SOMMAIRE
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS III
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES IV
SOMMAIRE
1
INTRODUCTION GENERALE
2
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU DIAGNOSTIC
COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES
6
CHAPITRE I : CONCEPTS DU DIAGNOSTIC STRATEGIQUE ET
GENERALITES SUR L'ASSURANCE
7
SECTION I. LES MODELES DE BASE DU DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
8
SECTION II. LE DIAGNOSTIC COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE
D'ASSURANCES
16
CONCLUSION AU CHAPITRE I
27
CHAPITRE II: MODELE DE MISE EN OEUVRE DU DIAGNOSTIC
COMMERCIAL D'UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES
29
SECTION I. LA DEMARCHE DU DIAGNOSTIC COMMERCIAL DANS UNE
COMPAGNIE D'ASSURANCES
29
SECTION II. MODELE DE MISE EN OEUVRE DU DIAGNOSTIC COMMERCIAL
37
CONCLUSION AU CHAPITRE II
48
CONCLUSION A LA PREMIERE PARTIE
49
DEUXIEME PARTIE : APPROCHE EMPIRIQUE DU DIAGNOSTIC
COMMERCIAL D'UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES : LE CAS DE LA SAAR S.A
50
CHAPITRE III: ANALYSE DE L'EXISTANT ET
METHODOLOGIE
51
SECTION I. LE CADRE DE L'ETUDE
51
SECTION II.
METHODOLOGIE....................................................................................................................
67
CONCLUSION AU CHAPITRE III
72
CHAPITRE IV : DIAGNOSTIC DE LA FONCTION
MARKETING ET COMMERCIALE DE LA SAAR S.A.
74
SECTION I. DIAGNOSTIC DE LA FONCTION COMMERCIALE
74
SECTION II. LES AXES STRATEGIQUES
89
CONCLUSION AU CHAPITRE IV
96
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
97
CONCLUSION GENERALE
98
BIBLIOGRAPHIE
100
TABLE DES MATIERES
102
ANNEXES 106
INTRODUCTION GENERALE
Contexte
Le monde est aujourd'hui en proie à d'énormes
changements. Il importe donc que tout agent économique mette en oeuvre
des moyens lui permettant de s'adapter à un tel environnement. Par
mesure de précaution, ces agents se prémunissent auprès
des compagnies d'assurances, contre des risques éventuels dont la
réalisation serait de nature à porter préjudice aussi bien
à leur propre personne qu'à autrui.
Au Cameroun, le domaine de l'assurance affichait en 2005 un
chiffre d'affaires d'un peu plus de 94 milliards de FCFA, en augmentation de
4,8 % par rapport à 2004 (ASAC, 2005). Toutes les compagnies
camerounaises sont bénéficiaires d'une performance imputable
à la stricte maîtrise des charges d'exploitation, à la
hausse du coût du risque et à une offre de produits plus
adaptée à l'environnement socio-économique (SIEWE A.,
2005). En outre, de nouvelles compagnies sont créées
çà et là, les compagnies existantes ouvrent de nouvelles
agences. La concurrence dans le secteur est rude et il revient à chaque
compagnie de mettre en oeuvre des stratégies lui permettant de se
déployer de façon efficiente sur le marché. Avant
d'engager des actions stratégiques, l'entreprise doit toujours
connaître sa position sur le marché et ses évolutions
éventuelles, ceci au regard de son environnement.
Problématique
L'entreprise est une organisation qui se veut pérenne
et comme telle, il est nécessaire qu'elle effectue des actions porteuses
en fonction de sa situation interne et externe. D'où la
nécessité d'un diagnostic stratégique qui est un outil
d'aide à la décision. Il permet d'analyser la situation actuelle
de l'entreprise, de définir les orientations stratégiques et
d'établir les priorités de développement (HARDY F., 2006).
Il doit respecter des étapes précises, proposer des moyens de
perfectionnement et un plan d'action solide et réaliste. Dans la
pratique, il intervient à des moments précis de la vie d'une
entreprise : phase de lancement d'un projet, période de changement,
décision de développement ou situation de crise. Il lui permet de
savoir quelles stratégies adopter en fonction de son positionnement sur
le marché. En ce qui concerne justement le positionnement, il est
important que l'entreprise connaisse quelle place occupent les produits ou
services qu'elle commercialise car ces derniers constituent sa raison
d'être. En effet la manière dont ils sont perçus par les
clients reflète très souvent l'état de santé de
l'entreprise.
Ce travail s'inscrit dans un cadre où le secteur des
assurances voit évoluer des entreprises qui se livrent une concurrence
rude. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire que chaque
compagnie évalue sa fonction commerciale. Cela lui permettra de savoir
véritablement quelle perception les clients ont de son offre, de quelle
manière il faudrait veiller à leur satisfaction. Les compagnies
leaders, du fait de leur réussite attirent particulièrement notre
attention dans la mesure où elles constituent des modèles pour
les autres. C'est la raison pour laquelle nous nous demandons dans
quelle mesure une compagnie d'assurances relativement bien dotée en
terme de chiffre d'affaires pourrait améliorer sa position
concurrentielle ?
En d'autres termes, il s'agira pour nous de
déterminer la position concurrentielle de l'entreprise objet de notre
étude et de proposer des solutions qui lui permettraient
d'améliorer cette position.
Hypothèses
Une compagnie d'assurances mène des activités
à forte connotation sociale. Vis-à-vis de ses assurés,
elle a un devoir d'assistance. L'entreprise doit connaître sa position
pour mener à bien cette mission. Pour cela, elle doit constamment
effectuer des diagnostics stratégiques. De façon plus
précise, un diagnostic commercial permet à l'entreprise et donc,
à la compagnie d'assurances d'améliorer véritablement son
activité car les produits qu'elle commercialise constituent la raison
pour laquelle elle a été créée. L'entreprise doit
donc suivre rigoureusement ses produits, la manière dont ils sont
proposés aux clients et quand cela est nécessaire, engager des
actions lui permettant de se corriger et ainsi, améliorer sans cesse sa
position concurrentielle.
Les hypothèses qui en découlent sont les
suivantes :
- une compagnie d'assurances qui voudrait améliorer sa
situation devrait veiller à avoir une politique de communication
performante ;
- une compagnie d'assurances désirant se faire une
place de choix sur le marché devrait également
veiller à ce que sa force de vente soit performante.
Objectifs
Au terme de ce travail, notre objectif principal sera de
déterminer l'état de santé des compagnies d'assurances
afin de proposer des actions qui siéront à leur situation. Pour
y arriver, nous voudrions :
-déterminer les aspects de gestion de la fonction
commerciale qu'il faudrait améliorer et les pratiques facteurs de
succès à conserver ; -proposer un plan et un
système automatique de gestion qui leur permettraient d'améliorer
leurs performances.
Intérêt
La présente étude pourra être
considérée comme une contribution à l'analyse empirique de
la situation des compagnies camerounaises d'assurances IARD. Nous avons ainsi
mis en avant les compagnies les mieux nanties en terme de chiffre d'affaires et
les éléments qui pourraient leur permettre de s'améliorer.
Au final, l'étude a pour ambition de proposer des actions qui
permettraient aux entreprises de mieux se déployer sur le marché
de l'assurance.
Méthodologie
Sachant que la SAAR connaît un ralentissement de
croissance (voir annexe n° 2), il serait bon qu'elle entreprenne un
certain nombre d'actions. Seulement, il faudrait qu'elle sache au
préalable quelle est sa position concurrentielle de façon
certaine.
Notre étude a été menée à
la SAAR S.A en son bureau direct d'hippodrome, pour une durée de trois
mois. Nous avons interrogé le chef de l'agence SAAR Hippodrome, les
clients du bureau et le chef des commerciaux. Les données
collectées ont été primaires en raison des
différentes méthodes par lesquelles elles ont été
collectées et secondaires car provenant de l'analyse documentaire. Les
données ont été collectées via :
- l'entretien individuel ;
- l'observation participative;
- l'enquête par questionnaire.
L'analyse des données collectées a
été faite par l'utilisation de la méthode
hypothético-déductive qui consiste, à partir de concepts
permettant de répondre à notre question elle permet aussi
d'observer l'aptitude de nos hypothèses à rendre compte de la
réalité.
Plan de travail
Notre travail a pour but de contribuer à la relance de
l'activité de la SAAR. A l'issue de celui-ci, nous devrons être en
mesure de proposer à cette entreprise un certain nombre de mesures lui
permettant d'améliorer ses résultats.
Dans la première partie, nous présenterons une
approche théorique du diagnostic commercial dans une compagnie
d'assurances en abordant tout d'abord dans le premier chapitre, les concepts
du diagnostic stratégique étant entendu que le diagnostic
commercial ne représente qu'un pan de diagnostic stratégique.
Dans un deuxième chapitre, nous présenterons un modèle de
mise en oeuvre de diagnostic commercial, l'idée étant de poser
les prémices qui nous permettront de faire aisément celui de la
compagnie objet de notre étude.
Dans la deuxième partie, nous présenterons une
approche empirique de diagnostic commercial dans le cadre de la SAAR, en
analysant tout d'abord l'existant dans un troisième chapitre afin de
situer notre travail dans un cadre bien précis. Cela nous conduira alors
à nous pencher sur le cas de cette compagnie et à proposer des
solutions contribuant à la relance de son activité au
quatrième chapitre.
PREMIERE PARTIE :
APPROCHE THEORIQUE DU DIAGNOSTIC COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES
Toute compagnie d'assurances est avant tout une entreprise et
comme telle, elle est un système ouvert qui survit et se
développe dans un environnement en constante évolution, porteur
de menaces et d'opportunités. La connaissance de l'environnement
constitue une étape essentielle dans la démarche du diagnostic
stratégique effectué en vue de la formulation de la
stratégie d'ensemble de l'entreprise. Il est primordial que l'entreprise
soit capable de situer sa position sur le marché et soit consciente de
ses forces et de ses faiblesses. En outre, afin que le diagnostic soit
effectué de manière pointue, il peut concerner un seul pan :
celui des biens et/ou services commercialisés par l'entreprise. La
nécessité d'un diagnostic se fait sentir encore plus lorsque
l'entreprise traverse une période de crise. Elle pourra ainsi
véritablement savoir quelles actions entreprendre. Il convient donc, de
mettre en relation les concepts du diagnostic commercial avec ceux du domaine
de l'assurance (chapitre I) afin d'établir un modèle
théorique de diagnostic commercial dans une compagnie d'assurances
(chapitre II).
Chapitre I
CONCEPTS DU DIAGNOSTIC
STRATEGIQUE ET GENERALITES SUR L'ASSURANCE
L'assurance est devenue aujourd'hui une donnée
importante dans toute société qui se veut moderne. En effet, dans
la mesure où elle permet aux individus de se prémunir contre les
risques, elle est primordiale et parfois même obligatoire : c'est le
cas de l'assurance automobile (Code CIMA, article 200, alinéa
1er). Cependant, les Africains n'ont pas une forte culture de
l'assurance comme l'attestent les chiffres (Tableau 1.1). L'on note ainsi que
de 2000 à 2004 la part de chiffre d'affaires de l'Afrique dans le
domaine de l'assurance mondiale est restée très faible.
Tableau 1.1. Part de marché de l'Afrique
dans le domaine de l'assurance mondiale
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Part de marché
|
1,02 %
|
1,03%
|
0,95%,
|
1,08%
|
1,17%
|
Source : LOWE R., 2006
Par ailleurs, les progrès techniques,
économiques et scientifiques des dernières années poussent
les agents économiques à effectuer des investissements de plus en
plus importants qui doivent être protégés
d'éventuels sinistres. L'assurance est donc devenue un support important
des activités économiques et sociales. Dans un tel contexte, la
survie et l'efficacité des compagnies d'assurances dépendent des
efforts d'adaptation qu'elles sauront déployer face à
l'environnement mouvant au sein duquel elles évoluent. D'où
l'importance capitale pour elles, du diagnostic stratégique.
Dans ce chapitre, afin de nous situer en matière de
diagnostic stratégique, nous allons tout d'abord étudier les
modèles de base (Section I), puis nous nous attarderons sur le
diagnostic commercial dans le cadre d'une compagnie d'assurances (Section
II).
SECTION I. LES MODELES DE BASE
DU DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
Toute organisation qui a des objectifs de
pérennité devrait faire un diagnostic stratégique de
manière fréquente afin de connaître son
« état de santé ». Un diagnostic
stratégique se base sur des assertions fondamentales justifiant son
importance. La plupart des organisations peuvent être plus efficaces si
elles apprennent à diagnostiquer leurs forces et leurs faiblesses. Nous
présenterons ici le modèle le plus connu du diagnostic
stratégique, à savoir le modèle « LEARNED
CHRISTENSEN ANDREWS GUTH ». Tout en relevant les
principaux outils adaptés à ce modèle, nous parlerons
brièvement des autres modèles.
I. Le modèle
« LEARNED CHRISTENSEN ANDREWS GUTH » (LCAG)
Ce modèle est un point de référence
important car il constitue le premier modèle d'aide à la
formulation stratégique. Bien que simple dans sa présentation, il
possède un processus d'analyse stratégique riche et complexe qui
propose une méthode progressive conduisant à des conclusions
réfléchies. Il est question ici de faire une analyse interne et
une analyse externe de l'entreprise.
I.1.
L'évaluation externe L'analyse
extrinsèque a longtemps dominé l'analyse stratégique. Elle
a pour objectif de mettre à jour les opportunités de
développement dont peut bénéficier l'entreprise et les
menaces dont elle doit se garder. Cette analyse concerne quatre pôles (la
demande, l'offre, l'intensité concurrentielle et la concurrence)
permettant de définir les facteurs clés de succès du
secteur.
I.1.1. La
demande Son étude se décompose en
quatre étapes qui sont : -la mesure de la demande actuelle
qui permet de déterminer qui achète, dans quelles
proportions, suivant quelles modalités et quelle est la politique de
prix susceptible d'attirer un maximum de clients ; - l'étude
des facteurs susceptibles de l'influencer : la démographie, les
styles de vie, la publicité, les pouvoirs publics. Il faut en tenir
compte ; - l'appréciation de l'évolution de la demande
en fonction du cycle de vie de l'entreprise et actions à entreprendre
par les différents fonctions ou services de l'entreprise; - la
synthèse de la demande à l'issue de laquelle l'on peut soit
conclure à une insuffisance de la demande soit à un potentiel
fort de demande. Dans le premier cas le projet ou le produit est
abandonné et dans le second cas il faut investir.
I.1.2.
L'offre Son étude consiste à
répertorier l'ensemble des produits ou des services proches de ceux que
l'on souhaiterait commercialiser. Il s'agira
ici d'étudier :
- l'offre actuelle en dressant un catalogue des propositions
des concurrents ;
- son évolution en déterminant les attentes du
secteur, la valeur ajoutée du produit proposé par l'entreprise
par rapport aux produits existants, l'impact de l'évolution
technologique sur l'offre actuelle.
I.1.3.
L'intensité concurrentielle Cinq forces
commandent l'intensité concurrentielle au sein d'un même secteur:
la menace des nouveaux entrants, la menace des produits de substitution, la
rivalité entre les firmes, le pouvoir de négociation des
fournisseurs, le pouvoir de négociation des clients (PORTER M., 1997, p.
257).
I.1.4. La
concurrence
Il convient de connaître les
orientations stratégiques et le potentiel de développement
stratégique des concurrents. La démarche comporte classiquement
quatre étapes (MOSCHETTO B.L., 2002, p.43) : - le
repérage concurrentiel ; - la mise en place des profils
concurrentiels; - l'élaboration d'un tableau de bord
concurrentiel; - l'alimentation du système de veille qui doit
être à la fois offensif, défensif, permanent, exhaustif et
discret. I.1.5. La définition
des facteurs clés de succès (FCS) Les
FCS désignent des compétences ou ressources de toute nature que
doit impérativement posséder l'entreprise pour pouvoir atteindre
ses objectifs et établir une position concurrentielle durablement
défendable (MOSCHETTO B.L, 2002, p.44). I.2.
L'évaluation interne L'analyse
intrinsèque permet d'apprécier les forces et les faiblesses de
l'entreprise. Elle est basée sur trois axes : le métier, les
Domaines d'Activité Stratégiques et l'évaluation des
forces et faiblesses de l'entreprise. I.2.1.
Le métier La définition du
métier ne doit être ni trop large ni trop restrictive. Le
métier désigne ainsi un savoir-faire global d'une entreprise
permettant de satisfaire une demande avec une offre adaptée (Lexique de
Gestion, 2003, p.339). La technologie est une des principales composantes du
métier mais d'autres paramètres sont à considérer.
Il s'agit entre autres du niveau de qualification du personnel, du style de
gestion, du type de production, du mode de distribution. Le métier donne
à l'entreprise sa spécificité, son identité et sa
vocation. Ainsi, l'entreprise qui veut définir son métier doit
cerner sa raison d'être en répondant aux questions suivantes (HIAM
A. et al., 1994, p.193): -quelle est notre activité ?
-quelle devrait être notre activité ? L'entreprise
s'appuiera ensuite sur son métier pour choisir les objectifs qui la
guideront dans les trois à cinq années à venir.
I.2.2. Les Domaines d'Activités
Stratégiques( DAS) Un DAS ou segment
stratégique est constitué d'un ensemble homogène de biens
et/ou services de l'entreprise, destinés à un marché
spécifique ayant des concurrents déterminés et pour lequel
il est possible de formuler une stratégie (Lexique de Gestion, 2003,
p.192). Il s'appuie sur trois critères : La technologie, les
besoins à satisfaire, la clientèle. Il est nécessaire que
la segmentation soit convenablement faite afin que les DAS de l'entreprise
soient clairement définis. Une bonne segmentation stratégique se
base sur les critères suivants (BENAVANT C., 2002): -la
nécessaire indépendance des secteurs ;
-l'indépendance des processus de conception, de production et de
distribution ; -la cohérence entre le présent et le
futur ; -le degré de définition ni trop
général, ni trop étroit ; -la prise en compte
dans la définition de toutes les sources possibles de concurrence. Il
existe plusieurs outils pour déterminer les différents
DAS que l'on regroupe comme suit : les démarches descriptives,
les démarches formalisées, les démarches ouvertes, la
démarche formalisée mais large.
I.2.2.1. Les démarches descriptives Il
s'agit ici des méthodes de check-lists qui se servent
d'un grand nombre de variables pour balayer l'ensemble des activités de
l'entreprise. Ces variables sont de nature très diverse et il faut les
regrouper. Elles conduisent souvent à des séries de questions
dont les réponses sont qualitatives. Certaines peuvent faire l'objet
d'une notation relative sur une échelle de type 1 à 5 ou de type
sémantique (faible, moyen,...). Ces méthodes, bien
qu'exhaustives ne sont pas formalisées.
I.2.2.2.Les démarches formalisées
Elles sont fondées sur une théorie de
l'entreprise. Il s'agit ici de : - la matrice du Boston
Consulting Group (BCG) qui se présente comme suit :
Figure 1.1. La matrice de BCG
Taux de croissance
|
Fort
|
Vedettes
- Contribuent à la croissance ;
- S'autofinancent.
|
Dilemmes
- Contribuent à la croissance ;
- Réclament des liquidités.
|
Utilisation des liquidités
|
Faible
|
Vaches à lait
- Contribuent peu à la croissance ;
- Fournissent des liquidités.
|
Poids morts
- Ne contribuent pas à la croissance;
- Ne contribuent pas aux profits.
|
Forte Faible
Part de marché
Source : MARTINET A.C., 1988, p.29
De cette matrice, il ressort des priorités (TUGRUL
ATAMER et al., p.189): · maintien de la position des vaches
à lait ; · soutien des activités vedettes ou
dilemmes prometteuses par les liquidités dégagées des
vaches à lait ; · élimination des poids
morts en vertu de la règle de non-dilution des ressources qui
préconise l'abandon immédiat ou progressif des poids morts. -
la démarche de McKINSEY : modèle qualitatif par
excellence basé sur 2 principes : l'attractivité du secteur
et la position concurrentielle; - la méthode d'Arthur D. LITTLE
(ADL) : elle préconise un traitement en 3 dimensions :
position compétitive, risque concurrentiel et
rentabilité.
I.2.2.3. Les démarches ouvertes
Ces méthodes peuvent être ajustées en fonction des
objectifs que l'on veut atteindre. L'on distingue ainsi : -
l'analyse de la situation concurrentielle et des avantages compétitifs
de Michaël PORTER qui permet de déterminer la position de
l'entreprise face à ses concurrents et cherche à dresser une
carte d'ensemble des forces concurrentielles auxquelles est confrontée
la firme ; - la méthode de
« genèse » dont l'ambition est d'expliciter les
aspects humains et organisationnels au même titre que l'analyse
concurrentielle. Chaque composant est analysé puis noté
relativement aux concurrents. Un pré-diagnostic doit
généralement être fait sur la base d'entretiens avec
l'encadrement. Cette phase est suivie d'une analyse approfondie de la situation
concurrentielle et des croisements opportunités/ menaces de
l'environnement, forces/carences de l'entreprise par segments puis globalement.
La méthode de « genèse » emprunte des
techniques aux autres : au BCG elle emprunte le positionnement
concurrentiel en calculant la part de marché relative, la méthode
ADL lui permet d'expliquer ce positionnement et la méthode de
PORTER lui permet de mettre en évidence les stratégies des
concurrents. I.2.2.4. La
démarche formalisée mais large
Cette démarche développée par le
Crédit Commercial de France (CCF) se veut stratégique et
financière Elle se base sur plusieurs critères regroupés
en six familles : - la technologie : capacité de la firme
à exploiter la technologie sur les produits ; - le
marché : expérience et connaissance du marché ;
- la maîtrise des incertitudes : capacité à
évaluer et prévenir les menaces ; - le verrouillage :
capacité à protéger, améliorer et développer
la position concurrentielle ; - l'attrait du secteur :
potentiel du domaine d'activités et capacité de l'entreprise
à en bénéficier ; - la position
concurrentielle : importance des avantages compétitifs. Chaque
critère, puis chaque famille a une note de 0 à 5. Cela permet de
construire le diagramme hexagone-diagnostic qui permet de repérer
très vite la surface globale qu'occupe la firme en pourcentage de la
surface totale donnant ainsi une idée de sa puissance ou de sa faiblesse
stratégique. La régularité ou l'irrégularité
du périmètre met en lumière l'équilibre ou le
déséquilibre de l'entreprise dans l'une ou l'autre dimension.
L'on a ci-après la représentation d'un diagramme
hexagone-diagnostic :
|
5
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Attrait du secteur
|
|
1
|
|
|
Maîtrise des
|
5
|
3
|
|
4
|
5
|
incertitudes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Position concurrentielle
|
|
Verrouillage concurrentiel
|
|
|
Critères
|
Forces
|
Faiblesses
|
Evolution des ventes sur les trois derniers exercices
|
|
|
Parts de marché
|
|
|
Evolution des parts de marché sur les trois derniers
exercices
|
|
|
Image de marque
|
|
|
Politique de prix
|
|
|
Diversité des produits
|
|
|
Qualité des produits
|
|
|
Qualité du service
|
|
|
Efficacité de la force de vente
|
|
|
Efficacité de la publicité
|
|
|
Source : HELFER J.P et al.,
p.127, 2000 II. Les autres modèles
À côté du modèle LCAG, d'autres modèles
viennent soit apporter une touche différente, soit le compléter.
L'on a ainsi deux regroupements : le modèle d'Igor ANSOFF et les
autres modèles.
II.1. Le modèle
d'Igor ANSOFF Dans la ligne des travaux de l'école
de Harvard, Igor ANSOFF définit les logiques générales de
la formulation de la stratégie. Les différents niveaux de
décision se retrouvent dans le modèle d'ANSOFF qui propose une
approche « entonnoir » pour expliquer le processus de
déroulement de la stratégie au sein d'une firme. Ce modèle
est résumé par le schéma suivant :
Figure 1.3. Schéma des décisions
dans la formulation d'une stratégie
Appréciation de la situation de l'entreprise
Eléments de cette stratégie
Stratégie concurrentielle
Définition et choix des objectifs
Décision de diversifier ou non les activités de
l'entreprise
Appréciation des possibilités extérieures
Eléments de cette stratégie
Stratégie de diversification
Règles
de recherche et d'évaluation
Source : ANSOFF I.,
1989, p.89 II.2. Les analyses
complémentaires Un ensemble d'analyses
développées ont permis de compléter les modèles que
nous avons précédemment décrits. Il s'agit principalement
de la méthode PEST et de la méthode des scénarios.
II.2.1. La méthode
PEST La méthode PEST est un outil
complémentaire qui a pour but de préciser l'analyse de
l'environnement en découpant celui-ci en quatre grands domaines:
politico-légal, économique, socioculturel et technologique.
