UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
B.P. 832 / Kinshasa XI
![](gestion-gouvernance-dechets-ville-province-kinshasa1.png)
LA GESTION ET LA GOUVERNANCE DES DECHETS DANS LA VILLE
PROVINCE DE KINSHASA
Par
NKENKU LUAKA Evrard
Travail de Fin de Cycle présenté en vue de
l'obtention du titre de Gradué en Sciences Economiques et de Gestion
Encadreur : Chef de Travaux LUWA
KIYAB
Année académique 2005 -
2006
EPIGRAPHE
« L'environnement immédiat a un impact
sur la situation sanitaire des personnes qui y vivent ».
DEDICACE
A tous les miens.
SIGLES ET ABBREVIATIONS UTILISES
AU : Agriculture Urbaine
Kin : Kinshasa
PNA : Programme National d'Assainissement
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
RDC : République Démocratique du Congo
AVANT-PROPOS
Des centaines des personnes ont été
impliqués dans la réalisation de ce travail et de notre
succès durant ce premier universitaire finissant. Qu'ils nous soient
permis de les remercier tout globalement.
Mais, nous pensons spécialement à Monsieur le
Chef de Travaux LUWA KIYAB Daniel, qui malgré ses innombrables
occupations, a accepté la direction de ce travail, à Monsieur le
Professeur BOSONGA BOFEKI LOUNGA, pour ses conseils et suggestions.
Nous pensons également à Monsieur NKENKU
LUAKA Dieudonné et VUNDU WALUNGISA Marie-Henriette, nos parents, pour
tant d'abnégations à l'endroit de leur premier rejeton. Que
MASSAMBA et DIATEWA, la soeur Espérance, nos grand-mères ;
oncles et tantes, cousins et cousines, frères et soeurs puisse
reconnaître dans ce travail notre particulière attention à
leur contribution.
Que les familles KAFOTO, LIBYA, YOKA, KALALA, MUSHIOLO,
BIKU, MAKOMBO, KUSOBOKILA, KABEYA, KASEREKA, KAZADI, BOKOMBA, MUBIKAYI, MWABI,
TITI, OKOMA, MUCHIGA, MAMBOKO, LWAMBA, TUMBA, TSHIALU, ISSIAKA, WAKU, BOLA,
KINGO, KUMBU, KOMBA, BIANGIDIBI, MPONGO, NTOYA, NSAKA, VUNDU, SIMBI, YAMBA,
ASSUMANI, LUVUEZO, LUAKA, MAGEMA, LUNAMA, MALANDA, MULOWAYI, BILOLO, KAPILA,
MAKENGO, MBAYO, MIANDA, .. trouvent également en ceci, notre profonde
reconnaissance.
NKENKU LUAKA Evrard,
Dauphin
INTRODUCTION
Il s'avère que la gestion et la gouvernance des
déchets dans les pays du tiers-monde (pays en voie de
développement) reflète quelques fois de l'inattention des
gouvernants et de ses gouvernés sur la situation sanitaire et
hygiénique. C'est à ce titre que ce travail scientifique est
rédigé pour apporter une contribution minime qu'elle soit
à l'effort des gouvernements de ces pays, pour ainsi améliorer la
situation environnementale et sanitaire de nos pays, dits pauvres et/ou moins
évolués.
Cette étude, faute de quoi, est faite dans la ville
province de Kinshasa, jadis "Kinshasa la belle", aujourd'hui "Kinshasa la
poubelle", capitale de la République Démocratique du Congo, un
PPTE dont l'environnement laisse à désirer et le classe parmi les
villes malpropres du monde (ou sales centres urbains).
1. Position du problème
Si, dans toute l'histoire, il s'est posé des
problèmes de pauvreté, de chômage, de logement et
d'infrastructure dans les villes, l'ampleur et l'intensité des
problèmes urbains dont souffrent actuellement les pays en voie de
développement sont des phénomènes tout à fait
nouveaux. L'acuité de ces problèmes est due essentiellement
à la rapidité de la croissance démographique et à
la grave pénurie de ressources susceptibles d'être
consacrées aux aménagements que nécessite l'augmentation
de la population urbaine.
Face à la prolifération des bidonvilles et des
taudis, qui va de pair avec l'insuffisance croissante des services urbains, on
se rend de plus en plus compte que le développement sous-entend bien
d'autre chose que la simple expansion de la production. Or à quelques
exceptions près, les mesures qui ont pas réussi à inverser
ces tendances ni à ordonner la croissance urbaine selon des
schémas plus rationnels1(*).
Consciente de l'importance de ces questions, les institutions
étrangères et locales, décident de s'attaquer petit
à petit aux problèmes liés directement à
l'urbanisation.
Ainsi, la culture sur des sols contaminés, l'irrigation
au moyen d'eaux usées non épurées et l'utilisation de
produits chimiques ne sont que quelques-unes des pratiques dangereuses qu'il
importe de prendre au sérieux, dans le cadre de tout programme de
promotion de la production alimentaire urbaine.
Une ville est un immense puits de nutriments, qui ne cesse
« d'engloutir » les denrées alimentaires afin de pouvoir
nourrir une population en croissance constante. La majorité de ces
denrées viennent de loin, et une partie se gaspille ou se
détériore en transit ou pendant l'entreposage. Ce puits de
nutriments pourrait être plus efficace si une plus grande partie des
déchets étaient recyclés. Cela pourrait même
permettre de réduire certaines importations. La ville deviendrait un
meilleur milieu de vie si une partie de ses déchets y étaient
réutilisés, car l'air, l'eau et le sol y seraient moins
pollués.
Or, l'insuffisance de mécanismes efficaces
d'élimination des déchets dans la majorité des villes des
pays en développement se traduit par d'énormes accumulations de
déchets riches en nutriments, qui jusqu'à ce jour constituent une
menace pour l'environnement et pour la santé humaine. La
découverte d'un moyen sûr et économique de recycler une
partie ou la totalité des déchets urbains et agroindustriels
aurait un triple avantage : l'assainissement de l'environnement urbain, la
réduction des risques pour la santé et l'accroissement de la
production agricole grâce au renouvellement des éléments
nutritifs du sol.
Dans cette étude, nous avons eu comme objectif la
gestion des déchets sous l'angle de la gouvernance. Démarche,
aujourd'hui d'actualité car elle demeure très exigeante et
novatrice en raison du genre de données qu'elle nécessite, des
liens qu'elle doit étudier et des recommandations auxquelles elle est
censée aboutir.
La gestion et la gouvernance des déchets mettent en
lumière de nouvelles orientations en matière de politiques et de
technologie qui s'insèrent parfaitement dans les activités de
recherche sur le développement urbain dans les pays en voie de
développement ou tiers-mondistes, particulièrement pour la
République Démocratique du Congo. Dans un certain nombre de
secteurs urbains (eau, logement, services publics, gestion des espaces libres,
etc.), il est vital d'améliorer la gouvernance pour assurer une
prestation plus efficace des services. Comme le veut cette étude, on
peut parvenir à une meilleure gouvernance en assurant l'accès
équitable aux ressources et aux services, en éliminant la
confusion et les différends relatifs au partage des
responsabilités de même que les structures décisionnelles
descendantes, et en améliorant l'obligation de rendre compte et la
transparence.
Pour être durable, l'utilisation des ressources en
milieu urbain doit s'accompagner d'une récupération accrue des
déchets et sous-produits. Ce faisant, les villes seront moins
tributaires des régions rurales, et la vie urbaine sera plus
tolérable. L'utilisation plus équitable, viable et durable des
ressources urbaines passe nécessairement par une meilleure
gouvernance.
2.
Hypothèses de l'étude
A tout problème correspond une réponse
anticipée ou provisoire. Ainsi l'hypothèse est la réponse
anticipée à une question, une supposition que l'on fait d'une
chose possible ou non, et dont on tire une conséquence.
L'hypothèse retenue dans notre étude est celle de savoir si il
existe une réelle participation de la gestion et de la gouvernance des
déchets à la capitale congolaise. Et insérer si possible,
des systèmes de gestion des déchets dans la ville province de
Kinshasa, dans le contexte de la gouvernance et faire avancer le débat
sur la gouvernance en vue d'approfondir notre compréhension des
problèmes urbains dans nos villes.
3.
Intérêt du sujet
La gouvernance et la gestion des déchets dans la ville
de Kinshasa, est à percevoir comme une contribution aux efforts que les
autorités sont appelés à déployer pour tenter
d'améliorer tant soit peu les conditions de vie de la population et
l'environnement auquel elles vivent.
Ainsi, cette étude présente un
intérêt double (social et scientifique) car la gestion des
détritus qu'on trouvent dans notre ville requiert une attention
particulière nos gouvernants et gouvernés. Du fait, qu'elle
représente un danger permanent pour l'environnement et ses
différents composants (arbres, humains, êtres, ...).
Cette étude se veut un cadre d'analyse des
possibilités d'un développement durable dans la Ville de
Kinshasa, et permettra aux populations urbaines de Kinshasa et des grandes
villes Africaines d'avoir des informations sur le danger que
représentent les déchets qui nous entourent, de contribuer
à la littérature scientifique en vue des prochaines études
dans le domaine environnemental (gestion des détritus, scories ou
déchets urbains).
4. Situation spatio-temporelle
Toutefois les investigations rationnelles et logiques doivent
être circonscrit dans le temps et l'espace. Ainsi, nous avons
consacré l'étude à la ville province de Kinshasa dans la
fourchette de temps 2000 - 2006, où nos observations ont
été les plus importantes vue la situation sanitaire et
environnementale. Toutefois, nous tenons à signaler que cette
délimitation temporelle n'est pas rigide, dans la mesure où la
compréhension d'un aspect du problème peut exiger de
dépasser ces limites.
5.
Méthodologie de l'étude
Nous allons suivre une méthodologie qui obéit
à la démarche scientifique, à travers les méthodes
et technique que nous utiliserons pour mener à bon port notre
étude.
5.1 Méthodes
d'approche
« Sans méthodes, le discours perd sa
scientificité »2(*). Les méthodes en Sciences Sociales constituent
l'ensemble des démarches par lesquelles ces disciplines cherchent
à rendre intelligible les faits ou phénomènes sociaux en
les mettant à leur détermination causale. De même si nous
somme d'accord avec R.PINTO et H.GRAWITZ, qui définissent la
méthode comme étant l'ensemble des opérations
intellectuelles, par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elles a, les démontrer et les
vérifier3(*). En
d'autres termes, l'idée que l'on se fait du sujet et comment on va
procéder pour l'étudier.
Ainsi, la présente dissertation retient comme
méthode de base, la méthode inductive. En effet, cette
méthode permet, à partir de l'observation des faits, de mener une
analyse de manière à généraliser les
résultats de l'enquête.
5.2 Techniques
Pour atteindre les objectifs de cette étude, il va
falloir recourir aux techniques appropriées, définit comme
étant l'ensemble des moyens utilisés par le chercheur pour
collecter les données4(*).
En vue d'atteindre notre but et accéder aux
informations utiles pour réaliser le présent travail, nous
recourons aux techniques ci-après : la documentation et
l'interview.
La technique documentaire nous a permis de consulter les
archives publiques qui constituent une mine important des renseignements, les
archives et documentation des institutions publiques et privées de la
République Démocratique du Congo, et institutions
étrangères présentes en RDC, qui ont en charge le
développement durable et de la population - et la grande et riche
bibliothèque virtuelle (Internet).
