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Diagnostic de la fonction commerciale d'une compagnie d'assurances: le cas de la SAAR S.A

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par Estelle Laure ZEDONG NGOH
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2008
  

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II. Organisation générale du bureau direct d'Hippodrome

Nous avons effectué notre stage au bureau direct d'Hippodrome à Yaoundé, cette structure est également la direction commerciale Centre-Sud-Est de la SAAR. Un bref passage par chaque service nous a permis d'en percevoir le fonctionnement. Nous avons cependant mis un accent particulier sur le déploiement de la fonction commerciale du bureau d'Hippodrome.

II.1. Les différents services

Ces services sont ceux sur lesquels s'appuie l'activité même de l'entreprise, à savoir l'assurance. Tout commence soit par le service production, soit par le service commercial. Le service sinistres pour sa part intervient lors de la réalisation des événements prévus au contrat.

II.1.1. Le service production

Ce service est une des « portes d'entrée » dans une compagnie d'assurances. En effet il est chargé de gérer les souscriptions des clients. En ce qui concerne la SAAR, nous avons fait le constat suivant lequel la division du travail n'est pas rigoureuse. En effet, les producteurs sont chargés à la fois de la tarification, de la rédaction et du renouvellement des contrats.

En ce qui concerne la politique de souscription ou politique de tarification, les rédacteurs de production sont chargés de rédiger les documents contractuels types (conditions générales, conditions particulières). Ils le font en collaboration avec les services techniques dépendants de la Direction Générale, cela doit être fait en veillant à ce que les garanties offertes correspondent bien aux besoins de la clientèle tout en ne risquant pas de déséquilibrer les résultats financiers de la mutualité des risques acceptés et en respectant les impératifs de la législation.

Ce service doit appliquer les principes de la politique de souscription de leur société, arrêtés par la Direction Générale :

- types de clientèle recherchés : entreprises ou particuliers ;

- risques à exclure du portefeuille : par âge, par situation géographique du risque ;

- critères de tarification en fonction des diverses catégories d'assurances proposées à la clientèle.

La tarification est basée sur les renseignements contenus dans la proposition. Pour les risques de masse, assurés en grand nombre, des tarifs doivent être élaborés. Ils ne doivent être ni trop élevés (ce qui ferait fuir les clients) ni trop bon marché (ce qui exposerait l'entreprise à des pertes techniques). Ces tarifs sont élaborés à l'aide des statistiques internes à l'entreprise ou élaborés à l'échelon national ou international. Ils doivent se rapprocher de ceux de la concurrence mais doivent être ajustés en permanence en fonction de l'évolution de la sinistralité, de l'inflation et des caractéristiques du marché. Le personnel de ce service doit savoir dire non lorsque l'assuré ou son courtier exige des conditions déraisonnables en veillant à ne pas réduire son chiffre d'affaires pour éviter une perte technique.

La rédaction des contrats est l'une des tâches dévolues à ce service. Ainsi, pour les risques de masse, des documents contractuels sous présentation standard sont utilisés. Y sont également portés des compléments sur les conditions particulières. Le contrat est ensuite présenté au client ou à son intermédiaire. Le service production veille à ce que les contrats soient actualisés. Il les met ainsi à jour chaque fois que le besoin se fait sentir. Cela peut être le cas lorsque des avenants sont apportés aux contrats. Un des soucis permanents de la production est l'augmentation du volume des affaires souscrites pour donner une assiette plus large à la mutualité des risques gérés, ce qui permet de réduire le taux des frais généraux fixes par rapport aux cotisations. Ce service doit donc entretenir les meilleures relations possibles avec les responsables commerciaux ainsi qu'avec les apporteurs d'affaires et les clients.

Le service production est en relation avec le service sinistres et le responsable de la comptabilité, il doit en permanence surveiller les résultats de ses souscriptions et prendre des mesures correctives.

II.1.2. Le service sinistres

Ce service est au coeur du métier d'assurance. Puisque ce que les clients achètent lorsqu'ils paient des garanties, c'est l'engagement de se faire rapidement et correctement indemniser s'ils ont le malheur de subir un sinistre. C'est à ce moment que sont constatées la compétence, l'honnêteté, l'efficacité et l'humanité des assureurs.