Il s'agit pour l'analyste, d'identifier les influences clés de
l'environnement, c'est-à-dire les facteurs susceptibles d'affecter
celui-ci de manière durable. Certains facteurs sont déterminants,
alors que d'autres sont insignifiants. La méthode PEST consiste
simplement à rassembler une masse d'information afin d'identifier et de
hiérarchiser les éléments significatifs de
l'environnement. Une cinquième dimension pourrait être
ajoutée à cette analyse. Il s'agit de l'environnement qui
constitue dans certains secteurs d'activité un facteur clé. L'on
peut ajouter cette dimension à la méthode qui devient alors
PEST(E).
II.2.2. La
méthode des scénarios Cette
méthode consiste à imaginer des futurs pour l'entreprise. Elle
peut être utilisée aussi bien dans le cadre d'une démarche
générale consistant à extrapoler des stratégies
possibles, que pour envisager des possibilités d'évolution de
l'environnement de l'entreprise, qui impliqueront bien sûr des
réactions adaptées. Dans ce dernier cas, elle fera
généralement suite à l'analyse PEST décrite
précédemment.
La logique des scénarios va permettre d'étudier de
manière prospective l'évolution de différents facteurs
composant l'environnement afin de poser des hypothèses de
développement possibles pour l'entreprise. Elle est
particulièrement utile lorsque l'on cherche à avoir une vision
à long terme de la stratégie de l'entreprise.
SECTION II. LE DIAGNOSTIC
COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES
L'Homme est au centre des préoccupations de
l'assurance. Pour cette raison, nous présenterons dans cette section les
assurances et nous montrerons l'importance cruciale que revêt la
satisfaction du client dans ce cadre hautement social mais également
économique.
I.
Généralités sur l'assurance
L'assurance est un service qui consiste à fournir une
prestation prédéfinie, généralement
financière, à un individu, une association ou une entreprise lors
de la survenance d'un risque, en échange de la perception d'une
cotisation ou prime. Par extension, l'assurance est le secteur
économique qui regroupe les activités de conception, de
production et commercialisation de l'assurance.
I.1. Le contrat
d'assurance Le contrat d'assurance revêt des
spécificités qui tiennent de son métier. En effet,
comparé à celui de l'entreprise traditionnelle, il comporte un
cycle de production inversé. Dans l'entreprise classique en effet, le
coût s'établit en fonction d'un coût de production connu.
Dans l'entreprise d'assurances par contre, il ne peut en être ainsi.
L'assureur ne peut que vendre ses garanties dont il ignore le coût
réel, à un prix issu de calculs basés sur des
séries statistiques et sur la loi des grands nombres. Ces outils
permettent d'atténuer les incertitudes qui demeurent. Pour comprendre
véritablement la logique de l'assurance, il est bon de commencer par son
historique, viendront ensuite sa définition et les rouages qui guident
son fonctionnement.
I.1.1.
Historique
Selon BETBEZE J.P., l'histoire de l'assurance remonte bien
loin. Les archéologues ont retrouvé des preuves qu'il existait
des sociétés de secours mutuel chez les tailleurs de pierre de
l'ancienne Egypte dès 4500 avant J-C. Des méthodes de transfert
de risque ont été signalées 2000 ans avant J-C. Le
système développé a été repris dans le Code
d'Hammourabi. Si un marchand effectuait un prêt pour un transport, il
payait une somme supplémentaire au préteur. La somme n'avait pas
à être remboursée si la marchandise venait à
être volée.
1000 ans plus tard, les habitants de Rhodes inventaient la
mutualisation. Les marchands dont les biens arrivaient à destination
remboursaient ceux dont les biens avaient été détruits
lors d'une tempête.
Les grecs et les romains introduisirent l'assurance
santé et l'assurance vie. Les guildes du Moyen Âge remplissaient
un rôle similaire, en participant aux frais d'obsèques de leurs
membres décédés. L'assurance s'est
complexifiée en Europe dès le Renaissance. L'on assista ainsi
à la codification du « prêt à la grosse
aventure » qui était un financement à risque du
transport maritime. A cet effet, l'importance croissante de Londres en tant que
centre de commerce attira la demande pour des assurances maritimes. Edward
LLOYD ouvrit alors une taverne qui devint un repère pour les marins et
les affréteurs, et par la suite une source d'information sur le monde
maritime. Elle devint un lieu de rencontre pour les personnes cherchant
à assurer leurs bateaux, et ceux proposant une couverture. Aujourd'hui
encore, le LLOYD's de Londres reste le haut lieu de l'assurance maritime.
Au sens moderne, l'assurance remonte au grand feu de Londres de 1666, qui
détruisit 13200 bâtiments. À la suite de cet incendie,
Nicholas BARBON ouvrit un bureau pour assurer les bâtiments. Aux
États-Unis, la première compagnie fut créée en
1732. Benjamin FRANKLIN fut le premier, au travers de la Philadelphia
Contributionship for the Insurance of Houses from Loss by Fire, à
inventer la prévention, en refusant d'assurer les maisons pour
lesquelles le risque d'incendie est trop fort.
L'assurance accident enfin a accompagné le
XXe siècle et l'industrialisation avec la naissance de
l'automobile, du chemin de fer et des machines (BETBEZE J.P., 1986 p.152).
I.1.2.
Définition et types d'assurances
Afin de comprendre le contrat d'assurance, il est bon d'en
connaître au préalable la définition et les types de
contrats d'assurances.
I.1.2.1.Définition
Les entreprises d'assurances constituent un secteur
institutionnel qui réunit des unités dont la fonction principale
est de transformer les risques individuels en risques collectifs. Le contrat
d'assurance désigne ainsi un contrat par lequel, en contrepartie du
versement d'une prime ou cotisation, une partie (le souscripteur) se fait
promettre pour son compte ou celui d'un tiers, par une autre partie
(l'assureur) une prestation pécuniaire en cas de réalisation d'un
risque prévu dans ledit contrat (YEATMAN J., 1998, p.1).
I.1.2.2. Les types de contrats d'assurances
Il existe deux grands types de contrats d'assurances, bien
que plusieurs puissent être couverts simultanément par le
même contrat (« multirisque » dans ce cas) :
- l'assurance vie qui est une assurance de personnes dont
l'objet est de garantir le versement d'une certaine somme d'argent (capital ou
rente) lorsque survient un événement lié à la
personne assurée, notamment son décès, un accident ou une
maladie (Reed Business Information, 2007). Il existe différents types
d'assurance vie : l'assurance en cas de décès, l'assurance
rente- éducation et l'assurance en cas de vie ; -
l'assurance de dommages qui donne droit à une indemnité,
normalement égale au montant du préjudice dû à un
événement accidentel et involontaire, appelé
« sinistre ».L'on retrouve ici : l'assurance de
personnes, l'assurance de tiers et l'assurance de biens contre les
accidents, incendies, vols (c'est l'IARD).
I.2. Les rouages de
l'assurance La piètre estime dans laquelle sont
tenues les assurances est d'autant plus mal venue qu'il s'agit d'un domaine de
grande importance, au regard de la part que ce domaine occupe parfois dans le
PIB. En effet, le total des primes récoltées dans le monde en
2004 par les sociétés d'assurances s'est accru de 9,6 % pour
atteindre 3 244 milliards de dollars. Soit environ quatre fois le PIB du
continent africain ou seize fois celui de l'Afrique du Sud (WIKIPEDIA, 2007).
Pour mieux comprendre les rouages de l'assurance, nous verrons ainsi le
métier de l'assurance, son mécanisme et sa situation dans le
monde.
I.2.1. Le
métier de l'assurance L'assurance
fonctionne suivant un mécanisme particulier. Ainsi, assurer un sinistre
c'est d'abord prendre en compte un risque, puis réagir face à
lui par un comportement d'assurance. Prendre en compte un risque revient
à vérifier que le risque est assurable, c'est-à-dire qu'il
est à la fois aléatoire et limité. Aléatoire parce
qu'il relève du hasard et que l'agent cherche à s'en
prémunir. Il n'a donc pas intérêt à ce qu'il ait
lieu. Cela se nomme la moralité du risque. Limité parce qu'il
exclut le remboursement des dommages d'un sinistre qui affecterait une part
importante de la population. Il s'avère ainsi impossible de s'assurer
contre la guerre ou la dépression économique. La
réaction face au risque se traduit à la fois par une demande et
une offre d'assurance. Plusieurs attitudes sont envisageables face au risque.
Ainsi, l'individu peut tout d'abord opter pour la résignation puis, par
prudence, il choisira la prévention. Ensuite, il préférera
l'assurance individuelle qui est cependant limitée. Ceci parce qu'elle
élimine toute possibilité d'épargne : elle
empêcherait toute consommation, tout investissement et toute projection
dans l'avenir. La meilleure solution pour l'individu face au risque est donc de
quitter l'optique individuelle et de se mettre en quête d'une
organisation de mutualisation du risque. Face à cette demande, une
structure d'offre doit s'instaurer et proposer un système qui organise
effectivement le transfert et permet d'assumer le risque aléatoire. Tel
est le métier de l'assurance.
Le contrat d'assurance est ainsi un contrat de transfert de
risques : -l'assuré cède un risque, par
définition aléatoire, à la compagnie d'assurances. Lorsque
le contrat prévoit une franchise, l'assuré conserve une partie du
risque ; -la compagnie d'assurances accepte le risque
en échange de la prime.
I.2.2. Le
mécanisme Le
mécanisme de l'assurance ne modifie pas la probabilité de
survenance du risque, ni ses conséquences. Il se contente de
transférer le risque d'un agent économique, l'assuré,
à un ou plusieurs autres. L'assuré est alors
protégé contre des évènements qu'il ne peut pas
supporter seul. Il peut alors réaliser des activités
risquées. L'assurance aide ainsi indirectement à la
création de richesses. La maîtrise statistique du risque
permet à l'assureur de diminuer la volatilité totale de ses
risques et la loi des grands nombres lui indique approximativement le montant
des sinistres futurs. Il est important que l'événement soit assez
rare et que le fait d'être assuré ne modifie pas les comportements
face aux risques (aléa moral), sinon l'assureur n'équilibre plus
ses comptes. Pour vivre, une
compagnie d'assurances doit pouvoir payer l'ensemble des sinistres que ses
assurés subiront. Ce montant total étant par définition
inconnu, les compagnies d'assurances commencent par
« mutualiser » les risques. Ce mécanisme vise
à réduire la variabilité des pertes. Le montant des pertes
probables (augmenté d'une marge de sécurité, et des frais
de gestion de la compagnie) est versé par les assurés (prime).
L'argent ainsi récolté n'étant pas reversé
immédiatement à l'assuré, il peut être placé,
ce qui apporte une confortable source de revenus supplémentaires. Ce
montant est particulièrement important dans les branches à
déroulement long (par exemple en responsabilité civile),
où le sinistre, lorsqu'il survient, n'est indemnisé que de
longues années après la perception de la prime. Dans les branches
à déroulement court, cette source de revenus est moins
importante. L'assureur est dès lors capable d'affronter une situation de
sinistralité habituelle. Toutefois, on comprend aisément que si
un risque se réalise simultanément pour un grand nombre
d'assurés (intempéries, catastrophe naturelle, etc.), l'argent
que doit verser l'assureur peut venir réduire fortement ses perspectives
de gains, voire excéder ses capacités financières. C'est
le cas s'il doit débloquer des avoirs bloqués pour régler
les victimes d'une tempête. L'assureur pourra augmenter le montant des
primes à venir afin de reconstituer le capital consacré aux
indemnisations.
Afin de faire face aux sinistres exceptionnels, les assureurs
peuvent réassurer leurs propres risques auprès des compagnies
spécialisées : c'est la réassurance.
I.2.3. La situation
de l'assurance
L'assurance, au regard de son utilité dans les
activités économiques et sociales est d'une importance capitale.
Elle est très souvent mise en relation avec la croissance
économique dont l'état reflète alors la situation de
l'assurance.
I.2.3.1. Dans le
monde La vitalité des bourses européennes
et les promesses des marchés indiens et bientôt chinois permettent
aux grandes compagnies d'assurances d'afficher des performances hors normes. La
valeur des actions d'AXA, numéro un mondial, s'est envolée de 50
% sur l'année 2005, dépassant largement l'indice boursier du
secteur, le DJ Stoxx Insurance, qui affiche pourtant une hausse spectaculaire
de 30,5 %. Des chiffres à comparer avec une croissance économique
générale d'environ 1,5 % en Europe, 3,5 % aux États-Unis
et 5 % dans le monde (WIKIPEDIA, 2007). A eux seuls, les Etats-Unis
et le Japon totalisent 49 % des primes collectées dans le reste du
monde. Néanmoins, la croissance du marché de l'assurance est
nettement moins forte aux États-Unis (3,8 %) et au Japon (4,1 %) en
comparaison à l'Europe occidentale. En effet, chacun de ses pays ne
représente que 4 % à 10 % du total mondial de primes, mais son
marché de l'assurance affiche un taux de progression largement
supérieur à 10 %. En d'autres termes, le secteur se comporte
mieux dans les pays où il n'est pas suffisamment
développé. Avec un tel raisonnement, l'assurance dans les pays en
développement devrait être encore plus prometteuse. C'est
d'ailleurs le cas de la Chine, où les assureurs estiment que chaque
point de croissance du PIB entraînera 4 % de croissance de leur
activité (SANDOULY P., 2006).
I.2.3.2. En Afrique
La cotisation d'assurance moyenne par Africain est
inférieure à 35 euros par an (moins de 5 euros dans bon nombre de
pays), quand elle est supérieure à 1 000 euros en Europe, et
à 400 euros dans le monde. L'assurance reste une activité
marginale dans les économies africaines, mais les professionnels qui
animent ce marché difficile ne le reconnaissent qu'à mots
couverts (SANDOULY P., 2006). Les assureurs africains
s'élèvent contre l'apathie des places boursières
africaines auxquelles ils doivent adosser leur activité. Par ailleurs,
la réglementation les contraint à placer l'argent qu'ils
collectent dans un espace géographique restreint. Ce qui n'est pas de
nature à les aider à mieux se déployer. De plus, il
faudrait, selon ces mêmes assureurs une plus grande intégration
régionale pour créer des marchés plus vastes. Il est vrai
que l'assurance, la banque et les marchés financiers sont trois secteurs
indissociables. Les interactions sont importantes et quand la santé de
l'un est vacillante, il a tôt fait de contaminer les autres (SANDOULY P.,
2006).
Plus de 90 % des primes collectées le sont en Afrique
du Sud. Les assureurs sud-africains trustent les dix premières places.
Ils relèguent au douzième rang le réassureur AFRICA RE
l'assureur des assureurs de 41 pays africains avec 300 millions de dollars de
primes. Au total, seules quinze compagnies d'assurances qui ne sont ni
d'Afrique du Nord ni sud-africaines figurent parmi les cinquante
premières africaines. Plusieurs raisons sont avancées face
à cette sous- représentation. Ainsi, la faiblesse des revenus par
habitant et la méconnaissance des produits d'assurances par les
populations sont souvent mises en avant. Mais ils n'expliquent pas tout. Pas
plus que la nonchalance des professionnels, dont certains se contenteraient de
collecter les assurances obligatoires, comme l'automobile, et feraient peu
d'efforts pour en vendre d'autres, liées à l'assurance vie. De
fait, cette branche, pourtant la plus rentable, représente moins de 10 %
du volume des primes africaines. Et 93 % de ce total sont
réalisés en Afrique du Sud. Comme souvent, tous ces reproches ont
un sens et leur addition a pour conséquence la lenteur
désespérante à laquelle se développe l'assurance en
Afrique subsaharienne.
Il n'y a guère plus d'une dizaine d'années que
le secteur est régulé de manière moderne et adaptée
à son environnement économique. Officiellement
créée au sein de la zone franc en 1992, la Conférence
Interafricaine des Marchés de l'Assurance (CIMA) a travaillé
à la mise au point d'un ensemble de réglementations,
réunies dans le code CIMA, qui s'appliquent depuis février 1995
à tous les pays membres (ceux de la zone franc) et où elles sont
entrées en vigueur dans l'année qui a suivi. Les
sociétés africaines d'assurances sont conscientes qu'elles
évoluaient auparavant dans un cadre juridique obsolète,
hérité du code des assurances français, qui date de 1938.
Aujourd'hui, elles ont entrepris d'améliorer la qualité du
service et d'adapter leurs produits aux cultures et aux moyens du terrain. Il
leur reste de multiples défis à relever, ne serait-ce que celui
de se faire mieux connaître ou encore de former des spécialistes
africains dans certains métiers où ils font défaut. Cela
passe notamment par l'essor des acteurs régionaux.
II. Les enjeux du diagnostic
commercial dans une compagnie d'assurances
Nous verrons ici les éléments à
analyser, au cours du diagnostic commercial d'une compagnie d'assurances et
lors de la définition de la satisfaction de la clientèle,
principal enjeu d'une telle action. En effet, les clients constituent l'un des
moyens phares dont dispose une compagnie d'assurances pour se faire une place
de choix sur le marché.
II.1. Les
éléments à analyser L'importance de la
fonction commerciale dans une compagnie d'assurances n'est plus à
démontrer quand on sait qu'elle est chargée de maintenir les
clients au sein de l'entreprise et de séduire de nouvelles cibles. Le
diagnostic commercial, effectué en vue d'une meilleure satisfaction des
clients tout en se gardant une place de choix sur le marché concerne les
produits et/ou services commercialisés et/ou offerts par une entreprise.
II.1.1. Le marché
Son étude a pour objectif de savoir quelle est la
position de la compagnie dans son secteur d'activité qui constitue
également son marché. Par ailleurs, si l'entreprise dispose d'un
nombre restreint de gros clients, elle en est fortement dépendante s'ils
lui procurent un fort pourcentage de chiffre d'affaires. Cela doit donc
être noté et intégré dans l'évaluation finale
de l'entreprise.
II.1.2. Les produits
La compagnie doit observer l'évolution future de la demande en
étudiant le portefeuille de ses produits (qui sont en
réalité les garanties) en mettant l'accent sur ceux qui
rapportent le plus grand chiffre d'affaires. Elle doit également se
demander s'il y a dans son portefeuille des produits très rentables qui
pourtant ne sont pas suffisamment exploités.
II.1.3. Les
conditions de vente Au cours du diagnostic de sa
fonction commerciale, la compagnie d'assurances doit étudier si une
réglementation particulière régit la commercialisation de
ses services. La manière dont ils sont proposés aux clients est
aussi extrêmement importante. Des détails tels que la courtoisie
peuvent faire toute la différence. Il est donc nécessaire, durant
ce diagnostic de s'appesantir sur la manière dont les services sont
proposés aux clients. Ayant abordé les éléments
du diagnostic commercial dans une compagnie d'assurances, nous pouvons à
présent parler de la satisfaction de la clientèle. En effet, elle
constitue l'un des enjeux phares de ce diagnostic parce qu'elle
détermine les attentes des clients qui seront alors mieux
disposés à être fidèles et à souscrire
encore plus. II.2. La
satisfaction de la clientèle Le client a
toujours raison parce qu'il dispose du pouvoir suprême : aller voir
ailleurs (DUBUC Y., 1993, p.85). Sa satisfaction est un axe à analyser
de près au cours d'un diagnostic de la fonction marketing et
commerciale. Le client est au coeur des préoccupations de l'entreprise,
étant entendu que le marché est de plus en plus difficile et plus
compétitif que jamais. Il est aussi connu qu'aujourd'hui le consommateur
est à la recherche du meilleur rapport qualité-prix possible.
Devant un panel d'offres, il opère des choix de plus en plus critiques.
Il revient donc à chaque entreprise d'innover afin de se
démarquer des autres. Il faudrait néanmoins que chacune de ces
entreprises veille à la satisfaction du client tout en se gardant une
marge conséquente de profit qui lui permette de se faire une place
confortable sur le marché.
II.2.1. L'entreprise orientée
client Toute entreprise ayant pour
finalité la pérennité devrait être à
l'écoute de ses clients. Il faudrait donc qu'elle les identifie et les
connaisse. Ainsi, elle devrait se poser de bonnes questions lui donnant la
possibilité, d'abord de cibler sa clientèle, ensuite
d'élaborer une stratégie précise et évolutive qui
assurera un ajustement permanent et lui permettra de s'adapter à
l'évolution des désirs de la clientèle et enfin de
construire un plan d'action explicite échelonné dans le but de
fidéliser sa clientèle et d'en tirer le meilleur (WHITELEY R. et
al., 1997, p.42). Cette fidélisation ne pourrait se réaliser que
si les clients sont satisfaits. L'entreprise orientée client est une
entreprise qui a pour leitmotiv une meilleure satisfaction de la
clientèle. Elle a six caractéristiques clés (DIRIDOLLOU B.
et al., 1998, p.26) :
- la mise en oeuvre d'une stratégie claire et d'un
cadre de cohérence ; - la focalisation de la chaîne
client/fournisseur sur la plus value apportée au client; - la
contractualisation de la relation client/fournisseur; - le management
centré sur les causes et la prévention ; -
l'amélioration continue des processus transversaux ; - la
considération du client final comme juge de paix : c'est le plus
apporté par l'entreprise au consommateur final. II.2.2.
Les composantes de la satisfaction de la
clientèle De façon générale,
la satisfaction des clients reflète dans quelle mesure un produit ou un
service répond à leurs attentes. Il est donc essentiel de
distinguer le mieux possible les composantes de cette satisfaction
(Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, Bureau du
Contrôleur général, Direction de l'évaluation et de
la vérification, 1991). D'où l'étude des attentes des
clients, de la qualité du service et du paradoxe du client-roi.
II.2.2.1. Les attentes des clients
Les attentes des clients reposent sur divers facteurs
(Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, Bureau du
Contrôleur général, Direction de l'évaluation et de
la vérification, 1991) qui sont : le profil culturel, les
aspirations et la perception du monde. Elles sont habituellement plus
élevées si l'utilisation d'un produit ou d'un service public
entraîne une dépense directe. La fréquence de l'utilisation
a aussi des répercussions importantes sur les attentes des clients. Ces
derniers entretiennent des attentes beaucoup plus précises à
l'égard d'un produit ou d'un service dont ils font
régulièrement usage. Au nombre des facteurs contribuant à
la définition des attentes des clients, il faut aussi mentionner les
besoins individuels des clients, leur expérience passée avec le
service ou le produit, leur expérience avec des offres similaires
proposées par d'autres organisations, et ce qu'ils entendent de la
bouche d'autres utilisateurs du service.
II.2.2.2. La qualité du service
Notre étude s'applique à une compagnie
d'assurances qui est avant tout une entreprise de services. Pour cette raison
nous nous intéresserons à la notion de qualité uniquement
dans le cadre des services.
La qualité d'un service fait référence
à la fois à la qualité de la transaction et à la
qualité du résultat découlant de la prestation du service.
Il s'agit d'une notion multidimensionnelle. Mesurer fidèlement le
degré de satisfaction de la clientèle implique que soient prises
en compte les variations pour chacune des principales dimensions. Les dix
critères de qualité que les clients mentionnent le plus
fréquemment sont les suivants (Secrétariat du Conseil du
Trésor du Canada, Bureau du Contrôleur général,
Direction de l'évaluation et de la vérification, 1991):
-aspects concrets : apparence des installations, de
l'équipement, du personnel et des systèmes de
communications ;
-fiabilité : capacité à fournir le
rendement promis avec fiabilité et précision ;
-disponibilité : volonté d'aider les clients et
de fournir un service rapide ;
-compétence : maîtrise des compétences et
des connaissances nécessaires à la prestation du
service ;
-courtoisie : politesse, respect, considération et
chaleur des contacts personnels ;
-sérieux : fiabilité, crédibilité
et honnêteté du fournisseur ;
-sécurité : absence de danger, de risques ou de
doutes ;
-accessibilité : disponibilité d'approche et
d'utilisation faciles ;
-communication : parler aux clients dans une langue qu'ils
comprennent, et prendre le temps de les écouter ;
-compréhension du client : s'efforcer de
connaître les clients et leurs besoins.
Ces dix critères ne sont pas nécessairement
isolés les uns des autres. Il y a un certain chevauchement. En outre,
l'importance de chacun d'eux peut varier sensiblement selon le type de
clientèle ou la nature du produit ou du service offert par l'entreprise.
L'appréciation des attentes des clients devrait normalement faire
ressortir les aspects de la qualité du service qui sont les plus
valorisés par la clientèle.
II.2.3. Le paradoxe
du « client-roi »
La notion de « client-roi » a
évolué et toute entreprise doit cultiver la proximité avec
le client, de façon à être capable de l'aider à
réaliser ses projets, à agir, penser, raisonner, sentir comme si
elle était lui. Si servir le client est la règle du jeu, la
mission du marketing est claire : définir et mettre en place les
moyens de satisfaire les attentes et les besoins de ses clients. Le
succès reviendra à ceux qui savent mieux que les autres,
anticiper, créer de la valeur pour leur clientèle. Cela n'est pas
aussi simple qu'il y paraît. Si tel était le cas, il suffirait aux
entreprises en difficulté d'engager de talentueux experts en marketing
pour retrouver le chemin de la croissance et des profits. Le problème
est d'un autre ordre. Il tient à la nature même de la notion
« être orientée client » et à la
façon dont ce principe est appliqué au sein des entreprises.
