II LES MOYENS TECHNIQUES À METTRE EN OEUVRE
L'aspect financier et mathématique ne constitue que
l'aboutissement d'une démarche complexe, c'est ce dernier qui fera
apparaître les résultats attendus.
Il est donc indispensable de maîtriser avec
précision et fiabilité l'aspect chiffrage.
1) Logique de chiffrage du business-plan
Le processus de calcul du business-plan prend en compte des
données détaillées telles que le chiffre d'affaires (CA),
les effectifs, les comptes de résultat, le calcul du besoin de fonds de
roulement, les tableaux de financement ainsi que les bilans
prévisionnels.
La présence de toutes ces données relève
l'aspect itératif du processus de calcul. En effet, si le chiffrage met
en évidence une impossibilité pratique de réaliser les
objectifs quantitatifs, ceux-ci doivent être remis en cause.
2) Mode de construction du business-plan
Au plan matériel, on va donc se trouver en présence
de tableaux de chiffres ayant une logique propre et se déversant les uns
dans les autres. Ces tableaux ou catégories de tableaux sont les
suivants :
Les tableaux de données de base :
Ceux-ci ont pour fonction de quantifier et de valoriser les
hypothèses retenues.
À titre d'exemple, on peut citer le tableau de calcul des
chiffres d'affaires ci-dessous qui permettra de déterminer ceux-ci en
multipliant pour chaque produit :
Ø Les quantités prévues,
Ø Les prix de vente unitaires,
Ø Les taux de remises escomptés.
Ø Produits
|
Quantités
|
Prix
|
CA brut
|
Taux remise
|
CA net
|
A
|
100 000
|
22
|
2 200 000
|
10 %
|
1 980 000
|
B
|
50 000
|
10
|
500 000
|
-
|
500 000
|
C
|
400 000
|
50
|
20 000 000
|
15 %
|
17 000 000
|
Total
|
|
|
104 800 000
|
|
91 610 000
|
Les utilisations de ce tableau sont multiples puisqu'il
peut, en plus de sa finalité propre, alimenter :
Ø Le compte de résultat,
Ø Le calcul du besoin en fonds de roulement,
Ø Un tableau de calcul des commissions à verser aux
représentants,
Ø Un tableau de calcul des achats.
Il existera évidemment autant de tableaux que de
périodes concernées par le business-plan.
Le compte de résultat :
Le compte de résultat sera établi selon la forme
retenue par la société pour l'établissement des comptes
annuels afin d'assurer la comparabilité ultérieure.
Il sera alimenté par différents tableaux annexes
dont celui du chiffre d'affaires présenté plus haut. Il
alimentera lui-même le tableau de financement au niveau du
bénéfice et des amortissements réalisés. Il devra
comme pour le précédent être reproduit autant de fois qu'il
existe de périodes à examiner.
Les tableaux de flux :
Ceux-ci reprendront certains éléments du compte de
résultat ainsi que d'autres éléments financiers.
Le bilan :
Pour établir ces documents l'utilisateur doit disposer
d'un outil lui permettant :
Ø De construire et de reproduire rapidement un nombre
important de tableaux disposant de fonctions identifiées. Ces tableaux
seront ensuite renseignés des chiffres propres à chaque
période examinée,
Ø De prendre en compte rapidement de nombreuses
modifications, tant des fonctions que des chiffres introduits, afin de
s'adapter à l'évolution de la prévision ou des
prévisions,
Ø De relier les différents tableaux les uns aux
autres et ce, à la fois, de manière :
v Horizontale, d'une période vers la période
suivante,
v Verticale, d'un tableau vers un autre et ce de manière
linéaire mais également circulaire. Ainsi, le bilan doit-il
enregistrer le résultat provenant du compte de résultat ; ce
même compte de résultat enregistrera des frais financiers
dépendant de l'endettement constaté au passif de ce même
bilan,
Ø De refaire l'ensemble des calculs le plus rapidement
possible chaque fois qu'une des hypothèses de base sera modifiée.
Il n'est pas rare que la modification d'une hypothèse d'un business-plan
nécessite 10 à 20 000 calculs
élémentaires,
Ø D'être conçu et modifié directement
et en temps réel par l'utilisateur, qui sera en général le
responsable financier, ou l'un de ses collaborateurs.
Cet outil existe, il est aujourd'hui connu par la
quasi-totalité des financiers, c'est le tableur.
Si les tableurs sont des outils particulièrement puissants
et efficaces, ils présentent également un certain nombre de
risques et de limites.
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