Après réception de chaque déclaration de sinistres, l'assureur doit ouvrir un dossier et l'enregistrer. Il doit en accuser réception et informer clairement et complètement l'assuré des documents et informations qui lui sont nécessaires pour déterminer le montant de l'indemnisation à régler. Il détermine ce montant en se basant aussi sur l'expertise d'un professionnel.

Dès l'ouverture du dossier, une évaluation du coût final probable doit être déterminée. Elle tient compte des renseignements contenus dans la déclaration et par la suite, des autres éléments qui constituent le dossier. Il s'agit notamment des procès-verbaux de police, des rapports d'expertise, des devis de réparateurs. Le rédacteur sinistres doit donc dans le cadre de cette évaluation, avoir de l'expérience, connaître la jurisprudence, les coûts habituels des soins médicaux, des réparations ou des reconstructions.

Il est nécessaire de tenir constamment à jour un inventaire permanent des provisions de sinistres à régler. En d'autres termes, les évaluations des sommes restant à régler doivent être modifiées chaque fois qu'une information nouvelle y incite et doivent être réduites chaque fois qu'un sinistre fait l'objet d'un règlement total ou partiel. Un inventaire fiable des provisions est indispensable pour calculer les résultats techniques d'une société, pour établir les statistiques par branches, catégories ou contrats et pour permettre aux souscripteurs du service production de tarifer correctement les risques qui leur sont propres.

En principe, les sinistres sont réglés rapidement après que l'assuré ou le bénéficiaire ait rassemblé les justificatifs nécessaires à l'appui de sa demande ou que l'expert commis par l'assureur ait pu déterminer le montant des dommages causés par le sinistre. Parfois, le règlement du sinistre peut être long. Cela en raison de la multiplicité des bénéficiaires des indemnités, de la complexité du droit en jeu, de la garantie elle-même (qui implique des délais longs comme c'est le cas de la garantie de reconstruction d'un immeuble en cas d'incendie) et de la présence de mineurs ou d'incapables parmi les ayants droit.

L'une des ambitions de ce service est de gérer les sinistres vite et bien. Il faut cependant veiller à ne pas régler plus que ce qui est dû. Il faut donc bien connaître toutes les dispositions des contrats, savoir détecter les exagérations, les déclarations trompeuses, voire les fraudes préméditées.

La responsabilité d'un tiers ou de plusieurs assureurs en cas de pluralité d'assurances pourrait être mise en cause à l'occasion d'un sinistre. Le service sinistres doit alors prendre toutes les mesures nécessaires pour exercer les recours éventuels contre ces tiers lorsque cela a été prévu au contrat de l'assuré.

II.1.3. Le service financier

Le responsable de ce service doit non seulement connaître les règles du métier mais en plus, les particularités du droit comptable que la loi impose à une compagnie d'assurances. Chargé surtout du contrôle comptable, il vérifie en permanence l'étendue des engagements de la compagnie et vérifie également que les actifs du bilan sont suffisants pour y faire face.

Ce service contrôle les activités des autres services dont il suit l'évolution en terme de chiffre d'affaires, d'encaissements, de procédures. L'ensemble des opérations qu'il vérifie doit respecter les normes imposées par la loi et la Direction Générale. Il doit aussi suggérer toute mesure de nature à simplifier la gestion de la société, réduire les frais et améliorer les résultats. Il est impliqué dans le suivi des résultats des services sinistres et production. Il joue donc là un rôle de contrôle de gestion. Par ailleurs, il veille à ce que le matériel fourni au personnel soit utilisé avec parcimonie.

II.1.4. Les affaires générales

Ce service est un détachement du service financier. Il est chargé d'assurer la logistique de l'entreprise. Il se charge ainsi de l'entretien de l'immeuble d'exploitation, de la communication (téléphone, courrier, fax, etc.). Un bon fonctionnement de ce service peut grandement contribuer à la motivation du personnel et à la réputation de l'entreprise auprès du public.