« Le client est en fait le meilleur ennemi de
l'entreprise » (NEIRYNCK J., 2000, p.83).Néanmoins comment
délaisser les stratégies fondées sur l'intimité
avec les clients pour revenir à la notion de rapport de force entre
fournisseur et client ? Le commerce comme la guerre, est un conflit
d'intérêt. Chacun cherche à maximiser ses gains au
détriment de l'autre. L'acheteur veut acquérir à bon
marché et il utilisera son pouvoir de négociation. Le vendeur
veut vendre à un prix lui permettant de tirer un maximum de profit.
C'est un jeu à somme nulle car ce que l'on gagne est perdu par l'autre
et vice versa. Ce qui est source de conflit puisqu'il y a contradiction des
intérêts et des finalités. Certes il faut satisfaire le
client mais il faudrait savoir dans quelle mesure le faire. Cela s'applique
fortement au domaine des assurances qui le place au coeur de toutes ses
activités.
CONCLUSION AU CHAPITRE I
Après avoir fait le récapitulatif des
principales écoles de pensée en matière de diagnostic
stratégique nous pouvons dès lors nous atteler en particulier
à effectuer le diagnostic de la fonction commerciale. Ce choix se
justifie par le fait que l'étude porte sur une compagnie d'assurances
car dans un tel cadre, le commercial revêt une importance cruciale tenant
au fait que l'assurance a une vocation à connotation sociale qui place
le client au centre de ses préoccupations. La compagnie doit pour cela
adopter une stratégie qui lui permettra de relever durablement le
défi de le satisfaire tout en s'assurant une marge appréciable de
profit. Cela dit, la première section de ce chapitre a eu pour ambition
de mettre à jour autant que possible les différents
modèles de diagnostic stratégique ainsi que les outils
proposés par chacune des méthodes.
Dans la deuxième section, nous avons établi le
lien entre le diagnostic commercial et le domaine de l'assurance. Pour cela,
nous avons dû tout d'abord présenter des
généralités sur l'assurance afin de bien cerner le domaine
sur lequel a porté l'étude. Nous avons ensuite montré les
enjeux du diagnostic de la fonction commercial pour une compagnie
d'assurances. Nous pouvons dès lors présenter un modèle de
mise en oeuvre du diagnostic commercial dans une compagnie d'assurances.
Chapitre II
MODELE DE MISE EN OEUVRE DU
DIAGNOSTIC COMMERCIAL D'UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES
Le contexte dans lequel évoluent les compagnies
d'assurances camerounaises est fortement concurrentiel. Il revient donc
à chacune de ces compagnies de trouver des stratégies qui leur
permettraient de s'imposer sur le marché. Ce qui n'est pas une
tâche aisée quand on tient compte de l'existence de divers moyens
dont peuvent user les entreprises pour innover. Au rang de ces moyens l'on a la
technologie, la qualité du service, les avantages compétitifs. En
outre, le véritable problème provient du fait que toutes ces
stratégies peuvent être copiées par les concurrents une
fois qu'elles ont été adoptées par une entreprise. Il
faudrait donc que l'entreprise soit apte à assurer durablement une
position avantageuse sur le marché. Sachant que toute entreprise
commerciale vit des biens et/ou services qu'elle propose, il serait judicieux
pour elle de mettre un accent particulier sur le fonctionnement de son service
commercial et sur tous les autres membres de son personnel qui entretiennent
des relations avec les clients.
Dans une compagnie d'assurances, trois services sont en
général en relation avec les clients: le service de la
production, le service sinistres et bien entendu le service commercial. Par
conséquent, le commercial revêt dans un tel cadre, une importance
capitale car la relation entretenue avec les clients les
détermine à préférer ou non une
entreprise à une autre, tout en se gardant une marge très
appréciable de profit. Nous aurons ainsi à poser dans ce chapitre
la problématique du diagnostic commercial dans une compagnie
d'assurances (section I) puis, nous présenterons un modèle de
diagnostic commercial (section II).
SECTION I. LA DEMARCHE DU
DIAGNOSTIC COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES
Il s'agit ici de déterminer les éléments
qui font que le diagnostic de la fonction commerciale soit une
nécessité, surtout dans le cadre d'une compagnie d'assurances.
Pour ce faire, nous poserons la problématique du diagnostic commercial
dans une compagnie d'assurances puis nous étudierons la force de vente.
I. La problématique du
diagnostic commercial dans une compagnie d'assurances
Dans une compagnie d'assurances, la fonction commerciale est
extrêmement importante dans la mesure où la majorité des
services la pratiquent. Ceci depuis le service production jusqu'au service
sinistres en passant bien entendu par le service commercial. Il faudrait donc
mettre un accent particulier sur le diagnostic de cette fonction et rechercher
chaque jour des moyens pour rendre son activité plus efficiente. Nous
verrons également à ce niveau la situation de l'assurance au
Cameroun.
I.1. Importance
du diagnostic commercial dans une compagnie d'assurances
La fonction commerciale doit être diagnostiquée
en permanence ou tout au moins lorsque l'entreprise atteint une nouvelle phase
de son cycle de vie ou connaît une période de crise. Dans une
compagnie d'assurances, la fonction commerciale intervient quasiment à
tous les niveaux. Cette fonction se déploie grâce à la
force de vente et elle place le client au coeur même de son
activité. Or ce client est avant tout un être humain dont l'une
des caractéristiques principales est qu'il est divers et ondoyant. Cela
signifie qu'il est difficile de le satisfaire mais également de
s'assurer sa fidélité. Le service d'assurances lui est pourtant
exclusivement adressé et il revêt un caractère à la
fois économique et social. Par conséquent, la fonction
commerciale présente des caractéristiques très
particulières.
I.2. La situation de
l'assurance au Cameroun
L'Assurance vie est la branche la plus souscrite dans le monde
avec une moyenne de 65%. Cependant, au Cameroun, cette branche compte moins de
20% de la densité totale, ce qui revient à 50 FCFA par habitant
et par an. Cette situation est des plus préoccupantes si l'on sait que
certains pays asiatiques ont pu réaliser des taux d'épargne
élevés en vie qui leur ont permis de soutenir la croissance de
leur économie et d'avoir des niveaux d'endettement extérieur plus
faibles (NINGAHI S., 2003).
Au Cameroun, le domaine de l'assurance est en plein essor et
le secteur serait très porteur si les souscriptions étaient un
tant soit peu plus importantes. En effet, la production globale en 2005 se
chiffrait à plus de 94 milliards de FCFA, en hausse de 4,8% par rapport
à 2004. Cependant, l'assurance non vie est largement mise en
évidence ici avec 83,1% de part de marché du secteur (ASAC,
2005). De ses revenus annuels, le Camerounais moyen ne consacre que 250 FCFA
à l'assurance. Ce qui est très peu si le pays préconise
une croissance en toute sérénité car il faudrait se
prémunir des différents risques avant d'engager toute action.
L'étude que nous avons
menée a porté sur une compagnie d'assurances camerounaise. Pour
cette raison, il serait bon que nous présentions d'abord le contexte
dans lequel les compagnies d'assurances camerounaises évoluent, ce qui
nous conduira ensuite à présenter le bilan de la situation
après l'introduction du Code CIMA. Nous pourrons enfin déterminer
la place de l'assurance dans l'économie camerounaise.
I.2.1. Le contexte
La crise économique qui a frappé le Cameroun
pendant une dizaine d'années a eu pour effet la profonde détresse
du secteur financier dont celui des assurances. Lorsque l'ajustement de la
parité du franc CFA fut décidée sur les conseils des
institutions internationales, le scepticisme était encore plus profond
dans les esprits. Pour les tenants du maintien de la parité
institutionnelle datant d'avant 1960, c'était un coup de massue aux
économies déjà très fragilisées de la
région. Cet ajustement monétaire devait accompagner la
restructuration du secteur bancaire et celui des assurances par l'adoption au
niveau communautaire d'un code de règles communes à savoir la
COBAC pour les banques et la CIMA pour les assurances. Il est utile de rappeler
que la crise du secteur camerounais de l'assurance s'est traduite par
l'existence sur ce marché d'un nombre élevé de compagnies
d'assurances et une pléthore d'intermédiaires sans que cela
entraîne un accroissement du chiffre d'affaires (NINGAHI S.,
2003).
I.2.2. Bilan
après l'avènement du Code CIMA
L'avènement de la CIMA a, d'une manière générale,
donné au secteur camerounais de l'assurance un nouveau visage. En effet,
au terme des contrôles effectués sur ce marché, le paysage
de l'assurance a changé. Certains retraits d'agrément ont
été enregistrés en raison des difficultés
rencontrées par les sociétés concernées. En effet,
ces dernières avaient un déficit de capital comparé
à leurs engagements, ce qui ne leur permettait plus de rétablir
leur solvabilité dans des délais raisonnables. Ce sont
notamment : AMACAM, TAA, SATTELITE et même la CNR.
De nouvelles compagnies d'assurances ont cependant
été enregistrées. Ce sont entre autres:
- ALL LIFE ;
- CPA;
- ACTIVA;
- BENEFICIAL GENERAL.
Quelques compagnies ont procédé à la
séparation de leurs portefeuilles IARD et Vie. Il s'agit entre
autres :
- d'AXA ;
- de BENEFICIAL
- de la SAAR.
En outre, CHANAS est née en héritant du
portefeuille CHANAS et PRIVAT, agent général de la SOCAR.
A ce jour, le marché camerounais compte 26 compagnies
d'assurances (voir annexe n°1)
I.2.3. Place de
l'assurance dans l'économie nationale De ses
revenus annuels, le Camerounais moyen ne consacre que 250 FCFA à
l'assurance. L'assurance vie est la branche la plus souscrite dans le monde
avec une moyenne de 65%. Pourtant, au Cameroun, cette branche ne compte que
pour 20% de la densité totale, ce qui revient à 50 FCFA par
habitant et par an. Cette situation est des plus préoccupantes quand on
sait que certains pays asiatiques ont pu réaliser des taux
d'épargne élevés (notamment en vie) qui leur ont permis de
soutenir la croissance de leur économie et d'avoir des niveaux
d'endettement extérieur faibles (NINGAHI S., 2003). L'économie
camerounaise gagnerait à ce que l'assurance vie prenne le pas sur les
assurances dommage, avec un rapport 80/20 ou que ces deux secteurs
génèrent un chiffre d'affaires plus ou moins égal. Mais
ceci passe par une politique globale et une stratégie nationale de
développement de l'épargne vie. Une telle politique serait en
droite ligne de la stratégie de lutte contre la pauvreté. Enfin,
si parallèlement à la lutte contre la délocalisation des
risques, l'Etat confiait aux compagnies d'assurances la gestion de son
patrimoine, le chiffre d'affaires du marché devrait connaître une
forte croissance et contribuer ainsi à l'amélioration du
P.I.B.
II. La force de vente, support
de la fonction commerciale
Compte tenu de l'importance de la fonction commerciale dans
une compagnie d'assurances, la force de vente, socle de cette fonction, doit
être étudiée avec minutie car d'elle part
l'élaboration des stratégies à appliquer en matière
de ventes et de clientèle. La force de vente a ainsi en charge
l'élaboration d'un bon produit, la fixation du juste prix et le choix
du meilleur circuit de distribution. Il faudrait par conséquent que
cette force de vente soit bien conduite.
Il est également nécessaire d'attirer
l'attention des consommateurs potentiels sur l'existence et les
caractéristiques du produit et de faire passer dans l'esprit des clients
des informations favorables à ce produit et/ou à sa marque en
menant une politique de communication. Pour cela, l'entreprise dispose de
plusieurs moyens qui sont: la publicité, la promotion des ventes, les
relations publiques, le conditionnement et surtout la force de vente. Nous
étudierons, au sein d'une compagnie d'assurances, les
généralités sur la force de vente, ensuite son
organisation.
II.1.
Généralités
Il sera question d'avoir des connaissances globales concernant
la force de vente et de voir comment elle se déploie dans le cadre d'une
compagnie d'assurances.
II.1.1.
Définition
La force de vente ou équipe de vente d'une entreprise
est l'ensemble de son personnel commercial chargé des contacts
individuels avec les acheteurs actuels ou acheteurs potentiels. Elle comprend
en général deux groupes : une force de vente interne et une
force de vente externe (CHIROUZE Y., 1990, p.85).
II.1.2.
Rôles et qualités de la force de vente
Dans une compagnie d'assurances, la force de vente joue un
rôle primordial. Elle est organisée d'une façon
particulière qui doit cependant obéir à un certain ordre
de conduite. Nous verrons ainsi les rôles et les qualités de bons
vendeurs puis comment former et animer la force de vente.
II.1.2.1. Rôles
La force de vente doit jouer des rôles précis
(CHIROUZE Y., 1990, p.87):
- la prospection : elle consiste à rechercher de
nouveaux clients et analyser leurs problèmes afin de leur proposer des
produits répondant à leurs besoins réels ;
- la transmission aux clients d'informations sur les produits
et sur l'entreprise ;
- la vente : elle consiste à prendre contact avec
le client, à présenter les avantages d'un produit, à faire
des démonstrations, à répondre aux éventuelles
objections et à noter les commandes ;
- la collecte d'informations sur les clients et sur la
concurrence ;
- l'offre de services tels que conseils de gestion, un service
après-vente.
Les vendeurs n'ont cependant pas tous les mêmes
tâches à accomplir. Elles changent d'une entreprise à une
autre. Chaque entreprise doit donc définir les fonctions de ses vendeurs
avec précision. Cela permet d'améliorer leurs résultats et
d'accroître leur motivation. Les objectifs de la force de vente sont ceux
de la politique commerciale (chiffre d'affaires, part de marché,
nouveaux clients, niveau de service aux clients, notoriété,
etc.). La taille de l'équipe de vente dépend des objectifs
à atteindre.
II.1.2. 2. Qualités
Les qualités nécessaires au bon vendeur et par
ricochet à la force de vente, sont aussi bien objectives que
subjectives. La liste suivante résume ces qualités (CHIROUZE Y.,
1990, p.95):
- l'empathie : elle consiste à se mettre à
la place de son interlocuteur, de comprendre son ressenti ;
- l'ego ou « ego drive » : il s'agit
de la force qui pousse le vendeur à vouloir réaliser la vente par
besoin de persuader, de convaincre, de conquérir, de se
surpasser ;
- le sens des affaires ;
- le dynamisme, l'esprit d'initiative, la vivacité
d'esprit ;
- l'ambition, le désir de réussir
financièrement ;
- la clarté d'expression, la capacité
rhétorique ;
- l'ordre, la méthode, la capacité
d'organisation, la ponctualité ;
- le goût des contacts, la sociabilité,
l'adaptabilité ;
- l'équilibre émotif, la confiance en soi, la
non susceptibilité, l'optimisme, la volonté, la
persévérance ;
- un physique et une présentation
agréables ;
- la connaissance de l'entreprise, du marché, et du
produit surtout ;
- une bonne santé, la résistance
physique ;
- une bonne mémoire ;
- l'intégrité ;
- pour les itinérants : le goût des voyages,
une famille consentante.
II.1.3. Formation
et animation de la force de vente
La formation est nécessaire, tant pour les nouveaux
vendeurs que pour les anciens. En effet, elle permet aux nouveaux de s'arrimer
aux objectifs poursuivis par l'entreprise et aux anciens de se recentrer mais
également d'actualiser leurs techniques dans le déploiement de
leurs activités. Par ailleurs, il est nécessaire que la force de
vente soit animée. Ceci afin qu'elle ne se repose pas sur ses lauriers
et ne s'attarde pas sur ses échecs, ce qui lui permettra d'aller de
l'avant.
II.1.3.1. Formation de la force de
vente
L'animateur- formateur doit avant tout convaincre la force de
vente des effets positifs de la formation qui fera d'elle un ensemble de
vendeurs de demain. Sinon elle aura l'impression de participer à des
réunions où elle doit justifier de ses connaissances des clients,
des produits et de la concurrence. La formation des vendeurs poursuit trois
objectifs (CHIROUZE Y., 1990, p.97) :
- donner aux vendeurs des connaissances sur l'entreprise
qu'ils représentent, sur les produits à vendre, sur la politique
commerciale de l'entreprise (prix, remises, ristournes, garanties,
délais de livraison, service après-vente, etc.) et sur la
concurrence ;
- apprendre aux vendeurs à s'organiser, à
établir leurs circuits de visite, à maîtriser leur temps,
à rédiger les rapports d'activité, à tenir à
jour leur fichier- clients ;
- enseigner à la force de vente les techniques de vente
et les comportements à avoir devant l'acheteur tout au long du processus
de la vente.
II.1.3.2. Animation de la force de
vente
La force de vente doit être animée. Cela en vue
de développer ses performances. Pour ce faire, l'entreprise doit lui
fournir des aides techniques et établir avec lui des relations de
travail positives.
II.1.3.2.1.Les aides techniques
Elles sont de deux types et concernent d'une part le vendeur
et d'autre part le client potentiel.
Tableau 2.1. Les aides techniques à
fournir à la force de vente
Aides pour le perfectionnement du vendeur
|
Aides pour la visite chez le client
potentiel
|
Le manuel de vente
|
Le documentaire
|
Le classeur d'informations
|
Les catalogues
|
Les fichiers-clients
|
Les échantillons
|
|
Les produits de démonstration
|
|
Les moyens audiovisuels
|
Source : auteur
II.1.3.2.2. Animation par l'information et le contact
personnel
La force de vente doit adhérer aux objectifs de la
firme. Aussi, le chef des ventes dispose de divers moyens pour diffuser
l'information : circulaires, notes, flashes d'informations, lettres
personnelles, réunions, congrès et autres fêtes
périodiques.
II.2. Les composantes de
la force de vente dans une compagnie d'assurances
Nous verrons ici les deux types de force de vente, à
savoir la force de vente interne ou force de vente sédentaire et la
force de vente externe ou force de vente itinérante.
II.2.1. La force de
vente interne
En interne, la force de vente se compose d'employés de
bureau, de correspondanciers qui rédigent le courrier, répondent
au téléphone, de vendeurs, de technico-commerciaux qui
rédigent le courrier, reçoivent les clients dans les locaux de
l'entreprise, de vendeurs par téléphone, de personnes
chargées d'établir les devis et d'exécuter les
commandes.
Dans le cadre d'une compagnie d'assurances, la force de vente
interne est constituée du personnel de production, du personnel sinistre
et de tout autre membre du personnel ayant un contact avec les clients.
II.2.2. La force de
vente externe
En externe, la force de vente comprend d'une part les
vendeurs, les représentants, les prospecteurs qui visitent les acheteurs
potentiels et d'autre part, les inspecteurs des ventes dont le rôle est
de coordonner et contrôler l'activité des vendeurs.
Dans une compagnie d'assurances, l'on retrouve toutes les
composantes précédentes. Cependant, au lieu de parler
d'inspecteur des ventes, très souvent l'on parle de responsable du
service commercial. Il est chargé de contrôler l'activité
des commerciaux, il doit aussi veiller à leur formation et à leur
animation.
SECTION II. MODELE DE MISE EN
OEUVRE DU DIAGNOSTIC COMMERCIAL
Les différents modèles qui existent
présentent chacun des avantages et des inconvénients. Nous en
construirons un en empruntant des éléments à chacun de ces
modèles. Cependant, nous suivrons globalement la démarche
proposée par le modèle LCAG.
I. Environnements externe
et interne des compagnies d'assurances
L'entreprise doit analyser les
variables-clés de son macro- environnement car la concurrence est
mondiale, et celles de son micro-environnement car la source de sa
compétitivité se situe au niveau local. Ces différentes
analyses sont effectuées dans le cadre de la stratégie de
l'entreprise en vue d'améliorer ses performances. Une stratégie
souhaitable serait : « Equilibrer le portefeuille afin
d'avoir assez de vaches à lait finançant les dilemmes, dont il
faudra assurer la croissance vers les vedettes, en évitant de
traîner trop de poids mort » (HOHMANN C., 2007).
I.1. L'environnement
externe
L'environnement externe de l'entreprise présente des
contraintes et des menaces (transformation de
l'environnement susceptible de remettre en cause les positions
stratégiques et la position concurrentielle d'une firme) qui
pèsent sur les choix stratégiques, mais il offre aussi des
opportunités (phénomène susceptible de faciliter
l'atteinte des objectifs) de développement que l'entreprise doit savoir
découvrir et saisir.
Nous nous attèlerons en particulier à
étudier le cadre dans lequel évoluent les compagnies d'assurances
africaines, ce qui nous conduira à l'environnement interne d'une
compagnie d'assurances.
I.1.1. Les
externalités Sont ici concernés les
éléments qui se réfèrent au macro-environnement de
l'entreprise et ceux qui ont trait à son micro-environnement. Du fait
que l'environnement dans lequel évoluent les entreprises soit fortement
changeant, il est nécessaire qu'elles pratiquent la veille et la
prospective stratégique.
I.1.1.1. Le macro- environnement
Pour savoir quelle stratégie adopter en fonctions des
objectifs qu'elle vise, il faudrait au préalable que l'entreprise soit
en mesure de déterminer les externalités qu'elle subit. Le
macro-environnement désigne l'ensemble des grandes tendances de la
société dans sa globalité. L'entreprise subit le
macro-environnement : elle ne peut pas l'influencer. Pour
l'appréhender l'on peut se servir de l'analyse PEST des influences
environnementales. Notre étude s'est déroulée dans le
cadre d'une compagnie d'assurances. A cet effet, nous aurons : -les
politiques légales : lois du Code CIMA, politique fiscale, droit du
travail ; -les facteurs économiques : cycle
économique, évolution du PIB, pressions inflationnistes, taux de
chômage, revenu des ménages ; -l'évolution
Socio-culturelle : démographie, distribution des revenus,
mobilité sociale, changement de mode de vie, attitudes par rapport au
travail et aux loisirs, niveau d'éducation ;
-la dimension technologique : dépenses publiques
en recherche et développement, investissements privés et publics
sur la technologie, nouveaux logiciels de traitement de données,
obsolescence de l'outil informatique.
I.1.1.2. Le micro-environnement
Il peut être appréhendé par l'analyse
concurrentielle de Michaël PORTER, qui préconise l'étude de
5 facteurs : le pouvoir de négociation des fournisseurs, la menace
de nouveaux entrants, le pouvoir de négociation des clients, la pression
des produits de substitution,la rivalité des concurrents. Les
compagnies d'assurances présentent des spécificités qui
font que les fournisseurs ici n'ont pas d'influence qui serait à
même de jouer sur leurs activités. Les nouvelles compagnies,
autant que les intermédiaires d'assurances entrants, de plus en plus
nombreux, constituent une menace car leur objectif est de ravir des parts de
marché à celles qui sont déjà bien établies.
Le cas des courtiers est encore plus patent. Bien qu'étant une
activité récente, elle a pris le pas sur le marché des
compagnies et agents bien établis. Sa force étant basée
sur la possibilité qu'elle a de rechercher le meilleur rapport
qualité/prix auprès d'un panel d'assureurs afin de satisfaire les
clients qui ont recours à elle. Les clients, dans le cadre de
l'assurance, ont un pouvoir énorme. D'eux dépend la fonction de
demande de l'entreprise, mais également celle de son offre. Surtout
lorsqu'ils font partie de la grosse clientèle qui souscrit des sommes
importantes. Par conséquent, ils ont un pouvoir certain de
négociation. L'on verra ainsi le paiement de certaines primes
d'assurance se faire de manière échelonnée, des contrats
bénéficier de réductions. Dans le chapitre
précédent nous avons proposé des moyens permettant de
mesurer l'offre et la demande. Les produits de substitution ici
constituent également une menace. En effet, à titre d'exemple,
l'assurance vie peut voir ses parts de marché stagner en raison des
parts de marché accaparées par les cotisations pour pension
retraite. Le marché camerounais comporte actuellement 26 compagnies
d'assurances, hormis les intermédiaires d'assurances, ce qui fait qu'il
est fortement concurrentiel. Cependant, dans le cadre de ce travail, nous ne
nous attarderons que sur les compagnies d'assurances dommages étant
entendu que notre stage s'est déroulé dans une compagnie de ce
type.
I.1.1.3. La veille
stratégique
La veille stratégique recouvre l'ensemble des
techniques mises en place par l'entreprise pour détecter le plus
tôt possible, les signes précurseurs de changements importants de
son environnement pouvant déstabiliser son activité et permettre
d'anticiper ainsi les risques. C'est le « radar » de
l'entreprise.
On distingue :
-la veille passive : qui consiste à être
à l'écoute de toute perturbation sans but déterminé
à priori ; -la veille active : pour laquelle il
s'agit de chercher des informations très précises.