L'interview nous aidera à obtenir certaines
données le plus vite possible.
6.
Canevas de l'étude
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, ce travail est structuré en trois
chapitres :
- Le premier chapitre traitant du processus d'urbanisation en
Afrique, cadre théorique des problèmes posés dans les pays
sous-développés ;
- Le deuxième chapitre s'attelle sur le problème
de gestion de déchets dans la ville de Kinshasa ;
- Le troisième chapitre nous décrit
l'urbanisation sauvage de la ville de Kinshasa et son incidence sur la
gouvernance.
Chapitre 1.
LE PROCESSUS D'URBANISATION
EN AFRIQUE5(*)
Toutes les sociétés cherchent à
accroître leur savoir, leur population et leur richesse. Cependant, la
croissance finit toujours par atteindre un plafond où elle devient
impossible à gérer, voire improductive. Il arrive que la richesse
et la production diminuent avant même d'atteindre ce plafond. Ce
phénomène peut découler d'une mauvaise gestion, de
programmes mal conçus, d'installations inadéquates, etc. Les
effets positifs et négatifs du processus d'urbanisation en Afrique en
témoignent de façon éloquente.
L'urbanisation apporte à la société un
nouveau mode de vie moderne, lui ouvre de nouveaux horizons, lui procure de
nouvelles compétences et l'engage dans un processus d'apprentissage.
Cependant, une urbanisation galopante pose de graves problèmes de
gouvernance : les facteurs d'optimisation s'affaiblissent et les
capacités institutionnelles deviennent insuffisantes, ce qui ne fait
qu'exacerber les problèmes de l'urbanisation.
En Afrique, l'urbanisation n'est pas un
phénomène entièrement nouveau, comme en témoigne
l'existence de centres tels Addis-Abeba, Le Caire, Kano, Tombouctou,
Brazzaville, Kinshasa, Pretoria... Elle s'y déroule toutefois à
un rythme accéléré. L'une des régions les moins
urbanisées du monde, l'Afrique, enregistre pourtant les taux
d'urbanisation les plus élevés. Par exemple, entre 1990 et 1992,
l'Afrique et l'Asie ont affiché un taux de 4,9 % et de 4,2 %
respectivement, alors que l'Europe et l'Amérique du Nord ne se sont
urbanisées qu'à un taux de 0,7 % et 1 % respectivement.6(*) En outre, alors que seules deux
villes d'Afrique (Le Caire et Lagos) avaient franchi le cap d'un million
d'habitants en 1950, ce nombre était passé à huit en 1970,
puis à 24 en 1990. On prévoit qu'à la fin du
siècle, deux de ces villes compteront plus de 10 millions
d'habitants.
L'observation de certaines villes africaines
révèle un taux de croissance de 33 % au Swaziland, dont la
population urbaine n'était que de 1 % en 1950. Ce taux devrait passer
à 63 % d' ici 2025. De même, le taux de croissance de la
population urbaine de Mauritanie, qui s'élevait à 3 % en 1950,
pourrait passé à 70 % en 2025, et la population de la plupart des
grandes villes a quadruplé entre 1950 et le milieu des années 80.
Dans certaines villes, notamment Abidjan, Dar es-Salaam, Khartoum, Lagos et
Nairobi, la population a plus que sextuplé en 40 ans.
1.1 Contexte
général - ville de Kinshasa7(*)
1.1.1 La période post-coloniale
L'Afrique centrale possède des traces d'occupation
humaine remontant au premier millénaire avant notre ère. Les
siècles précédant la colonisation voient des peuples
bantous s'installer dans la région du moyen et bas Congo,
précédemment exclusivement occupée par les
Pygmées.
Différentes tribus et peuples composent la nouvelle population. Au
niveau du
Pool Malebo, les Tio (ou
Téké)
peuplent la rive droite (Nord) du fleuve et des peuples assimilés aux
Téké (
Humbu
et
Mfinu)
peuplent la rive gauche (Sud). La région voit la traite d'esclave et le
commerce d'ivoire enrichirent le peuple téké, alors
érigé en
royaume.
Dès le
XVIe ou
XVIIe siècle,
la région du Pool devient une vraie plaque tournante entre le bassin du
fleuve et les régions côtières. Des légumes des
Amériques sont aussi introduit à l'intérieur du continent
grâce au commerce et les esclaves (le plus souvent des vaincus dans
différents conflits) partent vers
Loango,
l'embouchure du fleuve et au Sud du
royaume kongo. Les
Bobangis, parfois
appelés Bangala (gens du fleuve), occupaient la majeur partie du
commerce avec la région équatoriale en naviguant le fleuve est
ses rivières jusqu'aux villages Téké du Pool.
Au cours des
XVIIIe et
XIXe siècles
des pêcheurs et surtout des commerçants téké venus
du nord installent des marchés et des villages au sud du Pool Malebo et
sur le plateau qu'on nommera plus tard le plateau des Batéké. Ces
villages sont des colonies car les Téké se limitent à la
pêche et au commerce. Les tribus de la région, Humbu et Mfinu,
étaient considérées comme les propriétaires de ce
côté du fleuve. Au fil du temps, les colons Téké
poussent la population locale plus loin des rives, vers l'intérieur des
collines. Les principaux villages Téké de la rive Sud
étaient Nsasa avec près de 5.000 habitants, Ntambo avec moins de
3.000 habitants.
Lemba, parmi une multitude de
petits villages humbu, était la capitale marchande et politique des
Humbu, avec environ 300 habitants. Les marchés du fleuve voyaient des
caravanes d'esclaves porteurs d'huile, d'amandes, de palme, d'arachides, de
sésame et d'ivoire aller et venir.
1.1.2 Colonisation européenne
![](gestion-gouvernance-dechets-ville-province-kinshasa2.png)
En
1881, Sir
Henry Morton
Stanley signa le « traité de l'amitié »
avec un chef
téké,
Ngaliema, obtenant
ainsi le droit d'établissement à l'emplacement de l'actuel
quartier de
Kintambo, sur les bords de
la
baie de Ngaliema,
où il fonda un poste qu'il baptisa plus tard
Léopoldville
en l'honneur de son commettant
Léopold
II de Belgique. Stanley avait choisi l'endroit où le fleuve
Congo devenait
navigable en direction de l'amont. Le site spacieux et facile à
défendre était déjà peuplé de 66 villages
antérieurs à Stanley avec une population totale estimée
à 30 000 habitants. Stanley fonda aussi une autre station, celle-ci
près du
hameau de
Kinshasa (nshasa signifiant « marché »), avec
l'accord du chef
Ntsuvila.
Ce village donna son nom à la ville actuelle, se dressant, avec le
village de Mpumba, là où aujourd'hui se trouve le quartier des
affaires.
En
1898, Léopoldville fut
reliée
par le rail à
Matadi. Son importance
économique en fut accrue et pourtant, en 1910, on y dénombrait
à peine 10 000 habitants.
1.1.3 Capitale grandissante
En
1929, elle hérita de la
fonction de centre administratif assumée jusque-là par
Boma, par la mise en
application de l'arrêté royale du 1er juillet
1923. À cette
époque, Léopoldville est confinée aux communes de Kintambo
et de la Gombe actuelle développées autour de la Baie de
Ngaliema, ensuite apparurent les communes de Kinshasa, de Barumbu et de
Lingwala. Dans les années 1930, la majorité des logements pour
les employés de la
Chanic, la
Filstisaf
et l'
Utex Africa.
Léopoldville ne devint juridiquement une ville que le
25 juin
1941 (avec 5.000 hectares et
53. 000 habitants); depuis 1923, elle était seulement un
« district urbain ». Par la même occasion, elle
devient capitale de la colonie, chef-lieu de la province du Congo-Kasaï et
du district du Moyen-Congo. Elle était divisée en deux zones: la
zone urbaine avec Léo II, Léo-Ouest, Kalina, Léo-I ou
Léo-Est, et de Ndolo ; et la zone indigène au sud. Le
tableau I, nous présente l'évolution de la population de la ville
province de Kinshasa. La ville de Kinshasa présente un taux
d'accroissement tel que sa population augmente de 1.000 habitants par jour soit
365.000 habitants par an8(*).
Tableau 1. Evolution de la population de
Kinshasa
Source:
Populstat,
World Gazetteer
(*) Ne compte que les communes de
Léopoldville de l'époque
(**) Estimation
Dans les années 1950, les cités
planifiées de Lemba, Matete, et une partie de N'djili furent
aménagées pour loger les employés de la zone industrielle
de Limete. En
1954, la ville ouvre la
première université de la colonie, l'
Université
Lovanium (actuellement Université de Kinshasa).
La ville de Kinshasa compte 11 communes et 6 zones annexes en
1957 : les communes de
Kalamu, Dendale (actuelle commune de Kasa-Vubu), Saint-Jean (actuelle
Lingwala), Ngiri-Ngiri, Kintambo, Limete, Bandalungwa, Léopoldville
(actuelle Gombe), Barumbu, Kinshasa et Ngaliema ; et les zones annexes de
Lemba, Binza, Makala, Kimwenza, Kimbanseke et Kingasani. Les zones annexes de
N'djili et Matete sont ajoutées. La ville change officiellement de nom
en
1966, de Léopoldville
à Kinshasa.
En
1968, elle est dotée du
statut de région au même tire que les autres régions du
pays et le nombre de commune passe à 24. Les dix nouvelles communes
sont : Bumbu, Kimbanseke, Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont Ngafula,
Ngaba, N'sele et Selembao. Le tableau 2, nous renseigne sur les communes (noms
et superficies) de la ville de Kinshasa, au moment de la rédaction de ce
travail.
Tableau 2.
La ville de Kinshasa et ses communes9(*)
Entités administratives
|
Superficie (km²)
|
Bandalungwa
|
6,82
|
Barumbu
|
4,72
|
Bumbu
|
5,30
|
Gombe
|
29,33
|
Kalamu
|
6,64
|
Kasa-vubu
|
5,04
|
Kimbaseke
|
297,78
|
Kinshasa
|
2,87
|
Kintambo
|
2,72
|
Kisenso
|
16,60
|
Lemba
|
23,70
|
Limete
|
67,60
|
Lingwala
|
2,88
|
Makala
|
5,60
|
Maluku
|
7.948,80
|
Masina
|
69,73
|
Matete
|
4,88
|
Mont-Ngafula
|
358,92
|
N'djili
|
11,40
|
Ngaba
|
4,00
|
Ngaliema
|
224,30
|
Ngiri-Ngiri
|
3,40
|
Nsele
|
898,79
|
Selembao
|
23,18
|
1.1.4 Présentation
La ville province de Kinshasa est située entre 4°
et 5° latitude Sud et entre 15° et 16,32° longitude Est. Elle
est délimitée au Nord et à l'Est par la province de
Bandundu, au Sud par la province du Bas-Congo et à l'Ouest par la
République Populaire du Congo10(*).
La ville province de Kinshasa est la capitale de la
République Démocratique du Congo et est à ce titre le
siège des institutions, des organismes internationaux et des
représentations étrangères, ce qui lui donne la
priorité dans la dotation en équipements modernes.