II.1.5. Le service informatique

Les compagnies d'assurance ont grandement recours à l'informatique. En effet, le suivi manuel de la clientèle en nombre pléthorique ne serait pas évident sans l'utilisation de différents logiciels de gestion. A la SAAR, le logiciel utilisé est appelé CIRIS et son utilisation nécessite une maintenance quotidienne. A l'agence Hippodrome, elle est assurée par un informaticien. On retrouve au sein de l'agence un serveur qui alimente les postes des autres services.

II.1.6. Le service d'archivage

Ce service est incontournable dans toute compagnie d'assurances. En ce qui concerne le cas particulier de la SAAR, ce service ne fonctionne pas normalement cause des boîtiers qui ne suivent ni l'ordre arithmétique ni l'ordre alphabétique.

Ce service a pour missions :

- de procéder au rangement des dossiers de telle sorte qu'ils puissent être retrouvés aisément sur support papier. En effet, bien qu'il existe à la SAAR un logiciel permettant de gérer les dossiers, il est toujours nécessaire qu'ils soient également établis sur support papier car cela constitue une preuve aussi bien pour l'assuré que pour la compagnie en cas de litige.

- d'aider les autres services à procéder à des vérifications vu que certains clients étaient souscripteurs bien avant l'arrivée des machines. De plus certains clients ne paient pas immédiatement la totalité de leur prime. Il faut donc être en mesure de retrouver leur dossier pour solder leurs versements lorsqu'ils versent la totalité de leur prime.

Le service a des faiblesses tenant au manque cruel d'espace qui fait que les boîtiers soient rangés à de grandes distances les uns des autres et parfois, dans le désordre. A la longue, il sera difficile de retrouver des dossiers et le temps que passeront les clients devant les gestionnaires des services sinistres et production à attendre que soit retrouvé leur dossier sera plus long, ce qui peut rendre mécontents les clients.

II.1.7. Le service commercial

L'objectif principal de ce service est d'accroître le chiffre d'affaires. Pour cela, il a diverses préoccupations : la fidélisation des clients existants, l'augmentation du chiffre d'affaires par clients, l'augmentation du nombre de clients. Il joue un rôle à la fois marketing et commercial.

Sur le plan marketing, le service commercial par sa fonction marketing veille à la bonne image de la compagnie. En ce qui concerne l'image, la publicité est extrêmement importante. La SAAR en fait à différentes occasions telles que les fêtes (fête de la femme, fête du Ramadan, etc.), les conférences et les foires. Par cette fonction marketing, il est chargé de mener des études de marché, de définir la politique de prix, la politique de distribution, la politique de communication et la politique produit. Cela se fait comme suit :

- politique prix : les prix dépendent parfois de l'environnement auquel appartient la chose à assurer ou alors de la chose en elle-même. En automobile par exemple, les tarifs proposés sont fixés en fonction de la catégorisation. Cette dernière désigne l'usage auquel est destiné le véhicule. D'autres éléments sont également à prendre en compte dans la tarification automobile. Il s'agit du poids total autorisé en charge, du nombre de places aménagées, de la visite technique, du type de permis de conduire et du temps pendant lequel devra courir l'assurance.

- politique de distribution : les garanties et produits de la SAAR ne sont pas disponibles dans toutes les agences. C'est le cas de la SAAR ASSISTANCE dont la disponibilité dépend de la situation géographique de l'agence (c'est le cas de l'agence de Bertoua dans laquelle il ne serait pas judicieux de mettre ce produit à la disposition des clients vu que de toute manière aucun visa n'est délivré dans la ville de Bertoua). Les services proposés par la SAAR sont distribués uniquement en agence. Ils auraient pu l'être également via l'Internet mais son usage n'est pas encore vulgarisé au Cameroun ;

-  politique de communication : elle est mise en place par le biais de la publicité et est définie par la Direction marketing et commerciale ;

- politique produits : en ce qui concerne les produits développés, il sont en général issus de la compilation de garanties standards. Cependant, par le benchmarking, la SAAR copie certaines pratiques des meilleurs et met souvent en place des produits proches de ceux de la concurrence en essayant autant que possible d'éliminer les défaillances et d'apporter des plus. En outre, elle innove aussi en mettant elle-même sur pied de nouveaux produits. Dans tous les cas, même si les produits sont proches de ceux de la concurrence, ils ont cependant leurs spécificités propres.

