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Efficacité de la collecte des déchets ménagers et agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Yaoundé( Télécharger le fichier original )par Joel Sotamenou Université de Yaoundé II - Soa, Cameroun - DEA 2004 |
CHAPITRE II : LA COLLECTE DES DECHETS MENAGERS
A
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X
X
Définition du contenu du concept de propreté urbaine
Définition des normes de salubrité
Contrôle du respect des normes au niveau local
Collecte des impôts pour la propreté urbaine
Gestion des crédits de la propreté urbaine
Identification des priorités locales
Financement des actions locales
Gestion du service de la propreté urbaine
Collecte, transport et mis en décharge des déchets urbains
Valorisation des déchets
Evaluation des quantités de déchets produits
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Collecte des données pertinentes et études spécifiques de la planification de la propreté urbaine
Suivi des indicateurs de la propreté urbaine
Fixation de la TEOM
38
Légendes : XX Cas de figure ayant existé dans le passé et qui n'a plus cours aujourd'hui X Situation actuelle
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Il faut toutefois mentionner le déficit de frontières nettes à l'exercice des responsabilités des différents intervenants par des lois et textes particuliers. Les imprécisions notées sont source d'incompréhension, de luttes d'influence, de contre-performance dans la gestion des ordures ménagères. Le déficit de coordination de l'action des différents intervenants et la multiplicité des centres de décision sont source de fuite de responsabilité ou de lutte de compétence.
Comme obstacles physiques, on peut citer entre autres :
- Le relief accidenté constitué d'un ensemble de collines et de vallées d'altitude variant entre 700 et 1200m, Yaoundé étant communément appelée « la ville au sept collines » ;
- L'insuffisance des voies de desserte qui désenclavent certains quartiers et les privent du service d'évacuation des ordures ménagères (à Yaoundé, seulement 30% de routes sont bitumées) ;
- L'extension continue du périmètre urbain qui allonge les distances de collecte d'ordures (1250 ha en 1968 à 18 000 ha en 2000) ;
- L'habitat non structuré héberge 60% de la population de la capitale et le taux d'urbanisation de la ville de Yaoundé est de 49%9, ce qui rend difficile l'accès des camions de ramassage dans certaines zones.
Nous avons pu constater à partir du bilan des politiques de gestion des déchets ménagers à Yaoundé que beaucoup d'études et de travaux sur les déchets ont été mené avec des résultats plus ou moins mitigés. Il s'agit maintenant pour nous dans cette partie de tester l'efficacité du service de collecte des déchets ménagers à Yaoundé. Pour cela, nous allons évaluer la production et la collecte des déchets ménagers entre janvier 2002 et juillet 2005.
II-2-1. La production des déchets ménagers à Yaoundé
a- La production des déchets ménagers en 2002
En 2002, une enquête menée par l'INS sur le cadre des vies des populations de Yaoundé et Douala (enquête CAVIE) a permis d'évaluer les quantités de déchets solides produits par les ménages, le mode d'évacuation des déchets ménagers (solides et liquides) la proportion de ménages connaissant traiter les ordures ménagères et les distances à parcourir pour le dépôt des déchets et le mode d'évacuation des déchets. Les principaux résultats étaient les suivants :
Nombre de seaux de 10 litres de déchets solides produits par semaine : La ville produisait en moyenne plus d'un million de seaux de 10 litres de déchets solides par semaine. Au niveau des arrondissements, il faut remarquer que la plupart de ceux où les bacs à ordures étaient les plus éloignés (Yaoundé II et Yaoundé IV) produisaient plus d'ordures (les quantités respectives sont de 274 000 et 232 000 seaux de 10 litres par semaine). A Yaoundé V, l'on produisait moins de la moitié de la quantité enregistrée à Yaoundé II, soit environ 105 000 litres de seaux de 10 litres. Les quantités moyennes par ménage oscillaient entre 4 et 5 seaux de 10 litres par semaine. Et l'arrondissement de Yaoundé II était le plus gros producteur d'ordures.
9 Source : MINDUH
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2.1 : Distance moyenne au bac à ordures le plus proche et nombres total et moyen de seaux de 10 litres de déchets solides produits par semaine selon l'arrondissement
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Yaoundé I
Yaoundé II
Yaoundé III
Yaoundé IV
Yaoundé V
Yaoundé VI
Ensemble
Source : INS/ CAVIE 2002
420
333
531
617
671
655
602
4
5
3
5
3
4
4
185 011
274 096
174 597
232 022
105 251
167 003
1 137 980
Mode d'évacuation des déchets solides : Dans la ville, 67 % de ménages jetaient les ordures ménagères dans un bac à ordures ou directement dans les camions chargés de la collecte. C'est à Yaoundé VI qu'on trouvait un nombre relativement important de ces ménages. Malgré la relative proximité des bacs à ordures, près de 43% de ménages de Yaoundé III déversaient les déchets dans la nature, par exemple les cours d'eau et les terrains non bâtis (champs, forêts, etc.).
Le recyclage des ordures était pratiqué par très peu de ménages, le niveau le plus élevé était enregistré à Yaoundé VI où 3 ménages sur 100 recyclaient les ordures. Lorsque l'on sait que jeter les ordures dans la "nature" peut aussi signifier dans certains égouts publics, rigoles ou marigots, l'on comprend que les risques d'inondation et la pollution des eaux soient élevées en saison de pluies. Une action de sensibilisation s'avère donc nécessaire pour juguler le phénomène.
Tableau 2. 2 : Répartition des ménages par mode d'évacuation des déchets solides selon l'arrondissement
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Source : INS/ CAVIE 2002
Tableau 2.3 : Répartition des ménages par mode d'évacuation des déchets solides selon le type de quartier
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Distance au bac à ordures le plus proche : Cette distance était estimée par les chefs de ménage avec l'aide de l'agent enquêteur qui au préalable avait fait le tour de sa zone d'enquête pour identifier la position géographique de certaines infrastructures. Les bacs à ordures étaient situés en moyenne à un peu plus de 500 mètres des domiciles. Cette distance moyenne n'était pas la même dans tous les arrondissements ; la plus faible distance était observée à Yaoundé III (333 mètres) et la plus élevée à Yaoundé IV (671 mètres).
Ces distances sont élevées car les sociétés de ramassage des ordures ont tendance de nos jours à vulgariser l'utilisation des camions. Les populations attendent alors le passage des camions qui sillonnent les rues des quartiers pour se débarrasser des ordures au lieu de constituer des amas dégagés parfois après des mois et sources de nombreuses maladies.
Dans les quartiers Péri-urbains non lotis, les bacs à ordures se trouvaient à plus de 1,5 km des domiciles ; ce qui explique parfois l'évacuation des ordures ménagères partout dans la nature, surtout dans les champs où elles sont très souvent utilisées comme fumier. Dans les autres types de quartier, ces distances, même si elles valaient parfois le tiers de celles observées dans les quartiers Péri-urbains non lotis, demeurent encore élevées.
Traitement des déchets solides : Il avait été demandé au chef de ménage de préciser si oui ou non il traitait les déchets solides. D'après les résultats de l'INS, les méthodes de traitement des ordures ménagères restaient encore méconnues par un nombre bien élevé de chefs de ménage ; seuls 7% d'entre eux prétendaient connaître le processus de traitement de ces déchets solides. Ce pourcentage était doublé à Yaoundé VI et réduit de moitié à Yaoundé V. Les méthodes de traitement des ordures ménagères restaient étrangères aux chefs de ménage des différents types de quartier. Dans les quartiers Haut standing, 14% de chefs de ménage affirmaient connaître le processus de traitement des déchets solides. Ce pourcentage était de 6% et 7% respectivement dans les quartiers Péri-urbains lotis et Moyen standing.
Beaucoup reste donc à faire pour diffuser les méthodes de traitement en vue de préserver l'écosystème et la santé des résidents. Les opérateurs privés ou les ONG pourraient jouer un rôle essentiel non seulement dans la diffusion des méthodes de traitement des ordures ménagères, mais aussi dans la collecte des ordures. Les jeunes désoeuvrés sans emplois, peuvent constituer une main d'oeuvre potentielle pour ces opérateurs ou ces ONG. Ils auront pour tâches essentielles de collecter les ordures auprès des ménages pour les reverser dans les bacs de HYSACAM et aussi de vulgariser les méthodes de traitement des ordures ménagères.
Tableau 2.4 : Proportion de ménages dont le chef connaît le processus de traitement des déchets solides
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Source : INS/ CAVIE 2002
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Gestion des eaux usées : D'énormes quantités d'eaux usées étaient produites au sein des ménages chaque semaine, près de 259 millions de litres d'eaux usées y étaient ainsi produites chaque semaine soit 37 millions de litre par jour. En moyenne par ménage, on produisait 13 litres d'eaux sales chaque jour. Il s'agissait des eaux de bain, de lessive, de vaisselle, etc.
Ces millions de litres d'eaux usées produites par les ménages de Yaoundé étaient très souvent évacuées par le biais des rigoles. En effet, 67% de ménages déclaraient verser les eaux sales dans la rigole. Seulement 13% de ménages de la ville avaient recours aux fosses sceptiques prévues à cet effet et la cour était utilisée par plus d'un ménage de Yaoundé I sur quatre. Quant on associe à l'évacuation des eaux sales par le biais des rigoles le fait que plusieurs ménages (environ 31% de ménages) jetaient les ordures dans la nature (la nature pouvant être la rigole), l'on comprend fort bien qu'il y ait prolifération des moustiques dans la ville.
Tableau 2.5 : Quantité d'eaux sales produites par semaine par arrondissement
Yaoundé I
Yaoundé II
Yaoundé III
Yaoundé IV
Yaoundé V
Yaoundé VI
Ensemble
58
76
98
90
130
81
110
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59 834 055
45 144 218
53 321 687
39 398 876
23 386 023
37 661 228
258 746 087
Source : INS/ CAVIE 2002
Tableau 2.6 : Répartition des ménages selon le lieu d'évacuation des eaux sales par arrondissement
Yaoun Dé VI
Ensemble
Lieu d'évacuation des eaux sales
Yaoun dé I
Yaoun dé II
Yaoun dé III
Yaoun dé IV
Yaoun dé V
73,0
67,1
13,4
3,0
3,5
100,0
100,0
12,4
11,6
16,0
A la cour
26,0
14,9
8,9
20,3
17,5
Dans la rigole
59,6
67,3
69,3
63,5
70,8
Fosse sceptique
11,8
14,6
15,2
14,8
8,7
Rivière ou ruisseau
2,6
3,2
6,6
1,4
3,0
Total
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
b- La production des déchets ménagers entre janvier 2002 et juillet 2005 La production des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé croit au fil des années. En effet, cette production est bien évidemment liée à la croissance de la population.
b1 - Estimation de la production mensuelle d'ordures ménagères
Selon une étude menée par Ngnikam (2000), la production moyenne des déchets ménagers à Yaoundé est de : 0,6 kg /hbt /jour en saison sèche et de 0,98 kg /hbt/jour en saison de pluie.
A partir de ces données, et partant du fait que Yaoundé connaît deux saisons humides et deux saisons sèches, nous avons estimé les quantités produites d'ordures ménagères de janvier à décembre (tout en faisant abstraction des années bissextiles où le mois de février compte 29 jours), d'où le tableau 2.7.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2.7 : Estimation de la production mensuelle d'ordures ménagères (en kg/hbt)
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Source : Par nos soins
b2- Estimation mensuelle de la population de Yaoundé
D'après les études menées par Kengne Fodouop et Bobda, A. (2000), la ville de Yaoundé connaît un taux de croissance annuel estimé à 7,3% et 6% au plus bas. Le CIPRE (2002) quant à lui estime à 6,8% par an le taux de croissance annuelle de la population de Yaoundé. C'est à la lumière de ces données que nous avons estimé la population mensuelle de Yaoundé de janvier 2002 à juillet 2005. D'après nos calculs, la population de Yaoundé sera estimée au 31 décembre 2005 à 1 729 825 habitants ; ce qui rejoint les prévisions des Nations Unis in UN-2002-World Urbanization Prospects-2001 qui l'estime à 1 720 000 habitants en 2005, 2 009 000 en 2010 et 2 281 000 en 2015.
L'évaluation de la population mensuelle de Yaoundé entre janvier 2002 et juillet 2005 a été faite sur la base d'un taux de collecte de ta=6,8% par an.
Soient : ta=6,8% le taux de croissance annuel et tm le taux de croissance mensuel correspondant. L'estimation mensuelle de la population de Yaoundé passe par le calcul de tm. Pour cela, nous sommes partis de l'égalité suivante :
(1 + ta) = (1 + tm) 12 ? Log (1 + ta) = 12 Log (1+ tm) ? Log (1+ tm) = Log (1 +ta) (1)
12
(Avec« exp » la fonction exponentielle)
Or, exp Log(x) = x (1) ? 1 + tm = exp Log (1 + ta)
12
?
D'où tm = 1
?Log? tm=0,5497% (1,065)
exp??- ?? 12
On obtient les tableaux suivants :43
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2.8 : Estimation mensuelle des quantités produites d'ordures ménagères en 2002
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Source : Par nos soins
Tableau 2.9 : Estimation mensuelle des quantités produites d'ordures ménagères en 2003
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Source : Par nos soins
10 Population de base ayant servi d'estimation de la population des autres mois. L'INS estimait la population de Yaoundé au 31 décembre à 1 420 000.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2.10 : Estimation mensuelle des quantités produites d'ordures ménagères en 2004
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Source : Par nos soins
Tableau 2.11 : Estimation mensuelle des quantités produites d'ordures ménagères entre janvier et juillet 2005
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Source : Par nos soins
a- L'organisation de la collecte à Yaoundé
A Yaoundé, le système de gestion des déchets ménagers se limite aux opérations de collecte, de transport et de mise en décharge. L'unique mode de traitement des déchets ménagers se réduisent à la mise en décharge, qui selon Brula et al (1995) est « une réinsertion » dans le milieu naturel, et ce dans les meilleures conditions possibles, des déchets qui n'ont pas fait l'objet d'autres traitements de valorisation ou d'élimination. Cette décharge (photo 10), de type contrôlée, est située à Nkolfoulou une banlieue de la ville car autorisée par l'administration (la décharge est de type sauvage lorsqu'elle est créée sans autorisation de l'administration). D'une superficie de 56 ha, la décharge de Nkolfoulou opérationnelle depuis 1990 pour une durée de vie de 50 ans, reçoit selon HYSACAM 700 tonnes de
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
déchets ménagers par jour soit plus de 200 rotations de camions par jour. Le principe consiste à enfouir dans un casier de 15 m avec fond compacté pour limiter les infiltrations dans le sol, les déchets.
b- La collecte proprement dite
Dans la ville de Yaoundé, le service de précollecte est presque inexistant dans la mesure où ce service ne fait pas partie du contrat passé par la CUY et la société HYSACAM qui assure la collecte des déchets. L'organisation du service de collecte est basée sur un plan déterminé suivant la nature des services à effectuer, et adaptée à l'importance de la population des secteurs desservis.
HYSACAM a mis en place deux types de collecte bien distincts :
- La collecte porte à porte : elle consiste à parcourir les quartiers accessibles aux camions afin de collecter les déchets des ménages qui sont généralement déversés dans des sacs ou seaux poubelles. Pour cela 40 engins dont des portes coffres, des Ampliroll, des bennes tasseuses et des multibennes qui sont des véhicules coûteux et spécialisés pour la collecte des déchets sont ainsi mobilisés au quotidien (photo 2) ;
- La collecte à point fixe : il s'agit de disposer des bacs à ordures d'une capacité de 6 ou 16m3 dans les carrefours et les zones à fort taux d'insalubrité.
Ce dispositif de collecte classique et simpliste utilisé par HYSACAM permet, selon elle, de collecter en moyenne 800 tonnes de déchets ménagers par jour contre une production journalière moyenne de 1200 tonnes soit plus de 67%. Partant du fait qu'un budget de 3 milliards lui est alloué par la CUY et que le tonnage coûte 13 532 F CFA TTC, un calcul rapide nous permet de constater que HYSACAM dépasse largement son enveloppe budgétaire de plus d'un milliard (800 x 13 532 x 365= 3 951 344 000 FCFA), ce qui inéluctablement irréaliste.
Le tonnage des déchets a lieu à la décharge de Nkolfoulou. Le camion chargé "en principe" de déchets collectés (parce qu'aucun mécanisme ne permet de vérifier la nature et la provenance des déchets contenus dans le camion ; ces déchets transportés peuvent bien être des pierres ou même les carcasses d'automobiles par exemple) se pose sur un pont bascule qui est relié à un ordinateur qui enregistre le tonnage du camion. Cette situation nous rend perplexe quant à la fiabilité du tonnage facturé par HYSACAM à la CUY. En effet, une fois de plus aucun mécanisme ne permet de savoir si les données quant aux quantités collectées effectivement remises à la CUY sont fiables et ne reflètent que la réalité. Notons que même la présence d'un agent de contrôle de CUY ne change pas grand chose, si les manipulations doivent être éventuellement faite par HYSACAM, puisque les enjeux ici se chiffrent en milliards de francs CFA. Hélas, on assiste presque à une complicité inavouée entre l'agent (HYSACAM) et le principal (CUY).
D'un point de vue théorique, il est clair que le service rendu par HYSACAM est inefficace parce que sclérosé à tous les niveaux de la chaîne de son système de gestion. Il s'agit maintenant pour nous d'apprécier de façon empirique le service rendu par HYSACAM.