L'importance du secteur primaire est relativement faible par
rapport à l'ensemble du pays. Les secteurs les plus importants sont
l'industrie de transformation, le commerce et les services. Outres les secteurs
cités, nous ne pouvons oublié de citer le secteur informel qui
prend de plus en plus du poids sur l'économie nationale.
1.1.5 Langues
La population de Kinshasa venant de tout les coins du Congo,
de plusieurs pays d'Afrique et du Monde, plusieurs langues sont parlées
chaque jours dans la ville comme dans toute ville cosmopolite. Les langues les
plus importantes reflètent la composition de la population. Le
français est
parlé pour les échanges commerciaux, la gestion administrative et
l'enseignement. C'est aussi la principale langue des médias. Le
lingala reste la langue
principale de la ville, il arrive souvent que des kinois parlent mieux le
lingala que le français.
C'est la langue de la culture populaire, de la musique, des
églises, du théâtre populaire, de l'armée et de la
police nationale depuis l'époque coloniale. Le
kikongo, le
swahili et le
tshiluba sont aussi
parlés par leurs communautés respectivement originaires de
l'Ouest, de l'Est, du Sud-Est, et du centre du pays. Le lingala,
déjà langue véhiculaire du Nord du fleuve avant et durant
la période colonial, s'est imposé comme langue majoritaire parce
que un grand nombre de kinois sont originaires de région où le
lingala était déjà une langue véhiculaire.
1.1.6 Données
géographiques11(*)
La ville province de Kinshasa a une superficie de 9.965
km², elle occupe environ 0,4% sur 2.3.45.095 km² de l'ensemble du
pays. Sa densité moyenne d'habitant par km² est de 400,38
hab./km² et d'une altitude de moyenne d'environ 300 m. Composée
d'un grand plateau (Plateau du Kwango), d'une chaîne de collines (monts
Ngaliema,
Amba,
Ngafula), d'une plaine
et de marécages au bord du Pool Malebo. La plaine est la partie la plus
peuplée et s'étant en forme de croissant de la baie de Ngaliema
à l'Est jusqu'au plateau du Kwango à l'Ouest du Pool Malebo.
Les variations annuelles de température dans la
région de Kinshasa sont d'environ 13°
celsius. Le
climat est de nature équatoriale (chaud et humide), composé d'une
saison de pluie de 8 mois. La saison sèche est de mi-mai à
mi-septembre. Le reste de l'année est relativement pluvieux surtout aux
alentours de mars ou novembre.
Plusieurs rivières de diverses dimensions traversent
les plaines de la ville-province, généralement prenant source
dans les collines, coulant du Sud vers le Nord, pour se jeter dans le fleuve
Congo. Des lacs de tailles réduites, comme le
lac
Ma Vallé et le
lac
Vert, y sont aussi localisés.
a. Hydrographie
La ville de Kinshasa est située au bord du fleuve
Congo. Elle est traversée par plusieurs rivières allogènes
et locales dont les plus importantes sont : Ndjili, la N'sele et le
Mai-ndombe, Bien que la N'sele ait un bassin de 6.000 km² et la Ndjili un
basin de 2.000 km², ces deux rivières sont comparables.
Elles marquent profondément le site dont elles sont les
accidents majeurs : l'une et l'autre coulent et serpentent dans de larges
vallées qui jouent un rôle important dans la physionomie du site
et dans l'économie (cultures maraîchères) ; elles
construisent leur embouchure. Mais alors que la N'sele voit ses
dépôts alluvionnaires constamment transportée par le fleuve
pour alimenter les îles de la N'djili, la N'djili construit un delta
où se mélangent ses alluvions et celles du fleuve.
b. Végétation et Sols
Le périmètre non urbanisé autour de
Kinshasa est couvert d'une savane herbeuse parsemée d'arbuste. En
général le sol est pauvre et sablonneux du type Kalahari. Les
tableaux ci-dessous nous renseignent de façon explicite sur la
température, les précipitations et l'évolution de la
population dans la ville province de Kinshasa.
Tableau 3. Moyennes de température et
de précipitations
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Min. (°C)
|
21
|
22
|
22
|
22
|
22
|
19
|
18
|
18
|
20
|
21
|
22
|
21
|
Max. (°C)
|
31
|
31
|
32
|
32
|
31
|
29
|
27
|
29
|
31
|
31
|
31
|
30
|
Pluie (mm)
|
135
|
145
|
196
|
196
|
159
|
8
|
3
|
3
|
30
|
119
|
222
|
142
|
Source :
BBC
Weather12(*)
c. Climat
La ville de Kinshasa connaît un climat tropical et
humide, caractérisé par une saison sèche très
marquée de 4 mois de mi-mai à mi-septembre, relayée
d'octobre à mai par une saison de pluie avec un creux fluctuant de
décembre à février.
1.1.7 Données politico administratives
Conformément aux dispositions légales de la
constitution de la troisième République portant sur les
Institutions provinciales spécialement à son article 198 stipule
que le Gouvernement provincial est composé d'un Gouverneur, d'un
Vice-Gouverneur et des ministres provinciaux.
Le Gouverneur et le Vice-Gouverneur sont élus pour un
mandat de cinq ans renouvelable une seule fois par les députés
provinciaux au sein ou en dehors de l'Assemblée provinciale. Ils sont
investis par ordonnance du Président de la République.
Les ministres provinciaux sont désignés par le
Gouverneur au sein ou en dehors de l'Assemblée provinciale. La
composition du Gouvernement provincial tient compte de la
représentativité provinciale. Le nombre de ministres provinciaux
ne peut dépasser dix. Avant d'entrer en fonction, le Gouverneur
présente à l'Assemblée provinciale le programme de son
gouvernement.
Lorsque ce programme est approuvé, à la
majorité absolue des membres qui composent l'Assemblée
provinciale, celle-ci investit les ministres. Les membres du Gouvernement
provincial peuvent être, collectivement ou individuellement,
relevés de leurs fonctions par le vote d'une motion de censure ou de
défiance de l'Assemblée provinciale.
La ville province de Kinshasa est divisée en 24
communes. Chacune de celles-ci est dirigée par un Bourgmestre. Ces
dernières entités sont divisées à leur tour en
quartiers, et les quartiers en avenues ou rues. 13(*)
En bref, la ville de Kinshasa se présente14(*) ainsi :
1.2
Urbanisation dans la ville province de Kinshasa15(*).
L'urbanisation et la création de la ville de Kinshasa
remonte en 1881 lorsque Henri Morton Stanley arrive sur les rives du Pool,
commandité par le roi des Belges, Léopold II, et l'association
Internationale Africaine. Il faut noter que la venue de cet explorateur anglais
fut motivée par la création d'une de postes commerciaux. La rive
méridionale fut partagé entre deux formes des puissances :
les Teke, commerçante et monétaire et celle des populations
Bahumbu, propriétaire du sol, dont le domaine s'étend de la
rivière Inkisi au Pool, et qui gardent selon l'usage, sinon dans la
réalité, la haute main sur la plaine et les collines.
En fait, l'évolution économique tend à
bouleverser les rapports hiérarchiques et politiques anciennement
établis. Ainsi, les grands centres économiques de la rive sud du
Pool sont aux mains des Teke : Kintambo, Kinshasa, Kimbangu, kimpopo...
Chronologiquement, le village de Kinshasa est le centre commercial le plus
ancien. Kintambo est déjà une bourgade de 5.000 habitants et doit
son développement à la personnalité de son chef Ngaliema,
qui dispose d'un arsenal et en hommes fort importants pour se défendre
et faire la guerre.
L'étude sur ce point du travail nous a permis de tenter
de rendre compte de la dynamique des transformations ayant affecté la
rive méridionale du Pool Malebo et les modes de vie des populations,
dans une perspective de longue durée historique. Elle a essayé de
décrire l'occupation progressive de l'espace, la construction
progressive d'un milieu de vie, en partant de l'hypothèse que cette rive
méridionale n'a pas toujours été une ville ; le visage
qu'elle a revêtu à différentes époques, est le
produit d'une interaction entre cadre géographique et cadre de vie. En
insistant sur les interactions entre le niveau local et le niveau
international, l'étude a tenté en même temps de retracer
les trajectoires par lesquelles, un territoire tel que la rive
méridionale du Pool Malebo s'est incorporé dans les structures
des échanges internationaux tout en mettant en exergue les mutations
progressives qui s'en sont suivies.
A l'aide d'une grille d'analyse liant l'histoire du
développement de la rive méridionale à celle du
capitalisme, cette recherche interdisciplinaire en sciences sociales a
essayé de trouver dans l'histoire quelques clés de
compréhension du changement social. La perspective choisie visait
d'insister particulièrement sur une dynamique historique conflictuelle,
puisqu'un territoire est ici considéré non seulement comme un
espace naturel, un lieu de gisement des ressources, mais aussi comme un espace
de vie où se confrontent des logiques multiples, où s'observent
à diverses époques des conflits d'acteurs, latents ou ouverts,
implicites ou explicites, qui ont parfois pris le visage des violences
armées ou répressives. A chaque époque, il y a eu un jeu
d'acteurs dominants/dominés, les dominés étant
repoussés aux marges du système, et ayant alors accès aux
ressources d'une manière déséquilibrée16(*).
Les traces d'occupation humaine au Pool Malebo, comme dans
beaucoup de zones d'Afrique centrale, remontent à plusieurs
siècles avant la découverte de l'embouchure du fleuve Congo par
les portugais à la fin du quinzième siècle. L'isolement
intercontinental dans lequel a évolué l'Afrique centrale avant
l'arrivée des portugais, rend assez ardue l'étude dans la longue
durée de la plupart de ses zones, à cause du manque des sources
écrites relatives aux périodes très anciennes. Les
premiers écrits qui concernent spécifiquement la rive
méridionale du Pool Malebo par exemple, ne datent que du
dix-septième siècle avec le voyage de quelques missionnaires
italiens en provenance du Royaume Kongo17(*).
Mais c'est depuis le seizième siècle que le Pool
Malebo fut rattaché à un vaste réseau d'interactions et
d'échanges entre l'Afrique, l'Europe, et l'Amérique,
insufflé par l'expansion capitaliste. Il disposait d'un marché
régional important et joua particulièrement un rôle de
premier plan dans le commerce des esclaves pendant la période de la
traite négrière. Il a été le carrefour et la zone
de transbordement d'un grand réseau commercial organisé le long
du fleuve Congo. Son emplacement géographique particulier n'est pas
étranger au rôle central qu'il a joué, -et jouera sans
doute encore longtemps- dans les jeux de l'échange dans le bassin du
fleuve Congo, se présentant comme un relais géographiquement
logique et obligatoire du trafic à l'intérieur du pays.
Suite à son implication dans le commerce
intercontinental, la rive méridionale du Pool Malebo connut
d'importantes transformations, transformations qui furent
accélérées par la mise en place du système
colonial, inaugurée par la fondation du poste de Léopoldville. Le
capitalisme colonial désorganisa complètement le réseau
commercial congolais et permit le développement d'une ville sur cette
rive méridionale. Il a fallu un demi siècle pour que le
développement de deux postes coloniaux, Léopoldville et Kinshasa,
donne naissance à une seule ville qui devienne la capitale du Congo
Belge. En somme, l'urbanisation est une réalité récente et
de durée relativement courte, puisqu'elle ne date aujourd'hui que de
cent vingt cinq ans, si on la replace dans une perspective de longue
durée, dans l'histoire d'une rive méridionale
multiséculaire. Quoiqu'il en soit, la morphologie d'un milieu urbain
comme Kinshasa aujourd'hui, ne peut être dissociée des
différents conflits d'acteurs qui ont jalonné toute l'histoire de
la rive méridionale du Pool Malebo où elle se situe.