Sur le plan commercial, il se charge des ventes et du service après-vente, à savoir, l'assistance de l'assuré en cas de survenance d'un sinistre. Ce service fait connaître les produits de l'entreprise aux clients potentiels qui sont des prospects. Il met ainsi à la disposition des commerciaux des outils et documents destinés à motiver lesdits prospects à souscrire. La compagnie acquiert sa clientèle en partie grâce aux commerciaux. Elle doit être capable de garder cette clientèle, de remplacer les départs des clients et surtout d'améliorer la qualité de la gestion mutualiste. Or la loi des grands nombres montre que plus grand est le nombre de risques assurés, moins grande est la probabilité d'un écart technique entre la survenance des sinistres et leur prévision statistique. Autrement dit, plus grande est l'assiette d'une observation statistique, plus exact peut être le tarif des cotisations.

Nous avons présenté là l'organisation générale du service commerciale, qui n'est autre qu'une introduction à l'étude du déploiement de la fonction commerciale à la SAAR.

II.2. Déploiement de la fonction commerciale à la SAAR

La SAAR évolue dans un contexte fortement concurrentiel, ce qui fait qu'elle doit sans cesse innover, développer des stratégies qui lui permettraient de s'assurer une place confortable sur le marché. Sachant l'importance que revêt le commercial dans le cadre d'une compagnie d'assurances, nous verrons au sein de la SAAR quels sont ses objectifs, puis nous évoquerons l'animation de la force de vente et enfin l'élaboration des produits.

II.2.1. L'animation de la force de vente La fonction marketing et commerciale à la SAAR a pour objectifs d'accroître la part de marché de l'entreprise et de réduire les charges inhérentes à son fonctionnement. Pour y arriver, elle a pour stratégie première l'animation de la force de vente. Celle-ci est composée du personnel des services production, sinistres et commercial. Le but de cette animation est le développement des performances de la force de vente. En effet, cette animation est faite en vue de l'atteinte des résultats attendus par l'entreprise (croissance du chiffre d'affaires, amélioration de la rentabilité, développement des compétences des hommes). Elle consiste, en fonction des forces et des faiblesses de chaque membre de la force de vente, à lui fournir des aides techniques et des aides d'encouragement et à établir avec lui des relations de travail positives.

Les aides techniques consistent à mettre à la disposition de la force de vente divers documents et prospectus, ce qui leur permet d'informer plus facilement les clients vers lesquels ils vont ou qui les approchent. Quant aux relations privilégiées, elles sont relatives au système d'information qui doit être mis en place entre les chefs et leurs subordonnés. A ce titre, le chef d'agence et la directrice commerciale de la région Centre- Sud- Est veillent à ce que les informations capitales parviennent aux membres de services ayant la fonction commerciale. Pour ce faire, deux types de circuits sont utilisés : les circuits courts qui consiste à s'adresser directement à chaque individu concerné par une information et les circuits longs qui permettent de faire descendre l'information depuis la Direction commerciale jusqu'aux membres ayant une fonction commerciale. Dans les deux circuits l'on retrouve notamment des communiqués sur support papier à faire circuler dans l'entreprise et des réunions au cours desquelles des annonces sont diffusées.

De façon plus précise, la formation des commerciaux à la SAAR s'appuie sur cinq axes :

- développement de l'autonomie du commercial : il s'agit pour le commercial d'avoir une vision juste de sa mission en accord avec les attentes de la direction et ses propres attentes;

- construction et déploiement du plan d'actions commerciales : pour ce faire, chaque commercial a une vision claire des enjeux qui ont été arrêtés avec la Direction commerciale. Il doit se servir des statistiques existantes afin de se déployer de manière optimale. En outre, le commercial doit segmenter son portefeuille clients pour définir ses priorités et rationaliser ses prospections. Cela fait, il pourra savoir quelles actions entreprendre pour que ses actions sur le terrain soient véritablement porteuses. Cependant, dans la réalité ces préalables ne sont pas toujours respectés par les commerciaux ;