46
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Apprécions à présent l'efficacité du service de collecte des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé ; le critère d'efficacité du service de collecte des déchets ménagers à Yaoundé retenu est le taux de collecte mensuelle de la période janvier 2002 - Juillet 2005.
a- Appréciation statistique de l'évolution du taux de collecte
Tableau 2.12 : Analyse du niveau de production et d'enlèvement des ordures ménagères à Yaoundé en 2002
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45 0 0 0 ,0 0 4 0 0 0 0 ,0 0 35 0 0 0 ,0 0
3 0 0 0 0 ,0 0 25 0 0 0 ,0 0
2 0 0 0 0 ,0 0
150 0 0 ,0 0
10000,00
5 0 0 0 ,0 0
0 ,0 0Quantitées produites (en tonnes) Quantitées collectées (en tonnes)
47
T au x d e co llecte
6 0 ,0 0 50 ,0 0
4 0 ,0 0
3 0 ,0 0 2 0 ,0 0 10 ,0 0 0 ,0 0
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2. 13 : Analyse du niveau de production et d'enlèvement des ordures ménagères à Yaoundé en 2003
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Source : Par nos soins
50000,00 45000,00 40000,00 35000,00 30000,00 25000,00 20000,00 15000,00 10000,00
5000,00
0,00
Quantitées produites (en tonnes) Quantitées collectées (en tonnes)
T au x d e collecte
8 0 ,0 0 70,00 6 0 ,0 0 50 ,0 0 4 0 ,0 0 3 0 ,0 0 20 ,0 0 10,00 0 ,0 0
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2. 14 : Analyse du niveau de production et d'enlèvement des ordures ménagères à Yaoundé en 2004
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70,00 60 ,0 0 50 ,0 0 40 ,0 0 30 ,0 0 20 ,0 0 10,00 0 ,0 0
40000,00
60000,00
30000,00
50000,00
20000,00
10000,00
Quantitées produites (en tonnes) Quantitées collectées (en tonnes)
0,00
T aux de collecte
49
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2. 15 : Analyse du niveau de production et d'enlèvement des ordures ménagères à Yaoundé en mi-2005
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6 0 0 0 0 ,0 0
5 0 0 0 0 ,0 0
40 0 0 0 ,0 0
3 0 0 0 0 ,0 0
2 0 0 0 0 ,0 0
10 0 0 0 ,0 0
0 ,0 0
Quantitées produites (en tonnes) Quantitées collectées (en tonnes)
ja05 fe05 m a05 av05 m a05 ju05 ju05
Taux de collecte
80,00 70,00
6 0 ,0 0 50 ,0 0 40 ,0 0 30 ,0 0 20 ,0 0 10 ,0 0 0 ,0 0
ja05 fe0 5 m a05 av05 m a05 ju0 5 ju0 5
50
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
A la lumière des tableaux 2.12, 2.13, 2.14, 2.15, nous pouvons récapituler les observations faites dans le tableau 2.16 :
Tableau 2. 16 : Récapitulatif des observations après l'analyse empirique
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Source : Par nos soins
Il est important de remarquer que paradoxalement à ce qui devrait être11, les taux de collecte mensuels les plus bas correspondent en grande majorité aux périodes strictement humides et donc les plus insalubres de l'année (taux marqués par le signe * dans le tableau) ; on comprend pourquoi la ville tarde à sortir de son état d'insalubrité.
Les taux de collecte les plus élevés correspondent aux mois les plus secs (taux marqués par le signe dans le tableau 18.2), ce qui laisse présager que l'activité de collecte des ordures est plus intense en saison sèche et l'est moins en saison pluvieuse. Bien que cela semble normal, cette situation malheureusement met en évidence la problématique d'efficacité du service rendu par HYSACAM en saison pluvieuse.
Etant donné que le taux de collecte frôle parfois les 70%, on ne saurait parler d'insuffisance de moyens financiers. Si non comment expliquer les fortes fluctuations du taux de collecte constatées ? Que l'on passe d'un taux de collecte de 51,73% en juillet 2002 à 35,08% le mois suivant (août 2002) ; de 69,72% en juillet 2003 à 47,19% en août 2003 ; 58,15% en février 2004 à 49,35% en mars 2004 ; 51,77% en mars 2005 à 43,55% en avril 2005. L'on est tenté de dire qu'il y'a un manque de sérieux dans le service rendu par HYSACAM.
11 Les périodes humides sont les plus insalubres dans la mesure où elles correspondent généralement aux périodes de récoltes, les marchés étant inondés de fruits et légumes. Les périodes humides correspondent aux périodes de fortes consommations car le froid augmente l'activité biologique de l'organisme ce qui nécessite plus d'énergie. En plus, pendant ces périodes les déchets ménagers contiennent plus d'eau qu'en saison sèche, leur densité augmente et ils pèsent plus lourds. A titre de rappel, la grande saison sèche à Yaoundé se situe entre mi-novembre et mi-mars, la petite entre mi-juin et mi-août. La grande saison de pluie quant à elle se situe entre mi-août et mi-novembre et la petite entre mi-mars et mi-juin. Les périodes strictement sèches sont : décembre, janvier, février et juillet. Les périodes strictement humides sont : septembre, octobre, avril et mai.
51
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2. 17 : Evolution des quantités produites pendant la période d'étude
60000,00
50000,00
40000,00
30000,00
20000,00
10000,00
0,00Q uantitées produites (en tonnes)
Tableau 2. 18 : Evolution des quantités collectées pendant la période d'étude
25000
20000
15000
10000
5000
0
Q uantités collectées (en tonne)
Tableau . 19 : Evolution du taux de collecte de la période d`étude
80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00
Taux de collecte
Source : Par nos soins
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 2. 20 : Evolution des quantités produites et collectées durant la période d'étude
60000,00
50000,00
40000,00
30000,00
20000,00
10000,00
0,00Quantitées produites (en tonnes) Quantitées collectées (en tonnes)
Source : Par nos soins
b1- Détermination du taux de croissance moyen des quantités produites (QP) et collectées (QC)
Il suffit juste d'estimer les modèles : Log (QP)t=â et Log (QC)t=c par la méthode des moindres carrés ordinaires. Les valeurs â et c sont respectivement les taux de croissance de QP (TCQP) et QC (TCQP).
Variable
Adjusted R-squared
Variable
Adjusted R-squared
Method: Least Squares
Included observations: 43
C
Method: Least Squares
Included observations: 43
C
Dependent Variable: LogQ(P)
Sample: 2002:01 2005:07
R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Dependent Variable: Log(QC)
Sample: 2002:01 2005:07
R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Coefficient
Coefficient
0.000000
0.000000
0.000000
0.000000
-27.64987
0.465728
5.444397
10.48945
9.509651
1.954424
9.109915
0.215717
Std. Error
Std. Error
0.032897
0.071023
Akaike info criterion
Akaike info criterion
Mean dependent var
Mean dependent var
Durbin-Watson stat
Durbin-Watson stat
S.D. dependent var
S.D. dependent var
Schwarz criterion
Schwarz criterion
t-Statistic
t-Statistic
318.8616
133.8956
-0.206716
-0.165758
0.986288
0.465728
10.48945
9.509651
1.332552
1.542183
0.215717
1.373510
0.0000
0.0000
Prob.
Prob.
Les valeurs suivantes sont ainsi obtenues : â=10.49 et c=9.51
On constate que â > c, cela signifie que les quantités produites de déchets évoluent plus vite que les quantités collectées, ce qui est très problématique dans le long terme si la situation reste inchangée.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
b2- Détermination du taux de collecte moyen
Pour cela, il nous suffit d'estimer le modèle TC = â par la méthode des moindres carrés ordinaires. Le taux de collecte moyen sur notre période d'étude est égale à â=41,10%. Le taux de collecte moyen en 2002 était de 35,43%, 46,14% en 2003, 42,21% en 2004 et 52,43% entre janvier et juillet 2005.
Dependent Variable: TC
Variable
Coefficient
Std. Error
Prob.
t-Statistic
C
0.021736
18.91119
0.411051
0.0000
R-squared
Mean dependent var
0.000000
0.411051
Adjusted R-squared
S.D. dependent var
0.000000
0.142532
S.E. of regression
Akaike info criterion
0.142532
-1.035525
Sum squared resid
Schwarz criterion
0.853241
-0.994567
Log likelihood
Durbin-Watson stat
23.26378
1.141063
Selon Hebette (1996), un taux de collecte faible de moins de 75% a des conséquences graves sur la santé des populations et sur l'économie urbaine, or tel est le cas dans la ville de Yaoundé.
b3- Les droites de régression des quantités produites et collectées
Estimons les modèles QC= c+tendance, QP= c+tendance et TC= c+tendance. On obtient les résultats suivants :
Dependent Variable: QC
Variable
Coefficient
Std. Error
Prob.
t-Statistic
C
10763.38
8.179142
1315.954
0.0000
TENDANCE
174.6445
3.352158
52.09913
0.0017
R-squared
Mean dependent var
14605.56
0.215115
Adjusted R-squared
S.D. dependent var
4728.130
0.195972
S.E. of regression
Akaike info criterion
4239.602
19.58772
Sum squared resid
Schwarz criterion
7.37E+08
19.66964
Log likelihood
F-statistic
-419.1360
11.23696
Durbin-Watson stat
Prob(F-statistic)
1.398550
0.001733
Dependent Variable: QP
Variable
Coefficient
Std. Error
Prob.
t-Statistic
C
33026.53
13.90460
2375.224
0.0000
TENDANCE
169.4131
94.03601
1.801576
0.0790
R-squared
Mean dependent var
0.073356
36753.62
Adjusted R-squared
S.D. dependent var
7854.157
0.050755
S.E. of regression
Akaike info criterion
7652.243
20.76878
Sum squared resid
Schwarz criterion
20.85070
2.40E+09
Log likelihood
F-statistic
-444.5288
3.245678
Durbin-Watson stat
Prob(F-statistic)
1.039841
0.078969
Dependent Variable: TC
Variable
Coefficient
Std. Error
Prob.
t-Statistic
C
0.043298
8.023263
0.347393
0.0000
TENDANCE
0.002894
1.687989
0.001714
0.0990
R-squared
Mean dependent var
0.064980
0.411051
Adjusted R-squared
S.D. dependent var
0.042174
0. 142532
S.E. of regression
Akaike info criterion
-1.056200
0.139494
Sum squared resid
Schwarz criterion
0.797798
-0.974284
Log likelihood
F-statistic
24.70830
2.849307
Durbin-Watson stat
Prob(F-statistic)
1.218995
0.099007
QC=10763,38+174,64t QP=33026,53+169,41 TC=0,35+0,003
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
A la lumière des observations faites en II-2-2-b, et des résultats des analyses aussi bien statistiques qu'économétriques obtenus, nous pouvons affirmer que le service de collecte des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé est inefficace, ce qui confirme notre première hypothèse.
CONCLUSION :
Le passage de la pluralité des concepts relatifs à la gestion des déchets à l'appréciation de l'efficacité du service de collecte des déchets ménagers à Yaoundé, nous a permis d'étudier deux chapitres : Le premier a fait ressortir plusieurs remarques :
- Il est préférable pour l'Etat de fournir lui-même un service public. Dans le cas contraire des dispositions précises doivent être prises pour minimiser les asymétries informationnelles entre elle et l'entreprise prestataire du service public afin de mieux contrôler son action ;
- Le service de collecte des déchets est assuré par une seule entreprise privée HYSACAM qui a signé un contrat avec la CUY ; contrat qui selon certains responsables de la CUY n'est pas totalement respecté ;
- Les déchets de Yaoundé sont riches en matières dégradables (80%) et donc peuvent contribuer (après traitement adéquat) à l'expansion de l'activité agricole urbaine et périurbaine.
Le second quant à lui visait à apprécier l'efficacité du service de collecte des déchets ménagers à Yaoundé à travers l'analyse du critère d'efficacité retenu : le taux de collecte. L'appréciation de l'évolution du taux de collecte entre janvier 2002 et juillet 2005 a permis de conclure que malgré la relative amélioration du service rendu par HYSACAM, beaucoup reste encore à faire pour atteindre de résultats satisfaisant en matière de collecte des déchets ménagers à Yaoundé.
Ce résultat est d'autant plus mitigé que ce sont les zones difficilement accessibles aux camions de ramassage qui en souffrent le plus, notamment les quartiers périurbains. De ce fait, c'est l'agriculture périurbaine qui s'y développe qui en prend un coup dans la mesure où les déchets qui y sont déversés de façon anarchique ont un caractère polluant très nocif sur l'environnement.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
INTRODUCTION
Dans la première partie, nous sommes arrivés à la conclusion selon laquelle, le système de gestion des déchets ménagers à Yaoundé était inefficace et donc incompatible avec le développement de l'activité agricole urbaine et périurbaine.
Selon Kouemo (2002), face à l'accroissement continu de la population, pour maintenir ou accroître les rendements agricoles appropriés, le système de gestion de la fertilité dans les différents agroécosystèmes urbains et périurbains devrait favoriser un fort taux d'utilisation d'engrais chimiques et de la matière organique (les déchets ménagers notamment). La gestion durable et efficace des déchets ménagers à travers les opérations de récupération et de recyclage participe donc à l'amélioration des rendements agricoles en zone urbaine.
L'AUP est devenu aujourd'hui la principale source de ravitaillement en légumes et fruits des populations des grandes villes africaines en général et de la ville de Yaoundé en particulier. De part son importance, cette activité montante et controversée qui s'inscrit plutôt dans un paysage urbain, constitue une source importante de récupération des déchets ménagers ; d'ailleurs des tonnes de déchets ménagers aussi bien à l'état frais que décomposés sont utilisées dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines.
Afin de proposer une stratégie de collecte des déchets qui soit compatible avec les préoccupations de développement de l'AUP, il nous a semblé nécessaire d'identifier les variables susceptibles d'influencer la demande des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les bas-fonds de Yaoundé.
Deux chapitres nous guiderons à cet effet.
Le premier chapitre consistera à situer l'AUP dans son contexte théorique et le deuxième permettra d'identifier les variables qui déterminent leur utilisation dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines de Yaoundé.
56
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
INTRODUCTION :
L'activité agricole urbaine et périurbaine s'inscrit dans un contexte historique et regroupe entre autres l'exploitation des cultures maraîchères, vivrières et du petit élevage. Plusieurs raisons ou motifs militent en faveur de cette activité. En dépit des contraintes foncières et environnementales liées à cette activité, l'impact socioéconomique au niveau familiale et macroéconomique est connu.
La récupération et la valorisation des déchets ménagers constituent l'une des missions fondamentales de l'AUP. En effet, la gestion de la récupération et du recyclage doit permettre de renforcer le système de production alimentaire future au sein des exploitations. Celle-ci préserve non seulement les ressources naturelles de l'exploitation, mais protège le sol (facteur de production essentiel) et l'environnement contre toute dégradation pour les générations futures et présentes.
Depuis très longtemps, on utilise les déchets d'animaux et de végétaux pour améliorer la qualité des sols. L'utilisation des déchets ménagers recyclés dans les exploitations agricoles datent de la fin des années 20 aux Pays-Bas et prend de l'ampleur au fil des années, surtout en Afrique au sud du Sahara.
Ces dernières années, les chercheurs perçoivent l'utilisation des déchets ménagers recyclés dans les exploitations agricoles comme une innovation, dans ce chapitre il sera question pour nous tout d'abord d'analyser la demande d'innovation et ensuite de donner les caractéristiques de l'activité agricole urbaine et périurbaine.
Dans cette section, nous allons présenter le cadre théorique et les modèles empiriques relatifs à la relation déchets ménagers - AUP et établir le lien qui existe entre les déchets ménagers et l'AUP.
III-1-1. Cadre théorique et adoption des innovations agricoles
a- Les innovations agricoles
En économie de la production, l'innovation est la mise en oeuvre des changements dans la fonction de production. L'agriculteur urbain qui décide d'intégrer dans ses activités un intrant qu'il n'utilisait pas dans le passé, et l'intègre dans son système de production, affecte ainsi sa fonction de production. En ce sens, l'utilisation des déchets ménagers recyclés (frais et décomposés) est considérée comme étant une innovation.
Selon Varian (2003), l'objectif du consommateur rationnel est la maximisation de son utilité, sous sa contrainte budgétaire (R). Supposons qu'il consomme une quantité x1 de déchets recyclés et une quantité x2 d'engrais chimiques, son problème peut donc s'écrire sous la forme :
57
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
SC
?
MaxUxx
(, )
12
??Px+ Px= R
1122
() ()
La contrainte budgétaire ou droite de budget définit une droite dans le plan (x1, x2). La résolution de ce programme permet d'obtenir les quantités optimales x1* de déchets recyclés et x2* d'engrais chimiques qui maximisent son utilité.
Graphiquement, cet optimum peut être caractérisé de la manière suivante :
X2*
Figure 3. 1 : Choix optimal du consommateur et courbe de demande du bien X1
X1* X1 X1
Choix optimal du consommateur Courbe de demande du bien X1
Source: Varian, 2003
X2 P
L'utilité est maximale au point de tangence de la courbe et de la droite de budget, le couple (x*1 ; x*2) représente cet optimum. Elle montre aussi que la réduction de la consommation des engrais chimiques se traduit automatiquement par l'augmentation de la consommation de déchets recyclés, de sorte que la contrainte budgétaire soit saturée. Cette situation nous permet de définir la fonction de demande de l'un des biens.
La fonction de demande de l'engrais chimique par exemple exprime le choix optimal du consommateur en fonction du prix unitaire et du revenu dont celui-ci dispose. La courbe de demande est donc une relation inverse entre la quantité consommée d'engrais chimique et son prix.
La théorie des préférences aléatoires qui soutend cette approche permet d'expliquer et de prévoir la réaction des individus face à plusieurs choix. Gourieroux (1989) souligne que la meilleure façon de décrire le comportement de l'individu face à plusieurs alternatives est de supposer que l'individu fait des choix rationnels, représentables par une fonction d'utilité aléatoire. L'utilité aléatoire qui ordonne les préférences de l'individu dans un ensemble de technologies dépend des caractéristiques spécifiques à l'individu, des attributs associés aux différentes options technologiques, et d'un terme aléatoire.