Pendant les dix premières années suivant la
fondation du poste de Léopoldville, il y eut une cohabitation difficile
entre le pouvoir colonial et le pouvoir local Batéké, celui-ci
étant jugé peu coopératif par le premier. Le pouvoir local
a voulu garder son autonomie, alors qu'en signant des traités avec
l'administration coloniale, il avait de droit transféré une
partie de son autorité. Les tensions se sont exacerbées et
transformées en conflits ouverts. Cette confrontation entre une logique
de domination et une logique de résistance, s'est soldée par la
victoire des acteurs dominants qui sont restés seuls maîtres
à bord, les chefs Batéké ayant été
contraints à l'exil. Les vainqueurs disposaient alors du territoire et
de ses ressources pouvant les mobiliser à leur avantage, du pouvoir
politique pouvant l'exercer à leur guise. Ils pouvaient ainsi
réorganiser et recomposer les relations sociales en leur faveur. La
colonisation fut perçue alors comme une rupture d'un ordre ancien qui
lui était défavorable et l'initiateur d'un nouvel ordre.
Après l'exode des Batéké et de leurs
chefs, les "nouveaux habitants" arrivant par vagues successives sur la rive
méridionale, en provenance des différentes régions du pays
et de l'Afrique, vont y faire l'apprentissage de l'urbanité, de la
modernité, dans un contexte de colonisation. Séparés de
gré ou de force de leur milieu d'origine, de leur cadre de vie
matérielle, du type de socialisation qu'ils avaient connu jusqu'alors,
ils vont essayer de s'adapter aux contraintes du changement imposé et
incorporer des nouvelles règles de comportement socio-économique.
Même si Léopoldville s'est greffée sur un réseau de
peuplement existant, elle n'en reste pas moins, quoiqu'il en soit, une
création coloniale, une réalité importée. Ainsi,
Léopoldville rassemblait une population africaine, d'origine ethnique et
régionale diverse, soustraite des milieux et influences coutumiers, sans
réelle cohésion, mais partageant néanmoins l'espace de vie
attribué par l'administration coloniale.
Léopoldville était une concentration humaine en
constante augmentation selon les besoins de l'économie coloniale. Son
peuplement s'est fait d'une manière que l'on pourrait qualifier
d'artificielle, notamment par un recrutement forcé de la main d'oeuvre
africaine de l'intérieur du pays. L'artificialité se remarque
également dans la composition de la population ainsi que dans la
sex-ratio. Léopoldville est peuplée essentiellement des
populations immigrées, venues les unes d'Europe, et les autres de toute
l'Afrique centrale, mais aussi de l'Afrique occidentale. Le sex-ratio est
très déséquilibré dans les deux groupes de
populations : la population féminine est le tiers de la population
masculine, et celle-ci y est en majorité célibataire. En fait,
jusqu'en 1930, l'installation en ville revêt un caractère
provisoire aussi bien pour les européens que pour les africains. En
plus, Léopoldville est une ville policée, quadrillée,
où n'auront droit de cité que les africains justifiant d'une
activité en relation avec la nouvelle économie.
Léopoldville est ainsi jusqu'en 1930, une ville dont la population
africaine est composée essentiellement de travailleurs et ouvriers,
impliqués directement dans le circuit de production ou de
commercialisation capitaliste.
La bonne conjoncture de l'économie internationale et
nationale entre 1923 et 1929, permet une croissance rapide de la ville, et se
clôture par l'installation définitive de la capitale du Congo
Belge à Léopoldville. Mais l'effervescence que connaît la
ville jusqu'en 1929, sera stoppée net l'année suivante,
année de la grande récession économique internationale.
Cette récession qui a frappé de plein fouet Léopoldville
et qui a laissé entrevoir les contradictions et les faiblesses du
système, inaugure à notre avis une nouvelle période de
l'histoire du développement de la ville.
Face au phénomène mondial d'urbanisation, les
villes auront à faire face à quatre types de défis :
la mondialisation de l'économie, la ségrégation sociale et
spatiale, une urbanité, et une gouvernance urbaine démocratique
à inventer.
Le bon gouvernement des villes constituera une question
capitale pour au moins trois raisons : d'abord parce que la
complexité croissante des sociétés et des structures
urbaines exigera un pilotage de plus de plus efficace ; ensuite parce que
le développement économique sera de plus en plus dépendant
de facteurs relationnels, qu'ils soient sociaux ou politiques. Enfin, la crise
de la citoyenneté exigera de renforcer la transparence et la
légitimité démocratique du gouvernement local.
Comment dès lors, susciter les conditions d'une
démocratie participative ? A quelles différentes
échelles territoriales ? Comment articuler les différentes
échelles de gouvernance, du quartier jusqu'à la
mégapole ? Quels partenariats faudra-t-il développer entre
Etats et sociétés civiles ?
Face aux trois crises - crise sociale, crise de
l'urbanité et crise de la représentation politique -, la France a
tenté de mettre en place, depuis les années 80, une politique de
la ville. Elle a présenté d'emblée un triple
caractère : politique née de l'urgence et souvent
destinée à répondre à des situations d'urgence,
elle se veut une politique structurelle ; politique de lutte contre
l'exclusion, elle ne se réduit pas à une seule politique
sociale ; enfin politique de terrain à base territoriale (les
quartiers puis les agglomérations), qui met au premier plan les acteurs
locaux (élus, associations, etc.), elle est pourtant une politique
nationale dans laquelle l'Etat remplit non seulement une fonction de
régulateur mais d'animateur.
A travers la politique de contractualisation, notamment entre
l'Etat et les collectivités locales, la politique de la ville a
engagé une transformation non négligeable de l'action publique.
Cette politique est aujourd'hui marquée par la volonté de
favoriser la participation des habitants. Enfin, dans le cadre de son action
internationale pour le développement des villes, la France soutient,
notamment à travers l'Agence française de développement,
de nombreux programmes de développement social et urbain.
Chapitre 2.
LES PROBLEMES DE GESTION
DES DECHETS DANS LA VILLE DE KINSHASA
Dans ce chapitre, nous aurons à aborder les
problèmes liés à la gestion des déchets. Nous
partirons l'urbanisation sauvage de la ville de Kinshasa et finir ce chapitre
par les problèmes d'évacuation des déchets dans cette
même ville.
L'urbanisation rapide et sauvage des pays d'Afrique a
causé la détérioration de l'environnement. L'une de ses
conséquences les plus inquiétantes dans le monde en
développement, et particulièrement en Afrique, réside
d'ailleurs dans les problèmes de gestion des déchets solides,
liquides et toxiques. Des incidents qui ont eu lieu récemment dans les
grands centres urbains d'Afrique montrent que le problème de la gestion
des déchets a atteint des proportions telles que les mesures prises par
les différents niveaux d'administration et les spécialistes se
sont révélées infructueuses. Il suffit de traverser
n'importe quelle ville africaine pour constater les manifestations de ce
problème : amoncellements de déchets, détritus le long des
routes, ruisseaux bloqués, sites d'enfouissement menaçant la
santé dans les secteurs résidentiels, et élimination
inadéquate des déchets toxiques.
2.1 Problèmes
d'urbanisation sauvage de la ville de Kinshasa
De nos jours, les questions touchant la gestion des
déchets urbains et, par extension, la planification et la gestion de
l'environnement urbain comptent parmi les plus complexes auxquelles doivent
répondre les gestionnaires urbains en raison de leurs effets sur la
santé humaine, le développement durable et la situation
financière des villes. Si la gestion des déchets dans les villes
africaines apparaissait autrefois comme une activité de nature purement
technique, organisationnelle et financière, on se rend compte
aujourd'hui qu'elle comporte une dimension culturelle marquée et qu'elle
constitue un très important levier du pouvoir.
Les causes de déchets dans la ville de Kinshasa est
liée à l'explosion démographique, aux activités
urbaines, à la faiblesse du pouvoir publique, à la
pauvreté de la population, les érosions e les constructions
anarchiques et divers autres faits expliquent le pullulement des déchets
(ménagers, industriels, manufacturiers, médicaux, agricoles,
boues d'égouts etc.). Ces déchets engendrent des pollutions qui
associent des nuisances (bruits, odeurs, vibrations, poussières et
fumées).
a) L'explosion
démographique
Cette ville connaît une croissance rapide de la
population dû à la fois à la natalité
élevée (l'enfant considéré comme une richesse,
considérant les us et coutumes de certaines personnes) et à
l'exode rural (conséquence de la détérioration des
conditions d'existence dans les campagnes, de l'absence des routes des
dessertes agricoles et de l'attrait de la ville)18(*). L'augmentation de la
population a comme conséquence la multiplicité des
déchets.
b) Les activités urbaines
Les déchets urbains sont des sous produits de
l'activité urbaine. Les activités industrielles, commerciales,
culturelles, politique et sociales engendrent des déchets importants.
Leur résorption nécessite des dépenses qui relèvent
en quelque sorte de la consommation, comme l'alimentation ou le logement.
Il va de même avec les constructions anarchiques qu'on y
trouve dans la capitale congolaise qui sont ne suivent aucunes normes de
lotissement ou de construction.
c) La faiblesse du pouvoir publique et
la pauvreté
L'état du sous-développement est en grande
partie responsable de la carence du pouvoir publique, incapable de gérer
les déchets, de maîtriser la croissance urbaine, de l'organiser,
d'assurer les emploies, les infrastructures et les équipements
nécessaires à la vie de la population19(*). Les réseaux
d'assainissement, à la charge de la collectivité publique,
laissent aussi grandement à désirer, tant pour
l'évacuation des eaux pluviales et usées que pour le ramassage
des ordures.
La pauvreté financière des citadins a des
grandes conséquences sur la gestion des déchets. D'une part, le
salaires sont bas où impayés. Le manque d'emplois et la maladie
chronique de cette ville. La majorité des citadins ne vivent que des
revenus aléatoires. La pratique d'une agriculture intra-urbaine et
péri-urbaine, le recours aux « petits métiers »
permettent tant bien que male d'assurer la subsistance. La population a une
seule préoccupation « la recherche de Kambeketshi » comme dans
la ville de Lubumbashi (sceau de la farine) qu'à s'occuper des
problèmes des déchets.
Le surpeuplement est à la base des déchets en
grand nombre sur les avenues, aux coins des parcelles, dans les caniveaux, les
lieux non habités et les marchés. Ces endroits constituent les
lieux de prédilection des tous les déchets ménagers,
industriels, manufacturiers, agricoles, et de boues d'égouts. La ville
parallèle (extension des pauvres ou bidonvilles) est constituée
des quartiers dont l'absence des infrastructures ou/et des équipements
font que les déchets soient en grand nombre dans cette partie de la
capitale.
Les Kinois vivent leur cité de ruines avec un
indéfectible sens de l'humour, mais même l'ironie bravache finit
par céder devant le caractère sinistre du terrain social :
le revenu moyen est tombé à moins de 100 dollars par
an ; les deux tiers de la population souffrent de malnutrition ; la
classe moyenne a disparu ; et un adulte sur cinq est séropositif.