I.1.1.4. La prospective
stratégique
A partir des informations collectées, l'entreprise
s'efforce d'obtenir une vision cohérente des enjeux futurs. Pour ce
faire, elle élabore un scénario d'évolution de
l'environnement à partir duquel elle bâtit sa réflexion
stratégique. Sa stratégie sera donc conçue en fonction du
scénario auquel elle croit, en considérant les incertitudes qui
subsistent.
I.1.2. Les
opportunités et les menaces
Comme tout autre domaine, celui de l'assurance présente
des opportunités et des menaces qu'il est bon de connaître avant
de se lancer dans l'élaboration d'une stratégie de relance
d'activité.
I. 1.2.1. Les opportunités
Le domaine de l'assurance est en plein essor. Le fait que de
nombreuses structures d'assurances voient le jour ici et là parle
suffisamment pour exprimer les potentialités offertes tant par le
marché que par le contexte socio-économique dans lequel ces
structures évoluent. Le marché de l'assurance
présente de nombreuses opportunités aussi bien en Afrique que
dans les autres continents. En effet, l'assurance constitue l'un des supports
de l'activité économique et commerciale. En Afrique, près
de 600 opérateurs intervenaient sur le marché en 2004. De plus,
bien que le volume des primes réalisé par l'assurance demeure
très marginal sur le plan mondial (environ 1% du chiffre d'affaires
mondial), il est en progression tel que cela apparaît dans le tableau
suivant :
Tableau 2.2.Chiffre d'affaires de l'assurance dans
le monde (en milliards de USD)
Cotisations
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Total
|
%
|
Total
|
%
|
Total
|
%
|
Total
|
%
|
Total
|
%
|
Amérique
|
953
|
39
|
994
|
41,1
|
1095
|
41,6
|
1159
|
39,2
|
1217
|
37,5
|
Europe
|
780
|
31,8
|
767
|
31,8
|
847
|
32,2
|
1036
|
35
|
1198
|
36,9
|
Asie
|
647
|
24,6
|
595
|
24,6
|
629
|
23,9
|
685
|
23,2
|
736
|
22,7
|
Afrique
|
25
|
1,02
|
25
|
1,03
|
25
|
0,95
|
32
|
1,08
|
38
|
1,17
|
Océanie
|
39
|
1,6
|
35
|
1,45
|
37
|
1,41
|
46
|
1,56
|
55
|
1,7
|
Monde
|
2444
|
100
|
2416
|
100
|
2632
|
100
|
2958
|
100
|
3244
|
100
|
Source : LOWE R., 2006
Le continent, du fait des différentes initiatives qui y
sont engagées (notamment les objectifs du millénaire pour le
développement), voit sa situation s'améliorer (LOWE R., 2006). Le
tableau suivant présente ainsi son taux de croissance et son taux
d'inflation de 2003 à 2006 :
Tableau 2.3. Taux de croissance et taux
d'inflation de l'Afrique
Eléments
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Taux de croissance
|
4,60%
|
5,10%
|
5%
|
5,40%
|
Inflation
|
10,60%
|
7,70%
|
7,50%
|
et 6 %
|
Source : LOWE R., 2006
I. 1.2.2. Les menaces
Les menaces sont nombreuses. Avec ses 600 opérateurs,
le marché de l'assurance en Afrique connaît de nombreux
problèmes. Le cas du Nigéria est à noter dans la mesure
où, avec ses 110 sociétés directes, le capital minimal
fixé par les autorités de régulation fait qu'au moins 2/3
des compagnies pourraient se retirer du marché (LOWE R., 2006). Dans la
zone CIMA, le problème pourrait également se poser, cela lorsque
l'autorité de contrôle aura décidé d'augmenter le
capital minimal. Ces mesures affecteront alors les compagnies privées.
La concurrence constitue également une menace car les
compagnies se neutralisent l'une l'autre. Elle concerne essentiellement les
opérateurs qui interviennent sur le marché.
I.2. L'environnement
interne
Le diagnostic interne a pour
objectif d'analyser les forces et les faiblesses de l'entreprise. Cependant,
l'entreprise doit avant tout se connaître. Cela lui permettra, au regard
de sa position de se comparer à la concurrence et de connaître
véritablement la position qu'elle occupe sur le marché.
L'entreprise doit savoir qui elle est pour déterminer qui elle veut
être. Pour cela, elle doit connaître son métier, ses
activités et sa position par rapport à ses concurrents les plus
menaçants. I.2.1. Le métier
et les activités de l'entreprise
Pour autant que cela puisse paraître simpliste, le
métier de toute compagnie d'assurances est de pratiquer l'assurance des
choses et/ou des personnes.
Lorsqu'une entreprise intervient sur plusieurs marchés,
la segmentation de ses activités en DAS lui permet d'obtenir une vision
synthétique de celles-ci. A partir de cette meilleure
compréhension de l'existant, l'entreprise est en mesure d'effectuer des
choix stratégiques et de procéder à des arbitrages en
terme d'allocation de ressources. Dans une compagnie d'assurances, les segments
sont représentés par les branches d'activité de la
compagnie. Si l'on prend le cas de l'assurance IARD, l'on a notamment les
branches suivantes qui sont en réalités des DAS :
- maladie et accidents
- dommages
- transports
- automobile
Les DAS peuvent être appréhendés via les
différentes démarches que nous avons proposées au Chapitre
I.
I.2.2. Evaluation
par rapport à la concurrence
Les compagnies d'assurances ont des spécificités
qui font qu'elles ont de manière générale des forces et
des faiblesses qui leur sont propres. Pour les connaître elles doivent
connaître leurs facteurs clés de succès. Pour ce faire,
elles peuvent lister un certain nombre d'éléments qui, sur des
bases objectives, se révèlent être la clé de leur
réussite réelle ou éventuelle.
Afin de répondre à cette préoccupation et
d'évaluer sa position concurrentielle, l'entreprise peut se servir d'un
tableau retraçant les facteurs clés de son secteur
d'activité. Ainsi, elle attribuera d'abord une note à chaque
facteur, aussi bien à son entreprise qu'à ses concurrents les
plus menaçants. Il s'agira ensuite d'additionner ces notes pour chacun
des protagonistes puis de tirer les conclusions qui s'imposent. L'on a
ci-après un tableau retraçant des exemples de facteurs
clés de succès :
Tableau 2. 4. Les facteurs clés de
réussite de l'entreprise et de la concurrence
Facteurs clés de réussite
|
Entreprise
|
Concurrent 1
|
Concurrent 2
|
Concurrent 3
|
Qualité des produits
|
|
|
|
|
Réputation/image
|
|
|
|
|
Compétences techniques
|
|
|
|
|
Efficacité de la publicité
|
|
|
|
|
Approche de la clientèle
|
|
|
|
|
Ressources financières
|
|
|
|
|
Compétitivité relative des coûts
|
|
|
|
|
Compétitivité des prix
|
|
|
|
|
Cote d'évaluation globale
|
|
|
|
|
Source : auteur
Une telle analyse aidera l'entreprise à comprendre
comment améliorer sa position par rapport à chacun de ses
concurrents.. Les notes faibles indiquent quels volets de l'exploitation
devraient être gérés plus efficacement de façon
à améliorer la position concurrentielle de
l'entreprise.
II. Modèle de mise en
oeuvre de diagnostic commercial
Nous ne saurions effectuer le diagnostic
commercial d'une entreprise sans nous référer à un
modèle. Il est
donc question pour nous de présenter les axes à approfondir dans
le diagnostic de la fonction commerciale, l'organisation commerciale ainsi que
la check-list nécessaire pour la recherche d'informations.
II.1.
Présentation synthétique des axes à
approfondir Une entreprise commerciale doit savoir exactement
sur quels produits mettre l'accent mais également quels produits jouent
le rôle de support. Il est question ici d'avoir une check-list
qui permettra de trouver les informations dont on aura besoin pour effectuer le
diagnostic. Il faut aussi analyser l'activité de l'entreprise, ses
produits et cerner l'organisation commerciale.
II.1.1. Exemple de
check list pour la recherche des informations
L'entreprise doit pouvoir se situer sur son marché. Pour ce
faire, elle devrait tenir à jour une check-list lui permettant à
tout moment de savoir sur quels points elle devrait centrer ses efforts. Il
s'agit là d'actions stratégiques qui s'appuient sur un certain
nombre d'axes stratégiques : politique marketing, marketing
opérationnel, offre, analyse du marché, politique commerciale et
structure de l'organisation commerciale. Le tableau ci-après les retrace
:
Tableau 2. 5. Les principaux axes de la
stratégie commerciale
Axes stratégiques
|
Stratégies
|
Politique marketing
|
-évolution de l'environnement économique et
commercial ; - politique de prix pratiqués par
l'entreprise ; - système de distribution des
produits ; - système d'information marketing ; - effort
de développement de nouveaux produits ; - relations
marketing/recherche/production.
|
Marketing opérationnel
|
- élaboration des différentes gammes de
produits ; - manière de calculer les prix de vente ; -
utilisations de panels, statistiques ; - veille technologique et
commerciale ; - conception et évaluation de la publicité
et de la communication ; - prix moyen de l'unité vendue et la
marge par produit.
|
Axe de développement prioritaire en terme d'offre
|
- positionnement de l'entreprise en terme de
spécialisation ; - ciblage de la clientèle à
développer, fidéliser ou à conquérir ; -
plan d'action.
|
Analyse du marché
|
- étude documentaire du marché - analyse de la
concurrence: directe et indirecte - position sur le marché (part de
marché estimée, avantages compétitifs) - segmentation
de la clientèle
|
Étude de la politique commerciale
|
- étude d'image et enquête de satisfaction
clientèle ; - analyse de l'offre de l'entreprise ; -
positionnement commercial : cohérence entre les moyens disponibles, le
savoir-faire et les attentes du marché ; -
compétitivité : étude des prix pratiqués, des
conditions générales de ventes, de la présentation des
offre ; - analyse des ventes par client, produit, activité,
région ; - étude des actions commerciales
déjà menées.
|
Étude de la structure et de l'organisation
commerciale
|
- organisation du service commercial : historique, organisation
actuelle, rôle et mode de fonctionnement des acteurs de la
vente ; - actions commerciales déjà
réalisées: nature et résultats ; - expertise des
outils de vente et documents de communication ; - étude des
moyens de prospection et du fichier clients existant.
|
Autres
|
- pourcentage de budget publicitaire ; - pourcentage de
litiges ; - variations saisonnières ; - connaissance des
besoins du marché.
|
Source: DIAGCOM, 2004
II.1.2. Analyse de l'activité
et des produits A ce niveau, sont
étudiés : - le
détail des gammes de produits ou services ; - la structure de
l'offre (gamme propre, négoce, sous-traitance) ; - la structure
des produits actuels et à venir, les spécifications vis à
vis de la concurrence et le rapport qualité/prix.
II.1.3.
Organisation commerciale L'accent est mis ici sur:
- l'existence d'un plan marketing défini et
appliqué ; - la connaissance des marchés et des outils
utilisés ; - l'organisation des ventes et moyens
d'animation ; - les exportations (niveau stratégique,
organisation, réseaux utilisés...) - la situation actuelle :
connaissance de la profession, des parts de marchés, de la concurrence,
de l'évolution des produits.
II.2. Quelques cas
concrets de solutions marketing Il s'agit de
présenter un exemple de rapport
marketing et commercial puis nous proposerons un exemple de synthèse
pour un business plan. Nous terminerons par les mesures d'amélioration
de la performance financière dans le domaine commercial.
II.2.1. Rapport marketing et
commercial Ce rapport présente tous les
éléments ayant trait à l'activité commerciale qu'il
faudrait étudier pour qu'elle progresse sur son marché. Les
tableaux suivants donnent une présentation de ce rapport :
Tableau 2. 6. Evolution du chiffre d'affaires
hors taxe (CA HT)
Exercices
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
CA HT
|
|
|
|
|
|
Source : auteur
Une fois ce tableau présenté, on doit tout
d'abord voir si les chiffres d'affaires obtenus sont stables d'un exercice
à l'autre, ensuite se demander vers quelle (s) catégorie(s)
s'opèrent principalement les transferts sources d'instabilité.
L'on pourra enfin faire des prévisions dans les différentes
catégories.
Tableau 2. 7. Clients les plus
importants
Entreprises
|
Client 1
|
Client 2
|
Client 3
|
Total
|
Part dans le chiffre d'affaires
|
|
|
|
|
Source : auteur Il s'agit ici, lorsque
c'est le cas, de lister les clients de l'entreprise permettant de
réaliser au moins 80% du chiffre d'affaires de l'entreprise. Ces clients
jouent un rôle majeur dans la compagnie car ils la font vivre.
Tableau 2. 8. Niveau de compétences des
vendeurs
Niveau
|
Aucun
|
Technicien
|
Technicien supérieur
|
Ingénieur
|
Chiffre d'affaires
|
|
|
|
|
Source : auteur Ce tableau permet de
mettre en relation la compétence du vendeur et le chiffre d'affaires
qu'il apporte à l'entreprise.
Tableau 2. 9. Facteurs de
commercialisation
N° d'ordre
|
critère
|
|
prix
|
|
conception technique
|
|
créativité, effet de mode
|
|
qualité, fiabilité, robustesse
|
|
service après-vente et autres aspects rattachés
à la notion de service
|
|
étendue de la gamme de produits
|
|
notoriété de la gamme
|
|
autres
|
Source : auteur
En fonction du classement de ces critères, les priorités sont
déterminées pour la commercialisation du produit. Une fois que
ces tableaux ont été présentés, l'entreprise doit
déterminer sa position commerciale en étudiant les facteurs
suivants : -le nombre de vendeurs, le statut de la force de vente et la
variation des rémunérations ; -le pourcentage des
ventes du plus gros client ; -les ventes ;
-l'importance annuelle des remises ; -les conditions de
règlement des clients ; -le rapport budget de
publicité / chiffre d'affaires ; -le pourcentage des litiges
et origine.
II.2.2. Exemple de synthèse pour un
business plan Le business plan établi à
la suite du diagnostic commercial se présente globalement par
rubriques comme suit: -synthèse des
forces et des faiblesses de l'entreprise ; -description des projets
(action, plan marketing, produits, cibles...).
II.2.3. Mesures d'amélioration de la
performance dans le domaine commercial Il ne suffit
pas de faire un diagnostic commercial et un business plan
pour rebooster l'activité de l'entreprise. Encore faudrait-il en voir
l'impact notamment au niveau de la performance financière. L'entreprise
doit donc déterminer des ratios dont elle devra suivre
l'évolution en fonction des objectifs qu'elle s'est fixés suite
à l'établissement de son business plan. A titre d'exemple, l'on
peut avoir les ratios suivants (CULTURECO, 2006): - performance
commerciale (mesure l'efficacité du personnel) = Chiffre d'affaires
moyen par vendeur. Plus le ratio est élevé, plus les vendeurs
sont performants ; - rentabilité commerciale = Marge commerciale
/ Chiffre d'affaires.
CONCLUSION AU CHAPITRE II
Dans ce chapitre, il s'agissait de montrer l'importance du
diagnostic de la fonction commerciale au sein d'une compagnie d'assurances. A
ce titre, nous avons montré la nécessité d'une telle
action pour une compagnie d'assurances car le domaine est fortement
concurrentiel. Il a fallu montrer l'importance du diagnostic commercial dans un
tel cadre puis nous nous sommes penchés sur la force de vente, support
de la fonction commerciale. En effet, la force de vente est en contact avec les
clients et les prospects, aussi bien en interne qu'en externe. D'elle
dépend donc grandement la satisfaction des clients et par
conséquent, le chiffre d'affaires. Suite à l'étude de la
force de vente, nous nous sommes appesantis sur un modèle de mise en
oeuvre de diagnostic commercial.
CONCLUSION A LA PREMIERE
PARTIE
Nous nous proposons de faire le diagnostic de la fonction
commerciale de la SAAR S.A. Cette dernière a la
spécificité d'être une compagnie d'assurances et comme
telle, elle présente des caractéristiques particulières
que nous avons pu étudier précédemment. Ces
caractéristiques rendent le diagnostic de la fonction commerciale
extrêmement important, surtout lorsque la compagnie a atteint une phase
décisive dans son cycle de vie ou rencontre des difficultés. La
première partie nous a permis de poser les prémices qui nous
aideront à effectuer le diagnostic de la fonction commerciale de la SAAR
S.A. De manière plus précise, il nous a tout d'abord fallu d'une
part présenter des généralités en matière de
diagnostic et d'autre part, évoquer globalement l'assurance. Nous avons
ensuite montré l'importance du diagnostic commercial dans le cadre d'une
compagnie d'assurances. Rendus à ce niveau, nous sommes donc
suffisamment armés pour aborder sereinement la partie pratique de notre
travail à savoir, le diagnostic de la fonction commerciale de la SAAR
S.A. A l'issue de ce dernier, nous ferons des propositions qui seront, nous
l'espérons, à même de permettre à cette compagnie
d'améliorer sa situation sur le marché.
DEUXIEME PARTIE :
APPROCHE EMPIRIQUE DU DIAGNOSTIC COMMERCIAL D'UNE COMPAGNIE
D'ASSURANCES : LE CAS DE LA SAAR S.A
L'assurance est une activité en plein essor, ce qui la
rend extrêmement attrayante. L'on voit ainsi de nouvelles compagnies
naître, intéressées par les potentialités
recelées par l'activité. Il importe donc que chaque compagnie
mette en oeuvre des stratégies qui lui permettront de se faire une place
de renom sur le marché. Cela n'est pas toujours tâche aisée
car toutes les compagnies sont conscientes de la forte concurrence qui
règne au sein de l'environnement dans lequel elles évoluent et
déploient tout leur génie pour arriver à s'imposer sur le
marché.
Au Cameroun comme partout ailleurs, la concurrence sur le
marché de l'assurance est rude. Toutes les compagnies souhaiteraient
être leaders mais pour y arriver, il faudrait adopter une bonne
stratégie. Cependant, l'entreprise devrait savoir au préalable
quels objectifs elle voudrait atteindre. Cela fait, elle procèdera
à son diagnostic à l'issue duquel elle déterminera les
points sur lesquels elle devrait mettre un accent particulier afin d'avoir un
meilleur déploiement. Au final, elle pourra élaborer des axes
stratégiques correspondant à sa situation actuelle et à
celle qu'elle voudrait avoir dans le futur.
Dans le cadre d'une compagnie d'assurances, la fonction
commerciale est extrêmement importante comme nous l'avons montré
précédemment. C'est pour cette raison qu'une stratégie de
relance d'activité et d'amélioration de la position
concurrentielle devrait commencer par le diagnostic de cette fonction.
L'entreprise pourra ensuite adopter des stratégies qui lui permettront
de s'améliorer. Dans cette partie, nous proposons d'abord d'analyser
globalement la SAAR en mettant un accent particulier sur le pan commercial et
la méthodologie que nous avons adoptée afin de vérifier
nos hypothèses (chapitre III). Nous pourrons ensuite mettre en pratique
les théories que nous avons vues dans la première partie et
proposer des moyens à la SAAR afin qu'elle résolve les
problèmes qu'elle rencontre (chapitre IV).
Chapitre III
ANALYSE DE L'EXISTANT ET
METHODOLOGIE
La SAAR est une compagnie d'assurances dommages. Elle
évolue dans un environnement fortement concurrentiel. En effet sur le
marché, 26 compagnies (voir annexe n° 1) interviennent avec pour
objectif de se faire une place confortable. La SAAR, en terme de chiffre
d'affaires occupe actuellement la quatrième position sur le
marché et son taux de croissance est en baisse (voir tableau
ci-dessous) :
Tableau 3.1. Evolution du chiffre d'affaires,
du taux de croissance et de la position de la SAAR sur le marché (en
millions de FCFA)
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Chiffre d'affaires
|
6 087
|
7 409
|
8 659
|
10 096
|
10 450
|
10 961
|
9 106
|
Taux de croissance
|
25,34%
|
17,85%
|
14,43%
|
14,24%
|
3,39%
|
4,66%
|
-20,37%
|
Position sur le marché
|
4
|
4
|
4
|
3
|
3
|
3
|
4
|
Source : ASAC, 1999 à 2006
La situation de la SAAR mérite que des mesures soient
entreprises. Il faudrait donc qu'elle sache véritablement quels sont ses
atouts et faiblesses en interne et en externe. Elle pourra alors
développer des stratégies en vue de relancer son activité.
Ce travail nécessite que nous présentions
d'abord la SAAR (section I), parce que nous ne saurions analyser l'entreprise
et son environnement sans évoquer au préalable les
éléments qui nous permettraient d'avoir une idée du cadre
dans lequel s'est déroulée l'étude, ensuite nous
montrerons la méthodologie utilisée pour la vérification
de nos hypothèses (section II).
SECTION I. LE CADRE DE
L'ETUDE
La SAAR est une compagnie d'assurances qui a su s'octroyer une
place relativement bonne, ceci malgré la forte concurrence qui
règne sur son marché. Cependant, n'étant pas leader, il
serait bon qu'elle entreprenne un certain nombre de mesures qui lui
permettraient d'améliorer sa position. De plus, son taux de croissance
en stagnation montre bien que la compagnie devrait développer des
stratégies en vue de relancer son activité. Dans cette section,
nous ferons d'abord une présentation générale de la SAAR,
puis nous verrons le déploiement de la fonction commerciale et marketing
au sein de cette structure.
I. Présentation
générale de la SAAR
La SAAR occupe actuellement la quatrième position en
terme de chiffre d'affaires sur le marché de l'assurance,
derrière les compagnies CHANAS, AXA et ACTIVA (voir annexe n°2).
Deux entreprises à capitaux étrangers sont donc leaders. Il
serait pourtant bénéfique aussi bien pour l'économie du
pays que pour la SAAR elle-même, d'améliorer sa position. Afin
d'expliciter clairement la situation de la SAAR, nous aborderons tout d'abord
son organisation générale puis nous verrons de quelle
manière sont segmentés ses différents produits.
I.1. Aperçu
global de la SAAR
Il est question ici de présenter la SAAR de
manière générale ainsi que le réseau auquel elle
appartient.
I.1.1.
Présentation
La SAAR est une société anonyme de droit
camerounais agrée par l'arrêté N° 00198/MINEFI/DEC/A
du 27 novembre 1990. Son capital social se chiffre à
2 500 000 000 FCFA entièrement libéré. La
compagnie appartient à un groupe dont le principal actionnaire est
AFRILAND FIRST BANK (voir annexe n° 3).
Le pilotage de la compagnie se fait via des organes de
gestion. Il s'agit de :
- l'Assemblée Générale, organe
suprême qui regroupe tous les actionnaires et qui tient ses
réunions une fois par an. Toutefois, lorsque certaines circonstances
l'exigent, elle peut être convoquée en session
extraordinaire ;
- le Conseil d'Administration, qui regroupe en son sein les
principaux actionnaires de la compagnie à savoir : la SAPA, le
groupe KAFIC, la société de services AMIAC ;
- la Direction Générale, agrée par
arrêté n° 15/MINFI/DCE/A du 16 janvier 1991. C'est l'organe
exécutif du Conseil d'administration. Il coordonne la Direction
administrative et financière, la Direction technique et la Direction
audit interne.
Ces organes sont mis sur pied en vue d'atteindre les objectifs
de l'entreprise, à savoir : - l'accroissement du chiffre d'affaires
pour avoir la position de leader sur le marché ;
- l'amélioration de la rentabilité car il ne
faut pas uniquement faire croître le chiffre d'affaires encore
faudrait-il que cela rapporte un bon résultat à
l'entreprise ;
- le développement des compétences des hommes
car ils sont ceux-là qui font vivre l'entreprise en fonction des
objectifs qu'elle s'est assignés.
L'on peut voir ces organes dans l'organigramme de la SAAR qui
permet de comprendre le fonctionnement général de la compagnie
(voir annexe n°4)
I.1.2. Le
réseau de la SAAR
Les prises de participation, les réassureurs et
même certains clients constituent le réseau de la SAAR. En ce qui
concerne les prises de participation, la compagnie en a aussi bien sur le plan
national que sur le plan international (voir annexe n° 3).
Pour faire face à des risques dont la
réalisation aurait des conséquences trop lourdes à
assumer, la SAAR travaille avec des réassureurs. Il s'agit entre
autres de:
- la SOCIETE COMMERCIALE DE REASSURANCES basée à
Paris ;
- la COMPAGNIE SUISSE DE REASSURANCES située à
Zürich ;
- la MUNSCHENER RUCK à Munich ;
- la SOCIETE AFRICAINE DE REASSURANCES basée
Abidjan ;
- MAPFRE ASSISTENCIA basée en Espagne.
En outre, elle assure la protection d'un certain nombre
d'entreprises sur le territoire national. Ce sont notamment :
- la CNPS ;
- AUTORITE AERONAUTIQUE ;
- le PMUC ;
- EXPRESS UNION.
I.2. Les
différents segments
Les segments ciblés par la SAAR correspondent à
ses branches d'activité. Au sein de ces branches l'on retrouve des
garanties ainsi que des produits spécifiques qui sont en
réalité des compilations de garanties.
