des exploits militaires de l'Optimus Princeps. Une telle
reconstitution de la façade tripartite consolide également, de
par sa thématique iconographique, le rattachement aux principia
et permet de rejoindre la gamme décorative des autres pourtours de la
place.
E. CONCLUSION
Au terme de l'analyse de l'extrémité
méridionale du Forum Traiani, nous pouvons conclure que cette
zone peut difficilement remplir la fonction de Templum Divi Traiani.
Tout d'abord, les superstructures sont à dater, grâce aux
données épigraphiques, du vivant de l'empereur. Or ce dernier
recevait seulement la consécration post-mortem. Il faudrait
alors attribuer au site une autre fonction préalable. Toutefois, nous
avons pu démontrer que tant par sa planimétrie, que par l'emploi
de certains marbres ou encore pour de par son iconographie, il est difficile de
lui conférer un véritable rôle d'aedes. Aussi, au
jour d'aujourd'hui, la liste des constructions d'Apollodore de Damas est
dépourvue d'édifices religieux : volonté ou
coïncidence ? laLa question peut être posée. Mais il est
un fait certain que le secteur, étant immanquablement prévu dans
le projet originel, devait jouer un certain rôle dans la conception
globale du complexe. Il semble peut probable que l'on puisse parler simplement
d'une fonction d'apparat. De même, la particularité des
découvertes in situ jettent une somme d'interrogations quant
à son utilité. Nous avons noté un rôle certain
d'entrée et de communication entre les deux Fora. De par une
politique militariste et expansionniste de l'Optimus Princeps, nous
croyons pouvoir supposer l'exposition, dans les portiques, des butins issus du
trésor de Décébale comme outil de propagande. Il restait
alors à s'interroger sur la destination originelle de la niche qui
occupe le mur de délimitation méridionale. Elle pourrait bien
contenir une statue peu probablement d'un des membres de la famille
impériale (ce qui semble peu probable), mais il pourrait s'agir d'un
trophée, d'une effigie de l'empereur ou d'une divinité comme la
Victoire Jupiter ou plus particulièrement Jupiter la Victoire. Avec
l'exaltation du maître de l'Olympe associé à la Victoire
qui domine l'iconographie, nous serions face à une cohésion
symbolique et idéologique forte. L'aula pourrait alors
être investie du rôle de sacellum Iovis. Il restait alors
à se pencher sur la particularité première de
l'aula, à savoir la cavité centrale bordée de
l'épigraphe reprenant la titulature impériale. Quand bien
mêmeMême si les données sont lacunaires, le
dénivellement pourrait servir de bassin d'eau stagnante.
Sur la base de ces constatations, l'interprétation des
deux types d'émissions monétaires prend une tout autre tournure.
L'effigie d'un temple octostyle ne peut plus être rapprochée de la
nouvelle reconstitution tridimensionnelle du site. Par contre, l'illustration
préalablement interprétée comme un arc triomphal serait
à chercher dans la façade tripartite. Dès lors, les
sculptures qui surplombent l'attique viendraient répondre à
celles qui ornent les avant-corps de la Basilica Ulpia.
L'établissement d'un véritable dialogue architectural se lit dans
une correspondance décorative. Décoration qui elle-même
prône une valorisation de l'idéologie militariste qui
caractérise l'Empire de Trajan. Par là même et par les
tentatives d'interprétation fonctionnelle des monuments
archéologiques nouvellement déblayés, on nous se nous
rattachonse une fois encore aux quartiers généraux des camps
militaires, les principia.
Toutefois, notre question de départ, à savoir
« qu'entend-t-on par Templum Divi
Traiani ? », reste toujours sans réponse. Mais
l'analyse a permis d'exclure toute filiation avec ce secteur méridional.
Il convient donc désormais de se tourner vers l'autre
extrémité du complexe pour voir si elle nous permet de faire la
lumière sur ce concept.
IV. LE SECTEUR SEPTENTRIONAL
A. INTRODUCTION
Second secteur qui fit l'objet d'une révision
planimétrique radicale, la délimitation septentrionale du
Forum Traiani impose de porter un nouveau regard sur le site, au
même titre que le secteur analysé supra (fig. 92, 93, 94
et 95). Le premier chapitre de ce présent travail présentait
succinctement les prémices des découvertes archéologiques
des années 1991-1997 et du Jubilé de 2000 : par une
répartition du terrain en terrasses sous le Palazzo Valentini
et les églises Santissimo Nome di Maria et Santa Maria di
Loreto, de même que par l'absence d'une structure appartenant
à un de podium, l'élaboration d'un édifice
cultuel monumental (templum italico Italicum sine postico) est rendue
impossible. Cette perspective inenvisageable en appelle à une mise
à jour par un nouvel examen de la limite nord. R. MENEGHINI propose
alors d'y voir un propylée monumental d'accès au Forum par le
Campus Martius. En 1695, uUne épigraphe reprenant la
dédicace d'Hadrien a aussi été retrouvée en 1695
dans l'espace environnant. Il convient dès lors de se tourner vers une
analyse plus approfondie de ces informations novatrices.
B. PRÉSENTATION DES COMPOSANTES
LE
PROPYLON (fig. 92, 93 et 95)
Si l'on s'en tient essentiellement à un bref
aperçu descriptif, nous pouvons observer que les dernières
études proposent de conférer à l'extrémité
du site se compose d'un avant-corps octostyle. Toutefois, nous manquons
cruellement d'évidences archéologiques pour reconstituer avec
certitude ce secteur. Alors que la limite sud est aujourd'hui attestée
et que son plan ne peut plus être remis en question, la perplexité
demeure au nord. Rappelons-nous l'alternative de J. E. PACKER (chapitre I) qui
rejette la reconstitution de R. MENEGHINI. La présence d'un
propylon d'entrée reste donc hypothétique même si
de nombreux archéologues adhèrent à cette proposition. Les
bases des colonnes n'ayant pas été retrouvées, la
profondeur de la structure en saillie présumée reste
indéterminée. Toutefois, elle est estimée à une
dizaine de mètres. Ce dernierL'avant-corps est probablement
surélevé par une volée de marches au marbre inconnu. Une
donnée pertinente porte sur la découverte en 1845 d'un escalier
à 13,40 m de la Columna Traiana157(*). Ce dernier était
interprété comme appartenant au podium du temple. Cette
analyse, antérieure au Jubilé, nous fait remarquer
l'exiguïté de l'espace qui aurait alors séparé la
Colonne et la façade d'un temple octostyle. Nous pourrions aujourd'hui
penser que l'escalier appartient au propylon. Quelques fragments de la
colonnade en façade se trouvent encore in situ et permettent
d'en déterminer l'apparence et les dimensions. Elles devaitent
être dotées de fûts monolithes de granit gris du Mons
Claudianus hauts de 50 pieds, c'est-à-dire d'environ 14,70 m,, et
larges de 1,90 m de diamètre (fig. 96). Ces derniers viennent supporter
des chapiteaux corinthiens de marbre blanc de 2,12 m de hauteur (fig. 97) et
reposent sur des bases également de marbre de Luna. Les
colonnes internes, quant à elles, sont de granit rose. La composition de
l'entablement du propylée reste énigmatique. Toutefois, quelques
fragments ont été découverts sous le Palazzo
Valentini et les deux églises qui l'entourent158(*). Ils présentent la
même iconographie que la limite méridionale. Ce sujet est par
ailleurs problématique. En effet, selon F. ALBERTOLLI, lors de
l'érection de l'église du Santissimo Nome di Maria vers
1736-1741, deux fragments de frise aux Amours et griffons (tête de lion)
ont été retrouvés. Ils sont aujourd'hui conservés
au Museo Gregoriano Profano du Vatican (fig. 56-57). Ces reliefs, nous
les avions déjà préalablement attribués à
l'autre extrémité du site sur la base de dessins de la
Renaissance. De fait, pour C. FANUCCI, ils ont été exhumés
lors de la fondation du monastère de Santa Eufemia à la
fin du XVIème siècle159(*). Mise à part cette controverse, G. PIAZZESI
en arrive à octroyer aux deux limites du complexe la
représentation de cette frise160(*). De même, un troisième bas-relief avec
un Amour était conservé au Musée de Berlin (fig. 98). De
plus, les différentes phases d'édification du Palazzo
Valentini ont permis la mise au jour de nombreux autres vestiges tels que
des colonnes de granit gris et rose, des chapiteaux, des fragments de corniche
ou d'autres frises (de la corniche apparemment aux motifs
végétaux). Des protomés animaliers de marbre issus du
même secteur devaient probablement orner la façade d'accès
au complexe. L'ensemble de ces fragments architectoniques a été
préalablement attribués à l'ordre architectonique du
pseudoprétendu temple colossal et à son portique curviligneont
été retrouvés. Aujourd'hui, leur emplacement doit
être revu et reste donc encore indéterminé. Il s'agit de
cf. la rocca et millela. Les tentatives de reconstitutions du propylon
proposent d'y voir une couverture à fronton, dotant la structure d'une
allure de pronaos. La hauteur globale est estimée entre 22 m et
une trentaine avec le tympan. La superstructure vient s'adosser sur aule mur de
terminaison septentrionale du groupe trajanien. Celui-ci se subdivise en sa
partie centrale pour créer plusieurs accès de liaison entre le
propylon et la cour de la Columna Traiana.
LES BIBLIOTHÈQUES ET LA
COUR DE LA COLUMNA TRAIANA (fig. 92, 93, 94 et 95)
Si nous poursuivons notre progression, la délimitation
septentrionale s'organise entre le dit propylée et l'imposante
Basilica Ulpia en deux structures quadrangulaires disposées en
vis-à-vis et de part et d'autre du péristyle de la Colonne
Trajane (fig. 99). Au terme de leur élaboration architecturale, les deux
bâtiments forment chacun un hall rectangulaire d'assez grande taille
(20,10 X x 27,10 X x 14,69 m). L'élévation devait être plus
importante que celle du propylée, avec au minimum 22 m à
l'intérieur et plus de 30 m à l'extérieur. La
simplicité de l'entrée se marque par deux colonnes de
pavonazzetto. Les entrecolonnements devaient être comblés
par des chancelles de bronze dorées créant, par
conséquent, un espace ouvert en permanence sur l'extérieur (fig.
100). Les deux murs latéraux internes sont repartis en deux
« étages ». Il s'agit, en fait, d'une galerie
étroite munie de balustrades dans les entrecolonnements. Tous Les deux
niveaux sont scandés de colonnes cannelées de
pavonazzetto à bases et chapiteaux corinthiens de marbre blanc
disposées en vis-à-vis de pilastres corinthiens cannelés
également du même marbre mauve de Phrygie. Les entablements
s'ornent d'une frise aux motifs végétaux. Les pilastres
séparent des niches quadrangulaires qui devaient être closes
chacune par une porte en bois à deux volants. La paroi du fond suit la
même disposition, mais présentait en son centre un avant-corps
toujours de deux niveaux aux colonnes de giallo antico. Dans celui-ci,
devaient se trouverse trouvaient peut-être une statue de l'empereur et
à l'étage une effigie de Minerve, déesse de la sagesse. Ne
revenons nous attardons pas ici sur la problématique de la couverture.,
notonsNotons toutefois que la lumière devait être minime,
peut-êtreil semble qu'elle provenait-elle exclusivement du
cortilee la cour voir meneghini161(*). L'agencement du sol suit un appareil isodome
alterneant d'étroites dalles de giallo antico avec des
rectangles de les dalles de giallo antico et de
pavonazzettogranit gris plus larges (fig. 92). De part et d'autre de
la ligne médiane, Face aux colonnes d'entrée, des des dalles plus
grandes de pavonazzetto sont plus larges. Elles devaient renvoyer
renvoyaient peut-être aux à l'emplacements de tables
destinées à la consultation des ouvrages trapeza. Ces
deux édifices au plan identique sont identifiés comme des
bibliothèques. Respectant la tradition des
premières librairies impériales, la bibliothèque est alors
divisée en une collection grecque et latine, symbole du bilinguisme de
l'Empire. Les armaria (plutei) numérotés
étaient destinés à conserver les archives (édits
des empereurs, des préteurs, des censeurs et décrets du
Sénat) et quelques autres documents tels que les libri lintei
(l'autobiographie de César ou encore les Commentarii de
Trajan). La lumière infime serait alors indirecte pour ne jamais
atteindre l'intérieur des armaria, ce qui risquerait
d'endommager les rouleaux de papyrus qui y était conservés
à l'intérieur.
La Columna Traiana
s'insère dans un péristyle étroit de 25 m de long pour 18
m de large (fig. 101). Celui-ci se compose de trois portiques qui s'adossent au
mur latéral de la Basilica. Les colonnes à base et
chapiteaux corinthiens de marbre blanc sont de pavonazzetto. Elles
supportent un entablement à frise de griffons, de candélabres et
de vases vers l'extérieur ; la frise intérieure, quant
à elle, est décorée de sphinges et de candélabres
comme pour les exèdres de la Basilica Ulpiax. La Grande Frise
comportant une scène de bataille, Situation probable de la Grande Frise
aujourd'hui sur l'Arc de Constantin (312-315 apr. J.-C.), pourrait appartenir
à cette portion du site (fig. 102). Subdivisée en quatre panneaux
apposés sur l'attique de l'Arc, la frise, à l'origine, devait
être continue. Sa destination initiale suscite toujours le débat.
S. STUCCHI propose de la localiser sur le mur nord de la Basilique. Elle
viendrait orner le quatrième côté du péristyle de la
Colonne (fig. 103)162(*). Par contre, A.-M. LEANDER TOUATI
préfère la situer à l'intérieur des portiques de
l'area forensis comme revêtement de l'attique faisant face aux
hémicycles163(*).
F. COARELLI appose, cependant, le bas-relief sur la façade de la
Basilica Ulpia côté place164(*)sur l'un de ses portiques
peut-être celui le plus au nord. Son insertion au groupe septentrional
reste donc plus qu'incertaine. Le sol du cortile forme un carrelage
régulier de dalles de marbre blanc selon toujours un appareil isodomeun
découpage rectangulaire régulier. Enfin, les couloirs
extérieurs au portique sont revêtus d'un dallage « en
escalier » comme nous pouvions en retrouver pour l'aula
méridionale. Il vise à promouvoir la progression des visiteurs
dans ces espaces de transition (voir ci-dessus et chapitre III).
C. ANALYSE DES COMPOSANTES
Au terme de cette brève présentation des
composantes du site, revenons- s'en désormais à notre question
fil rouge à savoirinitiale : « faut-il voir enest-il
possible de dégager de ces structures le Templum Divi
Traiani ? ». Il s'avère manifeste que nous nous
trouvons une fois encore devant un propylon à
la planimétrie innovante, spécialement par son volume
considérable avec plus de 20 22 m de haut en façade. Ce
caractère imposant résulte de l'emploi de colonnes
particulières dont il convient de développer l'analyse.
Tout d'abord, les fûts en façade sont en
granito del foro (fig. 96). Il s'agit en fait d'un
matériau issu des carrières impériales du Mons
Claudianus dans le désert oriental égyptien. Pierre
prestigieuse, elle ne semble pas faire l'objet d'un commerce intense et son
emploi reste limité à des constructions impériales
prodigieuses (Panthéon, Basilica Ulpia, etc.). Sa hauteur en
indique le prestige. De telles colonnes de 50 pieds se retrouvent encore
aisément à Rome dans des temples comme celui de Mars
Ultor (marbre de Carrare), mais elles sont composées d'une
superposition de tambours, il ne s'agit donc pas de fûts monolithes. Par
contre, lLes escapes monolithiques de granit envoyées à Rome vont
de 20 à 50 pieds de hauteur165(*). Toutefois, seulement trois édifices romains
connus en comportent de 50 pieds : la colonne d'Antoninus Pius
(granit rose), les Thermes de Trajan (granit rose) et le supposé Temple
de Trajan (granit gris). Sa La présence de granit égyptien en ces
lieux témoigne d'une grande habileté et d'un grand prestige au su
des proportions (50 pieds équivaut à environ 100 tonnes), des
difficultés d'extraction et de transport (naves lapidariae)
qu'un tel granit implique. Cependant, la recherche de prestige prévoit
et cet emploi confère au site une plus grande richesse tout en
permettant d'acquérir l'approbation populaire.
Ensuite, son l'utilisation du granit du Mons
Claudianus et ses 50 pieds de 'hauteur permettent de progresser dans la
datation du secteur. En effet, nous détenons un papyrus de Giessen
dénommé P.Giss.69 relatif aux opérations de
transport de pierre en Égypte romaine. Dans ce dernier, la mention d'une
colonne de granit gris est particulièrement pertinente.
«[...] e}pei\ dia\ th\n tou~
penthkonta/podoj stu/lou katagwgh\n plei~sta kth/nh e !nh
e}/comen [...]
( !E}/touj) g {Adrianou~ kai/sar[oj
tou~ kuri/ou...] g g»
P.Giss.69, 13-14 et 18
« [...] car nous avons un grand nombre d'animaux
destinés à descendre une colonne de cinquante pieds.
[...]
Dans la troisième année du règne
d'Hadrien César, le troisième jour du mois de ...] »
Traduction de l'auteur à partir de
l'anglais166(*)
Le papyrus rapporte le transport d'une colonne de 50 pieds
à Kaine dans le désert oriental. De par cette localisation, J.
Th. PEÑA, dans son analyse du document de 1989, veut y voir une colonne
provenant de la carrière de granit gris du Mons
Claudianus167(*). De plus, l'extraction de bloc de taille
aussi imposante caractériserait la production du site. Aussi, une
datation du début du règne d'Hadrianus Caesar nous est
fournie. Bien que l'indication du mois soit manquante, J. Th. PEÑA
pousse l'analyse jusqu'à avancer évoquer la date du 29
décembre 118 apr. J.-C.: Le document démontre donc que la colonne
a été transportée de la carrière vers son lieu
d'édification en 118 apr. J.-C.. Or la rareté d'emploi de telles
pièces permet, toujours selon l'auteur, d'émettre
l'hypothèse qu'elle pourrait être destinée au Temple de
Trajan divinisé, ce qui impliquerait une construction de cet
édifice cultuel par Hadrien (il est donc probable qu'aucun temple ne
soit prévu dans le projet originel). Dès lors, si l'on tente de
remettre à jour cette analyse au vu des nouvelles données
archéologiques en notre possession, nous pouvons conclure que puisque le
propylée arbore de telles colonnes, ce dernier ne daterait pas du vivant
de Trajan, mais il devrait pourrait s'agir d'une construction posthume
oeuvrée par Hadrien.
Toutefois, M. WILSON JONES apporte une autre vision du
document168(*). Selon
celui-ci, la taille optimale pour l'ordre corinthien nécessite des
fûts de 50 pieds. Si, actuellement, pour le Panthéon, on retrouve
des fûts monolithes de marbre égyptien de 40 pieds, le projet de
base devait prévoir des fûts de 50 pieds pour parvenir à un
équilibre parfait des proportions. Dès lors pour l'auteur, la
colonne dont fait mention le papyrus pourrait être destinée non
pas au Temple de Trajan, mais au Panthéon. En effet, il semble trop
précoce qu'en 118, c'est-à-dire au lendemain de son ascension au
rang d'Imperator, Hadrien érige directement un temple immense
en mémoire de son père adoptif. Les colonnes de 50 pieds devaient
donc être prioritairement prévues pour le Panthéon
d'Hadrien (la construction est datée par les estampilles entre
précisément 118 et 125 apr. J.-C.), mais un changement de plan en
a modifié la destination.
Ensuite, une autre polémique s'engage au sujet de la
colonnade interne du propylon. Elle se composerait de colonnes de
granit rose d'Assouan de même hauteur (50 pieds) et de
même diamètre que celle en granit gris169(*). La controverse
débute par les recherches de J. B. WARD-PERKINS sur la Columna divi
Antonini170(*). Ce
dernier propose une analyse de l'inscription grecque gravée sur la base
du fût monolithe de granit rose d'Assouan constitutif de la colonne
commémorative. L'étude permet d'établir que la colonne
fait partie d'une paire de 50 pieds de hauteur qui a été
excavée sous le règne de Trajan. Autour de l'année 104,
l'empereur aurait alors ordonné la construction d'un édifice
monumental requerrant des colonnes aussi imposantes. Pour l'auteur, les
fûts seraient alors préalablement destinés au temple du
Forum de Trajan. Toutefois, vers 107, le plan originel du complexe est
modifié pour accueillir la colonne commémorative des victoires
daces, ce qui impliquerait la réutilisation d'une d'entre elles comme
Columna divi Antonini plus de cinquante ans plus tard. J. B.
WARD-PERKINS en arrive alors à la conclusion qu'il existait
immanquablement un temple prévu au sein du complexe trajanien.