Les trois quarts des habitants sont trop pauvres pour avoir accès aux
soins et doivent s'en remettre à des guérisseurs
pentecôtistes ou à des marabouts20(*).
A la place des usines désaffectées et des
magasins pillés apparurent de minuscules églises et groupes de
prière, sous des enseignes frustes mais hautes en couleur. Dans les
immenses bidonvilles comme Masina (appelé localement la
« République de Chine » à cause de sa
densité), le pentecôtisme se développa à la vitesse
d'un ouragan tropical : à la fin de l'an 2000, on dénombrait
à Kinshasa 2.177 sectes religieuses nouvellement constituées,
dont les membres se réunissaient souvent pour des nuits entières
de prière. (...)
d) Les érosions et les
constructions anarchiques
Les érosions sont un risque majeur à Kinshasa,
surtout le long des quartiers périphériques de la commune de
Lemba, Matete, Kinseso, Il s'agit ici de glissements de terrain qui se
produisent de façon régulière dans les zones argileuses
(dans lesquelles beaucoup de villes ont été bâties de la
RDC comme Kinshasa), lorsque, en l'absence de drainage, elles sont
minées par les eaux pluviales. Ces glissements entraînent
couramment des pertes de vies humaines, ainsi que la destruction
d'infrastructures urbaines (routes, ponts, voire bâtiments publics,
décharges pour déchets et autres). Souvent ces glissements de
terrains font le transport des déchets, c'est-à-dire le transfert
des déchets d'un coin à un autre.
Les constructions anarchiques dans la ville de Kinshasa ne
permettent pas de choisir un emplacement judicieux pour construire des lieux
pour l'accueil des déchets car elles se font de manière semi
légales. Certaines de ces constructions se font dans des endroits
prévus pour les déchets et le passage des collecteurs pour la
canalisation des eaux usées.
Il faut noter aussi le manque d'un réseau local de
collecte des déchets faute d'égouts, décharges et autres
font de cette situation alarmante, un problème de la gestion et de la
gouvernance des déchets. La cause principale est l'urbanisation
2.2 Problèmes
d'évacuation des déchets
Kinshasa est une ville que ses propres habitants
décrivent universellement comme « un cadavre, une
épave » ou qu'ils surnomment
« Kin-la-poubelle ». « On estime aujourd'hui,
écrit l'anthropologue René Devisch, que moins de 5 % des
habitants de Kinshasa ont un salaire régulier21(*). » Les
résidents survivent « grâce à leurs potagers
omniprésents et grâce à leur débrouillardise ils
achètent, revendent, trafiquent et marchandent ».
« L'article 15 » (qui punit le vol dans le code
pénal) est devenu la charte de la ville, et « se
débrouiller » en est le slogan officieux22(*).
L'organisation de la gestion des déchets urbains
à Kinshasa a connu de nombreux changements au cours des dernières
décennies, notamment en raison de l'instabilité du gouvernement
et de la volatilité des organismes d'exécution. En effet, chaque
réduction ou élargissement de l'équipe gouvernementale a
entraîné une redéfinition des compétences et des
organigrammes ministériels, et très souvent la nomination de
nouveaux responsables.
La gestion des déchets liquides a contribué
à l'instauration de changements semblables à ceux qu'ont
causés les projets de la Banque mondiale dans les années 70 et
80. A la fin des années 80, au moment où la gestion des
déchets liquides était en voie de surmonter ses
difficultés grâce à des structures de gestion efficaces, la
gestion des déchets solides connaissait, à son tour, une crise
qui persiste aujourd'hui.
Selon une enquête réalisée en RDC sur la
situation des femmes et des enfants en 2001, il était
démontré que généralement les kinois en particulier
utilisent deux types d'évacuation des déchets, à
savoir : les évacuations hygiéniques et non
hygiéniques. En vue de présenter un travail claire, concis et
précis, nous traiterons dans les lignes suivantes l'évacuation
des déchets liquides, solides, industriels, et autres dans la ville de
Kinshasa, selon les informations en notre possession.
L'Office des Voiries et Drainages (OVD), une entreprise
publique, chargée de préparer et de conduire ou superviser les
travaux de voiries et de drainage. Cette institution, qui avait de bons cadres
techniques avant-guerre, est aujourd'hui très affaiblie, en termes
à la fois d'équipement (y compris engins de chantier) et de
personnel. Les salaires sont trop faibles pour être attractifs, et les
arriérés importants. La structure-même de l'entreprise est
peu claire, dans la mesure où, après les années de
division durant le conflit, la réunification est difficile, certaines
autorités provinciales souhaitant garder leur contrôle sur les
capacités techniques. Les difficultés de fonctionnement de l'OVD,
si elles ne sont pas résolues, pourraient devenir une contrainte majeure
à la réalisation de programme conséquent de travaux de
voiries.
a. Déchets liquides
Pendant les premières années qui ont suivi
l'indépendance, la ville de Kinshasa, alors d'importance modeste, avait
très peu d'équipement d'hygiène publique et de drainage
à sa disposition. Les eaux ménagères, les eaux de drainage
et les déchets industriels étaient généralement
déversés dans lieux appropriés (vidoirs, cours d'eaux
...).
Mais, les choses ont changé avec le temps car les lieux
appropriés pour l'évacuation des déchets liquides. Et les
constructions (anarchiques) ont pris place dans certains de ces endroits
aménagés pour accueillir les déchets de la ville.
Les eaux usées sont évacuées par les
toilettes, par jet, enterrées, ou restent par terre, et d'autres moyens.
Dans la ville de Kinshasa : 7,5% des ménages utilisent les
égouts; 25,4% utilisent les caniveaux d'eaux pluviales, 1,5% utilisent
les puits perdus; 17,4% utilisent le trou dans la parcelle/rue; 45,2 les
jettent à la volée dans la parcelle, dans la rue; 3,1 utilisent
d'autres moyens d'évacuation. Le trois premiers sont
considérés comme moyens d'évacuation hygiéniques et
représentent 34,4% à Kinshasa23(*).
En cas de pluie, les voies deviennent souvent de simples
bourbiers sur lesquels toute circulation, même piétonne, est
difficile. Les réseaux d'évacuation des eaux usées sont
quasiment inexistants en RDC, sauf dans quelques rares quartiers
résidentiels urbains réservés aux couches les plus
aisées de la population. A Kinshasa, de nombreuses fosses septiques et
de latrines débordent, exposant les habitants aux risques de maladie et
offrant un terrain de prédilection aux nuisibles porteurs de maladies
(on estime que 88 pour cent des maladies à Kinshasa sont dues aux
conditions sanitaires).
L'aide du Programme des Nations unies pour le
développement et de l'Organisation mondiale de la santé permettra
d'élaborer un plan-cadre de drainage en vue d'adopter une
démarche cohérente. Ce plan pourrait faire renaître des
vieux plans de l'hôtel de ville d'une construction d'un réseau de
collecteurs primaires et secondaires afin de centraliser la collecte des eaux
usées et leur évacuation dans le cours d'eau.
La caractéristique principale du réseau des
voiries est son sous-développement général - voire son
absence totale dans certains centres urbains, y compris des capitales
provinciales. Au total, le réseau comprend 790 km de voiries
revêtues et 6 607 km de voiries en terre pour l'ensemble du pays.
Là où elles existent, la majeure partie des voiries datent de la
période coloniale et n'ont pratiquement pas fait l'objet d'entretien
depuis leur construction. Les problèmes ont été
aggravés au cours des dernières années par l'accroissement
du trafic, en particulier à Kinshasa et dans les autres grandes villes.
b. Déchets solides
Après d'avoir étancher la soif; après
avoir fini de manger des aliments ou produits emballés. Une question
reste posée, celle de savoir comment se débarrasser de
l'emballage, de la bouteille (en plastique, en papier dur ou léger,
sachet, etc.). Un bon Kinois jette tout simplement, sans se soucier, le
détritus en pleine rue. Il arrive de fois de traverser la ville d'un
coin à un autre sans trouver ne fus que un semblant de poubelle.
C'est problème est lié non seulement au manque
des poubelles (publiques, bien sûr) mais à la non attention de
tous à l'environnement. Il nous est arrivé souviens d'avoir des
disputes avec des chauffeur de taxi, des marchands ambulants et autres kinois
qui tantôt balancent un sachet en plastique vide après avoir
vidé l'eau qu'il contenait, tantôt le reste d'un produit de
consommation, etc. ils justifient leurs gestes par le fait qu'il n'y avait pas
de poubelle pour mettre les ordures. C'est vrai qu'elles sont de plus en plus
rares poubelles publiques dans la ville de Kinshasa. Celles qu'on peut encore
voir sont pleines et attendent trop longtemps pour être vidées.
Alors qui doit être tenu responsable du fait que
Kinshasa soit appelée aujourd'hui Kin la poubelle ? La population qui
jette n'importe où ses ordures ou les autorités de la ville qui
ne pensent pas à mettre en place un système efficace de collecte
et de traitement des ordures?
Les ménages kinois, quant à eux, évacuent
leurs ordures ménagères à travers un service
organisé public ou public (29,1%), par incinération (6,4%) ou
enfouissement (14,6%), par jet sur la voie publique (6,2%), dans un cours d'eau
(6,6%), dans un dépotoir sauvage (21,6) ou en les transformant en
compost ou fumier (11,6%), et 3,9% pour d'autres moyens d'évacuation. De
ceci, le total moyens hygiéniques d'évacuation
représentent 61,7% du total24(*).
c. Déchets industriels
Quant aux déchets industriels, l'évacuation se
fait des différentes manières et dépendent
généralement du poids de l'entreprise ou de l'industrie qui veut
évacuer ses détritus. Plus l'entreprise est grande plus
l'évacuation est de taille. On rencontre à Kinshasa, des places
aménagées ou choisis par les entreprises en rapport à son
emplacement du point de vue géographique parce la place se situe en
dehors de zones habitées. Il n'existe pas un moyen recyclage et
récupération des déchets industriels à Kinshasa.
Les déchets industriels restent un danger permanent et
inquiétant, dans la ville de Kinshasa, en particulier, et en RDC, en
général. Le problème se pose en amont et en aval,
c'est-à-dire les détritus de matières premières et
les restes des produits finis sortis des industries de transformations sont
déversés dans la rue. Le cas de sachet utilisé pour les
emballages qu'on trouve partout, les scories des bouteilles provenant des
brasseries et industries de fabrication des bouteilles (route des poids lourds
devant COBEGA), les décharges de Kingabwa vers l'industrie des
transformations des Bois (ITB), ... sont des preuves de triste sort de
l'environnement kinois.
Chapitre 3.
L'URBANISATION SAUVAGE DE
LA VILLE KINSHASA ET SON INCIDENCE SUR LA GOUVERNANCE
3.1 Qu'est que la
gouvernance ?
La gouvernance désigne en gros la façon dont un
gouvernement ou un État gouverne le territoire et la population qui
relèvent de lui. Cependant, la notion actuelle de gouvernance transcende
cette vision traditionnelle et désigne l'administration non seulement du
gouvernement, mais également de toute autre entité publique. Elle
peut être définit comme l'exercice du pouvoir politique pour
gérer les affaires de la nation. Elle comprend les mesures
institutionnelles et structurelles, les processus décisionnels et la
capacité de mise en oeuvre de l'État ainsi que les relations
entre les représentants du gouvernement et le public.