I.2.1. Les branches
d'activité et les garanties proposées par la
SAAR
Parmi les différents segments existant sur le
marché de l'assurance, la SAAR en a ciblé quatre: maladies et
accidents, dommages, transports, automobiles. Dans ces segments, la SAAR
propose plusieurs garanties rassemblées en 3 groupes :
- assurances de responsabilité civile ;
- assurances de personnes ;
- assurances des choses.
Certaines garanties peuvent appartenir à plusieurs
groupes. De plus, pour adapter les couvertures qu'elle propose à ses
clients, la SAAR a conçu avec la collaboration de ses réassureurs
des produits spécifiques, produits qu'on retrouve en
général dans d'autres compagnies d'assurances mais sous des
appellations différentes.
I.2.1.1. Les assurances de responsabilité
civile
De son propre fait, du fait des choses qui lui appartiennent
ou du fait des animaux dont il a la garde, l'assuré peut voir sa
responsabilité engagée. L'assureur se substitue alors à
lui pour assumer les conséquences pécuniaires de la
responsabilité ainsi engagée.
I.2.1.2. Les assurances de
personnes
Pour motiver son personnel, l'entreprise peut se servir de
l'assurance en lui garantissant une certaine protection. Celle-ci peut
revêtir plusieurs formes dont deux en général :
l'assurance maladie et l'assurance individuelle accident.
I.2.1.3. Les assurances des
choses
Les hommes sont détenteurs de biens qui ont une valeur
aussi bien affective que monétaire. Parfois, ces biens leur sont
nécessaires dans le cadre de leurs activités. Par
conséquent, ils se doivent de les prémunir de risques
éventuels. L'on retrouve à ce niveau différentes garanties
représentées dans le tableau suivant :
Tableau 3.2. Les assurances de
choses
Garanties
|
Risques ou objets couverts
|
Assurance du parc automobile
|
- responsabilité civile automobile ;
- défense et recours ;
- individuelle personnes transportées ;
- vol et vol partiel ;
- incendie ;
- bris de glaces et blocs de feux ;
- dommages par accident ou par collision ;
- vol par braquage.
|
Assurance incendies et risques annexes
|
- dommages électriques ;
- privation de jouissance ;
- pertes indirectes.
|
Assurance de vol par effraction ou violence
|
- contenu du domaine d'exploitation assuré;
- espèces en caisse et en coffre fort ;
- assurance de fonds lors de leur transport.
|
Assurance dégât des eaux
|
- remboursement des dégâts matériels
causés accidentellement aux meubles, aux bâtiments, aux
documents de travail, aux appareils par l'action des eaux ;
- responsabilité de l'assuré du fait des
dommages causés à autrui par les dégâts des eaux.
|
Assurance bris de machines
|
- machines d'une exploitation;
- moteurs d'une exploitation.
|
Assurance tous risques ordinateurs
|
ordinateurs et toute autre machine électronique.
|
Assurance transport
|
- transports terrestres ;
- transports maritimes ;
- transports aériens ;
- transports ferroviaires.
|
Source : auteur
I.2.2. Les produits
spécifiques
La SAAR a conçu pour ses clients des produits qui lui
sont propres. Le souci étant à chaque fois d'établir des
contrats judicieux aussi bien pour les clients que pour l'entreprise
elle-même. Ces produits sont les suivants :
- « JOKER FAMILIAL » qui est un
contrat regroupant six garanties, incendie de la maison, vol des biens, bris de
glace, dégâts des eaux, responsabilité civile,
sécurité familiale contre les accidents ;
- « JOKER AUTO » qui est un produit
garantissant, une indemnité par jour d'hospitalisation
consécutive à l'accident automobile, versé aux ayant droit
en cas de décès du conducteur consécutif à
l'accident automobile ;
- « JOKER EVACUATION » qui garantit le
remboursement des frais médicaux et d'hospitalisation. La SAAR prend
alors en charge , en cas d'accident ou de maladie le transport de
l'assuré vers le centre médical spécialisé le plus
proche, le retour après convalescence, en cas de décès le
rapatriement des dépouilles mortuaires au bercail ;
- « SECUP 2000 »qui est un contrat
garantissant en cas d'incendie, une logistique appropriée pour
héberger l'assuré après incendie de son habitation, des
moyens nécessaires à la reconstitution de ses biens meubles et
immeubles, la réparation des dommages causés à
autrui ;
- « SAAR ASSISTANCE » est un contrat
permettant de bénéficier partout dans le monde, d'une assistance
médicale, d'une évacuation sanitaire, du rapatriement des
dépouilles mortuaires, du pré-financement du cautionnement
pénal, d'une avance de fonds en cas de perte ou de vol de bagages ou en
cas de vol de papiers ;
- « SECURITE FAMILIALE CONTRE LES
ACCIDENTS », contrat qui rembourse les frais de traitement
consécutifs à un accident, sert une indemnité à la
suite d'une infirmité, alloue un capital à la suite d'une
invalidité permanente et totale, verse aux bénéficiaires
de l'assuré un capital en cas de décès consécutif
à l'accident.
Suite à l'étude des différents segments
d'activité de la SAAR, il serait bon à présent de voir son
organisation générale.
II. Organisation
générale du bureau direct d'Hippodrome
Nous avons effectué notre stage au bureau direct
d'Hippodrome à Yaoundé, cette structure est également la
direction commerciale Centre-Sud-Est de la SAAR. Un bref passage par chaque
service nous a permis d'en percevoir le fonctionnement. Nous avons cependant
mis un accent particulier sur le déploiement de la fonction commerciale
du bureau d'Hippodrome.
II.1. Les
différents services
Ces services sont ceux sur lesquels s'appuie
l'activité même de l'entreprise, à savoir l'assurance. Tout
commence soit par le service production, soit par le service commercial. Le
service sinistres pour sa part intervient lors de la réalisation des
événements prévus au contrat.
II.1.1. Le service
production
Ce service est une des « portes
d'entrée » dans une compagnie d'assurances. En effet il est
chargé de gérer les souscriptions des clients. En ce qui concerne
la SAAR, nous avons fait le constat suivant lequel la division du travail n'est
pas rigoureuse. En effet, les producteurs sont chargés à la fois
de la tarification, de la rédaction et du renouvellement des
contrats.
En ce qui concerne la politique de souscription ou politique
de tarification, les rédacteurs de production sont chargés de
rédiger les documents contractuels types (conditions
générales, conditions particulières). Ils le font en
collaboration avec les services techniques dépendants de la Direction
Générale, cela doit être fait en veillant à ce que
les garanties offertes correspondent bien aux besoins de la clientèle
tout en ne risquant pas de déséquilibrer les résultats
financiers de la mutualité des risques acceptés et en respectant
les impératifs de la législation.
Ce service doit appliquer les principes de la politique de
souscription de leur société, arrêtés par la
Direction Générale :
- types de clientèle recherchés :
entreprises ou particuliers ;
- risques à exclure du portefeuille : par
âge, par situation géographique du risque ;
- critères de tarification en fonction des diverses
catégories d'assurances proposées à la
clientèle.
La tarification est basée sur les renseignements
contenus dans la proposition. Pour les risques de masse, assurés en
grand nombre, des tarifs doivent être élaborés. Ils ne
doivent être ni trop élevés (ce qui ferait fuir les
clients) ni trop bon marché (ce qui exposerait l'entreprise à des
pertes techniques). Ces tarifs sont élaborés à l'aide des
statistiques internes à l'entreprise ou élaborés à
l'échelon national ou international. Ils doivent se rapprocher de ceux
de la concurrence mais doivent être ajustés en permanence en
fonction de l'évolution de la sinistralité, de l'inflation et des
caractéristiques du marché. Le personnel de ce service doit
savoir dire non lorsque l'assuré ou son courtier exige des conditions
déraisonnables en veillant à ne pas réduire son chiffre
d'affaires pour éviter une perte technique.
La rédaction des contrats est l'une des tâches
dévolues à ce service. Ainsi, pour les risques de masse, des
documents contractuels sous présentation standard sont utilisés.
Y sont également portés des compléments sur les conditions
particulières. Le contrat est ensuite présenté au client
ou à son intermédiaire. Le service production veille à ce
que les contrats soient actualisés. Il les met ainsi à jour
chaque fois que le besoin se fait sentir. Cela peut être le cas lorsque
des avenants sont apportés aux contrats. Un des soucis permanents de la
production est l'augmentation du volume des affaires souscrites pour donner une
assiette plus large à la mutualité des risques
gérés, ce qui permet de réduire le taux des frais
généraux fixes par rapport aux cotisations. Ce service doit donc
entretenir les meilleures relations possibles avec les responsables commerciaux
ainsi qu'avec les apporteurs d'affaires et les clients.
Le service production est en relation avec le service
sinistres et le responsable de la comptabilité, il doit en permanence
surveiller les résultats de ses souscriptions et prendre des mesures
correctives.
II.1.2. Le service
sinistres
Ce service est au coeur du métier d'assurance. Puisque
ce que les clients achètent lorsqu'ils paient des garanties, c'est
l'engagement de se faire rapidement et correctement indemniser s'ils ont le
malheur de subir un sinistre. C'est à ce moment que sont
constatées la compétence, l'honnêteté,
l'efficacité et l'humanité des assureurs.
Après réception de chaque déclaration de
sinistres, l'assureur doit ouvrir un dossier et l'enregistrer. Il doit en
accuser réception et informer clairement et complètement
l'assuré des documents et informations qui lui sont nécessaires
pour déterminer le montant de l'indemnisation à régler. Il
détermine ce montant en se basant aussi sur l'expertise d'un
professionnel.
Dès l'ouverture du dossier, une évaluation du
coût final probable doit être déterminée. Elle tient
compte des renseignements contenus dans la déclaration et par la suite,
des autres éléments qui constituent le dossier. Il s'agit
notamment des procès-verbaux de police, des rapports d'expertise, des
devis de réparateurs. Le rédacteur sinistres doit donc dans le
cadre de cette évaluation, avoir de l'expérience, connaître
la jurisprudence, les coûts habituels des soins médicaux, des
réparations ou des reconstructions.
Il est nécessaire de tenir constamment à jour un
inventaire permanent des provisions de sinistres à régler. En
d'autres termes, les évaluations des sommes restant à
régler doivent être modifiées chaque fois qu'une
information nouvelle y incite et doivent être réduites chaque fois
qu'un sinistre fait l'objet d'un règlement total ou partiel. Un
inventaire fiable des provisions est indispensable pour calculer les
résultats techniques d'une société, pour établir
les statistiques par branches, catégories ou contrats et pour permettre
aux souscripteurs du service production de tarifer correctement les risques qui
leur sont propres.
En principe, les sinistres sont réglés
rapidement après que l'assuré ou le bénéficiaire
ait rassemblé les justificatifs nécessaires à l'appui de
sa demande ou que l'expert commis par l'assureur ait pu déterminer le
montant des dommages causés par le sinistre. Parfois, le
règlement du sinistre peut être long. Cela en raison de la
multiplicité des bénéficiaires des indemnités, de
la complexité du droit en jeu, de la garantie elle-même (qui
implique des délais longs comme c'est le cas de la garantie de
reconstruction d'un immeuble en cas d'incendie) et de la présence de
mineurs ou d'incapables parmi les ayants droit.
L'une des ambitions de ce service est de gérer les
sinistres vite et bien. Il faut cependant veiller à ne pas régler
plus que ce qui est dû. Il faut donc bien connaître toutes les
dispositions des contrats, savoir détecter les exagérations, les
déclarations trompeuses, voire les fraudes
préméditées.
La responsabilité d'un tiers ou de plusieurs assureurs
en cas de pluralité d'assurances pourrait être mise en cause
à l'occasion d'un sinistre. Le service sinistres doit alors prendre
toutes les mesures nécessaires pour exercer les recours éventuels
contre ces tiers lorsque cela a été prévu au contrat de
l'assuré.
II.1.3. Le service
financier
Le responsable de ce service doit non seulement
connaître les règles du métier mais en plus, les
particularités du droit comptable que la loi impose à une
compagnie d'assurances. Chargé surtout du contrôle comptable, il
vérifie en permanence l'étendue des engagements de la compagnie
et vérifie également que les actifs du bilan sont suffisants
pour y faire face.
Ce service contrôle les activités des autres
services dont il suit l'évolution en terme de chiffre d'affaires,
d'encaissements, de procédures. L'ensemble des opérations qu'il
vérifie doit respecter les normes imposées par la loi et la
Direction Générale. Il doit aussi suggérer toute mesure de
nature à simplifier la gestion de la société,
réduire les frais et améliorer les résultats. Il est
impliqué dans le suivi des résultats des services sinistres et
production. Il joue donc là un rôle de contrôle de gestion.
Par ailleurs, il veille à ce que le matériel fourni au personnel
soit utilisé avec parcimonie.
II.1.4. Les
affaires générales
Ce service est un détachement du service financier. Il
est chargé d'assurer la logistique de l'entreprise. Il se charge ainsi
de l'entretien de l'immeuble d'exploitation, de la communication
(téléphone, courrier, fax, etc.). Un bon fonctionnement de ce
service peut grandement contribuer à la motivation du personnel et
à la réputation de l'entreprise auprès du public.
II.1.5. Le service
informatique
Les compagnies d'assurance ont grandement recours à
l'informatique. En effet, le suivi manuel de la clientèle en nombre
pléthorique ne serait pas évident sans l'utilisation de
différents logiciels de gestion. A la SAAR, le logiciel utilisé
est appelé CIRIS et son utilisation nécessite une maintenance
quotidienne. A l'agence Hippodrome, elle est assurée par un
informaticien. On retrouve au sein de l'agence un serveur qui alimente les
postes des autres services.
II.1.6. Le service
d'archivage
Ce service est incontournable dans toute
compagnie d'assurances. En ce qui concerne le cas particulier de la SAAR, ce
service ne fonctionne pas normalement cause des boîtiers qui ne suivent
ni l'ordre arithmétique ni l'ordre alphabétique.
Ce service a pour missions :
- de procéder au rangement des dossiers de telle sorte
qu'ils puissent être retrouvés aisément sur support papier.
En effet, bien qu'il existe à la SAAR un logiciel permettant de
gérer les dossiers, il est toujours nécessaire qu'ils soient
également établis sur support papier car cela constitue une
preuve aussi bien pour l'assuré que pour la compagnie en cas de litige.
- d'aider les autres services à procéder
à des vérifications vu que certains clients étaient
souscripteurs bien avant l'arrivée des machines. De plus certains
clients ne paient pas immédiatement la totalité de leur prime. Il
faut donc être en mesure de retrouver leur dossier pour solder leurs
versements lorsqu'ils versent la totalité de leur prime.
Le service a des faiblesses tenant au manque cruel d'espace
qui fait que les boîtiers soient rangés à de grandes
distances les uns des autres et parfois, dans le désordre. A la longue,
il sera difficile de retrouver des dossiers et le temps que passeront les
clients devant les gestionnaires des services sinistres et production à
attendre que soit retrouvé leur dossier sera plus long, ce qui peut
rendre mécontents les clients.
II.1.7. Le service
commercial
L'objectif principal de ce service est d'accroître le
chiffre d'affaires. Pour cela, il a diverses préoccupations : la
fidélisation des clients existants, l'augmentation du chiffre d'affaires
par clients, l'augmentation du nombre de clients. Il joue un rôle
à la fois marketing et commercial.
Sur le plan marketing, le service commercial par sa fonction
marketing veille à la bonne image de la compagnie. En ce qui concerne
l'image, la publicité est extrêmement importante. La SAAR en fait
à différentes occasions telles que les fêtes (fête de
la femme, fête du Ramadan, etc.), les conférences et les foires.
Par cette fonction marketing, il est chargé de mener des études
de marché, de définir la politique de prix, la politique de
distribution, la politique de communication et la politique produit. Cela se
fait comme suit :
- politique prix : les prix dépendent parfois de
l'environnement auquel appartient la chose à assurer ou alors de la
chose en elle-même. En automobile par exemple, les tarifs proposés
sont fixés en fonction de la catégorisation. Cette
dernière désigne l'usage auquel est destiné le
véhicule. D'autres éléments sont également à
prendre en compte dans la tarification automobile. Il s'agit du poids total
autorisé en charge, du nombre de places aménagées, de la
visite technique, du type de permis de conduire et du temps pendant lequel
devra courir l'assurance.
- politique de distribution : les garanties et produits
de la SAAR ne sont pas disponibles dans toutes les agences. C'est le cas de la
SAAR ASSISTANCE dont la disponibilité dépend de la situation
géographique de l'agence (c'est le cas de l'agence de Bertoua dans
laquelle il ne serait pas judicieux de mettre ce produit à la
disposition des clients vu que de toute manière aucun visa n'est
délivré dans la ville de Bertoua). Les services proposés
par la SAAR sont distribués uniquement en agence. Ils auraient pu
l'être également via l'Internet mais son usage n'est pas encore
vulgarisé au Cameroun ;
- politique de communication : elle est mise en
place par le biais de la publicité et est définie par la
Direction marketing et commerciale ;
- politique produits : en ce qui concerne les produits
développés, il sont en général issus de la
compilation de garanties standards. Cependant, par le benchmarking, la SAAR
copie certaines pratiques des meilleurs et met souvent en place des produits
proches de ceux de la concurrence en essayant autant que possible
d'éliminer les défaillances et d'apporter des plus. En outre,
elle innove aussi en mettant elle-même sur pied de nouveaux produits.
Dans tous les cas, même si les produits sont proches de ceux de la
concurrence, ils ont cependant leurs spécificités propres.
Sur le plan commercial, il se charge des ventes et du service
après-vente, à savoir, l'assistance de l'assuré en cas de
survenance d'un sinistre. Ce service fait connaître les produits de
l'entreprise aux clients potentiels qui sont des prospects. Il met ainsi
à la disposition des commerciaux des outils et documents destinés
à motiver lesdits prospects à souscrire. La compagnie acquiert sa
clientèle en partie grâce aux commerciaux. Elle doit être
capable de garder cette clientèle, de remplacer les départs des
clients et surtout d'améliorer la qualité de la gestion
mutualiste. Or la loi des grands nombres montre que plus grand est le nombre de
risques assurés, moins grande est la probabilité d'un
écart technique entre la survenance des sinistres et leur
prévision statistique. Autrement dit, plus grande est l'assiette d'une
observation statistique, plus exact peut être le tarif des
cotisations.
Nous avons présenté là l'organisation
générale du service commerciale, qui n'est autre qu'une
introduction à l'étude du déploiement de la fonction
commerciale à la SAAR.
II.2.
Déploiement de la fonction commerciale à la
SAAR
La SAAR évolue dans un contexte fortement
concurrentiel, ce qui fait qu'elle doit sans cesse innover, développer
des stratégies qui lui permettraient de s'assurer une place confortable
sur le marché. Sachant l'importance que revêt le commercial dans
le cadre d'une compagnie d'assurances, nous verrons au sein de la SAAR quels
sont ses objectifs, puis nous évoquerons l'animation de la force de
vente et enfin l'élaboration des produits.
II.2.1. L'animation
de la force de vente La fonction marketing et
commerciale à la SAAR a pour objectifs d'accroître la part de
marché de l'entreprise et de réduire les charges
inhérentes à son fonctionnement. Pour y arriver, elle a pour
stratégie première l'animation de la force de vente. Celle-ci est
composée du personnel des services production, sinistres et commercial.
Le but de cette animation est le développement des performances de la
force de vente. En effet, cette animation est faite en vue de l'atteinte des
résultats attendus par l'entreprise (croissance du chiffre d'affaires,
amélioration de la rentabilité, développement des
compétences des hommes). Elle consiste, en fonction des forces et des
faiblesses de chaque membre de la force de vente, à lui fournir des
aides techniques et des aides d'encouragement et à établir avec
lui des relations de travail positives.
Les aides techniques consistent à mettre à la
disposition de la force de vente divers documents et prospectus, ce qui leur
permet d'informer plus facilement les clients vers lesquels ils vont ou qui les
approchent. Quant aux relations privilégiées, elles sont
relatives au système d'information qui doit être mis en place
entre les chefs et leurs subordonnés. A ce titre, le chef d'agence et la
directrice commerciale de la région Centre- Sud- Est veillent à
ce que les informations capitales parviennent aux membres de services ayant la
fonction commerciale. Pour ce faire, deux types de circuits sont
utilisés : les circuits courts qui consiste à s'adresser
directement à chaque individu concerné par une information et les
circuits longs qui permettent de faire descendre l'information depuis la
Direction commerciale jusqu'aux membres ayant une fonction commerciale. Dans
les deux circuits l'on retrouve notamment des communiqués sur support
papier à faire circuler dans l'entreprise et des réunions au
cours desquelles des annonces sont diffusées.
De façon plus précise, la formation des
commerciaux à la SAAR s'appuie sur cinq axes :
- développement de l'autonomie du commercial : il
s'agit pour le commercial d'avoir une vision juste de sa mission en accord avec
les attentes de la direction et ses propres attentes;
- construction et déploiement du plan d'actions
commerciales : pour ce faire, chaque commercial a une vision claire des
enjeux qui ont été arrêtés avec la Direction
commerciale. Il doit se servir des statistiques existantes afin de se
déployer de manière optimale. En outre, le commercial doit
segmenter son portefeuille clients pour définir ses priorités et
rationaliser ses prospections. Cela fait, il pourra savoir quelles actions
entreprendre pour que ses actions sur le terrain soient véritablement
porteuses. Cependant, dans la réalité ces préalables ne
sont pas toujours respectés par les commerciaux ;
- construction et déploiement du plan d'actions
managériales : ce point concerne surtout le chef des commerciaux et
la Direction commerciale. Il s'agit pour eux d'effectuer le diagnostic des
forces et faiblesses de l'équipe de vente au regard des objectifs
à atteindre. Cela se fait en général pour résorber
des situations de crise. Le management est ensuite adapté pour atteindre
les objectifs en tenant compte du profil de chaque collaborateur. Puis des
actions individuelles et collectives sont entreprises, un plan d'actions mis en
oeuvre et des réunions sont organisées avec les vendeurs afin de
fixer les objectifs globaux de vente ;
- développement de la motivation des commerciaux par
des challenges, des concours et l'octroi de crédits ;
- développement de l'efficacité de
l'accompagnement sur le terrain afin que les commerciaux soient le plus
possible efficaces sur le terrain.
En ce qui concerne les services sinistres et production, des
réunions hebdomadaires sont organisées. Au cours de ces
réunions, les membres de ces différents services exposent les
problèmes qu'ils ont rencontrés durant la semaine
écoulée. Ils parlent ensuite des stratégies qu'ils ont
mises en place pour résorber ces difficultés. Ils abordent
également les réussites qu'ils ont eues et les moyens qu'ils ont
déployés pour y arriver. Le chef d'agence fait ensuite diverses
remarques en ce qui concerne la fonction commerciale dans ces différents
services et suggère à chaque fois des améliorations
à apporter lorsque cela est nécessaire. Les membres de ces
services ont également à leur disposition des prospectus leur
permettant de renseigner plus amplement la clientèle lorsqu'elle vient
souscrire ou tout simplement s'informer sur les produits proposés par la
SAAR.
Pour ce qui est du service commercial, l'animation concerne
surtout les commerciaux. Elle est faite à la fois par le chef d'agence
et par le chef des commerciaux. Le chef d'agence fournit un certain nombre
d'aides dans leur travail. Il s'agit de divers documents tels que
« Notre offre globale d'assurances », des prospectus, des
gadgets lorsque cela s'avère nécessaire comme c'est le cas durant
les foires. Quant au chef des commerciaux, il est chargé de fournir
à ses subordonnés des techniques leur permettant
d'améliorer leurs ventes et d'être performants dans
l'exécution de leurs tâches.
II.2.2. La conception des produits de la force de
vente
Les produits sont conçus par la
Direction technique et la Direction marketing et commerciale en s'appuyant sur
des observations faites par les services sinistres et production. La Direction
technique est chargée de développer de nouveaux produits
adaptés à la demande de la clientèle. Elle doit pour cela
connaître les besoins du marché et déterminer s'ils sont
comblés ou non. Pour y arriver, elle travaille en collaboration avec le
service commercial qui l'aide à percevoir le degré de
satisfaction du marché par rapport à l'offre.
Le service commercial doit également se frotter de
manière formelle ou non à la concurrence afin de
déterminer ses méthodes, ses produits et ses garanties. Elle
saura ainsi si les pratiques de ladite concurrence sont les meilleures. Le
benchmarking est une technique très prisée à la SAAR afin
de cerner la concurrence, déterminer s'il existe un besoin nouveau et
proposer des solutions adéquates.