Néanmoins, s'il semble attesté par l'épigraphe que
l'extraction date du règne de Trajan, la destination originelle des deux
colonnes n'est que purement hypothétique. Les données ne
renvoient donc pas nécessairement à un édifice cultuel, ni
à une construction au sein du Forum. Il semble d'ailleurs que l'on
retrouve également ce même type de colonne, aux mêmes
proportions, dans la grande exèdre des Thermes de Trajan sur
l'Oppius dont la construction débute justement après
104171(*) (fig. 104).
La même alternance granit del foro et granit
d'Assouan se retrouve également sur une autre construction
d'époque hadrienne, le Panthéon. Le pronaos octostyle
long de 33,10 m et large de 15,50 m s'orne aussi à l'extérieur
d'une colonnade monolithe de granit gris et à l'intérieur de
granit rose. Certes, outre une répartition en trois nefs, les
proportions sont moindres puisque la structure ne s'élève
qu'à 11,70 m, c'est-à-dire 40 pieds romains contre 50 dans notre
cas. Toutefois, l'union de deux variantes colorées du granit pour la
construction de propylon/pronaos souligne peut-être une
préférence d'Hadrien. Ceci irait alors dans le sens d'une
datation post trajanienne pour l'entrée du Forum.
Par conséquent, si la colonnade constitue un des
caractères distinctifs de l'avant-corps septentrional du Forum
Traiani, l'étude de son ampleur tout comme de sa composition
marmoréenne invite à une révision des phases de
constructions. Il semble plus que probable que la superstructure soit l'oeuvre
d'Hadrien. Dès lors, on est en droit de s'interroger sur la
planimétrie projetée par Trajan et son architecte Apollodore de
Damas. Auparavant, dans le paragraphe du premier chapitre relatif à la
nouvelle physionomie du complexe, j'avais noté les recherches de C.
AMICI172(*). Ces
dernières ont permis d'attester que le mur en blocs de péperin f5
date incontestablement de l'époque de Trajan, il devait présenter
en son centre une porte d'accès (fig. 7). Dans un second temps, il sera
démoli, selon l'auteur, lors de l'édification du
Templum, donc sous Hadrien173(*). Il devait constituer sous Trajan l'extrême
limite septentrionale du groupe. Partant de cette constatation, le
propylée daté apparemment d'Hadrien respecte-t-il les
volontés de départ ou renvoie-t-il à un
ré-agencement radical du plan pour y insérer le Templum Divi
Traiani ? C'est ici la fonction du porche qu'il faut tenter de
déterminer.
Sur ce point, il semble plus que vraisemblable que la
structure devait servir d'entrée au même titre que son homologue
méridional. Toutefois, le caractère grandiose qu'elle revêt
pourrait lui conférer la fonction d'entrée principale
au complexe. Par une telle organisation fonctionnelle, le
commanditaire des lieux reprend peut-être le projet originel des Fora
Imperialia, à savoir le voeu de César de relier le vieux
Forum au Campus Martius. Au nord, une artère important, la
Via Flaminia/Via Lata traverse la plaine. Il semble que
Trajan ait emprunté cette voie lors de son avènement comme
Princeps en 99 apr. J.-C.174(*). Mais c'est précisément par cette
route qu'il aurait fait son retour triomphal à Rome après la
victoire dace. Le déroulement de ces événements en ces
lieux, de même que la fonction originelle du Campus (lieu de
stationnement et d'exercice des troupes armées), vient conférer
une valeur symbolique et idéologique forte à la zone
septentrionale. Le choix de positionnement de l'entrée en
vis-à-vis du Campus Martius pourrait alors être
motivé par ces épisodes historiques. Le visiteur est
obligé de suivre la Via Lata pour accéder au site. Il
parcourt ainsi le chemin de la procession triomphale emprunté par Trajan
lui-même. Néanmoins, si cette fonction d'entrée principale
se confirme aisément, ce rôle diffère en bien des points de
celui attribué préalablement à ce secteur comme
noté sur le plan d'I. GISMONDI (fig. 4). Ce dernier, rappelons-le,
plaçait le principal accès au Forum au sud et attribuait à
la limite septentrionale un rôle cultuel arborant le Templum Divi
Traiani. Par cette nouvelle attribution, c'est toute la
fonctionnalité du site qui est alors à revoir (nous y reviendrons
dans le prochain chapitre). De même, au vu de l'étroite
disponibilité d'espace au sud, des chercheurs tel que J. E. PACKER
disposaient, au nord, de part et d'autre du prétendu templum
Italicum sine postico, deux accès secondaires par le Champ de Mars
(fig. 4). Aussi, une absence d'entrée de ce côté serait
illogique puisque c'est précisément du côté nord que
la Columna Traiana s'orne des scènes principales qui offrent au
visiteur un résumé du récit historique des guerres daces
(voir chapitre suivant). Toutefois, un élément vient rompre, en
quelque sorte, l'harmonie du schéma : la porte de la Colonne
Trajane fait face à la Basilica alors que sa situation dans
l'axe du propylon aurait été
préférable.
Le même type de disposition planimétrique se
retrouve encore au Campus Martius avec la Colonne de
Marc-Aurèle. Inspirée directement de la Trajane, elle domine
l'actuelle Piazza Colonna (fig. 105). Son côté principal
est tourné vers la Via Flaminia. De là, les visiteurs
communiquent avec l'esplanade par un escalier (nous y reviendrons de
manière plus approfondie dans le chapitre suivant). Un second exemple
peut être recherché en dehors de l'Italie, dans le site
palestinien de Jérusalem175(*). Nous connaissons l'existence, derrière la
porte de Damas, au nord-ouest de la Jérusalem antique, de la Place de la
Colonne (fig. 106). À l'époque romaine (probablement sous Hadrien
quant le site est reconstruit et rebaptisé en Aelia
Capitolina), au centre, une colonne commémorative était
élevée sur une base. Elle devait supporter la statue d'un
empereur (fig. 107). Avant de franchir les murailles de la ville, le regard du
visiteur était déjà porté vers le sommet de la
colonne qui se dégageait par sa hauteur. La combinaison
entrée-colonne est donc proche de notre objet d'étude.
Outre son rôle d'entrée, corrélativement,
la richesse de l'édifice en appelle peut-être à remplir une
autre fonction. C'est dans ce sens que R. MENEGHINI a proposé d'y situer
le Templum Divi Traiani d'époque hadrienne.
Cette hypothèse rappelle une fois encore la recherche inéluctable
d'un temple par souci de respect du concept de forum tripartite (voir
supra). Dans un premier temps, il est un fait certain que,
d'après les proportions des colonnes, le temple devait être
immense, proche du Temple de Mars Ultor et plus large que le
Panthéon d'Hadrien. Du moins la taille des chapiteaux et des fûts
est plus imposante que pour le reste du Forum même s'ils sont
stylistiquement similaires (rappelons ici que les fûts font 50 pieds de
haut contre 30 pour ceux de la Basilica Ulpia). Dans un second temps,
une question se pose : comment placer un temple au sein de ce
propylon ? Pour répondre à cette interrogation, R.
MENEGHGINI parle d'une « sorta di <edicola-tempio> ricavata
all'interno del pronao di accesso al foro dal Campo Marzio
»176(*). Bref, nous
serions alors en présence d'un temple à cella barlongue
dont la largeur reste inconnue. La structure serait alors globalement similaire
à celle d'autres édifices dont la cella se
présente aussi transversalement tels que l'aedes Concordiae au
Forum Romain (fig. 108) ou encore plus particulièrement le premier
Panthéon d'Agrippa (fig. 109). Ce dernier, sis sous le pronaos
d'Hadrien, date des années 27-25 av. J.-C. et devait être
tourné vers le sud, c'est-à-dire dans le sens inverse au temple
d'Hadrien. Il devait s'agir également d'une aedes rectangulaire
de 43,76 m en façade sur 19,82 m en profondeur. Nous pouvons aussi
mentionner le Temple de Veiovis au sommet de l'Arx capitoline
de 192 av. J.-C. (fig. 110). Cette typologie d'édifice cultuel ne semble
donc pas inhabituelle à Rome. Dans le dernier cas, le choix de la forme
rectangulaire couchée est dû à l'étroitesse du
terrain. Nous pourrions alors penser qu'il en va de même pour le
Templum Divi Traiani puisque nous savons aujourd'hui que le secteur se
répartissait en terrasses vers le nord. Toutefois, cette
interprétation reste une hypothèse et nous n'avons rien pour la
confirmer ou l'infirmer. Néanmoins, nous pouvons noter que, comme la
structure est d'époque hadrienne, cela concorderait d'un point de vue
chronologique. Mais s'il semble alors logique de retrouver une inscription de
dédicace aux alentours, il peut paraître étrange d'en avoir
une autre à l'autre extrémité si le temple n'occupe pas ce
secteur.
Pour poursuivre notre rapprochement avec les quartiers
généraux, l'attribution d'entrée principale au secteur
septentrional renforce le parallèle réalisé
préalablement avec les principia. En effet, l'accès se
fait, tout comme les principia à Vorhalle, par la
basilique (fig. 65). Nous allons maintenant en rester momentanément ici
pour l'analyse du propylée et continuer notre progression pour en
arriver aux bibliothèques.
Concernant l'étude des
Bibliothèques du Forum Traiani, je ne peux me
référer qu'au récent article de R. MENEGHINI pour le
résumer comme suit177(*). Les structures dénommées aujourd'hui
« bibliothèques » auraient connu plusieurs phases
d'élaboration. Dans un premier temps (107-115), grâce à
quelques estampilles que nous possédons178(*), nous savons que Trajan
construit vers 105-107 deux salles qui, toutefois, devaient avoir une apparence
différente par leur décoration architectonique (ordre unique de
colonnes de granit gris d'environ 30 pieds). Il semble aussi que les niches
soient inaccessibles au visiteur (elles se trouvent à 1,5 m de haut) et
qu'elles ne pouvaient donc remplir la fonction d'armaria, mais avaient
seulement une valeur décorative. Dans un second temps (laps de temps
très bref, fin du principat de Trajan ou peu après), le projet
originel est modifié pour être complété par un
second ordre (fig. 111). « Appare dunque chiaro che, quanto meno
all'inizio, le due aule non erano destinate a fungere da biblioteche
»179(*). Or, les
auteurs anciens tel qu'Aulu-Gelle (Les nuits attiques, XI, XVII, 1) ou
des textes antiques tels que l'Histoire Auguste ne parlent que d'une
bibliothèque (in bibliotheca templi Traiani et bibliotheca
Ulpia), nous pourrions alors émettre l'hypothèse qu'elle se
trouverait préalablement dans les exèdres de la Basilica
Ulpia. Un rapprochement peut notamment être fait avec la Basilique
de Constantin (début IVème siècle) sur la
Vélia (fig. 112)180(*). L'empereur rajoute au projet de Maxence une abside
au nord pour faire fonction de tribunal. Au Bas-Empire,
l'édifice jouait donc le rôle de basilique judiciaire pour la
ville. De même, le forum de la capitale dace, Sarmizegetusa,
fondé par Trajan en 106-107 apr. J.-C. et pour lequel on suppose une
réalisation d'Apollodore, comporte une basilique à l'apparence
similaire (fig. 113). Aux extrémités, deux structures
quadrangulaires devaient aussi servir de tribunalia avec un lieu de
conservation des archives181(*). Pour les exèdres ulpiennes, il s'agirait
alors plus d'un répertoire juridique (archives) lié à leur
rôle de quaestiones qu'à une bibliothèque
littéraire.
Le point d'interrogation porte une fois de plus sur la
datation du groupe des salles jumelles. Traditionnellement, les études
notent que nous disposons de peu d'estampilles reprenant le nom de Trajan. En
effet, d'après l'étude de E. BIANCHI, uniquement trois
estampilles sont datées autour de 110 apr. J.-C. : deux pour la
Bibliothèque occidentale et une pour la Bibliothèque
orientale182(*). La
majeure partie des estampilles retrouvées dans le secteur septentrional
est post-trajanienne. Elles datent de 123 apr. J.-C. Cinquante-cinq exemplaires
sont conservés dans la Bibliothèque occidentale. Quant bien
même l'Histoire Auguste attribue à Trajan la
bibliotheca Ulpia, le texte se rapporterait, selon l'hypothèse
de R. MENEGHINI, aux exèdres de la Basilica et non aux deux
salles rectangulaires. Dès lors, même si l'ossature des deux
aulae serait d'époque trajanienne, nous sommes tentés
d'attribuer la majeure partie des travaux à Hadrien (ce qui semble
d'ailleurs confirmé par les estampilles). De plus, le cortile
de la Colonne aurait été complété par Hadrien entre
125-126, toujours sur la base des estampilles183(*). Ces constatations amènent d'autres
interrogations quant à la configuration originelle du secteur
méridional et sa fonction première.
Toutefois, même si les deux salles rectangulaires ne
devaient pas jouer le rôle de bibliothecae sous Trajan, le
parallélisme avec les principia n'en souffrirait pas puisque il
reste toujours une pièce pour la conservation des archives. Il semble
assez courant de retrouver ce lieu dans des salles liées à la
basilique à l'instar d'un site tel que Vetera avec son
tribunal accolé à l'édifice judiciaire184(*) (fig. 40).
La réaffectation progressive des deux aulae en
bibliothèques pourrait aussi expliquer la disposition
particulière dont elles font l'objet. En effet, leur schéma
quadrangulaire en vis-à-vis ne répond pas à l'option
traditionnelle choisie pour ce type de construction. Si l'on observe la
typologie des bibliothèques publiques romaines, notre structure se
rapproche des librairies palatines d'Auguste (fig. 114). En effet, il s'agit de
deux salles quadrangulaires terminées par une exèdre. Le peu de
vestiges qui nous est parvenu est daté de la réfection de
Domitien, mais les structures d'époque augustéenne (probablement
situées en dessous) devaient être globalement similaires pour
créer une bibliothèque répartie en une section grecque et
latine. Cependant, les deux salles ne sont pas ici disposées en face
à face mais sont au contraire adjacentes.
Néanmoins, ces constatations nous permettent d'en
revenir au Templum Divi Traiani pour apporter, tout
d'abord, quelques précisions pertinentes. Puisque le Templum
serait d'époque hadrienne, restons-en à la physionomie offerte
aujourd'hui par le propylée et les bibliothèques
considérés traditionnellement comme post mortem. La
double épigraphe de dédicace date globalement de 121/122-127/128
apr. J.-C. Cependant, la poursuite de l'édification du Forum par Hadrien
aurait pu commencer dès la mort de Trajan (aux alentours de 117-119 apr.
J.-C.). Son successeur aurait ensuite associé Plotine après son
décès en 122 apr. J.-C (Dion Cassius, Histoire Romaine,
LXIX, 10, 3). Toutefois, c'est la mention d'Imperator Caesar Traianus
Hadrianus Augustus qui est intrigante. En effet, si l'on observe la
majorité des constructions d'Hadrien au Champ de Mars, il n'est pas
coutume qu'il y appose son nom. À titre d'exemple, il conserve
l'inscription d'Agrippa lors de l'édification du Panthéon
(M(arcus) Agrippa L(uci)
f(ilius) co(n)s(ul)
tertium fecit). Or, c'est précisément sur une
construction en dehors du Campus Martius qu'il se retrouve. C'est
d'ailleurs ce que souligne Aelius Spartianus dans l'Histoire
Auguste (Hadrien, XIX, 9 : Cum opera ubique infinita
fecisset, numquam ipse nisi in Traiani patris templo nomen suum scripsit).
Que pourrions-nous déduire de cette constatation ? Peut-être
faut-il y voir une volonté de légitimer son pouvoir ? Il
rappelle qu'il est l'élu de Trajan à sa succession en vouant un
édifice à suis parentibus au coeur du centre civique de
la Rome impériale. Il pourrait aussi y avoir placé des
inscriptions à son nom car il n'est pas l'auteur de projet, mais
seulement le continuateur. Il vient lui apporter une connotation
particulière avec un Templum Divi Traiani et Plotinae. Ce qui
expliquerait l'absence d'un verbe tel que fecit sur
l'épigraphe. J. BENNETT souligne par ailleurs ce manquement185(*). Cependant, ce détail
n'est pas déterminant car la présence d'un verbe dans une
inscription de dédicace d'une construction n'est pas obligatoire.
Ensuite, les propos d'Aulu-Gelle pourraient nous permettre de
progresser dans notre analyse de l'ensemble le plus au nord. Il nous parle
d'une bibliotheca templi Traiani, c'est-à-dire de la
bibliothèque du temple de Trajan. L'emploi de cette formule en appelle
à de nouvelles observations. En effet, nous pourrions penser que le
Temple se situe à proximité de cette bibliothèque, qu'il
est en liaison avec elle, qu'elle le constitue ou mieux que la
bibliothèque fait partie intégrante de ce temple. De fait, outre
leur rôle public et non sacré, il n'est pas rare que, pour ce type
de construction, le profane se mêle au religieux. Sur ce point, les
exemples ne manquent pas. Plus ancienne bibliothèque romaine
attestée archéologiquement et documentée par la Forma
Urbis Romae, les deux salles absidiées d'Auguste (28 av. J.-C.)
sont disposées côte à côte et occupent l'aire
méridionale du temple d'Apollon (fig. 114 et 115). Les structures sont
connectées au temple, occupent son temenos tout comme les
demeures d'Auguste et de Livie. Elles devaient comporter une statue d'Auguste
en Apollon dans les absides. La situation est confortée par les sources
qui font mention d'une bibliotheca ad Apollinis, c'est-à-dire
d'une bibliothèque proche du temple d'Apollon. Le même principe se
retrouverait aussi dans la seconde bibliothèque d'époque
augustéenne, la Porticus Octaviae, édifiée
à la mémoire de sa soeur morte en 23 av. J.-C. (fig. 116). La
bibliothèque, aire profane, est en liaison avec les édifices
religieux de Iupiter Stator et Iuno Regina
(probablement l'exèdre entre les deux édifices). Une telle
solution rejoint également celle du Templum Pacis des Fori
Imperiali (fig. 117). La salle absidiée arbore une statue de
Pax et devait aussi jouer le rôle de « salle de
lecture ». Aulu-Gelle, dans ses Nuits attiques (XVI, VIII,
2), la mentionne comme une Pacis bibliotheca, la bibliothèque
de la Paix. D'autres exemples plus pertinents sont à rechercher en
dehors de l'Italie. Les bibliothèques y connaissent au
IIème siècle apr. J.-C. une diffusion intense. Ce
phénomène serait lié à la détermination
d'Hadrien à favoriser la diffusion de la culture186(*). En Turquie, par exemple,
l'Asklepieion de Pergame (IIème siècle apr.
J.-C.) est doté d'une bibliothèque liée au
temenos (fig. 118). Avec un plan quadrangulaire analogue (16,5 x 18,5
m), l'abside axiale contenait une effigie d'Hadrien nu tel un empereur
déifié. Pendant grec du Templum Pacis, la
Bibliothèque d'Hadrien à Athènes occupe un espace imposant
qui regroupe lieux d'exposition et de consultation (fig. 119). L'accès
se fait par un propylée tétrastyle qui s'ouvre sur une cour
portiquée et agrémentée d'un jardin. Dans l'axe, une salle
plus imposante présente un baldaquin contenant une statue. De part et
d'autre de cette pièce axiale, des auditoria ferment la
composition. Toutefois, contrairement au Forum de Vespasien, l'aire est
dépourvue d'une structure cultuelle. Cette lacune peut cependant
s'expliquer par sa situation urbanistique. La Bibliothèque est en
étroite relation avec la basilique, l'agora romaine et le
temple monumental considéré comme le Panthéon d'Hadrien
(fig. 120). En effet, ces quatre structures hadriennes présentent
intentionnellement le même alignement. La combinaison cumule les
fonctions juridique, culturelle, commerciale et religieuse tout comme le Forum
de Trajan187(*).
Dans le même ordre d'idée, nous pouvons enfin
revenir à Éphèse et plus particulièrement faire le
rapprochement avec un édifice précisément de
l'époque d'Hadrien : la Bibliothèque de Celsus
(fig. 121). Les sources épigraphiques nous indiquent que
l'édifice a été réalisé par Tiberius
Iulius Aquila en 110 apr. J.-C. en mémoire de son père
Tiberius Iulius Celsus Polemaeanus. (consul en 92 et proconsul de la
Province d'Asie sous Trajan vers 105-106). Par une frons scaenae, le
visiteur pénètre dans une vaste salle de lecture (16,72 x 10,92
m) aux murs creusés de niches. La construction interne est analogue
à celle des Bibliothèques Ulpiennes. Les armaria se
répartissent sur trois étages. Les rangées de niches
supérieures sont bordées d'une galerie de bois munie d'un
garde-fou qui permet d'avoir accès aux livres. Cette construction de
l'époque d'Hadrien offre une disposition semblable aux
Bibliothèques du Forum telles que nous les connaissons aujourd'hui
(seconde phase d'élaboration datée probablement de
l'époque d'Hadrien). Le mur occidental de la Bibliothèque
d'Éphèse présente une abside élevant une statue
d'Athéna. Sous celle-ci, l'accès à une crypte permet de
rejoindre le sarcophage de Celsus. Tiberius Iulius Aquila a
édifié la bibliothèque pour qu'elle soit le monument
funéraire, l'heroon de son père. Elle fonctionnait comme
un véritable lieu de culte pour Celsus. Ce monument regroupe
donc une fonction publique/profane et funéraire/cultuelle.