Bien qu'une définition aussi globale touche de toute
évidence l'ensemble des relations complexes entre le gouvernement et la
population, elle néglige un élément de la gouvernance : le
rôle de la société civile. Selon la conception moderne de
la gouvernance, celle-ci englobe la totalité des cadres et processus
dont les États ont besoin pour exercer leurs pouvoirs par l'entremise
des institutions et procédures officielles, les liens entre l'exercice
de ces pouvoirs et la société en général et les
organismes dont se dote une société pour servir les
intérêts de l'État et ceux de la société. Ce
texte se fonde sur la notion de gouvernance de Bratton et Rothchild
(1992)25(*), un concept
relationnel qui met l'accent sur la nature des interactions entre l'État
et les intervenants sociaux et parmi les intervenants.
Bratton et van de Walle26(*) (1992) soutiennent que l'importance qu' a prise la
question de la gouvernance au cours des dernières années s'
explique par une multitude de facteurs, notamment le malaise économique
; l'indignation qu' ont soulevée la répression interne, la
corruption et l'austérité ; le ressentiment suscité par l'
indifférence de l' État aux demandes populaires ; la chute des
régimes communistes en Europe ; les pressions exercées par les
pays donateurs pour la mise en oeuvre de réformes politiques. La
volonté d'ouverture et de responsabilisation est en partie
renforcée par une nouvelle sensibilisation aux liens entre le
développement économique et les processus démocratiques.
Cela pourrait être crucial pour la gouvernance urbaine dans les
cités d'Afrique, étant donné la multiplicité des
exploitants en milieu urbain, notamment les intervenants de la
société civile qui sont les moteurs de la vie urbaine mais dont
l'apport et les efforts sont souvent négligés, voire
entravés, par l' État.
Au risque de trop simplifier, on peut dire que la gouvernance
urbaine désigne, au niveau international, une relation à trois
entre le gouvernement central, notamment les institutions nationales, les
administrations locales et la société civile. Celle-ci comprend
le secteur privé, les organisations non gouvernementales (ONG) et les
organismes communautaires.
3.2 Urbanisation et
gouvernance dans la ville de Kinshasa
Ce chapitre porte principalement sur les déchets
solides, liquides et industriels. La gestion des déchets
désigne le stockage, la collecte, le transfert, le recyclage et
l'élimination finale des déchets. Les déchets solides
comprennent les ordures ménagères, les déchets solides non
dangereux (à l'exclusion des boues et des déchets semi solides)
provenant d'établissements industriels et commerciaux, les
déchets provenant d'établissements publics (notamment les
déchets non pathogènes des hôpitaux), les déchets
des marchés, les résidus de jardin et les balayures de rue. Les
déchets liquides comprennent les eaux grises et les eaux d'égout
non dangereuses produites par les ménages et les établissements
commerciaux et industriels urbains. Les déchets industriels comprennent
les déchets liquides et solides dangereux produits par les
établissements commerciaux et industriels, y compris les déchets
pathogènes des hôpitaux.
A Kinshasa, la gestion des déchets est importante du
point de vue de la gouvernance. Les densités élevées de la
population et la concentration d'activités économiques en milieu
urbain signifient que les déchets produits ne peuvent pas être
éliminés efficacement de façon individuelle. Les
déchets constituent un enjeu d'intérêt public puisqu' on
peut s'en débarrasser sur les terres privées ou publiques,
créant du coup une nuisance ou un danger environnemental ou sanitaire
possible qui touche la société, même si les ménages
et les entreprises qui produisent les déchets jugent avoir fait leur
devoir en s'en débarrassant. La gestion des déchets
bénéficie à l'ensemble de la collectivité et chaque
résident peut profiter du service sans que cela soit au détriment
des autres. Ainsi, la gestion des déchets est de toute évidence
du domaine public et constitue une question d'intérêt public ; les
citoyens s'attendent donc à ce que les administrations responsables de
la gestion des déchets prennent les mesures nécessaires pour
garder l'environnement propre.
A cet égard, le partage des pouvoirs, des
responsabilités et des ressources et les relations entre chaque niveau
d'administration et les relations entre les administrations et la
société civile deviennent importants. La réussite des
autorités dans le domaine de la gestion des déchets, comme, au
demeurant, dans d'autres secteurs, est tributaire de la disponibilité
des ressources et d'une bonne gouvernance, et rend l'État
crédible aux yeux du public. En contrepartie, leur échec suscite
l'hostilité et crée un fossé entre le public et
l'État, ce qui a d'importantes répercussions pour la production
de ressources, la démocratie, la transparence et la
responsabilité.
Les problèmes qui découlent de l'urbanisation
rapide en Afrique menacent la gouvernance des centres urbains en
général, et celle de la ville de Kinshasa, en particulier. Les
difficultés variées et complexes que connaissent nos villes et
villages d'Afrique, et particulièrement les problèmes liés
aux déchets urbains et à l'insuffisance de l'infrastructure et
des services sociaux, remettent en question la capacité de gouvernance
des pays africains.
Qu'entend-on par gouvernance? Il existe un nombre croissant de
publications et de documents inédits sur les « problèmes de
gouvernance ». La gouvernance a trait au rôle de l'État dans
la société, à la gestion, bonne ou mauvaise, des
activités socio-économiques dans les secteurs public,
privé et communautaire, ainsi qu'au degré de participation de la
société civile à la gestion de la société
dans son ensemble. Pour la Banque mondiale, la gouvernance représente la
manière dont le pouvoir s'exerce dans la gestion des ressources
économiques et sociales d'un pays en vue de son
développement27(*).
Elle peut être bonne ou mauvaise, selon la façon dont ce pouvoir
est exercé. La bonne gouvernance peut être définie comme la
présence d'un bon gouvernement dont la direction est compétente
et légitime, dont le pouvoir et l'autorité ont un fondement
légal (un mandat issu de la volonté de la population), qui a une
vision d'avenir et un programme sociopolitique progressiste que la population
juge acceptable et qui est mis en oeuvre avec honnêteté,
transparence et responsabilité. Pour exercer une bonne gouvernance, le
gouvernement doit tirer sa légitimité des citoyens, envers qui il
a des comptes à rendre.
Le discernement, la transparence, la responsabilité, la
légitimité, la crédibilité, la
prévisibilité et la fiabilité, combinées à
la confiance et à la stabilité de la société,
représentent les aspects marquants d'une bonne gouvernance. Celle-ci
nécessite également des institutions efficaces et responsables,
le respect de principes démocratiques, un processus électoral
fiable, un gouvernement représentatif et responsable et des rapports
ouverts et légitimes entre la société civile et
l'état Une bonne gouvernance donne lieu à l'institutionnalisation
des politiques, programmes et stratégies de gestion urbaine qui
permettent d'éliminer ou d'atténuer les problèmes
qu'entraîne l'urbanisation rapide. Dans le contexte africain, il faut
donc déterminer dans quelle mesure la gouvernance est adaptée aux
phénomènes d'urbanisation et de croissance des villes. Le
débat sur la gouvernance se limite souvent à des
généralités (souvent abstraites). Il est temps
d'opérationnaliser certains des nouveaux concepts établis en
s'appuyant sur un ensemble de repères concrets.
La documentation et les connaissances pratiques sur les
aspects techniques, administratives et institutionnelles de la gestion des
déchets en Afrique ne cessent de s'approfondir. Cependant, les cadres
d'action et les stratégies de mise en oeuvre doivent aller de pair avec
de nouvelles formes de gouvernance en vue d'améliorer
l'efficacité et l'efficience et de favoriser la participation de la
population à la prestation des services. On relève un
intérêt croissant à l'égard des partenariats entre
le secteur public, le secteur privé et la collectivité, mais cet
intérêt procède surtout de questions techniques ou
financières, plutôt que des aspects politiques, sociologiques et
environnementaux en cause. Les démarches technofinancières n'ont
pas débouché sur les méthodes organisationnelles et
institutionnelles nécessaires pour permettre aux citoyens de comprendre
le service et d'y participer pleinement, car elles sont dénuées
de cadre conceptuel et stratégique clair.
Nous sommes d'avis que le débat sur la gouvernance ne
s'intéresse pas suffisamment aux problèmes concrets touchant la
prestation des services, et que les discussions sur l'amélioration de la
gouvernance dans le secteur de la gestion des déchets (et même
dans l'ensemble du secteur des services) sont dépourvues du cadre
conceptuel et stratégique nécessaire pour habiliter la population
aux plans organisationnel et institutionnel.
3.3 Suggestions et
recommandations
Toutes les villes du monde produisent beaucoup de
déchets et, dans les villes des pays en développement, la charge
de déchets se compose principalement de matières organiques.
L'agriculture, et plus particulièrement l'agriculture urbaine, constitue
un marché de premier plan pour l'utilisation productive d'une grande
partie de ces matières organiques, ne serait-ce que parce que peu
d'autres options s'offrent aux villes. Très peu d'autres industries
peuvent utiliser des quantités considérables de matières
organiques. L'agriculture urbaine constitue donc un moyen d'évacuation
si pas de réutilisation de déchets organiques de premier plan.
Cela dit, tous les déchets produits par une grande
ville ne peuvent toutefois être utilisés en agriculture urbaine.
Chose certaine, comme en témoignent les projets mis en oeuvre dans des
pays tels que le Ghana, le Brésil, il importe, pour pouvoir maximiser
l'utilisation productive des déchets organiques compostés, que
les centres de traitement soient situés à proximité des
activités d'agriculture urbaine. Il devient plus intéressant pour
les producteurs d'utiliser ces matières lorsque les centres de
traitement sont situés à proximité, car cela permet de
réduire les frais de transport. Le recyclage des déchets
organiques est particulièrement important dans les villes au climat
aride, comme plusieurs en Afrique subsaharienne.
L'hôtel de ville, qui est l'organe numéro un de
la gestion de la ville de Kinshasa, devra mettre en place un organe
d'évacuation sélective des déchets qui permettra de
diviser les déchets en réutilisables et en décompositions,
selon le cas. Il devra également mettre pour un premier plan des
poubelles qu'il pourra soit demander par ce partenaires extérieurs dans
ces programmes de coopération entre villes francophones, par
exemple ; soit qu'il pourra se faire fabriquer par les industries locaux
de soudure et métal.
La gestion des déchets organiques doit faire appel
à différents systèmes de collecte et de traitement, est la
précieuse leçon à tirer ici. Une approche
intégrée en matière de gestion des déchets solides
doit prévoir des produits adaptés aux différentes
catégories d'utilisateurs. Par exemple, des bacs à compostage
pourraient être installés dans les quartiers, de grands centres de
traitement dans les districts, etc. Plusieurs types de composts et de paillis
peuvent être produits afin de répondre à des besoins
différents. Le compost de qualité supérieure, qui peut se
vendre à un prix relativement élevé, peut être
transporté à faible coût en petits sacs et vendu sur un
vaste territoire. En raison du coût du transport, les produits de
qualité inférieure (moins chers) doivent être vendus
à proximité de leur lieu de production.
D'où l'importance encore ici pour les producteurs de se
regrouper en organisations qui pourront partager les coûts du transport
en vrac. Par contre, les produits de moindre qualité et moins chers, tel
le paillis grossier utilisé en aménagement paysager et pour
d'autres activités semblables, pourraient être vendus par camions
complets aux entrepreneurs.
La sensibilisation du public est un facteur important pour la
mise en place réussie d'un programme de recyclage. Des incitatifs
s'imposent pour encourager les gens à recycler. Les mesures de
sensibilisation doivent s'adresser à la fois aux producteurs et aux
consommateurs de matières recyclées. Il faut notamment souligner
l'importance de trier les différentes catégories de
déchets et, dans le cas des producteurs, d'utiliser de l'eau salubre et
le moins de pesticides possible.
Il peut être difficile de convaincre les producteurs de
prendre le « virage organique », parce que les systèmes de
culture intensive que l'on retrouve généralement en agriculture
urbaine exigent l'utilisation d'engrais chimiques. Une solution consiste
à faire la preuve de la loi du rendement décroissant, selon
laquelle il faut toujours plus d'apports--engrais et pesticides--pour produire
la même quantité de produits.
Nous avons traité jusqu'ici des déchets solides.
Mais qu'en est-il des eaux usées ? Il s'agit d'une ressource à
laquelle pratiquement personne ne s'intéresse, mis à part les
agriculteurs urbains. L'AU continuera d'utiliser l'eau disponible quelle qu'en
soit la provenance, si bien qu'il est très important de réagir.
Si rien n'est fait au sujet de l'utilisation des eaux usées, la
vulnérabilité aux épidémies ira en augmentant. En
outre, ignorer le problème, que l'on soit un spécialiste de la
santé publique, un gestionnaire des ressources en eau ou une personne
politique, ne permettra pas de le résoudre.
Comme dans le cas des déchets solides, il est possible
d'utiliser sans danger des eaux usées de qualité variable pour la
production de différents produits agricoles. Ici encore, le tri à
la source et l'utilisation à proximité de cette source sont de
première importance, afin d'optimiser l'utilisation et de réduire
au maximum les coûts d'épuration et de distribution.
En plus, les activités de la gestion des déchets
comportant les étapes de la collecte, de tri, d'entreposage, de
valorisation et d'élimination permettront non seulement le
développement durable mais aussi donneront de l' emploie à la
population qui souffre du chômage.
Les actions prioritaires à amener devant cette
situation sont d'autant la prise de conscience de tous devant le
problème d'urbanisation et des déchets : la contribution des
entreprises, la politique d'aménagement de quartiers,
recyclage-valorisation, Brûler.....éliminer, création d'un
réseau de collecte de déchets liquides, solides et autres par des
moyens plus modestes et hygiéniques. Pour que la population puisse
être impliquée efficacement dans la politique de gestion des
déchets, elle doit pouvoir disposer d'une information de base facilement
accessible d'abord et en suite l'impliqué dans planning de gestion de
déchets.
Il y a plusieurs années, avec le PNA, un organisme
chargé de déchets était mis en place. Actuellement, rien
n'existe en cette matière. Il y a lieu que les autorités
développent les structures intercommunales en fin d'optimiser la gestion
de déchets et de penser à la réduction des coûts de
traitement. Pour mettre fin à la prolifération des poubelles
sauvages et traiter les déchets.
Les déchets industriels occupent une place non
négligeable dans le total des déchets produites chaque
année à Kinshasa. Si les entreprises peuvent avoir
désormais recours à des programmes de réductions à
la source qui privilégient les énergies et matières de
substitution. Ces entreprises peuvent contribuer financièrement à
la gestion de déchets. En ce qui concerne l'aménagement des
quartiers, le gouvernement et tous les organes de protection de la nature
doivent viser l'aménagement des quartiers pour en faire des
unités ayant leurs propres cohérences et d'abord une existence
économique. Les communes annexes pourront exercer les activités
agricoles et bénéficier des compostes provenant de la gestion de
déchets. Les autres communes pourront abriter des centres de traitement
de déchets.
Le recyclage-valorisation est des procédés
nouveaux qu'il faudrait inclure dans la gestion de déchets de la ville.
Malgré qu'à actuellement rien ne se fait en matière de
déchets, il y a lieu de penser à ces procédés de
recyclage et de valorisation en mettant en place de véritables
filières spécialisées d'une manière
spécifique dans la valorisation( de papier, verre, ou plastique). A
titre d'exemple l'industrie d'emballage peut utiliser 85 % de matières
recyclées.
Dans une vie future, Il faudra arriver à
réglementer le traitement par incinération et tendre au recyclage
et à la valorisation des déchets pour le développement
durable. Si une bonne politique financière mise sur pied, il y a lieu
d'obtenir des incinérateurs capables de valoriser l'énergie en
produisant de l'énergie thermique et électrique à partir
des déchets. De cette façon, la ville pourra lutter contre le
déboisement, phénomène qui prend des plus en plus
d'ampleurs. Il y aura également moyen de réglementer aussi d'une
manière les pollutions émises par les incinérateurs.
Et le réseau local, aura comme objectif
l'échange des expériences en matières de gestion de
déchets urbains. Mais en matière de développement durable,
l'aide de la communauté internationale occupe une place de choix pour la
protection de la biodiversité dans les régions tropicales en
général et, particulièrement à kinshasa.
CONCLUSION
Cette étude a démontré clairement que la
plupart des problèmes urbains, particulièrement en ce qui
concerne la gestion des déchets, découlent d'une mauvaise
gouvernance. Il est donc urgent d'implanter des structures appropriées
pour assurer une bonne gouvernance. L'expérience mondiale a
montré que l'institutionnalisation de la bonne gouvernance repose sur la
démocratisation et la participation. Pour y parvenir, il faut combler le
fossé entre les gouvernants et les gouvernés et favoriser la
confiance, l'interdépendance, la réciprocité, la
sensibilité et la responsabilité en matière de
gouvernance.
Qui doit payer pour la protection de l'environnement naturel
et l'installation des équipements urbains ? La pauvreté
extrême de la population fausse l'application de ce principe. La
population est désarmée et ne plus en mesure de faire changer la
situation.
Ces raisons renforcent l'application difficile de ce principe
:
Les entreprises polluantes sont celles qui utilisent des
milliers de travailleurs et sont en faillite ;
La survie est la préoccupation journalière du
citadin, le souci de l'environnement ne peut que passer au second plan;
L'absence des taxes pour la protection de l'environnement par
les industriels.
Ces sont les différentes questions qu'on se pose
à la fin de cet travail. Le drainage des eaux pluviales, qui
représente sans doute l'une des difficultés les plus urgentes
à résoudre. Le réseau de drainage existant est très
limité (300 km de collecteurs au total, sur l'ensemble du territoire de
la RDC) et les collecteurs sont souvent bouchés ou hors d'état de
fonctionnement. Les eaux stagnent et s'infiltrent, sapant les sols et
préparant de nouveaux glissements, sous l'impuissance de l'OVD.
Il y a donc lieu d'encourager les mesures prises au pays pour
rétablir la démocratie participative. Le renforcement tant soi
peu des régimes démocratiques, est également
souhaité. L'engagement de la population à l'égard de la
démocratie doit être renforcé par les mesures suivantes
:
- créer une nouvelle culture politique axée sur
l'engagement, l'honnêteté, le dévouement et le service
à la population pour les conseillers et responsables municipaux ;
- informer la population pour lui faire comprendre la
nécessité de participer pleinement au processus électoral
et de s'intéresser à la façon dont gouvernent leurs
représentants élus ;
- mettre en place des mécanismes appropriés pour
assurer l'élection de personnes compétentes.
La principale leçon à retenir en ce qui concerne
la gestion des eaux usées, est que la rapide
généralisation de l'utilisation des eaux usées non
épurées exige le renforcement des mesures pour protéger
tant les producteurs que les consommateurs. La sensibilisation des producteurs
aux risques que pose l'utilisation des eaux usées est importante, au
même titre que la vulgarisation agricole et l'aide financière. Les
incitatifs commerciaux visant à encourager les producteurs à
utiliser pour l'irrigation des eaux usées plus sûres ont
également démontré leur efficacité. Encore ici, il
a été démontré qu'il est avantageux pour les
producteurs de se regrouper, puisqu'ils peuvent ainsi avoir accès
à des technologies qui autrement seraient trop coûteuses pour
chacun d'entre eux.
Quant à l'épuration des eaux usées et la
réduction des risques pour la santé, de plus amples recherches
doivent être effectuées pour déterminer les coûts
avantages de l'utilisation à différentes échelles des
systèmes d'épuration des eaux usées en agriculture. Des
études ont démontré que plus l'eau douce est
chère--plus le prix à payer pour se la procurer est
élevé, plus les gens sont disposés à la conserver
et à la recycler. Des études s'imposent également pour
déterminer comment on peut légiférer en vue de
réduire les risques pour la santé associés à
l'utilisation des eaux usées.
Pour que les systèmes de collecte des déchets
soient efficaces, les citoyens doivent connaître leurs
responsabilités quotidiennes, les gestes à adopter, les horaires
de collecte, les procédures standard et l'emplacement des sites
adéquats. Il y a donc lieu de mettre en place un système
étendu d'information du public en ce qui concerne les questions
importantes telles que les méthodes de collecte, l'entreposage des
déchets et l'acheminement de ceux-ci aux décharges, ainsi que les
risques que pose l'indifférence à l'égard des
déchets. Pour assurer un meilleur engagement des citoyens, les
installations urbaines de gestion des déchets devraient être
partagées équitablement.
L'objectif devrait être d'éliminer au moins 90 %
des déchets, et il devrait être poursuivi dans toute la ville. La
gestion des déchets devrait être considérée à
la fois comme une responsabilité et comme un service
d'intérêt public. Tous les résidents devraient pouvoir en
profiter. Compte tenu des contraintes financières et de l'infrastructure
limitée avec lesquelles doit composer le secteur public par rapport
à ses besoins, le secteur privé devrait participer à la
gestion des déchets selon une démarche participative
réciproque. L'expérience d'autres villes montre que le secteur
privé, malgré ses divers problèmes, gère les
déchets plus efficacement que le secteur public.
L'expérience d'autres pays du monde (notamment de
l'Égypte et du Zimbabwe, deux pays d'Afrique)28(*) a démontré que
les gens sont disposés à payer pour des services de collecte des
déchets s'ils sont efficaces et si un mécanisme adéquat de
perception des fiais et de sanction en cas de défaut de paiement est
établi.
Le problème de la gestion des déchets
réside en bonne partie dans le fait que les déchets ne sont pas
considérés comme une ressource. C'est pourquoi le recyclage est
très rudimentaire. Les organismes gouvernementaux ne s'y sont même
pas encore intéressés. Certaines entreprises privées font
déjà du recyclage à différents degrés,
grâce aux activités parallèles des
récupérateurs. Dans tous les principaux secteurs des quatre
villes, les récupérateurs jouent un rôle très
important Ils vont d'un dépotoir à l'autre pour y recueillir les
objets utiles, qu'ils revendant au public et aux quelques industries de
recyclage des déchets.
Les déchets solides (débris de fer, aluminium,
alliages, verre, plastiques, polyéthylène) de même que les
déchets d'élevage (sang, cornes, sabots) peuvent faire l'objet
d'un important commerce parallèle et légèrement
structuré. L'exploitation de la biomasse (et notamment de la jacinthe
d'eau et de la laitue d'eau), qui peut se révéler une source
utile d'énergie et de fibres de remplacement pour l'industrie du papier,
pourrait donner naissance à des entreprises. Le compostage (pour la
production d'engrais organiques) et la production de biogaz (à partir de
matières végétales et de déjections animales) sont
presque totalement négligés. Ils peuvent réduire le
déboisement causé par la récolte de bois de chauffage, et
ils produisent des engrais organiques et du méthane de façon
respectueuse pour l'environnement.