Pour fabriquer un nouveau produit, l'entreprise a recours
à ses techniciens. En principe, tout chef de service est un technicien
en puissance. La procédure pour que soit mis en place un nouveau produit
suit des étapes précises. Tout peut partir des plaintes
formulées par les clients, des besoins évoqués par les
prospects, l'attrait qu'exerce la concurrence sur les clients via un produit
qui lui permet de se faire une place confortable sur le marché. Ces
éléments expriment qu'un besoin existe et doit être
comblé. Cependant, il faudrait encore évaluer la
rentabilité du produit en fonction des attentes des clients. Rien ne
doit être fait de manière aléatoire. Pour cette raison, des
études de marché doivent être menées. A
côté de ces études, la Direction technique doit collaborer
avec la Direction Administrative et Financière afin de déterminer
la rentabilité ou non du nouveau produit.
Le nouveau produit peut être une conception semblable
à celle de la concurrence ou alors une innovation totale. Dans le
premier cas, il ne s'agit pas d'une copie conforme mais d'un produit
adapté en fonction des possibilités dont dispose l'entreprise et
des spécificités que présente sa clientèle. Le
benchmarking prescrivant une imitation des pratiques des meilleurs en adaptant
leurs outils à sa propre entreprise et en ne retenant que les
éléments sources de succès. Dans le deuxième cas,
l'entreprise aura mené une étude de marché auprès
de sa clientèle et de ses prospects et aura déterminé un
besoin dont la satisfaction n'est pas assurée.
II.2.3.
L'activité des commerciaux
Les commerciaux de la SAAR sont surtout chargés des
prospections et de faire connaître les produits de la compagnie au
public, tout en donnant de celle-ci une image de marque. Les objectifs qui leur
sont assignés doivent prendre en considération la nature des
marchés visés par l'entreprise et le positionnement
recherché sur chaque marché. La taille de l'équipe
commerciale, varie en fonction des agences. En ce qui concerne Hippodrome, l'on
a cinq commerciaux. Cette taille dépend des objectifs visés par
la compagnie et du budget mis à disposition pour les commerciaux.
L'organisation de la force de vente suit une structure par secteurs
géographiques : chaque représentant travaille sur un secteur
géographique défini à l'intérieur duquel il vend la
gamme complète des produits de l'entreprise.
Les commerciaux rencontrent de nombreuses difficultés
dans leurs activités :
- les prospects sont parfois réticents lorsqu'ils sont
abordés et il faut pouvoir déployer des génies de
persuasion pour se faire écouter. Cela fait, il faut ensuite les amener
à souscrire, ce qui n'est pas chose facile. Il faudrait également
que, une fois contactés, la compagnie les suive et les contacte quand
leur police d'assurance est sur le point d'arriver à
échéance ;
- le suivi de ces prospects n'est pas non plus évident
dans la mesure où, lorsque la base de données est trop
importante, le commercial a du mal à gérer ses rendez-vous et ses
prospections. Cela lui fait trop souvent perdre des affaires et lorsqu'un
commercial perd une affaire, c'est un client perdu pour la SAAR ;
- les commerciaux ont du mal à gérer leurs
primes. Parfois des confusions sont faites dans le versement des primes. Cela
parce qu'un même client a été contacté par un
commercial et un autre a plutôt conclu l'affaire injustement après
que le prospects se soit mis d'accord avec le premier commercial.
Les commerciaux mettent cependant sur pied des
stratégies leur permettant de résorber ces différents
problèmes. Ils gardent à l'esprit huit réflexions
clés dictées par leur chef durant les réunions
hebdomadaires:
- l'acte de vente est d'abord séduction ;
- l'acte de vente est basé sur le dialogue entre deux
individus ou deux entreprises ou deux organisations. De plus, tant que la
conversation dure, le négoce dure ;
- la vente est l'exercice d'une double
compétence : connaissance du produit et maîtrise de la
relation ;
- vendre c'est un art et posséder son art, c'est
maîtriser l'ensemble des techniques permettant l'accomplissement d'une
oeuvre. Vendre requiert des connaissances approfondies comme dans tout autre
métier ;
- vendre c'est un comportement. Empathie, enthousiasme,
optimisme (bonne résistance à l'échec), simplicité,
opiniâtreté sont des qualités comportementales de base
qu'il est bon d'avoir ;
- la vente est une question de compilation instinctive d'un
ensemble d'informations dans le but de persuader ;
- vendre, c'est d'abord savoir écouter (avant
d'argumenter, il est préférable de connaître les attentes
de l'interlocuteur) ;
- la vente est la satisfaction ultime du vendeur.
Il ne suffit tout de même pas d'avoir ces principes
à l'esprit pour être efficient. Les vendeurs doivent
également être motivés. C'est souvent la mobilisation de la
force de vente par une animation efficace, la définition d'objectifs et
de systèmes de contrôle judicieux qui permettent d'obtenir les
meilleures performances. Il importe de spécifier la façon dont
les vendeurs répartiront leur temps et leur spécifier des
objectifs réalistes, compréhensibles et motivants. Plus un
vendeur est motivé, plus il s'investit dans son travail et meilleures
sont ses performances. Il est alors mieux récompensé donc
satisfait et motivé à poursuivre ses efforts. C'est cela que
recherche à tout instant le chef des commerciaux du bureau direct
d'Hippodrome.
SECTION II. METHODOLOGIE
Pour répondre à notre question de recherche,
nous avons dû collecter des données en nous appuyant sur des
méthodes précises. Le choix de ces méthodes se justifie
par la nature même de nos données. Une fois ces données
collectées, il faudra encore aborder le déroulement de notre
enquête.
I. Nature des données et
méthodes de collecte des données
Les données que nous avons recueillies ont une nature
précise relevant de la qualité de l'information que nous
recherchions auprès des clients, prospects et divers responsables. Nous
avons pour ce faire adopté une méthodologie conforme à
notre souci d'objectivité.
I.1. Nature des
données
Les données ayant servi à notre étude
sont à la fois des données primaires et des données
secondaires. Les données primaires sont celles qui sont recueillies
directement sur le terrain par le chercheur tandis que les données
secondaires sont celles qui proviennent des résultats des recherches
d'autres chercheurs. Il peut également s'agir de données
formalisées et publiées.
Sur le terrain, nous avons tout d'abord collecté les
données secondaires en examinant divers documents informant sur la SAAR
et ses activités. Ces documents sont produits par le service commercial.
Il s'agit principalement de : « l'offre globale
d'assurance » et de « la stratégie de relance de
l'activité commerciale de la SAAR région Centre- Sud- Est en
2007 ». Les données secondaires ont été
complétées par les données primaires recueillies au
moyen :
- de l'observation durant notre stage ;
- de l'entretien auprès de la Directrice marketing et
commerciale de la région Centre- Sud- Est et du chef du bureau direct
d'Hippodrome
- de l'enquête par questionnaire auprès des
clients.
Les données collectées sont essentiellement des
données qualitatives. Une donnée qualitative se présente
sous forme de mots plutôt que de chiffres. Il s'agit des
données issues de nos investigations sur le terrain. Elles ont
été recueillies, pour la plupart, au moyen de méthodes de
collecte de données que nous avons précédemment
évoquées et qu'il convient à présent de
détailler.
I.2. Les
méthodes de collecte des données
Une méthode de collecte de données est un outil
permettant de recueillir les données sur le terrain. Nous avons
utilisé trois outils pour collecter les données de notre
étude. Il s'agit de : l'observation participante, de l'entretien et
de l'enquête par questionnaire.
I.2.1.
L'observation participante
« L'observation est un mode de collecte de
données par lequel le chercheur observe de lui-même, de visu, des
processus ou des comportements se déroulant dans une organisation
pendant une période de temps délimitée. »
(THIETART et al., 2003, p.205). Il existe deux types d'observations :
l'observation non participante qui permet au chercheur de conserver un point de
vue externe et l'observation participante qui permet de conserver une approche
interne. En tant que stagiaire au sein de la SAAR, nous avons opté pour
cette dernière approche. Celle-ci comporte trois degrés : le
participant complet, le participant-observateur, l'observateur-participant.
Nous avons adopté cette dernière approche qui a
consisté pour nous, en tant que stagiaire, à observer le mode de
fonctionnement de chaque service tout en participant à
l'exécution des tâches inhérentes à ces services. A
ce titre, nous avons effectué un stage d'une durée de trois mois
à la SAAR. Durant cette période, nous avons parcouru les
différents services, tout en observant le fonctionnement de chacun
d'eux. En outre, nous avons souvent participé aux prestations. Ainsi, au
service production, notamment à la production automobile, nous avons
appris la tarification selon le type de véhicule et le nombre de
garantie souscrite. Nous avons également assisté les
rédacteurs de ces services en remplissant le registre main courante, en
enregistrant les lettres de relance des clients et en remplissant les
reçus lors des nouvelles souscriptions ou des renouvellements. Toujours
dans ce service mais à la production risques divers, nous avons appris
à souscrire des contrats « SAAR ASSISTANCE » qui
permettent de couvrir les risques subis par les assurés se rendant en
territoire étranger. Au service sinistres, nous n'avons pu
réellement résoudre d'affaires dans la mesure où la
procédure à suivre pour les règlements des sinistres est
assez longue dans bien des cas. Néanmoins, nous avons pu assister
à des délivrances de bons de prise en charge pour l'assurance
maladie et à la clôture de certains dossiers dans lesquels les
clients se faisaient rembourser. Nous nous sommes également
chargés de la réception de certains sinistrés venant
suivre leurs dossiers. A l'échelle de l'agence, nous avons
élaboré en collaboration avec d'autres stagiaires une
proposition de business-plan lors de la participation de la SAAR à la
deuxième édition du FIROD) qui a eu lieu au mois de juillet 2007.
Cependant, nous devons noter que, par ce canal, nous ne
pouvions pas avoir toutes les informations. Bien que nous les ayions
complétées par la recherche documentaire via les articles
produits au sein de l'entreprise, il a fallu utiliser l'entretien pour en
recueillir davantage.
I.2.2.
L'entretien
« L'entretien est une technique destinée
à collecter, dans la perspective de leur analyse, des données
logiques reflétant notamment l'univers mental conscient ou inconscient
des individus. Il s'agit d'amener les sujets à vaincre ou à
oublier les mécanismes de défense qu'ils mettent en place
vis-à-vis du regard extérieur sur leur comportement ou leur
pensée. » (THIETART et al, 2003, p.251). On distingue deux
types d'entretien : l'entretien individuel et l'entretien de groupe. En ce
qui concerne l'entretien individuel que nous avons utilisé, il est
réalisé face à face entre un chercheur et un sujet. Cet
entretien peut reposer sur le principe de non-directivité qui implique
que le chercheur laisse le sujet s'exprimer librement afin de recueillir un
maximum d'informations et même des détails auxquels il n'aurait
pas pensé. Des réponses de l'enquêté peuvent
ressortir un grand nombre d'informations. On distingue en
outre l'entretien non-directif et l'entretien semi-directif qui applique
les mêmes principes que l'entretien non- directif à la
différence que le chercheur utilise un guide structuré pour
aborder une série de thèmes qu'il a préalablement
définis.
Ce dernier type d'entretien est celui que nous avons
utilisé pour avoir des informations que nous ne pouvions pas avoir par
une simple observation ou par recherche documentaire. Nous avons conduit un
entretien semi- directif avec le chef de l'agence SAAR Hippodrome et avec le
chef des commerciaux. L'entretien mené avec le chef des commerciaux
avait pour objectif de déterminer de quelle manière était
conduite la stratégie commerciale au sein de l'agence. Il était
axé autour de thèmes suivants :
- l'identification de la fonction commerciale;
- la politique de communication de la SAAR ;
- la force de vente : rôle joué par la
force de vente, qualités requises pour un bon vendeur selon l'esprit
SAAR, formation et animation de la force de vente.
En ce qui concerne l'entretien avec le chef d'agence, il
était question de déterminer de manière plus pointue
comment se déployaient les commerciaux sur le terrain avec à la
clé des objectifs à atteindre. Dans l'entretien, nous avons
abordé les domaines suivants :
- l'organisation générale des
commerciaux ;
- les difficultés rencontrés par les commerciaux
dans le déroulement de leurs activités.
N'ayant pu utiliser cet outil de collecte de données
pour mener notre enquête auprès des prospects et des clients,
compte tenu de la lourdeur induite par le procédé au regard du
nombre d'enquêtés, nous avons eu recours au questionnaire.
I.2.3.
L'enquête par questionnaire
L'objectif de notre enquête par questionnaire
était de connaître la perception des clients vis-à-vis de
l'assurance en général et de la SAAR en particulier. En outre,
nous avons souhaité déterminer les attentes des clients,
population cible de notre enquête. Ceux que nous avons interrogés
sont au nombre de 84. Les données que nous
avons tirées de cette enquête seront traitées via la
statistique descriptive. Ce choix se justifie par le fait que notre
échantillon n'est pas très important et les réponses
apportées aux questions nous éclairent suffisamment sans que nous
ayions besoin de compliquer davantage leur traitement.
II. Les phases de
l'enquête
Pour mener à bien notre enquête, nous avons
mené un certain nombre d'actions qui ont constitué notre phase
exploratoire et ensuite nous avons administré notre questionnaire aux
principaux enquêtés
II.1. La phase
exploratoire
Les différentes méthodes empiriques
(observation, entretien, enquête) sont le plus souvent utilisées
dans les recherches en management pour explorer que pour tester. L'on
distingue trois types d'exploration :
- l'exploration théorique qui consiste à tisser
un lien entre deux champs théoriques qui n'ont pas encore
été liés, dans des travaux antérieurs ou entre deux
disciplines ;
- l'exploration empirique qui consiste à explorer un
phénomène en faisant abstraction des connaissances
antérieures sur le sujet ;
- l'exploration hybride qui consiste pour le chercheur
à observer la réalité sur le terrain en même temps
qu'il utilise des connaissances théoriques tout au long de la recherche.
Nous avons utilisé l'exploration hybride qui a
consisté, d'abord à effectuer une recherche documentaire dans
des ouvrages et articles en relation avec le sujet que nous traitons, puis
à confronter le résultat à la réalité du
terrain. Nous avons ainsi pu mettre en relation la théorie et la
pratique. Ainsi nous possédons des connaissances relatives au domaine
sur lequel porte notre étude et nous avons l'information que nous
recherchons sur le terrain.
II.2. L'enquête
proprement dite
Après l'élaboration de notre questionnaire, nous
l'avons soumis au chef d'agence du bureau direct d'Hippodrome pour approbation
afin que des informations confidentielles ne soient pas exposées au
public. L'enquête a ainsi été menée face à
face en 2 temps :
- du lundi 05 novembre au vendredi 09 novembre 2007 ;
- du lundi 17 novembre au vendredi 23 novembre 2007.
Nous avons procédé de la sorte afin de
déterminer si les résultats obtenus à partir d'un
échantillon seraient les mêmes si la taille dudit
échantillon augmentait. Nous avons abordé directement les clients
au sein de l'entreprise.
Cependant, l'enquête a été
menée durant une période morte, ce qui fait que très peu
de clients souscrivaient et par conséquent, très peu se rendaient
à la SAAR. Néanmoins, nous avons pu aborder 38 individus durant
la première phase de l'enquête et 46 durant la seconde phase. Ce
qui fait un total de 84 enquêtés. Ceux-ci se sont montrés
pour la plupart très courtois car tous ont estimé être
suffisamment bien reçus à la SAAR pour nous retourner la
politesse. Pour chaque client interrogé, nous avons veillé
à ce que le client rentre dans notre logique et comprenne bien le sens
des questions. Pour ce faire, nous l'avons assisté et répondu
à toutes ses préoccupations.
CONCLUSION AU CHAPITRE III
Dans ce chapitre, nous avons globalement
présenté la SAAR, depuis ses objectifs, en passant par ses
segments jusqu'à l'organisation générale du bureau direct
de l'agence d'Hippodrome où s'est déroulé notre stage. De
façon plus précise, nous avons focalisé notre attention
sur la fonction commerciale ; Cela nous a permis de voir la manière
dont la force de vente est animée, celle dont sont conçus les
produits et le déroulement de l'activité des commerciaux. Ces
différentes tâches effectuées, nous avons pu évoluer
sereinement dans notre recherche. Pour ce faire, nous avons eu recours à
une méthodologie précise. Les données que nous avons
recueillies sont qualitatives. Nous avons ainsi pu, via des questionnaires
adressés à la clientèle, déterminer quel regard ils
portaient sur l'activité de la SAAR. Des entretiens semi- directifs
adressés au chef d'agence et au chef des commerciaux ont
facilité la détermination des stratégies
développées par la SAAR pour s'octroyer une clientèle
nouvelle et garder celle déjà acquise.
La SAAR a donc déjà élaboré des
stratégies pour améliorer sa situation. Néanmoins, ces
stratégies ne sont pas aussi porteuses qu'elles le devraient dans la
mesure où, bien que la SAAR ne fasse pas partie des dernières sur
le marché, elle n'est pas non plus leader (voir annexe n° 2). De
plus, son taux de croissance est en baisse (voir annexe n° 2). Il faudrait
donc entreprendre des mesures plus concrètes et plus drastiques.
Chapitre IV
DIAGNOSTIC DE LA FONCTION
MARKETING ET COMMERCIALE DE LA SAAR S.A.
Le chiffre d'affaires de la SAAR décroît
fortement (voir annexe n° 2). La compagnie développe certes des
stratégies en vue d'améliorer sa situation mais cela ne suffit
pas car à défaut d'être leader, elle n'arrive même
pas à stabiliser son chiffre d'affaires. Actuellement, son taux de
croissance est de -20,37% (voir annexe n° 2). Il faudrait donc qu'elle
puisse déterminer les sources de faiblesses et qu'elle les colmate, tout
en développant ses points forts.
Ce travail est donc effectué dans un contexte de crise.
Sachant que dans le cadre d'une compagnie d'assurances le pouvoir du client est
énorme, nous proposons ici de mettre en oeuvre des stratégies
orientées clients. Nous aurons recours au marketing stratégique.
Les étapes à suivre sont les suivantes : à l'issue du
diagnostic stratégique, l'on définit des axes stratégiques
qui conduisent finalement à un plan marketing (LECRIVAIN G., 2007).
Ainsi, dans ce chapitre, il est question d'effectuer véritablement le
diagnostic de la fonction marketing et commerciale de la SAAR, ce qui nous
conduira à lui proposer des solutions afin qu'elle puisse
remédier à la situation de crise qu'elle connaît
actuellement. Cela nous permettra de tester les hypothèses
répondant à notre question, à savoir, dans quelle mesure
une compagnie d'assurances relativement bien dotée en terme de chiffre
d'affaires pourrait améliorer sa position concurrentielle sur le
marché. C'est ainsi que nous effectuerons ici le diagnostic de la
fonction marketing et commerciale de la SAAR (section I) puis nous ferons des
propositions concrètes en vue de la relance de son
activité ; il s'agira là d'axes stratégiques que
pourrait adopter la SAAR (section II).
SECTION I. DIAGNOSTIC DE LA
FONCTION COMMERCIALE
La fonction commerciale est primordiale dans une compagnie
d'assurances. En général l'aspect marketing y est allié
car il faut déployer divers moyens tels que la publicité pour
éveiller et attirer l'attention de la clientèle. En ce qui nous
concerne, notre analyse porte sur cette fonction car la SAAR connaît des
problèmes de croissance et de positionnement concurrentiel. Pour cette
raison, nous avons mené une enquête auprès de ses clients
afin de déterminer la perception qu'ils ont de l'assurance en
général et de la SAAR en particulier. Cela permettra de
déterminer quelles sont leurs attentes, ce qui est extrêmement
important quand on sait que ce sont les clients qui font des compagnies
d'assurances ce qu'elles sont.
I. Présentation des
résultats de l'enquête
Les clients constituent l'élément moteur pour
une compagnie d'assurances. Il est donc important de savoir les garder une fois
qu'ils ont souscrit et les amener à payer des primes toujours plus
importantes. Pour cela, la compagnie doit savoir les séduire. Pour ce
faire, il faudrait connaître leurs attentes. En ce qui nous concerne,
nous avons mené une enquête auprès d'eux. Il convient ici
de présenter les résultats que nous avons obtenus.
I.1.
Dépouillement des questionnaires
Notre enquête a été menée
auprès de 84 clients. Le questionnaire (voir annexe n° 5) auquel
ils ont été soumis comportait 3 rubriques : identification
de l'enquêté, avis sur les produits et services de la SAAR et
clients victimes de sinistres A l'issue de cette enquête, nous avons
obtenu des données qualitatives. Nous les avons traitées par la
statistique descriptive. Pour ce faire, il est nécessaire avant tout de
présenter les données que nous avons obtenues sous forme brute
(voir annexe n° 6).
I.2. Analyse des
résultats
De l'enquête menée, il ressort que 25 % des
répondants ont commencé leur adhésion à la SAAR il
y a 2 à 4 ans, ce qui correspond à une période où
les activités de la SAAR croissaient. L'on pourrait donc penser que la
stratégie adoptée par la compagnie sur cette période
là était relativement porteuse.
Plus de la moitié (53,57 %) des répondants a
adhéré à une compagnie autre que la SAAR. Parmi eux, il y
en a qui jusqu'à présent adhèrent à d'autres
compagnies. Cela constitue une perte de chiffre d'affaires qui montre bien que
la SAAR n'arrive pas à satisfaire pleinement ses clients.
Diverses raisons motivent l'adhésion des clients
à la SAAR. Celles qui sont souvent mentionnées sont la
recommandation et la qualité du service. Ainsi, 25 % des clients
évoquent la recommandation et 23,81% la qualité du service. Sont
également évoqués entre autres les avantages
accordés (à 9,52%), les raisons affectives (à 16,67%).
Cela signifie donc que la SAAR met un accent particulier à entretenir
des relations privilégiées avec ses clients. Ceux-ci, satisfaits,
lui font de la publicité auprès de leur entourage. L `on a par
ailleurs pu se rendre compte que seuls 2 enquêtés adhèrent
à la SAAR du fait d'un hasard. L'on peut donc penser que la
décision d'assurance est mûrement réfléchie avant
que le choix de l'assuré ne porte sur une compagnie. A chacune de
développer des stratégies pour être l'élue.
Les répondants sont à la fois des particuliers
ou des représentants d'entreprises. En ce qui concerne les particuliers,
l'on a pu ainsi se rendre compte que les assurés pouvaient aussi bien
être des enseignants que des commerçants ou des missionnaires. Les
domaines d'activités des entreprises sont également très
variés. La SAAR doit donc pour chacun trouver les
spécificités relatives au métier de chaque assuré
et lui faire des propositions en adéquation avec ses besoins.
De toutes les branches, celle des transports est
assurément celle dont la majorité des clients ignore l'existence.
Ainsi, seuls 3,57% des enquêtés savent qu'elle existe et y
souscrivent. Par contre, 83,33% des enquêtés ont connaissance de
l'automobile, 58,33% de la maladie et 11,90% des dommages. En automobile,
l'information arrive au niveau des clients. Ainsi, même ceux qui ne
souscrivent pas en ont connaissance. Notre enquête montre en effet que
parmi les 70 individus qui connaissent la branche automobile, seuls 52
souscrivent. Des efforts sont à faire au niveau de l'information en
matière de souscriptions dans les transports car c'est de ce type
d'assurance que le leader CHANAS a sa place sur le marché (voir annexe
n° 2) or les clients de la SAAR ne connaissent pas vraiment cette
branche.
Il existe une demande potentielle qu'il faudrait exploiter. En
effet, 53,57% des enquêtés sont prêts à s'assurer
contre d'autres risques. Pour ce qui est de leur cas, parmi les raisons
évoquées, le manque d'informations est le plus cité (40
%). Cela pose une fois de plus le problème de la politique de
communication défaillante de la SAAR. La SAAR gagnerait pourtant de
nouvelles souscriptions si elle mettait à la disposition de ses clients
toutes les informations susceptibles de les amener à souscrire davantage
en fonction de leurs besoins. 69,23% des enquêtés qui ne
souhaitent pas s'assurer contre d'autres risques pour l'instant pourraient le
faire à l'avenir si des améliorations étaient
apportées, en l'occurrence en terme de règlement sinistres,
45,45% de ces enquêtés pourraient souscrire encore plus si la SAAR
améliorait ce pan.
De manière globale, les clients ont une perception
positive du personnel. Ils le trouvent surtout accueillant (à 60,71%).
Il est aussi perçu comme étant correct (13,10%), serviable
(14,29%), honnête (2,38%), rapide (5,95%), professionnel (11,90%) et
même tatillon (4,76%). Cette dernière perception est
évoquée par certains répondants qui ont été
victimes de sinistres et dont la procédure de dédommagement a
été longue. Il faudrait que la SAAR trouve des stratégies
qui lui permettraient de contenter ses clients. Les chiffres attestent qu'ils
sont mécontents face aux conditions de dédommagement. Ceci
constitue une cause de départ des clients de la compagnie.