58
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
b- Adoption des innovations agricoles
L'innovation est un concept pragmatique qui a trait à l'insertion de quelque chose de nouveau dans les activités du monde réel.
Selon Greenwald (1984), si l'on tient compte du principe de rationalité, les innovations sont généralement censées conduire à une progression et par conséquent, à une amélioration, du moins, dans l'esprit de l'innovateur. L'économiste Américain Schumpeter J. A. est aujourd'hui considéré comme étant le père de l'analyse de l'innovation dans l'histoire de la pensée économique. Dans sa théorie du développement économique et du cycle des affaires, les innovations sont traitées comme des chocs erratiques ou variables exogènes qui assurent l'expansion économique (Selim et al, 1989).
Les études sur les innovations agricoles sont devenues populaires dans de nombreux pays en développement lors de la période dite de la << révolution verte » des années 60 (Eicher et Baker, 1984). En Afrique au sud du Sahara, les << solutions nouvelles » se sont souvent heurtées à la réticence des communautés paysannes à adopter les nouvelles techniques (Jonhston, 1985 ; Eicher et Baker, 1984). Selon Rogers (1983), l'adoption des innovations est centrée sur le cheminement mental de l'individu. Depuis la première information jusqu'à l'adoption.
L'individu passe de façon séquentielle par cinq étapes psychologiques : Il prend conscience de l'existence de l'innovation, manifeste de l'intérêt à son égard, évalue les avantages et les inconvénients qu'elle présente, ménage une période d'essai et adopte.
Selon leur rapidité d'adoption, on distingue dans une même communauté cinq catégories d'adoptants (Rogers, 1983 ; Bodiguel, 1975) : les innovateurs qui sont généralement les plus jeunes et les plus informés ; les premiers adoptants plus proches des innovateurs ; les individus de la majorité précoce qui sont généralement prudents, réfléchis, bien informés ; la majorité tardive qui constituée essentiellement de sceptiques, leur adhésion est difficile à obtenir et enfin les retardataires qui traditionnellement sont plus âgés et se méfient des vulgarisateurs.
Il en ressort de cette classification que la réceptivité et l'accès à l'information sont quelques-uns des principaux déterminants de l'adoption ou de la mon adoption d'une innovation (Adesina, 1993). Ce facteur est influencé par les variables socio-économiques telles que l'age, le revenu, le niveau d'instruction, ... (Cimmyt, 1993).
Selon Rogers (1983) et Bodiguel (1975) cinq critères caractérisent l'innovation : Elle doit être plus souhaitable que ce qu'elle doit remplacer ; Elle doit être compatible avec le système de valeur de la collectivité dans laquelle elle est introduite ; Elle ne doit pas être complexe et trop difficile à comprendre ; Elle doit pouvoir être essayée ; Les résultats doivent être observables.
La principale limite des modèles de comportement ci-dessus examinés ne mettent en exergue que deux catégories de facteurs d'adoption d'une innovation : ceux liés aux caractéristiques de l'innovation et ceux liés aux caractéristiques socio-économiques de l'exploitant. Adesina et al (1992) montrent que les
59
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caractéristiques de la technologique telles que perçues par les agriculteurs conditionnent
significativement la décision d'adoption d'une innovation.
a- L'utilisation agronomique des déchets ménagers
Il est connu que depuis très longtemps, les déchets animaux et végétaux sont utilisés dans l'agriculture pour améliorer les terres arables. Ces déchets peuvent être utilisés dans les exploitations agricoles à l'état frais (ordures de cuisine composées fraîches) ou décomposés (compost). Selon Mustin (1987) et Ngnikam (1992), le compost présente les caractéristiques de l'humus. Vu la composition hétérogène des déchets ménagers mentionnée dans la première partie de ce travail, leur utilisation agronomique ne peut être possible qu'après les opérations de récupération et de recyclage.
a1- La récupération
Selon Akinbamjo et al (2002), la récupération est une décision qui milite en faveur de la préservation des ressources naturelles qui circulent et qui peuvent se perdre par imprudence dans l'exploitation ou hors de celle-ci. En cas de perte au détriment des deux composantes de l'agro-écosystème qui soutiennent les productions végétales et animales, la durabilité de l'exploitation devient précaire.
La récupération au sein des agro-systèmes préserve l'environnement interne ou externe de l'exploitation ce qui réduit en aval le degré de pollution des déchets. La gestion de la récupération interpelle la gestion de la collecte et de la gestion de l'exutoire dans l'exploitation.
Selon Drechsel et al (1999), entre 0,4 et 0,6 kgs de déchets sont produits au quotidien par personne dans les pays à revenu faible avec seulement 10% de la valeur ajoutée impropre au compostage. Ces produits au sein des exploitations agricoles jouent souvent le rôle de matières premières pour un autre système (sol, plantes, animaux) [Akinbamijo et al (2002), Hernandez et al (1999), Sanchez et al (1989), Duthil (1973)].
Temple (2002) quant à lui relève que dans les parcelles proches des maisons et dans les bas-fonds de Yaoundé, le passage du système extensif au système semi extensif favorise la récupération des déchets d'animaux et d'ordures ménagères ainsi que l'enfouissement des herbes au sol.
a2- Le recyclage des déchets
Selon l'ADEME (1994), le recyclage peut être définit comme étant la réintroduction directe d'un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en remplacement total ou partiel d'une matière vierge (verre, papier, métal, ...). La valorisation quant a elle, étant l'utilisation d'un déchet en profitant de ses qualités, soit à la production de matériaux neufs dans un cycle de production (recyclage), soit à d'autres fins (utilisation agricole de compost, production d'énergie à partir de l'incinération des déchets). Selon Ta thu thuy (1998), la récupération de matériaux recyclables réduit la quantité de déchets à traiter de 20 à 25%.
60
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Drechsel et al (1999), Duxbury et al (1989), Akinbamijo et al (2002) soulignent que dans un système d'exploitation agricole, les sous-produits utilisés comme fumier au-delà de leur rôle de restitution des éléments nutritifs exportés du sol après récolte jouent d'autres rôles. Ils contribuent par un effet direct à pourvoir les éléments nutritifs à la plante, à maintenir ou à accroître le niveau de matière organique du sol et dans le sol, à accroître les capacités de rétention et d'infiltration d'eau dans le sol.
De part ses effets sur les propriétés physiques du sol et la vie des micro-organismes et animaux du sol, ils contribuent à l'équilibre entre la fumure ou la matière organique du sol, l'apport de nutriments, et le rendement de récoltes. Ils contribuent de moitié aux besoins intrants en azote et potassium et réduit de près de 25% les dépenses liées à l'achat d'intrants chimiques (Akinbamijo et al, 2002). Selon Sanchez (1989), environ 90% des déjections animales et 68% des résidus de cultures sont retournés au sol aux Etats-Unis, car ils sont très riches en azote et en potassium.
b- Modèles empiriques
b1- L'approche basée sur la fonction de demande
L'estimation des fonctions de demande n'est pas du tout aisée. Après le choix des variables pertinentes, l'un des plus grands problèmes d'estimation des fonctions de demande réside au niveau de la forme fonctionnelle. Chow (1983) remarque que la forme fonctionnelle de la relation entre les paramètres dans un modèle est souvent déterminée par des connaissances empiriques. Les formes linéaires et logarithmiques sont les plus utilisées. Bien souvent, les chercheurs optent pour plusieurs formes fonctionnelles au départ de leurs travaux pour enfin retenir celle qui donne les meilleurs résultats en fonction des critères précisés.
Des chercheurs ont inclus tout un éventail de variables indépendantes pour évaluer les facteurs influençant la décision d'adopter l'engrais (Eicher et Baker, op. cit.). Par exemple, Falusi (1975) a utilisé un modèle Probit à plusieurs variables pour analyser les facteurs influençant la décision d'utiliser les engrais au Nigeria. En 1990, Zegeye utilise un modèle Tobit pour isoler les déterminants de l'adoption et d'intensité d'utilisation des engrais au Nord du Ghana. Dans son étude sur les déterminants de la demande du compost urbain menée dans les villes de Yaoundé et Bafoussam au Cameroun, Nkamleu (1996) utilise un modèle Logit dichotomique univarié. En 1999 il utilise un modèle Probit bivarié pour analyser les déterminants de la demande des engrais chimiques dans l'agriculture périurbaine au Cameroun.
L'examen de ces travaux permet de dégager deux grandes catégories de facteurs d'adoption des innovations qui sont : La nature même de l'innovation et les caractéristiques socio-économiques des exploitants et du groupe social. La première catégorie comprend la capacité de l'innovation à lever les contraintes du producteur, à réduire le risque, à stabiliser le revenu, à donner de meilleurs résultats.
Les facteurs socio-économiques de l'adoption d'une innovation comprennent généralement le revenu, la taille de l exploitation, l'accès au crédit et à l'information, le niveau d'instruction, l'age, l'aversion au risque, etc.
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b2- L'approche basée sur la fonction de production
L'existence d'une relation fonctionnelle entre niveau de la production et fertilité a depuis longtemps été établie par les travaux de Mitscherlich (Munson et al, 1959). Dès lors, plusieurs recherches ont été menées en vue de construire des fonctions de réponse aussi proche de la réalité que possible. Nkamleu (2004), démontre qu'en Afrique Subsaharienne durant ces trois dernières décennies, la croissance de la productivité agricole a été attribuée à une bonne progression de la productivité de l'efficacité technique et non aux progrès technologiques. Il indique également que la productivité agricole est influencée par les facteurs institutionnels et agro-écologiques.
Quelques formes fonctionnelles ont fait l'objet d'une large diffusion pour cerner la réponse des cultures et la rentabilité des engrais.
Foster (1978) utilise une série de fonction linéaire pour déterminer l'effet de l'azote et du phosphate sur la production du coton sur différents sols en Ouganda. Illy (1994) montre à travers une fonction de production linéaire que les fertilisants contribuent à l'explication du rendement du coton dans les Sudouest du Burkina Faso. Cependant pendant les trois dernières décennies, la majorité des agroéconomistes ont suggéré l'utilisation des formes polynomiales pour représenter la réponse des cultures aux engrais. C'est ainsi que Vadlamudi et al (1973), sur la base de deux essaies conduits en 1968 et 1969 au Kenya, se servent d'une fonction quadratique pour estimer la production du maïs et les doses optimales de fertilisants. Kaboré (1988) quant à lui, pour analyser la contribution des fertilisants sur le petit mil et du sorgho blanc dans trois villages au Burkina Faso, estime une fonction linéaire et une fonction quadratique.
Plusieurs critiques ont été formulées à l'encontre des formes polynomiales. Certains auteurs estiment que la forme polynomiale force la substitution des facteurs et surestime la production et les doses optimales (Paris, 1981 ; Ackello-Ogutu, 1985). Ces critiques ont favorisé l'émergence d'une nouvelle famille de fonctions de production : Les fonctions linéaires et plateau qui sont basées sur la loi minimum de Von Liebig qui stipule que la production croît avec l'augmentation du facteur limitant (Lanzer et al, 1981 ; Jomini et al, 1990).
En conclusion, à la lumière des travaux ci-dessus évoqués, le choix des méthodes d'analyses des problèmes posés par l'agriculture en Afrique devrait cadrer avec la réalité des modes de production africaines tout en répondant avec rigueur aux exigences scientifiques.
L'activité agricole urbaine et périurbaine s'inscrit dans un contexte historique et regroupe entre autres l'exploitation des cultures maraîchères, vivrières et du petit élevage. Plusieurs raisons ou motifs militent en faveur de cette activité. En dépit des contraintes foncières et environnementales qui lui sont attachées, l'impact socioéconomique au niveau familiale et macroéconomique est connu. Dans cette section, il sera question pour nous de retracer l'historique de l'AUP, de présenter ses acteurs, ses cultures, ses animaux, ses avantages et ses inconvénients.
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a- Historique de l'agriculture urbaine et périurbaine
L'agriculture urbaine peut se définir comme la culture de plantes et l'élevage d'animaux destinés à la consommation alimentaire et à d'autres fins, dans les villes (agriculture intra-urbaine) et en périphérie des villes (agriculture périurbaine), le traitement et la commercialisation de ces produits12. Les systèmes de production AUP comprennent les tubercules, les légumes, les herbes aromatiques et médicinales, les fruits et l'élevage d'animaux de toutes sortes et de toutes tailles. Dans une faible proportion de ces systèmes sont aussi cultivés d'autres produits tels que les plantes ornementales et les plants d'arbres. Les cultures vivrières les plus représentées sont les légumes et les produits et dérivés de l'élevage les plus périssables et à haute valeur ajouté.
Selon Ngapayi (1999), les jardins ménagers datent des années 1780, ceux du sud du Mexique, de plus de plus de dix millions d'années. L'AUP à Lomé au Togo date de l'époque coloniale Allemande (1897) et Anglaise (1914). Les cultures maraîchères et vivrières furent introduites. Mais cette activité n'a pris de l'ampleur qu'à partir de 1980 (Schilter, 1991). A Yaoundé, l'AUP date des années 1980 (Moustier et al, 1997). Mais la production maraîchère en zone périurbaine de Yaoundé est ancienne et remonterait avant les indépendances dans les quartiers Nkolbikok, Okolo et Nkolondom (Hernandez, 1999).
L'AUP c'est non seulement les cultures mais aussi les animaux. Une étude menée en 2002 à Koumassi par Smith révèle que les producteurs urbains élèvent plus de 3000 boeufs, 30 000 ovins et 26 000 caprins. Selon Temple (2002), on distingue à Yaoundé les cultures vivrières (manioc, arachides, mais, patate), les cultures maraîchères (légumes feuilles et fruits), les cultures florales et ornementales et les cultures fruitières (papayer, manguier,...). Comme principales productions animales à Yaoundé, on peut citer : les poulets de chair, les porcs, les chèvres et moutons, les canards, les pigeons.
S'inscrivant dans un paysage urbain, l'AUP rencontre beaucoup de problèmes dans son élan d'expansion. Nous pouvons citer entre autres : les problèmes d'ordre foncier, sociaux et économiques.
En effet, les grandes métropoles africaines, connaissent une croissance spatiale importante dont l'une des contraintes majeures réside dans la question foncière avec comme corollaire la concurrence sur l'usage du sol entre activités agricoles et non-agricoles. Cette forme d'agriculture qui participe quotidiennement à l'alimentation de la ville, notamment en produits frais est confrontée à diverses difficultés dont l'accès à la terre qui menace sa pérennité et rend précaire cette activité.
L'AUP est une activité quasi propre aux bas-fonds marécageux or les bas-fonds marécageux sont dans le domaine public et donc susceptible d'être la propriété de l'Etat (malgré le fait que sans un titre foncier même l'Etat ne saurait s'approprier ces terres), ce qui fait que de temps en temps les agriculteurs urbains sont menacés de déguerpissement.
12 L'Agriculture Urbaine et Périurbaine, la santé et l'environnement urbain. Document de discussion pour la conférence électronique de FAO-ETC/RUAF sur l'agriculture urbaine et périurbaine. 21 Août - 30 Septembre, 2000
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Comme problèmes fonciers, les maraîchers sont pour la plupart des gens déçus par d'autres secteurs d'activité (commerce, diplômés de l'enseignement supérieur, chauffeur, retraités, menuisier, ...). Ils s'y retrouvent pour « perdre le temps », c'est ainsi qu'ils se lancent dans l'agriculture sans formation préalable, bénéficiant juste des conseils des anciens; les techniques spécifiques à chaque marécage est le reflet même de ce mode de formation. Très souvent, à la veille des récoltes les producteurs sont victimes de vol particulièrement dans les porcheries.
Sans doute le plus important, le transport des produits se fait au moyen de véhicules de transport en commun qui ne sont pas spécialement conçus à cet effet. Sur les marchés, les maraîchers n'ont pas d'emplacement spécifique, occupant parfois les bordures de route. Sur le plan individuel, la majorité des paysans se plaignent du manque de moyens ; ce problème, bien que réel est le plus souvent le résultat de leur mauvaise gestion des ressources. Autre problème, celui de l'approvisionnement en intrants. Les agriculteurs en général se ravitaillent auprès des revendeurs de pesticides ; ces revendeurs étant souvent de compétence et de moralité douteuses, il serait moins risqué de se ravitailler auprès des maisons fiables.
b- Les acteurs de l'AUP
Selon Austier (1994), les premiers pratiquant de l'AUP furent les domestiques des missionnaires et après les paysans. En Afrique, les études réalisées sur l'AUP situent de 10 à 80% les urbains impliqués dans cette activité (Moustier et al, 1997). Par ailleurs, 90% des activités de transformation alimentaires, 80% des opérations de stockage et de transport à courte distance et 60% de travail lié à la récolte et au marketing sont assurés par les femmes (Tchouamo, 2000). A Lomé, le maraîchage urbain est surtout l'affaire des hommes (Schilter, 1991). A Yaoundé, la majorité des producteurs maraîchers sont des personnes qui ont exercées auparavant une autre activité. Ils ont été obligés d'abandonner la première activité faute de rentabilité (Hernandez, 1999). En 1996, au Cameroun 35% des citadins étaient impliquées dans l'AUP, 80% au Zimbabwe en 1991 (Smith, 2002). Il est important de noter la grande diversité des acteurs rencontrés en milieu urbain et périurbain, l'AUP se déroulant dans un environnement pluri-sectoriel (Martin et al, 2002).
Comme autres acteurs de l'AUP on peut citer :
Les Producteurs (Agriculteurs professionnels) : Ce sont ceux pour qui l'agriculture constitue la seule, si non la principale source de revenus en milieu urbain et périurbain. Les enquêtes réalisés par le CIPRE en 2002 à Yaoundé montrent qu'on recense parmi les producteurs : des ménagères, des licenciés d'entreprises privés et publiques, des retraités, des chômeurs, etc....
Les ouvriers agricoles : Ce sont souvent des personnes qui mettent leur force de travail à la disposition des exploitants agricoles. Les étudiants, les élèves, les apprentis ainsi que les femmes peuvent se placer comme manoeuvre ou ouvrier temporaire (Schilter, 1991).
Les agriculteurs occasionnels : Ce sont des hommes et des femmes pour qui l'AUP constitue une seconde activité. Ces acteurs sont recensés parmi les débrouillards des secteurs informels, les petits artisans, les fonctionnaires aux revenus bas, et même les amateurs de la petite agriculture domestique.
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En général, leurs travaux s'effectuent les week-end, les jours fériés et souvent au cours des soirées (CIPRE, 2002).
Les horticulteurs : Ce sont en général des hommes qui produisent et vendent des fleurs, des plantes d'ornement, les arbres fruitiers. Ils jouent parfois le rôle de naturopathe pour certains de leurs clients et sont en général installés de façon régulière aux abords des grands carrefours du centre urbain. On les retrouve à Yaoundé dans la vallée de l'Ekozoa et dans bon nombre de carrefours dans la ville.
Les producteurs du matériel végétal : Il s'agit principalement des hommes qui ont fait de la production du matériel végétal ou la production des semences leur profession. On y trouve surtout des techniciens agronomes qui produisent et vendent les plants greffés, les plantes oléagineuses, et des semences (mais, haricot) pour revendre aux agriculteurs urbains et périurbains.
Les fournisseurs d'intrants agricoles : On distingue parmi eux de grandes firmes de production et de commercialisation des produits phytosanitaires, des commerçants grossistes spécialisés dans la vente d'intrant, les demi grossistes et même les détaillants. Les engrais chimiques, pesticides, semences et le petit matériel agricole constituent l'essentiel de leurs marchandises.
Les consommateurs : Les consommateurs urbains à qui sont destinés produits finis ou semi finis ne réagissent que de manière individuelle dans l'appréciation globale des produits. A travers L'analyse des Systèmes d'approvisionnement et de distribution alimentaire (SADA) au sein des couches aisées, des classes moyennes et des couches pauvres d'une ville, on arrive à comprendre l'importance des prestations des différents intervenants.
Les élèves et étudiants : Il s'agit ici d'une catégorie d'exploitants agricoles qui n'apparaissent que pendant les grandes vacances scolaires (juin - septembre). Les élèves et les étudiants, notamment ceux originaires des localités où l'activité agricole est de tradition, pratiquent l'agriculture pour préparer la rentrée scolaire (achat de fournitures scolaires, paie des pensions).
III-2-2. Les caractéristiques de l'AUP
a- L'agriculture urbaine et périurbaine en Afrique
a1- Les différents types de production agricole
Selon Parrot (1997b), dans les villes des PVD, on distingue généralement 3 catégories d'activités de production :
- Les activités dont les biens sont échangeables sur les marchés extérieurs et dont le niveau de la production est déterminée par la demande des ménages. Ce sont des biens dont les prix sont déterminés par les marchés extérieurs, la ville n'ayant aucune influence sur eux. C'est le cas entre autres des activités de l'agriculture non alimentaire ;
- Les activités dont les biens sont échangeables mais dont le niveau de la production est déterminé ex-ante. Il s'agit de l'agriculture de rente et l'élevage ; le niveau de production de l'agriculture de rente est fonction du climat et des incertitudes et le niveau de production de l'élevage
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est fonction des producteurs généralement regroupés en syndicat qui contrôlent ainsi le niveau des prix ;
- Les activités dont les biens sont non-échangeables : il s'agit de l'agriculture vivrière et le travail familial. La production de l'agriculture vivrière est déterminée ex-ante à cause des contraintes foncières et de la productivité à court terme. En ce qui concerne le travail familial, on suppose qu'il n'y a pas de substitution parfaite entre le travail salarié et le travail familial dans les activités de production en milieu urbain.
a2- Les rejets urbains et l'agriculture
La question de la gestion des déchets ménagers préoccupe malheureusement très peu nos sociétés alors qu'une approche pragmatique, bien que partielle, de cette problématique consiste à favoriser le recyclage d'une partie des rejets urbains dans l'agriculture selon des méthodes et des normes acceptables. D'ailleurs, un programme mené par le World Engineering, la Banque mondiale, les acteurs du secteur privé et des ONG en a fait son objectif principal. Dans le premier rapport de ce programme le concept de base du recyclage agricole a été décrit (Sanio et al, 1998).
On constate actuellement qu'il n'y a pas de lien entre la gestion des rejets urbains et l'agriculture (Figure 3.2). D'un coté, les ville produisent de grandes quantités de rejets riches en eau, en matière organique et minéraux (voir la composition des déchets ménagers de Yaoundé), qui sont rejetés directement dans la nature, dans les cours d'eau, soit éliminés par enfouissement dans les décharges par incinération ou par traitement en station d'épuration. De l'autre côté, l'AUP est contrainte à l'intensification, consomme de grandes quantités de fertilisants (le plus souvent importés) et d'eau puisée dans les ressources en eau potable (réseaux, fleuves, nappes). Une nouvelle stratégie (Figure 3.3) pourrait, au contraire, viser à créer (ou recréer) des liens entre la gestion des rejets urbains et l'agriculture, sans remettre en cause le développement industriel et économique des villes. Cette stratégie repose sur des techniques de traitement des déchets et effluents, qui doivent aboutir à des coproduits facilement utilisables par l'agriculteur, sans dangers pour la santé et avec risque minimum sur le milieu naturel.
Figure 3. 2 : Situation actuelle : absence de lien entre rejets urbains et agriculture
Besoins Elimination
Eau potable urbains Rejets (Rejet direct, décharge, stations)
Engrais et amendements organo-minéraux,
Produits
Agricoles eau d'irrigation
Semences
Transformation, Récoltes AUP Autres
Conditionnement intrants
Source : Smith, O.B. et al, 2004, p.144
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Transformation, Traitement
Conditionnement Résidus adapté
Figure 3. 3: Nouvelle stratégie : créer des liens entre rejets urbains et agriculture
Fig e 3 Nouvelle str gie : créer les liens entre rejetrbas e agriculture
Autres
Source : Smith, O.B. et al, 2004, p.144 intrants
Produits Besoins urbains
Agricoles Rejets
Récoltes
Eau potable
AUP Semences
Engrais et amendements organo-minéraux, Eau d'irrigation
b- Les avantages et les inconvénients de l'agriculture en ville
Depuis le début des années 1970, l'AUP fait l'objet d'un nombre croissant d'intervention par le biais d'agences internationales d'aide au développement. L'importance qui lui est accordée reflète l'évolution des politiques et des programmes en matière de développement international. Certains chercheurs comme Henning (1997), Rees (1997) et Smit (1996) affirment que l'agriculture urbaine constitue une activité qui favorise l'émergence de nouvelles solidarités socio-économiques et une participation civique accru, surtout lorsqu'elle est pratiquée dans un cadre collectif. Paiement (1999) suggère pour sa part que la mise sur pied de jardins communautaires en milieu urbain au Québec reflète la volonté des citoyens de reprendre du pouvoir sur leur vie quotidienne grâce à une autonomie alimentaire accrue.
b1- Les avantages de l'AUP
Aujourd'hui, l'AUP connaît un essor fulgurant du fait de la croissance urbaine accélérée. Le plus souvent motivée par la recherche de la sécurité alimentaire et l'amélioration du bien-être des citoyens. L'AUP contribue à alimenter de manière non négligeable les différents ménages de toutes les couches de populations des villes des pays en développement. Elle permet à ces milieux de citoyens (producteurs, transporteurs, vendeurs et consommateurs) d'assurer leurs moyens d'existence dans la cité.
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Contribution à l'approvisionnement alimentaire : Une étude menée par Nguegang (2002) dans le cadre du PADIAUP13 chez 38 associations, GIC et Groupes d'exploitants agricoles urbains et périurbains dans la ville de Yaoundé montre que ces acteurs contribuent véritablement à l'approvisionnement alimentaire de part la diversité et la quantité de leur production. L'AUP sert également "d'amortisseur" pour les moins pauvres durant les périodes de crise afin de maintenir certains niveaux de sécurité alimentaire (Seeth et al, cité par Nugent, 2000). Les nombreux agriculteurs urbains de sexe féminin sont surtout susceptibles de se servir du revenu provenant de l'agriculture pour nourrir leurs familles.
Gockowski et al (2003) révèle que dans la ville de Yaoundé 41% des ménages urbains les plus pauvres consomment les légumes produits dans leur jardin. La même étude montre que la production des ménages en milieu urbain représente 10% de la consommation totale des ménages. Selon Soua et al (2004), 64% des ménages exploitant les bas-fonds de Yaoundé pour l'autoconsommation.
Contribution à la résorption du sous-emploi : Dans la ville de Yaoundé comme dans toutes les villes africaines, beaucoup de citadins développent le petit élevage de bétail (porcs, lapins) de volaille (poulets, canards), produisent des légumes condiments, fruits et fleurs (CIPRE, 2002). Cet engouement pour ce type d'activité est dû d'une part aux habitudes culturelles mais aussi au chômage et à la pauvreté qui frappe les jeunes qui y voient un refuge.
Face à cette situation, l'agriculture apparaît comme une nouvelle potentialité d'emploi pour certains ; les femmes et les jeunes étant aujourd'hui les principaux acteurs cette activité devenu importante au fil du temps. Il est important de noter que dans la ville de Yaoundé, l'AUP se développe beaucoup plus dans les bas-fonds marécageux.
La commercialisation des produits et leur transformation dans la restauration de rue emploient également beaucoup de femmes et de jeunes qui y voient une source importante de revenus. Malgré leur importance, tous ces emplois indirects sont difficiles à dénombrer. Les activités lucratives des secteurs formels et informels étant plus ou moins en saturation, la pauvreté a atteint des proportions inquiétantes, 30% des populations de la ville de Yaoundé sont menacés et l'insécurité alimentaire affecte 28%. C'est ainsi que pour survivre ou améliorer leur revenu, les jeunes chômeurs sont obligés de s'engager dans les activités agricoles dans les bas-fonds marécageux ou sur tout espace publique disponible dans le périmètre urbain. Le tableau 3. 1 montre l'indice de pauvreté en milieu urbain au Cameroun, indice publié en 1999 par le PNUD.
Tableau 3. 1 : Incidence de la pauvreté en milieu urbain
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13 Programme d'appui au développement Intégré de l'agriculture urbaine et périurbaine du CIPRE
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Contribution à l'aménagement urbain et périurbain : L'horticulture urbaine (maraîchage et floriculture) permet de conserver des espaces verts au sein de l'espace bâti, elle a une valeur écologique réelle. Elle recèle des richesses végétales et fauniques non négligeables pour le maintien de la biodiversité. Les différentes facettes de sa fonction environnementale mettent en évidence que son exploitation à des fins agricoles et sa protection peuvent contribuer au maintien de l'équilibre écologique de la région dans son ensemble. Selon le CIPRE (2002), l'horticulture en pleine expansion dans la ville de Yaoundé tout comme la sylviculture dans les bas-fonds inondés, participent également à l'amélioration de l'architecture urbaine. C'est d'ailleurs fort du rôle qu'il joue dans l'aménagement urbain que la journée mondiale de l'environnement a été célébrée le 05 juin 2005 sous le thème « Des villes vertes, un plan pour la planète... ».
Contribution au recyclage des déchets : La modernisation et l'intensification des systèmes de production induisent une plus forte utilisation d'intrants. Les producteurs essayent de répondre à cette demande par le recyclage de différents types de déchets14. En milieu périurbain, la plupart des petits maraîchers possèdent également des animaux ; ils peuvent donc valoriser le fumier et les sousproduits de maraîchage. Les activités de tri et de tamisage des déchets urbains emploient plusieurs personnes dans certains quartiers de Yaoundé, d'après nos propres observations. Le produit obtenu est utilisé dans le maraîchage et la floriculture. Une étude menée à Yaoundé par Lemeilleur (2002) concernant les systèmes de production du bananier dans l'AUP de Yaoundé, montre que lorsque les parcelles sont assez proches des habitations et qu'elles n'ont pas de grande superficie, elles bénéficient souvent des ordures ménagères, des cendres de cuisine et des déjections animales des élevages.
Contribution au renouvellement de l'oxygène de l'air : La végétation urbaine ainsi constituée par les plantes agricoles, améliore la qualité de l'air en piégeant les émissions de gaz issues de carburants fossiles, et l'évaporation rafraîchit l'atmosphère.
b2- Les inconvénients de l'AUP
Les effets négatifs de l'AUP sont les plus visibles et conduisent le plus souvent à la perception défavorable qu'elle suscite de la part des administrateurs de la ville. L'utilisation de déchets (notamment les eaux usées) et de pesticides, les déjections animales, la divagation des animaux sont autant de sources de problèmes pour les populations et l'environnement citadin.
Impact sur la santé humaine : L'utilisation de déchets solides ou liquides en agriculture urbaine comporte des risques importants pour la santé humaine. Une prudence accrue est de rigueur dans le cas d'utilisation de déchets sur les cultures maraîchères dont les feuilles sont consommées, étant donné que certains métaux, comme le cadmium, s'accumulent préférentiellement dans les parties
foliaires15. Des virus, des bactéries, des protozoaires et des helminthes pathogènes passent dans les excréta des personnes infectées et se retrouvent dans les eaux usées.
14 Fall ST, Fall AS, éds. Cités horticoles en sursis ? L'agriculture urbaine dans les grandes Niayes du Sénégal. Ottawa : CRDI, 2001 ; 140 p.
15 Niang S. (1996), « Utiisation des eaux usées domestiques en maraîchage périurbain à Dakar (Sénégal) » Sécheresse 1996 ; 3 : 217-23.
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Ils peuvent être transmis soit par voie orale (par la consommation de légumes contaminés), soit par la peau (dans le cas des ankylostomes et des schistosomes). Les exploitants agricoles ainsi que les consommateurs des produits sont exposés aux risques d'intoxication alimentaire dus à la mauvaise utilisation des pesticides ou à l'utilisation de ceux périmés. De même, la manipulation permanentes des pesticides expose les producteurs à des risques divers pour leur santé (irritation cutanée et oculaire, altération du système de reproduction ou du système nerveux, etc.). Les risques de maladies hydriques sont aussi à signaler : typhoïde, dysenterie amibienne, bilharziose...
Heureusement, l'accès aux structures publiques de santé au Cameroun est relativement favorable aux populations les plus démunies dont fait partie les agriculteurs urbains et périurbains. Une étude menée par Kamgnia (2004) sur l'analyse de l'impact de la distribution des dépenses publiques de santé sur l'incidence de recours des malades dans les structures publiques de santé au Cameroun montre qu'afin de lutter contre l'immense pauvreté, le gouvernement camerounais a augmenté ses dépenses de santé depuis la moitié des années 1990. Cependant cette mesure bien que salutaire ne devrait pas empêcher les agriculteurs à plus de prudence dans l'exercice au quotidien de leur activité.
Impact sur l'environnement : L'agriculture urbaine favorise la pollution des sols et des nappes d'eau souterraines par des pesticides lors des traitements phytosanitaires ou des engrais chimiques à l'occasion de la fertilisation des sols. Elle facilite la prolifération des moustiques, vecteurs de paludisme, dans les bassins d'irrigation mal entretenus. Selon une récente mise en garde de la FAO et de l'OMS, environ 30% des pesticides commercialisés dans les PVD ne sont pas conformes aux standards de qualité internationale et représente un danger pour la santé et l'environnement. Or ces produits chimiques contenant des substances dangereuses et des impuretés interdites ou strictement limitées, sont employés en agriculture. On note sur ce point les risques suivants : La destruction de la faune et de la flore utiles (oiseaux, poissons, abeilles, algues), la pollution de l'atmosphère urbaine et le déséquilibre des écosystèmes.
Cependant, au-delà de ces multiples nuisances, les agriculteurs urbains eux-mêmes sont généralement confrontés à de nombreux problèmes tels que : Le manque de terre, le coût élevé des intrants, l'absence de formation et d'information sur l'agriculture, les maladies, les tracasseries par les agents de la mairie et propriétaires terriens, etc. (Soua et al 2004). C'est à la faveur des conflits entre agriculteurs urbains et autorités municipales, qui sont d'ailleurs tous deux agriculteurs (puisque la CUY ou la mairie veut les déguerpir pour planter su leurs parcelles des eucalyptus), qu'un atelier sur le développement de l'agriculture urbaine et périurbaine en Afrique de l'Ouest et du Centre s'est tenu à Yaoundé. Pendant plusieurs jours (entre le 30 octobre et le 04 novembre 2005), plus de 200 spécialistes des questions aussi bien environnementale, démographique, urbaine, qu'économique se sont réunis autour des décideurs et agriculteurs afin de proposer d'éclairer chacune des parties (Etat et exploitants urbains) quant au rôle qui doit être le leur pour que les villes africaines soit belles et moins polluées.
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INTRODUCTION :
Le lien très étroit qui lie les déchets ménagers et l'AUP à travers les opérations de récupération et de recyclage dans la ville de Yaoundé permet de comprendre en partie, la faiblesse du taux de collecte des déchets ménagers dans certaines zones périurbaines où il existe des bas-fonds marécageux. L'impact de la récupération et du recyclage des déchets ménagers sur le développement de l'AUP dépendra dans l'optique de cette étude, à l'identification des déterminants de l'utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines de la ville de Yaoundé.
Le choix a donc été porté sur l'utilisation des déchets ménagers recyclés comme référence à toute mesure de l'expansion de l'activité agricole urbaine et périurbaine du fait de leur richesse en matière organique (déchets végétaux), en azote et potassium (déchets animaux). Il serait tout aussi important de s'intéresser aux effets négatifs que peuvent avoir ces déchets ménagers sur la production agricole urbaine. Cependant dans le cadre de notre étude, nous allons uniquement nous intéresser à la première approche.
Ceci étant, la présentation du cadre conceptuel de notre étude fera l'objet de la première section, tandis que la deuxième section portera sur le modèle empirique et les recommandations.
Il s'agit dans cette section de présenter le modèle théorique et les sources de données de notre étude. Iv-1-1. Le modèle théorique
a- Motivation du choix du modèle Logit
Les modèles Logit depuis très longtemps ont été introduits comme des approximations de modèles probit permettant des calculs plus simples. Selon Amemiya (1981), si les deux modèles sont sensiblement identiques, il existe cependant des différences. Nous évoquerons ici les principales différences :
- Les modèles Logit sont construits sur l'hypothèse des distributions cumulatives logistiques permettant un traitement plus adéquat des données aberrantes du fait de leurs extrémités épaissies contrairement aux modèles Probit qui font l'hypothèse d'une distribution cumulative normale centrée réduite ;
- Dans les modèles complexes, les modèles Logit sont plus adaptés parce que sont de manipulation plus aisée, car le Probit impliquerait la manipulation des intégrales à plusieurs degrés.
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a1- Spécification du modèle Logit
Les bases théoriques des modèles Logit ont été données par Mc Fadden à travers une théorie de l'utilité. Afin de décrire le comportement d'un individu face à l'adoption d'une technologie (utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines), on suppose que l'individu fait face à deux choix représentables par une fonction d'utilité aléatoire à savoir U1 pour l'utilisation des déchets et U0 pour la non utilisation.
Ainsi, soit << Z » le vecteur des variables retenus au tableau 3.4, l'utilisation des déchets16 par un agriculteur dans les bas-fonds de Yaoundé lui procure une utilité U1 (Z)=V1 (Z) + e1 et leur non utilisation lui procure une utilité U0 (Z)=V0 (Z) + e0 ; Vi et ei représentent respectivement les composantes déterministes et aléatoires, Z quant à lui représente l'argument.
L'agriculteur rationnel va choisir l'alternative qui lui procure plus de satisfaction. La probabilité qu'il demande les déchets s'exprime de la manière suivante :
P(Y=1) = P [U1 > U0]
= P [V1 (Z) + e1 > V0 (Z) + e1]
= P [V1 (Z) - V0 (Z) > + e0 - e1] (1)
En prenant Vi comme fonction linéaire de Z, c'est-à-dire Vi = âi Z on aura :
V1 (Z) - V0 (Z) = (â1 - â0) Z
(1) devient : P(Y=1) = P [âZ > e] = F (âZ) avec â = â1 - â0 le vecteur des paramètres à estimer
et e= e0 - e1 le terme d'erreur.
F (âZ) est une fonction de distribution cumulative ; le modèle Logit suppose que F suit une loi logistique. Dans ces conditions, la probabilité qu'un paysan quelconque demande les déchets sera donnée par :
)
exp(âZ
PY
)
1exp(
+ âZ
(1) == Par conséquent, la probabilité de ne pas utiliser les déchets sera donnée par :
1
)
1exp(
+ âZ
PY PY
(0) 1(1)
==- ==
Avec << exp » la fonction exponentielle.
a2 - Procédure d'estimation
Plusieurs méthodes permettent d'estimer les paramètres du modèle ainsi formalisé. Il s'agit de la méthode de Berkson, la méthode du Chi-deux minimum et la méthode du Maximum de vraisemblance que nous allons utiliser.
16 Déchets ici = Déchets animaux (fientes de poules et lisiers de porcs) + déchets végétaux (Déchets de cuisines frais et décomposés).
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Le vecteur des paramètres â est trouvé en maximisant son logarithme ou la fonction de vraisemblance donnée par :
)
L
( â
exp(
âZ)
1
? =+ ? = +
1exp()
1 0
1exp()
ââ
y y
ZZ
L'estimateur â' (estimé) du Maximum de vraisemblance vérifie le système d'équations de
(2)
( )
vraisemblance donné par : 0
? â
??? ? L â ??? â=â '=
(2) représente la condition de premier ordre. En ce qui concerne la condition de second ordre relative notamment à la concavité de la fonction, elle est selon Gourieroux (1989) d'office satisfaite pour les modèles Logit.
Les méthodes classiques de résolution numérique des équations de vraisemblance sont toutes basées sur la méthode de Newton. Son application conduit à l'algorithme de Newton-Raphson que nous allons utiliser et qui fournit une solution au système d'équations de vraisemblance de manière itérative. Les méthodes du score et de Berndt-Hall-Hall-Hausman sont souvent aussi utilisées.
Pour vérifier la significativité individuelle des paramètres, le test de Student sera utilisé. L'hypothèse de nullité du vecteur des paramètres quant à elle sera testée par le test du rapport des maxima de vraisemblance. Pour évaluer la qualité des ajustements, nous aurons recours au R² de McFadden. En outre, le pourcentage de bonne prédiction nous permettra de juger du pouvoir prédictif du modèle.
Les valeurs numériques des coefficients du Logit n'ont pas d'interprétation directe c'est pourquoi les économistes s'intéressent aux signes des variables pertinentes et aux réactions proportionnelles de la variable expliquée suite aux changements proportionnels du niveau des variables explicatives c'est à dire aux élasticités. La variable endogène dans notre cas étant une probabilité, le calcul des effets marginaux17 permet d'apprécier l'impact des variables explicatives sur la probabilité d'adoption
(Cramer, 1992 ; Kaboré, 1996). Les effets marginaux sont calculés à partir de la formule [p(1-p)]âi , P
étant le taux d'utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés de l'échantillon.
Le modèle Logit dichotomique univarié18 que nous allons utiliser sera estimé par la méthode du maximum de vraisemblance. Toutefois, la fiabilité des paramètres estimés (convergence et normalité asymptotique) par cette méthode repose sur le caractère aléatoire et indépendant des variables explicatives utilisées ; ce qui suppose que leurs valeurs sont déterministes et donc bornées.
Si ces conditions sont satisfaites, compte tenu du très grand nombre de variables à estimer l'autre difficulté résidera au niveau du danger de multicollinéarité qui rendrait les résultats obtenus moins efficaces et donc pas très fiables. Pour résoudre ce problème, nous allons procéder à une Analyse des Correspondances Multiples (ACM) à partir du logiciel SPAD. Nous allons obtenir des grappes de variables explicatives corrélées entre - elles et c'est ainsi que dans chaque grappe, une seule variable
17 Les effets marginaux peuvent être interprétées comme les pentes de la courbe logistique traduisant l'adoption
18 Par modèle dichotomique, on entend un modèle statistique dans lequel la variable expliquée ne peut prendre que deux
modalités (variable dichotomique). IL s'agit d'expliquer la survenue ou la non survenue d'un événement.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
sera choisie pour l'analyse. L'avantage pour nous d'utiliser l'ACM contrairement à l'ACP (Analyse des correspondances Partielles) est que le premier est utilisé lorsque les variables sont aussi bien discrètes que continues, comme c'est le cas pour nous, et le deuxième l'est lorsque les variables sont uniquement discrètes. Ainsi dans nos estimations, les variables retenues sont celles qui offrent un plus grand pouvoir d'explication.
b- Choix des sites d'étude et monographies
b1- Choix des sites
Le tableau 4. 1 présente les principales caractéristiques des sites potentiels pour notre étude. En fonction des caractéristiques recherchées, nous avons choisis les sites de Nkolondom, d'Etoug-Ebé et d'Ekozoa. Le premier est un quartier périurbain relativement salubre et principale source de ravitaillement de la ville de Yaoundé en condiments, le second contrairement au premier est insalubre et constitue la mamelle nourricière d'Etoug-Ebé. Le troisième quant à lui est le principal site de culture et de vente des fleurs dans la ville ; Ce site est particulier en ce sens qu'il est situé entre deux circonscriptions administratives, Yaoundé I et II (planche 5).
Le choix des sites a été fonction de plusieurs paramètres parmi lesquels la géographie (centre-ville, périphérie, banlieue), la pression foncière (oui/non), l'aménagement urbain (oui/non), l'insalubrité (oui/non), les projets de développement (oui/non), les innovations (oui/non), les informations disponibles (oui/non), les tensions maires - agriculteurs (oui/non), etc.
b2- Monographie des sites d'enquêtes
Etoug-Ebé, mamelle nourricière de Yaoundé VI : Etoug-Ebé est l'un des principaux quartiers de l'arrondissement de Yaoundé VI. Situé à 10 km du centre ville dans la zone périurbaine, c'est un quartier accidenté, difficilement accessible et caractérisé par ses bas-fonds marécageux. Constituée dans sa grande majorité par les allogènes, sa population est très dynamique et hospitalière. L'existence des bas-fonds marécageux à Etoug-Ebé a poussé certains de ses habitants à se lancer dans la culture de divers produits agricoles tels que : les légumes, la tomate, le mais, le haricot, le taro, le macabo, la banane plantain, les arbres fruitiers, etc.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Tableau 4. 1 : Les principales caractéristiques des sites retenus
Quartiers |
Etoug-Ebé |
Ekozoa |
Nkolondom |
Arrondissement |
Yaoundé VI |
Yaoundé I et II |
Yaoundé I |
Accès |
Difficile |
Facile |
Facile |
Géographie |
Périphérie (10 km du centre |
Centre ville |
Périphérie (8 à 9 km du |
Salubrité |
Non propre |
Propre en amont Non propre en aval |
Propre |
Aménagement |
Non |
Oui |
Oui par endroit |
Enjeux politiques (tensions |
Fort, la mairie veut planter |
Fort, zone frontière à deux |
Fort, les exploitants |
Hospitalité des occupants |
Oui |
Oui |
Oui |
Pression foncière |
Forte (manque de terre) |
Forte (la mairie casse) |
Forte (manque de terre) |
Présence d'ONG |
Oui |
Oui (jardins d'amour) |
Oui |
Habitants |
Halogènes |
Cosmopolite et composite |
Autochtones |
Principales cultures |
Ndolè, Morelle noire, Nkui, |
Fleurs en grande majorité et un peu de maïs et légumes |
Céleri, Persil, Folon, salade, |
Principaux problèmes |
Inondations des parcelles, |
Marginalisation dans les |
Menace d'expropriation, urbanisation croissante, baisse de la production |
Quartiers |
Nkolbisson |
Akokdoé |
Nsimbock |
Arrondissement |
Yaoundé II |
Yaoundé VI |
Yaoundé VI |
Accès |
Facile |
Difficile |
Difficile |
Géographie |
Périphérie (5-6 km du centre |
Banlieue (12 - 13 km du |
Périphérie (10 km du centre |
Salubrité |
Non propre |
Non propre |
Non Propre |
Aménagement |
Non |
Non |
Non |
Enjeux politiques (tensions |
Fort, conflit entre l'IRAD et |
Fort, la mairie interdit toute |
Fort, la mairie interdit |
Hospitalité des occupants |
Oui |
Pas du tout |
Oui |
Pression foncière |
Forte (manque de terre) |
Forte (la mairie casse) |
Forte (manque de terre) |
Présence d'ONG |
Ne connais pas |
Ne connais pas |
Oui |
Habitants |
Autochtones |
Allogènes |
Cosmopolites |
Documents sur le site |
Ne connais pas |
Ne connais pas |
Ne connais pas |
Etoug-Ebé signifie « vieux trou ». La légende conte que les ancêtres de la zone avaient un pouvoir, celui de déplacer un trou au pied de la route pour empêcher les Allemands de traverser la zone. Aujourd'hui le chef a perdu ce pouvoir. Le Conseil de chefferie est essentiellement composé d'Ewondos et de Bamilékés, toutes les ethnies n'étant pas représentées. Dans les années 80, Etoug-Ebé n'était
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
qu'un petit village enclavé et perdu dans la forêt. Il n'a connu un véritable essor qu'après la création du centre hospitalier pour handicapés par le Cardinal Leger. A cette époque le bitume ne se limitait qu'au Centre des Handicapés. Mais grâce au dynamisme de ses habitants et aux engins fournis par Messieurs Foumbi Jacques et Tchuenté Gabriel tous deux habitants du quartier, contre 10 000 FCFA par détenteur de parcelle, les premières routes furent crées et le quartier fut progressivement habité.
Les bas-fonds quant à eux n'étaient que de vastes parcelles inondées et constituaient un important foyer de palétuviers sauvages. Les années 1990 ont vu ses premières parcelles vendues à vils prix et exploitées. A titre d'exemple, à raison de 75 FCFA/m² soit environ 0.12 €/m², monsieur Djoko en 1994 a pu acquérir une parcelle de 2000 m² a un autochtone dénommé Endegue Gerard. Aujourd'hui, après de nombreuses tentatives d'expropriation de ces parcelles par les autorités municipales qui y voient un espace potentiel de culture d'eucalyptus, les exploitants des bas-fonds d'Etoug-Ebé vivent dans une incertitude absolue bien qu'ayant convaincue le maire quant à l'importance de l'activité de agricole qui s'y développe. Aujourd'hui le marécage d'Etoug-Ebé est en majorité exploité par les bamilékés (86%) et constitue le grenier de Yaoundé VI de part sa production importante de légumes (Folon, Zoom, Morelle noire, etc.). Soucieux du respect des normes sanitaires en matière de production agricole, les maraîchers d'Etoug-Ebé ont mis en place un bon système de drainage, les eaux d'arrosage proviennent des puits qui sont creusés dans les parcelles et les latrines sont loin de leurs champs (photo 14).
En plus des engrais chimiques, fongicides, nématicides et insecticides, les agriculteurs d'Etoug-Ebé utilisent dans leurs parcelles comme déchets recyclés : les fientes de poules, les déchets de cuisine décomposés (compost) et les lisiers de porc (pour les éleveurs). Les agriculteurs d'Etoug-Ebé déclarent ne pas acheter le compost vendu du fait de leur poids et des coûts relatifs à leur transport. En plus, ils doutent de l'efficacité du compost par rapport aux fientes par exemple qui d'ailleurs coûtent deux fois moins chères que le compost (3000 FCFA le sac de 50 kgs de compost contre 1500 FCFA le sac de 50kgs de fientes de poules).
Ekozoa (Centre-ville), l'axe du prestige : Ekozoa est en fait un affluent du Mfoundi (cours d'eau souterrain longeant le centre-ville). Il traverse le sous-sol du centre-ville, des quartiers Briqueterie, Tsinga et Bastos. Les bas-fonds de Ekozoa sont caractérisés par la présence d'une intense activité floricole et des eucalyptus plantés par l'Etat. Partagée entre deux arrondissements, Ekozoa est plus propre en amont (Yaoundé I) et qu'en aval (Yaoundé II).
L'histoire de la floriculture à Ekozoa date du début des années 90 où certains floriculteurs dont monsieur Amougou, ont estimé qu'en valorisant cette espace, à l'époque plein de « sissongos19 », ils pourraient non seulement y trouver une source de revenu mais aussi contribuer à l'esthétique urbain. Bien que présentent dès le début de l'occupation anarchique du domaine de l'Etat, les tensions entre autorités municipales et floriculteurs, ont fini par céder la place à une sorte de complicité inavouée.
Il faut dire que les activités floricoles qui s'y développent contribuent à l'esthétique urbain et présente plus d'avantages que d'inconvénients. D'ailleurs, l'axe allant du centre ville à la nouvelle route Bastos
19 Herbes sauvages servant en général de foin pour le bétail
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
en passant par l'échangeur simplifié occupé par ces horticulteurs, a été dénommé « Axe de prestige » parce que emprunté par le chef de l'Etat. Cette dénomination née en 2002 à la suite de la réunion de travail organisée par le Ministre d'Etat en charge de la ville et du développement urbain Lékéné Donfack avec les horticulteurs de Ekozoa, vient rassurer les floriculteurs quant à une éventuelle délocalisation. Mais seulement, ces horticulteurs se sentent lésés par les autorités municipales qui les excluent de tous les projets d'esthétique urbain notamment ceux liés à l'aménagement et à l'embellissement des ronds points et jardins publics.
Les floriculteurs d'Ekozoa en plus des engrais chimiques, fongicides, nématicides et insecticides utilisent dans leurs parcelles comme déchets recyclés : les fientes de poules, les déchets végétaux (gazon sec et sissongos). La "terre noire"20 y est utilisée en grande quantité et est aussi riche en matière organique que le compost.
Nkolondom, source de rayitaillement de la yille en condiments : Nkolondom est une banlieue Yaoundéenne située à 8 km du centre ville. C'est l'un des sites de production maraîchère le plus développé de la ville. Située dans l'arrondissement de Yaoundé I, Nkolondom voit ses exploitations se concentrer sur un espace restreint du fait de la croissance rapide de la ville. Ses agriculteurs, autochtones dans sa grande majorité, déplorent le manque d'encadrement des politiques, qui selon eux devraient leur permettre d'améliorer leurs techniques, leur savoir-faire et leurs stratégies ; et ceci pour pérenniser l'activité agricole urbaine et périurbaine.
Les bas-fonds de Nkolondom sont la principale source de production de céleri, persil, basilique, salade, amarantes, piment, concombre et légumes. C'est pourquoi ils bénéficient très souvent de la visite des chercheurs aussi bien camerounais qu'étrangers qui y trouvent un site important d'expérimentation de nouvelles techniques culturales, d'engrais, fongicides, nématicides et insecticides. Mais seulement, comme à Etoug-Ebé, les exploitants agricoles vivent dans l'incertitude conscients du fait que le marécage est un domaine public.