Le recyclage des déchets industriels devrait
également recevoir l'appui des organismes de développement, tels
que le Programme des Nations unies pour le développement, l'Organisation
des Nations unies pour le développement industriel, le Fonds des Nations
unies pour l'enfance, le Fonds des Nations unies pour les femmes, le Fonds des
Nations unies pour la population, l'Organisation internationale du travail et
la Fondation Ford. Les ONG et le secteur privé devraient être
encouragés, par des programmes de microfinancement, à
créer de petites entreprises de recyclage des déchets
industriels. Il suffit de prévoir des mesures d'encouragement, du
microfinancement pour le démarrage et l'adoption d'une politique
favorable, et d'obtenir la collaboration du secteur public et des organismes de
la société civile.
Un recyclage efficace des déchets dans les villes
africaines requiert la participation concertée de la
collectivité. Les principaux enjeux sont la politique de gestion des
déchets, la réduction de la production de déchets,
l'intensification des activités de tri à la source, la promotion
des petites entreprises de recyclage et l'intégration de la
récupération des ressources dans le système
structuré de gestion des déchets. Pour assurer
l'efficacité du recyclage et de la réutilisation des
déchets, il faut avant tout réduire la production de
déchets.
Bien qu'on ne peut faire une évaluation
économique précise du recyclage et de la réutilisation,
car certains de leurs avantages économiques sont difficiles à
quantifier, de même que les avantages indirects comme la réduction
des &ais de santé et des coûts occasionnés par la
pollution. Les industries, par contre, en tirent des avantages directs et
quantifiables. Le recyclage des déchets solides nécessite
beaucoup de main-d'oeuvre ; or, les centres urbains des pays en
développement comptent de nombreux travailleurs migrants et une
main-d'oeuvre peu qualifiée, qui peuvent être mis à
contribution pour créer des emplois et réduire la
pauvreté.
Les produits recyclés ont peu d'incidence sur
l'environnement. La qualité de l'environnement urbain repose directement
sur l'état de santé général des résidents.
Les personnes qui font du recyclage et de la réutilisation forment un
groupe à risque élevé ; elles souffrent d'une
variété de problèmes de santé, comme une irritation
des yeux, des maladies respiratoires et d'autres affections causées par
la fumée, la poussière, des éléments
pathogènes aéroportés et des parasites, de même que
des maladies de la peau.
La préoccupation de la population est la recherche
journalière d'un sceau de la farine ainsi les préoccupations de
l'environnement ne sont pas prioritaires. Il faudrait que la population
collabore directement à l'exercice d'équilibre consistant
à combiner un développement économique et l'application
effective des mesures gouvernementales (qui intègrent les
décisions internationales) en matière de gestion de
déchets. Une fois par l'implantation des activités de gestion de
déchets, le consommateur pourra ainsi décider du produit qu'il
achète, c'est aussi lui qui peut être plus que les
autorités, peut exercer une influence sur le producteur a fin que tel ou
tel produit soit ou ne soit pas mis sur le marché. Autrement dit, pour
une gestion durable de l'environnement, le consommateur doit devenir un
véritable « éco-consom-acteur ».
La collecte des déchets est organisée au niveau
local dans chaque ville, sous la coordination du Programme National
d'Assainissement (un service technique spécialisé du
Ministère de l'Environnement). L'organisation de ce service et sa
performance varient de manière considérable d'un centre urbain
à l'autre - mais il n'existe aucune station de traitement, ni même
une décharge contrôlée sur l'ensemble du territoire de la
RDC.
Dans la pratique, les communautés urbaines jouent
aujourd'hui un rôle essentiel dans l'évacuation des
déchets, mais cette évacuation se fait seulement sur de petites
distances. Des zones de regroupement des déchets apparaissent donc en
bordure des villes, voire entre quartiers - qui sont de véritables
foyers d'insalubrité avec un fort impact sur la santé publique.
BIBLIOGRAPHIE
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régions, zones et villes de la République du Zaïre,
institut géographique du Zaïre. Département de la
Défense Nationale 1984
12. THOMAS SUAVET, Dictionnaire économique et
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b. NOTES DE COURS POLYCOPIEES, REVUE ET PERIODIQUES ET
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1. Atlas de la République Démocratique du Congo,
Ed. Jeune Afrique, 2000
2. L'Encyclopédie Encarta 2006 de Microsoft.
3. Michela Wrong, In the Footsteps of Mr. Kurtz,
Paperback, Londres, 2000
4. Répertoire des superficies des régions, sous
régions, zones et villes de la République du Zaïre,
institut géographique du Zaïre.
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Plan, Direction de planification régionale «projet PNUD/DTCD ZAI
86/001 Appui à la planification« Kinshasa, Août 1988
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http://www.bbc.co.uk/weather/world/city_guides/results.shtml?tt=TT000770
3.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kinshasa
4.
http://www.mmsh.univ-aix.fr/iea/clio/numero/18/sommaire18.html
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE............................................................................................................I
DÉDICACE.............................................................................................................II
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
UTILISÉES........................................................................III
AVANT
PROPOS....................................................................................................IV
INTRODUCTION
- 1 -
1. POSITION DU PROBLÈME
- 1 -
2. HYPOTHÈSES DE L'ÉTUDE
- 3 -
3. INTÉRÊT DU SUJET
- 3 -
4. SITUATION SPATIO-TEMPORELLE
- 3 -
5. MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE
- 4 -
5.1 Méthodes
d'approche
- 4 -
5.2 Techniques
- 4 -
6. CANEVAS DE L'ÉTUDE
- 5 -
CHAPITRE 1.
- 6 -
LE PROCESSUS D'URBANISATION EN
AFRIQUE
- 6 -
1.1 CONTEXTE GÉNÉRAL - VILLE
DE KINSHASA
- 7 -
1.1.1 La période
post-coloniale
- 7 -
1.1.2 Colonisation
européenne
- 7 -
1.1.3 Capitale grandissante
- 8 -
1.1.4 Présentation
- 10 -
1.1.5 Langues
- 10 -
1.1.6 Données
géographiques
- 11 -
1.1.7 Données politico
administratives
- 12 -
1.2 URBANISATION DANS LA VILLE PROVINCE DE
KINSHASA.
- 14 -
CHAPITRE 2.
- 18 -
LES PROBLEMES DE GESTION DES DECHETS
DANS LA VILLE DE KINSHASA
- 18 -
2.1 PROBLÈMES D'URBANISATION SAUVAGE DE LA
VILLE DE KINSHASA
- 18 -
a) L'explosion
démographique
- 19 -
b) Les activités
urbaines
- 19 -
c) La faiblesse du pouvoir
publique et la pauvreté
- 19 -
d) Les érosions et les
constructions anarchiques
- 20 -
2.2 PROBLÈMES D'ÉVACUATION DES
DÉCHETS
- 20 -
a. Déchets liquides
- 22 -
b. Déchets solides
- 23 -
c. Déchets
industriels
- 23 -
CHAPITRE 3.
- 25 -
L'URBANISATION SAUVAGE DE LA VILLE
KINSHASA ET SON INCIDENCE SUR LA GOUVERNANCE
- 25 -
3.1 QU'EST QUE LA GOUVERNANCE ?
- 25 -
3.2 URBANISATION ET GOUVERNANCE DANS LA VILLE DE
KINSHASA
- 26 -
3.3 SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
- 28 -
CONCLUSION
- 31 -
BIBLIOGRAPHIE
- 35 -
TABLE DES MATIERES
- 37 -
* 1 Banque Mondiale,
Urbanisation, étude sectorielle, juin 1972, p. 3
* 2 B.KUYUNSA et K.SHOMBA,
Initiation aux méthodes de recherche scientifique en Sciences
Sociales, PUZ, Kinshasa, 1985, p. 11.
* 3 R.PINTO et H.GRAWITZ,
Méthodes en Sciences Sociales, 4e éd. Dallez,
Paris, 1971, p.289
* 4 THOMAS SUAVET,
Dictionnaire économique et sociale, Ed. Ouvrière, 1962,
p.393.
* 5 Adepoju G. Onibokun (Sous la
direction de), Gestion des déchets urbains, Des solutions pour
l'Afrique, Editions Karthala et CRDI, 2001, p. 9
* 6 Nations unies, 1995
cité in Adepoju G. Onibokun (Sous la direction de), op. cit., p.
10
* 7
http://.wikipédia.fr/wiki/kiçnshasa.htm
* 8
http://www.wikipédia.fr/wiki/kinshasa.htm.
* 9 Répertoire des
superficies des régions, sous régions, zones et villes de la
République du Zaïre, Institut Géographique du Zaïre.
Département de la Défense Nationale 1984.
* 10 Ville de Kinshasa, Fiche
technique, Département de Plan, Direction de planification
régionale «projet PNUD/DTCD ZAI 86/001 Appui à la
planification« Kinshasa, Août 1988
* 11 Les renseignements
relatifs aux données géographiques sont puisés dans les
document suivants : Atlas de la République Démocratique
du Congo, Ed. Jeune Afrique, 2000 et l'Encyclopédie Encarta 2006 de
Microsoft.
* 12
http://www.bbc.co.uk/weather/world/city_guides/results.shtml?tt=TT000770
* 13 Répertoire des
superficies des régions, sous régions, zones et villes de la
République du Zaïre, institut géographique du Zaïre.
* 14
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kinshasa
* 15 Marc Pain, Kinshasa, la
ville et la cité, Ed. de l'ORSTOM, Paris, 1984, p. 11
* 16
http://www.mmsh.univ-aix.fr/iea/clio/numero/18/sommaire18.html
* 17
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kinshasa
* 18 Kabamba Ndjibu, Causes de
la surpopulation en milieu urbain, mémoire de sociologie, UNILU
,1998.
* 19 La croissance urbaine en
Afrique et Madagascar. Colloque international du C.N.R.S, 1970, Paris, les
Editions du C.N.R.S,
1972, p. 45
* 20 Lynne Cripe (sous la dir.
de), « Abandonment and separation of children in the Democratic
Republic of the Congo », rapport d'évaluation de l'Agence
américaine pour le développement international (Usaid) conduit
par le Fonds Leahy pour les victimes de guerre, avril 2002.
* 21 René Devisch,
« Parody in matricentered christian healing communes of the sacred
spirit in Kinshasa », Contours, University of Illinois
Press, vol. 1, n° 2, automne 2003.
* 22 Michela Wrong, In the
Footsteps of Mr. Kurtz, Paperback, Londres, 2000.
* 23 République
Démocratique du Congo, Enquête nationale sur la situation des
enfants et des femmes MICS2/2001, Rapport d'analyse, Kinshasa, Juillet 2002,
p.23
* 24 Idem
* 25 Cité in Adepoju G.
Onibokun (Sous la direction de), Gestion des déchets urbains, Des
solutions pour l'Afrique, Editions Karthala et CRDI, 2001, p. 26
* 26 Idem
* 27 Ibidem
* 28 Adepoju G. Onibokun (Sous
la direction de), op. cit., p.112
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