2. ERP_ Performance : Modèle conceptuel
D'après ce qui précède, l'ERP est
présenté en tant qu'une technologie susceptible d'apporter de
nombreux avantages à l'entreprise lui permettant d'améliorer son
fonctionnement global.
En se basant sur les définitions, les aspects et les
critères de mesure de la performance, on va montrer que ces
bénéfices apportés par l'ERP rendent l'entreprise plus
performante. Un modèle conceptuel illustrant cette idée sera
établi.
2.1 La
performance : définitions, aspects
et
critères de mesure
Le concept de la performance a fait l'objet de plusieurs
définitions, de plusieurs approches de calcul et modèles
d'évaluation.
Debiens (1988), définit la performance comme
« l'art de bien faire les bonnes choses ». C'est à
dire le fait de tirer la meilleure partie possible des ressources disponibles
de l'entreprise afin d'atteindre les objectifs.
Par ailleurs, Bachet (1998) considère que la
performance est « une propriété émergente qui ne
se réduit pas à la somme des performances partielles, mais
à une performance globale qui repose sur un enchaînement vertueux
entre l'économique et le social et sur le souci de la réussite
à long terme ».
La performance est ainsi considérée comme
étant la somme des satisfactions (résultats financiers et non
financiers) créées pour l'ensemble des parties prenantes et
l'aptitude de l'organisation à produire ces satisfactions de
façon durable.
La multitude des définitions de la performance
révèle de la diversité de ses aspects. En effet, parmi ces
aspects on cite :
Ø La performance économique :
elle s'entend comme la rentabilité de l'entreprise. Elle réside
dans la survie de l'entreprise et sa capacité à atteindre les
objectifs fixés. Elle peut être mesurée à partir de
la variation de l'activité et de la rentabilité des
investissements et des ventes. La compréhension de la performance
économique peut aussi provenir d'une analyse éclairée du
compte du résultat (Marmuse, 1996). En effet, le
bénéfice net (ou la perte nette) est une mesure finale de la
rentabilité de l'entreprise qui permet aux actionnaires et aux analystes
financiers d'apprécier la performance d'une firme.
Par ailleurs, il existe une performance économique non
strictement quantifiable qu'on peut mesurer par la qualité totale et la
position concurrentielle de la firme.
On entend par qualité totale « la
recherche du progrès dans l'ensemble des systèmes qui composent
l'entreprise » (Collignon, 1989). En outre, la position
concurrentielle de l'entreprise peut être reflétée par sa
part de marché relative (par rapport de son principal concurrent) mais
aussi dans les facteurs clés de succès que possède la
firme.
Pour évaluer l'aspect économique de la
performance, plusieurs critères d'évaluation ont
été proposés. En se basant sur les travaux de Sainsaulieu
et al (1998), de Frioui (2000) et de Morin et Savoie (2000), on dégage
les critères d'évaluation de la performance économique
suivants :
- la productivité
- la qualité des produits et services
- l'économie des ressources
- la compétitivité
- la rentabilité
- le chiffre d'affaire
- le profit
- le respect des délais
Ø La performance
organisationnelle : Marmuse (1997) définit la performance
organisationnelle comme étant « la manière dont
l'entreprise est organisée pour atteindre ses objectifs et la
façon dont elle parvient à les atteindre ».
En se référant aux travaux de Kalika (1988) et
de Chaabouni (1992), on peut dégager quelques
critères d'évaluation de la performance organisationnelle:
- la qualité de la circulation de l'information
- les relations entre les services
- la coordination
- la coopération
- le degré de contrôle
- la communication
- la décentralisation
- la flexibilité
- l'intégration
Ø La performance humaine : Martory et
Crozet (1988) affirment que la performance humaine s'analyse à
travers le résultat obtenu par les salariés sur les postes de
travail dans un groupe, un service ou une entité entière. Ce
résultat est exprimé par la richesse crée, la valeur
ajoutée produite, le supplément de valeur donné à
l'unité et l'amélioration de l'implantation dans l'environnement.
La contribution optimale des hommes aux résultats de
l'entreprise ainsi qu'une meilleure réponse
aux aspirations de ceux qui composent l'entreprise dépend du savoir. Le
savoir est un ensemble étendu et cohérent de connaissances. Il
peut être acquis par l'étude ou au contact de la
réalité, et peut être partagé ou transmis. Il
constitue ainsi un élément fondamental de la performance humaine
dans toute organisation (Bosquet, 1996).
L'obtention d'une performance humaine dépend des
collaborateurs de tous les niveaux dépendants ou indépendants qui
ajoutent de la valeur en engageant leurs compétences. Les
compétences comprennent le savoir-faire, le comportement, le savoir
coopérer et la créativité.
Par conséquent, et en se référant aux
travaux de Chaabouni (1992) et Morin et Savoie (2000), voici quelques
critères d'évaluation de la performance humaine :
- la productivité du personnel
- l'engagement du personnel
- les compétences du personnel
- la satisfaction au travail
- l'initiative
- la rapidité de prise de décisions
- La formation
En se focalisant sur les critères d'évaluation
des différents aspects de la performance, on remarque que la
majorité de ces critères ont été
évoqués comme étant les bénéfices
procurés par l'ERP. On peut donc supposer qu'il existe un lien entre
l'implantation de l'ERP et l'amélioration de la performance de
l'entreprise.
D'ailleurs, cette idée a déjà
été évoquée par Marciniak (2001) qui voient que la
raison fondamentale derrière le choix d'un PGI est l'accroissement
de la performance. Celle-ci se traduit par une optimisation des coûts et
un accroissement de la réactivité et de la flexibilité de
l'entreprise.
On va dans ce qui suit essayer de dégager l'impact de
l'ERP sur la performance économique, organisationnelle et humaine.
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