25% des enquêtés ont été victimes
de sinistres. Pour, 70,83% d'entre eux, l'opinion qu'ils se faisaient de la
SAAR s'est détériorée parce que selon eux, cette compagnie
prend trop de temps pour dédommager et de nombreuses procédures
sont exigées. A 41,18% ils justifient leur fidélité
à la SAAR par l'habitude, à 35,29% par les prix qui leur sont
faits. Ils mentionnent aussi comme raison la crédibilité de la
SAAR, les faveurs qui leur sont accordées au sein de la compagnie, les
prix et l'espoir de changement. Il revient donc à la SAAR de
résoudre les problèmes de ses clients sinistrés car ce
n'est que lorsque survient la réalisation du risque prévu au
contrat qu'elle est véritablement jaugée par son client qu'elle
peut alors facilement perdre. Le service sinistres, service après-vente
ne doit pas générer des insatisfactions. De plus, lorsqu'il
fonctionne bien, les clients font de la publicité gratuite dans leur
entourage, ce qui constitue un aspect à prendre en compte.
II.
L' « état de santé » de la SAAR
Nous savons que la SAAR connaît une baisse
d'activités. Plusieurs raisons sont évoquées dans le
document « Stratégies de relance de l'activité
commerciale de la SAAR dans la région Centre-Sud-Est en
2007». Il s'agit notamment de la concurrence devenue plus rude, de la
pression fiscale, du taux de croissance de l'économie nationale en
baisse depuis 2002 (PAGUY M. A., 2007).
II.1. Sur le plan
externe
La SAAR évolue dans un contexte concurrentiel qui fait
que les clients ont le choix entre des offreurs très nombreux. De plus,
des éléments d'ordre notamment politique et culturel, influent
sur son activité sans qu'elle puisse véritablement les contrer.
Il importe donc qu'elle connaisse ces éléments afin d'y faire
face.
II.1.1. Analyse
PEST du secteur de l'assurance
Cette analyse permet de voir globalement quelle influence a
l'environnement externe de l'entreprise sur cette dernière. Cela sur
différents plans que sont le politique, l'économique, le socio-
culturel et le technologique. Nous choisissons pour notre part d'en faire une
présentation succincte dans le tableau ci- après :
Tableau 4.1. Analyse du
secteur de l'assurance à l'aide de l'outil PEST
Politico- légal
|
L'environnement politico- légal de l'assurance a
beaucoup évolué ces dernières années. Cela surtout
en raison de l'adoption du Code CIMA qui impose notamment une tarification
précise. Malgré cette codification, l'on se rend compte que sur
le marché, certaines compagnies optent pour la sous tarification comme
stratégie pour s'accaparer des clients. Des inspecteurs sont
chargés de veiller à ce que tout se passe dans les normes mais
cela ne résorbe pas le problème.
|
Economique
|
Tableau 4.2.
Quelques indicateurs économiques du Cameroun
Années2003200420052006PIB (en milliards de
USD)13,7 15,81718,5Taux de
croissance43,7 2,6 4,2Inflation0,6 0,3 2 2,9Source :
INTEREX, 2007
Ces chiffres
montrent que, malgré que les activités à
l'intérieur du pays soient croissantes, elles ne le sont pas à un
rythme satisfaisant. De plus, le taux d'inflation croissant réduit le
pouvoir d'achat des consommateurs. L'impact se fait ressentir au niveau de
l'assurance dans la mesure où les camerounais ne souscrivent trop
souvent que lorsqu'ils sont dans l'obligation de le faire. Le problème
étant qu'ils ne peuvent se permettre de s'assurer de leur propre chef
car pour eux cela constitue véritablement un luxe qui n'est pas à
la portée de leurs bourses.
|
Socio- culturel
|
Sur le plan socio- culturel, l'assurance ne fait pas vraiment
partie des habitudes des Africains en général et des Camerounais
en particulier. En effet des discussions engagées avec les clients
durant notre stage nous a montré qu'elle est perçue avec
méfiance. De plus, les individus ne souscrivent en général
que lorsque cela est une obligation dictée par la loi. Quand bien
même les éventuels clients seraient prêts à souscrire
sans contrainte, ils évoquent un manque de moyens financiers.
|
Technologique
|
Chaque compagnie d'assurances essaie autant que possible
d'avoir la maîtrise d'un logiciel de gestion de la clientèle.
Cependant, le matériel informatique en lui-même n'est pas toujours
de pointe, bien que certaines compagnies fassent des efforts pour
améliorer sa qualité. Un informaticien est en
général chargé d'assurer la maintenance de ce
matériel. Le problème c'est que le personnel, dans bien des cas
trop dépendant de lui et n'a pas une grande connaissance de l'outil
informatique. Ce qui fait qu'il a, de façon exagérée
recours à lui pour la résolution de problèmes auxquels il
pourrait lui-même trouver la solution s'il avait la maîtrise de
l'outil informatique. Cela occasionnerait un gain de temps qui par ricochet
serait aussi un gain d'argent.
|
Source : auteur
II.1.2. La
demande
La demande peut être appréhendée sous
divers angles dont nous ferons ensuite la synthèse. En ce qui concerne
la demande actuelle, l'on constate que les acheteurs sont à la fois des
particuliers et des entreprises. Ces dernières sont dans la plupart des
cas génératrices d'un chiffre d'affaires si conséquent que
lorsqu'une compagnie d'assurances les perd, elle peut s'attendre à un
impact fort négatif sur sa position concurrentielle. Il faudrait
également connaître les facteurs influençant la demande et
voir dans quelle mesure elle pourrait évoluer.
II.1.1.1. La demande actuelle
A la SAAR, les clients sont à la fois des particuliers
et des entreprises. En ce qui concerne les particuliers, ils ont des
professions très variées. Il peut s'agir entre autres de
chauffeurs de taxi, de médecins, de fonctionnaires. Pour ce qui est des
entreprises, elles exercent dans divers domaines : métallurgie,
gardiennage, papeterie, aviation civile, etc. Les assurés sont de tout
âge. Il peut ainsi s'agir d'enfants assurés du fait qu'un de leurs
parents au moins soit assuré par l'entreprise dans laquelle il
travaille. L'assuré peut également être un individu qui
assure sa propre personne contre des accidents, son véhicule, sa maison
ou tout autre bien. Dans ce cas il s'agit de personnes en plein dans la vie
active. Des personnes âgées s'assurent également.
Cependant, en maladie par exemple, plus l'assuré est âgé,
plus sa prime d'assurance est élevée. En outre, ici il existe une
limite d'âge au-delà de laquelle l'individu ne peut plus
être assuré : elle est de 85 ans.
Notre enquête nous a révélé qu'il
existe un réel potentiel de demande non exploité. La SAAR qui
connaît une baisse de son chiffre d'affaires, devrait l'exploiter. En
effet, 69,23%des clients non intéressés par d'autres garanties
seraient prêts à s'assurer contre d'autres risques si des
améliorations étaient apportées. Ces améliorations
concerneraient notamment le règlement des sinistres, l'information sur
les garanties proposées, les avantages accordés aux clients
habituels. L'on voit donc que la demande est très éparse, les
clients ayant des activités variées et étant de tous les
âges mais étant entendu que l'automobile occupe une part
extrêmement importante dans les souscriptions, la plupart des compagnies
préfèrent mettre l'accent sur cette branche. En effet, à
elle seule, la branche automobile avait en 2005 une part de 26,7 % sur le
marché total de l'assurance. Cela peut s'expliquer en évoquant le
caractère obligatoire de l'assurance automobile.
Les Africains n'ont pas encore une culture forte de
l'assurance. Pour cette raison, les souscriptions en Afrique comparées
au reste du monde montrent que la demande y est faible. Ainsi, la cotisation
d'assurance moyenne par Africain est inférieure à 35 euros par an
(moins de 5 euros dans bon nombre de pays) tandis qu'elle est supérieure
à 1 000 euros en Europe, et à 400 euros dans le monde. Cela donne
un total de 1 % du marché mondial de l'assurance (SANDOULY P., 2006). La
demande au Cameroun comme presque partout en Afrique reste très faible.
A la SAAR en particulier, nous avons pu observer que les plus grandes demandes
se retrouvent dans les branches automobile et maladie. En automobile pour les
raisons que nous avons évoquées plus haut. En maladie aussi le
caractère obligatoire fait que les souscriptions sont grandes. Si l'on
prend le cas de l'assurance voyage dénommée ici SAAR Assistance,
l'on se rend compte que la souscription à cette assurance fait partie
des éléments nécessaires à l'obtention d'un visa.
Il faudrait que les assureurs camerounais trouvent des stratégies qui
leur permettront de stimuler la demande et donc les souscriptions.
II.1.1.2. Les facteurs influençant la
demande et son évolution
L'analyse PEST que nous avons faite précédemment
du secteur de l'assurance au Cameroun nous a révélé quels
éléments sont susceptibles d'influencer le secteur de
l'assurance. Ces mêmes éléments sont ceux qui influencent
la demande. Il est cependant nécessaire de préciser que sur le
plan légal, les nouvelles normes du Code CIMA sont dans une certaine
mesure préjudiciables à la SAAR car quelques une de ses
concurrentes pratiquent la sous- tarification clandestinement (certains clients
nous ont confié au cours de l'enquête que nous avons menée
qu'ils pourraient souscrire ailleurs, aux mêmes garanties, beaucoup moins
cher qu'à la SAAR) et arrivent ainsi à ravir des parts de
marché à la SAAR.
II.1.3.
L'offre
La SAAR se concentre sur l'automobile qui semble être
la catégorie dans laquelle elle a le plus de succès (voir annexe
n° 7). Le problème est que les leaders se concentrent sur d'autres
catégories. En 2006 par exemple, CHANAS leader sur le marché, a
réalisé un chiffre d'affaires de 5 459 955 283 FCFA sur les
transports aériens et de 6 190 050 672 FCFA sur les transports
maritimes (battant ainsi de loin toutes les autres compagnies dans ce domaine,
avec des parts de marché respectives de 87, 17 % et 56,74 %), un total
de 11 803 422 461 FCFA pour la catégorie transport et un
total de 19 247 414 156 FCFA de chiffre d'affaires. Sur les cinq
dernières années, elle a d'ailleurs toujours été
leader dans la catégorie transports. Ces données montrent que
CHANAS a véritablement eu du succès dans une branche
spécifique. Suite à des discussions avec des techniciens de
l'assurance, l'hypothèse que nous avons émise pour expliquer ce
succès serait que cette compagnie appartient à des
étrangers qui négocient les contrats d'assurances de transports
depuis leur continent d'origine avant que n'arrivent les marchandises sur le
territoire camerounais ou avant que les marchandises n'arrivent sur leur
continent d'origine. Cette même année, AXA deuxième figure
de proue sur le marché a un chiffre d'affaires de 3 747 923 452
FCFA dans la branche maladies, ce qui représente une part de 20,92 % du
chiffre d'affaires total dans la branche. AXA n'est donc leader
incontesté. En effet, elle est suivie de près par d'autres
compagnies au rang desquelles l'on retrouve la SAAR avec un chiffre d'affaires
de 2 927 499 720 FCFA. La force de AXA résiderait donc dans le fait
que son chiffre d'affaires provient de ses résultats plus ou moins
satisfaisants dans toutes les branches. La SAAR pourrait donc améliorer
sa politique produit en se basant sur les pratiques de ces deux leaders. Depuis
5 ans elle est certes leader dans la responsabilité civile automobile
mais cela n'est pas suffisant au regard de la perte de vitesse qu'elle
connaît actuellement.
II.1.4. La
concurrence
La position de la SAAR au cours des 5 dernières
années a toujours oscillé entre le troisième et le
quatrième rang. Son taux de croissance aujourd'hui négatif, son
chiffre d'affaires en baisse laissent à penser que sa situation risque
fort de se détériorer encore plus à l'avenir si des
mesures ne sont pas prises. En effet, des concurrents qui la suivaient ont
aujourd'hui la possibilité de la distancer dans la mesure où elle
connaît une situation de crise qui l'empêche d'atteindre un chiffre
d'affaires de 11 milliards de FCFA. En revanche, ce chiffre d'affaires a
grandement chuté en 2006 tandis que certains concurrents jouissent d'une
position extrêmement confortable depuis plus de cinq ans. Il s'agit des
compagnies CHANAS et AXA que rien ne semble pouvoir détrôner des
première et deuxième place (voir annexe n°2).
II.2. Sur le plan
interne
En interne, il faudrait étudier les
métier, les DAS, les forces et les faiblesses de la fonction marketing
et commerciale de la SAAR.
II.2.1. Le
métier et les DAS de la SAAR
La SAAR a pour métier l'assurance. Ainsi, pour chaque
contrat signé suite au versement d'une prime par le client, elle lui
fait la promesse de le prendre en charge si le risque contre lequel celui-ci
s'est prémuni venait à se réaliser. En ce qui concerne les
DAS, nous les appréhenderons par l'hexagone-diagnostic. Les axes seront
gradués selon une échelle linéaire. Les notes,
attribuées de 0 à 5. L'on a des critères si la situation
est positive, cela est l'équivalent de l'unité choisie si elle
est négative, cela correspond à la note 0. Le barème sera
le suivant :
Tableau 4.3. Barème de notation de
l'hexagone-diagnostic
Familles
|
Note par critère
|
Note finale
|
Technologie : unité 1,25
|
- qualité du matériel : 1,25;
capacité de la firme à exploiter :
- la technologie sur les produits : 0;
- la technologie sur les services : 0;
- Quantité de matériel : 1,25.
|
2,5
|
Marché : unité 2,5
|
-expérience : 2,5
- connaissance du marché : 2,5
|
5
|
Maîtrise des incertitudes : unité 2,5
|
- capacité à évaluer les menaces :
2,5
- capacités à prévenir les menaces :
0
|
2,5
|
Verrouillage : unité 2,5
|
capacité :
-à améliorer sa position
concurrentielle : 0
- à faire partie des leaders sur le
marché : 2.5
|
2,5
|
Attrait du secteur : unité 2,5
|
- potentiel du domaine d'activités : 2,5;
- capacité de l'entreprise à en
bénéficier : 2,5
|
5
|
Position concurrentielle : unité 1,25
|
- position sur le marché : 0
- taux de croissance : 0
- avantages compétitifs : 1, 25
- résultats : 1,25
|
2,5
|
Source : auteur
Il ressort de ce tableau que : - la
technologie existe à la SAAR mais elle n'est pas exploitée
de manière judicieuse ;
- le marché est bien cerné par la SAAR ;
- la maîtrise des incertitudes est moyenne parce
que la compagnie surveille les facteurs susceptibles d'influencer son
activité mais elle a du mal à les intégrer ;
- le verrouillage est grand dans la mesure où
la SAAR connaît des problèmes de croissance et de positionnement
concurrentiel ;
- l'attrait du secteur de l'assurance est grand. Les
entrants sont de plus en plus nombreux (c'est le cas de AREA) bien que quelques
compagnies mettent la clé sous le paillasson (c'est le cas de
SATTELITE);
- la position concurrentielle de la SAAR n'est pas
mauvaise dans l'absolu bien qu'elle soit en baisse. Les chiffres
l'attestent : 4e sur le marché de l'assurance et taux de
croissance négatif (voir annexe n°2).
Ces différentes notes nous permettent de construire
l'hexagone-diagnostic suivant :
II.2.2. Forces et
faiblesses de la fonction commerciale
Années
|
Volume des ventes
|
Taux de croissance des ventes
|
Parts de marché
|
2002
|
8 658 700 562
|
14,43%
|
13, 2 %
|
2003
|
10 096 125 546
|
14,24%
|
14,13%
|
2004
|
10 449 912 839
|
3,38%
|
13,95%
|
2005
|
10 961 001 467
|
4,66%
|
14,17%
|
2006
|
9 105 802 843
|
-20,37%
|
11,93
|
Critères
|
Forces
|
Faiblesses
|
Volume des
ventes
|
|
|
Taux de croissance des ventes
|
|
|
Parts de marché
|
|
|
|
|
|
Image de marque
|
|
|
|
|
|
Diversité des
produits
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : auteur
SECTION II. LES AXES
STRATEGIQUES
Ce travail a pour finalité de proposer à la SAAR
des voies qui lui permettraient de sortir de l'ornière. Nous avons
à ce titre déterminé deux axes stratégiques :
l'amélioration de la gestion de la clientèle de la compagnie et
une meilleure gestion des activités des commerciaux par
l'implémentation d'un système de gestion automatisé.
I. Amélioration de la
gestion de la clientèle de la compagnie
L'un des problèmes majeurs de la SAAR est que ses
produits et garanties ne sont pas véritablement connus du public. Or si
l'on considère que de nouvelles compagnies arrivent sur le marché
et que la SAAR perd certains clients (surtout mécontents de la lourdeur
des opérations visant à les dédommager suite à un
sinistre), l'on comprend pourquoi son chiffre d'affaires est
décroissant. Il faudrait donc mettre en oeuvre des stratégies
permettant d'une part, de garder la clientèle acquise en la poussant
à souscrire plus, d'autre part, de se faire de nouveaux clients
I.1. Solutions
proposées
La faiblesse du taux de croissance de la SAAR est due en
grande partie au manque d'informations concernant les différents
produits et garanties. L'on en déduit que la SAAR se préoccupe
énormément de la clientèle acquise et ne met pas
suffisamment l'accent sur sa politique de communication. En effet, les clients
acquis n'ont pas grande connaissance des garanties proposées ainsi que
nous l'avons constaté durant notre enquête. De plus, les prospects
sont réticents face à l'assurance. Il arrive qu'ils n'aient
jamais été assurés ou même qu'ils ne connaissent pas
du tout la SAAR. Il faudrait donc entreprendre une campagne d'information sur
l'assurance et sur la SAAR. L'on peut envisager différentes
solutions : des journées portes ouvertes, une offre de bienvenue
pour les nouveaux clients particuliers et professionnels, la mise en place
d'une formation des commerciaux à la conclusion de la vente et une
relance téléphonique suivie.
I.1.1. Les
journées portes ouvertes
Pour faire découvrir la compagnie aux prospects,
l'organisation d'une journée portes ouvertes semble appropriée.
Ceci dans le but d'augmenter le taux de réalisation prospects. En effet,
les clients potentiels peuvent y découvrir les contrats et surtout les
garanties complètes que peut leur offrir la SAAR. Lors de ces
journées, le directeur d'agence ferait un point sur chaque contrat
à l'aide d'un diaporama en insistant sur les contrats en automobile et
en maladie qui sont les branches dans lesquelles la SAAR connaît le plus
de succès au regard des chiffres dont nous disposons (voir annexe
n° 7). Ensuite, chaque employé pourrait répondre aux
questions des prospects et même mettre en place un planning de
rendez-vous avec ceux-ci. Il faudrait veiller à ce que ces
journées attirent suffisamment de monde. Pour y arriver, il faudrait
à chaque fois sensibiliser les clients et prospects sur leur
organisation et faire de la publicité dans les radios et
télévisions.
Cette journée aurait lieu au sein de chaque bureau
direct de la compagnie. Afin de ne pas gêner l'organisation du travail et
tenir compte de la disponibilité des clients et prospects, les
journées portes ouvertes pourraient avoir lieu le samedi.
I.1.2. Offre de
bienvenue
Tout nouveau client aura droit à une réduction
sur contrat. De plus, afin que les prospects soient encore plus motivés
à souscrire, un jeu peut être organisé. Il s'agira
à la fin de la campagne de primer par tirage au sort l'un des prospects.
La participation au jeu sera conditionnée par la souscription à
un contrat d'un an ou par le paiement d'une certaine somme d'argent au cas
où le client souscrirait à un contrat dont la durée serait
inférieure à un an. A l'issue du tirage au sort, le gagnant
bénéficiera d'un nouveau contrat identique en durée et en
garanties à celui qui lui aura permis de gagner.
I.1.3. Formation
des commerciaux à la conclusion de la vente
Sa mise en place permettrait d'améliorer les
facultés des commerciaux à conclure des contrats. Il est vrai
qu'ils reçoivent déjà une formation mais le taux de
croissance de la compagnie montre bien que les affaires nouvelles ne sont pas
suffisantes. En outre, un challenge à l'issue duquel l'on primerait le
meilleur commercial à la fin de chaque mois pourrait être
organisé. Il est à noter que le meilleur commercial devra au
moins atteindre un minimum de chiffre d'affaires mensuel. Cela permettrait de
motiver l'équipe de vente. Il faudrait que ladite motivation soit
suffisamment valorisante pour que tout commercial souhaite gagner. Il pourrait
notamment s'agir d'un voyage, de la remise d'un diplôme d'honneur par une
haute autorité de la compagnie
I.1.4. Relance
téléphonique suivie
Il s'agirait ici d'envoyer une lettre de publipostage aux
prospects. Avec cette lettre, il serait judicieux de proposer une offre
promotionnelle. Ensuite, il faudrait effectuer une relance
téléphonique et nouer avec le client une relation.
I.2. Analyse des
différentes solutions
L'on a ci-après des solutions qui permettront à
la SAAR d'améliorer sa situation. Ces solutions comportent des avantages
et des inconvénients qu'il faudrait étudier au préalable
avant que le choix ne porte sur l'une ou l'autre. Les résultats
attendus, qui constituent les objectifs à atteindre sont définis.
Sur le long terme, la SAAR pourra calculer les écarts en se basant sur
les réalisations.
I.2.1. Avantages et
inconvénients des différentes
préconisations
Le tableau suivant résume les avantages et
inconvénients que présentent les différentes solutions que
nous envisageons afin que le public soit mieux renseigné sur la SAAR et
que les prospects soient plus motivés à souscrire :
Tableau 4.6. Avantages et inconvénients
des solutions préconisées
Solutions
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Organisation de journées portes ouvertes
|
- Réunion de nombreux prospects en un seul lieu et au
même moment ;
- Possibilité d'attirer un grand nombre de nouveaux
clients.
|
- Coût élevé ;
- Organisation complexe.
|
Offre de bienvenue
|
- Un réduction sur contrat et un petit cadeau lié
à la nouvelle souscription peuvent faire toute la
différence ;
- L'entreprise aura plus de contrats d'un an et des
rentrées d'argent provenant des sommes payées par les autres
clients afin de participer au jeu.
|
- Coût élevé ;
- Risque que le taux de participation soit bas.
|
Formation de l'équipe à la conclusion de la
vente
|
Les commerciaux sauront mieux aborder les prospects.
|
- Coût élevé
- Possibilité que les commerciaux ne perçoivent pas
l'intérêt de cette formation de plus.
|
Relance téléphonique suivie
|
- Fidélisation ;
- Estime portée aux clients.
|
- Réalisation longue
- Risque que les prospects soient agacés.
|
Source : auteur
I.2.2. Suivi des
réalisations
Une fois que les différentes solutions auront
été mises en oeuvre, il faudra mesurer les écarts en
fonction des résultats attendus et de ceux effectivement
réalisés suite à l'adoption de ces solutions. Cela se fera
dans un tableau qui se présentera comme suit :
Tableau 4.7. Suivi des
réalisations
Solutions
|
Indicateurs de suivi
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecarts
|
Organisation de journées portes ouvertes
|
Taux de croissance du chiffre d'affaires par région
|
|
|
|
Offre de bienvenue
|
Taux de croissance du chiffre d'affaires de la compagnie
|
|
|
|
Formation de l'équipe à la conclusion de la
vente
|
Taux de croissance du chiffre d'affaires par commercial
|
|
|
|
Relance téléphonique suivie
|
Taux de souscription
|
|
|
|
Source: auteur
Les indicateurs se calculeront comme suit :
- taux de croissance du chiffre d'affaires par région =
(chiffre d'affaires de la région pour le mois N - chiffre d'affaires de
la région pour le mois N-1) / chiffre d'affaires de la
région pour le mois N ;
- taux de croissance du chiffre d'affaires de la compagnie =
(chiffre d'affaires de la compagnie pour le mois N - chiffre d'affaires de la
compagnie pour le mois N-1) / chiffre d'affaires de la compagnie pour le
mois N ;
- taux de croissance du chiffre d'affaires par commercial=
(chiffre d'affaires par commercial pour le mois N - chiffre d'affaires par
commercial pour le mois N-1) / chiffre d'affaires par commercial pour le
mois N ;
- taux de souscription = nombre de prospects ayant
souscrit/nombre de prospects contactés.
II. Implémentation d'un
système informatique de gestion de l'activité des commerciaux
Les commerciaux perdent une grande partie des prospects
qu'ils contactent. Dans bien des cas, cela n'est pas dû au
désintéressement manifesté par les prospects face aux
produits qui leur sont proposés mais plutôt à la mauvaise
gestion des activités des commerciaux. Afin de résoudre ce
problème, nous avons conçu une application qui permettra de
résorber ce problème.
II.1.
Généralités
Au cours de l'entretien
que nous avons mené auprès du chef des commerciaux, celui-ci nous
a révélé que les vendeurs avaient du mal à conclure
un grand nombre de ventes. Cela est dû en grande partie au fait que cette
gestion est manuelle. Nous proposons ainsi une gestion automatique des
prospections.
II.1.1.
