a- L'organisation de la collecte à
Yaoundé
A Yaoundé, le système de gestion des
déchets ménagers se limite aux opérations de collecte, de
transport et de mise en décharge. L'unique mode de traitement des
déchets ménagers se réduisent à la mise en
décharge, qui selon Brula et al (1995) est « une réinsertion
» dans le milieu naturel, et ce dans les meilleures conditions possibles,
des déchets qui n'ont pas fait l'objet d'autres traitements de
valorisation ou d'élimination. Cette décharge (photo 10), de type
contrôlée, est située à Nkolfoulou une banlieue de
la ville car autorisée par l'administration (la décharge est de
type sauvage lorsqu'elle est créée sans autorisation de
l'administration). D'une superficie de 56 ha, la décharge de Nkolfoulou
opérationnelle depuis 1990 pour une durée de vie de 50 ans,
reçoit selon HYSACAM 700 tonnes de
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déchets ménagers par jour soit plus de 200
rotations de camions par jour. Le principe consiste à enfouir dans un
casier de 15 m avec fond compacté pour limiter les infiltrations dans le
sol, les déchets.
b- La collecte proprement dite
Dans la ville de Yaoundé, le service de
précollecte est presque inexistant dans la mesure où ce service
ne fait pas partie du contrat passé par la CUY et la
société HYSACAM qui assure la collecte des déchets.
L'organisation du service de collecte est basée sur un plan
déterminé suivant la nature des services à effectuer, et
adaptée à l'importance de la population des secteurs
desservis.
HYSACAM a mis en place deux types de collecte bien distincts
:
- La collecte porte à porte : elle consiste à
parcourir les quartiers accessibles aux camions afin de collecter les
déchets des ménages qui sont généralement
déversés dans des sacs ou seaux poubelles. Pour cela 40 engins
dont des portes coffres, des Ampliroll, des bennes tasseuses et des multibennes
qui sont des véhicules coûteux et spécialisés pour
la collecte des déchets sont ainsi mobilisés au quotidien (photo
2) ;
- La collecte à point fixe : il s'agit de disposer des
bacs à ordures d'une capacité de 6 ou 16m3 dans les
carrefours et les zones à fort taux d'insalubrité.
Ce dispositif de collecte classique et simpliste
utilisé par HYSACAM permet, selon elle, de collecter en moyenne 800
tonnes de déchets ménagers par jour contre une production
journalière moyenne de 1200 tonnes soit plus de 67%. Partant du fait
qu'un budget de 3 milliards lui est alloué par la CUY et que le tonnage
coûte 13 532 F CFA TTC, un calcul rapide nous permet de constater que
HYSACAM dépasse largement son enveloppe budgétaire de plus d'un
milliard (800 x 13 532 x 365= 3 951 344 000 FCFA), ce qui
inéluctablement irréaliste.
Le tonnage des déchets a lieu à la
décharge de Nkolfoulou. Le camion chargé "en principe" de
déchets collectés (parce qu'aucun mécanisme ne permet de
vérifier la nature et la provenance des déchets contenus dans le
camion ; ces déchets transportés peuvent bien être des
pierres ou même les carcasses d'automobiles par exemple) se pose sur un
pont bascule qui est relié à un ordinateur qui enregistre le
tonnage du camion. Cette situation nous rend perplexe quant à la
fiabilité du tonnage facturé par HYSACAM à la CUY. En
effet, une fois de plus aucun mécanisme ne permet de savoir si les
données quant aux quantités collectées effectivement
remises à la CUY sont fiables et ne reflètent que la
réalité. Notons que même la présence d'un agent de
contrôle de CUY ne change pas grand chose, si les manipulations doivent
être éventuellement faite par HYSACAM, puisque les enjeux ici se
chiffrent en milliards de francs CFA. Hélas, on assiste presque à
une complicité inavouée entre l'agent (HYSACAM) et le principal
(CUY).
D'un point de vue théorique, il est clair que le
service rendu par HYSACAM est inefficace parce que sclérosé
à tous les niveaux de la chaîne de son système de gestion.
Il s'agit maintenant pour nous d'apprécier de façon empirique le
service rendu par HYSACAM.
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