L'histoire du maraîchage à Nkolondom remonte dans les années 60, les missionnaires de la mission catholique d'Etoudi (Yaoundé I) faisait du jardinage ; les enfants sur le chemin de l'école allaient y déposer des engrais organiques contre quelques pièces de monnaie. Le fait pour ces jeunes enfants de voir travailler les missionnaires et de consommer les fruits de cette activité encore méconnue par eux, les a incité devenus grands à cultiver à leur tour. C'est ainsi que depuis 1963, le jardinage est devenu l'une des principales activités des habitants de Nkolondom. Jusqu'à 1985, la production était bonne, le sol était très riche. Mais seulement, depuis lors, la production n'a cessé de chuter, le sol devient de moins en moins fertile. Cette chute de la production maraîchère est due selon les exploitants entre autres à l'urbanisation croissante et au changement des comportements alimentaires.
En plus des engrais chimiques, fongicides, nématicides et insecticides, les agriculteurs de Nkolondom utilisent dans leurs parcelles comme déchets recyclés : les fientes de poules, les déchets de cuisine
20 Cette terre noire comme son nom l'indique est noire et est utilisée en très grandes quantités par les floriculteurs d'Ekozoa qui la trouvent très riche en matières organiques. Elle provient des quartiers périurbains de Yaoundé I (quartiers Emana et Olembé) où la végétation cède tous les jours la place à des constructions des maisons d'habitation. La terre noire provient donc des terrassements des parcelles ; après leur récupération, elle est testée puis vendu aux floriculteurs d'Ekozoa.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
décomposés (compost) et les lisiers de porc (pour les éleveurs). Comme à Etoug-Ebé, les agriculteurs de Nkolondom n'achètent pas le compost pour les mêmes raisons. Il faut dire que au fil des années l'activité de compostage des déchets ménagers tend à disparaître. A Yaoundé, elle se fait à petite échelle surtout au quartier Briqueterie qui est situé à plus de 08 km des bas-fonds d'Etoug-Ebé et à plus de 10 km de Nkolondom. On comprend alors aisément la difficulté qu'ont les agriculteurs de Yaoundé à se procurer du compost.
a- Echantillonnage et collecte des données
a1- Echantillonnage
Pour évaluer l'impact qu'ont les des déchets ménagers récupérés et recyclés sur la production agricole urbaine et périurbaine, nous avons utilisé le procédé d'échantillonnage non probabiliste. Un échantillonnage est dit non probabiliste lorsque sa sélection a été faite à partir d'informations à priori et tout phénomène de hasard a été exclut. Dans ce type d'échantillons, on fait l'hypothèse implicite que la caractéristique étudiée a une distribution aléatoire et, quelque soit l'échantillon choisi, il existe une randomisation naturelle.
La base de sondage de l'étude est constituée de l'ensemble des exploitants des bas-fonds des quartiers urbains et périurbains de Yaoundé. Du fait des contraintes aussi bien temporelles que financières, nous avons retenu au total 150 exploitants dans les bas-fonds de Nkolondom, d'Etoug-Ebé et d'Ekozoa. Mais pour des raisons d'insuffisance de réponses certaines ont été exclues des analyses.
Le tableau 4. 2 fait ressortir les effectifs retenus par bas-fonds des sites enquêtés.
Tableau 4. 2 : Répartition des exploitants enquêtés
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a2- La collecte des données
Deux types de données ont été collectés pour la réalisation des objectifs de notre étude. Il s'agit des données secondaires et des données primaires.
Les données secondaires ont été obtenues à partir des cartes des zones d'études et de la littérature à savoir, les mémoires et thèses, les livres et les revues et ceci grâce aux bibliothèques privées et universitaires. Les structures de recherche tels que le CIRAD, l'IRAD, la FAO, le PNUD, ERA-Cameroun, le CIPRE, l'INS, l'INC, nous ont également permis d'enrichir notre littérature.
A partir des enquêtes sur le terrain et des observations propres, les données primaires ont été collectées. Pour cela, un questionnaire a été élaboré et a permis la collecte des informations à travers des interviews directes avec chaque exploitant. Le questionnaire a été calqué sur le modèle du
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
questionnaire utilisé par Parrot (1997a) à Muea21 ; ceci afin de permettre d'éventuelles comparaisons, dans la mesure oi'i les villes de Yaoundé et Muea ont ceci de commun, c'est que l'activité agricole dit périurbaine est très développée dans ces deux villes (Annexe 1).
Les observations propres ont été confirmées par les agriculteurs lors des séances de restitution. Le questionnaire a été confectionné sur une seule page et portait respectivement sur :
- Les caractéristiques socio-économiques des membres du ménage ;
- Les indicateurs sociaux et avoirs du ménage ;
- Les principales cultures et les intrants utilisés ;
- Les quantités utilisés de déchets ménagers, leurs origines et destinations.
Les enquêtes de terrain dans les trois sites ont duré 15 jours et ceci de jour comme de nuit puisque certains exploitants nous donnaient des rendez-vous en soirée. Toutes les enquêtes s'achevaient par des séances de restitution oi'i nous expliquions aux enquêtés les raisons de notre enquête et présentions les différentes observations faites sur le terrain. Cependant, beaucoup de difficultés ont été rencontré sur le terrain. En plus de la réticence de certains exploitants qui refusaient de se soumettre aux questionnaires parce que << fatigués de se soumettre à des enquêtes dont les résultats ne sont jamais vulgarisés », il était très difficile de se déplacer dans les parcelles d'Etoug-Ebé surtout du fait de leur caractère très enclavées et inondées tout autour. Bien que moins enclavées que celles d'Etoug-Ebé, il n'a pas été facile de parcourir les parcelles de Nkolondom et d'Ekozoa qui s'étendent sur plusieurs kilomètres.
b- Traitement des données et variables utilisées b1- Traitement des données
L'étude de la demande des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines a été abordée par la méthode de discrimination logistique. Il s'agit en général de décrire la liaison entre une variable qualitative << Y » (variable à expliquer) à k modalités et un ensemble de j variables X1, X2, ..., Xj (variables explicatives) qui peuvent être de nature quelconque.
Ensuite, nous allons estimer les paramètres du modèle, mesurer son adéquation (qualité d'ajustement) et en déduire la significativité et l'interprétation des paramètres ainsi estimés.
Dans ce travail, il s'agira donc d'estimer un modèle Logit portant sur la demande des déchets animaux (fientes et lisiers) et des déchets végétaux (déchets de cuisine à l'état frais et décomposés) sur l'échantillon groupé de tous les exploitants des trois sites. Les données collectées dans le cadre de cette étude ont été intégralement saisies à l'aide du logiciel CSPro 2.5. Les logiciels Excel 2003 et SPSS 10.0 ont permis de faire les analyses descriptives et le logiciel E-Views 3.0 nous a permis d'analyser les régressions logistiques.
21 Petite vile du Sud-Ouest Cameroun oi'i l'activité agricole périurbaine est très développée.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
b2- Variables utilisées
La collecte des données ainsi faite nous a permis de retenir un certain nombre de variables susceptibles d'influencer l'adoption des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines.
Le tableau 4.3 présente les caractéristiques des variables retenues.
Tableau 4.3 : Description des variables utilisées dans l'estimation sur l'échantillon total
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Le tableau 4. 4 quant à lui présente les effets théoriques attendus.
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Tableau 4. 4 : Variables susceptibles d'influencer la décision d'utiliser les déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines.
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Il s'agit de présenter les résultats des analyses d'une part et d'autre part faire des recommandations susceptibles de rendre le système de collecte des déchets à Yaoundé compatibles avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine périurbaine.
Iv-2-1. Résultats des analyses
a- Profil des exploitants des bas-fonds de Yaoundé
Le tableau 4. 5 présente le profil des exploitants de notre échantillon total. Celui des sites spécifiques de Nkolondom, d'Etoug-Ebé et d'Ekozoa est présenté en annexe 2.
Ce tableau révèle que :
- La majorité de personnes impliquées dans l'AUP à Yaoundé est constituée de femmes (62%) contre seulement 38% d'hommes. Leur tranche d'age varie entre 07 et 65 ans, avec une moyenne de 35 ans. En outre, La taille moyenne des ménages enquêtés est de 5 personnes et les parcelles exploitées ont une surface moyenne de 530 m² tandis que l'expérience agricole des enquêtés est de 12 ans en moyenne ;
Ces résultats sont très proches de ceux trouvés par Lekane Kembou et al (2003) dans l'étude faite sur les relations entre le maraîchage et l'élevage dans la récupération et la valorisation des sous-produits de l'AUP à Yaoundé.
- 44% de nos enquêtés détiennent seulement un CEPE, contre 26% qui déclarent n'avoir jamais obtenu un diplôme, 24% ont un diplôme secondaire et seulement 04% ont un diplôme de l'enseignement supérieur ;
- La plupart des enquêtés sont de la tribu Bamiléké (46%), Eton (27%) et Ewondo (17%) et 78% des enquêtés vivent en couple ;
- 42% des exploitants des bas-fonds de Yaoundé ont un revenu agricole mensuel qui se situe entre 45000 et 100 000FCFA, 26% gagnent entre 25 000 et 45 000 FCFA, 19% gagnent moins de 26000 FCFA et seulement 13% ont un revenu agricole mensuel de plus de 100 000FCFA. En outre, 90% des enquêtés dépensent moins de 10 000 FCFA contre 10% qui dépensent entre 10 000 et 33 000 FCFA, pour l'achat des intrants agricoles ;
- La pratique de l'élevage est quasi inexistante ; en effet, 77% de nos enquêtés déclarent ne pas pratiquer de l'élevage et ceci pour des raisons aussi diverses que le manque de moyen financier, les risques de maladies et le vol ;
- La majorité des exploitants enquêtés vivent près de leurs exploitations agricoles (64%) et 21% seulement appartiennent à un GIC. Ceci devrait inciter d'avantage les responsables de GIC et les décideurs à se pencher sur les vrais problèmes que rencontrent les exploitants dans l'exercice de leur activité ;
- 68% des exploitants contre 32% achètent leurs déchets. Ceci est dû au fait que les déchets animaux (fientes de poules) sont les plus achetés et utilisés dans les parcelles de Yaoundé contrairement aux déchets végétaux (déchets de cuisines frais et décomposés) qui certes sont utilisés mais pas en très grande quantité ;
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
- La plupart des enquêtés (68%) se chargent personnellement de l'écoulement de leurs produits ;
Echantillon total
Tableau 4. 5 : Profil socio-économique des exploitants de l'échantillon total
Fréquences
relatives
(en %)Fréquences
relatives
(en %)Facteurs socio-économiques
Facteurs socio-économiques
Diplôme le plus élevé :
Sexe :
38
26
Aucun
Homme
62
44
Primaire
Femme
24
Secondaire
Tribu :
46
06
Supérieur
Bamilékés
17
Age :
Ewondos
27
07
[07-20)
Etons
10
32
[20-30)
Autres (Anglophones et Nordistes)
29
[30-40)
Statut matrimonial :
78
22
[40-50)
Couple
22
10
[50-65]
Seul
GIC
Taille ménage
53
21
Membre
[1-5]
39
79
Non membre
[6-9]
08
Dépenses agricoles mensuelles
(en FCFA)[10-12]
90
[0-10000)
Revenu agricole mensuel
(en FCFA)
19
10
[10000-33 000)
[0-25 000)
26
Distance domicile parcelle (en m)
[25 000-45 000)
42
64
Proche
[45 000- 100 000)
13
36
Loin
[100 000 et plus)
Circuit de vente de la production
Elevage
23
68
Soi-même
Pratique
77
32
Par un intermédiaire
Ne pratique pas
Expérience agricole (en années)
Culture de fleurs
21
57
[0-10)
Cultive
79
27
[10-20)
Ne cultive pas
12
[20-30)
Culture de condiments
71
04
[30-44)
Cultive
29
Origine des déchets
Ne cultive pas
68
Achète
Culture de légumes
40
32
N'achète pas
Cultive
60
Ne cultive pas
Source : Données de l'enquête (fournies par E-Views)
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b- Résultats des estimations
Tableau 4. 6 : Résultat du modèle Logit d'utiisation des déchets ménagers dans les bas-fonds de Yaoundé (Nkolondom, Etoug-Ebé, Ekozoa)
Dependent Variable: UDM
Method: ML - Binary Logit
Sample(adjusted): 2 126
Convergence achieved after 5 iterations
Prob.
z-Statistic
Std. Error
Effet
marginalCoefficient
Variable
Constante
- 2.448842
1.505460
- 1.626640
0.1038
- 0.54
Sexe féminin
- 0.361192
0.650584
- 0.555181
0.5788
- 0.08
Age de l'exploitant
0.03 2178
0.2146
- 0.039934
- 1.241012
- 0.01
Taille du ménage
0.028740
0.8240
0.129255
0.222352
0.01
Niveau d'instruction
Etudes primaires
0.807906
0.729658
1.107238
0.2682
0.18
Etudes secondaires
0.840303
1.681238
0.09 27***
1.412750
0.31
Etudes supérieures
1.354196
0.841768
1.139919
0.3999
0.25
Tribu
Tribu Bamiléké
0.868423
0.0016*
0.61
2. 74353 1
3.159209
Tribu Eton
0.981461
0.0128**
2.444271
2.490441
0.54
Surface exploitée
- 0.000228
0.000655
- 0.348697
0.7273
- 0.00
Classe Revenu agricole
0.113498
0.349880
0.7264
0.324390
0.03
Dépenses en intrants
0.081935
0.069973
0.2416
1.170955
0.02
Vends soi-même sa production
0.708056
0.278374
0.7807
0.197104
0.04
Proximité du domicile de la parcelle
2.719629
3.751036
0.0002*
0.60
0.725034
Appartenance à un GIC
- 1.259891
0.797489
- 1.579823
- 0.28
0.1141
Achat des déchets
2.258771
0.772869
2.922581
0.0035*
0.50
Propriétaire des parcelles
0. 766590
0.718599
1.066783
0.2861
0.17
Pratique des cultures maraîchères
2.694599
2.977282
0.0029*
0.60
0.905053
Pratique de l'élevage
0.166113
0.726841
0.228541
0.8192
0.04
Mean dependent var
S.D. dependent var
0.666667
0.473333
S.E. of regression
Akaike info criterion
0.369814
1.012295
Sum squared resid
Schwarz criterion
14.36003
1.423834
Log likelihood
Hannan-Quinn criter.
- 44.25611
1.179461
Restr. log likelihood
Avg. log likelihood
- 78.29124
-0.359806
0.434725
McFadden R-squared
LR statistic (17 df)
68 .07026
Probability(LR stat)
4.62E-08
*Significatif à 1% **Significatif à 5% *** Significatif à 10%
Tableau 4. 7 : Pourcentage de bonne prédiction du modèle
(Observé)
Total
Dep=0
Dep=1
P(Dep=1)<=C
38
29
9
P(Dep=1)>C
85
12
73
Total
82
41
123
Correct
29
73
102
Pourcentage de bonne prédiction
89.02
82.93
70.73
Pourcentage de mauvaise prédiction
10.98
29.27
17.07
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
A partir des résultats de l'enquête, nous avons calculé les quantités hebdomadaires des déchets utilisées dans nos sites d'enquête, d'où le tableau 4. 8.
Tableau 4. 8 : Quantités hebdomadaires de déchets utilisés dans les bas-fonds de Nkolondom, d'Etoug-Ebé et d'Ekozoa
( en seau de 15l) |
||||
Bas-fonds |
Nkolondom |
Etoug-Ebé |
Ekozoa |
Total |
Déchets végétaux (déchets de cuisine frais et décomposés des + restes de cultures) DV |
175 |
100 |
82 |
357 |
Déchets animaux (fientes de poules, lisiers de porc) DA |
121 |
73 |
66 |
260 |
Terre noire (fumier, provenant des anciennes parcelles cultivées) TN |
0 |
0 |
145 |
145 |
Nombre total de seaux de 15 litres de DV + DA + TN |
296 |
173 |
293 |
762 |
Source : Nos calculs à partir des données de l'enquête |
Le tableau 4.6 présente les résultats de l'estimation du modèle Logit sur un échantillon de 135 exploitants dans les bas-fonds de Yaoundé. La variable dépendante est la variable dichotomique traduisant le fait d'utiliser ou non les déchets ménagers récupérés et recyclés. Globalement, le modèle est statistiquement valide. En effet, le Khi-Deux du modèle (68.07) est significatif à 1%, le R² (0.43)22 est assez satisfaisant d'autant plus que le pourcentage de bonne prédiction du modèle est de 83%. Ce pourcentage indique que dans 83% de cas, ce modèle prédit correctement le comportement de l'exploitant.
Le modèle estimé identifie deux groupes de variables pertinentes expliquant l'attitude des exploitants des bas-fonds de Yaoundé quant à l'utilisation ou non des déchets ménagers dans leurs parcelles. Il s'agit globalement :
- Des variables socio-économiques : Niveau d'instruction, tribu et origine des déchets;
- Des variables techniques : Proximité du domicile de la parcelle et type de culture pratiqué ;
Les variables socio-économiques :
- Niveau d'instruction : La modalité "Etudes secondaires" est significative à 10% et a un signe positif, traduisant ainsi l'intérêt que l'on doit accorder à l'éducation des exploitants. En effet, éduquer les exploitants revient à leur faire comprendre les avantages aussi bien agronomiques, économiques, qu'environnementaux liés à la récupération et au recyclage des déchets ménagers. Le résultat de l'effet marginal montre que une augmentation du niveau d'instruction d'une unité fait varier la probabilité d'utilisation des déchets de 0.31 point ;
22 Pour les modèles de demande en coupe transversale, les R² sont généralement faibles parce que les variables structurelles telles que le goût, l'habitude, etc. cause des modifications dans le choix du consommateur et ne sont pas prises en compte (Adesina, 94 ; Maiga, 95)
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
- Tribu de l'exploitant : Le fait d'être Bamiléké et Eton a un impact positif respectivement au seuil de 1% et 5% sur l'utilisation des déchets. Etre de la tribu Bamiléké ou Eton augmente la probabilité d'utilisation des déchets respectivement de 0.61 et 0.54 point. Ce résultat s'explique par le fait que les Bamiléké et les Eton sont les principaux exploitants des bas-fonds e Yaoundé. Les Bamiléké et les Eton ont ceci de commun qu'ils sont très dynamiques et aiment aussi bien pratiquer l'élevage que les activités agricoles et par conséquent comprennent mieux les enjeux liés à la récupération et à l'utilisation des déchets issus de leurs activités.
- Origine des déchets : Acheter les déchets (animaux surtout) exerce un impact positif sur la probabilité d'utilisation des déchets dans les parcelles agricoles de Yaoundé (significatif à 1%). Il est évident que plus les déchets sont achetés, plus ils sont utilisés. Ceci s'explique par le fait que 68% des exploitants enquêtés affirment acheter les fientes de poules car 77% d'entre eux ne pratiquent pas l'élevage. Acheter une unité de déchets fait augmenter la probabilité de leur utilisation de 0.50 point.
Les variables techniques :
- Proximité du domicile des parcelles : Plus un exploitant habite près de sa parcelle plus il lui est moins pénible d'utiliser les déchets récupérés et recyclés. Ceci est d'autant plus vrai qu'à partir du calcul de l'effet marginal on constate que la réduction d'une unité (en mètre) de la distance séparant le domicile de la parcelle augmente la probabilité d'utiliser les déchets de 0.60 point. Significatif à 1%, le signe positif de la modalité "Proximité du domicile de la parcelle" traduit l'intérêt que les gestionnaires des déchets doivent accorder à la construction des centres de regroupement dans les quartiers périurbains, bastions de l'AUP. En effet, la construction des centres de regroupement des déchets ménagers (photo 20) dans les quartiers périurbains (difficilement accessibles aux camions de ramassage) facilite la récupération et le traitement des déchets et élimine les obstacles liés à notamment l'approvisionnement en engrais organique (compost par exemple);
- Type de culture : Le fait de pratiquer les cultures maraîchères influence positivement l'utilisation des déchets dans les parcelles. En effet, la modalité " Pratique des cultures maraîchères" est significativement différente de zéro au seuil de 1%. Si elle augmente d'un point, la probabilité d'utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclé augmente de 0.60 point. Ceci est d'autant plus vrai que 73% des exploitants des bas-fonds de Yaoundé cultivent les produits maraîchers (condiments et légumes surtout) contrairement aux fleurs qui sont seulement cultivés par 21 % des exploitants des bas-fonds de Yaoundé.
Ces résultas viennent confirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle l'utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les parcelles agricoles urbaines et périurbaines est déterminée aussi bien par des facteurs socio-économiques que techniques.
Le tableau 11.4 présente les quantités de déchets utilisés ; On constate qu'à Ekozoa, la terre noire (qui coûte 25 000 FCFA la benne) et que nous n'incluons pas dans la catégorie des déchets récupérés et recyclés y est essentiellement. Il faut toutefois mentionner que dans les autres bas-fonds elle est également utilisée à de faibles proportions dans les pépinières de condiments et légumes à la seule
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
différence qu'elle provient de la décharge des déchets située le plus souvent derrière les maisons d'habitation ou dans un coin de la parcelle (photo 18). Les déchets végétaux sont le plus utilisés à Nkolondom et Etoug-Ebé; cela se justifie par la grande quantité de condiments et légumes qui y est produite au quotidien.
Sur le terrain lors des enquêtes, nous avons remarqué que les déchets ménagers suivent deux cycles bien distincts. Nous constatons que selon qu'un exploitant est éleveur ou non, les déchets biodégradables que produisent les ménages suivent des voies de recyclage différentes. En effet, les éleveurs déversent leurs déchets tout d'abord dans leurs porcheries afin non seulement de nourrir leurs porcs mais aussi de profiter des lisiers et des urines de ceux-ci (schéma 4. 1). Pour les éleveurs - agriculteurs le fait pour ces déchets d'être piétinés par les porcs les enrichissent en substances organiques et minérales. Pour les non - éleveurs (schéma 4. 2), leurs déchets sont déversés derrière leur lieu d'habitation et après putréfaction, ils sont transportés dans les parcelles afin d'enrichir les pépinières. Seulement, la forte utilisation des fientes de poule et l'élevage à très petite échelle des poules, emmènent systématiquement les agriculteurs à se ravitailler auprès des vendeurs de fientes.
Le tableau 4. 7 montre que plus de 357 seaux de 15 litres de déchets végétaux sont utilisés dans les bas fonds de nos sites d'étude ; ceci représente environ 4 tonnes23 de déchets ménagers récupérés et recyclés par semaine et qui sont ainsi utilisées comme engrais organiques dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines soit 208 tonnes par an (soit une économie de 3 000 000 FCFA par an pour la CUY).
23 Un seau de 10 litres de déchets ménagers pèse environ 7 kgs.
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Les exploitants qui utilisent les lisiers de porc sont surtout ceux qui pratiquent l'élevage des porcs. Les fientes de poules par contre sont achetées en grandes quantités et sont utilisées à grande échelle dans les bas-fonds de Yaoundé. Le vrai compost quant à lui n'est pas utilisé dans les parcelles pour des raisons que nous avons évoquées dans la partie I.1.2 de ce travail. Nkamleu (1996) ajoute que la première vertu du compost étant sa grande capacité de rétention d'eau, les maraîchers des bas-fonds marécageux ne sont pas toujours de grands utilisateurs du compost. De part son importance et sa richesse en matière organique, la terre noire quant à elle est grandement utilisée par les floriculteurs d'Ekozoa, car plus de 145 seaux de 15 litres sont utilisés dans les jardins de "l'axe de prestige" toutes les semaines.
IV-2-2. Recommandations
a- Plaidoyer pour une collecte efficace des déchets ménagers
A la lumière de notre étude, force est de constater que le système de gestion des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé est incompatible avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine, et ceci pour plusieurs raisons :
- L'unique mode de traitement des déchets collectés à Yaoundé est l'enfouissement, ce qui ne facilite pas les opérations de récupération et de recyclage ;
- Faute de communication entre les gestionnaires des déchets et la population, très peu de ménages (6%) dans les quartiers périurbains maîtrisent un processus de traitement des déchets ;
- L'absence de la précollecte et la rareté des bacs à ordures dans les bas-fonds, bastion de l'AUP, favorisent le déversement anarchique des déchets qui polluent le sol et le sous-sol et constitue de ce fait un obstacle majeur à l'expansion de l'agriculture urbaine et périurbaine.
Face à ces limites, nous faisons les propositions suivantes :
- HYSACAM doit favoriser la création d'une unité de récupération et de recyclage des déchets à la décharge contrôlée de Nkolfoulou. Ces opérations pourraient être assurées soit par elle-même soit par une ONG ;
- Des efforts supplémentaires quant à la sensibilisation et l'éducation de la population à travers les campagnes régulières et les écoles doivent être faits ; mais seulement l'absence d'un mécanisme d'incitation de type "pollueur-payeur24" est de nature à biaiser l'action de sensibilisation menée actuellement dans la ville ;
- Que le nombre de bacs présents dans la ville soit revu à la hausse, car des spots télé en vue de sensibiliser la population quant à la nécessité de jeter les déchets dans des bacs à ordures ne saurait porter de fruits dans un contexte de rareté des bacs à ordures dans la ville ;
- Que le dépôt des bacs soit le mieux adapté au type d'habitat et au mode de précollecte ;
- Que le service de précollecte soit endogénéisé par l'Etat c'est-à-dire inclus dans le contrat de HYSACAM. HYSACAM et la CUY doivent contribuer à la précollecte des déchets dans les quartiers en
24 Le principe du « Pollueur-payeur » doit être instauré par le biais des ressources non fiscales (perception des redevances auprès des ménages et gros producteurs de déchets).
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
facilitant la tâche aux ONG et en contribuant financièrement à cette opération qui est ô combien indispensable dans une ville oi'i l'accès à 60% des habitations se fait par des pistes de quartiers. Ceci est fort possible dans la mesure oi'i beaucoup de laxisme est constaté dans la gestion du budget consacré à la collecte des déchets. En somme, il faudrait repenser une autre stratégie de collecte des déchets ménagers de Yaoundé (schéma 4. 3).
Schéma 4. 3 : Repenser une autre stratégie de collecte des déchets ménagers
Les opérations de récupération et de recyclage des déchets ménagers, ne font pas partie intégrante du système de gestion des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé. La nécessité d'intégrer ces opérations s'impose dans la mesure oi'i elles constituent le principal noeud de la relation déchets ménagers - agriculture urbaine et périurbaine et permet à la ville d'être propre.
b- Proposition d'une stratégie efficace de collecte des déchets ménagers, compatibles avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine
b1- Importance des centres de regroupement
L'analyse des déterminants de l'utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés que nous avons faites nous a permis entre autre de comprendre que l'une des conditions d'utilisation des déchets dans les parcelles ainsi que la promotion de l'activité agricole urbaine et périurbaine passent par la proximité du domicile et donc de la décharge des déchets des parcelles exploitées. De ce fait, la solution la plus efficace semble être la construction des centres de regroupement (photo 20) dans les quartiers périurbains non lotis, principaux bastions de l'AUP de la ville. Pour cela, inspirons nous de l'expérience de l'association Sarkan Zoumountsi du quartier Briqueterie.
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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
L'asociation Sarkan Zoumountsi a été Créée en 1997 avec pour ambition d'assurer la précollecte dans le quartier Briqueterie, arrondissement de Yaoundé 2 avec 3800 ménages pour 26.600 habitants. En octobre 2003, elle a bénéficié d'un financement de la Coopération Française et de la CUY dans le cadre du programme d'assainissement urbain (Voir annexe 4).
Les objectifs visés étaient :
- La création de trois Centres de Transfert (ou de regroupement) des déchets ménagers servant de lieu de regroupement des ordures qui après les opérations de récupération et de recyclage (compostage) seront par la suite acheminés vers la décharge contrôlée par HYSACAM ;
- La mise en place du tri et de la récupération pour la revente d'une partie des matières valorisables (papiers-cartons, verre, métaux et plastiques) ;
- Le compostage des déchets fermentescibles pour la réduction des tonnages à transporter par les camions de HYSACAM ;
- La Commercialisation partielle du compost produit ;
Le ramassage quotidien des déchets ménagers de chaque ménage par des équipes de précollecte structurées en entreprise au moyen des cotisations directes des ménages adhérents du service (50 F CFA/ménages)25.
Initialement, pour une production hebdomadaire de déchets de 161 tonnes dans le quartier, 6.88 tonnes devaient être récupérées (Papiers, verres, plastiques, ...) et le compostage devait permettre ainsi une réduction de masse de 28.1 tonnes ; il ne resterait donc plus qu'à évacuer 126.04 tonnes vers le centre de décharge contrôlé de Nkolfoulou. Cette réduction de masse permettait une économie de transport pour la CUY. En effet, le prix moyen de la tonne transportée en décharge par HYSACAM étant de 13.532 F CFA/tonne, l'action ainsi menée devait permettre une réduction de masse de 35 tonnes (6,88+28,1) ; la CUY ferait une économie annuelle de 25.000.000 F CFA.
La construction des centres de regroupement vient donc servir de plate forme à l'activité de précollecte car au-delà de la réduction des coûts de transport des déchets et des emplois qu'elle crée, ces centres de regroupement permettent de rapprocher au mieux les déchets récupérés et recyclés des parcelles agricoles. Les résultats de l'estimation de notre modèle Logit nous a montré que la proximité du domicile des parcelles influence positivement la décision d'utiliser les déchets. Moins elle est grande (comme c'est le cas avec les centres de regroupements) plus les déchets recyclés sont utilisés dans les parcelles.
25 La photo 19 montre la carte de fidélité qui tient lieu de reçu de paiement des frais de précollecte.
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Malheureusement, les points faibles de cette initiative de développement ont été :
- La faible participation des populations pour deux principales raisons : Le quartier Briqueterie est un quartier commercial et la plupart des commerçants qui y exercent n'y résident pas. Autre raison, HYSACAM dès le lancement du projet s'est mit à assurer le ramassage dans les zones où ses camions ne couvraient jamais ; ce qui fait qu'entre juin 2004 et septembre 2004 par exemple, seulement 07 bacs HYSACAM de 16m3 ont été remplis, soit 78,4 tonnes d'ordures inutiles (après traitement) en 03 mois ;
- La difficulté de mise en oeuvre du projet et du non respect des termes du contrat a fait que le projet s'est arrêté au même moment que l'arrêt du financement de la Coopération Française ;
- Une autre raison et peut être la plus importante a été la non prise en compte des revenus des ménages et le fait de compter sur les contributions financières des ménages n'a pas permis de supporter à temps les coûts de l'opération. Couplée au manque de sensibilisation sur la gestion de l'opération, ces faiblesses ont entraîné une faible mobilisation de la population et donc un échec de l'initiative.
L'échec de cette initiative doit servir de leçons, de réorientation et de motivation pour les gestionnaires des déchets. Il faut dire que si l'action menée par les associations et ONG de précollecte est soutenue par la CUY et HYSACAM comme nous l'avons montré, de telles initiatives porteraient des fruits sans la contribution des ménages.
Autre solution : 03 tonnes en moyenne de déchets sont précollectées par jour et déversés dans les bacs à ordures de HYSACAM par l'association Tam-Tam Mobile du quartier Melen IV, soit environ 70 tonnes par mois. Mais comme beaucoup d'autres associations de précollecte de la ville, Tam-tam Mobile exerce dans de conditions difficiles liés notamment à la faiblesse des contributions des ménages et à l'abandon de la part des gestionnaires des déchets.
Afin de palier à cet épineux problème de financement, nous faisons la proposition suivante : En reversant seulement 30% des 13 532 FCFA 26précollectée par tonne collectée et mise en décharge versé à HYSACAM à l'association de précollecte Tam-Tam Mobile, soit environ 326 172 FCFA par mois, ses charges mensuelles (salaires et autres) qui se situent autour de 275 000 FCFA seraient entièrement couvertes. C'est ainsi que l'activité de précollecte sera encouragée, l'environnement sera préservé et surtout les exploitants des bas-fonds de Melen III et IV bénéficieraient des déchets ainsi récupérés et recyclés.
b2- Proposition en vue d'améliorer la production agricole urbaine et périurbaine
Le développement de l'activité agricole urbaine et périurbaine en elle-même souffre de plusieurs maux. A la lumière des difficultés que rencontrent les agriculteurs, proposons-nous de faire quelques recommandations qui nous semblent utiles :
26 Soit 4 F CFA par kg de déchet
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- Les exploitants des bas-fonds de Yaoundé ont besoin d'être rassurés dans les bas-fonds. Car le fait pour eux d'être incertains quant à leur avenir dans les bas-fonds ne les encourage pas à redoubler d'ardeur au travail et c'est la production agricole qui se trouve ainsi pénalisée ;
- Une exploitante des bas-fonds d'Etoug-Ebé lors de notre séance de restitution dans ce quartier périurbain, à la réponse à la question de savoir pourquoi elles (les exploitantes) n'utilisent pas le compost elle a répondu : « Le compost est vendu loin de notre quartier et les coûts relatifs à leur transport sont élevés et en plus nous ne sommes pas sures qu'il est plus efficace que les fientes que nous achetons à proximité et utilisons dans nos parcelles... » ; Cette réponse pertinente doit emmener les acteurs de l'AUP à diffuser des informations relatives à la contribution aussi bien agronomique qu'économique du compost. D'ailleurs, à de petites doses de compost (5t/ha), le taux de rentabilité du compost urbain est supérieur à 100% et conformément aux normes de la FAO, ce taux de rentabilité devrait pouvoir justifier l'adoption de cet intrant qui est un produit à forte rémanence. Toutefois, un accent doit être mis sur le fait que le compost ne réagit pas de façon identique sur toutes les cultures, car elles n'ont généralement pas les mêmes besoins nutritifs. Les chercheurs doivent donc étudier les valeurs nutritionnelles aussi bien des déchets végétaux que des déchets animaux et celles du compost afin de préciser le type de culture qui est favorable à l'utilisation de tel ou de tel autre déchet ;
- Tous les exploitants des bas-fonds de Yaoundé se plaignent également de la baisse du pouvoir actif des engrais chimiques qui au fil des années deviennent de moins en moins efficaces. Ceci doit pousser les chercheurs à trouver de nouvelles molécules qui répondent au mieux aux mutations que connaissent les micro-organismes dans le temps. L'Etat gagnerait également à subventionner comme jadis les engrais afin d'encourager leur utilisation ; il faut dire que sur des grandes surfaces, les engrais chimiques ont un taux de rentabilité de l'ordre de 300% et sont donc plus efficaces que le compost par exemple, malgré le fait qu'ils connaissent un lessivage systématique après une saison;
- Ces mêmes exploitants se plaignent également du mauvais encadrement dont ils font l'objet de la part des ONG avec qui elles travaillent. Ils estiment que ces ONG (qui bénéficient des subventions de l'Etat et de certains organismes de recherche) "s'enrichissent" sur leurs dos et en retour ne partagent pas avec eux les retombés aussi bien financières que matérielles des actions menées en commun. En effet, les parcelles de ces exploitants, généralement regroupés en GIC, servent souvent de lieu d'encadrement et de champ d'expérimentation aussi bien pour les chercheurs que pour les étudiants. Il serait préférable que l'Etat revoie sa stratégie en matière de subventions, en demandant à ces ONG d'intégrer dans leur conseil d'administration certains délégués des exploitants avec qui elles travaillent. En plus toutes les actions menées par ces ONG et subventionnées par quiconque doivent être contrôlées avec la plus grande attention.
CONCLUSION :
L'objectif visé par cette deuxième partie était d'identifier les variables susceptibles d'influencer la demande des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les bas-fonds de Yaoundé d'une part et d'autre part de proposer une stratégie de collecte des déchets qui soit compatible avec les préoccupations de développement de l'AUP.