En ces propos, ne pourrions-nous pas voir dans les
Bibliothèques jumelles et la Columna Traiana une transposition
du schéma éphésien : l'association d'une fonction
sépulcrale et d'un lieu alliant l'aspect cultuel et culturel ? Le
secteur septentrional tournerait autour d'un culte héroïque de
l'Optimus Princeps. La Colonne renferme les cendres de celui qui s'est
vu octroyé le privilège d'être enterré au coeur du
pomerium. L'iconographie de la frise du portique qui l'entoure renvoie
à une symbolique funéraire. De fait, il arbore des reliefs aux
griffons (voir l'analyse du secteur méridional), des candélabres
(lumière perpétuelle qui marque la continuité de la vie
après la mort), ou encore des sphinges (gardiennes de tombe aux vertus
prophylactiques). Les bibliothèques, outre leur emploi comme lieu de
consultation d'ouvrages de référence, fonctionneraient
conjointement comme des salles cultuelles exhibant une statue de Trajan dans
leur exèdre. Un autre élément dans ce sens porte sur
l'éclairage. Nous avions déjà remarqué que la
luminosité des deux aulae était relativement faible.
Cette quasi obscurité irait aussi vers une interprétation
cultuelle des lieux. Il existe dès lors une étroite connexion
entre les trois structures. La tombe du fondateur se retrouve au centre d'un
péristyle que le visiteur doit immanquablement franchir pour rejoindre
la bibliothèque voisine. Par conséquent, l'ensemble constitue un
tout alliant bibliothèque et sépulture comme nous pouvons
retrouver à Éphèse. Dès lors, le Templum Divi
Traiani ne serait-il pas à rechercher en ces lieux ? Le
propylon jouerait alors le rôle d'imposant pronaos
d'accès au temenos constitué des deux
bibliothèques et de la Colonne sépulcrale et
commémorative. Nous serions alors en présence
d' « una sorta di sancta sanctorum » pour
reprendre l'expression de E. LA ROCCA188(*).
Cette traduction du secteur nord en aire héroïque
à l'époque d'Hadrien confère à la Basilica
un rôle diaphragme. En effet, par sa massivité, elle vient clore
le temenos et crée une ségrégation entre l'aire
civile au sud et l'ensemble religieux au nord. Une même séparation
se retrouve aussi dans une autre construction d'Apollodore de Damas
mentionnée plus haut, la Colonia Ulpia Traiana Augusta Dacica
Sarmitezegusa (IIème siècle apr. J.-C.) (fig.
113). Une fois encore, l'entrée se fait par le forum civil
constitué d'une place bordée de portiques. Le visiteur progresse
ensuite vers la basilique qui tourne le dos au forum religieux, nous parlons
alors de basilica transitoria189(*).
Toutefois, cette analyse porte sur la configuration du site
à l'époque d'Hadrien, il ne nous est pas permis de savoir si elle
correspondait au projet initial, c'est-à-dire si sous Trajan elle
remplissait aussi un tel rôle. Le plan devait varier puisque la
destination des deux salles reste inconnue. De même, selon C. AMICI, le
mur f5 a été détruit, ce qui suppose un changement
planimétrique (fig. 7). Aussi, nous avions déjà
abordé la controverse qui court sur les différentes phases
d'élaboration de la Colonne Trajane. À l'époque de Trajan,
elle ne devait être qu'un simple monument commémoratif
probablement non sculpté.
De plus, cette analyse semble concorder avec les cinq sources
littéraires présentées préalablement. Quand
Aulu-Gelle explique qu'il se trouve in bibliotheca templi Traiani
(Les nuits attiques, XI, XVII, 1) ou quand Aelius Spartianus
fait mention de l'inscription d'Hadrien in Traianis patris templo
(Histoire Auguste, Hadrien, XIX, 9), ces propos ne vont pas
à l'encontre de cette hypothèse. Aussi, Dion Cassius prêche
qu'Hadrien oi}kodomh~sai nao\n pour Plotine. Le verbe
oi}kodome/w désigne l'acte de
« bâtir, construire,
édifier »190(*). La tentation nous pousserait dès lors
à rechercher une aedes nouvellement construite pour sa
mère adoptive, ce qui est contraire à notre
interprétation. Cependant, l'action de construire pourrait rappeler que
c'est principalement Hadrien qui a oeuvré pour l'édification du
secteur septentrional. De même, l'ordre de succession de termes tels que
Forum Trajani cum templo chez Publius Victor (De
Regionibus Urbis Romae, Reg. VII) prône une intégration du
templum au sein du Forum, tout comme pour l'equus aeneus
et la columna cochlidis. Enfin, l'enchaînement des
structures constitutives de la quatorzième région de Rome place,
après le forum Traiani, le templum divi Traiani et
columna cochlidis. Les deux structures semblent donc associées et
devraient se retrouver dans le voisinage immédiat. La liste cite ensuite
la cohors VI vigilum et la basilica argentaria. Qu'en est-il
de la situation de ces deux structures ? À en croire la suite du
document, la Basilica se situerait entre la cohorte et le templum
Concordiae. Il doit s'agir de la structure à piliers en
« L » à côté du Temple de
Venus Genitrix (fig. 4). La VIème cohorte,
en charge des régions VIII et IX, se situerait, quant à elle,
entre le Forum de Trajan et le Capitole. Par conséquent,
l'énumération n'infirme pas notre hypothèse. Les
données littéraires vont de paire avec une interprétation
du secteur septentrional comme structure cultuelle. De même, elle
correspond à l'analyse du terme templum qui, comme nous avons
déjà pu le noter, ne renvoie pas à un temple canonique
dans le sens d'aedes, mais à un espace sanctifié, une
« enceinte » consacrée par une procédure
rituelle191(*).
Cependant une autre hypothèse intéressante
serait de conférer à l'ensemble du complexe trajanien le
rôle de Templum Divi Traiani sous Hadrien192(*). Cette attribution viendrait
expliquer la situation des deux épigraphes de dédicace qui,
rappelons-le, se répartissent à chaque extrémité du
site. Celles-ci viendraient informer le visiteur qu'il pénètre
dans une aire cultuelle qu'il provienne du Champ de Mars ou du Forum d'Auguste.
Une telle option se retrouve au sein même des Fora Imperialia
avec le Forum de Vespasien. Ce dernier est clairement mentionné dans les
sources littéraires comme Templum Pacis (Suétone,
Vespasien, IX, 1). C'est donc l'ensemble du groupe qui est
considéré comme une « enceinte »
consacrée. Cette vision viendrait alors renforcer l'idée
déjà émise par J. E. PACKER qui voit le complexe trajanien
comme une réplique du Templum de Vespasien. Pour ce dernier, le
Forum Traiani constitue « an impressive response to the
decorative program of the majestic Forum of Peace at the other end of the same
central axis. Face to face, the two fora together symbolized imperial war and
peace.»193(*).
Il veut voir entre les deux sites impériaux une cohérence
planimétrique : ils sont construits sur le même axe
longitudinal, l'area forensis est le pendant de la cour du Templum
Pacis, la Basilica du portique méridional et le
Templum (ancienne situation) de la salle à abside (fig.
1)194(*).
Une ultime observation porte sur un fragment de la
Forma Urbis Romae d'époque
sévérienne. Outre une présentation partielle de la
Basilica Ulpia, nous disposons d'un morceau (lastra 29)
reprenant l'angle nord-ouest de la Bibliothèque occidentale (fig. 122).
Une partie de la colonnade interne y est reprise. À l'extérieur
de l'édifice, trois colonnes se détachent en angle droit. Par
souci de corrélation, les études ont attribué le
même schéma à la Bibliothèque orientale. Dans un
premier temps, les chercheurs ont voulu voir dans ces trois colonnes le
départ de la colonnade en fer à cheval entourant le temple (selon
l'hypothèse proposée par G. GATTI au tout début du
XXème siècle). Si aujourd'hui cette
interprétation est abandonnée, nous sommes en droit de nous
interroger sur l'attribution de ce plan. Pour R. MENEGHINI, ce document antique
ne vient en rien infirmer les nouvelles reconstitutions du secteur. Il
précise que l'entrée monumentale pourrait être
bordée d'une colonnade de moindres dimensions. Elle pourrait aussi
être devancée par un espace ceint par un portique à
colonnes débutant dans le prolongement des murs c et A pour englober
finalement la structure PV4 (fig. 7). Se répartissant sur les terrasses,
il créerait alors une place d'une vingtaine de mètres
maximum195(*).
Toutefois, la Forma Urbis ne nous offre pas une illustration des
couloirs et des trois cages d'escaliers jouxtant les murs des
Bibliothèques. À moins qu'il s'agisse d'un manque de
précision196(*),
cette lacune peut paraître étrange au regard de la nouvelle
reconstitution proposée par R. MENEGHINI. C'est pourquoi, J. E. PACKER,
qui maintient la présence d'un temple colossal au nord, rejette la
présence des cages d'escaliers et fait des colonnes le départ du
temenos du temple. Les rampes d'escaliers seraient, pour lui,
post-sévériennes197(*).
Pour finir, j'ai encore une remarque à formuler. Hormis
avec la capitale, il est intrigant de noter que, tant par le secteur
méridional que septentrional, je n'ai pu établir des similitudes
qu'avec des sites du monde hellénico-oriental. Un rapport est
peut-être à rechercher avec les origines orientales de
l'architecte des lieux, Apollodore de Damas, ou dans le philhellénisme
d'Hadrien.
-nous pouvons en revenir à la question d'un forum
tripartite, ce n'est pas ici un temple qui occupe la partie nord du forum en
face de l'entrée mais on retrouve une basilique qui rompt
transversalement la place et vient créer une sorte de
ségrégation entre aire civile et funéraire, cultuelle,
sacrée ?
-FUR : à quoi
correspondent alors les deux colonnes au nord de la bibliothèque
-mélange granit del foro et
granit d'assouan se retrouve également pour le Panthéon d'Hadrien
pour une description du porche du panthéon voir chaisemartin p. 223
-ce qui occupait le secteur avant
113 ne nous est pas connu
-époque de trajan
témoin sûr = mur de fermeture = limite infranchissable cf. Gros
2000
-fur cf meneghini1998
-cf. paccker initiallment le mur
du péristyle était fermé par un mur 2001
LE PROPYLÉE
-cf. packer avec argument des 29
colonnes de granit ce qui est trop important pour un propylées 2003
-absence d'entrée de ce
côté = illogique puisque scènes principales sur colonne
cf. suite
-cf. Pena : colonne de 50
pieds = encore en égypte en 118
-les colonnes devait atteindre 20
m de haut
-idée portique en quart de
cercle est de G. GATTI
-pour la basilique il s'agit de
colonnes de 30 pieds
-granit gris = granit del foro
-taille des chapiteaux et des
colonnes= plus imposant que le reste du forum même si stylistiquement
similaires
-analyser le granit del foro cf.
de nuccio p. 236
-si la structure date d'Hadrien,
on est en droit de s'interroger la planimétrie originelle voulue par
Trajan et son architecte Apollodore de Damas : parler du mur f5 qui fermer
peut-être le complexe, si les biblio = surtout d'hadrien, c'est
l'ensemble du secteur qu'on peut lui attribuer alors on ne sera jamais s'il a
respecter les volontés de départ ou s'il a changé
radicalement le plan pour le concevoir à sa manière pour
l'agencer de telle manière à y inserrer le fameux templum divi
traiani
-cf. Bennet : trajan avait
ordonné avant le 29/08/104 la construction d'un batiment monumental avec
colonnes de granit rose de 50 pieds : voir si note pour cette info + cf.
De nuccio : au départ colonnes de 50 pieds en marbre d'assuan
prévue pour pronaos du Panthéon qui seront utilisé en
deuxième recours pour temple d'Antonin et Faustine car changement de
plan par Hadrien pour des colonnes de 40 pieds en raison des difficultés
d'extraction cf. Ungaro 1995 (12 m)donc dans notre cas téoigne d'une
grand habilleté et d'un grand prestige+ cf. ward-perkins 1976
-question de la datation
-par dimension serait une sorte
d'édicule temple cf meneghini 1998
-césar souhaitait relier le
vieux forum au Champs de Mars: logique de poursuivre son choix en
plaçant une entrée de ce côté peut-être
-il semble que le granit gris
à l'époque d'Hadrien était utilisé pour des
édifices cultuels puisqu'on en retrouve pour le temple de Vénus
et Rome et pour le Panthéon
-voir hauteur des colonnes du
Panthéon et du temple de Vénus et Rome
-la question est de savoir de
quand date cette superstructure. Pour cela, il est important de préciser
les éléments suivants. Tout d'abord, ensuite, mais encore,
enfin
-sorte de pronaos
-prestige du granit gris cf.
difficultés d'extraction et de transport
-voir Wilson Jones : colonnes
de granit d'Assouan= au début pour un panthéon trajanien puis
changement de plan par Hadrien pour utilisation de colonnes de granit hautes de
40 pieds
-assez grandiose pour seulement
une entrée
-temple avec cella barlongue mais
la largueur est inconnue
-les colonnes de granit datent de
l'époque d'Hadrien cf. le papyrus de 118
-ce propylée constitue une
entrée différentes par rapport à celle des principia
où on ne semble pas rentrer du côté de la basilique
-voir gros aurea templa pour les
temples à cella barlongue
LES
BIBLIOTHÈQUES
-si Aulu-Gelle parle d'un
bibliotheca templi traiani, on peut penser que le temple se
situe à proximité de
cette bibliothèque, qu'il est en liaison avec elle ou encore que la
bibliothèque fait partie de
ce temple, ou qu'elle le constitue
-s'en remettre à
l'étude de meneghini
-cf. chaisemartin : biblio
vue comme des salles cultuelles
-voir chaisemartin qui dit cortile
= tablinum qui ferait alors face à ce qu'on peut
rapprocher d'un atrium comme dans
les demeures gentilices
-voir casson
-les bibliothèques ne
relèvent pas de l'époque de Trajan cf. Aulu gelle qui parle de
bibliotheca templi traiani mais
avant archives = conservés dans absides de la
basilique cf. Gros 2000
-attribuer à trajan par
dion
-trois estampilles seulement de
l'époque de Trajan
-avec les nouvelles idées
de Meneghini: est-ce qu'on ne peut pas penser que comme
on parle de bibliotheca templum
traiani on retrouverait le temple dans la bibliothèque
cf. il y a une statue de Trajan
dans l'abside??
-si pour Meneghini, les deux aula
n'étaient pas à l'origine des bibliothèques,
çà fait tomber l'idée d'un principia et par là fait
tomber l'idée que au sud on conservait les armes!!
-on peut penser que les
bibliothèques renfermées chacune une statue de Trajan et qu'il
s'agit alors du temple cf. bibliotheca templum traiani + on a retrouvé
l'inscription de dédicace en double cf. celles du Palatin= près
du temple d'apollon et on parle de bibliothèque de temple d'apollon et
dans les niches devait se trouver une statue d'Apollon
-cf. biblio de Celsus, elle
fonctionne comme un lieu de culte b// pour biblio et colonne peut-être
-forum Auguste aula du colosse =
une propre salle de culte cf. statue colossale, déco mais pour Trajan
pas de statue colossale comme niche, plan spécial, mais la déco
est prestigieuse si on pense que c'est aussi pour le genius de l'empereur
-éclairage peu important
pour des biblio, à interpréter donc plus comme des salles
cultuelles
-comparer avec biblio Hadrien
à Athènes qui est elle-même// au templum pacis (voir
anderson) + voir Packer qui lie les deux aussi GROS p. 217
-il semble clair que la
planimétrie des biblio, leur disposition face à face n'est pas
l'option traditionnelle choisie pour ce type de construction cf. Gros pour la
typologie des biblio, ce qui renforce l'idée d'un principia
-séparation entre forum
civil et religieux comparer avec sarmitezegusa même si déjà
mentinné plus haut
-biblio de celsius voir pesando
COLONNE
-comparer avec situation autre
colonne cf. EAA
-comparer avec site asie livre sur
fonctionnalité
-lire davies sur les monuments
funéraires
-voir nash colonne antonin le
pieux et marc aurèle
LE TEMPLUM
-d'après les proportions
des colonnes, le temple devait être immense, plus large que le
Panthéon
-basilique peut jouer un
rôle de transition entre l'aire civique et la temenos du temple poliade
ou impérial et la basilique assure la complémentarité
entre les deux cf. Périgueux (Vesunna). L'origine d'un tel programme
doit être cherchée dans le Forum de Trajan cf. une application
dans la capitale de la Dacie Sarmizegetusa fondée par Trajan en 106-107:
= du vivant de Trajan donc voir si ça peut pas être le même
avec le forum
- pour Gros et autres, les
bibliothèques ne seraient même pas de l'époque de Trajan
cf. estampilles mais étaient-elles dans le projet initial?? si les
bibliothèques n'étaient pas là lors de l'inauguration,
est-ce qu'on peut penser que le temple lui serait bien là??. Donc voir
qui a construit le temple, il est plus que probable que ce soit Hadrien
-voir inscription de
dédicace pour le situer
-voir comment on fait une
inscription de dédicace d'un temple quand on l'a construit cf. ; le
Panthéon avec fecit par rapport à celle de Trajan
-si le temple n'est pas
prévu et que le plan est similaire à celui des principia,
ça concorde avec l'hypothèse d'un lieu de conservation des armes
au sud
-colonne de Marc-Aurèle:
porte d'accès côté est et temple probable côté
ouest. place entourée de colonnes, du moins en partie, mais pas de
vestiges. Sur la base, il semble qu'on devait aussi retrouver des aigles: remet
en question mon idée??. Le temple de Marc-Aurèle devait
être similaire à celui de Trajan:il est probable qu'il se trouve
à l'ouest = la même relation entre la colonne et le temple mais il
aurait pu aussi se situer au nord
-peut-être que comme il y a
des terrasses du côté nord, on a pas pu construire un temple de ce
côté et alors on a du se contenter d'un espace très exigu
au sud, ce serait pourquoi le temple aurait une structure
particulière
-le temple sur les monnaies semble
bien correspondre au schéma du secteur sud: les portiques sont bien
représentés en oblique alors que l'on sait parfaitement
représenter une forme circulaire si on regarde les
représentations du circus maximus, or, il semble clair que si on place
le temple au nord, il serait dans un portique circulaire cf.
découverte
-il se peut que sur la monnaie,
Trajan soit représenté avec les attribut de Jupiter, voir si
barbe, .. mais non car il semble que Trajan s'y refuse cf. Beaujeu
-il semble qu'Hadrien n'indique
pas son nom sur les monuments et ne modifie pas leur dédicace cf. pour
le Parthénon, il laisse en place l'inscription d'Agrippa sur l'attique,
on peut donc penser que si pour celui de Trajan on a une inscription de
dédicace, il n'y avait rien avant donc que le temple aurait
été construit par Hadrien
-Ara
Pacis-obélisque-mausolée// temple-colonne-secteur sud ?
-colonnia Ulpia Traiana
Sarmizegetusa// ancien plan car sacellum derrière basilique =
séparation entre civil et religieux
-une inscription sous
l'église SS. N di Maria et une entre les deux forums
-basilique= transition civile et
religieux par sa massiveté
-il est intéressant de
noter que la majorité des constructions d'Hadrien se trouvent au Champ
de Mars et qu'il n'y appose pas son nom cf. source mais la seule où il
le fait se situe en dehors
-Hadrien apporte au forum une
connotation particulière par l'ajout des inscriptions de dédicace
du TDT
-cf. bibliothèque d'Hadrien
où = un lieu de culte et en même temps un lieu d'exposition
-renforce idée d'une
réplique du templum pacis déjè émise par Packer cf.
gros, 2000, p. 229.