Problèmes rencontrés par les commerciaux dans la gestion des
prospects
Dans bien des entreprises, la gestion des prospects est une
donnée essentielle. Ceci encore plus pour les commerciaux qui sont en
contact direct avec elle. A la SAAR en particulier, cette gestion est faite
manuellement. Cela complique grandement la tâche des commerciaux qui ont
tendance à perdre des affaires. De plus, Pour ces différentes
raisons, nous avons jugé nécessaire d'implémenter une
application en vue de contribuer à l'amélioration des
activités des commerciaux et par ricochet de la SAAR. Nous avons mené un
entretien avec le chef des commerciaux. Il en ressort que certains clients
seraient prêts à souscrire encore plus s'ils étaient mieux
suivis et informés or les commerciaux ont énormément de
mal à suivre leurs affaires dans la mesure où ils le font
manuellement. Une gestion automatique allègera leur tâche et
permettra de l'optimiser.
II.1.2. Les
règles de gestion
Afin d'aider les commerciaux de la SAAR à gérer
leur clientèle et leurs prospects de façon efficiente, nous avons
implémenté une application. Pour ce faire, nous avons eu recours
au langage « PHP » et au gestionnaire de base de
données « MySQL ». L'application pourra fonctionner
en réseau, notamment via l'Internet. Cela permettra au commercial de
pouvoir gérer aisément ses affaires quel que soit le lieu
où il se trouve.
Notre application permettra aux commerciaux d'automatiser
leurs activités. Elle sera utilisée par les commerciaux et
fonctionnera en respectant un certain nombre de règles. De plus, chaque
commercial aura accès à la base de données via un mot de
passe. L'on aura une fenêtre pour l'administrateur qui donnera aux
commerciaux l'autorisation d'accéder à la base de données.
Un tel procédé permettra d'éviter les conflits entre
commerciaux : un prospect contacté par un commercial ne sera suivi
que par lui durant 1 mois avant d'être visible par les autres commerciaux
qui pourront à leur tour le prospecter.
L'application fonctionnera en s'appuyant sur la logique
suivant laquelle un prospect ne peut être suivi que par un seul
commercial. Ceci pour deux raisons : éviter de l'agacer et
créer une relation de confiance avec le commercial, relation de nature
à l'amener à souscrire plus facilement. Cependant, si au bout
d'un mois le prospect n'a toujours pas souscrit, il devient automatiquement
accessible aux autres commerciaux ; le premier à se l'octroyer le
gardera aussi dans sa base de données confidentielle pour un mois.
Un prospect qui ne souscrit pas un mois après qu'il
ait été contacté est archivé. Il devient ainsi
visible pour les autres commerciaux. Cependant avant que ne s'écoule ce
délai d'1 mois, il est relancé chaque fois qu'il n'a pas
honoré un rendez-vous.
Le commercial doit comptabiliser ses émissions pour
avoir une idée du chiffre d'affaires éventuel qu'il pourrait
réaliser. Suite à une relance, un prospect peut fixer un
rendez-vous au commercial. Cela ne signifie pas pour autant qu'il est
prêt à souscrire. Le commercial ira au rendez-vous avec pour
objectif d'amener le prospect à souscrire. S'il atteint cet objectif, le
prospect signera un contrat qui donnera lieu à un encaissement. Le
commercial pourra alors bénéficier de commissions. Un prospect
qui souscrit devient client. Par ailleurs, un individu peut tout de suite
devenir client dans la mesure où, contacté par le commercial, il
a été séduit et a immédiatement souscrit.
Un client peut payer une prime pour une ou plusieurs
garanties. En outre, une garantie peut être souscrite par plusieurs
clients. Etant entendu que les garanties sont en fait
les produits proposés par la SAAR, toute personne
intéressée peut s'offrir la garantie qui lui sied.
Les montants des garanties dans le contrat d'assurance
dépendent de la garantie elle-même et des éléments
caractérisant l'élément assuré ou l'environnement
auquel appartient cet élément. Cela signifie qu'une même
garantie peut avoir des montants différents. Toute garantie appartient
à une branche. Le classement des garanties par branche permet de
déterminer la branche dans laquelle chaque commercial a le plus de
succès. Il pourra ainsi mettre un accent particulier sur cette branche,
sans pour autant négliger les autres.
II.2. Résultats attendus
L'implémentation de l'application que nous avons
conçue vise l'amélioration de l'activité des commerciaux.
En effet, ces derniers perdent trop souvent des prospects qui pourraient
devenir client mais parce que la relation avec ces prospects est mal
gérée, les commerciaux n'arrivent pas à les amener
à souscrire. La raison étant que la gestion des prospections est
faite manuellement, ce qui rend la tâche extrêmement lourde pour
les commerciaux lorsque la base de données dont il dispose devient trop
importante. Par conséquent, l'application devra résorber ce
problème.
Les résultats attendus seront surtout mesurés en
terme de nouvelles souscriptions et d'augmentation de chiffre d'affaires par
commercial. Les ratios qu'il faudra déterminer sont les
suivants :
- Taux de réalisation de nouvelles affaires = ((nombre
moyen hebdomadaire de nouvelles souscriptions après
l'implémentation de l'application - nombre moyen hebdomadaire de
nouvelles souscriptions avant l'implémentation de l'application) /
nombre moyen hebdomadaire de nouvelles souscriptions après
l'implémentation de l'application)*100
- Taux de croissance du chiffre d'affaires = ((chiffre
d'affaires hebdomadaire moyen pour chaque commercial après
l'implémentation de l'application - chiffre d'affaires hebdomadaire
moyen pour chaque commercial avant l'implémentation de l'application) /
chiffre d'affaires hebdomadaire moyen pour chaque commercial après
l'implémentation de l'application)*100
CONCLUSION AU CHAPITRE IV
Dans ce chapitre, nous avons effectué le diagnostic de
la fonction commerciale de la SAAR qui montre que la compagnie a en interne des
forces et des faiblesses. Le macro-environnement dans lequel elle évolue
présente des opportunités et des menaces. Il faudrait par
conséquent que la SAAR renforce les facteurs qui font son succès
tout en mettant en oeuvre des stratégies qui lui permettraient
d'améliorer sa situation. En effet, suite à l'enquête que
nous avons menée, on se rend compte que la politique de communication de
la SAAR est défaillante. De plus, les commerciaux ont
énormément de mal à gérer leurs prospects. Il
arrive qu'ils perdent ainsi des clients parce qu'ils n'ont pas su gérer
les rendez-vous qu'ils s'étaient donnés. Face à ces deux
problèmes majeurs, nous avons proposé des solutions, en
particulier l'implémentation d'un système de gestion de
l'activité des commerciaux.
CONCLUSION A LA DEUXIEME
PARTIE
Dans cette partie nous avons effectué
le travail que nous nous sommes donné de manière concrète.
Il s'avère que la SAAR connaît une baisse de croissance et a des
faiblesses en matière de verrouillage concurrentiel. De l'enquête
que nous avons menée et des divers entretiens, il ressort principalement
que l'insatisfaction de la clientèle sinistrée et la mauvaise
politique de communication constituent des bémols de la fonction
commerciale de la compagnie. Dans le même ordre d'idées, les
commerciaux rencontrent aussi de grandes difficultés dans
l'exécution de leurs tâches quotidiennes tenant notamment au fait
que leur activité n'est pas automatisée. Ces
éléments permettent d'expliquer en partie la situation de crise
que connaît la SAAR sur le plan commercial.
Ayant détecté les problèmes, il a fallu
proposer des solutions. Elles sont envisagées sous deux angles :
- l'amélioration de la politique de
communication ;
- l'implémentation d'un système informatique de
gestion.
Il revient à présent à la compagnie de
mettre en application ces préconisations dont elle pourra mesurer
l'apport à partir des ratios que nous avons proposés.
CONCLUSION GENERALE
Ce travail part du constat selon lequel la SAAR évolue
au sein d'un environnement fortement concurrentiel dans lequel elle a pu,
durant les 5 dernières années occuper une position oscillant
entre le 3e et le 4e rang. Sa position relative n'est pas
mauvaise dans l'absolu si l'on considère les 26 protagonistes qui
évoluent sur le marché. Cependant, la SAAR connaît
actuellement une baisse de croissance accompagnée d'une baisse de
chiffre d'affaires. Dans ce travail, il était question pour nous de
déterminer dans quelle mesure une compagnie d'assurances
relativement bien dotée en terme de chiffre d'affaires pourrait
améliorer sa situation sur le marché. Il faudrait donc
que la compagnie entreprenne des mesures qui lui permettront d'améliorer
ses performances sur le plan commercial, étant entendu qu'elle est une
compagnie d'assurances dont l'existence repose énormément sur la
bonne marche de la fonction commerciale.
Pour que la SAAR améliore sa position sur le
marché, nous avons a priori évoqué
l'amélioration de la politique de communication et l'amélioration
des performances de la force de vente. Notre objectif était de
déterminer « l'état de santé » des
compagnies d'assurances afin de proposer des actions qui siéront
à leur situation.
Le travail que nous avons mené nous a permis de
confirmer qu'une compagnie d'assurances, en l'occurrence la SAAR, peut
améliorer sa situation sur le marché par une bonne politique de
communication. En effet, notre enquête a révélé que
les clients de la SAAR seraient prêts à souscrire encore plus
s'ils étaient mieux informés. La SAAR n'exploite pas suffisamment
cette potentialité. Nous avons ainsi proposé entre autres
l'instauration des journées portes ouvertes. Il faudrait conjuguer
l'information à l'amélioration du service après-vente qui
est le service sinistres. Nous avons également mené des
entretiens avec le chef des commerciaux qui nous a parlé des pertes
enregistrées par les vendeurs qui ont du mal à gérer
manuellement leurs activités. Or, si les commerciaux étaient plus
performants, le chiffre d'affaires de la compagnie augmenterait
également. Afin de leur donner une arme leur permettant de gérer
leurs rendez-vous, leurs encaissements et les relances à effectuer, nous
avons implémenté un système automatisé de gestion.
Nous tenons à préciser que ce système devrait être
amélioré de manière continue en fonction des
différents besoins qui pourront naître.
Nous avons atteint nos objectifs dans une certaine mesure. En
effet, nous souhaitions déterminer « l'état de
santé » des compagnies d'assurances afin de proposer des
actions qui siéront en fonction de leur situation. Nous l'avons fait
avec la SAAR car nous savons à présent pour quelles
raisons :
- elle occupe une position oscillant entre le 3e
et le 4e rang sur le marché de l'assurance ;
- son taux de croissance, ainsi que son chiffre d'affaires
sont en baisse.
Nous ne saurions conclure ce travail sans évoquer
quelques difficultés que nous avons rencontrées et qui ont
entravé le déroulement de notre recherche. La principale
difficulté a été celle de trouver des informations
récentes. En effet, sur le marché de l'assurance, les chiffres
relatifs aux activités des compagnies ne sont accessibles qu'au bout
d'un certain temps. Ainsi, les données les plus récentes et non
encore officialisées datent de l'exercice 2006. Nous aurions par
ailleurs souhaité avoir des informations relatives aux prospects mais
les questionnaires que nous avons remis aux commerciaux ne nous sont jamais
revenus et étant pris par les délais, l'enquête que nous
avons menées à titre personnel auprès de prospects ne se
serait pas révélée significative dans la mesure où
nous n'en avons abordé que 5. Nous avons donc été
contraints de mettre en veilleuse cet aspect. Il serait donc intéressant
qu'une étude future porte sur les prospects.
BIBLIOGRAPHIE
1. ANSOFF I., Stratégie du développement de
l'entreprise : une approche méthodologique du management
stratégique dans le dernier quart du XXe siècle,
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des assurances : exercice 2002, 2003, 2004, 2005, 2006 », 2002,
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3. BETBEZE J. P., Manuel d'économie
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4. CHIROUZE Yves, Le marketing : Le choix des moyens
de l'action commerciale, CHOTARD et Associés Editeurs, Paris, 1990,
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8. DIRIDOLLOU B. et al., Le client au coeur de
l'organisation : le management par les processus, Editions
d'organisation, Paris, 1998, 235 pages
9. DUBUC Y., La passion du client : viser
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Québec, 1993, 204 pages
10. HARDY F., « Le diagnostic commercial et
technologique »,
www.dunkerque.cci, 2006
11. HIAM A. et al., MBA Marketing, Maxima, Paris,
1994, 340 pages
12. HELFER J.P. et al., Management, stratégie et
organisation, Economica, Paris, 2000, 312 pages
13. HOHMANN C., « Initiation à la
stratégie d'entreprise à l'aide... d'une balle de
golf », www.membres.lycos.fr, (2007)
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Cameroun », www. Interex.fr, 2007
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stratégies de développement : une approche globale,
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stratégique : préambule et mise en perspective »,
www.managmarket.com, 2007
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réassurance africaine à l'aube du troisième
millénaire : quelles perspectives pour l'AFRICA
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19. MOSCHETTO B. L., Le Business Plan : pratique et
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20. NEIRYNCK J., Editions d'Organisation, Paris, 2000, 247
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21. NINGAHI S., « la recomposition du paysage
camerounais des assurances après la dislocation des
sociétés parapubliques et la restructuration du secteur à
la suite des mesures d'assainissement de la CIMA »,
www.africa-re.com, 2003
22. THIETART R.A. et al., Méthodes de
recherche en management, 2e édition, éditions
Dunod, Paris, 2003, 537 pages
23. PAGUY M. A. « Stratégies de relance de
l'activité commerciale de la SAAR dans la région Centre- Sud-
Est en 2007», 2007
24. SAAR, « Notre offre globale
d'assurance », 2007
25. SANDOULY P., « Afrique : le maillon
faible »
www.jeuneafrique.com, 2006
26. Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada,
Bureau du Contrôleur général, Direction de
l'évaluation et de la vérification, « Mesure de la
satisfaction des clients »,
www.tbs-sct.gc.ca, 1991
27. Reed Business Information,
« Assurance-vie»,
www.pratique.fr, 2007
28. SIEWE A., « Assurances : le compte est
bon », www .jeuneafrique.com, 2005
29. TUGRUL ATAMER et al., Diagnostic et décisions
stratégiques, Dunod, Paris, 2003, 509 pages
30. WHITELEY R. et al., Les avantages compétitifs
de l'entreprise orientée clients, Editions Maxima, Paris, 1997, 383
pages
31. WIKIPEDIA, « Assurance »,
www.wikipedia.org, 2007
32. WIKIPEDIA, « Marketing »,
www.wikipedia.org, 2007
33. YEATMAN J., Manuel international de
l'assurance, Economica, Paris, 1998, 367 pages
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
1
INTRODUCTION GENERALE
2
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU DIAGNOSTIC
COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES
6
CHAPITRE : CONCEPTS DU DIAGNOSTIC STRATEGIQUE ET
GENERALITES SUR L'ASSURANCE
7
SECTION I. LES MODELES DE BASE DU DIAGNOSTIC
STRATEGIQUE
8
I. Le modèle « LEARNED CHRISTENSEN
ANDREWS GUTH » (LCAG)
8
I.1. L'évaluation externe................
8
I.1.1. La
demande...............................................................................................................
8
I.1.2.
L'offre.......................................................................................................................
9
I.1.3. L'intensité
concurrentielle........................................................................................
9
I.1.4. La
concurrence............................................................................................................................9
I.1.5. La définition des facteurs clés de
succès
(FCS)..........................................................................9
I.2.
L'évaluationinterne...........................................................................................................................10
I.2.1. Le
métier....................................................................................................................................10
I.2.2. Les Domaines d'Activités
Stratégiques(DAS).............................................................................
9
I.2.3. L'évaluation des forces et faiblesses de la
fonction marketing et commerciale........................
14
II. Les autres modèles..............
..........................
14
II.1. Le modèle d'Igor ANSOFF........ .
14
II.2. Les analyses complémentaires........ .15
II.2.1. La méthode
PEST.....................................................................................................................
16
II.2.2. La méthode de
scénarios..........................................................................................................16
SECTION II. LE DIAGNOSTIC COMMERCIAL DANS UNE COMPAGNIE
D'ASSURANCES
16
I. Généralités sur
l'assurance
16
I.1. Le contrat d'assurance.............
17
I.1.1.
Historique.................................................................................................................
17
I.1.2. Définition et types
d'assurances...............................................................................
18
I.2. Les rouages de l'assurance.....
19
I.2.1. Le métier de
l'assurance...........................................................................................
19
I.2.2. Le
mécanisme...........................................................................................................
20
I.2.3. La situation de
l'assurance.......................................................................................
21
II. Les enjeux du diagnostic commercial dans une
compagnie d'assurances...............................
23
II.1.Les éléments à
analyser.....................................................................................................................23
II.1.1.Le
marché..................................................................................................................................
23
II.1.2. Les
produits............................................................................................................
23
II.1.3. Les conditions de
vente...........................................................................................
23 II.2. La
satisfaction de la
clientèle..........................................................................................................23
II.2.1. L'entreprise orientée client
....................................................................................................
23
II.2.2. Les composantes de la satisfaction de la
clientèle..................................................
25
II.2.3. Le paradoxe du
« client-roi »...................................................................................................
26
CONCLUSION AU CHAPITRE I
27
CHAPITRE II: MODELE DE MISE EN OEUVRE DU DIAGNOSTIC
COMMERCIAL D'UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES
29
SECTION I. LA DEMARCHE DU DIAGNOSTIC COMMERCIAL DANS UNE
COMPAGNIE D'ASSURANCES
29
I. La problématique du diagnostic commercial dans
une compagnie d'assurances
30
I.1. Importance du diagnostic commercial dans une
compagnie d'assurances
30
I.2. La situation de l'assurance au Cameroun
30
I.2.1. Le
contexte.................................................................................................................................
31
I.2.2. Bilan après l'avènement du Code
CIMA..................................................................
31
I.2.3. Place de l'assurance dans l'économie
nationale.....................................................
32
II. La force de vente, support de la fonction
commerciale
33
II.1.
Généralités........................................................................................................................................
33
II.1.1.
Définition.................................................................................................................
33
II.1.2. Rôles et qualités de la force de
vente......................................................................................
33
II.1.3. Formation et animation de la force de
vente...........................................................................
35
II.2. Les composantes de la force de vente dans une compagnie
d'assurances
36
II.2.1. La force de vente
interne..........................................................................................................
36
II.2.2. La force de vente
externe..........................................................................................................
37
SECTION II. MODELE DE MISE EN OEUVRE DU DIAGNOSTIC
COMMERCIAL
37
I. Environnements externe et interne des compagnies
d'assurances............................
37
I.1. L'environnement
externe...................................................................................................................
37
I.1.1. Les
externalités..........................................................................................................
38
I.1.2. Les opportunités et les
menaces................................................................................................
40
I.2. L'environnement
interne...................................................................................................................
42
I.2.1. Le métier et les activités de
l'entreprise...................................................................................
42
I.2.2. Evaluation par rapport à la
concurrence..................................................................................
42
II. Modèle de mise en oeuvre de diagnostic
commercial.........................
43
II.1. Présentation synthétique des axes à
approfondir
43
II.1.1. Exemple de check list pour la recherche des
informations.....................................
44
II.1.2. Analyse de l'activité et des
produits.......................................................................................
45
II.1.3. Organisation
commerciale.......................................................................................................
45
II.2. Quelques cas concrets de solutions
marketing................................................................................46
II.2.1. Rapport marketing et
commercial...........................................................................................46
II.2.2. Exemple de synthèse pour un business
plan.............................................................................
47
II.2.3. Mesures d'amélioration de la performance dans
le domaine commercial...............................
48
CONCLUSION AU CHAPITRE II
48
CONCLUSION A LA PREMIERE PARTIE
49
DEUXIEME PARTIE : APPROCHE EMPIRIQUE DU DIAGNOSTIC
COMMERCIAL D'UNE COMPAGNIE D'ASSURANCES : LE CAS DE LA SAAR S.A
50
Chapitre III: ANALYSE DE L'EXISTANT ET
METHODOLOGIE
51
SECTION I. LE CADRE DE L'ETUDE
51
I. Présentation générale de la
SAAR
52
I.1. Aperçu global de la
SAAR................................................................................................................
52
I.1.1.
Présentation...............................................................................................................................
52
I.1.2. Le réseau de la
SAAR................................................................................................................
53
I.2. Les différents
segments.....................................................................................................................
53
I.2.1. Les branches d'activité et les garanties
proposées par la SAAR..............................................
54
I.2.2. Les produits
spécifiques............................................................................................................
56
II. Organisation générale du bureau direct
d'Hippodrome...................................................................
56
II.1. Les différents
services......................................................................................................................
57
II.1.1. Le service
production...............................................................................................................
57
II.1.2. Le service
sinistres...................................................................................................................
58
II.1.3. Le service
financier..................................................................................................................
59
II.1.4. Les affaires
générales..............................................................................................................
60
II.1.5. Le service
informatique...........................................................................................................
60
II.1.6. Le service
d'archivage............................................................................................................
60
II.1.7. Le service
commercial............................................................................................................
61
II.2. Déploiement de la fonction commerciale à la
SAAR....................................................................
62
II.2.1. L'animation de la force de
vente............................................................................................
63
II.2.2. La conception des produits de la force de
vente....................................................................
65
II.2.3. L'activité des
commerciaux....................................................................................................
66
SECTION II.
METHODOLOGIE...............................................................................................................
67
I. Nature des données et méthodes de
collecte des
données...................................................................
68
I.1. Nature des
données...........................................................................................................................
68
I.2. Les méthodes de collecte des
données..............................................................................................
68
I.2.1. L'observation
participante........................................................................................................
69
I.2.2.
L'entretien.................................................................................................................................
70
I.2.3. L'enquête par
questionnaire.....................................................................................................
71
II. Les phases de
l'enquête.........................................................................................................................
71
II.1. La phase
exploratoire.......................................................................................................................
71
II.2. L'enquête proprement
dite...............................................................................................................
72
CONCLUSION AU CHAPITRE III
72
CHAPITRE IV : DIAGNOSTIC DE LA FONCTION
MARKETING ET COMMERCIALE DE LA SAAR S.A.
74
SECTION I. DIAGNOSTIC DE LA FONCTION
COMMERCIALE
74
I. Présentation des résultats de
l'enquête
75
I.1. Dépouillement des questionnaires
75
I.2. Analyse des
résultats.........................................................................................................................
75
II. L' « état de
santé » de la SAAR
77
II.1. Sur le plan
externe............................................................................................................................
77
II.1.1. Analyse PEST du secteur de
l'assurance.................................................................................
78
II.1.2. La
demande..............................................................................................................................
79
II.1.3.
L'offre.......................................................................................................................................
81
II.1.4. La
concurrence.........................................................................................................................
82
II.2. Sur le plan
interne............................................................................................................................
82
II.2.1. Le métier et les DAS de la
SAAR..............................................................................................
82
II.2.2. Forces et faiblesses de la fonction
commerciale......................................................................
84
SECTION II. LES AXES STRATEGIQUES
89
I. Amélioration de la gestion de la
clientèle de la compagnie
89
I.1. Solutions
proposées...........................................................................................................................
89
I.1.1. Les journées portes
ouvertes.....................................................................................................
90
I.1.2. Offre de
bienvenue.....................................................................................................................
90
I.1.3. Formation des commerciaux à la conclusion de la
vente.........................................................
90
I.1.4. Relance téléphonique
suivie......................................................................................................
91
I.2. Analyse des différentes
solutions......................................................................................................
91
I.2.1. Avantages et inconvénients des
différentes
préconisations......................................................
91
I.2.2. Suivi des
réalisations................................................................................................................
92
II. Implémentation d'un système
informatique de gestion de l'activité des
commerciaux................
93
II.1.
Généralités......................................................................................................................................
93
II.1.1. Problèmes rencontrés par les
commerciaux dans la gestion des prospects...........................
93
II.1.2. Les règles de
gestion...............................................................................................................
94
II.2. Résultats
attendus............................................................................................................................
95
CONCLUSION AU CHAPITRE IV
96
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
97
CONCLUSION GENERALE
98
BIBLIOGRAPHIE
100
TABLE DES MATIERES
102
ANNEXES 106
ANNEXES
ANNEXE N° 1 : LISTE DES SOCIETES
CAMEROUNAISES D'ASSURANCE i
ANNEXE N°2 : CHIFFRES DES CINQ PREMIERES
COMPAGNIES SUR LE MARCHE CAMEROUNAIS DE L'ASSURANCE ii
ANNEXE N°3 : ACTIONNARIAT ET PRISES DE
PARTICIPATION DE LA SAAR iii
ANNNEXE N° 4 : ORGANIGRAMME DE LA SAAR S.A
iv
ANNEXE N°5 : QUESTIONNAIRE A L'ATTENTION DES
CLIENTS DE LA SAAR S.A v
ANNEXE N°6 : RESULTATS BRUTS DE L'ENQUETE
MENEE AUPRES DES CLIENTS vi
ANNEXE N°7 : CHIFFRE D'AFFAIRES DES
COMPAGNIES D'ASSURANCE DANS LES DIFFERENTES CATEGORIES SUR LES CINQ DERNIERES
ANNEES......................................................................................x
|