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Alors que le chapitre III nous a permis d'analyser la demande d'innovation et d'apprécier les caractéristiques de l'AUP à travers ses acteurs, ses avantages, ses inconvénients et ses produits, le chapitre IV quant à lui nous a permis d'identifier deux (2) groupes de variables susceptibles d'influencer la demande des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les bas-fonds de Yaoundé. Il s'agit des variables socio-économiques : Niveau d'instruction, tribu, origine des déchets ; et des variables techniques : Proximité du domicile de la parcelle et type de culture pratiquée. Enfin nous avons proposé la construction des centres de regroupement de déchets ménagers et une révision du système de gestion des déchets ménagers qui devrait intégrer la précollecte et donc les préoccupations de développement de l'AUP.
Malheureusement, dans ce travail, l'incapacité de prendre en compte certains facteurs aussi bien financiers que techniques influençant directement la collecte des déchets dont : le taux de couverture de la ville, les charges d'exploitation de HYSACAM, le nombre de kilomètres de voiries carrossables, constitue la première limite de notre étude. Ensuite, non seulement nous n'avons pas pris en compte les effets négatifs liés à l'utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations
agricoles urbaines et périurbaines, mais aussi les sites retenus dans notre étude sont "contrôlés"27.
L'absence d'informations relatives à ces variables constitue la principale raison de son omission dans l'étude empirique. Cependant, ces limites ne sont pas de nature à compromettre les résultas et la pertinence des analyses qui ont été faites. Toutefois, des recherches futures pourraient permettre d'endogénéiser ces limites et affiner ainsi le sujet.
27 "Contrôlés" parce que ces sites bénéficient de l'encadrement de certaines structures de recherche. C'est le cas notamment de certaines exploitations agricoles de Nkolondom qui constituent des champs d'expérimentation pour certains chercheurs aussi bien de l'IRAD, du CIRAD que du MINERESI.
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Quel est l'impact de la récupération et du recyclage des déchets ménagers sur le développement de l'agriculture urbaine et périurbaine à Yaoundé ? Telle est la question de recherche à laquelle cette étude tentait de répondre.
Il s'agissait spécifiquement : D'apprécier l'efficacité du service de collecte des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé ; d'identifier les déterminants de leur utilisation et de proposer une stratégie de collecte de déchets ménagers compatibles avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine.
La première partie de notre étude nous a permis de présenter : La pluralité des concepts relatifs à la gestion des déchets ménagers, les généralités sur les déchets, le bilan des politiques de gestion des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé et l'appréciation de l'efficacité du service de collecte des déchets ménagers.
Il ressort de cette partie que, le service de collecte des déchets ménagers dans la ville de Yaoundé est un service public assuré par une entreprise privée : HYSACAM ; la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) étant le maître d'ouvrage et l'ingénieur de control. A partir du critère d'efficacité défini par HYSACAM et la CUY (le taux de collecte) dans le but de répondre à la production de plus en plus croissante des déchets dans la ville, nous avons apprécier l'efficacité du service de collecte mensuelle des déchets ménagers entre janvier 2002 et juillet 2005. Les résultats statistiques et économétriques obtenus montrent que malgré les efforts qui sont faits aussi bien par HYSACAM que par l'Etat à travers la CUY, le service de collecte des déchets ménagers dans la ville reste inefficace (Chapitre II) la ville tardant touj ours à sortir de son état d'insalubrité généralisé.
En effet, les taux de collecte sont très fluctuants et varient entre 10% (avril 2002) et 70% (juillet 2005). Ceux les plus bas correspondent aux périodes de l'année les plus insalubres ; c'est le cas notamment des mois d'avril (10% en 2002, 38% en 2003, 44% en 2005) et de mai (29% en 2003, 41% en 2005) pour ne citer que ces deux là. Par contre les taux de collecte les plus hauts correspondent aux périodes sèches. C'est le cas par exemple du mois de juillet qui a enregistré en 2002 un taux de collecte de 52%, en 2003 70% et en 2005 71%. Il peut paraître normal que les mois les plus secs connaissent les taux de collecte les plus élevés du fait de l'accessibilité facile des quartiers. Mais seulement, les mois humides étant les plus insalubres, la solution devrait passer par le soutient financier des précollecteurs qui exercent dans les quartiers à accès difficile aussi bien en saison sèche qu'en saison de pluies.
L'analyse économétrique de l'évolution du taux de collecte nous a permis de calculer les taux de croissance moyens des quantités produites et collectées qui sont de 10.47 pour le premier et 09.50 pour le second. La production des déchets évoluant plus vite que leur collecte, nous avons conclus que dans un horizon pas très lointain, la ville croulerait sous le poids des déchets si rien n'est fait dans le sens de l'amélioration des quantités collectées. En outre, selon Hebette (1996), un taux de collecte faible de moins de 75% a des conséquences graves sur la santé des populations et sur l'économie urbaine, et ceci est d'autant plus grave que dans la ville de Yaoundé, le taux moyen de collecte de notre
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période d'étude est égale à 41,10% (ce taux était de 35,43% en 2002 ; 46,14% en 2003 ; 42,21% en 2004 et 52,43% entre janvier et juillet 2005).
Dans la deuxième partie de notre travail, il s'agissait pour nous d'identifier les variables qui déterminent l'utilisation dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines de Yaoundé. L'estimation du modèle Logit portant sur la demande des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines des bas-fonds de Yaoundé (Nkolondom, Etoug-Ebé et Ekozoa) nous a permis spécifiquement cinq variables pertinentes expliquant l'attitude des exploitants des bas-fonds de Yaoundé quant à l'utilisation ou non des déchets ménagers dans leurs parcelles. Il s'agit des variables : Niveau d'instruction, tribu, proximité du domicile de la parcelle, origine des déchets et type de culture pratiqué.
En outre, les résultats de l'analyse nous ont également permis d'estimer à 357 le nombre de seaux de 15 litres de déchets végétaux utilisés par semaine dans les bas fonds de nos sites d'étude soit environ 4 tonnes28 contre 260 seaux de déchets animaux (fientes de poules et lisiers de porc). Quant aux bas-fonds d'Ekozoa, 145 seaux de fumier (terre noire) sont utilisés toutes les semaines.
Le troisième objectif spécifique de cette étude était de proposer une stratégie efficace de collecte des déchets ménagers qui soit compatible avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine. L'AUP à Yaoundé est une agriculture qui se développe dans les bas-fonds des quartiers périurbains ; or, la collecte des déchets ménagers dans les quartiers périurbains de Yaoundé souffre de plusieurs maux dont l'inaccessibilité des camions de ramassage. Ce déficit en matière de collecte des déchets est de nature à nuire au développement de l'agriculture dans ces zones. En effet, le déversement anarchique des déchets dans les bas-fonds pollue l'environnement dans lequel s'inscrit cette agriculture et expose les consommateurs aux maladies.
Ainsi, la stratégie efficace de collecte des déchets dans ces zones passe par la construction des centres de regroupement29 et donc une fois de plus par la précollecte qui permettrait : De minimiser la pollution des parcelles, de mettre directement et à moindre coût à la disposition des agriculteurs les déchets récupérés et recyclés et enfin de permettre à l'Etat de faire d'énormes économies dans le transport des déchets vers la décharge contrôlé de Nkolfoulou.
28 Un seau de 10 litres de déchets ménagers pèse environ 7 kgs.
29 Enceinte de 1000 m ² environ, servant au stockage des ordures et aux opérations de tri et de compostage. Elles permettent également d'entreposer les matériels et outilages nécessaires à l'activité de précollecte des déchets.
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Profil socio-économique des exploitants des bas fonds de Nkolondom
Facteurs socio-économiques |
Fréquences |
Facteurs socio-économiques |
Fréquences |
|
(en %) |
(en %) |
Diplôme le plus élevé :
Sexe :
Bas-fonds de Nkolondom
Tableau: Profil socio-économique des exploitants des bas fonds de Nkolondom
42
31
Aucun
Homme
58
50
Primaire
Femme
19
Secondaire
Tribu :
33
Age :
Ewondo
65
02
[10-20)
Eton
02
27
[20-30)
Autres :
25
[30-40)
Statut matrimonial :
77
29
[40-50)
Couple
23
17
[50-60)
Seul
GIC
Taille ménage
41
12
Membre
[1-5]
47
88
Non membre
[6-9]
12
Dépenses agricoles mensuelles
(en
FCFA)
[10-12]
86
[0-10 000)
Revenu agricole mensuel
(en FCFA)
12
10
[10 000-20 000)
[0-25 000)
25
04
[20 000 et plus)
[25 000-45 000)
46
Distance domicile parcelle
[45 000- 100 000)
17
69
Proche
[100 000 et plus)
31
Loin
Elevage
25
Circuit de vente de la production
Pratique
75
64
Soi-même
Ne pratique pas
36
Par un intermédiaire
Origine des déchets
63
Expérience agricole (en années)
Achète
37
29
[0-10)
N'achète pas
29
[10-20)
Culture de condiments
87
29
[20-30)
Cultive
13
07
[30-40)
Ne cultive pas
06
[40-50)
Culture de légumes
90
Cultive
10
Ne cultive pas
Source : Données de l'enquête (fournies par E-Views)
102
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Profil socio-économique des exploitants des bas fonds d'Etoug-Ebé
Bas-fonds d'Etoug-Ebé
Tableau : Profil socio-économique des exploitants des bas fonds d'Etoug-Ebé
Fréquences relatives (en %)
Fréquences
relatives
(en %)
Facteurs socio-économiques
Facteurs socio-économiques
Diplôme le plus élevé :
Sexe :
23
23
Aucun
Homme
77
38
Primaire
Femme
28
Secondaire
Tribu :
86
11
Supérieur
Bamiléké
07
Age :
Ewondos
07
05
[10-20)
autres
60
[20-40)
Statut matrimonial :
88
35
[40-70)
Couple
12
GIC
Seul
14
Membre
Taille ménage
60
86
Non membre
[1-5]
30
Distance domicile parcelle (en m)
[6-9]
10
84
Proche
[10-12]
16
Loin
Elevage
35
Circuit de vente de la production
Pratique
65
72
Soi-même
Ne pratique pas
28
Par un intermédiaire
Origine des déchets
53
Expérience agricole (en années)
Achète
47
74
[0-10)
N'achète pas
18
[10-20)
Culture de condiments
91
08
[20-30)
Cultive
09
Revenu agricole mensuel
(en FCFA)
Ne cultive pas
37
[0-25 000)
Culture de légumes
7
28
[25 000-45 000)
Cultive
93
26
[45 000- 100 000)
Ne cultive pas
09
[100 000 et plus)
Dépenses agricoles mensuelles
(en
FCFA)
98
[0-10 000)
02
[10 000-20 000)
Source : Données de l'enquête (fournies par E-Views)
103
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
Efficacité de &a co&&ecte des déchets ménagers et agricu&ture ur6aine et périur6aine dans &a yi&&e de Yaoundé
Profil socio-économique des exploitants des bas fonds d'Ekozoa
Tableau : Profil socio-économique des exploitants des bas fonds d'Ekozoa
Bas-fonds d'Ekozoa
Source : Données de l'enquête (fournies par E-Views)
104
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
GIC
Taille ménage
61
45
Membre
[1-5]
39
55
Non membre
[6-9]
Revenu agricole mensuel
(en FCFA)
Dépenses agricoles mensuelles
(en
FCFA)
06
87
[0-10000)
[0-25 000)
26
13
[10000-20 000)
[25 000-45 000)
58
Distance domicile parcelle (en m)
[45 000- 100 000)
10
29
Proche
[100 000 et plus)
71
Loin
Origine des déchets
93
Circuit de vente de la production
Achète
07
71
Soi-même
N'achète pas
29
Par un intermédiaire
Culture de fleurs
80
Expérience agricole (en années)
Cultive
20
67
[0-10)
Ne cultive pas
25
[10-20)
Culture de condiments
16
08
[20-30)
Cultive
84
Elevage
Ne cultive pas
03
Pratique
97
Ne pratique pas
61
22
Aucun
Homme
39
42
Primaire
Femme
31
Secondaire
Tribu :
67
05
Supérieur
Bamiléké
03
22
Etons
Autres (Anglophones et Nordistes)
68
32
Couple
Seul
08
Ewondos
Statut matrimonial :
Age :
[10-20) |
03 |
[20-30) |
39 |
[30-40) |
32 |
[40-50) |
19 |
[50-60) |
07 |
Facteurs socio-économiques
Sexe :
Fréquences relatives (en %)
Facteurs socio-économiques
Diplôme le plus élevé :
Fréquences
relatives
(en %)
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE I
RESUME II
ABSTRACT II
INTRODUCTION GENERALE 1
1.CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE 1
2.OBJECTIFS DE L'ETUDE 5
3.HYPOTHESES DE RECHERCHE 5
4. APPROCHE METHODOLOGIQUE 5
5. COLLECTE DES DONNEES 6
PREMIERE PARTIE : DE LA PLURALITE DES CONCEPTS A L'APPRECIATION DE L'EFFICACITE DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS 7
CHAPITRE I : DES CONCEPTS RELATIFS A LA GESTION DES DECHETS AUX GENERALITES SUR LES DECHETS MENAGERS 8
I-1. LA TYPOLOGIE DES CONTRATS ET LE CONCEPT DE BIEN PUBLIC/SERVICE PUBLIC 8
I-1-1. La typologie des contrats 8
a- Les contrats complets et incomplets 9
b- Partage de rente entre l'autorité concédant et le concessionnaire 10
I-1-2. Le concept de bien public / service public 12
a- Les domaines concernés 12
b- Grands principes du service public 13
I-1-3. Cadre conceptuel : La théorie néoclassique de l'offre et de la demande 14
a- Efficacité et offre du service de ramassage des déchets 14
b- Demande du service de ramassage des déchets 17
I-2. : GENERALITES SUR LES DECHETS ET POLITIQUES DE GESTION 18
I-2-1. Généralités 18
a- Essai de définition 18
b- Caractéristiques des déchets 20
I-2-2. Les déchets ménagers et la production d'externalités 22
a- Les externalités positives 22
b- Les externalités négatives 23
I-2-3. Les différentes politiques de gestion des déchets 24
a- La collecte et la gestion des déchets 24
b- La récupération et la valorisation 26
CHAPITRE II : LA COLLECTE DES DECHETS MENAGERS A YAOUNDE : UN SERVICE INEFFICACE 28
II-1. BILAN DES POLITIQUES DE GESTION DES DECHETS A YAOUNDE 28
II-1-1. Historique de la gestion des déchets à Yaoundé 28
a- La ville de Yaoundé 28
b- Evolution de la gestion des déchets ménagers 29
II-1-2. Bilan thématique des actions déjà menées à Yaoundé 30
a- La collecte et la gestion 30
b- La récupération et la valorisation 33
II-1-3. Les obstacles à la gestion efficace des déchets à Yaoundé 35
a- Les obstacles financiers et techniques 35
b- Les obstacles institutionnels et physiques 37
II-2. APPRECIATION DE L'EFFICACITE DU SERVICE DE COLLECTE DES
DECHETS MENAGERS
39
II-2-1. La production des déchets ménagers à Yaoundé 39
a- La production des déchets ménagers en 2002 39
b- La production des déchets ménagers entre janvier 2002 et juillet 2005 42
II-2-2. Evolution de la collecte entre janvier 2002 et juillet 2005-09-06 45
105
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005
a- L'organisation de la collecte à Yaoundé 45
b- La collecte proprement dite 46
II-2-3. Appréciation de l'efficacité du service de collecte des déchets ménagers 47
a- Appréciation statistique de l'évolution du taux de collecte 47
b- Appréciation économétrique de l'évolution du taux de collecte 52
DEUXIEME PARTIE : IMPACT DU RECYCLAGE DES DECHETS MENAGERS SUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AGRICOLE URBAINE ET PERIURBAINE 56
CHAPITRE III : AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : THEORIES ET EVIDENCES 57
III-1. ANALYSE DE LA DEMANDE D'INNOVATION 57
III-1-1. Cadre théorique et adoption des innovations agricoles 57
a- Les innovations agricoles 57
b- Adoption des innovations agricoles 59
III-1-2. Lien entre déchets ménagers et agriculture urbaine et périurbaine 60
a- L'utilisation agronomique des déchets ménagers 60
b- Modèles empiriques 61
III-2. L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : UNE ACTIVITE MONTANTE ET CONTROVERSEE 62
III-2-1. Définition de l'agriculture urbaine et périurbaine 63
a- Historique de l'agriculture urbaine et périurbaine 63
b- Les acteurs de l'AUP 64
III-2-2. Les caractéristiques de l'AUP 65
a- L'agriculture urbaine et périurbaine en Afrique 65
b- Les avantages et les inconvénients de l'agriculture en ville 67
CHAPITRE IV : ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA DEMANDE DES DECHETS MENAGERS RECUPERES ET RECYCLES 71
IV-1. LE CADRE CONCEPTUEL : LE MODELE LOGIT 71
Iv-1-1. Le modèle théorique 71
a- Motivation du choix du modèle Logit 71
b- Choix des sites d'étude et monographies 74
Iv-1-2. Collecte et analyse des données 78
a- Echantillonnage et collecte des données 78
b- Traitement des données et variables utilisées 79
IV-2. LE MODELE EMPIRIQUE 82
Iv-2-1. Résultats des analyses 82
a- Profil des exploitants des bas-fonds de Yaoundé 82
b- Résultats des estimations 84
IV-2-2. Recommandations 88
a- Plaidoyer pour une collecte efficace des déchets ménagers 88
b- Proposition d'une stratégie efficace de collecte des déchets ménagers, compatibles avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine 89
CONCLUSION GENERALE 94
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 96
TABLE DES MATIERES 105
106
Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005