-cf. LA ROCCA, 1998, p. 161
-attention =la dédicace qui
est daté de 127 mais la construction a pu commencé des la mort de
Trajan et qu'il aurait rajouté ensuite Plotine
-un fragment avec un
représentation d'un amour conservé au musée de >Berlin
proviendrait de cette zone et on pensait qu'il appartiendrait au temple voir
PIAZZESI p. 130-131
-la rocca attribue la monnaie la
représentation du propylée au nord mais monnaie est époque
Trajan et zone = époque Hadrien
-montrer temple monnaie pas
possible de ce secteur car daté du règne de trajan par revers
monnaie mettre photo du revers
-pour nash, la monnaie au temple
serait une illustration du temple de Vénus Genitrix reconsacré
par Trajan le 12/05/113 avec les portiques du forum Iulium et la fontaine
appiades mais escalier particulier ne semble pas se dégager ?
-une nouvelle fois si on hote le
complexe d'un véritable aedes au sens premier du mot on se rapproche des
principia
D. TENTATIVES D'ATTRIBUTION
MONÉTAIRE
Il reste maintenant à se tourner une dernière
fois vers nos deux monnaies énigmatiques afin d'en donner une lecture
éventuelle. Tout d'abord, nous allons établir un bref rappel de
nos propos du précédent secteur. Nous sommes parvenus à
rejeter l'interprétation traditionnelle de l'édifice octostyle
(fig. 123). En effet, il est improbable qu'il illustre le secteur
méridional principalement sur la base d'une incompatibilité
architecturale. A contrario, l'effigie de la seconde émission
monétaire (fig. 126) pourrait trouver sa place dans cette portion du
site comme devanture de l'aula méridionale. Sur la base de ces
constatations, nous est-il possible d'affecter l'une de ses
représentations à notre secteur de discussion ?
Dans un premier temps, nous allons nous attarder sur
l'émission reprenant au champ une construction octostyle
bordée de portiques (fig. 123). Est-il possible qu'elle
représente le propylon d'accès au Forum ? La
confrontation de la nouvelle reconstitution avec la monnaie
révèle des antagonismes (fig. 123 et 124). De fait, d'un point de
vue architectural, si le nombre de colonnes en façade concorde (8),
l'élévation du podium de l'édifice
monétaire paraît trop importante pour un propylée. On note
la présence d'une couverture à fronton dans les deux cas, mais
elle n'est pas établie formellement pour notre secteur. De plus, sur la
monnaie, l'édifice semble connaître une insertion en profondeur et
une longueur imposante, ce qui ne semble pas être le cas pour
l'entrée (rappelons-nous alors le rapprochement réalisé
précédemment avec le temple de Matidia (fig. 84-85) et le type de
construction auquel il faudrait s'attendre). Aussi, les portiques à
colonnes sont énigmatiques. Ils ne semblent pas se retrouver de part et
d'autre du propylée. Un second désaccord porte sur la
décoration. S'il ne nous est pas permis de porter un jugement sur le
relief du tympan et sur les acrotères, la statue axiale est incompatible
avec le secteur. Sa localisation est impossible à moins d'obstruer
l'entrée. En plus, elle pose un problème de visibilité.
C'est la base de la colonne qui devrait être illustrée dans le
fornix central. De même, une représentation de la Colonne
Trajane à l'arrière ne serait pas superflue tant le monument
caractérise le Forum. La légende SPQR OPTIMO PRINCIPI SC n'impose
pas la localisation de l'édifice dans le Forum Traiani. Enfin,
la datation de l'émission constitue l'incompatibilité majeure. En
effet, la frappe de la monnaie a eu lieu sous le règne de Trajan, or, la
construction du propylon est attribuée à Hadrien. Par
conséquent, les tentatives d'attribution de l'illustration au complexe
sont vaines.
Que pourrait alors bien représenter cette
construction ? E. NASH ou plus récemment D. G. FAVRO la signale
comme le Temple de Venus Genitrix du Forum Iulium198(*). Il est connu qu'il a
été reconsacré par Trajan le même jour que la
dédicace de la Colonne (12 mai 113 apr. J.-C.). La statue serait celle
de la divinité dont César prétendait être le
descendant. Le temple serait entouré des portiques de la place du Forum.
L'« autel », présent sur une variante (fig. 81),
correspondrait à la fontaine des nymphes Appiades. Par ma part, cette
interprétation n'est pas correcte principalement pour deux raisons. La
première est que l'accès au temple se faisait par deux petits
escaliers latéraux or seul un haut podium est sur la monnaie.
La seconde concerne la statue. Si nous considérons la copie de l'oeuvre
de Callimaque commandée par César à Arcésilas en 46
av. J.-C. pour orner le temple, la divinité devait être debout et
non assise (fig. 125). Dès lors, la seule lecture possible serait d'y
voir un temple édifié par Trajan en l'honneur de son père
adoptif Nerva. Cet édifice n'a jamais été localisé,
mais il est mentionné par Pline le Jeune dans le Panégyrique
de Trajan.
« Quem tu lacrimis primum, ita ut filium decuit,
mox templis honestasti, non imitatus illos qui hoc idem, sed
alia mente fecerunt. »
Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, XI, 1
« Cet empereur, tu l'as d'abord honoré de
tes larmes, comme il convenait à un fils, ensuite de temples, sans
imiter ceux qui ont agi de même, mais avec d'autres
intentions. »
Traduction de M. DURRY
Dans un second temps, nous pouvons réaliser la
même analyse pour l'autre émission monétaire (fig. 126).
Des archéologues tels qu'E. LA ROCCA font de
l'« arc » le propylon
d'entrée au site (fig. 127)199(*). Toutefois, dans l'éventualité
où cette lecture serait correcte, il faudrait revoir la reconstitution
du porche. Si dans les deux cas l'élévation du podium
est légère, le nombre de colonne en façade n'est plus
égal à huit mais à six. Le couronnement pyramidal doit
être abandonné au profit de statues sommitales. L'entrée
est limitée à un fornix, ce qui peut paraître peu
pour l'accès principal d'un forum (à titre d'exemple, trois sont
attribués au Templum Pacis). L'arc central est vide, mais
dépourvu d'une vue sur la Colonne. Même si la légende
l'indique comme composante du FORVM TRAIAN(I), la chronologie, une fois de
plus, ne s'accorde pas. L'émission date au maximum de 117 apr. J.-C.
(voir ci-dessus) alors que le porche est d'époque hadrienne. Ou alors,
il faut considérer que la monnaie représente l'entrée
accolée au mur f5 à l'époque de Trajan (fig. 7). Dans un
second temps, cet arc commémoratif aurait été
détruit ou réélaboré par Hadrien pour
l'édification d'un propylée monumental. Ceci semble peu probable
puisque les études favorisent une poursuite des travaux par Hadrien et
non une reconstruction radicale des structures. L'interprétation
monétaire comme illustration de la façade tripartite de l'autre
extrémité semble donc plus probable.
En guise de conclusion, nous pouvons dire qu'aucune de ces
deux émissions ne semblent trouver leur correspondant dans ce secteur.
La localisation de l'édifice octostyle est à rechercher en dehors
du Forum Traiani. L'« arc », quant à lui,
trouverait bien son pendant dans la limite sud du site.
-cf. la rocca 1995 : forum traiani = propylée mais
impossible puisque monnaie = époque trajan et site = époque
hadrien
-sur arc = six colonnes or ici
serait octostyle
-pas possible temple de venus
genitrix comme le dit favro ou blake car statue debout probablement temple de
nerva
E. CONCLUSION
Nous sommes enfin parvenus au terme de l'analyse des deux
extrémités du site. Pourtant, de nombreuses incertitudes
subsistent quant à l'apparence antique du complexe et à la
fonction des lieux. Cette étude du secteur septentrional a permis de
constater que le problème est principalement d'ordre chronologique. Bien
qu'il soit peu précautionneux d'affirmer catégoriquement que la
grosse partie de l'élaboration est d'Hadrien, nous avons pu
dégager pas mal d'arguments qui vont dans ce sens. L'emploi d'un marbre
prestigieux tel que le granit del foro, mais surtout son utilisation
dans des proportions colossales, nous font présumer une construction
d'entrée majestueuse. Nous avons pu noter, sur la base d'un papyrus
antique, que les colonnes monolithes dateraient précisément de
l'époque hadrienne. Ce que nous dénommons aujourd'hui
« propylon » devait constituer l'accès
principal au Forum Traiani par le Campus Martius. Bien que
certains chercheurs veuillent lui adjoindre une fonction religieuse, nous
manquons de données pour approfondir cette hypothèse, elle reste
donc totalement plausible. Les Bibliothèques connaissent aussi des
incertitudes chronologiques. R. MENEGHINI propose leur élaboration en
deux temps. Les estampilles vont, une nouvelle fois, vers une datation
post-trajanienne, bien qu'elles doivent être planifiées par
Apollodore et que la construction doive déjà avoir
débuté sous Trajan.
Sommes-nous parvenus à élucider notre question
de départ ? L'analyse de la limite septentrionale a permis
d'émettre deux hypothèses quant à la localisation probable
du Templum Divi Traiani et Plotinae. Telle la Bibliothèque de
Celsus à Éphèse, le secteur allie les fonctions
culturelle (Bibliothèques) et funéraire (Colonne Trajane). Il est
possible que la décision de placer les cendres de l'Optimus Princeps
au coeur du l'enceinte sacrée de la ville aille de paire avec la
consécration du Templum pour le groupe qui tourne le dos
à la Basilique Ulpienne. L'étude étymologique du terme
templum irait, par ailleurs, dans ce sens. Le secteur se verrait alors
octroyé un rôle cultuel avec le propylon/pronaos
qui permet d'avoir accès au temenos. À l'image du
Templum Pacis de Vespasien, une seconde possibilité serait de
dénommer l'ensemble du Forum Templum Divi Traiani. Une telle
attribution viendrait expliquer la situation des deux épigraphes
hadriennes de dédicace.
Les deux effigies monétaires ne devraient pas retrouver
leur correspondant dans ce secteur. En effet, nous sommes parvenus à
rejeter quelconque lien entre l'édifice octostyle et le Forum de Trajan
(ce qui n'est, par ailleurs, nullement imposé par la légende
monétaire). De même, une incompatibilité chronologique
impose d'exclure le positionnement de l`arc dans cette portion du site. Cette
constatation pourrait alors confirmer sa localisation à l'opposé
de la place.
Globalement, nous pouvons donc supposer le rôle de
continuateur du projet rempli par Hadrien. Si le secteur méridional est
abouti sous Trajan, il semble clair que son successeur a poursuivi les
investigations de l'autre extrémité en y apportant des
réélaborations puisqu'il est attesté par les sources qu'il
y a dédicacé un Templum. Bien que nous détenions
peu d'informations sur la physionomie du groupe nord sous Trajan, un
rapprochement avec les principia semble aussi se confirmer de plus en
plus.
À la lumière des nouvelles découvertes
archéologiques, c'est donc toute l'interprétation
planimétrique et fonctionnelle du groupe qui est à revoir. Nous
avons tenté au cours de ce chapitre d'apporter quelques
éclaircissements sur les multiples zones d'ombre qui planent sur le
site. Dès maintenant, il nous reste un point capital à
aborder : la fonctionnalité nouvelle engendrée par la
révision planimétrique.
-la monnaie ne peut représenter le secteur nord car
sinon c'est n'est pas possible que ce soit une construction d'Hadrien
-voir traiano.com et platner et ashby
-reminescence
-axonométrie
CHAPITRE III. LA FONCTIONNALITÉ
I. INTRODUCTION
Tant les découvertes archéologiques
réalisées dans le cadre du Jubilé de l'an 2000 que
l'analyse des deux extrémités du groupe ont
démontré combien la physionomie ou encore les fonctions du site
sont bouleversées. De tels changements en appellent à revoir un
autre aspect : la fonctionnalité. En effet, à l'inverse du
plan d'I. GISMONDI (fig. 4), l'entrée principale occuperait aujourd'hui
la limite septentrionale. La circulation du visiteur et sa perception visuelle
des structures architecturales sont, par conséquent, à
reconsidérer. L'usage de polychromie marmoréenne se conjugue
également à la planimétrie pour aiguiller le public. Afin
d'ôter tout problème chronologique, nous nous en tiendrons
à la situation du Forum sous Hadrien. Le plan proposé par R.
MENEGHINI servira de base pour l'élaboration de ce chapitre.
II.
L'ENTRÉE : LA VICTOIRE AU BOUCLIER
Comme nous avons déjà pu en discuter dans le
précédent chapitre, le visiteur antique peut rejoindre le Forum
de deux manières : en traversant le Forum Augusti pour
rejoindre l'aula méridionale ou en franchissant le
propylon du côté du Campus Martius (fig. 128).
Dans le premier cas, le point de départ du parcours est
alors le Forum Romanum. Notons que nous sommes au
IIème siècle apr. J.-C. et que l'ensemble des Fora
Imperialia est en place. Entre la Curie et la Basilica Aemilia,
le promeneur doit emprunter l'argiletum pour rejoindre un
« carrefour » transitoire (probablement par un arc en
l'honneur de Janus200(*)), le Forum Transitorium (fig. 129). De
là, trois possibilités s'offrent à lui : prendre
directement sur sa gauche vers le chalcidicum du Forum
Iulium, rejoindre l'entrée du Templum Pacis à l'est
ou enfin franchir le portique augustéen à l'ouest. Une fois au
Forum Augusti, le visiteur doit passer la place publique pour parvenir
au second portique et arriver enfin au Forum Traiani (fig. 128).
L'accès, de ce côté, se limite à deux couloirs de 5
m de largeur. Leur revêtement de sol selon une trame « en
escalier » invite le Romain à une progression rapide vers
l'area forensis. Cependant, comme nous le présumons,
l'étroitesse de l'entrée méridionale lui confère
une fonction secondaire, mais il semble indiscutable qu'il existe un lien entre
le Forum de Trajan et ses homologues impériaux. Peut-être, avant
l'édification du groupe, la voie antique dégagée par G.
BONI sous la Colonne Trajane en 1906 constituait déjà une
communication entre le Champ de Mars et le centre administratif (voir le
premier chapitre).
Dans le second cas, le visiteur doit longer la Via
Lata (fig. 130). Artère privilégiée
au nord, il s'agit du prolongement urbain de l'antique Via Flaminia
(lieu présumé de la pompa triumphalis de Trajan, voir
l'analyse du secteur septentrional). Il peut ensuite dévier plus
à l'est en empruntant une via transversale et arriver enfin
devant l'imposant propylée qui constitue l'accès majeur au site.
Même si la physionomie du porche reste indéterminée, la
Colonne Trajane devait se dégager du propylon. La hauteur de ce
dernier est estimée à 22-30 m contre environ 42-45 m pour la
Colonne (100 pieds/29,65 m pour le fût avec base et chapiteau, 5,40 m
pour le socle et environ 7 m pour la statue et son support). Cette
visibilité de la Columna hors complexe pourrait s'avérer
déterminante dans l'attribution du rôle d'entrée principale
à ce secteur201(*). De fait, le relief historié de la Colonne
coclide offre, au nord, un résumé de son vaste programme
iconographique. Comme nous pouvons aisément l'observer encore
aujourd'hui, la lecture du récit dace est rendue difficile par la
structure spiralée de la Columna (fig. 101). Dès lors,
pour faciliter la compréhension du visiteur, il semblait indispensable
d'en favoriser la lisibilité. C'est pourquoi son concepteur a
agencé sur un même axe les scènes principales de la
frise. Les études ont parfaitement mis en évidence cette
construction ingénieuse (fig. 131)202(*). Un seul et même axe vertical tourné
vers le nord regroupe les épisodes suivants. Au bas, la scène IX
illustre l'omen victoriae : un homme tombe de son mulet et
l'empereur, de son estrade, donne l'ordre de lever le camps. Il réalise
ensuite une adlocutio aux troupes. Ceci constituerait un
présage de victoire203(*). À la moitié exacte de la Colonne, une
Victoire paraît écrire sur son bouclier. La divinité est
entourée de deux trophées (scène LXXVIII). Cette
scène vient séparer le premier conflit dace (101-102) du second
(105-106). Enfin, la scène CXLV reprend le suicide de
Décébale et symbolise la victoire effective de Trajan sur les
populations barbares. E. LA ROCCA ajoute entre les deux premières
scènes deux épisodes majeurs : la mort probable du fils du
chef dace (scène XXIV) et la soumission de la population dace à
l'empereur (scène XXXVIII)204(*). Une telle disposition sur un axe vertical, qui
débute au bas du fût pour s'achever au sommet, facilite la
compréhension du message qui doit être délivré par
la Colonne. La narration renvoie à une valeur symbolique et
idéologique forte. Pour reprendre les termes de L. MARINESCU-NICOLAJSEN,
nous pouvons parler d'un véritable « triptyque de la
Victoire » dans lequel la divinité au bouclier constitue
le « pivot »205(*). Ce n'est donc pas un hasard si cette
synthèse du conflit se situe de ce côté. Il semblerait que
ce soit précisément la Victoire et les deux trophées qui
devaient capter le regard du visiteur du dehors du groupe206(*).
Néanmoins, pourquoi cette scène est-elle aussi
capitale pour la narration ? La Victoire est
représentée sous l'apparence d'une femme ailée
drapée (fig. 132). Elle s'apprête à écrire avec un
caelum (burin) sur un bouclier soutenu par un pilier, mais rien n'y
est indiqué. La mention de la Victoria Dacica pouvait
être notée par des rehauts de peinture ou par l'ajout d'un
bouclier en bronze gravé. La divinité est flanquée de deux
trophées. Ils ont l'allure d'une statue équipée comme un
soldat. Au pied, les armes prises aux vaincus sont amassées. Cette
déesse se retrouve aisément sur les monnaies de Trajan avec la
légende VIC(TORIA) DAC(ICA) (fig. 133)207(*). Je ne vais pas ici développer le rôle
joué par cette divinité dans l'idéologie impériale.
Sur ce point, je m'en remets aux études approfondies sur le
sujet208(*). Toutefois,
je tiens à noter que pour G. C. PICARD l'Empire est fondé sur la
Victoire, mais cette dernière dépend essentiellement de la
Virtus de l'Optimus Princeps209(*). Pour l'auteur, la Victoire
de la Colonne est une illustration de cette Virtus. Il parle alors du
bas-relief comme une représentation de la Virtus Augusti. Ce
concept renvoie à la Vertu de l'Auguste, c'est-à-dire au
mérite, au caractère de l'empereur. Il a pour emblème le
clipeus virtutis (bouclier) qui devient aussi le symbole de la
Victoire sous Trajan. La Victoire de la Columna est ainsi
accompagnée de deux trophées de la Virtus.
Si le point de vue le plus important du monumentum se
situe au nord, face à l'entrée, nous allons, dès à
présent, tenter de trouver des exemples similaires par la situation de
la Victoire. Un premier rapprochement est à rechercher sous Auguste.
Après le succès remporté à Actyum, la
Victoire prend une place plus importante pour devenir la divinité
protectrice de l'Empire. Le Forum Romain connaît à ce moment une
réélaboration pour être complété par le
Templum Divi Iulii. Auguste poursuit également la construction
de la Curia Iulia en lui conférant un aspect victorieux. En
effet, il orne la façade d'une figure d'acrotère : une
Victoire portant une couronne sur un globe (fig. 134). De même, en l'an
29, il agrémente le fond de la salle sénatoriale d'une statue. Il
s'agit encore d'une effigie de la Victoire qui provient de Tarente.
Élevée sur un globe et tenant couronne et trophée, elle
surplombe un autel (Ara Victoriae) et semble présider les
séances (fig. 135). À proximité, se situait un clipeus
virtutis en or, un bouclier commémoratif offert à Auguste
par le Sénat en 27 av. J.-C. pour exalter ses vertus. Nous en
connaissons une copie en marbre à Arles (fig. 136). Nous retrouvons donc
ici le même type d'agencement que notre objet d'étude. La Victoire
connaît une situation axiale tant sur le fronton que dans le fond de la
Curie où elle est en rapport avec un bouclier. Elle est donc visible
directement par quiconque entre dans l'édifice.
La Columna Marci Aurelii Antonini constitue
un second exemple d'autant plus caractéristique. Le monument a
été réalisé entre 180, date de décès
de Marcus Aurelius, et 193 apr. J.-C. Il commémore sa victoire
contre le peuple germain des Marcomans et les Sarmates. Il semble aussi que le
Sénat édifie un temple en sa mémoire (Histoire
Auguste, Marc-Aurèle, CLXXXVIII). La Colonne dite
centenaria (100 pieds) occupe aujourd'hui la Piazza Colonna,
le long de l'antique Via Flaminia (fig. 105). Nous pouvons la
considérer comme une réplique morphologique de la Trajane. De
fait, des similitudes essentiellement d'ordre typologique se retrouvent avec
une construction tripartite (socle, fût, statue sommitale). Le socle
d'origine notamment présentait globalement, sur sa face principale, la
même apparence selon la reconstitution proposée par M. JORDAN-RUWE
(fig. 137) : Victoires tenant l'inscription de dédicace et
bas-reliefs illustrant des armes de part et d'autre d'une scène de
soumission des barbares210(*). Le fût est aussi décoré d'une
frise hélicoïdale. En son centre, une personnification de la
Victoire au bouclier est entourée de deux trophées (entre les
scènes LV et LVI) (fig. 138)211(*). Elle marque la séparation entre
l'expédition contre les Germains (171-173) et la campagne contre les
Sarmates (174-175). L'entourage architectural reste indéterminé.
Cependant, le monument commémoratif (qui n'est pas une tombe, les
cendres de l'empereur sont dans le Mausolée d'Hadrien) devait occuper le
centre d'une place surélevée de 3 m par rapport au niveau de la
rue. Elle était bordée de portiques au nord et au sud (fig.
139-140). L'accès au site se faisait par un escalier monumental du
côté de la Via Flaminia à l'est. Nous situons
aujourd'hui le Templum Divi Marci, érigé par Commode
pour son père, à l'ouest. Il est certain que la face principale
de la Colonne était tournée à l'est, c'est-à-dire
vers l'entrée et non vers le temple. La frise comportait
également de ce côté une ligne de lecture
préférentielle, probablement avec la Victoire212(*). Néanmoins, la porte
du socle devait se situer aussi face à l'entrée contrairement
à la Colonne Trajane puisque l'accès à la chambre
sépulcrale se fait du côté de la Basilica Ulpia.
Ces deux exemples révèlent le caractère
incontournable que revêt une telle iconographie. La disposition des
effigies de la Victoire dans la Curie et celle de la frise aurélienne
favorise un contact direct avec le visiteur qui entre dans les lieux. Leur
situation axiale en renforce le caractère imposant, la valeur
idéologique et crée un impact plus important sur le public.
Dès lors, nous pourrions penser qu'il en va de même pour la
Columna Traiana. Au nord face au propylon, un
résumé du récit dace avec, en son centre, la Victoire
viendrait accueillir le visiteur pour le plonger directement dans
l'atmosphère triomphale qui domine le Forum où tout renvoie
à la Victoria Dacica. Cette approche, par conséquent, va
dans le sens d'une interprétation fonctionnelle du secteur septentrional
comme entrée principale. Notre visiteur se retrouve donc à
l'intérieur de cette structura singularis sub omni
caelo213(*). Qu'en
est-il maintenant de son cheminement interne ?-la colonne
était-elle bien visible de la place : il semble que non car
prédominance de la basilique
-victoire d'Actium pour Auguste dans la curie = victoire sur
les Daces pour Trajan sur la colonne = voir pour les autres victoires sur les
autres colonnes
--si la victoire qui écrit sur le bouclier et aussi
représentée sur des monnaies, c'est qu'elle devait être
importante, et donc bien visible du forum, mise en exergue
-la victoire n'est pas visible des biblio ou de la terrasse de
la basilique, pourtant ce serait un élément essentiel
-voir ryberg marc aurèle
III. LA CIRCULATION DESU VISITEURS AU SEIN DU FORUM
TRAIANI
Une construction quelle qu'elle soit laissera un impact
psychologique sur son visiteur. L'architecte-ingénieur met en place
toute une série d'éléments destinés à guider
la progression du public et à provoquer sur lui l'effet
recherché. Nous allons dès à présent analyser le
circuit d'un visiteur après avoir franchi le propylon (fig.
141).
La première étape qui s'offre à lui est
le cortile de la Colonne Trajane (18 m sur 25 m).
Nous pouvons considérer qu'il s'agit d'une sorte de vestibule de
distribution vers les différentes ailes du complexe. La juxtaposition
propylon-péristyle se compare à la combinaison
enceinte-carrefour multidirectionnel : la traversée de la porte
d'une muraille amène à une zone de conjoncture où l'on
doit choisir entre plusieurs voies. Nous pouvons reprendre l'exemple
présenté préalablement avec la ville de Jérusalem
(fig. 106-107). Du dehors du complexe trajanien, le visiteur est attiré
par le puits de lumière créé par le péristyle
intérieur. Nous pouvons indiquer que les zones plus lumineuses
provoquent généralement une attraction du public.
Une fois à l'intérieur, les yeux de celui qui
est entré dans les lieux se posent sur le socle aux armes de la Colonne
(fig. 142). Ensuite, la verticalité intense du fût provoque une
élévation de son regard et engendre une volonté de prendre
un certain recul (fig. 101). Là se pose à nouveau le
problème de la lisibilité de la frise. Il est impossible de
suivre la narration en continu puisqu'il s'agit d'un relief spiralé.
Toutefois, nous avons déjà fait remarquer une ligne de lecture
préférentielle sur un seul axe vertical au nord. Cependant,
l'espace est trop exigu : 5 m seulement séparent le socle de la
colonnade. Toute prise de distance pour suivre le résumé est
freinée. Le visiteur se trouve face à une somme de personnages au
relief relativement faible. Certes la frise était peinte, mais une
proximité trop importante ne peut créer qu'un chaos visuel. Les
scènes deviennent intelligibles au plus le visiteur doit lever la
tête. La compréhension du message politique, idéologique et
symbolique est dès lors compromise. Cette situation est contraire
à ce que nous retrouvons notamment pour la Colonne de
Marc-Aurèle. En effet, elle occupe une vaste esplanade qui en facilite
la lecture. Pour palier cette défaillance, le concepteur du Forum a mis
au point des terrasses d'observation en des lieux élevés. En
effet, derrière chacune des Bibliothèques, trois rampes
d'escaliers sont aujourd'hui greffées au site (fig. 141 et
143)214(*).
L'accès à l'escalier A-A1 devait se faire par la nef
latérale de la Basilica Ulpia. Ce dernier permet
d'accéder à l'étage de la Bibliothèque, mais aussi
à la galerie supérieure de la Basilica. Sa
présence expliquerait l'absence de structures internes pour rejoindre
l'étage de l'édifice. Le second escalier B-B1 ne devait
être accessible que de l'extérieur du groupe. Le visiteur pouvait
aussi l'emprunter pour rejoindre directement le second niveau de la
Bibliothèque, mais aussi par parvenir à une galerie
supérieure (large de 5 m) jouxtant les salles jumelles et le
propylon d'entrée. Enfin, ce même couloir pouvait
également être rejoint par l'escalier C-C1 dont l'accès se
faisait par l'extérieur ou probablement de part et d'autre de la galerie
à l'arrière du propylée. Le visiteur peut ainsi
aisément aboutir aux terrasses des Bibliothèques et de la
Basilica. Il peut venir se positionner au niveau du propylon
pour une meilleure contemplation de la frise et découvrir la ligne de
lecture. Une distance d'environ 10 m le sépare alors du monument.
Malgré cela, il peut paraître troublant de retrouver la face
principale du socle de la Columna du côté de la
Basilique. De fait, si nous observons la réplique aurélienne,
l'entrée suit l'axe de lecture privilégiée et se situe en
vis-à-vis de la Via Flaminia. Dans notre cas, la construction
en spirale de la frise pousse le visiteur à tourner autour de la
Colonne. Il peut alors accéder à la face cachée du socle
pour lire l'inscription soutenue par les victoires ailées et
accéder au vestibule interne. De là, il choisit de rejoindre sur
sa gauche la chambre sépulcrale ou de prendre sur sa droite l'escalier
en colimaçon menant à la plateforme sommitale après
quelques 185 marches (fig. 144). Cette dernière ne pouvait accueillir
qu'un nombre restreint de visiteur (entre 12 et 16 personnes tout de même
pour A. CLARIDGE), peut-être son accès était-il
réservé à quelques privilégiés215(*). P. J. E. DAVIES attribue
à la Colonne commémorative le rôle de
belvédère216(*). Les citoyens peuvent y observer la grandeur de
celui qui a oeuvré à la réalisation de ce fastueux
complexe. Ils y ont une vue d'ensemble des qualités militaires de
l'empereur par l'exaltation d'une iconographie victorieuse. De plus, Trajan,
selon l'auteur, recherchait aussi l'approbation populaire en se montrant comme
apte à diriger l'Empire et à apporter la prospérité
à Rome. Du haut de ses 42-44 m de hauteur, le visiteur peut aussi avoir
un panorama sur les Marchés de Trajan du Quirinal et le reste des Forums
Impériaux, sur le Forum Romain, le Capitole ou encore sur le Campus
Martius. P. J. E. DAVIES précise que le monumentum suit un
axe oblique vers le Tibre. Celui-ci traverse sur son passage le Panthéon
et le Mausolée d'Hadrien. Faut-il y voir une volonté du
successeur de Trajan ? Rien n'est établi, mais l'interaction est
intéressante. De plus, de la terrasse, la statue triomphale de
l'empereur peut être observée de plus près. Pourtant, un
élément perturbe encore l'harmonie du groupe. En effet, les
émissions monétaires présentent la Colonne
côté porte (fig. 145). Elle est surmontée de l'effigie de
l'empereur. Par conséquent, la statue semble elle aussi dirigée
vers le sud, contrairement à celle de Saint-Pierre actuellement. Elle
tournerait donc le dos à notre visiteur provenant du Champ de Mars. Ou
alors, nous pouvons penser que les graveurs aient préféré
faire pivoter la statue afin de privilégier cet angle de vue. Ils
cherchaient alors à favoriser l'interprétation du monument
illustré sur la monnaie.
À partir du portique de la Colonne et de la Grande
Frise (si sa situation se confirme en cet endroit), le public peut alors
avancer vers l'une des Bibliothèques ou poursuivre son
cheminement vers la Basilique par l'un des couloirs (5 m de
larges) jouxtant le péristyle (fig. 141). L'étroitesse des nefs
latérales (5 m) et leur allongement le poussent à une circulation
rapide pour atteindre le coeur de l'édifice et en admirer l'ampleur tout
en élevant le regard. Les exèdres (20 x 40 m) sont
dissimulées par une triple colonnade. Seul le curieux qui s'aventure
dans les nefs latérales ou le connaisseur peut découvrir ces
espaces de discussion. Le simple visiteur, quant à lui, est tenté
de poursuivre son circuit, une nouvelle fois attiré par le puits de
lumière de l'area forensis. Il doit alors traverser l'un des
trois avant-corps constitutifs de la façade de la Basilica pour
arriver à l'étape suivante. La massivité de la Basilique
(large de 55 m, longue de 170 m pour une hauteur de 40 m) forme une sorte de
séparation entre les deux secteurs étudiés. Elle entrave
une vision d'ensemble sur la place pour le visiteur issu du Campus
Martius et inversement sur le secteur septentrional pour le promeneur
venant du Forum d'Auguste. Une telle disposition transversale donne l'apparence
de pénétrer dans un autre monument et engendre un effet de
surprise.
Tant l'ampleur de la place que sa
décoration suscitent l'admiration du visiteur. Pour s'en faire une
idée, nous pouvons rappeler l'émerveillement ressenti par
Constance II lors de sa visite du Forum (357 apr. J.-C.).
« Verum cum ad Traiani forum venisset,
singularem sub omni caelo structuram, ut opinamur, etiam numinum adsensione
mirabilem, haerebat attonitus, per giganteos contextus circumferens mentem, nec
relatu effabiles nec rursus mortalibus adpetendos. »
Ammien Marcellin, Histoire, XVI, 15
« Mais quand il arriva au Forum de Trajan,
monument unique sous tous les cieux, et à mon avis admirable au
sentiment même des dieux, il demeura confondu : il portait son
attention autour de lui, à travers ces constructions gigantesques qui
défient la description et que les hommes ne chercheront plus à
reproduire. »
Traduction d'E. GALLETIER
Traditionnellement, quatre rangées d'arbres sont
disposées longitudinalement. La présence de
végétation se retrouve aussi pour le Templum Pacis. Une
volonté de corrélation avec le Forum de Vespasien a probablement
influencé cette reconstitution proposée par J. E.
PACKER217(*). Leur
emplacement ne semble pas confirmé par les investigations. Par ailleurs,
R. MENEGHINI exclut cette hypothèse puisque aucune trace de trous n'a
été découverte dans la cour. De plus, la composition
argileuse du sol n'est pas propice au développement
végétal218(*). Rien ne semble donc entraver la visibilité
de la place et sa décoration somptueuse (entablement des portiques,
façade en ressaut au sud et devanture de la Basilique avec les trois
statues de l'empereur).
Un espace en plein air comme une vaste place invite à
regarder vers le haut. Probablement, notre visiteur déambulera dans cet
espace à ciel ouvert (long de plus de 100 m et large d'environ 85 m)
pour ensuite fixer ses yeux vers l'Equus Traiani et venir le
contourner (fig. 146-147). Son élévation sur un socle imposant en
augmente le caractère majestueux. Le groupe devait avoir une hauteur
globale de 10-12 m. Néanmoins, le sens du regard du cavalier reste
indéterminé. Nous pourrions alors nous tourner vers des cas
analogues. Le complexe voisin tourne autour d'une statue d'Auguste sur un char
triomphal. Décrétée par un senatus consultum,
elle a été offerte à celui qui s'est vu octroyé le
titre de Pater Patriae en 2 av. J.-C. Le quadrige devait être
tourné vers le Temple de Mars Ultor. Outre une valeur
idéologique forte219(*), il devait orienter le visiteur vers le temple, mais
aussi créer un jeu de regard entre l'empereur et les statues cultuelles
dans l'axe de l'édifice, notamment celle du dieu Mars, vengeur
de la mort de César. Dans le Forum Iulium, l'Equus Caesaris
(il s'agirait en fait d'un groupe en bronze de Lysippe reprenant Alexandre
transformé en César et son cheval Bucéphale220(*)) devait occuper le milieu de
la cour toujours dans l'axe du Temple de Venus Genitrix (contact
visuel avec la statue de la divinité). Dans notre cas, il n'y a pas,
comme nous avons pu le démontrer dans l'analyse du secteur
méridional, de temple colossal au sud. De plus, la statue
équestre n'occupe pas exactement le centre de la cour, mais est
décalée de 25 m plus au sud. Il serait préférable
qu'elle marche dans cette direction pour accompagner le regard du visiteur et
le guider vers la façade tripartite. Il est impossible que, sur le
modèle de son homologue augustéen, un jeu de regard existe entre
l'empereur sur son cheval et la statue de l'aula méridionale.
De fait, la visibilité de la niche est rompue par les murs de la galerie
disposés transversalement (fig. 141). Le couloir visuel est donc
brisé.
De la Basilica, en temps de pluie notamment ou de
forte chaleur, le visiteur peut rejoindre directement les portiques
latéraux de l'area forensis. De manière
générale, les colonnades invitent au mouvement en créant
des effets de perspective et un certain dynamisme. De plus l'étroitesse
relative des portiques (15 m) et leur longueur (110 m) poussent à une
circulation assez rapide, tout en pouvant s'attarder brièvement sur les
statues des summi viri qui bordent les galeries. Une fois de plus, les
hémicycles (larges de 25 m et longs de 40 m) ne sont pas visibles de la
place. Un nouvel effet de surprise est alors créé chez le Romain
qui y parvient.
La façade qui occupe le fond de la place est
structurée en trois parties dont la jonction se fait par des angles
obtus. Une telle disposition provoque une projection du visiteur vers
l'extrême limite du complexe et focalise son attention. Par deux petits
accès, il peut traverser la galerie interne et se retrouver dans
l'aula méridionale. Un nouveau puits de
lumière le guide. Des portiques jouxtant la place, il peut aussi avoir
accès à la galerie au sud (large de 10 m). De même, ces
derniers conduisent vers deux autres cages d'escaliers D-D1 (fig. 141) qui
favorisent la communication avec l'étage des portiques et de la galerie
sud221(*). Une fois
à l'aula, le visiteur en est donc enfin arrivé à
l'aboutissement de son parcours après avoir franchi les quelques 255 m
de longueur du Forum. Deux possibilités s'offrent à lui :
poursuivre son chemin vers le Forum Augusti en empruntant les
étroits portiques (5 m) de cette zone diaphragme ou refaire le circuit
en sens inverse. De cette manière, il pourrait avoir une autre vision du
site. Après avoir constaté la majesté de la façade
de la Basilique, il s'arrêterait alors sur les trois statues de
l'empereur (loricatus, togatus et capite velato). Il
peut aussi observer la statue de Trajan (apparemment tournée vers lui)
au faîte de la Colonne. Elle devait surplomber la toiture de la
Basilica. En effet, la hauteur de la Basilique est d'environ 40 m. Par
conséquent, la terminaison de la Columna à 42-44 m
devait être visible de la place et attirer l'attention du promeneur.
Tout est donc mis en place pour qu'en cas d'intempéries
le visiteur puisse emprunter des espaces couverts ou trouver des zones d'ombres
en cas de forte chaleur. Une circulation périphérique est ainsi
programmée. Comme nous avons pu le noter dans les propos d'Ammien
Marcellin, la richesse décorative ne pouvait qu'éblouir le
visiteur. De plus, mis à part l'emploi de marbres colorés, il ne
faut pas oublier que les reliefs étaient peints et rehaussés
d'ajouts en bronze. Outre des sculptures en bronze au faîte, les toitures
étaient recouvertes de tuiles en bronze doré qui devaient
créer des reflets lumineux impressionnants. C'est probablement leurs
scintillements qui impressionnent Pausanias.
« {Opo/sa de\ e}j e !rgwn e !cei oi{
kataskeuh/n, a}xiologw/tata/ e}sti [...] kai\ h{ {Rwmai/wn a}gora\
ko/smou te ei !neka tou~ loipou~ qe/aj a}xi/a kai\ ma/lista e}j
to\n o !rofon calkou~ pepoihme/non. »
Pausanias, Description de la Grèce,
Élide I, XII, 6
« Parmi tous les monuments qu'il a construits,
les plus magnifiques sont [...] ainsi que l'agora des Romains,
monument remarquable à tous égards pour sa décoration,
mais en particulier pour son toit de bronze. »
Traduction de J. POUILLOUX
Le tout devait plonger le visiteur dans une atmosphère
« baroque » et lui laisser un souvenir inoubliable. Aussi
bien de l'extérieur que de l'intérieur, le visiteur pouvait se
rendre compte de la complexité du schéma planimétrique.
Son parcours s'assimile plus à celui d'un labyrinthe.
Perpétuellement, il se retrouve confronté à de nouveaux
changements volumétriques qui suscitent son étonnement. Des
espaces inexpérimentés cachés par d'imposantes colonnades
de marbres colorés se révèlent progressivement à
lui. L'effet de surprise est donc constant. La scénographie
programmée et la participation du visiteur qu'elle entraîne sont
destinées à exalter la richesse de l'Empire, à assurer au
visiteur la prospérité de la capitale et à renforcer la
position dominant de son dirigeant.
Dans le même ordre d'idée, dès
l'époque d'Hadrien, l'exaltation de l'image de l'empereur dans les
différentes zones du site pourrait aussi influencer la
fonctionnalité. Le secteur septentrional propose l'image de
l'Optimus Princeps, vainqueur des Daces, mort et
peut-être déifié (Colonne sépulcrale et
commémorative, iconographie avec griffons, candélabres, sphinges,
Templum Divi Traiani ?). La thématique de l'empereur
triomphateur se retrouve pour la Basilica (Victoires tauroctones) et
l'area forensis (statues des Daces prisonniers, panneaux aux
armes, quadrige et biges de la façade de la Basilique, Equus
Traiani, etc.). Enfin, au terme du parcours, l'empereur s'en remet
peut-être à sa divinité protectrice Jupiter (niche de
l'aula méridionale).
Le Forum, tout comme les autres Fori Imperiali, reste
relativement peu perméable. Nous pouvons alors nous rappeler la notion
de « bloc-forum ». En effet, nous ne retrouvons pas ici une
multitude d'accès contrairement au forum primitif de l'Urbs. Le
public est comme « enfermé » au sein du complexe. Il
doit alors chercher à rejoindre les sorties-entrées sises aux
extrémités. Cela s'explique simplement : la conception du
groupe repose sur un véritable projet planifié et
réalisé en un temps. Il n'a donc pas connu l'ajout
perpétuel de nouveaux édifices à l'instar du Forum Romain.
-les arbres ne semblaient pas cacher la visibilité cf.