- construction et déploiement du plan d'actions managériales : ce point concerne surtout le chef des commerciaux et la Direction commerciale. Il s'agit pour eux d'effectuer le diagnostic des forces et faiblesses de l'équipe de vente au regard des objectifs à atteindre. Cela se fait en général pour résorber des situations de crise. Le management est ensuite adapté pour atteindre les objectifs en tenant compte du profil de chaque collaborateur. Puis des actions individuelles et collectives sont entreprises, un plan d'actions mis en oeuvre et des réunions sont organisées avec les vendeurs afin de fixer les objectifs globaux de vente ;

- développement de la motivation des commerciaux par des challenges, des concours et l'octroi de crédits ;

- développement de l'efficacité de l'accompagnement sur le terrain afin que les commerciaux soient le plus possible efficaces sur le terrain.

En ce qui concerne les services sinistres et production, des réunions hebdomadaires sont organisées. Au cours de ces réunions, les membres de ces différents services exposent les problèmes qu'ils ont rencontrés durant la semaine écoulée. Ils parlent ensuite des stratégies qu'ils ont mises en place pour résorber ces difficultés. Ils abordent également les réussites qu'ils ont eues et les moyens qu'ils ont déployés pour y arriver. Le chef d'agence fait ensuite diverses remarques en ce qui concerne la fonction commerciale dans ces différents services et suggère à chaque fois des améliorations à apporter lorsque cela est nécessaire. Les membres de ces services ont également à leur disposition des prospectus leur permettant de renseigner plus amplement la clientèle lorsqu'elle vient souscrire ou tout simplement s'informer sur les produits proposés par la SAAR.

Pour ce qui est du service commercial, l'animation concerne surtout les commerciaux. Elle est faite à la fois par le chef d'agence et par le chef des commerciaux. Le chef d'agence fournit un certain nombre d'aides dans leur travail. Il s'agit de divers documents tels que « Notre offre globale d'assurances », des prospectus, des gadgets lorsque cela s'avère nécessaire comme c'est le cas durant les foires. Quant au chef des commerciaux, il est chargé de fournir à ses subordonnés des techniques leur permettant d'améliorer leurs ventes et d'être performants dans l'exécution de leurs tâches.

II.2.2. La conception des produits de la force de vente

Les produits sont conçus par la Direction technique et la Direction marketing et commerciale en s'appuyant sur des observations faites par les services sinistres et production. La Direction technique est chargée de développer de nouveaux produits adaptés à la demande de la clientèle. Elle doit pour cela connaître les besoins du marché et déterminer s'ils sont comblés ou non. Pour y arriver, elle travaille en collaboration avec le service commercial qui l'aide à percevoir le degré de satisfaction du marché par rapport à l'offre.

Le service commercial doit également se frotter de manière formelle ou non à la concurrence afin de déterminer ses méthodes, ses produits et ses garanties. Elle saura ainsi si les pratiques de ladite concurrence sont les meilleures. Le benchmarking est une technique très prisée à la SAAR afin de cerner la concurrence, déterminer s'il existe un besoin nouveau et proposer des solutions adéquates.

Pour fabriquer un nouveau produit, l'entreprise a recours à ses techniciens. En principe, tout chef de service est un technicien en puissance. La procédure pour que soit mis en place un nouveau produit suit des étapes précises. Tout peut partir des plaintes formulées par les clients, des besoins évoqués par les prospects, l'attrait qu'exerce la concurrence sur les clients via un produit qui lui permet de se faire une place confortable sur le marché. Ces éléments expriment qu'un besoin existe et doit être comblé. Cependant, il faudrait encore évaluer la rentabilité du produit en fonction des attentes des clients. Rien ne doit être fait de manière aléatoire. Pour cette raison, des études de marché doivent être menées. A côté de ces études, la Direction technique doit collaborer avec la Direction Administrative et Financière afin de déterminer la rentabilité ou non du nouveau produit.