Templum Pacis, Claudianum : progression des arbres vers le temple
-la colonne de Marc-Aurèle
serait dans l'axe de celle de Trajan
-visibilité rompue pour la
niche
-equus Domitiani: la statue
regardait à l'est
-equus Caesaris: milieu de la cour
du forum dans l'axe du temple de Venus Genitrix
-Templum Pacis: d'après ce
qu'on connait, il n'y avait pas d'entrée monumentale et pas
d'accentuation de l'axe du complexe
-évolution Trajan
triomphateur-mort-déifié: çà doit guidé la
fonctionnalité
-généralement
l'entrée principale semble se trouve de l'autre côté de la
basilique
-la statue de Saint-pierre est
tournée dans le sens de la victoire est-ce que c'était le
même sous Trajan, il semble que sur les monnaies, la statue est
tournée vers la porte de la colonne idem pour les reconstitutions
--chercher plan du Champ de Mars
avec les voies importantes du côté du Forum: via Lata
-par opposition à la
colonne du colosse de Néron, placée au centre d'un atrium
immense, et à la colonne de Marc-Aurèle centrée sur une
vaste esplanade: voir colosse de Néron
-colonne= l'équivalent d'un
trophée et son socle donc on peut comparer avec des statues
honorifiques
-le placement de la colonne du
côté nord était donc motivé par le désir
qu'elle soit plus visible du côté de la Via Lata,
particulièrement de l'étirement sud du futur Arcus Novus de
Dioclétien
-image de l'empereur se multiplie
dans les lieux publics : sur le Forum d'Auguste, Auguste se fait
représenter après Actium sur une colonne rostrale, modèle
repris par Néron avec sa statue colossale exposée à
l'origine dans l'atrium de la Maison Dorée et Trajan au sommet de sa
colonne funéraire historiée à l'entrée du forum.
Domitien fait scandale en installant sa statue équestre en plein milieu
du forum. Ces statues équestres en bronze sont souvent placées au
centre d'un espace public. Image colossale d'Auguste en divus installée
par Claude dans la salle située au bout du portique nord du forum
d'Auguste
-la statue équestre de
César semblait marcher vers le temple
-Auguste avait organisé
très précisément le programme iconographique autour de sa
statue en char triomphal au centre de la cour, dédicacée au
père de la patrie et orientée en direction du temple
--est-il possible qu'il y ait un
étage au-dessus du propylée d'entrée ou du moins une
terrasse cf. Meneghini
-rue Forum romain, Forum
d'Auguste, Forum Transitorium, Forum Pacis, Forum Trajan, pourrait être
connectée à la rue découverte sous la colonne
Trajane : communication entre le centre administratif et le Champ de
Mars
-couloirs permettant
d'accéder à des escaliers, donc aux étages des
bibliothèques (3 cages d'escalier) donc 1 à 2 étages, donc
liaison entre biblio et terrasse basilique donc contemplation de la colonne
-couloir visuel cf. disposition
des colonnes, communication visuelle
-les exèdres invitent
à une circulation périphérique pour contempler les statues
des summi viri
-rapport mathématique et
aussi symbolique
-même si Gatti place son
portique, on avait déjà placé des entrées au nord
car ça semblait logique
-une sorte de vestibule
d'accès entre les deux forums
-colonne d'Antonin le Pieux est
à 30 m de son Ustrinum
-visiteur attiré par le
puits de lumière du cortile
-pourquoi entrée de la
colonne du côté de la basilique, pourquoi la statue regarde de
l'autre côté
-cf. packer, il rajoute deux arcs
d'entrée secondaires pour la rendre plus monumentale
-scénographie
-voir l'importance du champ de
mars à cette époque pour comprendre l'importance de la liaison
avec
-par exemple un temple
précédé d'une suite de statues qui accompagnent le regard
vers le bâtiment et renforce l'impact psychologique
-l'édifice n'est pas
perméable car on ne retrouve pas une multitudes d'accès ou d'axe
de circulation
-le monument est important car
crée un impact psychologique, laisse une impression au visiteur cf.
visite de Constance II
-mise en scène
théatrale, progression programmée
-invite à regarder vers le
sommet
-anime la façade
-colonnades invitent au mouvement
car effets de perspective, crée un certain dynamisme et pousse au
déplacement
-étroitesse des portiques
pousse à la circulation
-axe verticale des portiques avec
lumière qui dirige le visiteur
-quadrige d'Auguste voir la rocca
1995 p. 76
-projection- aboutissement
-cf. cour de Grèce :
les colonnade invite au mouvement
-colonnades invitent au mouvement
car effet de perspective, crée un certain dynamisme et pousse au
déplacement, le visiteur est également attirer vers un autre puit
de lumière celui de la place du forum d'Auguste
-Peut-être est dans le but
de marquer l'accès à une zone diaphragme, construction tripartite
projette le spectateur vers
-jonction basilique portique voir
archéo donné par cavalieri
IV. LES MARBRES COLORÉS
Au regard des découvertes archéologiques, le
Maître concepteur du Forum Traiani n'a pas lésiné
sur l'utilisation de marbres antiques222(*). Ces derniers par leur variété
chromatique confèrent au complexe un caractère majestueux.
Toutefois leur choix et leur disposition ne semblent être nullement le
fruit du hasard. En effet, Trajan favorise leur emploi pour exprimer la
puissance de l'Empire. Il exploite ainsi en abondance les ressources des
territoires conquis, riches en matériaux prestigieux, pour asseoir la
domination de Rome sur la Méditerranée jusqu'aux confins de
l'Orient. Le but est toujours ici de consolider son pouvoir par une exaltation
du luxe, ainsi que d'assurer la prospérité de Rome. Nous pouvons
aussi constater que les marbres polychromes prennent part à la
scénographie des lieux pour favoriser la participation du visiteur et le
guider dans son cheminement.
Tout d'abord, nous allons nous arrêter un instant sur
une brève présentation des marbres qui dominent le complexe.
Grosso modo, nous comptabilisons cinq variantes
marmoréennes majeures au sein du site : le giallo
antico, le pavonazzetto, le granit gris, le cipolin et
le marbre de Luna. S'y ajoutent des marbres en proportions moindres
tels que le granit rose, le portasanta (Chios), l'africano
(Téos), le porphyre (Égypte), la serpentine (Laconie), le marbre
de Thassos, etc. Le giallo antico est un marbre jaune de Chemtou en
Numidie (Tunisie). Le pavonazzetto est une brèche mauve de
Sinnada en Phrygie (Asie Mineure). Le granit gris provient du Mons
Claudianus dans le désert oriental égyptien. Le cipolin est
de coloration vert clair, il provient de la cité eubéenne de
Carysthos (Grèce). Enfin, le marbre blanc dit aussi de Carrare est
excavé près de l'ancienne ville de Luni (Italie, entre la Ligurie
et l'Étrurie).
Alors que des marbres colorés constituent les
fûts des colonnes, les bases, les chapiteaux corinthiens et les
entablements sont en marbre blanc. Cette pierre est également
utilisée pour la Colonne Trajane et pour une partie de la statuaire. De
même, il existe une antithèse entre les revêtements de sol
internes et externes. En effet, la recherche de luxe dans l'élaboration
des pavements des zones couvertes se note par l'emploi de l'opus
sectile polychrome. Au contraire, ce sont de simples dalles de marbre
blanc de Luni disposées selon une trame rectangulaire isodome qui
occupent les trois espaces à ciel ouvert : le cortile des
Bibliothèques, l'area forensis et le dénivellement de
l'aula. Probablement, son recours est motivé par la
présence en quantité majeure et à proximité
immédiate de la pierre blanche ainsi que par son moindre
coût223(*). Par
contre, la galerie méridionale devait également arborer ce type
de marqueterie. Or, il s'agit d'un espace couvert. Pour ma part, ceci reste
inexpliqué puisque l'unité avec les autres pourtours de la place
est brisée.
Tentons de dégager le rôle joué par ces
marbres dans la fonctionnalité du Forum. Le plan ci-joint reprend de
manière schématique l'emploi des différents coloris (fig.
148). Je ne m'en tiendrais exclusivement qu'aux revêtements de sol
(modules relativement simples) et aux colonnades pour mettre de
côté les pilastres et placages muraux qui restent difficilement
identifiables. Certaines observations se révèlent pertinentes. En
effet, le marbre jaune (giallo antico) se retrouve comme
pavement du secteur septentrional, au sein de la Basilique,
dans les portiques et les hémicycles. Il y est à chaque fois
couplé avec le pavonazzetto. Cependant, les modules mis en
place varient selon l'endroit où nous nous trouvons. Pour le dallage des
portiques bordant le péristyle de la Colonne et les nefs
latérales de la Basilique, la combinaison s'organise selon une trame
« en escalier ». Des dalles rectangulaires sont
disposées en léger décalage les unes des autres. Sur la
longueur, les deux marbres colorés s'alternent. Or, nous nous trouvons
précisément dans des espaces de transition qui sont aussi
relativement exigus. Le carrelage vient dès lors se joindre à la
planimétrie pour inviter le visiteur à se mouvoir et à
rejoindre rapidement l'étape suivante. De même, le giallo
antico est le marbre par excellence employé pour les marches qui
entourent la place. Ceci semble indiquer que son utilisation est
privilégiée pour des espaces à franchir. À
l'opposé, la nef centrale de la Basilica et ses absides ainsi
que les hémicycles de la place offrent apparemment la même
alternance chromatique, mais selon un module différent. Les interstices
formés par des dalles rectangulaires de pavonazzetto
disposées en quadrillage sont comblés par des carrés de
giallo antico. Ces derniers présentent en leur centre soit un
carré de pavonazzetto soit un disque de pavonazzetto
(hémicycles) ou d'africano (uniquement pour la
Basilique)224(*). Ce
type de carrelage se situe dans des espaces qui invitent à la discussion
et donc à une relative immobilité du visiteur. De fait, les
quaestiones se déroulent dans les tribunalia de
l'édifice judiciaire. Aussi, les hémicycles doivent servir de
lieu de rencontre et de dialogue. Un tel opus sectile pousse, par
conséquent, le promeneur à s'attarder dans ces endroits. La
dernière reconstitution proposée par M. VITTI place le même
type de revêtement pour les portiques de la place225(*). Toutefois, les
carrés de pavonazzetto sont, en ces endroits, vides. Comme
l'indique leur dénomination de portiques, nous sommes dans des zones de
circulation. Elles favorisent le mouvement du visiteur par leur longueur
importante. Néanmoins, leur quinzaine de mètres de largeur
justifierait le choix d'un module différent de celui du péristyle
des Bibliothèques par exemple (portique large de 5 m seulement). La
progression du public s'avère alors être moins rapide. De
là, il peut observer la place tout comme les statues des summi
viri. De plus, le jeu de couleurs est inversé comparé
à celui des hémicycles, ce qui indique un changement spatial.
Enfin, le pavement des salles jumelles propose une combinaison de fines bandes
de giallo antico avec de larges dalles de granit gris. Comme je l'ai
dit précédemment, les dalles plus imposantes pourraient
être destinées à recevoir des tables
réservées à la consultation des ouvrages.
En ce qui concerne maintenant les colonnades,
nous pouvons penser que l'emploi du granit gris renvoie à un
désir de prestige. En effet, nous connaissons ces difficultés
d'extractions et aussi son usage, dans notre cas, dans des proportions
colossales. Ce n'est donc pas un hasard s'il se retrouve en des points
stratégiques du complexe. Il forme la colonnade du propylon
avec une hauteur de 50 pieds. De l'extérieur, il donne ainsi une image
grandiose du Forum. De plus, il compose les colonnes (certes de moindres
dimensions) de la nef centrale de la Basilique. Dans ce même
édifice, une triple colonnade de ce marbre ouvre l'accès au
tribunalia. Il semble également que des colonnes de ce type
soutiennent les baldaquins des hémicycles de la place. Leur emploi, dans
ce contexte, serait destiné à faire ressortir la statue qui
occupe la niche. Le granit del foro ne se retrouve donc pas dans des
espaces « secondaires » tels que des nefs latérales
par exemple. Tout au contraire, ce sont précisément des colonnes
de giallo antico qui occupent apparemment ces espaces. En ces lieux,
le visiteur n'est pas appelé à une immobilité : les
nefs latérales de la Basilica (ce qui est d'ailleurs
confirmé par le pavement), l'accès aux hémicycles ou
à l'aula. Le marbre jaune est aussi utilisé pour les
trois avant-corps de la Basilique. Cette roche tant pour son utilisation comme
colonne que comme dallage occupe majoritairement des zones de moindre
importance. Enfin, mis à part leur emploi dans les Bibliothèques,
les colonnes de pavonazzetto bordent les espaces en plein air comme
composantes du péristyle de la colonne, de la façade de la
Basilique ou des portiques de la place.
Pour les colonnades et les pavements, le granit gris
décore majoritairement la portion nord du complexe. Son usage se note
pour le sol des Bibliothèques, la colonnade de la nef centrale de la
Basilique et enfin pour l'entrée. Là, de proportion hors normes,
il se conjugue au granit rose qui ne se retrouve précisément
qu'à cet endroit. Il semble évident qu'un soin tout particulier
devait être apporté à l'entrée pour convaincre notre
visiteur d'y pénétrer. Pour leur part, l'emploi de giallo
antico et de pavonazzetto prévaut pour le reste du site.
Seule la limite méridionale fait exception à la
règle. Nous y retrouvons notamment l'emploi du cipolin. Ce marbre en
lui-même n'est pas préjudiciable puisqu'il se retrouve aussi pour
les deux ordres supérieurs de la Basilique. Toutefois, il est
présent massivement au sud. Il compose les segments obliques de la
façade tripartite et les colonnes de l'aula, mais c'est aussi
son usage comme dallage qui étonne. De plus, il est combiné au
portasanta (marbre rougeâtre) qui ne se retrouve, quant à
lui, qu'exclusivement ici226(*). Les fûts de cipolin de la devanture
méridionale contrastent fortement avec les autres pourtours de la place
en pavonazzetto principalement. La discordance chromatique doit
être lié à la fonction particulière que le secteur
devait remplir. L'analyse sur ce point dans le précédent chapitre
a pu démontrer combien la structure est innovante et sans
précédent. L'emploi des marbres vient une nouvelle fois le
confirmer. Parallèlement, outre la disposition en angles obtus qui
attire le visiteur, le changement brutal d'unité chromatique intensifie
la projection du promeneur vers ces lieux.
En plus des bases et des chapiteaux, les
entablements sont uniquement de marbre blanc. Sur le pourtour
de l'area forensis, ils comprennent des statues de prisonniers Daces
d'environ 2,5-3 m de haut227(*). Si leur tête et mains sont également
de marbre de carrare, un jeu chromatique est recherché par le recours
à des marbres différents pour le corps. Aux deux
extrémités nord et sud de la place, ils seraient de marbre blanc,
tandis qu'à l'est et à l'ouest, ils seraient disposés en
deux ordres. Le premier alternerait les Daces de pavonazzetto et de
marbre blanc. Enfin, sur le couronnement de l'attique, ils seraient
exclusivement de pavonazzetto. Faut-il y voir une signification
particulière ? La question reste sans réponse. De plus, nous
détenons aujourd'hui d'autres effigies daces mais
façonnées dans des pierres telles que le bigio morato,
la serpentine (porphyre vert de Laconie)228(*), mais aussi le porphyre. Nous disposons de six
exemplaires de cette roche rouge : deux sont aujourd'hui à Paris,
trois à Florence et le dernier appartient à un
privé229(*). Le
porphyre provient du Mons Porphyrites en Égypte. Cette pierre
est particulièrement luxueuse au su de son coût de production. Par
conséquent, elle est utilisée pour représenter le pouvoir
impérial230(*).
Nous possédons également un passage de l'Histoire Auguste
(Probus, II, 1) qui mentionne une porticus porphyretica
(galerie de porphyre) dans le Forum de Trajan. Il devait, par
conséquent, arborer ces statues. Nous serions tenter de les situer sur
le probable propylon d'entrée au site du côté du
Champ de Mars. Les statues viendraient alors compléter le
caractère imposant et majestueux rendu par les colonnes de granit gris
pour en accroître le prestige. Il semble, d'ailleurs, que l'une d'entre
elles a été exhumée lors de la construction de Santa
Maria di Loreto et proviendrait donc de ce secteur231(*). Le porphyre viendrait aussi
appuyer l'alliance de couleurs particulières de ce coté (granit
gris et rose). Toutefois, le contexte archéologique de ces Daces de
polychromies variables et, par conséquent, leur situation originelle
restent énigmatiques. Il ne nous est donc pas possible d'estimer leur
rôle du point de vue fonctionnel.
Nous pouvons constater aisément que le choix de
l'emplacement des marbres n'est pas aléatoire.
L'architecte-ingénieur recherchait avant tout une harmonie visuelle dans
l'unité chromatique. En effet, si pour les revêtements de sol
dominent le giallo antico et le pavonazzetto, cette
même combinaison est reprise également pour les colonnades. Une
recherche d'équilibre des couleurs se note aussi au sud où des
colonnes de cipolin s'allient à un pavement reprenant le même
marbre. Par conséquent, les changements de coloris devaient avoir un
impact sur le visiteur. Le jeu de couleurs utilisé dans le secteur
méridional étonne particulièrement. Il est un fait certain
que la polychromie marmoréenne devait également créer des
reflets lumineux intenses. Les sectilia pavimenta et les colonnes
impressionnaient par leur chatoiement. Le contraste des marbres permettait de
jouer avec la luminosité naturelle qui ne pouvait qu'augmenter
l'atmosphère triomphale et luxueuse des lieux.
-comparer les marbres qu'on utilise traditionnellement pour
des propylées, voir Gros, voir entrée du Panthéon=granit
gris et rouge
-contraste des marbres pour jouer
avec la luminosité naturelle
-forum de Trajan = surtout giallo
antico et pavonazzetto
-pour les niches et
exèdres, le granit gris marque une volonté d'exalter les
sculptures et ça aussi via les édicules
-contraste entre espaces interne
et externe : opus sectile (décor et raisons pratiques contrastes
chromatiques entre superficies ou marbre blanc (plus grande quantité et
moins cher)
-pavonazzetto domine l'aula du
colosse et le temple de mars ultor : donc peut-être une
signification religieuse
-voir gros p. 2000 pour les
marbres
-le Traianeum d'italica= construit
par Hadrien pour trajan divinisé utilise différents types de
marbres cf. TUFI, p. 59.
-cipollin à ondes cf. la
rocca 1998, p. 209
-symbolique des couleurs
Rq : Glanum232(*) dernier quart du
Ier siècle av. J.-Ch séparation de la zone cultuelle
avec les deux temples géminés réservés au culte
impérial en raison de la topographie du site, mais également
d'une occupation antérieure d'un établissement grec. 90 °.
Différence de niveaux, avant = une cité hellénistique
Cf. Cavalieri p. 89
V. -UN PIED ROMAIN =296 MM (296,2 OU 296, 4)CONCLUSION
Apollodore de Damas et ses successeurs ont contribué
à la réalisation d'un Forum irréprochable sous bien des
angles. Au cours de l'élaboration de ce travail, nous avons pu constater
combien la planimétrie est recherchée. L'analyse de la
fonctionnalité indique que celle-ci était clairement
programmée dans le projet originel. Différents
éléments facilitent et orientent le cheminement du visiteur. Si
l'entrée principale devait déjà se détacher au loin
du paysage par son luxe, la Victoire et la ligne de lecture en
résumé de la frise de la Columna annoncent l'envers du
décor. Le visiteur erre alors dans un espace qui se révèle
à lui de manière surprenante par d'incessants changements
volumétriques. Enfin, outre leur usage comme indices de richesse, les
marbres polychromes semblent collaborer au bon fonctionnement de la circulation
interne du Forum Traiani.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au coeur du centre historique de la capitale italienne, le
Forum Traiani capte l'attention des passants par la splendeur de ses
vestiges et tout particulièrement par sa vertigineuse Columna
Traiana. Cependant, un site archéologique d'une telle ampleur n'a
pu être dégagé en un jour et chaque nouvelle investigation
a donné lieu à d'autres interprétations et reconstitutions
planimétriques. S'en remettant aux sources antiques ainsi qu'à
l'existence de colonnes imposantes, les chercheurs gardaient l'espoir de
découvrir sous les églises Santa Maria di Loreto et
Santissimo Nome di Maria ainsi que sous le Palazzo
Valentini un édifice cultuel colossal proportionnel à la
grandeur du Forum et de son bâtisseur. Les fondations de ce temple
répondant au nom de Templum Divi Traiani ne seront jamais
déblayées. Cette énigme architecturale a suscité de
nombreux débats. Toutefois, les attentes des archéologues se sont
avérées vaines, mais les dernières
révélations des ruines trajaniennes ne furent pas pour leur
déplaire. En effet, l'importance des moyens mis en oeuvre pour le Grand
Jubilé de l'an 2000 cède devant l'immensité des
découvertes. Grâce à cette campagne de fouilles, le site
s'est vu amputé des deux terminaisons proposées jusqu'alors pour
se voir octroyé un schéma innovant et hors du commun. Par
conséquent, les nouvelles données confèrent au groupe un
caractère d'exception et font du Forum de Trajan un unicum.
Retraçons désormais les grands axes majeurs que nous avons pu
dégager au cours de notre enquête.
Si une nouvelle planimétrie s'offre à nous, elle
s'accompagne également d'une réminiscence d'incertitudes. Bien
qu'il soit globalement admis depuis 2000 que le site est dépourvu d'un
temple canonique, la configuration topographique des lieux sous Trajan et
Hadrien reste difficilement identifiable pour le secteur nord. Les
édifices modernes entravent une recherche pointue et limitent les
découvertes à quelques structures architecturales et
décoratives. Toutes les suppositions sont dès lors possibles.
Inversement, le dégagement d'infrastructures au sud assure aujourd'hui
la fiabilité du nouveau plan. R. MENEGHINI, en charge du projet
jubilaire, nous propose alors d'adjoindre au site un propylon
d'entrée au nord en vis-à-vis du Campus Martius. Une
aula portiquée et absidiée, prouvée
archéologiquement, domine, quant à elle, la terminaison sud.
Dès lors, est-il encore possible aujourd'hui de
décoder le plan d'un forum normatif tripartite pour le complexe
trajanien ? S'il peut paraître difficile de répondre
positivement d'un point de vue planimétrique, nous retrouvons
néanmoins les composantes de base d'un complexe architectural
dénommé « forum » : une place
bordée de portiques et une basilique judiciaire. Elles sont donc ici
intégrées, mais certes remaniées. Peut-être
pouvons-nous amputer le complexe d'un temple colossal à l'instar de
celui de Mars Ultor du Forum augustéen, il n'en demeure pas
moins qu'il pourrait subsister une salle cultuelle au sud, un
sacellum. L'attribution d'une fonction cultuelle à
l'aula (nous y reviendrons dans un instant) impliquerait la
présence du dernier élément constitutif des fora
dits tripartites. Nous pourrions alors penser que l'option planimétrique
toute particulière employée dans notre cas renvoie à un
souhait de filiation - pas catégorique, mais surtout symbolique - avec
les principia. De fait, la confrontation du Forum de Trajan avec le
plan des quartiers généraux a souligné des similitudes
troublantes que nous ne pouvons écarter. Tant l'attribution
fonctionnelle des pièces que la thématique décorative qui
gravite autour de la Victoria Dacica, mais encore la
personnalité de Trajan et l'idéologie du pouvoir qu'il s'est
voué à mettre en place renvoient à un impérialisme
et à une forte militarisation. Pour l'édification de son Forum
éponyme, Trajan fait aussi appel à Apollodore de Damas
réputé pour ses qualités d'ingénieur militaire. Le
dessein de l'empereur n'est autre que d'indiquer clairement l'ascendance de la
Nation romaine jusqu'aux frontières de l'Empire. Véritable outil
de propagande, il intègre au sein de l'urbs Romana un
« forum bellum » qui prend des allures de
principia marmorea. Certes, si ce rapprochement ne devait pas se
manifester instantanément aux yeux du visiteur, il devait revêtir
une valeur idéologique forte pour son dirigeant antoninien.
Cependant, il n'en reste pas moins certain qu'il existe
incontestablement un Templum Divi Traiani lié au groupe puisque
des sources antiques fiables le mentionnent comme tel. La preuve majeure nous
est communiquée par une double épigraphe de dédicace
signée d'Hadrien (121/122-127/128 apr. J.-C.) et issue des deux
extrémités du site. L'édifice se retrouve aussi
cité dans des textes littéraires qui sont naturellement
postérieurs à l'époque de Trajan puisque toute
construction en l'honneur de son divus est prohibée de son
vivant. Par ailleurs, nous ne détenons aucune information contemporaine
du règne de l'Optimus Princeps pouvant confirmer ou infirmer la
présence d'un édifice cultuel dans le Forum sous son principat.
Tout au contraire, les sources nous indiquent qu'un Templum devait
assurément être associé au groupe, mais seulement à
partir d'Hadrien. Enfin, l'analyse du terme
« templum » nous a permis également de
revoir nos préjugés et d'éviter de limiter notre recherche
à la découverte d'un temple canonique (templum Italicum sine
postico) au profit d'une enceinte à la physionomie variable
consacrée par une procédure rituelle. Du reste, cette approche
semble concorder avec les vestiges découverts tout récemment qui
ont exclu toute probabilité de trouver l'imposant temple octostyle
espéré depuis le XVIème siècle.
Après avoir fixé les fondements d'une bonne
argumentation, nous nous sommes donc tournés vers l'analyse des deux
limites du site nouvellement reconstituées à la recherche de
notre objet d'étude. Au sud, l'entrecroisement des portiques trajanien
et augustéen impose de conférer à l'aula le
rôle de liaison entre les deux forums. Tel le vorhof de
l'Asklepieion de Pergame, la structure devait servir d'entrée,
uniquement secondaire, au groupe. Si cette fonction peut paraître
évidente, l'agencement des structures, de même que l'union du
cipolin au portasanta, constitue une innovation architecturale sans
précédent dans un forum. Je n'ai pu établir aucun
rapprochement précis si ce n'est avec une construction privée
telle que l'atrium d'une domus. Une comparaison plus
pertinente par la présence de statues impériales a aussi
été soumise avec le chalcidicum de l'agora
d'Éphèse. En effet, à ce propos, R. MENEGHINI nous indique
que le point focal de l'aula est occupé par une niche. Une
telle structure axiale concentre tous les regards et devait, par
conséquent, jouer un rôle important. L'étude a permis
notamment d'y voir peut-être une effigie de Iupiter, ce qui
viendrait transformer cette portion du site en sacellum. Nous avons pu
dégager l'impact de cette divinité dans l'idéologie
impériale trajanienne (« théologie
jovienne ») de même que des concordances iconographiques. Une
autre possibilité serait de placer au centre de cette cavité une
statue de la Victoire ou encore un trophée. Partant des propos de Dion
Cassius et de la similarité avec ses voisins impériaux, nous
pensons également pouvoir proposer que les butins ramenés de
Dacie comblent l'environnement. Exposés dans les portiques, ces
spolia belli viennent rappeler que le complexe a été
payé ex manubiis. Il m'a paru très difficile
d'émettre une interprétation du dénivellement central. La
seule explication serait d'en faire un bassin. Mais, au jour d'aujourd'hui,
très peu d'éléments vont dans ce sens (utilisation de
cipolin et présence d'eau dans les autres Fora Imperialia).
Finalement, mises à part ces incertitudes, nous avons pu établir
que le Templum Divi Traiani peut difficilement être
identifié avec la structure méridionale. Nous constatons, en
effet, une incompatibilité chronologique tout d'abord, mais ensuite
d'ordre stratégique. La limite sud date indubitablement du vivant de
Trajan, ce qui impliquerait une reconversion des lieux en Templum sous
Hadrien, or, les sources semblent lui attribuer l'ensemble de la construction.
Dans ce sens, tant le plan de l'aula que les marbres colorés
utilisés dans ce secteur ne concordent pas avec une telle
interprétation.
La terminaison septentrionale s'est avérée
d'autant plus complexe à analyser que la reconstitution
planimétrique avancée par R. MENEGHINI n'est pas encore
établie formellement. Toutefois, nous avons pu dégager des
constatations intéressantes. Ce secteur est principalement dominé
par des interrogations d'ordre chronologique. Hadrien semble être le
continuateur du projet apollodorien et même celui qui a oeuvré
majoritairement pour les constructions qui entourent la Colonne
historiée. Placer l'entrée principale au nord du complexe a
également pu être proposé sans trop de contraintes. R.
MENEGHINI soumet l'hypothèse de transformer le Temple de Trajan
divinisé en un édifice à cella barlongue
inséré dans le propylon. Bien que la proposition de ce
dernier semble peu s'accorder avec l'analyse du concept de
« templum », j'adhère néanmoins au
fait que nous devrions rechercher en ces lieux le Templum Divi
Traiani. La combinaison d'une structure cultuelle avec la sépulture
de l'empereur et lesdites Bibliothèques peut être
confrontée notamment avec le complexe éphésien de Celsus.
Sur la base de diverses comparaisons, nous sommes parvenus à noter que
l'amalgame fonctions cultuelle et culturelle ne constitue pas une
particularité dans le monde romain. Nous pourrions dès lors
présumer que l'ensemble Bibliothèques-Colonne
coclide-propylon s'assimile à un temenos
précédé d'un pronaos d'entrée pour ne plus
faire qu'un avec notre objet d'étude. Les sources semblent
également aller dans le sens de cette hypothèse. À l'image
du Templum Pacis de Vespasien, une seconde option pour
résoudre notre question initiale serait de conférer à la
totalité du Forum le titre de Templum Divi Traiani sous
Hadrien. Ceci viendrait expliquer la localisation des deux inscriptions de
dédicace. Bien que les sources littéraires rejoignent moins cette
interprétation, il m'est impossible de faire pencher la balance vers
l'une ou l'autre de ces attributions.
L'étude des deux effigies monétaires
énigmatiques a permis d'hypothéquer toute liaison entre
l'édifice octostyle et le complexe. La structure légendée
FORVM TRAIAN(I) pourrait quant à elle se positionner au sud du groupe.
De fait, des similitudes typologiques de même qu'une concordance
chronologique ont pu être dégagées. Si cette attribution se
trouvait confortée, il faudrait alors revoir l'élévation
de la façade tripartite sise au sud ainsi que la statuaire qui occupe
l'attique de ce secteur.
Enfin, mise à part notre question de départ,
j'ai tenu à aborder brièvement la fonctionnalité
engendrée par la nouvelle planimétrie des lieux. Au terme de
cette analyse, j'ai pu constater combien le projet était mûrement
réfléchi. En effet, aucun aspect ne paraît avoir
été négligé. Nous sommes face à un ensemble
architectural peu perméable et relativement fermé qui
répond au concept de « bloc forum ». La circulation
des visiteurs au sein du site est confrontée à d'incessantes
révélations volumétriques. L'agencement des espaces
architecturaux et des pavements, de même que la polychromie
marmoréenne, viennent également guider le cheminement des
usagers. Du dehors, la Victoire au bouclier de la Colonne Trajane annonce
déjà l'atmosphère des lieux.
Au terme de cette enquête, nous pouvons établir
sans conteste que le leitmotiv de la construction du Forum est une
exaltation de la Victoria Dacica et par conséquent de la
Virtus du dirigeant de l'Empire. Le parcours pédestre du
visiteur est ponctué d'évocation du triomphe de l'empereur.
Via un urbanisme d'apparat, on apporte au visiteur la garantie de la
pérennité de l'Urbs. Il ne peut dès lors
qu'acquiescer à la politique de gestion du pouvoir mise en place par son
Imperator. Le point le plus problématique porte sur la
configuration des lieux sous l'ère trajanienne. En effet, il
paraît très difficile de fixer le plan originel établi par
Apollodore de Damas. Cette défaillance entrave la lecture du message
idéologie que Trajan voulait faire passer à ses concitoyens. Les
remaniements de son successeur Hadrien en ont très certainement
modifié les données lors de l'insertion du Templum Divi
Traiani et Plotinae.
En dépit de toutes les incertitudes qui subsistent
encore sur le dernier des Forums Impériaux, la conclusion essentielle
qui se dégage de cette analyse est que le prestige des constructions
nouvellement exhumées in situ en appelle à revoir
radicalement notre conception de l'ensemble du Forum Traiani. En
somme, quel compte-rendu pouvons-nous apporter à notre
problématique? Nous sommes désormais à même de
répondre à notre question initiale comme suit. Il me paraît
possible de résoudre le problème de la localisation du
Templum Divi Traiani en s'appuyant sur quatre points essentiels.
Tout d'abord, les sources datent le Temple de l'époque d'Hadrien.
Ensuite, l'analyse du terme « templum »
révèle que nous pouvons rejeter toute recherche acharnée
d'un édifice colossal. Aussi, il émane de l'étude du
secteur méridional que le Templum ne peut être
fixé en ce lieu. Enfin, l'examen de la limite septentrionale
privilégie une intervention massive d'Hadrien pour les structures
environnant la Columna. Par conséquent, le Templum
Divi Traiani pourrait bien rechercher son attribution en ce
secteur. Ce serait alors le groupe qui fait dos à la Basilique qui
remplirait cette fonction. Toutefois, une autre hypothèse envisageable
serait de conférer à l'ensemble du groupe trajanien le rôle
de Templum Divi Traiani.
J'espère que les résultats de mon enquête
permettent d'apporter quelques éclaircissements sur cette
problématique et que cet essai d'explication s'avère concluant.
Il reste dorénavant à attendre les prochaines publications sur le
sujet. Elles nous apporteront, je le souhaite, des données
supplémentaires permettant d'accréditer l'une ou l'autre de ces
interprétations.
Claire RICHARD
TABLES DES
FIGURES
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TABLE DES MATIÈRES
PREMIÈRE PARTIE. COMMENTAIRES ET ANALYSE
INTRODUCTION
4
I. Méthodologie, choix du sujet et objectifs
4
II. Contexte historique
7
A. Biographie de l'empereur Trajan
7
B. Topographie et cadre général du
Forum Traiani
11
Analyse topographique
11
Présentation générale du
Forum Traiani
13
CHAPITRE I. HISTORIQUE D'UNE
PROBLÉMATIQUE
15
I. Le plan
15
A. Les essais de reconstitution au regard des
données archéologiques
15
B. Sa nouvelle physionomie
18
II. Remarques préliminaires
21
A. Une autre hypothèse
21
B. Quelques hypothèses à
éclaircir
22
C. Présentation de deux monnaies
énigmatiques
26
III. Conclusion
30
CHAPITRE II. À LA LUMIÈRE DES
NOUVELLES DÉCOUVERTES, MISE AU POINT, TENTATIVE D'ANALYSE ET
D'INTERPRÉTATION
31
I. Préalables
31
A. Le concept de forum tripartite
31
B. Le rapprochement avec les principia
36
II. Templum Divi Traiani ?
40
A. Les sources archéologiques, numismatiques et
littéraires
40
B. Le terme de templum
45
III. Le secteur méridional
47
A. Introduction
47
B. Présentation des composantes
47
La façade
47
L'aula et ses portiques
48
C. Analyse des composantes
49
D. Tentatives d'attribution monétaire
67
E. Conclusion
71
IV. Le secteur septentrional
73
A. Introduction
73
B. Présentation des composantes
73
Le propylon
73
Les Bibliothèques et la cour de la
ColumnaTraiana
75
C. Analyse des composantes
77
D. Tentatives d'attribution monétaire
91
E. Conclusion
94
CHAPITRE III. LA
FONCTIONNALITÉ
96
I. Introduction
96
II. L'entrée : la Victoire au bouclier
96
III. La circulation des visiteurs au sein du Forum
Traiani
101
IV. Les marbres colorés
107
V. Conclusion
112
CONCLUSION GÉNÉRALE
114
BIBLIOGRAPHIE
120
I. Liste des abréviations
120
II. Sources antiques
121
III. Auteurs modernes
121
IV. Sites internet
135
TABLE DES MATIÈRES
137
DEUXIÈME PARTIE. ANNEXE ILLUSTRATIVE
Figures...................................................................................................2
Tables des
figures...................................................................................70
LISTE DES ABRÉVIATIONS
* 1 BENNETT J., 1997, VIII-XI
et p. 143-155, CHAISEMARTIN N. (de), 2003, p. 190-195 ; CIZEK E., 1983, p.
66-476 ; D'AMATO Cl. (dir.), 1999, p. 11-15. Les dates en vigueur sont
celles avancées par la biographie la plus récente de J. BENNETT.
* 2 Sur
http://www.mediterranees.net/Empereurs/Dion/Index.html
* 3 Pline le Jeune,
Panégyrique de Trajan, X, 1, 2 pour le terme de
« saeculum » remanié par CIZEK E., 1983, p.
23 en « saeculum Traiani ».
* 4 ANDERSON J. C., 1984, p.
141-182; BAUER H., MORSELLI C., 1995, p. 307-311; COARELLI F., 1994, p. 75-90;,
FRAZER A., 1993, p. 412-413;, LA ROCCA E., 2001, p. 171-213;, MORSELLI C.,
1995, p. 299-306; PACKER J. E., 1997, p. 307-317.
* 5 Pour un historique
détaillé des fouilles : PACKER J. E., 2001, p. 18-52.
* 6 VISCOGLIOSI A., 2000, p.
147.
* 7 LA ROCCA E., 2001, p.
171-173 ; PACKER J. E., 2001, p. 54-55 et 58.
* 8 MATTINGLY H. M. A., 1966,
vol. III, Trajan, 445-448, p. 93.
* 9 PACKER J. E., 2001, p.
60.
* 10 Pour une mise au point
sur les différents essais de reconstitution en élévation
de la Basilica Ulpia : PACKER J. E., 2001, p. 88-163.
* 11 Pour plus de
précisions sur les différentes investigations dans le secteur
septentrional : MENEGHINI R., 1996, p. 47-59.
* 12 « Cum
opera ubique infinita fecisset, numquam ipse nisi in Traiani patris templo
nomen suum scripsit ».
* 13 MENEGHINI R., 1993, p.
13-21 ; idem, 1996, p. 47-88 ; idem, 1998, p.
127-148.
* 14 MENEGHINI R., 1998, p.
127-148.
* 15 CHAISEMARTIN N. (de),
2003, p. 197.
* 16 LA ROCCA E., 2000, p.
261.
* 17 PACKER J. E., 2003, p.
112.
* 18 MENEGHINI R., 1998, p.
138-139 et 140.
* 19 CHAISEMARTIN N. (de),
2003, p. 197-200 ; LA ROCCA E., 2001, p. 171-213 ; MENEGHINI R.,
2001, p. 245-269.
* 20 PACKER J. E., 2003, p.
109-136.
* 21 PACKER J. E.,
2003PACKER J. E., 2003, p. 120.
* 22 PACKER J. E., 2003.,
2003, p. 126.
* 23 PACKER J.
E.PACKER J. E., 2003, 2003, p. 126.
* 24 PACKER J.
E.PACKER J. E., 2003, 2003, p. 127.
* 25 MENEGHINI R., 1998, p.
137.
* 26 COARELLI F., 1994, p.
85.
* 27 ANDERSON J. C., 1984,
p. 157 ; CHAISEMARTIN N. (de), 2003, p. 196 ; LANCASTER L., 1999, p.
421.
* 28 ANDERSON J. C., 1984,
p. 154 ; LANCASTER L., 1999, p. 421; MENEGHINI R., 1995, p. 10.
* 29 ANDERSON J. C., 1984,
p. 155; GROS P., 2000, p. 236.
* 30 Sur la base des sources
littéraires qui le proscrivent : Cicéron, De
Legibus, II, Traité des lois, II, XXIII,. 58 :
« " Hominem mortuum " inquit lex in XII, " in urbe
ne sepelito neve urito " ».
* 31 ANDERSON J. C., 1984,
p. 156 ; BECATTI G., 1960, p. 27; COHEN H., 1882, T. II, Trajan,
357, p. 55.
* 32 ANDERSON J. C., 1984,
p. 157.
* 33 ANDERSON J. C., 1984,
p. 157-158 ; RICHARDSON L., 1992, p. 175 et 177; SETTIS S., LA REGINA A.,
AGOSTI G., FARINELLA V., 1988, p. 76.
* 34 CLARIDGE A., 1993, p.
22;; GROS P., 2000, p. 236-237; PACKER J. E., 1994, p. 167.
* 35 GROS P., 2000, p.
237.
* 36 CHAISEMARTIN N. (de),
2003, p. 205 ; LANCASTER L., 1999, p. 419-439.CHAISEMARTIN N. (de), 2003,
p. 205.
* 37 CLARIDGE A., 1993, p.
11-12; LEPPER F., FRERE S., Trajan's Column. A New Edition of the Cichorius
Plates. Introduction, Commentary and Notes, Gloucester, Alan Sutton, 1988,
p. 223; WILSON JONES M., 20032001, p. 163-164..
* 38 CLARIDGE A., 1993, p.
10.
* 39 CLARIDGE A., 1993, p.
11.
* 40 ANDERSON J. C., 1984,
p. 142-143; BELLONI G. G., 1973, 136, T 6, p. 15 ; BLAKE M. E., BISHOP D.
T., 1973, p. 14; COHEN H., 1882,T. II, Trajan, 167-169, p. 35-36;
MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 255-257, p. 262; RICHARDSON
L., 1992, p.175-176; STRACK P. L., 1931, T. I, p. 202-203.
* 41 BELLONI G. G., 1973,
136, T 6, p. 15.
* 42 DE MARIA S., 1988, p.
127.
* 43 BLAKE M. E., BISHOP D.
T., 1973, p. 14; RICHARDSON L., 1992, p.176; ZANKER P., 1970, p. 508.
* 44 COHEN H., 1882, T. II,
Trajan, 167-169, p. 35-36.
* 45 ANDERSON J. C., 1984,
p. 143; BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 14; LA ROCCA E., 2000, p. 266;
RICHARDSON L., 1992, p.176.
* 46 RICHARDSON L., 1992,
p.176.
* 47 BELLONI G. G., 1973,
439, T 22, p. 45.
* 48 ANDERSON J. C., 1984,
p. 142, DE MARIA S., 1988, p. 126; STRACK P. L., 1931, T. I, p. 202-203.
* 49 COHEN H., 1882, T. II,
Trajan, 167-169, p. 35-36.
* 50 RICHARDSON L., 1992, p.
176.
* 51 ANDERSON J. C., 1984,
p. 143; RICHARDSON L., 1992, p. 176.
* 52 BELLONI G. G., 1973,
362, T 27, p.38 ; BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11; COHEN H., 1882,
T. II, Trajan, 552, p. 75 ; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II,
Trajan, 575, p. 241 et 285; STRACK P. L., 1931, T. I, 392, p. 147-149;
WARD-PERKINS B., 1976, p. 350.
* 53 BLAKE M. E., BISHOP D.
T., 1973, p. 11.
* 54 Pline le Jeune,
Panégyrique de Trajan, 11XI, .1 : « Quem tu
lacrimis primum, ita ut filium decuit, mox templis
honestasti ».
* 55 BLAKE M. E., BISHOP D.
T., 1973, p. 11; STRACK P. L., 1931, T. I, 392, p. 149, ; WARD-PERKINS B.,
1976, p. 350. Notons que pour HILL Ph. V. il s'agit du temple d'Honos: HILL Ph.
V., 1970, p. 211.
* 56 BLAKE M. E., BISHOP D.
T., 1973, p. 11; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 552, p. 75; STRACK P.
L., 1931, T. I, 392, p. 147.
* 57 BELLONI G. G., 1973,
372, 373 et 377, T 18, p. 39 ; BLAKE M. E., BISHOP D. T., 1973, p. 11;
COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75 ; MATTINGLY H. M.
A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 285; STRACK P. L., 1931, T. I,
393-394, p. 149-154.
* 58 COHEN H., 1882, T. II,
Trajan, 549-551, p. 75; HILL Ph. V., 1970, p. 211; MATTINGLY H. M. A.,
1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 241.
* 59 COHEN H., 1882, T. II,
Trajan, 549-551, p. 75.
* 60 BLAKE M. E., BISHOP D.
T., 1973, p. 11; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75.
* 61 BOATWRIGHT M. T., 1987,
p. 92.
* 62 BLAKE M. E., BISHOP D.
T., 1973, p. 11; SETTIS S., LA REGINA A., AGOSTI G., FARINELLA V., 19
être 88, p. 76.
* 63 BENNETT J., 1997, p.
148.
* 64 BEAUJEU J., 1955, p.
78; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75; HILL Ph. V., 1970,
p. 211; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 241.
* 65 BALTY J. Ch., 1999, p.
92; GROS P., 1996, p. 211.
* 66 BALTY J. Ch., 1999, p.
93; FELLMANN R., 1958, p. 117.
* 67 BALTY J. Ch., 1999, p.
93; GROS P., TORELLI M., 1992, p. 345.
* 68 MARTIN R., 1987,
p.164-165.
* 69 CAVALIERI M., 2002, p.
144-149 ; GROS P., 1996, p. 221.
* 70 CAVALIERI M., 2002, p.
202-206.
* 71 CAVALIERI M., 2002, p.
214-221 ; GROS P., 1996, p. 257-258.
* 72 MARTIN R., 1987, p.
168.
* 73 LA ROCCA E., 1998, p.
169-172; idem, 2001, p. 192-194.
* 74 GROS P., 1996, p.
216.
* 75 BALTY J. Ch., 1999, p.
91.
* 76 PACKER J. E., 1994, p.
172; idem, 2001, p. 174.
* 77 FRAZER A., 1993, p.
411-419.
* 78 WIGHTMAN G., 1997, p.
65-88.
* 79 WILSON JONES M.,
20032001, p. 162.
* 80 PACKER J. E., 1994, p.
174-177; idem, 2001, p. 182.
* 81 ZANKER P., 1970, p. 538
SETTIS S., LA REGINA A., AGOSTI G., FARINELLA V., 1988, p. 75-76; WARD-PERKINS
J. B., 1976, p. 349; ZANKER P., 1970, p. 538.
* 82 ÉTIENNE R., PISO
I., DIACONESCU Al., 1990, p. 289.
* 83 RODENWALDT G., dans
Gnomon, 2, 1926, p. 338-339.
* 84 ZANKER P., 1970, p.
505-506.
* 85 ZANKER
P.ZANKER P., 1970, 1970, p. 506.
* 86 GROS P., TORELLI M.,
1992, p. 347. Citons par exemple comme partisans G. RODENWALDT, P. ZANKER, A.
LA REGINA, P. PENSABENE ou comme opposant H. PLOMMER (le premier à
remettre en cause ce concept en 1974), J. E. PACKER.
* 87 GROS P., 1996, p.
219.
* 88 GROS P.GROS P., 2000,
p. 248.
* 89 BENNETT J., 1997, p.
VIII-XI : successivement proconsul de Baetica (60),
legatus legionis X Fretensis en Syrie (67), consul suffect
(70), legatus Augusti en Cappadocia (70),
quimdecemvir sacris faciundis (73), legatus Augusti en Syrie
(73), il triomphe pour une action militaire en Orient (76), soldatis
Flavialis (79).
* 90 BENNETT J.,
1997BENNETT J., 1997, p. VIII-XI : vigintivirate comme triumvir
monetalis (74), tribunus laticlavius d'une légion en Syrie
(75), il est transféré en Germania (77),
quaestor (81), praetor (86), legatus legionis
VII Geminae (87), consul ordinaire (91), legatus Augusti des deux
Germanie (92/93), legatus Augusti de Pannonia (95/96),
adoption par Nerva (97), consul ordinaire (98), entre à Rome comme
Princeps (99).
* 91 CAVALIERI M., 2000, p.
466 : lecture éventuelle de cette scène comme une
représentation de la victoire de Rome sur les Daces ; l'exaltation
de la force de ceux-ci serait alors soulignée par leur apparence de
taureau.
* 92 Aulu-Gelle, Les
nuits attiques, XIII, .25, .1, traduction deit par R. MARACHE R. :,
1989 : « Au faîte du forum de Trajan sont
placées de tout côté des représentations
dorées de chevaux et d'enseignes militaires, et il est écrit en
dessous ex manubiis ».
* 93 FLORESCU R., Sur le
type architectonique du Palais des Augustales de Sarmizegetusa, dans
Daco-Romanii, I, 1980, p. 57-58.
* 94 ÉTIENNE R., PISO
I., DIACONESCU Al., 1990, p. 290.
* 95 C.I.L., VI, 1,
p. 841 ; I.L.S., 306
* 96 MICHELI M. E., 1984, p.
111-114.
* 97 BENNETT J., 1997, 317
p.; BIRLEY A. R., 1997, 399 p.
* 98 COHEN H., 1882, T. II,
Trajan, 1-2, p. 246; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. III,
Hadrien, 270, p. 318, 367 (232a-b) et 384 (387) ; STRACK P. L., 1933,
T. II, 354, p. 28.
* 99 CORBIER P.,
L'épigraphie latine, Paris, Armand Colin, 2002, 191 p. (Campus
Histoire).
* 100 STRACK P. L., 1933,
T. II, 354, p. 28.
* 101 STRACK P. L.,
1933STRACK P. L., T. II, 357, p. 28.
* 102 Sur
http://www.mediterranees.net/Empereurs/Dion/Index.html
* 103 MICHELI M. E., 1984,
p. 112.
* 104 PLATNER S. B., ASHBY
T. sur
http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/home.html
* 105 LA ROCCA E., 1998, p.
165-166.
* 106 GAFFIOT F.,
Dictionnaire Latin-Français, Paris, Hachette, 1934, 1720
p. : s. v. templum et aedes.
* 107 CASTAGNOLI F., 1984,
p. 3-20.
* 108 STAMBAUGH J. E.,
1977, p. 557.
* 109 VISCOGLIOSI A., 2000,
p. 147-150.
* 110 VISCOGLIOSI A.,
2000VISCOGLIOSI A., 2000, p. 206.
* 111 LA ROCCA E., 1998, p.
209.
* 112 MANGANARO G., vol.
III1960, p. 1061-1062; MENEGHINI R., MESSA L., UNGARO L., 1995, p. 29 ;
PARIBENI E., vol. V1964, p. 404-406; ZANKER P., 1970, p. 513.
* 113 PARIBENI E., vol.
V1964, p. 404.
* 114 MENEGHINI R., MESSA
L., UNGARO L., 1995, p. 29.
* 115 UNGARO L., MILELLA
M., 1995, p. 196 et 220.
* 116 UNGARO L., MILELLA
M., 1995, p. 196.
* 117 UNGARO L.,
MILELLA M., 1995UNGARO L., MILELLA M., 1995, p. 220.
* 118 GUIDOBALDI F. (dir.),
1994, p. 183.
* 119 LA ROCCA E., 2001, p.
209.
* 120 Aulu-Gelle, Les
nuits antiquesattiques, XIII, 25, 1.
* 121 Sur
http://www.mediterranees.net/Empereurs/Dion/Index.html
* 122 CLARIDGE A., 1993, p.
11-12; LEPPER F., FRERE S., 1988, p. 223; WILSON JONES M., 2001, p. 163-164.
* 123 LA ROCCA E., 2000, p.
283; RIZZO S., 2000, p. 78; PACKER J. E., 2003, p. 128.
* 124 COARELLI F., 1994, p.
82.
* 125 LA ROCCA E., 1995, p.
78.
* 126 Divus Nerva:
BOATWRIGHT M. T., 1987, p. 92; Divus Traianus Pater:: BLAKE M. E.,
BISHOP D. T., 1973, p. 11; SETTIS S., LA REGINA A., AGOSTI G., FARINELLA V.,
1988, p. 76.
* 127 BEAUJEU J., 1955, p.
78; COHEN H., 1882, T. II, Trajan, 549-551, p. 75; HILL Ph. V., 1970,
p. 211; MATTINGLY H. M. A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 241.
* 128 BENNETT J., 1997, p.
148.
* 129 UNGARO L., MILELLA
M., 1995, p. 122.
* 130 CAVALIERI M., 2002,
p. 324.
* 131 BEAUJEU J., 1955, p.
98-99.
* 132 CAVALIERI M., 2002,
p. 93 et p. 356, 103 : « sacello
imperiale » ; SALVIAT F., 1979, p. 21 : il indique que
la niche « abritait sans doute une statue ».
* 133 Pour plus de
précisions, se référer à BEAUJEU J., 1955, p.
69-80.
* 134 Pour une analyse
pointilleuse de l'impact de la présence de la triade capitoline et
d'autres divinités sur ce relief voir l'étude de GALINIER M.,
1998, p. 115-141. Pour une étude sur l'arc lui-même voir DE MARIA
S., 1988, p. 128-132.
* 135 COOK A. B., 1965, p.
100-108.
* 136 ZANKER P., 1970, p.
539 : l'auteur indique que la statue de culte du Templum Divi
Traiani devait représenter Trajan sous l'apparence de Jupiter. Par
conséquent, P. Zanker reconnait aussi le rôle dominant de ce dieu
au point que Trajan préfère se faire représenter à
son image.
* 137 GRAILLOT H., 1877, p.
842-843.
* 138 GROS P., TORELLI M.,
1992, p. 397.
* 139 Citons par exemple le
crocodile en cipolin qui devait servir de fontaine au Canope de la Villa
Adriana : DE NUCCIO M., UNGARO L. (dir.), 2002, p. 361.
* 140 PIERI M., 1964, p.
19.
* 141 COARELLI F., 1994, p.
81.
* 142 ANDERSON J. C., 1984,
p. 108; RIZZO S., 2000, p. 70-71.
* 143 GROS P., 1996, p.
212 ; SAURON G., 2001, p. 197-198.
* 144 Fontaines et
nymphées en Gaule romaine, 2004, p. 23.
* 145 MacKAY A. G., 1975,
p. 46.
* 146 McKAY A. G.,
1975MacKAY A. G., 1975, p. 35.
* 147 Ils
représenteraient tous deux les peuples vaincus. D'un côté,
les Daces évoquent la région orientale mise à sac par
Trajan. Les cariatides renvoient à une légende grecque
rapportée par Vitruve (De l'architecture, I, I, 5). Elles
portent la charge de la faute des Caryates qui ont osé s'allier à
l'ennemi perse.
* 148 LA ROCCA E., 1998, p.
162 : l'auteur parle du Forum d'Auguste comme le modèle
d'inspiration d'Apollodore. Il précise que « il modello
è stato ampiamente rielaborato : ma il modello
sussiste ».
* 149 MENEGHINI R., 2001,
p. 259.
* 150 COHEN H., 1882, T.
II, Trajan, 549-551, p. 75; HILL Ph. V., 1970, p. 211; MATTINGLY H. M.
A., 1926, vol. II, Trajan, 577-578, p. 241.
* 151 Sur
http://www.mediterranees.net/Empereurs/Dion/Index.html
* 152 ANDERSON J. C., 1984,
p. 142; RICHARDSON L., 1992, p. 176.
* 153 DE MARIA S., 1988, p.
127.
* 154 ZANKER P., 1970, p.
508.
* 155 STUART JONES H. S.,
1926, p. 17-18.
* 156 L'identification est
basée sur des comparaisons avec des Dacia au même type de
robe sur la Colonne Trajane.
* 157 MILELLA M., 1989, p.
84.
* 158 MILELLA M., 1989, p.
82-87.
* 159 MILELLA M.,
1989MILELLA M., 1989, p. 82.
* 160 PIAZZESI G., 1989, p.
130-131.
* 161 CHAISEMARTIN N.,
2003, p. 198MENEGHINI R., 2001, p. 250.
* 162 STUCCHI S., 1989, p.
267.
* 163 LEANDER TOUATI A.-M.,
1987, p. 91.
* 164 ABBONDANZA L., 1997,
p. 30; MENEGHINI R., MESSA L., UNGARO L., 1995, p. 34.
* 165 DE NUCCIO M.PENSABENE
P., 2002, p. 23-26.
* 166 PEÑA J. Th.,
1989, 127.
* 167 PEÑA J. Th.,
1989, 127126-132.
* 168 WILSON JONES M.,
2001, p. 208-212.
* 169 MILELLA M., 1989, p.
84.
* 170 WARD-PERKINS J. B.,
1979, p. 345-352.
* 171 PENSABENE P., 2002,
p. 13.
* 172 MENEGHINI R., 1996,
p. 61-62.
* 173 MENEGHINI R., 1996,
p. 63 et GROS P., 2001, p. 24 doutent de sa destruction. La mur aurait
plutôt été maintenu, mais peut-être
remanié.
* 174 Martial,
Épigrammes, X, 6 et Pline le Jeune, Panégyrique de
Trajan, XXII.
* 175 Jérusalem.
5000 ans d'histoire, 1991, p. 68; SEGAL A., 1997, p. 79.
* 176 MENEGHINI R., 1998,
p. 140.
* 177 MENEGHINI R., 2002,
p. 655-692.
* 178 BIANCHI E., 2001, p.
83-120.
* 179 MENEGHINI R., 2002,
p. 687.
* 180 COARELLI F., 1993, p.
170-173.
* 181 ÉTIENNE R.,
PISO I., DIACONESCU A., 1990, p.279.
* 182 BIANCHI E., 2001, p.
83-120.
* 183 MENEGHINI R., 2002,
p. 689 et 692.
* 184 FELLMANN R., 1958, p.
147-148.
* 185 BENNETT J., 1997, p.
157.
* 186 CAVALLO G. (dir.),
1993, p. 52.
* 187 BOATWRIGHT M. T.,
1983, p. 173-176.
* 188 LA ROCCA E., 1998, p.
161.
* 189 ÉTIENNE R.,
PISO I., DIACONESCU A., 1990, p. 289.
* 190 BAILLY A.,
Dictionnaire Grec-Français, Paris, Hachette, 2000, 2230
p. : s. v. oi}kodome/w.
* 191 GAFFIOT F.,
Dictionnaire Latin-Français, Paris, Hachette, 1934, 1720
p. : s. v. templum. Voir le paragraphe relatif à l'analyse
du terme templum et surtout CASTAGNOLI F., 1984, p. 3-20.
* 192 RIZZO S., 2000, p.
78.
* 193 PACKER J. E., 2001,
p. 190.
* 194 PACKER J. E.,
1994, p. 172-174.
* 195 MENEGHINI R., 1996,
p. 77-78; idem, 1998, p. 140; idem, 2001, p. 248: il pourrait
s'agir de la Traiani Platea mentionnée par Simmaque,
Épistres, VI, 37.
* 196 MENEGHINI R., 1993,
note 29 ; idem, 1996, note 110 : comme ça semble
être le cas pour l'illustration de la façade de la Basilique.
* 197 PACKER J. E., 2003,
p. 117-119.
* 198 FAVRO D. G., 1996, p.
72; NASH E., 1961, p. 34.
* 199 LA ROCCA E., 1998, p.
153; idem, 2001, p. 208. L'hypothèse est envisagée par
MENEGHINI R., 2001, p. 248, mais peu plausible pour l'auteur.
* 200 GROS P., 2001, p.
131.
* 201 LA ROCCA E., 2000, p.
275; idem, 2001, p. 208.
* 202 FARINELLA V., 1981,
p. 2-9; LA ROCCA E., 1998, p. 168; idem, 2000, p. 275;
MARINESCU-NICOLAJSEN L., 1999, p. 309-310; SETTIS S., 1991, p. 186-198.
* 203 AMPOLO C., 1995, p.
317-327; MARINESCU-NICOLAJSEN L., 1999, p. 273-310.
* 204 LA ROCCA E., 1998, p.
168 ; idem, 2000, p. 275.
* 205 MARINESCU-NICOLAJSEN
L., 1999, p. 309.
* 206 LA ROCCA E., 2001, p.
207-208.
* 207 MATTINGLY H. M. A.,
1966, p. 172, 812-815.
* 208 BEAUJEU J., 1955, p.
59-68 ; GRAILLOT H., 1877, p. 830-854 ; HÖLSCHER T., 1967, p.
99-112; VOLLKOMMER R., 1997, p. 237-269.
* 209 PICARD G. C., 1957,
p. 371-418.
* 210 DAVIES P. J., E.,
2000, p. 46.
* 211 VOLLKOMMER R., 1997,
p. 243.
* 212 Malheureusement, je
n'ai pas pu trouver d'ouvrages qui indiquent clairement les scènes qui
occupent cet axe oriental. Toutefois, E. LA ROCCA le mentionne. Je m'en remets
donc entièrement à lui : LA ROCCA E., 2002, p. 275.
* 213 Ammien Marcellin,
Histoire, XVI, 15.
* 214 BIANCHI E., 2001, p.
266-268.
* 215 CLARIDGE A., 1993, p.
10; DAVIES P. J. E., 2000, p. 129.
* 216 DAVIES P. J. E.,
2000, p. 129-131.
* 217 PACKER J. E., 2001,
p. 60.
* 218 MENEGHINI R., 2001,
p. 252-253.
* 219 LA ROCCA E., 1995, p.
76.
* 220 LA ROCCA E., 1995, p.
76; MORSELLI C., 1995, p. 300.
* 221 BIANCHI E., 2001, p.
268.
* 222 MILELLA M., 2002, p.
125-127.
* 223 VITTI M., 2002, p.
139.
* 224 PACKER J. E., p.
181.
* 225 VITTI M., 2002, p.
138.
* 226 MILELLA M., 2002, p.
127.
* 227 UNGARO L., 2002, p.
129-133.
* 228 DE NUCCIO M., UNGARO
L. (dir.), 2000, p. 339: un fragment de pied qui aurait appartenu à un
Dace serait par ailleurs conservé aux Musées royaux d'Art et
d'Histoire de Bruxelles.
* 229 DE NUCCIO M., UNGARO
L. (dir.), 2002, p. 333; GROS P., 2000, p. 247; UNGARO L., 2002, p. 132; ZANKER
P., 1970, p. 512.
* 230 GROS P., 2000, p.
247; PENSABENE P., 1995, p. 299.
* 231 UNGARO L., 2002, p.
133.
* 232 BALTY J.-Ch., 1997,
p. 326-330; GROS P., TORELLI M., 1992, p. 268-269.
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