Le nouveau produit peut être une conception semblable à celle de la concurrence ou alors une innovation totale. Dans le premier cas, il ne s'agit pas d'une copie conforme mais d'un produit adapté en fonction des possibilités dont dispose l'entreprise et des spécificités que présente sa clientèle. Le benchmarking prescrivant une imitation des pratiques des meilleurs en adaptant leurs outils à sa propre entreprise et en ne retenant que les éléments sources de succès. Dans le deuxième cas, l'entreprise aura mené une étude de marché auprès de sa clientèle et de ses prospects et aura déterminé un besoin dont la satisfaction n'est pas assurée.

II.2.3. L'activité des commerciaux

Les commerciaux de la SAAR sont surtout chargés des prospections et de faire connaître les produits de la compagnie au public, tout en donnant de celle-ci une image de marque. Les objectifs qui leur sont assignés doivent prendre en considération la nature des marchés visés par l'entreprise et le positionnement recherché sur chaque marché. La taille de l'équipe commerciale, varie en fonction des agences. En ce qui concerne Hippodrome, l'on a cinq commerciaux. Cette taille dépend des objectifs visés par la compagnie et du budget mis à disposition pour les commerciaux. L'organisation de la force de vente suit une structure par secteurs géographiques : chaque représentant travaille sur un secteur géographique défini à l'intérieur duquel il vend la gamme complète des produits de l'entreprise.

Les commerciaux rencontrent de nombreuses difficultés dans leurs activités :

- les prospects sont parfois réticents lorsqu'ils sont abordés et il faut pouvoir déployer des génies de persuasion pour se faire écouter. Cela fait, il faut ensuite les amener à souscrire, ce qui n'est pas chose facile. Il faudrait également que, une fois contactés, la compagnie les suive et les contacte quand leur police d'assurance est sur le point d'arriver à échéance ;

- le suivi de ces prospects n'est pas non plus évident dans la mesure où, lorsque la base de données est trop importante, le commercial a du mal à gérer ses rendez-vous et ses prospections. Cela lui fait trop souvent perdre des affaires et lorsqu'un commercial perd une affaire, c'est un client perdu pour la SAAR ;

- les commerciaux ont du mal à gérer leurs primes. Parfois des confusions sont faites dans le versement des primes. Cela parce qu'un même client a été contacté par un commercial et un autre a plutôt conclu l'affaire injustement après que le prospects se soit mis d'accord avec le premier commercial.

Les commerciaux mettent cependant sur pied des stratégies leur permettant de résorber ces différents problèmes. Ils gardent à l'esprit huit réflexions clés dictées par leur chef durant les réunions hebdomadaires:

- l'acte de vente est d'abord séduction ;

- l'acte de vente est basé sur le dialogue entre deux individus ou deux entreprises ou deux organisations. De plus, tant que la conversation dure, le négoce dure ;

- la vente est l'exercice d'une double compétence : connaissance du produit et maîtrise de la relation ;

- vendre c'est un art et posséder son art, c'est maîtriser l'ensemble des techniques permettant l'accomplissement d'une oeuvre. Vendre requiert des connaissances approfondies comme dans tout autre métier ;

- vendre c'est un comportement. Empathie, enthousiasme, optimisme (bonne résistance à l'échec), simplicité, opiniâtreté sont des qualités comportementales de base qu'il est bon d'avoir ;

- la vente est une question de compilation instinctive d'un ensemble d'informations dans le but de persuader ;

- vendre, c'est d'abord savoir écouter (avant d'argumenter, il est préférable de connaître les attentes de l'interlocuteur) ;

- la vente est la satisfaction ultime du vendeur.

Il ne suffit tout de même pas d'avoir ces principes à l'esprit pour être efficient. Les vendeurs doivent également être motivés. C'est souvent la mobilisation de la force de vente par une animation efficace, la définition d'objectifs et de systèmes de contrôle judicieux qui permettent d'obtenir les meilleures performances. Il importe de spécifier la façon dont les vendeurs répartiront leur temps et leur spécifier des objectifs réalistes, compréhensibles et motivants. Plus un vendeur est motivé, plus il s'investit dans son travail et meilleures sont ses performances. Il est alors mieux récompensé donc satisfait et motivé à poursuivre ses efforts. C'est cela que recherche à tout instant le chef des commerciaux du bureau direct d'Hippodrome.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand